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97 RUE DE LILLE 75007 PARIS - 01 47 53 61 94 FEV 13 Mensuel Surface approx. (cm²) : 1291 N° de page : 61-67 Page 1/7 IFRI 1328715300505/CLA/OTO/2 Eléments de recherche : IFRI ou Institut Français de Relations Internationales, toutes citations ÉTUDES. REPORTAGES, RÉFLEXIONS POUR UNE HISTOIRE DES RELATIONS INTERNATIONALES OU VERS UNE HISTOIRE GLOBALE ? .Entretien avec ROBERT FRANK réalisé par THOMAS GOMART. L f historiographie est fille de son temps : la manière d'écrire l'histoire en dit long sur une époque, ses doutes et ses espoirs. Comme chacun sait, la France entretient un rapport compliqué à la « mondialisation ». D'un côté, elle craint d'y perdre son identité et ses positions. De l'autre, elle y participe activement et bénéficie à plein de son inscription dans les flux mondiaux. Au début des années deux mille, le débat sur la mondialisation se concentrait, en France, sur le rôle des États-Unis et reflétait des inquiétudes d'ordre culturel. Dix ans plus tard, il se focalise sur le rôle des puissances émergentes, en particulier celui de la Chine, et reflète des inquiétudes d'ordre économique. Cette mondia- lisation galopante se traduit par l'influence croissante d'un courant historiogra- phique, celui de l'histoire mondiale (world global history), auquel les historiens français souhaitent s'associer, comme en témoigne le lancement, en mai 2012, de la revue Mondes). Histoire, espaces, relations (I). Un des enjeux réside désormais dans une articulation réussie entre ce courant historiographique transnational et la traditionnelle école française d'his- toire des relations internationales. Presque un demi-siècle après Introduction à l'histoire des relations internationales de Pierre Renouvin (1893-1974) et Jean- Baptiste Duroselle (1917-1994), cette école fait un bilan d'étape avec Pour l'his- toire des relations internationales, ouvrage collectif en trente chapitres, publié en septembre 2012 (2). Ayant lancé la revue Monde(s) et dirigé Pour l'histoire des relations internationales, Robert Frank joue un rôle-clé dans ce passage de

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    TUDES. REPORTAGES, RFLEXIONS

    POUR UNE HISTOIRE DESRELATIONS INTERNATIONALESOU VERS UNE HISTOIREGLOBALE ?

    .Entretien avec ROBERT FRANKralis par THOMAS GOMART.

    L f historiographie est fille de son temps : la manire d'crire l'histoire endit long sur une poque, ses doutes et ses espoirs. Comme chacun sait,la France entretient un rapport compliqu la mondialisation . D'unct, elle craint d'y perdre son identit et ses positions. De l'autre, elle y participeactivement et bnficie plein de son inscription dans les flux mondiaux. Audbut des annes deux mille, le dbat sur la mondialisation se concentrait, enFrance, sur le rle des tats-Unis et refltait des inquitudes d'ordre culturel. Dixans plus tard, il se focalise sur le rle des puissances mergentes, en particuliercelui de la Chine, et reflte des inquitudes d'ordre conomique. Cette mondia-lisation galopante se traduit par l'influence croissante d'un courant historiogra-phique, celui de l'histoire mondiale (world global history), auquel les historiensfranais souhaitent s'associer, comme en tmoigne le lancement, en mai 2012,de la revue Mondes). Histoire, espaces, relations (I).

    Un des enjeux rside dsormais dans une articulation russie entre cecourant historiographique transnational et la traditionnelle cole franaise d'his-toire des relations internationales. Presque un demi-sicle aprs Introduction l'histoire des relations internationales de Pierre Renouvin (1893-1974) et Jean-Baptiste Duroselle (1917-1994), cette cole fait un bilan d'tape avec Pour l'his-toire des relations internationales, ouvrage collectif en trente chapitres, publien septembre 2012 (2). Ayant lanc la revue Monde(s) et dirig Pour l'histoiredes relations internationales, Robert Frank joue un rle-cl dans ce passage de

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    relais entre gnrations. La nouvelle gnration d'historiens doit assumer cethritage pour le faire fructifier et l'adapter aux exigences du temps prsent,ce qui lui demande de relever au moins deux dfis. En premier lieu, il lui fautviter sa dilution dans une approche faussement totalisante un moment ole numrique rvolutionne les mthodes de travail et la notion mme d'archiv.En second lieu, il lui faut dsormais imposer une cole franaise au niveauinternational, et plus seulement europen, c'est--dire parvenir prendre pieddans des structures de savoir trs largement domines par l'historiographieamricaine. Lavenir dira si l'cole franaise d'histoire des relations internatio-nale parviendra incarner une French touch en histoire globale.

    Reste pour l'heure recevoir les travaux fdrs depuis plus de vingt anspar Robert Frank. N en 1944, il vint aux relations internationales par le doubleprisme de l'histoire financire et de celui de la Seconde Guerre mondiale. Il suc-cda Franois Bdarida (1926-2001) la tte de l'Institut d'histoire du tempsprsent (de 1990 1994) avant de prendre la suite de Ren Girault (1929-1999) l'universit Paris-l Panthon-Sorbonne (de 1994 2012). Avec Georges-HenriSoutou, Robert Frank a su runir plusieurs sensibilits de chercheurs et dpasserbien des obstacles administratifs pour continuer la mtamorphose de l'histoirediplomatique d'Albert Sorel (1842-1906) en une histoire des relations interna-tionales, destine contribuer au dclin des raisonnements binaires, des expli-cations monistes, des arguments manichens, des simplifications abusives etainsi penser historiquement la complexit de ces "relations" humaines, trophumaines, travers les frontires (3).

    Thomas Gomart

    R EVUE DES DEUX MONDES - Pourriez-vous revenir sur la gnalo-gie de Pour l'histoire des relations internationales ? Dans quellemesure cet ouvrage continue-t-il l'uvre de Pierre Renouvin etJean-Baptiste Duroselle ?

    ROBERT FRANK - Renouvin et Duroselle ont crit l'ouvrage fon-dateur de notre discipline en 1964. Ils ont converti de manire dfi-nitive l'histoire diplomatique traditionnelle en histoire des relationsinternationales, c'est--dire une histoire qui ne s'intresse plus seu-lement aux relations entre les tats mais aussi, pour reprendre uneformule de l'poque un peu vieillie, aux relations entre les peuples.On dirait aujourd'hui entre les socits. Vingt ans aprs, Ren Giraultet la revue Relations internationales ont questionn une premirefois cet hritage. lu sa suite, j'ai essay de regrouper les historiensdes relations internationales. C'est dans ce cadre-l qu'au dbut des

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    annes deux mille, on s'est dit : Allez, il faut faire un livre de rf-rence sur notre discipline. C'est une entreprise qui a pris du temps,presque dix ans. L'ide tait la suivante : rappeler les apports deRenouvin et Duroselle, se comparer d'autres coles nationales etexaminer les mtamorphoses de la discipline.

    REVUE DES DEUX MONDES - Qu'est-ce qui relve du prolongementet quelles sont les mutations les plus prof ondes ?

    ROBERT FRANK - Pour moi, il y a deux tournants majeurs, passeulement pour l'histoire, partir des annes quatre-vingt : le culturalturn et le transnational turn. Tournant culturel, c'est--dire non seu-lement la culture comme objet d'histoire (cinma, littrature...), maissurtout la culture comme approche historique. Une approche cultu-relle, face tout type de phnomne, revient se demander : qu'est-ce qui se passe dans les ttes ? Pierre Renouvin, qui prononait trsrarement le mot culturel , faisait cela d'une certaine manire, maisavec les mots de l'poque, emprunts aux Annales, comme men-talit ou psychologie collective . Il proposait dj une approcheculturelle sans que le mot existe. Ce qui a chang, c'est la prise encompte des pratiques sociales, et non plus seulement de ce qui sepasse dans les ttes. Les historiens du culturel nous ont beaucoupapport en dpassant la question des reprsentations pour analyserles processus de production symbolique et les pratiques qui en rsul-tent. Je crois que nous avons dsormais intgr cet apport depuis lafin des annes quatre-vingt-dix. C'est donc relativement rcent.

    REVUE DES DEUX MONDES - Le second tournant est celui du trans-national turn, import notamment en France par les politistes et lessociologues de l'international. Votre ouvrage n'est-il pas en ce sensune rponse diffre l'ouvrage publi, en 1998, par Marie-ClaudeSmouts, Nouvelles relations internationales (4) ?

    ROBERT FRANK - C'est moins une rponse qu'une manire de sedire : Pourquoi ne ferions-nous pas pareil ? Je trouve passionnantce que les politistes ont crit. Cela nous apporte beaucoup et, enmme temps, nous avions envie de parler autrement partir de notrepoint de vue. En ce qui concerne le transnational turn, qui se rpanden France avec les travaux de Bertrand Badie, on se rend compte, lencore, que Renouvin et Duroselle taient pionniers et faisaient djdu transnational sans le savoir. Sauf que, malgr leur volont affiche

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    d ne pas se limiter aux relations intertatiques, globalement, l'histoirequ'ils faisaient est trs stato-centre. Pour Renouvin, Vultima ratio,c'est quand mme expliquer une politique trangre ! L'apport dutransnational turn est de nous encourager aller chercher dans lesautres disciplines. Nous avons aussi t inspirs par d'autres courantshistoriques qui s'taient fdrs avec, par exemple Pour une histoirepolitique ou Pour une histoire culturelle (5). Du coup, le livre deSmouts est important car, en dialoguant avec les politistes et les socio-logues, nous avons pu clarifier notre spcificit d'historiens.

    REVUE DES DEUX MONDES - Quelle est-elle ?ROBERT FRANK-Elle est de travailler sur des sources, sur des

    archives de toutes sortes, pas seulement diplomatiques. De plus, noustravaillons et rflchissons sur le temps, non pas seulement sur la chro-nologie et la priodisation mais sur le temps non linaire qui s'accumuleou qui rode, et qui gnre ainsi des chronologies brises, des nappesde charriage, indispensables la comprhension des processus de dci-sion. C'est cette rflexion sur le temps qui est au coeur de notre mtierd'historien. C'est le fil directeur de ce livre commenc avant 2003. Ornous avons tous t un peu traumatiss par la guerre d'Irak. Cela nesignifie pas que ce livre est un manifeste anti-guerre. Il traduit la com-prhension en temps rel des consquences de l'erreur prjudiciellecommise par George W. Bush, qui fixa d'emble comme but l'instaura-tion de la dmocratie par les forces occupantes sur le modle de l'Alle-magne et du Japon de 1945. Cet usage erron de la comparaison nous arendu d'emble pessimistes sur la suite des oprations. En somme, fairede l'histoire des relations internationales devrait servir au moins unechose essentielle : ne pas partir dans n'importe quelle guerre.

    REVUE DES DEUX MONDES -Justement, on sent une pointe de dpitlorsque vous crivez notamment en introduction : les historiens ontdes choses dire [...] et ils devraient sans doute tre davantage cou-tes . Pourquoi ne le sont-ils pas ?

    ROBERT FRANK - C'est une forme d'autocritique. Les historiensn'arrivent pas se faire couter. Cela s'explique par le mode deproduction historique. Travail en archives, rflexion, rdaction, c'esttoujours lent. Cela nous empche finalement d'tre ractifs, notam-ment par rapport d'autres sciences humaines ou des experts.C'est notre faiblesse ; elle est difficile contourner. Nanmoins,

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    notre utilit se situe dans notre capacit penser la complexit enarticulant diffrents champs - stratgique, politique, conomique ouculturel - et en croisant les chronologies. Nous refusons de produireune rflexion linaire, manichenne et simpliste, ce qui joue ennotre dfaveur pour la mdiatisation de nos travaux.

    REVUE DES DEUX MONDES - La question de l'utilit du savoir pro-duit ne se limite sans doute pas sa mdiatisation. Elle touche aussi la comprhension des besoins d'un environnement social en per-manence travaill par les enjeux internationaux. Au fond, cette colefranaise souhaite-t-elle que sa production soit utile au-del de lasphre acadmique ?

    ROBERT FRANK - La rponse est plutt oui. C'est ce qu'il faudrait,mais y parvenir, c'est autre chose. Comment faire connatre ? Commentrendre la complexit en qulques phrases comme le demandent lesmdias ? En simplifiant outrance la ralit, les petites phrases peu-vent faire mal, au propre et au figur, car elles peuvent conduire delourdes erreurs. Nous sommes l dans une aporie complte. celas'ajoute un manque de formation la communication externe chezbon nombre d'historiens. Nous avons sur ce plan un vrai problme.

    REVUE DES DEUX MONDES - Ce problme ne touche-t-il pas en ra-lit aux conditions de transformation d'un savoir de chercheur en unsavoir d'expert ? Ce passage de l'un l'autre ne pourrait-il pas carac-triser l'histoire des relations internationales par rapport d'autresdisciplines ? Questions difficiles qui s'adressent autant vous qu' lanouvelle gnration...

    ROBERT FRANK -Je crois que c'est en train de commencer. La gn-ration qui suit ressent ce besoin. C'est avant tout une question de moyensbeaucoup plus que de volont. La volont est l. Plusieurs exemples deprojets de recherche en tmoignent. Dans certains cas, il s'agit dsor-mais d'extraire des produits plus spcifiques de nos travaux scientifiquespour intresser les mdias, les drink tanks, etc. La prise de conscience estfaite, la rflexion est amorce et va continuer se dvelopper.

    REVUE DES DEUX MONDES - Arrtons-nous sur un point crucial :l'histoire des relations internationales a le sens du tragique. Ds la pre-mire page, vous crivez: Oui, une des caractristiques des relationsinternationales est d'tre une question de vie ou de mort pour les peuples

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    et donc pour les individus. Comment rendre ce sens du tragique ? C'estautant un enjeu de problmatique que d'criture. La spcificit des rela-tions internationales tient dans l'importance accorde au rcit dansl'optique raliste...

    ROBERT FRANK-Je suis d'accord avec vous, mais cela dpassel'histoire des relations internationales et se retrouve aussi chez les his-toriens de la guerre. La construction du rcit est fondamentale car cesont les mots et les discours qui permettent la fois de ressentir lespulsions de vie ou de mort et de faire vivre et revivre des personnes.Cependant, il ne faut pas assimiler les historiens des relations interna-tionales au courant raliste des politistes. Leur prudence en matire dethories les rapproche souvent, consciemment ou non, de ce courant,d'autant qu'ils accordent beaucoup d'attention aux tats et aux rap-ports de puissances. De mme que leur souci du rel et de voir lesrelations internationales telles qu'elles sont et non telles qu'on voudraitqu'elles soient. Il n'en demeure pas moins que ce tropisme raliste deshistoriens est dsormais dpass avec la prise en compte systmatiquede l'irrationnel. La critique de fond que nous faisons l'cole ralisteest de ne pas prendre en compte tous les aspects du rel, en particulierles forces de l'irrationnel et de l'imaginaire, qui font partie du rel, neserait-ce que parce qu'elles sont capables de le transformer.

    REVUE DES DEUX MONDES - Votre ouvrage est ouvert de nom-breuses influences ; il cite frquemment des politistes ou des sociolo-gues de l'international dans un souci de nouer un dialogue entre lesdisciplines. Compte tenu de l'importance que vous accordez au rcitet de votre propre parcours intellectuel, une absence peut tonner .celle de l'uvre de PaulRicur, qui n'est jamais voque...

    ROBERT FRANK-Je suis imprgn de la lecture de Paul Ricceurqui, comme vous le savez, considre la notion de mise en intrigue dcisive pour les historiens. Par ailleurs, aux dbuts de l'Institut d'his-toire du temps prsent, j'avais propos comme projet de recherche les Franais et la guerre depuis 1944 , qui ne prononait pas expli-citement un mot-cl : mmoire . Sur l'histoire de la mmoire pr-cisment, Ricceur a ensuite guid toute une partie de ma productionpersonnelle et des travaux que j'ai dirigs. La prsence de Ricceur esten ralit diffuse et fondamentale. La rflexion des historiens sur letemps est appele entrer en dialogue avec celle des philosophes dupolitique. C'est un des grands chantiers venir.

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    REVUE DES DEUX MONDES - Bouclons la boucle. Deux notionsaident rsumer l'uvre de Renouvin et Duroselle, celle de forcesprofondes et celle d'