ingénieur e.n.s.c.c.f. - clermond-ferrand

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THESE présentéepar Christian SIGNORET Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand pour obtenir le titre de DOCTEUR de L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE GRENOBLE (arrêté ministériel du 5 juillet 1984) Spécialité : Sciences des matériaux, Métallurgie SUJET RESEAUX POLYURETHANNES CUSSIQUES ET CONTENANT DES MOTIFS FURANNIQUES POURLECONFINEMENT DE DECHETS RADIOACTIFS : RELATIONS STRUCTURE-PROPRIETES Soutenue publiquement le 7 juillet 1989, devant la Commission d'Examen : JURY Président: M. E. MAKECHAL Examinateurs: MM. J.P. PASCAULT iP G. ROUX C de TASSIGNY A. GANDIN! Laboratoire des Matériaux Polymères (E.F.P.G. / I.N.P-G.) Groupe d'Assainissement Radioactif et de Chimie IC.E.A./C.E.N-G./S.P.R.} Service Matériaux (C.S.T.B.)

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Page 1: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

THESE

présentéepar

Christian SIGNORETIngénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

pour obtenir le titre de

DOCTEUR

de

L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE GRENOBLE(arrêté ministériel du 5 juillet 1984)

Spécialité : Sciences des matériaux, Métallurgie

SUJET

RESEAUX POLYURETHANNES CUSSIQUESET CONTENANT DES MOTIFS FURANNIQUES

POURLECONFINEMENTDE DECHETS RADIOACTIFS :

RELATIONS STRUCTURE-PROPRIETES

Soutenue publiquement le 7 juillet 1989, devant la Commission d'Examen :

JURY

Président: M. E. MAKECHAL

Examinateurs: MM. J.P. PASCAULTiP G. ROUX

C de TASSIGNYA. GANDIN!

Laboratoire des Matériaux Polymères (E.F.P.G. / I.N.P-G.)Groupe d'Assainissement Radioactif et de Chimie IC.E.A./C.E.N-G./S.P.R.}

Service Matériaux (C.S.T.B.)

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THESE

présentée par

Christian SIGNORETIngénieur E.N.S.C.C.F. - Ciermond-Ferrand

pour obtenir k titre de

DOCTEUR

de

L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE GRENOBLE(arrêté ministériel du 5 juillet 1984)

Spécialité : Sciences des matériaux, Métallurgie

SUJET

RESEAUX POLYURETHANNES CLASSIQUESET CONTENANT DES MOTIFS FURANNIQUES

POURLECONFINEMENTDE DECHETS RADIOACTIFS :

RELATIONS STRUCTURE-PROPRIETES

Soutenue publiquement le 7 juillet 1989, devant la Commission d'Examen :

JURY

Président: M. E. MARECHAL

Examinateurs: MM. J.P. PASCAULTG. ROUXC de TASSIGNYA. GANDINI

Laboratoire des Matériaux Polymères (E.F.P.G. / I.N.P-G.)Groupe d'Assainissement Radioactif et de Chimie (C.EJL/C.E.N-G./S.P.R.1

Service Matériaux (C.S.T.B.)

Page 3: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Président : Georges LESPIHARD

INSTITUT NATIONAL POLYTECWIQUE DE CREMOBLE

Professeurs des Universités

Année 1988

BARIBAUDBARRAUD -BAUDELETBEAUFILSBLIHANBLOCHBOISBONNETAINBOUVARDBRISSONNEAUBRUNETRAILLERIECAVAIGNACCHARTIERCHENEVIERCHERADAHECHOVETCOHENCOUHESDARVEDELLA-DORADEPORTESDESREDOLHAZONDURANDDURANDFOGGIAFONLUPTFOULARDCANDINIGAUBERTGENTILGREVENCUERINGUYOTIVANES3AUSSAUD

MichelAlainBernardJean-PierreSamuelDanielPhilippeLucienMauricePierreYvesDenisJean-FrançoisGermainPierreHervéAlainJosephAndréFélixJean-FrançoisJacquesPierreJean-MarcFrancisJean-LouisAlbertJeanClaudeAlessandroClaudePierreHélèneBernardPierreHarcelPierre

ENSERGENSIEGENSPGENSEEGENSERGENSPGENSHHGENSEEGENSHHGENSIECIUFAENSHHCENSPGENSPGENSERGUFR PGPENSERGDISERGENSERGENSHHGENSIMAGENSPC0ŒEEGENSERGENSEEGENSIEGENSIEGENSIHAGENSIEGUFR PGPENSPCENSERGIUFABJSERGENSEEGENSIEG.ENSIEC

COUBERTJOURDAINLACOUHELESIEURLESPINARDLONCEQUEUELOUCHETMASSEHASSaOTHAZAREHOREAUHORETHOSSIEREOBLEDOZILPARIAUDPERRETPERRETPIAUPOUPOTRAMEAURENAUDROBERTROBERTSABWNADIERESAUCIERSCHLB)KERSCHLENKERSERHETSILVYSIRYESSOHHSOLERSOUOUETTROHPETTEVEILLONZADWQRNY

Jean-ClaudeGenevièvejean-LouisHarcelGeorgesJean-PierreFrançoisPhilippeChristianGuyRenéRogerJacquesCharlesPatrickDean-CharlesRenéRobertJean-MichelChristianJean-JacquesMauriceAndréFrançoisJean-ClaudeCabrielleClaireHichelPierreJacquesPierreJean-ClaudeJean-LouisJean-LouisPhilippeGérardFrançois

D)SPCENSIEGENSIEGENSHHGENSHHGENSPGENSIECENSIEGENSIEGENSIHAG-ENSHHGENSIEGENSIHAGEHSHHG c

EHSEEGENSEEGENSIEGENSIEGENSHHGENSERGENSEECUFR PGPUFR PGPENSIHAGO)SIEGENSIHACENSPGENSPGENSERGUFR PCPENSHHGENSEECBISIHAGEHSEEGB !3! IHGENSIHAGENSERG

Personnes ayant obtenu le diplôme

BECKERBINDERCHASSERYCHCUETCOEYCOLINETCOHHAULTCORNUEJOLSCOULOMBDALARDDANES

MoniqueZdeneckJean-MarcJean-PierreJohnCatherineChristianGérardJean-LouisFrancisFlorin

D'HABILITATION A DIRIGER DES RECHERCHES

DEROODIARDDIONDUGARDDURANDDURANDGALERIEGAUTHIERGENTILCHIBAUDOHAHAR

DanielJean-PaulJean-MichelLucMadeleineRobertAlainJean-PaulSylvianeGérardSylvaine

HAHARLADETLATOHBELE CORRECHADARMUtLERNCUYEN TRONCPASTURELPLAROUCERTCHUENTEVINCENT

RogerPierreClaudineBernardRolandJeanBernadetteAlainFernandJeanMauriceHenri

Page 4: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

CHERCHEURS DU C.N.R.S

Directeurs de recherche 1ère Classe

CARRE René LANDAU loanFRUCHART Robert VACHAUD GeorgesHOPFINGER Emile VERJUS Jean-Pierre3ORRAND Philippe

Directeurs de recherche 2ème Classe

ALEMANY Antoine KLEITZ MichelALLIBERT Colette KOFMAN WalterALLIBERT Michel KAMARINOS GeorgesANSARA Ibrahim LEJEUNE GérardARMAND Michel LE PROVOST ChristianBERNARD Claude MAOAR RolandBINDER Gilbert MERMET JeanBONNET Roland MICHEL Jean-MarieBORNARD Guy MUNlER JacquesCAILLET Marcel PIAU MoniqueCALMET Jacques SENATEUR Jean-PierreCOURTOIS Bernard SIFAKlS JosephDAVID René SIMON Jean-PaulDRIOLE Jean SUERY MichelESCUDlER Pierre TEODOSIU ChristianEUSTATHOPOULOS Nicolas VAUCLIN MichelGUELlN Pierre WACK BernardJOUD Jean-Charles

Personnalités agréées à titre permanent à diriger

des travaux de recherche (décision du conseil scientifique)

ENSEEG

CHATlLLON Christian SARRAZIN PierreHAMMOU Abdelkader SIMON Jean-PaulMARTIN GARIN Régina

ENSERG

BOREL Joseph

ENSIEG

DESCHIZEAUX Pierre PERARD JacquesGLANGEAUD François REINISCH Raymond

ENSHMG

ROWE Alain

ENSIMAG

COURTIN Jacques

EFP

CHARUEL Robert

Page 5: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

C.E.N.G

CADETCOEUREDELHAYEDUPUY3OUVENICOUAU

3eanPhilippe3ean-MarcMichelHubertYvan

Laboratoires extérieurs ;

C.N.E.T

DEVINEGERBER

RodericqRoland

NIFENECKERPERROUDPEUZlNTAIEB-VINCENDON

HervéPaulDean-ClaudeMaurice _ _Marc

MERCKELPAULEAU

GérardYves

Page 6: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

A Dominique et à notre bébé.

A mes parents.

Page 7: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Je tiens à remercie? mon Directeur de thèse, Hr GANDINI pour le

soutien qu'il m'a constamment apporté dans toutes les phases de ce travail.

Ses conseils Judicieux, sa rigueur scientifique et la sympathie dont il a

toujours fait preuve m'ont été précieux. Qu'il trouve ici l'expression de

ma profonde reconnaissance.

Je remercie Mr MASECHAL, président de ce Jury, et Mr PASCAULT

qui ont bien voulu Juger ce travail comme rapporteurs et membres du jury.

Mes remerciements vont également à Mme DESCOVBS chef du SPE qui

m'a accordé toutes facilités dans son service, et à Mr de TASSIGNY, mon

responsable de thèse CEA qui m'a accueilli dans son groupe. Son aide

efficace, l'intérêt qu'il a porté à ce travail, et les applications

pratiques qu'il a su promouvoir m'ont été très profitables.

Je remercie Mr EOVX pour ses conseils avisés et les moyens

qu'il a mis à ma disposition dans sa division. Mes remerciements

s'adressent aussi à Mr LENEST pour son aide et ses compétences dans les

caractérisations mécaniques des matériaux.

Mes remerciements vont également vers toutes les personnes du

Groupe d'Assainissement Radioactif et de Chimie, du Laboratoire de Mesure

des Rayonnements, du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment et de

l'Ecole Française de Papeterie et Graphique pour leur apport scientifique

et technique. Leur amitié et leur bonne humeur m'ont permis de réaliser ce

travail dans un climat chaleureux.

Page 8: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

SOMMAIRE

I INTRODUCTION 1

II NOTIONS DE BASE ET BIBLIOGRAPHIE : POLYURETHANNES ET

POLYMERES FURANNIQUES 5

1. Généralités sur les polyuréthannes 61.1 Chimie de base et définitions 7

1.11 Réactions de base 71.12 Principes de formulation 9

1.2 Composants des polyuréthannes 111.21 Polyols et poîyamines 111.22 Isocyanates 141.23 Additifs 17

1.3 Propriétés des polyuréthannes 181-31 Relations structure-propriétés 191.32 Tenue au feu 20

2. Polymères furanniques 242.1 Introduction-généralités 242.2 Résines thermodurcissables 26

2.21 Polymérisation de l'alcool furfurylique 262.22 Propriétés 27

2.3 Polyuréthannes furanniques 282.31 Polyols " 28

2.311 Polytêtrahydrofuranne glycol 282.312 Bis-hydroxy-méthyl-furanne et résines 292.313 Quadriol furannique 302.314 Furyloxiranne 31

2^32 Isocyanates 33

II SYNTHESE, CARACTERISATION ET FORMULATION DE MATERIAUX 35

1 Matériel et méthodes 362 Caractérisation des polymères commerciaux étudiés 38

2.1 Systèmes polyuréthannes étudiés 382.2 Composants B (isccyanates) 40

2.21 Isocyanate standard 402.22 Prépolymère isocyanate polyéther 42

2.3 Composants A (polyols) 482.31 Polyols polyéthers 482.32 Polyols polyesters 49

2.4 Résines époxydes 533 Synthèse et caractérisation d'oligoinères furanniques 57

3-1 A partir de l'alcool furfurylique 573.11 Caractéristiques de l'AF et du BHMF 573-12 Résine "farez 260" 593.13 Obtention de résines furanniques 64

Page 9: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

II

3.2 A partir du Furyloxiranne 653.21 Caractérisation du furyloxiranne 653.22 Amorçage par le tBuOK 673.23 Amorçage par un.diol /72

3.231 Conditions opératoires 723.232 Caractérisation des produits obtenus 73

4 Polyuréthannes furanniques 864.1 Introduction 864.2 Formulation , préparation de matériaux 86

4.21 Systèmes non suivantes 864.211 Mode opératoire général 874.212 Formulation 87

4.22 Systèmes solvantës 894.3 Autres Possibilités 904.4 Taux d'extractibles 91

4.41 Méthode 914.42 Résultats 91

5 Conclusions 93

III PROPRIETES MECANIQUES ET THERMIQUES 94

1 Introduction, notions de base 951.1 Rappel sur les propriétés mécaniques générales 951.2 Thermolyse 99

2 Matériels et méthodes 993 Résultats et discussions 101

3-1 Analyses thermiques et rhéologiques 1013.11 Tv par DSC 1013-12 Analyse par tests dynamiques mécaniques (TDM) 106

3.121 Présentation des résultats 1063-122 Discussions et Interprétations 1143.123 Application du principe de superposition

fréquences-températures de WLF 1193-2 Tenue en température 123

3-21 Matériaux "commerciaux" 1233-211 Polyuréthannes polyêthers souples 1233-212 Polyuréthannes polyéthers rigides 1233.213 Polyuréthannes polyesters 1253-214 Résines époxydes 1263-215 Influence des charges minérales 1263.216 Tableau récapitulatif 126

3-22 Matériaux contenant des dérivés furanniques 1293-221 Faible teneur en motifs furanniques 1293.222 Haute teneur en motifs furanniques 129

3 23 Corrélations avec la tenue au feu 1324 Conclusions 133

IV DIFFUSION DANS LES POLYMERES 135

1. Notions de base et bibliographie 136

1.1 Phénomène de diffusion, lois de Fick 1361.11 Expressions générales 1361.12 Absorption d'eau dans un polymère 1381.13 Diffusion à travers une membrane de polymère l4l

Page 10: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Ill

1.2 Diffusion_de l'eau dans les polymères 1461.21 Rappels sur la structure de l'eau 146 _1.22 Mécanismes de diffusion, aspects physiques 1471.23 Influence de la nature du polymère 1501.24 Influence de la température 1531.25 Vieillissement et diffusion 1541.26 Comparaison de données bibliographiques 1541.27 Diffusion dans les polyuréthannes et dans les résines

époxydes 1541.3 Diffusion d'un electrolyte dans un polymère 157

1.31 Généralités 1571.32 Polymères hydrophiles 1581.33 Polymères hydrophobes 1601.34 Cas particuliers 16l

2 Matériel et méthodes 164

2.1 Diffusion suivie par absorption 1642.11 Principe de la méthode 1642.12 Fabrication d'échantillons 1642.13 "Mesures de porosité 166

2.2 Diffusion suivie par un traceur radioactif 1712.21 Principe de la méthode 1712.22 Comptage des radioéléments 1732.23 Ordre de grandeur et optimisation 1752.24 Fabrication de membranes 1792.25 fabrication de cellules de diffusion 1842.26 Radioprotection et démantèlement 184

2.3 Traitement numérique 187

3 Résultats et discussions 190

3-1 Diffusion de l'eau par absorption 1903-11 Polyuréthannes polyéthers souples 190

3.111 Détermination du coefficient de diffusion 1§03-112 Influence de la température 1943.113 Influence de la porosité 194

3.12 Polyuréthannes polyesters 1973-121 Détermination des coefficients de diffusion 1973.122 Vieillissement hydrolytique 1973.123 Influence du type de charges 199

3•13 Conclusions 201

3-2 Diffusion de l'eau suivie par le tritium 2023-21 Influence de paramètres physiques 203

3.211 Résultats types 2033-212 Reproductibilité, influence de l'épaisseur 2043.213 Influence de la porosité 2063-214 Influence du prétraitement de la membrane 2083.215 Influence de la concentration en amont 2093-216 Influence d'un gradient de pression 2103-217 Comparaison avec les résultats d'absorption 2113.218 Calcul de solubilité 2113-219 Conclusions sur la méthode 212

3-22 Influence des propriétés physico-chimiques despolymères 213

3-221 Polyuréthannes polyéthers souples 2133.222 Polyuréthannes polyéthers rigides 214

Page 11: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

IV

3-223 Polyuréthannes polyesters- -. VJ-~.-~-~, 215"3.224 Résines époxydes 217Jf-

- - - . 3.225 Autres types de polymères testés- -—.- 2183.23 Influence de la température 2203.24 Conclusions 226

3.3 Diffusion de radioéléments _ . 2273.3l Polyuréthannes polyéthers souples 22?

3.311 Valeur des coefficients de diffusionReproductibilitê 22?

3-313 Influence d'un entraîneur - - . : _ . 2293-31^ Influence du gradient de concentration 2313.315 Influence de la_température 2333-3l6_Influence de la nature de l'ion : 235-3-317 Absorption de" sel-de CsCl - 2393.318 Conclusion 240

3-32 Résinés époxydes -24l3.321 Courbes et interprétations 24l3.322 Absorption de sel de Cs 244

3-33 Polyuréthannes polyesters 2453-331 Valeurs de D et courbes 2453-332 Influence de la température 2503-333 Influence du gradient de concentration 2523.334 Absorption de sel 2533-335 Influence des charges 253

3.34 Discussion des résultats 2533-341 Corrélation avec la diffusion de l'eau 253

3.35 Conclusions 255

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 256

ANNEXES 259

A.l Rhéomètre "viscoanalyseur" . 260A.2 Etude de l'adhérence des polyuréthannes 262A.3 Appareil de projection 265A.4 Aptitude à la projection des polyuréthannes 26?A.5 Chantiers de démantèlement 269

BIBLIOGRAPHIE 275

Page 12: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

INTRODUCTION

Le terme déclassement, utilisé dans l'industrie nucléaire,

indique l'ensemble des actions entreprises à partir de la décision d'arrêt

de l'exploitation d'une installation nucléaire. Ces actions concourent à la

protection des travailleurs, du public et de l'environnement. La phase

ultime du déclassement peut être la remise du site à son état initial.

Dans un article général (1), Tanguy indique les différentes

stratégies possibles en fonction des critères techniques, économiques et

administratifs. S'il n'y a actuellement que quelques sites concernés par ce

problème en France, les choses seront différentes au cours des années 2010-

2020 où il est possible qu'il y ait jusqu'à deux à trois installations àdéclasser par an.

Aussi, un important effort de recherche et développement est

engagé dès à présent pour résoudre les problèmes rencontrés sur les sites

de_déclassement. Cette thèse constitue un des éléments de ce programme.

Une des possibilités les plus couramment admises pour déclasser

une installation consiste à la démanteler, c'est à dire à démonter ou

découper l'installation morceau par morceau, trier tous ceux répondant à la

définition "déchets radioactifs", les conditionner afin de pouvoir lesévacuer.

Rappelons que la définition des déchets radioactifs donnée par

l'agence pour l'énergie nucléaire de l'OCDE est la suivante:

Page 13: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

" est tin déchet radioactif toute matière pour laquelle aucune utilisation,

n'est prévue et contenant des radionuclêides, en concentration supérieure

aux valeurs que les autorités compétentes considéreraient comme admissibles

dans des matériaux propres à une utilisation sans contrôle ou rejet".

Ainsi tout déchet radioactif doit être traité, confiné et

stocké par des procédés et sur un site agréé par les autorités compétentes.

Les plus forts tonnages de déchets produits par le

démantèlement entrent dans la catégorie des déchets de faible activité,

contaminés et éventuellement activés donc non évacuables sans traitement in

situ. Pour fixer les idées, les valeurs suivantes sont assez

caractéristiques des déchets solides qui résulteraient du démantèlement

d'un réacteur êlectrogène REP (réacteur à eau pressurisée) de 900 MWe (2):

Eléments métalliques activés et contaminés:

De forte activité 230 t

De moyenne activité 450 t

De faible activité 120 t

Eléments métalliques seulement contaminés: 1 500 t

Béton activé et/ou contaminé 200 t

Les techniques actuelles de decontamination ne sont pas

toujours possibles et/ou ne donnent pas de résultats satisfaisants.

Les techniques de confinement actuellement agréées nécessitent

un découpage des objets en de petites dimensions pour les introduire dans

des fûts ou caissons dans lesquels ils sont noyés dans du béton. Or ces

opérations sont très coûteuses tant en personnel exposé aux rayonnements

que financièrement et peuvent augmenter jusqu'à 50# le volume de déchetproduit.

Il semble donc nécessaire dès à présent de développer de

nouvelles technologies pour faire face à ce besoin.

Page 14: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Dans le cas des déchets faiblement radioactifs compacts de

grandes dimensions, une solution consiste à reconstituer une barrière de

confinement autour du déchet, en appliquant une couche épaisse d'un

matériau qui adhère à ce bloc.

Ce traitement permettrait déjà de pouvoir évacuer les déchets

en dehors de leur lieu de production initial, et ensuite, soit de les

entreposer temporairement en vue d'un autre retraitement (fusion par

exemple pour les métaux), soit de les stocker définitivement dans un site

agréé par 1'ANDRA (Agence Nationale pour-la Gestion des Déchets

Radioactifs).

Cette solution aurait l'avantage de limiter les opérations de

découpe, d'augmenter faiblement le volume des déchets. En contrepartie, il

faut trouver le matériau susceptible d'être appliqué sur un site de

démantèlement, et possédant toutes les qualités nécessaires pour être

considéré comme une barrière de confinement.

Pour y parvenir, les principaux points à connaître sur ces

matériaux sont les suivants:

- Leurs propriétés mécaniques : ils doivent conserver une intégrité de

recouvrement au cours des opérations liées au démantèlement.

- Leurs propriétés d'étanchêitê : par définition ces matériaux

constituent la barrière "étanche" à la migration des radioéléments.

- Leurs possibilités d'application : le principe serait de projeter une

couche épaisse du matériau sur le déchet dans des conditions de

chantiers sur un site de démantèlement, ou dans d'autres

installations d'assainissement radioactif.

- La permanence de ces propriétés (vieillissement) et la tenue en cas

d'incendie doivent également être prises en compte pour le choix de

ce matériau.

Les matériaux actuellement utilisés pour assurer les

confinements de déchets radioactifs de faible et moyenne activité sent en

général les bétons, les bitumes et les résines synthétiques notamment les

résines époxydes, polyesters et polystyrènes (3). D £.près les critères

énoncés, les résines synthétiques semblent a pr; jri refondre à ce besoin.

Page 15: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Service Matériaux C.S.T.B.

Les résines êpoxydes ne sont pas adaptées aux techniques

d'enrobage par projection. Les systèmes à base de polyuréthannes semblent

par contre beaucoup plus appropriés mais ils n'ont jamais été utilisés en

vue de cette application. D'autre part ils présentent un comportement en

température et au feu médiocre.

Les résines furanniques sont par contre réputées pour leur

bonne tenue au feu mais leurs propriétés mécaniques et leur technologie

d'application ne sont pas adaptées. Cependant aucun système de

polyuréthanne compact contenant des dérivés furanniques n'a été développé à

ce jour.

Les objectifs de ce travail sont donc les suivants: -

- Caractériser les formulations commerciales de polyuréthannes en

fonction des critères retenus pour l'enrobage des déchets radioactifs

en les comparant aux résines époxydes déjà utilisées pour des

applications similaires. Etudier les relations structure-propriétés.

Déterminer les formulations les plus adaptées en vue d'applications

pilotes.

- Développer des formulations de polyuréthannes contenant des dérivés

furanniques et les caractériser. L'objectif est d'améliorer la tenue

au feu et la tenue en température.

Le plan de ce travail est le suivant:

- Une première partie indique les notions de base et bibliographiques

concernant les polyuréthannes et quelques _polymères furanniques en

précisant leurs comportements au feu et en température.

- Dne deuxième phase traite des caractérisations chimiques et

spectroscopiques des polyuréthannes commerciaux susceptibles d'être

utilisés, des synthèses et des caractérisations d'oligomères

furanniques ainsi que de l'élaboration de polyuréthannes furanniques.

- Une troisième partie est consacrée à l'étude des propriétés mécaniques

et thermiques des matériaux.

- Les phénomènes de diffusion et de vieillissement sont entièrement

abordés dans la quatrième partie (bibliographie comprise).

- La technologie retenue pour les applications, les chantiers pilotes et

le devenir du procédé sont présentés en annexe.

Page 16: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Groupe ssoirussemen tooc eSeruice Matériaux (C.S.T.B.J

1ère PARTIE

NOTIONS DE BASE ET

BIBLIOGRAPHIE :

POLYURETHANNES ET

POLYMERES FURANNIQUES

Page 17: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

!.GENERALITES SUR LES POLYURETHANNES;

Depuis leur découverte en 1937 par Bayer, les polyuréthannes se

sont considérablement développés dans des domaines d'application très

divers comme les élastomères, les thermoplastiques , les résines

thermodurcissables, les systèmes expansés...

La figure 1.1 illustre les relations structure-propriétés dans

les polyuréthannes.

Moussesrigides

Moussesflexibles

Elastomèresmoulables

Elastomèresmalaxables

Moussessemi-rigidesRevêtements desurfaceRésines

Films

Plastiques

Rigidité des chaînesAttractions interchaîneCristallinité

sens decroissance

Reticulation

Degré de

branchement

sens de croissance

Figure 1.1 : Relations structure-propriétés chez lespolyuréthannes, d'après Hepburn (5).

Dans cette présentation générale nous allons développer les

aspects relatifs aux systèmes de polyuréthannes bicomposants donnant des

polymères compacts plus ou moins souples applicables en revêtement soit

manuellement soit par des techniques de projection.

Les informations de cette partie sont tirées des ouvrages de

Saunders et Frish (4), Hepburn (5), Woods (6) et Oertel (7) et référencesincluses.

Page 18: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

I.I CHIMIE DE BRSE ET DEFINITIONS:

1.11 Réactions de base

Font partie de la famille des polyuréthannes tous les polymèresdont une étape de leur fabrication fait appel à la fonction isocyanate.

R N=O=O

Ce groupement peut réagir en général avec tous les composés

contenant un atome d'hydrogène mobile, c'est à dire avec les fonctions

alcool, acide, aminé et naturellement avec l'eau.

Les réactions de base sont les suivantes:

R N=C=O + HO R1 —» R N C-O R' (I)I IH O

isocyanate + alcool • urêthanne

R N=C=O + H2N R* — R N C N R' (II)

isocyanate + aminé > urée disubstituée asymétrique(R # R')

Si chaque réactif a une fonctionnalité de 2, ces réactions

conduiront théoriquement à des polymères linéaires thermoplastiques. Si la

fonctionnalité est supérieure à 2 et si la stoechiométrie est respectée, unréticulat sera formé.

Les polyuréthannes ne contiennent donc pas uniquement des

liaisons uréthannes mais peuvent également contenir des liaisons urées. A

la limite certains matériaux ne contiennent que des liaisons urées

(polyurées). En général, le terme "polyuréthanne" (PU) est employé pour

l'ensemble des matériaux élaborés à partir d'isocyanates.

Ces réactions sont exothermiques, les aminés sont beaucoup plusréactives que les alcools. La reactivate des aminés primaires sur un

Page 19: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

8

isocyanate, sans - catalyseur, .en solution. est environ 1000 fois plus grande

que le groupement hydroxyle équivalent. La reactivate croît dans l'ordre:

secondaire < primaire;

Les isocyanates réagissent également avec l'eau selon les

séquences réactionnelles suivantes:

R N=C=O + H2O • R N C O H ——* R NH2 + CO2 (III)

H O

acide carbamique (instable) • ami ni» primaire

L'aminé formée peut alors réagir avec 1'isocyanate si celui-ci

est en excès par rapport à l'eau.

R N=C=O + R NH2 " R N C N RI 11 1H O H

urée disubstituée

L'eau peut donc promouvoir une expansion par le %â-z carbonique

et également une polymérisation des isocyanates s'ils sont au moins

difonctionnels.

Avec les acides organiques, une liaison amide sera produite

ainsi que du gaz carbonique selon:

R N=C=O + R-'TT—COOH • R N C R' + CO2 (IV)

H O

amide

Ainsi, pour obtenir un polymère compact, il faut diminuer au

maximum la teneur en eau et en acide organique dans le système.

Les atomes d'hydrogène des fonctions uréthannes, urées et amide

peuvent réagir ultérieurement, dans certaines conditions et donner lieu à

des réactions secondaires:

Page 20: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

R M=C=O + R" N (V)

O H

isocyanate + uréthanne ' allophanate

O O H

+ 'R N C N R" • R' N C N R" (VI)

I IH H

isocyanate + urée •

Ces deux réactions peuvent promouvoir des reticulations mais,

dans la-pratique, seule la formation de biuret peut se produire de façon

significative car les uréthannes sont beaucoup moins réactifs que les urées

vis à vis d'un isocyanate.

1.12 Principes de formulation

La grande réactivitè des isocyanates a permis de développer des

systèmes polyuréthannes dont l'étape de polymérisation se fait au moment de

l'application (Procédé RIM : Réaction, Injection, Moulage). Les systèmes

polyuréthannes se présentent en général sous la forme de deux composants

liquides prédosés. Le composant A contient le (ou les) polyol(s) et

éventuellement des charges, des catalyseurs et autres additifs; le

composant B contient les isocyanates. Ces deux composants réagiront dès le

mélange.

Le temps de vie en pot (pot life) est défini comme étant la

durée pendant laquelle l'ensemble A + B reste suffisamment liquide pour

être manipulable. Elle varie de quelques secondes pour les systèmes les

plus réactifs à. plusieurs dizaines de minutes voire quelques heures pour

les systèmes plus lents.

La formulation consiste donc à calculer les proportions des

différents constituants de chaque composant du système, et les rapports du

mélange de A et.de B en fonction des propriétés finales recherchées et des

techniques d'application.

Page 21: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

10

Equivalent poids (EP) :

L'équivalent poids EP d'une molécule donnée est le rapport

entre la masse moléculaire et le nombre de groupements réactifs ou

fonctionnalité f. Par exemple, le MDI-pur.(4-4' diphênylmêthane

diisocyanate, formule en page 15) a une masse moléculaire de 250 et possède

deux fonctions NCO. Son équivalent poids est donc de 125-

Taux de NCO libre:

II est défini comme étant le rapport entre la masse moléculaire

de la fonction NCO sur la masse moléculaire d'un équivalent poids en

fonctions NCO.

masse moléculaire de NCO 42% NCO libre

équivalent poids du réactif EP1.1

Exemple:42

Cas du MDI pur: % NCO = = 0,336 = 33,6%125

Indice d'hydroxyle:

L'indice d'hydroxyle (!QH) ou indice d'OH, est le nombre de mg

de potasse nécessaire pour neutraliser l'acide phtalique consommé par 1 mg

de produit ayant une ou plusieurs fonctions alcools: par définition:

1OH =56100 56100 . f

EP Masse molaire1.2

Exemple: 56100 x 3

92= 1833

Indice de NCO:

Indice NCO =EP(isocyanate)

EP(polyol)1.3

Page 22: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

11

Cet:indice définit l'écart à la stoechiométrie théorique de la

réaction. Il est souvent compris entre 1 et 1,10 pour compenser les

réactions secondaires biuret et allophanate ou celles dues à la présence

d'humidité dans le système.

Exemple de calcul:

On veut connaître la quantité nécessaire de MDI pur à rajouter

à un mélange de polyols dont les proportions et les caractéristiques sont

données dans le tableau 1.1; on fixe l'indice de NCO à 1,05:

Produit

Polyol 1

Polyol 2

Allongeurde chaîne

Catalyseurs

Total mélange:Composant A

IsocyanateComposant B

I0H ou% NCO

300

450

1247

-

33.6

EP

187

124.6

45

O

252

125

Parts(S)

70

30

4

3

107

92,4

Equivalentcorrespondant

0,374

0,241

0,089

O

0,704

0,739

Tableau 1.1 : Exemple de calcul de formulation depolyuréthannes

En utilisant les formules précédentes, on déduit les nombres en

italiques. Les proportions en poids de A/B sont ainsi déterminées.

1.2 COMPOSANTS DES POLYUKETHSNNES

1.21 Polyols et: polyamines:

La plupart des polyuréthannes sont obtenus à partir

d'oligomères de haute masse polyéthers ou polyesters contenant des

groupements terminaux hydroxyles. Les plus couramment employés sont les

polyéthers qui sont moins chers et plus faciles à manipuler. Les polyesters

donnent en général des polymères plus rigides.

Page 23: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

12

Les poiyamines de haute masse sont apparues seulement depuis

quelques années "(1980-1985) sur le marché, aussi leur emploi ne s'est pas

encore généralisé.

Des polyols ou des poiyamines de très petite masse (50 à 500

environ), sont utilisés en petites quantités comme allongeurs de chaines ou

agent de reticulation selon leur fonctionnalité pour certaines

applications.

Polyesters polyols:

Les polyesters diols, triols ou plus, peuvent être d'origine

naturelle comme l'huile de ricin, ou synthétique.

L'huile de ricin est un triester de l'acide ricinoléique et du

glycérol qui peut être utilisé comme polyol dans les polyuréthannes car

elle contient environ 5% de fonction alcool. Selon sa provenance et sa

pureté, l'indice d'hydroxyle varie de 120 à 180. Sa formule et ses

caractéristiques sont données dans la deuxième partie.

Ses fonctions alcools sont secondaires et bien que peu

réactives, permettent une condensation avec les isocyanates, les doubles

liaisons peuvent être hydrogénées ou permettre une autre polymérisation par

voie radicalaire. Plusieurs études très récentes (8, 9, 10, 11) ont été

publiées pour valoriser l'emploi de ce polyol.

Les principales applications se situent dans le domaines des

revêtements, des résines et des adhésifs.

Les polyesters synthétiques linéaires (diols) sont obtenus par

condensation d'un diacide sur un diol selon la réaction:

(n+1) R(OH2) + nR'(COOH)2 • H(ORO CO R' CO)nOROH

L'acide adipique est le plus couramment utilisé avec très

souvent l'éthylène glycol ou le diéthylène glycol.

Il est possible en utilisant de petites quantités de triol, de

réaliser des prépolymères trifonctionnels. Les masses moléculaires moyennes

vont de 900 à 3000 environ, les oligomères se présentent sous forme de

Page 24: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

13

liquide visqueux, certains sont solides à température ambiante. Ces polyols

peuvent.avoir une structure cristalline et beaucoup augmenter la rigidité

des polyuréthannes correspondants.

Polyèthers polyols;

Les premiers polyéthers polyols commercialisés étaient des

polyoxytétraméthylènes glycols issus de la polymérisation cationique du

tétrahydrofuranne. Ces polyéthers donnent de bonnes propriétés mécaniques

mais leur coût est élevé: ils sont en moyenne deux fois plus chers que ceux

fabriqués à partir de l'oxyde d'éthylène (OE) ou de l'oxyde de propylène

(OP).

HO- (CH2-CH2-CH2-CH2-O)n-H

Cependant ces polyols sont encore commercialisés notamment par

Q. O. Chemicals, aux USA sous le nom de "Polymeg".

L'utilisation de polyoxyêthylènes glycols seuls est très

limitée dans les polyuréthannes car ils sont solubles dans l'eau et

présentent une mauvaise stabilité hydrolytique. Les polyoxypropylènes

glycols ne présentent pas ces inconvénients. La plupart des polyols sont

réalisés à partir de ces deux polyéthers.

L'"initiateur" de la polymérisation des oxirannes OE et OP est

usuellement de la glycérine ou du triméthylolpropane pour les triols et du

propylène glycol ou du dipropylène glycol pour un diol et toujours avec une

catalyse basique. La fonctionnalité du polyol est donnée par celle de!'"initiateur"; elle peut aller jusqu'à 6.

Ces produits se présentent en général sous forme de diols ou de

triols issus de I1OP avec des masses moléculaires allant de 500 à 7000. Les

fonctions seront principalement secondaires, compte tenu de l'ouverture

préférentielle du cycle oxiranne sur le carbone en a du méthyle. Dans le

cas d'un polyoxypropylène triol de masse 2000, préparé à partir de la

glycérine, la molécule moyenne peut être représentée par:

Page 25: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

HO-(CH(CH3)-CH2-0-)x-CH2

CH(-0-CH2-CH(CH3)Z-OH

HO-(CH(CH3)-CH2-0-)y-CH2 avec x + y + z =° 34

Polyéthers Polyamines;

Bien que donnant des polyurêes, les polyamines sont utilisées

dans les formulations de polymères dont les propriétés se rapprochent

beaucoup de celles des polyuréthannes.

L'apparition de polyamines de haute masse moléculaire dans le

domaine commercial est très récente. Les polyamines -ont les équivalents

des polyéthers de l'oxyde de propylène meis les fonctions alcools

terminales sont remplacées par des aminés primaires. Ces produits

permettent donc de réaliser des polymères dont les propriétés seront assez

similaires mais la réactivitê des polyamines étant très supérieure à celle

des polyéthers polyols, les catalyseurs dans certains cas seront inutiles.

H2N-(CH(CH3)-CH2-0-)X-CH2

CH( -0-CH2-CH ( CH3 ) Z-NH2

H2N-(CH(CH3)-CH2-0-)y-CH2 avec x + y + z = 50

Cet oligomère est un exemple de triamine de polyoxypropylène de

masse moléculaire 3000 obtenu à partir de la glycérine.

1 . 22 Isocyanates :

Les trois principaux composants des isocyanates commerciaux

sont les suivants:

- Hexaméthylène diisocyanate, (HMDI) .

- Toluène diisocyanate, (TDI) .

- Diphényl Méthyl diisocyanate, (MDI) .

Les isocyanates aliphatiques ont été développés pour leur bonne

tenue au vieillissement photolytique. Ce type de composé n'est pas retenu

pour les applications envisagées dans ce contexte car elles ne présentent

pas d'expositions importantes à la lumière. D'autre part sa mise en oeuvre

Page 26: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

15

est plus délicate compte tenu de sa réactivité modeste par rapport aux

isocyanates aromatiques.

Le TDI selonTsa~préparation peut se présenter sous Forme d'un

mélange d'isomères ou ne contenir que du 2-4 TDI:

NCO 2.4-TDI 2.6-TDI

La transformation d'une fonction isocyanate en uréthanne

diminue la rêactivité de la seconde fonction. En général le TDI est moinsréactif que le MDI dont la formule se référant au produit pur est:

Prépolymères isocyanates:

Des prêpolymères isocyanates à partir d'un polyol et d'unisocyanate en excès peuvent être préparés. Ce sont des oligomères contenantdes liaisons uréthannes mais qui conservent des fonctions isocaynates

libres:

2 OCN-R-NCO + 1 HO-R'-OH - OCN-R-NH-CO-O-R '-0-CO-NH-R-NCO

Les produits obtenus sont des liquides visqueux. Le nombre de

fonctions isocyanates étant très supérieur à celui des fonctions alcools,

il est possible d'élaborer des prépolymères non gélifiés à partir de triol.

Isocyanates à base de MPI:

a) MPI pur

Le MDI pur est un soxo.de blanc, qui fond à 38-39°C. D'une

manipulation peu pratique, il est principalement utilisé pour fabriquer des

prépolymères isocyanates.

Page 27: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

16

b) Mélange d' oligomères du MPI;

Par rapport au MDI pur, les oligomères de MDI sont des mélanges

d'isocyanates de fonctionnalité différente. Ils -sont liquides donc plus

Facilement manipulables . Leur fonctionnalité moyenne varie de 2 à 3. leur

viscosité de 100 à 2000 mPa.s et leurs indices de NCO sont d'environ 31$ •

Ils peuvent être obtenus par réaction de l'aniline sur le formaldehyde

suivie d'une isomérisation et d'une phosgénation. La formule générale de

ces produits est:

.NCO

Oligomères de MDI n=0.1,2. 3,...

Le MDI pur est obtenu par distillation d'un mélange riche en

MDI difonctionnel. La figure 1.2 donne les proportions en poids

d'isocyanate en fonction de la fonctionnalité pour un mélange standard.

% en

poids 40 —

30 -

20 -

10 -

2,4'

4,4'

de plus haute fonctionnalité

di tri tétra isocyanates

Figure 1.2: Proportions en poids d'oligomères isocyanates de différentesfonctionnalités.

Il existe une qualité "standard" de ces mélanges appelés "MDI

brut" ou "MDI standard" dont les propriétés sont les suivantes:

Page 28: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

17

Taux de NCO : (31 ± 2) %

Viscosité : 100 à 300 mPa.s

Fonctionnalité moyenne : « 2,7

1.23 Additifs:

Catalyseurs:

Deux familles de catalyseurs sont utilisées:

Les sels métalliques, comme par exemple le DBTDL (Dibutyl.dilaurated'étain)

Les aminés tertiaires aromatiques ou aliphatiques, comme par exemple" le DABCO.

JL

Triéthylène diaim'ne,1-4 diazo-(2,2,2)-bicyclo-octane (dabco)

Ils sont utilisés à des concentrations d'environ 1% et peuvent

augmenter la vitesse d'une réaction d'un facteur supérieur à 1000. Des

effets de synergie sont sauvent observés quand le système catalytique

contient à la fois des sels métalliques et des aminés tertiaires.

Tensioactifs:

Leur rôle est de solubiliser les isocyanates dans les polyols

et de réguler l'expansion dans le cas des mousses.

Charges minérales et pigments:

Les charges peuvent améliorer certaines propriétés mécaniques

et augmenter la tenue au feu tout en réduisant les coûts. Elles se

présentent en général sous forme de poudre micronisée que l'on incorpore au

composant A à raison de O à 80 % selon le but recherché. Elles sont de

nature très diverse : silice, carbonate de calcium, sulfate de barium,

kaolin, noir de carbone — Certains systèmes contiennent des charges

fibreuses. L'introduction de charges minérales entraine souvent des

problèmes de décantation.

Page 29: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

18

Desséchant: -

Un tamis moléculaire de type zeolite est introduit dans les

polyols à raison de quelques % afin d'absorber l'humidité qu'il contient ou

qu'il pourrait absorber car les polyols sont souvent assez hygroscopiques

notamment les polyéthers.

Autres additifs:

Selon les propriétés recherchées, les additifs suivants peuvent

être employés:

- Agent d'expansion (mousses)

- Agent thixotropant.

- Anti-oxydant, "anti UV" —

- Retardateur de flamme.

Ce dernier point est détaillé ci après.

1.3 PSOPRIETES DES POLYUKETHSNNES

Les deux propriétés qui ont contribué le plus au développement

des polyuréthannes sont les suivantes:

- Une très grande facilité de mise en oeuvre liée à la grande réactivitéde ces systèmes.

- La grande diversité des propriétés rhêologiques. Selon le système, latransition vitreuse (Tv) peut varier de -80°C à +100°C.

En effet le fonnulateur de polyuréthanne dispose d'une très

grande variété d'éléments de base notamment pour les oligomêres à

"hydrogènes actifs" polyols ou polyamines. Dans la mesure où les produits

sont miscibles, pratiquement toutes les possibilités de mélange sont

permises.

Il est donc impossible de définir précisément les propriétés

des polyuréthannes. Quelques notions générales sur la structure des

"élastomères" et sur les relations entre les compositions et les propriétés

mécaniques sont cependant données dans ce chapitre.

Page 30: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

19

1.31 Relations structure-propriétés

Les .êlastomères polyuréthannes présentent des structures

hétérogènes à deux phases bien qu'il y ait un mélange significatif des deux

types de zones:

les zones ou segments rigides, durs et organisés,

les zones ou segments souples, généralement amorphes.

a) Les segments rigides:

Ils sont constitués de liaisons uréthannes, des résidus d'

isocyanates aromatiques et des allongeurs de chaînes.

Dans le cas des polyuréthannes thermoplastiques, les chaînes

sont liées entre elles par liaisons hydrogènes entre les fonctions

uréthannes. Ces liaisons tendent à donner une structure moléculaire

tridimensionnelle et donnent au matériau des propriétés analogues à celles

d'un système faiblement réticulé. Ils apportent une certaine contribution à

la rigidité à haute température par rapport à un thermoplastique

"classique".

O C

•Dans les élastomères, la fraction volumique de segments rigides

est évidemment faible par rapport à la fraction de segments souples.

b) Les segments souples:

Ils sont constitués des segments polyesters ou polyêthers de

masse moléculaire élevée et possédant une structure amorphe.

L'augmentation de la longueur des chaînes entraîne une

amélioration de la résistance maximale en traction et de l'allongement à la

rupture mais diminue la dureté et le module.

Page 31: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

20

Ils sont responsables du-caractère souple de ces

polyuréthannes.•

Cristallisation:

Des phénomènes de cristallisation dans les zones souples

peuvent se produire surtout avec les polyuréthannes thermoplastiques à base

de polyesters, ce qui nuit aux propriétés de l'élastomère. Ceci peut être

évité en mêlangant des polyôls de nature différente ou en augmentant la

densité de reticulation.

Reticulation:

L'augmentation du taux de reticulation entraine une diminution

de l'allongement à la rupture et du module de dureté. Ceci est dû au fait

que des liaisons non covalentes, qui assurent la cohésion du matériau quand

celui-ci est peu ou pas réticulé, ne peuvent plus s'établir quand le taux

de reticulation augmente.

La reticulation améliore par contre les propriétés mécaniques

en température. En effet quand la température s'élève, seules les liaisons

covalentes persistent.

1.32 Tenue au feu:

Pratiquement tous les polymères organiques sont combustibles et

cette propriété est souvent un facteur limitant leur emploi.

Il est délicat d'évaluer la tenue au feu et en température d'un

matériau car les conditions d'un incendie sont très difficiles à modéliser

et dépendent pour une forte part de l'environnement.

En France, la réglementation impose d'évaluer la réaction au

feu des matériaux par les normes de tenue au feu (12). A la suite de ces

essais, le matériau est classé dans l'un de ces cinq comportements typessuivants:

Page 32: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

21

MO : Matériau incombustible.

Ml : Matériau non inflammable

M2 : Matériau difficilement inflammable.

M3 : Matériau moyennement inflammable.

M4 : Matériau facilement inflammable et propageant la flamme.

En dehors de cette réglementation, il existe des tests de

laboratoire assez simples permettant de donner des indications sur la

réaction au feu. Citons principalement: le pouvoir calorifique spécifique

potentiel qui est la quantité de chaleur fournie lors de la combustion

totale du matériau, la perte de masse en fonction de la température,

l'indice d'oxygène qui est le taux d'oxygène minimum nécessaire pour

provoquer 1'inflammation.

Un autre élément important à prendre en compte est le

dégagement de fumées, leur opacité et leur toxicité éventuelle.

Stabilité thermique des polyuréthannes:

Salde et Jenkins (13) ont étudié la stabilité thermique de

différents élastomères de polyuréthannes par thermogravinijtrie.

Pour un êlastomère composé de MDI, de polyéther glycol et d'un

allongeur de chaîne à base de diamine alliphatique. ils observent deux

pertes de poids commençant respectivement à 280 et 325°C. La substitution

de 1" allongeur de chaîne par une diamine aromatique déplace les

températures de décomposition vers des valeurs un peu plus hautes (310 et

365°C). Les élastomères à base de TDI montrent un seul palier de

décomposition commençant vers 320°C. Dans tous les cas, la stabilité

thermique des polyuréthannes à base de MDI est légèrement supérieure à

celle des polyuréthannes contenant du TDI.

Simha (14) a montré que la dégradation thermique des

polyuréthannes pouvait conduire à la formation de carbodiimide et d'aminé

secondaire sans coupure nette de la chaîne macromoléculaire mais avec

formation de gaz carbonique:

Page 33: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

22

2 -N,N=C=0 — ' ~N=C=N— + CÛ2

~NH-CO-Q~-- • - NH - + CÛ2

Backus et al.(15) ont montré que l'incorporation de dérivés

chlorés ou de dérivés organophosphorés diminuait la perte de masse en

fonction de la température surtout dans la fin de la phase de décomposition

(350-450'C).

Il semble que la décomposition thermique à faible température

des matériaux contenant un retardateur de flamme entraîne la formation

d'acides de Lewis qui catalyseraient les réactions donnant des solides

carbonisés plutôt que des gaz combustibles.

En règle générale, la décomposition thermique des uréthannes

fait appel aux trois processus suivants:

1- Dissociation des urêthannes en isocyanates et en alcools

2- Formation d'aminés primaires, d'olêfines et de gaz carbonique

3- Formation d'aminés secondaires et de CÛ2.

Tenue au feu;

Les polyuréthannes actuellement commercialement disponibles

sont situés dans les classes M2 à M4 selon leur structure et leur

composition. En effet si les stabilités thermiques sont assez comparables,

le comportement au feu par contre sera différent selon qu'il s'agit de

mousses, d'êlastomères ou de thermodurcissables rigides. Le taux et le type

de charges minérales influent fortement sur ces propriétés. Il a été

développé plusieurs types d'additifs pour tenter d'améliorer ce

comportement dont voici les principaux:

Charges minérales;

Le plus simple est d'ajouter des charges minérales

incombustibles qui diminueront le pouvoir calorifique massique du système.

Des charges minérales "actives" de type hydroxyde d'aluminium, qui se

décomposent vers 300°C en libérant des molécules d'eau par une réaction

endothermique, peuvent limiter ou arrêter la combustion de la matrice

Page 34: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

23

organique dans laquelle elles ont été incorporées. Elles offrent l'avantage

de ne présenter aucune toxicité.

Dérivés halogènes et/ou phosphores:

Plusieurs dizaines de dérivés halogènes ou phosphores ont été

brevetés. Ils sont utilisés avec plus ou moins d'efficacité pour retarder

l'inflammation ou éteindre un début d'incendie dans beaucoup de polymères

et notamment dans les mousses de polyuréthannes. Leur mode d'action n'est

pas connu précisément; cependant il est couramment admis que les dérivés

halogènes agiraient plutôt en phase gazeuse alors que les dérivés

phosphores auraient un effet càtaLytiquë sur les réactions de

dêshydrogénation et de déshydratation en formant une couche carbonée

protectrice. Uh effet de synergie est souvent constaté avec ces deux types

de composés. Par contre ils présentent l'inconvénient majeur d'être

hautement toxiques et de dégager beaucoup de fumées opaques et asphixiantesquand ils se consument.

Les principaux gaz dégagés lors de la combustion des

polyuréthannes sont les oxydes de carbone et 1'acide cyanhydrique.

Cependant, d'après Boiteau (16), pour un échantillon de mousse en

polyuréthanne souple chauffé dans l'air, à 800°C, le monoxyde apparait

comme le principal polluant. A 1000°C par contre, HCN et CO participent

dans les mêmes proportions à la toxicité des fumées. Mais là encore, les

essais dépendent fortement des conditions expérimentales, de l'aspect

physique du polymère, et de la présence de retardateur d'inflammation.

Page 35: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

2. POLYMERES FURANNIQUES

2 . 1 INTRODUCTION-GENERALITES

Les polymères furanniques forment une des rares familles de

polymères à ne pas être issue de la pétrochimie mais de la biomasse. Le

principal intermédiaire de base est le furfural dont la production

industrielle, commencée en 1922, a atteint 200 000 tonnes en 1985 et est en

constante croissance.

IIO Furfural

Par convention, le cycle furannique est représenté par Fu.

Les monographies sur les polymères furanniques sont très rares,

par contre les données sur la chimie des "furannes" sont plus nombreuses.

Gandini, dans un article général (17), fait l'inventaire des possibilités

offertes par cette chimie dans le domaine des polymères.

A partir du furfural et de ces dérivés directement accessibles,

tous les monomères définis dans la figure 1.3 peuvent être synthétisés etpolymerises .

Certains polymères obtenus présentent des propriétés

particulières qui ne peuvent pas être atteintes par des polymères issus de

la pétrochimie. Ceci est notamment le cas dans le domaine des modifications

chimiques spécifiques et surtout dans celui de la tenue en température et

au feu. En effet une des applications les plus importantes en tonnage de

ces polymères est la fabrication de noyaux de fonderie à partir de résines

contenant principalement de l'alcool furfurylique.

Aussi les mécanismes de la polymérisation de l'alcool

furfurylique ainsi que les caractéristiques principales des résines

obtenues sont données ainsi que les travaux concernant les polyuréthannesfuranniques développés à ce jour.

Page 36: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

CH*NCO

O

RO

R H*-**R=AIc

25

/Ik _ • ,-jTkcR'= «"O-CH=CH-C-R1

R-H R-=H: R=H R'=CH3j R-H R'±CFj{

R=CH] RVH: R=H R'=tBu; R=H R-=Ph;

R=H R-=CH5; R=H R'=~H; R=CKj R1 =CH>R=CHj R-=CH1.

t

OR=H

R=M« R=Hl R=CHj.R=CH>

<,—O—CH=CH, g Q —. - j

R=Hs R=CH). R=H; R=CHv R=tBu. R=H ^0Jj.

R=H R-=H.

RiOH

R=CIR=OAh

X

''"OR

*O»

OR

Figure 1.3 : Monomères furanniques accessibles àpartir du furfural et de ses proches dérivés.

Page 37: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

26

2.2 RESINES THEKMODURCISSRBLES

L'alcool furfurylique ou furanne-2-méthanol (AF) est un liquideobtenu par réduction du furfural. Les résines obtenues à partir de cecomposé représentent de loin les utilisations industrielles de cettefamille les plus importantes en tonnage.

'CH5-OH

2.21 Polymérisation de l'alcool furfurylique

L1AF polymerise en milieu acide pour donner des résines noiresinsolubles. Les mécanismes de cette polymérisation ne sont pas encorecomplètement élucidés malgré des progrès importants dus à l'utilisation dela RMN haut champ. Le mécanisme le plus probable serait:

1) La condensation des groupes méthylols sur la position 5 ducycle furannique donne une chaîne linéaire selon :

2 -CH1OH

2} La condensation ertre deux groupes méthylols est beaucoup

moins fréquente et cependant quand e21e se produit, le pont éther formé

tend à libérer du formaldehyde et à redonner le pont méthylène.

3) L'hydrolyse du cycle furannique n'intervient que très

faiblement, à la fin du processus, quand les quantités d'eau en présencesont relativement importantes.

4) Les positions 3 et 4 ne semblent pas intervenir dans lesréactions de condensation.

Page 38: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

27

5) La cause principale de ramification semble due à la réaction

de condensation d'un groupe méthylol d'une chaîne donnée sur un groupe

méthylène d'une autre chaîne (18). "-'-'

Ce mécanisme n'explique pas la couleur noire de ces résines.

Cependant, des études en cours à l'EFPG (Ecole Française de Papeterie et

Graphique) (18) tendent à montrer que la mobilité des hydrogènes portés par

le CH2 en a du cycle furannique serait responsable de la reticulation et de

la coloration.

2.22 Propriétés

Les résines obtenues à partir de cette famille sont délicates à

mettre en oeuvre mais présentent des propriétés thermiques et mécaniques

remarquables.

Aspects pratiques liés à la polymérisation:

La cinétique de la polymérisation de I1AF et de ses dérivés est

d'autant plus rapide que le milieu est acide. Mais l'eau qui est produite

peut diluer l'acide et ralentir la réaction surtout à la fin. D'autre part

l'élévation de température due à la chaleur de réaction peut provoquer une

ebullition de l'eau et de l'AF et entraîner la formation de bulles dans lematériau voire une expansion.

Pour pallier à ces problèmes, les résines à base de 1' AF sont

commercialisées sous forme d'un prépolymère liquide visqueux. L'étape de

polymérisation finale sera donc plus rapide et moins exothermique.

Avec de tels systèmes, les temps de gel de ces résines peuventêtre réduits à. quelques minutes.

Page 39: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

28

Structure-propriétés: -

Le type de structure obtenu d'après ce mécanisme explique les

propriétés particulières de ces résines. Le taux très élevé de cycles

inclus dans la chaîne principale, la faible proportion de ponts êthers et

une reticulation non négligeable confèrent à ces résines une dure ce et une

rigidité très importantes. En général, ces résines ne présentent pas de

point de transition vitreuse; elles commencent à se dégrader avant que

cette température ne soit atteinte.

Les traitements à haute température de ces matériaux produisent

principalement du carbone, et des gaz tel que H2, CO et CÛ2. Cette

propriété est à la base d'un procédé de fabrication d'électrode en graphite

par pyrolyse à environ 450°C de résine de l'alcool furfurylique (19)- Cette

propriété explique leur bonne tenue en température et au feu ainsi que le

faible niveau de fumées produites. De plus il n'y a pas d'autre produit

toxique que les oxydes de carbone dans ces fumées.

2.3 POLYUKETHSNNES FURJOfNIQUES

L'idée d'élaborer des polyuréthannes furanniques en vue

d'améliorer la tenue au feu est déjà connue, notamment pour les mousses

(20, 21, 22). Mais peu de résultats concernant les polyuréthannes compacts

ont été obtenus. Les polyols et les isocyanates furanniques susceptibles

d'être utilisés pou? formuler des polyuréthannes sont inventoriés ci après

ainsi que les résultats obtenus.

2.31 Polyols:

2.311 Polytétrahydrofuraime glycol

Le polytétramêthylène glycol ou polytétrahydrofuranne glycol

est issu de la chimie des furannes. Le THF est obtenu par hydrogénation du

furanne et polymerise en présence d'acides.

Page 40: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

29

furanne THF

HO-(CH2-CH2-CH2-CH2-O)n-H

Le produit obtenu est une chaîne polyéther aliphatique et ne

peut donc pas présenter les propriétés et les particularités liées au cycle

furannique. Les polyuréthannes élaborés à partir de ce polyol ne sont donc

pas des "polyuréthannes furanniques".

2.312 Bhmf et résines:

Le bis-hydroxy-méthyl-furanne (BHMF) est commercialisé depuis

une dizaine d'années par Q.O. Chemicals (anciennement Quaker Oats).

H O — H 0 H f " OH

BHMF (bis-hydroxy-méthyl furanne)

C'est un solide cristallin; son point de Fusion est de 76-77° C

Ses caractéristiques RMN et infrarouge sont données dans la partie II. Il

est obtenu par condensation du formaldehyde sur l'AF en conditions douces

puis recris tallisê.

Il a la propriété, comme I1AF, de résinifier en milieu acide.

Ses deux fonctions alcools peuvent permettre des applications dans le

domaine des polyuréthannes:

Un polyuréthanne "jaune pâle" a été préparé en chauffant des

quantités molaires égales de BHMF et de MDI dans un solvant (23) mais

aucune caractéristique précise concernant ce polymère n'est donnée dans

cette référence.

Toujours à partir de condensation de l'AF sur le formaldehyde

en conditions douces, Leitheiser (24) a développé une résine contenant

principalement du BHMF et des oligomères de masses supérieures. Cette

Page 41: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

30

résine liquide, brevetée par Quaker Oats est commercialisée sous le nom de

Farez 260. Ses caractéristiques ainsi que sa synthèse sont détaillées dans

la partie II.

Cette résine a été utilisée comme polyol dans des formulations

de mousses de polyuréthannes par Moss (25) en vue d'améliorer la tenue au

feu.Il constate que les mousses contenant ce polyol présentent une

bonne aptitude à carboniser en surface face à une source de chaleur intense

ce qui est une preuve de bonne tenue au feu.

Par contre ces formulations sont moins réactives. Il semble que

la résine a une action inhibitrice sur la catalyse due probablement à une

ouverture du cycle produisant des fonctions acides qui neutraliseraient la

basicité des catalyseurs à base d'aminés.

En dehors de ces travaux concernant les mousses, aucune

formulation de polyuréthanne compact à partir de cette résine n'est décrite

à notre connaissance, dans la littérature.

2.313 Quadriol furannique:

Le laboratoire de Chimie des Agroressources à Toulouse a

récemment mis au point la synthèse d'un polyol furannique directement à

partir de glucose (26). La formule de ce polyol est la suivante:

Comme dans le cas d'autres polyols, son taux élevé d'hydroxyle

et son état solide cristallin ne se prêtent pas à une utilisation directe

dans une formulation polyuréthanne. Une oxypropylénation selon la réaction

suivante permet d'abaisser l'indice d'hydroxyle et de rendre liquide lemélange des produits:

Page 42: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

31

n (CH2-CH-CH3)-y v-o

/ / , is

CH3"CH5 °' ' - OR2OR,

R1 = (-CH2-CH(CH3J-O)x-H ; R2 = (-CH2-CH(CH3)-O)y-H ; R3= (-CH2-CH(CH3

R = (-CH--CH(CH,)-0). -H avec n = x + y + z + t4 ' - ^ t

Le produit obtenu peut alors être utilisé comme polyol dans une

formulation. Ces opérations ont été développées au Centre Scientifique et

Technique du Bâtiment (CSTB) et ont permis l'obtention de mousses contenant

environ 20% en poids de noyaux furanniques (27). La perte en poids à 400°C

de ces matériaux est plus faible que celle des matériaux témoins ce qui

tend à prouver que l'introduction d'anneaux furanniques dans des matériaux

améliore la tenue en température. Outre les améliorations par rapport à la

tenue au feu, ces mousses présentent une bonne stabilité dimensionnelle en

vieillissement.

Cette chimie, connait actuellement un développement industriel

en Martinique où des unités pilotes sont en cours d'installation. Les

premières mousses furanniques sont prévues pour" 1989•

Malgré l'oxypropylénation, ce type de polyol a un indice

d'hydroxyle beaucoup trop élevé pour être utilisé dans les matériaux

compacts. D'autre part, par cette technique, il parait difficile

d'augmenter la teneur en poids de noyaux furanniques.

2.314 Fvryloxiranne

Bien que synthétisé pour la première fois par Novitskii et coll

(28) en 1963, le véritable essor du furyloxiranne date de 1983 où Gaset et

son équipe (Laboratoire de Chimie des Agroressources) (29) ont

considérablement optimisé sa synthèse et les rendements.

En effet, la synthèse de Noviskii fait intervenir quatre étapes

pour un rendement global de 55% alors que par la méthode de Gaset, une

Page 43: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

32

seule étape est nécessaire à partir du furfural avec des rendements de

environ ,

Le schéma réactionnel est le suivant d'après (30):

KOH x x.Fu-C-H * (CH,1 Si - »- Fu-GH-CH1

II J H1O1BO-CO

Cette méthode s'avère particulièrement intéressante sur le plan

économique car elle est simple et le produit de départ est le furfural

(matière première abondante et peu chère issue de la biomasse) .

Les caractéristiques du furyloxiranne (Fuox) sont données dans

la partie II.

L'étude du potentiel de polymérisation de ce monomère a été

ébauchée par Salon (31) • elle est actuellement poursuivie par Amri (32) .

Les polymérisations radicalaires et cationiques ne semblent pas

donner de matériaux intéressants. La polymérisation par coordination permet

d'obtenir des masses élevées mais avec de faibles rendements.

La meilleure voie pour obtenir des oligomères diol avec ce

monomère semble être la polymérisation par voie anionique. Dans ces

conditions, les polymères ou oligomères obtenus ont une structure régulière

due à l'ouverture en a du cycle époxyde, et portent deux groupements

hydroxyles terminaux:

H--O—CH-CH--OH et 10

D'autres voies sont à l'étude et notamment les possibilités de

copolymérisation avec différents oxirannes aliphatiques comme l'oxyde depropylène.

Page 44: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

33

Des travaux menés aux GSTB (33) ont permis d'obtenir des

oligomères diols à partir du furyloxyranne par condensation sur un dialcool

sans catalyseur selon les réactions suivantes :

2 Fuox + Ethylène glycol

2 Fuox + BHMF

Les produits obtenus sont des huiles noirâtres mais dont les

structures sont peu caractérisées.

Des mousses de polyuréthannes ont été élaborées à partir de ces

polyols. La perte de masse à 400°C de ces mousses est de l'ordre de 30$

pour une teneur en noyaux furanniques de 47#, alors que les matériaux

témoins ont déjà perdu pratiquement la moitié de leur masse à cette

température.

2.32 Isocyanates

L'autre possibilité d' introduire des dérivés furanniques dans

un système polyuréthanne est de synthétiser des isocyanates furanniques.

A ce jour, seuls Cawse et Stanford '(34) ont synthétisé des

diisocyanates furanniques et ont développé les polyuréthannescorrespondants.

OCNCH2 CH2NCO

R= H

R = CH3

O C N

Page 45: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Ces isocyanates ont été formulés avec des polyols souples afin

d'obtenir des êlastomères. Les propriétés des matériaux obtenus sont

comparables au polymère_de.référence formulé F un isocyanate à base de

MDI.

Des études de synthèse et de caractérisatiou d'urêthannes

furanniques sont actuellement menées au CSTB (35K(36)- Les propriétés

cinétiques des isocyanates furanniques et leur potentiel de polymérisation

sont évalués. Les isocyanates furanniques mono et difonctionnels suivants

ont été synthétisés et leur reactivate vis à vis d'alcools aliphatiques,

aromatiques et furanniques a été étudiée. Les synthèses des isocyanates de

Cawse et Stanford sont aussi reprises et optimisées.

/\OCN- CHPV) CH5-NCO

Page 46: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

35

Iieme PARTIE

SYNTHESE,

CARACTERISATION

ET FORMULATION

DE MATERIAUX

Page 47: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

36

1 MATERIEL ET METHODES

Les appareillages et les techniques utilisés pour les

caractérisations sont définis ici, les modes opératoires de chaque synthèse

sont décrits dans les paragraphes les concernant:

Tonométrie:

L'appareil utilisé, de marque Knauer est situé à l'tiFPG.

Rappelons que cet appareil permet de mesurer les masses moléculaires en

nombre Mn pour un polymère ou oligomère jusqu'à 10 000. Toutes les mesures

ont été faites dans le dichlorométhane à 25 °C.

Indice d'hydroxyle

Afin de déterminer la teneur en fonction hydroxyle d'un polyol,

nous avons utilisé la méthode de dosage chimique par phtalylation. Le

principe est une estérification des fonctions alcools de l'échantillon par

un excès d'anhydride phtalique qui est dosé en retour par une solution de

soude. Ce dosage est réalisé au CSTB.

Chromatographie en phase gazeuse (CPV)

L'appareillage utilisé est un Perkin Elmer Sigma 3B appartenant

au CSTB muni d'une ce- inné capillaire de 50 m et d'une détection à

ionisation de flamme.

GPC (Chromatographie par Permeation de Gel) :

Deux appareillages ont été utilisés selon leur disponibilité:

- A 1 1EFPG, l'appareillage est un Knauer avec quatre colonnes Watersmontées en série de 100, 500, 1000, 10 000 À remplies de styragel.

- Au CSTB, l'ensemble est de marque Waters avec trois colonnes montéesen série: deux de 500 et une de 100 À remplies également de styragel.

Page 48: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

37

Pour les deux appareillages, une solution de l'échantillon à 1%

dans le THF est utilisée. Le détecteur est un réfractomètre différentiel

couplé éventuellement à un détecteur UV à 25 nm.

La GPC permet de séparer en fonction de leur masse moléculaire

les composés présents dans un polymère ou oligomère en solution. Un

étalonnage préalable des colonnes avec des échantillons de polystyrène de

masse connue permet de déterminer l'ordre de grandeur des masses

moléculaires en poids des échantillons testés. Dans ce cas les masses

moléculaires sont données en "équivalent polystyrène".

Infrarouge:

L'appareil est un Perkin-Elmer 783 appartenant au CSTB. Tous

les produits sont analysés sous forme de film ou pastille dans KBr.

RMN (Résonance Magnétique Nucléaire):

Les appareils utilisés sont:

- Un Brucker de 200 MHz du CEN-G/DRF (Département de RechercheFondamentale).

- Un Brucker VP 100, de 11EFPG.

Seule la RMN du proton a été étudiée. Les deux appareils sont à

transformée de Fourier. Sauf indication particulière, le solvant est le

dichlorométhane deutérié contenant 1 à 2% de TMS. Pour tous les composés

contenant des cycles furannes, le temps de relaxation est long. Le "RD" est

fixé à trente secondes. La température d'enregistrement des spectres est de300 K.

Page 49: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

2 CflRACTERISATION DES POLYMERES COMMERCIAUX ETUDIES

2.1 SYSTEMES POLYURETHANNES ETUDIES

Le tableau 2.1 donne des informations concernant la composition

de systèmes préformulés commerciaux étudiés. Elles ont été communiquées par.„

les Fabricants.

Réf.

PU

PUl*

PU3*

PUS

PU6

PU?

PUS*

PU9

PUlO

PUIl

PU12*

PU13*

PU14*

PU15

PU16*

Composant A

Polyols ChargesTaux (%)

PTH

PTH/PST

PTH

HR

PTH

PTH/PST

PTH

PTH/PST

HR

PTH/PST

PTH--

PTH

PTH

PTH

O

si 25

3

BaSOzj 62

O

si 25

1

CaCO3 35

CaCO3 40

NC 40

O

O

O

BaSOij 34

Comp. B

Type %NCO

pMDI

MDIs

NC

MDIs

pMDI

MDIs

pMDI

MDIs

MDIs

MDIs

pMDI

pTDI

pMDI

MDIs

9.8

3l

NC

32

NC

3l

NC

3l

31

3l

9.8

4,9

9,8

31

Rapport

A / B (P)

100/74

100/31

100/120

NC

100/50

100/31

100/100

100/22

NC

100/19,7

100/77

100/150

100/130

100/42

Potlife(min)

< 1

20

<1

NC

NC

20

< 1

NC

NC

20

< 1

10

NC

< 1

Tableau 2.1 : Caractéristiques des systèmes préformulês depolyuréthannes étudiés.

Légendes:

PTHPSTHRsiNC

Polyêther polyolPolyester polyolHuile de ricinSiliceNon communiqué

MDIs MDI "standard"pMDI Prépolymère MDI pur,

polyétherpTDI Prépolymère TDI,

polyéther

Page 50: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

39

Afin de préserver la confidentialité de certaines données, les

références commerciales des produits ainsi que le nom des fabricants ne

sont pas communiqués mais remplacés par des références propres à nos

essais .

Les références suivies d'une étoile indiquent que ces produits

nous sont parvenus sous forme liquide bicomposant et qu'il a donc été

possible de faire quelques caractérisations complémentaires.

Les PUl 3 et PU15 ont le même prêpolymère isocyanate. Les PU13

et PUlA ont le même polyol mais ils diffèrent par leur réactivitê. Les MDI

standards peuvent être considérés comme sensiblement équivalents au moins

sur le plan de la structure.

Les informations contenues dans ce tableau sont assez

incomplètes notamment sur la nature exacte du polyol, sur le type de

polyéther utilisé dans les prêpolymères et sur les additifs. Par contre

beaucoup de ces systèmes semblent similaires. Il est possible de scinder en

deux grands groupes les PU étudiés:

* Les PU polyéthers ne contenant pas de liaisons ester : PUl, 5, 1, 9.13, Ik, 15, 16.

* Les PU polyéther/polyester contenant des liaisons ester etéventuellement des liaisons ethers dans le composant A: PU3, 6, 8,10, 11, 12.

Les produits de Bayer référencés Desmophen 1150 pour le polyol

et Desmodur VL pour I1 isocyanate sont employés comme composants de base

dans certaines formulations du précédent tableau (PU12) . Ces systèmes

commercialisés depuis longtemps et à de forts tonnages représentent

typiquement les résines polyuréthannes employées pour les revêtements. Les

caractéristiques de ces produits sont les suivantes:

Desmophen 1150 Desmodur VL

EP en OH ou NCQ. g 3 0Teneur en OH ou NCO % 5 31Densité 20° C 1,01 1,22Viscosité mPa.s 3500 130

Page 51: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Ces systèmes ontjine durée de vie en pot.de 30 minutes à 20° C1

ce qui permet de les travailler facilement. Un matériau est élaboré à

partir de ce système, il est référencé PU20.

Le manque d'informations précises sur les composants des

polyuréthannes a conduit à développer une étude pour caractériser plus

précisément leur nature.

2.2 COMPOSBNTS B (ISOCYRNRTES)

Les composants isocyanate des PU3, 1, 13 et I** ont été

caractérisés .

2.21 Isocyana-fce standard

L 'isocyanate du PU3 est un représentant des "MDI standards"

dont l'indice de NCO est de

La tonométrie donne une masse moléculaire en nombre de 330

environ.

Les spectres infrarouge (IR) et résonance magnétique nucléaire

du proton (RMN) sont donnés en figu. . 2.1. Les principales bandes

caractéristiques en IR sont les suivantes:

2200-2400 cm'1 : Fonction NCO

3030, 1580, 1530. 810, 750 cm'1 : Cycle aromatique

2850, 2920 cm'1 : CH2

Les attributions du spectre RMN des massifs sont données dans

le tableau 2.2.

Massifs

Delta•ppm)

3,9

6,9-7.1

Type

multiplet(mp)

mp

Intégrale(mm)

45

150

Attributions

(Protons soulignés)

0-CH2-0

protons aromatiques

Tableau 2.2 : Attributions des massifs du spectre du MDI standard

Page 52: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

/1000 V (cm') 3000 2000 1400 - J O O O

rOCN

.NCO

n=0.1.2.3,...

3 2 1 0 S l p p m )

Figure 2.1 : Spectres IR et RMN du proton de l'isocyanatedu PUS (200 MHz).

Page 53: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Le spectre est remarquablement simple alors que le produit est

en fait un mélangeTd'isocyanates de différentes fonctionnalités._Le rapport

des intégrales indique qu'un proton méthylène correspond à 3,33 protons

aromatiques.

L'ensemble des informations confirme que nous avons bien un

mélange de composés représenté par la formule suivante:

OCN

"=0,1.2.3,.

La tonomêtrie et la RMN indiquent que les composés di-

isocyanate (n=0) et tri-isocyanate (n=l) sont largement prépondérants. En

effet selon les valeurs de n, les rapports "protons aromatiques" sur

"protons éthyléniques" et les masses moléculaires seraient les suivantes:

n=0 H(aroin.)/ CH2 = 4 Mn = 250n=l H(arom.}/ CH2 = 2,75 Mn = 38ln=2 H(arom.}/ CH2 =2,3 Mn = 512.

2.22 Prépolymère isocyanate polyèther

D'après les fiches techniques, ces produits sont constitués de

chaînes polyêther ; ils contiennent des liaisons uréthanne et des résidus

de MDI ou de TDI. La fonctionnalité des polyols, les masses moléculaires et

leurs distributions respectives ne sont pas connues. Les différentes

analyses des isocyanates des PUl et PU13 montrent qu'ils sont très

semblables, aussi nous ne présentons que les résultats obtenus avec le PU13

et le PU14.

GPC:

Les chromatogrammes obtenus par GPC, présentés en figure 2.2,

montrent que le composé B du PU13 contient deux principaux composés:

* un de masse 250 environ en équivalent polystyrène

* un de masse 3500 environ en équivalent polystyrène

Page 54: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

isocyanate du PU13

= R.I.

30 mi THF élue 20 IO O

z Prépolymère isocyanate du PUl 4

R.I.

30 ml THF élue 20 10

Figure 2.2 : Chromatogranunes GPC des prépolymèresisocyanate des PU13 et PU14.

Page 55: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

44

Pour le compose B du PUl4, un seul composé de masse 3500 en

équivalent polystyrène est présent.

Infrarouge:

Les spectres IR et RMN du composé isocyanate du PU13 sontdonnés en figure 2.3* Les principales bandes TR caractéristiques sontcelles de la fonction NCO (large bande à 2200, 2350 cm'1), des chaînesaliphatiques (2850-2950 cm'1) et des fonctions éther (1100 cnT1). Lesbandes du carbonyle (1730 cm"1), du NH de l'urêthanne (3300 cm"1) et ducycle aromatique (1580, 1530, 810 cm"1) apparaissent également mais avecune intensité plus faible.

RMN:

Le tableau 2.3 donne les attributions des massifs RMN de cet

isocyanate:

Delta(ppm)

1-1,2

3,2-3,6

6,9-7,1

- 7.3

3,9

Massii

Type

multiplet

mp

mp

doublet

mp

?s

Intégrale(mm)

167

161

70

5

14

Attributions

(Protons soulignés)

0-CH(CH3)-

-CH2-O et -CH (CH3) -O

protons aromatiques

-NH- de l'uréthanne

0-CH2-*

Tableau 2.3 : Attributions des massifs du spectre de PU13composant B (prépolymère isocyanate).

Le déplacement chimique à 1-1,1 ppm confirme que le polyéther

n'est pas à base de tétraméthylène glycol. Les intégrales des massifs à 1-

1,1 et 3,2-3,6 ppm étant sensiblement égales, le polyéther ne contient donc

probablement pas d'oxyde d'éthylène. Ces données sont en accord avec un

polyoxypropylène éther polyol ainsi que le confirment les spectres de

référence donnés par Pham et Petiaud (37).

Page 56: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

r

1 o &(ppm)

4000 V (crtTj 3000

Figure 2.3

2000 1600 1000 V(crn"l ' 400

Spectres IR et RMN du proton à 200 MHz duprépolymère isocyanate du PU13.

Page 57: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

46

La proportion de MDI par rapport au nombre d'unités

oxypropylène est déterminée par le rapport de l'intégrale des protons

méthylène à 1-1*2 ppm sur celle des protons aromatiques à 6,9~7.1 ppm.

Sachant qu'un résidu MDI a 8 protons et qu'un oxypropylène en a

3 dans la région de 1 ppm, le rapport d'intégrale indique qu'une unité MDI

correspond à environ 6 groupements oxypropylène soit une masse équivalente

d'environ 600.

Or l'équivalent poids donné par l'indice de NCO est de 428,

cela veut dire que la proportion NCO/OH avant la réaction est très

supérieure à 2, ce qui est confirmé par la GPC, le pic de faible masse

observé serait du MDI qui n'a pas réagi.

Il semble donc que ce système soit un mélange de:

- diol ou triol de masse 2000 à 3000 dont les fonctions alcool ont réagiavec une fonction isocyanate de certaines unités MDI, laissantl'autre disponible.

- MDI pur difonctionnel n'ayant pas réagi avec le polyol.

Une représentation du système pourrait être :

QCN-0-CH2-0-NH-CO-0-(CH(CH3)-CH2-O-Jx-CH2

OCN-0-CH2-0-NH-CO-0-(CH(CH3)-CH2-0-)x-CH + OCN-0-CH2-0-NCO

OCN-0-CH2-0-NH-CO-0- { CH( CHj ) -CH2-O- )y-CH2

Les proportions exactes des deux constituants dans le mélange

final dép -.dent du taux de NCO libre désiré, de la masse moléculaire de

polyol de départ et de sa fonctionnalité. Dans cet exemple, il semble qu'il

y ait approximativement une mole de prépolymère pour une mole de MDI pur"libre".

Pour le PU14, composé d'un polyêther et de TDI, les spectres IR

et RMN sont représentés en figure 2.4. L'infrarouge montre les mêmes bandes

principales que le spectre précédent. Les différences observées dans la

zone 400- 800 cm"1 sont dues au nombre de substituants des cycles

aromatiques. Pour le spectre RMN, les attributions sont données dans letableau 2.4:

Page 58: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

r

8lO 7.0 5.0 r 5.0 4.0O ( PPM )

3.0 2.0 1.0 0.0

AOOOV(cm 'J 3000 2000 1600 1000 400

Figure 2.4 : Spectres IR et RMN du proton à 200 MHz duprépolymère isocyanate"du PU14.

Page 59: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Massifs

Delta(ppm)

1-1,1

2,3

3.2-3,6

7.1-7.3

Type

multiplet

mp

mp

2 pics

Intégrale(mm)

180

13

-177

16

Attributions

(Protons soulignés)

0-CH(CH3)-

CH3 )-0

-CH2-0 et -CH (CH3) -O

protons aromatiques

Tableau 2.4 : Attributions des massifs du spectre du PUl4composant B {prépolymère isocyanate).

Le proton de la fonction uréthanne n'est pas visible car son

pic est faible et très étalé.

Par -le même raisonnement que précédemment nous concluons que le

polyéther est de l'oxypropylène.

Le rapport des intégrales indique que pour un groupement TDI,

il y a 11 unités oxypropylènes, soit une masse de l'ordre de 800 à 850.

La teneur en NCO est de 4,9# soit un équivalent poids de 850.

Il n'y a donc pas ou très peu de TDI libre dans ce prépolymère,

ceci est confirmé par la GPC. D'autre part, la masse moléculaire déterminée

par cette méthode est de l'ordre de 3500 en équivalent polystyrène. Cette

donnée et celle de l'équivalent poids indiquent que le polyol de départ est

certainement trifonctionnel.

La différence de réactivité entre les PU13 et PU14 qui

réagissent avec le même composant A et donc avec le même système

catalytique est due à la différence de reactivate entre les fonctions

isocyanates libres du TDI et celles du MDI.

2.3 COMPOSANTS A (POLYOLS)

2.31 Polyols polyéthers

Les polyols des PU13 et 14 (qui sont identiques) sont

caractérisés ainsi que celui du PUl. L'analyse est assez délicate car les

composants A des PU sont des mélanges complexes de produits très différents

(polyols, catalyseurs ...). Les détails ne sont pas donnés ici car ils ne

Page 60: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

présentent pas d'intérêt particulier. Aussi nous nous bornons à donner les

résultats obtenus:

- L'infrarouge montre les bandes caractéristiques des fonctions alcool,

éther et des chaînes aliphatique .

- L'analyse en GPC montre qu'au moins deux produits prépondérants sont

présents avec des masses moléculaires comprises entre 200 et 1500

environ en équivalent polystyrène.

- La tonométrie donne des masses moléculaires moyennes en nombre de 750.

- L'analyse des spectres RMN indique que ces produits sont

principalement constitués de polyoxypropylêne éther glycol.

- Les indices d'hydroxyle sont de l'ordre de 150 soit un équivalent

poids (EQ) de 375-

La concordance entre la masse moléculaire par tonométrie et

l'indice d'hydroxyle est bonne si les polyols sont principalement des diols

(375 x 2 = 7 0,'. Cependant la valeur de Mn obtenue par tonométrie prend en

compte les petites molécules (additifs), cette masse est donc inférieure à

celle du polyol pur.

Ces systèmes sont donc des mélanges de polyols à base de

polyoxypropylène éther, leur fonctionnalité est proche de 2. Ils peuvent

également contenir des diaminés de faibles masses moléculaires comme

allongeur de chaîne et tous les additifs présents dans un système

polyuréthanne à des teneurs très faibles et donc peu détectables par ces

analyses.

2.32 Polyols polyesters

Les parties organiques des polyols des PU3 et 8 sont

caractérisées ainsi que l'huile de ricin et le Desmophen 1150.

GPC;

Les chromatogrammes obtenus sur ces quatre mélanges, présentés

en figure 2.5, montrent que le produit majoritaire de plus haute masse est

très certainement de l'huile de ricin. Mais d'autres composés sont

également présents dans les polyols à des concentrations relativement

faibles. Ces composés absorbent beaucoup en UV (notamment pour le PUS)

alors que l'huile de ricin n'absorbe pratiquement pas.

Page 61: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

50

UV.

"! - Polyol 11IlSO"

ml THF élue 30 20 10

indice deï- réfraction

0 Rlr\t 1 •

UV.

Huile de ricin

ml THF élue 30 O

UV

APolyol de PU3

Rl.

ml THF élue 30 20 10 O

ml THF élue 30 20

Figure 2.5 : Chromatogrammes GPC de l'huile de ricin, despolycas 1150, PU3 et PUS.

Page 62: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

51

Infrarouge:La plupart des bandes se retrouvent pour les quatre composés.

Seuls les spectres IR de l'huile de~ricin et du polyol 1150 (PU20) sont """ "

représentés ici sur les figures 2.6 et 2.7. Les principales fonctions sont

les suivantes:

Bande

3200-350030202850-3000175014701200

Unité Attributions

cm-1 OH type alcoolcm-1 -CH=CH-cm~l Séquence CH2 et CHjcm~l Carbonyle de la fonction estercm-1 (-CH2-)ncm"1 C-O-C de l'ester

Le PUS présente des bandes supplémentaires à 1510 et 1630 cm"1.

RMN;

Le tableau 2.5 donne les attributions des massifs pour le

spectre de l'huile de ricin- dont la formule théorique est la suivante et

dont le spectre RMN est représenté figure 2.6.

Delta(ppm)

0.8-0.9

1,3

1.5-1.6

2,0

2.1-2.4

2.9

3,6

4.1-4.4

5.2-5.5

Mas

Type

mp

mp

mp

mp

mp

mp

mp

mp

mp

sifs

Intégrale(mm)

Exp. Cale

21

134

19

14

32

8

6

10

18

22.6

135

15

15

30

7.5

7.5

10

15

Attributions

(Protons soulignés)

-CH3

-CH2-CH2-CH2-

-CH2-CH(OH)-

-CH2-CH=CH-

-CH2-CO-O--CH(OH)-CH2-CH=

-0-H

-CH-(OH)-

-CH2-CH2-O-CO--(CH2-J2CH-O-CO-

-CH=CH-

Tableau 2.5 : Attributions des massifs du spectre de l'huile dericin.

Page 63: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

4000 V (cm'] 3000 2000 1600 1000 V (cm~ I 400

H2C-0-CO-(CH2)7-CH=CH-CH2-CHOH-(CH2)5-CH3

HC-O-CO- ( CH2 ) 7-CH=CH-CH2-CHOH- ( CH2 ) 5-CH3

H2C-O-CO- (CH2J7-CH=CH-CH2-CHOH- (CH2) 5-CH3

7 6 5 (ppm)

Figure 2.6 : Spectres IR et RMN du proton de l'huile dericin (200 MHz).

Page 64: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

53

H2C-O-CO- (CH2 J7-CH=CH-CH2-CHOH- ( CH2 ) 5~CH3

HC-0-CO-(CH2)7-CH=CH-CH2-CHOH-(CH2)5-CH3

H2C-O-CO- (CH2 )7-CH=CH-CHa-CHOH- ( CH2 ) 5~CH3

Huile de ricin

La comparaison des spectres RMN de l'huile de ricin avec les

spectres des trois polyols dont celui du polyol 1150, représenté en figure

2.7, montre que les principaux massifs se retrouvent avec cependant

quelques pics supplémentaires notamment dans la zone des protons :

aromatiques. L'existence d'autres massifs dans la région des protons

aliphatiques ou ethers est possible mais ils seront superposés à ceux de

l'huile de ricin et donc peu visibles.

Les différentes techniques d'analyses montrent que l'huile de

ricin est le composé largement majoritaire dans ces polyols. Cependant,

d'autres produits sont également présents notamment des polyéther -polyols

de faible masse, et les additifs habituels des systèmes polyuréthannes

catalyseur, tensîoactif...

Afin de vérifier l'influence des composés minoritaires présents

dans ces polyols, un polyuréthanne constitué uniquement d'huile de ricin

(70%), de MDI VL (29%) et de tensioactif (1%), référencé PU25 est

fabriqué.

2.4 RESINES EPOXYDES - -

Les résines êpoxydes étudiées sont répertoriées dans le tableau

2.6. Les composants de base (résine et durcisseur) sont beaucoup moins

variés que dans le cas des polyuréthannes.

RESINE:

C'est un prépolymère obtenu par condensation de

l'épichloridrine sur un polyalcool, le bisphénol A étant le plus couramment

employé. Une substitution nucléophile en milieu basique donne le

diglycidyléther de bisphénol A (DGEBA).

CH3 FOH

CH5-CH-CH5-O—(Cj)—C-/( )\-0—CH,- CH-CH-O—((J)—C~\{_J )~O—CH2-J-CH-CH1

Page 65: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

4 0 0 O V ( C n T ] 3000 2000 UOO 1000 V (cm I ' AOO

8 1 O 5 (p pm)

Figure 2.7 : Spectres IR et RMN du proton du polyol 1150(200 MHz).

Page 66: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

55

La réaction peut se poursuivre par l'ouverture de certains

cycles oxirannes, sous l'action de la lumière ou de la chaleur, et donne

un oligomère w&j'diépoxydique.

Réf.

Type

XYl

XY2

XY3

XY5

XY6

Résine

Type Charges (%)

DGEBA

NC

DGE3A

DGEBA

DGEBA

O %

NC

Brai (W)

Q %

O %

Durcisseur

DDM

NC

DDM

NC

NC

Rapport

A / B (p)

100/60

100/100

100/37

70/30

70/30

Tableau 2.6 : Caractéristiques générales des résines époxydesétudiées.

DGEBA: Diglycidyléther deBisphénol A

NC : Non communiqué

Légendes :

DDM Diaminodiphényl-Méthane

Suivant la stoechiométrie de départ et le degré de

polycondensation, les oligomères seront plus ou moins visqueux. Des

additifs peuvent être rajoutés pour diminuer la viscosité ou éviter la

cristallisation.

DURCISSEUR;

Les durcisseurs sont en général des aminés aromatiques. Le plus

couramment employé est le diaminodiphénylméthane (DDM).

Par une réaction acide-base, la diamine réagit sur le DGEBA en

formant une fonction alcool et une aminé secondaire.

Page 67: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

56

CH2-CH-

H9N- R-NH2

. / uHCH-CH-R - CH-CH2- O- N- R -N(

'H

Les fonctions aminés secondaires sont encore suffisamment

réactives pour réagir avec un nouveau cy le oxiranne. Il en est de même

pour les fonctions alcools. Elles sort responsables dans leur ensemble de

la reticulation du produit final. La part relative de ces deux réactions

dépend de la température.

PROPRIETES GENERALES:

Les réactions de polycondensation des résines époxydes sont en

général beaucoup plus lentes que celles concernant la formation des

polyuréthannes. Elles peuvent être catalysées par des acides de Lewis (BF

Et2Û par exemple) mais les réactions sont très exothermiques. De ce fait

les possibilités de mettre en oeuvre une polymérisation rapide de l'ordre

de quelques secondes comme dans le cas des polyuréthannes utilisés en

projection sont limitées par les problèmes d'évacuation des calories

produites .

La majorité de ces matériaux sont durs, les transitions

vitreuses sont situées vers 50 à 90°C ou plus.

Selon bon nombre d'auteurs, la structure des résines époxydes

est hétérogène : le réseau réticulé a une densité non uniforme due à un

phénomène de microgélification précédant la gélification de l'ensemble du

système.

Page 68: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

57

3 SYNTHESE ET CARACTERISATION D'OLIGOMERES FURANNIQUES

3.1 A PARTIR DE L 'RLCOOL FURFURyLIQUE"

L'alcool furfurylique a été utilisé avec deux objectifs:

* Elaborer des polyols furanniques entrant dans la composition de

polyuréthannes.

* Elaborer une résine entièrement furannique dont les caractéristiques

mécaniques et thermiques constitueront une référence.

3.11 Caractéristiques de AF et du BHMF

L1AF utilisé est un liquide brunâtre provenant de chez Prolabo,

le BHMF est un solide cristallisé légèrement jaune aimablement fourni par

Q-O. Chemicals.

K"

_ HH--CH5-OHCH2-OH

AF BHMF

Les spectres IR et RMN de AF sont reportés à la figure 2.8,

ceux du BHMF le sont à la figure 2.9. Les déplacements chimiques de l 'AF

dans le dichlorométhane et du BHMF dans l'acétone deutériée à 100 MHz et à

300 K sont donnés dans le tableau 2.7.

AF (CD2Cl2)

Proton (s)

H5

Hl1, H3

CH2

OH

6 (ppm)

7,3

6,3

4.43,1

BHMF (C2DgCO)

Proton (s)

EU, H3

CH2

OH

6

6.2

4,5

4,25

Tableau 2.7 : Déplacements chimiques des protons de AF et deBHMF à 100 MHz et à 300 K.

Page 69: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

A O O O V ( C m " ) 3000 2000 1600 1000 V (cm~ I ' 400

2-OH

A-J1'

Figure 2.8 : Spectres IR et RMN du proton de AF(100 MHz).

Page 70: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

59

3.12 Résine "farez 260"

Cette résine n'est plus commercialisée, aussi la synthèse a été

reprise au laboratoire en utilisant le mode opératoire d'origine,

aimablement fourni par Q.O. Chemicals.

Les réactions de base sont les suivantes:

CHo-COOHFu-CH2-OH + H2C=O > HO-CH2-Fu-CH2-OH

Temp.

AF BHMF

L'alcool furfurylique, dans un milieu légèrement acide

s'additionne au formaldehyde pour donner le BHMF. Il peut alors réagir soit

avec une molécule d'alcool f urf urylique soit avec une autre molécule de

BHMF selon:

H*a) HO-CH2-Fu-XM2-OH + Fu-CH2-OH • HO-CH2-Fu-CH2-Fu-CH2-OH

û- H2O

H*b) 2 HO-CH2-Fu-CH2-OH « HO-CH2-Fu-CH2-O-CH2-Fu-CH2-OH etc...

û- H2O

La résine obtenue devrait donc contenir du BHMF et les

oligomères correspondants.

Conditions opératoires:

L'appareillage est un ballon trois voies muni d'un agitateur,

d'un réfrigérant et d'un système de chauffage régulé.

La composition du mélange réactionnel est la suivante:

Alcool furfurylique 100 partsParaformaldéhyde 42,05 partsEau 14.61 partsAcide acétique glacial 4,00 partsSoude caustique 0,085 parts

Page 71: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

60

£000

C1D6(H)COA

Figure 2.9 : Spectres IR (pastilles de KBr) et RMN duproton du BHMF dans 1'acétone deutériêe (10OMHz).

Page 72: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

61

Après,homogénéisation du mélange, le,pH à 25°C doit_être

compris entre 4,3 et 4,7 (la soude caustique permet de stabiliser ce pH). :

Le mélange est ensuite chauffé pendant 30 minutes environ

jusqu'à atteindre un équilibre de reflux; la température est de l'ordre de

107*C. La puissance de chauffage est alors régulée de façon à ce que la

température évolue lentement vers 111°C puis diminue vers 109 C en fin de

réaction. La durée de la réaction est d'environ 9 heures.

En fin de réaction, le mélange est refroidi rapidement, sa

viscosité Brookfield doit être d'environ 70 mPa.s à 25°C.

Pour éliminer les produits volatils de la résine, le mélange

est ensuite distillé sous un vide d'environ 60 mm de Hg. La température est

régulée de façon à augmenter- régulièrement mais sans dépasser 140- l45°C.

La viscosité en fin de distillation à 25°C doit être de l'ordre de 10 000 à

30 000 mPa.s.

Par cette méthode, plus de 100 g de résine ont été préparé. Par

contre la distillation a été conduite sous un vide plus poussé (de l'ordre

de 1 mm de Hg) afin de bien éliminer l'eau et le formaldehyde présents dans

le milieu.

Le produit obtenu référencé Q03 est un liquide visqueux brun-

rouge foncé avec une tendance à cristalliser partiellement à basse

température.

Indice d'hydroxyle:

Les mesures d'indices d'hydroxyle ont donné: IQH = 350 ± 15

soit un équivalent poids de 160 environ. Si les oligomères obtenus sont

difonctionels, la masse moléculaire moyenne en nombre est de 320.

Page 73: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

62

4000 V (cm") 3000 2000 1000 V (cm"

£.17

4.47

CD(HlCO

6

Figure 2.10 : Spectres IR et RMN du proton du polyol Q03dans 1'acétone deutériée (100MHz).

Page 74: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

63

GPC:

La figure 2._. 12 montre un chromatogramme de la résine obtenue.

Une solution de BHMF donne le même pic principal à 28,5 ml de THF élue soit

une masse de 130. Cette résine contient donc principalement du BHMF et des

produits de plus haute masse moléculaire (surtout du dimère et du trimère).

La haute teneur en BHMF explique la tendance à cristalliser de ce produit.

IR :

Les bandes caractéristiques des fonctions alcool sont très

visibles ainsi que le montre la figure 2.10. Le cycle furannique est moins

visible (1020 cm"1 fonction éther du cycle ou de la chaîne). Cependant,

l'allure générale de ce spectre est très proche de celui du BHMF.

RMN:

Le spectre représenté en figure 2.10 indique que le produit

prépondérant est bien le BHMF. Le tableau 2.8 donne les attributions des

différents massifs:

Massifs

Delta(ppm)

6,17

4,47

4.1-4,3

3,5-4

Type

mp

s

mp

mp

Intégrale(mm)

30

50

25

20

Attributions

(Protons soulignés)

proton 3 et 4 de Fu

-Fu-CH2-OH

-CH2-OH

-Fu-CH2-Fu- et-Fu-CH2-O-CH2-Fu-

Tableau 2.8 : Attributions des massifs du spectre de la résineQ03.

La disparition du proton 5 de l'anneau furannique indique qu'il

n'y a plus d'AF présent dans le milieu. La position du proton de l'alcool

est déterminée par ajout de méthanol deutériê qui fait disparaître le pic

correspondant par échange isotopique hydrogène/deuterium.

Page 75: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Figure 2.5 : Chromatogrammes GPC de l'huile de ricin, despolyols 1150, PU3 et PUS.

Si les fonctions ethers étaient présentes dans tous les

composés contenant deux ou plusieurs noyaux furanniques, alors leur pic -

serait beaucoup mieux résolu et l'intégrale correspondante plus grande ce_

qui ne correspond pas à l'observation. Ceci peut s'expliquer par une perte

de formaldehyde au cours de la condensation de deux molécules de BHMF mais

qui ne se produirait pas systématiquement ou, simplement par une

condensation du BHMF sur l'AF. En effet, l'AF est présent dans le milieu

réactionnel jusqu'à la phase de distillation. Ainsi les deux espèces avec

et sans fonctions êthers seraient présentes dans le produit final, ce qui

rend le spectre RMN peu net dans la région de 3.5 à 4 ppm.

Les études de polymérisation de AF (17, 18) indiquent également

que les ponts ethers sont très rares, ce qui confirme cette hypothèse (voir

plus loin).

Cette résine semble donc être un mélange des produits de

formules suivantes dont les proportions de chaque oligomère diminuent quand

n augmente:

HO -.cK et n = O, 1, 2, 3

HO-

H H

CH24-O —

et n = O, 1, 2, 3

CH2-J-OH

n

3.13 Obtention de résines furanniques

La condensation de 1 ' alcool furfurylique sur lui-même en milieu

acide conduit directement à l'obtention de matériaux. Cet essai a été mené

dans les conditions expérimentales suivantes:

Fu-CH2-OH5M à

50°Csolide noir, rigide

Page 76: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

65

A 200 g d'AF sont ajoutés 2g d1 H2SOIj 5M; le mélange est

ensuite réparti dans des coupelles de façon à avoir une faible épaisseur

par" rapport à. la surface puis placé dans une étuve à 50° C pendant plus r

d'une semaine. Ces conditions permettent à l'eau formée au cours de la

condensation de s'éliminer plus facilement. Si l'eau ne s'évapore pas du

milieu, la résine ne durcit pas.

Le produit obtenu référencé F90 est un solide noir très dur,

cassant.

3.2 A PARTIR DU FURYLOXIRANNE

3.21 Caracterisation du furyloxiranne

Le furyl-2-oxiranne (Fuox) nous a été aimablement fourni par

l'équipe des professeurs Gaset et Delmas de Toulouse qui le synthétise

selon la méthode décrite plus haut (30). Rappelons que le Fuox est un

liquide jaune clair dont le point d'ebullition sous 15 mm de Hg est 56°C.

Les spectres IR et RMN du proton du Fuox sont donnés en figure

2.11. FJI infrarouge le spectre montre les bandes caractéristiques

suivantes:

Bande Unité Attribution

Pour le cycle furannique:

3150, 3120 cnT1 CH (translation)1505 cm"1 C=C du cycle Fu (translation)1 75, 1370 cm"1 CH (rotation)1160 cm"1 C-O du cycle Fu1020 cm"1 Respiration de l'anneau Fu930, 890, cm"1 Caractéristiques des composés780, 7 0 cm"1 furanniques monosubstituês

Pour le cycle oxiranne monosubstitué:

3060, 3000 cm"1 CH, CH2 (translation)1 SO cm"1 CH (translation)975 cm"1 C-O de I1oxiranne860, 820 cm"1

Par RMN nous observons les déplacements chimiques du Fuox (enppm) par rapport au TMS à 300 K à 100 MHz:

Page 77: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

66

/H1

VlO H2

S

Figure 2.11 : Spectres IR et RMN du proton dufuryloxiranne (Fuox) (ZOO MHz).

Page 78: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

67

H5

M-H3H2

Hn

Hi

7.38 ppm„6,36 ppm

6,4l "3.83 "3,08 "3.14 "

3.22 Amorgage par Ie tBuOK

Cette réaction a déjà été étudiée par Salon (31)- Les

conditions opératoires prescrites ont été reprises à savoir:

Rapport amorceur/monomêre : 0,01

Température : 100°C

en masse

Durée : 3 heures

Après 3 heures, le mélange est repris par le dichlorométhane,

lavé et neutralisé par l'eau. Le solvant est alors évaporé et le produit

est séché. Le Fuox utilisé est jaune brun, l'ensemble n'est pas sous gaz

neutre.

Dans ces conditions, un solide pâteux brun noir est obtenu,

référencé E3, le rendement est d'environ 80%.

Le chromatogramme de GPC présenté en figure 2.13 montre que le

produit final est un mélange complexe avec des masses situées entre 200 et

5000 environ en équivalent polystyrène.

Le spectre IR non représenté indique que le cycle furannique

est conservé (bandes à 3150, 3120, 1505... cm~l) et que des fonctions

alcool (3400 cm~l) et éther (1100 cm~l) sont présentes. Les bandes

caractéristiques du cycle époxyde ont disparu.

Le spectre RMN non présenté confirme les observations faites

par la GPC car les massifs sont très mal résolus. D'autre part le

groupement tertiobutylate semble encore présent, il n'aurait donc pas été

totalement hydrolyse à l'étape de lavage.

Page 79: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

(200 MHz),

68

Après quelques mois de stockage, les échantillons préparés

selon ce protocole ont réticulé.

Plusieurs éléments peuvent expliquer ces observations:

- Le monomère de départ n'était pas fraichement distillé.

- La manipulation n'a pas été menée sous azote et des traces d'humidité

ont pu hydrolyser du Fuox ou provoquer des réactions de transfert.

- La température élevée doit dégrader le produit de départ et les

oligomères formés, d'où la couleur noire.

- L'étape de lavage doit être menée en milieu légèrement acide.

Les essais sont repris avec de nouvelles conditions

opératoires :

rapport amorceur/monomère : 0,02

Température : 23°C

en masse

Durée : 24 heures

Le monomère.est distillé juste avant la synthèse, la réaction

de polymérisation est menée sous atmosphère d'azote.

Après reprise par le dichloromêthane, neutralisation en milieu

légèrement acide (acide acétique à 10#), lavage et séchage, le produit

obtenu est un liquide visqueux brun clair. Cette opération est délicate :

sur un des essais, une coloration noire est apparue au cours de

!'evaporation du solvant, très certainement due à des traces d'acide

présent dans le milieu malgré les différents lavages.

Après plusieurs mois de stockage, la viscosité des échantillons

a légèrement augmenté mais ils conservent une teinte claire et n'ont pas

réticulé.

Les caractéristiques des oligomères sont les suivantes:

La masse moléculaire moyenne en nombre Mn, obtenue partonométrie est de

Page 80: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

69

30 ml THF élue 20 10

Figure 2.12 : Chroma-tograinine GPC du polyol QO3.

ml THF élue 20 1<~)

Figure 2.13 : Chroma-togrammes GPC de E3 et E4.

Page 81: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

70

Le chromatogramme de l'essai E4 représenté en figure 2.13

montre "qu'il se-forme un produit prépondérant dont la masse moléculaire

avoisine - . 5000 en équivalent polystyrène soit un nombre d'unités :

monomères de 45 environ. Les pics correspondants aux chaînes al, 2 et 3

unités monomères sont visibles. La présence de composés de ,faible masse et

également de monomère (voir RMN) explique que la valeur de Mn soit aussi

faible.

Les spectres IR et RMN représentés en figure 2.14 sont beaucoup

mieux résolus que dans l'essai précédent. Les fonctions alcool sont

présentes; les bandes à 3100- 3150 montrent la présence d'un anneau

furannique monosubstitué.

L'interprétation du spectre RMN est donnée dans le tableau 2.9-

Delta(ppm) .

7,3-7.4

6,2-6,4

4.3-5

3.5-3.8

3.2-3.3

2,6

1

Massij

Type

mp

mp

mp

mp

pm

mp

mp

?s

Intégrale(mm)

39

80

42

68

4

-

0.5

Attributions

(Protons soulignés)

H5 de Fu

H^ et H/i de Fu

-0-CH(Fu)-CH2 ouH-O-CH(Fu)-CH2

CH(Fu)-CH2-O- ouCH(Fu)-CH2-O-H

Fuox départ

CH2-O-H

tBu

Tableau 2.9 : Attributions des massifs du spectre de l'essai 4

L'addition d'eau deutériée fait disparaître le pic à 2,6 ppm,

ce qui indique qu'il correspond à un hydrogène mobile et donc à la fonction

alcool. Le groupement tBu a pratiquement disparu.

Ainsi la formule la plus probable du produit obtenu est:

H--0-CH2-CH--OH n ~ 45

Page 82: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

7l

£000 V (cm* j 3000

H -j- Q-CH2-CH- • OHCO2-CI2CH)

TM.S.

ia-a 5-a 3.a 7-a 5-a s.a i.a î ^a z.a i.a a.aPPM

Figure 2.14 : Spectre IR et RMN du proton de E4 (100 MHz).

Page 83: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

72

En conclusion, ces travaux montrent qu'il est possible de

préparer des oligomères diols du furyloxiranne de masse moléculaire assez =-

élevée (h * 45) à condition de travailler avec un monomère pur et sous

azote.

3.23 Amorçage par un diol

La réactivité de Fuox est telle qu'il peut réagir à température

ambiante avec un alcool. Cette propriété est à la base des synthèses

suivantes dont les produits sont couverts par un brevet du CSTB ( 33 ) •

La réaction est la suivante:

FuI

HO-P-OH + Fuox • HO-CH-CH2-O-R-OH

Si le Fuox est en excès, d'autres unités pourront

s'additionner, la masse de 1'oligomère ainsi formé sera directement liée au

rapport des deux produits de départ. Si aucune réaction secondaire ne se

produit, la masse moléculaire prévisible de 1'oligomère obtenu sera donnée

par:

Mn = Mn(diol) + r.Mn(Fuox) où r = [Fuox]/[diol]

3.231 Conditions opératoires

Ethylène glycol

De l'éthylêne glycol (EG) desséché sur sulfate de sodium est

mélangé au Fuox dans le rapport molaire EG : 1, Fuox : 2, dans un ballon

muni d'un agitateur. L'ensemble est maintenu à 40°C pendant 48 heures.

Après deux heures une coloration rouge apparait et évolue lentement vers

des teintes plus foncées. La viscosité augmente également.

Après 48 heures, le produit est alors soumis à un vide de 1 mm

de Hg pendant 1 heure à 40°C pour éliminer les composés volatils. Le

rendement est de 97% par rapport à la masse des produits de départ. Les

composés référencés E7, E12, El4, El6, E18 et E19 sont préparés par cetteméthode soit environ 20g.

Page 84: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

73

Un autre rapport molaire de 4 moles de furyloxiranne pour 1 f

mole d'éthylène glycol (E9)~a été réalisé dans les mêmes conditions.

BHMF:

Le rapport de une mcle de BHMF pour deux moles de Fuox est

utilisé, mais il est nécessaire de chauffer le mélange vers 70°C pour

solubiliser le BHMF dans le Fuox. La réaction est beaucoup plus rapide et

après seulement 7 à 8 heures, elle ne semble plus évoluer. Si la

température de mélange est plus élevée, la réaction peut aller très vite et

se terminer en quelques dizaines de minutes seulement.

Le produit obtenu après séchage est un liquide visqueux brun

foncé, le rendement est de S7% par rapport à la masse des produits de

départ. Les composés référencés E8, E13, E15. El? et E20 sont préparés par

cette méthode soit environ 20g.

Un autre rapport molaire de 4 moles de Fuox pour 1 mole de BHMF

a été utilisé dans les mêmes conditions pour obtenir le composé ElO.

3.232 Caractérlsatlon des produits obtenus;

Dosage des groupements terminaux

La détermination de l'indice d'hydroxyle par la méthode de

phtalylation nécessite des quantités d'échantillon d'environ Ig.

Une méthode par RMN nécessitant seulement quelques dizaines de

milligrammes a été essayée. Elle consiste à condenser le terbutyle

isocyanate sur le polyol à caractériser selon la réaction suivante:

HOfCH-CH1-O^H * 2IBuNC —*• tBuNH-C-O(CH-CHt-OJhCNH<Bu

PU O O Fu O

La réaction est menée dans le dichlorométhane à température ambiante avec

un excès d1isocyanate de 20 à 30%. Après evaporation et séchage pour

enlever le réactif en excès, le produit est analysé par RMN du proton.

Page 85: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

74

Le rapport des intégrales des protons caractéristiques du

polyol (dans notre cas, à 7,3 ppm pour le proton HCJ du noyau furannique)

sur ceux obtenus à 1 ppm correspondant aux 9 protons du groupement C(CHg)

permet de déterminer le rapport du nombre de fontions alcools sur celui des

noyaux furanniqùes et d'évaluer la fonctionnalité si l'on connaît Mn.

Trois condensations du terbutyle isocyanate sont menées: l'une

avec AF qui sert d'étalonnage et qui est suivie par chromatographie en

phase vapeur (CPV), les deux autres avec les produits de E7 et E8. Après

plus de 15 jours, nous constatons par CPV que les produits de départ sont

encore présents.

Après evaporation et séchage, les spectres RMN enregistrés

donnent les indications suivantes:

- Pour AF, le rapport d'intégrale est bon car les deux produits de

départ sont volatils et ont été éliminés au cours de !'evaporation.

- Par contre pour les deux autres essais, la RMN montre qu'il y a encore

des groupements OH qui n'ont pas réagi et l'intégrale indique que

pour un cycle furannique, il y aurait 0,5 fonction OH alors que l'on

attend approximativement une fonction alcool pour un anneau

furannique.

Cette expérience n'a donc pas donné les résultats escomptés

pour des raisons de manque de réactivitê du terbutyle isocyanate. Si un

très large excès d1 isocyanate avait été introduit ou si la température

avait été augmentée, il aurait pu se produire les réactions secondaires de

type allophanate ou biuret qui auraient faussé la mesure. Cependant nous

n'avons pas effectué une étude systématique pour optimiser cette

possibilité de dosage.

La méthode classique par phtalylation a été utilisée ce qui a

rendu impossible la détermination de l'indice d'hydroxyle sur les

échantillons préparés en faibles quantités.

Tonométrîe et indice d'hydroxyle;

Le tableau 2.10 derme les masses molaires théoriques calculées

d'après le rapport des produits de départ, les masses molaires en nombre,

déterminées par tononétrie. les équivalents poids (EP) calculés à partir

Page 86: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

75

E7

ml THF élue'o O

30 ml THF élue 20 10 O

Figure 2.15 : Chromatiogranimes GPC de E7 et E9

Page 87: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

76

des indices d'hydroxyle . Les essais E? à ElO ont été testés environ cinq

mois après avoir été synthétisés.

E0 Typen Diol

7 EG

14 EG

18 EG

9 EG

8 BHMF

13 BHMF

15 BHMF

10 BHMF

Rapportdiol/Fn~x

1/*

1/2

1/2

1/4

1/2

1/2

1/2

1/4

MnTono

450

410

450

510

532

420

485

475

MnCale.

282

282

282

502

350

350

350

570

EPg/eq

-

144

146

-

-

225

207

-

Tableau 2.10 : Masses moléculaires théoriques, par tonométrieet EQ par indice d'hydroxyle des oligomères du Fuox.

Plusieurs remarques sont à tirer de ce tableau:

Les résultats obtenus par tonométrie semblent indépendants de la

nature du diol de départ et de la stoechiométrie. Dans le cas où le

rapport molaire est de 1/2, ces masses sont en excès de plus de 50%

par rapport à la masse théorique. Dans le cas où le rapport est de

4/1, elles sont voisines de cette masse.

La méthode par indice d'hydroxyle donne des résultats différents selon

que le diol de départ est de l'EG ou du BHMF. Si les produits sont

difonctionnels, les essais El4 et El8 donnent des masses moléculaires

en accord-avec les masses théoriques mais les essais E13 et E15

donnent par contre des masses supérieures de 20% aux masses

théoriques.

Les masses moléculaires des oligomères évoluent peu dans le temps (peu

de différence entre les essais E7 à ElO et lt-o autres).

GPC:

Les figures 2.15 et 2.16 représentent respectivement les

chromatogrammes des essais Ey, E9 et E8, ElO. L'augmentation du rapport

Page 88: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

77

! E8

30 ml THF élue 20 10 O

ml THF élue O

Figure 2.16 : Chromatogrammes GPC de E8 et ElO

Page 89: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

78

Fuox sur diol ne semble pas faire évoluer beaucoup les masses moléculaires.

La nature du diol de départ a peu d'influence sur la distribution des

masses moléculaires.

IR:

Pour les différents essais, les spectres IR dont ceux des

essais E7 et ES sont représentés en figure 2.17 et 2.18, sont très

semblables et montrent que les bandes relatives au cycle furannique sont

conservées alors que celles relatives au cycle oxiranne ont disparu (bandes

à 3000, 3060 cm'1). Une large bande à S100-3600 cm"1 indique la présence de

fonctions hydroxyle et vers 1100 cm"1 celle de fonctions éther .

RMN:

Pour tous les essais de ce type, l'observation des spectres

reportés sur les figures 2.17 à 2.19, conduit aux remarques générales

suivantes :

- Les protons du cycle époxyde ont disparu mais ceux de l'anneau

furannique restent inchangés. Ceci confirme que les réactions font

intervenir uniquement le cycle oxiranne et les fonctions hydroxyle

du diol.

- Les massifs correspondants aux protons en a d'une fonction éther ou

hydroxyle sont assez mal définis. Ceci peut être dû à une ouverture

du cycle oxiranne qui ne se fait pas systématiquement du même côté (a

ou p) lors de la réaction, ce qui introduit des irrégularités de

structure.

- Les protons dus aux fonctions alcool sont représentés par une large

bande vers 2 ppm. Leur intégrale est peu significative car la bande

est très large et se mêle au bruit de fond.

Dans le cas de E7. les attributions des massifs sont donnéesdans le tableau 2.11.

Page 90: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

79

4 0 0 O V ( C r T T ) 3000 2000 1000 V (cm

ppm) S ? 6 5 4- 3 2-

Figure 2.17 : Spectres IR et RMN du proton de E7(100 MHz).

Page 91: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

80

Massifs

Delta(ppm)

7,42

6,36

4,56

3.5-3.8

3.31

1.9-2

Type

mp

mp

mp

mp

mp

mp

Intégrale(mm)

9

20

45

3

20

/i .-ibutions

(Protons soulignés)

H furannique

Hg1H4 furannique

Frontons chaînepolyéthers

-

H-O-CH2- ouH-O-CH(Fu) -

Tableau 2.11 : Attributions des massifs du spectre de E7.

Les rapports d'intégrales indiquent que pour 2 protons en

position Hj, 10 protons en a d'une fonction éther sont présents, ce qui

correspond au rapport molaire de départ.

Les observations spectroscopiques sont donc en accord avec les

7 structures possibles de masse moléculaire de 282 contenant un résidu d'

EG pour 2 de Fuox.

HO-CH-CH-O-CH2-CH2- O—CH-CH- OHI I

R

avec

R2R3

HFuHFu

HFuFuH

FuHHFu

HO—CH-CH-O—CH-CH-O—CH-CH-OH2 2 I I I I

R- R, R

H

RlR2R3R4

et

4

HFuHFu

5

HFuFuH

6

FuHHFu

7

FuHHFu

Pour E9, nous faisons les mêmes observations concernant les

déplacements chimiques et les rapports d'intégration. Mais ces spectres ne

Page 92: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

81

AOOO V(cm') 3000 2000 1600 •1000 V(cm") '

6.11

4,5*

•10

Figure 2.18 : Spectres IR et RMN du proton de E8(100 MHz).

Page 93: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

82

donnent pas d'indications sur la fonctionnalité et sur la longueur des ;

chaînes macromoléculaires.

Les spectres RMN des essais avec le BHMF permettent de vérifier

que les anneaux furanniques ne: sont pas modifiés par cette réaction; Les

proportions de protons en position 3.4 et 5"sont assez bien respectées mais

il apparaît qu'il "manque" des protons "éther ". Ces résultats sont

représentés dans la tableau 2.12 où les intégrales mesurées sont comparées

aux intégrales calculées d'après la formule théorique:

E8 : Fuox:2, BHMF:1

ô(ppm)

7,4 (H5)

6,2-6,4(H3. Hi1)

3,3-4,4

I prat.

18

58

70

I théo.

19

57

92

ElO : Fuox:4, BHMF :1

<5(ppm)

7.4 (H5)

6.2-6,4(H3, Hi,)

3.3-4,4

I prat.

12

34

42

I thêo.

13,2

33

53

Tableau 2.12 : Comparaison des intégrales mesurées et calculéespour les oligomères obtenus à partir du Fuox et du BHMF.

Cette observation peut s'expliquer par une élimination de

formaldehyde en a du BHMF qui se produirait soit pendant soit après la

condensation selon les processus suivants:

HO- CH2-OH -i- CH-J=H2

JT\ ^-HC/X ' 'eH- 0-CH-CH-

et /ou

HO- OCH,

Page 94: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

83

E9 :

€.35

4 Fuox -t- 1BHMF

6,38t. 55

-î.65

Figiire 2.19 : Snectres RMN du proton de E9 et ElO(ÏOO MHz).

Page 95: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

84

Ceci a déjà été observé dans le cas de la polymérisation de la

résine de BHMF et dans les réactions en milieu acide de l'alcool 5 mêthyl

furfurylique. La condensation de l'alcool 5 methyl furfurylique sur lui-

même se déroule selon l'équation suivante (18):

acide2 CHa-Fu-CH2-OH • CHa-Fu-CH2-Fu-CHa + CH2=O + H2O

CH2Cl2

Interprétations :

Plusieurs points nécessitent une explication:

- La rêactivité du système.

- La couleur foncée de ces oligomères.

- le fait que les masses moléculaires n'augmentent pas beaucoup quand laquantité de fuox est doublée.

La présence d'un anneau furannique en a d'un oxiranne a

tendance à déstabiliser ce groupement qui peut alors réagir sur un alcool à

partir de seulement 40°C. Ainsi un groupement réagit sur le diol de départ

selon :

R-OHCH-CH2 ^ HO_CH—CH- O— RV^ 4O0C

Le milieu peut contenir des traces d'humidité et notamment

quand le diol utilisé est de l'éthylène glycol. Certaines fonctions

êpoxyde de Fuox seront alors hydrolysées selon :

CH-CH2 H,0HO-CH-CH2-OH

Ce diol peut alors réagir sur une autre molécule de Fuox nonhydrolyse pour former un dimère, etc... ,selon:

Page 96: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

85

n

H-O-CH2-CH-OH H--0-CH-CH- OHn+1

Des expériences d'hydrolyse de Fuox ont conduit à l'obtention

d"oligomères et non du diol supposé, ce qui confirme le mécanisme proposé.

L'eau ne tue donc pas la rêactivité du Fuox, au contraire, elle

semble capable de promouvoir une polymérisation de Fuox. Cette propriété

expliquerait que l'augmentation du ratio molaire Fuox/diol ne fasse pas

beaucoup évoluer les masses moléculaires car des traces d'humidité

amorceraient de nouvelles chaînes macromoléculaires. Des études récentes

confirment le rôle d'amorceur de l'eau sur le Fuox (38).

La position 5 au cycle furannique est libre. Bien que le milieu

ne soit pas acide, il est cependant maintenu à au moins 40°C pendant le

temps de la réaction. Ces conditions peuvent être suffisantes pour que

quelques unes de ces positions (moins de 5% sinon nous l'observerions par

spectroscopie RMN) réagissent sur une fonction alcool.

Page 97: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

86

4 POLYURETHANNES FURANNIQUES

4.1 INTRODUCTION

Les oligomères furanniques synthétisés et caractérisés dans le

précédent chapitre sont utilisés dans des formulations polyuréthannes en

vue d'obtenir les matériaux correspondants.

Dans un premier temps la démarche a consisté à reformuler un

système "classique" en ajoutant de faibles quantités de dérivés furanniques

(10, 20%), à vérifier la faisabilité et à analyser les propriétés

mécaniques et thermiques.

Nous avons ensuite cherché à introduire une proportion beaucoup

plus importante de composants furanniques dans les formulations.

Les formulations sont élaborées à partir du système Desmophen

1150 / Desmodur VL en raison de ses multiples applications dans le domaine

des revêtements et de son "pot life" long. Les caractéristiques de ce

système sont données dans le chapitre 2.1.

4.2 FOPMULRTION. PREPARATION' DE MATERIAUX

4.21 Systèmes non solvantés

L'objectif est d'obtenir des matériaux compacts de forme

cylindrique (0 = 10mm, 1 > 20 mm) pour les études des propriétés mécaniques

(voir partie 3) sachant que l'on dispose de très peu de matière première.

Une méthode a été développée pour fabriquer ce type d'échantillons. Elle a

également été utilisée pour la réalisation d'échantillons de polymères

standards.

Les autres caractérisations (analyses thermiques) peuvent se

faire sur des quantités très faibles de produit (10 à 30 mg).

Page 98: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

87

4.211 Mode opératoire général

Les constituants du polyol sont mélangés puis dêgazés sous vide

(5 mm de Hg) à une température comprise entre 20 et 50°C selon le polyol.

L'isocyanate est ensuite rajouté, l'ensemble est à nouveau homogénéisé puis

dégazê sous vide de 5mm de Hg. Les paramètres de ces opérations

(température du mélange, durée du dégazage, niveau de vide,

homogénéisation) dépendent de chaque formulation. Le mélange est ensuite

coulé dans des tubes à essai de diamètre intérieur 10 mm ou dans le moule

pour membranes développé pour les mesures de diffusion (voir partie IV).

Une tige métallique de quelques centimètres est introduite dans la résine

encore liquide pour permettre le démoulage.

Ces tubes sont ensuite placés à température ambiante pendant

environ 24 heures pour commencer la polymérisation puis ensuite ils sont

portés à 50°C dans une étuve pendant une semaine.

Des agents de démoulage ont été utilisés sans résultats

concluants. Aussi les échantillons sont démoulés par trempage dans l'azote

liquide, la dilatation différentielle du verre et du polymère détache les

deux matériaux et permet le démoulage. Ces cylindres sont ensuite

tronçonnés aux dimensions désirées. Si l'échantillon est trop souple

(PU14), il est trempé dans l'azote liquide juste avant usinage.

L'analyse infrarouge d'une fine membrane du matériau permet de

vérifier la disparition de la bande NCO caractéristique à 2200 cm~l, ce

test est une première vérification de la polymérisation du mélange.

4.212 Formulation

Connaissant l'indice d'hydroxyle des polyols furanniques, il

est possible de déterminer l'équivalent isocyanate nécessaire. Les

proportions sont calculées pour que le produit final contienne un taux dedérivé furannique donné.

Les indices d'hydroxyle des oligomères de synthèse (Q03,

Fuox/EG, Fuox/BHMH) étant relativement voisins et peu précis, les mêmes

Page 99: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

88

proportions ont été utilisées, ce qui permet une certaine comparaison des

matériaux.

Le tableau 2.13 donne un exemple de formulation du système à

base de BHMF.

Produit

Polyol 1150

Polyol 2 : BHMF

Total mélange:Composant A

Isocyanate VLComposant B

I0H ou% NCO

165

876

-

3l

EP

340

64

252

135

Parts(g)

10,0

2,15

12.15

8.40

Equivalentcorres .

0,029

0,33

0,62

0,62

Tableau 2.13 : Exemple de Formulation pour un polyuréthannecontenant 10% de BHMF.

Le tableau 2.14 regroupe les polyuréthannes contenant des

dérivés furanniques élaborés à base du système Desmophen 1150/Desmodur VL

et qui ont permis la réalisation de cylindres.•

Le mélange avec AF référencé F201 ne peut être dêgazé

correctement car AF s'évaporerait. La polymérisation s'accompagne de la

formation de bulles dans la matrice. Seuls des échantillons pour analyse

thermique ont pu être obtenus avec cette formulation.

Pour F211 avec le BHMF, il est nécessaire de chauffer le

mélange des trois constituants à 80°C pour qu'il soit homogène. Il reste

alors seulement quelques minutes pour dégazer et couler la résine avant

qu'elle ne durcisse.

Pour les quatre autres matériaux, la difficulté est d'obtenir

un mélange homogène. En fait la miscibilitê des produits est assez faible,

c'est plutôt un phénomène de dispersion du polyol furannique et de

l'isocyanate dans le polyol 1150 qui se produit et qui est favorisé par les

basses températures. Mais si elle augmente, il y a démixtion .

Page 100: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

89

Réf.

PU20

F201

F211

F223

F224

F230

F231

Type de dérivé

-

AF

BHMF

Q03

Q03

Fuox/EG

Fuox/BHMF

% en po

PolyolFurannique

O

10,8

10,6

11,1

18.9

11,1

11,1

ids des const

Polyol1150

71.4

54

49

55,5

47,3

55.5

55,5

t tuants

IsocyanateVL

28,6

35,2

40,4

33,4

33.8

33.4

33,4

Tableau 2.14 : Composition des polyuréthannes furanniques pourles caractérisations mécaniques sauf F201.

4.22 Systèmes solvantés

Pour réaliser des polymères à plus haute teneur en dérivés

furanniques à partir du système choisi, il est nécessaire de résoudre les

problèmes de miscibilitê.

Des tensioactifs ont été utilisés mais ils n'ont pas apporté de

solution. Par contre, le dégazage des mélanges n'était plus possible pour

des raisons de moussage.

Il est possible d'introduire un solvant dans le mélange à

condition qu'il puisse s'évaporer pendant la polymérisation. Le solvant

diminue beaucoup la viscosité de la solution, rend l'étape de dégazage

inutile et permet d'obtenir une solution homogène.

Les échantillons dont les références et la composition sont

données dans le tableau 2.15 ont été réalisés en introduisant une quantitéd'acétone équivalente au poids de polyol.

Page 101: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

90

Réf.

F232

F233

F239

F240

Type de dérivé

Fuox / EG

Fuox / BHMF

Fuox / EG

Fuox / BHMF

% en po

PolyolFurannique

18,7

18.7

51,8

61.7

ids des const

Polyol1150

46,7

46.7

O

O

i tuants

IsocyanateVL

34.6

34,6

48.2

38.3

Tableau 2.15 : Composition des polyuréthannes furanniquesélaborés avec de l'acétone.

Le polyol Q03 est peu soluble dans de faibles quantités

d'acétone, il n'a donc pas été possible d'utiliser cette technique pour

élaborer des polymères.

Les échantillons obtenus par cette méthode se présentent sous

forme de plaques d'épaisseurs irrégulières ( 1 à 3 mm) et de diamètre de 30

à 40 mm.

4.3 AUTRES POSSIBILITES:

Les prépolymères isocyanates des PU13 et PUl4 étant miscibles

avec les polyols furanniques, des polyuréthannes ont été élaborés avec ce

système. Les références de ces matériaux et les compositions sont les

suivantes:

F250 :

F251 :

F261 :

Polyol :Isocyanate :

Polyol :

Isocyanate:

Polyol :Isocyanate:

Q03PU13

Q031150PU13

Fuox/EGPU14

3070

25570

1882

Cette phase ne constitue qu'une introduction très sommaire à ce

domaine et nécessiterait une étude plus approfondie. Cependant il s'avère

que les formulations à base de polyol polyéther et/ou de prêpolymère

Page 102: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

91

isocyanate polyéther semblent très prometteuses car les problèmes de

miscibilité sont beaucoup moins importants que pour les formulations à base

de polyol polyester.

Les synthèses de prépolymères à base de MDI pur en excès et de

polyol furannique sont également envisageables et peuvent produire des

isocyanates contenant des dérivés furanniques qui peuvent à leur tour

réagir sur un polyol "classique" ou furannique.

4.4 TAUX D1EXTRRCTIBLES

4.41 Méthode

Le but est de déterminer la fraction en poids d'un matériau

"réticulé" soluble dans un solvant donné, ce qui constitue la proportion

thermoplastique (Chaînes libres linéaires et/ou ramifiées).

L'appareillage est un extracteur de Soxhlet, la durée de

l'extraction est de 2k heures, le solvant est le dichlorométhane, les

échantillons pèsent environ g à sec.

4.42 Résultats

Les mesures d'extraction sont réalisées sur des polymères

commerciaux (une résine époxyde XYl, quatre polyuréthannes polyesters PUS,

PU3, PU20 dont un à base d'huile de ricin pure PU25, un polyuréthanne

polyéther (PU14) et six échantillons contenant des dérivés furanniques dont

la résine à base d'alcool furfurylique.

Le taux d'extractibles est calculé d'après les moyennes des

valeurs obtenues par différence de poids sur le résidu insoluble et par

pesée du polymère extrait. Le tableau 2.16 donne ces résultats.

Dans l'ensemble, tous les polyuréthannes ont bien réticulé sauf

les F230 et F224 qui présentent des taux d'extractibles un peu forts. Il

semble que cela soit dû à un manque de fonctions isocyanates dans les

formulations. En effet, 1 analyse infrarouge sur les fractions solubles des

polyuréthannes furanniques montre que les composés prépondérants sont des

Page 103: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

92

polyols, principalement du polyol polyester (bande vers 1700 cm"1) non

furannique et également un peu de dérivé furannique (les bandes

caractéristiques de l'anneau sont visibles bien que de faible intensité)

Références .Echantillon

XYl (êpoxyde)

PU8

PU25

PU20

PU3

PU14

Tauxen %

12

1

2,3

3,3

1,6

U

Références .Echantillon

F211 BHMF 10%

F223 Q03 10%

F224 Q03 20%

F230 Fuox/EG 10%

F231 Fuox/BHMF 10%

F90 AF 100%

Tauxen %

5

U

9

13

4

IU

Tableau 2.16 : Extractions avec le dichloromêthane dedifférents polymères.

Il semble donc que les dérivés furanniques introduits ont

sensiblement la même réactivité que le polyol 1150 vis à vis du MDI

utilisé.

Page 104: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

93

5 CONCLUSION

Les polyuréthannes commerciaux susceptibles d'être employés

pour l'enrobage de déchets radioactifs ont été caractérisés. Deux grandes

familles sont répertoriées : les polyuréthannes polyesters-polyéthers

contenant principalement l'huile de ricin et les polyuréthannes polyêthers

à base de polyoxypropylène éther glycol.

Certaines résines époxydes déjà employées pour ce type

d'application sont rêêtudiêes. Leurs propriétés mécaniques, thermiques et

l'aptitude à la diffusion serviront de point de repère pour évaluer celles

des polyuréthannes.

Les synthèses à partir de dérivés furanniques ont permis

d'obtenir trois oligomères furanniques polyols de fonctionnalité voisine de

deux avec des masses moléculaires situées entre 300 et 500.

La résine de BHMF de référence Q03-

Le polyol Fuox/EG (éthylène glycol 1 + Furyloxiranne 2).

Le polyol Fuox/BHMF (BHMF 1 + Furyloxiranne 2).

Les oligomères obtenus par amorçage avec tBuOK n'ont pas pu

être utilisés pour élaborer un polyuréthanne car nous ne disposions pas de

quantités suffisantes de produit de départ (Fuox). En effet la

disponibilité de ce composé est encore très faible.

Le furyloxiranne a une réactivité très élevée et constitue "ion

monomère très intéressant tant pour la synthèse d* oligomères téléchéliques

que pour l'obtention de polymères de haute masse.

Les trois polyols ont permis la synthèse de polyuréthannes

furanniques donnant des matériaux compacts dont les caractéristiques sont

étudiées dans la partie suivante.

Page 105: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Illème PARTIE

PROPRIETES MECANIQUES

ET THERMIQUES

Page 106: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

95

1 INTRODUCTION, NOTIONS DE BRSE

Tous les polymères précédemment décrits présentent des

propriétés mécaniques et thermiques très différentes qu'il convient de

caractériser. Compte tenu de l'infrastructure complexe et des quantités

d'échantillons nécessaires pour mettre en oeuvre des tests de tenue au feu,

cette étude est limitée à la thermolyse et à la rhéologie.

Aussi les objectifs sont les suivants:

Matériaux commerciaux:

- Permettre une meilleure définition d'un système donné. -

- Vérifier que leurs propriétés mécaniques sont bien en accord avec lesstructures chimiques proposées dans la deuxième partie.

- Déterminer la tenue en température et vérifier dans quelle mesure ellepeut renseigner sur la tenue au feu.

- Etablir d'éventuelles relations entre la tenue en température et lespropriétés mécaniques.

- Etablir d'éventuelles corrélations entre les propriétés mécaniques etles propriétés de diffusion abordées dans la quatrième partie.

- Rassembler les principaux éléments permettant de choisir les systèmesles mieux adaptés pour l'application enrobage de déchets radioactifs.

Polyuréthannes furanniques:

- Donner des caractérisations mécaniques de ces matériaux.

- Etudier l'influence de la position des noyaux furanniques par rapportà la chaîne macromoléculaire sur les propriétés mécaniques.

- Etudier l'influence du taux de noyaux furanniques sur les propriétésmécaniques et sur la thermolyse.

1.1 RAPPEL SUR LES PROPRIETES MECANIQUES GENERALES:

Toute force appliquée à un matériau se traduit par une

déformation qui entraine un changement de la position des atomes (39)

Cette déformation microscopique entraîne l'apparition d'une force de

Page 107: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

96

rétraction qui tend à restituer sa forme originale. Si cette force de

rétraction est constante dans le temps, le matériau a un comportement

élastique. Si on se limite aux petites déformations, il y aproportionnalité entre les contraintes et les déformations (élasticité

linéaire: loi de Hooke).Rappelons les trois expressions des lois de Hooke selon que

l'on travaille en traction (déformation uniaxiale), en cisaillement ou en

compression:

E. e 3-1 T = G-tg(r) - c.r 3.2 P = - K O 3.:

avec aeET

rGPûK

contrainte (force appliquée par unité de surface)allongement relatifModule d'élasticité (ou module d1Young)Contrainte par unité de surface (T= F/SQ)Angle de cisaillementModule de cisaillementPression hydrostatiqueVariation relative de volumeModule de compressibilité volumique

La plupart des polymères selon leur température de transition

vitreuse n'obéissent pas, à température ambiante, à ce comportement

élastique idéal. En fait, ces matériaux ont un comportement que l'on

caractérise de viscoélastique, c'est à dire intermédiaire entre celui d'un

solide élastique et celui d'un fluide visqueux. En introduisant le conceptde viscoélasticité linéaire, on peut arriver à traiter de manière

quantitative ce phénomène et à généraliser la loi de Hooke.

Les lois de Hooke généralisées aux systèmes viscoélastiques

dans le cas de la traction ont un module E complexe qui se décompose en

une partie réelle E1 qui correspond au module d'élasticité "classique" de

la loi de Hooke et E" qui est en quadrature de phase avec E' et qui traduit

le comportement visqueux du matériau.

a*/e* = (E1+ iE") et i2=-!

avec a : contrainte périodique (sinusoïdale)E' : module de conservation (partie réelle)E" : Module de perte (partie imaginaire)e* : Déformation

Page 108: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

97

La déformation est déphasée par rapport à la contrainte d'un

angle 6 défini par:

3-5tg(<5) = E1VE1

E' = CT0/'e0 cos {<5} 3-6 E" = O0/'e0 sin(<5) 3-7

tg(<5) est le facteur de dissipation ou tangente de l'angle de

perte et il caractérise le comportement du matériau:

tg(<5) -» O : Comportement élastique pur.

tg(<5) - °> : Comportement visqueux pur.

Les polymères thermodurcissables, au voisinage de la Tv ont uncomportement viscoélastique marqué. En dehors de cette zone, ils ont plutôttendance à avoir un comportement élastique.

:r

Dans le cas d'un réseau tridimensionnel, on peut démontrer en

utilisant la théorie cinétique des caoutchoucs que le module d'élasticité

est proportionnel au nombre n de moles de chaînons élastiques par unité de

volume et à la température absolue T, dans la gamme de température au

dessus de la Tv où le matériau a un comportement élastique pur:

3.8E = SnRT

avec R : Constante des gaz parfaitsT : Température absolue (K)n : Nombre de moles de chaînons élastiques par unité de

volume.

n est inversement proportionnel à la masse moléculaire moyennedes chaînons entre deux noeuds de reticulation du réseau.

Page 109: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

98

Techniques d'investigation:

:I1 existe un très grand nombre de tests permettant d'évaluer

les propriétés mécaniques des matériaux.

Pour un polymère à structure amorphe un des paramètres donnant

le plus d'informations sur ses propriétés mécaniques est la température de

transition vitreuse Tv. Il existe trois grandes techniques d'investigations

permettant au moins de déterminer Tv:

- Calorimétrie différentielle par balayage (DSC).

- Dilatométrie.

- Tests dynamiques mécaniques (TDM).

En effet, au cours d'un balayage en température, le passage de

la Tv s'accompagne d'une modification de la capacité calorifique du

matériau, d'une importante augmentation du coefficient de dilatation

linéaire et d'un comportement viscoélastique particulier.

Les tests dynamiques mécaniques (TDM) mesurent la réponse d'un

matériau.soumis à une contrainte périodique en général sinusoïdale à

différentes températures. Ses applications s'étendent depuis les mesures

dans des systèmes liquides jusqu'à l'évolution des caractéristiques

mécaniques des matériaux et en font une méthode de plus en plus employée.

Pour une fréquence et une température données, l'instrument,

dans le. cas d'une utilisation en traction-compression, mesure la

contrainte, l'allongement et le déphasage d'où sont calculés:

Le module élastique réel E'(module de conservation).

Le module élastique imaginaire E" (module de perte).

Le déphasage ô (angle de perte).

L'application du principe de superposition fréquence-

température de Williams Landel et Ferry (WLF) (40), dont les équations sont

décrites ci après, permet d'étudier le comportement du matériau sur une

gamme de fréquence élargie.

Page 110: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

99

1.2 THERMOLYSE;

Elle consiste à étudier la dégradation d'un matériau en

fonction de la température. Plusieurs approches sont possibles:

- Maintenir pendant un_temps donné l'échantillon à une température fixéeet suivre l'évolution de la masse (ATG statique).

- Analyser les gaz de pyrolyse.

- Etudier la perte de masse en fonction de la température de chauffe(ATG dynamique).

- Travailler dans une atmosphère inerte ou oxydante.

L1ATG dynamique est l'une des techniques les plus utilisées.

L'essai est reproductible et nécessite seulement quelques mg de matériau.

La petite taille de 1'échantillon limite l'inertie thermique et permet

d'avoir des vitesses de chauffe assez élevées (10 °C/min).

2 MATERIELS ET METHODES

2.1 DSC ET THERKOGRAVIMTTRIE

L'appareillage utilisé est un thermoanalyseur Dupont 990

appartenant au CSTB, couplé soit avec une thermobalance soit avec un

analyseur calorimétrique différentiel à balayage (DSC).

Les conditions opératoires sont les suivantes:

Thermogravimétrie ;

Montée en température : 10°C/minPoids de l'échantillon : 10 à 30 mgPlage de température : de 20 à 900°CBalayage gaz : jusqu'à 600°C : Azote

au delà : N2/02 (80/20)

DSC:

Montée en température : 10°C/minPoids de l'échantillon : 10 à 30 mgPlage de température : -100 à 200°C selon l'échantillonBalayage gaz : air ambiant

Page 111: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

100

2.2 ANALYSE DES PROPRIETES DYNAMIQUES MECRNIQUES (TDM)

Un "viscoanalyseur Métravib" couplé à un microordinateur

General Data est utilisé_pour effectuerlestests dynamiques mécaniques

(TDM). Cet appareil dont la description est donnée en annexe, permet de

mesurer le module et la viscosité complexe d'un échantillon solide ou

pâteux soumis à une déformation sinusoidale, de fréquence et d'amplitude

connues et ceci en fonction de la température. Il permet d'opérer entre -70

et + 200"C avec une gamme de fréquences allant de 5 à 1000 Hz.

Les conditions opératoires sont les suivantes:

- Echantillons: Cylindriques (0 10 mm, h 20 mm)

- Plages de température étudiées: - 70 °C à +150 °C au maximum selon leséchantillons.

- Vitesse de montée en température : 5 °C/min.

- Temps d'attente avant mesure : 10 min

- Points de mesure :

A ± 20 °C autour de la Tv : Une mesure tous les 5 *C.

Autre zone : tous les 10 °C.

- Fréquence de travail: 10 fréquences de 5 à 300Hz.

Page 112: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

101

3 RESULTATS ET DISCUSSIONS

3.1 ANALYSES THERMIQUES ET RNEOLOGIQUES

3.11 Tv par DSC

3.111 Polymères commerciaux:

La figure 3.1 donne les Tv pour les PUl, PU3, PU14, PU20 et

XYl. Les zones de transition ne sont pas très nettes surtout pour les

polyuréthannes. Ces résultats indiquent que la matrice peut présenter une

structure microscopique relativement hétérogène.

Ces mesures rapides et comparables entre elles ont permis une

caractérisation de tous les polymères étudiés. Les tableaux 3-1. 3-2 et 3-3

donnent les Tv en fonction de leur nature. Ils sont classés par Tvcroissante:

Réf.

PU

PUT

PUl

PU15

PU13

PU14

Composant A

Polyols Charges

PTH

PTH

PTH

PTH

PTH

O

O

O

O

O

Comp. B

Type #NCO

pMDI

pMDI

pMDI

pMDI

pTDI

NC

9,8

9,8

9,8

4.9

Tv ± 5

(0C)

- 60

- 55

- 55

- 50

- 50

Tableau 3-1: Températures de transition vitreuse d'élastomèresde polyuréthannes polyêthers.

Légendes:

PTH Polyoxypropylène éther polyolpMDI Prépolymère MDI pur, polyoxypropylène polyolpTDI Prépolymère TDI pur, polyoxypropylène polyol

Page 113: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

102

vitesse de chauffe:10°C/min

-1ÛO - 60 SO ÎOQ °C

Figure 3.1 : Tv par DSC des PU 1,14,8,20 et de la résineépoxyde XYl

Vitesse de chauffe:10°C/min

-100 -80 100 "C

Figure 3.2 : Tv par DSC de polyuréthannes furanniques

Page 114: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

103

Dans le tableau 3.1 où les Tv sont de l'ordre de - 50°C, tous

les polyuréthannes sont à base d'un prépolymère polyéther isocyanate et

d'un polyol polyéther. La densité de reticulation et la proportion de : .-.-_-

groupements rigides (liaisons uréthannes) sont faibles. Ces matériaux ont

donc le comportement d'un élastomère à température ambiante.

Le tableau 3.2 regroupe les polymères dont les Tv varient de

- 15 à + 42 °C ; leur composition est assez hétérogène:

Ces polymères sont pour la plupart à base de MDI brut ce qui

élève beaucoup le taux de reticulation et augmente la proportion de

groupements uréthannes. Les polyols sont des polyêthers, des polyesters ou

de l'huile de ricin pure.

'Réf.

PU

PU6

PUS

PUIl

PU25

PU9

PU16

PU20

PU5

PUlO

PU12

PU3

Composant A

Polyols Charges %

HR

PTH/PST

HR

HR

PTH

PTH

1150

PTH

PTH/PST

1150

PTH/PST

BaSOZj 62

si 25

CaCO3 40

O

1

BaSOij. 34

O

3

CaCO3 35

NC 40

si 25

Comp . B

Type ZNCO

MDIs

MDIs

MDIs

MDIs

pMDI

MDIs

MDIs

NC

MDIs

MDI

MDIs

32

3l

3l

3l

• NC

3l

3l

NC

3l

3l

3l

Tv ± 5

(0C)

- 15

O

O

12

10

10

22

35

37

40

42

Tableau 3-2 Températures de transition vitreuse en fonction dela composition de différentes "résines" polyuréthanne .

Légendes:

PTHPSTHRsi

Polyéther polyolPolyester polyolHuile de ricinSilice

MDIs MDI "standard"pMDI Prépolymère MDI pur,

polyétherNC Non communiqué

Page 115: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

104

La fin du tableau 3.2 regroupe les polyuréthannes rigides à

température ambiante. Bien qu'étant tous à base de MDI standards, ils ont

des Tv comprises entre 10 et 42 °C. Ces différences de comportement sont

dues à la nature des polyols qui les composent et bien sûr au taux

d'isocyanate. La plupart des!polyuréthannes polyesters ont un polyol qui

contient principalement de l'huile de ricin; il apparaît donc que les

autres polyols minoritaires jouent un rôle important sur la transition

vitreuse.

La comparaison des PU20 et PU12, qui contiennent respectivement

O et 40% de charges minérales, montre que la Tv passe de 22 à 40°C.

Le tableau 3-3 donne les Tv de trois systèmes de résine

époxyde. Ces Tv élevées indiquent que ces résines sont les matériaux non

furanniques les plus rigides parmi ceux qui ont été étudiés.

Réf.

XY2

XY3

XYl

Résines

Type Charges %

NC

DGEBA

DGEBA

NC

Brai 40%

O

Durcisseur

Type

NC

DDM

DDM

Tv ± 5

(0C)

56

60

62

Tableau 3-3 : Températures de transition vitreuse des résinesépoxydes.

DGEBA: Diglycidylêther deBisphénol A

NC : Non communiqué

Légendes:

DDM DiaminodiphênylMéthane

3.112 Polymères fvraimiques

Les valeurs des températures de transition vitreuse obtenues

par DSC, présentées pour certains matériaux sur la figure 3.2, sont

reportées dans le tableau 3.4. La détermination de la température de

transition vitreuse est encore plus ambiguë pour ces matériaux que pour les

précédents. Les résultats des formulations F211 à F231 sont discutés plus

loin avec ceux obtenus par les tests dynamiques. La zone de transition est

Page 116: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

105

large surtout pour les échantillons F230 à F233- Les températures

déterminées sont celles du début de la zone. Elles ne reflètent donc pas la

véritable zone de transition.

Réf.

PU20

F201

F211

F223

F224

F230

F231

F232

F233

F239

F240

Type de dérivé

aucun

AF

BHMF

Q03

Q03

Fuox/EG

Fuox/BHMF

Fuox / EG

Fuox / BHMF

Fuox / EG

Fuox / BHMF

% en poids

furannique

O

10.8

10,6

11,1

18.9

11.1

ll.l

18,7

18.7

51,8

61,7

Tv ± 8de polyol

(0C)

22

12

40

42

48

12

28

24

24

84

70

Tableau 3-4 : Températures de transition vitreuses depolyuréthannes furanniques élaborés à partir du PU20.

Réf.

F250

F251

F261

Formulation

Q03 / PU13iso

Q03/1150/PU13iso

Fuox:EG/PUl4iso

% en poidsde polyolFurannique

30

25

18

Tv o± 5( C)

- 20

- 25

- 30

Tableau 3-5 : Températures de transition vitreuse depolyuréthannes furanniques élaborés à partir de prêpolymèresisocyanate/polyéther.

Les formulations à partir des prépolymères isocyanate de PUl 3

et PU14 .et de dérivés furanniques ont permis l'élaboration de matériaux

Page 117: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

106

dont les températures de transition vitreuse sont données dans le tableau

3.5. Ces matériaux n'ont pas été caractérisés par les tests dynamiques

mécaniques. Ils semblent très peu réticulés car ils fluent beaucoup à

température ambiante.

Les Tv mesurées sont très basses par rapport à celles

déterminées sur les systèmes à base de PU20. Ceci s'explique aisément par

la présence des chaînes polyoxypropylènes contenues dans le prépolymère.

Par contre, la Tv est supérieure de 30° C aux élastomères de

polyuréthannes principalement pour~les raisons suivantes:

- La présence de noyaux furanniques diminue plus ou moins la souplessede la chaîne selon leur position (voir plus bas).

- Les chaînes polyéthers furanniques sont plus courtes que les chaînesdes polyols utilisées dans les élastomères.

- La teneur en liaisons urêthannes est donc plus importante.

Les deux dernières causes contribuent le plus à 1 ' augmentation

de la rigidité.

3.12 Analyse par tests dynamiques mécaniques (TDM)

3.121 Présentation des résultats

3.1211 Courbes de base

Les figures 3-^ à 3-9 qui représentent les courbes du module

réel et de tg(ô~) en fonction de la température, à 5 Hz pour les différents

polymères étudiés présentent globalement les mêmes particularités:

Trois zones distinctes apparaissent:

- Le plateau vitreux (P.V.): Dans cette zone de température, le

matériau présente un module de conservation (E1) élevé, relativement

constant et voisin de 103 MPa. L'angle de perte est négligeable, le

mouvement des chaînes macromoléculaires est limité aux vibrations et ne

permet pas de déplacements de segments les uns par rapport aux autres. Le

matériau présente donc une grande rigidité et transmet sans retard les

contraintes. C'est un comportement élastique pur.

Page 118: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

107

- La zone de transition : à partir d'une température donnée, le

module chute et tg(ô) augmente, passe par un maximun et revient à son

niveau initial. Cette zone correspond à la transition vitreuse, les

segments de chaînes macromoléculaires commencent à se déplacer les uns par

rapport aux autres, mais ces mouvements absorbent une partie de l'énergie

mécanique apportée par la sollicitation externe. Le matériau a alors un

comportement viscoélastique.

- le plateau caoutchoutique (P.C.) : Quand la zone de

transition vitreuse est complètement franchie, le module E' et tg(ô) se

stabilisent respectivement vers 10 MPa et O. Le matériau ne présente plus

de contraintes internes, chaque sollicitation est donc directement

transmise sans absorption d'énergie. Un nouveau comportement élastique est

atteint mais avec un module 100 fois plus faible qu'à l'état vitreux, ce

qui est caractéristique d'un matériau macromoléculaire "êlastomère".

Pour tous les matériaux étudiés, les courbes ont la même

allure. La nature de l'échantillon influe surtout sur la position du

domaine de transition et sur sa largeur.

tg(S)

rnini

_ _0.01

température

Figure 3.3 : Schéma de détermination de la zone detransition et de Tv.

Page 119: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

108

module de CONSERVATION

. ;** —_^_ a,

X\

-K

"S"î-^^^

10

-80 -50 -40 -30

E* (M Pa)

.*__•

•^•rSp" *A,r A \ \v V i \\ V H \*\ V \ *•\ ...\\ /\ ...

V 1. — \. L

"X \ V \V. \- -V X

XL VA^- V^~—v^_ ^^T»— *v tp^ " V '^~~~~^

— -^- f "^>b— - ^^^^

O 20 40 60 30 100 120 140

temp (0C)

• PU20

+ PU14

* PUB

o PU3

Y YY 1X- All

Figure 3.4 : Module des matériaux "commerciaux"

in (tg (S) )

1!

0.01-100

•V——Vr-—V—\ N \ ^V \ V* \. H

\ \ \f \ \ \L \ Vi\ \ T

-50 50 100

• PU20

+ PU14

* PUBa PU3

x XYl

150Temp (8C)

Figure 3.5 : tg(<5) des matériaux "commerciaux"

Page 120: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

109

Pour des raisons pratiques, Tv est déterminée comme étant la

température pour laquelle tg(ô) atteint son maximun. La largeur de la zone

de transition est mesurée ainsi qu'il est montré sur la figure 3-3'

3.1212 Matériaux "commerciaux"

Pour chaque matériau, le tableau 3-6 donne la zone de

transition à 5 Hz ainsi que sa largeur et l'a Tv. Ces valeurs sont tirées

der. figures 3-4 et 3.5 qui représentent respectivement le module de

conservation et l'angle de perte en fonction de la température.

Réf

matériau

XYl

PD3

PU20

PUS

PU14

E'

P. V.(MPa)

2500"

1500

1500

2200

1050

E1

P.C..(MPa)

20

I1

9

14

11

Ztransi

T miniCc)

6?

40

27

-8

= 80

one de.tion à 5 1

T maxi(°C)

87

70

65

32

- 35

5-

ûT(0C)

22

30

38

40

45

TV(visco)<*.3)( C)

80

60

50

18

- 50

Tableau 3-6 : Zones de transition à 5 Hz pour différents polymères

Les zones de transition n'ont pas toutes la même largeur; la

résine êpoxyde a une largeur plus faible que les polyuréthannes en général.

Les hétérogénéités dues à la gélification se produisent

certainement dans les deux systèmes et n'expliquent pas ces différences.

Les polyuréthannes ont une structure beaucoup plus hétérogène

que celles des résines époxydes. Nous avons vu que le composant A contenait

au moins deux polyols de messe, de structure et de fonctionnalité

différentes. De même, le MDI "standard" utilisé dans ces formulations est

un mélange d'isocyanates de fonctionnalité variable, les dérivés di et tri

fonctionnels étant prépondérants.

Page 121: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

module E '(M Pa)

10

1 1 1—-40 -20

110

/V ^*-

-X— ^ i

^v

1V-^\\

\ \

. PU20

+ F211

* F230

o F231

-i 1 1 1 1 120 40 60 80 100 120

temp CC)

Figure 3.6 : Module de conservation des PU20, F211, F230F231.

1 I T

0.1

¥-/

///

^_^/

-TT- -*

O Ol

_ ( 1 1 I B -

s xSi N1* ^ u

/ / >A x

*/ / r\\ \s- — -v/ / r/ \\/\ N

/ •/ / X \ \ \/ / ° / y \\ \

/ y / / \\\ ' PU2°/ / / / \\ \ * F211

^ ? / ^\ \ * 1-230/ / ./ \ a

/ / / V A n hP'-11/ / / V^ \

/ \ \y \ \

\-40 -20 O 20 40 60 BO 100 120 IBIII|J l U

Figure 3.7 : tg(<5) des PU20, F211, F230, F231.

Page 122: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Ill

Les chaînons entre chaque noeud de réseau résultant de la

polymérisation de ces systèmes seront donc très hétérogènes.

Microscopiquement ces hétérogénéités de structure pourront donner lieu à

des microphases plus ou moins organisées et plus ou moins rigides. Il en

résultera au niveau macroscopique une large plage de température où les

transitions seront observées.

Les charges minérales ne semblent pas beaucoup agir sur la

largeur de la zone de transition des polyuréthannes. La comparaison des PU3

et 8 qui ont 25% de charges minérales avec le PU20 qui n'en a pas, montre

que la largeur des zones de transion n'est pas influencée par les charges

minérales. En fait il est possible que ces charges minérales aient une

influence mais elle n'est pas visible car elle est beaucoup plus faible que

celle due aux hétérogénéités de la matrice organique.

Pour le PUl qui est un élastomère, l'angle de perte conserve

une valeur assez élevée jusque vers des températures proches de l'ambiante

alors que sa zone de transition maximale est située vers -50°C. Cette

observation peut être attribuée aux segments rigides ou durs des

élastomères de polyuréthannes qui peuvent avoir une température de

relaxation voisine de l'ambiante mais le phénomène est peu visible car la

teneur en segments durs est faible.

3.1213 Polyuréthannes furanniques

Pour chaque matériau, le tableau 3-7 donne la zone de

transition à 5 Hz ainsi que sa largeur et la Tv. Ces valeurs sont tirées

des figures 3-6 à 3-9 qui représentent respectivement le module de

conservation et l'angle de perte en fonction de la température.

L'introduction d'un polyol furannique dans le système augmente

significativement la largeur de la zone de transition. Cette observation

conforte l'hypothèse précédente à savoir que plus la matrice organique est

hétérogène et plus la zone de transition est large.

Page 123: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

112

module de

10

-20

CONSERVATION E' (M Pa)

~"~s"' , - - . . -

S^=**^^M=Nr — STT- X" " ' , - ' , • . - . • • - - , I - — I

X. ^ *v . pu?n\ \\ v\ \ V ^ *m

• 1I « =— W= -=^- * FV??_ J^ W^j- % r=" c"\ \ ^* -a _ ,, . . - ni/i\ Ct ^L - I c!£4

^V \ "" fr^^^

^^ — : T -$

- , _

Q 20 40 60 60 100 120 140 IEO IBO

temp (9C)

Figure 3.8 : Module de conservation des PU20, F290, F223,

ln(tg(s))

O 1

y^sO 01

) VyO1VJ Av \T l\ \

1 I \\K \

•/ é \\ \°

/ / Jr -I/ / /\VV•/ / \ \*\x • F

7 // \^\ v . . .f/ r / \ \ „ -r* *• r

/ / / \ VJ l / \ Vs- " *•7 / »• Ov

/ J / \ " a^i f \ o ••

/ / \/ \/ \

\-50 O 50 100 150 200 1B"I|J

U20

•go'223

"224

(0O

Figure 3.9 : tg(ô) des PU20, F290, F223, F224.

Page 124: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

113

Réf.

matériau

PU20

F230lOJJEG/Fuox

F23110% BHMF/Fuox

F223W% Q03

F22420% Q03

F21110% BHMF

F90100% AF

E1

P. V.(MPa)

1500

1500

2000

1500

1700

1700

3000

E*

P.C.(MPa)

9

2,5

6

12

8

15

UO

Ztranse

T miniCe)27

15

12

38

kH

50

50

one de.tion à 5 I

T maxiJ0C)65

65

75

83

85

95

120

Eîz :

ûT

J0O38

50

33

5

4l

45

70

- Tv ,-'•

K 3){ O50 .

37

65

55

60

75

80

Tableau 3-7: Zones de transition à 5 Hz pour des matériauxcontenant des dérivés furanniques.

3.1214 Résine de l'alcool furfurylique

L'observation des courbes relatives à l'échantillon F90,

données sur la figure 3-9t montre que la zone de transition est très large

(= 70°C). Après avoir dépassé la température de 110-120'C, la reticulation

de la résine se poursuit car le module de conservation augmente d'une façon

importante. Il conserve une valeur élevée dans la zone caoutchoutique même

avant que la reticulation ne reprenne.

Le taux d'extraction de cette résine est de lk%, cela montre

que des oligomères solubles voire de I1AF sont encore présents dans la

résine. Ils sont certainement à l'origine de ce comportement

caractéristique et de la reprise de la reticulation.

Page 125: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

3.122 Discussions et Interprétations

3.1221 Corrélations entre T - par DSC et T

par TDM

Les Tv obtenues par DSC et par TDM sont reportées dans le

tableau 3-9 pour tous les polymères étudiés par ces deux méthodes. Des

écarts importants entre les deux déterminations sont constatés. Cependant,

à part pour le PUl4. ces écarts semblent constants : les Tv obtenues par

TDM à 5 Hz sont en moyenne 20 °C supérieures à celles déterminées par DSC.

Avec la DSC, la température de transition vitreuse est

déterminée, pour des raisons de détection, par la première modification de

pente de la courbe. Or ce point correspond en fait au début de la zone de

transition.

Avec les TDM, la température de Tv est prise au maximum de

tg(ô). Elle devrait donc être située vers le milieu de la zone de

transition. Mais Tv croît avec l'augmentation de la fréquence de

sollicitation. La détermination de Tv à 5 Hz est donc légèrement surévaluée

par rapport à la Tv à fréquence nulle. Ce dernier point est précisé dans le

paragraphe suivant.

Les valeurs de ce tableau ont permis de tracer la figure 3.10

qui représente Tv obtenue par TDM en fonction de Tv obtenue par DCS. Les

points sont alignés, l'équation de la droite, calculée par les moindrescarrés est:

TV(TDM à 5 HZ) = 1,15 TV(DSC) +17 r = 0,96

Le nombre de points n'est pas assez important surtout dans les

basses températures. Cependant, la pente est voisine de 1 ce qui confirme

que ce sont bien les mêmes phénomènes qui sont observés. Un glissement de

l'ordonnée à l'origine d'environ 17 degrés est constaté.

Page 126: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

115

Polymère

PU14

PUS

PLT20

PU3

XYl

F230 (EG/Fuox 10%)

F231 (BHMF/Fuox 10%)

F223 (Q03 10%)

F224 (Q03 20%)

F211 (BHMF)

VDSC(0C)- 50

O

22

42

62

12

28

42

48

40

Tv (TDM)à 5 Hz

— (0O

- 50

18

50

60

80

37

65

55

60

78

Tableau 3-9: Comparaison des Tv obtenues par DSC et par TDMprises au maximum de tg(<5) à 5 Hz pour différents polymères.

3.1222 Influence de la fréquence de la

sollicitation sur la mesure de T 7

Le tableau 3-10 montre dans quelles proportions la température

de transition vitreuse est fonction de la fréquence de la sollicitation.

Fréquence(Hz)

5

14,4

41.6

110

Temp. (tg(ô)( C)

max. )

50

55

60

65

Tableau 3-10: Influence de la fréquence de sollicitation sur latempérature du maximun de tg{<5) pour le PU20.

Page 127: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

116

8 0 x - TTv visco a 5 Hz(0C)

60

F23040 ^

PUBa — - — *;

/-20

/PU14 s-40 \ /

-60/<eo -40 -a

F211 - ^

__.«?. .i. s-*..PU20 "^X/ " -XYl

\. ***\S^ ^ -- ^\4 rf*\ Q " """F224

*/l\^^Q/ / F231

r / F223

i i I 1

Tv DSC (0C)

O 20 40 EO 80

Figure 3.10 : Corrélation entre Ty par DSC et Ty parviscoélasticimétrie.

TRRCTIOH COMPRESSIONEQWTILLON i PU 8 ILPWI(T)DIICH5IONS i Hautaur (w) i 19.7BDlOa. (aa) i 10. IU

1.E7 I

!

j

1

Cl 12 54 ]

d 77 92 1

B.IBE-6

VSj\

Ni\

Xi

i

-29.

\Xls

•i»J^^^

**V»i •"*

-^ " -,

I

TEWERHTURE CoCl

• -

7B.

TREFIaClB.

Figure 3.11 : Constantes de glissement (Fréquences enfonction de la température)

Page 128: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

117

,Ainsi les températures de transitions vitreuses déterminées par

une méthode dynamique ne sont comparables entre elles que pour une

fréquence donnée. La Tv "absolue" pourrait être obtenue par extrapolation à

fréquence nulle de la courbe Temp(tg(ô") max.) = f (fréquence).

Cette extrapolation est délicate car l'appareillage ne permet

pas de travailler avec des fréquences inférieures à 5 Hz.

Les systèmes polyuréthannes standards et furanniques, ayant une

zone de transition très large, la mesure Tv prise "vers le milieu" de cette

zone par TDM est plus représentative du comportement mécanique de

l'échantillon que celle prise au début par DSC.

Cependant, les deux méthodes sont relativement bien corrélées

et sont complémentaires.

3.1223 Polyuréthannes commerciaux

Les informations recueillies par TDM sont bien en accord avec

la DSC. Les principaux éléments d'interprétation permettant d'expliquer les

différences de comportement ont déjà été donnés. N'ayant pas les

compositions exactes des systèmes, il est délicat d'aller plus loin dans ce

domaine.

L'ensemble de ces résultats est à prendre en compte dans la

quatrième partie concernant la diffusion dans ces matériaux.

3.1224 Polyuréthannes furanniques

En utilisant la relation 3-8, et en considérant que les

températures, exprimées en Kelvin auxquelles sont déterminés les modules

de conservation sur le plateau caoutchoutique, sont voisines, il est

possible de comparer le taux de reticulation des échantillons du tableau

3-8 en comparant les valeurs du module dans cette zone.

Page 129: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

118

L'échantillon F230 est le moins réticulé (E'caout. = 2,5 MPa),

viennent ensuite F23L F224, PU20, F223, F211 (de 6 à 15 MPa). La" résine

F90 avec 40 MPa présente le taux de noeuds de reticulation le plus élevé.

Sachant que les oligomères furanniques ont une faible masse, et

que l'isocyanate a une fonctionnalité de 2,7 en moyenne, le "-aux de

reticulation et donc la rigidité des échantillons par rapport au PU20

(référence) devraient être augmentés.

L'échantillon F230, à base de 102 de polyol EG/Fuox est plus

souple que le matériau de référence PU20. Deux causes peuvent être à

l'origine de cette observation:

- Une reticulation incomplète (confirmée par la faiblesse de E' pris surle plateau caoutchoutique et le taux d'extractibles de 13#)•

- La souplesse de ce polyol furannique.

suivante:

En effet, cet oligoiaère, dont la formule supposée est la

HO-CH-CH-O-CH-CH- O-CH-CH- OH

possède deux fonctions ethers dans sa chaîne principale et deux méthylènes

non substitués soit 4 éléments qui apportent une certaine souplesse. Les

noyaux f uranniques sont "pendants" à la chaîne, ils provoquent un

encombrement stérique et ont un effet rigidifiant. En effet, la Tv d'un PE

est de l'ordre de -20°C en moyenne alors qu'un poly{vinyle)furanne a une Tvd'environ + 60°C.

--CH2-CH2-

nTv= -2O

0C--CH-CH--

n = 60° C

L'effet souplesse l'emporte dans ce cas car il y a plusd'éléments souples que d'éléments rigides.

Page 130: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

119

Tous les autres dérivées furanniques introduits ont tendance à

augmenter la rigidité du polymère à un degré plus ou moins important par

rapport au matériau de référence.

Outre l'augmentation de la teneur en isocyanate par rapport à

la référence qui contribue pour une large part à cette augmentation de

rigidité, une autre cause est liée à la présence de noyaux f uranniques dans

la chaîne principale du polyol. En effet une molécule possédant un cycle

dans Tsa chaîne principale sera beaucoup plus rigide. De plus les analyses

RMN ont montré l'absence de certaines liaisons ethers en a du cycle

furannique sur les oligomères de la résine Q03 et BHMF/Fuox.

H O -CH- CH2-f 0 - H2C]^0M CH2~° TCH2~ CH-OH

L'échantillon à base de BHMF présente la Tv la plus haute

(Tv(tg(6)max)= 75°c à 5 Hz)- Quand cette molécule est liée à deuxfonctions uréthannes, l'ensemble est pratiquement rigide. D'autre part, le

taux de reticulation dans ce système est le plus élevé.

La résine Q03 a un effet rigidifiant un peu plus faible que le

BHMF car ces chaînes sont en moyenne un peu plus longues et il reste

quelques liaisons ethers entre deux cycles furanniques.

L'augmentation de la proportion en résine Q03 de 10% (F223) à

(F224) élève la Tv de quelques degrés.

3.123 Application du principe de superpositionfréquences-températures de WLF

3.1231 Construction des courbes maîtresses

Page 131: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

120

L'application du principe de superposition fréquence

température permet de tracer des courbes maîtresses qui donnent les

propriétés viscoélastiques du matériau à une température de référence, dans

une gamme de fréquence très élargie par rapport à celle qui est accessible

expérimentalement. Un logiciel permet la contruction de ces courbes et

donne les valeurs des constantes de la loi du volume libre de Williams

Landel Ferry (W.L.F) pour une température de référence.

Le facteur de déplacement, log at, est donné par la relation:

log at = - -C1To ( T - T 0 )

C2To + T - T 03-9

Où T0 : Température de référencecl'^2 : Constantes de WLF fonction de la température

de référence.

Ces constantes sont égales à :

2,3 fTo3-10 et -To = 3.11

où fT0: Fraction de volume libre à la température de référencea : Coefficient d'expansion thermique

Le produit C1. C2 est constant quelle que soit la température

de référence. Ainsi, pour T = Tv, nous pourrons écrire:

C2Tv3-12 V - T0 3-13

L'expérience montre que C1Tv et C2Tv sont sensiblement

constantes pour la plupart des substances amorphes. Leur valeurs de ces"constantes universelles" sont:

et K.

Page 132: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

121

_, - TRtCTIOM OBfHESSItWEDWTIUIM i PU 8 E'-CTREF/Tl tN/.2ïHIENSIONS I Hautw (M! i 19.7BDlMu U»l < IB.IB

UEIB

1.E7

B. IE-SFREBJENCE RHHJITE R 0°C .F«oT [HZ)

KEIB

Figure 3.12 : Courbe maîtresse Module en fontion de lafréquence- à 0 *C pour le PUS.

ECHFHTILUXDUCTiSIONS

I.•

-

B.01

B.

i :

i

fP

PU 8Hautu-

iJhSn*h

6

IE-S

I

ti

TfQCTiON COK1REBSIONTotDaTHl-fTREr/Tl

.••1 i 19.7BDlM. CuI i IB. IB

JJJk)^-Wb.

/*« t

KkWE

1^

FREOUEKCE REDUITE

S

R O

g.^y

0C

^4y .

i Pec

F«aT EHZl

flfVflgl1"f*i

fl -29.B -24.C -18.D -U.E -10.F -3.GO.H 17.I 19.J 21.K 23.L 25.H 31.N SB.O SB.P 7fl.

l.Elfl

Figure 3.13 : Courbe maîtresse tg(&) en fonction de lafréquence à O0C pour le PUS.

Page 133: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Figure : tg es ma eriaux commerciaux

122

3.1232 Calcul des constantes

L'application du précédent principe aux échantillons étudiés-a

permis de construire les courbes maîtresses et de calculer les constantes

qui sont reportées dans le tableau 3-U-

Les calculs sont effectués à plusieurs températures de

référence toutes situées dans la zone de transition. Les valeurs optimisées

sont reportées dans le tableau 3-U-

Malgré des valeurs assez dispersées, les courbes maîtresses

dont celles du PUS sont représentées dans les figures 3.11 à 3-13, ont une

allure tout à fait acceptable.

Réf.

PU14

PD8

PU3

XYl

PU20

F211

F223

F224

F230

F231

TVDSC(°C)

-50

O

42

62

22

40

42

48

12

28

Tv Visco5 Hz(0C)

-50

18

60

80

50

78

55

60

37

65

T0

(0C)

-45

O

53

70

50

70

85

60

15

56

Ci

21

13

12 •

12

27

14

20

19

22

18

C2

166

78

75

59

168

98

142

133

139

121

Tableau 3.11: Valeurs des constantes GI et C2 pour différentspolymères.

Page 134: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

123

3.2 TENUE EN TEMPERATURE

3.21 Matériaux "commerciaux"

La plupart des polymères étudiés ont été caractérisés par

thermogravimétrie dynamique.

3.21-1 Polyuréthannes polyéthers souples:

La figure 3-1^ représente un thermogramme obtenu sur les PUl et

PU5. Tous les thermogrammes des polyuréthannes polyéthers souples sont très

similaires:

- jusqu-'à environ 250-270°C, le matériau ne se dégrade pratiquement pas

(Moins de ï% de perte en niasse).

- de 270 à 310°C la dégradation commence tout d'abord lentement puis

s'accélère; vers 310°C, 10 à 15% de la masse s'est volatilisée.

- de 310 à 420°C la pente de la courbe reste très forte jusqu'à

atteindre 85% de perte en masse, aucun palier n'étant observé dans

cette étape, il semble qu'elle corresponde à la thermolyse des

liaisons êthers et urêthannes.

- à partir de 420°C la vitesse de perte de masse du résidu est faible; à

650°C, il reste 8 à 10 % de matière qui est brûlée par l'introduction

du mélange azote/oxygène (80/20). Ce résidu peut être attribué aux

cycles aromatiques des groupements MDI.

3.212 Polyuréthannes polyéthers rigides:

Ces matériaux sont plus stables en température que les

précédents ainsi que le montre le thermogramme du PU5 (figure 3-1 ):

- de 230 à 300°C, une lente dégradation volatilise 15 à 20% de la masse.

Cette première phase peut être due à de petites molécules ou à des

chaînes non liées au réseau.

- de 300 à 380° c, la perte de masse est un peu plus importante etatteint

Page 135: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Thermogrammes de polyuréthannes polyétherssouples et rigides.

O 200

Figure 3.15

400 600 800 1000

Thermogrammes du PU20 et de la résineépoxyde XYl.

Page 136: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

125

de 380 à 420°C, la dégradation est très rapide; à 420°C, plus de 60%

de la matière est volatilisée.de 420 à 500°C, la pente de la courbe de perte de masse diminue,

vers 500°C, un plateau apparaît. L'introduction d'air dans le four le

fait disparaître. Ce plateau correspond aux cycles aromatiques du

MDI. Il est plus important que dans le cas précédent car la teneur en

isocyanate dans les systèmes rigides est plus élevée .

3.213 Polyuréthannes polyesters:

Les polyuréthannes polyesters présentent une perte de masse en

température assez similaire aux polyuréthannes polyéthers rigides. Le PU20

ou le PU25 contenant uniquement de l'huile de ricin, sont des exemples

typiques de cette famille. Un des thermogrammes de la figure 3 «15représente la pyrolyse du PU20 :

- jusqu'à 300°C, le matériau est relativement stable.

- de 300 à 40Q°C, une première étape de dégradation provoque 50 % de

perte en masse à 400 C.

- après une -légère inflexion à 400°C, la dégradation se poursuit et

atteint 85 à 90 % à 500°C.

- de 500 à 600°C et plus, le palier caractéristique des résidus

aromatiques carbonisés apparaît et représente 10 à Vy/. de la masse dupolymère.

Les PU3 et PUS présentent une perte de masse à 400°C de

seulement 35# alors que leurs principaux contituants sont similaires à ceux

des PU25 et PU20 dont les pertes de masse sont de 48%. Ces différences sont

significatives mais il n'est pas possible de les interpréter car la

formulation précise de chacun des PU n'est pas connue. Il est possible que

les PU3 et PU8 contiennent des additifs (dérivés organophosphorês ou/et

halogènes) susceptibles d'améliorer la stabilité thermique de la matriceorganique (15).

La stabilité des chaînes hydrocarbonnées de l'huile de ricin

par rapport aux chaînes d'oxypropylène explique la différence decomportement des élastomères de PU par rapport au PU25.

Page 137: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

126

3.214 Résines époxydes:

Le thermogramme de la résine XYl (représenté en figure 3-15).

conduit aux commentaires suivants:

- jusqu'à 330-350°C l'échantillon est relativement stable; il perd moins

de 10% de matière.- de 330-350 à 450°C, une dégradation importante est observée pendant

laquelle plus de 70% de la matière se volatilise.

- de 500 à 600°C, un palier est observé ; il correspond aux résidus

aromatiques du durcisseur ou de la résine.

3.215 Influence des charges minérales:

Le:? thermogrammes des PU3, PU8 et leur équivalent 3' et 8' sans

charges minérales présentés en figure 3-l6 ont le même comportement. Les

charges minérales n'influencent donc pas les processus de pyrolyse. Cette

observation est tout à fait logique dans le contexte de l'essai de

thermogravimétrie. En effet l'échantillon a une masse de seulement quelques

dizaines de mg et sa température à coeur est la même que celle du four

qu'il y ait ou non des charges minérales. Les réactions de pyrolyse ont

donc lieu aux mêmes températures.

Par contre, dans le cas de la tenue au feu d'un matériau, les

charges minérales peuvent jouer un rôle important sur la stabilité.

3.216 Tableau récapitulatif:

Le tableau 3-12 représente les pourcentages de perte en masse

ramenés à la matière organique en fonction de la température. Il permet une

comparaison des polymères étudiés. Les plus grandes différences de

comportement apparaissent à 400°C où selon le matériau, la perte de masse

en matière organique va de 32% pour le PU3' jusqu'à 85% pour les PU14 et

PU15. Ces écarts considérables sont dus principalement à la différence de

stabilité thermique des constituants des polyuréthannes.

Page 138: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

'2OO 400 600 800 1000 ( C)

Figure 3.16 : Influence des charges minérales sur lapyrolyse d'un polyuréthanne (PUS: avec 30% desilice, PU3': sans charges).

Figure 3.17 : Thermogrammes du PU20 (référence) des PUfuranniques (F223, F230, F239 ) et de la résineF90 à base d'alcool furfurylique.

Page 139: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

128

Référence,

polymère

PU13

PÙ14

PU9

PU?

PUl

PUS

XYl

PU20

PU25

PUS

PU3

PUS*PU3'

J

300

3

3

5

5

5

.3-5

6

6

3

3

6

4

5

'. de perteen f one

350

36

3^35

35

20

28

15

22

20

18

25

20

20

de poidstion de lé

400

85

05

77

75

70

50

50

50

46

38

36

35

22

en matièri tempérât

450

90

90

83

83

88

68

70

65

63

55

50

48

47

e organiquure (0C)

500

92

92

86

^ 85

90

75

75

88

83

75

75

75

75

e

600

97

97

90

90

92

80

80

90

89

85

95

85

83

Tableau 3.12: Pourcentage de perte de poids de différentspolymères en fonction de la température.

Il n'est donc pas possible d'attribuer un comportement

thermique type pour ces polymères.

En conclusion, les polyuréthannes polyesters testés semblent

avoir le meilleur comportement à la pyrolyse. Viennent ensuite les PU

polyéthers rigides et les résines époxydes. Les "élastomères" sont par

contre beaucoup plus vulnérables aux traitements en température.

Page 140: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

129

3v22 Matériaux contenant de& Drives furanniques

3.221 Faillie teneur en motifs furanniques

Tous les thermogrammes des, polyuréthannes issus du PU20 et

contenant 10 à 20% de dérivés furanniques présentent sensiblement le même

comportement (cf. figure 3-17):

- un début de dégradation faible (moins de 10% de perte en masse) est

observé vers 300° C. Il peut être attribué à des défauts de

formulation : excès de polyols, chaînes libres.

- de même que dans le PU20, après 300°C, une phase de décomposition

importante commence mais elle est plus lente, elle atteint seulement

30% de perte en masse vers 400°C, elle se poursuit jusque "ers 500°C.

- de 500°C jusqu'à 600°C et plus, le palier caractéristique des résidus

cycliques à la fois furanniques et aromatiques apparaît. Le

pourcentage de matière non-volatilisée à ce palier semble

proportionnel au taux de structures cycliques dans la formulation.

Le tableau 3-13 représente les pourcentages de perte en masse

des PU contenant des dérivés furanniques en fonction de la température.

Pour tous les échantillons, la perte de masse à 40O0C des polyuréthannes

furanniques est réduite de 12 à 18% par rapport au produit de référence.

Le facteur influençant la stabilité thermique n'est pas la

teneur en polyol furannique mais plutôt le taux de noyaux. Il est compris

entre 46 et 55% de la masse du polyol furannique selon sa nature.

3.222 gaute teneur en motifs furanniques

Les formulations F239 et F240 contiennent 51.6% de polyol à

base de Fuox/EG et 61,7% de polyol à base de Fuox /BHMF soit une teneur en

noyaux furanniques de 30 et 35% environ, leurs thermogrammes ont l'alluresuivante (cf. figure 3.1?):

- un début de dégradation assez important atteignant jusqu'à 20% de la

masse apparaît avant 300°C; il semble que cette dégradation avant

Page 141: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

fonction de la température)

130

300°C soit due à un manque d'isocyanate, les polyols furanniques de

faibles masses, non réticulés, pouvant se volatiliser dès 250-300°C

vers 350°C une brusque perte de masse de 10*. se produit,

de 400 à 700°C la décomposition se poursuit régulièrement et

lentement, il reste encore 25% de matière à 700°C.

Référence.

polymère

PU20

F20110 AF

F21110?! BHMF

F22310* Q03

F22420* Q03

F23010* Fuox

F23110* Fuox

F23320* Fuox

* de perte de poids en -matière organique

300

6

12

10

9

11

8

8

•11

en f one

350

22

25

20

21

20

24

'25

25

tion de le

400

50

38

36

33

38

33

37

35

i tempérât

450

65

50

44

46

50

48

50

45

ure ( C)

500

88

70

69

75

69

78

75

68

600

90

76

75

83

74

83

8l-

75

Tableau 3-13: Pourcentage de perte de poids de polyuréthannescontenant une faible teneur en dérivés furanniques en fonctionde la température.

La résine F90 à base d'alcool furfurylique présente un

taux de noyaux furanniques de l'ordre de 84*. Le thermogramme présente les

particularités suivantes (cf. figure 3-17):

- de 150 à 350°C l'échantillon perd régulièrement jusqu'à 10* de sa

masse. Cette phase peut être attribuée à du monomère ou des

oligomères de faible masse libres qui ne sont pas réticulés. En effet

les extractions et les analyses mécaniques ont montrés que ces

composés étaient encore présents.

Page 142: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

131

de 350 à 700-800°C, la perte de masse se poursuit régulièrement pour

atteindre 75# environ à 750°C. L'introduction d'air dans le four vers

800°C provoque une perte de masse plus rapidertoute la matière s'est

volatilisée à 850°C.

Référence,

polymère

PU20

F239

F240

F90

300

6

20

25

10

K de perteen fonc

350

22

35

30

12'

de poidstion de Ii

400

50

UO

34

19

en matièri tempérât

450

65

45

38

25

e organiqvure (°C)

500

88

53

43

33

ie

600

90

63

56

50

Tableau 3-l4: Pourcentage de perte en poids en fonction de latempérature de polymères furanniques.

Le tableau 3-14 récapitule les pertes de masse en fonction de

la température pour les précédents essais.

Il apparaît clairement que plus la proportion en noyaux

furanniques est élevée ?T. meilleure est la tenue à la pyrolyse surtout dans

la plage de température de 350 à 600°C. Ce point est illustré par la figure

3.18. Ce phénomène se produit quelle que soit la position des motifs

furanniques dans le réseau.

Cette observation est en partie expliquée par la propriété des

noyaux furanniques à se transformer en graphite dans cette gamme de

température (19). Cette structure résiste jusqu'à des températures très

élevées. Par sa stabilité, elle peut faire écran à une source de chaleur

rayonnante.

Page 143: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

132

3.23 Corrélations avec la tenue au feu

Certains matériaux commerciaux ont été testés et classés par

leur comportement au feu selon les normes de tenue au feu (12) : Les PU3 et

8 sont classés M2, le PUl est M .

En première approximation, il apparaît que la perte de masse à

UOO " C pour les polyuréthannes thermodurcissables compacts donne des

indications sur le comportement au feu. L'introduction de dérivés

furanniques diminuant cette perte de masse, devrait améliorer ce

comportement.

Dans les incendies, l'inflammation d'un polymère est souvent

causée par une source de chaleur rayonnante. La capacité calorifique et la

conduction thermique du matériau sont les premiers facteurs à prendre en

compte car ils influent directement sur la température de la surface du

polymère. Ensuite la stabilité thermique et l'aptitude à dégager des gaz

combustibles détermineront le développement éventuel de l'incendie.

D'autres paramètres enfin comme la géométrie de l'échantillon et du local,

le renouvellement d'air etc influent également.

Un matériau qui, sous l'action d'une source de chaleur

extérieure, a tendance à carbonniser en surface en produisant une couche

stable à haute température peut avoir une bonne tenue au feu. En effet,

cette couche protégera le coeur de la matrice et pourra donc retarder sa

dégradation complète.

L'introduction de noyaux furanniques dans un polymère a

justement pour effet d'améliorer la stabilité à haute température. Un tel

matériau soumis aux conditions précédemment décrites va donc se pyrolyser

en surface en formant une couche graphitique protectrice. Si peu de gaz

combustibles sont produits, la tenue au feu en sera améliorée.

En conclusion, il semble que l'amélioration de la tenue à la

pyrolyse de matériaux macromoléculaire par l'introduction de dérivés

furanniques peut contribuer à une meilleure tenue au feu.

Page 144: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

133

INFLUENCE DU TAUX DE NOYAUX FURANNIQUES SUR LA PYROLYSE

% poids échantillon

temp. CC)100 200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700

Figure 3.18 : Influence du taux de noyaux furanniques surla pyrolyse.

4 CONCLUSIONS

Les déterminations des températures de transitions vitreuses

par différentes techniques nous permettent de classer les polyuréthannes

commerciaux étudiés en deux grandes catégories:

- Les "élastomères" à base de polyoxypropylène éther glycol, MDIdifonctionnel dont les Tv sont de l'ordre de -50°C. Par la suitecette classe sera nommée "polyuréthanne polyéther souple".

- Les résines de polyuréthanne avec des Tv qui varient de O à 50° Cenviron. Cette classe se subdivise en deux groupes:

- Les résines à base uniquement de polyéthers nommées par lasuite "polyuréthanne polyéther rigide".

- Les résines à base de polyesters et éventuellement depolyéthers nommées "polyuréthanne polyester".

Page 145: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

L'introduction de polyol contenant des anneaux furanniques

"pendants" à la chaîne influence peu la température de transition vitreuse

si la chaîne qui les porte est suffisamment souple. Par contre si les

anneaux sont "dans" la chaîne, la Tv des matériaux correspondant augmente.

Il paraît donc possible en utilisant des polyols issus de la polymérisation

de Fuox et donc pendants à une chaîne polyéther d'élaborer des

polyuréthannes furanniques relativement souples.

L'application du principe de superposition fréquences

températures permet d'obtenir des courbes maîtresses donnant les

comportements viscoélastiques des matériaux sur une très large gamme de

fréquence.

La tenue en température des polyuréthannes commerr-.iaux varie

avec la composition et les propriétés mécaniques. Elle croît légèrement

avec la rigidité.

D'autre part, quelle que soit leur position dans la chaîne

macromoléculaire, l'introduction de noyaux furanniques améliore la tenue à

la pyrolyse des matériaux correspondants surtout vers 350-500°C. Cette

progression semble proportionnelle au taux de noyaux furanniques introduit.

L'amélioration de la tenue à la pyrolyse par l'introduction de

motifs furanniques est un élément qui peut contribuer à la bonne tenue au

feu d'un matériau.

Pour une application "enrobage des déchets" radioactifs, ces

caractérisations montrent qu'il est préférable de ne pas utiliser les

"élastomères" de polyuréthannes. Les résines de PU semblent plus

appropriées.

Enfin il est possible d'incorporer à ces résines des motifs

furanniques qui améliorent leur tenue au feu sans trop augmenter leurrigidité.

Page 146: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Figure 3.13 : Courbe maîtresse tg(&) en fonction de lafréquence à O'C pour le PU8.

135

iveme PARTIE

DIFFUSION DANS LES

POLYMERES

Page 147: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

136

1. NOTIONS DE BRSE ET BIBLIOGRAPHIE

1.1 PHENOMENE DE DIFFUSION, LOIS DE FICK

La diffusion est un processus de migration de matière dû à une

succession de mouvements élémentaires et aléatoires de particules qui

peuvent être des atomes, des ions, des molécules, des agrégats

colloïdaux,... C'est un phénomène spontané qui tend à induire une situation

d'équilibre macroscopique dans le système (même température et même

potentiel chimique en tout point).

L'expression mathématique des phénomènes de diffusion est

donnée par les équations de Fick .

1.11 Expressions générales

La transmission d'un élément diffusant dans un matériau est

proportionnelle au gradient de concentration.

Flux de l'élément diffusantFacteur de mobilitéConcentration de l'élémentdiffusant

Si la teneur en élément diffusant est donnée par la pression alors

l'expression devient:

F : Flux de l'élément diffusant4.2 P : Coefficient de permeation

Pr: Pression de l'élémentdiffusant

Si elle est exprimée en concentration, le coefficient de diffusion

sera alors défini selon:

-*

F =

_

- A Grad c 4.1FAC

F =-+

- P Grad Pr

— »

F = - D Grad cF

4.3 Dc

Flux de l'élément diffusantCoefficient de diffusionConcentration de l'élémentdiffusant

Page 148: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

137

Ces deux équations sont l'expression de la première loi de

Fick. Elles sont suffisantes pour traduire les phénomènes permanents de

diffusion ou régimes stationnaires quand il n'y a pas d'accumulation

d'élément diffusant dans le matériau étudié.

Si ce dernier point n'est pas acquis il convient alors

d'utiliser la loi de conservation de masse :

Cette loi stipule que, pour un élément de volume donné, la

quantité de matière entrant est égale à celle qui s'accumule plus celle qui

sort de cet élément. Mathématiquement cette loi s'exprime selc/.

l'expression suivante:

4.4div ( F )6 c

= O6 t

En utilisant l'équation 4.3:

D div (Grad c ) =<5 c

6 t4.5

Si D est constant:

OC

Ot

O2C

<5x2

O2C O2C

ôy2 ôz24.6

C'est l'opérateur laplacien. Dans l'hypothèse d'une situation

unidimensionnelle, l'expression devient:

= DOt

O2C

6x24.7

La résolution de ces équations avec des conditions aux limites

appropriées a été donnée et détaillée par de nombreux auteurs : Jost (4l),

Crank(42), Adda et Philibert (43)...

Page 149: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

époxyde XYl.

138

Nous allons donner les solutions dans deux cas très fréquentset qui correspondent à nos expérimentations :

-» Absorption d'eau par une membrane de polymère.-» Transmission d'eau ou de sel à travers une membrane de polymère.

1.12 Absorption d'eau dans un polymère

I.121 Hypothèses

Soit une membrane d'épaisseur 2l plongée dans un milieu liquideoù la concentration en matière diffusante est Co. La diffusion est supposéese faire uniquement par les faces de la membrane.

Les conditions aux limites sont :

àt = 0 ; -I S x S I ; C = Oà tout t ; x < -I et x > I ; C = Co

Au cours du processus de diffusion les profils de concentration

de l'élément diffusant dans le matériau vont correspondre aux schémas

suivants:

Cl

Co

O I xphase 1

Diffusion dans deux milieux

semi-infinis.

x

Diffusion dans une membrane.

1.122 Résolution des équations

D'après Crank (2), la résolution des équations de Fick conduitaux expressions suivantes:

Page 150: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

139

/"5F r i « ni -I= 2/ • + 2 S (-l)n ierfc..(.. )

V iz L -„1/2- n=l (Dt) 1/2 J4.8.

Cette équation correspond à la première phase du processus,

c'est à dire tant que l'eau n'a pas encore atteint la partie centrale de la

membrane.

L'équation 4.9, par contre est valable de l'instant du départ

jusqu'à atteindre l'équilibre (t-"»).

Mt 8 » r 1 K2Dt= 1 S exp(2n+l)2

M= Tt2 n=0 L (2n+l)2 4l24.9

Où Mt : Masse d'eau absorbée au temps tM= : Masse d'eau absorbée à l'équilibre { tD : Coefficient de diffusionierfc : Inverse de la fonction erreur

1.123 Méthode des" temps courts"

Quand ( Dt ./ Z2 } < 0,1 alors tous les termes de la série de

l'équation 4.8 sont négligeables devant (1/nl/2). elle devient alors :

Dt -,

TT2 -I et Dt/12 < 0,1 4.10

En traçant la courbe Mt en fonction de /t/i ; on obtient dans

la première phase du processus une droite dont la pente est proportionnelle

au coefficient de diffusion que nous appellerons Dl selon l'expression:

Dl =pente 2

]2 M=

4.11

M

J~t U

Page 151: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

140

1.124 Méthode des "temps longs"

Quand ( Dt / î2 ) £ 0,1 , tous les termes de la somme de

l'équation sont négligeables sauf pour n = O ; l'équation 4.9 devient

et Dt/Z2 * 0,1 4.12M*

M-= 1

8 r Tt2Dt I

D'après cette équation, il apparaît que la courbe :

) en fonction de t est une droite dont la pente permet de

calculer un coefficient de diffusion D2 selon l'équation 4.13 =

IO Equ. 4.9.— Eq u. A.11

Equ. 4.12

0,5 1,0D t / I3"

1,5

Figure 4.1 : Domaine de validité des équations 4.9, 4.10,4.11 d'après Bonniau et Bunsel (44).

D2 =pente . 4 I2

4.13

-ln(8/Tr2)

Page 152: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Figure 3.17 : Thermogrammes du PU20 (référence) des PUfuranniques (F223, F230, F239) et de la résineF90 à base d'alcool furfurylique.

La figure 4.1 représente le tracé des courbes correspondant aux

équations 4.9,4.10 et 4.11 d'après Bonniau et Bunsell (44) et permet de

constater leur domaine de validité respective. :

1.125 Méthode du temps de demi-absorption

Une troisième méthode pratique pour déterminer le coefficient

de diffusion consiste à déterminer d'après les courbes expérimentales le

temps pour lequel Mt/M» = 0,5- Ge temps est le temps de demi-réaction ti.

Tous calculs effectués on obtient alors l'expression suivante

d'après plusieurs auteurs dont par exemple Pogany (45):

D3 =0,0494 . 4l2

ti4.14

En conclusion, dans ces conditions limites, l'absorption d'eau

dans un matériau est proportionnelle à la racine carrée du temps dans la

première phase du processus puis elle tend vers une valeur limite

correspondant à la saturation du matériau.

Ainsi, la résolution des équations de. Fick permet d'accéder au

coefficient de diffusion selon trois méthodes correspondant à différentes

phases du processus d'absorption.

1.13 Diffusion à travers une membrane de polymère

1.131 Hypothèses

Soit une membrane d'épaisseur I de section S séparant deux

compartiments:

- l'un, appelé compartiment amont a une concentration en espèce

diffusante Cj-.

- l'autre, appelé compartiment aval a une concentration négligeable

devant C^ considérée donc comme nulle.

Les conditions aux limites sont les suivantes:

Page 153: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

142

» t = O

*• pour tout t

C — n n < v < 7— U U X ^ fr

C -P.. Y < n- O1 x s u

C = C 23 O x ^ l

Les profils de diffusion sont donnés par les croquis suivants:

C T C T

Cl• ••Ml

membrane

Amont Amont Aval

x

Régime transitoire régime permanent

1.132 Solution des équations de Fick

Dans ces conditions la quantité d'élément diffusant traversant

le matériau est donnée par l'expression suivante d'après Adda et Philibert

(42) :

Dt 1 2IC1S « ( -l)n n2Dtit2

ZF = SIC1 ( ) S exp( )I2 6 it2 n=l n2 I2

4.15

avec : S : section de la membrane1 : épaisseur de la membraneC1. concentration en élément diffusantSF: Flux cumulé de matière ayant traversé la membrane

Quand DtK2/12 augmente alors l'exponentielle tend vers O et la

somme est négligeable devant (Dt/I2-l/6), l'équation 4.15 se simplifie en:

4.16SF = S I C1 (Dt

I2

1\I

6

Page 154: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

143

Domaine de validité de l'équation 4.16:

Posons 9 = l?/6D,_l'équation A-16 est équivalente à 4.15 :

à '4% près quand t > 29

à 1% près quand t > 2,5 9

La figure 4.2 est une représentation des équations 4.15 et

4.16, cette dernière permet d'accéder au coefficient de diffusion selon

deux calculs indépendants.

temps t

Figure 4.2 : Représentation graphique des équations 4.15et 4.16

1.133 Méthode du temps de retard

Le temps de retard 9 appelé encore temps d'induction est donné

par l'intersection de l'axe des temps avec la droite de l'équation 4.16, ce

qui permet de calculer un coefficient de diffusion D qui sera appelé D

apparent {Dapp) .

Dapp =6 9

4.17

1.134 Méthode de Ia pente de Ia droite

La pente de la droite de l'équation 4.16 donne également un

coefficient de diffusion appelé D effectif (Deff) par la formule suivante:

Page 155: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

SF =Deff S C1 t

ouSF I

S Cf t4.18

Ce coefficient correspond à l'écoulement en régime permanent de

1 ' élément diffusant traversant la membrane, le profil de concentration dans

la membrane est constant.

DeltaDeff = et Delta =

SF I

S C14.19

Graphiquement, les courbes "Delta = f(t)" sont représentées,

leur pente donne Deff.

1.135 Utilisation d'un traceur radioactif

Si l'élément diffusant contient un traceur radioactif, il est

possible d'exprimer la concentration de cet élément en fonction de son

activité volumique et suivre son accumulation en aval de la membrane en

mesurant l'activité de ce compartiment.

Les équations précédentes sont donc toujours valables mais en

remplaçant la concentration C1 par 1 ' activité volumique de la solution.

SF I

S A1 t4.20

avec SF: flux cumulé de traceur ayanttraversé la membrane au temps

A1: Activité volumique ducompartiment amont

Si le traceur est du tritium sous forme d'HTO, il est alors

possible de suivre la diffusion de l'eau dans les polymères par cette

méthode. Le compartiment aval étant lui aussi rempli d'eau, c'est le

coefficient d*autodiffusion de l'eau dans le matériau qui sera déterminé.

Dans le cas de la diffusion d'un sel, la méthode permet de

calculer Deff d'après les mesures activités amont et aval. Or la première

loi de Fick indique que la diffusion d'une substance est proportionnelle au

Page 156: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

145

gradient de concentration qui dépend uniquement du rapport concentration

sur activité du compartiment amont (C /Ai). En effet, dans le compartiment

aval,-nos conditionstsont telles que l'activité,.et donc la concentration ,

sont négligeables.

Les valeurs des coefficients de diffusion Deff des

radioéléments sont donc fonctions du rapport concentration sur activité du

compartiment amont (C/A.),

1.136 Relations entre Dapp et Deff

La résolution des équations de Pick permet de calculer deux

coefficients de diffusion que nous pouvons définir pratiquement par les

expressions suivantes :

Dapp est le coefficient de diffusion réel. Il est calculé

d'après le temps nécessaire pour qu'une particule se déplaçant selon la

"marche au hasard" partant de la face 1 apparaisse à la face 2.

Dapp est lié à la vitesse de déplacement des premières

particules traversant un matériau.

Deff est le coefficient de diffusion effectif, il est calculé

d'après le flux d'éléments diffusant à travers la membrane, c'est une

mesure de permeation sans gradient de pression dans le cas de la diffusion

de l'eau. Dans le cas de la diffusion d'un sel, le gradient de pression est

dû à la différence de pression osmotique de part et d ' autre de la membrane.

Deff caractérise un débit de particules migrant à travers une

membrane en régime permanent.

Dans une approche légèrement différente, plusieurs auteurs dont

Cassidy (46,47) définissent un paramètre de solubilité So qui correspond à

la quantité de soluté qui se dissout dans le matériau pour une températureet une pression données.

Ces auteurs qui ont travaillé sur la diffusion et la permeation

des gaz dans les polymères donnent la relation empirique suivante valable à

Page 157: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

146

condition que D soit indépendant de So et. qu'il n'y ait pas d'interactions

fortes entre le polymère et l'élément diffusant:

P = D.So 4.21 avec P : PermeationD : Coefficient de diffusionSo: Solubilité de la particule

diffusante dans le polymère.

Par analogie, Deff et Dapp sont donc reliés par:

Deff = Dapp.So 4.22 So .:_ Fraction de particulesdiffusantes dansle polymère.

1.2 DIFFUSION DE L'EAU DSNS LES POLYMERES

L'importance pratique de ce phénomène est à l'origine de

nombreuses études. L'eau, "solvant universel" est présente dans

pratiquement tous les milieux, sous forme de vapeur, d'humidité ou de

liquide. Un des domaines d'utilisation important pour les polymères est

d'assurer une "étanchéité" à l'eau.

Sont données dans cette revue bibliographique les principales

indications sur: la structure de l'eau, quelques modèles de diffusion de

l'eau dans les polymères, l'influence de la nature du polymère, de la

température, du vieillissement et les ordres de grandeurs des coefficients

de diffusion de l'eau dans les polyuréthannes et les résines époxydes.

1.21 Rappels sur la structure de l'eau

La structure d'une molécule d'eau à l'état de glace est lasuivante : ,

.. x* ioù : 1 = 11 à 16 pm et 9 = 109°30'

Page 158: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

147

Cette structure montre que la molécule d'eau est un puissant

dipôle;dont le moment est égal à 1,8? Debye, ce qui entraine des liaisons

hydrogènes importantes. L'auto-ionisation de l'eau est modeste mais non

négligeable ( pK = -14).

Ces deux propriétés font que chaque molécule d'eau est

fortement liée à ses voisines. Franck et Wen (48) attribuent la structure

spécifique de l'.eau à la nature coopérative des liaisons hydrogènes qui

associent les molécules d'eau sous forme d'agrégats.

Donner et Wolsey (49) ont montré par spectroscopie infrarouge

que seulement 6% des molécules d'eau sont sous forme de monomères à 25°C.

Par contre à 80°C, ce taux double.

Nemethy et Shéraga (50) ont mesuré la taille des agrégats; ils

ont constaté qu'ils contiennent environ 50 à 60 molécules d'eau et que 10%

de l'eau est sous cette forme à 20°C.

Ainsi, sous forme liquide, la structure de l'eau est

représentée par le modèle de l'amas fluctuant.

Le coefficient d'autodiffusion de l'eau dans l'eau vaut

2,44.10-5 cm2.s"1. Ce processus est activé par la température et obéit à la

loi d'Arrhénius, son énergie d'activation vaut 19,3 kJ.mole"1.

1.22 Mécanismes de diffusion, aspects physiques

Les lois de Fick se limitent à l'aspect macroscopique des

phénomènes de diffusion, elles n'expliquent pas quels sont les mécanismes

responsables de la migration et ne prennent pas en compte les interactions

qu'il peut y avoir entre la particule diffusante et le polymère.

Les polymères peuvent se présenter sous forme cristalline,

amorphe ou mixte. Compte tenu de leur structure compacte et organisée, les

zones cristallines sont très peu perméables par rapport aux zones amorphes

sauf si les molécules migrantes disssolvent ces zones cristallines. C'est

Page 159: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

148

donc dans les-structures amorphes qu'il faut chercher les-mécanismes de-T

diffusion.

Définition du volume libre:

Le volume libre Vf d'un liquide ou d'un polymère amorphe est la

différence de volume qu'occupé ce système à une température donnée moinscelle qu'il occuperait à la température de OK. Le volume libre est créé

par les mouvements vibrationnels, rotationnels et translationnels et se

traduit par la formation de microvides uniformément répartis dans le

matériau. Par définition, il est donc continuellement redistribué. La

taille de ces microvides est très variable de 0,1 à quelques nm et augmente

avec la température.

Dans les polymères amorphes, à partir d'une certaine taille et

donc d'une température caractéristique, les microvides permettent le début

de mouvements de segments de chaînes macromoléculaires les unes par rapportaux autres, ce passage correspond à la transition vitreuse Tv.

Ces microvides peuvent également permettre à des moléculesétrangères au réseau de se déplacer par sauts successifs d'un trou à1 ' autre.

Plusieurs théories permettent de quantifier ces phénomènes.Citons principalement les approches de Bueche, Cohen et Turnbull, Barrer,

Dibenedetto et Paul, Frisch, Fujita qui sont décrites par Kumins et Kweidans (51).

Modèle de Cohen et Turnbull:

Cohen et Turnbull (52) ont développé un modèle de diffusion de

sphères dures dans un milieu amorphe comportant des volumes libres Vf.

Soit D le coefficient de diffusion des sphères dans le milieuliquide ou amorphe. V est le volume minimum de vide requis : usuellement,V* est de.l'ordre de 10 Vf.

L'équation proposée par Cohen et Turnbull est de la forme:

Page 160: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

149

D = A exp(- FV/Vf). 4.23

où A et r sont des constantes. Le coefficient de diffusion est

relié à la probabilité de trouver un site de taille suffisante pour

permettre le déplacement d'une sphère.

Le coefficient de diffusion moyen sera:

D = g a u exp (- FV /Vf) 4.24

ou g est un facteur géométrique, a est approximativement égal

au diamètre moléculaire, u est la mobilité de la sphère.

William, Landell et Ferry (40) ont montré que pour un grand

nombre de substances de structure vitreuse, le volume libre est égal à ;

Vf = Vv [0,025 + 4.25

où a : coefficient de dilatation thermique.

Tv: température de transition vitreuse.

Vv: Volume libre à Tv.

L'application de ce modèle permet à Cohen et Turnbell d'aboutir

alors à la formule suivante valable à condition qu'il n'y ait pas de

gradient de pression:

D = g a u exp {-[rV*/(vma(T-T0))]} 4.26

Avec vm : Volume moléculaire moyen

TO : Température pour lequel le volume libre est

négligeable par rapport à la taille des sphères.

La diffusion ne se présente pas comme le résultat d'une

activation dans le sens classique, mais plutôt comme le résultat d'une

redistribution du volume libre à l'intérieur du réseau.

Page 161: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

150

1.23 Influence de la nature du polymère

Un autre aspect déterminant les mécanismes de diffusion est la

solubilité de l'espèce diffusante dans le polymère. Ce point est étudié

dans le cas où cette espèce est l'eau.

L'intensité des interactions eau-polymère dépend fortemenc de

la polarité du polymère. Cette polarité est liée aux types de fonctions

polaires et à leur concentration. Elle se traduit par un gonflement plus ou

moins important du réseau macromoléculaire quand celui-ci est immergé dans

l'eau.

Cette expérience est à la base du classement des polymères en

trois grandes catégories d'après Crank et al (50) et repris par la plupart

des auteurs. Ce classement peut aussi s'établir en effectuant un calcul à

partir des paramètres de solubilité:

* Les polymères hydrophobes : ils absorbent moins de 1% en poids d'eau à25°C et à 100% d'humidité relative.

* Les polymères hydrophiles qui absorbent plus de 10% d'eau dans lesmêmes conditions.

* Les polymères intermédiaires.

Polymères hydrophobes:

Ces polymères tels que le polyethylene (PE), le chlorure de

polyvinyle (PVC) ... ne contiennent pas ou très peu de groupements

hydrophiles qui sont situés en général dans une partie réseau non

accessible aux molécules d'eau. L'eau aura donc peu tendance à pénétrer ces

réseaux. Peu d'interactions fortes entre l'eau et la matrice se produisent

si bien que les molécules ont tendance à se regrouper pour former des

agrégats (amas de molécules d'eau liées entre elles par liaison hydrogène).

Dans certaines conditions des hétérophases peuvent apparaître. La mobilité

de l'eau sous forme d'amas est beaucoup plus faible que celle de l'eau

monomère. Le coefficient de diffusion a tendance à diminuer légèrement avec

l'augmentation de la concentration en espèce diffusante dans le cas oùl'agrégation est importante.

Page 162: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

151

L'absorption de vapeur d'eau obéit assez bien aux lois de Henry

sur une large gamme de concentration.: :

La présence d'impuretés hydrophiles même à de faibles

concentrations (trace de catalyseur, stabilisants, tensioactifs ...) peuu

modifier ce comportement. Par exemple, un caoutchouc préparé par

polymérisation en emulsion peut absorber sur une période de 13 à 15 mois

plus de 10% d'humidité alors que le polymère équivalent préparé en solution

absorbe moins de 1% (53)•

Po lymèTes hydi'ophi les : ~-

L'affinité de l'eau pour ces polymères dépend de leur

concentration en groupements hydrophiles, de leur position dans la chaîne

macromoléculaire (soit "pendant" ou "dans" la chaîne) et de leur nature

plus particulièrement de leur degré de polarité. Ceci peut être illustré

d'après Zaikov et al (5*0 par la figura 4.3 qui donne la quantité d'eau

contenue dans un polymère en Fonction du nombre de groupes méthylène pour

une formule générale suivante:

% d'eau dissout 20

dans le polymère

16

-NH-(CH2Jn-NH-C

12

s n s

Figure 4.3 : Influence du nombre de groupementsméthylène sur l'absorption d'eau dans un polyamide.

Plus le nombre de groupements méthylène augmente et plus laquantité d'eau absorbée diminue.

Les polymères les plus représentatifs de cette famille sont les

polyalcools, les polyacides, les protéines, les fibres naturelles ... Ils

Page 163: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

152

sont capables d'absorber jusqu'à 1QO% en poids d'eau sur la base du

polymère sec.

L'eau dans un polymère hydrophile se présente sous trois états

distincts :

* L'eau fixée dans la première sphère d'hydratation d'un groupement

polaire du polymère,

* L'eau de la seconde sphère d'hydratation, qui se distingue de l'eau

pure par un grand nombre de liaisons hydrogène rompues.

* L'eau liquide dont la structure est "classique".

Le coefficient de diffusion augmente avec la teneur en eau:

* Quand la quantité d'eau dissoute est faible (pression partielle en

vapeur d'eau faible), elle est entièrement fixée sur les groupements

hydrophiles, sa mobilité est donc très limitée, les coefficients de

diffusion mesurés dans ces conditions seront de l'ordre de IQ"11 à

10-9 cm2.s'1, soit des valeurs comparables à celles des polymères

hydrophobes.

* Dès que la teneur en eau est suffisante pour hydrater tous les sites,

les coefficients de diffusion peuvent avoir des valeurs très élevées.

Elles peuvent atteindre, pour les systèmes les plus polaires et/ou

peu réticulés celles de la diffusion de l'eau en solution c'est à

dire de l'ordre de 10"5 cn .s"1.

Les importantes quantités d'eau dissoutes dans la matrice ont

un effet plastifiant ce qui se traduit par les phénomènes suivants :

* Une augmentation de la mobilité des segments de chaînes

macromoléculaires.

* Une augmentation de la proportion d'eau libre (non hydratée) dans le

polymère.

* Une diminution de la température de transition vitreuse Tv du polymère

gonflé.

PolMèves

Page 164: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

153

La classe des polymères intermédiaires (tendance hydrophile

modérée) présente une miscibilité limitée avec l'eau. Sous l'effet de la

diffusion de l'eau, le polymère peut passer d'un état vitreux à un état

élastique dû à la diminution de la Tv ; son degré de cristallinité peut

diminuer. Pour les faibles concentrations en eau, on peut considérer, pour

des systèmes faiblement gonflés, que les mécanismes de diffusion sont

similaires à la fois à ceux des polymères hydrophiles (autour des

groupements polaires) et à ceux des polymères hydrophobes (une molécule

d'eau dans un réseau faiblement gonflé traverse des zones hydrophobes de

grandes dimensions).

Aucune corrélation simple n'a pu être établie entre le

gonflement et la perméabilité des polymères (46).

1.24 Influence de la température

Plusieurs auteurs (45,46, 55, 56, 57, 58, 60) ont étudié

1'influence de la température sur la diffusion dans le cas des

polyuréthannes en général et au voisinage de la zone de transition vitreuse

Tv. Ils constatent que le phénomène est activé par la température selon une

loi d'Arrhénius.

Au passage de la transition vitreuse, certains auteurs dont

(57) notent une cassure dans la droite log'(D) = f(l/T) pour les polymères

hydrophobes. Les énergies d1activation sont plus faibles avant la

transition vitreuse. Les valeurs vont de 26 à 46 kJ.mole"1 pour T<TV et de

39 à 82 kj.mole-1 pour T>TV selon les polymères.

Shvartsman et al (57) ont étudié la diffusion de l'eau liquide

suivie par l'eau tritiée sur des polyuréthannes et du polychlorure de

vinyle (PVC), ce qui est très semblable à nos expérimentations. Ces

polymères avaient des Tv de l'ordre de 55°C et étaient testés sur une gamme

de température de 22 à 70°C. Les coefficients de diffusion, mesurés

uniquement en régime permanent sont compris entre (1,6 et 4).ICH0 cn .s"1 à

22 C. Le passage de la transition vitreuse ne modifie pas la pente de la

droite log(D) en fonction de l'inverse de la température. Les énergies

d'activation calculées vont de 65 à 80 kj.mole'1.

Page 165: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

154

1.25 Vieillissement et diffusion

Seul le vieillissement hydrolytique des polyuréthannes est pris

en compte dans cette approche. Parmi l'ensemble des groupements chimiques

susceptibles d'être rencontrés dans un polyuréthanne, ce sont les liaisons

esters qui apparaissent comme étant les plus sensibles à l'hydrolyse (59).

Kadurina et al (60) ont étudié l'influence de la structure des

polyesters introduits dans des formulations polyuréthannes sur leur

stabilité. Ils observent qu'elle augmente avec la teneur en groupements

aromatiques contenus dans 1'oligo-ester-diol de départ.

L'hydrolyse de liaisons esters libère une fonction acide et une

fonction alcool dans le réseau ce qui augmente considérablement sa

polarité. Ceci a pour effet d'accroître considérablement le taux de

gonflement. La diffusion de l'eau sera d'autant facilitée. De plus ces

hydrolyses sont catalysées par les acides ou les bases, et la cinétique de

ce vieillissement sera donc autocatalysêe.

1.26 Comparaison de données bibliographiques

En conclusion d'un article général sur la permeation de l'eau à

travers les polymères, Cassidy (46) cite deux sérieux problèmes qui rendent

délicats les travaux de recherche dans ce domaine:

* D'une part le grand nombre de techniques d'investigation donne des

résultats très souvent non comparables.

* D'autre part, la composition des échantillons n'est pas donnée avec

suffisamment de précision dans les publications.

1.27 Diffusion dans les polyuréthannes et les

résines èpoxydes

Résines èpoxydes:

Les résines èpoxydes pures forment une famille de matériaux

relativement bien définie. Elles présentent de nombreuses fonctions alcool

et aminé qui se regroupent dans la matrice pour former des zones de forte

densité peu accessibles aux molécules d'eau (6l).

Page 166: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

155

L'eau dissoute dans là résine à tendance à former des agrégats,

le coefficient de diffusion varie peu avec la concentration en eau (62).

Les quantités d'eau dissoutes dans ces matrices varient de 2 à 5# dans le

cas de l'absorption d'eau liquide à température ambiante.

Les coefficients de diffusion mesurés par absorption sont

compris entre (1 et 5).10~9 cn .s'1. La diffusion de l'eau ou de la vapeur

d'eau est thermiquement activée, les énergies sont comprises entre 40 et 70

k J. mole'1 pour des températures inférieures à 60°C (26).

Polyuréthannes :

Compte tenu de la grande diversité de cette famille (voir

parties I à III), il n'est pas possible de définir un comportement type

d'un polyuréthanne vis à vis de la diffusion de l'eau.

Il est donc impératif de définir le plus clairement possible le

polymère étudié avant de donner les résultats d'une caractêrisation

physique quelconque.

Henry et Bertaud (63) ont étudié la diffusion de l'eau dans des

réseaux polyuréthannes par désorption. Les structures des composants polyol

et isocyanate sont les suivantes:

Poiyol: Isocyanatye:

Desmophen 1100 Desmodur L 75N-C=O

CHi-O-CO-NH-/ t V-CH3

- -°H CH1-CH1-T-CH1-O-CO-NH-TTX-CH,

N=C = O

CH1-O-CO-NH-TTX-CH1

Ils ne donnent aucune indication supplémentaire sur la

structure du polyol. Ils observent que la déshydratation semble influencée

par deux paramètres, à savoir la densité en fonctions uréthanne et le tauxde reticulation.

Page 167: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

156

Les coefficients de diffusion obtenus sont compris entre

(1 et 4).10'9 cm2.s"1 à 22°C. Leur valeur ainsi que la permeation à la

vapeur d'eau augmentent avec la concentration en eau et l'épaisseur ce qui

atteste du caractère polaire de v_es polymères.

Schneider et Dusablon (55) ont étudié l'absorption de vapeur

d'eau sur des êlastomères de polyuréthannes composés de MDI, de 1,4

butanediol, et de polybutylène adipate-(Mn 2000) dans le rapport molaire 3-

2-1. Ils observent que l'énergie de solvatation de l'eau dans le polymère

est nulle, les coefficients de diffusion diminuent lentement et

linéairement avec l'augmentation de la concentration en eau et sont compris

entre (2 et 3).10~7 cm s"1 à 30°C pour la vapeur d'eau. L'énergie

d'activation se situe entre 40 et 45 kJ.mole-1. La concentration en eau dans

ce polymère va de O à l,4/£ selon la pression partielle en vapeur d'eau. Les

cycles absorption-désorption ne provoquent pas d'hystérésis. Ces propriétés

sont attribuées au fait que l'eau absorbée est immobilisée sous forme

d'agrégats.

Barrie et Nunn (55.64) ont travaillé également sur des

élastomères de polyuréthannes dont les références commerciales sont

Adiprène CM (Tv = ~56°C), Genthane S (Tv = -4y°C) et Elastothane ZRÔ25

(Tv = -37°C) avec les mêmes techniques que (55)• Leurs observations sont en

accord avec celles de Schneider. Le taux d'eau ayant pénétré le matériau

est indépendant de la température. Les coefficients de diffusion sont

compris entre (4 et 8).IQ-7 cm2.s"1 à 35°C selon le polymère. Les relations

entre D et la concentration en eau ainsi que l'énergie d'activation sont

similaires.

Ces élastomêres de polyuréthanne présentent donc un caractèreplutôt hydrophobe.

Page 168: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

157

1.3 DIFFUSION D'UN ELECTROLYTE DSNS UN POLYh. KE

Deux fils directeurs ont guidé cette succincte présentation

bibliographique:

* D'une part présenter les notions générales sur la diffusion

d'electrolyte dans les polymères. Ces informations ont été tirées

principalement des travaux de Zaikov et lordanski (5*0 •

* D'autre part, dans le cas particulier du confinement de décrets

radioactifs, il est indispensable de connaitre les coefficients de

diffusion des principaux radioéléments dans les matériaux d'enrobage

suceptibles d'être utilisés ainsi que les paramètres influençant ces

coefficients. Les travaux antérieurs de Morin (65) et de Nicaise (66) sur

des membranes en polyester et épo> :-e constituent une introduction à cette

étude sur les polyuréthannes.

1.31 Généralités

Les electrolytes peuvent être dissociés en ions; leur mobilité

sera à la fois due au potentiel chimique et électrochimique dont

l'expression est :

u~ = u + Z F 0 pour un ion i donné 4.27

où : p : potentiel chimique de i dans la phase donnéeF : constante de FaradayZ : charge de 1'ion0 : potentiel électrique

Dans le cas de la diffusion seule, le gradient de potentiel

électrique sera nul, la thermodynamique des processus irréversibles,

appliquée à la diffusion de l'espèce i, supposée sans interactions avec les

autres ions conduit aux expressions suivantes:

J = - D Grad C Première loi de Fick 4.28

Page 169: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

D =

158

Relation de Nernst-Ëinstein 4.29

où J : Flux d'élément diffusantD : Coefficient de diffusionC : Concentration de l'espèce diffusanteR : Constante des gaz parfaitsT : Température

Influence de la couche de Nernst:

Dans le système électrolyte-polymère, la couche d'eau "pure"

d'environ 30 um qui se forme à l'interface peut limiter la diffusion de

!'electrolyte dans le polymère.

Le coefficient de diffusion d'un electrolyte dans l'eau est de

l'ordre de 10*5 cm2.s"1, et typiquement, dans les polymères peu hydrophiles

d'environ 10~9 cn .s"1. Pour des épaisseurs de membranes semblables (=60um

pour le polymère et 2 x 30 um pour les couches de Nernst de chaque côté de

la membrane), le calcul montre que l'étape la plus lente est de loin celle

de la diffusion dans le polymère.

Interaction polymère-électrolyte:

De même que dans le cas de l'eau, les interactions avec le

polymère dépendent de sa polarité, aussi le classement des polymères en

fonction de leur hydrophilie est repris.

1.32 Polymères hydrophiles

Etat de !'electrolyte;

Dans ce type de polymère 1'électrolyte aura une très forte

tendance à la dissociation. Le comportement est alors influencé par le

degré d'hydratation des ions qui le composent.

Ainsi, les coefficients d'autodiffusion des cations alcalins

dans le polystyrène suifoné, diminuent lorsque le rayon des cations

hydratés augmente ( Li* < Na+ < K* < Rb+ < Cs+ ), de même que ceux des

cations multivalents varient selon la séquence Th + < Al3+ < Ca2+ < Na+.

Page 170: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

159

(Le rayon d'un ion hydraté est d'autant plus petit que l'ion est gros et un

ion est d'autant plus hydraté que sa valence est grande).

Théories de la diffusion;

Plusieurs approches ont été proposées pour expliquer la

diffusion dans les polymères hydrophiles.

Mackay et Meares (67) attribuent la diminution des coefficients

d'autodiffusion des electrolytes dans les polymères par rapport aux ions en

solution à l'accroissement du chemin de diffusion, du fait de la présence

de macromolécules.

Yasuda (68) propose un mécanisme fondé sur les notions de

volume libre. Un polymère gorgé d'eau est considéré comme un système quasi

homogène qui présente un certain volume libre Vf dû à la structure

macromoléculàire et à la présence de solvant.

En admettant ces trois propositions:

I)Le volume libre dû à la dissolution de !'electrolyte dans l'eau est

égal au volume libre produit par l'eau dans le polymère,

2) La taille des "vides f'luctuants" créée par le volume libre est de

l'ordre de celle des particules diffusantes,

3)11 n'y a pas d'interactions entre le polymère et le soluté.

la diffusion d'un electrolyte dans un polymère contenant une fraction

volumique d'eau $y est donnée par:

D3 = D3 exp( - k($w-l-l)) 4.30

où D,D!

Coefficient de diffusion de !'electrolyte dans le polymèreCoefficient de diffusion de 1'electrolyte dans l'eauConstante de proportionnalité entre le volume libre occupépar 1'electrolyte et le volume libre dans le système.

k est fonction de la probabilité de trouver un site vide

suffisamment grand et proche d'une particule donnée pour qu'elle puisse s'y"loger".

Page 171: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

160

Cette relation montre que plus la.teneur en eau augmente et

plus le coefficient de~diffusion de !'electrolyte augmente en~tendant à la

limite vers celui obtenu dans l'eau pure. Quand la teneur en eau diminue

beaucoup, elle ne fait plus écran et des interactions entre le polymère et

le soluté peuvent se produire ; cette relation n'est plus tout à fait

valable.

Cette théorie s'applique cependant assez bien aux polymères ne

contenant pas de groupements ionisés ce qui correspond à notre situation.

Autres facteurs influençant la diffusion:

Le taux de reticulation, la température, le gradient de

concentration, le taux et la nature des groupements polaires ont sur la

diffusion des electrolytes le même effet que sur la diffusion de l'eau

(voir plus haut).

1.33 Polymères hydrophobes

La particularité de la migration d'electrolyte dans les

polymères hydrophobes est que sa vitesse varie énormément en fonction de la

nature de 1'electrolyte. Ainsi la diffusion de l'acide nitrique dans des

films PTFE (polytêtrafluoroêthylène) ne demande que quelques minutes alors

que celle de l'acide sulfurique dans le même substrat n'est appréciable qu1

après plus d'un an (69).

Etat de !'electrolyte:

Des essais de diffusion de HCl gazeux sec ou en solution dans

le polystyrène ont donné des résultats similaires ce qui tend à prouver que

la particule diffusante serait la molécule de HCl non dissociée et nonhydratée.

La diffusion du nitrate de plutonium sous forme de sel, solide

dans différents polymères hydrophobes a été étudiée (70), les valeurs

obtenues à 20°C sont présentées dans le tableau 4.1:

Page 172: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

161

Polymère

D3* 10-«cm2, s"1

PE

3,3

PVC :

9,0

PETF

4.4

PS

14,0

PTFE

5,5

Tableau 4.1: Coefficient de diffusion du nitrate de 239Pu dansdes polymères hydrophobes d'après (70).

Ces coefficients de diffusion sont très faibles et peu

sensibles à la nature du polymère. Ils sont environ 1000 fois plus petits

que les valeurs de D(SÛ2) dans le PVC et PE. Nous n'avons pas de détail sur

la méthode employée pour obtenir ces déterminations, ces données n'ont

qu'un caractère indicatif.

Nature de !'electrolyte:

La nature de 1'electrolyte ainsi que sa concentration a une

grande influence sur les vitesses de diffusion. Certains auteurs classent

les electrolytes en "peu pénétrant" et "très pénétrant". Les electrolytes

comme HF, HCl, HNOg, SOg pénètrent rapidement les polyoléfines alors que

NaOH, KOH, HPOg, SOl et les sels en général sont peu pénétrants.

La plupart des résultats obtenus montre que la diffusion d'un

electrolyte croît avec sa volatilité.

En règle générale, l'eau diffuse toujours beaucoup plus vite

que les electrolytes dans les polymères hydrophobes.

1.34 Cas particuliers

1.341 Polyuréthannes

Les seules données bibliographiques sur la diffusion

d'electrolyte dans les polyuréthannes concernent des polyéthers réticulés

avec des fonctions uréthannes pour réaliser des conducteurs ioniques dansdes systèmes anhydres (71).

Page 173: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

162

Ces travaux montrent que les ions sont mobiles dans ces réseaux

et assurent une assez bonne conductivité. Ils sont solvatês par les

liaisons êther des polymères.

Nous n'avons pas trouvé d'autres données concernant la

diffusion d'electrolyte dans les polyuréthannes (interrogation du Chemical

Abstract).

1.342 Résines époxydes

Nicaise (66) et Morin (65) ont étudié la diffusion de sel de

césium dans ce type de résines par des méthodes de transmission analogues à

la nôtre (voir partie IV.2). Leurs principales conclusions sont les

suivantes:

* La force ionique n'a pas d'influence sur la vitesse de diffusion du

césium.

* Les ions Cl" et Cs+ diffusent approximativement à la même vitesse.

* Les valeurs voisines du coefficient de diffusion et d1autodiffusion du

césium indiquent que le mécanisme est un échange site à site.

* Le coefficient de diffusion augmente avec le gradient de

concentration.

* L'énergie d'activation de la diffusion du césium est d'environ 35

k J. mole"1.

* D (CsCl) = 5 1C"13 cm2.s'1 à 23°C.

1.343 Liants hydrauliques

Les bétons sont les matériaux les plus employés pour confiner

la matière radioactive ; des études ont permis d'évaluer leur propriétés de

barrière (72). Bien que les mécanismes de diffusion soient très différents

de ceux des polymères, il est possible de comparer ces travaux aux nôtres

car les méthodes d'investigations sont similaires (Méthode de transmission

suivie par un traceur).

Les principales informations sur la diffusion de l'eau et de

sel de césium dans les bétons sont les suivantes:

Page 174: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

163

*„ Les concentrations des solutions amont utilisées sont très faibles

mais influent sur Deff .

* L'épaisseur a également des conséquences sur Deff.

* II y a peu d'écart entre les coefficients de diffusion de l'eau et du

CsCl en solution pour un échantillon de béton donné.

* Les Deff mesurés varient avec les formulations des bétons, ils sont

compris dans les fourchettes suivantes:

Deff (eau/béton. 22°C) = d à IS)-IO'9 cm s'1

(césium/béton 22°C) = (1 à 10O)-IO-" cm=. s'1

I . 4 CONCLUSIONS

Les lois de Fick sont assez bien appropriées pour quantifier

l'aspect macroscopique des phénomènes de diffusion. La solubilité de l'eau

dans le polymère ainsi que le coefficient de diffusion sont déterminés par

la méthode d'absorption. Par la méthode de transmission, en régime

transitoire, Dapp, correspondant à la vitesse de diffusion, est déterminé.

En régime permanent, Deff donne une information relative au flux de

diffusion traversant le matériau que ce soit pour l'eau ou pour un

electrolyte .

La théorie du volume libre donne une approche satisfaisante des

mécanismes de diffusion de l'eau et des electrolytes compte tenu du type de

polymère étudié;

La diffusion de Heau dans les polymères est fonction de sa

concentration et de son état physique (vapeur ou liquide) mais aussi de la

nature du polymère, elle est activée par la température. Deux comportements

"types" des polymères par rapport à la diffusion de l'eau sont définis en

fonction de la quantité d'eau qu'ils absorbent. Les données chiffrées des

différents auteurs ne sont pas facilement comparables. Il y a peu de

résultats sur la diffusion de l'eau liquide en régime permanent et ce

paramètre (ainsi que la teneur en eau) semble être déterminant dans la

diffusion d'un electrolyte.

Pour les polyuréthannes, aucune loi générale ne peut être

établie car leur propriétés peuvent être totalement différentes selon leurformulation.

Page 175: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

164

2 MATERIEL ET METHODES

2.1 DIFFUSION SUIVIE PAR ABSORPTION

2.11 Principe de la méthode

Cet essai consiste à suivre l'absorption d'eau d'un échantillon

de polymère immergé, à température constante, en pesant à intervalles de

temps réguliers cet échantillon.

Les échantillons se présentent sous forme de disques dont le

diamètre est de 28 mm et dont l'épaisseur varie de 0,1 à 3 mm selon le

matériau. Ils sont placés dans des Flacons de diamètre intérieur 28 mm, de

façon à ce que seules leurs arêtes soient en contact avec les parois du

flacon.

Le schéma ci dessous représente cette disposition:

">• -v~

( }WW

eau --

iI1/i.

L'ensemble est placé dans un bain thermostaté à 23, 40, ou60°C.

A intervalle de temps donné variant de quelques heures à

plusieurs semaines les échantillons sont retirés de leur flacon, sèches sur

papier Joseph, pesés sur balance de précision type Métier à O.lmg près puis

reconditionnés. Le matériau ne doit pas rester hors de l'eau plus de

lelques minutes.

Chaque essai est mené en parallèle sur deux échantillons.

2.12 Fabrication d'échantillons

Seuls les échantillons définis ci dessous ont é^é testés par

cette méthode. Les plaques à partir desquelles ils sont coupés ont troisorigines :

Page 176: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

165

.l)Celles réalisées par moulage au laboratoire. Les PUl^, PU3. PUS,"" ont été obtenus par cette méthode.

2)Cellës fournies par des fabricants et qui ont été réalisées parmoulage mais dans des conditions non précisées. Entrent dans cettecatégorie les PU9, PUlO, PUIl.

3)Celles obtenues par projection dans les conditions d'applicationsde ces produits sur un chantier. Ces échantillons se rapprochent leplus du matériau tel qu'il sera utilisé pour l'enrobage de déchetsradioactifs. Deux produits ont été projetés : les PUl et PU3-

Le protocole utilisé au laboratoire pour la réalisation de ces

plaques est le suivant: ~~

1)Homogénéisation des deux constituants à 40°C.2)Mélange de ces constituants dans les proportions indiquées par le

fabricant.3)Dégazage du mélange pendant 5 minutes à 40°C environ, sous un vide

de 5 ""m de Hg minimum.4}Coulée dans des boîtes de Pétri; le mélange est encore liquide ets'étale assez bien. La quantité est déterminée en fonction del'épaisseur désirée (de 0,5 mm pour le PU3 à 3 mm environ pour lePU14).

5)Les plaques sont ensuite placées pendant 48h dans une étuve à 50°C,elles sont ensuite démoulées et conservées une semaine àtempérature ambiante avant utilisation.

Les polymères projetés ont été obtenus avec la machine de

projection Isotherm PSM 70 dont le fonctionnement est décrit en annexe. Les

épaisseurs des plaques sont comprises entre 0,5 et 5 nm .

Les échantillons sont découpés dans ces plaques à l'aide d'un

emporte-pièce cylindrique de diamètre 28 mm .

L'épaisseur de chaque échantillon est mesurée à l'aide d'un

palmer (précision ±0,02 mm) en cinq points uniformément répartis sur la

surface; la moyenne et l'écart type de ces cinq mesures donnent la valeur

ainsi que sa précision. Les échantillons ayant les épaisseurs les plus

constantes sont sélectionnés.

Dans l'ensemble la précision souhaitée sur l'épaisseur n'est

pas obtenue. En moyenne les écarts varient de 5 à 10% pour les trois

provenances. Ces échantillons sont tout de même utilisés pour les essais

d'absorption mais ces écarts sur l'épaisseur auront des incidences

notamment pour la détermination du coefficient de diffusion par la méthodedes temps longs.

Page 177: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

166

2.13 Mesures de porosité

Les matériaux obtenus par projection présentent une importante

porosité due à des bulles d'air emprisonnées dans le polymère au cours de

la reticulation. Rappelons que dans l'application visée, les polymères

seront mis en oeuvre par cette technique sur les déchets radioactifs. La

porosité induite doit donc être mesurée avec précision afin d'évaluer les

risques éventuels qu'elle peut engendrer sur la diffusion pendant le

stockage des déchets ainsi traités.

D'autre part cette donnée est indispensable pour les

interprétations des essais de diffusion.

Les techniques mises en oeuvre sont:

porosimèt e à mercuremicroscopic optiquemicroscopie électronique à balayageanalyse d'images

Pour connaître les paramètres suivants:

Tj-pe de porositéTaux volumique de porositéTaille moyenne des pores

PoTosimètrie à mercure:

Des essais sont réalisés sur un porosimètre à mercure de

référence Micrometrics autopore 92000 V2.02 à l'Ecole Française dePapeterie.

Le principe de cet appareil est le suivant : du mercure est

envoyé sous pression dans une cellule indéformable contenant l'échantillon,

il le pénètre alors, ce qui se traduit par une diminution du niveau de

mercure dans la cellule. Cette méthode ne fonctionne que si l'échantillon

présente une porosité ouverte et s'il est indéformable.

Les résultats obtenus sont incohérents ; il semble que cela

soit dû au fait que ces deux conditions ne sont pas vérifiées. Aussi cette

technique est abandonnée au profit de la microscopie.

Page 178: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

167

électronique à balayage (NEE):

Cette technique dont le principe est donné entre autre par

Molins (73) permet la réalisation de photographies montrant

particulièrement bien le relief de l'échantillon. L'appareil utilisé est un

"Jeol JSM 840 A " et appartient au Département de Métallurgie de Grenoble

(CEN-G / DMG).

Les échantillons sont découpés avec un scalpel dans un plan

perpendiculaire aux faces des plaques; ils sont ensuite métallisés en

surface pour faciliter l'écoulement des électrons. Les observations portent

sur la tranche du matériau.

Les photos n°4.1 et 4.2 des différents échantillons permettent

d'affirmer que les pores se présentent sous forme de sphères de taille

variable (de 1 à 100 um environ) réparties aléatoirement dans le matériau.

Cette observation indique que la porosité est totalement fermée

ce qui explique pourquoi la technique du porosimètre n'est pas adaptée.

La caractérisation complète de ces sphères nécessite l'emploi

de techniques de traitement d'images.

Analyseur d'images:

Quand une image est digitalisée, il est alors possible à l'aide

d'un système informatique adéquat de mesurer les paramètres désirés. Le

système utilisé est du type Kontron IBAS IPS appartenant au DMG. Il permet

de déterminer le pourcentage de surface occupée par les sphères creuses

ainsi que leur taille moyenne pour nos différents échantillons.

L'analyse des photographies obtenues par le MEB n'est pas aisée

car le contraste entre les zones "matériau" et les zones "sphères" n'est

pas suffisant. Il faut donc trouver une technique permettant de

différencier facilement les deux types de zones.

Page 179: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

168

Photo 4.1 : Vue d'une coupe d'un échantillon depolyuréthanne projeté (PUl, l=500pm) au MEB (électronsrétrodiffuses) analyse topographique.

Photo 4.2 : Vue d'une coupe d'un échantillon depolyuréthanne projeté (PUl, l = 500jjm) au MEB (électronssecondaires).

Page 180: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

169

Le grossissement n'étant pas trop élevé, il est possible de

travailler en microscopic optique avec un appareil Reicherp inversé type

MEF qui a un dispositif permettant de tirer des clichés.

Le papier photographique est remplacé par un calque sur lequel

il est facile de dessiner les contours des bulles avec un feutre noir afin

d'augmenter le contraste (cf. figure 4.4). La préparation des échantillons

est la même que précédemment mais sans la phase de metallisation.

L'aspect statistique de cette approche oblige à présenter un

grand nombre d'objets ( > 100 ). Aussi pour chaque échantillon, cinq

clichés ont été réalisés et traités par l'analyseur d'image.

Résultats obtenus:

Les mesures correspondent à un pourcentage de surface occupée

par les bulles par rapport à la surface totale. La répartition des bulles

semblant aléatoire, la surface mesurée est donc proportionnelle à leur

volume dans l'espace. Ainsi les valeurs données dans le tableau 4.2

correspondent à la porosité.

Matériau

PUl

PUl

PU 3

machinede

projection

Isotherm

Isotherm

inconnue

épaisseurdes plaques

en mm

1,0

5,0

2,0

porosité

% * a

9,06 ± 1,4

12,5 ± 2,7

5.7 ± 1,4 .

Tableau 4.2: Mesure de porosité d'échantillons de polyuréthanneprojeté.

Ces données sont insuffisantes pour étudier les relations entre

conditions de projection et porosité. Cependant ce tableau caractérise

assez bien les plaques qui ont servi à la préparation d'échantillons pour

les études de diffusion à la fais er; absorption et en transmission.

Le PUl a une porosir.é moyenne de 10% indépendante de

l'épaisseur, et le PU3 de 7% .

Page 181: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

170

f

e •ft »* -»

Q '

Figure 4.4 : Croquis des sphères creuses des PUl et PU3obtenus par miroscopie optique.

Fréquence70-r

PUl I= 0,5 mm

PUl 1= 1.0

PU3 1= 2. O

5 15 25 35 45 55 65 75 85 95 105 115 125 135 145 155 165 175 185 195

Diamètre des norosités i/nn)

Figure 4.5 : Histogrammes de la taille des sphères creusesdes PUl et PU3.

Page 182: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

171

L' analyseur d'images permet d'établir des histogrammes comme

ceux donnés en figure 4.5 indiquant la fréquence des pores en fonction de

leur diamètre.

Les sphères observées ne sont pas coupées selon leur diamètre

maximum aussi les diamètres réels de ces bulles sont légèrement supérieurs

à ceux donnas par ces histogrammes.

La résolution d'image par cette méthode est de l'ordre du pm,

il n'est donc pas possible de déceler des pores dont la taille serait plus

petite.

En règle générale pour les trois matériaux, les bulles

observées ont une taille moyenne comprise entre O et 100 pm, avec une

fréquence maximum vers 50 pm. Aucune bulle n'avait un diamètre supérieur à

150 pm. Le PU3 présente des bulles plus petites que le PUl.

2.2 DIFFUSION SUIVIE PAR ÏACEUR RADIOACTIF

2.21 Principe de la méthode

Le principe de cet essai consiste à placer une membrane de

matériau à tester dans une cellule de diffusion dont le schéma est dessiné

ci-dessous :

Compartimentamont

contenantle traceurradioactif

— Compartimentaval

contenantl'eau nonactive audébut de l'essai

membrane

Cette cellule est placée dans un bain thermostatê à 23, 40, ou

60 C. L'eau de ce bain est contrôlée régulièrement afin de déceler une

éventuelle fuite de matière radioactive.

Page 183: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

172

Au temps to, la solution radioactive est introduite dans le

compartiment amont et le compartiment aval est rempli d'eau désionisêe

d'activité connue; le processus de diffusion commence alors.

Les éléments diffusants (ions et/ou molécules d'eau, actifs ou

non) migrent à travers la membrane, la traversent et s'accumulent dans le

compartiment aval.

Des prélèvements de cette solution sont effectués afin de

déterminer son activité à intervalles de temps donnés. L'eau prélevée est

remplacée par de l'eau identique à celle du départ.

Si l'activité de la solution aval atteint 1% de l'activité

amont, une quantité plus importante est remplacée et des prélèvements plus

fréquents sont effectués afin de ne pas dépasser ce seuil.

Le flux cumulé d'activité à la

la formule suivante:

mesure est donc donné par

EF =i=n-lZ

i=0An.V 4.31

avec: Ai : activité volumique de la mesure i : Bq/cm3Vi : volume prélevé à la mesure i : cm3

An : activité de la mesure n : Bq/cm3V : Volume aval total : cm3EF : Quantité totale de matière radioactive ayant

traversé la membrane à la mesure n : Bq

Le flux cumulé d'activité étant connu, il est alors possible de

déterminer les coefficients de diffusion Dapp et Deff à l'aide des

équations 4.17 et U.20.

Dapp =6 S

4.17EF Z.

S AI t4.20

Page 184: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

173

2.22 Comptage des radioéléments

Trois radioéléments sont utilisés : le tritium; le césium 137

et le cobalt 60. Les méthodes employées pour compter l'activité des

prélèvements sont les suivantes:

Définition de la radioactivité:

L'activité d'un élément dans un volume donné est définie par le

nombre d'atomes radioactifs se désintégrant par seconde:

dNactivité = - ( )

dt4.32

Cette grandeur accessible par divers moyens de comptage est

donnée en Bequerel (Bq) dans le système international ou en Curie (Ci).

1 Bq = une désintégration par seconde

1 Ci = 3.7 10 10 Bq

L'activité décroît en fonction du temps; cette décroissance est

caractérisée par le temps de demi-vie:

La période de demi-vie (tz) d'un élément donné est définie par

le temps au bout duquel l'activité initiale a diminué de moitié.

Propriétés nucléaires des radiotTaceurs :

Elles sont extraites des tables de radionucléides (74) etrésumées dans le tableau 4.3-

Les périodes de demie-vie étant supérieures à 10 ans pour le

tritium et le césium, les activités nominales seront considérées comme

constantes pour la durée des expériences (durée qui ne dépasse pas deux

ans). Pour les essais de plus de quelques mois avec le cobalt, il sera

nécessaire par contre, d'effectuer une correction de décroissance.

Page 185: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

174

Dosimètrie:

Tous les comptages sont effectués par le Laboratoire de Mesure

de Rayonnement (L.M.R.) du Service de Protection contre les Rayonnements

(S.P.R) de Grenoble. Le volume des échantillons est de un cm3.

Elément

3H1

137Cs

55

m!37Ba

56

60Co

27

Fils

3He2

m!37Ba

56

137Ba

56

60Ni

28

Rayonnementémis

P"

P-

gamma

Pgamma

Energie(Kev)

18,6

1176514

66l

31913321173

ti(ans)

12,5

30,15

0,0001

5.27

Tableau 4.3: Caractéristiques nucléaires des radioélémentsutilisés en diffusion.

La spectrométrie fi- par scintillation liquide est utilisée pour

le dosage du tritium. La prise est placée dans un flacon standard de

comptage; le liquide scintillateur de marque Picofluor 15 de Packard est

rajouté. Le flacon est compté par un appareil type SL30 Intertechnique.

Cette géométrie d'échantillon et de radioélément est étalonnée et permet,

après traitement numérique adéquat, d'exprimer les résultats en Bq par

échantillon. La plage de détection optimum commence vers 0,5 Bq et va

jusqu'à 10.000 Bq. En dehors de ces seuils, la précision sur la mesure est

très faible. Il convient donc de diluer environ 50 fois l'activité de la

solution source pour pouvoir la compter dans de bonnes conditions.

Le Césium et le Cobalt sont comptés par spectrométrie Gamma sur

une diode à semi conducteur GeLi ou Ge, couplée à un analyseur multicanaux

de type CATO, Inel. Les prélèvements d'un cm3 sont déposés sur des

coupelles calibrées; un cm3 de solution contenant 1% de tensio-actif dans

Page 186: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

175

l'eau désionisée est rajouté pour répartir de Façon howut, .e la solution

radioactive dans la coupelle; l'ensemble est ensuite placé sous un

êpiradiateur jusqu'à evaporation complète de la solution. L'activité

déposée est comptée. Le banc de mesure est étalonné pour cette géométrie

d'échantillon et ces radioéléments; les résultats sont exprimés en Bq par

échantillon. La plage de mesure optimum est comprise entre envi. . 10 Bq et

10.000 Bq , ce qui nécessite de diluer les prélèvements des solutions amont

d'un facteur 1000 environ.

2.23 Ordre de grandeur et optimisation

Les dimensions des cellules de diffusion et de la membrane

ainsi que la température de l'essai vont dépendre des valeurs des

coefficients de diffusion à mesurer.

Choix du volume amont:

D'une part.il doit être suffisamment grand pour que les

variations de concentration dues à la migration soient négligeables par

rapport à sa valeur nominale, d'autre part son activité globale doit rester

acceptable sur le plan de la radioprotection.

Les valeurs sont fixées à 3 cm^ environ pour le césium et le

cobalt et 20 cm3 pour le tritium.

Choix du volume aval;

Plus ce volume sera petit et plus le signal sera important et

donc facile à détecter; cependant, s'il est trop petit, de fréquentes

dilutions seront nécessaires pour que son activité reste négligeable devant

le compartiment amont.

Nous avons tout d'abord fixé arbitrairement ce volume à 50 cm3

puis les essais avec le tritium ont conduit à des valeurs plus faibles (10à 25 cm3).

Agitation des solutions:

Schvartsman (57), qui a travaillé dans les mêmes conditions,

indique dans son protocole opératoire que les solutions amont et aval sontagitées.

Page 187: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

176

Cette précaution paraît tout à fait inutile car le coefficient

d'autodiffusion de l'eau dans l'eau vaut environ 2.10-5 cm_2.s-1-et celui que

nous voulons déterminer est de l'ordre de 10-9 cn .s"1. - _.- —

Par contre, si nous devons mesurer une valeur proche de celle

de l'eau, il devient nécessaire d'agiter les deux compartiments, c'est le

cas de la diffusion de l'eau dans le Nafion (voir plus loin).

2.231 Diffusion de l'eau trltlée

Choix de l'épaisseur:

Les valeurs du coefficient de diffusion de l'eau dans les

polyuréthannes sont de l'ordre de 10"9 cm2.s"1; la relation 4.1? donne le

temps d'induction en fonction de l'épaisseur reporté dans le tableau 4.4.

I(cm)

een j

0.01

0.19

0,05

4.8

0,1

19

0.5

482

Tableau 4.4: Temps d'induction en fonction de l'épaisseur dansle cas de l'eau.

Sachant que le régime permanent n'est atteint que lorsque t est

supérieur à 2,5 fois 9, nous pouvons choisir une épaisseur de membrane de

l'ordre du millimètre; la durée de l'essai n'excédera pas deux mois.

Choix de l'activité amont:

II s'effectue en fonction du flux désiré en régime permanent;

compte tenu des seuils de détection et du volume aval, il est souhaitable

d'avoir un flux compris entre 10 et 50 Bq par jour.

En utilisant l'équation 4.20, le calcul donne:

Al = Fl /' DSt 4.33 avec:1 = 0,1 cmS = 10 cm2

F = 5 à 50 Bq/jourD = 10-9 cm2/s

Page 188: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

177

L'activité amont sera comprise entre 10.000 et 50.000 Bq/cm3.

Une source ORIS EL5 de 3,7.107 Bq qui est diluée dans un litre

d'eau désionisée donne l'activité volumique désirée.

2.232 Diffusion de radioéléments

Choix de l'épatsseuv de la membrane:

Une démarche analogue à celle de l'eau tritiée est suivie mais

avec un coefficient de diffusion de 5-10"13 cm2/s qui correspond à la

migration du césium dans les résines époxydes d'après Nicaise (66). Le

temps d'induction en fonction de l'épaisseur est donné par le tableau 4.5-

épaisseurI

(cm)

een j

en années

0.005

960,26

0,010

3851

0,500

9642,6

0,100

38 580105

Tableau 4.5: Temps d'induction en fonction de l'épaisseurdans le cas de la diffusion de radioéléments.

La durée d'une thèse étant en moyenne de 3 ans, il est

impératif de fabriquer des membranes dont l'épaisseur soit inférieureà 100 um!

Choix de la température.-

Malgré des épaisseurs de 50 à 100 pm, la durée probable des

essais sera de un à deux ans. La diffusion étant activée par la

température, une possibilité est de travailler à température plus élevée

sans pour autant modifier trop la structure des polymères.

La température d'essai est fixée à 40°C.

Page 189: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

178

Choix de l'activité amont:

Le flux idéal"en régime permanent est de 10 à 100 Bq/jour. En

utilisant l'équation 4.20, avec une épaisseur de 100 um et une surface de

10 cm2, l'activité amont est comprise entre 106 et 107 Bq/cm3 .

Ces solutions sont obtenues à partir de sources ORIS EL6 à

3.7-107 Bq/cm3, diluées 2 à 20 fois.

Choix de la concentration amont:

Les sources fournies par l'ORIS ont une concentration très

faible, de l'ordre de 0,5-10-3 mole.litre"1.

La vitesse de diffusion est proportionnelle au gradient de

concentration, (voir partie IV, 1.13).

La concentration en amont est fixée à IM pour les cellules

standards au césium et au cobalt afin d'avoir un gradient de concentration

fort et donc un phénomène de diffusion rapide.

Cependant, l'influence du gradient de concentration sur la

diffusion est étudiée avec des essais dont les solutions en amont sont de

0,1 et 0,01 M.

Entraîneur dans le compartiment aval:

Un entraîneur est un isotope inactif de l'élément traceur,

présent dans la solution à une concentration très supérieure à celle du

traceur. Il a pour rôle de saturer tous les sites de sorbtion (sur les

parois) de l'élément afin de maintenir "statistiquement" le radioélément ensolution.

Cette quantité de sel inactif ajoutée en aval doit être

négligeable devant la concentration amont. Elle est fixée à 10"3M.

Quand les premiers éléments actifs apparaîtront dans le

compartiment aval, par définition ils auront la même proportion

actif/inactif que dans le compartiment amont.

Cependant, il est difficile d'estimer si les ions césium et

cobalt se sorbent facilement sur de l'acier inox à faible concentration.

Aussi il est préférable de faire des essais avec et s«nsentraîneur afin de vérifier ce point.

Page 190: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

179

2.233 Résumé des paramètres choisis

Le tableau 4.6 regroupe les principaux paramètres nécessaires à

la fabrication d'un ensemble cellule de diffusion-membrane ainsi que les

conditions opératoires avec les fourchettes de valeurs employées:

Radioélément

Epaisseur 1 (urn)

Volume amont (cm3)

Volume aval (cm3)

Section (cm2)

A amont (Bq/cm3)

C amont (M)

Entraineuraval (M)

Température (°C)

3H

100-1000

10-20

10-50

5-10

37-000

-

23

137cs. 60Co

50-100

3

10

3-10

1-5 106

10.10,001

O0,001

40

Tableau 4.6: Résumé des conditions opératoires.

2.24 Fabrication de membranes

2.241 Provenance des matériaux

Les premières expériences de diffusion suivie par l'eau tritiée

ont donné de bons résultats si bien que nous avons été amené à tester

beaucoup de matériaux d'origines très variées, qui peuvent être regroupés

en quatre grandes catégories:

1) Membranes découpées dans des plaques de polyuréthanne,obtenues par projection.

2) Membranes élaborées par le fabricant par coulée dans desconditions non précisées.

3) Films thermoplastiques ( polyethylene PE , polychlorure devinyle PVC ...).

4) Membranes fabriquées au laboratoire.

Page 191: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

180

Tous les polyuréthannes dont la vie en pot est inférieure à 5

minutes entrent dans la première catégorie. Nous retrouvons notamment les

plaques de PUl et PU3 utilisées en absorption, avec des épaisseurs de 0,5 à

quelques mm et une porosité qui a été étudiée.

Les catégories 2 et 3 correspondent à des produits commerciaux

sur lesquels peu de détails pratiques concernant leur fabrication sont

disponibles.

Les résines époxydes et polyuréthannes provenant de la

catégorie 1 présentent une porosité fermée dont la taille va jusqu'à 150

um, il apparait impossible d'obtenir des membranes de 100 um par cette

méthode. Ceux dé la catégorie 2 présentent des épaisseurs trop importantes.

Une méthode permettant de réaliser des membranes fines a donc

été développée.

2.242 Préparation de la résine liquide

Pour éviter la présence de toute porosité dans le produit

solide final, il est indispensable de dégazer correctement le mélange

résine/durcisseur quand il est encore liquide. Cette opération nécessite

environ 5 minutes; cette condition exclut tous les systèmes dont la vie en

pot est de cet ordre de grandeur.

Ainsi, malgré plusieurs essais, nous n'avons pas pu fabriquer

de membranes de PUl, PU13 et PU16. Cependant les systèmes dont une version

"à prise lente" est commercialisée permettent de réaliser cette opération,

c'est le cas des PU3, PUS et PU14.

2.243 Mise en forme

Essai d'usinage:

Cette méthode n'a pas été concluante car les polyuréthannes

sont trop souples à température ambiante pour être usinés dans de bonnes

conditions.

Essai de moulage:

Un moule en têflon a été choisi pour des raisons de facilité de

démoulage mais les essais de coulée ont montré un défaut de planéité dû

Page 192: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

181

Photo 4.3 : Moule pour fabrication de membranesd'épaisseur 50 m à 1 mm.

Page 193: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

182

certainement à une déformation du moule: les membranes avaient une

épaisseur au centre 1,5 à 2 fois supérieure à celle de la périphérie.

Ce moule a été abondonné au profit d'un moule en acier

inoxydable pour lequel il restait à déterminer les conditions de démoulage.

Des essais avec agents démoulants à base de silicone, ensuite à base de

têflon, n'ont pas donné satisfaction. Finalement l'utilisation de deux

feuilles de polyethylene a permis de démouler les membranes facilement.

Les épaisseurs des membranes sont définies par des jauges

standard d'épaisseur placées entre les deux corps du moule. Un jeu de

jauges contient 20 cales dont les épaisseurs vont de 50 à 1000 urn. Les

photographies 4.2 montrent le moule monté.

2.244 Protocole de fabrication de membranes

1 Chauffer les constituants A et B à 40°C.

2 Quand ils sont à la température voulue, les mélanger dans les

proportions stoechiométriques.

3 Dégazer sous un vide de 5 mm de Hg.

4 Couler la résine dans le moule recouvert des feuille PE et des cales

de l'épaisseur choisie.

5 Placer le moule dans l'étuve pendant le temps nécessaire au

durcissement de la membrane.

6 Démouler la membrane quand elle est prise et la laisser séjourner 48

heures dans une étuve à 50° C puis une semaine à température ambiante

pour achever les réactions de polymérisation.

2.245 Résultats

Les épaisseurs des membranes obtenues par cette mér.hode vont de

40 pour les plus fines jusqu'à 500 urn.

Page 194: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

183

r-

4.4 =a -une Ce1IuI, de diffusion.

Page 195: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

184

Les variations .sur V épaisseur I dépendent de ^ la surface S

considérée: Elles sont inférieures^à 10% pour S = 10 cm2 et I = 50 um.

Pour S = 10 cm2 et Z = 100 à 500 urn elles sont inférieures à 5%.

Par sélection et en diminuant la surface de mesure à 5 cm2 soit

un cercle de diamètre d'environ 35 mm, une précision de 5% est obtenue sur

les plus faibles épaisseurs.Cette dernière remarque a limité la surface de diffusion à 3,14

cm2 ( 0 = 20 mm) pour les expériences de diffusion avec les solucions de

CsCl et CoCl.

2.25 fabrication de cellules de diffusion

2.251 Plan des cellules

Les cellules ont été fabriquées entièrement en acier inoxydable

selon le plan donné en figure 4.6. Quatre modèles différents ont été

élaborés ; les trois premiers référencés M2, M3t M4 sont des améliorations

successives pour la diffusion de l'eau; le dernier modèle M5 a été conçu

pour la diffusion des ions.

Ces cellules sont démontables et ont la possibilité d'être

réutilisées après decontamination.

5 cellules de type M4 et 15 de type M5 ont été fabriquées.

Le Laboratoire d'Application des Traceurs (CENG) s'est équipé

de plus de 20 cellules de ce type.

2.252 Montage d'une cellule

Les photos 4.4 montrent comment s'effectue le montage des

membranes dans les cellules de diffusion. Pour assurer 1'étanchéité, des

joints plats en caoutchouc sont montés avec la membrane et aux bouchons de

prélèvement. Les quatre écrous sont serrés modérément et simultanément.

2.26 Radiopro-tecrbion démantèlement:

2.261 Contamination

- Toutes les manipulations s'effectuent sous hotte ventilée avec desgants jetables.

Page 196: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

185

Réf.

1

2

3

4

5

6

1

Désignation

Corps de cellule amont

Corps de cellule aval

Bouchon aval

Bouchon amont

Gougeons d'assemblage

Rondelles

Ecrous

Nombre/unité

1

J.

1

1

U

4

4

Remarque : Toutes les pièces sont en acier inoxydable standard 18/8.

Figure 4.6: Plans d'une cellule de diffusion.

Page 197: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

186

- Des pipettes automatiques à embouts jetables sont utilisées pourtoutes-opérations sur une solution radioactive.

- Tout flacon susceptible de contenir une solution radioactive esttraité comme un déchet radioactif.

- L'activité de l'eau des bains thermostatés dans lesquels séjournentles cellules est comptée. Son activité doit rester faible (<100Bq/ml). Si elle dépasse cette valeur, la cause en est recherchée etl'eau est remplacée.

2.262 Rayonnement

Seuls les essais avec les solutions de "C1Co et de 1STCs sont

concernés par ces mesures; le tritium possède un rayonnement P de faible

énergie très peu pénétrant.

- Toutes les opérations de préparation des solutions amonts'effectuent derrière un mur de briques de plomb de 5 cmd'épaisseur.

- Les bains thermostatés sont entourés de ce même mur.

Les mesures de radioactivité au contact du mur de plomb ne

dépassent pas 0,1 mGy/h.

2.263 Démantèlement

L'originalité de ces cellules est qu'elles peuvent être

réutilisées quand l'expérimentation avec une membrane est terminée et après

traitement adéquat. Le mode opératoire suivant donne les détails de la

decontamination des cellules.

a) Tritium:

!.Vidanger les deux compartiments en gardant les solutions. Rincerquatre à cinq fois les compartiments, démonter la cellule.

2.Mettre alors la membrane dans un flacon rempli d'eau, changer l'eautous les deux jours 3 à 5 fois ( dêsorption du tritium )

3.Mettre tous les autres éléments de la cellule 48 heures à 1' étuve à50°C

b) Isotopes !37Cs et 0Co:

l.Sans la démonter, vider les deux compartiments de la cellule, rincerplusieurs fois.On ne doit plus déceler de chocs par sonde P parrapport au bruit -a fond.

Page 198: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

18?

2.Démonter alors la cellule, placer tous les éléments métalliques dansun bêcher de 500 ml,-remplir, avec HNÛ3 6N et.laisser.agir une heure.La membrane est placée dans un pilulier rempli d'eau.

3.Vidanger, rincer et immerger à nouveau les éléments dans HNÛ3 IN etlaisser reposer une nuit. Prélever 50 ml de la solution et compterl'activité; elle doit être la plus faible possible (de l'ordre dequelques Bq/ml). Recommencer l'opération si nécessaire .

4.Quand ce niveau est atteint, la cellule jest décontaminée, elle estlavée, rincée et mise dans l'êtuve à 50°C.

2.3 TRAITEMENT NUMERIQUE

Le nombre d'expériences de diffusion par ces deux méthodes est

d'environ :

• 50 pour la gravimétrie, chaque essai correspondant à 20 à 30points.

• 100 pour la diffusion suivie par radiotraceur (tritium, 1J/Cset "Oço)_ Chaque essai donne 10 à 30 points.

Le volume important de ces données et la similitude des

opérations nécessitent l'emploi de l'outil informatique.

Les principales opérations dans tous les cas sont:

Saisie et/ou modification des donnéesCalcul des écarts de temps entre deux datesStockage des données traitéesReprésentations graphiques

Et selon qu'il s'agit d'essai par gravimétrie ou avec radiotraceur:

Calcul des pourcentages d'eau absorbéeCalcul de flux cumulé d'activité

Programmation Basic sur Apple:

Des programmes écrits en Basic et fonctionnant sur un Apple II

ont permis d'apporter une solution. Ces programmes ne sont pas détaillés

dans ce document, cependant leur élaboration a été assez longue et

plusieurs inconve*u.ents sont apparu? au cours de l'utilisation notamment:

Saisie et/ou modification délicateExécution très lente (plusieurs minutes pour calculer un tempsd'un an )Les représentations graphiques sont figées, une modificationimpose de revoir toute une partie du programme.

Ces difficultés nous ont amenés à utiliser un autre système de

traitement de données.

Page 199: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

188

12 - • - - -

4 U HEF: qr»v 53 7- J

û7B

1011121314151617IB19ZO2122232425262728293031323334353&37

n"

123456789101112131415161718192021

^^

UATE ET HEURE

J J /MM /AA HHiMN

7/11/88 8:257/11/88 8:567/11/88 9:267/11/88 9:597/11/88 11:027/11/88 12:467/11/88 14:457/U/BB 16:447/11/88 21:458/11/88 8:028/11/88 14:489/11/88 8:119/11/88 16:2210/11/88 8:2310/11/88 16:2714/11/88 8:0016/11/88 8:4618/11/88 10:3928/11/88 8:30

10

MATERIAU

U

PU14

Tableau 4.7 : Feuille de calcul des essais de diffusion enabsorption.

EPAISSEUR CU O.OU6ACTIVITE A Bq/ml 4891000VOLUME AVAL en ml 9.5SURFACE EF CB* 3.14

n* DATE ET HEURE

Ij JJ/KH/AA HH: HM

1234567891011121314IS161718192021

2/11/87 9:304/11/87 13:3030/11/87 14:0011/12/8/ 10:0023/12/87 8:50S/l/88 8:30

15/1/88 13:1526/1/88 10:154/2/88 10:0015/2/88 9:0016/3/88 9:3028/3/88 10:4015/4/88 10:101C/S/88 10:0015/6/88 13:1512/7/88 13:009/8/88 9:005/9/88 10:40

11/10/88 10:002/11/88 15:30

quantité activité flux nors fluxprélevée mesurée cellule cunulèen Bl Bq/ml en Bq en Bq

U O O O1 0.01 0.01 O1 0.01 0.02 'O1 O. S 0.52 S1 0.7 1.22 71 0.4 1.62 51 0.8 2.42 91 1.07 3.49 131 0.9 4.39 121 0.5 4.89 91 8.31 13.2 841 20.8 3« 2111 29 63 3101 49.S 112.5 S331 58.7 171.2 6701 66 237.2 7981 67,5 304.7 8781 92.2 396.9 11811 119 SIS. 9 15271 112 627.9 1580

TEHPS TEMPS DELTAEN EN EN

JOURS HEURES cm'

0.00 O. DO O.UOUE+002.17 52.00 O.OOOE+0028.19 676.50 4.102E-1139.02 936.50 1.864E-0950.97 1223.33 2.801E-0963.96 1535.00 1.961E-0974.16 1779,75 3.602E-09BS. 03 2040.75 4.917E-0994.02 2256.50 4.704E-09104.98 2519.50 3.571E-09135.00 3240.00 3,2VSE-OB147.05 3529.17 8.236E-08165.03 3960.67 1.209E-07196.02 4704.50 2.083E-07226.16 5427.75 2.618E-072S3.15 607S.SO 3.118E-072BO. 9B 6743.50 3.432E-07308.05 7393.17 4.612E-07344.02 8256.50 5.967E-07366.21 8790.00 6.177.E-07

Tableau 4.8 : Feuille de" calcul des essais de diffusion entransmission ( radiotraceur ).

Page 200: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

189

Utilisation des logiciels Multi-plan et Chart:

Nous avons opté pour le logiciel tableur Multiplan version 3

couple au logiciel graphique Chart 3. fonctionnant sur micro-ordinateur

compatible IBM. Outre les fonctions classiques développées par les autres

tableurs, celui-ci possède en plus:

- Une .fonction qui permet de calculer le temps écoulé entre deuxdates.

- Les fonctions "racine" et "logarithme".

Feuille de calcul avec Hultiplan:

Le tableau 4.7 est donné en exemple pour le traitement des

informations de gravimétrie:

Les dates et poids mesurés sont rentrés dans les colonnes 4 et

10. Toutes les autres colonnes sont programmées pour calculer les

paramètres indiqués en fonction des points expérimentaux et des données

constantes propres à chaque essai.

Le tableau 4.8 montre comment sont traitées les expériences

avec un radiotraceur.

Représentâtion graphique:

Le logiciel graphique peut lire les données dans les

différentes colonnes des tableaux traités par Multiplan et visualiser ou

tracer les représentations désirées. Par exemple, nous pouvons représenter

le pourcentage d'eau absorbée en fonction de 2/t/l, ou le flux cumulé

d'activité en fonction du temps.

Régressions linéaires:

Les régressions linéaires sont calculées par la méthode des

moindres carrés à l'aide d'une calculatrice HP UC dont cette fonction est

prêprogrammée après deux vérifications:

- Que les points sélectionnés soient bien dans le domaine de validité del'équation utilisée (voir 4.1.1).

- Que leur représentation graphique corresponde bien au modèle théoriquedéveloppé.

Page 201: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

190

3 RESULTATS ET DISCUSSIONS

3.1 DIFFUSION DE L'EAU PAR ABSORPTION

Les polyuréthannes polyéthers souples (PUl et 14) et les PU

polyesters (PU3.8...) présentant ou non une porosité sont étudiés par cette

méthode. Les objectifs sont^de déterminer:

La vitesse de_ migration de Ij eauL'influence de la température:.L'influence de la porosité due à la polymérisation rapideLe vieillissement dé ces polymères dans l'eau

3.11 Polyuréthannes polyéthers souples

3.111 Détermination du coefficient de diffusion

Nous avons vu dans le paragraphe 4.1 qu'il est possible avec

cette technique de déterminer le coefficient de diffusion par trois

approches différentes.

La figure 4.7 représente l'absorption d'eau en fonction de /t/1

pour le PU14 aux températures de 23°C, 40°C et 6d°C. Ce matériau ne

présente pas de porosité.

Conformément au modèle fickien étudié dans le paragraphe 4.1,

l'absorption d'eau est proportionnelle à la racine du temps et elle tend

rapidement vers-une valeur maximum. Elle est également accélérée par la

température.

La pente de la partie rectiligne de ces courbes ainsi que la

valeur de M= donne accès au coefficient de diffusion Dl selon l'équation

11, les valeurs sont reportées dans le tableau 4.9.

4.11r\-i _ _u\. — IT C pente — 12

2 M» -I

Page 202: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

191

% eau absorbée

Temps ( j J10 pour I = 0.35 cm

Figure 4.7: Absorption d'eau dans un polyuréthannepolyéther souple sans porosité (PU14) en fonction de latempérature.

6,00-r

5.00--

4.00--

3.00-r

2.00--

1.00-*

Mco„ -f

*/

s

.V

23*C

O. QO

- *"

Temps (h)0.0 10.0 aO.O 30.0 40,0 50,0 60.0 70.0 BO. O 90.0 100.0

Figure 4.8: Calcul du coefficient de diffusion D3 (méthodedes temps longs) PUl4.

Page 203: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

192

De même, la détermination du temps de demi-absorption ti permet

de calculer le coefficient D3 dont les valeurs sont reportées dans le

tableau 4.9 selon l'équation 14:

D3 =0,0494 . 4l2

ti4.14

Température °C

M- (%}

nombre de points

Coef . corrélation r

Dl * 10-7 (cm2. s'1)

D3 * 10-7(Cm2 -1)

23

3,5

7

0,985

1,90

2.0

40

3.45

5

0,999

5.6

5,5

60

3.55

4

0,998

11.6

12,6

Tableau 4.9 : Coefficients de diffusion de l'eau dans unpolyuréthanne polyéther souple (PUl4).

Les deux méthodes concordent bien car il y a encore peu de

déviation par rapport à la droite d'origine au temps de demi-absorption.

Connaissant M=, il est alors possible de tracer les courbes

ln(l-Mt/M<=) en fonction du temps qui sont reportées sur la figure 4.8. La

pente obtenue donne le coefficient de diffusion D2 par l'équation 4.13.

D2 =pente . 4

4.13

Ces courbes ne correspondent pas à ce qui est annoncé par les

lois de Fick pour plusieurs raisons:

La condition de validité de cette équation est Dt/12 > 0,1 :

ceci impose d'éliminer les premiers points de mesures; d'autre part la

précision sur le rapport Mt/M°> est d'autant plus faible que Mt tend vers M=

si bien que les derniers points sont également à éliminer.

Page 204: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

193

Les membranes présentent des écarts sur l'épaisseur de

environ. Ainsi dans les zones de faible épaisseur, l'équilibre sera atteint:

beaucoup plus rapidement et cet effet aura des répercussions surtout dans

la phase finale du processus d'absorption.

Malgré ces remarques, les coefficients D2 sont calculés et les

valeurs reportées dans le tableau U. 10.

Elles sont plus faibles que celles déterminées par les deux

autres méthodes. Cette constatation s'explique par les écarts importants

sur l'épaisseur d'un même échantillon. Aussi ces résultats sont considérés

comme moins fiables que les précédents.

température (°C)

t mini (h)

t maxi (h)

nbre points

corrélation r

D2 * 10-7 (cm2. s"1)

23

13

80

8

0,99

0,6

UO

1.6

UO

7

0.98

2,9

60

0,8

33

7

0,97

6,5

Tableau U.10 : Détermination du coefficient de diffusion par laméthode des temps longs (PUlU).

Le taux d'absorption d'eau est sensiblement indépendant de la

température ainsi que l'ont constaté Schneider (55) et Barrie (56). Par

contre il atteint 3.5% pour nos essais alors qu'il ne dépassait pas 1,5%

dans -leurs matériaux. Les polyuréthannes polyéthers souples se situent dans

la classe intermédiaire. Cependant, les coefficients de diffusion sont du

même ordre de grandeur que ceux déterminés par ces auteurs.

D eau/PUlU = 1.95 IQ-7 cm2.s-1 à 23°C

Page 205: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

194

3.112 influence de la température

La plupart des modèles de diffusion indiquent que ce processus

est activé par la température selon la loi d'Arrhênius :

D = D° exp(-E/RT) 4.34

où D : Coefficient de diffusion absoluE : Energie d'activation (J.mole"1)R : Constante des gaz parfaits ( 8,314 J.mole"1.K"1)T : Température (K)

Cette expression est valable si E est indépendant de la

température.

La représentation de -In(D) en fonction de l'inverse de la

température doit donner une droite si la diffusion est activée selon la loi

d'Arrhênius. Les résultats figurent dans le tableau 4.11:

T

(K)

296

.313

333'

D(x 10-7)

(cm2, s"1)

1,9

5.55

12,1

r

0.997

E

(kJ.mole-1)

40 ± 5

Tableau 4.11 : Energie d'activation de la diffusion de l'eaudans le PU14.

Le coefficient de corrélation de la régression linéaire indique

que la loi est respectée. L'énergie d'activation calculée vaut 40 kJ.mole"1;

cette valeur est conforme à celle trouvée dans la littérature (54-56), elle

est à comparer aux valeurs obtenues par les expériences de diffusion

suivies par l'eau tritiée.

3.113 Influence de Ia porosité

La présence de pores fermés dans un échantillon modifie son

absorption d'eau ainsi que le montre la figure 4.9 où sont reportés les

Page 206: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

195

O. OXSO 100

10 50

iao

• PU14 230CU = 0.35cm]

+ PU14 BO0C( I =0.35 cm)PUl 230C

(1=0.1 cm)o PUl 60°C: :

» \/T/l t h.cm"* )140

100Temps ( j )

pour I = 0.35 cm

Figure 4.9: Influence de la porosité sur l'absorptiond'eau dans un polyuréthanne polyéther souple (PUl).

% eaus. ox T aosonbée

* PUl 230C

* PUl 40°C

* PUl 60°C

Temps (J)

200 300 400 500 600

Figure 4.10: Absorption d'eau dans un polyuréthannepolyéther souple poreux (PUl) : Comportement à long terme.

Page 207: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

196

comportements du PUl4 précédemment étudié et du PUl qui présente environ

de porosité.

La première phase du processus est similaire pour les deux

matériaux aux trois températures étudiées, la présence de porosité

n'accélère pas la vitesse de diffusion. Pendant cette période, l'eau semble

migrer dans l'a matrice sans pénétrer les pores.

Alors que le PUl4 tend vers une valeur correspondant à la

saturation en eau du polymère en un jour environ pour des épaisseurs de

l'ordre de 3 mm t le PUl continue à en absorber mais à un rythme beaucoup

plus lent. Il atteint un seuil d'équilibre seulement après 50 à 100 jours

pour des épaisseurs de membrane de 0,5 mm.

Il semble que cette deuxième phase soit due à l'accumulation

d'eau dans les pores du PUl. Ce phénomène empêche de déterminer avec

précision M= correspondant à la saturation en eau dans la matrice. La

technique de la diffusion par gravimétrie ne permet donc pas de mesurer des

coefficients de diffusion si la matrice présente des bulles.

Les quantités d'eau accumulées à l'équilibre pour le PUl sont

déterminées d'après la figure 4.10 et sont données dans le tableau 4.12.

Température0C

23

40

60

% eauabsorbée

8,5

7.5

7,0

Tableau 4.12 : Quantité d'eau accumulée dans PUl en fonction dela température.

Bien que la précision ne soit pas très grande, la tendance à

absorber plus d'eau à basse température est nette. Pour que l'eau

s'accumule dans les porosités, il faut d'abord que l'air emprisonné dans

les pores puisse s'échapper ; deux phénomènes de diffusion en série se

produisent:

Page 208: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

197

Migration de l'air vers l'extérieur.

Migration et accumulation de l'eau vers les trous.

L'accumulation d'eau pourrait être freinée ose V, vitesse de

migration de l'air dans le polymère qui serait 1*étape la p.lu-; lente et

donc déterminante.

La quantité d'eau dissoute dans la matrice est d'environ 3# à

k%, la porosité est de 1.0% environ, le pourcentage d'eau total dans la

matrice devrait être de 13 à lk% si les bulles étaient pleines d'eau. Il

reste donc au moins 50% d'air dans les bulles même après 600 jours

d'immersion.

3.12 Polyuréthannes polyesters

3.121 Détermination des coefficients de

diffusion

Les courbes d'absorption d'eau en fonction de /t/1 à 23, 40 et

60°C sont reportées sur la figure 4.11. Elles concernent le PU3 préparé par

coulée sans porosité, l'épaisseur des membranes est de l'ordre de 300 um.

Dans les premiers temps, les points expérimentaux sont alignés

et traduisent une diffusion fickienne. Cette migration est beaucoup plus

lente que pour les polyuréthannes polyéthers souples.

Alors que l'accumulation d'eau devrait atteindre un équilibre

conformément aux lois de Fick, l'eau continue à pénétrer dans le polymère.

Les courbes d'absorption d'eau ne correspondent pas au modèle mathématique

proposé, M01 ne peut être déterminé. Un autre phénomène se superpose à la

diffusion fickienne.

Les coefficients de diffusion ne peuvent donc pas être

déterminés par cette méthode.

3.122 Vieillissement hydrolytique

Les polyesters en général s'hydrolysent assez facilement ; les

essais d'absorption d'eau sont donc suivis afin de vérifier si les

polyuréthannes polyesters présentaient la même fragilité.

Page 209: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

198

0,12-r

(U--

O. QB- -

0.06- -

0.04- -

O. 02- -

100 200

10

700 aoo100 300 600

* 60* C

* 40*C

* 23'Ct = a.03cm

pour les 3essais

_, VF/Kj.cm")900

Temps ( j )pour I = 0.030 cm

Figure 4.11: Absorption d'eau dans un polyuréthannepolyester sans porosité (PU3) en fonction de latempérature.

. PU3 23"C

H- PU3 40°C

* PU3 EO0C

o PU3 60°C

TEMPS (J)o:

Figure 4.12: Absorption d'eau dans un polyuréthannepolyester (PU3) : Comportement à long terme.

Page 210: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

199

La figure 4.12 représente l'absorption d'eau en fonction du

temps à _23°C, 4Q0C et 60°C pour le

A 60°C, après 250 jours d'immmersion, l'absorption d'eau

s'accélère, jusqu'à- faire doubler le poids !initial de l'échantillon.

L'allure de la courbe indique qu'un processus autocataly tique s'est

développé. Le matériau change de couleur, son volume a plus que doublé et

il est devenu cassant.

De telles modifications peuvent s'expliquer par des ruptures de

liaisons covalentes du réseau macromoléculaire plus particulièrement des .;

liaisons esters selon la réaction suivante:

W-R-C-O-H + H-O-R '—•"

L'eau ayant pénétré dans le réseau macromoléculaire hydrolyse

les liaisons esters. Cette réaction est autocatalysée par l'acide formé.

De plus la production de deux groupements très hydrophiles et la rupture

des chaînes macromolêculaires augmentent considérablement la pénétration

d'eau dans le réseau.

A 23°C et à 40°C l'hydrolyse semble se produire car la

pénétration d'eau n'atteint pas de palier d'absorption; mais cette réaction

est trop lente pour manifester une autoaccélération.

3.123 Influence du type de charges

Une preuve de ce mécanisme serait de neutraliser 1 ' acide formé

par la présence de charges minérales présentant un caractère basique.

Les polyuréthannes polyesters étudiés contiennent des chargesdont le type et le taux sont reportés dans le tableau 4.13.

La silice présente un caractère acide alors que le carbonate de

calcium tamponne le milieu vers pH 8. La figure 4.13 représente

l'absorption d'eau en fonction du temps à. 60°C.

Page 211: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

200

• PUIl(Cq CO,)

+ PU3(Silice)

* PUB(Silice)

O PUlO(CaCO3 )

Figure 4.13: Absorption d'eau dans des polyuréthannespolyesters à 60"C: Influence des charges minérales.

1.6E-04

Temps (h)

Figure 4.14: Diffusion de l'eau suivie par le tritiumCourbe type , PU20r 23

0C, 1 = 47Spm.

Page 212: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

201

Référence.

PU3

PUS

PUlO

PUIl

Type charges

silice

silice

CaC03

CaCOS

taux % p/p

25

25

30

30

Tableau 4.15 : Type et taux de charges minérales despolyuréthannes.

La présence de charges minérales basiques ralentit la

dégradation du polymère. L'hydrolyse a lieu dans les quatre cas car

l'absorption d'eau progresse mais le carbonate neutralise l'acide Formé,

Ces hypothèses sont facilement vérifiables en mesurant le pH

des eaux d'immersion de chaque échantillon ; ces données sont reportées

dans le tableau 4.14:

Référence

témoins

PU3

PUS

PUlO

PUIl

Type de charges

-

silice

silice

CaC03

CaC03

PH

6,80

6.3

5,0

7.9

7,95

Tableau 4.14: Mesure des pH de l'eau d'immersion deséchantillons de polyuréthanne.

3.13 Conclusions

La diffusion de l'eau dans un polyuréthanne polyéther souple

(Tv=~50°C) peut se mesurer par cette technique à condition qu'il ne

présente aucune porosité.

Les valeurs obtenues sont de l'ordre de : 10~7 cn .s'1 à 23°C

avec un taux d'absorption d'eau à l'équilibre de 3,5% environ indépendant

Page 213: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

202

de la température. Le processus de diffusion est associé à une énergie

d'activation de 40 kJ.mole'1.

La présence d'une porosité fermée de 10% n'accélère pas le

processus mais permet une accumulation d'eau dans ces pores. Après plus de

600 jours à 60°C aucune altération importante de ce type de polymère n'est

à signaler.

Pour les polyuréthannes polyesters, une hydrolyse se superpose

à la diffusion et empêche de déterminer les coefficients. Cependant cette

migration est beaucoup plus lente que dans le cas des polyuréthannes

polyéthers souples.

A 60°C les liaisons esters s'hydrolysent et cette réaction est

autocatalysée par l'acide formé; la présence dans la matrice de charges

minérales ayant un pouvoir tampon vers les pH neutres peut stabiliser

provisoirement le polymère.

Ces expériences indiquent qu'il est préférable d'utiliser des

polyuréthannes à base de polyéthers pour l'enrobage et le stockage des

déchets radioactifs car bien que présentant un coefficient de diffusion

élevé, ils vieillissent beaucoup mieux que les polyuréthannes polyesters

face à une agression hydrolytique.

3.2 DIFFUSION DE L'EAU SUIVIE PAR LE TRITIUM

Malgré les résultats obtenus avec la précédente méthode, nous

n'avons pas beaucoup d'informations sur la mobilité de l'eau dans les

réseaux macromoléculaires. Il n'est toujours pas possible de classer les

polymères par rapport à ce comportement. Aussi, nous avons développé la

méthode de diffusion suivie par le tritium en se fixant les objectifs

suivants :

- Avoir une méthodologie de mesure des coefficients de diffusion fiableet rapide.

- Etudier l'influence de paramètres tels que l'état de la membrane, lesgradients de pression, le taux d'humidité ...

- Etudier les relations entre la structure d'un polymère et soncoefficient de diffusion de l'eau.

- Etudier l'influence de la température.

Page 214: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

203

1En effet, l'hypothèse de base est de considérer que la

-diffusion de sel en solution dans un polymère est liée_à celle ;de_1'eau.

Aussi les informations concernant la diffusion de 1'eau donneront de

premières indications sur la diffusion des sels.

3.21 Influence de paramètres physiques

3.211 Résultats types

La figure 4.14 donne l'allure d'une courbe type obtenue avec

une membrane de PU20 d'une épaisseur de (475 * 10)um.

Cette courbe correspond bien au modèle de diffusion fickien

décrit dans la partie 4.1. Elle présente une première phase de régime

transitoire où peu de traceur traverse la membrane et une phase de régime

permanent où le flux est constant. Une régression linéaire sur les points

expérimentaux alignés donne l'équation de la droite d'où sont déduits Dapp

et Deff selon les équations 4.17 et 4.20.

Dapp =6 0

4.17IF I

Deff = 4.20

Les résultats sont regroupés dans le tableau 4.15-

Si l'épaisseur diminue, le temps d'induction peut devenir très

faible devant la durée totale de l'expérience, sa valeur sera donc peu

précise. Sur certaines courbes comme celle représentée en figure 4.15 il n

sera pratiquement pas visible. En effet le but de cet essai était de

vérifier la constance du flux de sortie sur une longue période (plus de 2

mois pour un temps d'induction de quelques heures). L'erreur sur le temps

d'induction peut donc être importante; Dapp. qui en découle, sera donc

moins fiable que Deff.

Page 215: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

204

Matériau

Température (°C)

Section (cm2)

Epaisseur î (um)

Nbre de points

Corrélation r

e (h)

Dapp * ICT10

(cm2, s-1)

Dëff * 10-10(cm2, s-1)

-PU3 --:--

23

7,07

475

8

O

50

20

1

.997

,7

,6

.18

Tableau 4.15 : Principaux paramètres d'un essai de diffusionsuivie par l'eau tritiée.

3.212 Reproduct.ibili.te, influence de l'épaisseur

La reproductibilité est testée en menant plusieurs essais surles mêmes polymères, avec des membranes préparées par coulée au laboratoirene présentant pas de porosité et avec des membranes poreuses obtenues parprojection.

Référence

Polymère

-PU20

PU3

XYl

Epaisseur

(um)

24024067475

49845018066

2606940

Dappx 10-10

(cm2, s-1)

160--

21

2660306.3

8.55.45,7

Deffx 10-10

(cm2, s-1)

1.171.181.171,14

1,732,042,522,02

0.700,900,62

Moyennesur Deff

± O

1,16

± 0,02

2.10

± 0,36

0,74

± 0,14

Tableau 4.16: Reproductibilité des expériences de diffusionsuivie par l'eau tritiée à 23°C.

Page 216: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

205

Temps (h)

200 400 600 aoo 1000 1200

Figure 4.15: Diffusion de l'eau suivie par le tritiumComportement à long terme (PU23, 230C, 1 - SOOum).

700-

1 Delta *E5600-1- (cm2)

500 —

400 -r-

300-1-

100 -

= O. 450 cm

= 0 , 124 cm

O B1 20 409j_ 50 SO 100 120 140 160 IBO 200

Temos (h)

Figure 4.16: Influence de l'éoaisseur de la membrane surla diffusion (PUl, 230C).

Page 217: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

206

Les résultats des membranes non poreuses sont regroupés dans le

tableau 4.16, ceux obtenus avec les membranes poreuses le sont dans le

tableau 4.17- Pour chaque essai, les régressions linéaires sont effectuées

sur au moins cinq points, les coefficients de corrélation sont supérieurs à

0,999-Les coefficients de diffusion apparents ne sont pas très

reproductibles.Dans certains cas, il n'est pas possible de calculer Dapp

car la droite "delta" = f(t) obtenue par régression coupe l'axe des temps à

une valeur trop faible voire négative. Par contre les résultats sont

satisfaisants dans le cas des coefficients de- diffusion effectifs. Le

rapport entre ces deux déterminations varie avec Dapp, il est en moyenne de

l'ordre de 10.

L'épaisseur I influe sur le temps d'induction comme le montre

la figure 4.16. Bien que les relations entre Dapp et 1 ne soient pas

claires compte tenu de l'imprécision sur Dapp il semblerait d'après les

essais sur le PUl et sur la résine époxyde XYl que Dapp ait tendance à

augmenter avec I.

Le flux SF d'eau traversant la membrane en régime permanent

est inversement proportionnel à 1*. le coefficient de diffusion effectif est

donc constant pour des membranes comprises entre 50 et 1000 um.

3.213 Influence de Ia porosité

Rappelons que les PUl et PUl4 ne diffèrent principalement que

par leur porosité : Le PU14, préparé par coulée est compact alors que PUl

qui est projeté présente une porosité fermée de 10% environ, indépendante

de l'épaisseur de la membrane avec une taille des pores comprise entre 1 et

100 um. Une telle porosité devrait avoir des effets plus importants sur une

membrane de faible épaisseur (500 um) que sur une membrane de plusieurs mm.

Les valeurs des coefficients de diffusion apparents et

effectifs des PUl et PU14 sont données dans le tableau 4.17 pour des

épaisseurs de membranes variables. La figure 4.16 représente les courbes

Delta = f(t) dans le cas du PUl avec des membranes de 0,450 et 0,124 cmd'épaisseur.

Page 218: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

207

Référence

Polymère

PU14

PUl

Epaisseur

(pin)

213021301000

570124014204500

Dapp(x 10-10)(cm2, s-1)

1145-

1300

1180135010302250

Deff(x 10-10)(cm2, s-1)

116121116

115113118113

Moyennesur Deff

± a

118

± 3

115

± 3

Tableau 4.17: Influence de la porosité sur la difffusion à 23°C

La première observation importante concerne les ordres de

grandeur des coefficients de diffusion. Deff est en moyenne 100 fois plus

grand pour ces polymères que pour ceux situés dans le tableau 4.16. Malgré

ce changement d'ordre de grandeur, les valeurs de Deff sont pratiquement

égales pour les deux polymères et très reproductibles, par contre celles de

Dapp sont aussi dispersées que précédemment.

Ce type de porosité n'influe pas sur la migration d'eau dans

ces polymères. Le chemin préférentiel de diffusion de l'eau est donc de

passer par le réseau macromoléculaire pour traverser la membrane. Ceci est

confirmé par les essais d'absorption.

L'épaisseur réelle devrait être alors inférieure de 10% à celle

effectivement mesurée en tenant compte de la porosité. Mais comme l'eau

semble contourner les bulles, son chemin de migration est rallongé. Par

conséquent, ces deux effets semblent s'opposer et s'annuler en première

approximation.

Cependant une accumulation d'eau dans les pores a été mise en

évidence par absorption mais sa cinétique était très lente. Ce fait n'est

pas en contradiction avec le résultat de ce paragraphe. La conclusion est

que l'accumulation d'eau dans les pores ne modifie pas de façon

significative le flux d'eau traversant la membrane.

Page 219: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

208

-3;.214 Influence du prétraitement de Ia membrane

Le taux d'humidité présent dans la membrane au moment de

l'introduction de la solution tritiée dans la cellule peut avoir un effet

sur la diffusion dans le cas des polymères hydrophiles.

Aussi, des essais sont réalisés sur des matériaux déjà saturés

en eau. Deux membranes de PUl4 et TUl ont été immergées dans l'eau pendant

une semaine puis elles ont été rapidement montées sur une cellule de

diffusion afin de procéder à l'essai.

Parallèlement, une membrane de PUl asséchée pendant une semainesur gel de silice a été testée. Rappelons que pour l'essai standard, lamembrane ne subit aucun conditionnement particulier, son hygrométrie estdonc fonction de celle de l'air ambiant. Les résultats sont reportés dans

le tableau 4.18 :

Référence dupolymère

et prétraitement

PU14 essaisstandards

PU14 Hydraté

PUl essaisstandards

PUl Hydraté

PUl sec

EpaisseurZ

(um)

10002130

2130

5704500

1240

1440

Dapp(x 10-10)(cm2, s-1)

11451300

3760

10302250

1780

870

Deff(x 10-10)(cm2, s-1)

118* 3

115

115± 3

113

118

Tableau 4.18: Influence d'un prétraitement de la membrane surla diffusion.

Plusieurs observations découlent de ce tableau:

1 Les deux polymères ont sensiblement le même comportement.

2 Deff est insensible au prétraitement de la membrane.

3 Dapp par contre a tendance à augmenter avec la teneur en eau présentedans le polymère au départ.

Page 220: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

polyéther souple poreux (PUl) : ompor e

209

Les deux premières observations semblent logiques :

- Dans les premiers temps de diffusion, la porosité n'intervient pas, le

temps d'immersion de PUl avant essai est trop court pour que les

bulles se soient remplies d'eau.

- Quand le régime permanent est atteint, le polymère dans tous les cas

est forcément saturé en eau ; ce prétraitement ne peut donc pas

influencer la valeur de Deff.

La tendance que présente Dapp à augmenter avec le taux d'eau

dissoute dans le polymère est nette. ="

Ceci est une deuxième raison pour laquelle les mesures de Dapp

ne sont pas reproductibles car elles sont fonction du taux d'humidité

absorbée par le polymère qui lui-même dépend des conditions atmosphériques.

La reproductibilité de Dapp pourrait donc être obtenue en imposant un

prétraitement standard pour les essais.

Ces observations tendent à prouver que les polyuréthannes-

polyêthers-souples présentent un caractère hydrophile. C'est-à-dire que le

coefficient de diffusion augmente avec la quantité d'eau dissoute dans le

matériau.

3.215 Influence de Ia concentration en amont

L'influence de la force ionique sur la migration d'eau dans ces

membranes est déterminée par l'essai suivant: du CsCl inactif est ajouté

dans le compartiment amont d'une cellule ayant atteint le régime permanent

afin qu'elle ait la concentration de 1 M. Cet essai a été effectué sur une

membrane en résine époxyde XYl.

Aucune modification significative du flux d'eau traversant la

membrane avant et après cette modification n'est observée. La pression

osmotique a donc peu d'influence sur la vitesse de migration de l'eau pource type de résine.

Page 221: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

210

3.216 Influence d'un gradient de pression

Les gradients de pression jouent un rôle moteur sur la

permeation. Aussi, il est nécessaire de vérifier leur influence sur les

déterminations de Deff.

Dispositifs expérimentaux;

La membrane à tester est montée sur une cellule de diffusion

standard, au temps to elle est remplie en liquide. Une bouteille d'azote

comprimé munie des détenteurs et des manomètres adéquats permet d'appliquer

pendant la durée de l'essai, soit sur le compartiment amont, soit sur le

compartiment aval, une pression de O à 0,5 bar. Le gradient de pression est

donc soit positif soit négatif. Il est également possible de modifier le

gradient de pression sur une cellule qui a déjà atteint le régime

permanent, dans ce cas, la mesure portera uniquement sur Deff.

Les résultats sont reportés dans le tableau 4.19:

Polymère

PU14

PUl

PU16

P amont-

P aval(MPa)

-0,0500,00,0470,050

-0.050O0,050

O0,10

Dapp(x 10-10)(cm2, s-1)

_

1300-

1780-

—114

Deff(x 10-10)(cm2, s-1)

1151189694

10511576

5,78,8

Tableau 4.19 : Influence du gradient de pression sur ladiffusion de l'eau liquide dans les polymères.

D'après ce tableau, les coefficients de diffusion effectifs de

l'eau liquide sont très peu sensibles aux faibles gradients de pressionpositifs ou négatifs.

Page 222: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

211

3.217 Comparaison avec les résultatsd' absorption

Le tableau 4.20 donne les coefficients de diffusion mesurés par

absorption et par transmission pour le PUl4 à 23°C:

Méthode

Absorption:

D x 10-10 (cm2. s'1)

Transmission :

Dapp x 10"10 (cm2. s"1)

Deff x 10-10 (cm2. s'1)

Z (um)

=3500

45001240

Résultats

1950

22501350

118

Tableau 4.20 : Comparaison des coefficients de diffusionobtenus par transmission et par absorption.

Les valeurs de D(absorption) et Dapp sont comparables compte

tenu de l'influence de l'épaisseur. Cela confirme assez bi n que Dapp croît

avec l'épaisseur de la membrane ce qui est une preuve supplémentaire du

caractère hydrophile de ces polymères (63).

Deff = Dapp. So

3.218 Calcul de solubilité

La relation 4.22 permet de calculer la solubilité de l'eau dans

le polymère :

4.22 So : Fraction d'eau dissoute dansle polymère

Compte tenu de l'imprécision sur Dapp, de ses variations en

fonction de l'épaisseur et de la concentration en eau dans la membrane, So

ne peut être déterminée avec précision. De plus cette formule n'est valable

que s'il n'y a pas d'interactions entre l'eau et le polymère, ce qui ne

semble pas être le cas.

Page 223: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Figurepolyester (PU3) : Comportement à long terme.

212

Par contre,- connaissant la solubilité So de l'eau déterminée

par~absorption et Deff dans le PU14, il est possible de déterminer le

coefficient,de diffusion "théorique" s'il n'y a aucune interaction."Le

calcul conduit à:

Dapp"théorique" = Deff/So = 3,4 ID'? cm2 '1 à 23*C

Cette valeur est du même ordre de grandeur que celle déterminée

sur le PU14 quand il est saturé en eau (cf. tableau 4.18). Ceci montre que

deux types d'eau peuvent être distingués dans cette matrice:

- Une fraction d'eau qui a pénétré en premier dans le réseau et qui

s'est liée par complexation aux sites polaires de la matrice; elle

joue le rôle d'écran.

- L'autre fraction d'eau, qui. pénétrant un réseau déjà saturé ne "voit"

pas les groupements polaires du polymère; elle ne peut donc pas s'y

fixer; elle aura donc tendance à diffuser plus rapidement.

3.219 Conclusions sur Ia méthode

La méthode de transmission de l'eau suivie par le tritium à

travers des polymères permet de déterminer deux coefficients de diffusion:

l'un Dapp relatif à la diffusion proprement dite et l'autre Deff

caractérisant la permeation de l'eau liquide sans gradient de pression.

Le coefficient de diffusion apparent Dapp est fonction de

l'épaisseur et du taux d'humidité contenue dans la membrane à l'instant

initial. De ce fait il est difficile de le déterminer avec précision;

cependant il tend à se rapprocher du coefficient mesuré par absorption. Il

ne représente donc pas une grandeur fiable pour classer des matériaux.

Le coefficient de diffusion effectif Deff est reproductible; il

est très peu influencé par des conditions expérimentales telles que

l'épaisseur de la membrane, les défauts de type porosité fermée, le taux

d'humidité présent dans la membrane au départ de l'essai, les faibles

gradients de pression ou de potentiel chimique. Par conséquent, il

Page 224: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

213

caractérise une grandeur intrinsèque du polymère et un classement de

matériaux peut être établi à partir de ce paramètre.

Dans l'hypothèse où aucun autre facteur limitant n'apparaît,

Deff peut permettre de déterminer un débit de fuite par unité de surface et

unité de temps pour une unité d'épaisseur donnée.

3.22 Influence des propriétés physico-chimiques despolymères

3.221 Polyuréthannes polyéthers souples

Plusieurs polymères de cette composition ont été caractérisés

par cette méthode, les résultats de diffusion effectifs et apparents ainsi

que la température de transition vitreuse sont reportés dans le tableau

4.21:

RéférencePolymère

PUl

PU?

PU13

PUiU

PU15

TV(0C)

-55

-60

-50

-50

-55

Dapp(x 10-10}(cm2, s'1)

1200± 100

1780

1490

1250± 100

618

Deff(x 10-10)(cm2, s"1)

115* 3

113

102

118± 3

53,6

Tableau 4.21: Diffusion de l'eau dans les polyuréthannespolyéthers souples.

Seuls les polyuréthannes PUl et PUl4 ont été caractérisés (voir

partie II et III). Les compositions des PU7, PU13 et PU15 ont été données

par les fabricants. Ces matériaux contiennent des polyols polyéthers mais

leurs structures chimiques exactes ne sont pas connues.

Page 225: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

214

Les transitions vitreuses (Tv) de ces polymères sont voisines de

-5Q°C. Ces Tv très basses indiquent que le volume libre à température

ambiante est important. Ainsi la possibilité de sauts sur les sites

susceptibles d'accueillir une molécule d'eau est élevée.

Outre le volume libre important, la nature chimique des chaînes

macromolêculaires notamment pour les PUl et PU14 peut expliquer ces

coefficients de diffusion élevés:

Les polyols utilisés à la fois pour le constituant A et pour le

prépolymère isocyanate sont à base d'oxypropylène soit :

--CH2-CH-Q--I ^CH,

Chaque fonction éther constitue un site potentiel d'accueil

d'une molécule d'eau. Leur densité élevée diminuera la distance intersite

et favorisera les échanges.

3.222 Polyuréthannes polyéthers rigides

Les résultats concernant ce type de polymère sont regroupés

dans le tableau 4.22:

Polymère

PU5

PU9

PU16

rS,35

10

10

Dapp(x 10-10)(cm2. s"1)

56.6

230

114

Deff(x 10-10)(cm2, s"1)

6,3

14

5.7

Tableau 4.22 : Diffusion de l'eau tritiée dans lespolyuréthannes polyéthers rigides.

Page 226: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

215

Dans ces systèmes, la densité de sites hydrophiles est toujours

aussi élevée mais la diminution du volume libre qui se traduit par des Tvplus élevées rend les sauts beaucoup plus difficiles. Cela implique une

diminution importante des coefficients de diffusion.

3.223 Polyuréthannes-polyesters

Ces polymères, composés principalement d'huile de ricin, de MDI

standard et d'une faible proportion de polyéther (voir partie II et III),

présentent une densité de fonctions hydrophiles beaucoup plus faible que

pour les deux familles précédentes. Une fonction ester de l'huile de ricin

est équivalente à une masse moléculaire de 310 environ alors que dans les

polyols à base d'oxypropylène une fonction éther correspond à une masse de

60. En plus les fonctions polaires de l'huile de ricin sont regroupées

autour des résidus de glycérol alors que les fonctions ethers sont

réparties régulièrement tout le long des chaînes.

Ces matériaux ont des transitions vitreuses assez élevées:

elles oscillent entre O et 50°C selon la formulation exacte, ce qui rend le

volume libre à température ambiante très faible.

Le tableau 4.23 donne les résultats de diffusion obtenus sur

tous les polymères de ce type testés ainsi que leur Tv.

Ces polyuréthannes présentent dans l'ensemble une meilleure

barrière à la diffusion de l'eau en accord avec leur nature chimique.

3.2231 Influence des charges minérales:

Les charges minérales dans un polymère peuvent avoir plusieurs

effets opposés sur la diffusion de l'eau dans les matériaux:

- Charges sphériques imperméables à l'eau présentant une bonne adhésionavec le polymère (tendance à limiter IE diffusion).

- Même type de charge mais avec une mauvaise adhésion.

- Charges plus perméables à l'eau que la matrice du polymère,(les deux derniers cas or.t tendance au contraire à faciliter ladiffusion).

Page 227: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

216

Polymère

PU3

PU3'

PU6

PU8

PUS'

PUlO

PU12

PU20

PU25(Huile de ricin pure)

Type ettaux decharges

silice25%

0%

BaSOk60%

silice25%

0%

CaCQ?30%

40%

0%

0%

T "IT

(0C)

42

-

-15

O

-

37

40

22

12

Deff(x iO-10)(cm2. s-1)

2,1

1.1

99

1,5

2,1

4,0

2,1

1,2

6.9i

Tableau 4.23: Diffusion de l'eau dans les polyuréthannespolyesters présentant ou non des charges minérales.

Ce point a été testé sur les PU3 et PU8 à partir desquels ontété préparées des membranes sans charges minérales mais en respectant la

stoechiométrie isocyanate/polyol. La charge de ces polymères est de la

silice micronisée. D'autre part le PU12 contient la même base organique quele PU20. Les résultats sont donnés dans le tableau 4.23.

Le PU6, avec plus de 60% de BaSOjj. atteint des valeurs dediffusion très supérieures à. celles des autres échantillons de cette

famille. Le taux de charges dans la matrice est tel qu'il crée des cheminscontinus de diffusion à travers le réseau, ce qui correspond au phénomènede percolation. En effet, une des applications de ce concept mathématique(75) est de prévoir à partir de quel taux de charges minérales dans unematrice organique, il peut s'établir des passages préférentiels à travers

Page 228: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

217

là "matrice'par ces charges. Cependant ce taux est fonction de la géométrie

et de la nature de ces charges or ces éléments ne sont pas connus.

Il semble donc que les charges minérales introduites dans la

matrice d'un polyuréthanne ne créent pas de chemin préférentiel de

diffusion à condition que la teneur reste inférieure à kO% en poids. Cette

constatation implique que l'adhésion entre la résine et ces charges est

bonne.

3.224 Résines époxydes

Les résultats de diffusion ainsi que les températures de

transition vitreuse sont données dans le tableau 4.24:

Polymère

XYl

XY2

XY3

XY6

Type ettaux decharges

O

ouiNC

brai4OJS

0%

TV(0C)

62

56

60

-

Deff(x IQ-10)(cm2, s-1)

0,74

4,0

0,40

1,6

Tableau 4.24 : Diffusion de l'eau dans les résines époxydes.

La transition vitreuse élevée des résines époxydes explique la

faiblesse des coefficients de diffusion effectifs malgré le fait que les

sites polaires soient nombreux dans ce type de résine.

L'échantillon XY3 diffère du XYl par la présence de 40% de brai

qui est un résidu pétrolier contenant des goudrons, il est donc

particulièrement hydrophobe. Son introduction réduit sensiblement la

transmission de l'eau.

Page 229: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

218

3.225 Autres types de polymères testés

3.2251 Polymères hydrophobes

Afin de vérifier l'influence de la nature hydrophobe d'un

polymère sur son aptitude à transmettre l'eau et d'avoir des données

numériques comparables, trois polymères thermoplastiques ne contenant a

priori pas d'élément hydrophile sont testés.

Polymère

Polychlorurede vinyle(PVC)

Polyethylene(PEl)

Polytétrafluoro-éthylène(PTFE).

RésineFurannique

(F90)

Epaisseur(um)

290

16090

125

500

Dapp(x 10-10)(cm2, s-1}

-

13,1

2l

-

Deff(x 10-10)(cm2, s-1)

2,14

0,1220,14l

0,014

0,37

Tableau 4.25 : Diffusion dans les polymères hydrophobes.

La courbe delta en fonction du temps pour le PTFE est

représentée en figure 4.17, l'ensemble des résultats est présenté dans letableau 4.25.

Dans ces polymères, il n'y a aucune interaction entre l'eau et

la matrice. D'après les données bibliographiques, D est indépendant de la

teneur en eau, il est donc possible d'évaluer cette concantration dans lepolymère en utilisant la relation 4.22:

4.22 So : Fraction d'eau dissoute dansle polymère

La teneur en eau ainsi calculée est de 0,07% pour le PTFE et V/.

pour le PE. Ces valeurs sont en accord avec la nature hydrophobe de ces

Deff = Dapp. So

Page 230: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

U 1

219

polymères. La mobilité de l'eau dans ces polymères est relativement grande

mais la quantité d'eau qui y séjourne étant faible, la permeation sera donc

peu importante.

Outre l'hydrophobie qui augmente dans l'ordre PVC, PE, PTFE, un

autre facteur à prendre en compte pour l'interprétation de ces résultats

est la présence possible de zones cristallines dans la matrice : plus elles

sont importantes et plus la diffusion est faible. De ces trois polymères,

le PTFE est le plus cristallin, pour le PE cela dépend de l'échantillon

utilisé, le PVC par contre n'est pas cristallin du tout.

3.2252 Polymère hydrophile : le Nafion

L'étude du cas inverse est donnée par le "nafion", polymère

hydrophile -type dont sa structure est la suivante:

-fCF2-CF2)-g-CF2-CF(CF3)-0-CFrCF2-SOrH

n = 8,56 (Nafion 1100)C'est un polytétrafluoroéthylène sur lequel sont greffées des

chaînes contenant des groupements acides forts, l'équivalent poids en

groupements suifones est compris entre 1000 et 1500. Ce polymère a été

conçu pour avoir une perméabilité sélective aux ions; cependant l'eau doit

pouvoir circuler très librement dans ce type de réseau.

Le coefficient de diffusion apparent de l'eau de ce polymère a

été déterminé par Volino (76) en utilisant la méthode de l'eau tritiée et

vaut 1,6.IQ-6 cm2.s"1 mais le coefficient de diffusion effectif n'a pas été

déterminé, nous l'avons donc fait.

Cette expérience est menée en opérant de la manière suivante:

- Gonflement de la membrane à l'eau avant essai.- Immersion pendant une heure dans une solution de SOij IM.- Agitation des compartiments amont et aval de la cellule.

Le temps d'induction est trop court pour être déterminé avec

précision, seul Deff a pu être calculé, sa valeur est de:

Page 231: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

220

Deff(eau/Nafion 1200 à 23*C) = (8,0 ± 0,1) IQ-? cm2 '1

3.2253 Résine furannique

La résine furannique F90 montre bien l'importance du volume

libre pour la diffusion de l'eau.

Cette membrane a été obtenue par condensation de l'alcool

furfurylique sur lui même en milieu acide (voir parties I et II) : à chaque

étape de condensation, une molécule d'eau est produite dans le réseau. Ces

molécules d'eau quittent ensuite la matrice en cours de polymérisation,

elles peuvent donc créer des chemins préférentiels de diffusion au cours de

leur migration. Cependant le matériau obtenu présente une température de

transition vitreuse très élevée (80°C par "Viscoélasticimétrie"), le volume

libre à température ambiante est donc très petit.

La faiblesse du coefficient de diffusion effectif obtenu sur

cette matrice, donné dans le tableau k.25, confirme donc que le volume

libre peu important limite la diffusion.

3.23 Influence de la température

Le processus de diffusion de l'eau dans les polymères" est

activé par la température. Cependant, certaines questions nécessitent uneétude détaillée:

- Le respect de la loi d'Arrhênius

- La détermination de l'énergie d1activation.

- L'évolution de ces coefficients au passage de la température detransition vitreuse.

Pratiquement une cellule ayant atteint le régime permanent de

diffusion à 23° C est ensuite placée dans des bains thermostatés à 40°C puis

à 60 C. Ainsi le régime transitoire de diffusion ne sera observé que sur la

mesure à 23°C. La figure 4.1? montre l'influence de la température sur

"delta" en fonction du temps pour le PTFE. Pour tous les polymères étudiés,

Page 232: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

221

des courbes semblables ont été obtenues. Ces données permettent de calculer

les coefficients de diffusion effectifs aux trois températures définies.

Réf.

Polymère

PUl

PUT

XY2

PU6

PU20

PTFE

PUIl

PUS1

PUS

PU3

XYl

PEl

PUS

PUlO

F90

TV(DCS)('C)

-55

-60

56

-15

22

-

O

-

O

42

62

-

35

37

80 (TDM)

Deff

23 °C

115

69

3,1

99

1.2

0,014

2,2

2,3

1.1

1.8

0,62

0,14

6,3

4,2

0,37

x 10-10 cm2

40 °C

340

230

13.4

370

6.2

0,053

il

10,4

4,92

8.6

2,6

0.77

30

24

3.0

• s-1)

60 0C

811

640

43.6

1100

21

0,34

4l

44

22

37

22

6.01

170

140

11.6

E

(kJ.mole -1)

43,5

49.4

50,8

53.4

55.7

62

64.9.

65.4

66,1

67.2

69.5

72.7

73.2

77.8

76

Tableau 4.26: Influence de la température sur Deff etdétermination des énergies d1 activation.

La relation d'Arrhénius appliquée à ces données expérimentales

donne une énergie d1 activation du phénomène de diffusion en utilisant

l'équation 4.34.

Page 233: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

222

Temps ( j )

Figure 4.17: Influence de la température sur la diffusion(exemple du PTFE, 1 * I25yum).

3.1 3.2 3.3

1/Tx 0,001

• PUl

+ PU3

* PU20

o PUlO

x PEl

- XY2

Figure 4.18: Application de la loi d'Arrhénius,Représentation des courbes : -ln(Deff ) = f(l /T) pourdifférents polymères.

Page 234: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

223

D = D° exp(-E/RT) 4.34

Le tableau 4.26 donne les coefficients de diffusion etl'énergie d'activation correspondante.

Pour chaque polymère, la régression linéaire entre ln(Deff(T))

et 1/T est assez bien respectée car le coefficient de corrélation est

supérieur à 0,99« La figure 4.18 montre ces relations pour les matériaux

présentant une transition vitreuse proche de la zone de température

étudiée. Cependant l'étude n'a porté que sur trois températures espacées

seulement de 20°C. L'analyse par tests dynamiques mécaniques (TDM) (voir

partie III) a montré que les zones de transition étaient larges (de 40°C à

5O0C), les évolutions du coefficient de diffusion au voisinage de la Tv,

s'il y en a, seront donc peu visibles car étalées sur une large gamme detempérature.

L'énergie d'activation déterminée pour le PUl4 en absorption

est de 40 kj.mole-1. ce qui est tout à fait comparable à celle déterminéeavec le PUl.

La résine époxyde XY2 présente apparemment un comportement

anormal car son énergie d'activation semble faible par rapport à soncoefficient de diffusion.

Plusieurs enseignements sont à tirer de ces données:

1) Le phénomène de diffusion de l'eau dans les polymères suit bien la loid'Arrhênius.

2) i,e passage de la transition vitreuse ne semble pas modifier de façon

significative l'évolution de la diffusion.

3) Une relation entre le coefficient de diffusion et la Tv apparaît : plus

la Tv est faible et plus le coefficient de diffusion est grand. Mais

cette relation n'est pas très nette car elle ne fait pas intervenir

l'hydrophilie du polymère or nous avons vu que ce point est aussi

déterminant dans la constante de diffusion, (cas du nafion et du PTFE).

4) Les énergies d'activation déterminées varient beaucoup en fonction dupolymère testé (de 40 à 80 kJ.mole'1 environ ).

Page 235: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

224

5) II semble apparaître, si nous "exceptons la résine XY2, d'après la-figure

4.19 "une corrélation.entre la Tv d'"n~polymère et son énergie

d'activation : plus le polymère •_ 3 Tv élevée et plus son énergie

d'activation vis à vis de la peraè^oilité à l'eau est grande.

La première observation semble contradictoire avec les

hypothèses selon laquelle la diffusion de l'eau serait liée au volume

libre. En effet, cette théorie prévoit qu'au voisinage de la zone de

transition vitreuse, !'activation du phénomène de diffusion fcst fonction de

l'évolution du volume libre (40).Cependant, dans une première approximation et avec seulement

trois températures de mesures, il apparaît que !'activation classique selon

la loi d'Arrhénius représente assez bien le phénomène, d'autant que cette

relation est en accord avec la théorie du volume libre en dehors de la zone

de transition.

ao TE ,

7g (kJ.mole ]

70

PUS

55 pul1 -

60 "~

55 ^PU7 *

50 * "" PUi

y45 /

PUl

PU10 _ •"

* ^PUS

S*

X"

x * XYl

f / PU3

j^

PU 20

XY2

-HO -40 -20 O 20 40 60 80

Tv des polymères (°C)

Figure 4.19: Relations entre énergie d'activation ettransition vitreuse (Tv).

Page 236: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

225

4////////// ///////' /Auto-Diffusion de l'eau dans l'eau 7/ / . , , , , / , / / . , /

10

11

12

Figure 4.20: Classemen-t des différents polymères étudiésen fonction de leur comportement à la permeation.

Page 237: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

226

3.24 Conclusions

Cette étude montre que le facteur influençant le plus l'auto-

diffusion de l'eau liquide dans un polymère est sa nature physico-chimique.

Le coefficient de diffusion déterminé à 23 C varie de 10~12

cm2.s'1 pour le PTFE à 8.1Q-7 cm s'1 pour le Nafion. La figure 4.20 situe

les familles de polymères en fonction de leur Deff et de leur débit de

fuite en litre par an pour un mm d'épaisseur et pour un m2 de surface au

contact de l'eau.

Selon sa composition chimique et sa température de transition

vitreuse un polyuréthanne peut avoir un coefficient de diffusion effectif

qui varie d'un facteur 100. L'introduction de dérivés furanniques aura

plutôt tendance à diminuer les phénomènes de diffusion et de permeation.

Les charges minérales présentes dans les résines êpoxydes ou

dans les polyuréthannes ont peu d'influence sur la permeation de l'eau à

condition qu'elles n'engendrent pas de percolation.

Dans tous les polymères étudiés, les énergies d'activation vont

de 40 à 80 kJ.mole"1, le passage de la température de transition vitreuse ne

semble pas modifier le comportement.

Page 238: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

22?

3.3 DIFFUSION DE RADIOELEMENTS

Les informations tirées de cette étude sont fondamentales pour

l'application "enrobage de déchets radioactifs".

les résultats sont présentés en fonction des trois familles de

matériaux déjà citées:Polyuréthannes polyéthers souples.

Résines époxydes.

Polyuréthannes polyesters.

Les objectifs sont d'évaluer les coefficients de diffusion des

éléments césium et cobalt sous forme de chlorure en solution à travers ces

polymères, de déterminer les paramètres influençant cette migration

(température, gradient de concentration -... ) et d'étudier les mécanismes dediffusion.

3.31 Polyuréthannes polyéthers souples

3.311 Valeur des coefficients de diffusion

ReproductiMIlté

Pour des raisons de réalisation de membranes, le seul polymèrede cette famille qui a été testé est le PUl . Les caractéristiques de

toutes les cellules de diffusion sont reportées dans le tableau 4.27.

La première remarque sur ces essais concerne les ordres de

grandeur. Le tableau 2.28 regroupe les informations donnant accès auxcoefficients de diffusion avec ce polymère.

Les coefficients de diffusion sont compris entre (1 et 5).10-n

cm2.s"1 ce qui est beaucoup plus élevé que ce qui était attendu (=5.10"1S

cm2.s"1). La durée de l'expérience qui était initialement de 1 à 2 ans estdonc ramenée à 1 à 2 mois.

Page 239: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

228

Réf.

A12

A13

Al4

A15

A19

A20

A21

A22

Epais,(um)

75

75

80

75

105

101

90

90

Temp.(0C)ko

UO

UO

UO

no604023

40

40

23

Sel

CsCl

CoCl

CsCl

CsCl

CsCltt

IT

fl

CsCl

CoCl

CsCl

AAmont

(MBq. cm-3)

3,65

1,45

3.65

3.65

1,06It

tt

il

0.94

0,64

0,39

CAmontmole . l"1

1

1

1

1

0.11»

If

tt

0,01

0,1

0,1

CAval

mole . l'1

O0,25

O

O

0,001

0,00111

11

II

0,001

0,001

0,001

Durée(J)

60

35

26

26

100

100

60

100

Tableau 4.27: Caractéristiques des cellules de diffusionmontées avec le PUl4.

Polyuréthannes Polyéthers Souples:

Deff (CsCl. 40°C) = (1 à cm2. s-

Section (cm2)

Epaisseur Z (um)

Nbre de points

Corrélation r

8 (h)

Dapp x IQ-12

(cm2, s-1)

Deff x 10-12

(cm2, s"1)

3.14

75

10

0,98

64,8

39

9.9

Tableau 4.28 : Caractéristiques d'un essai de diffusion dudans le PU14.

Page 240: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

229

De même que pour la diffusion de l'eau un écart est constaté

entre J)app^et_Deff_mais ici, il est plus faible, ce qui tend à prouver soit

que la solubilité des solutions de CsCl pour ce type de réseau

macromoléculaire est plus grande que celle de l'eau (voir plus loin) soit

que les interactions (complexation) entré les ions et la matrice sont plus

importantes que dans le cas de l'eau. Ces deux hypothèses ne s'excluent

pas.

3.313 Influence d'un entraîneur

Ayant peu d'indications sur les phénomènes de sorption des ions

césium ou cobalt sur l'acier inoxydable, il est possible qu'ils se fixent

sur les parois du compartiment aval car ils se retrouvent à de très faibles

concentrations après avoir migré à travers le polymère. Si tel était le

cas, les mesures d'activité de la solution seraient sous-estimées et par

conséquent les mesures de diffusion également.

Ce point est étudié en menant en parallèle les essais Al4 et

A15 qui contiennent respectivement O et 10"3 M de CsCl inactif dans le

compartiment aval. Les courbes représentant delta en fonction du temps sont

reportées sur la figure 4.21 et indiquent que la présence d'un entraîneur

ne modifie pas le phénomène. Les coefficients de diffusion calculés à

partir de ces essais et présentés dans le tableau 4.29 ne montrent pas de

relation avec la présence d'un entraîneur.

Ce résultat peut s'expliquer par la forte concentration en

amont (1 mole correspond à 3,65 106 Bq.cm-3 soit 1 Bq.cnr3 pour 2.7-10"6 M).

Ainsi quand un Bq.cm~3 est détecté dans la solution aval, cela veut dire que

la concentration totale actif-inactif est déjà supérieure à 2.7.10"6 M,

concentration qui est non négligeable. L'activité aval ayant été stabilisée

au cours des essais vers 1000 Bq.cm-3 dans les séries Al4 et A15, il y avait

donc une concentration d'environ 3.1Q-3 M.

Dans l'hypothèse où ils existeraient, le nombre de sites de

fixation du césium sur les parois en acier inoxydable serait négligeable

devant la quantité d'ions contenue dans 10 ml d'une solution de IQ-4

à 10-3 M.

Page 241: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

230

4.0E-05-I-

3.5E-05-

5.0E-05--

O. OEH)O-K0 9 59

Figure 4.21: Influence d'un entraîneur dans lecompartiment aval, PU14, 4O0C, Compartiment amont : CsCl 1M, compartiment aval : A14 : CsCl O M ; A15 : CsCl 10~3 M.

Deff (cm2. s "1J

lE-il

IE-IB

*- — _/** X

/ \\

/

^/ *

J

Jf/

/

// •

/

••

\

3 - 2 - 1 Olog (Gradient de concentration en CsCl) (M)

Figure 4.22: Influence du gradient de concentration sur lecoefficient de diffusion, PU14, 4O0C, CsCl).

Page 242: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

231

Rêf

A12

Al4

A15

Caval(M)

O

O

0,001

Dapp(x 10-12) "(cm2, s'1)

39 ,

58

27

Deff(x 10-12)(cm2, s-1)

9,9

17,3

14,2

Tableau 4.29 : Influence de la présence d'un entraîneur.

Pour les autres essais, quand la concentration amont est de IM,'

il ne parait pas nécessaire d'ajouter de l'entraîneur en aval. Par contre

si elle diminue, la présence d'un entraîneur est souhaitable. Cependant le

gradient de concentration est diminué par ce rajout.

3.314 influence du gradient de concentration

La première loi de Fick indique que le flux de diffusion est

proportionnel au gradient de concentration. Nicaise (66) a confirmé ce

point sans toutefois obtenir des données chiffrées. Ces raisons ont conduit

à travailler avec un gradient de 1 M pour la plupart de ces expériences età réétudier ce phénomène.

Dans -la pratique, le gradient de concentration est modifié dedeux façons:

* De nouvelles cellules sont montées avec une solution amont moins

concentrée: c'est le ce des essais A19 et A20.

* Des cellules montées avec une solution amont concentrée (1 M) ont

atteint le régime permanent: une solution de sel inactif également

concentrée est alors introduite en aval. L'avantage de cette méthode

est que le régime permanent de diffusion dans ces nouvelles

conditions est atteint beaucoup plus rapidement, mais elle ne permetpas de redéterminer Dapp.

Le tableau 4.30 regroupe les résultats de diffusion obtenus en

fonction du gradient de concentration. Tous ces essais sont menés à 40°C.

Plusieurs remarques sont à tirer de ce tableau:

Page 243: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

232

* Les valeurs de Dapp sont peu reproductibles mais semblent être

indépendantes du gradient de concentration. . ..

* Une progression du gradient de 10"2 à 10"1 M fait augmenter le Deff

d'un Facteur 10.* Quand le gradient évolue de 0,1 à 1 M, Deff diminue du trois quart de

sa valeur.

Réf.

A12

A12

Al4

A15

A19

A20

C (amont)

C(aval)(M)

1

0,75

1

0,999

0,099

0.099

0,009

Dapp(x 10-12)(cm2, s-1)

39

58

27

25,6

82

Deff(x 10-12)(cm .s"1}

9,9

19

17,3

14.2

66

6l

5,2

Tableau 4.30 : Influence du gradient de concentration sur ladiffusion.

La figure 4.22 est une représentation de log(Deff) en fonction

du log du gradient de concentration et montre graphiquement les

observations précédentes.

Le deuxième point est la conséquence logique de la première loi

de Fick qui stipule que le flux est proportionnel au gradient de

concentration. Rappelons que le calcul du coefficient de diffusion prend en

compte uniquement le gradient d'activité et non le gradient deconcentration (voir partie IV, chapitre 1.135).

Pour de fortes concentrations cette loi n'est plus respectée ouplutôt un autre phénomène se greffe à la diffusion des ions et diminue leurflux; deux interprétations sont possibles:

Page 244: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

233

1) Un flux d'eau à contre courant dû à la forte pression osmotique en: amont ralentit la migration ionique. L'autodiffusion de l'eau va être

orientée principalement de l'aval vers l'amont, c'est à dire dans le

sens inverse du passage des ions Cs+ et Cl" • ce qui a pour effet de

freiner leur migration,

et/ou:2) Une saturation des sites d'échanges des ions sur le réseau

macromoléculaire limite les possibilités de sauts. Pour qu'une

particule migre, il faut qu'elle ait dans son proche environnement un

site disponible. Si parmi l'ensemble des sites susceptibles

d'accueillir cette particule, la plupart sont déjà occupés, la

migration sera ralentie.

Des fuites par les bouchons des compartiments amont des

cellules sont observées ce qui implique que le niveau montait légèrement.

De plus, au démontage des cellules les membranes étaient bombées vers le

compartiment aval. Dans le deuxième essai sur la cellule A12, du CsCl

inactif est rajouté en aval pour avoir une concentration de 0,25 M. Cette

diminution du gradient n'a pas diminué les forces ioniques des solutions

amont et aval, par contre une légère augmentation de Deff est constatée.

Ces trois remarques tendent à prouver la validité de

l'hypothèse 1 sans pour autant contredire l'hypothèse 2.

3.315 Influence de la température

Nous avons vu que la diffusion de l'eau dans le PU14 est

associée à. une énergie d'activation d'environ O à 45 kJ.mole'1. La même

étude est menée sur les cellules A19 et A22 dont les caractéristiques sont

données dans le tableau 4.2?.

De la même façon que pour le gradient de concentration, la

température d'une cellule peut être modifiée en cours de fonctionnement.

Après un régime transitoire de quelques heures, un nouveau régime permanent

est atteint et Deff peut être déterminé, par contre Dapp n'est plus

accessible. Une cellule placée à une température différente dès le départ,

donne accès aux deux valeurs mais la durée de l'essai est beaucoup pluslongue.

Page 245: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

234

1E-04 T-

1E-04 - -

8E-05- -

6E-05 - -

4E-05 J-

SE-05-r

OE-K)O

temps ( j )

Figure 4.23: Influence de la température sur la diffusion(PU14, 4O0C et 230C, CsClO7IM).

delta (cm2)

1E-04

OE+0010 20 30 50

^6O0C ZS^

\

*^f^40'C +^s^

^^ 23 'C

i . I 1 1 1 ; 1 160 70

temps (i)

80

Figure 4.24: Modification de la température de la celluleen régime permanent de diffusion (PU14, CsCl 0,1 M ) .

Page 246: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

235

L'ensemble des résultats obtenus est présenté dans le tableau

et les figures~4.23 et4.24.

Réf.

A19

A22

Temp.(0C)UO604023

-23

Dapp(x 10-12)(cm2, s'1)

25,6

5.8

Deff(x 10-12)(cm2, s-1)

661206l19

20

Tableau 4.31: Influence de la température

La diffusion du CsCl dans le PU14 est activée par la

température; en utilisant la relation d'Arrhénius décrite précédemment, il

est possible de calculer l'énergie d1activation.

La relation entre (Ln(Deff)) et (1/T) est bien linéaire

(r=0,98), l'énergie d'activation de la diffusion du CsCl avec un gradient

de concentration de 0,1 mole dans le PU14 vaut:

E = (40 ± 3) kj.roole-1

Cette valeur est comparable à celle trouvée pour la diffusion

de l'eau dans le même matériau. La vitesse de migration des radioéléments

augmente en fonction de la température dans les mêmes proportions que cellede l'eau pour ce type de polymère.

3.316 Influence de Ia nature de l'Ion

Deux types d'expériences sont menées pour étudier l'influencede la nature de l'ion sur sa propre diffusion dans le PU14:

1- Transmission de CsCl et de CoCl suivie par radiotraceur.

2- Transmission de NaOH suivie par pH-métrie.

Page 247: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

différents po ymeres.

236

3.3161- Transmission suivie par Tadiotnaceur: r

La figure 4.25 donne "delta" en fonction du temps pour le

césium et le cobalt avec dès gradients de concentraton de 1 et 0,1 M.

La membrane de A13 s'est déchirée après 35 jours ce qui a limité le nombre

de points expérimentaux.

Les deux essais avec le colbalt présentent une particularité

difficile à interpréter:

En effet, sur ces deux essais, après 15 à 20 jours de

comportement "normal" le flux a fortement diminué. Ceci est observé sans

qu'aucune modification apparente n'ait été remarquée. Ce phénomène peut

être dû à un artefact propre à ces conditions expérimentales ou peut

correspondre à une propriété particulière du cobalt dans ce polymère

(fixation irréversible des ions cobalt qui freine le passage) mais qui ne

se manifesterait qu'après plus d'une vingtaine de jours.

Les coefficients de diffusion ont été calculés d'après la phase

de diffusion "normale". Ces résultats sont donnés et comparés à ceux du

césium dans le tableau 4-32.

Réf.

A12

A19

A13

A21

Sel/Cmole.l"1

CsCl/1

CsCl/0,1

CoCl/1

CoCl/0,1

Dapp(x 10-12)(cm2, s-1)

39

58

88

20

Deff(x 10-12)(cm2, s'1)

9,9

66

1.3

26

Tableau 4.32: Influence de la nature du cation sur leur proprediffusion dans le PUlU à 40°C.

Ils montrent clairement que la diffusion effective (Deff) du

cobalt est plus lente que celle du césium. Ce type d'information est

également trouvé dans le cas des electrolytes polymères à conductionionique (71).

Page 248: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

237

3E-05-T

3E-05 4-

2E-Q5 - -

2E-Q5--

1E-05 - -

5E-06 - -

OE*00

• CSCI O, 1 M

+ CoCl O, 1 M

* CsCl 1 M

o CoCl 1 M

temps ( j )

Figure 4.25: Influence de la nature de l'ion sur ladiffusion (PU14, 404C ).

9-r

8- -

10 20 30 40 50 60 70 90 100

temps (min)

Figure 4.26: Evolution en régime permanent du pH dans lecompartiment aval en fonction du temps (PUl4, 230C, amont:NaOH 5M).

Page 249: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

238

L'ion cobalt est petit et divalent,-l'ion césium est gros et r.-_

monovalent. Quand ces ions sont en solution dans l'eau,, plusieurs sphères

d'hydratation plus ou moins réversibles les entourent.

Deux interprétations possibles expliquent ces différences de

vitesse de diffusion:

1) L'ion migre dans le réseau macromoléculaire avec certaines de ses

sphères d'hydratation dont la taille est proportionnelle à sa densité

de charge électrique. Dans ce cas, l'ion cobalt est plus gros que

l'ion césium. Le nombre de sites susceptibles d'accueillir le cobalt

hydraté sera donc plus faible que pour le césium. Ce dernier migrera

alors plus rapidement.

2) Les ions migrent sans leurs sphères d'hydratation. Mais alors les

interactions entre les sites polaires du réseau macromoléculaire et

les ions seront d'autant plus fortes que les charges des ions seront

élevées. Le temps de séjour moyen sur un site sera plus long pour un

ion divalent que pour un ion monovalent. Cet effet est certainement

plus important que celui dû à la taille des ions non hydratés. Dans

cette hypothèse aussi le césium migrera plus vite.

Ces deux hypothèses ne s'excluent pas. Il faudrait également

tenir compte des interactions entre l'eau et le réseau macromoléculaire.

3.3162 Transmission de NaOH suivie par pH-métrie.

Le même type de cellule est monté mais la solution radioactive

de CsCl est remplacée par une solution de soude 5M. Le compartiment aval

est rempli d'eau désionisée, une électrode au calomel baigne dans cette

solution qui est agitée.

La figure 4.26 représente l'évolution du pH en fonction du

temps pendant le régime permanent. L'évolution rapide du pH est due à une

forte migration d'ions OH" à travers le réseau macromoléculaire. Cet essai

est seulement qualitatif mais il traduit bien une introduction constante

à'ions OH" en fonction du temps dans le compartiment aval.

Page 250: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

239

Après plusieurs jours d'essai, au cours du démontage de la

cellule, nous avons constaté que la membrane n'était pas déchirée mais très

fortement bombée vers l'aval. Ceci est dû à la forte pression osmotique du

compartiment amont. Ce point indique clairement que si les ions OH" migrent

de l'amont vers l'aval, un contre courant d'eau effectue le chemin inverse.

Ces observations montrent que les anions migrent également

facilement dans ce réseau macromoléculaire ce qui suggère que le système

est constamment en êlectroneutralité.

3.317 Absorption de sel de CsCl

Dans le but de mettre en évidence une éventuelle accumulation

de st.i dâf.s ces matériaux, des expériences d'absorption de CsCl marqué ont

été développées.

Le mode opératoire de cet essai est le suivant:

1 Fabriquer des membranes d'épaisseur 50 à 100 um selon le mode opératoirede la partie IV chapitre 2.24.

2 Découper à l'emporte pièce des disques (chaque disque correspond à unemesure) de 12 mm de diamètre, mesurer l'épaisseur.

3 les tremper dans la solution radioactive.

4 A intervalle de temps allant de un jour à une semaine, retirer un disquede la solution, le sécher sur papier Joseph, le rincer trois fois desuite dans de l'eau dêsionisée, le sécher à nouveau et le fixer au centred'une coupelle de comptage gamma.

L'activité étant placée au centre de la coupelle, et le

dispositif étant étalonné pour mesurer des activités uniformément réparties

dans cette coupelle, il a été nécessaire de revoir cet étalonnage.

Les disques de PUlU trempent dans une solution 1 M et dont

l'activité est de 4,89 106 Bq.cm-3; soit un Bq représente environ 3,4 IQ-2Ug

de CsCl. La figure 4.27 représente l'absortion de sel dans le PU14 à 40°C

en fonction du temps.

Après deux jours d'immersion, une activité de 330 Bq est

détectée dans l'échantillon soit 11 pg de sel. Le volume de ce disque étant

Page 251: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

240

en moyenne de 10'5 1 (disque de 1,2 mm de diamètre sur une hauteur de

90 urn) et la quantité d'eau dissoute dans le polymère étant de 3,5% (partie

IV, chapitre 3.111), la concentration globale en CsCl de l'eau dans le

polymère est de l'ordre de 0,2 M soit 20% de celle de la solution

d'immersion.

La figure 4.27 indique que le polymère continue à absorber des

ions, après huit jours, le seuil de 1400 Bq est atteint sans qu'une

tendance à la stabilisation n'apparaisse. La concentration en sel de l'eau

contenue dans le polymère tend à être supérieure à celle de la solution

dans laquelle trempe l'échantillon. Ceci indique que ces ions ont une très

grande affinité pour ce type de polymère hydraté.

Interprétation:

Rappelons que le PU14 est principalement composé de chaînes

polyéthers dont l'unité monomère est 1'oxypropylène, reliées entre elles

par des liaisons uréthannes. Le réseau sec a une température transition

vitreuse située vers - 50°C.

Par conséquent, ce réseau présente un volume libre important à

température ambiante et possède une densité de groupements êther très

élevée. Ces deux propriétés expliquent la mobilité et l'affinité des ions.

En effet les doublets électroniques des atomes d'oxygène des

liaisons ethers peuvent "solvater" des cations dans le réseau

macromoléculaire. Le volume libre important permet une certaine mobilité

aux chaînes qui peuvent ainsi organiser leurs liaisons éther dans l'espace

autour d'un ion de façon à minimiser l'énergie du système. La présence

d'eau peut faciliter le caractère réversible de ces complexations car les

ions conservent une grande mobilité.

3.318 Conclusion

Pratiquement, ces expérimentations sur les polyuréthannes

polyéthers souples (Tv = - 50°C) ont deux conséquences importantes pour

leur emploi dans l'industrie nucléaire:

1) Ils semblent peu appropriés pour confiner de la matière

radioactive car les coefficients de diffusion des ions césium et cobalt

sont environ 100 fois plus grands que dans le cas des résines époxydes.

Page 252: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

24l

.Ces valeurs non négligeables sont peu compatibles avec la propriété de

barrière requise contre la migration des radioéléments.

2) Leurs grandes affinités pour les cations font de cette,

famille de matériaux des revêtements qui auront la propriété de fixer la

contamination. Ces systèmes pourront donc être utilisés pour des opérations

de décontamination: ce type de polymère est projeté sur l'objet à

décontaminer, il est laissé en contact pendant un temps suffisamment long

et éventuellement en présence d'humidité pour favoriser là migration des

radioéléments vers le polymère, ensuite le polymère est éliminé de son

support.

3.32 Résines époxydes

3.321 Courbes et interprétations

Les caractéristiques des essais faits sur des membranes en

résines êpoxydes sont reportées dans le tableau 4.33- Pour tous les essais

la température est de 40°C, la concentration amont de 1 mole.I*1 et la

concentration aval est nulle au départ de l'essai.

Réf.

A7

A8

A9

A18

Epaisseur,(um)

55

70

69

67

AAmontx 106

(Bq.cm-3)

4.89

1,40

4,89

3,65

Sel

CsCl

CoCl

CsCl

CsCl

durée(J)

350

375

=400

=250

Tableau 4.33 = Caractéristiques des cellules montées avec desmembranes en résine époxyde.

La figure 4.28 représente delta en fonction du temps pour les

quatre essais.

Aucun temps de retard n'est observé.

Page 253: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

2H2

1400-T-

1200 - -

1000 - -

BOO- -

600 - -

400--

200--

Activité paréchantillon (Bq)

temps (j)

Figure 4.27: Absorption de sel marqué dans des membranesde PU14 ( C = 1 M, A ~ 4,9 XO6 Bq.cm-3 4O0C).

* AlB(l:67,in}

O

Figure 4.28: Diffusion de radioéléments à travers desmembranes en résine époxyde. (XYl, 4O0C, 1 M en CsCl ouCoCl).

Page 254: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

Pour A? et A8, un flux très important est enregistré dès les

premiers jours, il diminue jusqu'à être pratiquement nul pour le cobalt et

relativement faible pour le césium. La présence de radioéléments dès les

premières heures pour les essais A7 et A8 n'a pas permis de vérifier la

valeur de Deff de l'eau car il y avait interférence en comptage $ entre le

tritium et l'autre radioélément (Cs ou Co) dans le compartiment aval.

Si la pente enregistrée dans les premiers jours pour les essais

A7 et A8 correspondait à une diffusion réelle, son coefficient effectif

serait de:

Deff = 4.10-11 cm2, s'1

Cette valeur est approximativement égale à celle de la

diffusion de l'eau dans ces résines. Les membranes ne sont pas hydratées

avant l'introduction des solutions radioactives. Il est donc permis de

penser que les ions suivent le front de migration de l'eau dans la résine.

L'essai A9 sert de contre expérience: la membrane est immergée

dans l'eau dêsionisée pendant huit jours avant d'être en contact avec la

solution radioactive.

Le coefficient de diffusion de l'eau mesuré sur cette membrane

avant l'introduction de radioéléments est de 9-10"11 cn .s"1 ce qui

correspond bien à l'ordre de grandeur de la diffusion de l'eau dans les

résines époxydes.

Ces deux précautions ne modifient pas le phénomène: un flux

d'ions césium, moins important toutefois, est constaté dès les premières

heures.

Deux causes peuvent expliquer ce phénomène:

1 Les membranes présentent des défauts non détectés par la diffusion del'eau tritiée.

2 Le gradient de concentration détériore la membrane.

Ces deux raisons n'expliquent pas pourquoi le flux se stabilise

par la suite. D'autre part, l'expérience AlS donne un flux "normal".

Page 255: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

coefficient e i usxon,

244

II est possible qu'un artefact dû aux conditions de fabrication

de la membrane ou au montage de la cellule intervienne et modifie le flux

de diffusion dans les premiers temps de l'essai.

Mesure des Deff sur la deuxième partie de la courbe.

En faisant abstraction de cette première phase, il est possible

de considérer que les flux une fois stabilisés correspondent à des

phénomènes de diffusion fickiens en régime permanent. Les coefficients de

diffusion ainsi calculés sont présentés dans le tableau 4.34:

Référence

A?

A8

A9

A18

SelC

mole . l'1

CsCl/1

CoCl/1

CsCl/ 1

CsCl/ 1

Deff(x 10-12)(cm2, s-1)

0,11

0,001

4,4

0,03

Tableau 4-34: Diffusion de radioéléments dans les résinesépoxydes.

Les résultats sont très dispersés, ce qui tend à indiquer que

les quatre essais ne sont pas en régime permanent de diffusion notamment

pour l'essai AlS.

La valeur élevée de A9 parait douteuse. II est possible que

cette membrane présente des défauts non détectés par l'eau tritiée mais qui

ont un caractère permanent. Ce problème a été également rencontré avec

l'essai A16 sur.le PU20 (voir plus loin).

3.322 Absorption de sel de Cs

Le flux important observé dans les premiers jours de diffusion

sur A7 et A8 a conduit à effectuer l'essai d'absorption d'ions selon le

protocole décrit pour les polyuréthannes polyéthers.

La figure 4.29 donne le taux d'activité fixé sur les membranes

en fonction du temps. Après huit jours d'immersion, les taux ne dépassent

Page 256: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

245

pas 30 Bq par membrane soit O, lug de CsCl et iî semble que cette valeur

soit stabilisée. Il n'est pas possible de savoir si cette activité a

pénétré en profondeur le réseau polymère ou si elle est seulement adsorbée

à la surface de la membrane.

Les résines êpoxydes ne fixent donc pas de quantités

importantes d'ions dans leur matrice sur des courtes périodes. Ainsi le

flux observé dans les premiers jours aurait traversé le polymère sans se

fixer sur la matrice.

Interprétations :

Les résultats sont trop imprécis et incomplets pour donner des

coefficients de diffusion fiables pour les résines êpoxydes.

Malgré cette imprécision, il apparait que le cobalt a tendance

à diffuser moins vite que le césium.

Nicaise (66) et Morin (65) ont obtenu des courbes "delta en

fonction du temps" qui traduisaient bien un phénomène de diffusion fickien

pour les résines êpoxydes. Mais leurs conditions expérimentales étaient

différentes :

- Le gradient était beaucoup plus faible, (10~2 mole.l-1)-

- Les membranes étaient préparées différemment.

Cependant, les valeurs des coefficients de diffusion obtenues

dans le tableau 4.34 sont du même ordre de grandeur que celles mentionnées

par ces auteurs.

3.33 Polyuréthannes polyesters

3.331 Valeurs de D et courtes

Le tableau 4.35 regroupe toutes les caractéristiques des

cellules de diffusion montées avec des polyuréthannes polyesters contenant

ou non des charges minérales. Pour tous ces essais, la concentration amont

en CsCl ou CoCl est de 1 mole.l-1.

Page 257: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

-4C-T

30-.

20-

10-

Activité paréchantillon

(Bq)

temps (}}

Figure 4.29: Absorption de sel marqué dans des membranesde XYl et de PU3 (C = 1 M, A = 4,9 106 Bq.cm-3 4O0C).

3E-06-T

3E-06--

2E-06--

2E-06--

1E-06--

5E-07--

OE+00

Delta(cm*)

• A6 : PU8/ 60 p.m

+ A2 : PU3X 62 ytm

* A4 : PUB^ 45 ^ m

O AlO : PUSO7 5 5 JL m

A5 : PU8, 100

400 500Teaps (j)

600

Figure 4.30: Diffusion de radioéléments à travers desmembranes en polyuréthanne polyester. ( 4O8C, 1 M ) .

Page 258: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

247

Reference.

Polymère

A2/PU3

A3/PU3

A4/PU8

A5/PU8

A6/PU8

A10/PU20

A11/PU20

A16/PU20

A17/PU20

Epais .I

(urn)

62

48

45

100

60

55

63

60

53

Temp.(0C)

40

40

4060

40

40

40

40

40

40

Sel

CsCl

CoCl

CsCl

CsCl

CsCl

CsCl

CoCl

CsCl

CoCl

Amontx 106

(Bq.cm-3)

4,89

1,4

4,89

4,89

4,89

4,89

1,40

3,65

1,42

avalC

mole.l"1

0,00,51,0

O

O

Ô

O

O

O

O

O

durée

(J)

350

180

450

>450

360

> 350

>350

>250

>250

Tableau 4.35: caractéristiques des essais de diffusioneffectués sur des membranes de polyuréthanne polyester.

Les figures 4.30 et 4-31 représentent les courbes "delta" en

fonction du temps pour tous les essais. Contrairement aux résines époxydes

où les résultats sont difficiles à interpréter, le phénomène observé avec

les polyuréthannes polyesters correspond bien à une diffusion fickienne. Il

est donc possible de calculer des coefficients ou le cas échéant, d'évaluer

leur niveau maximum quand l'essai est peu avancé. Dans cette hypothèse,

seul Dapp peut être estimé en considérant que 8 n'est pas encore atteint.

Compte tenu des erreurs sur les mesures de comptage et de la

géométrie des cellules de diffusion, la valeur de "delta" minimum

détectable est d'environ 10"7 cm2.

La tableau 4.36 donne les résultats obtenus pour chaque essai.

Page 259: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

248

Référence.

À2

A3

A4

A5

A6

AlO

All

A16

AIT

8(J) --"-

U5

riso16l

> 450122

> 350

> 350

> 200

> 208

Dapp(x 10-12)(cm2, s-1)

1.5

< 0,24

0,24

< 0,4

0,57

< 0,2

< 0,2

-

< 0,3

Deff(x 10-12)(cm2. s-1);

0,77

-

0,38

-

0,03

-

-

-

-

Tableau 4.36: Diffusion de radioéléments dans lespolyuréthannes polyester.

La figure 4.31 représente les courbes "delta" en fonction du

temps pour le PU20. L'essai Al6 présente une anomalie car nous observons un

flux de diffusion important sans temps de retard alors que rien n'apparaît

pour les trois autres après plus de 15 mois. Le coefficient de diffusion de

l'eau mesuré sur cette membrane était bon. Ce problème est assez similaire

à celui des résines époxydes. La membrane présente certainement un défaut

non détecté par la diffusion de l'eau mais qui permet un écoulement d'ionscésium. .. - --—

Les résultats de l'essai A16 sont donc écartés car considéréscomme non significatifs (artefact).

Sur l'ensemble des autres expériences, bien que certaines

soient peu avancées, des tendances générales apparaissent:

Le césium semble diffuser plus vite que le cobalt

La diffusion dans le PU3 semble plus rapide que dans le PUS.

Page 260: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

249

3E-07-,

3E-07-

2E-07-

2E-07-

1E-07-

5E-OB-

OE-HlOi

Delta (cm2)

I

, Limite de mesure avec E

X All, CO, 63^m

+ AlB, CS,. 607m

* A10,CS, 55 m

O A 17, CO, 53^m

I

*I x * * * x n * 0 * * * x«ft n,D . a 5£, )fe ,x O * n O x. O X u . X x A

O 50 100 150 200 250 300 350 400 450

Temps (j)

Figure 4.31: Diffusion de radioéléments à travers desmembranes en polyuréthanne polyester. (PU20, 4O0C, 1 M),

lE-05-r

1E-05--

BE-OB--

BE-06--

4E-06--

2E-05--

OE-H)O-I-O 50 100 150 9 200 250 300 350 400

Temps (j)450

Figure 4.32: Influence de la température sur la diffusion(PUS, CsCl 1 M).

Page 261: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

250

En règle générale les coefficients de diffusion apparents ou

effectifs à 40° C sous un gradient de concentration de 1 M pour les PUS et

PU20 sont inférieurs à:

D(CsCl, IM.IO'C) < cm2. s-

3.332 Influence de Ia température

La cellule PA après avoir atteint le régime permanent à 40°C, a

été placée à 60°C. Un nouveau flux s'est établi rapidement et a permis de

calculer Deff à 60°C.

La figure 4.32 représentant "delta" en fonction du temps montre

l'augmentation du flux due au changement de température. La phase à 60°C a

été interrompue par rupture de la membrane. Le tableau 4.37 donne les

coefficients de diffusion.

Température(0C)40

60

Deff(x 10-12 cm2 s-1)

0,38

0,93

Tableau 4.37 : Influence de la température.

L'énergie d'activation calculée d'après la relation d'Arrhéniusvaut:

E(CsCl,IM) = (38 ± 5)

La température a donc moins d'influence sur la diffusion des

ions tel que le césium, que sur la diffusion de l'eau ( E (eau) =67,2

kJ.mole"1) pour ce type de polymère. Ce résultat n'est calculé que sur deux

points et à partir d'un seul essai; il n'a qu'une valeur indicative. Il est

analogue à celui trouvé par Nicaise (65) dans le cas des résines êpoxydes.

Page 262: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

251

250 300 350

temps ( j)

Figure 4.33: Influence du gradient de concentration sur ladiffusion (PU3, 40'C, CsCl).

Page 263: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

252

3.333 Influence du gradient de concentration

Le temps d'induction étant très long avec ces polymères, les

modifications de gradients ont porté sur la cellule A2 en régime permanent.

La concentration du compartiment aval a été portée à 0,5 puis à 1 mole.l"1.

La figure 4.33 ainsi que le tableau 4.38 résument les

informations propres à cet essai.

C (amont)-C (aval)(mole.l-1)

1,00

0,50

0,00

Deff(x 10-12)( cm2 . s"1 )

0,77

1,36

0.730,13

Tableau 4.38: Influence du gradient de concentration.

L'expérience, arrêtée après 350 jours pour des raisons decontamination du bain thermostaté, a permis de noter les remarquessuivantes:

* Les modifications du gradient de concentration influent peu (ou pas)

sur le coefficient de diffusion effectif.

* L'augmentation de la force ionique de la solution aval à 0,5 mole.!'1

accélère légèrement le processus de diffusion.

* Quand les forces ioniques sont égales, après une phase où Deff paraît

insensible à cette modification, le flux tend à diminuer.

Le deuxième point semble illogique car le coefficient dediffusion est proportionnel au gradient de concentration dans la cas d'unediffusion fickienne.

Cette observation est certainement due à la perturbation

induite par un flux d'eau à contre courant de la migration ionique analogue

à celui observé pour les polyuréthannes polyéthers souples. Ainsi, quand le

Page 264: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

253

gradient de concentration diminue, le flux d'eau engendré par la pression

osmotique diminue également, la migration des ions est donc moins freinée.

Quand les forces ioniques sont égales le flux a tendance à

diminuer.

3.334 Absorption de sel

Les résultats d'absorption de sel de CsCl sont effectués sur le

PU3 dans les mêmes conditions que ceux décrits précédemment sur les PUl4 et

XYl. La figure 4.29 donne l'activité fixée sur les échantillons après 1 à 8

jours de trempage.

Cette activité est très faible (7-8 Bq/êchantillon) soit 3 à 4

fois moins que pour les résines époxydes et 100 à 200 fois moins que pour

le PU14. L'hydrophobie des polyuréthannes polyesters étudiée est

certainement responsable de cette faible contamination.

3.335 Influence des charges

Les Deff mesurés sur le PU20 semblent plus faibles que ceux

déterminés sur PU3 et PUS. La présence de charges minérales pourrait donc

favoriser la transmission d'ions tel que le césium ou le cobalt à travers

les polyuréthannes polyesters.

3.34 Discussions des résultats

3.341 Corrélation avec Ia diffusion de l'eau

Le tableau 4.39 résume les valeurs des coefficients de

diffusion effectifs de l'eau et des radioéléments pour les trois grandes

familles de polymères testés.

Il apparait clairement que les coefficients de diffusion

effectifs de l'eau et du CsCl sont liés.

En première approximation, pour tous les polymères testés,

l'eau semble diffuser au moins 200 fois plus vite que le chlorure de

Page 265: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

césium. Ce résultat est en accord avec ceux de Zaikov (3*0 qui indiquentque les electrolytes et plus particulièrement les sels diffusent beaucoup

moins vite que l'eau dans les polymères.

RéférencepolymèreNature

PUlTPolyéther souple

PU20Polyester

PU3polyester

PUSpolyester

XYlépoxyde

V(TDM)(0C)(5Hz)

-50

50

60

18

80

Def f eau(x lO-io}-(cn .s-1)

118

1,2

2,1

1.5

0,7

Deff Césium(x 10-12)(cm2, s'1)

60

< 0,2

0,8

< 0,5

0,5

et du césiumTableau 4.39: relations entre Tv mesuré par TDM, Deff de l'eau

Ces différences de flux de diffusion entre l'eau et un sel telque le CsCl peuvent s'expliqaer par deux effets :

- Effet de taille

- Effet de charge

Les sels sont en solution aqueuse, les espèces diffusantes sontdonc dissociées et certainement hydratées.

L'augmentation de la taille de l'espèce diffusante limite les

possibilités de sauts et l'accessibilité aux sites d'accueil du réseaumacromoléculaire.

La présence de charges électriques impose aux ions la recherche

de sites suffisamment polaires dans le réseau macromoléculaire pour pouvoirs'y "solvater facilement". D'autre part le site ne doit pas être complexantsinon l'ion est piégé et perd sa mobilité.

Page 266: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

255

Si la solubilité de l'eau est suffisamment grande (1 à 3 #).

les espèces ioniques peuvent diffuser dans cette eau dont une partie fait

écran aux sites polaires du polymère.

3.35 Conclusions

Le coefficient de diffusion des sels CsCl dans des réseaux

polyuréthannes polyéthers augmente avec le gradient de concentration quand

celui-ci est faible ( < 0,1 M). Pour des gradients élevés (1 M) la

diffusion est ralentie. La vitesse de diffusion est maximum quand le

gradient se situe vers 0,1 M".

La température influence moins la diffusion ionique que la

diffusion de l'eau pour les polyuréthannes polyesters. Pour les

polyuréthannes polyéthers souples l'influence est la même.

Les polyuréthannes polyéthers souples, avec leurs coefficients

de diffusion élevés (et leur grande affinité pour les radioéléments tel que

le césium ou le cobalt) semblent les moins adaptés pour le confinement de

matière radioactive. Par contre il pourrait être possible de les utiliser

pour des opérations de décontamination.

- - Les polyuréthannes polyesters ainsi que les époxydes présentent

de bonnes propriétés de barrière à la migration d1electrolyte.

En première approximation, l'eau diffuse au moins 200 fois plus

vite que le césium sous forme de sel pour les trois familles de polymères

étudiées. Le césium diffuse lui même plus vite que le cobalt.

Les polyuréthannes polyéthers rigides présentent un coefficient

de diffusion de l'ordre de 5.1Q-10 cm s'1. D'après la corrélation établie

entre Deff(eau) et deff(CsCl), il est possible d'estimer que les

coefficients de diffusion du césium seront de l'ordre de IQ-12 à 10'1Scm^.s-i

Page 267: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

CoCl .

256

CONCLUSIONS

PERSPECTIVES

Nous nous sommes proposés, au cours de ce travail, de

déterminer parmi des polyuréthannes commerciaux, les plus adaptés à

l'enrobage de déchets radioactifs et d'en développer de nouveaux contenant

des anneaux furanniques en vue d'améliorer la tenue en température de cesfamilles de matériaux.

Les matériaux classiques étudiés se divisent en quatre classes.

- Les PU polyéthers souples à base d'oxypropylène éther polyol et de MDIdifonctionnel (êlastomères, Tv = ~50°C)

- Les PU polyéthers rigides à base de polyéthers et d'oligomères de MDI(Tv de 10 à 40°C).

- Les PU polyesters polyéthers à base d'huilt de ricin et d'oligomèresde MDI (Tv de -10 à 40°C).

- Les résines époxydes déjà employées pour ces applications et

constituant une référence (Tv = 60°C).

Leurs propriétés mécaniques et thermiques caractérisées par

DSC, par tests mécaniques dynamiques et par thermogravimétrie montrent que

la stabilité thermique s'améliore légèrement avec la rigidité.

Six polyols furanniques sont synthétisés et caractérisés. Le

furyloxiranne semble le monomère le plus prometteur pour l'élaboration deces composés.

Page 268: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

257

Une dizaine de polyuréthannes contenant de 10 à 50# de dérivés

furanniques ont été élaborés. Les propriétés mécaniques de ces matériaux

évoluent peu si les noyaux furanniques sont "pendants" à une chaîne

contenant des segments souples (êthers, méthylènes), par contre, s'ils sont

dans la chaîne, la température de transition vitreuse augmente.

La stabilité thermique vers 350-500°C est nettement améliorée

par la présence de noyaux furanniques quelle que soit leur position dans la

chaîne; l'effet est proportionnel au taux de noyaux introduits.

Les méthodes d'absorption d'eau dans les polymères ne sont pas

adaptées aux matériaux poreux mais elles renseignent sur la solubilité de

l'eau, le vieillissement hydrolytique et qualitativement sur la diffusion.

Les méthodes de transmission de l'eau suivie par le tritium

donnent accès à deux coefficients de diffusion:

- Dapp, (D apparent) lié à la vitesse de diffusion (peu reproductible).

- Deff. (D effectif) lié au flux d'autodiffusion (reproductible).

Un classement de plus de 20 polymères est établi d'après Deff

qui peut être considéré comme une grandeur intrinsèque d'un matériau donné.

A température donnée, les facteurs influençant le plus Deff

sont la température de transition vitreuse Tv et la nature chimique

(hydrophilie) d'un polymère. En général, la diffusion de l'eau à travers

les polymères diminue quand la transition vitreuse et 1'hydrophobie

augmentent. Selon les polymères Deff va de IQ-12 à 8.10"7 cm2.s~1 à 23°C.

Pour les polyuréthannes, Deff varie d'un facteur 100 en fonction des deux

facteurs ci-dessus.

La diffusion des sels de CsCl et de CoCl dans les

polyuréthannes et les résines époxydes est maximale quand le gradient de

concentration se situe vers O1IM. Une corrélation apparaît entre Deff de

l'eau et Deff du CsCl : à température égale, Deff du CsCl est au moins 200

fois plus faible que celui de l'eau pour les matériaux correspondants. Le

cobalt diffuse moins vite que le césium.

Tous les processus de diffusion observés sont activés par la

température mais avec des énergies d'activation qui varient selon la nature

du polymère de 40 à 80 kj.mole-1.

Page 269: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

258

Les polyuréthannes polyéthers souples présentent une bonne

stabilité hydrolytique et les valeurs des coefficients de diffusion

effectifs de l'eau et des sels de césium sont respectivement de 1,1.10'8

cm2.s'1 et » 2,5.1Q-11 cm2.s'1. Bien que déjà faibles, ces valeurs sont très

supérieures à celles des résines époxyde, aussi ces matériaux ne semblent

donc pas les mieux appropriés pour une application d'enrobage de déchets

radioactifs. Par ailleurs, leur tenue en température est médiocre.

Les PU polyesters par contre constituent d'excellentes

barrières à la diffusion de l'eau et des radioéléments, qui sont

comparables, voire supérieures à celles des résines époxydes (D(eau) =

2.ICT10 cm2.s-1. D(CsC1) » 5.1O-" cm2.s'1 à 40°C). Ils ont une tenue en

température acceptable mais ils présentent une stabilité hydrolytique

limitée. Ces matériaux ne réunissent pas non plus toutes les qualités

requises pour l'enrobage de déchets radioactifs.

Le meilleur compromis entre la barrière à la diffusion, la

stabilité hydrolytique et la tenue en température est apporté par les PU

polyéthers rigides contenant des charges minérales.

Compte tenu de leur hydrophobie, l'introduction d'anneaux

furanniques dans ces polymères ne peut a priori, qu'améliorer les

propriétés ces barrières tout en augmentant la résistance en température et

au feu.

Ce travail ne constitue en fait qu'une ébauche de l'étude de

polyuréthannes compacts contenant des motifs furanniques tant les

possibilités de formulation sont grandes. D'autre part, la production de

certains monomères (furyloxiranne) est encore au stade pilote. Cependant

les bonnes propriétés thermiques obtenues montrent le bien fondé de ces

études et ouvrent de nouvelles possibilités d'utilisation des polymères.

Page 270: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

259

ANNEXES

A.I RHEOMETRE " VISCORNRLYSEUR"

A.2 ETUDE DE L'ADHERENCE DES POLYURETHANNES

A.3 APPAREIL DE PROJECTION

A. 4 APTITUDE A LA PROJECTION

A.5 CHANTIERS DS DEMANTELEMENT

Page 271: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

260

RHEOMETRE "METRAVIB VISCOSNRLYSEUR"

1.1 PRINCIPE

Cet apareil est fondé sur le principe de la vibration forcée en

dehors de la résonance. Il permet de mesurer la raideur dynamique d'un

échantillon de matériaux, soumis à une déformation sinusoïdale de fréquence

et d'amplitude connues" et ceci en fonction de la température.

Pour un matériau viscoélastique, on observe en général que la

force présente une composante en phase avec le déplacement (composante

élastique) et une composante en quadrature avec le déplacement (composante

dissipative).

Dans le cas des solides, la déformation sinusoïdale est

appliquée à une extrémité de l'éprouvette et la force transmise est mesurée

à l'autre extrémité. Il est également possible de travailler avec des

cellules godets.jetables pour les systèmes liquides ou en cours de

polymérisation.

L'ordinateur enregistre la force et le déphasage obtenus par

rapport à la contrainte pour chaque fréquence et chaque température de

travail. Le rapport force sur contrainte permet de calculer la constante de

raideur complexe K de l'échantillon. Le module est donné par la relation

suivante:

E*h

= K . . F = K .Se

hi' (

S6 1

1

+ 2S2

Avec E*K

Fh

Module complexeConstante de raideur mesurée

N.m"2

N.nr1

Facteur de formeHauteur de l'échantillon mSurface excitée m2

Rapport de la surface excitée à la surface latéralede l'échantillon. Dans le cas d'un échantilloncylindrique, S = R/2h.

Page 272: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

261

F est le facteur de forme, sa valeur est liée à la géométrie de

l'échantillon, quand la surface excitée est petite devant la surface libre

(latérale) de l'échantillon, F tend vers 1. L'échantillon est considéré

comme excité en traction-compression pure.

L'angle de déphasage <5 est mesuré par l'appareil, il conduit

aux valeurs réelles et imaginaires du module par les équations suivantes:

= F.K. cos(ô) eth

E" = F.K. sin(ô)

1.2 DIAGRAMME SYNOPTIQUE DU VISCOANALYSEUR

ExcitateurEchantillonFourCaoteurs

3âti mécanique

rorceDéplacement

,ccélération

AffichageElongationsiatioue

Interface PHECV

- conditionneurs- filtres- interfaces- "tarage"- générateur

I

Calculateur

DG 10

Imprimante

Console

Page 273: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

262

2 ADHERENCE DES POLYURETHANNES PROJETES OU COULES SUR

DIFFERENTS SUBJECTILES

2.1 INTRODUCTION

L'adhérence est mesurée selon le principe de la norme NFT30-062 "Détermination de la résistance à l'arrachement par traction

perpendiculaire". L'objectif est d'évaluer le niveau d'adhérence en

Fonction de la r.ature du polyuréthanne et de la méthode d'applicationemployée afin de pouvoir les comparer.

Les états et la nature des surfaces des déchets radioactifs àrecouvrir peuvent être très variables, il est difficile de faire des essais

comparatifs sur des surfaces mal définies. Aussi les études portent sur

trois surfaces types bien définies, faciles à reproduire et permettant desessais comparatifs. Ces surfaces sont les suivantes:

- Acier inoxydable standard.

- Mortier normalisé dont la couche de laitance est éliminée.

- Graphite provenant des réacteurs de la filière "graphite-gaz"

L'acier inoxydable et les structures à base de liants

hydrauliques (bétons, mortiers, ..) constituent les plus forts tonnages dedéchets radioactifs de faible activité provenant du démantèlement. Les

réacteurs de la filière graphite-gaz contiennent quelques milliers de

tonnes de graphite activé et contamine dont le problème du confinement està l'étude.

2.1 MATERIEL ET MODE OPERATOIRE

Le test est réalisé sur une machine de traction ZWICK type1463. Des pièces d'adaptation ont dû être fabriquées pour fixer

l'échantillon dans les mors de la machine. L'ensemble "test d'adhésion" estdéfini par le schéma suivant.

Page 274: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

(PUS, CsCI 1 M).

263

Les subjectiles en béton sont moulés; toutes les autres pièces

sont usinées. Elles sont en acier inoxydable sauf les subjectiles

"graphite".._--_-__- -.-._..--

Mode opératoire

1 Les surfaces d'essai sont usinées avec une meule (diamantée pour le

mortier, au corindon pour les autres subjectiles).

2 Les parties qui ne sont pas à peindre sont protégées.

3 Le polymère est déposé ou projeté selon les cas sur la surface à

recouvrir, la protection est ensuite éliminée.

4 Après une semaine, la face recouverte par la peinture est dressée,par

meulage; le plot d'accrochage est fixé avec une colle cyanocrylatè à

prise rapide.

5 L'ensemble est alors testé en traction. La vitesse de déplacement est

de 2,40 mm/min. La force pour laquelle la rupture est observée est

notée. '

PIECE D'ACCROCHAGE

COLLE

POLYMERE

SUBJECTILE

ECHANTILLON

ENSEMBLE TEST ADHESION

Page 275: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

264

2.3 RESULTATS:

Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau A.l:

Référence

PU

PUl

Projeté

PU3

Application

Manuelle

PU3

Projeté

PU9

Projeté

PU16

Projeté

Type deSubjectile

acier

Graphite

Béton

Acier

Graphite

Béton

Acier

Graphite

Béton

Acier

Graphite

Be ton

Acier

Graphite

Nombred'essais

7

7

4

U

2

3

5

5

5

5

5

4

5

5

F/S ± a

(MPa)

0,9 ± 0,56

3.2 ± 0.4

1,1 ± 0,3

8,8 ± 2,3

7.8 ± 0,1

1,5 ± 0.2

1.87 ± 0,7

3.4 * 0,5

1.6 ± 0,3

2 ± 0,17

1,84 ± 0.42

1.95 ± 0,27

3.7 ± 0.9

6,0 ± 2,2

Remarques

RuptureGRAPHITERuptureBETON

RuptureBETON

Pelage

RuptureBETON

RuptureGRAPHITE

Tableau A.l : Essais d'adhérence par traction perpendiculaire.

Page 276: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

265

3 APPAREIL DE PROJECTION ~-

3.1 ENSEMBLE D'ALIMENTATION :

Le groupe doseur fabriqué par ISOTHERM, de référence PMS 70,

alimente le pistolet de projection en composants A et B en continu. La

pression de ces composants est comprise entre 1 et 200 bars, la température:

varie de l'ambiante à 95°C, et le débit peut aller de quelques centaines de

grammes par inute à environ 10 Kg par minute. Ce groupe doseur peut

fonctionner avec des systèmes polyuréthannes ayant des ratios A/B allant de

0,25 à 4.

Toutes les valeurs des paramètres précédents dépendent des

caractéristiques du système bicomposant que l'on veut projeter: (Rapport

A/B, viscosité des composants A et B en fonction de la température, temps

de polymérisation).

3.2 PISTOLET DE PROJECTION

Les composants A et B pénètrent dans la chambre de mélange avec

une faible viscosité (=»5 mPa.s) et une très forte pression. Ils sont donc

intimement mélangés et pulvérisés (éclatement). Le fonctionnement de ce

pistolet ne projette pas d'air sur la pièce à peindre (système airless). La

tête de ce pistolet est auto-nettoyante : à chaque arrêt, la chambre de

mélange est nettoyée par action mécanique sans qu'il soit nécessaire

d'utiliser un solvant .

Il est impératif d'avoir une faible viscosité dans la chambre

de mélange sinon les produits sont mais mélangés et ne sont pas projetés.

Deux pistolets différents sont utilisés:

Un pistolet "isotL.-rm"

Un pistolet "Gusmer"

Page 277: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

266

Le schéma de principe de l'ensemble de projection est le

suivant:

Pot chauffantComposant Apolyol

Débimètre •"

Elément chauffant.

BATI MACHINE

Pot chauffantComposant BIsocyanate

Pompes doseuses

volumetriques

haute pression

Commandes

Régulation

Tuyaux souples

chauffants

\ '

Pistolet de projectionDébit de 0.1 à 10 kg/minViscosité mélange < 5 mPa.s

limètre

Elément chaufl'ant

Schéma de principe du groupe d'alimentation

Page 278: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

267

4 APTITUDE A LR PROJECTION DES POLYURETHRNNES

Peu de systèmes polyuréthannes ont été projetés par cette

technologie qui est relativement récente. Il a donc été nécessaire d'

évaluer les possibilités d'application et d'optimiser les réglages pour les

systèmes présélectionnés. Pour qu'un système polyuréthanne puisse être

projeté il doit réunir au moins les conditions suivantes:

- Le pot life doit être de l'ordre de quelques secondes.

- Le rapport A/B doit être compris entre 0,25 et 4.

- La viscosité, dans les plages de température possibles, doit être

suffisamment faible pour permettre le pompage et l'éclatement du

polymère.

Ces critères permettent une première sélection, les systèmes

retenus sont ensuite testée sur la machine de projection. Les résultats des

différents réglages ne sont pas donnés ici. Seules, les conclusions de ces

essais sont présentées.

4.1 PUl

Ce système est très bien adapté à cette technologie. Cependant,

la viscosité élevée du prépolymère isocyanate nécessite de maintenir le fût

de ce composant à une température supérieure à 20 C en fonctionnement.

4.2 PUS et PUS

Les formulations "machine" de ces systèmes peuvent être

appliquées mais il est nécessaire d'ajouter un catalyseur supplémentaire

(type DBTDL à 1%) car la polymérisation lente provoque des coulures sur les

parois verticales. D'autre part, les charges à base de silice décantent

très facilement et ont un effet abrasif à long tfrme sur la machine (piston

et cylindre des pompes doseuses, débimètre, pistolet...)

4.3 PU9

Ce système se projette très facilement avec cette machine. Sa

faible viscosité crée un bon éclatement, le "brouillard" de peinture généré

est très fin. Ce système est surtout adapté pour déposer des couches peu

épaisses, inférieures au mm.

Page 279: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

268

VUES AVANT ET ARRIERE DU GROUPE D'ALIMENTATION

Page 280: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

269

4.4 PU16

Ce système est bien adapté à cette machine. Les charges

minérales à base de BaSCty se dispersent bien dans le polyol et ont peu

tendance à décanter; leur effet abrasif est plus faible que dans le cas de

la silice. La version thixotropée de ce système permet l'application de

couches épaisses de plusieurs mm sur parois verticales.

5 CHSNTIERS DE DEMSNTELEMENT

5.1 INTRODUCTION

La technologie de projection de systèmes polyuréthannes

bicomposants est déjà utilisée dans les industries "classiques" (bâtiments,

automobiles ... ). Cependant aucune application en milieu ionisant n'a

encore été développée.

Le travail en milieu ionisant comporte deux contraintes

supplémentaires fondamentales :

- l'irradiation

- la contamination et sa dispersion éventuelle

Quand la contamination est fixée, il est en général possible de

se protéger de l'irradiation en travaillant par télémanipulation et en

intercalant des protections biologiques entre la source et les zones

d'interventions. Le pistolet de projection est monté sur le bras "mort"

d'un télémanipulateur; le peintre, placé derrière une protection

biologique, actionne le pistolet par l'intermédiaire du bras "commande".

Par contre, quand la contamination n'est pas fixée, même pour

de très faibles activités, les manipulations sont beaucoup plus délicates :

le moindre courant d'air ou frottement propage la contamination. Pour

protéger le milieu, l'installation globale est maintenue en dépression avec

un système de filtres; les objets contaminés sont en général isolés du

milieu par des films en PVC.

Page 281: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

270

L'application de projection de peinture de tels objets est

susceptible de générer des aérosols. Aussi un premier chantier pilote a été

développé pour étudier ces aspects.

5.2 CHANTIER D'ENROBAGE DE BRIQUES DE PLOMB

Sur le site de la Hague, près de Cherbourg, l'unité pilote ATl,

qui a servi au développement du retraitement du combustible provenant de

réacteurs de la filière neutrons rapides, est maintenant en phase de

démantèlement. Après avoir assaini toutes les zones environnantes, le

travail s'est concentré sur les cellules "chaudes" qui sont entourées de

plusieurs protections biologiques qui se présentent sous Forme de dalles

contaminées de plusieurs tonnes chacune.

Une des opérations consiste donc à confiner ces dalles; c'est

un cas type où la technologie de projection semble adaptée. De plus il sera

possible de vérifier l'éventuelle dispersion de la contamination au cours

de la projection.

Réf.

IE

2D

3A

4J

5G

6B

7C

8F

9M

Dimensionstotales

(m)

0,6x0,6x0,15

1,6x1,6x0,3

1,5x1,6x0,1

0,8x0,4x0.5

1,4x1.6x0,15

1,6x1,6x0,15

1,6x1,6x0,15

1,4x1,6x0,15

0,7x0,5x0,15

surface

(m2)

1,1

6,8

5,4

1.9

5,4

5,7

6,8

5,4

0,6

poids

kg

600

5 700

2 500

2 500

3 000

3 750

4 200

3 800

310

contaminati( ?> ei

initiale

1,1 108

6,8 108

5,4 108

1,9 108

5,4 108

5.7108

5,8 108

5,9 108

0,6 108

on totalei Bq)

surrevêtement

O

O

O

O

O

O

O

O

O

Tableau A.2 : Récapitulatif des enrobages de dalles de plomb.

Page 282: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

271

PISTOLET DE PROJECTION

OPERATION DE PROJECTION EN MILIEU IONISANT

Page 283: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

272

Ce premier chantier s'est déroulé en Juin 87, le système

polyuréthanne employé a été le PUl car c'était le seul système qui avait

été testé à cette date.

Les caractéristiques des dalles à enrober ainsi que les

résultats des mesures de contamination réalisés par frottis avant et après

l'application du polymère sont donnés dans le tableau A.2.

Pendant tout le déroulement des opérations de projection aucune

"montée" d'activité n'a été enregistrée dans la cellule d'enrobage et les

frottis sur les plaques peintes se sont révélés négatifs. L'épaisseur de la

couche de peinture déposée va de 2 à plus de 5 nn.

Il semble donc que le "brouillard" de polymère projeté par le

pistolet fixe la contamina'tion avant qu'elle ne puisse se disperser. Les

gouttelettes de polymères qui n'atteignent pas le subjectile se déposent

rapidement sur le sol entraînant avec elles les particules contaminées qui

se sont "collées".

Ce premier chantier a donc montré qu'il était possible de

projeter des polyuréthannes avec cette technologie sur des objets

présentant une contamination non fixée.

5-3 CHANTIER ENROBAGE DES DALLES DE FONTES

Dès le début 89, sur le même site, un nouveau problème

d'enrobage de plaques de protection biologique en fonte se pose. Cette

fois-ci, l'objectif est double :

- Confiner les plaques par cette technologie dans un polyuréthanne

adapté à cette application.

- Obtenir les autorisations pour évacuer et stocker sur un site* agréé

par 1'ANDRA ces plaques ainsi traitées.

Page 284: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

273

Les travaux développés ici ont montré que les sytèmes

polyuréthannes les_plus performants pour cette utilisation sont les PU

polyêthers rigides. Le PUl6 a été choisi pour ce deuxième chantier.

Réf.dalle

D4.2

D4.1

D4.3

D4.4

D4.5

D5-7

05.6

D5.4

D5-5

D5-3

D5. 2

05. 1

poidsdalle

(kg)

11 000

11 300

8 700

11 300

11 800

5 750

6 300

7 400

4 000

4 000

6 300

7 750

quantitépeinturedéposée

(kg)

40 ± 5H

if

TT

tl

Tl

If

T(

tl

It

II

It

épaisseurappliquée

(mm)

2 à 5It

IT

tt

II

It

II

It

II

II

It

II

contamiitota

avant

iationîle

après --

O " _ rO """

O

O

O

It

II

Il

It

TT

If

It

Tableau A.3 : Caractéristiques des dalles de fontes enrobées.

Le chantier s'est déroulé en avril-mai 89; tous les résultats

ne nous sont pas encore parvenus notamment sur les mesures d'activités des

dalles. Les caractéristiques des dalles à enrober ainsi que les résultats

obtenus sont donnés dans le tableau A.3.

Ces travaux ont également montré qu'aucune contamination

n'était dispersée au cours des opérations de projection. Par contre la

couche de polymère qui s'est déposée sur le sol renferme des éléments

actifs mais cette contamination est fixée dans le réseau macromoléculaireet ne se propage donc pas.

Page 285: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

27*1

La décision d'autoriser le transport et le stockage de ces

déchets n'est pas encore arrêtée; cependant, le principe semble déjà être

acquis.

5.1 PERSPECTIVES

La possibilité d'appliquer ce revêtement sur des surfaces

contaminées sans disperser les radioéléments est une propriété

particulièrement intéressante pour le démantèlement mais également pour

toutes les opérations d'entretien et d'assainissement des installations

classées, en exploitation.

Ce procédé pourrait remplacer avantageusement le confinement

provisoire dans les films PVC dans beaucoup de cas, éviter des opérations

de découpes...

Le bon déroulement de ces chantiers et surtout la rapidité avec

laquelle les objets sont traités indiquent que cette technologie va se

développer dans les prochaines années.

En effet ce procédé s'avère particulièrement écomonique tant

sur le plan du personnel exposé aux rayonnements que sur le plan financier.

Les prix des systèmes polyuréthannes sélectionnés pour ces applications

sont d'environ 50 Fr/kg. L'appareil de projection représente un

investissement assez important mais qui peut s'amortir sur plusieurs

chantiers. Par rapport aux autres techniques utilisées actuellement,

(découpes et mise en caisson) l'économie est très importante.

Page 286: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

275

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Page 289: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

département des études doctorales

A U T O R I S A T I O N d e S O U T E N A N C E

VU les dispositions de l'Arrêté du 23 novembre 1988 relatif aux Etudes doctorales

V U les rapports de présentation de Messieurs

. E. MARECHAL , Professeur

. J.P. PASCAULT , Professeur

Monsieur SIGNORET Christian

est autorisé(e) à présenter une thèse <rn soutenance en vue de l'obtention du diplôme

de D - O C T E U R de L'INSTITUT N A H O N A L P O L Y T E C H N I Q U E DE G R E N O B L E , spécialité

" Sciences des Matériaux et Métallurgie "

Fait à Grenoble, le 28 juin 1989

Pour le Président de H.N.P.VG.et par délégation,le Vice-PrésidentP. VENNEREAU

Page 290: Ingénieur E.N.S.C.C.F. - Clermond-Ferrand

"- - -: - - .- RESUME --—-;•,--> _.-_:-_-^: .^;-,--'-

Des '• réseaux polyuréthannes ont été caractérisés par leurs propriétés

mécaniques, leur comportement en température et la diffusion de l'eau et

des sels dans leur matrice en vue d'une utilisation pour le confinement de

déchets radioactifs. Les polyuréthannes-polyéthers souples (Tv = -50°C) ont

un comportement moyen à la température et à la diffusion de l'eau (D = 10~8 :cn .s-1 à 23°C) et des radioéléments (D(CsÇ1) = i à 5.10"

11 cm2.s"->-.à 40°C).

Les polyuréthannes-polyesters présentent un meilleur comportement (D(eau)~ =

2.10~10 cm2.s'1, D{CsCI) = 5.1O-1S cm2.s"1 à 40°C) mais ils s'hydrolysent ~;

rapidement à 60°C. Les polyuréthannes-polyéthers rigides chargés (Tv = 20 à

40°C), présentent le meilleur compromis pour_ cette application nucléaire.

Les dérivés furanniques introduits dans un polyuréthanne apportent une

amélioration à la tenue en température vers 350-500°C proportionnelle à

leur teneur.

MOTS CLES

Réseaux polyuréthannes - Dérivés furanniques - Propriétés

dynamiques - Tenue en température et au feu - Diffusion, et permeation de

l'eau et des ions - Radio traceur s, (tritium, 'césium, cobalt) -