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6 Bon de soutien à découper et à renvoyer à : Fondation Énergies pour le Monde — 146, rue de l’Université — 75007 Paris Reconnue d’utilité publique — Décret du 8 mars 1990 Fondation Énergies pour le Monde Infos est la lettre d’information semestrielle de la Fondation Énergies pour le Monde, reconnue d’utilité publique - décret du 8 mars 1990 Fondation Énergies pour le Monde 146, rue de l’Université F – 75007 Paris Tél. : 01 44 18 00 80 - Fax : 01 44 18 00 36 Email : [email protected] www.energies-renouvelables.org Directeur de la publication : Alain Liébard Directeur de la Fondation : Yves Maigne Édition : Systèmes Solaires Rédacteur en chef : Yves-Bruno Civel Photos : Fondation Énergies pour le Monde sauf mention contraire Photo de couverture : D. Taulin-Hommell/Fondation Énergies pour le Monde Impression : Epel Dépôt légal : 2 e trimestre 2005 ISSN : 1279-8029 Je soutiens les projets de la Fondation et adresse un chèque de : 30 ¤ 75 ¤ 150 ¤ 300 ¤ Autre : Nom : Prénom : Adresse : Code postal : Ville : Vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôts égale à 66 % de votre don dans la limite de 20 % de votre revenu. Vous recevrez pour cela un reçu pour déduction fiscale. Vos coordonnées font l’objet d’un traitement informatisé. Vous disposez d’un droit d’accès à ce fichier et de rectification conformément à la loi du 6 janvier 1978. 4 3 La Fokal - Fondation Connaissance et Liberté - a été créé en Haïti en 1996 et c’est Michèle Pierre-Louis qui en a assuré la direction dès le début. Entretien avec cette économiste haïtienne éprise de liberté et consciente des difficultés de son pays. Comment fonctionne la Fokal ? La Fokal appartient à l’Open Society Institute, un réseau institué par la Fondation Soros sur plusieurs continents, et qui compte au total vingt-six fondations nationales. Elle fonctionne grâce au finance- ment Soros qui, conformément aux souhaits de son initiateur, prendra fin en 2010. Nos bud- gets ont déjà commencé à diminuer, et il nous faut dès à présent nous préoccuper de trouver d’autres sources de financement. À l’heure actuelle, notre ONG emploie une quinzaine de personnes, auxquelles s’ajoutent quelques agents sur le terrain. éloignées de la capitale Port-au-Prince, un taux de crimi- nalité qui favorise l’insécurité sur les routes et rend les déplacements difficiles, un niveau d’alphabétisation mé- diocre... Certains sites sont très isolés, oubliés presque. C’est dans ce climat que la Fokal a voulu faire la promotion du livre, sans se décourager. En dépit du niveau extrêmement bas du système éducatif dans certaines régions, on note un intérêt pour la lecture. Nous avons réaména- gé notre programme pour l’adapter aux réali- tés du terrain. Aujourd’hui les bibliothèques sont gérées par des jeunes que nous formons nous-mêmes. Vous avez eu à plusieurs reprises l’occasion de travailler avec la Fondation Énergies pour le Monde... Nous avons fait appel à la Fondation pour l’électrification de plusieurs bibliothèques : grâce à l’énergie solaire, nous avons pu faire installer des prises électriques pour le matériel audiovisuel et éclairer les bâtiments. Dans l’avenir, nous espérons pouvoir faire intervenir Énergies pour le Monde sur un programme social d’adduction d’eau. L’eau constitue un problème énorme pour les commu- nautés rurales haïtiennes : ce n’est pas le manque d’eau qui préoccupe, mais le manque de moyens de pompage. Il n’est pas rare de voir des enfants jeunes, des petites filles surtout, passer six heures par jour à assurer le transport d’eau ! De plus, l’eau qui arrive enfin à son point de destination est à peine potable, ce qui naturellement engendre de nouveaux problèmes, de santé cette fois. Nous avons le projet de faire installer des pompes so- laires. Cela permettrait d’intensifier le programme d’ad- duction d’eau que nous avons mis en place dans certaines Comment avez-vous été amenée à en assurer la direction ? J’ai grandi à Haïti avant de partir faire des études d’éco- nomie à l’étranger. Lorsque je suis revenue, mon pays était en pleine dictature... C’est sans doute ce qui m’a incitée à m’engager dans les projets de développement : Haïti est un pays de dimension réduite, mais avec une histoire complexe et passionnante. J’ai donc travaillé pendant vingt-cinq ans dans le cadre d’ONG, et j’ai fait un court passage dans le cabinet du président Aristide, en 1991, pendant les quelques mois de sa présidence. Lorsque la Fondation Soros, qui avait déjà monté plu- sieurs ONG en Europe de l’Est et en Afrique, a envisagé de créer la Fokal à Haïti, on m’a proposé de m’en occuper. J’ai considéré qu’on m’offrait là une occasion supplémentai- re de donner une chance à mon pays. Comment se définissent les missions de l’ONG ? Comme l’a voulu George Soros, notre mission consiste essentiellement à promouvoir l’éducation et l’appren- tissage, reconnus comme les structures de base d’une société « démocratique, juste et solidaire ». Concrètement, comment travaille la Fokal ? Nous avons trois grands types de programmes : l’un concerne la création et la mise en réseau de bibliothèques sur l’ensemble du territoire haïtien ; le second est un programme d’ingénierie sociale ; le troisième, plus géné- raliste, est un programme culturel. Pourquoi des bibliothèques ? Parce qu’à Haïti, le livre coûte cher ! Parce que près d’un Haïtien sur deux est un enfant. Parce que le système édu- catif du pays est très dégradé. Depuis 1997, nous avons mis en réseau une cinquantaine de bibliothèques, souvent en milieu rural ou périurbain. Il faut se rendre compte des difficultés inhérentes au contexte sociopolitique d’Haïti : des moyens d’accès insuffisants pour les provinces les plus communautés rurales : l’eau est amenée jusqu’à des bornes-fontaines équipées de compteurs et contrôlées par des fontainiers ; de jeunes paysans parfois analpha- bètes que nous formons pour qu’ils puissent effectuer de menues réparations. Bien sûr, nous avons demandé aux communautés villageoises une participation financière, et cela a suscité bien des réticences. Mais nous avons négocié, et le programme, une fois accepté, s’est avéré très intéressant puisqu’il a permis la mise en place de cultures maraîchères qui génèrent des revenus. Vous avez également mentionné des activités à vocation culturelle. Il s’agit, classiquement, d’un programme de soutien à des organisations culturelles haïtiennes. À Port- au-Prince, la Fokal a monté un centre culturel qui com- porte une bibliothèque, une salle polyvalente (pour les conférences et les débats) et un cybercafé. Les exposi- tions et les festivals qui s’y tiennent connaissent un beau succès. La Fokal a aussi contribué à la production littéraire en soutenant plusieurs maisons d’édition. C’est encou- rageant, et cela prouve qu’en dépit des difficultés extrê- mes rencontrées par la population haïtienne, la culture peut et doit trouver sa trace. Vous insistez sur les difficultés rencontrées... Parce qu’elles existent bel et bien ! Notre pays a connu, outre la dictature, une succession de coups d’État qui a rendu le travail des ONG très difficile. Mais il faut tenir compte des points positifs : l’intérêt des jeunes pour l’ac- quisition des savoirs, la volonté de dialogue, etc. Il y a beaucoup à faire à Haïti : l’essentiel est de parvenir à transformer les espoirs en réalité. Rencontre avec Michèle Pierre-Louis DIRECTRICE DE LA FONDATION CONNAISSANCE ET LIBERTÉ, LA FOKAL 2 Création d’un fonds dédié à l’énergie En octobre dernier, la Commission européenne a adressé au Conseil et au Parlement européen une communication concernant l’évolution de la position de l’Europe dans le domaine de l’énergie dans les pays en développement. Tous ceux qui, à l’image de la Fondation Énergies pour le Monde, se préoccupent depuis longtemps d’énergies renouvelables et de développement durable ne peuvent que se féliciter de ce texte qui, à plusieurs égards, se révè- le particulièrement novateur. Le document de la Commission reprend d’abord un postu- lat de base : l’accès à l’énergie est la « condition préalable du développement économique et social ». Le lien entre énergie défaillante et pauvreté est rappelé d’emblée : en permettant aux régions du monde qui en sont actuellement privées d’accéder à des services énergétiques adaptés et abordables, on se donne une vraie chance de réduire la pauvreté - voire même de l’éradiquer. C’est dans cet esprit que l’Union européenne avait déjà lancé au Sommet Mondial sur le Développement Durable (Johannesbourg – 2002) une initiative destinée à lutter contre la pauvreté par l’ac- cès à l’énergie et à promouvoir le développement durable par la mise en place de partenariats spécifiques avec les pays en développement. La conférence de Nairobi, en novembre 2003, avait d’ailleurs permis l’appropriation de cette initiative par les pays africains. Il était donc temps, d’une part, de procéder à l’évalua- tion des premiers résultats, d’autre part de proposer des moyens nouveaux pour rendre l’initiative européenne plus opérationnelle et mieux adaptée aux demandes des pays Sommaire Rencontre avec Michèle Pierre- Louis, directrice de la Fondation Connaissance et Liberté, la Fokal 3 L’activité de la Fondation en chiffres 5 Les réalisations de la Fondation aux quatre coins du monde 8 Épargne solidaire, 24 804 euros de dons en 9 mois 10 Promouvoir l’éducation et l’apprentissage, telle est la principale mission de la Fokal. Depuis 1997, la Fokal a mis en réseau une cinquantaine de bibliothèques, souvent dans des lieux très éloignés de la capitale. en développement. Premier constat : l’énergie a cessé d’être traitée comme un sujet technique pour devenir l’af- faire de tous. On sait que les pays en développement se révèlent fragiles face aux chocs pétroliers, ce qui réduit leurs chances d’atteindre, en matière de développement, les « objectifs du millénaire ». À côté du domaine du mar- ché privé, il importe de trouver des financements publics pour que l’énergie atteigne aussi les populations les plus défavorisées. La Commission précise que « les partena- riats entre les secteurs public et privé constituent un instrument clé de la stratégie de l’EUEI. * » La vraie nouveauté de la communication européenne réside dans la proposition de créer un fonds dédié à l’énergie (Facilité Énergie) qui constituera une première mesure concrète. D’un montant de 250 millions d’euros, cette faci- lité sera financée par les États membres ainsi que d’autres bailleurs de fonds. Elle pourra servir de coup d’envoi à des initiatives novatrices. Elle aidera les pays concernés à met- tre en place un cadre institutionnel, et offrira suffisam- ment de souplesse pour permettre la coopération entre les établissements financiers, le secteur privé, les ser- vices institutionnels et la société civile. Cette facilité sera directement gérée par le personnel de la Commission, appuyé éventuellement par des experts extérieurs. Ses modalités de mise en œuvre seront élaborées sur le modèle de la Facilité pour l’eau qui existe déjà. À la Fondation, nous nous réjouissons d’une telle propo- sition : comment en effet ne pas saluer un texte qui mon- tre une réelle évolution dans l’appréhension des problè- mes liés à l’accès à l’énergie et présente une mesure concrète pour l’aide au développement durable ? Alain Liébard, Président de la Fondation Énergies pour le Monde * European Union Energy Initiative : Initiative européenne dans le domaine de l’énergie. • Éclairage des bibliothèques • Ingénierie sociale • Pompes solaires Haïti République dominicaine Océan atlantique Océan atlantique Amérique du Nord Amérique centrale Amérique du Sud Océan pacifique Mer des Antilles Golfe de la Gonâve La Tortue Île de la Gonâ ve Îles Ca yemites La Navasse Île à Vache Arniquet Ipdec Pliché Vallue Grand Bois Pandiassou Liancourt Grison Garde Carice Odito Grand Pré Vallières Grand Plaine Freta Mas Pestel Carrefour Marc Port-au-Prince ERD & MDP 12 % Noria 2 % Maghreb 5 % Haïti 8 % Burkina-Faso 4 % Cambodge Laos Vietnam 18 % Madagascar Santé 14 % Madagascar ERD 11 % Sénégal 18 % Divers 5 % Scarabée 3 % En 2004, les travaux réalisés s'inscrivent de manière géné- rale dans la continuité des activités de l'année précédente. À noter, l'apparition d'une nouvelle opération “ERD et MDP” de sensibilisation des acteurs de l'électrification rurale au fonctionnement du Mécanisme de Dévelop- pement Propre (MDP) issu du Protocole de Kyoto. Ce mécanisme permet de valoriser financièrement les réduc- tions d'émissions de carbone engendrées par les infras- tructures énergétiques “propres”. Son application à l'électrification rurale pourrait, à terme, permettre d'ap- porter une contribution significative à la couverture des charges d'exploitation et de garantir ainsi la pérennité des programmes. Financements privés français 23,5 % Produits financiers 1,5 % Organismes internationaux 26 % Dons directs 3 % Organismes publics français 43 % Autres dons 1 % Dons via le Crédit Coopératif 2 % La répartition des sources de financement a suivi la même tendance qu'en 2003 : baisse des contributions des orga- nismes publics français (43% contre 50% en 2003), du fait des restrictions budgétaires nationales. Cette baisse est compensée par la hausse des financements inter- nationaux d'une part (Commission européenne et Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie) et des financements d'entreprises d'autre part (23,5% contre 18% en 2003). D'autre part, le partenariat avec le Crédit Coopératif, sur des produits d’épargne solidaire, a abondé de manière significative aux dons individuels, qui atteignent ainsi la barre des 5% en fin d’année (2 % via le Crédit Coopératif et 3 % de dons directs). En 2004, la part des activités dédiées au secteur de la santé s'est fortement accrue (25% contre 7% en 2003) avec la réalisation d'un grand programme d'amélioration des services de la santé par l'accès aux services énergé- tiques (froid et éclairage) à Madagascar et au Sénégal. En parallèle, les activités d'électrification rurale pren- nent une part de plus en plus importante (31% contre 22% en 2003), confirmant ainsi l'orientation amorcée en 2003, avec des programmes de planification régionale réalisés, grâce au système expert NORIA, au Burkina, au Sénégal et à Madagascar. Un programme d’envergure d’électrification rurale par systèmes solaires est d’autre part mené au Laos. Cette évolution répond à la nécessité de changement d'échelle de l'électrification rurale par énergies renou- velables, condition sine qua non de l'intérêt des bailleurs et des investisseurs privés pour ce secteur. Pompage 16 % Santé 25 % Électrification 31 % Éducation 8 % Formation/ Sensibilisation 20 % L’activité de la Fondation en chiffres Les sources de financement de la Fondation en 2004 Les secteurs d’activité de la Fondation en 2004 Les programmes de la Fondation menés en 2004 5 Qui sont les partenaires de la Fondation ? Fondateurs : Observ’ER (Observatoire des énergies renouve- lables) • Caisse nationale du Crédit Agricole • Caisse des Dépôts et Consignations • Électricité de France • Gaz de France • Total • Areva • Ministère de l’Économie, de l’Industrie et des Finances • Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie • Minis- tère de l’Écologie et du Développement durable • Ministère de la Coopération • Ministère des Affaires étrangères • Ministère de l’Intérieur • Partenaires : Dix mille donateurs privés • Commission euro- péenne • Organisation mondiale de la santé (OMS, Genève) • Programme des Nations unies pour le développement (Pnud, New York) • Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (IEPF, Québec) • Banque mondiale • Agence française de développement • Crédit Coopératif • Interview avec l´appui du financier George Soro

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Page 1: Interview en chiffres Bon de soutien - Energies Renouvelables · 6 Bon de soutien à découper et à renvoyer à: Fondation Énergies pour le Monde — 146, rue de l’Université

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Bon de soutienà découper et à renvoyer à :

Fondation Énergies pour le Monde — 146, rue de l’Université — 75007 ParisReconnue d’utilité publique — Décret du 8 mars 1990

Fondation Énergies pour le Monde Infos est la lettre d’information semestrielle de la Fondation Énergies pour le Monde, reconnue d’utilité publique - décret du 8 mars 1990

Fondation Énergies pour le Monde146, rue de l’Université F – 75007 ParisTél. : 01 44 18 00 80 - Fax : 01 44 18 00 36Email : [email protected]

Directeur de la publication : Alain LiébardDirecteur de la Fondation : Yves MaigneÉdition : Systèmes SolairesRédacteur en chef : Yves-Bruno CivelPhotos : Fondation Énergies pour le Monde sauf mention contrairePhoto de couverture : D. Taulin-Hommell/FondationÉnergies pour le MondeImpression : EpelDépôt légal : 2e trimestre 2005 ISSN : 1279-8029

Je soutiensles projets de la Fondation et adresse un chèque de :

❒ 30 ¤ ❒ 75 ¤ ❒ 150 ¤ ❒ 300 ¤

❒ Autre :

Nom :

Prénom :

Adresse :

Code postal :

Ville :

Vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôts égale à 66 % de votre don dans la limite de 20 % de votre revenu. Vous recevrez pour cela un reçu pour déduction fiscale.

Vos coordonnées font l’objet d’un traitement informatisé. Vous disposezd’un droit d’accès à ce fichier et de rectification conformément à la loi du 6 janvier 1978.

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La Fokal - Fondation Connaissance et Liberté - a été créé en Haïti en 1996

et c’est Michèle Pierre-Louis qui en a assuré la direction dès le début. Entretien avec cette économiste haïtienne éprise de liberté et consciente des difficultés de son pays.

Comment fonctionne la Fokal ?La Fokal appartient à l’Open SocietyInstitute, un réseau institué par la Fondation Soros sur plusieurscontinents, et qui compte au totalvingt-six fondations nationales.Elle fonctionne grâce au finance-ment Soros qui, conformément aux

souhaits de son initiateur, prendra fin en 2010. Nos bud-gets ont déjà commencé à diminuer, et il nous faut dèsà présent nous préoccuper de trouver d’autres sourcesde financement. À l’heure actuelle, notre ONG emploieune quinzaine de personnes, auxquelles s’ajoutentquelques agents sur le terrain.

éloignées de la capitale Port-au-Prince, un taux de crimi-nalité qui favorise l’insécurité sur les routes et rend lesdéplacements difficiles, un niveau d’alphabétisation mé-diocre... Certains sites sont très isolés, oubliés presque.C’est dans ce climat que la Fokal a voulu fairela promotion du livre, sans se décourager. Endépit du niveau extrêmement bas du systèmeéducatif dans certaines régions, on note unintérêt pour la lecture. Nous avons réaména-gé notre programme pour l’adapter aux réali-tés du terrain. Aujourd’hui les bibliothèquessont gérées par des jeunes que nous formonsnous-mêmes.

Vous avez eu à plusieurs reprises l’occasion de travailler avec laFondation Énergies pour le Monde...Nous avons fait appel à la Fondation pour l’électrificationde plusieurs bibliothèques : grâce à l’énergie solaire, nousavons pu faire installer des prises électriques pour lematériel audiovisuel et éclairer les bâtiments. Dans l’avenir, nous espérons pouvoir faire intervenir Énergiespour le Monde sur un programme social d’adduction d’eau.L’eau constitue un problème énorme pour les commu-nautés rurales haïtiennes : ce n’est pas le manque d’eauqui préoccupe, mais le manque de moyens de pompage.Il n’est pas rare de voir des enfants jeunes, des petitesfilles surtout, passer six heures par jour à assurer letransport d’eau ! De plus, l’eau qui arrive enfin à son pointde destination est à peine potable, ce qui naturellementengendre de nouveaux problèmes, de santé cette fois.Nous avons le projet de faire installer des pompes so-laires. Cela permettrait d’intensifier le programme d’ad-duction d’eau que nous avons mis en place dans certaines

Comment avez-vous été amenée à en assurer la direction ?J’ai grandi à Haïti avant de partir faire des études d’éco-nomie à l’étranger. Lorsque je suis revenue, mon paysétait en pleine dictature... C’est sans doute ce qui m’aincitée à m’engager dans les projets de développement :Haïti est un pays de dimension réduite, mais avec unehistoire complexe et passionnante. J’ai donc travaillépendant vingt-cinq ans dans le cadre d’ONG, et j’ai fait uncourt passage dans le cabinet du président Aristide, en1991, pendant les quelques mois de sa présidence.Lorsque la Fondation Soros, qui avait déjà monté plu-sieurs ONG en Europe de l’Est et en Afrique, a envisagé decréer la Fokal à Haïti, on m’a proposé de m’en occuper. J’aiconsidéré qu’on m’offrait là une occasion supplémentai-re de donner une chance à mon pays.

Comment se définissent les missions de l’ONG ?Comme l’a voulu George Soros, notre mission consisteessentiellement à promouvoir l’éducation et l’appren-tissage, reconnus comme les structures de base d’unesociété « démocratique, juste et solidaire ».

Concrètement, comment travaille la Fokal ?Nous avons trois grands types de programmes : l’unconcerne la création et la mise en réseau de bibliothèquessur l’ensemble du territoire haïtien ; le second est unprogramme d’ingénierie sociale ; le troisième, plus géné-raliste, est un programme culturel.

Pourquoi des bibliothèques ?Parce qu’à Haïti, le livre coûte cher ! Parce que près d’unHaïtien sur deux est un enfant. Parce que le système édu-catif du pays est très dégradé. Depuis 1997, nous avonsmis en réseau une cinquantaine de bibliothèques, souventen milieu rural ou périurbain. Il faut se rendre compte desdifficultés inhérentes au contexte sociopolitique d’Haïti :des moyens d’accès insuffisants pour les provinces les plus

communautés rurales : l’eau est amenée jusqu’à des bornes-fontaines équipées de compteurs et contrôléespar des fontainiers ; de jeunes paysans parfois analpha-bètes que nous formons pour qu’ils puissent effectuer de

menues réparations. Bien sûr, nous avonsdemandé aux communautés villageoises uneparticipation financière, et cela a suscité biendes réticences. Mais nous avons négocié, etle programme, une fois accepté, s’est avérétrès intéressant puisqu’il a permis la mise enplace de cultures maraîchères qui génèrentdes revenus.

Vous avez également mentionné des activités à vocation culturelle. Il s’agit, classiquement, d’un programme de

soutien à des organisations culturelles haïtiennes. À Port-au-Prince, la Fokal a monté un centre culturel qui com-porte une bibliothèque, une salle polyvalente (pour lesconférences et les débats) et un cybercafé. Les exposi-tions et les festivals qui s’y tiennent connaissent un beausuccès. La Fokal a aussi contribué à la production littéraireen soutenant plusieurs maisons d’édition. C’est encou-rageant, et cela prouve qu’en dépit des difficultés extrê-mes rencontrées par la population haïtienne, la culturepeut et doit trouver sa trace.

Vous insistez sur les difficultés rencontrées...Parce qu’elles existent bel et bien ! Notre pays a connu,outre la dictature, une succession de coups d’État qui arendu le travail des ONG très difficile. Mais il faut tenircompte des points positifs : l’intérêt des jeunes pour l’ac-quisition des savoirs, la volonté de dialogue, etc. Il y abeaucoup à faire à Haïti : l’essentiel est de parvenir àtransformer les espoirs en réalité. ●

Rencontreavec MichèlePierre-LouisDIRECTRICE DE LA FONDATIONCONNAISSANCE ET LIBERTÉ, LA FOKAL

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Créationd’un fonds dédié à l’énergie

En octobre dernier, la Commission européenne a adresséau Conseil et au Parlement européen une communicationconcernant l’évolution de la position de l’Europe dans ledomaine de l’énergie dans les pays en développement.Tous ceux qui, à l’image de la Fondation Énergies pour leMonde, se préoccupent depuis longtemps d’énergiesrenouvelables et de développement durable ne peuventque se féliciter de ce texte qui, à plusieurs égards, se révè-le particulièrement novateur. Le document de la Commission reprend d’abord un postu-lat de base : l’accès à l’énergie est la « condition préalabledu développement économique et social ». Le lien entreénergie défaillante et pauvreté est rappelé d’emblée : enpermettant aux régions du monde qui en sont actuellementprivées d’accéder à des services énergétiques adaptés etabordables, on se donne une vraie chance de réduire lapauvreté - voire même de l’éradiquer. C’est dans cet espritque l’Union européenne avait déjà lancé au Sommet Mondialsur le Développement Durable (Johannesbourg – 2002)une initiative destinée à lutter contre la pauvreté par l’ac-cès à l’énergie et à promouvoir le développement durablepar la mise en place de partenariats spécifiques avec lespays en développement. La conférence de Nairobi, ennovembre 2003, avait d’ailleurs permis l’appropriation decette initiative par les pays africains. Il était donc temps, d’une part, de procéder à l’évalua-tion des premiers résultats, d’autre part de proposer desmoyens nouveaux pour rendre l’initiative européenne plusopérationnelle et mieux adaptée aux demandes des pays

SommaireRencontre avec Michèle Pierre-Louis, directrice de la FondationConnaissance et Liberté, la Fokal 3

L’activité de la Fondation en chiffres 5

Les réalisations de la Fondation aux quatre coins du monde 8

Épargne solidaire, 24 804 euros de dons en 9 mois 10

Promouvoir l’éducation et l’apprentissage, telle est la principale mission de la Fokal.

Depuis 1997, la Fokal a mis en réseau une cinquantaine de bibliothèques, souvent dans des lieux très éloignés de la capitale.

en développement. Premier constat : l’énergie a cesséd’être traitée comme un sujet technique pour devenir l’af-faire de tous. On sait que les pays en développement serévèlent fragiles face aux chocs pétroliers, ce qui réduitleurs chances d’atteindre, en matière de développement,les « objectifs du millénaire ». À côté du domaine du mar-ché privé, il importe de trouver des financements publicspour que l’énergie atteigne aussi les populations les plusdéfavorisées. La Commission précise que « les partena-riats entre les secteurs public et privé constituent uninstrument clé de la stratégie de l’EUEI.*»La vraie nouveauté de la communication européenne résidedans la proposition de créer un fonds dédié à l’énergie(Facilité Énergie) qui constituera une première mesureconcrète. D’un montant de 250 millions d’euros, cette faci-lité sera financée par les États membres ainsi que d’autresbailleurs de fonds. Elle pourra servir de coup d’envoi à desinitiatives novatrices. Elle aidera les pays concernés à met-tre en place un cadre institutionnel, et offrira suffisam-ment de souplesse pour permettre la coopération entreles établissements financiers, le secteur privé, les ser-vices institutionnels et la société civile. Cette facilité seradirectement gérée par le personnel de la Commission,appuyé éventuellement par des experts extérieurs. Sesmodalités de mise en œuvre seront élaborées sur le modèlede la Facilité pour l’eau qui existe déjà.À la Fondation, nous nous réjouissons d’une telle propo-sition : comment en effet ne pas saluer un texte qui mon-tre une réelle évolution dans l’appréhension des problè-mes liés à l’accès à l’énergie et présente une mesureconcrète pour l’aide au développement durable ?

Alain Liébard,Président de la Fondation Énergies pour le Monde* European Union Energy Initiative : Initiative européenne dans le domaine de l’énergie.

• Éclairage desbibliothèques

• Ingénieriesociale

• Pompes solaires

Haïti

République dom

inicaine

Océan atlantique

Océan atlantique

Amérique

du Nord

Amérique

centrale

Amérique du Sud

Océan

pacifique

Mer des Antilles

Golfe

de la Gonâve

La Tortue

Île de la Gonâ ve

Îles Ca yemites

La Navasse

Île à Vache

ArniquetIpdec

PlichéVallue

Grand Bois

PandiassouLiancourt

Grison Garde

CariceOdito

Grand Pré

Vallières

Grand Plaine

Freta Mas

PestelCarrefour Marc

Port-au-Prince

ERD & MDP 12 %

Noria 2 %

Maghreb 5 %

Haïti 8 %

Burkina-Faso 4 %

CambodgeLaosVietnam 18 %

Madagascar Santé 14 %

Madagascar ERD 11 %

Sénégal 18 %

Divers 5 %Scarabée 3 %

En 2004, les travaux réalisés s'inscrivent de manière géné-rale dans la continuité des activités de l'année précédente. À noter, l'apparition d'une nouvelle opération “ERD etMDP” de sensibilisation des acteurs de l'électrificationrurale au fonctionnement du Mécanisme de Dévelop-pement Propre (MDP) issu du Protocole de Kyoto. Cemécanisme permet de valoriser financièrement les réduc-tions d'émissions de carbone engendrées par les infras-tructures énergétiques “propres”. Son application àl'électrification rurale pourrait, à terme, permettre d'ap-porter une contribution significative à la couverture descharges d'exploitation et de garantir ainsi la pérennitédes programmes.

Financementsprivés français23,5 %

Produitsfinanciers 1,5 %

Organismesinternationaux 26 %

Dons directs 3 %

Organismespublics français

43 %

Autres dons 1 %Dons via le Crédit Coopératif 2 %

La répartition des sources de financement a suivi la mêmetendance qu'en 2003 : baisse des contributions des orga-nismes publics français (43% contre 50% en 2003), dufait des restrictions budgétaires nationales. Cette baisseest compensée par la hausse des financements inter-nationaux d'une part (Commission européenne et Institutde l'énergie et de l'environnement de la Francophonie)et des financements d'entreprises d'autre part (23,5%contre 18% en 2003).D'autre part, le partenariat avec le Crédit Coopératif, surdes produits d’épargne solidaire, a abondé de manièresignificative aux dons individuels, qui atteignent ainsi labarre des 5% en fin d’année (2 % via le Crédit Coopératif et3 % de dons directs).

En 2004, la part des activités dédiées au secteur de lasanté s'est fortement accrue (25% contre 7% en 2003)avec la réalisation d'un grand programme d'améliorationdes services de la santé par l'accès aux services énergé-tiques (froid et éclairage) à Madagascar et au Sénégal.En parallèle, les activités d'électrification rurale pren-nent une part de plus en plus importante (31% contre 22%en 2003), confirmant ainsi l'orientation amorcée en 2003,avec des programmes de planification régionale réalisés,grâce au système expert NORIA, au Burkina, au Sénégal età Madagascar. Un programme d’envergure d’électrificationrurale par systèmes solaires est d’autre part mené au Laos.Cette évolution répond à la nécessité de changement d'échelle de l'électrification rurale par énergies renou-velables, condition sine qua non de l'intérêt des bailleurset des investisseurs privés pour ce secteur.

Pompage 16 %

Santé 25 %

Électrification 31 %

Éducation 8 %Formation/Sensibilisation 20 %

L’activité de la Fondation

en chiffresLes sources de financement de la Fondation en 2004

Les secteurs d’activité de la Fondation en 2004

Les programmes de la Fondation menés en 2004

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Qui sont les partenaires de la Fondation ?Fondateurs : Observ’ER (Observatoire des énergies renouve-lables) • Caisse nationale du Crédit Agricole • Caisse des Dépôtset Consignations • Électricité de France • Gaz de France • Total •Areva • Ministère de l’Économie, de l’Industrie et des Finances •Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie • Minis-tère de l’Écologie et du Développement durable • Ministère de la Coopération • Ministère des Affaires étrangères • Ministère de l’Intérieur •

Partenaires : Dix mille donateurs privés • Commission euro-péenne • Organisation mondiale de la santé (OMS, Genève) •Programme des Nations unies pour le développement (Pnud,New York) • Institut de l’énergie et de l’environnement de laFrancophonie (IEPF, Québec) • Banque mondiale • Agencefrançaise de développement • Crédit Coopératif •

Interview

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avec l´appui du financier George Soro

Page 2: Interview en chiffres Bon de soutien - Energies Renouvelables · 6 Bon de soutien à découper et à renvoyer à: Fondation Énergies pour le Monde — 146, rue de l’Université

La Fondation permet, par l’accès à l’énergie, l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.

Au Sénégal, le pompage solaire a permis d’accroître le rendement des cultures, d’améliorer ainsi l’alimentation et d’augmenter les revenus desmaraîchères.

En haut : En 2004, la Fondation a installé trois nouvelles pompessolaires dans le sud de Madagascar. Elles fournissent de l’eau potable à près de 20 000 personnes.En bas : Au Burkina-Faso, des kits solaires assurent, au minimum,l’éclairage de la maison.

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Électrifier une école grâce à l’énergie éolienne

Dans les endroits ventés comme la côte marocaine parexemple, une éolienne de petite puissance peut produiresuffisamment d’électricité pour alimenter le réseauélectrique d’un village : elle permet alors l’éclairage etl’alimentation en courant de lieux collectifs comme lesécoles ou les centres culturels, tout comme l’alimen-tation des maisons.

Irriguer des zones maraîchères grâce aux pompes solaires

Alimentées par des panneaux photovoltaïques, les pom-pes installées par la Fondation puisent l’eau au fil dusoleil et facilitent l’irrigation des cultures. Stockée dansun réservoir, l’eau est accessible à tout moment par lesvillageois. Le solaire évite ainsi les corvées d’eau et amé-liore le rendement des périmètres maraîchers.

Conserver des vaccins grâce aux systèmes photovoltaïques

Les panneaux photovoltaïques peuvent apporter l’élec-tricité indispensable au fonctionnement des dispensairesde santé situés en pleine brousse, loin de tout réseauélectrique : l’électricité assure l’éclairage pour les veillesde nuit et permet de conserver les vaccins au froid dansdes réfrigérateurs adaptés. Un service de santé publiquequi bénéficie à toute une population.

À quoi servent vos dons ?

www.energies-renouvelables.org

Retrouvez sur le Web :• le dernier numéro d’Énergies pour le Monde Infos en ligne ;• l’atlas des expertises en accès libre ;• des fiches actions présentant nos différents programmes ;• des informations sur l’énergie dans le Tiers-Monde ;• l’annuaire des opérateurs énergies renouvelables.

Depuis plus de huit ans, la Fondation Énergies pour le Mondecommunique avec vous, donateurs.

Il est toutefois fort intéressant de faireune présentation plus globale des

activités de la Fondation et de dresser le bilan d’une année dans la vie

d’Énergies pour le Monde. Ceci afin de mieux préparer l’avenir.

● Commençons, pour rester fidèle aux habitudes, parles résultats sur le terrain. En 2004, Énergies pour leMonde a permis à cinquante mille personnes d’avoiraccès, par le truchement de l’électricité, à des servicesaussi divers que l’eau potable ou l’eau d’irrigation, l’a-mélioration de la qualité des soins dans des centres desanté, l’éclairage individuel ou collectif, etc. Cinquante

mille, cela peut paraître dérisoire en regard des deuxmilliards d’êtres humains qui sont encore privés d’é-nergie électrique. Mais pour les nouveaux usagers, qu’ilssoient laotiens ou malgaches, sénégalais ou haïtiens,c’est, au quotidien, la vie qui change. À Diagobel en Casamance (Sénégal), une seule pompesolaire, destinée à l’irrigation d’un périmètre maraîcher,a transformé l’existence de vingt-cinq familles, soit envi-ron deux cent cinquante personnes. En apprenant à utiliserrationnellement l’eau d’irrigation, les vingt-cinq mèresde famille du groupementféminin de Diagobel ont dumême coup diversifié leursproduits maraîchers : les en-fants de Diagobel mangentmieux, et leurs mères tirentdes bénéfices de la vente dessurplus. Au Centre de Pro-motion Rurale d’Affiniam,proche de Diagobel, la forma-

tion d’une dizaine de stagiaires par an va bientôt per-mettre d’appliquer dans d’autres sites les méthodesapprises à Diagobel. Au total, on estime qu’une centainede personnes verront, chaque année, leurs conditions devie s’améliorer. Ailleurs, à Madagascar, ce sont quatorzecentres de santé qui ont été électrifiés en 2004. Au total,plus de 20 000 personnes bénéficient d’éclairage dansles salles de soins et de réfrigérateurs pour conserverles vaccins. À l’Extrême-Sud du pays, ce sont trois pom-pes solaires qui alimentent près de 15 000 personnes en

eau potable. Au Burkina-Faso, on enregistre les premiersrésultats de l’expérimentation sur le “crédit-énergie” :une cinquantaine de systèmes ont pu être acquis grâce àcette nouvelle modalité de crédit.

S’entourer de partenaires qualifiés

Mais Énergies pour le Monde ne travaille pas seule. Ellecompte sur ses partenaires. Vous connaissez depuis long-temps ses partenaires financiers : l’Ademe, EDF, Total ou

la Commission européenne,pour n’en citer que quelques-uns. Vous avez découvert, aufil des différents program-mes, ses partenaires - insti-tutionnels ou entreprises pri-vées - sur le terrain. Sescollaborateurs locaux aussi :que ferions-nous sans lesavoir-faire des ONG de ter-rain ? Ce sont elles, le plussouvent, qui se chargent de préparer les dossiers qui par-viennent jusqu’à la Fondation. Leur connaissance ducontexte - géographique, social, politique - rend notretravail possible. Grâce à elles, nous connaissons le deve-nir des installations. Prenons l’exemple d’Haïti (voir l’in-terview de Michèle Pierre-Louis, page 3), où plusieursbibliothèques ont déjà reçu des équipements d’éclaira-ge. Malgré une situation politique locale très difficile,nous avons poursuivi notre action là-bas, en installantdes systèmes solaires dans quatre nouvelles écoles oubibliothèques. Nous n’aurions pas pu le faire si notre par-tenaire sur place, la Fokal, ne nous avait pas assurés dubien fondé de la demande en électricité et de l’appro-priation des systèmes par la population locale. Dans unpays où règne une forte insécurité, les équipements misen place n’ont été ni saccagés, ni pillés... preuve de lareconnaissance par toute la population de l’importance denotre action là-bas.

Une activité diversifiée

Mais la Fondation, vous le savez, ne se contente pas d’opérations sur le terrain. En 2004, parallèlement auxprogrammes réalisés en Asie, en Afrique ou dans lesCaraïbes, elle a participé à des conférences, à des mis-sions, à des séminaires. C’est sa façon de faire entendresa voix. La publication d’ouvrages spécialisés ou par exem-ple la rédaction du bulletin Scarabée (ce réseau qui per-met aux différents acteurs des énergies renouvelables decommuniquer entre eux) représente également la diver-sité de nos activités. Tandis que, dans les pays en développement, on signeles accords, on achemine les matériels, on forme les per-sonnels de maintenance, on dialogue avec les institu-tionnels, les maîtres d’ouvrage et les futurs usagers, onréceptionne les équipements, à Paris, les hommes de dos-siers préparent l’avenir. L’année 2004 a vu le début d’un partenariat très originalentre la Fondation et le Crédit Coopératif (voir encadré).Dès les premiers mois de 2005, nous avons constaté lesrésultats de cette nouvelle collaboration, née d’une idéeformidable : l’épargne solidaire. La méthode est simple,il suffisait d’y penser. Dans le souci de l’avenir, on continue à réfléchir, à laFondation, aux moyens de grandir. Le programme NORIA(Nouvelles Orientations pour la Réalisation d’Inves-

tissements Adaptés) est unautre de nos projets favoris.Puisque nous avons fait lapreuve de notre efficacitélorsqu’il s’agit de programmessomme toute plutôt modes-tes, pourquoi ne pas tenterd’agir à plus grande échelle ?Voilà l’idée qui sous-tendNORIA, mettre à dispositiondes collectivités territoriales un système-expert de pla-nification destiné, justement, à faciliter le changementd’échelle. Cela implique de croire à ce qu’on fait... et d’es-sayer de se donner les moyens de faire mieux encore.Quand donc pourrons-nous écrire que « cette année, cene sont pas 50 000 mais 500 000 personnes qui ont euaccès à l’électricité grâce aux initiatives lancées par Éner-gies pour le Monde » ? Bien sûr, cela ne sera pas facile. Mais il ne s’agit pas derêver. Il s’agit de savoir s’entourer de talents, de nejamais renoncer à l’ambition et surtout de nourrir unevraie passion. ●

intérêts des livrets Agir plus celle provenant des cartesbancaires et d’un challenge interne au Crédit Coopératifont atteint 24 804 euros. En 2005, si la tendance se pour-suit, c’est 50 000 euros de dons qui parviendront ainsi àla Fondation. Aux côtés des donateurs plus tradition-nels, qui nous soutiennent depuis de longues années,cette formule novatrice permet de toucher une nouvel-le génération. Énergies pour le Monde peut par ce biaisentrer en contact avec des personnes privées, qui semontrent sensibles au concept même d’épargne solidai-re. Et ça, nous en sommes conscients, c’est vraiment for-midable !Renseignements : Tél. : 0 810 63 44 44 (prix d’un appel local)www.banque-solidarités.coop (rubrique “produits”)

Dans Fondation Énergies pour le Monde Infos n° 15,nous vous présentions notre nouveau partenariat avec leCrédit Coopératif. Une année a passé, et nous pouvonsd’ores et déjà affirmer que les premiers résultats decette collaboration dépassent nos espérances. Au31 décembre 2004, trois cent trente six personnes ontsouscrit un Livret Agir, livret d’épargne dont la rému-nération est répartie, à égalité, entre le souscripteur etla Fondation. Quant aux donateurs qui ont choisi unecarte bancaire Agir pour la Fondation, ils étaient déjàprès de 1 000 ! Lancé au mois d’avril 2004, le program-me a tout de suite montré l’intérêt suscité par les liensentre énergies renouvelables et développement dura-ble. Il a également fait la preuve de la générosité dessouscripteurs. De mai à décembre 2004, la somme des

Crédit CoopératifÉpargne solidaire : 24 804 euros de dons en 9 mois

> Les réalisations de la Fondation aux quatre coins du monde

> Rencontre avec Michèle Pierre-Louis,directrice de la Fokal

• Sénégal

• Pompe solaire

• 25 familles

• Périmètresmaraîchers

Les réalisations de la Fondation aux quatre coins du monde

• Madagascar

• 14 centresde santéélectrifiés

• 20 000bénéficiaires

• Ouvragesspécialisés

• Épargne solidaire

• Système-expertde planification

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