identification de quelques indicateurs ecologiques de gestion de la zone humide de la macta.pdf

Revue dEcologie et Environnement N 07 Dcembre 2011 .

1

Prsident dhonneur : Pr. SAHNOUNE Mohamed, Doyen de la Facult des Sciences de la Nature et de la Vie

Directeur de la revue et de rdaction : Pr. DELLAL Abdelkader, Directeur de Laboratoire dAgro-Biotechnologie et de Nutrition en Zones Semi Arides

Directeur de Publication: Pr. MAATOUG Mhamed Comit de rdaction : Mr AIT HAMMOU Mohamed Dr REZZOUG waffa Dr SASSI mohamed Contrle technique et suivie de publications: AIT AMRANE Abdessalem, responsable de la bibliothque de la Facult des Sciences de la Nature et de la Vie Soumission des articles : Les manuscrits (original et deux copies) doivent tre envoys ladresse suivante : Revue : Ecologie - Environnement, Facult des Sciences de la Nature et de la Vie, Universit Ibn Khaldoun BP 78, Tiaret 14000, Algrie

Tl/Fax : 0021346453494 Page Web : http://www.univ-tiaret.dz/revue2.html

E-mail: [email protected]


2

Pr. DELLAL Abdelkader, Universit Ibn Khaldoun, Algrie. Pr. SAHNOUNE Mohamed, Universit Ibn Khaldoun, Algrie. Pr. MAATOUG Mhamed, Universit Ibn Khaldoun, Algrie. Pr. LATIGUI Ahmed, Universit Ibn Khaldoun, Algrie. Pr. BENABDELLI Khloufi, Centre Universitaire de Mascara, Algrie. Pr. GARREC Jean pierre, Laboratoire de Pollution atmosphrique, Nancy, France. Pr. HELLAL Benchaaben , Universit Djillali Liabs, Algrie. Pr. BELHKODJA Moulay, Universit dEs-Senia, Oran, Algrie. Pr. LATRECHE Ali, Universit Djillali Liabs, Algrie. Dr. ADDA Ahmed, Universit Ibn Khaldoun, Algrie. Dr. MERAH Othmane, Laboratoire de chimie agroindustrielle, UMR 110 ENCIASET Toulouse, France. Dr. MOTHE Frdric, INRA de Nancy France. Dr. HADJ AHMED Ahmed, Universit de Damas, Syrie. Dr. KHALDI Abdelkader, Universit Ibn Khaldoun, Algrie. Dr. HADJ SAID Aissa, Universit Ibn Khaldoun, Algrie. Dr. ZERARKA Abdelkader, Universit Ibn Khaldoun, Algrie. Dr. AYMAN suleiman , Universit Amman , Jordanie. Dr. REZZOUG Waffa, Universit Ibn Khaldoun, Algrie.


3

Identification de quelques indicateurs cologiques de gestion de la zone humide

de la Macta (Algrie occidentale).

Benamar BELGHERBI* et Khloufi BENABDELI * benamar_cum @yahoo.fr

Laboratoire Go-Environnement et Dveloppement des Espaces Universit de Mascara- ALGERIE -

Rsum

La zone humide de la Macta joue un rle cologique important par ses caractristiques physiques et biologiques source dhabitats intressants. Comme tous les espaces naturels cet espace est soumis une pression induite par les activits humaines pouvant menacer sa prennit. Dans le but de prserver cette zone humide, lidentification dindicateurs phytocologiques et anthropiques constitue un volet dterminant permettant de cibler les causes principales daltration de cet cosystme.

Evaluer les principaux indicateurs anthropiques et naturels agissant sur la zone humide de la Macta et en fixer les seuils admissibles constitue un volet dterminant pour toute stratgie de prservation.

Mots cls : indicateurs- phytocologie- gestion- zone humide- Macta Algrie occidentale

:

" " " ! #$% '&% !$#)2 +, ," " .+ . %,+ " $* 56 .

"7 8 9.:= #* >8; ;#% 7? " , .'A ,+BC2 A** GHDE = ; I += *JKL $ M*#.K O% K'A2 . 7? C "

I GH: Y (&% O

summary The Wetland of Macta plays an important ecological role by its physical characteristics and biological source of interesting habitats. As all this wilderness area is subjected to a pressure induced by human activities that threaten its survival. In order to preserve this wetland, the identification of indicators and anthropogenic phytoecological is a critical component to target the main causes of deterioration of this ecosystem. Evaluate the main indicators of anthropogenic and natural acting on the wetland of Macta and set thresholds is a critical component eligible for preservation strategy. Keywords: indicators- phytoecology-management-wetland-Macta-western Algeria

1- Introduction et problmatique 1.1- Introduction


4

Limportance des zones humides nest plus souligner et leur prservation sintgre dans la politique nationale en matire de prservation des cosystmes fragiliss et de la biodiversit. La zone humide de la Macta est une aire protge qui se dfinie comme une portion de terre, de milieu aquatique ou de milieu marin, gographiquement dlimite, voue spcialement la protection et au maintien de la diversit biologique, aux ressources naturelles et culturelles associes; pour ces fins, cet espace gographique doit tre lgalement dsign, rglement et administr par des moyens efficaces, juridiques ou autres . Une aire protge vise dabord latteinte dobjectifs de conservation des espces et de leur variabilit gntique et du maintien des processus naturels et des cosystmes qui entretiennent la vie et ses diverses expressions. Toute activit ayant cours sur le territoire ou sur une portion de territoire dune aire protge ne doit pas altrer le caractre biologique essentiel de laire protge. (Johson et Hafner, 1982). 1.2- Problmatique de gestion durable

Les zones humides souffrent dune contradiction apparente dintrts entre usages et protection des cosystmes. Mais comme le souligne, R. Mathevet (2004, p. 17) : la comprhension de leurs valeurs et de leurs fonctionnements savre dune importance capitale si la socit veut se donner les moyens de les utiliser durablement et de les conserver . Cela supposerait de tenir compte des difficults particulires de conservation et de gestion des zones humides, et de la contribution de ces dernires aux politiques de prservation de la diversit biologique, de gestion des ressources en eau et de prvention des inondations.

Le constat de la dgradation et de la rgression spatiale des zones humides ont conduit partir des annes 1970 dresser des typologies, mener des inventaires et engager des actions de prservation. Cependant, les zones humides de faibles superficies, souvent relictuelles, se situent aujourdhui en dehors des dispositifs de protection. Pourtant, en raison de leurs multiples fonctions, elles sont progressivement intgres aux politiques damnagement du territoire. Les zones humides constituent ainsi un nouvel enjeu de dveloppement.

Depuis ladhsion de lAlgrie au programme RAMSAR, les zones humides sont prises en charge et ce travail sy insre parfaitement. Ces espaces constituent lun des lments fondamentaux pour le maintien de la diversit des espces, des cosystmes et des ressources gntiques sauvages ainsi que pour latteinte dobjectifs de dveloppement durable. Elles apportent une grande varit de bnfices sur les plans environnemental, cologique, scientifique, ducatif, social, culturel, spirituel et conomique. Sur le plan cologique, la production doxygne, la cration et la protection des sols, labsorption et la rduction des polluants, lamlioration des conditions climatiques locales et rgionales, la conservation des nappes aquifres, la rgularisation et la purification des cours deau sont des exemples des bnfices attribus aux aires protges.

Ces zones sont des laboratoires en milieu naturel, elles permettent en tout temps dobtenir des donnes uniques sur le fonctionnement des cosystmes et les espces. Elles sont aussi des lieux par excellence pour la rcration de plein air, favorisant un bien-tre physique et mental. Sur le plan conomique, elles favorisent la diversification des conomies locales et rgionales. Elles contribuent sauvegarder un potentiel biologique qui constitue une ressource naturelle renouvelable permettant le maintien dactivits, telles que la chasse, la pche et le pigeage. De faon trs significative, elles soutiennent lindustrie touristique et


5

lindustrie co-touristique, qui sont en plein essor. De plus, les zones humides reprsentent actuellement une des constituantes importantes de la gestion durable des forts. (Mengue-Mdou, 2000).

La zone humide de la Macta est intressante de par sa localisation gographique et ses caractristiques tant cologiques que physiques particulires lorigine de biotopes induisant des habitats dterminants pour certaines espces animales et vgtales. Appele galement marais de la Macta , cette zone est classe comme zone humide dintrt selon la convention de RAMSAR. Menace par des pressions anthropiques permanentes o dominent le parcours et les labours, auxquels s ajoute la faiblesse des prcipitations, cette zone humide ne peut tre prserve que par lidentification dindicateurs pertinents permettant de suivre son volution. 2- Caractrisation de la zone humide de la Macta 2.1- Localisation

La zone humide de la Macta est localise 3441 N et 00010W une altitude moyenne de 9 m et couvre une superficie de 44 500 ha. Cest une dpression sous forme triangulaire dlimite au nord par des dunes littorales (Golf dArzew), au sud, lest et louest par des terres agricoles essentiellement et quelques formations vgtales servant de parcours surtout lest (fig. 1).


6

Figure 01 : Carte de localisation de la zone humide de la Macta

Les marais de la Macta constituent un ensemble insparable avec les marais de Mengoub lest et la plaine dEl Habra au sud qui constituent une entit justifiant la prsence de cette entit gographique intressante. (Sahraoui, 2000).

Cette zone est dlimite par une infrastructure routire, au nord par la RN 11 reliant Oran Mostaganem, lest par la RN 17 reliant Mostaganem Mohammadia, au sud par la RN 4 reliant Oran Relizane et louest par le chemin de wilaya 82 reliant la RN 4 au chemin de wilaya 5 (Oran-Sig). 2.2- Caractrisation physique et cologique

La dpression de la Macta reste un exutoire des oueds Sig, Habra et Tinn qui lalimentent surtout en priode pluvieuse permettant la prsence dune humidit quasi annuelle en plus des infiltrations de la mer Mditerrane. Elle regroupe plusieurs types de zones :

delta : embouchure doueds se jetant dans la mer au niveau du golf dArzew marais ou lagune ctire, dpts de sdiments quelques centaines de mtres de la

mer qui agit par des bras sur cet espace

plaine dinondation Ces habitats particuliers induisent la prsence de phytocnoses dintrt cologique et

biologique comme les espces halophytes et hydrophytes saisonnires, annuelles et prennes o on peut noter les Salicornes, les Arthrocnemums, les Gramines, les Joncs, les Tamaris, les Phragmites, les Isotes et les Scirpes maritimes. (Quezel et Simmoneau, 1960). 2.3- Climat et bioclimat

Du point de vue bioclimatique, cette zone est dans ltage bioclimatique semi-aride variante tempre frache avec une pluviomtrie moyenne annuelle de lordre de 350 mm. La pluviomtrie estivale reste insignifiante et est comprise entre 8 et 14 mm, en amont sur les hautes plaines de Mascara cette pluviomtrie oscille entre 17 et 21 mm entravant tout dveloppement biologique des espces hydrophiles.

2.4- Les sols Le sous sol de la zone est dominance dalluviaux avec vase et argile. Les sols

sableux humifres lessivs sont dominants et occups essentiellement par des cultures annuelles et le parcours. Les sols jeunes de montagnes sont localiss en amont, au sud de la zone humide entre Mascara et Sig. Les sols alluviaux au niveau des plaines occupent la seconde place, les solonetz et les sols dunaires sont prsents. Les sols dominants sont les solontchaks ou sols salins blancs avec lion sodium ltat de chlorure dans les solutions et exerce une influence prpondrante sur la vgtation.

Les dunes de la Macta constituent un cordon de six kilomtres de longueur parallle la mer, entre Arzew et Mostaganem, proximit de Mers El Hadjaj. Cest un biotope isol assimil une le, au nord la mer et au sud et louest, au sud et lest par loued de la


7

Macta. Sables dunaires trs profonds (+ 10 m), trs fins et trs pauvres en limons et argiles (0.4 0.5%), entre 21 et 26% de calcaire total.

Des sols sur roche mre siliceuse et des sols sur roche mre calcaire induisant diffrents types de sols o se distinguent 5 types de sols:

sols sableux favorables au dveloppement despces vgtales psammophiles et despces animales galement

sols argileux humides et impermables favorisant linstallation despces hygrophiles sols sals (solontchaks et solonetz) o se dveloppent des plantes halophytes occupant

une superficie apprciable de la zone

sols dunaires avec une vgtation prforestire intressante car lorigine dhabitats rares

sols alluviaux permettant linstallation de vgtation herbace ncessaire lavifaune 2.5- Les formations vgtales

Les formations vgtales prennes restent domines par la prsence dune strate arborescente compose essentiellement de trois espces : Juniperus phoenicea, Juniperus oxycedrus et Tamarix africana. Les deux premires espces constituent un para-climax des dunes de la Macta qui dlimitent la zone humide au nord, alors que le Tamarix reste cantonn dans les oueds et leurs djections (Belgherbi et Benabdeli, 2010).

On note galement la prsence de Diotis candidissimaa, Polygonum maritimum, Euphorbia paralisas, Cakile maritima, Salsola kali, Eryngium maritimum, Pancratium maritimum et plus rarement Agropyrum junceum, Urginea undulata. Les espces les plus dominantes car rsistantes au vent et leffet de la mer sont Euphorbia paralisas et Eryngium maritimum ainsi que Polygonum maritimum et Agropyrum junceum alors que Pancratium maritimum est adapt par ses bulbes. (Quezel et Simmoneau, 1960).

Il y a lieu de noter quAmmophila arenaria et Retama retam jouent un rle dterminant dans la fixation des dunes ctires. Dautres espces apparaissent dans la dpression comme : Plantago coronopus, Juniperus oxycedrus, Centaurea sphaerocephala, Ononis variegata et Silene ramosissima. Ces espces jouent galement un rle important dans la prservation des dunes au mme titre que Ephedra fragilis, et Retama monosperma ainsi que Malcomia arenaria, Ononis antennata et Orlaya maritima (Simmoneau, 1952).

Des espces comme Lycium intricatum, Asparagus acutifolius, Salsola oppositifolia, Senecio lencanthemifolius, Calendula tomentosa, Ammochlea pungens, Corynephorus articulatus. Dans les vides on observe Retama monosperma, Scabiosa rutifolia, malcolmia arenaira ou Ononis variegata.

En bordure des oueds il faut noter la prsence de Pistacia lentiscus et Mesembryanthemum cristallium supportant un taux de sel relativement important de la zone au mme titre que Suaeda fruticosa et Salicornia.

On distingue des espces psammo-halophiles juxta-littorales comme : Pancratium maritimum, Salsola kali, Euphorbia paralias, Polygonum maritimum, Agropyrum junceum, Diotis candidissima, Eryngium maritimum, Cakile maritima et des espces halophiles au sud de la Macta o dominent Frankenia laevis, Limonium gumiferum, Atriplex halimus, Aerulopus littoralis, Salsola vermiculata et Sueda fruticosa (Ledante et al. 1976).


8

Lexploitation des diffrents relevs phytocologiques effectus dans la zone permettent didentifier 4 groupements vgtaux : Sueda, Juncus maritimus, Ranunculus aquatilis et Rumex crispus, Salicornia friticosa, Arthrocnemummacrostachyum, Inula crithmoides et Sueda fruticosa Tamarix africana et Salsola oppositifolia Potamogeton pectinatus et Zanichellia palustris 3- Principaux habitats identifis

Les caractristiques physiques et gographiques de la zone sont lorigine de la prsence de biotopes permettant linstallation despces vgtales et animales intressantes. La diversit des sols et du climat (200 400 mm de pluie et des tempratures oscillantes entre 5 et 35C en moyenne) permettant la prsence de divers habitats. 3.1- Zone maritime et sols sals avec des steppes sales (haliptes) o se distinguent :

les steppes Salicornes et Sueda avec un cortge floristique : Sueda fruticosa, Salicornia fruticosa, Macrostachya, Limonium, Salsola Kali, Atriplex halimus, Atriplex mauritanica, Juncus acutus, Juncus maritimus et Phragmites communis

les formations de Taramix africana avec un sous bois constitu dAtriplex halimus et Salsola oppositifolia et diffrents facis : Juncus et Scirpus ; Tamarix et Festuca arundinacea ; Cyananchum et Peganum harmala. (Dupuis et Simoneau, 1956).

3.2- Zone des sols profonds et argileux

Cest lespace des cultures agricoles annuelles (craliculture et arboriculture), la plaine de lHabra domine et reste influence par lextension et lasschement des zones humides. Les principaux cosystmes et espaces identifis dans la zone dtude et devant tre pris en charge lors de llaboration du plan de gestion des marais de la Macta sont au nombre de 6: les dunes littorales, la zone de transition entre le littoral et les marais, les espaces usage agricole, les cours deau, les marais et les formations forestires et pr-forestires. 4- Activits humaines et impact sur la zone humide 4.1- Aspects socio-conomiques

La zone humide a dans son environnement 126 Exploitations Agricoles collectives et 20 Exploitations Agricoles Individuelles (plaine de lHabra). La superficie limitrophe de la zone humide couvre environ 10 000 ha et est utilise comme terre agricole. Lactivit humaine reste domine par lagriculture ; notamment les crales et larboriculture. La pression anthropique la plus importante dcoule du cheptel qui utilise la zone humide comme terrain de parcours presque toute lanne. Sept douars totalisant une population de 10 000 habitants et un effectif d troupeaux surtout ovins fluctuant entre 6 5000 et 15 000 ttes. A ce sujet Sahraoui (2000) note que la pression anthropique reste assez forte avec un ratio de 5 ha de la surface agricole totale par habitant et seulement 1 ha de zone humide par habitant.

Llevage reste une pratique courante et dominante dans la zone en plus de la transhumance en t qui voit leffectif du cheptel tripl. Cette activit impose une pression quasi-permanente et cause des dgts importants avec comme consquences une destruction


9

des habitats. La charge pastorale par hectare oscille entre 2 et 3, alors que les possibilits ne sont que de 0.25 par hectare (Benabdeli, 2006). 4.2- Occupation des sols et diagnostic de la situation actuelle

Loccupation des sols dans la rgion est trs ancienne et date de 1846, cest les crales et la vigne qui dominent et sont pratiques dans la zone depuis la colonisation. Sur la superficie agricole totale, le bl tendre tient toujours la premire place. Puis cest lavoine qui simpose puisque lexprience a montr que cest une plante rustique et rsistante assurant des rcoltes moins fructueuses que le bl mais plus rgulires.

Actuellement cest dautres cultures qui simposent au regard de la politique dintroduction de nouvelles cultures comme les primeurs et larboriculture ; les crales sont toujours prsentes avec leur jachre et les terrains nus servant de parcours aux troupeaux. Tous les espaces sont exploits encore traditionnellement mis par quelques superficies irrigues au systme de goutte goutte mais dont limpact reste insignifiant sur les diffrents cosystmes. A lexception des terres agricoles exploites annuellement en crales et en terres enherbes pour le cheptel, au dveloppement de larboriculture o domine le vignoble ; les autres espaces sont agresses par les phnomnes naturels (orages, crues, rosion hydrique et olienne) et la pression anthropozoogne permanente.

Les cultures dominant loccupation du sol dans la zone sont selon limportance des superficies quelles occupent larboriculture, les cultures annuelles, les formations forestires, les terrains nus et les terrains de parcours. 4.3- Les contraintes majeures

Trois principales contraintes sont lorigine de la dgradation des habitats de la zone de la Macta. Deux sont dorigine naturelle, les conditions daphiques et le climat. Le sol est sablonneux, par consquent trs meuble, trs ar et facilement cultivable. La permabilit est forte et les risques de lessivage et daugmentation de la salinit sont frquents. Le sous-sol en effet, form de marnes sahliennes contient du gypse ; les eaux sy chargent de sel et se dposeraient par vaporation, la surface o elles remontent, en assez grande abondance pour nuire aux rcoltes. La faiblesse des prcipitations se traduisant par un dficit en humidit constitue le second facteur limitant. Le troisime facteur contraignant se focalise autour des activits humaines concentres dans le parcours et le dfrichement.

Dautres contraintes secondaires dordre organisationnelles et pouvant facilement tre leves se rsument comme suit :

absence de dlimitation et didentification de la zone humide pour une prservation efficace

absence dinventaire et dtude des facteurs du milieu abiotique et biotique aucun schma damnagement global de la rgion ni de plan de gestion de la zone

humide entit gographique gre par plusieurs entits administratives concentration des infrastructures routires (pistes, chemins, routes)

4.4- Principaux impacts


10

Les diffrentes activits engendrant des impacts sur la zone humide et son environnement sont :

perte et dgradation dhabitats perturbation du fonctionnement des cosystmes asschement des zones humides et perte de diversit biologique modification des caractristiques cologiques locales dynamique rgressive des plantes hygrophyles et halophytes perturbation du dveloppement des plantes mergeantes comme les roseaux, les

scirpes, les joncs et les massettes diminution de la population des halophytes

5- Identification dindicateurs

Dans un contexte particulier marqu par le morcellement des espaces naturels en Algrie, le recours une stratgie relative la mise en place dune trame verte ayant pour vocation de crer une base de concertation partir dun dispositif rgional environnemental, dont lobjectif est le maintien despaces ddis la biodiversit. Le recours une mthodologie reste tributaire de la dfinition dindicateurs pertinents valuer tout en fixant un minimum vital permettant de sauvegarder la zone humide. Il sagit denvisager tout dabord des continuits co-paysagres, bases sur des critres gomorphologiques, doccupation du sol, et dintrt faunistique et floristique, et des espaces renaturer ou conforter aux environs immdiats de la zone humide.

Ce site est soumis dimportantes pressions (urbanisation, agriculture intensive, levage ovin et bovin, chasse, quipement de loisirs et protection de la nature). Cest un espace multifonctionnels, o chaque activit tend spcialiser la gestion du milieu vers son seul objectif, le plus souvent pas compatible avec les autres. Franchomme et Kergomard (2006) soulignent limportance de la gestion de leau qui apparat comme un enjeu commun et conflictuel entre les diffrentes activits et si on sattarde sur ce systme territorial particulier, on comprend que ces activits tiennent une place importante du point de vue de la valeur ajoute et de la gestion des milieux aquatiques.

Le diagnostic phytocologique effectu sur la zone humide de la Macta et la description de ltat des formations vgtales permettent de cibler quelques indicateurs jugs comme pertinents. Ces indicateurs peuvent tre classs en deux groupes : les indicateurs naturels et les indicateurs anthropiques. Ils peuvent renseigner sur leurs impacts ngatifs sur les caractristiques cologiques de la zone humide de la Macta. 5.1- Indicateurs naturels

Trois indicateurs naturels semblent tre les plus dterminants : la pluviomtrie et sa rpartition moyenne par saison, elle joue un rle capital dans la

prennit des marais de la Macta ; la tranche pluviomtrique et sa rpartition sont des indicateurs incontournables puisquils assurent la prsence deau, facteur indispensable aux biocnoses particulires de la zone

lorographie permettant une accumulation deau et un dpt sdimentaire formant lhabitat des espces vgtales lorigine dcosystmes abritant une faune infode.


11

le type de sol et surtout sa texture agissant sur la capacit de rtention en eau permettant le dveloppement despces adaptes lhumidit. 5.2- Indicateurs anthropiques

Les indicateurs anthropiques sont nombreux et constituent tous une menace pour la prennit de cet cosystme. Ils dcoulent tous de lactivit conomique travers loccupation du sol, les infrastructures, les espaces urbaniss et lenvironnement anthropique en gnral. Toutes ces activits exercent une pression quasi-permanente sur lespace humide.

Les principaux indicateurs surveiller et prendre en charge dans un rayon de 10 km sont :

superficie globale de la zone humide en conformit avec la dfinition rglementaire cartographie de loccupation des sols permettant une analyse de la dynamique de

loccupation du sol en identifiant les spculations rseau routier en analysant sa densit et son degr de pntration et dvolution ou

rgression espaces urbaniss qui informent sur la transformation des zones limitrophes et leur

action sur la zone humide lutilisation de lespace notamment travers les labours priodiques, llevage, les

coupes de bois et la collecte de plantes ou danimaux 6- Matrice dvaluation

En prenant en considration ces deux sries dindicateurs (naturels et anthropiques), il est possible dtablir une matrice rfrentielle diachronique retraant lhistoire de cette zone des annes 1940 nos jours. Ainsi pour chaque priode une matrice synthtique des donnes dterminantes quand sa gestion sera ralise et constituera un document vital sa gestion durable. 6.1- Modle de matrice rfrentielle pour 1940 Paramtres cologiques Units 1943 1980 2007

Naturels Prcipitations mm/an 510,33 408,10 335,35 Superficie sous leau Ha 10.000 6780 199 Taux de recouvrement vgtation (%) 90 80 60-70

Anthropiques Charge pastorale UGB/ha (15000-20000) (20000-30000) (7000-10000) Occupation du sol En ha 1150 12000 23 195 Voies de pntration En km --- 3 10 Dlits Units/an --- 10 25

Gestion Plan de gestion --- --- --- Surveillance --- Absente Prsente Intervention --- --- Prsente


12

6.2- Utilisation des matrices pour la gestion Lanalyse des matrices rfrentielles donne des informations trs intressantes

permettant de mettre en place un plan de gestion durable de cet espace. Cet espace au regard de sa localisation gographique est menac par les inondations et par un long processus de comblement en plus de la scheresse et des activits agricoles. Leur prennit est lie la stabilit du niveau de la mer et des apports deau.

Sil faut galement prendre en considration les autres paramtres biologiques et physico-chimiques la tche semble impossible dfaut de textes rglementaires et de rfrentiel en matire de normes (flore, faune et caractristiques physico-chimiques) (Blaid et Samraoui, 2000). Conclusion

Le but de ce travail est didentifier quelques indicateurs pertinents permettant une meilleure caractrisation de paramtres permettant dvaluer la durabilit de la zone humide. Ce nest qu travers une matrise des facteurs naturels garants de la prennit de la zone humide quil est possible dagir en y adaptant un plan de gestion durable. Ce plan de gestion durable ne peut se concrtiser et prserver durablement la zone humide que si les facteurs anthropiques dgradants et perturbants le fonctionnement de cet espace sont convenablement cerns et pris en charge.

Seule une cartographie appuye par un systme dinformations gographiques permettra dvaluer ltat des indicateurs de gestion durable de la zone humide. Rfrences bibliographiques

Belgherbi B et Benabdeli K., 2010- Contribution ltude des causes de dgradation de la fort de Tamarix de la zone humide de la Macta (Algrie occidentale). Revue fort mditerranenne Tome XXX1 n1 : 59-68. Mars 2010

Benabdeli K., 2006- Plan damnagement de la zone humide de la Macta. Rapport 17 p.

Belaid G. et Samraoui B., (2000). Lcocomplexe des zones humides de Bni-Blaid : un projet de rserve naturelle. Revue Sciences et Technologie Universit Mentouri Constantine n14 : 115-124.

Dubuis A. et Simmoneau P., (1956). La vgtation des rizires en Oranie. S.E.S. 75 p. Franchomme M. et Kergomard C. (2006)- Diversit rgionale de la prise en compte

des zones humides et de leurs dynamiques. Revue Dveloppement Durables et Territoires. Dossier 6 : les territoires et leau. URL : http://developpementdurable.revues.org/index1754.html.

Johnson. A.r. et Hafner, H. (1982). Les Zones Humides de Tunisie et d'Algrie et dnombrement de la faune sauvagine. Rapport non publi.

Ledant J-p., Roux, F., Jarry, G., Gammel, A., Smit, C., Bairlein, F. et Wille, Lasson, R. (1976). La Macta (Rgion de Bou-Nefer) : la vgtation du marais. Soc. Geo. et dArchologie d'Oran : pp 60-65.

Mathevet R., (2004). Camargue incertaine. Sciences, usages et natures, Buchet/Chastel, Meta-Editions, Paris, 206 p.


13

Mengue-Medou C ; (2002). Les aires protges en Afrique : perspectives pour leur conservation. VertigO. Vol.3 n1.

Morgan, N.C. (1982). Un aperu cologique des eaux stagnantes en Afrique occidentale du nord: II. Descriptions d'emplacement pour la Tunisie et l'Algrie. Biol. Le contre. 24: 83-113.

Quezel P. et Simmoneau P. (1960). Quelques aspects de la vgtation des terrains sals des palines sub-littorales de lOranie orientale. S.E.S. Vgtation n12.p : 1-27.

Sahraoui B.K (2002). Dlimitation de la zone protger (marais de la Macta). Conservation des forts de Mascara. Rapport polycopi de 13 p.

Simmoneau P. (1952). Vgtation des dunes littorales du golfe dArzew. B.E.S.C.H. 16 p.

identification de quelques indicateurs ecologiques de gestion de la zone humide de la macta.pdf

Documents