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PALLAS, 61., 2003, pp. 39 -53. Images grecques au banquet fun öraire dtrusque Cornelia ISI-ER-KPRENYt (Zutich) I - Un cratäre ä volutes attique dans une tombe dtrusque Le cratöre ä volutes trouvd dans la tombe Valle Trebba 128 de Ia ndcropole de Spina est l'un des vases les plus connus et les plus discutds de I'dpoque classiquel (1) Glg.r). ce fait est au problöme d'interprdtation que soulöve sa d€coration2. Le .orl"pl. divin qui occupe le milieu de l'image n'est pas identifiable. d'emblde. La danse orgärtiqt," "r, ,o.r d., doubles-flütes qui se ddroule autour de lui fait, bien sür, penser ä Dlony.o., comme aussi le lion sur ie brr. de Ia parödre du dieu. Mais le dieu est ddpourrrg de tout attribut dionysiaque, tels le canthare, la couronne de iierre, le rameau de vigne. Au lieu du canthare il tient une phiale, au lieu de ia couronne de lierre il por.."r., diadöme avec des serPents. Par son iconographie, le dieu-serait identifiable"en 'Grö.., ,r." Hadös plutöt q.r'"r." Dionysos. ce fait, comme aussi le van couvert qu'une des femmes qui s'approche dr, .o,rpl. divin porte sur sa tete, font penser ä un rituel de rype mystdriqu.. Ltr.irt.rr". de rituels bachiques ä Athänes est vraisemblable ä partir de t;epoq". de pisistrate3. Mais une image si explicite d'un tel rituel, secret par ddfinition, aurait de quoi surprendre ä Athönes4' Si cettä anomalie iconofraphique ne s'explique Pas Par le contexte de production du craröre, c'est l'endroit d. r" Jg.o,rrerte, la tombe 128 de Spina, ainsi que le mobilier de celle-ci - un mobilier de grand banquet -, qu'il faut prendre en considdration' Il s,agit en effet d'une d., to-L., les plus riches de Spina, dont le propridtaire devait "pi"r,.ri, ä l'dlite de la ville. Queiques piäces en bronze sont des ustensiles de banquet fäbriq,re, ä Vulci, deux ä troi, gerdr"tions plus töt. Ils dtaient donc hdritds et leur I 2 3 4 Ferrara Inv. 2897; Add"end'a p.322 (1052.2!)' Datation environ 440-430 av' J'-C' Le probläme est discutd en ddtail dans Isler-Kerdrryi,2002' Isler-Kerdnyi, 2001, P. 226-7 . Sur les mystäres bacchiques en gdndral, voir Burkert, 1990, passirn'

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PALLAS, 61., 2003, pp. 39 -53.

Images grecquesau banquet fun öraire dtrusque

Cornelia ISI-ER-KPRENYt(Zutich)

I - Un cratäre ä volutes attique dans une tombe dtrusque

Le cratöre ä volutes trouvd dans la tombe Valle Trebba 128 de Ia ndcropole de

Spina est l'un des vases les plus connus et les plus discutds de I'dpoque classiquel (1)

Glg.r). ce fait est dü au problöme d'interprdtation que soulöve sa d€coration2. Le

.orl"pl. divin qui occupe le milieu de l'image n'est pas identifiable. d'emblde. La danse

orgärtiqt," "r,

,o.r d., doubles-flütes qui se ddroule autour de lui fait, bien sür, penser ä

Dlony.o., comme aussi le lion sur ie brr. de Ia parödre du dieu. Mais le dieu est

ddpourrrg de tout attribut dionysiaque, tels le canthare, la couronne de iierre, le rameau

de vigne. Au lieu du canthare il tient une phiale, au lieu de ia couronne de lierre il

por.."r., diadöme avec des serPents. Par son iconographie, le dieu-serait identifiable"en'Grö.., ,r." Hadös plutöt q.r'"r." Dionysos. ce fait, comme aussi le van couvert qu'une

des femmes qui s'approche dr, .o,rpl. divin porte sur sa tete, font penser ä un rituel de

rype mystdriqu.. Ltr.irt.rr". de rituels bachiques ä Athänes est vraisemblable ä partir de

t;epoq". de pisistrate3. Mais une image si explicite d'un tel rituel, secret par

ddfinition, aurait de quoi surprendre ä Athönes4'

Si cettä anomalie iconofraphique ne s'explique Pas Par le contexte de production

du craröre, c'est l'endroit d. r" Jg.o,rrerte, la tombe 128 de Spina, ainsi que le mobilier

de celle-ci - un mobilier de grand banquet -, qu'il faut prendre en considdration' Il

s,agit en effet d'une d., to-L., les plus riches de Spina, dont le propridtaire devait

"pi"r,.ri, ä l'dlite de la ville. Queiques piäces en bronze sont des ustensiles de banquet

fäbriq,re, ä Vulci, deux ä troi, gerdr"tions plus töt. Ils dtaient donc hdritds et leur

I

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Ferrara Inv. 2897; Add"end'a p.322 (1052.2!)' Datation environ 440-430 av' J'-C'

Le probläme est discutd en ddtail dans Isler-Kerdrryi,2002'

Isler-Kerdnyi, 2001, P. 226-7 .

Sur les mystäres bacchiques en gdndral, voir Burkert, 1990, passirn'

40 Cornelia ISLER-KERENYI

provenance fait penser que cette personne descendait d'un des premiers immigrds de

l'Etrurie thyrrdnienne qui s'dtaient dtablis sur les rives de la mer Adriatique5. Dans ce

mobilier, il y avait aussi des piöces en fer uniques ä Spina - un faisceau de broches et uncouteau - qui pourraient ötre soit des insignes de rang, soit des attributs sacerdotaux.

L'iconographie singuliöre des divinitds reprdsentdes sur ce cratöre de Iuxes'expiiquerait donc par le fait que le vase avait dtd crdd ä Athönes sur commande d'unclient dtrusque de haut rang, rituellement lid ä une divinitd ressemblant ä Hadäs mais

vdndrde par un rituel bachique6.

II - Gräce et Etrurie au Ve siöcle av. J.-C.

Cela signifie qu'il faut rdexaminer la question du rapport entre les cultures

grecque et dtrusque. A ce sujet il y a plusieurs positions possibles.

La position traditionaliste est celle du grand pionnier des dtudes sur les vases grecs,

J.D. Beazley (1885-1970), et, par la suite, de la majoritd des connaisseurs de lacdramique attique d'aujourd'hui7. Selon eux, les acheteurs dtrusques accueillaientpassivement l'offre athdnienne. Cela veut dire que les cargaisons de vases produits pourune clientöle athdnienne arrivaient p€riodiquement dans les lieux de vente, en Italie, oü

les acheteurs locaux, sans se prdoccuper du contenu des images, choisissaient les piöces

qui pouvaient leur convenir.Aux antipodes de cette position se situe celle des contestataires anglais de

l'arch€ologie classique, que I'on peut illustrer par une phrase de Arafat et Morgan: "itis generally more accurate to think of Etruria and the Greek mainland as parallelinteracting systems rather than as periphery and core"8. La citation obligeimplicitement l'interpröte des images ä adopter une double perspective pour la

cdramique grecque en Italie, c'est-ä-dire ä prendre en considdration l'histoire et laculture non seulement d'Athönes mais aussi du site de ddcouverte dtrusque. L'hypothösela plus vraisemblable qui en ddcoule serait la suivante : les potiers et ddcorateurs duCdramique produisaient ieurs vases, les agents dtrusques ou d'autres intermddiairescommerciaux - dont l'arrivde ä Athönes dtait d'ailleurs prdvue et avait donc, dans une

certaine mesure, ddjä influencd Ia production - choisissaient les piöces et composaient

les lots qu'ils allaient transporter et distribuer sur les march€s d'ltalieg. L'dtat actuel de

nos connaissances concernant les modes de production et de distribution des vases grecs

est malheureuiement encore insufüsant pour trancher €ntre ces deux points de vue.

5

6

Hosterter, 1991, p.95.Cette hypothäse es! soutenue par le mddaillon d'une coupe dtrusque ä figures rouges plus

rdcente de trois gdndrations (Cristofani 1986, Dionysos/Fufluns 47), oü i'on voit, dans un

contexte symposial, un saryre avec le möme diadöme ä serpents.

Beazley, 1989, p. 62: "they admired and accepted".

Arafat - Morgan, 1994, p. 120.Arafat - Morgan, 1994, p. 114; d.e möme: Lesky, 2000. Pour Ia question en g6ndral, voirsurtout Spivey, 1991, et La Geniöre, 1999.

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IMAGES GRECQUES AU BANQUET FUNE,RAIRE ETRUSQUE 41

Une troisiöme position est celle de beaucoup d'dtruscologues italiens. Les images

sur les vases grecs trouvds dans des contextes archdologiques dtiusques font pour eux

partie intdgrante de Ia rdalit6 dtrusque, m€me s'ils y sont arrivds de I'extdrieur, que ce

soit d. Grt.., du Proche Orient, ou d'Egypte. Ce qui importe est uniquement l'usage

que l'on en a fait en Italielo.Pour ma part, ie pense que la plupart des images sur les vases grecs entrent sans

difficuitd dans |e deuxiöme schdma, celui de Ia double persPective: il est donc correct

de leur demander des informations soit sur la rdalitd athdnienne, soit sur les

interprdtations dtrusques possibies. Un certain nombre d'inscriptions dtrusques gravdes

que I''on a trouvdes ,,r, d.t vases grecs Prouve en effet que leur rdception en Italie dtait

souvent non pas passive mais tout ä fait conscientell'

Il nous resre donc ä vdrifier cette hypothöse par I'examen des autres vases grecs de la

tombe VT 128 (Fig.2).

III - Les vases grecs de la tombe 128

A prrt l'dtrange vase avec troiq phallus plastiques en drection, qui est tout ä fait

unique -(21tz,1r

lot de vases attiques dCpos€ dans Ia tombe 128 se comPose d'un cratöre en

caliie, de deux coupes du Peintre d'Erdtrie, d'un ashos, d'une paire d'oinochoäs

plastiques et de quatre assiettes ä ddcoration vögötale. Aucun de ces vases ne se distingue

d. l" prod.r.tion rypique de son peintre et de son temps. Ils rentrent donc dans le schdma

.ro.-d, prodrr.tion athdnienne-choix Ctrusque. Il sera utile de les dtudier dans Ia

double perspective pr€conisde.L.',,"ärc (3) montre sur le cötd A une scöne d'amazonomachie, sur le c6t€ B le

ddpart d'un jeune guerrierl3. De quelle amazonomachie s'agit-il? Certainement pas de

".i1. d'H6r"cläs, puisque l'adversaire principal de l'Amazone n'a pas d'attributs

particuliefs. L. schima .t. .orr.rpotd pas non plus ä celui de la lutte d'Achille contre

ienthdsilde. C'est alors ä Thdsde, le troisiöme des adversaires cdlöbres des Amazones et

le hdros fondateur d'Athönes, qu'il faut Penserl4. Il y a deux arguments en faveur de

Thdsde: le fait qu'il combat avec l'aide d'un compagnon habilli en voyageurl5 et le

10 Par exemple Menichetti, 1994; Cerchiai' 1999.

r r Maggiani, 1997 , p. 48-50.t2 tl ,Lgit d'un vase attique ä figures rouges ddcord de scänes drotiques dans un intdrieur

symplsirl: Ferrara, lnv.2775; Parrini, 1993, p.288 no. 269; I'rias, 1995, p.37-42.Liaussii,l

,;rgit bi.., d'une commande individuelle, motivde peut-atre par la conception locale du

röle de la sexualitd dionysiaque dans la mort.I 3 Ferrara, lnv. 2896; ARV 1041.5; P arcini, 7993, p. 288 no' 267't4 ce qui est le cas aussi pour d'aurres amazonomachies de spina: ARV991, 53;1053,30i

"rr,ro A-"rones de Spina: ARV 1029, 2l ; 107 3, 7 ; 7090, 50 (ptutöt Achille)'

t5 Cf. LIMCI.2, p. 471 Amazones 240.

42 Cornelia ISLER-KERENYI

bout de rocher placd sous le cheval, allusion ä l'assaut de I'Acropole par les Amazones

aux temps m/rhiquesl6.Thdsde est aussi Ie protagonisre sur ['une des deux coupes (4) attribudes au Peintre

d'Erdtrie, avec le rdcit de ses exploits trös richement ddployd ä l'intdrieur aussi bien

qu'ä l'extdrieur du vasel7. L'intdröt de la clientöle athdnienne pour Thdsde n'a rien de

surprenant: c'est normalement ce personnage que les peintres de vases choisissent, aprös

les Guerres Mddiques, pour chanter la gloire d'Athönest8. Thdsde est d'autre part -depuis le VII" siöcle - un des hdros grecs les mieux connus des Etrusques en tant que

modöle du jeune guerrier dans sa phase d'initiation ä la guerre et d'accös au pouvoirl9.La deuxiöme coupe (5), attribude comme la prdcddente au Peintre d'Erdtrie, montre

dans le mddaillon Apollon avec la muse Clio. A l'extdrieur, on voit des scönes de

libation ä l'occasion du ddpart de jeunes guerriers. Les inscriptions les identifient avec

les fils du hdros Antdnor qui, selon 1'Iliade, s'dtaient battus aux cötds d'Ende2o. L'iddeque l'on veut transmettre est avant tout celle de la valeur militaire, et de la gloireimmortelle qui en ddcoule par ie chant de la Muse de i'histoire, Clio: un message que

pouvait apprdcier un citoyen de l'Athönes ddmocratique de Pdriclös aussi bien qu'unaristocrate de Spina. Mais ce n'est peut-€tre pas un hasard que les protagonistes soient

non pas les hdros grecs mais leurs adversaires, quand on se souvient du fait que les

Etr,rrq,r.r comptaient parmi leurs ancötres mythiques des Lydiens voisins et allids de

Troie2l. A r.-"rq,r.r aussi que les deux coupes proposent ä nouveau les thömes traitissur les deux cötds du cratäre en calice. Comme il s'agit de thömes figurant parmi les

plus populaires de l'dpoque, il est impossible de dire si cette rdpdtition est due ä unsouci de cohdrence du message ou ä une simple coincidence22,

Quant ä I'ashos (6),la combinaison d'un chien de chasse avec un liövre, mdtaphore

de la poursuite €rotique, est l'une des plus communes pour ce genre de vase23. L'askos,

destini apparemment aux libations de vin pendant les fundrailles, itait un vase ä lamodeäAthönesauV'siöcle24. Son usage er le rype de ddcoration qu'il porte font de luiun vase dionysiaque, fundraire et drotique en möme temps, bien adaptd ä une clientöle

16 Cette lecture reste ndanmoins hypothdtique puisque l'iconographie de l'amazonomachie

n'a pas encore äit l'objet d'une analyse satisfaisante, cf. Bothmer, 1957, et Devambez, 1981.

Une dtude iconographique va bienröt ätre publide par Marco Giuman.t7 Ferran28426; Lezzi-Hafter, 1988, p. 316 (attribution); Parrini, 1993, p. 288 no.271.r8 Van der lioff,2002,p.334.te Menichetti, 1994, p. 110,121,132.20 Ferrara, Inv. 3035; Addenda 354 (1252.52): Lezzi-Hafter, 1988, p. 148. Sur le sens des

phiales, surtout lorsque le m€me personnage en tient plus d'une: Lissarrague 1995' p. l4O

avec la note 49.zt Briquel D., 1991, p. 556-557. Cette idde, qui apparait chez Hdrodote (i. 94), pourrait bien,

selon nous, avoir rejoint les Etrusques avanr le IV' siäcle. Pour les Lydiens, identiques aux

Maioniens du Tmolos, allids de Hector: Hom. Il.II. 864.22 Pour un bon exemple d'images "compldmentaires" sur deux coupes de la möme tombe:

Lissarrague, 1994,p.24-25.Nousreviendronssurlaquestiondespairesdevases.23 Ferrara, lnv. 2782;Parrini, 1993, p. 288 no. 272; Mxsei, 1978, p. 10 no. 6.24 Hoffmann, 1977.

IMAGES GRECQUES AU BANQUET FUNERAIRE ETRUSQUE 43

grecque aussi bien qu'dtrusque et tout ä fait en harmonie avec le reste du mobilier de la

tombe I28.Les cruches en forme de täte fdminine (7-8) sont plus difficiles ä interprdter25. En

effet je ne connais pas d'dtude ä ce sujet. Le personnage est une nymphe anonyme: sa

.orrrorrrr. d. *yrt. l, rapproche soit d'Aphrodite, soit de Dionysos26. Il n',est d'ailleurs

pas possible, en ce qui .o.r..r.r. le symposion, de trancher entre la sphöre d'Aphrodite et

..11" d. Dionysos: l" u*r. "rr*

phallus plastiques de la m0me tombe en est Ia Preuve' La

seule diffdrence par rapportdl;askos est que, pour les cruches, le lien avec le domaine de

la mort est vraisemblable mais pas assurd.

on |e voit: les vases traitds se prÖtent ä une interprdtation aussi bien grecque

qu,dtrusque. Dans cette perspecrive, le cratöre ä volutes (1) - et avec lui le vase aux

iir*tt"r (i) - ..t encore plus dronnanr: sa ddcoration ne ddpend dvidemment Pas, comme

pory l" majoritd d., "trti., vases de la m€me tombe, d'un centre de production dont les

modöles conditionnent le choix des acheteurs, mais au contraire elle rdsulte des

exigences prdcises d'une dlite dtrangäre ä l'adresse des producteuls grecs. Est-ce que cela

estlraisemblable? Pour rdpondre ä cette question il faut d'abord vdrifier s'il existait

en Etrurie une divinitd des Enfers vindrde par un rituel bacchique'

IV - Hadös et Dionysos chez les Et.o.qo.t

La premiöre divinit€ des Enfers ä laquelle on pense est Hadös/Aita. A i'dpoque de

notre cratäre et jusqu'ä la fin du V" siäcle, on n'en connalt pas de reprdsentation

iconographiqte,2T; mais de leur c6td, Ies reprdsentations du Hadös grec sont Peu

,ro*bi.rrr.r, ce qui s'explique par sa nature mäme de divinitd invisible. Möme aprös

400 av. J.-C. on ne troLrve jamais le diadöme aux serPents. Toutefois, les serpents sans

diadöme, qui en Gräce aPPaftiennent avant tout aux Erinyes, donc ä des ötres infernaux,

on les retrouve autour de Aita/Calu. D'un autre dieu €trusque des Enfers, Suri, dont on

parlera par la suite, on ne connait aucune image2s'

La coupe dtrusque mentionnde au ddbut2g nous invite ä nous pencher sur Fufluns,

l'homologue dt.rrrque de Dionysos. Son iconographie ne commence que vers 530 av. J.-

C. dans J.. ryp., ie cdramique imitant dtroitement les modöles grecs3o. Mäme apräs, iln'existe p"r

.J'i.onographie autonome de Fufluns. Mais tout le monde sait que,

.o.rtrair.m..rt ä la r;[gion grecque, Ies images ne jouent presqu'aucun r6le dans 1a

religion dtiusque. L',absence d'images de Fufluns dans l'art dtrusque archaique ne

,lgriifie p". q,r" le dieu n'6tait pas connu. C'est plutöt un indice du fait que Fufluns

25 Ferrara, Inv. 1896 et7897;Pan:irri,7993, p. 288 nos' 273 et274.26 Hünemörder, 2000.27 Krauskopf, i988, p. 398-399. Sur l'homologue 6trusque du Hadäs grec: Pfiffi'g, 7975,

p.319-3i0. Dans une peinture de tombe d'Orvieto, du IVe siöcle (Krauskopf, i988, Aita,'calu

5), Aita/calu ne pofre pas les mämes attributs, mais il se prdsente assis sur un tröne

avec une parbdre, comme le dieu de notre cratöre'

28 Cherici, 1994, p. 823.29 Ci-dessus, note 6.

30 Cristofani, 1986; Colonna, 1991.

44 Cornelia ISLER-KERENYI

Comme paraissent le penser Cristofani, 1935, p. 531; Cazanove,799I'

Isler-Kerdnyi, 2001, p. 233-234. Cf. aussi Vernant, 1986'

Cazanove,1991, p. 173.

II s,agit lä d'un irait rypiqu. de la religiositd dtrusque: Pfiffig, 1975, p.219. Cf. aussi les

"rnplior", ryrrhdniennes consues expräs pour ce marchd: isler-Kerdnyi, 2001, p. 138'139.

Cela expliquerait aussi la popularitd du saryre dans l'imagerie dtrusque'

ressemblair tellement ä Dionysos que les Etrusques ne sentaient pas le besoin de lui

crder une iconographie distincte. Toute l'dvolution de l'iconogräphie dionysiaque

grecque .r, .r, .ffo mieux documenrde par des trouvailles dtrusques que Par des

irorrrr"ill., grecques. Si cela esr vrai, Fufluns, pas plus que Dionysos, n'est uniquement

une divinitd de la nature et du vin3l.

Quelle est l'image que les Athdniens de Ia pdriode qui nous intdresse avaient de

Dionysos? II n'dtait certainement pas la divinitd primitive, fesPonsable de la vie

vdgdtale et animale et de la fertilitd, ä laquelle on a longtemPs voulu le rdduire' Cette

fonction, dont nous ne chelchons Pas ä nier l'existence, n'est qu'une des faces d'une

puissante divinitd, qui, au niveau communautaire, garantit la continuit€ de l'ordre aussi

ti.., .or-iqrre que poliade32. La stabilitd poliade est possible dans Ia mesure oü la citd

dispose d'o."*riorrc institutionalisdes d'dvasion, dont Ia plus importanle - ä cötd des

ftt., de type carnavalesque et, depuis au plus tard 540 av. J.-C., des orgies bacchiques PouI

l.s femmes - ötit, pour les Grecs, 1. banquet. Nous ne disposons pas ä I'heure actuelle

de moyens pour vdrifier si un röle semblable Peut etfe attlibud au banquet dtrusque, ce

qr.i ..i d'ailleurs vraisemblable. Des divergences possibles par rapport ä l'institution

grecque, on reParlera plus loin.- L^ famiiiarire d.. Et.,r.qrr., avec ce Dionysos athdnien ä double face est, de toute

fagon, bien assur€e depuis au moins les premiöres ddcennies du VIe siöcle, sinon bien

plus töt;a. II suffit d. rapp.ler la provenance dtrusque des premiöres images attiques de

bio.ryror, comme celles qui figurent sur le dinos de Sophilos (un vase fait pour

mdla.rger l'eau au vin, au banquet) et sur le cratöre Frangois, qui faisait Partie du

mobili-er d'une tombe princiöre de Chiusi. Nous n'avons donc pas de raison de douter

du fait que le Dionyro. gr.., ä Ia fois divinitd poliade et Patlon des dvasions dans un

monde "autre", fät parfaitement familier aux Etrusques'

Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de diffdrence entfe la perception dtrusque

de Fufluns et la peiception athdnienne de Dionysos. En effet, on a ddjä remarqud que la

sexualitd .rr*r.,riirr., dldment fondamental du monde dionysiaque, est traitde d'une

fagon beaucoup pius explicite chez les Etrusques34. Cette sexualitd, pas plus que chez les

Gr.o, ,,'.rt ,y.ro.ry-. Je fertilitd; elle est avant tout expression de vitalitd' Par lä, le vase

phallique de la tombe 128 (2), bien que fabriqud ä Athönes, est une illustration

particuliörement originale du Dionysos dtrusque.

En rour cas, ce n'est pas par l'iconographie de Fufluns/Dionysos que l',on trouvera

une rdponse ä l" question posde par notre cratöre, ä savoir s'il y avait .n Etrurie des

rituels tacchiques pour une divinitd des Enfers. Ce sont plutöt les inscriptions gravdes

sur des ,"r., g..., trouvds dans des tombes et des sanctuaires itrusques qui se rdvölent

3l

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33

34

IMAGES GRECQUES AU BANQUET FUNE,RAIRE ETRUSQUE 45

utiles35. Que de tels rituels existaient au moins ä Vulci est assurd par la dddicace ä

Fufluns pachies uelchlthi (c'est-ä dire ä "Fufluns bakcheios de Vulci") inscrite sur

q,r.lq,r.r-lrr..s attiques ä figures rouges, dont le plus ancien est une coupe du Peintre de

P.rr,hgrild., des alenrours de 460 av. J.-C., trouvde dans une tombe de Vulci36: nous avons

läun Fufluns pachies tout ä fait comPatible avec la sphöre fundraire. Mais il y a plus.

un-cratöre ä colonnettes des alentours de 470 av. J.-C., avec f image d'H(raclös

symposiasre et h€roisd, porte l'inscrip tion fuflunusra. Ce cratöre ä dtd ddcouvert dans le

iepOt votifd'un sancruaire de Pyrgi dddid ä Suri37, un dieu dtrusque des Enfers38 vdndrd

en coupie avec sa parödre Cavatha. Colonna ProPose la lecture suivante_de l'inscription:

"moi -c'est-ä-dire le cratöre - j'appartiens äSuti fuflunien"39. Si cette lecture est iuste,

Suri avait des traits communs avec Fufluns.

Bien que ces inscriptions ne nous donnent pas d'image claire_ des divinitds des

Enfers dtrusques, elle pro,r,r.rrt que, ä l'6poque qui nous intdresse, des rites bachiques

existaient, notamment ä Vulci - lieu d'origine du propridtaire de la tombe 128 de

Spina - , en l'honneur d'une divinitd des Enfers considdrde comme fuflunienne.L-'existence au V" siöcle, en Etrurie, d'un lien entfe ies rituels bachiques et les

fundrailles est rendue par lä tout ä fait vraisemblable, tandis qu'il n'existe aucun

tdmoignage du m€me genre ä la m€me dpoque pour Athönes40'

No.r. "o.rrr"aons

donc que le rapport que Fufluns entretient avec Ia mort n'est pas

tout ä fait öquivalent ä la relation du Dionysos glec avec la mort, bien que f idde de la

mort ne füt pas itrangöre au dieu grec41. Pour le dieu dtrusque, le rapport est beaucouP

plus manifest. .t plrrs direct, ce qui pourrait ddcouler de ia conception dtrusque de

i'ord.. cosmique, dans laquelle la ddlimitation entre les niveaux cdleste, terrestre et

sourerrain dtait beaucoup moins stricte que dans la conception grecque42.

37

38

39

40

Maggiani, 1997, p. 2l-23, p. 32-33, p. 94'96.

Clräf"ni-Martelli, 1978,p.128;Colonna, 1991,p. 118;Maggiani, 1997,p' 22s';Kistler'

2002, note 147.

Baglione, 1997,p.86.Cherici, 1994, p. 823-824.

Colonia, 1997, p. 94-96.Dionysos et le symposion ne sont pas m6me mentionnds par Kurtz et Boardman, 7971 , et

par Burkert, 1977 , p. 293-300 (pages dddids aux usages fundraires des Grecs).

isler-Kerdnyi, 2001 , p. 118 et 227 -228. Mais les liens entre le Dionysos grec et la mort sont

non pas explicites mais sous-enrendus, ce qui s'explique par leur nature mystique, c'est-ä

dire secröte, cf. Murray, 1988,255. De toute fagon, les mystäres bacchiques se ddroulaient

dans des formes trös varids selon le lieu et la p€riode: Burkert, i990' p' 13'

Torelli, 1986, p. 162: "Non meno arcaica appare la struttura del pensiero religioso

fondamentale, .h. p..u.d. rispondenze precise fra realtä celeste, terrena e infera""' et

p.214: "Riemerge in questo contesto l'arcaismo delle concezioni etrusche del rapporto

i.rti..ro tp cielo e terra e della possibilitä di comunicazione (fino aIl'idea di fulmini inferi)

fra [e varie realtä cosmiche".

35

36

41

42

46 Cornelia ISLER-KERENYI

V - Banquet dtrusque et symposion athdnien

Cette diffdrence se constate aussi dans la relation que l'institution symposiale

entretient avec la sphöre fundraire. Dans le banquet grec, il s'agit presque d'uneexclusion rdciproque, ou du moins d'une relation difficile ä ddcrire et ä comprendre43.

Chez les Etrusques, au contraire, la relation a l'air d'ötre quelque chose de naturel. Ilsuffit de feuilleter la publication de la ndcropole de Spina, pour constater que les

mobiliers symposiaux sont la rögle, au moins dans les tombes qui contenaient de lac€ramique grecque44, Mais avant de prendre en considdration ce problöme, qui relöve de

la diversitd des deux systömes culturels ä un niveau plus gdndral, penchons-nous sur le cas

particulier de la tombe VT 128.

Ii s'agit lä d'un luxueux service de banquet dont aucun dldment ne manque (Fig. 2):

les rdcipients servant ä contenir I'eau et le vin (situles dtrusques en bronze), ä mesurer les

ingrddients (cruches en bronze ä anse unique allongde), ä les mdlanger (cratöres ä volutes

et en calice), ä verser (oinochods en bronze et en töte de femme), ä filtrer (filtre en

bronze), ä servir ä boire (coupes ä figures rouges) et ä manger (plats divers), ä cuisiner(trdpied en bronze), ä illuminer la salle (canddlabre en bronze, häagra)+s. Rien ne nous

permet d'exclure que ce mobilier ait joud un röle au moins symbolique, sinonpratique, au moment des fundrailles.

Bon nombre de ces objets sont redoublds, un phdnomäne habituel dans les tombes de

Spina et connu dans bien d'autres ndcropoles, aussi bien en Etrurie que dans la Grande

Gröce46. Le redoublage des vases devait s'effectuer normalement au moment oü on

rassemblait le mobilier pour une tombe. On achetait ou on choisissait, dans

I'assortiment ä disposition, deux vases semblables pour en faire une paire : cela s'est

manifestement passd pour les deux coupes du Peintre d'Erdtrie de la tombe 128 (4-5).

Pourtant, un certain nombre de vases ä figures rouges jumeaux, aujourd'hui dans des

musdes europdens et amdricains, tous de provenance italienne, nous offre la preuve que

nombre de vases destinds aux marchds occidentaux sortaient ddjä en paires des ateliers duCiramique : c'est dvidemment le cas des deux cruches en forme de töte humaine de latombe 128, qui sont model€es sur le möme ndgatif (7-e1tt. L'interaction rdelle entre les

deux systömes culturels jouait donc ddjä dans ie milieu producteur.Le sens du redoublage n'est pas connu48. Comme explication nous voudrions

proposer la coutume, rdpandue dans les images comme dans la röalit6 du banquet, de

placer sur la Inöme klini un couple de symposiastes49. L'imagerie sympotique grecque

43 Murray, 1988; Dägostino-Cerchiai, 1999, p. >o<ii.

44 Qui n'en reprdsentent qu'une partie trös limitde: Guzzo, 1993, p.219.45 Cf. Hostetter, 1991, p.94-95.46 Leibundgut Vieland, 1997, p.8.47 Lezzi-]Hafter, 1983, p. llO-1I4. A ajouter ä cette liste la coupe de Caerd, aujourd'hui ä

Vienne: Lissarrague, 1994, 24-25.48 Selon Lezzi Hafter 1983, p. 114 la duplicitd des piöces de mobilier pourrait ötre un reflet de

la symdtrie du corps humain qui a deux yeux, deux mains, etc.49 Fehr, 1971, 6: rypes M (2) et P L

IMAGES GRICQUES AU BANQUET FUNERAIRE ETRUSQUE 47

nous montre qu'il s'agissait normalement d'un couple mäle, donc homodrotique5o. Est-

ce qu'il en allait de möme chez les Etrusques? Nous touchons lä une diffdrence

crrln relle importante. Une des choses que les Grecs reprochaient ",,* Ettrrsq.t.s (sans

d'ailleurs en comprendre le sens) et dont la peinture tombale dtrusque est un bon

tdmoin, c'est la participarion au banquet de la femme maride aux cötds du pater

farniliasst. Cette participation dtait une maniöre - dans la rdalitd comme dans les

i-*g.r - de souligner Ie fait que c'est l'alliance matrimoniale qui garantit le pouvoir

et la durde d'une grande famille5z. Le mobilier redoubld de la tombe 128 pourrait

rappeler la participation de la domina au banquet des vivants et exprimer en meme

t.*p, l" ,o.rh"i, que le pouvoir de la famille, aussi bien que Ie bonheur individuel du

couple, continue dans la mort53.

VI - Conclusion

Pour finir, nous reprendrons les asPects d'ordre plus gdndral du banquet dtrusque.

La compatibilitd parfaite enrre le banquet et la tombe remonte, chez les Etrusques, ä une

tradition trös ancienne. Dös le ddbut, le mobilier de banquet dans la tombe ddnote le

haut rang du mort. Cela s'explique par l'origine orientale de cette coutume et par les

liens qui existent depuis toujours entre pouvoir et ordre commensal54. Le mobilier

exceptionnellement riche de la tombe VT 128 en est un bon tdmoin. Par Iä, il est ä lui

seul un indice trös clair de diversitd culturelle. En plein V' siöcle, l'aristocrate dtrusque

pouvait se permerrre, ä l'occasion de ses fundrailles, et möme dans une socidtd composde

de marchands nouyeaux riches plutöt que d'aristocrates d'ancienne souche55, d'exhiber

sans limites sa richesse et möme d'emporter ses biens avec lui dans la mort, comme

l'avaient fait jadis ses ancötres. Un tel ltalage de luxe, une telle exhibition du rang

social ne seraient m€me pas imaginables dans l'Athönes de Pdriclös56'

A Ia lumiöre de l'imagerie symposiale des Athdniens, dont de nombreuses analyses,

dans ces derniöres anndes, nous ont rdvdld le message ögalitaire5T,la tombe VT 128 de

Spina exprime donc, ä y regarder de prös, un paradoxe. ce paradoxe, c'est le fait que

d.rr* ,yriörrr.s culturels diffdrents Peuvent exPfimer par la m6me institution et par la

50 Napoli, 1970, p. 120-136.5r Schmitt Pantel, 2001, p. 170'17lt Kistler,2002.52 De Märinis, 1961, p.48-49; Rallo,2000, p. 131. Pour une interprdtaion differente:

Cristofani, 1991, p. 74.53 Sur les dldments bachiques et drotiques des banquets dtrusques, probablement Porteurs

d'un message eschatologique: Kistler, 2002'54 Kistler,2001.55 Torelli, 1993, p.68; Cristofani, 1993, p.45-46'56 En effet, les ndcropoles connues du Ve siöcle ä Athänes ne rendent pas manifestes les

diffdrence sociales. En plus, leurs mobiliers standard §ont non pas les vases symPotiques'

tels les coupes et les cratöres, mais les ldqrthes: Ktbler, 1976, p. 193-4;Knigge, 1976' p. 14'

15.57 B. Goessel-Raeck, dans Vierneisel et Kaeser, 1990, p.218: ".'.den Vasenmalern (ist) eher

daran gelegen, die Symposiasten als eine Gesellschaft von Gleichen darzustellen".

48 Cornelia ISLER-KERENYI

m€me formule iconographique des valeurs tout ä fait opposdes: traditionnalistes etaristocratiques chez les Etrusques, dgalitaires chez les Athdniens du Ye siöcle.

Mais entre ces deux pöles opposds, il y avait dans la rdalitd historique, mieuxconnue en Italie du Sud qu'en Gröce, beaucoup de cas intermddiaires. Les mobiliers de

banquet dans les tombes, aussi bien que les images de symposion que l'on trouve dans des

contextes fundraires, paraissent exprimer des messages diversifids selon la situationhistorique et sociale, qui est particuliöre dans chaque ndcropole58.

Dans la mesure oü le privilöge d'€tre un des riches et des puissants est pergu commeun bonheur, le mobilier de banquet dans la tombe VT 128 est, ä lui seul, un signe et unvoeu de bonheur. Mais le propridtaire de cette tombe jouissait d'un deuxiömeprivilöge: le rituel bachique auquel fait allusion la ddcoration du cratäre5e fait penser

que ce bonheur dternel dtait en m€me temps celui des initids.D'autre part, m€me si pour les Athdniens la participation au banquet est

l'expression d'un privilöge - celui d'ötre citoyens d'une socidtd ddmocratique6o -, ce

privilöge reste celui des vivants. Face ä la mort et face aux citoyens rdunis pour les

fundrailles, l'Athdnien, si riche et si noble qu'il fiit, qu'il eüt fait partie ou non d'unthiasosbachigue, n'6tait qu'un citoyen comme les autres.

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58 Pontrandolfo, 1995; D'Agostino dans Bats et D'Agostino, 1999, p.87-89.59 Bien que riche en ddtails, l'image sur le cratöre ne veut pas ddcrire un rituel, mais en

transmettre le contenu: Isler-Kerdnyi, 2002.60 La ddmocratie n'avait en effet pas remis en cause les valeurs de la tradition aristocratique,

personnifides dans les modEles hdroiques. Elle s'dtait contentde d'en dlargir la base

institutionnelle. Cf. La Rocca, 1!88, 24: "Solo il regime politico democratico aveva

trasformato l'intero demos tn classe elitaria che aveva ereditato, trasformandoli, gli schemi

rappresentativi dei baloi hagathoi"; cf. la möme opinion dans Schäfer, 2002, p.288.

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IMAGES GRECQUES AU BANQUET FUNERAIRE E,TRUSQUE

2. Mobilier de la tombe VT 128. (de Arias, 1995, P.7 ßg. 3)

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