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JUIN 2016 EN BREF... IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE (1984) De Sergio Leone • États-Unis • Drame • 4h11 • Int - 12 ans Avec Robert De Niro, James Woods, Elizabeth McGovern VERSION LONGUE RESTAURÉE INÉDITE Il était une fois en Amérique est un véritable mo- nument de l’histoire du cinéma. Autant par l’histoire de sa création, son échec commercial, et par tout le mystère qui l’entoure. Il s’agit du dernier film de Sergio Leone qui clôt sa trilogie sur l’histoire des États-Unis après Il était une fois dans l’Ouest et Il était une fois la révolution. Adapté du roman The Hoods de Harry Grey, Il était une fois en Amé- rique raconte l’histoire de Noodles et de ses amis, des gangsters qui ont agit pendant la période de la prohibition à New-York. Le film raconte leur histoire sur 40 ans du point de vue de Noodles et se déroule sur trois périodes qui se mêlent de façon non-chronologique. C’est là que réside tout l’intérêt et la force du film. En effet, Il était une fois en Amérique est avant tout une oeuvre sur la nostalgie du temps qui passe. On peut presque parler de film Proustien, car avec la force du montage, Leone parvient à recréer le temps révolu alors que le temps humain, lui, s’est écoulé. La question du montage a été justement problématique. Sergio Leone avait proposé une version de 4h15, refusée par les Studios. Ces der - niers ont décidé de remonter le film sans l’accord du cinéaste. Pensant que la non-chronologie du film était trop complexe pour les spectateurs, ils sortent aux États-Unis une version de 2h19 et chronolo- gique, une aberration quand on connaît la version initiale ! La France et d’autres pays européens sortent une version un peu raccourcie (3h49) mais avec un montage validé par Leone. Malgré des critiques élogieuses, le film ne trouve pas son public. Les difficultés ren- contrées avec les Studios et l’échec public auront un impact sur le ci- néaste qui ne réalisera plus jusqu’à sa mort quelques années plus tard. Ces anecdotes n’ont fait qu’accroître la réputation du film qui est de- venu au fil du temps culte aurpès de tous les milieux cinéphiles. À cela, peut s’ajouter tout le mystère qui entoure film. Que signifie le sourire final de Robert De Niro ? En 2012, Martin Scorsese finance une restauration des 20 minutes manquantes au montage initial de Sergio Leone et la présente au Fes- tival de Cannes. Oeuvre posthume, Il était une fois en Amérique permet une nouvelle fois à Sergio Leone de donner sa vision pessimiste d’une Amérique sur le déclin, avide et désanchantée. Magnifié par la musique de Ennio Morricone, ce film est à découvrir ou à re-découvrir sur grand écran ! Lundi 4 avril Soirée « Classiques» #1 18h45 : Les Habitants 21h15 : La Folle escapade Du 6 au 19 avril Diffusion dans la programmation Les Habitants et La Folle escapade (horaires à consulter dans le programme hebdomadaire) Lundi 2 mai Soirée « Classiques» #2 18h45 : La Belle équipe 21h15 : La Chevauchée des bannis Du 4 au 17 mai Diffusion dans la programmation La Belle équipe et La Chevauchée des bannis (horaires à consulter dans le programme hebdomadaire) Lundi 6 juin Soirée « Classiques» #3 18h45 : Il était une fois en Amérique (film en deux parties) Du 8 au 21 juin Diffusion dans la programmation Il était une fois en Amérique (horaires à consulter dans le programme hebdomadaire) LUNDI 6 JUIN : Soirée « classiques » 18h45 : Il était une fois en amérique film en deux parties Un dîner peut vous être servi entre les deux parties sur réservation pour 5,60€ Les deux films seront diffusés séparément les semaines suivantes Pour les soirées « Classiques », un repas peut vous être servis entre les deux films (5,60 €). Réservation obligatoire au 05 62 00 81 57 Tarif des films classiques : 5,40 € La Chevauchée des bannis de André de Toth Il était une fois en Amérique de Sergio Leone Films Classiques avril | mai | juin 2016 LES BANDES AU CINÉMA

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JUIN 2016 EN BREF...IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE (1984)De Sergio Leone • États-Unis • Drame • 4h11 • Int - 12 ans Avec Robert De Niro, James Woods, Elizabeth McGovernVERSION LONGUE RESTAURÉE INÉDITE

Il était une fois en Amérique est un véritable mo-nument de l’histoire du cinéma. Autant par l’histoire de sa création, son échec commercial, et par tout le mystère qui l’entoure.

Il s’agit du dernier film de Sergio Leone qui clôt sa trilogie sur l’histoire des États-Unis après Il était une fois dans l’Ouest et Il était une fois la révolution.

Adapté du roman The Hoods de Harry Grey, Il était une fois en Amé-rique raconte l’histoire de Noodles et de ses amis, des gangsters qui ont agit pendant la période de la prohibition à New-York.

Le film raconte leur histoire sur 40 ans du point de vue de Noodles et se déroule sur trois périodes qui se mêlent de façon non-chronologique. C’est là que réside tout l’intérêt et la force du film.

En effet, Il était une fois en Amérique est avant tout une oeuvre sur la nostalgie du temps qui passe. On peut presque parler de film Proustien, car avec la force du montage, Leone parvient à recréer le temps révolu alors que le temps humain, lui, s’est écoulé.

La question du montage a été justement problématique. Sergio Leone avait proposé une version de 4h15, refusée par les Studios. Ces der-niers ont décidé de remonter le film sans l’accord du cinéaste.

Pensant que la non-chronologie du film était trop complexe pour les spectateurs, ils sortent aux États-Unis une version de 2h19 et chronolo-gique, une aberration quand on connaît la version initiale !

La France et d’autres pays européens sortent une version un peu raccourcie (3h49) mais avec un montage validé par Leone. Malgré des critiques élogieuses, le film ne trouve pas son public. Les difficultés ren-contrées avec les Studios et l’échec public auront un impact sur le ci-néaste qui ne réalisera plus jusqu’à sa mort quelques années plus tard.

Ces anecdotes n’ont fait qu’accroître la réputation du film qui est de-venu au fil du temps culte aurpès de tous les milieux cinéphiles. À cela, peut s’ajouter tout le mystère qui entoure film. Que signifie le sourire final de Robert De Niro ?

En 2012, Martin Scorsese finance une restauration des 20 minutes manquantes au montage initial de Sergio Leone et la présente au Fes-tival de Cannes.

Oeuvre posthume, Il était une fois en Amérique permet une nouvelle fois à Sergio Leone de donner sa vision pessimiste d’une Amérique sur le déclin, avide et désanchantée.

Magnifié par la musique de Ennio Morricone, ce film est à découvrir ou à re-découvrir sur grand écran !

Lundi 4 avril

Soirée « Classiques» #118h45 : Les Habitants

21h15 : La Folle escapade

Du 6 au 19 avril

Diffusion dans la programmationLes Habitants et

La Folle escapade(horaires à consulter dans

le programme hebdomadaire)

Lundi 2 mai

Soirée « Classiques» #218h45 : La Belle équipe

21h15 : La Chevauchée des bannis

Du 4 au 17 mai

Diffusion dans la programmationLa Belle équipe et

La Chevauchée des bannis(horaires à consulter dans

le programme hebdomadaire)

Lundi 6 juin

Soirée « Classiques» #318h45 : Il était une fois en Amérique

(film en deux parties)

Du 8 au 21 juin

Diffusion dans la programmationIl était une fois en Amérique(horaires à consulter dans

le programme hebdomadaire)

LUNDI 6 JUIN : Soirée « classiques »18h45 : Il était une fois en amérique

film en deux partiesUn dîner peut vous être servi entre les deux parties

sur réservation pour 5,60€Les deux films seront diffusés séparément les semaines suivantes

Pour les soirées « Classiques », un repas peut vous être servis entre les deux films (5,60 €).

Réservation obligatoire au 05 62 00 81 57

Tarif des films classiques : 5,40 €

La Chevauchée des bannis de André de Toth

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Films Classiquesavril | mai | juin

2016

LES BANDESAU CINÉMA

Page 2: IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE (1984) Lundi 4 De Sergio ... · Il s’agit du dernier film de Sergio Leone qui clôt sa trilogie sur l’histoire des États-Unis après Il était

EDITOChers spectateurs,

Nous terminons la saison 2015 - 2016 en abordant la thé-matique des Bandes au cinéma !

En effet, c’est dans les groupes que sont nés les plus beaux dialogues, les belles plus scènes d’affrontements, les plus belles idées de l’Histoire du cinéma !

Mais plus sérieusement, ce trimestre sera varié, et nous espérons que vous aurez à la fois le plaisir de redécouvrir des grands chefs d’oeuvres, et la joie de découvrir des films rares et inédits.

Dans les raretés, nous vous proposons La Folle escapa-de, un film d’animation anglais qui, de la même manière que Orwell dans sa Ferme des animaux, met en scène des lapins pour nous parler de notre société.

Dans un tout autre genre, plutôt déjanté, le cinéaste in-classable Alex Van Warmerdam nous propose sa vision de la société dans son second film Les Habitants.

Dans les classiques, découvrez l’un des chefs d’oeuvres de Julien Duvivier La Belle équipe dans son montage initial et La Chevauchée des bannis, un western qui détourne les codes du genre et, bien avant Quentin Tarantino, ose tourner un western sous la neige !

Et enfin, pour bien finir l’année avant de vous retrouver à la rentrée, vous aurez le plaisir de voir ou de revoir sur grand écran le chef d’oeuvre de Sergio Leone, Il était une fois en Amérique, dans la version voulue par le cinéaste de 4h11... Une oeuvre monumentale !

Bon trimestre de (re)découvertes !

L’équipe du Régent

AVRIL 2016 MAI 2016

LA FOLLE ESCAPADE (1978)De Martin Rosen • Grande-Bretagne • Animation • 1h41

Cinéaste et producteur de pièces de théâtre, Mar-tin Rosen est né aux États-Unis avant de s’installer à Londres où il va réaliser plusieurs films pour le ci-néma et la télévision.

La Folle escapade est son premier film animé réali-sé juste avant The Plague Dogs, un autre film animé mettant en scène des animaux.

La Folle escadade, bien qu’inédit en France a connu un succès important outre Manche. Adapté d’un roman de Ri-chard Adams, il raconte l’histoire d’une communauté de lapins menacée par les Humains. Un groupe décide de fuir pour s’installer dans une nouvelle garenne.

Malgré l’aspect enfantin du récit, Martin Rosen réalise une oeuvre tota-lement dirigée vers les adultes. À travers l’histoire d’un groupe de lapins rebelles, il dépeint avec noirceur une métaphore de notre société.

En effet les lapins sont dotés de parole, de pensées et d’émotions. Ils vivent en castes, ont des dirigeants politiques et une religion.

Martin Rosen a souhaité que l’oeuvre soit la plus réaliste possible afin de faire comprendre aux Humains leurs erreurs et leurs responsabilités.

Une oeuvre étonnante à découvrir !

LES HABITANTS (1995)De Alex Van Warmerdam • Hollande • Comédie • 1h45Avec Alex V.Warmerdam, Annet Malherbe, Leonard Lucieer

Les Habitants est le second film d’Alex Van War-merdam, un réalisateur hollandais qui s’est forgé au fil de son oeuvre une solide réputation à l’interna-tional.

Son cinéma ne ressemble à rien de connu et il est difficile de qualifier Les Habitants, tant ce dernier se situe toujours « entre » : entre la comédie et le

drame, entre l’absurde et la réalité, entre l’angoisse et le rire, ...Ce film dresse le portrait des habitants d’un lotissement dont la

construction semble avoir été abandonnée en cours de route. Au milieu de ce beau monde vit entre autres un garde-chasse stérile qui ne pense qu’à la défense de son petit carré de forêt ; un boucher obsédé sexuel, un obèse mutique terrifiant les autres habitants à dos de mobylette ; une jeune fille mystérieuse, etc.

À travers cette communauté, Alex Van Warmerdam nous propose quelque chose comme un laboratoire à ciel ouvert où se débat l’huma-nité la plus médiocre, aux moeurs plutôt glaçante !

Reposant sur une galerie de personnages excentriques, Les Habitants est une oeuvre originale et atypique à consommer sans modération !

LA BELLE ÉQUIPE (1936)De Julien Duvivier • France • Comédie dramatique • 1h35Avec Jean Gabin, Charles Vanel, Raymond AimosVERSION RESTAURÉE AVEC MONTAGE INITIAL

Julien Duvivier a marqué le cinéma français avec la réalisation de nombreux chefs-d’oeuvres comme Pepe Le Moko, Sous le ciel de Paris et bien d’autres.

Connu pour la noirceur et le réalisme de ses films, il raconte dans La Belle équipe l’histoire de cinq amis, ouvriers au chômage et révoltés qui gagnent

à la Loterie nationale grâce à un billet acheté en commun. Ils décident de construire ensemble une guinguette en bord de Marne. Mais le rêve vire rapidement au cauchemar.

La Belle Équipe est devenu, malgré lui, un film emblématique d’une année riche en événements : l’avènement du Front populaire, la création des congés payés, le début de la guerre civile espagnole… C’est toute la mythologie de 1936 (chômage, solidarité ouvrière, désir d’ascension sociale,) qui le traverse de part en part. Bien que Duvivier se soit tou-jours défendu d’avoir voulu réaliser un film politique et engagé, La Belle équipe a été considéré à sa sortie comme le symbole d’une époque et Jean Gabin est devenu le héros de la classe ouvrière.

À sa sortie le film est jugé trop pessimiste par les spectateurs, Julien Duvivier est donc contraint de tourner une fin plus optimiste. Une restau-ration du film en 2016 a permis de retrouver la fin initiale.

LUNDI 4 AVRIL : Soirée « classiques »18h45 : Les Habitants

21h15 : La Folle escapadeUn dîner peut vous être servi entre les deux films

sur réservation pour 5,60€Les deux films seront diffusés séparément les semaines suivantes

LUNDI 2 MAI : Soirée « classiques »18h45 : La Belle équipe

21h15 : La Chevauchée des bannisUn dîner peut vous être servi entre les deux films

sur réservation pour 5,60€Les deux films seront diffusés séparément les semaines suivantes

LA CHEVAUCHÉE DES BANNIS (1959)De André De Toth • États-Unis • Western • 1h32Avec Robert Ryan, Burl Ives, Tina Louise

André de Toth, réalisateur austro-hongrois, a re-joint Hollywood pendant la 2nde guerre mondiale où il a réalisé de nombreux films de genre : films d’aventures, films noirs mais surtout des westerns.

Bien que La Chevauchée des bannis soit un wes-tern, il ne répond pas aux codes hollywoodiens. Comme beaucoup de réalisateurs américains dans

les années 1950, André de Toth s’éloigne des codes du genre et pro-pose une nouvelle vision du western. Les personnages ne sont « ni tout blancs, ni tout noirs », ils sont avant tout humains. Loin de l’exotisme et du pittoresque habituels des décors du western, André de Toth a décidé de raconter cette histoire en plein hiver, sous la neige donc et dans un village pratiquement vide. Cette « absence de décor » permet de se recentrer sur la psychologie des personnages, chose rare dans un western !

Bertrand Tavernier, grand admirateur de l’oeuvre de André de Toth qualifiera La Chevauchée des bannis de « western dreyerien » en ré-férence au cinéma de Carl Theodor Dreyer, cinéaste de l’absolu, qui mettait la psychologie des personnages au centre de ses oeuvres.

Un grand film à découvrir, autant pour les fans de western souhaitant se faire surprendre que pour les plus réticents qui pourraient bien chan-ger d’avis !