inséparables artistes · en peignant la joconde entre 1503 et 1519, léonard de vinci invente le...

11
Inséparables artistes L’AMITIÉ DANS L’ART

Upload: others

Post on 28-Jul-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

Inséparables artistes

L’AMITIÉ DANS L’ART

Page 2: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

VINCENT HUGUET

Inséparables artistes

L’AMITIÉ DANS L’ART

Page 3: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

Phidias & PériclèsAthènes, 432 avant Jésus-Christ. Quelques citoyens assemblés sur l’agora, la place publique de la ville, discutent de Périclès, le stratège qui gouverne démocratiquement la cité. Leurs regards se tournent fréquemment vers l’Acropole, la colline surplombant Athènes. Périclès a demandé en 447 avant J.-C. à son ami Phidias, sculpteur très réputé, d’y supervi-ser la construction du Parthénon, un édifice dorique en marbre érigé à la gloire de la déesse Athéna, protectrice de la ville. Il souhaite par ses grands travaux montrer la supériorité d’Athènes sur les autres cités grecques. Phidias confie ce projet à l’architecte Ictinos et s’est mis au travail. Il a pris en charge tout le décor sculpté du monument. Après les frises du fronton, il est sur le point de révéler au public une statue d’Athéna Parthénos de 11 mètres de haut, à laquelle il travaille depuis 9 ans. Elle est faite d’or (chrysos) et d’ivoire (elephantinos), d’où son nom de statue chryséléphantine. La sculpture est à cette époque l’art noble par excellence, mais le talent de Phidias ne plaît pas à tout le monde. On l’envie, on lui reproche son amitié avec Périclès. On l’accuse même d’avoir détourné de l’or destiné à la construction de la statue. Il s’exile à Olympie où il construit son deuxième chef-d’œuvre, une statue chryséléphantine de Zeus qui compte parmi les Sept Merveilles du monde antique. Les deux statues sont aujourd’hui détruites. Des copies de l’Athéna Parthénos subsistent, témoins de l’art grec classique au siècle de Périclès.

Style et techniqueLa sculpture classique se distingue par le soin accordé à la recherche de la beauté et de l’équilibre des proportions. Les corps sont souples, drapés dans des tuniques, en mouvement. Les sculpteurs tels Phidias ou Praxitèle s’inspirent du panthéon (l’ensemble des dieux et des déesses) et de l’histoire grecs pour tailler dans le marbre héros et divinités.

RIC

HES

SE D

E L’A

MIT

PHIDIASsculpteur, v. 490-432 av. J.-C.

PÉRICLÈShomme d’État, v. 495-429 av. J.-C.

RIC

HESSE D

E L’AM

ITIÉ

Athéna du Varvakeion, réplique romaine en marbre de l’Athéna Parthénos, 1,05 m, v. 250-200 av. J.-C., Musée national archéologique, Athènes.

Détail d’un relief en marbre de la frise du Parthénon, v. 438-432 av. J.-C., British Museum, Londres.

Page 4: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

François 1er & Léonard de VinciEn 1516, Léonard de Vinci, « Maître » de la Renais-sance italienne, traverse les Alpes et s’installe à Amboise au château du Clos Lucé, propriété de François Ier, qui a accédé au trône de France un an auparavant. Le roi est fasciné par le renouveau artistique et l’esprit humaniste qu’il a découverts pendant les guerres d’Italie. Pour étendre ce mou-vement créatif dans son pays, le monarque tente de convaincre Michel-Ange de venir s’installer en France. C’est finalement Léonard de Vinci, pour qui François Ier éprouve des sentiments filiaux au point de l’appeler « mon père », qui fait le voyage. À son arrivée, Léonard de Vinci cesse de peindre et devient architecte et ingénieur du roi. Il aurait peut-être dessiné les plans de Chambord, le plus imposant des châteaux de la Loire. En tout cas il organise pour le monarque de nombreuses festivi-tés, il le conseille et remplit des carnets de croquis de nouveaux projets, moyennant un don de 7 000 pièces d’or.En permettant financièrement à Léonard de Vinci d’exercer son art, François Ier remplit un rôle de mécène. Ce mot vient du nom d’un homme politique romain, Maecenas, ami de l’empereur Auguste, qui mit à profit sa fortune pour soutenir l’activité des artistes et des hommes de lettres. Après la mort de Léonard de Vinci en 1519, le roi achète la célèbre Joconde et poursuit son action de mécène. Il soutient de nouveaux artistes, collectionne des œuvres d’art et fait venir des peintres, sculpteurs et architectes d’Italie pour embellir le château de Fontainebleau, où il installe une cour brillante, admirée par le reste de l’Europe.

Style et techniqueEn peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe sfu-mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la profondeur en estompant les contours. Cette tech-nique, ajoutée à une lumière tamisée, donne un air doux et énigmatique à la Joconde, comme si elle cachait un secret que personne ne peut découvrir.

L’AR

T D

U M

ÉCÉN

AT

Jean Clouet, François Ier, roi de France, v. 1530,

huile sur bois, 96 x 74 cm, musée du Louvre, Paris.

Léonard de Vinci, Autoportrait, v. 1512-1515, dessin à

la sanguine sur papier, 33,3 x 21,4 cm, bibliothèque

royale, Turin.

FRANÇOIS 1er

roi de France (1494-1547)

LÉONARD DE VINCIpeintre, inventeur, architecte… (1452-1519)

L’AR

T DU

MÉC

ÉNAT

Léonard de Vinci, Portrait de Lisa Gherardini, dite Mona Lisa, la Gioconda, ou la Joconde, v. 1503-1519, huile sur bois, 77 x 53 cm, musée du Louvre, Paris.

Page 5: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

Élisabeth Vigée Le Brun &Marie-Antoinette

Marie-Antoinette, reine de France, aurait-elle suc-combé de nos jours à la mode du selfie ? On peut l’imaginer poster sur son compte Instagram les tenues et coiffures extravagantes qu’elle aimait porter. Mais la mode de l’époque n’en est encore qu’au portrait de cour. Elle a d’ailleurs fait d’une jeune femme de son âge, Élisabeth Vigée Le Brun, sa portraitiste officielle. La jeune reine apprécie le regard tendre et bienveil-lant que l’artiste pose sur elle et que l’on ressent sous son pinceau. Pour l’heure, les deux femmes, qui par-tagent le même goût pour la musique, sont réunies dans un salon des appartements royaux à Versailles. Après la séance de pose, Élisabeth Vigée Le Brun chante, accompagnée par son célèbre modèle.Fille du peintre pastelliste Louis Vigée, l’artiste peintre a réalisé son premier chef-d’œuvre à quinze ans et s’est imposée dans un monde d’hommes jusqu’à inté-grer, grâce à l’aide de sa bienfaitrice, l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1783. Elle compose des portraits au naturel, cherchant la spontanéité et la modernité dans la pose et la tenue de ses modèles. Parmi la trentaine de portraits qu’elle réalise de la reine, celui intitulé Marie-Antoinette en robe de mous-seline dite « en gaulle », du nom de la robe-chemise qu’elle porte sur cette peinture, fit scandale. Le vête-ment en mousseline qui la laisse libre de ses mouve-ments est jugé indigne par le public de l’époque. Marie-Antoinette et sa portraitiste ont tenté, par le biais des tableaux, de communiquer sur l’image de la reine. Le procédé n’a pas eu le succès espéré. L’amitié des deux femmes sera balayée par le vent de la Révo-lution. La reine s’achemine vers son funeste destin, tandis que l’artiste s’exile, continuant à pratiquer son art dans plusieurs cours d’Europe.

Style et techniqueÉlisabeth Vigée Le Brun a très habilement recours dans ses portraits à la technique du glacis qui consiste à superposer sur la toile plusieurs couches de peinture transparente. Cela permet d’adoucir ou de renforcer une couleur, de flouter délicatement les traits, ce qui flatte généralement l’expression du visage.

MIR

OIR

, MO

N B

EAU

MIR

OIR

…M

IRO

IR, M

ON

BEA

U M

IRO

IR…

ÉLISABETH VIGÉE LE BRUNpeintre (1755-1842)

MARIE-ANTOINETTEreine de France (1755-1793)

Élisabeth Vigée Le Brun, Autoportrait, 1790, huile sur toile, 100 x 81 cm, Galerie des Offices, Florence.

Marie-Antoinette en robe de mousseline dite « en gaulle », copie de l’original (1783) disparu. Château de Versailles.

Page 6: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

QU

AN

D PEIN

TUR

E ET LITTÉRATU

RE S’A

CC

OR

DEN

TGeorge Sand & Eugène Delacroix

Delacroix serait-il un grand romantique ? C’est vrai, mais pas au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Le romantisme en peinture est un mouvement du xixe siècle caractérisé par la volonté de transmettre des émotions. Un jour, Eugène Delacroix fait la connaissance de George Sand par le biais de son éditeur qui souhaite un portrait de l’écrivain. George Sand est dans les années 1830 une femme aux multiples visages. Vêtue d’un costume d’homme, elle arpente les cercles littéraires parisiens. Militante, elle s’engage en politique. Femme de lettres, elle entretient avec ses amis artistes et écrivains une correspondance impressionnante. Le peintre et l’écrivain se lient d’amitié. George Sand confie un temps à Delacroix son fils Maurice comme élève et l’invite à diverses reprises pour l’été à Nohant, dans son château du Berry, où elle lui fait même aménager un atelier.Inspiré par la campagne, Delacroix peint à Nohant plusieurs toiles. Il entend depuis son atelier des notes de musique qui le ravissent. Elles sont jouées par un autre célèbre invité, le pianiste Frédéric Chopin qui partage la vie de George Sand. En 1838, le peintre réalise une toile représentant George Sand et Frédéric Chopin, qui fut par la suite, peut-être pour des raisons financières, séparée en deux. Le portrait de George Sand est conservé à l’Ordrupgaard museum à Copenhague et celui de Frédéric Chopin au musée du Louvre, à Paris. Quant à Delacroix et à la femme de lettres, ils restèrent amis, même après la rupture de Sand et Chopin.

Style et techniqueDelacroix est spécialiste de l’esquisse, un dessin qui lui permet de préparer la réalisation de ses grandes toiles. Il effectue ses esquisses au fusain, au crayon ou à la craie. Lorsqu’il découvre le Maroc et l’Algérie, en 1832, il couvre de croquis sept carnets de voyage, dont il se sert par la suite pour compo-ser ses tableaux orientaux.

QU

AN

D P

EIN

TUR

E ET

LIT

TÉR

ATU

RE

S’A

CC

OR

DEN

T

GEORGE SANDécrivain (1804-1876)

EUGÈNE DELACROIXpeintre (1798-1863)

Eugène Delacroix, Portrait de George Sand, 1838, huile sur toile, 78 x 58,5 cm, Ordrupgaard Museum, Copenhague.

Eugène Delacroix, Portrait de Frédéric Chopin, 1838, huile sur

toile, 46 x 38 cm, musée du Louvre, Paris.

Eugène Delacroix, Autoportrait, v. 1837, huile sur

toile, 65 x 54 cm, musée du Louvre, Paris.

Page 7: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

Paul Gauguin & Vincent van GoghVincent van Gogh était un homme inquiet et sen-sible, dont l’état d’esprit transparaissait dans sa peinture. Dans les moments heureux il peignait d’une façon claire et lumineuse. Quand son humeur se faisait triste, il utilisait des teintes sombres. En 1888 à Arles, van Gogh vit dans une maison jaune qu’il peint aux couleurs du soleil sous un ciel bleu azur. Il est d’humeur joyeuse, attendant avec impa-tience la venue de celui qu’il appelle le « maître », Paul Gauguin. Les deux peintres se connaissent grâce à Theo, le frère de Vincent, marchand de tableaux. Vincent a insisté pour faire venir Gauguin à Arles. Gauguin cède à contrecœur, encouragé par Theo qui s’engage à lui acheter ses peintures s’il accepte de se rendre chez son frère. Gauguin quitte donc la Bretagne de Pont-Aven pour s’installer chez van Gogh. La période est fructueuse pour les deux artistes. Ils travaillent énormément, enrichissent leurs techniques et s’influencent mutuellement. Mais la cohabitation est difficile et les disputes sont incessantes. Lorsque Gauguin décide de rentrer à Paris, van Gogh, se sentant abandonné, est pris d’un accès de folie et se mutile l’oreille. À la suite de cet épisode, il est interné à plusieurs reprises et met fin à ses jours un an et demi plus tard, sans avoir cessé de correspondre avec son ami Gauguin. Quant à ce dernier, il poursuit son rêve primitif et part à la recherche du monde sauvage, à Tahiti. Une nouvelle période s’ouvre pour lui, marquée par des tableaux de vahinés et de paysages exotiques satu-rés de couleurs.

Style et techniqueÀ partir du milieu du xixe siècle, la peinture à l’huile en tube est produite de manière industrielle. Cela simplifie le travail des peintres qui n’ont plus besoin de fabriquer eux-mêmes leurs couleurs. Ils peuvent plus facilement sortir de leurs ateliers pour peindre à l’extérieur. S’il arrive à van Gogh de devoir peindre de nuit, il fixe des bougies allumées dans les plis de son chapeau.

CO

MM

E D

ES F

RÈR

ESC

OM

ME D

ES FRÈR

ES

VINCENT VAN GOGHpeintre (1853-1890)

PAUL GAUGUINpeintre (1848-1903)

Paul Gauguin, Les Alyscamps, 1888, huile sur toile, 91,5 x 72,5 cm, musée d’Orsay, Paris.

Vincent van Gogh, L’allée des Alyscamps, 1888, huile sur toile, 73,5 x 91,7 cm, collection privée.

Vincent van Gogh, Autoportrait, 1889, huile sur

toile, 65 x 54,5 cm, musée d’Orsay, Paris.

Paul Gauguin, Autoportrait à l’idole, 1893, huile sur toile,

43,8 x 32,7 cm, Marion Koogler McNay Art Museum,

San Antonio, États-Unis.

Page 8: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

Nadar & Charles BaudelaireArdan est l’anagramme de Nadar. C’est aussi le nom du héros de Jules Verne dans De la Terre à la Lune. Ce n’est pas une coïncidence car Nadar a bel et bien inspiré Jules Verne. Les aventures de Nadar en montgolfière sont également à l’origine de Cinq semaines en ballon. Avant d’être intéressé par l’aérostation, Nadar est homme de plume, caricatu-riste puis photographe dès les années 1850, à l’époque où la mode du portrait photographique se propage dans les salons des maisons bourgeoises. Tout le beau monde se presse alors dans les ateliers de Nadar pour se faire « tirer le portrait ». Il photographie un nombre impressionnant de célébrités : Alexandre Dumas, George Sand, Gustave Doré, l’actrice de théâtre Sarah Bernhardt, Théophile Gautier, Balzac. La plupart sont des amis, tel le poète Charles Bau-delaire que Nadar admire et dont il réalise une dizaine de portraits. Pourtant, l’homme, qui a écrit Les fleurs du mal, un recueil de poèmes que les critiques jugent scandaleux, est difficilement aimable. C’est un soli-taire rongé par le spleen, un état d’esprit proche de la mélancolie. Il méprise beaucoup d’aspects de la société de son temps, et notamment la photographie qui reproduit « bêtement » la nature sans faire appel à l’imagination.Cela ne l’empêche pas de considérer Nadar comme son ami et son confident, comme en attestent leurs nombreuses correspondances. On trouve égale-ment des anecdotes précieuses sur le poète dans un ouvrage qu’écrira Nadar après la mort de Bau-delaire, Charles Baudelaire intime. Les portraits de Baudelaire par Nadar ont contribué à forger le mythe de Baudelaire, entre artiste tourmenté et poète de génie.

Style et techniqueOn attribue à deux Français, Nicéphore Niépce et Louis Daguerre, l’invention de la photographie dans les années 1830. L’engouement est immédiat pour les portraits, beaucoup plus rapides à obtenir qu’une peinture en miniature. Nadar aime réaliser des portraits en noir et blanc simples et réalistes. Pour cela il s’efforce, au cours de longues séances de pose, de mettre ses modèles à l’aise.POR

TRA

ITS

PHO

TOG

RA

PHIQ

UES

POR

TRA

ITS PHO

TOG

RA

PHIQ

UES

GASPARD-FÉLIX TOURNACHON DIT NADARphotographe (1820-1910)

CHARLES BAUDELAIREécrivain (1821-1867)

Nadar, Autoportrait à la lumière électrique, entre 1854 et 1860, épreuve sur papier salé, 21,2 x 15,9 cm, musée d’Orsay, Paris.

Nadar, Baudelaire, entre 1854 et 1860, Fonds Félix Nadar, collection Marie-Thérèse et André Jammes, Paris, musée d’Orsay.

Page 9: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

CO

UP D

E FOU

DR

E AR

TISTIQU

EMan Ray & Marcel Duchamp

L’art doit-il être forcément beau ? Peut-on transfor-mer n’importe quel objet du quotidien en œuvre d’art ? En posant ces questions, simples en apparence, Marcel Duchamp a bouleversé l’art. Rappel des faits : en 1914, au déclenchement de la Première Guerre mondiale, Marcel Duchamp est réformé. L’année suivante, il s’exile aux États-Unis, abandonne pro-gressivement la peinture traditionnelle et commence à produire ses « ready-made ». À New York, il fré-quente un groupe d’artistes et d’intellectuels proche du dadaïsme, un courant de pensée avant-gardiste (c’est-à-dire novateur). Il y rencontre Man Ray, un photographe américain. Le coup de foudre amical est réciproque. Les deux hommes multiplient les collaborations artistiques. Dans les années 1920, ils créent La Société Anonyme qui soutient l’art moderne et publient le premier (et unique) numéro de la revue New York Dada. Man Ray photographie régulièrement Marcel Duchamp. Il l’immortalise notamment déguisé en Rrose Sélavy, personnage féminin et double de l’artiste. La mise en scène de ce changement d’iden-tité annonce les futures performances et happenings de l’art contemporain. Une photographie au nom énigmatique, Élevage de poussière, pousse encore plus loin les expérimentations. Il s’agit en réalité d’une partie de la sculpture de Marcel Duchamp Le Grand Verre. Après cette riche période créative, Duchamp s’éloigne du monde de l’art et se passionne pour les échecs. Man Ray se rapproche des surréalistes et prend des clichés de toutes les célébrités qui gra-vitent autour du mouvement. Les deux artistes res-teront amis toute leur vie.

Style et techniqueMarcel Duchamp travaille à ses ready-made dès 1913 et poursuit ses recherches à New York où, en janvier 1916, il utilise pour la première fois le nom : il prend des objets banals et quotidiens « déjà terminés », les manipule et les signe. Non sans humour, il hisse ainsi au rang d’œuvre d’art un urinoir, un égouttoir, une roue de bicyclette ou une pelle à neige. Il reste peu de ready-mades d’origine. La plupart ont fait l’objet de répliques, notamment pour des expositions.

CO

UP

DE

FOU

DR

E A

RTI

STIQ

UE

MAN RAYphotographe (1890-1976)

MARCEL DUCHAMPartiste (1887-1968)

Michel Sima, Man Ray et Marcel Duchamp jouant aux échecs, 1957, collection privée.

Man Ray, Élevage de poussière, 1920. 12 x 9,20 cm, musée national d’Art moderne-Centre Pompidou, Paris.

Page 10: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

Crédits photographiques :

Couverture (reprises)© Bridgeman Images© De Agostini Picture Library/G. Nimatallah/Bridgeman Images© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay)/Hervé Lewandowski© BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais/image BPK© Michel Sima/Bridgeman Images© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay)/Hervé Lewandowski© RMN-Grand Palais (musée du Louvre)/Hervé Lewandowski© De Agostini Picture Library/G. Dagli Orti/Bridgeman ImagesPhilias & Périclès© De Agostini Picture Library/G. Nimatallah/Bridgeman Images© De Agostini Picture Library/G. Nimatallah/Bridgeman ImagesFrançois 1er & Léonard De Vinci© RMN-Grand Palais (musée du Louvre)/Hervé Lewandowski© Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais/Fratelli Alinari© Bridgeman ImagesÉlisabeth Vigée Le Brun & Marie Antoinette© Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais/Finsiel/Alinari© BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais/image BPKGeorges Sand & Eugène Delacroix© Bridgeman Images© De Agostini Picture Library/G. Dagli Orti/Bridgeman ImagesPaul Gauguin & Vincent van Gogh© De Agostini Picture Library/G. Dagli Orti/Bridgeman Images© Bridgeman Images© Christie’s Images/Bridgeman Images© Christie’s Images/Bridgeman ImagesNadar & Charles Baudelaire© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay)/Hervé Lewandowski© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay)/Hervé LewandowskiMan Ray & Marcel Duchamp© Michel Sima/Bridgeman Images© Man Ray Trust/ADAGP. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Distr. RMN-Grand-Palais/Guy Carrand

REMISE DES DESSINS JUSQU’AU 31 MARS 2017Renseignements sur www.eurojeunes.creditmutuel.fr

L’AMITIÉTOUTES LES COULEURS DE

CONCOURS INTERNATIONAL DE DESSINS EUROJEUNESouvert aux 6-18 ans

Caisse Fédérale de Crédit Mutuel et Caisses affiliées, SA coopérative au capital de 5 458 531 008 e, 34 rue du Wacken, 67913 Strasbourg Cedex 9, RCS B 588 505 354, contrôlée par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), 61 rue Taitbout, 75436 Paris Cedex 09.

Page 11: Inséparables artistes · En peignant la Joconde entre 1503 et 1519, Léonard de Vinci invente le sfumato (dérivé du verbe - sfu mare, enfumer), un effet vaporeux qui crée de la

Caisse Fédérale de Crédit Mutuel et Caisses affiliées, société coopérative à forme de SA au capital de 5 458 531 008 euros,34, rue de Wacken, 67000 Strasbourg – R.C.S. STRASBOURG B 588 505 354, contrôlée par l’ACPR, 61 rue Taitbout, 75009 Paris.

Document réalisé par les éditions Gallimard loisirs. Texte de Vincent Huguet. Édition : Nicolas Kiritzé-Topor. Conception graphique : Christophe Hermellin. Maquette : Lydia Bierschwale.

Ce dossier pédagogique a été élaboré pour accompagner le Concours Eurojeunes organisé par le Crédit Mutuel.82.12.57. – Novembre 2016