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COMITÉ CATHOLIQUE CONTRE LA FAIM ET POUR LE DÉVELOPPEMENT La rencontre interculturelle Cahier 4 U N VISA POUR LE VOYAGE

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C O M I T É C A T H O L I Q U E C O N T R E L A F A I M E T P O U R L E D É V E L O P P E M E N T

La rencontreinterculturelle

Cahier 4

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2 CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4

Pour que la renco

2. Une Vérité ? Des vérités !

Ainsi, tout comportement d’une communauté humaine,au-delà de son apparente « étrangeté », peut être consi-déré comme une « vérité ». L’autre : « étrange étranger ? »Non ! Puisque ses comportements sont logiques ils peu-vent être compréhensibles. Plutôt que de porter un juge-ment et considérer abruptement que l’acte de l’autre estirrationnel, il est important d’essayer de comprendre« mais pourquoi agit-il ainsi ? ». Pourquoi la polygamieexiste-t-elle ? Pourquoi la qualité de l’accueil est si impor-tante ? etc. Une attitude indispensable pour rendre possi-ble le dialogue et la rencontre.

Ce qui vaut pour la vérité de l’autre vaut aussi pour la nôtre.Nos vérités, associées à notre culture, n’ont rien d’universel.Nous n’avons pas tous les mêmes valeurs (cf. fiche C4F2).Celles-ci trouvent leurs explications dans notre histoire,notre culture (cf. fiche C4F3). Il ne s’agit pas ici de prônerune « morale » ou une vision du « bien et du mal », maisde rester sur le registre du constat, de l’observable.Admettre que l’on n’a pas toujours de réponse à nos « pourquoi ? », sans pour autant tout relativiser. Maischercher à comprendre ne veut pas dire tout accepter !Chacun est ici renvoyé aux valeurs qui lui sont chères.

3. L’indispensable dialogue : enrichissementmutuel et paix !

« Chaque culture nous apporte son lot de solutions possiblesface aux problèmes. Beaucoup de ces solutions sont judi-cieuses, adaptées, d’autres sont discutables, aujourd’huipeut-être inacceptables. Alors, que les hommes se parlent !Une différence comportementale ou culturelle mal lue, c’estun obstacle au dialogue, un conflit en germe. Une différen-ce lue correctement, c’est un outil de dialogue efficace, richepour les deux parties5 ».

Le dialogue, c’est deux « raisons » qui se rencontrent, s’écoutent et cherchent à se comprendre. Si nous voulonspartager un avenir commun, il faut chercher à connaîtrel’autre et à apprendre les uns des autres ! Une démarcheindispensable comme doit l’être celle de s’attaquer à nospréjugés et à nos illusions. Ainsi, aborder la rencontred’autres religions est ici primordial (cf. fiche C4F7).

4. Dépasser ses préjugés

L’a priori (ou le préjugé) c’est « (le) jugement provisoireformé par avance à partir d’indices que l’on interprète. (L’)opinion adoptée sans examen par généralisation hâtived’une expérience personnelle ou imposée par le milieu, l’é-ducation 6 ». Penser que nous sommes tolérants est uneutopie. Si cette idée prend ses racines dans la soif dedécouvrir l’autre, nous portons souvent en nous à la foiscette peur et ce désir (cf. fiche C4F8). Nous avons chacun

1. Culture et diversité culturelle

« La culture d’un groupe social, c’est l’ensemble des répon-ses qu’il a élaborées au cours de son histoire pour répondreaux défis de son environnement 1 ». « Elle est la manièrestructurée de penser, de sentir, de réagir d’un groupehumain, surtout acquise et transmise par des symboles2 ».« On ne peut la réduire à de simples coutumes dont on chan-gerait comme de garde robe. Chacune est une organisationsociale, une pensée, une conception de l’homme totalementdifférentes3 ».

« Reconnaître cette diversité, c’est reconnaître la nécessité etl’utilité de chacune de ces cultures4 ». C’est aussi admettrela logique de tout comportement d’une communautéhumaine (à commencer par la nôtre) en ce sens qu’ilrépond à un défi qui fut le sien à un moment de son his-toire (cf. fiche C4F1).

CaravansérailCaravansérail

Ce cahier propose quelques outils pour faciliter la rencontre

interculturelle en évitant les pièges des vérités toutes prêtes

qui font si souvent obstacle à la rencontre.

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3CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4

nos craintes, nos peurs, nos fantasmes face à certaines for-mes de différences, le plus souvent basées sur des préju-gés (cf. fiches C4F3 & F4). Pour pourvoir les dépasser, ils’agit d’accepter cette évidence dont nous ne sommes pasforcément conscients (cf. fiches C4F5 & F6) afin de ren-contrer l’autre dans des conditions optimales (cf. ficheC4F3).

5. Bien se connaître pour pouvoir découvrirl’autre

En découvrant la culture de l’autre, le jeune va aussi(re)découvrir la sienne. Chacun a en effet besoin de cohé-rence et de compréhension pour « lire » son propre quoti-dien. Si l’environnement de ce quotidien change forte-ment et brutalement (et c’est le cas lorsque l’on entre-prend un voyage en réelle immersion), les clés de lecturepeuvent être bousculées jusqu’à être remises en cause. Sices clés n’ont pas été préalablement identifiées, l’édificerisque d’être ébranlé et la découverte de l’étranger rendued’autant plus difficile. Pourquoi l’atteinte à l’intégrité phy-sique d’un être humain m’insupporte-t-elle tant par exem-ple ? Pourquoi l’idée qu’un fonctionnaire puisse medemander un « bakchich » me rend fou de rage ?Pourquoi l’existence des maisons de retraite me blesse-t-elle ? Et les réponses ne seront pas simples à trouver ! Ilva falloir parfois aller chercher loin dans son histoire per-sonnelle ou collective (cf. fiche C4F9) pour trouver desréponses. Il s’agira de reconnaître ses limites, ses contra-dictions, ses conflits internes, de prendre conscience decertains des conditionnements liés à sa culture et à seshabitudes (cf. fiche C4F9).

Une « vraie » rencontre, qui est un réel dévoilement del’un à l’autre, ne se fera pas sans « violence » : il y aurainévitablement des attitudes, des comportements, desaspects de la culture de l’autre qui vont me choquer, meblesser, me révolter. L’autre demeurera souvent, quoi qu’ilen soit, en grande partie, un mystère pour moi. Mais cetteprise de conscience préalable me permettra de surmonterces épreuves et d’entrer dans la complexité de la réalité del’autre (cf. fiche C4F9), pour me préparer à notre rencon-tre (cf. fiche C4F10).

6. La rencontre : créatrice de changements

Une meilleure connaissance de soi permettra de mieuxpartager ce que l’on est, et de mieux accueillir l’autre. Elle

contre nous change,

ici et là-basaidera à être soi-même et à éviter de jouer un rôle. Lavraie rencontre a lieu entre les « êtres » et non entre lesrôles. La différence ne sera pas ici vécue comme unemenace et la rencontre mutuelle sera alors possible, sour-ce d’épanouissement, de plaisir réciproque et de dévelop-pement ! Elle devient ainsi source de création. Et quand unjeune se sent devenir créateur de quelque chose, il aug-mente son capital confiance. Il pourra devenir acteur dechangement par son comportement et ses convictions.

7. Savoir partager le quotidien, même pourun court séjour

Il s’agit enfin de préparer la rencontre avant le départ encherchant à se renseigner sur la ou les cultures que lesmembres du groupe vont découvrir (cf. fiche C4F11).

Une fois sur place, chacun essaiera de prendre le temps, sipossible chaque jour, de se retourner sur ce qui a été vécuau cours de la journée, voire de rendre compte de sesimpressions et de ses émotions sur un carnet de bord,ensemble ou chacun pour soi. Il est aussi intéressant depouvoir s’entourer de personnes, qui par leur connaissan-ce des deux cultures (celle du voyageur et celle du paysd’accueil), vont aider à décrypter, comprendre. Et surtout,favoriser tout ce qui sera rencontre simple, activité com-mune : repas, achats au marché, thé partagé, présentationréciproque des familles (ne pas oublier d’amener desphotos des proches), fête, musique, danse, sport, le chan-tier commun, jeux, etc. La rencontre se fait avant toutdans la simplicité du quotidien.

« Au-delà de toutes les écoles construites, des arbres plantéset des jeux inventés sur la place des villages, ce sont les ren-contres et le partage entre les personnes, mais aussi la recon-naissance de l’autre dans sa dignité qui permet à chacun des’enrichir7 ».« Le plus grand bien que nous pouvons faire aux autres, cen’est pas de communiquer nos richesses, mais de leur révé-ler les leurs8 ». C'est en s'ouvrant réciproquement à l'autre,à son monde et en agissant localement ensemble quenous construirons une société plus juste et plus digne.

1 Clair Michalon, « Cahier thème d’animation CCFD,n° 1, Garantir la paix ? Prévenir les conflits », 2002,p.12

2 C. Klucholn3 Edward T. Hall, « Le langage silencieux », Le Seuil,

Point Essais, 1984, p.41.4 Note 15 Note 16 Le Petit Larousse illustré 20007 Documentation Scouts de France.8 Frédéric Ozanam

Si nous voulons partagerun avenir commun, il faut chercher à connaîtrel’autre et à apprendreles uns des autres !

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4

Ressources nécessaires : - Télévision avec magnétoscope. - Film ou reportage mettant en évidence des différences culturelles avec des pistes d’explication de celles-ci (voir la

fiche boussole du cahier 3).

Temps nécessaire

Notions cléLes comportements collectifs sont logiques, même sicette logique se perd dans la nuit des temps !Devant des comportements qui peuvent nous sur-prendre, voire nous choquer, il est important de per-mettre à chacun de ne pas s’arrêter à une sensation« d’étrangeté irrationnelle », mais de percevoir quederrière ces choses, si surprenantes à nos yeux, il y aune logique et donc, à travers la possibilité de com-prendre, une piste de rencontre possible.

Déroulement de l’animation

Remarque : Visionner le film aupréalable pour en repé-rer les pr inc ipalescaractéristiques

Observer pour comprendre

Les différencesCahier 4 Fiche 1

Objectifs

1heure

4

> découvrir des différences culturelles ;> approfondir ces différences en tentant de les comprendre.

1. Présenter rapidement le film avant la projectionafin de le situer dans le cadre du travail.2. Projeter le film. 3. Lancer ensuite la discussion en demandant de pré-ciser les points qui ont frappé les spectateurs toutcomme les comportements qui ont pu les interpeller.4. Chercher, tous ensemble, des pistes d’explicationaux comportements observés. Encourager les jeunesà émettre des hypothèses au-delà de ce qu’ils ontobservé dans le film. La présence dans l’équipe d’ani-mation d’un « spécialiste » ou d’un ressortissant dupays concerné est alors un plus pour passer de l’hy-pothèse à une explication.5. Conclure en mettant en évidence le fait que nospremières réactions sont marquées par notre histoirepersonnelle, et qu’il est donc nécessaire de se poser laquestion « mais pourquoi font-il cela ? » pour espé-rer aller plus loin dans la rencontre.

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Cahier 4 Fiche 2

Ressources nécessaires : Un exemplaire du texte ci-dessous pour chaque participant.

Notions cléChacun a une approche de la notion de valeurs qui luiest propre, fruit de son histoire personnelle et collec-tive. Certaines sont proclamées, en particulier enOccident, comme « universelles » alors que dans lesfaits, elles ne sont pas respectées. Elles ne sont doncpas universelles9 ! Un séjour marqué par une rencontre « réelle » del’autre ne peut faire l’économie de la découverte devaleurs qui peuvent être tellement différentes qu’ellespourront choquer. Prise de conscience quelquefoisdouloureuse de l’altérité ! Mais du dialogue naîtraune meilleure connaissance réciproque, et pourquoipas une meilleure capacité à travailler, voire vivreensemble.

Des échellesde valeurs différentes

Objectifs > prendre conscience des différentes perceptions de valeurs.

Temps nécessaire

1h30

Déroulement de l’animation 1. Remettre un exemplaire du texte à chacun des par-ticipants en leur demandant de prendre le temps dele lire et d’évaluer chacun des personnages en fonc-tion de leur comportement. Qui s’est le plus mal com-porté ? Qui s’est le mieux comporté ? (…) 2. Demander aux participants de se regrouper (entre4 et 6 personnes) pour échanger sur leur perceptiondu comportement des personnages.3. Demander à chaque groupe de convenir ensembled’une liste classant les personnages sur une échellede valeur (du pire au meilleur).4. Réunir l’ensemble des participants et leur demander : - de lire les listes établies par chaque petit groupe,- de discuter sur les similitudes et les différences éta-blies, - de débattre sur la manière dont les participants onteffectué leur classement, sur quelles bases ont-ilsdécidé de ce qui était bien et de ce qui était mal ?5. Faire ressortir en conclusion de l’exercice :- nos différentes approches de la notion de bien et demal,- nos différentes « échelles » de valeurs,- la difficulté à « négocier » autour de nos valeursrespectives.

Remarque : il ne s’agit pas icid’aboutir à unconsensus.

9 Lire, par exemple,La démocratie planétaire : un rêveoccidental ?, SophiaMappa, SEPIA,1999

Abigaëlaime Tom… Abigaël « « Abigaël aime Tom qui vit de l’autre côté de la

rivière. Une crue a détruit tous les ponts quienjambaient la rivière et n’a épargné qu’un seulbateau. Abigaël demande à Sinbad, le proprié-taire du bateau, de lui faire traverser la rivière.Sinbad accepte à condition qu’Abigaël se donned’abord à lui.

Abigaël, ne sachant que faire, court demanderconseil à sa mère qui lui répond qu’elle ne veutpas se mêler des affaires de sa fille.Désespérée, Abigaël cède à Sinbad, qui lui faitensuite traverser la rivière. Abigaël court retro-uver Tom, le serre joyeusement dans ses bras etlui raconte tout ce qui s’est passé. Tom la

repousse sans ménagements et Abigaël s’enfuit.Pas très loin de chez Tom, Abigaël rencontreJohn, le meilleur ami de Tom. À lui aussi, elleraconte tout ce qui s’est passé. John gifle Tom etpart avec Abigaël.

Texte extrait du « T-kit n°4 : l’apprentissage interculturel » Éditions du conseil de l’Europe. © Tous droits réservés

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 46

Cahier 4 Fiche 3

Ressources nécessaires : - Feuilles de papier.- Crayons pour chacun des participants.- 4 ou 5 phrases, relatant chacune une situation concrète devant laquelle chacun peut

se retrouver. Par exemple :• je marche dans les rues de Ouagadougou, au Burkina : devant moi deux hommes se

tiennent par la main ;• j’arrive dans un village de Centrafrique. On nous invite à partager un repas. Je m’as-

sois à même le sol. Le chef de famille lève le couvercle de la marmite : deux mainssurnagent ;

• je viens de sortir de l’aéroport. Je me promène dans les rues de Rabat, au Maroc.Un homme que je croise crache au sol en passant à mes côtés ;

• à un carrefour de Kinshasa, un policier m’arrête : « vos essuie-glaces ne sont pasréglementaires, mais si vous voulez, on peut s’arranger ! ».

Notions cléVoir fiche C4F1

Déroulement de l’animation

Face à certaines situations

Objectifs > montrer que certaines réactions spontanées sont marquées par nos référencesculturelles et par notre histoire personnelle et collective.

Temps nécessaire

Remarque : n’hésitez pas à choisir des exemplesque vous avez vous-même rencontrés,cela n’en prendraque plus de saveur !

30min

1. Demander à chacun des participants de se munird’un papier et d’un crayon. Précisez qu’ils auront às’imaginer eux-mêmes dans chacune des situationsque vous allez leur lire. À la fin de chacune, ils devrontrapidement noter la première chose qui leur vient àl’esprit.

Pour les exemples ci-dessus les réactions les plus cou-rantes seront sans doute :- pour la première : « homosexuels », « amis ». AuBurkina-Faso, deux hommes qui se tiennent par lamain dans la rue sont amis et non homosexuels. À l’é-noncé de cette phrase, la plupart des personnesn’ayant pas encore voyagé en Afrique de l’Ouest pen-sent à l’homosexualité même si elles ne veulent pastoujours le reconnaître. La question ici n’est évidem-ment pas de porter un quelconque jugement moralsur l’homosexualité, mais simplement de constaterque l’on « plaque » sur l’autre des représentationsfruits de notre propre perception des choses dansnotre environnement culturel. Ces préjugés10 sont unfrein à la rencontre.- pour la seconde : « anthropophage », « cannibale »,« gibier ». On peut aussi repérer des personnes quiont déjà voyagé et rencontré des situations analo-gues. Nous sommes ici en zone de forêt. La chasse estun des principaux moyens de subsistance. Il s’agit évi-demment de mains de singe, un gibier très prisé. Maispourquoi pensons-nous si souvent « cannibale » ?

- pour la troisième : « rejet », « saleté », « racisme »,etc. Nous sommes peut-être alors en période deRamadan. Certains musulmans ne se donnent pas ledroit d’avaler leur salive durant la journée. Ils sontdonc amenés à cracher. Il ne s’agit donc pas ici d’unquelconque signe de rejet, mais du respect de sa pro-pre pratique religieuse.- pour la quatrième : « corruption », « bakchich »,« scandaleux », etc. Nous sommes ici vraisemblable-ment en présence d’un fonctionnaire mal ou pas payédu tout, dans un pays où les finances publiques sontdans un état lamentable. Or, cet homme est avanttout chargé de famille et cherche donc l’argent là oùil se trouve. Je suis Blanc, dans une voiture, etc. Làencore, il ne s’agit pas de légitimer une pratique quel’on peut trouver condamnable, mais de se mettre àla place de l’autre pour chercher à comprendre la rai-son du comportement.

2. Lire les phrases, en ne laissant pas plus de 15secondes entre chacune d’entre elles.3. Demander à chacun de lire ce qu’il a noté pourchaque phrase.4. Mettre en évidence que notre première réaction estle plus souvent révélatrice de notre perception spon-tanée des choses, fruit de notre histoire personnelle etcollective.

Remarques :

10 Cf. définitiondonnée dans le caravanséraildu présent cahier (§ 4)

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Cahier 4 Fiche 4

Notions cléChacun perçoit les personnes qu’il rencontre en fonc-tion d’éléments liés à son histoire personnelle et sonéducation. Ce raisonnement par analogie est nonseulement « normal » (dans le sens ou cela ressortd’un comportement tout à fait humain), mais fonc-tionne aussi comme une « protection » personnelleface à l’inconnu. Confronté à la nouveauté, il estnaturel de faire référence à ce que l’on connaît pourse donner des repères. Chacun est ainsi capable depréjuger des gens sans les connaître, à partir de leuraspect physique (habillement, son de la voix, coupede cheveux, etc.).

Remarque : Éviter ce jeu, qui peut être blessant, avec desadolescents pour lesquels la question de l’imagepersonnelle est primordiale. Ce jeu permet ausside faire ressortir l’image que l’on peut donner,soi-même. Il s’agit donc de prendre des précautionsen abordant cette dimension, certains pouvantse sentir blessés ou être déconcertés par l’imagequ’ils donnent. Il s’agit ici de bien préciser que cejeu n’a absolument pas pour objectif de cerner« en vrai » la personne observée ! L’ensemble des réflexions et constats liés à cetteanimation s’applique bien entendu à l’imageque l’on se fait du pays et des populations quel’on va rencontrer ou que l’on va recevoir ! (cf. fiche C4F6).

Portrait chinoisObjectifs > prendre conscience que le regard porté sur l’autre est marqué par nos

représentations ;> prendre conscience que ce comportement est réciproque ;> prendre conscience que ces représentations sont un frein à une véritable

ouverture à l’autre.

Temps nécessaire

45min

Déroulement de l’animation 1. Séparer l’ensemble des participants en petits grou-pes de 4 à 6 personnes et demandez-leur de prendreplace autour d’une table.2. Remettre à chacun le nombre de petites fiches cor-respondant au nombre de personnes présentes dansle sous-groupe.3. Demander à chacun de remplir une fiche par per-sonne, en essayant de le faire le plus vite possible,sans réfléchir.

4. Demander à chacun de remettre à son destinatai-re les fiches qui le décrivent.5. Laisser le temps à chacun de prendre connaissan-ce des fiches qui le concernent.6. Lancer le débat sur ce que ce jeu fait apparaître.7. Poursuivre le débat pour chercher l’origine de cetype de comportement (représentations, préjugés, …).

Remarque : vous pouvez choisird’autres thèmescomme un outil ouun plat cuisiné parexemple, à la placed’un animal ou d’unecouleur. Le tout est dese limiter à 4 thèmesmaximum.

Remarque : 5 mn maximum pour cette 3e étape (un temps sup-plémentaire permettant trop de « réflexion »).

Variante : Il est possible de faire le même exercice endemandant simplement à chacun de noter ce quilui vient à l’esprit pour chacune des personnesobservées (une personne observée = une feuille)en énonçant un par un les thèmes.

Ressources nécessaires : Une fiche du type suivant pour chaque participant :

• Prénom de la personne observée :• Si c’était un/une :

- paysage :- animal :- couleur :- objet :

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 48

Cahier 4 Fiche 5

Ressources nécessaires : Le texte ci-dessous

Notions cléDans une relation nouvelle à l’autre, nous visons, leplus souvent inconsciemment, à conforter nos a priori,ne laissant que peu de place à la réalité, à la com-plexité, à l’altérité. Cette attitude peut transparaîtredans la recherche de la confirmation de clichés : « ilssont si accueillants », « ils ne sont pas très tra-vailleurs », « ils ont la musique dans la peau », etc.

Écoutons BrassensObjectifs > réfléchir sur notre tendance à avoir une perception réductrice des gens ;

> voir en quoi cela nous freine dans la rencontre, nous occulte la réalitéde l’autre.

Temps nécessaire

Déroulement de l’animation 1. Remettre un exemplaire du texte à chaque partici-pant et laisser quelques minutes pour une lectureindividuelle.2. Lancer le débat : dans quelle mesure agissons-nous dela même manière qu’André Sève dans nos relations ? Enquoi cela nous empêche de « voir » l’autre, de faciliter larencontre ? D’où nous vient cette tendance ? Commentla dépasser ?

30min

«

« … la chansonUne vie pour…

Georges Brassens : Tu sais, à force deréciter des poèmes en classe et d’é-couter des chansons, on voit à peuprès comment ça se fabrique.André Sève : Mais tu as travaillé laversification ?GB : La plupart de ceux qui écriventdes chansons n’ont pas étudié la ver-sification. On est fait pour écrire deschansons ou on n’est pas fait pourça. Si on est fait pour ça, on n’a pastellement besoin d’apprendre lesrègles.AS : Toi, tu les as apprises ?GB : Oui, plus tard, parce que je raf-finais un peu, mais …AS : Tu en as conservé de tes premiè-res chansons ?GB : Non. On peut écrire des chan-sons sans … tu ne m’écoutes pas ?AS : Non, c’est parce que …GB : Tu suis ta pensée, je sens ça. Tuviens ici avec des idées préconçues ettu veux toujours suivre ton chemin,pas le mien. Quand j’avance quelquepart sur une idée, il faut le tempspour que ça vienne.AS : On y reviendra.GB : Il ne faut pas dire qu’on y revien-

dra, il faut qu’on continue de parler,sans que tu t’occupes de tes ques-tions que tu as fabriquées, ou quetoi, tu veux suivre. Veux-tu BRAS-SENS ou veux-tu fabriquer BRAS-SENS ? Si on suit ton idée, tu perds ceque moi, en suivant ce qui me venait,j’allais te dire …AS : Les spécialistes n’ont pas sus’ouvrir à tes musiques, ni tellementà tes textes.GB : Parce que toi, tu ne t’ouvres quesi tu veux. Depuis que tu me ques-tionnes, je le vois bien. Quand je t’ex-pliques quelque chose qui ne coïnci-de pas avec ce que tu voulais que jete dise, tu détournes la conversation.AS : Moins maintenant. Après troisjours d’écoute …GB : « D’écoute », si on veut. Non, tuattends, tu attends, et quand çacoïncide avec ce que tu attends, bof,ça fait tilt, tu me regardes d’unefaçon vivante, tu es ouvert. Maisquand ça ne coïncide pas, je vois surton visage sans vie, je te surveille, tusais, j’en apprends beaucoup sur toien observant ton comportementd’interviewer. Tu arrives ici avec un

BRASSENS entièrement préfabriquédans ta petite tête et tu veux me faireentrer là-dedans. La seule chose quit’intéresse, c’est de me faire dire ceque, d’après toi, BRASSENS doit dire,ce que BRASSENS doit être. Tu pour-rais avoir le vrai BRASSENS, et en toutcas un BRASSENS inattendu. Mais tut’es préparé au BRASSENS que tu veux.On attend toujours les êtres comme onles veut, on n’est pas prêt à la surprise.

Texte extrait de Toute une vie pourla chanson, A. Sève

interroge G. Brassens, Le Centurion, 1975

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4 9

Cahier 4 Fiche 6

Ressources nécessaires : - Avoir accès à une source de documentation comme une bibliothèque, Internet et ou autre.- Se référer à la fiche C2F8 ainsi qu’à la fiche « boussole » du présent cahier et celle du cahier 2.

Notions cléL'identité culturelle ? C'est reconnaître à un groupehumain la même culture. Chaque pays, chaque régionpossède une identité culturelle qui évolue avec letemps.Une culture se définit par ses aspects visibles et sesaspects cachés. Les aspects visibles d’une culture sontobservables lors de la traversée d’une région, d’unpays :

- l'habitat : l'architecture, les matériaux de construction,son organisation spatiale, etc., - l'habillement : la manière de s'habiller, les étoffes,les différences entre les sexes, l'âge, etc.,- les habitudes alimentaires : les différents alimentscomposant la base de l'alimentation, le nombre derepas, qui participe aux repas, etc.,- les modes de production : les pratiques artisanales,l'agriculture, l'industrie,- les produits artistiques : les objets d'art, les dan-ses, les chants, la littérature, le cinéma,- la langue : les mots, l'accent, l’écriture, l’alphabet, - les fêtes et cérémonies : les rites sociaux les plusvisibles (la manière de se dire bonjour), les rites et lavie religieuse, naissances, mariages, etc.

D’autres aspects, moins flagrants, sont repérables sil’on vit au sein du groupe et lorsque l’on cherche àconnaître l’origine des aspects visibles de la cultureapprochée, comme par exemple :

- la vision du monde : comme l'homme face à la vieou face à la mort par exemple,- l’organisation des relations entre les hommes,entre les sexes, entre les générations, au sein de lafamille, etc.,- les modes de pensée,- les attitudes morales,- la vision, la représentation de l'espace temps,- les principes éducatifs comme le système scolaireou l'enfant dans la famille par exemple,- les relations affectives,- la grammaire et la syntaxe de la langue.

Mieux se connaître pour mieux se rencontrer

Objectifs> mieux se connaître ;> se préparer à se présenter, à rencontrer l’autre ;> dépasser nos propres représentations sur l’autre.

Temps nécessairetout au long du projet

Déroulement de l’animation Elle se fera en plusieurs étapes au cours du déroule-ment du projet.

1. Prendre connaissance des réalités du pays de des-tination (cf. fiche C2F8)« Voilà trois mois que Benjamin dévore tous les livres surla culture des différents peuples du Tchad. La cuisinetraditionnelle comme la vie quotidienne à N'Djaménan'ont plus de secret pour lui. Avec lui l'équipe se sentaitrassurée ! Jusqu'à ce que Stéphanie nous face douter :« C'est très joli de savoir tout ça, mais de toute façon,c'est nous qui allons passer pour des extra-terrestres ! »Si le choc culturel est prévisible pour le voyageur quipart en terre étrangère, ceux qui l’accueillent peuventtout autant être « sous le choc » : peut-être ne s'at-tendaient-ils pas à être bousculés et confrontés à unjeune si différent. Il faut donc que la curiosité soit sus-citée des deux côtés et que le partage des culturessoit réciproque.2. Entrer en relation avec le partenaire avant le séjour(cf. fiche C3F8).3. Préparer ce que l'on veut apporter, présenter ouraconter de son pays en prenant en compte que lalangue sera peut-être un frein à la compréhension eten réfléchissant aux aspects visibles ou cachés quel’on souhaite partager :- chants, danses, expositions régionales, albumsphotos ou diapositives sur la vie quotidienne, la ville,l'école, le quartier ;

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 410

- apporter des spécialités culinaires, des objets ouencore des tissus typiquement régionaux ou typique-ment français ;- présenter un personnage, un événement, une œuvre ; - quelles sont les valeurs qui vous semblent représenterla France ?

4. Passer éventuellement un moment de partageautour des thèmes suivants, tant avant le départqu’avec les partenaires au cours du voyage : - qui l’on est et comment l’on vit ?- comment se déroule notre vie de lycéen, d'étudiantou notre vie professionnelle ?- quels sont nos questions, nos doutes, nos inquiétudes ?

5. Se poser la question de savoir à la fois quelles sontles idées préconçues des Français sur le peuple quel’on va rencontrer mais aussi quelle est l'image desFrançais dans le pays d’accueil.Exemple d’idées reçues de Mexicains sur les Français :- « Les Français sont très romantiques, ils ne parlentque d'amour. »- « Les Français ne se lavent que très peu car enFrance il n'y a pas beaucoup d'eau. C'est aussi pourça qu’ils usent beaucoup de parfum. »

6. Essayer de regarder, d'écouter et de comprendre aucours du séjour, le monde environnant qu’il s’agit derespecter :- faire attention aux différences culturelles dans toutcomportement lorsque l’on est tenté de le taxer destupidité ou d’illogisme,- ne pas vouloir tout comparer avec notre mode de vie, - ne pas généraliser une attitude individuelle, lesgénéralités étant souvent porteuses de stéréotypes.Plus qu'une façon d'agir, c'est plutôt une échelle devaleurs partagées qui permet de caractériser une cul-ture, - prendre le temps de la rencontre dans les échangesinformels,- faire des projets ensemble, - s’adapter au rythme de vie, même si cette différen-ce culturelle est une des plus difficiles à vivre. Il fautalors temporiser, apprendre la patience voire expli-quer que dans votre culture la ponctualité est unemarque de respect,- rester soi-même tout en acceptant de changer et nepas chercher à imiter les éléments culturels de l’autre,- accepter les questions de l'autre, même si elles sontculturellement dérangeantes,- faire le point régulièrement pour identifier les pointspositifs et négatifs d'une rencontre dans un souci d’a-mélioration des relations interpersonnelles.

Cahier 4 >>> Fiche 6

Mieux se connaître pour mieux se rencontrer

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4 11

Cahier 4 Fiche 7

Ressources nécessaires : - Des intervenants croyants de diverses religions, des spécialistes des questions liées au dialogue interreligieux.- Documents : des revues comme Le Monde des religions, Actualité des religions ou par exemple le numéro spécial dela revue GEO : Le Tour du monde des chrétiens, n° 250, décembre 1999.

Notions cléLa question du dialogue interreligieux a pris, avec lesattentats du 11 septembre 2001, une dimension quidépasse largement les cercles d’initiés et d’intellec-tuels. L’actualité nous présente très souvent les reli-gions comme facteurs de tensions, de violence, d’ex-clusion.De plus, notre société sécularisée a rangé la questionde la religion et de la foi dans le domaine « privé ».Même si de nombreux débats actuels agitent certainsmilieux (à commencer par l’Éducation nationale sur lanécessité de l’enseignement du fait religieux commebase culturelle et historique de notre société), le faitreligieux reste un sujet tabou ou ignoré de nombreuxjeunes (sans parler des adultes !).Cependant, le voyageur va au devant de cultures, degroupes, souvent explicitement marqués par la foi,quelle qu’elle soit. Les jeunes et moins jeunes qu’ilsvont rencontrer sont pour leur immense majoritécroyants.Il convient donc de se préparer à ces rencontres, enparticulier en se posant 4 questions :- quel est mon point de vue en matière religieuse ?- où en suis-je moi-même ?- comment vais-je pouvoir en parler ?- quel est l’état de mon savoir sur la religion de celuique je vais rencontrer ?

Il n’est pas toujours simple d’aborder directement cesquestions au sein du groupe. Il s’agit donc ici d’abor-der ce sujet essentiel dans le cadre de la préparationà la rencontre d’une autre culture avec précaution.

À la rencontred’autres religions

Objectifs > prendre conscience de la place du fait religieux dans toute société ;> donner envie de mieux connaître les religions que le groupe va rencontrer ;> aborder le dialogue interreligieux comme facteur de paix et de rapprochement.

Temps nécessaire

Déroulement de l’animation1. Demander aux jeunes ce qu’ils connaissent desreligions qu’ils vont rencontrer et ce qu’elles évo-quent pour eux. Si vous faites venir des intervenantsd’autres religions, il peut être préférable qu’ils nesoient pas présents lors de cette phase afin de laisserlibre cours à la spontanéité des réponses, à l’expres-sion des représentations de chacun.2. Noter le tout sur un tableau en effectuant éven-tuellement un premier « classement », comme parexemple ce qui ressort de la vie quotidienne, du culte,de la vie collective, ou personnelle.3. Faire intervenir ensuite un « spécialiste ». Il pourrapartir de ce que les jeunes auront eux-mêmes évo-qués dans la première phase pour répondre progres-sivement aux questions et élargir ensuite le débat enapportant des éléments de connaissance nouveaux.Préciser à cette occasion la place de la religion dansle pays qui accueillera le groupe et son importancepour les personnes qu’ils vont rencontrer.4. Abordez explicitement, si possible, la question dela place des religions dans les tensions et les conflitsactuels. Les différences religieuses sont souvent pré-sentées comme une cause de tensions. Qu’en pen-sent-ils ? Favoriser une analyse plus profonde desfaits. Il est aisé d’identifier des causes politiques, éco-nomiques, etc. En quoi les religions peuvent-elles êtredes sources de rapprochement, de paix ?5. Questionnez ensuite les jeunes sur leur proprepositionnement. Sont-ils croyants ? Que savent-ils dela place de la religion dans l’histoire de leur pays ?Comment pensent-ils réagir lorsqu’on leur posera desquestions sur leur foi ?

2 heuresminimum

Remarque : - faire le point avant tout sur votre groupe : y a-t-il des croyants ? Dans l’affirmative, de quelles religions ? Ne pas hésiter à évoquer avec chacund’eux la question avant la réunion, en particulier s’ils sont d’origine étrangère. La prise en compte explicite du fait religieux est pour eux souventà la fois une évidence et un manque ici en France. Ils pourront ainsi plus facilement vous être d’un grand apport pour votre réunion … et le dérou-lement du voyage,- préparer le lieu de la réunion. En effet, la question du dialogue interreligieux (ou simplement la question du fait religieux) est souvent abordéeavec crainte, retenue. Le lieu de rencontre peut donc être décoré d’objets, de livres, revues en lien avec les religions des pays visités. Cela donne-ra une entrée en matière plus concrète, plus vivante, plus humaine.

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 412

Cahier 4 Fiche 8

Ressources nécessaires : Le texte ci-dessous.

Entre désiret peur de l’autre

Objectifs > réaliser que désir et peur prévalent à toute rencontre avec des personnes decultures différentes.

Temps nécessaire

45min

Déroulement de l’animation 1. Remettre le texte à chacun en laissant 10 minutesde lecture personnelle.2. Proposer un débat en partant des réactions de cha-cun à la lecture de ce texte. Ne pas hésiter à faireréférence à des évènements récents, en Francecomme à l’étranger, afin de bien démontrer que cesdeux sentiments, désir et peur, sont universels.

Vivre ensemble avec nos différencesconstitue un défi. En toute rencontreavec des personnes de culture diffé-rente, deux mouvements entrent entension : le désir et la peur.Le désir de l’autre. Le désir de l’autre est bien présent enchacun de nous. Lorsque nous quit-tons nos frontières, et à l’occasiond’un séjour en pays étranger, nousdécouvrons un peuple différent par lalangue ou la culture. Nous désironsentrer en communication.Ce désir n’est pas simple curiosité. Ilnous mène sur un chemin de rencon-tre et de connaissance mutuelles. Enlui réside la conviction, parfois incons-ciente, que l’autre détient une part dela réponse à la question que nous necessons de nous poser : « Qui suis-je ? ».L’autre, l’étranger, par sa différence,nous pousse à revisiter notre propreidentité, à l’approfondir. Toute rencon-tre avec l’étranger nous fait entrerdans une aventure avec nous-mêmes,notre histoire, notre culture d’origine,notre manière de vivre ensemble.Certains disent qu’ils « sont nés à l’é-tranger » : ils veulent signifier ainsi que

la rencontre durable d’une populationétrangère les a fait naître à une nou-velle conscience de leur identité.Le développement de notre person-nalité passe souvent par cette ren-contre avec l’étranger et par l’échan-ge qu’elle suscite. C’est ensemble,dans la réciprocité, que l’on grandit enhumanité.Cette relation avec l’étranger peutaussi déboucher sur un sentiment defraternité peu commune. À traversnos différences culturelles et au-delàd’elles, parcourant ensemble un che-min de vie, nous accédons à un soclede dignité commune qui nous lie lesuns les autres. Elle nous enracinedans la conviction d’être de la mêmelignée. Alors nous prenons conscien-ce ensemble d’une vocation commu-ne : nous sommes faits pour vivreensemble.Pourtant, la peur nous habite aussi. La peur de l’autre est corrélative audésir de la rencontre. Car rencontrerl’étranger et entrer en réciprocitéavec lui exige toujours une migration,une certaine sortie de soi. Séjournerdans un pays étranger dont on

connaît peu la langue ou la culture,c’est aussi faire l’expérience d’unevulnérabilité, d’une mise en questiondes points de repère constituantnotre sécurité. Il existe toujours unrisque dans la rencontre des autres :le risque de se perdre. Cette« Exposition » peut dans certainesconditions de précarité ou de fragilitépersonnelle, nous amener à considé-rer l’étranger comme une menace,une source de perturbation.Dans un pays, la peur peut atteindredans le même temps les étrangers etles autochtones. Elle peut devenir unphénomène cumulatif, la crainte desuns suscitant la xénophobie des au-tres. Nous en sommes témoins dansnotre histoire contemporaine. Et cespeurs mutuelles peuvent devenirgénératrices de violences incontrô-lées, de haines tenaces.

Texte extrait de À la rencontre de l’autre : l’immigration,

un rendez-vous pour la foiComité Épiscopal de l’intégration -

Éditions de l’Atelier - 1997

rencontreÀ la rencontre de l’autre

Notions cléDésir de la rencontre mais aussi crainte face à la dif-férence, à « l’étrangeté » sont deux sentiments nor-maux en ce sens qu’on les retrouve chez chacun d’en-tre nous. Pour les accepter et les gérer, il faut d’abordsavoir les identifier. Une étape nécessaire pour facili-ter la rencontre et le dialogue. La crainte n’est pas à analyser comme un « défaut » !Elle est aussi une façon de se protéger face à des élé-ments que l’on identifie spontanément comme facteurde risque pour soi, à la lumière, le plus souvent incons-ciente, d’une expérience personnelle passée.

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4 13

Cahier 4 Fiche 9

Ressources nécessaires : - Paper-board (ou rétroprojecteur si utilisation d’un transparent pour présenter l’arbre).- Un exemplaire papier de « L’arbre de référence » ci-joint par participant.

Notions cléCe que chacun est aujourd’hui résulte d’une longuehistoire, celle de son « arbre de référence ». Chacunest comme une pomme fruit de cet arbre. Mais celui-ci est invisible à l’autre que nous rencontrons (commela pomme qui rencontrerait une mangue) et parfoismême à nous-mêmes. Nous courrons donc tous le risque d’analyser les com-portements et les réactions de l’autre sans jamais enchercher les raisons profondes souvent enfouies dansson histoire. Contresens et incompréhensionsémailleront alors la relation.Il est donc important de travailler à la connaissancede son propre arbre, voire tenter d’ériger l’arbre com-mun à notre groupe. Il sera alors plus simple d’imagi-ner un projet qui puisse faire le lien entre groupe etpartenaire, notre arbre et le sien (cf. fiches C2F8 etC3F9).

Chacun son arbrede référence

Objectifs > apprendre à mieux se connaître ;> comprendre que les réactions sont le fruit d’une histoire tant personnelle que

collective.

Déroulement de l’animation1. Demander aux participants d’expliquer l’origine deleurs réactions, de leurs comportements (10 mn).2. Proposer d’illustrer leurs réponses au travers del’image d’un arbre. Projeter « L’arbre de référence »et décrire l’arbre, en veillant à bien distinguer ce quiest antérieur ou postérieur à la naissance et à mettreen évidence des points liés à notre histoire collective(par exemple notre passé de colonisateurs) et ceuxliés au contexte familial, à la vie personnelle (10 mn).3. Proposer à chacun de réfléchir à son propre« arbre » et de tenter d’identifier dans son histoiredes points qui lui permettent de mieux comprendreses réactions et ses idées (15 mn).4. Élargir le débat : quel pourrait être l’arbre de réfé-rence de notre partenaire, des personnes que nousallons rencontrer ? À la suite des travaux avec lesfiches C2F8 ou C4F6, essayer d’imaginer des élé-ments de cet arbre. Quelles pourraient être les passe-relles entre nos deux arbres de référence ? (20 mnvoire davantage).

Remarque : ce temps doit venir après la mise en évidence que nos réactions et nos idées sont fortement marquéespar des représentations et des préjugés (cf. fiches C4F2, F4, F5 et F6) et par notre histoire (cf. fiche C4F3).

Temps nécessaire

45 min.

>>>« L’iceberg » (T-kit n° 4, L’apprentissage interculturel,Conseil de l’Europe, chap.2, p.19, ou sur le site www.trai-ning-youth.net). L’idée est du même ordre : nous nevoyons généralement que la face visible de l’iceberg (l’au-tre) et pas la face immergée, la plus importante.

Autre outil

Remarque : On pourra aussi proposer à chaque jeune de réali-ser son propre arbre en dehors de la réunion.

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Cahier 4 >>> Fiche 9

chacun son arbre de référence

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4 15

Cahier 4 Fiche 10

Ressources nécessaires : - Tableau ou paper-board.- Un marqueur.

Déroulement de l’animation1. Reproduire sur le tableau le dessin A ci-contre.2. Préciser qu’il s’agit ici du plan du champ d’un paysanqui, se sentant proche de la mort, décide de donnerson champ en héritage à ses 4 fils. Pour ne pas fairede distinction entre eux, il souhaite faire 4 parcellesde surface et de forme identiques, chacune d’un seultenant.3. Laisser quelques minutes aux participants pourtrouver la solution. Dès que les premiers l’ont trou-vée, passer à la suite de l’exercice, sans donner lasolution à cette première question.4. Expliquer que le paysan, qui a passé l’hiver et quise sent beaucoup mieux, décide de s’associer à sesfils. Pour cela il rachète la parcelle du voisin, qui com-plète la sienne pour former un carré. Il souhaite divi-ser ce champ en 5 parcelles, d’une même surface etde forme identique ; chacune d’un seul tenant. Sur letableau, modifier le dessin en conséquence.

Les héritiers du champ

Objectifs > prendre conscience que nous analysons les situations en utilisant nosréférences culturelles.

5. Laisser quelques minutesaux participants pour cher-cher la solution, que voici :6. Interrompre le jeu lorsqueles premières personnes trou-vent la solution.7. Demander à une personneayant trouvé la réponse à la première question dedonner la réponse à tous. Idem pour la seconde.8. Lancer le débat sur cette idée, projection sur laquestion de la rencontre d’une autre culture, en parti-culier dans le cadre d’un projet « de solidarité inter-nationale ». N’avons-nous pas tendance à regarder,« analyser » les situations que nous rencontrons chezl’autre comme si elles se posaient à nous ? Prenons-nous le temps de la rencontre, du dialogue, de ladécouverte avant d’envisager une « aide » de notrepart ?

Temps nécessaire

20 min.

Notions cléCe que nous voyons n’est pas la vérité : chacun, c’estnormal, interprète la réalité à sa manière, variableselon son humeur, son histoire, et ses codes culturels.Chacun voit ainsi la réalité à travers sa propre grillede lecture ou « paire de lunettes ». Dans le cas d’un voyage, chacun interprétera sonnouvel environnement par facilité ou pour se sécuri-ser, au travers de sa propre paire de lunettes. Or, pour espérer rencontrer (et comprendre) l’autre, ilnous faut parvenir à faire (en partie au moins)abstraction de nos idées, de nos représentations, denos modes de raisonnement.

Constat : La réponse à la seconde question est beaucoupplus simple que la première. Souvent, ceux qui onttrouvé la réponse à la première ont du mal à trou-ver la seconde, car ils appliquent un raisonnementtrès compliqué, du type de celui qui leur a permisde trouver la réponse à la première question.Inversement, les personnes qui vont rapidementtrouver la solution au second exercice sont souventcelles qui n’ont pas trouvé de solution au premier.

Jeu « Les neufs points », encore plus simple à animer (T-Kit L’apprentissage interculturel, chap.4, p. 69. Voir ficheBoussole du cahier.

Autre outil

1 2 3 4 5

1 23

4

A

Source : technique d’animation proposée par l’as-sociation CILO.

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4 16

Cahier 4 Fiche 11

Ressources nécessaires : Texte ci-joint à distribuer à chacun (l’auteur est un ancien évêque du Nordeste au Brésil).

Notions cléIl est facile de voyager sans jamais rencontrer qui quece soit (certains voyagistes le prouvent quotidienne-ment !). Rencontrer nécessite à la fois une certaineouverture d’esprit, la capacité à se remettre person-nellement en cause, à se laisser toucher par l’altéritéet à offrir sa confiance à celui qui nous accueille.« L’expérience de l’altérité conduit donc les acteurs d’unprojet type « éducation au développement et à la soli-darité internationale » à des ruptures de concep-tions et à des redécouvertes. La gestion conjointe eten étroite complémentarité du projet commun favorise-ra pour chacun des partenaires non seulement unemeilleure compréhension de la signification « d’autrui »mais aussi la révélation tout en même temps que la rela-tivisation de son identité propre11 ».La rencontre n’est donc pas simple. Mais quelle chan-ce, quel enrichissement réciproque lorsqu’elle a lieu !

CheminerObjectifs > prendre conscience de la nécessité de « sortir de soi » ;

> encourager à s’ouvrir à la différence, en particulier celle qui dérange.

Déroulement de l’animation1. Remettre à chaque participant un exemplaire dutexte.2. Laisser 10 minutes à chacun pour le lire et le met-tre en regard avec sa démarche de voyage.3. Proposer une discussion en particulier sur les deuxpoints majeurs du texte : la nécessité de quitter sespropres frontières pour aller à la rencontre de l’autre ;le constat que l’autre, par sa différence, voire son dés-accord, m’enrichit et me fait grandir. Ne pas hésiter àdemander aux participants d’illustrer leurs propos pardes expériences personnelles.

Temps nécessaire

30 min

11 Guide pédagogique « Pour une éducationau développement et à la solidarité internationa-le », Académie de Besançon - Cercoop – Récidev,avril 2002.

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le désert Le désert est fertile

« « Partir est avant tout sortir de soi, bri-ser la croûte d’égoïsme qui essaie denous emprisonner dans notre propre« moi ».Partir, c’est cesser de tournerautour de soi-même, comme si onétait le centre du monde et de la vie.Partir, ce n’est pas se laisser enfermerdans le cercle des problèmes du petitmonde auquel nous appartenons :quelle que soit son importance, l’hu-manité est plus grande, et c’est elleque nous devons servir.Partir, ce n’est pas dévorer les kilomè-tres, traverser les mers, ou atteindreles vitesses supersoniques.

C’est avant tout s’ouvrir aux autres,aller à leur rencontre.S’ouvrir aux idées, y compris cellesqui sont contraires aux nôtres, c’estavoir le souffle d’un bon marcheur.Heureux qui comprend et vit cettepensée : « Si tu n’es pas d’accordavec moi, tu m’enrichis ». Avoir àcôté de soi quelqu’un qui ne sait direqu’ « amen », qui est toujours d’ac-cord d’avance et inconditionnelle-ment, ce n’est pas avoir un compa-gnon, mais bien plutôt une ombre.Quand le désaccord n’est pas systé-matique et tendancieux, quand ilvient d’une vision différente, il nepeut qu’enrichir.

Il est possible de cheminer seul. Maisle bon voyageur sait que le grandvoyage est celui de la vie, et qu’il sup-pose des compagnons. Compagnon :étymologiquement c’est celui quimange le même pain.Heureux qui se sent éternellement envoyage et qui voit dans tout prochainun compagnon désiré.

Texte extrait de « Le désert estfertile » de Dom Helder Camara

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4

Cahier 4 Fiche 12

Ressources nécessaires : - Annuaire.- Accès à Internet.

Notions cléLa culture de l’autre ne se limite pas à des aspectsintellectuels ou conceptuels. Elle habite et anime lequotidien, à commencer par les gestes et les tempsles plus communs de la vie quotidienne. Elle se pro-longe aussi à travers une multitude de symboles quo-tidiennement employés ou côtoyés. Nous pouvonsdéjà les approcher ici en allant concrètement à sarencontre.

Rencontreravant le départ

Objectifs > aller concrètement à la rencontre d’une autre culture avant le départ.

Temps nécessaire

le temps que l’on veutbien y consacrer !

Déroulement de l’animationProposer des entrées multiples et concrètes, en plu-sieurs temps :

- Regarder ensemble un film réalisé par un auteurdu pays.

- Prendre un repas dans un restaurant spécialisé dupays. En profiter pour se faire expliquer la composi-tion des plats, leur origine, la région où ils sontconsommés. Demander quels sont les plats tradi-tionnels ou encore ceux consommés lors des princi-pales fêtes.

- Rencontrer une association de migrants ou de res-sortissants du pays (profitez par exemple de lavenue de partenaires du CCFD dans votre région).

- Essayer de se faire inviter à des fêtes communautaires.

- Rencontrer des anciens volontaires d’associationsde solidarité internationale : Délégation Catholique pour la Coopération,Service Protestant de Mission,DEFAP, Service de Coopération au Développement, Association Française des Volontaires du Progrès,Originaires de nos cultures, ils ont aussi passé leplus souvent au moins deux ans dans un autre pays,immergés au milieu de la population, et peuventnous aider à anticiper nos surprises, nos questions.

- Assister à un concert de musique traditionnelle, à latournée d’une troupe de théâtre, à une expositionartistique.

- …

6 17

Remarque : se référer également à la fiche C2F8 ainsi qu’à lafiche « boussole » du cahier 2.

« Mille et une façons d’aller icià la rencontre de la culture del’Autre… Pensez-y ! »

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Témoignage de jeunes

Tout à coup, le ciel s’assombrit, un vent violent se met à souffler et des trom-bes d’eau s’abattent sur le centre. En quelques minutes tout est inondé. Lesenfants en profitent pour sauter de joie sous la pluie, font un volley dans larivière, se douchent sous les gouttières. On sent vraiment qu’ici auCambodge, l’eau c’est la vie. Pendant cette mousson, nous récitons nos nou-veaux mots à Hun, un des jeunes, qui corrige notre accent. Nous profitonsd’une accalmie pour enfourcher nos vélos et c’est sous une pluie fine maisbattante que nous rentrons en ville.

Hélène et Damien, Cambodge, 2003

Pour poursuivre la réflexion sur le thème de la rencontreinterculturelle, voici diversespropositions de textes qui pourrontvous servir de support de discussionavec le groupe. Pour les chansons,n’hésitez pas à les faire écouteravant de travailler le texte !

Au-delà de chacun des textes, nous vous proposons notamment d’échanger avec le groupe à partir des questions suivantes : - En quoi l’inconnu me révèleà moi-même ?

- Le voyage, déplacement interne,personnel ; pourquoi dit-on souvent cela ?- L’image que je me fais de l’autre :quelles conséquences sur macapacité à aller à sa rencontre ?- L’essentiel de ce que je vaisrencontrer m’est vraisemblablementaujourd’hui inconnu : quellescraintes cela éveille-t-il en moi ?- Comprendre, respecter, accepter :quelles différences entre ces termes ?- Est-ce que je parviens à identifierdes choses qui sont pour moi,intérieurement, inacceptables ?- La rencontre, moyen de métissage ?- …

Texte chrétien« Ils faisaient route avec un étranger… »

Luc 24, 13-43

C’est de l’inconnu et comme inconnu que le Seigneur arrive toujoursdans sa propre maison, chez les siens, en nous…

Nous sommes appelé à le reconnaître comme celui qui est « diffé-rent », c’est-à-dire présent dans des régions culturelles, sociales,intellectuelles et aussi religieuses, où on aurait pu le croire absent.

Marcher avec l’étranger, me laisser interroger en chemin sur ma pro-pre foi, balbutier en qui et en quoi je crois.

Et peut-être découvrir Dieu, entre nous,

Là où je ne l’attendais pas forcément…

Comme les disciples d’Emmaüs :« Leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent mais il avaitdisparu de devant eux ». Luc 24, 43.

Textes d’autres traditions religieusesNous vous avons constitués en peuples et tributs pour que vous appreniez àvous connaître.

Sourate 49, verset 13

Il sera pour vous comme un de vos compatriotes, l'étranger qui séjourne avecvous, et tu l'aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans lepays d'Égypte.

Lévitique 19, 34

OasisOasis

CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4

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Poèmes et articles…

La reconnaissance des cultures autres que la sienne est une démar-che moins naturelle qu’on ne pourrait, entre gens de bonne compa-gnie, le croire. Elle a ceci d’inhabituel qu’elle va à contre-courant dela nature. La nature de l’individu l’a, de tout temps, porté vers l’eth-nocentrisme. Tout ramener à soi, tout réévaluer selon ses proprescritères, son mode de vie, ses habitudes, son milieu est l’acte natu-rel par excellence. (…) Remettre en question son langage, sa pen-sée, ses moules de référence est un acte d’exception, de révolution.(…) La notion de pluralisme culturel implique l’abandon de toutescelles prônant la supériorité d’une culture sur les autres, elleimplique aussi, bien entendu de renoncer à celle eurocentriste quifait de la culture occidentale la norme et la référence de base parrapport aux autres cultures qui sont reléguées au rang de sous-développées, de barbares ou, dans le meilleur des cas, de folklo-riques. »

Chérif KhaznadarChansons• G.Oryema (Spirit) : Lapin au Sésame

• JJ.Goldman : Nos mains

• Fréderics / Goldman / Jones : Je te donne, Né en 17 à

Leidenstadt

• Jean Paul Artaud : Toutes les couleurs

• D.Balavoine : Laziza

CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 4

Ton Christ est juif,

Ta voiture est japonaise,Ta pizza est italienne et ton couscous algérien,Ta démocratie est grecque,

Ton café est brésilien,Ta montre est suisse,Ta chemise indienne,

Ta radio est coréenne,Tes vacances sont turques,Tunisiennes ou marocaines,

Tes chiffres sont arabes,Ton écriture est latine,

Et… tu reproches à ton voisin d'être étranger !

Brochure «Vivre l’international» - Jic 2001

Difficultés de la rencontre

Dans la rencontre, il y a d'abord l'étrange chassé-croisé de deux désirs : lemien s'efforçant d'entrer dans leur monde ; et le leur, ne pensant qu'à ensortir, pour avoir part au paradis, d'où ils imaginent que je viens. Toutpasse alors par un patient travail d'éclaircissement mutuel, pour sortir denos rêves et découvrir l'autre et son monde tels qu'ils sont.

Plus profondément, je reconnais avoir souvent manqué la rencontre offer-te, étant tellement occupé par des choses à faire que je ne sais guère pren-dre le temps d'être avec, tout simple. Cette difficulté n'est due au dépla-cement, elle tient à moi : c'est justement le fait de la retrouver identiqueen différents lieux qui m'a aidé à la comprendre….

J. FédryCroire aujourd'hui n° 144 01/12/2002

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Page 20: N VISA POUR LE VOYAGE - CCFD-Terre Solidaire · favoriser tout ce qui sera rencontre simple, activité com-mune : repas, achats au marché, thé partagé, présentation réciproque

Sur la rencontreinterculturelle1. Des approches pédagogiques • T-Kit n° 4 : l’apprentissage interculturel, Conseil del’Europe, disponible sur www.training-youth.net• Ressources pour la pratique de l’éducation aux droits del’homme et à l’interculturel : matériel pédagogique éditépar le Conseil de l’Europe :Compass / Repère : le manuel de référence de l’éducationaux droits de l’homme.Tous différents, tous égaux : kit pédagogique de la campa-gne européenne pour l’éducation à la différence http://alldifferent-allequal.info/Domino : kit pédagogique pour l’éducation à l’interculturel.Plus d’info : www.coe.int/jeunesseRessources téléchargeables sur http://eycb.coe.int/compass/• Regards pluriels : 38 activités pédagogiques sur les pré-jugés, la discrimination, le racisme et l’exclusion. Orcades,Le trait du monde (France) ; 76 pages, 1993.

2. Des romans pour une entrée plus ludique • L’aventure ambiguë, Cheik Amidou Kane, 10/18.• Un anthropologue en déroute, Nigel Barley, PetiteBibliothèque Payot/Voyageurs.• Stupeurs et tremblement, Amélie Nothomb, Le Livre dePoche.• Amkoulell, l’enfant Peul, Amadou Hampaté Bâ, Acte Sud,1992.• Les croisades vues par les Arabes, Amin Maalouf, J’ai Lu.• Le Gone du Chaâba, Azouz Begag, Seuil, 1986.

3. Des essais • Différences culturelles mode d’emploi, Clair Michalon,SEPIA, 1997, 120 pages.• Histoire de différences, différence d’histoires, ClairMichalon, SEPIA, 2002, 120 pages.• Le langage silencieux, Edward T.Hall, Seuil, point Essais,1984.• Les identités meurtrières, Amin Maalouf, Le Livre dePoche.• La société interculturelle, vivre la diversité humaine, GillesVerbunt, Seuil, 2001.• Les yeux de ma chèvre, Eric de Rosny, Plon, 1981.• Le choc culturel, revue Antipodes, juin 1999, n° 145,pages 1-48, Iteco (Belgique).

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