infosidi n°21 - sidi et ccfd-terre solidaire: une action commune qui a du sens

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I n f o Sidi Sidi N°21 - Janvier 2010 - Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement La Synergie entre SIDI et CCFD-Terre Solidaire Par Christian Schmitz, Président du Directoire L’année 2009 est déjà terminée. Avec une aug- mentation de capital réalisée mi-2009 qui lui donne les ressources nécessaires pour son plan stratégique 2009/2012, la SIDI engage la mise en œuvre des objectifs de ce nouveau plan de travail. Nous remercions à nouveau tous nos actionnaires pour l’immense élan de solidarité qui nous a per- mis de rassembler le capital dont nous avions be- soin pour réaliser les objectifs de ce nouveau plan. BONNE et HEUREUSE ANNEE 2010 à toutes et tous ! Que la « Chaine de Solidarité pour le Finan- cement » poursuive cet élan mobilisateur. Depuis plusieurs mois, un intense dialogue s’est établi avec la Direction des Partenariats Internatio- naux du CCFD-Terre Solidaire (DPI), qui a permis de remettre en route la réflexion et la recherche de synergie entre nos deux organisations. Le Direc- toire de la SIDI (qui inclut le Directeur de la DPI et la Directrice Administrative et Financière du CCFD) a notamment réalisé une mission de soli- darité au Liban et en Palestine afin de renforcer nos partenariats et nos engagements communs sur place. En septembre 2009, une mission conjointe était également organisée en Bosnie pour définir des pistes de travail conjointes dans les Balkans. Et le mois dernier, les équipes SIDI et CCFD se rencontraient sur le terrain au Togo pour évaluer ensemble les collaborations possibles pour ap- puyer les organisations rurales. La SIDI, filiale du CCFD-Terre Solidaire, est un acteur majeur de l’économie sociale et solidaire. Son expertise, ses outils et ses ressources financiè- res, sont des références reconnues. Avec ses deux métiers, le financement et l’accompagnement tech- nique, l’objectif de la SIDI est double : renforcer la structuration des systèmes financiers locaux et soutenir l’investissement productif d’une part, promouvoir la création de valeur ajoutée, en parti- culier en milieu rural, d’autre part. Quant à lui, le CCFD-Terre Solidaire est une orga- nisation de solidarité internationale dont le savoir- faire repose précisément sur l’identification, l’ac- compagnement (financier, technique) solidaire et l’action commune avec des partenaires, qui sont souvent des acteurs clés de la société civile locale. Depuis le stade de l’identification des « partenai- res potentiels », c’est-à-dire des acteurs à forte vocation de transformation sociale, jusqu’à l’étape finale du « désengagement » financier, notre ap- proche veut consister à bâtir un horizon commun d’actions. Ce dernier repose bien entendu sur le soutien aux activités menées par les partenaires, mais s’élargit aussi à d’autres types d’actions : mises en relation, formation de partenaire à parte- naire, éducation au développement ici, plaidoyer. Suite au récent tremblement de terre qui a frappé Haïti, le CCFD-Terre Solidaire et la SIDI ont éga- lement décidé de réaffirmer l’importance de ce travail en commun, et mettent en place, ensemble, une stratégie de soutien à leurs partenaires pour faire face à la reconstruction et à la relance de l’appareil productif en particulier en milieu rural. SIDI et CCFD SIDI et CCFD SIDI et CCFD - Terre Solidaire: Terre Solidaire: Terre Solidaire: Une action commune qui a du sens Une action commune qui a du sens Une action commune qui a du sens En 1983, le CCFD - Terre Solidaire et des Congrégations religieuses fémi- nines ont créé un outil, la SIDI, et un moyen de le financer, le fonds com- mun de placement « Faim & Développement », avec pour double objectif : - de disposer en France d’un produit innovant d’épargne solidaire, - de soutenir au Sud et à l’Est les activités économiques des popu- lations exclues des circuits bancaires mais porteuses de projets viables. Aujourd’hui, cette « Chaine de Solidarité pour le Financement » a fait la preuve de son efficacité auprès des bénéficiaires comme en atteste le tra- vail réalisé par les 85 partenaires de la SIDI. Mais au-delà, la SIDI et le CCFD - Terre Solidaire ont su, au fil des ans, mettre en commun leur vision et leur pratique, si bien qu’aujourd’hui tous deux travaillent en complémentarité, aussi bien avec les partenaires là-bas que pour leurs actions de plaidoyer ici. Le présent InfoSIDI veut montrer que SIDI et CCFD - Terre Solidaire incarnent ensemble un exemple, modeste mais cohérent, de réponse face aux immenses défi du développement, mais aussi de pratique d’une écono- mie qui soit véritablement au service des hommes. Au Vietnam, le CCFD-Terre Solidaire et la SIDI ont mis en place une stratégie commune en direction des communautés rurales des minorités du Nord, pour leur permettre d’augmenter leurs revenus : La SIDI assure avec son partenaire le financement de l’équipement productif Le CCFD-Terre Solidaire soutient une organisation qui aide les paysans à obte- nir une certification bio et/ou équitable. (Détails page 4)

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En 1983, le CCFD - Terre Solidaire et des Congrégations religieuses fémininesont créé un outil, la SIDI, et un moyen de le financer, le fonds communde placement « Faim & Développement », avec pour double objectif :- de disposer en France d’un produit innovant d’épargne solidaire,- de soutenir au Sud et à l’Est les activités économiques des populationsexclues des circuits bancaires mais porteuses de projets viables.Aujourd’hui, cette « Chaine de Solidarité pour le Financement » a fait lapreuve de son efficacité auprès des bénéficiaires comme en atteste le travailréalisé par les 85 partenaires de la SIDI.Mais au-delà, la SIDI et le CCFD - Terre Solidaire ont su, au fil des ans,mettre en commun leur vision et leur pratique, si bien qu’aujourd’huitous deux travaillent en complémentarité, aussi bien avec les partenaireslà-bas que pour leurs actions de plaidoyer ici.Le présent InfoSIDI veut montrer que SIDI et CCFD - Terre Solidaireincarnent ensemble un exemple, modeste mais cohérent, de réponse faceaux immenses défi du développement, mais aussi de pratique d’une économiequi soit véritablement au service des hommes.

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Page 1: Infosidi n°21 - SIDI et CCFD-Terre Solidaire: Une action commune qui a du sens

InfoSidiSidi N°21 - Janvier 2010 - Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement

La Synergie entre SIDI et CCFD-Terre Solidaire

Par Christian Schmitz, Président du Directoire L’année 2009 est déjà terminée. Avec une aug-mentation de capital réalisée mi-2009 qui lui donne les ressources nécessaires pour son plan stratégique 2009/2012, la SIDI engage la mise en œuvre des objectifs de ce nouveau plan de travail. Nous remercions à nouveau tous nos actionnaires pour l’immense élan de solidarité qui nous a per-mis de rassembler le capital dont nous avions be-soin pour réaliser les objectifs de ce nouveau plan. BONNE et HEUREUSE ANNEE 2010 à toutes et tous ! Que la « Chaine de Solidarité pour le Finan-cement » poursuive cet élan mobilisateur. Depuis plusieurs mois, un intense dialogue s’est établi avec la Direction des Partenariats Internatio-naux du CCFD-Terre Solidaire (DPI), qui a permis de remettre en route la réflexion et la recherche de synergie entre nos deux organisations. Le Direc-toire de la SIDI (qui inclut le Directeur de la DPI et la Directrice Administrative et Financière du CCFD) a notamment réalisé une mission de soli-darité au Liban et en Palestine afin de renforcer nos partenariats et nos engagements communs sur place. En septembre 2009, une mission conjointe était également organisée en Bosnie pour définir des pistes de travail conjointes dans les Balkans. Et le mois dernier, les équipes SIDI et CCFD se rencontraient sur le terrain au Togo pour évaluer ensemble les collaborations possibles pour ap-puyer les organisations rurales. La SIDI, filiale du CCFD-Terre Solidaire, est un acteur majeur de l’économie sociale et solidaire. Son expertise, ses outils et ses ressources financiè-res, sont des références reconnues. Avec ses deux métiers, le financement et l’accompagnement tech-nique, l’objectif de la SIDI est double : renforcer la structuration des systèmes financiers locaux et soutenir l’investissement productif d’une part, promouvoir la création de valeur ajoutée, en parti-culier en milieu rural, d’autre part. Quant à lui, le CCFD-Terre Solidaire est une orga-nisation de solidarité internationale dont le savoir-faire repose précisément sur l’identification, l’ac-compagnement (financier, technique) solidaire et l’action commune avec des partenaires, qui sont souvent des acteurs clés de la société civile locale. Depuis le stade de l’identification des « partenai-res potentiels », c’est-à-dire des acteurs à forte vocation de transformation sociale, jusqu’à l’étape finale du « désengagement » financier, notre ap-proche veut consister à bâtir un horizon commun d’actions. Ce dernier repose bien entendu sur le soutien aux activités menées par les partenaires, mais s’élargit aussi à d’autres types d’actions : mises en relation, formation de partenaire à parte-naire, éducation au développement ici, plaidoyer. Suite au récent tremblement de terre qui a frappé Haïti, le CCFD-Terre Solidaire et la SIDI ont éga-lement décidé de réaffirmer l’importance de ce travail en commun, et mettent en place, ensemble, une stratégie de soutien à leurs partenaires pour faire face à la reconstruction et à la relance de l’appareil productif en particulier en milieu rural.

SIDI et CCFD SIDI et CCFD SIDI et CCFD --- Terre Solidaire: Terre Solidaire: Terre Solidaire: Une action commune qui a du sensUne action commune qui a du sensUne action commune qui a du sens

En 1983, le CCFD - Terre Solidaire et des Congrégations religieuses fémi-nines ont créé un outil, la SIDI, et un moyen de le financer, le fonds com-mun de placement « Faim & Développement », avec pour double objectif :

- de disposer en France d’un produit innovant d’épargne solidaire,

- de soutenir au Sud et à l’Est les activités économiques des popu-lations exclues des circuits bancaires mais porteuses de projets viables.

Aujourd’hui, cette « Chaine de Solidarité pour le Financement » a fait la preuve de son efficacité auprès des bénéficiaires comme en atteste le tra-vail réalisé par les 85 partenaires de la SIDI.

Mais au-delà, la SIDI et le CCFD - Terre Solidaire ont su, au fil des ans, mettre en commun leur vision et leur pratique, si bien qu’aujourd’hui tous deux travaillent en complémentarité, aussi bien avec les partenaires là-bas que pour leurs actions de plaidoyer ici. Le présent InfoSIDI veut montrer que SIDI et CCFD - Terre Solidaire incarnent ensemble un exemple, modeste mais cohérent, de réponse face aux immenses défi du développement, mais aussi de pratique d’une écono-mie qui soit véritablement au service des hommes.

Au Vietnam, le CCFD-Terre Solidaire et la SIDI ont mis en place une stratégie commune en direction des communautés rurales des minorités du Nord, pour leur permettre d’augmenter leurs revenus :

• La SIDI assure avec son partenaire le financement de l’équipement productif

• Le CCFD-Terre Solidaire soutient une organisation qui aide les paysans à obte-nir une certification bio et/ou équitable.

(Détails page 4)

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SIDI et CCFD—Terre Solidaire : une action commune

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La SIDI et le pari de la finance solidaire

A l’heure où l’économie mondiale traverse une crise dont l’embellie actuelle ne doit

pas masquer la profondeur et la signification, le rôle de la SIDI, premier acteur de la finance solidaire en France et véritable bras financier du CCFD - Terre Solidaire, me paraît essentiel.

La SIDI est en effet, pour le CCFD - Terre Solidaire, un des principaux leviers d’action dans le domaine de l’Economie Sociale et Solidaire à l’échelle internationale. Ce domaine (qui relève encore davantage des pratiques économiques innovantes que d’un véritable champ disciplinaire) est amené à se développer considérablement dans le contexte actuel. Or la SIDI contribue à ce développement, en montrant que la dimension sociale du développement n’est pas secondaire par rapport à sa dimension économique. Parce qu’elle s’interroge sur la valeur ajoutée sociale de ses investissements, de ses financements et de son accompagnement solidaires, la SIDI oriente l’activité économique dans un sens qui contribue à renforcer le lien social, et à structurer la société civile : c’est en ce sens que la notion de « valeur ajoutée sociale », véritable indicateur de « rentabilité sociale » des opérations de la SIDI, est à la fois novatrice et constitutive d’une nouvelle

approche du développement, qui réconcilie économies, sociétés et environnement dans une optique de « durabilité sociale ».

UNE COMPLÉMENTARITÉ SUR LE TERRAIN

Dans cette perspective, la complémentarité entre le métier de la SIDI et celui du CCFD - Terre Solidaire (en particulier dans le domaine du partenariat international) est évidente : tandis que la SIDI s’attache à encourager l’activité économique à haute valeur ajoutée sociale, en particulier dans les campagnes (qui sont le plus souvent délaissées par les investisseurs, au profit des villes, où l’activité est plus diversifiée et où les risques sont moindres), le CCFD - Terre Solidaire soutient l’émergence d’acteurs de la société civile amenés à jouer un rôle clef dans la structuration sociale et l’action collective. C’est en articulant les deux dimensions (économique, sociétale) d’intervention que l’on peut prétendre agir en faveur d’un développement qui cimente les sociétés et les fasse croître en humanité, et non pas l’inverse.

Depuis un an, cette complémentarité est encouragée à tous les niveaux, aussi bien stratégique qu’opérationnel, grâce notamment à la mise en place de binômes fonctionnels, qui réunissent des chargés de mission des deux institutions (en particulier à l’occasion de missions de terrain communes, et de réunions de planification stratégique), et à l’uniformisation de la base de

donnée qui permet de traiter en temps réel l’information relative aux partenariats du CCFD - Terre Solidaire et de la SIDI. Cette coordination rapprochée est particulièrement utile dans les périodes de crise (par exemple à Gaza depuis un an, ou en Haïti—cf. pp. 4 et 8).

UNE DÉMARCHE PIONNIÈRE POUR UNE AUTRE ÉCONOMIE

Le rôle de la SIDI cependant ne doit pas s’arrêter là. Pionnière dans le domaine de la finance solidaire en France et dans le monde, elle doit jouer un rôle plus important dans l’animation du débat scientifique et politique concernant le rôle de la finance dans une nouvelle (et future) économie de la solidarité. Son expérience (de bailleur, mais aussi de bénéficiaire des fonds de partage) doit servir de matériau à partir duquel raisonner à grande échelle. Il s’agit de faire de la finance solidaire, non plus une niche réservée à des opérations financières de petite taille et d’impact limité, mais le principe d’une économie mondiale remise au service de l’être humain et de la solidarité.

Dans une telle réflexion, le rôle des intermédiaires (financiers, mais aussi et plus largement économiques) doit être réévalué. L’économie mondiale de la solidarité ne peut reposer sur une forme de « relation directe » entre partenaires économiques, comme le voudrait une conception classique qui fait du « marché parfait » (où l’information circule instantanément et où tous les opéra teurs on t s imul tanément

Le Directoire de la SIDI (dans lequel siègent Xavier Ricard et Geneviève Guenard du CCFD) et deux Responsables Géographiques posent avec des membres de l’ADI KIVU, en République Démocratique du Congo lors d’une mission commune en juillet 2008.

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SIDI et CCFD—Terre Solidaire : une action commune

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connaissance de toutes les variables économiques) la condit ion de l’efficacité économique et de l’optimum généralisé. Au contraire, l’efficacité économique présuppose d’adapter l’activité aux conditions « situées » déterminées par des territoires, des histoires, des cultures particulières. Plutôt que d’abolir les distances, de supprimer les frontières à la circulation des marchandises et des flux financiers, de libérer les entraves pour l’allocation des facteurs de production, il faut au contraire ré-ancrer l’économie au sein des territoires, et réfléchir à des mécanismes de partenariat entre t e r r i t o i r e s , r e p o s a n t s u r d e s intermédiaires capables de structurer l’offre (de financements) et la demande. Ces intermédiaires, ce sont les sociétés civiles, ce sont les collectivités locales et les espaces de concertation, ce sont l e s s o c i é t é s f i n a n c i è r e s , o u d’investissement, solidaires.

UN PLAIDOYER RENFORCÉ

La SIDI doit aussi participer au débat concernant le f inancement du d é v e l opp eme n t . En e f f e t , ce financement ne doit pas se résumer à l’aide publique au développement ou aux dons solidaires. Le placement de capitaux dans des sociétés de capital-risque ou dans des institutions de microfinance (suivant le principe de l’investissement solidaire) assuré par des organismes comme la SIDI relève, non pas seulement de l’aide, mais de la solidarité et de la responsabilité mondiales. Le CCFD - Terre Solidaire et la SIDI militent en faveur d’une justice fiscale mondiale (régulation fiscale internationale pour prévenir la concurrence fiscale, abolition des paradis fiscaux) qui pourrait redonner aux pays du Sud et de l’Est des marges de manœuvre financières. Il appartient de faire en sorte que ces liquidités soient utilisées à bon escient, pour le financement direct de l’activité à forte valeur ajoutée sociale, mais aussi pour alimenter des « fonds de financement solidaire », également dotés de capitaux en provenance de l’étranger, capables de structurer durablement un système financier local adapté aux besoins du développement.

Plus généralement, la SIDI a un rôle

essentiel à jouer dans la réflexion sur les modèles de développement, et en particulier sur le couple croissance / développement. Son expérience de l’économie locale (en particulier dans des contextes de grande précarité et pauvreté), des ressorts de l’épargne locale (Mutuelles de Solidarité) et de la diversification économique, notamment en zone rurale, doivent l’inciter à repenser les modèles de développement et les transitions économiques.

Pour faire face à tous ces nouveaux défis, le CCFD - Terre Solidaire et la SIDI doivent faire front commun. C’est dans la réunion de leurs réseaux de bénévoles respectifs, dans l’articulation de leurs actions sur le terrain auprès de leurs partenaires, que CCFD - Terre Solidaire et SIDI t r o u v e r o n t d e s l e v i e r s d e transformation économique et sociale. La pertinence du tandem CCFD - Terre Solidaire / SIDI est éprouvée, elle doit aujourd’hui permettre un véritable saut qualitatif, qui fera de la solidarité économique une doctrine adaptée aux enjeux du monde d’aujourd’hui.

Xavier RICARD, Directeur des Partenariats Internationaux du

CCFD - Terre Solidaire

Cinq exemples de la complémentarité

SIDI-CCFD

RED FASCO , Guatemala

Le Red Financiera de Asociaciones Comunitarias) est un Réseau Financier d’Associations Communautaires. Il regroupe 10 associations situées dans l’Altiplano du Guatemala, enracinées dans la réalité géographique et sociale « Maya » . Ces Associa t ions Communautaires proposent toutes des services de développement qui tiennent compte des approches et valeurs « Maya ». Ils comprennent des services financiers de proximité organisés et renforcés avec RED FASCO .

En 2008, la SIDI a octroyé un prêt de 193 000 euros à RED FASCO , sur 7 ans,. Ce prêt lui a permis d’entrer au capital de BANRURAL, troisième institution financière du pays. De ce fait, Red Fasco peut désormais :

- disposer d’un siège au CA, et faciliter a i n s i l a r e p r é s e n t a t i o n d e s c o m m u n a u t é s h i s t o r i q u e m e n t marginalisées,

Dominique Lesaffre, Responsable Géographique, représente la SIDI à l’assemblée générale de ASDECO, membre de RED FASCO.

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SIDI et CCFD—Terre Solidaire : une action commune

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- accélérer le dialogue et la coopération IMF-Banque en vue de faciliter le refinancement local,

- assurer, enfin, le financement durable de RED FASCO par le rendement de l ’ i nves t i s s emen t , au de l à du remboursement du prêt à la SIDI.

De plus, la SIDI a répondu à la demande de RED FASCO de l’accompagner dans la définition de critères & indicateurs de performance sociale qui soient pertinents avec la réalité de la vie de ce réseau et de ses membres.

RED FASCO a été créé, en 2004, notamment par un partenaire historique du CCFD-Terre Solidaire dans le pays, SERJUS (« Services Juridiques et Sociaux »), association spécialisée dans le développement et le droit « Maya », qui aide les communautés à mettre en œuvre des actions de développement.

Au moment ou RED FASCO s’est constitué comme le Réseau Financier des Associations Communautaires, le CCFD a contacté la SIDI pour qu’elle a c c o m p a g n e l e r e n f o r c e m e n t institutionnel de ce réseau : définition des produits financiers pour les associations communautaires membres, processus de formation en performance sociale, formation à la négociation et à la gestion de lignes de crédit obtenues auprès de Banrural.

Ce soutien illustre bien la manière dont la SIDI, en tant qu’outil financier du CCFD, prolonge son action avec son expertise économique et financière.

FONDEFER, Nicaragua

Fondo de Desarrollo y Fomento Económico Rural est l’instrument financier interne de la FENACOOP (Federación Nacional de Cooperativas) au Nicaragua. La FENACOOP regroupe des organisations coopératives du pays, et leur fournit des services d’assistance, pour par exemple a m é l i o r e r l e s c a p a c i t é s d e commercialisation de leur production.

En 2000/2001, le CCFD, déjà partenaire de la FENACOOP sur p l u s i e u r s c h a m p s d e t r a v a i l

(renforcement de l’économie sociale et solidaire par l’insertion économique des petits producteurs et des jeunes, f o r m a t i o n d e s m e m b r e s d e s coopératives, notamment les femmes, à la gestion), a proposé à la SIDI d’accompagner le renforcement de FONDEFER, qui existait déjà depuis 3 ans et dont la stratégie devait être actualisée.

La SIDI a décidé d’être membre de la FENACOOP afin de pouvoir partager son expérience : elle a contribué au redimensionnement de FONDEFER, par une assistance technique assurée depuis 2003. Par ailleurs, elle participe au fonds à hauteur de 15%. Ce fonds atteint près de un million d’Euros, mais ces ressources sont encore bien insuffisantes pour répondre à la demande solvable des projets menés par les membres de la FENACOOP.

Ce partenariat à trois permet à la FENACOOP de disposer d’un outil financier plus performant.

Tembeka, en Afrique du Sud

Tembeka fonctionne à l’image de la SIDI : elle propose des services financiers et techniques aux institutions

du pays et de l’Afrique australe qui œuvrent pour le financement de la production, de la petite et micro entreprise, de l’habitat et du développement rural. Elle met aussi en place un programme de renforcement des performances financières et sociales des institutions de microfinance du pays.

Tembeka présente la particularité de mobiliser l’épargne solidaire locale, qui lui permet d’investir dans les structures partenaires.

La SIDI est actionnaire de Tembeka depuis sa création (aujourd’hui à hauteur de 380 000 €) ; elle siège au Conseil d’Administration et propose une assistance technique à Tembeka.

Dans ce cadre, elle a sollicité le CCFD pour un appui financier visant à assurer un soutien au démarrage de l’activité d’accompagnement de Tembeka. Cet appui ponctuel est devenu un véritable partenariat, dans lequel le CCFD assure année après année une partie de la prise en charge des services non-financiers fournis par Tembeka, tels que des formations professionnelles, des ateliers sur la performance sociale des organisations…

Des membres de Mutuelles de Solidarité de la zone de la Colline (au sud du pays) utilisent un puits installé par FONHSUD. Les quatre Mutuelles bénéficiaires ont mis en place un co-

mité de gestion, qui collecte auprès des membres des fonds pour l’entretien du puits.

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FONHSUD, en Haïti

Le Fonds Haït ien d’appui au développement du Sud, est une ONG qui vise à aider les communautés du sud du pays, par l’amélioration du revenu des familles, la protection de l ’ env i ronnement ( r ebo i sement , tranchées anti-ruissellement), et le développement de la prévention sanitaire.

A ce titre, FONHSUD promeut et accompagne 110 Mutuelles de Solidarité (Muso) dans la zone : pour l’association, les mutuelles de solidarité permettent en effet non seulement de fournir des services d’épargne et de crédit utiles pour développer des activités génératrices de revenu, mais e l l e s son t auss i un l i eu de s e n s i b i l i s a t i o n a u x q u e s t i o n s environnementales.

La SIDI a octroyé à FONHSUD un prêt de 45 000 € pour les Muso (afin qu’elles disposent de plus d’argent à prêter que la somme des cotisations des membres), ce qui a permis d’en refinancer plus de quarante. Elle a aussi installé un logiciel de suivi des Mutuelles.

Le CCFD appuie quant à lui FONHSUD depuis plusieurs années, en finançant une partie de leur budget annuel (pour 25 000 €), ce qui permet notamment de payer les salaires des six promoteurs chargés de la formation et de l’accompagnement des 110 Muso, et celui du comptable qui assure leur suivi financier grâce au logiciel installé par la SIDI.

Cet appui commun illustre la volonté du CCFD comme de la SIDI de soutenir le développement des Mutuelles de Solidarité, qui constituent à la fois un outil d’épargne et de crédit autogéré, et une forme d’organisation populaire qui renforce les solidarités au sein du groupe. Ensemble SIDI et CCFD apportent leurs moyens (prêt et subvention) et leur expertise (appui technique, suivi financier) pour un meilleur accompagnement et une meilleure diffusion des Mutuelles de Solidarité. (Voir aussi page 8 pour des nouvelles d’après le séisme)

Nouvelle stratégie au Vietnam

Le Vietnam est un pays d’intervention historique du CCFD et a longtemps constitué une priorité, avec de nombreux partenariats avec l’Eglise ou via les autorités locales. Le CCFD fait par ailleurs le pari qu’une action en dehors de l’Eglise et indépendante politiquement est possible malgré le contexte communiste du Vietnam.

Le CCFD soutient actuellement 6 partenaires au Vietnam, dont 3 au Sud qui sont dans une situation de désengagement. Les partenariats du CCFD sont donc en phase de renouvellement dans ce pays.

Après un partenariat achevé en 2007 avec CEP, et dans le contexte de croissance forte du Vietnam, la SIDI pense qu’elle peut aujourd’hui être utile dans l’appui à l’innovation et à la prise de risque dans le domaine de l’entreprenariat social.

Ce double questionnement, associé à u n e m i s s i o n S I D I / C C F D d’identification des partenaires potentiels fin 2009, a permis de définir une stratégie commune sur l’axe de la promotion de l’économie sociale et solidaire, notamment auprès des communautés rurales, pour leur permettre de renforcer leur souveraineté alimentaire et la valeur ajoutée de leur production (par un travail sur la

transformation et les filières de commercialisation).

La SIDI a donc octroyé un prêt pour l’équipement de 30 000 dollars à Hiep Than, une entreprise sociale qui crée des petites unités de thé noir dans le nord Vietnam, en zone de minorités ethniques. Le CCFD quant à lui va octroyer un appui financier à SADAS, l’ONG qui appuie les paysans producteurs de la zone pour l’obtention d’une certification bio et équitable.

Laurent Chéreau

Interview croisée autour de Faim & Développement.

Geneviève Guenard est Directrice Administrative et Financière du CCFD-Terre Solidaire

François Lett est Directeur Général Délégué d’Ecofi Investissements (Groupe Crédit Coopératif) et spécialiste des finances solidaires

Geneviève, Pour le CCFD-Terre Solidaire, « Faim & Développement » est-il simplement un outil de collecte complémentaire ou bien une manière de peser sur l’économie ?

Geneviève Guenard : Pour le CCFD-Terre Solidaire, la promotion des produits de l’épargne solidaire auprès du grand public est effectivement un enjeu financier, puisque ces produits permettent d’augmenter les ressources du CCFD sur le moyen ou long terme.

Mais c’est également un enjeu d’éducation au développement, qui interpelle les citoyens sur leurs modes d’investissement et les invite à placer leur argent en fonction aussi de critères éthiques et solidaires. C’est une dimension essentielle des placements solidaires : ils offrent aux épargnants une cohérence entre les moyens et le but qu'ils visent. Il en est ainsi pour le FCP « Faim & Développement ». Geneviève Guenard

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SIDI et CCFD—Terre Solidaire : une action commune

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• C'est un fonds éthique. Les produits qui le composent font l'objet d'une sélection en fonction de critères d ’ i n v e s t i s s e m e n t s o c i a l e m e n t responsables et doivent respecter les valeurs défendues par le CCFD.

• C'est un fonds solidaire. Il peut prêter jusqu'à 5% de son encours (à des taux préférentiels) à des entreprises ayant reçu l’agrément « entreprise solidaire » (comme la SIDI).

• C'est un fonds de partage. 50% de ses revenus sont versés au CCFD. Et le C C F D l e s u t i l i s e p o u r l'accompagnement des partenaires de la SIDI dont toute l'action consiste à permettre un accès au financement pour les millions d'exclus des systèmes bancaires traditionnels. Il répond à la campagne conduite par le CCFD : « Partagez les bénéfices de vos placements avec ceux qui n'ont rien à placer ».

Le FCP « Faim et développement » est donc à la fois pour le souscripteur et pour le CCFD un outil de financements, un outil pour la construction d'une chaîne de solidarité entre le nord et le sud, et un outil de plaidoyer auprès des entreprises. Il est un moyen au service de la construction d'une autre économie, au service de tout homme, en particulier des exclus.

La même logique se retrouve d’ailleurs dans les autres fonds de partage « Eurco Solidarité » et « Ethique et Partage - CCFD ».

Pourquoi ne pas financer la SIDI directement à partir des dons au CCFD ?

Geneviève Guenard : La SIDI est également financée à partir des dons au CCFD mais l’épargne solidaire, au-delà de son rôle dans la construction d'une économie au service de tout homme, of f re une source de revenus particulièrement stable : elle répond donc au besoin de la SIDI de travailler dans la durée avec ses partenaires. Elle n'est pas du domaine de l’impulsion unique instantanée. Elle est un acte explicitement inscrit dans le temps long

de la contribution au développement solidaire. C'est essentiel pour le soutien aux actions de développement menées par la SIDI, comme d’ailleurs par le CCFD.

François, Les fonds des épargnants sont placés sur les marchés financiers. C o m m e n t s o n t c h o i s i s c e s investissements ? Peut-on en d’autres termes considérer que le FCP est géré de manière éthique ?

François Lett : Oui, « Faim & Développement » est un fonds socialement responsable (« ISR »). Cela signifie que les titres financiers dans lesquels il investit (encadré) sont sélectionnés en tenant compte, au-delà des performances financières des entreprises, de critères sociaux, environnementaux et de gouvernance. Ecofi Investissements analyse par exemple quelle est la politique et les résultats de l’entreprise en matière d’environnement (émissions de CO2, gestion des déchets…), de relations sociales (respect des droits de l ’ H o m m e , g e s t i o n d e s restructurations…), de gouvernance (indépendance des administrateurs, rémunération des dirigeants…) et sélectionne, dans chaque secteur d’activité, les entreprises qui ont le meilleur comportement sur ces critères. Par ailleurs, le gérant du fonds

n’investit pas dans les entreprises du secteur de l’armement.

Pour le compartiment « Equilibre », investi partiellement en actions, un autre moyen d’ inf luer sur le comportement des entreprises est l’exercice des droits de vote lors des assemblées générales, appliqué avec u n e p h i l o s o p h i e s o c i a l e m e n t responsable.

Une partie des fonds est aussi placée directement dans des entreprises solidaires. Comment cela fonctionne-t-il ?

François Lett : « Faim & Développement » peut également investir jusqu’à 5% de son portefeuille dans des « entreprises solidaires », c’est-à-dire des organismes non cotés en bourse ayant une forte utilité sociale. « Faim & Développement » leur apporte des financements à de très faibles taux d’intérêt pour le développement de leurs activités, par exemple dans le domaine du commerce équitable, de l’insertion par l’activité économique, ou de la microfinance en ce qui concerne la SIDI.

« Faim & Développement » a obtenu le label Finansol. Les compartiments « Trésorerie » et « Equilibre » ont également obtenu le label ISR Novethic.

François Lett

L’argent placé par les épargnants dans le fonds commun de placement « Faim & Développement» est investi dans des titres financiers. Il existe trois compartiments de « Faim & Dévelop-pement » avec des natures d’actifs et donc de risques différents : « Trésorerie », « Equilibre » et « Horizon ». Le compartiment « Equilibre » par exemple est investi pour partie en actions et pour partie en obligations. Le compartiment « Trésorerie » est quant à lui investi en totalité en obligations de court terme. Enfin, le compartiment « Horizon » est investi en obligations et permet, à la date de souscription, de connaître pré-cisément l’objectif de performance du fonds à l’échéance d’avril 2012

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SIDI et CCFD—Terre Solidaire : une action commune

Infosidi n°21—janvier 2010 / Page 7

Le CCFD a-t-il un regard sur les choix d’investissements qui sont faits par le gestionnaire ?

Geneviève Guenard : Le CCFD-Terre Solidaire est membre du Comité d’orientation du fonds. Il est essentiel pour le CCFD d'être partie prenante des déterminants éthiques des choix d'investissements du fonds « Faim & Développement », de façon à ce que le mode de placement de ce fonds soit en cohérence avec les engagements et les choix du CCFD-Terre Solidaire.

Par exemple, le comité d’orientation a exigé que soit explicitement exclu du fonds tout investissement dans les entreprises du secteur de l’armement (ce qui n’était alors qu’implicite).

L’année qui s’achève a été pour la f i n a n c e u n e a n n é e d e c r i s e exceptionnelle : qu’en a-t-il été pour les fonds « Faim & Développement » ?

François Lett : « Faim & Développement » a bien entendu été affecté par la crise mais n’a connu aucune « casse ». Le compartiment « Equilibre », affiche une performance légèrement positive sur son dernier exercice (septembre 2008 / septembre 2009). Le compartiment « Trésorerie » a été affecté par la chute des rendements monétaires et a vu sa performance passer de plus de 4% à moins de 2% d’un exercice à l’autre. Par ailleurs, la fidélité des porteurs des différents compartiments a été remarquable puisque le FCP n’a pas connu de baisse d’encours au global.

Quelle analyse faites-vous de cette crise par rapport à votre pratique de la finance ?

François Lett : La crise a remis au grand jour quelques principes de base :

• se méfier des performances durablement très supérieures à la moyenne (Madoff) ;

• exiger un effort de transparence des gestionnaires ;

• dépasser la seule logique de p e r f o r m a n c e f i n a n c i è r e d a n s l’évaluation de ses placements.

C’est ce à quoi essaye de s’employer Ecofi Investissements dans la gestion q u o t i d i e n n e d e « F a i m & Développement ».

Geneviève Guenard : Durant ces vingt dernières années, la dérèglementation des échanges f inanciers , leur privatisation et leur libéralisation totale, ont conduit à une financiarisation extrême de l’économie. Les acteurs financiers furent pendant cette période pressés par un objectif immédiat : parvenir à des résultats financiers à brève échéance.

Cela nous a amenés en 2008 à une crise alimentaire et énergétique, puis à une crise financière qui a elle-même provoqué la crise économique dans laquelle nous sommes plongés.

Cette succession de crises nous permet d'affirmer, contrairement à la doctrine qui prévalait, qu'une totale liberté du marché n'est pas source d'accroissement de richesses pour tous.

Il faut donc aujourd'hui que les acteurs financiers reviennent aux fondamentaux de la finance. A l’opposé d’une économie qui a sa finalité en elle-même, la vraie nature de la finance consiste à favoriser l'utilisation des ressources épargnées là où elles permettent le soutien de l'économie réelle, le bien-être, le développement de tous. Pour ce faire, nous tous, opérateurs et usagers du système financier, devons travailler à ce que les épargnes générées soient véritablement utilisées en faveur du développement, et de la création d’emplois.

Il est donc essentiel pour le CCFD-Terre Solidaire de participer à la construction d’une autre économie, moyen au service du développement et de la solidarité, pour peut être en tirer des leçons utiles à l'ensemble de l'économie.

Pouvez-vous nous présenter le nouveau fonds commun de placement, « Faim & Développement Agir CCFD » ?

Geneviève Guenard : Comme pour son aîné « Faim & Développement », les revenus de ce nouveau placement p e r m e t t r o n t d e s o u t e n i r l'accompagnement et la formation des structures locales de financement dans les pays du Sud et de l’Est, via la SIDI. Mais « Faim & Développement Agir CCFD » peut être souscrit à partir de n'importe quelle banque (alors que le FCP « Faim & Développement » ne peut être souscrit qu'au Crédit Coopératif).

Le mécanisme de partage est le suivant : 50% des revenus sont versés au CCFD-Terre Solidaire et donnent droit (comme pour « Faim & Développement ») à un reçu fiscal permettant de déduire 66% du don dans la limite du revenu imposable ; les autres 50% sont gardés par le souscripteur.

Comment Souscrire ?

Vous êtes client du Crédit Coopératif

Vous avez le choix entre les trois compartiments de « Faim & Dévelop-pement », « Trésorerie », « Equilibre » et « Horizon » selon votre horizon de placement.

Contactez-votre chargé de clientèle habituel en lui indiquant les codes ISIN suivants : Compartiment « Trésorerie » : FR0007391305

Compartiment « Equilibre » : FR0007048327

Compartiment « Horizon » : FR0007052154.

Vous n’êtes pas client du Crédit Coopératif

« Faim & Développement Agir CCFD » est accessible à tout sous-cripteur, quelque soit sa banque. Il suffit d’indiquer le code ISIN suivant : FR0010627232.

Attention, dans les bases de données de l’AMF (Autorité des Marchés Fi-nanciers), « Faim & Développement Agir CCFD » apparaît sous le nom de « Confiance Solidaire FDA ».

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SIDI et CCFD—Terre Solidaire : une action commune

Infosidi n°21—janvier 2010 / Page 8

Avec ce nouveau produit financier de partage, le CCFD-Terre Solidaire, premier mobilisateur de l’épargne solidaire en France, entend permettre à chacun, plus facilement, de renforcer encore sa solidarité avec les plus démunis, en particulier pour la création d’activités génératrices de revenus.

François Lett : « Faim & Développement » est composé de trois compartiments avec trois horizons de placement différents au choix de l’épargnant, mais ne peut être souscrit qu’au sein du Crédit Coopératif. Depuis novembre 2008, afin de vous permettre de souscrire depuis n’importe quel réseau bancaire, a été créé « Faim et Développement Agir CCFD ». Cette catégorie de parts (encadré) de partage du fonds commun de placement « Confiance Solidaire », géré par Ecofi Investissements, est inves t i e major i t a i rement en obligations à court terme, et possède la double qualité d’investissement socialement responsable (« ISR ») et solidaire (entre 5% et 10% de son actif est investi dans des entreprises solidaires non cotées à forte utilité sociale).

« Faim & Développement Agir CCFD » a également obtenu les labels Finansol et Novethic (par le biais de « Confiance Solidaire » dont il est une catégorie de parts).

InfoSidi - Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement Directeur de la publication : Christian Schmitz ■ Réalisation : Laurent Chéreau

Photos : SIDI / CCFD-Terre Solidaire / Ecofi Investissements ■ Imprimeur : Impression Directe

12 rue Guy de la Brosse - 75005 Paris - 01 40 46 70 00 - Fax : 01 46 34 81 18 - www.sidi.fr

Le KNFP nous a envoyé une photo les montrant au travail. Suite à la destruction de leurs locaux, leur priorité a en effet été de redémarrer leurs activités

Nouvelles des partenariats SIDI en Haïti

Suite au séisme qui vient de toucher Haïti, la première priorité de l’équipe à la SIDI a été de chercher à obtenir des nouvelles de nos partenaires (KNFP, FONHSUD, IN-DEPCO) : nous avons aujourd’hui la confirmation que les salariés et membres de ces structures sont en bonne santé, de même que ceux des partenaires du CCFD—Terre Solidaire (KNFP et FONHSUD, Justice et Paix, ITECA, Concert’Action, Klib Timoun et Tèt Kole).

Néanmoins, les destructions sont nombreuses chez eux et dans leurs locaux, et le tra-vail qu’ils ont engagé depuis de nombreuses années auprès de la population a été lar-gement mis à bas. Dans ce contexte, quelle réponse de la SIDI, et au-delà quelle concertation entre la SIDI et le CCFD-Terre Solidaire ?

• Discussion sur les prêts en cours pour une réorientation de leur utilisation en fonc-tion des nouvelles urgences, et le cas échéant adaptation des conditions de prêt à la situation ;

• Mise en œuvre d’une collecte de fonds pour le KNFP par le biais d’INAISE (réseau international d’acteurs de l’économie sociale et solidaire) dont la structure est membre ;

• Proposition auprès de bailleurs de fonds de fournir une assistance financière à la population par le biais des caisses d’urgence des Mutuelles de Solidarité ;

Surtout, la SIDI a engagé avec le CCFD—Terre Solidaire un important processus de réflexion (en cours) pour fournir une assistance concertée à tous nos partenaires, grâce notamment aux fonds reçus par le CCFD, dans le but : − de leur apporter une aide d’urgence basée sur leurs demandes, pour un redémar-

rage de leurs activités − mais aussi de préparer une intervention commune pour le processus

de reconstruction, notamment pour les zones rurales (pour faire face notamment au problème des « réfugiés de l’intérieur »).

En faisant un don au CCFD—Terre Solidaire (www.ccfd-terresolidaire.org), vous soutenez cette action commune.

Un FCP peut être composé de catégories de parts. Le porte-feuille de l’OPCVM reste unique, mais les catégories ont des caractéristiques différentes : montant nominal, mode de distri-bution des revenus (capitalisation, distribution, possibilité de partage) etc.