iiie reich. comment on embrigade un peuple

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novembre 2013 - n° 803 Assassinat de Kennedy : la thèse du complot se confirme nos rendez-vous inédits : préhistoire, À tABLe, Les CouACs de L’histoire, L’origine d’une expression… 3’:HIKPKG=\UZ\UY:?a@i@k@d@k"; M 05067 - 803 - F: 5,70 E - RD ALL 7,20 €/BEL 6,50 €/CAN 9,99 $CAN/DOM/S 6,70 €/ESP 6,70 €/GR 6,70€/ITA 6,70 €/PORT-CONT 6,70 €/LUX 6,70 €/MAR 60 DH/MAY 8,10 €/CH 11 FS/TOM/A 1570 XPF/TOM/S 880 XPF/TUN 6,80 TND iii e reiCh Comment on embrigade un peuple

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Dès son élection en janvier 1933, Hitler met la société allemande au pas, du berceau au cercueil. Voici l'histoire de l'embrigadement terrifiant d'un peuple.

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Page 1: IIIe Reich. Comment on embrigade un peuple

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novembre 2013 - n° 803

Assassinat de Kennedy : la thèse du complot se confirme

nos rendez-vous inédits : préhistoire, À tABLe, Les CouACs de L’histoire, L’origine d’une expression… 3’:HIKPKG=\UZ\UY:?a@i@k@d@k";

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David GalloAncien élève de l’École normale supérieure, agrégé d’histoire, il achève une thèse qui porte sur « La fabrique de “l’homme nouveau” dans la SS (1933-1945) ».

Jean-marie brohmProfesseur émérite de sociologie à l’université de Montpellier III, il a publié 1936. Les Jeux olympiques à Berlin (André Versaille éditeur, 2008).

Lionel richardProfesseur honoraire des universités, auteur de nombreux livres sur l’Allemagne, dont Goebbels, portrait d’un manipulateur (André Versaille éditeur, 2008).

nicolas PatinAncien élève de l’École normale supérieure, agrégé et docteur en histoire contemporaine, il va publier L’Allemagne de 1914 à 1945 aux éditions Fayard en 2014.

31 DossierL’embrigadement d’un peupleDès son élection, en janvier 1933, Hitler met la société

allemande sous contrôle. La propagande bat son plein,

et, en quelques semaines, le pays est entièrement mis au

pas, du berceau au cercueil…

60 Les Dessous De…L’émigration russe en ChineLa ville de Harbin, en Mandchourie, abrite en 1920

200 000 Russes ayant fui la révolution. Ils feront les frais

des tractations entre Chinois, Japonais et Soviétiques.

66 sPéciaL Prix historiaUn très bon cru, merci ! Historia vient de récompenser

neuf lauréats : historiens, romanciers, documenta-

ristes, conservateurs… sans oublier le coup de semonce

envers le mauvais traitement infligé à la mémoire.

76 à L’affiche

84 Livres

91 mots croisés

92 PortraitConsuelo Vanderbilt BalsanPrincesse du grand monde new-yorkais, elle devient, en

1895, duchesse de Marlborough et découvre sa vocation :

mettre sa fortune au service des plus humbles.

98 iDée reçueLes moai, témoins muets d’un peuple disparu

6 actuaLitésJFK, un crime et des complots

10 Les hauts Lieux De La PréhistoireLa Caune de l’Arago à Tautavel

13 Pas si bête !La girafe Zarafa

15 à tabLeLes cèpes à la bordelaise

16 L’art De L’histoireFélix Valloton, la Grande Guerre en toile de fond

19 Les couacs De L’histoirePhilippe Auguste pas à la noce

20 L’inéDit Du moisGoncourt, nom déposé

23 un iLLustre inconnuDavout

24 un mot, une exPressionVouer aux gémonies

25 L’air Du temPsLa mauvaise réputation

26 ces Jours-Là16 au 20 novembre 1869 : l’inauguration du canal de Suez

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alexandre JevakhoffInspecteur général des finances, président du Cercle de la Marine impériale russe. On lui doit notamment Les Russes blancs (Tallandier 2007, rééd. en 2013).

Jean-Paul PicaperProfesseur de science politique à Berlin et ex-correspondant du Figaro en Allemagne, il a écrit, entre autres, L’Or des nazis (Tallandier, 1998) et Opération Walkyrie (L’Archipel, 2009).

olivier LebleuConférencier, documentariste, il vient de traduire, annoter et préfacer Une duchesse américaine. New York-Londres-Paris : Mémoires de Consuelo Vanderbilt (Tallandier, 2012).

Denis LefebvreJournaliste et historien, il dirige la collec tion « L’encyclopédie du socialisme ». Dernier ouvrage paru : Les Secrets de l’expédition de Suez. 1956 (Perrin, 2010).

Dossier : IIIe Reich, p. 31L’embrigadement d’un peuple

Spécial : Prix Historia, p. 66Le palmarès 2013

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16 historia novembre 2013

l’art de l’histoire

Jusqu’au 20 janvier 2014, le Grand Palais consacre une rétrospective à ce postimpressionniste. L’occasion de se pencher sur l’un de ses plus célèbres tableaux, composé après le choc traumatique d’une visite au front.

Félix vallottonLa Grande Guerre en toile de fond

Lorsque éclate le conflit, l’artiste a 49 ans. Trop vieux pour combattre. Qui plus est, son pays

d’origine, la Suisse, est neutre. Bien que natura-lisé français depuis qua-torze ans, il se voit refuser l’accès au front en tant que peintre. À défaut de vivre la guerre en direct, il se re-met à la gravure sur bois au cours de l’hiver 1914-1915 et compose les six plan-ches de son album C’est la guerre, où il met en scène le sort tragique des soldats dans les tranchées et les souffrances des civils. Il peint également Paysage de ruines et d’incendies (1914). Faute de modèle, il s’ins-pire des images vues dans la presse et aux actualités cinématographiques.Comme il l’explique à son frère, il cherche à repré-senter « quelque chose comme le cauchemar de la guerre ». Pugnace, il se porte candidat à deux re-prises pour une mission au ministère des Beaux-Arts et réussit enfin à se ren-dre sur un site sinistré de

Champagne du 7 au 23 juin 1917. Il ressort de cette expérience humainement bouleversé et, plus encore, artistiquement troublé. À son retour, il réalise, en toute hâte, pour l’exposi-tion des peintres aux ar-mées, qui se tient quelques mois plus tard au musée du Luxembourg, un ensemble de paysages de guerre qui le laisse profondément in-satisfait. Dans une lettre à Louise Hervieu, le 14 juillet 1917, il souligne : « J’ai dû en quinze jours bâcler six toiles et c’est presque tra-vailler des deux mains. » La critique n’est pas tendre et souligne le caractère inabouti de ces « notes et impressions ».Vallotton se rend compte combien il est difficile de représenter le conflit. Sa manière charpentée de peindre les figures ou les paysages en détourant les formes lui paraît soudain trop sage. Trop structurée. Transmettre la sensation que procure le chaos d’un champ de bataille soumis à des pluies d’obus est un défi. Comment faire res-

sentir le dépassement des limites, l’explosion des nor-mes, l’éclatement des repè-res générés par une guerre moderne dominée par la technique ? Il écrit dans son article Art et guerre : « “La fatalité”. Ça ne se copie pas comme une pom-me. » Et, dans son Journal, en décembre 1917, il ajoute : « […] la guerre n’est pas ce qui éclate, ni cet arbre fau-ché dont le tronc penche, ni ces toits béants, ni ce malheureux qui traîne son moignon vers l’illusoire abri d’un fossé, ou plutôt elle est cela pour la seconde où l’œil constate, mais combien plus vastes sont les répercussions dans l’espace ! » Il a compris que le sujet nécessite un trai-tement inédit. Il poursuit : « Que représenter dans tout cela ? Pas l’objet, bien sûr, ce serait primaire, […] et, cependant, un Art sans représentation déterminé d’objets est-il possible ? […] Peut-être les théories encore embryonnaires du cubisme s’y pourront-elles appliquer avec fruit ? Dessiner ou peindre des

“forces” serait bien plus profondément vrai qu’en reproduire les effets ma-tériels mais ces “forces” n’ont pas de formes, et de couleurs encore moins. » Autant de pistes ouver-tes, d’entrecroisements d’idées, d’hypothèses ju-dicieuses qui aboutissent en décembre 1917 à une œuvre magistrale, Verdun, peinte d’après le souvenir des émotions ressenties sur place, et non d’après ses croquis réalisés in situ. Cette fois, la sensation prime sur l’observation. Et cette toile, quasi futuriste, obtient un succès immé-diat auprès des spécialistes comme du public.Prolixe, Félix Vallotton ? Assurément : à sa mort, le 29 décembre 1925, il laisse plus de 1 700 peintures, environ 200 gravures, des centaines d’illustrations et de dessins, trois romans, dix pièces de théâtre et 40 écrits sur l’art. Une som-me inégalée. Mais il ne fait aucun doute que la guerre a eu sur son œuvre un effet profond et durable.LÉlisabeth Couturier

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novembre 2013 historia 17

LE TITRE.� Verdun. Tableau de guerre interprété, projections colorées noires, bleues et rouges, terrain dévasté, nuée de gaz. Vallotton souhaitait-il contrebalancer l’aspect presque abstrait de l’œuvre avec un titre très descriptif ?

1 LES FAISCEAUX.� Ils strient le tableau de part en

part, de manière oblique, afin de créer une dynamique, un mouvement. Ils renvoient au souvenir d’un bombardement aérien sur Paris en 1916. Deux zeppelins ont survolé la ville « dans le ciel d’une pureté parfaite où les longs pinceaux des projecteurs mettaient une féerie », commente l’artiste.

2 LES COULEURS.� Les rouges, noirs et bleus

dominent, électrisant le tableau. Incendie, obscurité passagère, nuages de poussière et de fumée évoquent les attaques intenses et discontinues, les obus qui se fracassent. Visiblement, cette terre est à feu et à sang. On imagine le son des canons, on a l’impression d’être au cinéma.

3 LE PAYSAGE.� Il est difficilement identifiable,

mais on distingue en bas à droite des vignes, qui rappellent que la courte mission du peintre sur le front s’est déroulée en Champagne. Il est probable que ce paysage est un montage de plusieurs lieux – une vallée des Vosges ou le Chemin des Dames… Une scène que le spectateur, en position surélevée, domine.

« Verdun », 1917. Huile sur toile (114 x 146 cm) de Félix Vallotton (1865-1925). Paris, musée de l’Armée.

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26 historia novembre 2013

Ces JoUrs-LÀ

L’inaUgUration dU CanaL de sUez

20Novembre16

Novembre

Page 7: IIIe Reich. Comment on embrigade un peuple

Dossier

L’interrogation laisse encore perplexe : comment un pays européen, riche de culture, a basculé si vite et si totalement dans le fanatisme

nazi ? C’est en fait une étrange alchimie qui a projeté Hitler au sommet du pouvoir. Mélange de hasard, de violence et de calculs malheureux de la part de ses adversaires. Quels choix restait-il alors à « l’homme

de la rue » face aux mesures arbitraires, aux fêtes « kolossales » et à la mainmise d’un parti qui pénétrait les sphères les plus privées ?

IIIe Reich L’embrigadement

d’un peuple

32Tout est sous contrôleEn quelques semaines, durant le printemps 1933, les nazis brisent toute opposition sociale et politique.Par David Gallo

39Des JO comme opium du peupleUne fête au service du Führer : le CIO est ravi !Par Jean-Marie Brohm

42La jeunesse endoctrinéeHydre tentaculaire, l’organisation de la Jeunesse hitlérienne contrôle les plus jeunes, déstabilise les familles et forme les futurs soldats.Par Lionel Richard

48Les travailleurs mis au pas… de l’oieOu comment donner l’illusion d’une société sans classe.Par Nicolas Patin

53Faire la guerre… et des bébésLa « garçonne » des années 1920 est remplacée par la mère, qui met son ventre au service de la patrie.Par Jean-Paul Picaper

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60 historia novembre 2013

Les dessous de…C

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L’émigration russe en chine

Soldats impériaux gardant l’accès au pont enjambant le fleuve Soungari, à Harbin (Chine), en 1903.

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Les dessous de…

novembre 2013 historia 61

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inauGurÉe en 1903, La LiGne de train mosCou-pÉkin reprÉsente pour Les tsaristes une ÉChappatoire à La rÉvoLution boLChevique. iLs sont ainsi des Centaines de miLLiers à Choisir La voie de L’exiL. et, au GrÉ d’aLLianCes et de mÉsaLLianCes, Cette diaspora va s’impLanter en mandChourie, puis à shanGhai.

par alexandre Jevakhoff

Helsinki, Stockholm, paris, Berlin, varsovie, Constan-tinople, Bizerte, prague, la Serbie et la Bulgarie… autant de villes et de pays

où s’installent, à partir du prin-temps 1917 et jusqu’au début des années 1920, ceux que les Sovié-tiques qualifient de « bandits de garde-blancs », tous ces russes qui, des monarchistes avérés aux socialistes non bolcheviques et aux anarchistes, refusent le régime communiste et fuient avec toutefois l’espoir de revenir un jour sur le sol natal débarrassé de la faucille et du marteau. À cet inventaire man-quent pourtant un pays – la Chine – et une ville – harbin. au début des années 1920, près de 200 000 russes y résident, quand les estimations raisonnables évaluent à 1,5 million de personnes l’émigration russe de par le monde. le rôle particulier de harbin dans l’émigration russe est à cet égard tout sauf accidentel.

traitÉ sino-russe Contre La menaCe nipponne l’histoire géostratégique de la russie ne se limite pas à la créa-tion de Saint-pétersbourg et à la marche forcée de pierre le Grand et Catherine II vers l’orient méditerranéen et caucasien. C’est d’abord vers l’est que les souve-rains russes dessinent leur empire, avec la conquête de kazan (1452) puis le rattachement de la Sibérie à partir de la fin du xvIe siècle. puissance asiatique et pacifique, la russie envoie l’explorateur danois vitus Bering vérifier que l’asie et l’amérique sont bien séparées et s’approprie l’alaska jusqu’en 1867. Sept ans plus tôt, elle plante son étendard à vladivostok, le bien nommé « dominateur de l’orient », au bord de l’océan pacifique.

pour s’y rendre, les russes doivent contourner la Mandchou-rie chinoise. le premier traité russo-chinois, signé en 1689, reflète un rapport de force incertain : si les russes reçoivent, les premiers, la liberté de commerce en Chine, la frontière bilatérale est rejetée au nord, sur le fleuve amour. Trois traités et deux cent sept ans plus

tard, les Chinois ne sont plus en état de refuser grand-chose aux russes. le traité de Moscou donne même à ceux-ci le beau rôle : la pro-messe d’une assistance militaire en cas d’agression japonaise. en 1894, Tokyo a enlevé aux Chinois la Corée, Taïwan et une partie de la Mandchourie. en échange, Saint-pétersbourg obtient le droit de construire et d’exploiter, avec une concession particulièrement favorable de quatre- vingts ans, la ligne de chemin de fer de la Chine orientale (kvGd, en russe). le hasard fait bien les choses : la kvGd, qui traverse tout droit la Mandchourie, permet une écono-mie considérable par rapport au tracé du Transsibérien, qui suit la frontière russo-chinoise. la ligne est ouverte à l’été 1903, en un délai record pour poser 4 500 kilomètres de rails et construire 92 gares, neuf tunnels et près de 900 000 mètres carrés de locaux. Son administra-tion, dirigée par le colonel dimitri horvath, s’installe le long de la rivière Soungari, au lieu-dit khar-bin (harbin) : au printemps 1898, il n’y a rien ou presque.

à 6 500 km de mosCou, un qG antiboLChevique la kvGd paie bien ses employés, elle les loge dans des maisons agréables, construit églises et éco-les. harbin pousse comme les villes de l’ouest américain : 19 000 habi-tants en 1899, 45 000 en 1903, plus de 100 000 en 1917. avec une différence notoire : c’est en Chine que se trouve cette ville russe, avec son administration, sa police et ses tri-bunaux, construite par des russes pour une ligne de chemin de fer russe gardée par plus de 25 000 sol-dats impériaux. en 1917, ils ne représentent que 40 % de la popula-tion, mais les Chinois ne sont que trois au conseil municipal. près de 6 500 kilomètres séparent Moscou de harbin : de quoi tempérer le vent révolutionnaire qui souffle à partir du printemps 1917. huit mois plus tard, quand lénine renverse le gou-vernement provisoire, ses adver-saires émigrent à harbin. horvath, devenu général, fait appel aux

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92 historia novembre 2013

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Consuelo vanderbilt balsan

la « duChesse démoCratique »

La jeune femme, peu avant son mariage, fait partie de la jet-set de la côte Est.