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Indice 1 15 janvier 2016 Page 1/7 Il était une fois… un camp militaire aux Estables Messages de la tour de contrôle de la Communauté de Communes du Pays du Mézenc, interceptés par le NSA et aimablement transmis par Weakyleaks via les Réseaux sociaux. - Allo ! Office de tourisme Mézenc Loire Sauvage, ici Alpha Victor, m'entendez-vous ? Parlez - Ici Office de Tourisme, je vous entends 2 sur 5, faible mais lisible. Identifiez-vous et précisez votre position. À vous - Ici André Vallet, j'épelle : Victor-Alpha-Lima deux fois-Echo-Tango. Je survole actuellement Draguignan au sud du triangle des Bermudes. À vous. - Office de Tourisme. Que peut-on faire pour vous? Parlez. - Ici Alpha Victor. Pourrai-je contacter quelqu'un proche de la mairie des Estables? J'étais élève en ces lieux en 1947 mon père fut délégué par la région militaire pour je crois monter une station de ski… J'ai quelques souvenirs photographiques dont les anciens pourraient profiter. À vous. - Office de Tourisme. Passez sur la fréquence de la Mairie des Estables et demandez Autorité. - Merci Terminé. Bonne journée. - Allo ! Sylvie, ici Alpha Victor, m'entendez-vous ? Parlez - Ici Sylvie, je vous entends 3 sur 5. Parlez …… - Ici Sylvie, passez sur la fréquence de la Mémoire retrouvée et renouvelez votre appel. À vous - Bien reçu. Merci et bonne journée. …. - Ici Jean-Paul, je vous entends 5 sur 5. Parlez André - Ici André .J'ai vécu quelques temps en votre beau pays. Je me souviens avoir ramassé les jonquilles; avoir goûté aux narcisses ; avoir ramassé les airelles. J'avais 9 ans ! C'était en 1947. Je me souviens aussi avoir fait quelques bêtises avec les camarades du village. Nous avions détourné une branche d'un petit torrent de montagne qui en comportait deux, et nous avions ramassé un maximum de truites. Dénoncés ! Toutes les autorités nous attendaient à l’entrée du village. Surprise ! Surprise ! Je me souviens encore que l’on trouvait des pommes de terre sauvages parmi les champs et, toujours avec les copains de classe nous faisions des grillades le long des murs en pierre. Il est bon pour moi d’évoquer cette enfance heureuse et insouciante. Mon père lieutenant des chasseurs alpins, détaché (je crois) au 92° Ri de Clermont Ferrand a eu pour mission, selon mon souvenir, de créer une station de ski pour l’armée. Il était chez vous avec quelques guides de Haute montagne. Je me souviens du nom d’un des adjoints à mon père, un nommé Chabanel, un gradé peut être aspirant, affecté certainement au 92 RI. Il était je crois natif du village S’il est toujours de ce monde il doit s’en souvenir. L’affaire n’a pas duré car l’autorité militaire a jugé qu’il y avait un manque d’enneigement ou que certains hivers n’étaient pas skiables. Pourtant j’ai connu les congères avec de la neige devant les maisons et les gens qui sortaient par la fenêtre de l’étage ; le chasse neige qui n’arrivait jamais jusqu’au village, dont on évoquait sans cesse le nom et qu’il fallait parfois attendre plus d’une semaine. Il y avait aussi une vieille fille dont je ne me souviens du nom. Elle tenait un genre de magasin en tous genres comme celui que tient Noël Roquevert dans le film "Un singe en hiver". Elle était une figure du village. L’été quelques femmes âgées en costume traditionnel venaient s’asseoir au devant du magasin et s’adonnait à faire de la dentelle. Il était aussi Le vieux chalet perché sur la colline. Une magnifique maison très bien entretenue qui était la demeure d’un nommé Louisou ou Louison dont le nom revenait souvent. Le soir à la veillée, les militaires se retrouvaient à l’auberge où ils déjeunaient. Il y avait une très jolie serveuse qui chantait chaque soir .Il fallait la prier pour ce faire, Elle montait sur une table et c’était parti, nous écoutions tous charmés. Elle s’appelait Maria (je crois !

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Il était une fois… un camp militaire aux Estables

Messages de la tour de contrôle de la Communauté de Communes du Pays du Mézenc, interceptés par le NSA et aimablement transmis par Weakyleaks via les Réseaux sociaux.

- Allo ! Office de tourisme Mézenc Loire Sauvage, ici Alpha Victor, m'entendez-vous ? Parlez - Ici Office de Tourisme, je vous entends 2 sur 5, faible mais lisible. Identifiez-vous et précisez votre position. À vous - Ici André Vallet, j'épelle : Victor-Alpha-Lima deux fois-Echo-Tango. Je survole actuellement Draguignan au sud du triangle des Bermudes. À vous. - Office de Tourisme. Que peut-on faire pour vous? Parlez. - Ici Alpha Victor. Pourrai-je contacter quelqu'un proche de la mairie des Estables? J'étais élève en ces lieux en 1947 mon père fut délégué par la région militaire pour je crois monter une station de ski… J'ai quelques souvenirs photographiques dont les anciens pourraient profiter. À vous. - Office de Tourisme. Passez sur la fréquence de la Mairie des Estables et demandez Autorité. - Merci Terminé. Bonne journée. - Allo ! Sylvie, ici Alpha Victor, m'entendez-vous ? Parlez - Ici Sylvie, je vous entends 3 sur 5. Parlez …… - Ici Sylvie, passez sur la fréquence de la Mémoire retrouvée et renouvelez votre appel. À vous - Bien reçu. Merci et bonne journée. …. - Ici Jean-Paul, je vous entends 5 sur 5. Parlez André - Ici André .J'ai vécu quelques temps en votre beau pays. Je me souviens avoir ramassé les jonquilles; avoir goûté aux narcisses ; avoir ramassé les airelles. J'avais 9 ans ! C'était en 1947. Je me souviens aussi avoir fait quelques bêtises avec les camarades du village. Nous avions détourné une branche d'un petit torrent de montagne qui en comportait deux, et nous avions ramassé un maximum de truites. Dénoncés ! Toutes les autorités nous attendaient à l’entrée du village. Surprise ! Surprise ! Je me souviens encore que l’on trouvait des pommes de terre sauvages parmi les champs et, toujours avec les copains de classe nous faisions des grillades le long des murs en pierre. Il est bon pour moi d’évoquer cette enfance heureuse et insouciante. Mon père lieutenant des chasseurs alpins, détaché (je crois) au 92° Ri de Clermont Ferrand a eu pour mission, selon mon souvenir, de créer une station de ski pour l’armée. Il était chez vous avec quelques guides de Haute montagne. Je me souviens du nom d’un des adjoints à mon père, un nommé Chabanel, un gradé peut être aspirant, affecté certainement au 92 RI. Il était je crois natif du village S’il est toujours de ce monde il doit s’en souvenir. L’affaire n’a pas duré car l’autorité militaire a jugé qu’il y avait un manque d’enneigement ou que certains hivers n’étaient pas skiables. Pourtant j’ai connu les congères avec de la neige devant les maisons et les gens qui sortaient par la fenêtre de l’étage ; le chasse neige qui n’arrivait jamais jusqu’au village, dont on évoquait sans cesse le nom et qu’il fallait parfois attendre plus d’une semaine. Il y avait aussi une vieille fille dont je ne me souviens du nom. Elle tenait un genre de magasin en tous genres comme celui que tient Noël Roquevert dans le film "Un singe en hiver". Elle était une figure du village. L’été quelques femmes âgées en costume traditionnel venaient s’asseoir au devant du magasin et s’adonnait à faire de la dentelle. Il était aussi Le vieux chalet perché sur la colline. Une magnifique maison très bien entretenue qui était la demeure d’un nommé Louisou ou Louison dont le nom revenait souvent. Le soir à la veillée, les militaires se retrouvaient à l’auberge où ils déjeunaient. Il y avait une très jolie serveuse qui chantait chaque soir .Il fallait la prier pour ce faire, Elle montait sur une table et c’était parti, nous écoutions tous charmés. Elle s’appelait Maria (je crois !

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Mais je n’en suis sûr).Ma mère aimait bien cette femme qui s’est ensuite mariée avec un des guides du coin employé par l’armée et qui faisait du saut à ski. Je vous ai conté cette histoire comblée des souvenirs d’une petite enfance. Je vous envoie deux photos ressorties d’un tri que je fais dans les archives familiales. - Bien reçu André. Je vous reçois fort et clair. Restez sur la fréquence, j'enquête. Suite de l'histoire.

C'est une équipe complète qu'il fallut composer pour remettre l'aéronef sur la bonne route de la mémoire retrouvée. Songez : outres les incontournables Marcel Eyraud et Madeleine Sanial, il fallut rassembler Calixte Giraud, Henri Bonnefoy, Victor Eyraud, André Eyraud, Jean Chabanel, Élise et Guy Chouvet : des gros calibres! Par la suite, après quelques échanges, André nous apporta d'autres précisions qui lui revenaient à l'esprit et qui aidèrent l'enquête. "Je ne sais pas exactement quand nous avons habité au village. Mais après plus amples recherches, je pense que c'est en 1948.nous étions logés à l’étage d’une maison que j’ai revue en 1990 lorsque je suis passé chez vous trop vite à mon gré. Il y avait en rez-de-chaussée de cette maison, un magasin de souvenirs. Je me suis fais connaître et le patron des lieux - le nom me revient : Monsieur Eyraud - s’est souvenu de mes parents et m’a dit avoir été leur propriétaire. Nous avons discuté ensemble du bon vieux temps durant quelques instants. Je sais aussi que mes parents se rendaient souvent le soir jouer aux cartes chez l’instituteur du village. Je suis certainement allé en classe. Peut être retrouverait-on mon nom sur les registres ? Vallet André et sans doute celui de ma sœur Christiane. Ce serait bénéfique pour moi de savoir ceci… Je voudrai aussi que l’on me communique le nom de cette vieille dame qui tenait une boutique en tout genre au centre du village." Mais c'est Guy Chouvet qui dénicha aux Archives Départementales de la Haute-Loire le bulletin de naissance de ce qui fut l'éphémère Centre de Préparation militaire des Estables.

Extrait du bail entre la Municipalité des Estables et les autorités militaires

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Bail

Entre les soussignés: Monsieur Testud, maire de la commune des Estables agissant en sa seule qualité, y demeurant, d'une part, Et Monsieur le Commandant du Groupe de subdivision du Puy, représenté par Monsieur le capitaine Mook, directeur départemental de la Formation Prémilitaire de la Haute-Loire; dont les bureaux sont sis au Puy caserne Romœuf, d'autre part, Sont intervenues les conventions suivantes: Monsieur Testud, maire des Estables, et ce dûment autorisé par la délibération du conseil Municipal de la dite commune en date du 16 décembre 1945, donne à titre de bail et met à la disposition de la formation Prémilitaire de la Haute-Loire qui accepte la parcelle de terrain nécessaire pour l'édification d'un barraquement (sic) pour loger et abriter les stagiaires. Il est précisé en effet qu'il est créé aux Estables un centre d'apprentissage de sky (sic) dirigé par la Formation Prémilitaire et qu'est prévu un barraquement pour loger et abriter les stagiaires. L'édification de ce barraquement est envisagé sur le communal des Estables et à l'endroit qui sera considéré le plus propice. Le présent bail est fait aux charges, clauses et conditions suivantes : 1° Il prendra cours le 1er décembre 1945 et sa durée sera de neuf années entières et consécutives qui pourront se renouveler par tacite reconduction à défaut de préavis six mois avant son expiration par simple lettre recommandée. 2° Le prix convenu est de cinquante francs payables annuellement, à terme d'avance, dans les huit premiers jours de Décembre. C'est-à-dire le premier décembre mille neuf cent quarante cinq. 3° La délimitation du terrain nécessaire sera faite contradictoirement et elle sera suffisante pour le barraquement à construire, c'est-à-dire conforme à la surface du terrain qui sera jugé nécessaire, suivant les indications qui seront fournies par Monsieur le capitaine Mook, le bailleur s'obligeant expressément à accepter pour succéder au preneur sus désigné les officiers qui pourront être appelés à le remplacer. De son côté le preneur s'engageant à céder tous les droits à son successeur. 4° De convention expresse le barraquement devant être édifié aux seuls frais de l'État restera sa propriété comme il restera sous le contrôle de l'autorité Militaire. 5° En cas de suppression du centre d'apprentissage l'autorité militaire aura le droit d'emporter le barraquement qui reste sa propriété et d'en disposer comme elle le jugera, le terrain loué devant être rendu nu comme il aura été pris. Fait en triple à Le Puy le présent bail dont un exemplaire sera enregistré, le trente un décembre 1945

Ainsi donc, au sortir de la guerre, l'État Major décide de créer aux Estables un camp destiné à former les militaires de différentes unités en stage de neige ou de montagne. Pour cela, il détache le premier octobre 1946 le lieutenant de Chasseurs Alpins Émile Jean Vallet et son adjoint, l'adjudant-chef Noraz, au 92e Régiment d'Infanterie de Clermont Ferrand comme chef de cette mission. Celui-ci s'installe au village avec sa famille et y restera jusqu'en juillet 1948 date où il est affecté en Savoie au Fort du Télégraphe. Le lieutenant Vallet avait également comme adjoint l'adjudant-chef Philibert Chabanel, affecté au 92e RI, alors âgé de trente ans.

Le lieutenant Émile Vallet entouré de deux guides locaux non identifiés. Derrière le sergent, à droite, on aperçoit l'ancienne bascule.

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En 1948 - Au centre, le lieutenant Émile Vallet, à droite, l'adjudant-chef Noraz, également chasseur alpin

Vue actuelle

La maison dont parle André Vallet est celle du marchand de vins Victor Eyraud (1905-1977) (parcelle R398) dont le commerce se trouvait au rez-de chaussée et était flanqué d'une petite quincaillerie tenue par son épouse Maria, née Gineys, commerce qui évolua en magasin de souvenirs et qui fut tenu jusqu'en 1954, année du départ des époux pour Tain l'Hermitage. À l'étage se tenait le bar-restaurant où se retrouvaient le soir les militaires. La servante était Josette Mazinger qui épousa par la suite Casimir Falcon recruté comme "guide" et qui se distinguait alors par ses performances en skis, notamment sur le tremplin de saut

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alors établi au pied du rocher de Blot... (Il me semble que mon père avait recruté des guides sur place. Je me souviens que l'un était le champion local de saut à ski; le tremplin était à la sortie du village à la montée vers le Gerbier des Jonc. Ce guide a marié la chanteuse de l’auberge 'Josette'- J’étais enfant mais je me souviens bien de Falcon. Ma mère très copine avec Josette a joué les entremetteuses - Elle voulait souvent marier les gens - .Je crois que cet homme habitait dans un autre village, plus haut vers le Gerbier… J’espère que ces gens ont eu une vie très heureuse.). Casimir Falcon fut, par la suite garde-forestier à la maison forestière de Chanchemine. Le couple eut cinq enfants.

Sur cette photo de famille prise vers 1934, Félix Chabanel, né en 1905, est déjà militaire, Philibert est adolescent. De Gauche à droite: Dernier rang: Élise Chabanel, Félix Chabanel, Florentin Chabanel, Élie Chabanel, Marie Rosine Chabanel, Frère Jean-Baptiste Chabanel, Aline Chabanel, Louise Chabanel. Rang du milieu: Jean-Baptiste Chabanel, facteur, Marie Chabanel son épouse née Charre, Philibert Chabanel. Au premier rang : Cyprien Chabanel né en 1923.

L années ont passé… On retrouve Philibert Chabanel, toujours bras croisés, avec son "jeune" frère Cyprien.

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Josette (la jolie servante) avait le don de charmer ses auditeurs en reprenant à la veillée les chansons de Tino Rossi. L'instituteur de l'époque était Jean Petiot (Rien à voir avec le sinistre docteur Marcel Petiot) qui avait alors 28 ans. Nommé aux Estables en octobre 1945, il en partit en même temps que le lieutenant Vallet, en juillet 1948. Le "magasin en tout genre tenu par une vieille fille" était celui de Florentine Croze, "La Florentine" qui, à l'époque, s'était déjà "laissée gagner par le désordre (sic)" Et bien entendu, là haut sur la colline était un vieux Chalet du Mézenc tenu par le populaire Louis Arnaud, alias "Louisou".

Hiver 1948. Le lieutenant Vallet au centre. En arrière-plan, la ferme de Marmaille et le rocher de Blot où se trouvait le tremplin de saut.

Grâce à la perspicacité de Madeleine Sanial, nous avons pu retrouver, sur une carte postale des années 50 (Le courrier du dos est daté 1953), une vue de ces baraquements préfabriqués en bois.

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D'une longueur d'environ trente mètres, si l'on en juge par la photo, ils étaient construits sur le replat du Darounas, à peu près à l'endroit où se trouve l'actuel Centre d'animation. Soixante huit ans ont passé… Que resta-t-il de ce passage éphémère des militaires au village? Sur le bail cité plus haut figurent les règlements effectués par l'Armée pour la location du terrain. Ils s'achèvent le 1er décembre 1949. Le baraquement fut ensuite laissé à l'abandon. Le matériel intérieur, notamment le couchage, fut récupéré avant que le bâtiment ne fût détruit, probablement à l'occasion des travaux de la rocade. Le prestige de l'uniforme a rapproché les cœurs de Claudia Bonnefoy (née en 1921, sœur de Baptiste Bonnefoy, époux de la "Marie de Montplaisir") et de Michel Reverdy. De la même façon, Élise Chabanel, cousine de Philibert, alors employée à la poste des Estables tomba sous le charme du militaire qui venait tous les matins relever le courrier du camp et le 21 mai 1948 elle épousait le sergent André Chouvet … pour le meilleur de la Poste. Henri Bonnefoy se souvient d'un sanglier débusqué par les militaires et abattu par François Giraud, le maréchal-ferrant. Le reste se dissout peu à peu dans la brume du temps qui passe. Puisse ce document permettre d'éviter un oubli complet de cette intéressante période de l'après-guerre.

Suite du casting de l'histoire