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Climat des affaires et investissements directs étrangers en zone CEMAC Par NGUEGANG Fabrice 1 INTRODUCTION Une analyse de la dimension économique de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique centrale en abrégé CEMAC, fait état d’une situation qui prévaut dans l’essentiel des Pays en de Développement (PED). En effet, dès leur accession à l’indépendance, ces derniers ont éprouvé des difficultés dans leur processus de croissance économique, du fait de l’insuffisance de l’épargne intérieure. Le faible niveau d’épargne endogène était dû, soit à la faiblesse du niveau de revenu disponible des ménages, soit dans certains cas à l’incapacité du système bancaire à mobiliser l’épargne des ménages (Soyibo, 1997). Face à cette situation, en matière d’investissement, la plupart de ces pays -y compris ceux de la CEMAC- ne pouvait compter que soit sur l’épargne publique, soit sur les Investissements Directs Etrangers (IDE) (Popiel, 1994 ; Essombè Edimo 2 , 1995). 1 Titulaire d’un Master obtenu à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) dans l’option Intégration Régionale et Management des Institutions Communautaires et d’une Maîtrise en Sciences Economiques, option Economie Mathématique et Econométrie. Tel: (237) 9492 2281, Email: [email protected] 2 Jean Roger, ESSOMBE EDIMO, NYA BONABEBE, 1995, Quel avenir pour l’Afrique ? Financement et Développement, Paris, Ed. Silex/Nouvelles du Sud.

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Climat des affaires et investissements directs étrangers

en zone CEMAC

Par NGUEGANG Fabrice1

INTRODUCTION

Une analyse de la dimension économique de la Communauté Economique et Monétaire des

Etats de l’Afrique centrale en abrégé CEMAC, fait état d’une situation qui prévaut dans

l’essentiel des Pays en de Développement (PED). En effet, dès leur accession à

l’indépendance, ces derniers ont éprouvé des difficultés dans leur processus de croissance

économique, du fait de l’insuffisance de l’épargne intérieure. Le faible niveau d’épargne

endogène était dû, soit à la faiblesse du niveau de revenu disponible des ménages, soit dans

certains cas à l’incapacité du système bancaire à mobiliser l’épargne des ménages (Soyibo,

1997). Face à cette situation, en matière d’investissement, la plupart de ces pays -y compris

ceux de la CEMAC- ne pouvait compter que soit sur l’épargne publique, soit sur les

Investissements Directs Etrangers (IDE) (Popiel, 1994 ; Essombè Edimo2, 1995).

En outre, au cours de la décennie 70 et même en début des années 80, certains de ces pays

pauvres vont faire recours à la dette extérieure comme moyen de financement du processus

de leur développement ; mais la crise de la dette3 mettra en scène les limites des pays

d’Afrique et d’Amérique latine à recourir à ce mode de financement pour soutenir un rythme

d’investissement capable de générer des taux de croissance positifs. Au niveau de la plupart

des Etats de ces zones économiques, le renchérissement du service de la dette à posé un

problème crucial : celui de la soutenabilité de la dette publique (Defo et Ngnodjom, 2011).

Non seulement le service de la dette représentait un pourcentage assez élevé du produit

intérieur brut (PIB) dans la plupart des cas, mais les recettes d’exportation annuelles de

1 Titulaire d’un Master obtenu à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) dans l’option Intégration Régionale et Management des Institutions Communautaires et d’une Maîtrise en Sciences Economiques, option Economie Mathématique et Econométrie.

Tel: (237) 9492 2281, Email: [email protected] Jean Roger, ESSOMBE EDIMO, NYA BONABEBE, 1995, Quel avenir pour l’Afrique ? Financement et

Développement, Paris, Ed. Silex/Nouvelles du Sud.3 En raison principalement des contrecoups de la conjoncture internationale (hausse du prix du pétrole et

baisse des cours des principaux produits à l’exportation)

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plusieurs de ces pays étaient totalement consommées par le service de la dette (Banque

mondiale, 1996).

Dans ces conditions, dès le début de la décennie 90 et par rapport à la problématique du

financement des économies, certains organismes internationaux et même certains auteurs4,

vont remettre sur la sellette un problème éclipsé sur près de deux décennies : celui de la

problématique des investissements directs étrangers et du développement du pays d’accueil.

Cependant, au lendemain des indépendances, l'investissement transnational5 , manifestation

de l’implantation de la Firme Multinationale, était regardé avec beaucoup de méfiance par la

plupart des PED (Michalet,1976 ; Bergsten et al, 1983).

Néanmoins, au cours des quinze dernières années, l’essor économique spectaculaire des

Nouveaux Pays Industrialisés (NPI), en occurrence de la Chine et de l’Inde grâce aux flux

d’IDE venus des pays industrialisés a fini par convaincre les plus sceptiques d’Afrique qui

voyaient en cela une politique néocoloniale, que l’IDE est une voie incontournable pour

asseoir le développement et sortir leurs économies du  cercle vicieux de la pauvreté. Aussi, la

plupart des études théoriques (Laudier, 1995 ; Rainelli, 1997 ; Kalmal Saggi, 2002 ; Arès

Mathieu, 2009) montrent l’intérêt qu’ont les PED à attirer ces types de capitaux6. Plus encore,

les IDE sont considérés par de nombreux théoriciens comme une source stable7 et importante

de financement extérieur privé (Mallampally & Sauvant, 1999; Krkoska, 2001).

La situation actuelle est telle que les pays se font une concurrence acharnée pour être le plus

attractif possible (Andreff, 2003e) et rares sont désormais ceux de ces pays qui ne courtisent

pas les firmes multinationales et ne mettent pas en œuvre une politique d'attractivité des

Investissements Directs Etrangers (IDE) : désormais, à l’attitude de suspicion, se substitue la

volonté de séduction (Michalet, 1999). C’est dans cette logique de libéralisation des

économies, et répondant à la nouvelle orthodoxie libérale d’ouverture sur le marché mondiale8

que s’est inscrite la mise en place des Programmes d’Ajustement Structurels (PAS) du début

des années 1980, marquant le point de départ d’une large ouverture des économies de la

4 Jean-Louis, MUCCHIELLI et Thomas, MAYER, 2005, Economie international, Paris, Ed. Dalloz.5 On parle d’investissement transnational ou d’investissement direct étranger ou encore d’investissements

directs à étranger ou simplement d’investissement étranger.6 Dans leurs conclusions, ces auteurs estiment que les IDE sont riches en technologie de pointe, en capitaux

massifs et autorisent la création d’emplois qualifiés.7 Les IDE sont une source de financement plus stable que les investissements de portefeuille, ils constituent

une alternative à l’aide publique au développement (APD) ( Mainguy, 2006) et à la dette extérieure.8 Gérard GRELLET, 1994, les politiques des pays du sud, Paris, Puf, p.115

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CEMAC. Les PAS avaient pour objectif, l’assainissement de l’environnement économique

régional en vue de le rendre attractif à l’investissement étranger.

Cet article a pour objet d’étudier la relation qui existe entre le climat des affaires et les

investissements directs étrangers. Il s’agira pour nous d’évaluer l’impact du climat des

affaires sur l’entrée des IDE en zone CEMAC. Dans cette analyse, nous comparerons le

pouvoir attractif du climat des affaires face à celui du niveau de production pétrolière.

Pour atteindre cet objectif, nous utiliserons l’estimation économétrique de panel sur les pays

de la CEMAC, à l’exclusion de la République Centrafricaine9 : il s’agit du Cameroun, du

Gabon, de la RCA, du Tchad, de la Guinée Equatoriale et du Congo. La période couverte par

l’étude s’étendra de 2001 à 2010. La première section sera consacrée à la présentation des

fondements théoriques des IDE. Les facteurs favorisant et défavorisant les IDE seront

analysés à la deuxième section. Les variables, le modèle utilisé et les sources des données

feront l’objet de la troisième section. La quatrième section présentera les résultats et leur

interprétation.

I- LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L’INVESTISSEMENT DIRECT

ETRANGER

Plusieurs théories apportent des éléments de réponses qui différent selon les écoles de pensée,

l’évolution des IDE et l’approche adoptée. Mais le cadre prééminent qui explique les

mouvements transfrontières des capitaux et des investissements a été a formulé par Dunning

(1977) et connu sous l’appellation de paradigme OLI.. Ce dernier explique les décisions

d’investissement à l’étranger par trois avantages : de propriété (Ownership), de localisation ou

d’emplacement (Localisation) et d’internationalisation (Internalisation).

9 Compte tenu de ce que la RCA n’est pas un pays producteur de pétrole et dans un souci de commodité liée à l’estimation du modèle à spécifier, il sera exclu de l’analyse du modèle économétrique.

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Tableau 1 : récapitulatif des différents avantages liés à la multinationale

Avantage de propriété (O) Avantage à la localisation (L) Avantage à l’internalisation (I)1. Propriété technologique 1. Différence des prix des

inputs1. Baisse du coût d’échange

2. Taille, économie d’échelle 2. Qualité des inputs 2. Baisse du vol de droit de propriété

3. Différenciation 3. Coût de transport et de communication

3. Réduction de l’incertitude

4. Dotations spécifiques 4. Distance psychique 4. Contrôle de l’offre, des hommes, des capitaux et de l’organisation

5. Accès aux marchés des facteurs et de produits

5. Distributions spatiales des inputs et des marchés

5. Contrôle des langues, des cultures

6. Multinationalisation antérieure

6. Possibilité d’entente

7. Internalisation des externalités8. Inexistence des marchés à terme

Source: John Harry DUNNING, Multinational Enterprises and Global Economy, Reading, Mass., Addison-Wesley, 1993, cite par Mohammadou Liman (2011).

II- LES FACTEURS FAVORISANT ET DÉFAVORISANT LES IDE

II.1 Les facteurs favorisant

II.1 Un cadre juridique et règlementaire attractif

Le cadre des affaires de la C.E.M.A.C. est règlementé par l’OHADA10. Le droit produit par

cette organisation, dénommé « droit OHADA » et présenté comme un « droit simple et

original », promeut depuis l’aune de sa création, l’amélioration de l’environnement juridique

et judiciaire du milieu des affaires. Ce droit est d’ailleurs considéré comme « un outil

technique au service de l’intégration économique»11 . En effet,

«On ne peut réaliser une intégration économique si l’on n’a pas comme

substratum une intégration juridique. Une telle intégration peut, seule,

mettre à disposition de chaque Etats une législation moderne sans aucune

considération des ressources humaines dont-il peut disposer, faciliter les

échanges à travers les frontières, permettre au besoin de délocalisation,

favoriser la concurrence et ainsi stimuler l’investissement en rassurant les

10 L’OHADA est une organisation fondé en octobre 1993 à Port louis. Elle s’est donné comme mission l’harmonisation des affaires et la sécurisation de l’environnement des investissements dans les Etats membres. Elle compte 17 Etats membres parmi lesquels : les pays de l’UEMOA, ceux de la CEMAC plus les Comores et la RDC.

11 Voir Alhousseini MOULOUL, « L’intégration juridique des Etats de la SADC et les perspectives d’adoption du droit des affaires de l’OHADA pour l’assainissement de l’environnement juridique des affaires »

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opérateurs économiques quel que soit leur nationalité et permettre une

véritable intégration économique »12 .

L’amélioration de l’environnement des investissements s’inscrit dans la philosophie même du

Traité de l’OHADA qui pose le principe des normes visant :

« l’harmonisation du droit des affaires dans les Etats-Parties, par

l’élaboration et l’adoption de règles communes simples, modernes et

adaptées à la situation de leurs économies, par la mise en œuvre de

procédures judiciaires appropriées, et par l’encouragement au recours à

l’arbitrage pour le règlement des différends contractuels »13.

Les Etats membres de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale

mettent en œuvre, depuis plusieurs années, d’importantes reformes structurelles pour

améliorer le cadre des activités économiques et soutenir une croissance durable. Dans ce

cadre, les Gouvernements sont soucieux de promouvoir le développement d’un secteur privé

dynamique et d’attirer des capitaux privés nationaux et internationaux. Ils adhérent aux

principaux dispositifs internationaux de garantie des investissements, y compris ceux relatifs

aux procédures de Cours arbitrales internationales, à la reconnaissance et l’exécution de leurs

sentences.

En outre, la Charte des investissements constitue le cadre général commun regroupant

l’ensemble des dispositions destinées à améliorer l’environnement institutionnel, fiscal et

financier des entreprises dans le but de favoriser la croissance et la diversification des

économies des pays membres, sur la base d’une meilleure définition du rôle de l’Etat, et d’un

développement harmonieux du secteur privé à travers des investissements d’origine nationale

ou étrangère. Cette Charte des investissements de la CEMAC encadre les chartes nationales

des investissements, harmonisant ainsi le cadre de la création et de l’installation des

entreprises dans la zone. Ces Chartes prévoient des garanties sur la pérennité de

l’investissement étranger ou national, des régimes d’exonérations fiscales pour des périodes

de plusieurs années, selon la taille, les moyens mis en œuvre et les secteurs d’investissements.

Des zones franches offres des avantages importants pour faciliter l’implantation de certaines

entreprises.

12 Penant, N°827, Spécial OHADA, Mai-août 1998, avant-propos, P.12613 cf., article 1er, Traité OHADA

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II.1.2 Une croissance et un environnement macroéconomique en

progrès

Selon le PER, la CEMAC connaît une réelle dynamique de croissance depuis le

milieu des années 90, malgré la crise économique de 2008.

Tableau 2 : taux de croissance du PIB réel (en %)

2004 2005 2006 2007 2008 2009Cameroun 3,7 2,3 3,2 4,0 3,7 2,0

RCA 3,5 3,0 4,3 3,6 2,0 1,4

Congo 3,7 7,1 7,0 -2,5 5,2 6,7

Gabon 1,5 2,3 5,8 0,9 2,2 -1,1

Guinée E. 32,6 8,9 5,6 24,0 15,5 3,5

Tchad 33,7 8,6 0,8 2,6 -2,0 -1,2

CEMAC 6,6 3,6 3,9 4,2 4,0 1,8

Source : BEAC, Rapport annuel 2009

Les performances exceptionnelles de la CEMAC sont essentiellement liées à la découverte et

la mise en exploitation de gisements de matières premières, notamment pétroliers dans les

pays. Le tableau suivant permet en effet de se rendre compte du plus grand dynamisme du

secteur de l’industrie dans la contribution au PIB. Ainsi, le Congo a connu une croissance

exceptionnelle sur la décennie 1985-1994 et la Guinée Equatoriale sur la décennie suivante

(depuis le démarrage de sa production de pétrole en 1997). Plusieurs pays de la CEMAC

n’exportent quasiment que la production pétrolière. En 2006, celle ci représentait 91% des

exportations de la Guinée Equatoriale, 84% de celles du Tchad, 83% du Gabon, 82% du

Congo et 48% du Cameroun. Qui plus est, comme le souligne le FMI (2012) :

« les recettes pétrolières ont permis aux pays membres producteurs de

financer aisément d’ambitieux programmes d'investissement tout en

continuant de renforcer les réserves internationales »14.

14 FMI, 2012, Communauté Economique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) : rapport des services du FMI sur les politiques communes des pays membres, P.5.

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II.2 Les facteurs défavorisant

II.2.1 Les obstacles à la réalisation du marché commun

Les obstacles au marché commun résident essentiellement en la limitation observée dans le

mouvement de capitaux et des personnes.

- Mouvement des capitaux limité

Le marché commun de la CEMAC aspire aussi à la libre circulation des capitaux. Un cadre

réglementaire et juridique plus propice s’est développé ces dernières années. La création de

nouveaux instruments financiers, l’harmonisation des réglementations bancaires,

l’internationalisation des systèmes bancaires (avec l’établissement d’acteurs privés), devraient

à terme faciliter les flux financiers et favoriser l’émergence d’un marché commun des

capitaux aujourd’hui faible. Jusque là, la création de la CEMAC n’a pas boosté

particulièrement un afflux d’investissements supplémentaires dans les Etats membres15. En

rendant le marché global plus attractif, une intégration réussie favorise une dynamisation des

investissements, en particulier des investissements directs étrangers. Or sur ce dernier point,

les matières premières et la découverte de produits miniers, notamment pétroliers semblent

toujours être le déterminant majeur des investissements étrangers au détriment de la

construction d’un marché commun et des effets économiques qu’elle peut générer.

- Mouvement des personnes limité

La libre circulation est prévue dans le Traité CEMAC et devait être achevé dans le cadre de la

mise en œuvre du marché commun en cinq (05) ans. Malheureusement, jusqu'à présent, la

question de la libre circulation des personnes au sein de la CEMAC est encore non résolus

ans, plus de sept (07) ans après la ratification du Traité CEMAC. Ce problème a plusieurs

dimensions distinctes :

le libre mouvement des individus dans la région pour des raisons d’affaires ou autres

ne sera plus un problème à l'avenir avec le projet d’un « Passeport CEMAC», à la

disposition de tous les citoyens de la sous-région, en même temps que l’élimination de

la nécessité d’un visa entre tous les pays de la CEMAC. Toutefois, ces principes

d’exigences de base ne peuvent pas être facilement satisfaits, puisque seulement

quatre des six (06) pays de la CEMAC appliquent effectivement lesdits principes16.

15 CEMAC, 2009, Ibid. P.3116 Les deux pays qui ne sont pas d’accord avec ce principe, sont ceux ayant les populations les plus faibles de

la sous-région : Gabon et Guinée Equatoriale.

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deuxièmement, il ya la question des droits des non-ressortissants de prendre résidence,

de travailler ou créer une entreprise. Ceci est également prévu dans le Traité CEMAC,

mais sa mise en œuvre n’est pas sans problèmes.

Tableau 3 : population étrangère dans les pays de la CEMAC

Population étrangère Réfugiés Population Totale

(en millions)

% urbains

(en % de la population totale)

Cameroun 1,6 0,2 16,3 54,6

Congo 3,1 1,8 4 60,2

Gabon 15,6 0,6 1,4 83,6

Guinée E. 6,5 … 0,5 38,9

RCA 1,8 0,2 4 38,0

Tchad 1,0 2,9 9,7 25,3

Source : Babacar Ndjione et Jean Pierre Pabanel (2007) cité dans le PER-CEMAC

le dernier aspect est en rapport avec l'unification du marché du travail dans la région et le

mouvement d'un nombre important de travailleurs d'un pays à l'autre, plus spécifiquement

des zones moins développées vers des zones les plus développées au sein de la sous-

région. Comme déjà mentionné, il y a une sévère résistance formelle et informelle à ces

mouvements dans les pays de potentiel d’immigration en raison de leur faible population.

II.2.2 La faible convergence des économies

La convergence macroéconomique est une condition nécessaire pour la réalisation du

processus d’intégration et un résultat attendu du processus d’intégration. En effet, la crise

économique dont le point culminant a été la dévaluation du Franc CFA en 1994, a montré la

faiblesse d’un arrangement institutionnel où l’unification monétaire ne s’accompagnait pas

d’un dispositif d’harmonisation des politiques macroéconomiques.

Avec la transformation de l’Union Douanière et Économique de l’Afrique Centrale (UDEAC)

en CEMAC en 1998, les six (06) pays de l’union monétaire ont aussi adopté un mécanisme de

surveillance dont l’ossature s’articule autour de quatre (4) critères de convergence de base: i)

solde budgétaire de base (recettes totales hors dons moins dépenses totales plus

investissements financés sur ressources extérieures) positif ou nul; ii) Taux d’inflation annuel

inférieur à 3%; iii) Taux d’endettement public (intérieur et extérieur) inférieur ou égal à 70%

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du PIB ; iv) Non accumulation par l’État d’arriérés intérieurs et extérieurs sur la gestion

courante. L’exercice de la surveillance multilatérale se traduit enfin par des recommandations

de politiques économiques à l’adresse des États membres.

Malgré la bonne tenue d’ensemble des principaux indicateurs de base depuis le début de la

décennie, qui s’explique entre autres par une amélioration du cadre macroéconomique sous

régional, il n’y a pas encore une réelle convergence des économies nationales encore moins

celle du PIB par tête17.

En réalité seuls trois (03) pays à savoir le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale

respectent la majorité des critères. La RCA, le Congo et le Tchad ont encore des difficultés à

observer l’essentiel des normes communautaires. Même si les critères du programme de

surveillance sont formellement appelés « critères de convergence », leur respect n’implique

aucune des trois (03) formes de convergence à savoir : la convergence des politiques

macroéconomiques, la convergence des cycles économiques et la convergence des revenus.

II.2.3 L’insécurité comme facteur limitant

Le climat d’insécurité qui prévaut dans la sous-région résulte de trafic d’armes, du

phénomène des coupeurs de route, des hommes armées (rescapés des rebellions comme au

Tchad) et des conflits. Un tel climat va à l’encontre de la libre circulation des personnes, des

biens, des services et des capitaux qui est essentiel à l’intégration économique. Cette

insécurité n’a de conséquence que d’édulcorer l’attractivité de la sous-région. Une analyse

approfondie du cadre des affaires de la CEMAC, permet de constater que l’insécurité se

trouve pratiquement en amont de tous les troubles liés à la pratique des affaires dans la sous

région.

L’environnement de la CEMAC est marqué par des conflits qui menacent sa stabilité

économique et politique (Nigeria, Soudan, RDC…). L’ensemble du Golfe de Guinée

constitue par ailleurs un enjeu géostratégique majeur, du fait du rôle stratégique qu’il joue

dans l’approvisionnement des Etats Unis première, puissance mondiale (objectif d’atteindre

20% de l’approvisionnement en hydrocarbures des Etats-Unis l’horizon 2020).

17 Pour plus de détails voir CEA-BSR/AC 2007(b)

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Cameroun De 1960 à 1971, rébellion de l’Union des Population du Cameroun (UPC) sous forme d’insurrection dans les maquis

6 avril 1984 tentative manquée de coup d’Etat conduite par une fraction de la garde républicaine

16 février 2008, troubles sociaux à la suite d’un mot d’ordre de grève des transporteurs.

Congo De 1993 à 1997, rébellion armée conduite par Denis SASSOU NGUESSO qui accède au pouvoir par la suite

Gabon 1964, Jean-Hilaire AUBAME renverse par coup d’Etat le président Léon MBA

Guinée Equatoriale

1979, coup d’Etat de Teodoro OBIANG NGUEMA contre Macias NGUEMA

2005, une tentative de coup d’Etat organisée par Mark TCHATCHER et conduit par Simon MANN contre OBIANG NGUEMA échoue.

République centrafricaine

31 décembre 1965, coup d’Etat de Jean BEDEL BOKASSA qui renverse David DACKO

1981, coup d’Etat qui conduit au pouvoir André KOLINGBA

Mai 2001, tentative de push menée par André KOLINGBA

2001-2003, rébellion menée par François BOZIZE qui accède au pouvoir le 15 mars 2003

2012, rébellion de la seleka contre le pouvoir de Bangui

Tchad 1965-1979, rebellion du Frolinat

21 avril 1974,Lancement d’une rébellion par HISSENE HABRE qui se termine avec le renversement de GOUKOUNI OUEDDEI le 7 juin 1982

1987-1990,Rébellion menée par Idriss DEBY

14 novembre 2005 rébellion de SCUD depuis le Soudan.

1er février 2008, une coalition de groupes rebelles attaque Ndjamena

Tableau 4 : rébellion et coup d'Etat dans la CEMAC depuis 1960 Source : réalisé par l’auteur

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III- LES VARIABLES , MODÈLE ET DONNEES

III.1 Les variables du modèle

Variable dépendante/expliquée

La variable dépendante ou expliquée de ce modèle est l’investissement direct étranger,

exprimé en pourcentage du PIB. Il s’agit d’une variable économique dont l’évolution dépend,

du comportement de plusieurs autres variables économiques et/ou institutionnelles. Son

évolution (à la hausse ou à la baisse) traduit permet généralement d’apprécier l’attractivité

d’une zone économique. Elle est généralement évaluée soit en millions de dollar US, soit en

pourcentage du PIB (comme ce sera le cas dans notre étude). C’est d’ailleurs une série d’IDE

en pourcentage du PIB que nous allons utiliser.

Les flux d’IDE dans les pays de la CEMAC ont évolué de façon différente selon les pays

(Voir graphique suivant). Dans certains pays comme le Gabon, il y a eu plutôt

désinvestissement jusqu’en 2002. Cependant on peut distinguer deux catégories de pays : d’un

côté ceux qui ne produisent pas de pétrole (Centrafrique) et ceux qui sont anciens producteurs

de pétrole et qui souffrent d’un épuisement de cette ressource (Cameroun, Congo, Gabon) et

de l’autre côté les nouveaux producteurs de pétrole dont les flux d’investissements directs

étrangers sont très importants.

Graphique 1 : évolution (en % du PIB) des IDE dans cinq pays de la zone CEMAC de

2002 à 2010

Source : de l’auteur, réalisé avec le logiciel EVIEWS 4.1, à partir des informations de la CNUCED

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Les variables indépendantes/ explicatives

Les variables explicatives du modèle comprennent trois (03) indicateurs : l’investissement

direct étranger retardé d’une période, le climat des affaires, et la production pétrolière.

L’investissement direct extérieur retardé

Cette variable traduit l’effet d’agglomération [IDE (-1)] qui est le cumul des flux d’IDE des

deux (02) dernières années. Il est calculé à partir des données d’UNCTAD et est corrigé du

déflateur moyen de la formation brute de capital fixe des principaux pays d’origine des

investissements. La prise en compte de l’effet d’agglomération dans le modèle, suppose que

la décision d’investir à l’étranger est fonction non seulement des autres déterminants propres

au pays hôte, mais aussi de son niveau antérieur d’investissement : de ce fait, la décision

d’investissement dépend fondamentalement du tempérament de l’investisseur.

Théoriquement, cette variable doit avoir un signe positif. Les FMN sont incitées à investir là

où les IDE se déjà installés. La concentration des activités au centre attire encore plus de

capitaux au détriment de la périphérie.

En outre, l’introduction d’une variable retardée dans un modèle économétrique impliquera

toujours une perte de données correspondant au nombre de retard. Alors, avec

l’investissement direct étranger retardé d’une période, on perdra une année d’observation. La

période d’observation s’étendra désormais de 2002 à 2010 au lieu de 2001 à 2010

Le climat des affaires

Le climat des affaires sera notée CA dans le modèle et sera exprimé en pourcentage18. C’est

l’une des variables d’attractivité du pays hôte qu’on range dans la catégorie des variables

institutionnelles. Plusieurs organisations en fournissent des indicateurs. C’est le cas par

exemple de la banque mondiale à travers son rapport Doing Business ou de la Fondation Mo

Ibrahim via son rapport sur le niveau de gouvernance. C’est d’ailleurs les indicateurs de

l’environnement des affaires fournis par cette dernière organisation qui seront retenus, bien

que les indicateurs de la banque mondiale soient les vulgarisés19. En effet, l’indicateur Doing

Business de l’environnement des affaires, connu sur le nom d’indicateur de la pratique des

affaires n’est pas un indicateur agrégé qui permet de saisir l’influence de l’environnement des

18 0% correspond au climat des affaires le plus défavorable et 100% à celui le plus propice.19 Les indicateurs de la banque mondiale bénéficient d’une plus large publicité et sont disponibles

gratuitement.

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affaires sur un phénomène. Il regroupe à cet dix (10) sous-indicateurs, à savoir : la création

d’entreprise, l’octroi de permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de

propriété, l’obtention des prêts, la protection des investisseurs, le paiement des impôts, le

commerce transfrontalier, l’exécution des contrats et le règlement de l’insolvabilité.

Une analyse de la situation de cinq pays de la CEMAC, à l’aune des scores fournis par

l’indicateur Mo Ibrahim sur l’environnement des affaires, permet de constater que ces pays

peine à atteindre le deuxième quartile (50%). Une prise en compte des scores de la RCA, ne

permet pas d’améliorer cette appréciation puisque c’est l’un des pays les moins attractifs au

monde. Une analyse plus poussée nous permet de constater que dans ce sillage, le Cameroun

occupe la tête de peloton en zone CEMAC, alors que les autres pays de notre analyse

dépassent à peine le dernier quartile (25%) (Voir graphique suivant). Ces dernières années,

ces résultats ne semblent pas s’être améliorés: selon un rapport du FMI (2012), la CEMAC se

classe dans le dernier quartile en matière de climat des affaires. Les domaines plus précis

d'amélioration en sont notamment l'accès limité au financement et le niveau insuffisant des

infrastructures.

Wang et Swain (1997) trouvent une corrélation négative entre les flux d’IDE et l’instabilité

politique des firmes multinationales et leurs filiales : l’instabilité politique, la corruption, la

non-transparence institutionnelle, le paiement ou la modification de la dette souveraine, les

guerres et autres coups d’Etat sont des situations qui nuisent à l’environnement des affaires et

par conséquent réduisent les entrées d’IDE. On s’attend alors à avoir un signe négatif entre

l’évolution des IDE et le climat des affaires.

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Graphique 2 : Climat des affaires (en %) dans cinq pays de la CEMAC de 2002 à 2010

Source : de l’auteur à partir des informations du rapport MO Ibrahim sur l’indice de gouvernance 2010 en Afrique.

Le niveau de production pétrolière

2002

2003

2004

2005

20062007

2008

2009

2010

0255075100

Guinée équa-toriale 2002

2003

2004

2005

20062007

2008

2009

2010

0255075100

Gabon

20022003

2004

2005

20062007

2008

2009

2010

0255075100

Tchad 20022003

2004

2005

20062007

2008

2009

2010

0255075100

Congo

t IDE

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Les ressources naturelles, notamment le pétrole attire de plus en plus les IDE malgré parfois

la mauvaise gouvernance politique et économique dans les pays d’accueil. Selon Nkouka

(2010), l’augmentation de la demande pétrolière asiatique ces dernières années est à l’origine

surtout de cette attractivité. C’est ce qui va justifier un afflux d’investissement directs

étrangers, concentré dans l’industrie extractive, vers les pays producteurs de pétrole de la zone

CEMAC depuis quelques années.

Compte tenu du poids des ressources naturelles et notamment du pétrole dans l’économie de

la CEMAC, nous attendons un signe positif ou un signe négatif de la relation entre l’IDE et le

niveau de production pétrolière. Nous exprimerons par ailleurs le niveau de production

pétrolière, noté PP, en millions de tonnes et les données proviendront des annuels de la

BEAC.

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III.2 La spécification du modèle

En nous inspirant de la procédure utilisée par Singh et Jun (1998) pour une étude sur les

déterminants des IDE en pays en développement, de Campos et Kinoshita (2003), de Nkouka

(2010) sur l’économie congolaise, mais surtout sur l’analyse de Cheng and Kwan (2000)

portant sur vingt-cinq (25) économies en transition, nous aboutissons à un modèle théorique

d’agglomération. Ce modèle suppose que le flux courant d’IDE dépend du flux passé d’IDE

et de d’autres variables explicatives.

Dans leur démarche, les auteurs sus-évoqués commencent par un simple ajustement partiel :

le taux d’investissement direct étranger est proportionnel au taux d’investissement direct

étranger désiré20

t IDE =φ t IDEd (où t❑est le taux et où le paramètre φ capture le degré d’ajustement du niveau à

l’investissement désiré.

Soit IDE t−IDEt−1

IDEt−1

= φ ( IDEtd−IDE t−1

IDEt−1)

IDEt−IDEt−1= φ (IDEtd−IDEt −1)

où FDI td est le niveau d’Investissement Direct Etranger désiré à l’instant t

L’équation montre qu’un changement dans les flux d’IDE résultera seulement de la

différence partielle dans l’écart entre IDE désire et valeur de l’IDE dans passé. Pour chaque

période donnée, le niveau d’IDE peut ne pas être entièrement atteint (comme les IDE à

l’instant courant dans la période suivante) car les FMN font face à des contraintes physiques

et liées aux procédures. Le paramètre A capture le degré d’ajustement du niveau d’IDE

désiré.

IDEt= φIDEtd+ (1-φ)IDEt−1 (1)

Le niveau d’IDE désire (ou d’équilibre) est fonction du vecteur des variables économiques

politiques et institutionnelles (H), et du terme d’erreur (εt). Le facteur H est celui qui

influe les décisions de l’étranger de faire des affaires dans le pays hôte (CEMAC). Pour ce

20 Nous supposons que cela prend du temps pour les IDE de s'adapter à l'équilibre ou au niveau désiré.

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qui est du facteur εt, compte tenu de ce qu’il est impossible de prendre en compte toutes les

influences sur la variable dépendante, on ajoute une variable fourre-tout pour compléter la

spécification. Elle à pour but de représenter tous les déterminants de la variable dépendante

dont-on ne peut pas rendre compte, soit parce que les données sont trop complexes, soit

parce qu’elles manquent. Les économistes supposent généralement que ce terme dit

« d’erreur » tend en moyenne vers zéro et est imprévisible, par simple souci de cohérence

avec la prémisse que le modèle statistique prend en compte que le modèle statistique prend

en compte toutes les variables explicatives importantes.

L’IDE désiré est ainsi présenté comme suit:

IDEtd= α0+α1Ht +εt (2)

En remplaçant l’équation (2) dans l’équation (1), on obtient : 

IDEt= φ (α0+α1Ht +εt) + (1- φ) IDEt-1

IDEt= φα0+φα1Ht +φεt + (1- φ) IDEt-1

IDEt= a0+ δHt + a1IDE t-1+ ξt

Toutefois, l’utilisation des données de panel nous amènes à utiliser des variables doublement

indicées. Soit :

IDEi ,t= a0+ δHi,t + a1IDE i,t-1+ ξ i, t. Dans cette expression : i désigne l’un des pays pétrolier de la CEMAC,

i=1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 t l’année d’observation ; t=2002,…, 2010

III.3 Les source des données

Le modèle étant spécifié en série temporelle (c’est le cas le plus fréquent en économétrie),

les variables seront observées à intervalle de temps régulier. Le recueil des données sur les

séries temporelles, se fera à l’aide des informations fournies par :

la CNUCED dans ces rapports annuels, World Investment Report (WIR), sur l’état des investissements dans le monde ;

la Fondation Mo Ibrahim à travers son indice Ibrahim de la gouvernance africaine21. Cet indice étant un indice synthétique, en ce sens qu’il comprend des sous catégories d’indicateur, on s’y intéressera à l’indicateur « environnement des affaire »s;

et enfin par la BEAC dans ces rapports sur l’état d’avancement des économies de la

21 créé en 2007, l'Indice Ibrahim est le plus complet de données quantitatives qui fournit une évaluation annuelle de la gouvernance dans chaque institution africaine, l'Indice Ibrahim propose un cadre et des outils pour les citoyens, les pouvoirs publics et les partenaires pour évaluer les progrès en matière de gouvernance.

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CEMAC. IV- PRESENTATION DES RESULTATS

Tableau : résultats de la régression

Dependent Variable: IDE?Method: Pooled Least SquaresDate: 01/08/2013 Time: 11:59Sample: 2002 2010Included observations: 9Number of cross-sections used: 5Total panel (unbalanced) observations: 44

Variable Coefficient

Std. Error t-Statistic Prob.

IDE (-1)? 0.604454 0.096331 6.274792 0.0000 (s)CA? 0.066069 0.528396 0.125037 0.9012 (ns)PP? -0.004711 0.001182 -3.986367 0.0003 (s)

Fixed Effects_CMR--C 25.39708_CON--C 96.22240_GAB--C 59.15491_GE--C 96.67405

_TCH--C 51.10794R-squared 0.922292 Mean dependent var 49.80841Adjusted R-squared 0.907182 S.D. dependent var 38.90947S.E. of regression 11.85418 Sum squared resid 5058.781Log likelihood -166.8165 F-statistic 61.03880Durbin-Watson stat 2.126784 Prob(F-statistic) 0.000000

(s) : la variable est significative à 5%, (ns) : la variable est non significative à 5%.

Sources : de l’auteur à partir du logociel EVIEWS 4.1

IV.1 Le signe des variables

Selon Ouliaris (2011), l’analyse du signe des variables d’un modèle économétrique permet de

faire un test du bon sens du modèle. Cette analyse permet par ailleurs de répondre à la

question suivante ; le modèle estimé est-il économiquement sensé, est-ce que les signes des

paramètres estimés qui relient la variable dépendante aux variables explicatives concordent

avec les prédictions de la théorie économique sous-jacente ? Si les paramètres ne sont pas

logiques, comment l’économétricien doit-il modifier le modèle pour obtenir des estimations

plus sensées ? Est-ce qu’une estimation plus sensée implique un effet économiquement

significatif ?

- La variable mesurant l’environnement des affaires, notée CA, a un signe positif conforme

à celui attendu puisque la facilité que rencontre les opérateurs économiques en matière de

pratique des affaires dans une région donnée est de nature à attirer plus d’investissement

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directs étrangers : une amélioration du climat des affaires entraine une augmentation dans

le même sens du niveau d’investissement étranger.

- Le niveau d’investissement direct étranger antérieur, noté IDE (-1), présente un signe

positif conforme aux attentes et conforme à la théorie économique : c’est généralement le

plus haut niveau d’investissement dans le passé, voire les effets d’agglomération et des

effets d’informations qui fait échos de la potentialité d’une économie donnée. c’est en

quelque sorte un signal qui témoigne à la fois de la fiabilité et de la viabilité de l’économie

d’accueil des investissements directs étrangers.

- En ce qui concerne le niveau de production pétrolière, deux signes possibles étaient

attendus: positif ou négatif. Les résultats de l’estimation permettent de se rendre compte

que le signe obtenu est plutôt négatif. Ce résultat permet de se rendre compte de la relation

inverse qui existe entre le niveau de production pétrolière et le niveau d’investissement

direct étranger. Ainsi une hausse de la production pétrolière s’accompagne d’une baisse

des investissements directs étrangers.

Cette relation inverse est due à au moins deux raisons. Le « syndrome hollandais » ou mal

hollandais (Dutch Disease) caractérise une situation paradoxale où un pays qui reçoit un

transfert important de capitaux résultant des recettes pétrolières par exemple se retrouvent

quelques années plus tard engagé dans un processus de « désindustrialisation », entrainant un

déséquilibre de la balance commerciale, des distorsions dans l’allocation des facteurs , bref,

sa pauvreté.

La deuxième hypothèse est qu’en raison de l’insuffisance de transparence dans la gestion du

pétrole. Une partie de l’argent aurait été détournée, puis consacrée par ses bénéficiaires à des

dépenses somptuaires, occasionnant ainsi l’augmentation des importations (Zeufack, 2001) :

« les détournements des ressources publiques à des fins personnelles, familiales

ou ethniques restent des facteurs non négligeables des crises financières

publiques dans les pays en développement »

IV.2 Les variables statistiquement significatives

Il existe souvent plusieurs modèles capables d’expliquer la même réalité, la même relation

récurrente, appelée régularité empirique, mais il y en a peu qui fournissent des indications

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utiles sur l’ampleur du phénomène. C’est pourtant ce qui compte le plus pour les responsables

de politiques22.

Le principal outil de l’économétrie est la régression linéaire multiple qui fournit un moyen

formel d’estimer exactement comment le changement d’une variable économique, la variable

explicative affecte la variable que l’on cherche à expliquer la variable dépendante. Cette

pression est importante parce que la régression cherche à exprimer l’impact marginal d’une

variable explicative particulière du modèle après avoir pris en compte l’impact des autres

variables explicatives23.

Pour effectuer une comparaison entre contribution, il convient de raisonner en valeur absolue

sur le modèle d’analyse obtenu empiriquement et spécifié comme suit :

IDE? = Ci + 0.6044540299 IDE(-1) ? + 0.06606900473CA ? - 0.004711318627PP ?

Il s’agit ici des résultats de la régression sur le modèle à effet spécifique24 où IDE ?

Représente le niveau d’IDE dans la CEMAC., IDE (-1) ? le niveau antérieur de ces IDE et

PP ? le niveau de production pétrolière dans les pays de la C.E.M.A.C. disposant de réserves

de pétrole.

- Contribution du niveau d’investissement direct étranger antérieur sur l’attractivité de la

CEMAC

Comme le suggèrent les résultats de la régression multiple, une variation du ratio

d’investissement étranger antérieur entraine une variation (notée ∆) dans le même sens du

niveau d’IDE :

soit ∆IDE? = Ci+0.6044540299 ∆IDE (-1) ? + 0.06606900473∆CA ? -

0.004711318627∆PP ?

Ainsi, la contribution de l’effet d’agglomération à l’attrait des investissements directs

étrangers et traduite par le ratio ∆ IDE?

∆ IDE (−1 )? est de 0.60445.

22 Sam OULIARIS, 2011, « Qu’est ce que l’économétrie ? », in Finance & Développement, Volume 48, N° 4, P. 38

23 Voir « régressions : pourquoi elles obsèdent les économistes », F&D, mars 200624 Voir chapitre 3

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Ce résultat nous permet de dire intuitivement qu’une action en faveur du renforcement de

l’effet d’agglomération des entreprises, c’est-à-dire de la possibilité de réaliser des gains

de productivité dans la production grâce à la proximité géographique des entreprises les

unes avec les autres, permet d’accroitre les entrées d’IDE. Plus exactement, une

augmentation de 10% de l’effet d’agglomération permet de capter 6% des investissements

étrangers. Inversement, il apparait que lorsque l’éloignement géographique est très

important, le potentiel de productivité du travail d’une économie est moindre.

Dans le cadre de l’intégration régional en zone CEMAC l’amélioration de l’effet

d’agglomération revient réduire les obstacles de nature à freiner la libre circulation des

biens, des marchandises et des personnes, bref les obstacles à la réalisation du marché

commun. L’amélioration de l’effet d’agglomération passe aussi par une réduction

significative des barrières tarifaires et non tarifaires. Les nations abaissant ces coûts par

suppression des entraves aux échanges au sein de grands marchés ou d’unions monétaires

peuvent connaître, à l’image du développement spatio-industriel américain, un phénomène

de concentration dans la mesure où chaque pays membre se spécialisant dans une activité

donnée.

- Contribution relative du niveau de production pétrolière à l’explication des

investissements directs étrangers en zone CEMAC.

Cette contribution est mesurée par le ratio∆ IDE?∆ PP ? et est de 0.00471

Une croissance de 10% du niveau de la production pétrolière entraine une

désindustrialisation à hauteur de 0,05%. Ce résultat traduit le contre effet sur la croissance

(voir tableau suivant) et l’industrialisation des IDE orientés vers l’industrie extractive de

la CEMAC : Il y a donc « syndrome hollandais » dans la Communauté Economique

Monétaire d’Afrique Centrale. Ce phénomène se traduit comme nous l’avons présenté au

chapitre 1, par une éviction de l’industrie extractive sur les autres structures industrielles

en retard et par une chute de la croissance de PIB.

- Contribution du climat des affaires à la décision d’investir en zone CEMAC

Il n’est pas pertinent d’analyser la contribution de la variable CA, libellée climat des

affaires, à l’explication des investissements étrangers en zone CEMAC. En effet, cette

variable se présente comme le seul indicateur non significatif du modèle.

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Bien qu’il soit moins efficace de relancer l’attrait pour les investissements directs

étrangers en améliorant le climat des affaires plutôt que d’améliorer les autres indicateurs

du modèle économétrique, il faut signaler que compte tenu du constat d’un l’épuisement

progressif25 des réserves pétrolières dans le monde, le climat des affaires se présente

comme une variable d’avenir sur laquelle il va valoir compter.

Ce résultat amène à comprendre que la rationalité économique n’est pas figée et reflète la

dynamique de l’environnement sociale et culturel de l’agent économique. Ainsi, selon les

conditions qui caractérisent son environnement, l’investisseur peut ne pas être sensible à

certaines politiques économiques, même si celles-ci ont montré la preuve de leur efficacité

économique. Il est donc plutôt logique de penser comme Edmond Malinvaud (1987) que

les déterminants de l’investissement varient en fonction des structures économiques.

CONCLUSION

Nous avons utilisé une batterie de vingt variables pour expliquer l’attractivité des pays de la

CEMAC pour les IDE. Il ressort de notre estimation économétrique que l’effet

d’agglomération et la manne pétrolière justifiaient en grande partie l’afflux des

investissements dans cette sous région. Cependant, en nous appuyant sur les prévisions

concernant le niveau des réserves pétrolières dans les années à venir, nous avons jugé

commode de mettre tout de même l’accent sur une stratégie d’attractivité basée sur

l’amélioration du climat des affaires26 compte tenu de l’épuisement progressif de ces réserves.

Par ailleurs, en plus de la baisse des réserves en pétrole, nous avons décelé que les économies

de la CEMAC souffraient du « mal hollandais ».

Pour remédier à ces lacunes constaté, nous formulons comme recommandations :

Le renforcement des mesures visant l’amélioration du climat des affaires

Il faudra s’attaquer, aux niveaux national et régional, à trois éléments importants pour les

chefs d’entreprise, notamment les investisseurs opérant au-delà des frontières. les coûts (tant

les coûts monétaires que les coûts liés au temps et retard de traitement tenant à une faible

exécution des contrats, à l’inadéquation de l’infrastructure, à la criminalité, à la corruption et à

la réglementation) ; les risques liés à un environnement instable et peu sûr, notamment pour la

protection des droits de propriété, à l’incertitude politique, à l’instabilité macroéconomique et

25 Voir graphique 10, chapitre 3.26 Le climat des affaires s’est révélé être une variable non significative de l’attractivité des IDE en zone

CEMAC.

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à une réglementation arbitraire; et les obstacles à la concurrence dressés devant les

entreprises

la promotion de la croissance non pétrolière ;

la bonne gouvernance et la responsabilisation dans l’industrie extractive.

Liste des sigles et abréviations

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale

FMI : Fonds Monétaire International

FMN : Firme Multinationale

IDE : Investissements Directs Etrangers

OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

PED : Pays En Développement

PIB : Produit Intérieur Brute

RCA : République Centrafricaine

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- SINGH, H. and K.W., JUN., 1995, “Some new evidence on determinants of foreign direct

investment in developing countries”, in Policy Research Working Paper no.1531. The

World Bank, Washington, D.C.

- SOYIBO, A., 1997, « Les reformes du système bancaire en Afrique : leur impact sur

l’épargne, sur l’investissement et sur le développement du secteur financier », in Revue

africaine de développement, vol. n°7, vol.1.

- VERNON, R., 1971, Sovereignty at Bay, Basic Books, Inc. France.

- ZEUFACK, A., G., 2001, Investissement privé et ajustement en Afrique sub-saharienne :

modélisation et estimations économétriques sur données de panel des secteurs

manufacturiers au Cameroun et de la Côte d’Ivoire, Thèse de Doctorat en Sciences

Économiques, Centre d’Etudes sur le Développement International (CERDI), Université

de Clermont-Ferrand.

ANNEXES

Annexe 1 : les données du modèle

obs IDE? IDER? CA? PP?_CMR-2002 21.00000 17.30000 50.90000 5191.000_CMR-2003 19.50000 21.00000 50.90000 4946.000_CMR-2004 18.00000 19.50000 50.90000 4536.900_CMR-2005 19.30000 18.00000 54.10000 4179.700_CMR-2006 19.70000 19.30000 53.70000 4428.600_CMR-2007 17.10000 19.70000 54.00000 4391.100

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_CMR-2008 15.50000 17.10000 53.10000 4263.300_CMR-2009 20.00000 15.50000 50.60000 4027.800_CMR-2010 21.50000 20.00000 48.50000 4227.400_GAB-2002 -5.100000 -5.200000 40.20000 12563.00_GAB-2003 -1.000000 -5.100000 40.20000 13503.00_GAB-2004 2.600000 -1.000000 40.20000 13483.00_GAB-2005 5.200000 2.600000 45.00000 13298.30_GAB-2006 7.500000 5.200000 42.70000 11902.00_GAB-2007 8.500000 7.500000 44.40000 12128.00_GAB-2008 7.000000 8.500000 44.40000 11818.40_GAB-2009 11.00000 7.000000 45.50000 11876.00_GAB-2010 10.70000 11.00000 45.50000 11939.50_GE-2002 110.5000 123.0000 28.90000 11494.00_GE-2003 108.0000 110.5000 28.90000 13803.00_GE-2004 73.00000 108.0000 24.50000 17558.50_GE-2005 57.20000 73.00000 25.70000 17915.10_GE-2006 60.00000 57.20000 25.70000 17152.80_GE-2007 60.00000 60.00000 25.70000 17750.10_GE-2008 27.00000 60.00000 27.40000 17824.90_GE-2009 62.00000 27.00000 25.20000 15406.00_GE-2010 52.20000 62.00000 26.40000 16993.00

_CON-2002 73.00000 74.00000 28.20000 11761.00_CON-2003 72.00000 73.00000 28.20000 11163.00_CON-2004 72.00000 72.00000 28.20000 11209.00_CON-2005 73.70000 72.00000 41.70000 12646.10_CON-2006 85.00000 73.70000 41.70000 13332.40_CON-2007 112.5000 85.00000 41.70000 11032.10_CON-2008 100.0000 112.5000 31.00000 11704.30_CON-2009 133.0000 100.0000 26.90000 13598.10_CON-2010 133.6700 133.0000 29.90000 12111.50_TCHAD-

2002 100.0000 60.50000 42.70000 1600.000

_TCHAD-2003

100.0000 100.0000 42.70000 1708.000

_TCHAD-2004

75.00000 100.0000 42.70000 8746.600

_TCHAD-2005

51.80000 75.00000 42.40000 8741.600

_TCHAD-2006

45.00000 51.80000 40.20000 7872.000

_TCHAD-2007

39.00000 45.00000 38.60000 7280.300

_TCHAD-2008

37.00000 39.00000 34.40000 6465.200

_TCHAD-2009

61.00000 37.00000 35.30000 6059.000

_TCHAD-2010

54.10000 61.00000 37.10000 NA

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CMR: Cameroun, GAB: Gabon, CON: Congo, GE: Guinée Equatoriale, TCHAD: Tchad

Annexe 2   : évolution des résidus autour de zéro (0)

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Source : de l’auteur à partir du logiciel EVIEWS 4.1