impact campus 9 octobre 2012

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VOLUME 27 | N° 6 | LE MARDI 9 OCTOBRE 2012 impactcampus.qc.ca PHOTO : PIERRE BONENFANT ET PASCAL HUOT VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE ! Rock & Ramens p.8 Opinions LETTRE À UN CHRONIQUEUR DÉSILLUSIONNÉ 3 Sciences & technologie LES PROTÉINES : PAS SEULEMENT POUR MONSIEUR MUSCLE 13 International PREMIER DÉBAT PRÉSIDENTIEL 14 Pas le duel attendu p.15 Entretien avec Léo p.4

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Journal des étudiantes et étudiants de l'université laval.

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Page 1: Impact campus 9 octobre 2012

VOLUME 27 | N° 6 | LE MARDI 9 OCTOBRE 2012

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PHOTO : PIERRE BONENFANT ET PASCAL HUOT

VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE !

Rock & Ramens p.8

Opinions

LETTRE À UN CHRONIQUEUR DÉSILLUSIONNÉ 3

Sciences & technologie

LES PROTÉINES : PAS SEULEMENT POUR MONSIEUR MUSCLE 13

International

PREMIER DÉBAT PRÉSIDENTIEL 14

Pas le duel attendu p.15

Entretien avec Léo p.4

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OPINIONS | IMPACT CAMPUS | MARDI 9 OCTOBRE 20122

Envoyez-nous vos impressions ( critiques, commentaires, chocolats... )avant le samedi minuità l’adresse suivante [email protected]

Courrier des lecteurs

Saviez-vous que votre journal est imprimé sur du papier recyclé ?

Faites passer ou recyclez !

À M. Hubert Gaudreau et à son texte Le dé de la démocratie.

J’ai lus attentivement votre papier, et la seule chose que j’en concluS est une ignorance profonde des fondements de ce qui s’est passé lors de cette assemblée générale. Avant de commencer, si vous vous dites modéré, ce qui selon vous vous procure une certaine impartia-lité [ alors que vous écrivez une lettre d’opinion ! ? ], je serais également honnête de men-tionner que j’étais là également cette journée-là, et que je me suis levé au même moment et en concertation avec ceux dont vous décriez l’action. Mais cette action n’était pas spon-

tanée, irréfléchie et motivée par la frustration. Ces fonde-ments sont exactement les mêmes que vous défendez et on ne peut plus cohérents avec ladite action.

Mais commençons par une étape que vous avez malen-contreusement omise et qui, je crois, est importante pour la compréhension du lecteur : la description des évènements. Nous étions à l’étape de la lec-ture de l’ordre du jour lorsqu’un groupe de personne a voulu y ajouter un point TaCEQ [ en vue des prochaines négociations avec le gouvernement ], l’ajout de ce point fut battu à plate couture entre autres grâce au

rejet de plusieurs associations étudiantes [ de toute évidence sans mandat pour le faire ]. Mais suite à l’échec, le groupe ne relâche pas et propose deux autres points à rajouter à l’ordre du jour, soit démocratie et posi-tion, toutefois, ils connaissent le même sort. On parle ici de discussion sur l’éventuelle dis-cussion de sujet en assemblée générale. Il n’y a toujours pas proposition formelle, toujours pas de débat ! [ ... ]

Charles-Olivier P.Carrier

LIRE LA SUITE SUR :IMPACTCAMPUS.QC.CA

La sacro-sainte démocratieCOURRIER DES LECTEURS

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OPINIONS | IMPACT CAMPUS | MARDI 9 OCTOBRE 2012 3

éditorial

Directeur général: Marc-Antoine S. Rioux [email protected]

Rédacteur en chef: Hubert Gaudreau [email protected]

Chef de pupitre actualités: David Ré[email protected]

Chef de pupitre arts: Miléna Babin [email protected]

Chef de pupitre sports: Raphaël [email protected]

Chef de pupitre sciences: Pierre-Louis [email protected]

Directrice de la photographie: Claudy Rivard [email protected]

Production: Laura Lukyniuk Stéphanie Turgeon-Girard [email protected]

IMPACT CAMPUS1244, pavillon Maurice-Pollack, Université Laval, Québec, G1V 0A6Téléphone: (418) 656-5079Télécopieur: (418) 656-2398

Publicité:Fabrice CoulombeTéléphone: (418) 656-3979publicité@impact.ulaval.ca

Journalistes: Mathieu Turgeon, Justine Pomerleau Turcotte, Jérémie Thibodeau, Catherine Gilbert, Raphaël Létourneau, Raphaël Lavoie, Katherine Laflamme, Laurence Bombardier-Cauffopé, Julie Day-Lebel, Martin Mercier, Priscilla Lamontagne, Sophie de la Salonnière, Zein Fakih, Pierre-Guy Veer

Correcteurs :Alexandre GarneauJean-Baptiste RozetChristine HébertKym-Ly Bui

Photographes :Pierre BonenfantTruong-Xuan Hoang Caricaturiste :Sébastien Blondeau Conseil d’administration :Alexandre Paré, Cyril Schreiber, Benjamin Jébrak, Didier Ouellet, Guillaume Arsenault, Jérémie Lebel,Pier-Luc Gauthier, Sarah Chahine, François Gagnon

IMPACT CAMPUS ne se tient pas respon-sable de la page CADEUL (7), dont le con-tenu relève entièrement de la CADEUL.La publicité contenue dans impact campus est régie par le code d’éthique publicitaire du journal qui est disponible pour con-sultation au: http://impactcampus.qc.ca/code-dethique-publicitaire

Impression: Publications Lysar inc. Tirage: 10 000 exemplaires

Dépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada. Impact Campus est publié par une corporation sans but lucratif constituée sous la dénomination sociale Impact Cam-pus, le journal des étudiants et étudiantes de l’Université Laval.

Cette semaine, notre cher ami Richard Martineau a

eu l’amabilité de s’adresser à nous, jeunes chroniqueurs en devenir, dans une lettre qu’il a fait paraître dans le Journal de Montréal. J’aimerais le remercier de nous avoir fait part de ses précieux conseils, et j’aimerais aussi peindre ma conception du métier de chro-niqueur.

M. MartineauSans vouloir vous vexer, je

n’ai pas suivi votre premier conseil : j’aimerais devenir chroniqueur. Mais je l’avoue, il s’agit bel et bien d’un métier obsolète. Personne ne mourra demain si plus aucune chro-nique ne s’écrit, et le monde continuera d’être monde même si Foglia, Avard ou même vous cessiez d’écrire. La chronique comporte cepen-dant une dimension sociale et personnelle ; elle donne la pos-sibilité à ceux qui ne l’ont pas de réfléchir à des enjeux socié-taires fondamentaux qui par-fois passeraient sous silence.

Peut-être que cette désillu-sion que vous portez au sujet du métier de chroniqueur est alimentée par une fermeture d’esprit face à l’évolution du monde qui vous entoure. Peut-être êtes-vous emprisonné dans un univers de pensées qui vous a fait perdre le sens de la nuance, de la pertinence et de la réflexion.

Ma ( très ) modeste carrière ne m’a peut-être pas encore permis d’acquérir toute l’expé-rience que peuvent apporter plusieurs années de dur la-beur, mais je crois tout de même pouvoir vous adresser quelques conseils. J’ai cru comprendre qu’aller à contre-courant n’était pas une très bonne idée, en raison des nombreuses critiques que cela pouvait engendrer. Je vous conseille plutôt de le faire, mais de façon réfléchie et stra-tégique, de façon à faire valoir vos propos et en essayant de réellement faire changer les choses. Mais attention, aller à contre-courant ne signifie pas prendre en haine chacun de ceux qui constituent notre

Lettre à un chroniqueur désillusionnésociété en s’élevant au-dessus d’eux et de simplement « chialer pour chialer ».

Deuxième conseil, pesez vos mots. De ce que j’ai pu lire de vos textes, vous ne semblez pas familier avec la rigueur. Règle numéro un en journalisme; ne rapportez pas de propos dont vous n’êtes pas certain de l’exac-titude ( j’imagine que vous savez de quoi je parle. )

Finalement, le dernier conseil que je puisse vous adresser, le plus important de tous selon moi, est d’avoir le sens du res-pect. Sans cela, vous ne pouvez toucher droit au coeur de ce qui vous sidère, car l’arrogance vient empêcher l’autre de réfléchir à ce que vous dites.

Je tenais aussi à vous dire de ne pas vous en faire, que la chro-nique survivra malgré vous et qu’une jeune vague d’auteurs et de journalistes s’élèvera, car plusieurs autres jeunes gens.

dont moi, avons encore ce que vous semblez avoir oublié, soit la fierté, le courage. Sur ce, je retourne boire ma sangria avec mes collègues, ça me permet de réfléchir.

Hubert Gaudreau

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ACTUALITÉS | IMPACT CAMPUS | MARDI 9 OCTOBRE 20124

l'Exemplaire : Le papier reste

p. 6Hausse d’impôts :

les riches quitterontp. 6

PHOTO : PASCAL HUOT

« On était loin de parler d'une victoire »

LÉO BUREAU BLOUIN AIME LES PIZZAS POCHETTES

«Quand j’ai quitté la pré-sidence de la Fédération

étudiante, on était loin de parler d’une victoire ou d’une avancée importante », lance le plus jeune élu de l’Assem-blée nationale, rencontré dans un café du centre-ville de Québec.

Les négociations avec le gou-vernement libéral étant toujours au point mort lors de son départ de la FECQ au 1er juin, Bureau-Blouin craignait « une certaine démobilisation » des jeunes, de voir un abandon. Cette crainte a en partie influencé son saut en politique. « Je me sentais

d’une certaine responsabilité de montrer que l’Assemblée na-tionale était l’affaire de tout le monde. Je voulais montrer qu’on peut partir de petit et avoir un siège à l’Assemblée nationale», confie-t-il.

Maintenant élu et nommé adjoint parlementaire à la Jeu-

Léo Bureau-Blouin était loin d’avoir la coupe aux lèvres quand il a quitté la Fédération étudiante collégiale du Québec ( FECQ ) en juin dernier. Toujours sans entente avec le gouvernement Charest en lien avec la hausse des frais de scolarité, le nouveau député péquiste de Laval-des-Rapides craignait une démobilisation des étudiants.

David Rémillard

nesse au sein du gouvernement de Pauline Marois, Léo Bureau-Blouin mise en grande partie sur le sommet sur l’éducation, dont la date reste toujours à annoncer. « On n’a pas de balise pour le moment », dit-il.

Heureux des récentes déci-sions du gouvernement Marois d’abolir la loi 12 ( 78 ) et la hausse des droits de scolarité, il espère beaucoup de ce « grand ras-semblement des partenaires de l’éducation. » « On veut que ce soit un rendez-vous digne ce nom. »

Bureau-Blouin dit avoir tenu quelques discussions avec le ministre de l’Éducation supé-rieure, Pierre Duchesne, et « souhaite offrir son expertise au ministère. » M. Duchesne a par ailleurs laissé entendre que le sommet pourrait n’avoir lieu que l’an prochain.

Gratuité scolaireDes étudiants, dont certains

membres de la CLASSE, disent toujours militer pour la gra-tuité scolaire. L’Association des étudiantes et étudiants en sociologie et anthropologie de l'Université du Québec à Chicoutimi a d’ailleurs voté en majorité la semaine dernière pour une grève d'une semaine, prévue du 14 au 21 novembre.

Bien qu’il reconnaisse que la lutte soit louable et qu’il n’y aura « aucun tabou » au sommet sur l’éducation, Léo Bureau-Blouin n’y voit pas une avenue porteuse, pour l’ins-tant. « J’ai de la difficulté à voir comment on peut réaliser ça maintenant. Ça n’empêche pas les gens d’en parler. »

Léo Bureau-Blouin espère qu’il n’y aura pas d’autres manifestations au cours de l’automne. « Avec le gouver-nement actuel, les associa-tions étudiantes ont la chance d’avoir un véritable parte-naire. Ce n’est pas normal qu’il y ait eu des affronte-ments aussi intenses dans les derniers mois. »

ÉTUDIANT À L’UNIVERSITÉ

LAVAL ?

Léo Bureau-Blouin songe à s’inscrire à un ou deux cours de droit à l’Université Laval à la session d’hiver. Souhaitant poursuivre ses études à temps partiel, le jeune député est tou-jours en mode réflexion. Il dit également songer à l’Université d’Ottawa, où d’autres hommes poli-tiques ont étudié tout en ayant des fonctions dans l’appareil gouvernemental.

UNE ÉQUIPE JEUNE

Léo Bureau-Blouin, à 20 ans ( il aura 21 ans en dé-cembre ), est le plus jeune député élu à l’Assemblée nationale dans l’histoire du Québec. À son image, l’équipe qui l’entoure est elle aussi très jeune. Formée d’anciens alliés à la FECQ, l’employée la plus âgée au sein de son équipe a 29 ans. Bureau-Blouin souhaite toutefois en-gager d’autres personnes de tout âges dans un avenir rapproché.

En bref

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UNIVERSITÉ LAVAL

Alors, c’est une bonne nou-velle ? En toute franchise,

je n’en ai pas la moindre idée. Tant pour le Parti libéral que pour nous, simples électeurs. En fait, quand je ne pense à Justin, je pense à rien. Et c’est peut-être ça le problème.

Fort d’une belle gueule et d’un charisme emprunté au paternel, le jeune Trudeau ( ou simplement Justin, comme il semble vouloir se présenter ) parrait pourtant taillé pour le poste. Il transpire la confiance et représente la jeune garde, celle en qui beaucoup placent leur espoir d’une politique nouvelle et différente. Un grand maître de la superfi-cialité m’a dit un jour que les

« belles » personnes réussis-saient toujours mieux que les autres dans la vie. Grand bien te fasse, mon cher Justin.

Le hic dans tout ça, c’est qu’en dépit du contenant prêt à soulever les passions, le contenu, lui, semble un peu vide. À ce jour, impos-sible de trouver une seule idée concrète du candidat à la chefferie sur sa page web. On y parle de l’amour de Justin pour le Canada, de sa volonté d’unir et de défendre les Canadiens et Canadiennes de tout horizon, mais encore là, on demeure dans un joli brouillard politique. Du so-lide, cherchez-en, vous n’en trouverez pas.

Effectivement, la campagne est jeune. En fait, elle n’est même pas encore officielle-ment lancée. Ceci étant dit, on ne fait pas grand-chose pour dissiper les doutes quant à l’inexpérience et au manque de direction du volubile Justin. Voilà un geste bien noble que de vouloir prendre la parole au nom d’un pays. Mais de grâce, quelqu’un, dites-lui que parler pour ne rien dire, ça a l’air fou.

Néanmoins, il est indé-niable que le député de Pa-

pineau jouit d’un pouvoir d’attraction assez unique en ce moment, surtout si on le compare à ses collègues de la Colline parlementaire. Depuis quelque temps, il multiplie les coups d’éclat colorés qui font craindre à ses adversaires une trudeau-manie 2.0. Le combat dans un ring de boxe contre un séna-teur conservateur, ça vous dit quelque chose ? Il est encore loin de la célèbre bonhomie de son père, mais, lentement, la fibre familiale semble prendre de l’ampleur chez le fils.

En ce sens, une campagne basée sur l’image et la per-sonnalité du jeune politicien n’apparaît pas comme une si mauvaise idée. Toutefois, s’il aspire vraiment à diriger le pays un jour, il devra prouver hors de tout doute que quelque chose de solide se cache der-rière les dents blanches et les belles promesses.

Pierre Elliott Trudeau pou-vait bien rigoler et s’habiller comme un dandy, au moins, lui, il en avait des idées. Il en avait une vision.

Pour ce qui est de Justin, ça reste à voir. « Just watch me », comme disait papa...

« Just watch me »Voilà, c’est maintenant chose faite. Au terme d’une longue réflexion, Justin Tru-deau, fils de l’illustre Pierre Elliott, a annoncé mardi passé qu’il briguerait prochai-nement le poste de chef du Parti libéral du Canada.

Par Raphaël Lavoie

PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA ,JEAN-MARC CARISSE

Le recteur est sans équivoque, l’embauche de 80 profes-

seurs est primordiale. « On va couper ailleurs bien avant de couper là », dit-il, rencontré à la sortie d’une rencontre du Conseil d’administration mer-credi dernier.

Denis Brière avait pourtant déclaré au quotidien Le Soleil il y a deux semaines qu’il avait besoin d’un plan budgétaire sur au moins «cinq ou sept ans» pour préparer les nouvelles em-bauches. « Ça a l'air qu'on va ré-gler 2012-2013, mais on ne sait pas ce qui va se passer après. Moi, je ne peux pas engager des professeurs [ en me basant ] sur une augmentation d'une année, parce qu'on engage des professeurs sur 30 ans. C'est à long terme. »

Le recteur attend notamment une réponse du Parti québécois concernant la compensation financière à la suite de l’annu-lation de la hausse des frais de scolarité. M. Brière réclame 75 % de la somme qu’aurait rap-portée l’augmentation de 1 778 $ sur sept ans préalablement prévue par les libéraux.

En ces temps d’incertitude et d’insécurité financière dans les universités québécoises, l’en-

seignement et la formation de-meurent le fer de lance, estime M. Brière.

Effectif minimumLe nombre de professeurs à

l’Université Laval doit constam-ment répondre au plancher minimum d’emploi prévu dans la convention collective signée avec le Syndicat des profes-seurs de l’Université Laval ( SPUL ). Actuellement, l’Univer-sité Laval fonctionne à effectif minimum. En juillet dernier, le plancher était à 1205, et l’Uni-versité embauchait exactement 1 205 professeurs.

Impossible pour le moment de dire si l’embauche de ces 80 professeurs est justifiée par crainte d’être en déficit, 50 pro-fesseurs quittant en moyenne chaque année selon des don-nées obtenues auprès du SPUL. En cas de déficit, des pénalités sont prévues pour chaque pro-fesseur manquant. Yves Lacou-ture, président du SPUL, a tou-tefois confirmé que l’Université Laval avait toujours respecté le plancher d’emploi depuis 1999.

Le plancher est dicté selon l’effectif étudiant, qui n’a cessé d’augmenter à l’Université Laval ces dernières années.

EMBAUCHE DE PROFESSEURS

Le recteur ne reculera pasIl l’avait promis lors de la dernière course au rectorat en avril dernier et il en fait désormais une priorité: le recteur Denis Brière entend embaucher 80 profes-seurs dès cette année malgré l’incertitude financière des universités québécoises.

David Rémillard

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UNIVERSITÉ LAVAL

Tel que le rapportait l'Im-pact Campus il y a deux

semaines, l’Exemplaire, journal des étudiants en journalisme, devait imprimer ses dernières copies papier le 7 novembre prochain, après 13 ans d’exis-tence, et transférer son contenu sur Internet. La direction du Département d’information et de communication citait alors des raisons financières pour expliquer cette décision. Étu-diants et professeurs ont tou-tefois fait pression pour main-tenir la version papier en place, du moins pour l’instant, et la direction n’a eu d’autre choix que d’attendre.

« Le département a voulu couper trop vite sans penser aux conséquences sur les étu-diants », estime Mathieu Massé, auxiliaire du cours de journa-lisme écrit. Pour le moment, la version papier sera maintenue,

mais rien n'est certain pour l'an prochain. «La refonte du bacca-lauréat est prévue pour l'au-tomne  2013. Le département a réalisé qu'il allait laisser les étudiants en journalisme dans le vide pendant un an si la ver-sion papier disparaissait main-tenant», poursuit M. Massé.

Publié sur une base hebdo-madaire, les coûts d'impression des 1 000 copies de l’Exemplaire étaient au centre des discus-sions entre le Département d'in-formation et de communication et Jean-Claude Picard, directeur du programme de journalisme et éditeur du journal. Les dé-penses entraînées par les 22 se-maines de publication à 1 000 $ hebdomadairement pèsent sur le département qui connaît, de-puis quelques années, des dif-ficultés financières. « La version papier est vouée à disparaître », ajoute Mathieu Massé.

L’EXEMPLAIRE

Le papier resteLa version papier du journal étudiant l'Exemplaire devait disparaître dès novembre, mais elle survivra pour au moins un an encore. La direction est à discuter avec un comité chargé de la refonte du baccalauréat en communication publique.

Katherine Laflamme

Quant à M. Picard, il a confirmé que les discussions avaient ré-cemment évolué, sans s’avancer davantage.

Refonte du baccalauréatUn comité planche actuel-

lement sur la refonte du bac-calauréat en communication publique. De nombreux change-ments s'opèreront au cours des prochaines années afin d'actua-liser le cheminement scolaire des étudiants. De nombreuses idées ont émané du comité de refonte, dont celle de faire de l'Exemplaire un journal mul-tiplateforme, sur le web, afin d'inclure des capsules audio et vidéo. Tout est encore au stade de discussion, mais la nouvelle orientation semble réjouir les deux parties concernées. Cette mise à jour est nécessaire afin d'offrir une publication qui s'ap-parente au produit présent sur le marché actuel. Comme tout journal professionnel, l'Exem-plaire est d'abord à la recherche des faits et consacre l'essentiel de ses pages à la publication de nouvelles.

L'objectif de l'administra-tion est de conserver unique-ment la version en ligne pour ainsi éliminer les frais relatifs à l'impression.

L'exemple de ce journal étu-diant n'est qu'un reflet de la crise actuelle de la presse écrite. Selon le Centre d'études sur les médias, depuis 2005, le tirage payant des quotidiens québécois a baissé d’environ 10 %.

La salle de rédaction de l'Exemplaire. PHOTO : CLAUDY RIVARD

«Tout dépend du contexte hors Québec, affirme M.

Duclos. Si nous étions une grande économie isolée du reste du monde, ça ne causerait pas beaucoup de problèmes. Mais comme notre économie est petite et fortement inté-grée au reste de la planète, les capitaux et les travail-leurs sont très mobiles. Notre taxation nous cause plusieurs problèmes de compétitivité. En effet, un travailleur vivant hors Québec, surtout en Amé-rique du Nord, sera plus riche qu'en y vivant. Si on augmente encore plus les impôts, on doit s'attendre à un exode des plus riches, qui sont généralement très mobiles. »

Cet exode serait plus pré-sent qu'on ne le pense. « Lorsqu'une entreprise veut installer un siège social, un centre de décision ou une usine, l'impôt est un des facteurs pris en compte, précise-t-il. Au Québec, les hauts salaires, très présents dans les deux premiers cas, sont défavorisés par l'impôt. Cela risque donc d'influencer la décision d'Alcan d'im-planter un bureau d'ingé-nieurs pour conseiller sa production. »

Sans compter que ladite hausse risque fortement de

ne pas générer les revenus attendus – il peut y avoir jusqu'à 75 % de gaspillage, selon certaines statistiques. « Pour tout changement à l'impôt, les agents écono-miques ( tout le monde, bref ) ajustent leur comportement, affirme le professeur. Dans le cas d'une hausse, plusieurs tenteront de s'entourer de bons conseillers afin de bien compter. Pour ne avoir à payer l'impôt, certains pour-raient vouloir acquérir leurs revenus sous une forme non taxable, d'autres pourraient tout simplement décider ne pas générer de revenus ou encore de les retarder. »

Prendre les gens par surpriseMais comme la hausse est

rétroactive, les gens auront de la difficulté à s'ajuster à court terme. « Une rétroac-tion n'a rien d'illégal du point de vue de la constitu-tion et des chartes, mais elle est rarement bien accueillie, soutient M. Duclos. En effet, comme les gens agissent en fonction des signaux des gouvernements, ils aiment être informés à l'avance pour bien planifier. Une hausse qui n'est pas annoncée à l'avance ne leur permet pas d'agir en conséquence », conclut-il.

Hausse d’impôts : les riches quitterontDepuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement pé-quiste de Pauline Marois tente de tenir plusieurs de ses promesses. L'une d'elle consiste à augmenter l'impôt des « riches » et la taxe sur le capital afin de combler le déficit laissé par l'abolition de la taxe santé. Est-ce une bonne idée ? Entretien avec Jean-Yves Duclos, directeur du Département d’économie de l’Université Laval.

Pierre-Guy Veer

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ARTS ET CULTURE | IMPACT CAMPUS | MARDI 9 OCTOBRE 20128

Critique CD : Mumford & Sonsp.9

Critique littéraire : Hunter s'est laissé couler

p.10

Critique cinéma : Mars et Avrilp.10

Rock & Ramens« 76, St-Val-

lier Ouest, pas loin du Roi de la patate », a pris soin de préciser Joey

avant de raccrocher le télé-phone, quelques heures avant l’entrevue.

Arrivés devant l’imposante bâtisse, Hubert et moi nous sommes arrêtés pour échanger un regard complice. Nous allions enfin découvrir le Pantoum. Après avoir gravi les trois paliers de l'escalier en nous laissant guider par les quelques notes qui parvenaient à s’échapper de la porte du local, nous avons abouti dans un hall d’entrée qui ne nous a absolument pas aidés à éclaircir le concept déjà flou qui englobe le Pantoum. Une exposition random signée Sophie Latouche, une cuisine au milieu de laquelle un jeune homme sape son bol de ramens, de l’équi-pement d’enregistrement et des instruments disposés aléatoire-ment sur le plancher, la table et

les divans. Le chaos le plus har-monieux qui soit. Parlant de di-vans, ils sont tous là, sagement cordés, à l’autre bout de la pièce.

De gauche à droite, Charles Allard Poulin ( batterie ), Jean-Daniel Lajoie ( guitare ), Samuel Bédard ( basse ) et Joey Proteau ( vocal et guitare ). Ils nous appa-raissent indissociables les uns des autres, autant que les Rol-ling Stones, autant que le café et les cigarettes. Pourtant, nous expliquent-ils, Modern Primitive n’a vu le jour qu’en janvier 2012. Déjà, en février, ils livraient un premier démo appelé Demonstra-tion, et en mai dernier un second, appelé Sugar Bullet. Si le projet a démarré rapidement, c’est que les membres du groupe ont pas mal d’expérience derrière la cravate. Bon, ils ne sont pas du genre cravate, mais cela ne les a pas empêchés d’être efficaces quand est venu le moment de composer. « Je dis ça vraiment sans aucune prétention, mais chaque membre du groupe avait déjà trouvé sa sonorité. On savait

tous où on s’en allait. On ne s’est pas cherchés », explique Joey. « On est tous très influencés par le rock 90's, la culture DIY et le lo-fi, ça explique un peu notre son », ajoute Jean-Daniel.

Ces derniers jours, ils sont enfermés au Pantoum pour enregistrer un split qu’ils sont en train de réaliser avec les membres de Drogue, un autre groupe émergent originaire de la ville de Québec. Le Pan-toum, c’est donc un studio d’enregistrement ? En partie. C’est aussi une salle de shows, un lieu de rassemblement, une opportunité pour les artistes underground d’exposer leurs oeuvres les plus funky. « Vu qu’on est membres, les proprié-taires nous prêtent le matériel pour qu’on puisse enregistrer nous-mêmes », précise Joey. « C’est pas toujours par choix qu’on fait les trucs homemade, avoue Charles, mais c’est pour-tant important de savoir faire les choses par nous-mêmes. Les premiers EP par exemple,

on a tout fait ensemble, même le design. »

Bien qu’ils ne soient pas fermés à l’idée de partir en tournée ou d’enregistrer un album complet avec un label indépendant, les gars se concentrent sur l’essen-tiel : « Notre seul objectif, pour l’instant, c’est de faire de la bonne musique. C’est tout ce qui compte. »

Voilà une révélation qui en dit long sur la philosophie du groupe. Après une courte séance photos, Hub et moi avons repris notre chemin en sens inverse. Nous avons descendu les marches en silence, sachant que nous avions exactement le même feeling :

Modern Primitive ? Watch out!

Miléna Babin

www.modernprimitive.bandcamp.com CRÉDIT : HUBERT GAUDREAU

Michèle O. a débuté sa

carrière avec son violon. « Je vou-lais juste une

grosse valise à moi, comme

mon frère avec sa guitare. » C’est peut-être parce que son père était autrefois bassiste pour les Grooms ou parce que son frère était guitariste qu’elle a elle aussi choisi un instru-

O comme Ouellette ment à cordes, si différent soit-il. À 14 ans, elle range son violon et opte à son tour pour la guitare : elle vient de décou-vrir Nirvana.

Deux ans plus tard, elle joint la formation anglophone d’ins-piration pop-grunge nommée Kill January, qu'elle quitte à 19 ans pour aller séjourner un an à Paris. À son retour, elle sera guitariste et choriste pour Elec-tric Voodoo Clan.

Malgré tout, la création lui manque. Elle commence donc à écrire en français. Michèle O. se fait connaître via Myspace et fait plusieurs apparitions dans les événements tels que FRIMAT, le Festival international de la chanson de Granby et les Fran-couvertes. En 2012, soit cinq ans après avoir débuté sa car-rière solo, elle lance son premier album intitulé Assise dans ma tête. On y retrouve treize chansons

inspirées de tranches de vie, de « parcelles que tu figes dans le temps », précise-t-elle. Elle avoue que ses textes ne sont pas gais. « Pour éviter que ça sonne trop journal intime, j’accom-pagne mes textes tristounets de rythmes joyeux et entraînants. » Rusée, la Michèle...

Laurence Bombardier-Cauffopé

CRÉDIT : HUBERT GAUDREAU

MODERN PRIMITIVE

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ARTS ET CULTURE | IMPACT CAMPUS | MARDI 9 OCTOBRE 2012 9

Les chansons de l’auteur-

compositeur-interprète abi-tibien se font

raffinées dans cette version « de luxe » et arborent pour la cir-constance un ensemble à cordes en plus de l’habituelle guitare.

D’emblée, on constate que Philippe B ne craint pas de bricoler son matériel afin de l’adapter aux circonstances; ainsi, Nocturne # 632, vêtue d’un sobre accompagnement au piano sur son plus récent album, Variations fantômes, est interprétée avec la gui-tare pour seule compagne en version solo du spectacle et bénéficie des timbres des violons, de l’alto et du violoncelle.

Un quatuor à cordes est tou-tefois plus complexe à manier qu’une guitare ou un piano seul. C’est tout un défi pour quatre musiciens de se mouler parfai-tement aux moindres libertés rythmiques que peut prendre le chanteur. Fort heureusement, mise à part une légère impres-sion d’instabilité dans certains passages ( notamment dans L’Été, qui ouvrait le bal, surtout lorsque le violoncelle, assumant le rôle de la basse, était moins présent pour guider question d’arrangement ), l’habit d’inspi-ration classique sied à merveille au répertoire chargé de poésie de l’artiste originaire de Rouyn-Noranda. Parfois, les cordes ajoutent de façon discrète une touche de chaleur supplémen-taire ( Archipels ), ou s’imposent

dans des arrangements solides, bien faits et s’intégrant har-monieusement au matériel de départ : pizzicatos effrénés dans Photographe, plénitude sonore envoûtante sur Croix de chemin…

Les quelques morceaux inter-prétés en solo ne détonnent pas

Chics fantômesAprès avoir trimballé ses compositions de scène en scène, seul avec sa gui-tare et ses échantillonnages, Philippe B s’est arrêté au Théâtre Petit Cham-plain accompagné du Quatuor Molinari. Compte-rendu de la prestation du 4 octobre dernier.

par Justine Pomerleau Turcotte

malgré le dénuement instru-mental. Canyon et Rose de Cactus, entre autres, donnent l’impres-sion d’être très bien rodées, en béton. Philippe B joue la carte de la simplicité et de l’authenticité tout en démontrant un grand

savoir-faire et une aisance na-turelle qui témoignent de son bagage scénique, seul ou avec d’autres musiciens. Malgré la mélancolie qui en émane bien souvent, sa musique fait du bien, peu importe l’habit.

BABEL

MUMFORD & SONS

GLASSNOTE RECORDS

Il y a deux ans, Mumford & Sons a lancé Sigh No More, qui a charmé des millions de personnes à travers le monde entier. Le

deuxième album du quatuor britannique, Babel, sortait le 24 sep-tembre dernier en magasin. Un nouveau projet attendu avec une fébrilité féroce et qui se devait d’être à la hauteur des attentes.

Babel, c’est le genre d’album qu’on écoute l’automne, en mar-chant vers l’arrêt d’autobus, contre le vent de novembre. Ou bien l’hiver, emmitouflé dans une couverture. Sigh No More s’y prête bien aussi, mais c’est décidément avec son deuxième album que le groupe atteint un certain paroxysme mélancolique. Le son si parti-culier de Mumford & Sons est toujours bien tangible, mais marqué par une évolution bénéfique.

Épurés, les arrangements musicaux du nouvel album laissent davantage de place à la voix du chanteur, Marcus Mumford, pour ainsi mieux l’exploiter, idem pour les voix des autres membres, qui sont utilisées avec parcimonie. Les instruments sont utilisés de façon consciencieuse. Tout cela a pour conséquence de faire de Babel un album moins chargé et plutôt folk que rock, beau et doux, qui coupe le souffle.

La construction des chansons, d’un point de vue technique, est plus variée, plus originale. L’aspect poétique, la délicatesse et le souci d’une profondeur marquent toujours les textes, qui apaise-ront même les plus amers. Inutile d’exemplifier. Il faut découvrir les paroles soi-même, les vivre, et ensuite les aimer, sans hésiter. Parfois, on tape du pied en suivant le beat, mais d’autres fois on n’y arrive pas : on est tout croche en dedans.

Julie Day-Lebel4/5

LE SYNDICAT DES CHARGÉES ET DES CHARGÉS DE COURS DE L'UNIVERSITÉ LAVAL FÊTE SES 25 ANS !

Le SCCCUL présente, dans le cadre des activités entourant son 25e anniversaire, un spec-tacle de Marie-Pierre Arthur, le mercredi 10 octobre 2012, à 20 h, au Grand Salon du pa-villon Maurice-Pollack. Des billets gratuits sont offerts à la communauté universitaire ( étudiants, enseignants, em-ployés, professionnels, etc. ).

Pour s'en procurer, se rendre au plus tard le mercredi 10 octobre 11 h au bureau du Syndicat, 2325, rue de l’Université,Pavillon Alphonse-Desjardins, bureau 3304Québec ( Québec ) G1V 0A6

Pour information : 418-656-2202

Premier arrivé, premier servi ! CRÉDIT : AUTOUR DU MICRO, CLAUDY RIVARD

PHOTO : TRUONG-XUAN HOANG

L’habit d’inspiration classique sied à merveille au répertoire chargé de poésie de l’artiste originaire de Rouyn-Noranda

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ARTS ET CULTURE | IMPACT CAMPUS | MARDI 9 OCTOBRE 201210

littératurela

SAUVERLa tête hors de l'eauHUNTER S'EST LAISSÉ COULER

JUDY QUINN

L'HEXAGONE

Hunter, c’est l’inatteignable, un personnage disparu à

travers les idées que les autres ont de lui. C’est la définition ha-churée de l’autre, du vide. Un pari risqué, peut-être, pour un pre-mier roman, mais qui rapporte, au final, pour Judy Quinn. Après la publication de trois recueils de poésie, l’auteure s’est dirigée vers le roman avec Hunter s’est laissé couler, oeuvre couronnée tout récemment par le prix du premier roman Robert-Cliche.

Histoire racontée par la bouche de plusieurs person-nages, tous rencontrés de près ou de loin des années aupara-

vant pendant la guerre, celle de Hunter en est une de demie-clarté, voilée par les opinions subjectives des différents nar-rateurs et par leurs mémoires. En cela, l’auteure surprend, avec une forme éclatée et décousue, mais maîtrisée, fixée d’après un point volatil auquel le lec-teur n’a jamais accès totale-ment : Hunter. Ainsi définie sur un vide, l’oeuvre de Judy Quinn s’avère d’une grande maturité, à la forme introvertie, donnant accès aux pensées des person-nages par un flux de conscience ( certains chapitres ne sont com-posés que d’une seule phrase )

Priscilla Lamontagne

Martin Mercier

grâce auquel s’érige notre per-ception du personnage absent.

Si la structure de l’oeuvre s’avère ainsi réussie, le style demeure néanmoins incons-tant, faible par moments tandis que juste et vibrant à d’autres. Même si certains personnages revêtent une impressionnante profondeur psychologique, celle-ci s’avère insuffisante dans leur manque d’une fluidité plus natu-relle que plastique, d’une per-sonnalité et d’une émotivité que les mots ont parfois de la diffi-culté à transmettre.

Malgré tout, le roman a le mérite de ne pas nous laisser oisif à sa lecture et nous permet de prendre part, d’une certaine façon, à la recherche de son centre indéfini à travers les voix qu’il recèle. Une lecture qui nous fait découvrir une nouvelle écrivaine de talent et espérer un deuxième roman tout en maturité.

Inspirées par l’univers fas-

cinant d’Isaac Asimov et de la science-

fiction, les deux pétillantes commissaires de l’exposition Au-delà des possibles ont écha-faudé une étonnante combi-naison d’artistes et d’œuvres. La toute première collabora-tion des deux jeunes femmes donne ainsi naissance à un objet hybride, éclectique dans le choix des œuvres, mais for-mant une séquence inventive qui pousse à réfléchir sur la science-fiction en ce qu’elle est porteuse de sens dans le monde contemporain.

L’exposition traite donc de la thématique en empruntant plu-sieurs trajectoires : on aborde le banal avec les photographies du collectif On est tu heureux hen, on se raconte avec l’œuvre vidéo de Patrick Bernatchez, on se construit avec l’œuvre graphique évolutive de FlexiB et on questionne avec la pein-ture de Martin Bureau. Cet heureux mélange d’artistes bien établis et de la relève offre au spectateur une pers-

pective ouverte sur un sujet singulièrement évocateur.

On aime le clin d’œil humo-ristique et les jeux d’esprit pro-posés par On est tu heureux hen ( Frédérique Laliberté et Sarah L’Hérault ). FlexiB nous prouve, quant à lui, que la pointe de ses stylos est toujours aussi acérée avec ses dessins aussi complexes que savam-ment exécutés. On s’accroche ensuite l’œil sur la peinture de Martin Bureau, d’une beauté effrayante, fenêtre ouverte sur un possible angoissant de la so-ciété de consommation. Enfin, l’œuvre de Patrick Bernatchez laisse songeur, soutenue par une esthétique léchée; la vidéo relate un surprenant voyage dans le temps où l’évolution tourne au drame.

À tout prendre, la nouvelle exposition de l’AutocART des arts visuels parvient à faire fléchir un instant les parois de l’espace-temps pour pro-jeter le visiteur dans un monde d’inconnu et de questionne-ments, mais dans lequel on se sent tout de même bienvenu et d’où on ressort avec un sourire en coin.

Futur procheMondes post-apocalyptiques, extraterrestres, ro-bots et créatures monstrueuses se côtoient dans les œuvres des artistes soigneusement choisis par Fnoune Taha et Geneviève Pelletier à l’occasion de la nouvelle exposition de l’AutocART des arts visuels. Cet étrange vaisseau sera « téléporté » un peu partout dans la ville de Québec du 4 octobre 2012 au 16 juin 2013.

Inspiré par ses deux

romans gra-phiques, Martin Ville-

neuve réalise un film futuriste à l'esthétisme remarquable. Mars et Avril est une oeuvre de science-fiction nourrie de poésie et de musique aux ac-cents purement québécois.

Dans ce Montréal futuriste, la technologie a fait un bond énorme depuis notre époque. Les moyens de transport ont maintenant atteint une vi-tesse aujourd'hui impensable, laissant même place aux télé-porteurs. Ces clichés tech-nologiques ne sont pourtant pas le centre d'attention ici. Le récit est plutôt mené par

l'art, la poésie, la musique et l'amour.

On suit la relation qu'entre-tiennent la jeune photographe Avril ( Caroline Dhavernas ) et le vieux musicien Jakob Obus ( Jacques Languirand ). Musi-cien de jazz planant, sa grande notoriété s'appuie aussi sur son statut inaccessible et son attitude intrigante, surtout pour la gent féminine. Il joue de divers instruments très originaux conçus par le jeune Arthur. ( Paul Ahmarani ). [ ... ]

Raphaël Létourneau

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La poésie de l'avenir

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SCIENCES ET TECHNOLOGIE | IMPACT CAMPUS | MARDI 9 OCTOBRE 2012 11

Les protéines : pas seulement pour Monsieur Muscle

p. 13

En 2002-2003, le ministre de la Culture a sollicité la Chaire

de recherche du Canada en patri-moine ethnologique afin de réa-liser l’inventaire du patrimoine immatériel du Québec. En fait, le secteur touristique reçoit une très forte demande de la part des touristes qui désirent s'immiscer dans la culture, y participer acti-

vement et ne pas uniquement vivre l’expérience du point de vue de l’observateur.

« Les touristes veulent connaître le patrimoine immaté-riel, c’est-à-dire le savoir-faire, les fêtes, les pratiques et les expres-sions. On veut aussi découvrir les artéfacts, les récits oraux, les rituels, la musique, les traditions

Notre patrimoine se met aux technologies de l’information La Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique, présidée par le professeur Laurier Turgeon, a pour but de préserver notre patrimoine immatériel via la technologie depuis près de dix ans.

Laurence Bombardier-Cauffopé

Le mot science de la semaine

En septembre 2012, l’équipe du RIKEN’s Nishina Center

for Accelerator-based Science, établie près de Tokyo, a déclaré qu’elle avait créé trois atomes d’ununtrium, dont le noyau contient 113 protons et 165 neu-trons. Pour obtenir un tel ré-sultat, les chercheurs japonais ont bombardé des atomes de zinc sur une cible de bismuth

pendant neuf ans. En 2004, ils avaient obtenu un atome qui ressemblait à l’élément 113. Malheureusement, ils n’avaient pu observer la fusion direc-tement, car, en présence d’un nombre élevé de protons et de neutrons, des forces instables s’installent. En raison de ces forces, l’atome ne reste station-naire que quelques secondes.

Ces scientifiques expérimen-taient sans relâche tout en sachant qu’il n’y avait qu’entre trois à six chances à chaque trillion d’atomes de zinc utilisés pour qu’une fusion des noyaux se produise.

Pendant que l’équipe japo-naise effectuait sa recherche, une autre équipe russo-améri-caine avait déjà fait de même

ENFIN UN 113E ÉLÉMENT

Après plusieurs années de recherche, une équipe japonaise a réussi à créer l’élé-ment 113, l’ununtrium. Comment fait-on pour créer un nouvel élément et le faire ajouter dans le tableau périodique, inventé par le chimiste Dmitri Mendeleïev ?

Catherine Gilbert

à Dubna en Russie. Ces cher-cheurs essayaient de s’appro-prier le mérite de la décou-verte du 113e élément depuis 2004. Afin que ce dernier soit ajouté au tableau périodique de chimie, les deux équipes devront étudier ses propriétés chimiques afin de prouver son existence. La première à réussir sera la grande gagnante. Pour le moment, l’équipe du RIKEN est en avance. Ainsi, elle rem-plit toutes les demandes de l'In-ternational Union of Pure and Applied Chemistry ( IUPAC ). Il s’agit de l’association qui

décide des éléments pouvant faire partie du tableau pério-dique. De plus, l’ununtrium est le nom temporaire de cet élément. Lorsqu’il existera of-ficiellement, les scientifiques l’ayant découvert le renomme-ront. Les chercheurs japonais pensent déjà à « rikenium » en l’honneur de leur centre de re-cherche et à « japonium ». Une fois que tout sera terminé avec l’élément 113, l’équipe nippone mettra tous ses efforts sur ses recherches portant sur la découverte des éléments 119 et 120.

et les danses typiques », raconte Laurier Turgeon.

Pourtant, le patrimoine imma-tériel, par définition, demeure intangible. Il est difficile à capter, à conserver et à diffuser. Cepen-dant, l’arrivée dans les années 1990 des nouveaux appareils numériques et du web a permis de donner un meilleur rendu lors de la diffusion des œuvres et du patrimoine et de faciliter la prise de données et leur conservation.

Lors de la création de ces ou-tils de diffusion et de partage du patrimoine, les chercheurs ont rencontré plusieurs défis. Ils voulaient faciliter l’accès aux internautes en réduisant le format des lourds fichiers tels que les vidéos panora-miques. Ils ont aussi passé de

nombreuses heures à régler les bogues informatiques.

Depuis 2003, M.  Turgeon et son équipe ont développé deux inventaires nationaux sur le patrimoine : l’Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel ( IREPI ) et l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux du Québec ( IPIR ). Ils ont aussi mis sur pied une encyclopédie interactive, un jeu éducatif et bientôt une appli-cation pour iPhone.

L’encyclopédie interactive en ligne a pour mission de diffuser les connaissances du patrimoine de l’Amérique française. En fait, le web est l’outil de choix pour intégrer des vidéos panora-miques et de multiples images. On retrouve à ce jour 317 articles rédigés par des spécialistes ca-nadiens et 550 chansons mises dans leur contexte sociocul-turel. L’encyclopédie interac-tive, c’est aussi 6 000 images et photos. L’Office national du film du Canada ( ONF ) a été un im-

portant collaborateur du projet en fournissant d'innombrables archives audiovisuelles.

À la fin du mois d’octobre, le jeu « Mission  patrimoine : au fil de l’eau » sera mis en ligne. Il a pour but de favoriser l’appren-tissage tout en enseignant l’im-portance des voies d’eau dans la découverte de la Nouvelle-France. Ce jeu interactif aborde donc quatre thèmes clés : la pêche, la navigation, la traite des fourrures et le tourisme. Il s’agit d’une approche nouvelle et prometteuse qui permet de mettre en valeur 22 sites d’in-terprétation à l’aide de casse-têtes ou de missions.

Enfin, l’application pour iPhone nommée « Esprit de lieu Québec » a été conçue pour faire découvrir de façon interactive le Vieux-Québec et le quartier Saint-Roch. On y retrouvera 400 articles, images et vidéos. Mais pour cela, il faudra attendre sa sortie prévue dans un an et demi.

PHOTO : TRUONG-XUAN HOANG

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MONDE ARABE, ENSEIGNEMENT ET NOUVELLES TECHNOLOGIES

C’est du déjà-vu, Monsieur ou Madame Muscle sortant du

gym, « shaker » en main, prêts à nourrir son corps si minutieu-sement sculpté. Ce qui se trouve dans le précieux cocktail peut varier, mais une chose est cer-taine : vous y trouverez à tous les coups des protéines. Ce sté-réotype peut laisser penser que la supplémentation en protéines augmente la masse musculaire.

En fait, plus de 50 % de la masse du corps humain est constituée de protéines. Elles se trouvent dans la peau, les

cheveux, les os et, bien sûr, les muscles. Contrairement à la croyance populaire, les pro-téines ne font pas grossir les muscles, mais elles fournissent plutôt les acides aminés essen-tiels à la réparation des fibres musculaires. Pensez-y bien. Vos muscles gonflent-ils après avoir mangé une poitrine de poulet ou encore un steak ? Non. Il en est de même pour la consom-mation de protéines sous forme de poudre.

Selon Ren-Hau Lai de chez Davisco Foods, une compagnie

Les protéines : pas seulement pour Monsieur MuscleLes protéines de petit-lait jouent un rôle important dans la perte de poids ainsi que dans la qualité du sommeil.

Sophie de la Sablonnièrede produits laitiers aux États-Unis, « la supplémentation en protéines, plus précisément en protéines de petit-lait, apporte plusieurs bénéfices nutrition-nels influençant la composition corporelle et la perte de poids ». En fait, les protéines ont un im-pact sur la satiété et influencent la quantité de nourriture que nous ingérons. Par exemple, un déjeuner riche en protéines empêchera la surconsommation d’aliments au dîner. Puisque les protéines sont plus lentes à di-gérer, elles repoussent la faim.

Protéines riment avec sommeilDe plus, les protéines, plus

particulièrement celles riches en alpha-lactalbumine, peuvent favoriser le sommeil. Un manque de sommeil affecte directement la prise de poids, car il ralentit le métabolisme ainsi que la pro-duction d’insuline, haussant ainsi le taux de sucre dans le sang. Les risques d’obésité et de diabète augmentent lorsque le sommeil diminue.

Les protéines riches en alpha-lactalbumine ont un impact po-sitif sur la qualité du sommeil puisque l’alpha-lactalbumine contient du tryptophane. Le tryptophane est l’acide aminé le moins abondant dans la diète. Il peut être retrouvé dans les œufs, la noix de coco, les bananes et les amandes. Le tryptophane est

important puisqu’il aide le corps à créer de la sérotonine et de la mélatonine, deux éléments es-sentiels à un sommeil efficace et réparateur.

Que ce soit pour perdre du poids, améliorer son sommeil ou maintenir sa silhouette, incorporer des protéines de petit-lait dans sa diète ne peut être que bénéfique. Même si les protéines se retrouvent dans plusieurs aliments comme le poulet, les œufs et les produits

laitiers, supplémenter avec de la poudre est sans danger. Pour ceux et celles qui ont un but spécifique à atteindre, comme la perte de poids, la protéine de petit-lait est une bonne option puisqu’elle fournit une forme pure de protéines, offrant peu de calories et des acides aminés ajoutés. Il n’y a pas de crainte à avoir : personne ne se réveil-lera soudainement un matin avec la musculature d'Arnold Schwarzenegger.

PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, SANDSTEIN, CREATIVE COMMONS

À LIRE SUR IMPACTCAMPUS.QC.CA

De nombreux cours en ligne font appel à la technologie de classe virtuelle synchrone ( en temps réel ) à l’Univer-sité Laval. Bon nombre d’universités du monde arabe suivent le mouvement. Les universités contemporaines du monde arabophone font actuellement face à des défis communs qui interpellent les autres établissements uni-versitaires dans le monde entier : un accès flexible à l’en-seignement supérieur et une expérience d’apprentissage de qualité [...]

Angelo Tremblay, professeur de physiologie et nutrition à l’Université Laval depuis 1976, est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en environnement et bilan éner-gétique. Il étudie notamment les liens entre le temps que l'on passe dans notre lit et nos kilos en trop. [...]

LE SOMMEIL ET L'« OBÉZZZZZZZITÉ »par Laurence Bombardier-Cauffopé

par Zein Fakih

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INTERNATIONAL | IMPACT CAMPUS | MARDI 9 OCTOBRE 2012 14

Dès le début de l’affronte-ment, M. Obama a tenté

d’associer M. Romney à l’an-cien président George W. Bush, tout en tentant de se lier lui-

même aux politiques écono-miques du toujours très po-pulaire Bill Clinton. Mais, en manque de verve et d’agressi-vité dans sa performance lors

du premier débat présidentiel de mercredi dernier, la réac-tion envers la président fut plutôt un torrent de critiques, le New York Times l’accusant

Premier débat présidentiel : Romney inspiré, Obama essouffléMitt Romney, bien préparé et clairement confiant, a tenu tête au président sortant Barack Obama, qui a paru à bout de souffle tout au long d’un débat au cours duquel les deux candidats ont opposé deux visions tranchées de l’économie, de la santé et du rôle de l’État.

Pierre-Yves Robert

même d’une prestation « molle, sans inspiration et défensive ».

Romney, quant à lui, a marqué des points tout au long de la soirée, une bonne perfor-mance se confirmant déjà dans les premiers sondages maison de CBS ou CNN effectués à chaud après l’affrontement. Sa prestation, mieux réussie qu’anticipée par les experts, devrait revigorer sa campagne, à quatre semaines du scrutin. L’ancien gouverneur du Mas-sachusetts devra cependant répondre à des questions sur ses affirmations en matière de santé et de fiscalité qui « ont changé ou ne tiennent tout simplement pas la route », selon le Non-partisan Congres-sional Budget Office, établit à Washington. Emboîtant le pas, M. Obama a même accusé M. Romney d’avoir menti lors du débat, expliquant lors d’un discours partisan à Denver que « si l’on veut être pré-sident, on doit dire la vérité aux Américains ».

UN CHOC IDÉOLOGIQUETout au long de la soirée, la

joute verbale a pris l’allure d’un choc idéologique. D’un

côté, Obama, tout en recon-naissant que le gouvernement n’est pas la solution à tous les problèmes, argumentait qu’il joue un rôle essentiel dans la promotion de la croissance économique et de la justice sociale qui en découle. « Si tous les Américains obtiennent des opportunités, nous allons tous mieux nous en porter » a-t-il lancé lors du débat. Le gouver-nement « ne restreint pas la liberté individuelle. [Il] la ren-force ». Romney, pour sa part, répliquait que « le rôle du gou-vernement n’est pas de devenir un joueur économique », mais plutôt « de déterminer com-ment rendre le secteur privé plus efficient et plus effectif ».

Dans l’éventail des idées et statistiques lancées lors de ce premier débat, c’est donc un choix sur la vision du rôle que l’État doit prendre aux États-Unis qui était offert aux ci-toyens. Reste à savoir si ces 90 minutes vont modifier l’allure de la course présidentielle. En 2004, John Kerry avait égale-ment dominé George W. Bush dans le premier débat, sans pour autant triompher le jour du scrutin.

Les statistiques du Haut Commissariat des Nations

unies pour les réfugiés font état de 85 000 réfugiés syriens au Liban depuis le début de la crise, en mars 2011. Le gouver-nement libanais, qui n’est pas signataire de la Convention sur les réfugiés de 1951, n’a pas l’obligation de les aider, et ne souhaite pas mettre en place de camps. La  plupart des réfu-

giés s’installent au Liban, dont beaucoup à Tripoli, une ville sunnite pauvre où des combats sporadiques éclatent de temps à autre entre les communautés sunnites et alaouites - le pré-sident syrien et son entourage appartiennent à cette dernière communauté. Les organismes de charité, comme le Croissant rouge, apportent quant à eux une précieuse aide.

Tout comme la Syrie, le Liban est une mosaïque de com-munautés ethno-confession-nelles; y cohabitent des chré-tiens maronites, orthodoxes grecs, catholiques grecs, ortho-doxes arméniens et d’autres encore, en plus de commu-nautés musulmanes sunnites, chiites, alaouites et druzes. Par convention, le président du pays est un chrétien maronite,

La Syrie, un voisin envahissantAu Liban, la crise syrienne est une réalité domestique. Pendant que les réfu-giés affluent, le rôle du Hezbollah suscite des questions délicates pour la suite des événements.

Jérémie Lebel

le président du Parlement un chiite et le premier ministre un sunnite. L’attribution des postes selon le poids démo-graphique des communautés se fait selon les résultats du recensement de 1932. Par peur d’altérer l’équilibre du pouvoir, le pays n’a jamais fait d’autre recensement depuis.

Le subtil équilibre libanais est mis à l’épreuve par les liens unissant le mouvement radical chiite Hezbollah à la Syrie. Hassan Nasrallah, le leader du mouvement, appuie le régime syrien. Le mouve-ment se montre avare de com-mentaires sur les funérailles

de membres « morts dans le jihad », selon toute évidence en Syrie. Les alliances, tou-jours compliquées, se font en fonction de la protection des intérêts communautaires. Le leader des druzes, Walid Jum-blatt, soutient par exemple la révolution syrienne, tout en disant maintenir de bonnes re-lations avec le Hezbollah. Face à la crise humanitaire, le pays devra cependant surmonter ses contradictions pour éviter une répétition du drame des réfugiés palestiniens au Liban, qui n’ont jamais été intégrés à la société plus de soixante ans après leur arrivée.

PHOTO : HUBERT GAUDREAU

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SPORTS | IMPACT CAMPUS | MARDI 9 OCTOBRE 2012 15

La meilleure foule de la

saison était au rendez-vous pour voir les

deux équipes rivales s’affronter alors que 17 800 spectateurs ont franchi les portes du Stade Télus de l’Université Laval. L’animosité était palpable sur le terrain alors que les joueurs se pointaient et semblaient s’échanger des politesses avant même le début du match.

Après une première séquence infructueuse, Laval s’est tout de suite mise en marche avec deux touchés rapides au premier quart. Tristan Grenon a d’abord rejoint Guillaume Rioux avec une bombe de 59 verges et peu de temps après, Pascal Lochard a inscrit le majeur. Cette séquence a pu être

De retour au sommetDans ce qui devait être un duel de titans, le Rouge et Or a dominé et l’a emporté 30-11 dans la première rencontre de la série aller-retour contre les Carabins de l’Université de Montréal.

Mathieu Turgeon

possible grâce à Arnaud Gascon-Nadon qui a fait échapper le ballon à Alexandre Nadeau-Piuze quelques jeux avant.

À la fin du premier quart, Grenon avait déjà une récolte de 136 verges et deux passes de touché alors que l’arme fatale des Carabins, Rotrand Sené, avait une récolte négative de 10 verges en quatre courses. Le deuxième quart a été dominé par la défen-sive qui a neutralisé le jeu au sol des Carabins, n’accordant que 16 verges en première demie. Ar-naud Gascon-Nadon a continué sur son élan en réalisant son deuxième sac du quart. Les seuls points marqués sont venus de la jambe du botteur lavallois Boris Bédé qui a réalisé un simple et un placement.

Le jeu offensif marquant du troisième quart est venu de la défensive lavalloise. Le joueur de ligne défensive Samuel Hé-bert s’est emparé du ballon que son comparse de ligne Vincent

Desloges avait fait perdre au quart des Carabins Alexandre Nadeau-Piuze. Hébert a retourné l’échappé sur 43 verges pour son premier touché depuis les rangs collégiaux. «La première chose que j’ai voulue, c’est retourner le ballon. J’ai vu que j’avais des bons blocs. Ça fait du bien», a déclaré Hébert après la rencontre.

Les bleus ont répliqué au mi-lieu du quatrième quart quand Nadeau-Piuze a rejoint Mikhaïl Davidson sur 6 verges pour ramener le pointage à 30-8 en faveur du Rouge et Or. Montréal a ajouté un placement en fin de rencontre, mais c’était trop tard. L’entraîneur des Carabins Danny Maciocia était très déçu de la performance de son équipe : « On savait que c’était une bonne équipe. Il va falloir éliminer les erreurs et faire des jeux ».

La victoire permet au Rouge et Or de conserver sa fiche parfaite ( 6-0 ), de s’emparer seul du pre-mier rang du classement et de

30 11CARABINSR & O

prolonger la série de victoires à domicile à 54 de suite.

La série se poursuit au CEPSUMLa série aller-retour se di-

rige donc vers l’Université de Montréal où les deux mêmes équipes s’affronteront à nou-veau samedi prochain, dans un des stades les plus hostiles de la ligue. Le coordonnateur à

l’attaque du Rouge et Or Justin Éthier a très hâte à samedi : « Ça va être tout un match. Ça va être important de bien com-muniquer à l’attaque ». « On est conscients qu’on s’en va dans la fosse aux lions et il ne faut pas s’assoir sur notre victoire de cette semaine », a ajouté Glen Constantin. La rencontre sera télévisée et débutera à 13 h.

Les deux premières

manches du championnat q u é b é c o i s

avaient permis à l’équipe masculine dirigée par Fré-déric Théberge de se forger une solide avance sur leurs ri-vaux. Les Carabins, qui étaient les plus proches poursuivants des Lavallois, accusaient un retard de 45 coups avant la manche finale disputée à Trois-Rivières.

Sans vraiment menacer le Rouge et Or, les Carabins ont offert une bonne opposition aux champions des dix der-nières saisons. Ils ont même réussi à terminer la seconde ronde avec un meilleur poin-tage que les Lavallois, soit une carte cumulative de 288.

Finalement, les hommes ont offert leur meilleur golf de la compétition lors de la ronde ultime. Leurs pointages de 281, soit 16 coups devant leurs adversaires, leur a permis

de mettre la main sur le titre de champion québécois.

L’entraîneur était claire-ment satisfait de la réaction de ses joueurs. La remontée que ses joueurs ont effectuée en ronde finale ne peut être que rassurante en vue du championnat canadien. « On aurait pu terminer deu-xième aujourd’hui et quand même remporter le titre provincial, mais c’était une question d’honneur », a expliqué Théberge.

L’étape finaleLes équipes de golf masculines et féminines étaient en mesure de mettre la main sur le titre provincial mardi dernier. Les hommes ont concrétisé leur avance sur les Carabins, tandis que les femmes n’ont pas su suivre la cadence dictée par ces mêmes Montréalaises.

Raphaël Bergeron-Gosselin

Au total, le Rouge et Or a ter-miné 44 coups devant les Mon-tréalais.

Les femmes coulent sous la pression

En marge de la manche finale, les femmes avaient une plus grande tâche que les hommes si elles voulaient remporter le huitième titre provincial de leur histoire. Malheureu-sement, la pression a semblé être difficile à gérer pour les Lavalloises, tandis que les Ca-rabins offraient une excellente performance. Les deux forma-

tions étaient à égalité, mais les femmes ont terminé à 42 coups derrière les Montréalaises.

Quelques athlètes ont tout de même réussi à se démar-quer sur le plan individuel. Alexandra Pelletier, Virginie Bouliane et Véronique Lorquet ont respectivement terminé en quatrième, cinquième et si-xième position.

La saison sur le circuit pro-vincial est donc terminée, mais les équipes du Rouge et Or poursuivent leur compéti-tion sur le circuit américain, dès cette fin de semaine.

Seydou Junior Haïdara a terminé la rencontre avec 61 verges de gain en 3 réceptions. PHOTO : PIERRE BONENFANT

LA SEMAINE DES REMPARTSNOUVELLES RAPIDES DU ROUGE & OR

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