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I N T E R N A T I O N A L U R A N T I A A S S O C I A T I O N JOURNAL La placement du Livre en Asie 1 Nouvelles de l’AUI 2 À propos de la religion – doit-on fonder une église Seppo Kanerva, Finlande 2 La virginité de Marie Andrés Rodríguez, Colombie 15 L’Esprit de l’Esprit Jerry Prentice, États-Unis 19 La stratégie de l’âme pour une vie progressive Gérald Charrette, Canada 23 ® Marque déposée de Fondation Urantia Juin 2001 Volume 7 / numéro 2

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Page 1: I N T E R N A T I O N A L U R A N T I A A S S O C I A T I ......Des copies sont en route pour les centres de documentation de Taiwan. Environ un quart de tous les livres des bibliothèques

I N T E R N A T I O N A L U R A N T I A A S S O C I A T I O N

JOURNAL

La placement du Livre en Asie 1

Nouvelles de l’AUI 2

À propos de la religion – doit-on fonder une église Seppo Kanerva, Finlande

2

La virginité de Marie

Andrés Rodríguez, Colombie

15

L’Esprit de l’Esprit

Jerry Prentice, États-Unis

19

La stratégie de l’âme pour une vie progressive

Gérald Charrette, Canada

23

® Marque déposée de Fondation Urantia

Juin 2001

Volume 7 / numéro 2

Page 2: I N T E R N A T I O N A L U R A N T I A A S S O C I A T I ......Des copies sont en route pour les centres de documentation de Taiwan. Environ un quart de tous les livres des bibliothèques

VOLUME 7 / NUMÉRO 2 IUA JOURNAL JUIN 2001 1

Semer des grainesLe placement du Livre d’Urantia en Asie

On nous dit que les enseignements de Jésus, sousleur forme originelle et moins désunie, auraientreçu un accueil favorable en Asie.

Alors que la branche orientale de l’Église chrétienne primitive,qui ava it son cen tre à Phi lade lph ie , r e s ta p lus f id è le auxense ignements de Jésus que la confrér ie de Jérusalem, il e s tregrettable qu’il n’y ait eu personne comme Pierre pour aller enChine, ou comme Paul pour pénétrer aux Indes, où le terrainspirituel était alors si favorable pour implanter la semence dunouvel évangile du royaume. Ces mêmes enseignements de Jésus,tels qu’ils étaient détenus par les Philadelphiens, auraient exercéun a t t r a i t t ou t au s s i im m éd ia t e t e f f e c t i f s u r l e m en ta lspirituellement affamé des peuples asiatiques que les prédicationsde Pierre et de Paul en Occident.[1430:1]

Ces divers groupements de chrétiens peuvent servir à concilierde nombreux types différents d’hommes désireux de croire, parmiles divers peuples de la civilisation occidentale, mais une telledivision de la chrétienté présente une sérieuse faiblesse quand elleessaye d’apporter l’évangile de Jésus aux peuples orientaux. Cesraces ne comprennent pas encore qu’il existe une religion de Jésusséparée et quelque peu distincte du christianisme, lequel est de plusen plus devenu une religion à propos de Jésus.

Le grand espoir d’Urantia réside dans la possibilité d’unenouvelle révélation de Jésus, avec une présentation neuve et élargiede son message sauveur, qui unirait spirituellement, dans unservice expression d’amour, les nombreuses familles de ceux qui seprétendent aujourd’hui ses fidèles. [2086:1—2]

Alors que ni Pierre ni Paul n’ont étendu leurenseignement en Chine ou au reste de l’Asie au coursdes premiers temps du christianisme, une forme du purenseignement de Jésus fait maintenant son chemin dansces régions sous la forme du Livre d’Urantia. Les éditionsanglaise et coréenne du Livre d’Urantia sont maintenantdistribuées en Corée du Sud, en Chine et même enBirmanie. Quel sera l’impact de ces paroles d’encourage-ment et de ces concepts de véritable liberté dans cespays? Ces enseignements de Jésus trouveront-ils un soladéquat pour prendre racine et croître, trouveront-ilsune p lace d an s le coeu r e t d an s le m enta l de cesdescendants de la race jaune?

Marc Bloomfield qui s’était donné pour tâche dedistribuer Le Livre d’Urantia en Inde, s’est avancé encoreplus loin vers l’est. Voici ce qu’il a à dire sur la Chine:

Les 55 principales universités chinoises quiu t i l i s e n t l ’ a n g l a i s c o m m e d e u x i è m e l a n g u ed’enseignement possèdent maintenant une copie duLivre d’Urantia. La révélation a été présentée au plushau t n iveau aux É g lises , tan t pro testan tes quecatholiques. Les principales bibliothèques publiques,dont certaines sont parmi les plus grandes d’Asie,possèdent aussi le livre. Des copies sont en route

pour les centres de documentation de Taiwan.E nviron un quart de tous les l ivres des

bibliothèques universitaires chinoises sont en anglaiset à celle de Shanghaï il y en a environ 40%. Aucunedes b ibliothèque auxquelles j’a i rendu visite n’arefusé de prendre le livre. Les bibliothécaires que j’airencontrés ont accepté avec joie et sans hésitationnon seulement le livre mais aussi son message. Je n’aipas essuyé un seul refus. Partout ou j’ai offert unl i v r e i l a é t é a c c e p t é a v e c j o i e . L e s c o u r t e sconversations que j’ai eu avec les bibliothécaires quipouvaient parler un anglais passable ont confirméque les enseignements du livre étaient très prochesd u c o e u r d e s C h in o is . J e n ’a i p a r fo i s p a s p um ’em pêcher de g l isse r ve rs une « cam araderieunive rse l le » en m êm e t em ps que la fraterni téuniverselle.

Les églises sont étroitement surveillées par lesautorités et doivent s’appeler « églises patriotiques »bien qu’après avoir parlé avec certains personnageshaut placés de la communauté chrétienne chinoise jesache que le vieil esprit chrét ien ne leur fa it pasdéfaut. J’ai reçu un courriel d’un pasteur de Pékin quiavait reçu un livre par la poste. Il me disait que sapetite église avait eu, le jour de Noël, la visite deplusieurs milliers de citoyens dont plusieurs avaientdû attendre pendant des heures, dans le froid glacial,avant de pouvoir entrer. Il fa llut quatre off icespendant lesquels les gens étaient serrés les uns contreles autres pour les accueillir tous. Ceci nous indiquequelque chose sur ce qui se passe là-bas.

A Séoul, Marc a placé 350 exemplaires du Livred’Urantia en coréen dans des bibliothèques universitaireset des clubs de chrétiens plus 35 autres livres dans desbibliothèques publiques. 231 livres ont encore été placésdans des bibliothèques universitaires hors de Séoul et ils e m b l e q u e p l u s e n c o r e s e r o n t m i s d a n s d e sbibliothèques publiques hors de Séoul dans un futurproche.

Et puis il y a la Birmanie. La Birmanie est un paysdont la taille est approximativement celle de la Thaï-lande et dont on parle peu, probablement parce que laliberté de parole y est restreinte. Ce pays est situé entrela Thaïlande et une extension orientale de l ’Inde; ilpartage aussi une partie importante de ses frontièresavec la Chine.

Voici les commentaires de Marc sur la Birmanie:

I l n ’y a p a s a c tu e l l e m e n t b e au co u p d ebibliothèques en Birmanie. Avec les 30 livres quej’emportais avec moi j’ai pu couvrir tous les centresimportants. Il est interdit aux étrangers de pénétrersur le campus des universités et c ’est pourquoi

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chaque université que j’a i v is itée représente unehis to ire en so i. A l ’un iversité de R angoon, j ’a ifinalement réussi à devenir l’ami des gardes qui ontfini par m’escorter auprès du bibliothécaire. Il a étéheureux d’accepter le livre et m’a ouvert la porte d’àcôté, celle de la bibliothèque centrale des universités,le quartier général de tout le système universitairebirman. Là, j’ai eu une longue discussion avec labibliothécaire qui était une bouddhiste dévote. Nouspartagions beaucoup de choses, en particulier lanotion de fraternité universelle.

A l’université de Dagon dans la banlieue deRangoon j’ai dû attendre plus d’une heure à la portetandis qu’un flot régulier de gardes faisait la navetteentre la bibliothécaire et moi, transportant messageaprès message. Finalement, c’est elle-même qui vint

prendre les livres ,ce qu’elle fit avec entrain et trèsaimablement. Dans une autre université, je suis entrédirectement et juste au moment où je trouvais labibliothèque ( qui, en fait, était trop petite et tropspécialisée pour le livre ) je me suis senti entouré parcinq hommes qui poliment, mais fermement, m’ontexpulsé des lieux.

Il arrive souvent que la difficulté renforce ladétermination. Là où la liberté de choix est limitée et oùil y peu d’options, les opportunités peuvent être mieuxappréciées et les engagements être plus durables. Dansles décennies à venir quels espèces de chercheurs devérité, quels futurs agondontaires, germeront de cesgra ines qu i sont maintenant sem ées dans ces paysd’orient si loin d’être libres?

Nouvelles de l’AUI

Le 25 février, l’Association Sénégalaise de Recherche,d’Étude et de Formation Spirituelle Progressive

(Livre d’Urantia) ASREFLU a reçu sa charte à Dakar,Sénégal. C’est la huitième association nationale de l’AUI.L’ASREFLU compte plus de 80 membres.

Nous souhaitons la bienvenue au Conseil desPrés id en t s e t des V ice -Prés id e n t s N at ion au x auPrésident de l’ASREFLU, Monsieur Moussa N’Diayeet au vice -président Monsieur Mamadou DoudouDiagne , . Dorénavant, tant M oussa que Mamadouseront membres du conseil à part entière.

* * *Félicitations aux nouveaux dirigeants de l’Associa-

tion des États-Unis. Lee Armstrong a été élu présidentet Mike Wood a été élu trésorier. Ils ont pris leurs fonc-tions le 1er avril 2001 et ont rejoint Dorothy Elder,vice-présidente et Connie Greene , secrétaire. Nousremercions les membres qui s’en vont, Betty Zehr,présidente et Morris Kaplowitz, trésorier.

* * *Félicitations aussi à Reijo Hamari, le nouveau vice-

présidente de l’Association Urantia Finlandaise, elu enjuin 2001.

À propos de la religionLes enseignements du Livre d’Urantia constituent-ils une nouvelle religion ?

Les croyants en la cinquième révélation devraient-ils fonder une nouvelle église ?

SEPPO KANERVA

Helsinki, Finlande

Une grande confusion existe parmi les croyants enla cinquième révélation. Ils sont convaincus dela véracité des enseignements que contient Le

Livre d’Urantia et ils sont également convaincus qu’ilsdevraient agir en ce sens. Ils sont poussés à l’action,mais ils sont confus, hésitants en ce qui a trait à lanature des gestes à poser et à la façon dont ils devraientles poser. Afin de trouver une issue à cette incertitude,on doit bien examiner ces questions fondamentales : Lesenseignements sont-ils matière à une nouvelle religion ?S i ou i, ceu x qu i po r ten t fo i à ces ense ign em en tsdevraient-ils fonder une nouvelle église ? Examinons ceque les enseignements eux-mêmes disent à ce sujet.

I. Les enseignements sont-ilsune nouvelle religion ?

La réponse est sans équivoque : oui. Les enseignementsprésentent aux lecteurs une nouvelle re ligion et lesorientent vers cette nouvelle re lig ion. M algré cela ,puisque la réponse à cette question découle d ’unerévé la t ion , nous pou vons ê tre certa ins que ce t tenouvelle religion n’est pas ce à quoi nous pourrionsnous attendre. Même si la réponse est affirmative, elledifférera de ce que le mental humain pourrait imaginerou présumer.

Nous devons évidemment nous sortir de l’esprittoutes notions voulant que Le Livre d’Urantia , en lui-

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même, constitue une relig ion. Même, je me dois dem’arrêter quelque peu à cette allégation car un petitnombre de lecteurs errent au point de considérer le livrecomme leur religion. Le Livre d’Urantia est un livre ; il nepeut être la re lig ion de qui que ce soit . La re lig ionreprésente une relation spirituelle et vivante avec Dieu lePère que chaque croyant entretient, nourrit en son cœur.Les ense ignem ents du l ivre ne font que décrire lareligion, jeter un éclairage sur cette relation entre unfidèle et son Créateur et m ener le croyant vers unemeilleure compréhension de sa religion.

Une étude de ce type commence souvent par l’énon-cé d’une série de définitions. Celle-ci, toutefois, diffèrem êm e en ce la . N o us n ’av on s p a s l a nécess i té d edécouvrir une définition de ce qu’est une religion ! Rap-pelons à nos mémoires cette citation de la page 1119 :

Un mental observateur et une âme capable de discernementreconnaissent la religion quand ils la rencontrent dans la vie deleurs compagnons. La religion n'a besoin d'aucune définition ;nous connaissons tous ses fruits sociaux, moraux, intellectuels etspirituels . Et tout ceci provient du fait que la religion est lapropriété de la race humaine ; e lle n ’est pas engendrée par laculture. Il est vrai que la perception de la religion est encore hu-maine, et par conséquent sujette à la servitude de l’ignorance, àl’esclavage des superstitions, aux duperies des sophismes et auxillusions des fausses philosophies. [1119 : 6]

La religion transcende toute définition. Un autreextrait reprend la même idée en d’autres mots :

Cette diversité d’interprétation de la pensée et de l’expériencere lig ieuse est démontrée par le fa it que les théologiens e t le sphilosophes du vingtième siècle ont formulé p lus de cinq-centsdéfinitions différentes de la religion. En réalité, chaque êtrehum a in d é f in i t la r e l i g i on dan s l e s t e rm e s d e s a p r op r einterprétation fondée sur l’expérience des impulsions divinesémanant de l’esprit de Dieu qui l’habite. Cette interprétation estnécessairement unique et complètement différente de la philosophiereligieuse de tous les autres êtres humains. [1129 : 8]

La religion est un phénomène si personnel que lathéologie n’est pas, en fait, ce qu’on a cru qu’elle étaittrad itionnellem ent. L’extrait ci-dessous appara îtraradicalement nouveau à beaucoup de croyants dans lese n se i g n e m e n t s d u L i v r e d ’U r a n t i a e t m ê m e a u xthéologiens :

La théologie est toujours l’étude de v o tre religion ; l’étude dela religion d’autrui est de la psychologie. [1135 : 3]

Ces passages ayant trait au caractère personnel etind ividuel de la religion ne sont que le prélude à lacaractérisation de cette nouvelle religion que présente lacinquième révélation en ces mots :

Ni mathématiques, ni logique, ni philosophie ne peuvent saisirla réalité ultime de l’univers, seule peut y parvenir l’expérience

personnelle se conformant progressivement à la volonté divine d’unDieu personnel. Ni science, ni philosophie, ni théologie ne peuventvalider la personnalité de Dieu. Seule l’expérience personnelle desfils du Père céleste par la foi peut amener la réalisation actuelle etspirituelle de la personnalité de Dieu. [31 :5]

Nous avons là les principes fondamentaux, les bases,de la nouvelle relig ion que nous présente Le Livred ’ U r a n t i a . P a r - d e s s u s t o u t , c e t t e r e l i g i o n e s tpersonnelle.

1. Caractéristiques de cette nouvelle religion.Cette nouvelle religion, qu’une révélation expose etpromeut, renferme plusieurs attributs. On la nomme lareligion de Jésus, la vraie religion, la religion réelle, la religionpersonnelle, la religion de l’expérience personnelle et la religion del’esprit. Mais les appellations importent peu ; il s’agit fon-damentalement de la m ême relig ion. Pas une seulereligion institutionnelle, organisée ou collective n’estjamais qualifiée de vraie, réelle, authentique ou de religion del’esprit.

La n o u v e lle re lig io n e s t p e r s o n n e lle . La nouvellereligion, la de Jésus en est une de relation personnelleavec le Père céleste ; il s’agit d’une religion personnelle ;il s’agit d’une religion de l’esprit, qui se distingue desreligions organisées et institutionnelles du mental. Lesenseignements qui ont trait à cette nouvelle religion sontparmi les plus essentiels du Livre d’Urantia. Dans lap ersp ec t iv e d e cette nouve lle re l ig ion , l ’ in d iv id uimporte, pas le collectif. Jésus en est le fondateur, lui quia dit :

« Nous sommes maintenant sur le point d’entrer dans unconflit implacable avec cette religion [ traditionnelle ], car nousallons bientôt commencer à proclamer audacieusement une nouvellereligion — une religion qui n’en est pas une au sens actuellementattribué à ce mot — une religion qui fait principalement appel àl’esprit divin de mon Père habitant le mental de l’homme ; unereligion qui tirera son autorité des fruits de son acceptation, et cesfruits apparaîtront avec certitude dans l’expérience personnelle detous ceux qui croiront réellement et sincèrement aux vérités de cettecommunion spirituelle supérieure. » [1729 : 7]

Ces mots sont chargés de sens, même aujourd’hui.La confusion, qui règne chez les croyants en la cin-qu ièm e révé la t ion , rend év id en t l e fa it que ce ttetendance traditionnelle de l’humain à mettre sur pieddes religions institutionnelles pousse un grand nombreà organiser une religion autour des enseignements duLivre d’Urantia.

Le Maître n’a jamais fondé une telle religion. Pas unseul enseignement des Jésus n’a trait à la mise sur piedd’une religion sociale ou collective. L’évangile du Maîtres ’en tient à la paternité de D ieu et la fraternité deshommes qui en découle ( 1083 : 6 et 1590 : 5 ) . Larelig ion de Jésus s ’appuie sur son évangile et relèved’une expérience personne lle , fa i t référence à une

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expérience personnelle :

Jésus fonda la religion de l’expérience personnelle en faisant lavolonté de Dieu et en servant la fraternité humaine. [2092 : 4]

La religion ne peut être ni conférée, ni reçue, ni prêtée, niapprise, ni perdue. Elle est une expérience personnelle qui granditproportionnellement à la recherche croissante des valeurs finales.[1095 : 2]

Il n’est pas dangereux que la religion devienne de plus en plusune affaire privée — une expérience personnelle — pourvu qu’ellene perde pas de vue sa motivation de service social désintéressé etaimant. [1090 : 3]

Ils [ les apôtres ] revinrent vers Jésus bien plus conscients dufait qu’après tout, la religion est purement et totalement une affaired’e xp é rie n c e p e rs o n n e lle . [1539 : 4]

«…maintenant, je suis venu vous donner une religionpersonnelle. » [1629 : 5]

La n o u v e l le re lig io n e s t d y n am iq u e , a c t iv e e th é ro ï q u e . On nomme fruits de l’esprit les expressionsobservables de la religion dans la vie des croyants. (Ence qui a trait à ces fruits de l’esprit, vous auriez peut-êtreintérêt à relire les paragraphes 381 :7 et 2054 :3.) Unedes manifestations de la vraie et réelle religion est cetélan irrésistible à agir, à servir. Même si la nouvellereligion est personnelle, elle ne consiste en aucunefaçon en un retrait en soi. Il ne s’agit en rien d ’unecontemplation solitaire ou d’une complaisance dans uneintrospection maladive. Le sentiment, l’émotion et lem yst ic isme ne constituent pas les ass ises de ce t tenouvelle religion — même si le sentiment et l’émotionsont inév itab lem ent concomitants de l ’expériencere lig ieuse (1110 : 12). La nouvelle re lig ion est sanshésitation tourner vers le monde extérieur ; elle estdynamiquement extrovertie.

Il n’y a pas de véritable religion sans une personnalité trèsactive [1120 : 4]

La vraie religion se doit d’a g ir . [1121 : 1]Jésus avait déjà enseigné à ceux qui le suivaient que sa religion

n’était jamais passive ; ses disciples devaient toujours être actifs etpo s i t i f s dans l e u r m in i s t è r e d e m i s é r i c o rde e t dan s leur smanifestations d’amour. [2064 : 3]

La religion de Jésus est l’influence la plus dynamique qui aitjam ai s s t imul é la ra ce humaine. Jésus a m is en p iè c es le straditions, détruit les dogmes et appelé l’humanité à réaliser sesplus hauts idéaux dans le temps et dans l’éternité — être parfaitecomme le Père qui est aux cieux est parfait. [1091: 2]

Jésus introduisit l’esprit d’action positive dans les doctrinespassives de la religion juive. Au lieu d’une soumission négative àdes exigences cérémonielles, Jésus prescrivit l’accomplissementpositif de ce que sa nouvelle religion exigeait de ceux qui l’accept-aient. La religion de Jésus ne consistait pas simplement à c ro ire ,mai s à f a i r e r é e l l em en t c e q u e l ’ é van g i l e dem anda i t . I ln’enseignait pas que le service social constituait l’essence de sareligion, mais bien plutôt que le service social était un des effetscertains de la possession de l’esprit de vraie religion. [1769 : 10]

Toute croyance religieuse qui réussit à spiritualiser le croyant

est certaine d’avoir une répercussion puissante dans la vie sociale dece croyant. L’expérience religieuse produit infailliblement les «fruits de l’esprit » dans la vie quotidienne du mortel guidé parl’esprit. [1091 : 5]

La religion est exclusivement une expérience spirituelleper sonnelle — connaître D ieu c omme un P èr e — mais lecorollaire de cette expérience — connaître l’homme comme son frère— entraîne l’ajustement du « moi » à d’autres « moi », ce qui im-plique l’aspect social ou collectif de la vie religieuse. La religion estd’abord un ajustement intérieur ou personnel ; elle devient ensuiteune affaire de service social ou d’ajustement à un groupe. [1090 :10]

Mais la mission de la religion consiste à préparer l’homme àfaire face courageusement, et même héroïquement, aux vicissitudesd e l a v i e . L a r e l i g i o n e s t l e d o n s u p r ê m e d e l ’ h o m m eévolutionnaire, la seule chose qui lui permette de persévérer et « desouffrir avec patience comme s’il voyait Celui qui est invisible ».[1121 : 1]

La n o u v e l l e r e l i g i o n e n e s t u n e d e l i b e r t é .Personne ne viendra vous dire ce qui est vrai ou ce quevous devez croire. La religion de Jésus en est une deliberté. Jésus a ouvert la porte de la geôle des croyanceset des dogmes, des liturgies stagnantes, fossilisées etfigées, des prières mémorisées et ânonnées, des règles deconduite et de credos.

Il n’est pas surprenant que ces croyants à la nouvelle religion sesoient écriés : « Là où se trouve l’esprit du Seigneur, là est laliberté. » [2065 : 2]

La religion de l’esprit vous laisse perpétuellement libres desuivre la vérité, où que vous emmènent les directives de l’esprit.[1731 : 3]

Vous avez émergé parmi vos compagnons qui ont choisi de sesatisfa ire d’une religion mentale , qui désirent ardemment lasécurité et préfèrent le conformisme. Vous avez choisi d’échangervos sentiments de certitude basée sur l’autorité contre les assurancesde l’esprit de la foi aventureuse et progressive . Vous avez osép r o t e s t e r c o n t r e l ’ é p u i s a n t e s e r v i t u d e d ’ u n e r e l i g i o ninstitu tionna lisée et re je ter l’autor ité des traditions écr ite sactuellement considérées comme la parole de Dieu ... [1730 : 6]

Sa religion ne se cristallisa jamais (durant son incarnation) encredo et en lois théologiques ; il ne laissa pas une ligne d’écriturederrière lui. Sa vie et ses enseignements furent légués à l’universcomme un héritage d’inspiration et d’idéal convenant à la gouvernespirituelle et à l’instruction morale de tous les âges sur tous lesmondes. Même aujourd’hui, les enseignements de Jésus se tiennenten dehors de toutes les religions, bien qu’ils constituent l’espoirvivant de chacune d’elles. [1583 : 8]

Mais, si la religion doit stimuler le développement individueldu caractère et accroître l’intégration de la personnalité, elle ne doitpas êtr e uniformisée . Si e lle doit stimuler l’appréciation del’expérience et servir de valeur d’attraction, il ne faut pas qu’ellesoit stéréotypée. Si la re ligion doit promouvoir des loyautéssuprêmes, elle ne doit pas être formaliste. [1089 : 11]

La liberté y est si étendue qu’elle ne reconnaît aucunerègle de conduite ; on n’y retrouve aucune loi morale.

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Dieu est la loi. La maîtrise de soi, l’autodiscipline de lapart des croyants constituera l’assurance d’une hautetenue morale dans le royaume des cieux, dont cettereligion est la religion.

« Mais je viens avec un nouveau message d’oubli de soi et demaîtrise de soi. Je vous montre le chemin de la vie tel que mon Pèrequi est aux cieux me l’a révélé. » [1609 : 3]

Il enseigna que … la conscience d’être un membre de la familledes croyants conduit inévitablement à pratiquer les préceptes de labonne conduite familiale … [1862 : 6]

…la vraie religion est la consécration de soi au service desvaleurs significatives et suprêmes. À mesure que la religion évolue,l’éthique devient la philosophie de la morale, et la moralité devientla discipline de soi par les critères des significations supérieures etdes valeurs suprêmes — des idéaux divins et spirituels. Lare lig ion devient ains i une dévotion spontanée e t touchante,l’expérience vivante de la fidélité de l’amour. [1012 : 6]

2. Manifestations de la nouvelle religion. Lanouvelle religion se manifeste dans les fruits de l’esprit.Ses bénéfices sont constants. Cette nouvelle religionreprésente une façon de vivre. Il ne s’agit pas d’unea c t i v i t é c o u p é e d u q u o t id i e n , q u ’on ex e r ce r a i toccasionnellement, lors de circonstances particulières dela vie. Elle imprègne la v ie du croyant sur une basepermanente.

…la religion est une manière de vivre aussi bien qu’unetechnique mentale. [1013 : 9]

La nouvelle religion de Jésus n’était pas dépourvue de portéepratique ; mais tout ce qui peut se trouver dans son enseignement,ayant valeu r pratique à un point de vue politique, social ouéconomique, découle naturellement de cette expérience intérieure del’âme manifestant les fruits de l’esprit dans le ministère quotidienspontané d’une expérience religieuse personnelle authentique.[1585 : 4]

La conséquence et l’expression la plus importante dela nouvelle religion est son dynamisme qui se traduit paru n beso in in tense d e se rv ir se s co ng én ères e t d etransformer la société. Même si la révélation nous parlede l’adoration en groupe, de la prière et autres activitéscollectives, à aucun m om ent, ces activ ités ne sontdécrites comme étant des caractéristiques propres à lanouvelle religion.

Le s e rv i c e . La nouvelle religion en est une deservice ; il s’agit de sa caractéristique prédominante.

Jésus vécut une religion de s e rv i c e . [67 : 5]En vérité, la religion de Jésus domine et transforme ses fidèles

; elle exige que les hommes consacrent leur vie à rechercher laconnaissance de la volonté du Père qui est aux cieux et demandeque les énergies de la vie soient affectées au service désintéressé de lafraternité des hommes. [2083 : 2]

La t r a n s f o rm a t i o n d u m o n d e . Le désir de

s’impliquer dans la transformation du monde et d’enfaire un meilleur endroit où vivre, découle du désir deservir. L’engagement des personnes religieuses, descroyants sincères dans les affaires du monde représente,en fait, la seule façon de provoquer des changementssociaux qui seront rée ls e t au ront un caractère depermanence. Les croyants sont l’espoir du monde —même si, en général, le monde ne reconnaît pas ce fait.La véritable relig ion ne confine les croyants ni à lapassivité contemplative ni à un détachement olympien— pas question de s’adonner à l’oisiveté sous le soleil dela filiation divine et du Royaume. Non, il s’agit plutôtd’une quête active des fruits de l’esprit. La vraie religionest action, énergie et dynamisme.

Il y a trois principes primordiaux qui déterminent lerôle de la religion dans la transformation du monde : 1.Tout changement réel et valable survient par l’action desvéritables croyants. 2. Les personnes inspirées par lavra ie re ligion devra ient un ir leu rs efforts, m ais lareligion, en elle-même, ne doit se préoccuper que dereligion. Les organisations religieuses ne doivent pas setransformer en partis politiques ou en mouvementsréformistes . 3 . La re lig ion est la source nécessaired’énergie pour la transformation du monde et son rôleen est un d’inspiration et de conseil.

La caractéristique sociale d’une vraie religion consiste dans lefait qu’elle cherche invariablement à convertir les individus et àtransformer le monde. La religion implique l’existence d’idéauxnon encore découverts qui transcendent de loin les critères connusd’éthique et de morale incorporés dans les usages sociaux, même lesplus élevés, des institutions les plus mûres de la civilisation. Lareligion cherche à atteindre des idéaux non découverts, des réalitésinexplorées, des valeurs suprahumaines, une sagesse divine et unvéritable aboutissement spirituel. La vraie religion accomplit toutcela ; toutes les autres croyances ne sont pas dignes de ce nom.[1781 : 1]

Seule la vraie religion d’expérience spirituelle personnelle peutfonctionner utilement et créativement dans la présente crise de lacivilisation. [1087 : 4]

…car la religion, la vraie, est la source indispensable del’énergie supérieure qui pousse les hommes à établir une civilisationsupérieure fondée sur la fraternité humaine. [883 : 1]

Le défi religieux de l’âge présent est lancé aux hommes et auxfemmes spirituellement perspicaces, prévoyants et tournés versl ’aven ir , qu i o s e ron t con s tru ire une nouvel le et attrayan tephilosophie d e v ie émanant des concepts modernes de véritécosmique, de beauté de l’univers et de bonté divine, amplifiés etintégrés avec charme. Une telle vision nouvelle et droite de lamoralité attirera tout ce qui est bon dans le mental des hommes etjettera un défi à ce qu’il y a de meilleur dans leur âme. [43 : 3]

Nous sommes dans le vrai si nous notons que lesrévélations exhortent les hommes et femmes éclairés àregarder en d irection de l’avenir et à é laborer unenouvelle philosophie — pas une autre religion.

Le rôle de la religion consiste à guider les humainsdans le processus de transformation du m onde —

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VOLUME 7 / NUMÉRO 2 IUA JOURNAL JUIN 20016

gardons toujours à l’esprit que la religion n’est pas unsecteur d’activités réservé, séparé de la vie réelle, maisplutôt une façon de vivre.

La religion n’a pas de nouveaux devoirs à accomplir, mais elleest instamment sollicitée d’agir comme guide avisé et conseillerexpérimenté dans toutes les nouvelles situations humaines quichangent si rapidement. [1087 : 1]

La suprême mission de la religion, en tant qu’influence sociale,c ons i s t e à s tab i l i s e r l e s id éa ux d e l ’human it é durant ce sdangereuses périodes de transition d’une phase de civilisation à uneautre, d’un niveau de culture à un autre. [1086 : 6]

La religion de l’expérience vivante n’éprouve aucune difficultéà anticiper sur les développements sociaux et les bouleversementséconomiques ; elle opère toujours parmi eux comme stabilisateurmoral, guide social et pilote spirituel. [1088 : 1]

Mais la révélation en a encore beaucoup plus à direen ce qui a trait à la transformation du m onde. Cestransformations prendront place par les décisions et lesactions de personnes qu’inspire la religion, et qui agirontdans le secteur politico-social.

Le rôle de la religion est de créer, de soutenir et d’inspirer chezchaque citoyen la loyauté cosmique qui l’orientera vers la réussitedans le progrès de tous ces services sociaux dif f ic i les , maissouhaitables. [1089 : 8]

La religion authentique donne à la personne religieuse uneauréole sociale et des connaissances intimes sur la communautéhumaine [1089 : 9]

L’objectif ultime de la transformation d’inspirationreligieuse du monde est l’établissement dans les faitsd ’une fra te rn ité humaine , qu i prend appu ie su r lapaternité de Dieu. Toutefois, il n’est absolument pasquestion que cette fraternité prenne place à travers uneintervention autocratique du divin dans les affaires deshommes. De même, les religions institutionnelles eta u t o r i t a i r e s s o n t i n c a p a b l e s , p a r e l l e s -m ê m e s ,d’engendrer une telle fraternité — peu importe le zèlequ’elles peuvent mettre à la prêcher. Non, seuls lespersonnes réellement inspirées par la vraie religion del’esprit peuvent accomplir ce travail.

L’espoir d’une fraternité des hommes ne peut se réaliser que si,et dans la mesure où, les religions d’autorité mentales divergentes sela i ss en t imprégner e t dom iner par la r e l ig ion un i f ian t e e tennoblissante de l’esprit — la religion de l’expérience spirituellepersonnelle. [1732 : 1]

La religion de l’esprit attirera progressivement les hommes lesuns vers les autres et provoquera une sympathie compréhensiveentre eux. [1732 : 2]

Ces personnes peuvent travailler ensemble, et sedoivent de le faire, tout comme avec d’autres gens àl’intérieur d’organisations — après tout, ne retrouve-t-on pas des adhérents à la religion de l’esprit à l’intérieurde toutes les religions institutionnelles ? Par contre, ils

ne doivent jamais donner naissance à une religion ou àune organisation religieuse.

Un jour, les personnes religieuses se réuniront et se mettront àcoopérer réellement sur la base de l’unité des idéaux et des buts,plutôt que de tenter d’y parvenir en se basant sur des opinionspsychologiques et des croyances théologiques. Ce sont les buts plutôtque les credos qui devraient unir les personnes religieuses. Puisquela vraie religion est une affaire d’expérience spirituelle personnelle,il est inévitable que, individuellement, chaque personne religieuseait sa propre interprétation personnelle de la manière de réalisercette expérience spirituelle. Le mot « foi » devrait représenter larelation de l’individu avec Dieu, plutôt qu’une formule de credosur laquelle un groupe de mortels est parvenu à s’accorder en tantqu’attitude religieuse commune. [1091 : 6]

La personne religieuse n’est ni indifférente aux souffrancessociales, ni inattentive aux injustices civiles, ni isolée de la penséeéconomique, ni insensib le à la tyrannie politique. La religionin fluen ce d irectement la reconstruction sociale, parce qu’el lesp i r i t ua l i s e e t i d éa l i s e ch aq u e c i t o yen in d i v i du e l l em en t .Indirectement, la civilisation culturelle est influencée par l’attitudede ces croyants individuels à mesure qu’ils deviennent membresactifs et influents de divers groupes sociaux, moraux, économiqueset politiques. [1088 : 4]

Mais la religion ne devrait s’occuper directement ni de créer denouveaux ordres sociaux, ni de préserver les anciens. [1086 : 2]

La religion ne doit pas s’imbriquer organiquement dans letravail laïque de la reconstruction sociale et de la réorganisationéconomique, mais elle doit activement rester à la hauteur desprogrès de la civilisation en réaffirmant avec netteté et vigueur sescommandements moraux et ses préceptes spirituels, sa philosophieprogress ive de la vie humaine et de la survie transcendante.[1087 : 3]

… mais la formalisation des groupes religieux détruit biensouvent les valeurs mêmes pour lesquelles ces groupes avaient étéorganisés. [1089 : 9]

Il faut que les personnes religieuses travaillent dans la société,dans l’industrie et dans la politique en tant qu’individus, et non entant que groupes, partis ou institutions. Un groupe religieux qui sepermet d’agir comme tel en dehors de ses activités religieuses devientimmédiatement un parti politique, une organisation économique ouune institution sociale. Le collectivisme religieux doit limiter sesefforts à promouvoir des causes religieuses. [1087 : 6]

L’Association Internationale Urantia a été mise surpied à partir des idées émises ci-dessus. L’AIU regroupedes personnes religieuses, des croyants en la cinquièmerévélation, mais ce n’est pas une organisation religieuseau sens propre , ce n ’est en rien une ég lise , n i unepseudo-église, ni l’embryon d’une église. L’AIU existepour serv ir, supporter et insp irer, transm ett re desconnaissances et instruire, encourager les études enprofondeur de la révélation, provoquer des occasions oùles croyants pourront partager leurs expériences dans latransformation du monde. Car ce sont des individus,ainsi inspirés et supportés, qui transforment le monde.L ’AIU en e lle-même, n’a pas été conçue pour cettetâche.

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VOLUME 7 / NUMÉRO 2 IUA JOURNAL JUIN 2001 7

Le d é s ir d e c o lla b o re r a v e c le s a u tre s e t d e s ’e nra p p ro c h e r e s t u n e m a n i f e s ta t i o n im p o rta n te d e lan o u v e l l e r e l i g i o n . Chaque fo is qu ’une personnereligieuse rencontre une autre personne religieuse et unefois qu’ils sont conscients d’adhérer à la même religiond e l ’e spr i t , i l est dans l ’o rd re des choses qu ’e l le sressentent de l’affection l’une pour l’autre et recherchentla compagnie l ’une de l ’autre. Toutefois, comme lanouvelle religion ne relève pas d’un secteur privé et àpart de la personnalité, mais consiste en un art global devivre, il devrait être également dans l’ordre des chosesque l’impuls ion rassem bleuse ne se lim ite pas auxactivités traditionnellement considérées religieuses ouspirituelles — comme le culte et la prière en groupe.

La croissance spirituelle est mutuellement stimulée parl’association intime avec d’autres personnes religieuses. L’amourfournit le terrain du développement religieux — un attrait objectifau lieu d’une satisfaction subjective — et, cependant, il donne lasatisfaction subjective suprême. La religion ennoblit les corvéesbanales de la vie quotidienne. [1094 : 2]

La n o u v e l le re l ig io n n e re c h e rc h e p a s le c o n f o rt ,l e s m i ra c le s o u l’in te rv e n t io n d ire c t e d e la d iv in i t é .U n d es ense ig nem en ts rév o lu t io nn a ire s d u L iv r ed’Urantia est la révélation des différents âges de l’universe t d e s D i e u x e n p r o c e s s u s d ’ é v o l u t i o n q u i ycorrespondent : l’âge fini du temps et de l’espace, qui estle domaine d’actualisation du Suprême — on y retrouveles phénomènes d’évolution, d’expéri-mentation et deprogrès comme caractérist iques principales ; l’âgeabsonite du temps et de l’espace transcendés, et oùrègne un tem ps supratem porel — c’est le domained’actualisat ion du Dieu l’Ultime ; et, enfin, l’âge del’absolu, où se déploie le Dieu absolu. Nous, humainsmortels, appartenons à la sphère du temps fini. Cettecondition a été voulue par Dieu — c’est la volonté duPère.

C’est par l’évolution que le progrès advient dansl’univers fini. L’évolution a été pensée par Dieu, elle estcontrô lée par Dieu , soutenue par lu i, mais, grossomodo, l’évolution se produit consécutivement auxefforts des êtres évolutionnaires : les fils de Dieu, lesmortels, les médians, les anges, les Melchisédechs, lesLanonandeks et les F ils Vorondadeks, Les Fils duParadis, les D ivines M inistres, l’Esprit de Vérité, LeSaint Esprit, Les Maîtres Esprits, toutes créatures aidéespar un Ajusteur/Contrôleur/Modificateur de Pensées— fragment du Père semblable à celui qui nous habite— et plusieurs autres entités. Mais les interventionsd i v i n e s d i r e c t e s e t a p p a r e n t e s s o n t v r a i m e n texceptionnelles. Les miracles sont d’une grande rareté. Iln’y a pas place pour la magie ou le « channelling » —phénom ène q u i cons is te en ce q ue d es ind iv idusprétendument « élus » affirment recevoir des messagesen provenance d’êtres suprahumains ou, même, divins.La communication directe et verbale avec des êtresd iv ins ou sp ir i tue ls e s t v r a im ent excep tionne l le .

L ’ é v o l u t i o n e s t p ro g r a m m é e e n fo n c t io n d ’u nperfectionnement continu ; elle est lente, mais d’uneefficac i té cer ta ine . L e prem ier princ ipe rég issantl’évolution est la spontanéité. Elle survient par les actesconscients de toutes les créatures qui en sont parties.Les dieux n’imposent pas leur volonté à quiconque.

Cela signifie que l’évolution représente des efforts,un e lu t t e sou tenue . La douleur, l ’a ff l ic t ion et le sépreuves en sont inhérentes. La nouvelle religion estbien consciente de ces réalités et les accepte avec joie.Elle s’efforce de découvrir et d’accomplir la volonté duPère et de relever héroïquement les défis que le progrèspropose.

Vous êtes mes apôtres, et pour vous la religion ne deviendrapas un abri théologique où vous pourr iez fuir dans la peurd’affronter les rudes réalités du progrès spirituel et de l’aventureidéaliste. [1733 : 6]

L’homme évolutionnaire n’a pas de goût naturel pour lestravaux pénibles. Dans la vie expérientielle, pour marcher de pairavec les ex igences harcelantes et les besoins pressants d ’uneexpérience religieuse grandissante, il faut une incessante activitédans la crois sance sp ir ituelle , l ’expansion inte l lec tuelle , ledéveloppement factuel et le service social. Il n’y a pas de véritablereligion sans une personnalité très active : c ’est pourquoi leshommes les plus indolents cherchent souvent à échapper auxr i gu eu r s d e s a c t iv i t é s v r a im en t r e l i g i e u s e s en s e du pan tingénieusement eux-mêmes, en se retirant dans le faux abri dedoctrines et de dogmes religieux stéréotypés. Mais la vraie religionest vivante. La cristallisation intellectuelle de concepts religieuxéquivaut à la mort spirituelle. Vous ne pouvez concevoir unereligion sans idées, mais, une fois que la religion se trouve réduitesimplement à une idée, elle cesse d’être une religion, elle est devenuesimplement une espèce de philosophie humaine. [1120 : 4]

Mais la religion n’est jamais rehaussée par un appel à deprétendus miracles. La recherche des miracles est un recul vers lesreligions primitives de magie. La vraie religion n’a rien à faire avecde prétendus miracles, et la religion révélée ne fait jamais appel àdes miracles comme preuve de son autorité. La religion est toujoursenracinée et fondée sur l’expérience personnelle. [1128 : 3]

La tradition est un refuge sûr et un sentier facile pour les âmescraintives et sans enthousiasme qui évitent instinctivement les luttesspirituelles et les incertitudes mentales accompagnant les aventuresaudacieuses. Les hommes de foi voyagent en haute mer, sur lesocéans des vérités inexplorées, à la recherche des rivages lointainsdes réalités spirituelles susceptibles d’être découvertes par le mentalhumain progress if e t expér imen té es par l ’âm e humaine enévolution. [1729 : 6]

Le p ro s é ly tis m e e n re g a rd d e la n o u v e lle re lig io nd i f f è r e b e a u c o u p d e c e lu i u t i l i s é p a r le s r e l i g i o n si n s t i t u t i o n n e l l e s . Vos att itudes et comportementsquotidiens, la façon dont vous démontrez au jour le jourles fruits qu’on peut retirer de la religion de l’esprit,représenteront la principale manière d’aller chercher desadeptes, de faire du prosé ly tisme pour la nouvellereligion.

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Pour vous comme pour les apôtres, la meilleure manière decomprendre les enseignements de Jésus est d’observer sa vie. Il vécutune vie parfaite sur Urantia, et l’on ne peut comprendre sesenseignements exceptionnels qu’en se représentant sa vie dans sonarrière-plan immédiat. C’est sa vie, et non ses leçons aux douze ouses sermons aux foules, qui aidera le plus à révéler le caractèredivin et la personnalité aimante du Père. [1581 : 6]

« Il ne suffit pas que vous proclamiez les joies du ciel ; il fautaussi que vous démontriez les réalités d’esprit de la vie divine dansvotre expérience quotidienne, puisque vous avez déjà, par votre foi,la vie éternelle comme don de Dieu. » [2043 : 1]

« La mesure dans laquelle les chercheurs de vérité seront attirésvers vous représente la mesure de votre don de vérité, de votredroiture. La mesure dans laquelle il faut que vous portiez votremessage aux gens représente, en un certain sens, la mesure de votreinaptitude à vivre la vie saine et droite, la vie harmonisée avec lavérité. » [1726 : 2]

La n o u v e lle re lig io n e t s e s re la t io n s a v e c le sa u tre s re lig io n s . La nouvelle religion — la religion deJé sus — est cons id é rée comm e l ’espoir v i t a l desreligions traditionnelles (1583 : 3). Ce savoir ne justifieen rien, toutefois, une attitude arrogante ou condes-c e n d a n t e e n v e r s l e s i n s t i t u t i o n s r e l i g i e u s e straditionnelles ou leurs membres. Mais cette certitudeaccorde à ceux qui ont adhéré à la relig ion de Jésusl’assurance que leur religion triomphera un jour (2075 :3 ; 2076 : 7) et qu’il n’est pas nécessaire pour eux de ser a l l i e r a u x d o c t r i n e s e t d o g m e s d e s r e l i g i o n sévolutionnaires ou partiellement révélées.

Malgré ce fait, il n’empêche que les religionst r a d i t i o n n e l l e s e t i n s t i t u t i o n n e l l e s o n t b e so ind’entreprendre des transform ations en profondeur.Leurs adhérents seront de plus en plus conscients qu’ilsse doivent de modifier radicalement leurs dogmes,doctrines, credos, liturgies et autres pratiques. Ils agirontsagem ent s ’i ls empruntent des idées et notions enp r o v e n a n c e d ’ a u t r e s a l l é g e a n c e s r e l i g i e u s e s ,particulièrement de la nouvelle religion. Rien de toutcela ne concerne l’avenir de la vraie religion.

Toutes les religions d’Urantia sans exception auraient profit àétudier et assimiler le meilleur des vérités contenues dans toutes lesautres , car elles contiennent toutes des vérit és . Les hommesreligieux feraient mieux d’emprunter ce qu’il y a de meilleur dansla foi spirituelle vivante de leurs voisins, que de dénoncer ce qu’il ya de pire dans leurs superstitions rémanentes et leurs rituelsdésuets. [1012 : 4]

Ce que les croyants de la véritable religion doiventfaire, c’est rechercher les caractéristiques et façons defaire des autres religions qui présentent des similaritésavec la révélation, et insister sur ces aspects plutôt quesur les attributs qui diffèrent et séparent.

Les nombreuses religions d’Urantia sont toutes bonnes dans lamesure où elles amènent l’homme à Dieu et où elles apportent à

l’homme la réalisation du Père. C’est une erreur, pour un groupereligieux quelconque, de s’imaginer que son credo est La Vé ri té; cette attitude dénote plus de morgue théologique que de certitudedans la foi. [1012 :4]

Cela signifie que les personnes qui adhèrent à la vraiereligion devront étudier les autres religions à travers lag r i l le d e lectu re et le s ense ignem ents qu ’o ffre larévélation. Cela ne signifie en rien, toutefois, qu’ils sedoivent d’épouser les notions erronées des religionsévolutionnaires.

Ceux qui enseignent la religion de Jésus devraient approcherles autres religions en reconnaissant les vérités qu’elles détiennenten commun ( e t dont beaucoup provienn en t direc tement ouindirectement du message de Jésus ) tout en s’abstenant d’insisterpareillement sur les différences. [1670 : 5]

Bien que votre religion soit une affaire d’expérience personnelle,il est très important que vous soyez amenés à connaître un grandnombre d’autres expériences religieuses ( les interprétations diversesde différents mortels ) afin d’empêcher votre vie religieuse de devenirégocentrique — étroite, égoïste et insociable. [1130 : 2]

La vraie religion — qui consiste à reconnaître lasouveraineté du Père — n’est pas l ’ ins t iga t rice derivalités religieuses, ni de conflits. Elle est une religiond e pa ix . S on co ntra i r e e s t l ’en sem b le d es f lé au xengendrés par les religions organisées et institutionnelles— ensemble de fléaux dont nous sommes les témoinsaujourd’hui.

Mais, dès le moment où vous perdrez de vue la souverainetéspirituelle de Dieu le Père, une religion donnée commencera àaffirmer sa supériorité sur toutes les autres. Alors, au lieu de paixsur terre et de bonne volonté parmi les hommes, commenceront lesdissensions, les récriminations et même les guerres de religion, oudu moins les guerres entre fidèles de diverses religions. [1487 : 5]

Si des religions différentes reconnaissent la souverainetéspirituelle de Dieu le Père, alors toutes ces religions demeureront enpaix. C’est seulement quand une religion pré tend avoir unecertaine supériorité sur toutes les autres et posséder une autoritéexclusive sur elles qu’elle se permet de ne pas tolérer les autresreligions ou qu’elle ose persécuter leurs fidèles. [1486 : 6]

3. Résistances à la religion de l’esprit ou à lareligion de l’expérience personnelle. Des croyantsdéclarés dans les vérités de la cinquième révélation sontincapables d’abandonner les notions et croyances de leurancienne fo i : so it que la révélation ex ige trop dechangem ents rad icaux , so it qu ’ i ls n’a ient que trèsp a r t i e l l e m e n t c o m p r i s l e s a s p e c t s s o c i a u x ,com m un auta ire s d e ce t t e révé la t ion . L e r é su l t a td e m e u re : la re l ig ion d e l ’e sp r i t r e n c o n tr e d e l ar é s i s t a n c e l o r s q u ’ o n p r é s e n t e l a p a r t i e d e senseignements qui a trait au caractère personnel de cetterelig ion. On ass iste a lors à une régress ion vers lesanciennes croyances ou à des tentatives de syncrétisme.

La résistance semble un manque de confiance dans le

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potentiel et le pouvoir de la religion de l’esprit, celle deJésus. Cette méfiance s’exprime principalement de deuxmanières : 1. L’ancienne notion de deus ex machina ; end’autres mots, la croyance dans une intervention divineou sup erhum aine d irecte ou la croyance dans le smessages du channelling, dans les gourous ou autresleaders charismatiques. 2. L’exhortation à retourner àdes pratiques et credos orthodoxes, appartenant auxreligions organisées. Dans cet ordre d’idée, aujourd’huimême, des lecteurs du Livre travaillent à l’édificationd’une église urantienne.

Est-ce là ce que nous voulons vraiment ? Lescroyants de la religion personnelle d’éspirt vont-ilslaisser arriver docilement une telle chose ? Vont-ilslaisser perdre les merveilleuses visions d’avenir qu’ouvr-ait la religion de Jésus ? Une nouvelle religion organiséesignifierait la perte de la liberté religieuse ; le dynamismerattaché à une nouvelle foi serait perdu ; l’espoir d’unetransformation du monde s’évanouirait ; les probabilitésd’une religion mondiale unique s’amenuiseraient ; et lesmerveilleuses autres caractéristiques de la religion deJésus seraient perdues et nous obtiendrions, en retour,tous les inconvénients, les maux, et les superstitionsd’une religion organisée, où tous ces maux portent lesmasques de réalités valables et fiables. Non, ce n’est pasce que nous vou lons e t nous ne la isserons pas cecauchemar devenir réalité.

II. Les croyants en la cinquième révélationdevraient-ils fonder une nouvelle église ?

Sans équivoque, non. Pas question. Ils no devez pasfonder une nouvelle église ni une religion organisée.

La question qui surgit alors est la suivante : Pourquoipas ? En bref, parce qu’une re lig ion organisée estl’expression d’un repli sur soi ; elle est incapable detransformer le monde ; une nouvelle religion s’ajouteraitau nombre de religions existantes, elle ne le diminueraitpas — et nous devons bien garder à l’esprit le butultime : aider l’humanité à progresser vers une seulerace , une seu le langu e e t une seu le re l ig ion. Unenouvelle religion entrerait inévitablement en rivalité avecles religions existantes et accroîtrait la prolifération desappartenances religieuses. Enfin, mais le plus important,une nouvelle religion — surtout si elle est rattachée auLivre d’Urantia et si son nom contient le mot Urantia —nuirait à la dissémination de la cinquième révélation etpourrait même l’interrompre. Cet effet serait ressentidans le monde entier et, plus particulièrement, dans cesaires où la révé lat ion es t encore inconnue ou peuconnue.

Toutefois, notons que les religions organisées et lesé g l i s e s in s t i t u t io n ne l l e s re p ré se n te n t u n e é t a peinéluctable de l’évolution humaine.

La formation de groupes religieux découle forcément ducaractère grégaire des hommes [1090 : 10]

Les religions organisées, un des traits de l’évolutionhumaine, obéissent également — même si c’est avecréticence — aux lo is imm uables de l’évolution. Lacaractéristique fondamentale du développement et del’évolution de telles religions est leur conservatisme :leur développement est extrêmement lent. Les raisonsde ce conservatisme retardataire sont explicitées par larévélation :

... les loyalismes humains, une fois mobilisés, sont difficiles àmodifier. [1488 : 6]

Le culte résiste au développement parce que le véritable progrèsest certain de modifier ou de détruire le culte lui-même ; c’estpourquoi la révision doit toujours lui être imposée. [1066 : 1]

La religion est la plus rigide et la plus inflexible de toutes lesinstitutions humaines, mais elle s’adapte à retardement auxchangements sociaux. Finalement, la religion évolutionnaire reflètebien les mœurs changeantes qui, de leur côté, peuvent avoir étéaffectées par la religion révélée. Lentement, sûrement, mais demauvaises grâces, la religion (le culte) marche dans le sillage de lasagesse — de la connaissance dirigée par la raison expérientielle etilluminée par la révélation divine. [1004 : 4]

La religion organisée s’est montrée retardataire par conser-vatisme. Les prophètes ont généralement guidé les peuples dans ledéveloppement religieux ; les théologiens les ont généralementfreinés. La religion, étant une affaire d’expérience intérieure oupersonnelle, ne peut jamais anticiper beaucoup sur l’évolutionintellectuelle des races. [1128 : 2]

1. La re lig io n u ra n tie n n e ou l’é g li s e u ra n tie n n eque certains songent à mettre sur pied répéteraientl e s e r r e u r s e t l e s m a u x d e s r e l i g i o n sinstitutionnelles. Même si ces religions ont joué unrô le im portant dans l ’é vo lu t ion de s c iv i l i sa t ionshumaines, la révélation nous présente aussi une longueliste des maux qu’elles ont engendrés — maux qui sontinhérents à toute religion organisée. Ce qui est présentéci-dessous est loin de constituer une liste exhaustive deces maux.

Rodan d’Alexandrie présentait cette classification desreligions :

« J’appelle religions intellectuelles celles qui sont basées sur lapeur, l’émotion, la tradition et la philosophie. J’appelle vraiesre lig ions celle s qui sont fondées sur la vér itable expér iencespirituelle. L’objet de la dévotion religieuse peut être matériel ouspirituel, vrai ou faux, réel ou irréel, humain ou divin. Lesreligions peuvent donc être bonnes ou mauvaises. » [1780 : 5]

Un e n o u v e lle re lig io n o rg a n is é e re s s e m b le ra i ta u x a u t r e s r e l i g i o n s e x i s t a n t e s : e l l e s e r a i t u n ere l i g i o n é la b o ré e à p a rt i r d e l ’ in t e l l e c t h u m a in . Leseul fait qu’une religion organisée diffère de la véritablereligion de l’esprit en fait une religion intellectuelle, unere lig ion qu i re lève du m enta l hum ain. La re lig ionurantienne, à laquelle certains songent, ne pourrait paséchapper à cette règle. Ses fondements reposeraient, parla force des choses, sur certains enseignements puisés

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dans Le Livre d’Urantia et, par la suite, modifiés par lesraisonnements de l’intellect humain, qui sont sujets àl’impermanence. Cette conscience humaine que lespeurs et les émotions perturbent et envahissent encoreet tou jou rs, e t qu i pèche par une propension à seréfugier dans la tradition. Une telle religion serait doncsoumise aux influences de la peur, de l’émotivité, de latradition et de la philosophie.

Il convient de citer ces paroles de Jésus à André :

« Mais, si vous entreprenez de coordonner des interprétationshumaines divergentes relatives à des questions religieuses et à lasocialisation de la religion, il vous faut résoudre tous ces problèmesen prenant vos propres décisions. » [1624 : 14]

Si la théologie domine la religion — ce qui advientdans les religions organisées, donc adviendrait dans unenouvelle église inspirée du Livre d’Urantia — la religionmeurt :

Quand la théologie domine la religion, la religion meurt ; elledevient une doctrine au lieu d’être une vie. [1141 : 4]

U n e é v e n t u e l l e é g l i s e u ra n t i e n n e a u ra i t lan é c e s s i t é d ’é la b o r e r u n r i t u e l . D’abord, il faudraittrouver des façons de régir la prière et le culte en com-mun ; puis on en arriverait à décider quels sont les ritesqui favoriseraient une liturgie commune encore plusefficace, puis qui sont ceux qui dirigeraient cette liturgie; par la suite, on établirait un code vestimentaire pour lesofficiants ( d’abord minimal, puis plus élaboré ), un codecérémoniel ; ces codes, au départ, ne toucheraient queles officiants, puis tous les participants ; on serait placéface au besoin de réglementer le nombre, la couleur et laforme des cierges et des arrangements floraux, si onservira ou non du vin aux soupers de la remémoration etainsi de suite… Les médians, auteurs de la Partie IV, ontfait la déclaration suivante :

Durant toute son existence terrestre, Jésus donna très peud’instructions à ses disciples au sujet de la socialisation de lareligion. [1642 : 6]

Comme Le Livre d’Urantia est presque totalementsilencieux sur les aspects relevant de la socialisation de lareligion, il serait impossible à la religion urantienne depuiser dans des enseignements révélés pour ce faire, etn o u s n o u s re t ro u v e r io n s b i e n tô t a u c œ u r d ’u nen ch ev êt rem en t d e d iscu ss io ns e t de désaccord ssectaires.

Il est plausible de penser que la nouvelle église auraà débattre le choix des mots propres à bien formulerson credo et sa profession de foi — peu importe qu’onle modèle sur le Credo des Apôtres ou qu’on tente des’entendre sur une formulation complètement nouvelle.La nouvelle religion devra également déterminer quelsr i t e s e t q u e l le l i t u rg i e s e ro n t u t i l i s é s , à s av o i r ,notamment : conservera-t-on le baptême ? baptisera-t-

on les nouveau-nés ? quels rites funéraires emploiera-t-on ? les cercles concentriques remplaceront-ils la croixchrétienne et le croissant islamique sur les tombes ?célébrera-t-on la naissance de Jésus le 21 août ou le 25décem bre ? ou les deux jours ? Pâques sera-t-e l lecélébrée le 9 avri l ou conservera -t-on la trad it ionchrétienne ? chaque membre de l’ég lise aura-t-il lacapacité d’officier aux services du culte ou réservera-t-on ce privilège à quelques-uns qui auront reçu uneformation spéciale ? ( prêtres urantiens, ministres etévêques urantiens ? ) élaborera-t-on un rite spécifiquepour les mariages ? l’église acceptera-t-elle les mariageshomosexuels ?… Et ainsi de suite, à l’infini.

Tous ces débats constitueraient la meilleure façon deconvertir la religion véritable et dynamique en unereligion organisée impuissante.

La prière est la technique par laquelle toute religion devient tôtou tard une institution. Avec le temps, la prière s’associe à denombreux facteurs secondaires dont quelques-uns sont utiles etd’autres nettement nuisibles, tels que prêtres, livres sacrés, rituelsd’adoration et cérémonies. [999 : 2]

U n e n o u v e l l e r e l i g i o n o rg a n i s é e s e ra i t u n er e l i g i o n à p ro p o s d u Livre d’Urantia. La religionrévélée dans Le Livre d’Urantia est la vraie religion, laréelle, l’authentique, celle de Jésus, celle de l’esprit. Lanouvelle religion que certains voudraient mettre sur piedne serait pas la religion du Livre d’Urantia mais unereligion à propos du Livre d’Urantia. Il est de mise ici derappeler en quels termes la révélation décrit l’erreurprincipale du christianisme :

Ainsi, sous la vigoureuse direction de Pierre et dès avantl’ascens ion de Jésus auprès du Père , le s représentants bienintentionnés du Maître inaugurèrent le subtil processus de latransformation progressive et certaine de la religion de Jésus en uneforme nouvelle et modifiée de religion à propos de Jésus. [2051 : 5]

La « religion urantienne » reprendrait cette erreurfondamentale.

L’au to s a t i s f a c t io n , la s u f f i s a n c e e t la s ta g n a t io nre m p la c e ra ie n t l’e f f o rt s p iritu e l s o u te n u . Nous avonsappris plus haut que la religion de l’esprit exige un effortconstant , une lu t te constante devant m ener à uneamélioration progressive de la personnalité en vue del’atteinte de cette perfection que le Père attend de nous.Une religion organisée, une église, repose par définitionsur un certain nombre de croyances et dogmes auxquelsses f idè les adhèrent. Les autorités ecc lés ia les , lesthéolog iens , ont é tab li ce qu ’était la vérité que ladoctrine formule. Les croyances sont données ; on n’apas à les remettre en question ; i l n ’ex iste p lus deprogression dans la découverte de la vérité. Touteinterprétation de cette vérité , toute recherche sontfor t em ent d écouragées . C e t t e a t t i tud e conf ine àl’immobilisme, à la stagnation. L’autosatisfaction et la

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suffisance remplacent la recherche de la vérité. Pourquoichercher la vérité quand l’église la détient déjà entière ?Alors que les autres religions n’en détiennent que trèspeu ou n’en détiennent que des bribes déformées ? Laliberté religieuse n’existe plus. Une église urantiennen’échapperait en aucune façon à ces travers sérieux.

La religion de l’esprit signifie effort, lutte, conflit, foi,détermination, amour, loyauté et progrès. La religion du mental— la théologie d’autorité — n’exige de ses croyants officiels quepeu ou aucun de ces efforts. [1729 : 6]

Puisque la religion ou église que certains suggèrentde mettre sur pied tirerait ses dogmes et doctrines d’unerévélation, elle serait encline à se considérer supérieuraux au tre s . P lus ieu rs des ses ad héren ts se consi -déreraient des élus. Cette église ne pourrait qu’êtrearrogante dans ses relations avec les autres religionso rg a n i s é e s , c e q u i r é d u i r a i t l e s p o s s ib i l i t é s d ecoopéra t ion . Jé sus lu i -m êm e s ’e s t penché su r ceproblème dans ses exposés à Urmia :

Mais, dès le moment où vous perdrez de vue la souverainetéspirituelle de Dieu le Père, une religion donnée commencera àaffirmer sa supériorité sur toutes les autres. Alors, au lieu de paixsur terre et de bonne volonté parmi les hommes, commenceront lesdissensions, les récriminations et même les guerres de religion, oudu moins les guerres entre fidèles de diverses religions. [1487 : 5]

Si des religions différentes reconnaissent la souverainetéspirituelle de Dieu le Père, alors toutes ces religions demeureront enpaix. C ’es t seulement quand une religion prétend avoir unecertaine supériorité sur toutes les autres et posséder une autoritéexclusive sur elles qu’elle se permet de ne pas tolérer les autresreligions ou qu’elle ose persécuter leurs fidèles. [1486 : 6]

La paix religieuse — la fraternité — ne peut jamais existersans que toutes les religions soient disposées à se dépouiller de touteautorité ecclésiastique [1487 : 1]

U n r e p l i s u r s o i p a s s i f r e m p l a c e r a i t u n ee xt ro v e r s i o n d y n a m iq u e . Une religion organisée estessentiellement une institution où se regroupent despersonnes qui partagent les mêmes orientations. Le goûtde servir et le besoin d’agir n’y sont pas prédominants.La tendance prédominante consiste plutôt à protégerl’église et ses dogmes contre les hérétiques, à conserverl’orthodoxie et à bien s’assurer que les nouveaux fidèlesprofesseront la fo i offic ie l le de l ’ég l ise . Une te l leinstitution focalise les joies de la fraternisation. Une tellere l ig ion se re fe rm e su r e l le -m êm e ; le s m em bresrecherchent d’abord la sécurité, une protection contrele monde.

Une église urantienne ne se différencierait en riendes églises existantes. Cette religion, une fois organisée,aurait comme conséquence que des lecteurs du Livre ser é u n i r a i e n t p o u r a d o r e r , p r i e r e t j o u i r d e l e u rcompagnonnage. La véritab le re lig ion — telle quedécrite c i-dessus — ne s ’épuise pas dans de vainesc o n t r o v e r s e s s u r l ’ o r t h o d o x i e . E l l e a g i t . A v e c

dynamisme. Elle n’offre pas la sécurité à ses adhérents :elle les exhorte à servir et à transformer le monde.

La religion d’autorité peut communiquer, dans l’immédiat, lesentiment d’une sécurité assurée, mais le prix que vous payez, pourcette satisfaction temporaire, est la perte de votre liberté spirituelleet religieuse. [1731 : 3]

U n e r e l i g i o n u ra n t i e n n e r e p r é s e n t e r a i t u n ere l i g i o n d e s e c o n d e m a in a u l i e u d ’ê t re u n e f o i d ep r e m i è r e m a i n . U ne re l ig ion organ isée e s t , pa rdéfin it ion, une relig ion du m ental regroupant despersonnes d’esprit analogue, qui se soumettent à sonautorité et partagent les credos et doctrines que desprê tre s e t théo log iens ont déf in is pou r eux . E l len’englobe pas holistiquement la vie d’une personne,mais constitue plutôt un secteur d’activités et d’existenceséparé de la vie quotidienne du sujet. Elle est parfoispratiquée sporadiquement ou lors d’occasions spécialesorganisées et dirigées par quelqu’un d’autre. Elle n’estpas une com m union constante avec la D é ité , unereligion de l’esprit, une manière de vivre, telle que tousles étudiants de la Révélation devraient la comprendre.C’est une religion de seconde main, d’ersatz, de confor-mismes ; l’expérience d’une communion directe avecl’esprit, propre à une religion de première main, devientoccasionnelle ou accidentelle. À cet égard, une religionurantienne éventuelle ne différerait en rien des religionsexistantes. La cinquième révélation le déplore en cestermes :

Le monde a besoin d’une religion de première main. Même lechristianisme — la meilleure religion du vingtième siècle — n’estpas seulement une religion à propos de Jésus, mais il est largementune religion que les hommes expérimentent de seconde main. Ilsprennent leur religion intégralement telle qu’elle leur est transmisepar leurs chefs religieux reconnus. De quel réveil le monde feraitl’expérience si seulement il pouvait voir Jésus tel qu’il a réellementvécu sur terre et connaître de première main ses enseignementsdonnant la vie ! [2083 : 4]

T o u t c o m m e le s a u t re s re lig io n s o rg a n i s é e s , lar e l i g i o n u r a n t i e n n e q u e c e r t a i n s p r o p o s e n t ,s o u f f ri ra i t d e s e c ta ris m e . Parce que chaque personnec o m p re n d e t in te rp rè te le s en se ign em en ts d e l arévélation à sa façon, une religion, même si elle s’appuiesur les enseignements inestimables et sur la philosophiede la cinquième révélation, serait également sujette auxcontroverses et dissensions internes. Et ce, sur presquetous les sujets. On peut en prendre pour preuve lesdébats animés entre lecteurs sur les forums internet…Parce que la religion que certains proposent serait uneinstitution, on y retrouverait les composantes habituellesd’une organisation : des leaders et une structure decoordination. On exigerait alors de ces leaders qu’ilsexplicitent les positions officielles de l’église sur lesdivers et nombreux sujets de discorde. L’ensemble deces déclarations officielles constituerait peu à peu un

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corps doctrinal orthodoxe. Encore une fois, l’égliseurantienne ne différerait en rien des autres églises.

De plus, certains considéreraient impossible de seplier aux décisions des dirigeants ecclésiastiques. Cesrebelles ne manqueraient pas de se faire les avocats deleur cause et de d issém iner leurs dissidences, leursinterprétations personnelles, et de rejeter ainsi les règlesde la hiérarchie. Et il est inéluctable — du moins jusqu’àun certa in po int — qu ’i ls trouvent des d isciples àl’intérieur de l’église, et, hélas !, une secte sera venue aujour. Si les différences d’opinion sont substantielles etcréent suffisamment de remous, il y aura nécessité detrouver une solution à cette situation insupportable.N o u s s e ro n s d e v a n t d e u x o p t io n s : o u b i e n le sdirigeants coupent tout lien avec le groupe dissident —et en agissant ainsi ils donnent le jour à la disciplineecclésiale ; ou les sectaires s’en vont d’eux-mêmes. Ilsformeront une nouvelle ég lise : la Véritable ÉgliseUrantienne. Ils l’annonceront comme étant la seuleorthodoxe, et l’ère des rivalités entre églises s’ouvrira !

Ce développement fait partie de l’histoire de toutesles religions — et c ’est p lus vrai encore des égliseschrétiennes. Une église urantienne serait naturellementencline à la désunion. Car le « Livre Saint » d’une égliseurantienne représente une révé la t ion , c ’est-à -d irequelque chose pour lequel les gens se passionnent et sedéchirent.

Il est préférable d’avoir une religion sans égliseinstitutionnelle, sans dogmes, sans doctrines — qui onttué la véritable religion — que d’avoir une église sansreligion. La révélation est très éloquente sur les sectes.Quelques extraits :

Le sectarisme est une maladie de la religion institutionnelle, etle dogmatisme est un esclavage de la nature spirituelle. Il vaut bienmieux avoir une religion sans Église qu’une Église sans religion.[1092 : 1]

Toutes ces religions … doivent abandonner tout espoird’arriver à une uniformité de credo, de dogmes et de rites — carceux-ci sont intellectuels ; mais ils peuvent, et ils y parviendront unjour, réaliser une unité dans l’adoration sincère du Père de tous,car celle-ci est spirituelle, et il est éternellement vrai qu’en esprittous les hommes sont égaux. [1012 : 5]

Ces citations nous exhortent à travailler et à exercerde la pression sur les religions existantes afin de les aiderà réaliser que l’unité de toutes les religions de la planèteréside dans la véritable adoration du Père Universel.C e t t e e x h o r t a t i o n l e s am èn e r a à r e con na î t re l asouveraineté du Père — au lieu de la souverainetéecclésiale.

Un e re lig io n u ra n t ie n n e s e ra i t in c a p a b le d e s ec o n s a c re r à la p ro m o t i o n d e l a t ra n s f o rm a t i o n d um o n d e . Comme mentionné plus haut, seule la vraiere l i g io n , l a r e l i g io n d e Jé s u s , p e u t t r a n s fo r m e rspirituellement le monde. Une religion organisée n’estpas une religion dynamique ; elle préfère la conservation

à la réforme.

La religion institutionnelle est impuissante à procurerl’inspiration et à fournir des directives pour la reconstructionsociale et la réorganisation économique imminentes à l’échellemondiale, parce qu’elle est malheureusement devenue plus ou moinsune partie organique de l’ordre social et du système économique quisont destinés à être reconstruits. Seule la vraie religion d’expériencespirituelle personnelle peut fonctionner utilement et créativementdans la présente crise de la civilisation. [1087 : 4]

La religion officielle freine les hommes dans leurs activitésspirituelles personnelles au lieu de les libérer pour un service plusélevé de bâtisseurs du royaume. [1092 : 4]

La contribution des religions institutionnelles à latransformation du monde a été minimale. Le mondes’est év idem m ent beaucoup transformé depu is lespremiers âges ; mais peu de changements peuvent êtrea t t r ib u é s au x re l i g io n s in s t i t u t io n n e l l e s — c e schangements ont plutôt eu lieu malgré ces religions.L’église, plus particulièrement l’église chrétienne — carles chrétiens persécutés allaient devenir les persécuteurs— a, au cours des siècles, marché main dans la mainavec les rois, les princes, les seigneurs et, enfin, lesprésidents et les premiers ministres, pour combattre leslibertés fondamentales, la démocratie et l’émancipationdes femmes ; pour maintenir l’oppression, la pauvreté etl’inégalité ; pour défendre les investissements de l’égliseet des puissants en exhortant l’État à poursuivre lesc ro y a n t s n o n o r t h o d o x e s e t l e s h é ré t iq u e s ; e nopprimant les femmes et en démembrant et mutilant lessorcières et les homosexuels, en les brûlant sur lesbûchers ; en instituant l’Inquisition et ses infâmes sallesde torture ; en interférant sans vergogne avec la vieprivée des croyants et non-croyants ; en obligeant à uncélibat dénaturé une large portion des ses adhérents ; enprovoquant et en encourageant les guerres de religionset les génocides ; en persécutant les juifs, les musulmanset les chrét iens appartenant à d ’autres ég lises ; enpersécutant les sc ient if iques e t en supprim ant lesdécouvertes scientifiques ; en tuant des dissidents, enmassacrant des millions de gens — principalement dansle s r é g i o n s n o u v e l l e m e n t c o n q u i s e s ( a p p e lé e snouvellement converties ) du monde ; en mobilisant despopulations dans des croisades ; en répandant le sang ;en semant la division et la haine ; en mettant à l’index eten brûlant des livres et en déformant des œuvres d’art ;en faisant tomber des couronnes et en affaiblissant desgouvernements ; et ainsi de suite… La liste est sans fin.Et tout ça sous le déguisement de la religion ! Tout celaadvint au nom du Christ Micaël !

Ces malversations n’ont que partiellement cessé ; etelles n’ont cessé que récemment. Et ce n’est pas à partird’une volonté de réforme de l’église, mais plutôt parceque des croyants sincères l’y ont forcé. Ces véritablescroyants n’agissent pas très souvent, toutefois, commedes personnes religieuses. Ces réformateurs rassemblentd e s h u m a n i s t e s i n s p i r é s , d e s p h i l o s o p h e s , d e s

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scient ifiques, des professeurs, des enseignants , desleaders et des membres de mouvements revivalistes, etmême des politiciens, des rois et des princes — quirefusent enfin de se plier aux diktats de l’église — sansoublier les laïques engagés et des citoyens des massespopulaires qui ont embrassé les doctrines laïcistes de laliberté et ont tourné le dos à l’église.

Parce que les religions organisées ont perdu leurattrait, que les gens — principalement dans l’Ouest —sont indifférents à leur égard, une religion urantiennen’aurait pas d’effets aussi dévastateurs que les religionschrétiennes traditionnelles. Mais, en principe, on yretrouverait tout de même tous les éléments négatifs.Une église implique nécessairement un pouvoir, unehiérarchie ecclésiale ; des prises de position éthiques etthéologiques en ce qui a trait à une juste compréhensionet interprétation des écritures. Également viennent laprêtrise et le cléricalisme, accompagnés d’une foule derègles administratives. En bref, la liberté de la véritablereligion est perdue — irrévocablement — et sa capacitéd e t r a n s f o r m e r l e m o n d e e t d e l e r é g é n é r e rspirituellement.

Mais, à mesure que la religion se conforme à des institutions,son pouvoir de faire du bien s’amenuise, tandis que ses possibilitésde faire du mal s’accroissent considérablement. Les dangers de lareligion formaliste sont les suivants : fixation des croyances etcristallisation des sentiments ; accumulation des droits acquis avecaccroissements de la sécularisation ; tendance à uniformiser et àfossiliser la vérité ; religion détournée du service de Dieu au servicede l’Église ; penchant des chefs à devenir administrateurs au lieude ministres ; tendance à former des sectes et des divisions enconcurrence ; établissement d’une autorité ecclésiastique oppressive; naissance de l’état d’esprit aristocratique du « peuple élu » ;entretien d’idées fausses et exagérées sur le sacré ; religion rendueroutinière et culte pétrifié ; tendance à vénérer le passé en ignorantles besoins présents ; inaptitude à donner une interprétationmoderne de la religion ; enchevêtrement avec des fonctions dans lesinstitutions laïques ; en outre, la religion formaliste crée la fâcheusediscrimination des castes religieuses, elle devient un juge intolérantde l’orthodoxie, elle ne réussit pas à retenir l’intérêt de la jeunesseaventureuse et elle perd graduellement le message sauveur del’évangile de salut éternel. [1092 : 3]

Le contenu de la précédente citation s’adresse àtoutes les religions institutionnelles d’Urantia. Est-ce là,ce que souhaitent ceux qui croient en la cinquièmerévélation ? Les croyants en cette révélation qui apportela liberté spirituelle ? Ces croyants sont-ils encore muspar la peur ?

Une religion institutionnelle s’appuie sur la crainte, lap e u r d e f a i r e f a c e a u x a v a t a r s d ’ u n m o n d eévolutionnaire. C’est sur ce sentiment que les religionsse sont édifiées. Une religion organisée est donc perçuecomme un port en eau calme, un abri, une fuite devantles exigences de la vie.

Par ailleurs, d’autres types d’âmes instables et peu disciplinées

cherchent à employer les idées sentimentales de la religion pouréchapper aux exigences irritantes de la vie. Quand certains mortelsvacillants et timides cherchent à échapper à la pression incessantede la vie évolutionnaire, la religion telle qu’ils la conçoivent sembleleur offrir le refuge le plus proche, la meilleure échappatoire. Maisla mission de la religion consiste à préparer l’homme à faire facecourageusement, et même héroïquement, aux vicissitudes de la vie.La religion est le don suprême de l’homme évolutionnaire, la seulechose qui lui permette de persévérer et « de souffrir avec patiencecomme s ’i l voya it Celu i qu i e s t in v is ib le » . C ependant, lemysticisme est souvent empreint d’une tendance à se retirer de la vie; il est embrassé par les humains qui n’apprécient pas les activitésplus rudes d’une vie religieuse vécue dans les arènes ouvertes de lasociété et du commerce avec les hommes. La vraie religion se doitd’agir. La conduite résulte de la religion quand l’homme en aeffectivement une, ou plutôt quand l’homme permet à la religion dele posséder vraiment. La religion ne se satisfera jamais de penséesvelléitaires, ni de sentiments passifs. [1121 : 1]

On nous exhorte à être enthousiastes et à faire faceavec courage, avec héroïsme même, aux vicissitudes dela vie. ( 1121 : 1 )

Par la proclamation de cette liberté religieuse, Jésus aou ver t l es por t es d e l a p r ison des dogmes et desreligions trad it ionnelles. Et voilà que, maintenant,certains de ses disciples refusent de quitter leur cellule ets’épuisent à refermer la porte de la prison. Ils répugnentà abandonner la sécurité de leur geôle. Et ils exhortentles autres à faire de même.

2. L’objectif ultime est une seule religion, nonune multiplication des religions. Fonder une autrereligion irait à l’encontre des enseignements explicitesdes enseignements de la révélation, qui nous apprennentqu’ultimement il n’y aura qu’une religion — ou plusieursreligions mais qui partageront, à tout le moins, la mêmevision g lobale . Il sera it fa l lacieux de croire qu’unenouvelle religion institutionnelle constituerait cette seulerelig ion dont parle Le Livre d ’U ran t ia , même si sesc r o y a n c e s e t d o c t r i n e s c o r r e s p o n d a i e n t a u xenseignements de la révélation. Cette religion — quecertains suggèrent d’établir – augmenterait le nombredes religions existantes ; elle ne le diminuerait pas. Aucontraire. Et par plus qu’une. Songez à toutes les sectesou religions qui surgiraient des controverses que nemanquerait pas d’aviver l’arrivée d ’une telle religionurantienne.

Une te lle re lig ion fre inerait sans conteste lapropagation des enseignements révélés de la véritablereligion — celle de Jésus. Les autres religions organiséesregarderaient avec suspicion cette nouvelle religion et yferaient opposition. La plupart des gens se préoccupentpeu, aujourd’hui, des religions institutionnelles ; ils neveulent plus rien entendre de leur part. Mais, par contre,ils pourraient adhérer à cette nouvelle religion si ellen ’est pas associée, d ’une façon ou d’une autre, auxreligions traditionnelles.

De toute façon, l’objectif : en arriver à une seule

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religion.

[ Dans l’ère post-effusionnel, sur les planètes nor-males ] Il y a beaucoup de nations, principalement déterminéespar la géographie de leurs terres, mais seulement une race, unelangue et une religion. [597 : 1]

Durant cet âge de lumière et de vie, le monde prospère de plusen plus … avec la force vive d’un seul langage, d’une seule religionet, sur les sphères normales, d’une seule race. [624 : 7]

Nul monde évolutionnaire ne peut espérer progresser au delàdu premier stade d’ancrage dans la lumière sans s’être rallié à unseul langaga, une seule religion, une seule philosophie. [626:11]

… et au moins on aura l’espoir d’avoir, un jour, unereligion mondiale, ou des religions ayant un point de vueplanétaire. [1491 : 5]

III. La socialisation et la collectivisationde la religion

On découvre par les citations ci-avant que Le Livred ’U ran tia est presque to ta lem ent s i lenc ieux su r lacollectivisation et la socialisation de la religion (1642 : 6); les révélateurs nous disent explicitement qu’ils ne nousaccordent aucune instruction détaillée en ce qui à lasocialisation de la religion — qu’elle soit institutionnelleou non.

Mais, si vous entreprenez de coordonner des interprétationshumaines divergentes relatives à des questions religieuses et à lasocialisation de la religion, il vous faut résoudre tous ces problèmesen prenant vos propres décisions ... [1624 : 14]

De quelle façon la religion de Jésus va-t-elle semanifester par des pratiques communautaires demeureune question ouverte que l’humanité va devoir résoudrepar elle-même. À la lumière de ce que nous venons devoir, il est toutefois évident qu’une nouvelle église n’estpas la réponse.

Tout aussi certainement que les hommes partagent leurscroyances religieuses, ils créent une sorte de groupe religieux, lequelc r é e f ina lement des bu ts communs. Un jour, les pe r sonn e sreligieuses se réuniront et se mettront à coopérer réellement sur labase de l’unité des idéaux et des buts, plutôt que de tenter d’yparvenir en se basant sur des opinions psychologiques et descroyances théologiques. Ce sont les buts plutôt que les credos quidevraient unir les personnes religieuses. Puisque la vraie religion estune affaire d’expérience spirituelle personnelle, il est inévitable que,ind iv idu e l l em en t , chaque personne re lig ieuse ait sa propreinterprétation personnelle de la manière de réaliser cette expériencespirituelle. Le mot « foi » devrait représente r la re la tion del’individu avec Dieu, plutôt qu’une formule de credo sur laquelleun groupe de mortels est parvenu à s’accorder en tant qu’attitudereligieuse commune. [1091 : 6]

Nous avons appris que le but de l’évolution résidedans une seule religion globale. Nous avons appris quela religion de Jésus triomphera un jour. Nous pouvons

donc en tirer la conclusion qu’une seule religion estvéritable et que c’est la religion de Jésus. Quand la vraiere l i g io n , l a r e l ig ion personne l le , se ra la re l i g io ndominante, il n’y aura plus de rivalités religieuses ; tousreconnaîtront la souveraineté du Père Universel. Alors,e t seu lem ent a lo rs , le tem ps sera venu pour nousd’envisager l’expression sociale de cette religion, c’est-à-dire les manifestat ions collectives de cette religionpersonnelle.

J’ai tendance à penser que, par exemple, dans lesconditions actuelles, un groupe d’études — même si onn ’ y r e n d p a s u n c u l t e , m ê m e s i o n n ’y p r i e p a sfo rm e l lem en t — rep résen te u n bo n m oyen p ou rl’expression de la religion personnelle dans un milieucommunautaire. L’attitude d’adoration et de gratitudeenvers Dieu, ainsi que la réalité de la fraternité humainesont présentes. Même si el les ne sont pas toujoursverbalisées. En gros, je crois que les personnes vraimentreligieuses devraient trouver de meilleures façons d’ex-primer leur foi que par l’imitation des cérémonies etpratiques des re lig ions t rad i t ionnelles. Nous nousdevons d’être créatifs, de trouver une liturgie qui ex-prime mieux nos véritables sentiments.

Est-ce que la prière en groupe et l’adorationdevra ient faire partie de nos façons d ’exprim er larelig ion de l ’esprit , la re lig ion de l ’intérieur ? Nousverrons. De toute façon, le communautarisme religieuxdoit s’appuyer sur des objectifs partagés par tous. Ungroupe d’étude possède un objectif commun à tous sesmembres.

N’en doutons pas : il y aura une forme de religionsociale ou com munautaire — non pas organisée, niinstitutionnalisée, une manifestation extérieure de lareligion personnelle de l’esprit est inévitable.

La formation de groupes religieux découle forcément ducaractère grégaire des hommes, et le sort de ces groupes religieuxdépend beaucoup de l’intelligence de leurs chefs. [1090 : 10]

L es ch e f s r e l i g i e ux on t t ou jou r s c om m is l ’ e r r eu rsuivatne : aprercevant les maux de la religion institutionnelle, ilscherchent à détruire la technique de fonctionnement collectif. Au liede détruir tout le rituel, ils feraient mieux de le réformer. [1076:4]

( Les symboles de la religion socialisée ne doivent pas êtreméprisés comme canaux de croissance, bien que le lit de larivière ne soit pas la rivière. ) [1098 : 4]

Les révélateurs avancent que même la reformulation de lareligion de Jésus doit développer un nouveau symbolisme adéquat.[966 : 1 ] N ous devr ions nous arrê ter à ce que lesrévélateurs ne disent pas. Ils ne disent pas que laC in qu ièm e R é vé la t io n s e d o i t d e d év e lo pp er u nsymbolisme ; ce symbolisme doit plutôt se développerdans un but de reformulation de la religion de Jésus.Et nous garderons en mémoire que la religion de Jésusest cette religion vraie et personnelle, décrite dans lescitations ci-avant.

Tout de suite après avoir fait cette avancée, lesrévélateurs présentent une longue liste de critères que

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doit satisfaire le nouveau symbolisme : 1) il devra émer-ger de la vie spirituelle, de l’expérience spirituelle ; 2) ildevra s’appuyer sur le concept de paternité de Dieu etêtre en harmonie avec l’idéal de fraternité humaine ; 3) ildevra représenter une concrétisation de l’amour ; 4) ild e v ra re n fo rc e r l e s s e n t im e n ts , sa t i s fa i re l a v i eémotionnelle et promouvoir la loyauté ; 5) i l devrafavoriser la croissance spirituelle ; 6) i l devra faireressort ir les s ign if icat ions cosm iques ; 7 ) i l devraaccroître les valeurs morales ; 8) il devra promouvoir ledéveloppement social ; 9) il devra favoriser un hautn iveau de v ie re l ig ieuse personnel le ; 10 ) i l devracorrespondre à de hauts objectifs de vie, qui seront à lafois temporels et éternels — sociaux et spirituals ; 11) ildevra s’appuyer sur les significat ions b iolog iques ,sociales et religieuses du foyer ; 12) il devra représenterce qui est permanent en présence du perpétuel chan-gement ; 13) il devra glorifier ce qui accorde une unitéharmonique au courant des métamorphoses socialesc o n s ta n t e s ; 1 4 ) i l d e v r a r e c o n n a î t r e l e s v r a ie ss ign if icat ions ; 15 ) i l d ev ra va lorise r le s re la t ions

positives entre les êtres ; 16) il devra exalter les valeursde la noblesse réelle ; 17) il devra comprendre desmystères majeurs et receler des visions inspirantes del’inatteignable ; 18) il devra signifier non seulement pourle groupe, mais aussi pour l’individu ; 19) ses formesliturgiques devront pouvoir être accomplies par initiativeind iv id u e l le , m a i s a u s s i po u v o i r ê t r e m e n é e s e tappréciées en groupe ; 20) i l ne devra pas être tropc om p le x e ; 2 1 ) i l d e v ra e x i g e r l a d é v o t io n , u n eaffirmation de loyauté ; 22 ) il ne devra pas se cristalliserautour de cérémonies restreignantes, se confiner à uneliturgie limitative, déformante et stéréotypée qui nepourrait que retarder le progrès social, moral et spirituel.(966 : 1—5)

Ces critères ne pourraient s’appliquer dans l’étatactuel du monde. Le jour où i l sera possible de lesmettre en pratique doit être loin dans l’avenir. Nousdevrons peut-être attendre ce moment où la religion deJésus prévaudra. Et nous savons que ce jour arrivera.

La Virginité de Marie ANDRÉS RODRÍGUEZ

Colombie

Joshua ben Joseph, le bébé juif, fut conçu et naquit dans le mondeexactement comme tous les autres enfants avant lui et après lui,

sauf que cet enfant particulier était l’incarnation de Micaël deNébadon, un divin Fils du Paradis et le créateur de tout cetunivers local de choses et d’êtres. Ce mystère de l’incarnation de laDéité dans la forme humaine de Jésus, dont l’origine était parailleurs naturelle sur Urantia, restera éternellement impénétré.Même dans l’éternité, vous ne connaîtrez jamais la technique et lam éthod e de l’ incarnat ion du Créateur dans la form e e t lasimilitude de ses créatures. C’est le secret de Sonarington, et cesmystères sont la propriété exclusive des Fils divins qui ont passépar l’expérience de l’effusion. [1317:1]

Comment un descendant d’êtres humains pouvait-il être unenfant à destinée divine ? Joseph ne put résoudre ce conflit d’idées; jusqu’à ce qu’ après y avoir pensé pendant plusieurs semaines,Joseph et Marie soient arrivés à la conclusion qu’ils avaient étéchoisis pour devenir les parents du Messie... [1348:0]

Beaucoup de textes de l’Ancien Testament furent déformés demanière à paraître cadrer avec certains épisodes de la vie terrestredu Maitre. Jésus lui-même dénia, une fois publiquement, tout lienavec la maison royale de David. Même le passage “ une jeune fillemettra au monde un fils ” fut changé en “ une vierge mettra aumonde un fils ”. [1348:0]

Jésus tenait de son père beaucoup de sa douceur exceptionnelleet de sa merveilleuse compréhension sympathisante de la naturehumaine ; il avait hérité de sa mère son don de grand éducateur etson immense capacité de juste indignation. [1348:3]

Le sujet de la virginité de Marie est un sujet sensibleparmi les chrétiens de toute la planète, particulièrementp arm i l e s c a th o l iq u e s . P a rm i le s c a th o l iq u e s d el’Amérique Latine, la ferveur religieuse et l’importancedu mouvement marial ne cesse de croitre parce quediverses apparitions de Marie, en de nombreuses partiesde l’Amérique, ont été rapportées; il y en aurait environune par m ois . I l se peu t que ces appar it ions a ins irapportées soient vraies ou fausses, la décision est laisséeaux évêques de chaque région. Quoiqu’il en soit, ellescréent un climat favorable à la propagation de ce quel’on appelle la Ferveur mariale.

Il y a trois ans, j’ai été personnellement témoin d’unp h é n o m è n e q u e j ’ a i c o n s i d é r é c o m m e r é e l e tmiraculeux, comme non explicable par les lois de laphysique. Je dois souligner que j’ai été éduqué dans lessciences exactes. A Villavicencio, en Colombie, sur uneterre frappée de violence, dans une maison de repos,une petite statue de Marie, en porcelaine, s’est mise àpleurer quand la directrice de la maison de repos l’atouchée des doigts, apparemment sans trucage. Ladirectrice nous a aussi montré un certificat délivré paru n l a b o r a t o i r e a m é r i c a i n q u i d é c l a r a i t q u e l acomposition chimique des larmes correspondait auxlarmes naturelles.

En raison de la disparité — culturelle, religieuse etd’éducation — des différents groupes sociaux d’Amé-rique latine, le sujet de la virginité de Marie peut aller dela pe r sonne qu i pense que c ’est un su je t vain qu in’ajoute ni ne retranche rien à Marie, jusqu’à la personne

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qui pense que douter de la virginité de la Mère de Jésusest sacrilège et devrait entrainer l’excommunication. Lesprê tres, qu i son t le s m ieu x éd uqués su r ce su je t ,préfèrent adopter une attitude de défense calme de laprétendue v irg in ité sans a l le r jusqu ’à prendre desposit ions d ’extrême pass ion. Il y a deux mois, à latélévision colombienne, il y a eu un magazine d’actualitépopulaire qui traitait de Marie et qui était diffusé depuisun campus d’université. Un étudiant demanda à unmariologue ce qu’il pensait de la théorie selon laquelleJésus avait des frères. Il répondit plus ou moins en cestermes : “ Ce sont des mensonges répandus par Le Livred ’Urantia et que personne ne devrait croire . ” Cetépisode est le signal d’alarme nous indiquant qu’il fautcommencer à penser au sujet et à la meilleure manièrede l’aborder dans nos propres communautés religieuses,particulièrement chez les catholiques, qui sont les plusenclins à cette ferveur mariale. Nous devrions traiter lesujet avec soin pour éviter de se heurter aux fanatiquese t pour év ite r le s récrim inations mutuelle s qu i nemènent à rien. Au lieu de cela, nous devrions essayer decréer un climat favorable à l’échange d’idées et de ques-tions qui soient dominées par le respect.

Différentes religions, différentes conceptions

Le personnage de Marie jouit de différents degrés dansla h iérarch ie e t la fe rveu r se lon la re l ig ion qu i leconsidère. Parmi les catholiques, Marie est considéréep a r b e a u c o u p c o m m e u n e D é i t é , s e c o n d e e nimportance, après Jésus. De fait, en 1999, le Vatican areçu une pétition signée par 4 m illions de personnescroyant que Marie devrait se voir accorder la mêmeprééminence que Jésus. Au concile de Nicée, en 325,concile qui fut réuni par Constantin pour décider si LeChrist était de même substance que Dieu ou simplementd’une substance semblable, il fut décidé que “ le Christest consubstantiel au Père ”. Cette décision a eu del’importance tant dans l’idée que l’on s’est faite de Jésusque dans celle que l’on s’est faite de Dieu. En disant queJésus est Dieu, l’Église a aussi déclaré que la vie de Jésusest le modèle de toute vie humaine. En ce qui concerneDieu, la nouveauté était de découvrir quelle sorte deDieu était Dieu. On conçut Dieu comme s’intéressant àl’humanité au point qu’il était prêt à souffrir pour elle;p o i n t q u i s e m b l a i t t o t a l e m e n t h é r é t i q u e a u xconservateurs de l’époque. Qu’est-ce que cela a à voiravec Marie? Au quatrième siècle , Marie reçut le nomgrec de Theotokos (Porteuse de Dieu), Mère de Dieu,terme utilisé pour montrer la divinité de Jésus, mais nonla divinité de Marie. La croyance en la divinité de Mariene fut acceptée qu’avec le temps. De plus, au concile deTrente, Marie reçut le titre de co-rédemptrice et co-médiatrice, ce qui aida à lui donner plus d’importancedans le catholicisme.

Les catholiques croient que Marie fut élevée corps etâme au ciel parce qu’elle fut créée sans péché. L’Égliseorthodoxe, d’autre part, considère que Jésus est le seul

fils de Marie et du Saint Esprit. Mais la différence estque chez les orthodoxes Marie n’a pas été élevée au cielcorps et âme; après tout, il y a, à Jérusalem, un templeorthodoxe constru it sur le site où, croit-on, était latombe de Marie.

En ce qui concerne les protestants, seuls Dieu etJésus sont adorés comme étant divins, et Marie occupeu n e p o s i t i o n h i s t o r i q u e m e n t b e a u c o u p m o in simportante. Même si on considère que Jésus à eu desfrères e t soeu rs , M ar ie é ta it néanm oins v ierge aumoment de la conception de Jésus par l’intercession duSaint Esprit. Bien que la majorité des théologiens soientparvenus à la conclusion que Marie n’était pas viergeaprès la conception de Jésus, ceci ne représente pas unsujet d’importance parmi les protestants.

Les musulmans s’intéressent aussi au sujet. Mahometadmet la virginité de Marie. Dans la troisième sourate duCoran , aux versets 40—42 on peut lire :

O Marie, surement Allah te donne de bonnes nouvelles avecun Verbe dont le nom est le Messie , fils de Marie , digne deconsidération dans ce monde et dans l’au-delà et de ceux qui sontproches d’Allah.

Et il parlera aux hommes depuis le berceau jusqu’à lavieillesse ,et il sera au nombre des justes. Elle dit : Mon Seigneur !Comment aurais-je un fils ? Aucun homme ne s’est approché demoi. Il dit : Il en sera ainsi, Allah crée ce qui lui plait, quand ila décrété quelque chose, Il dit seulement Sois, et elle est.

Et dans la sourate 19 versets 19 à 22:

Elle dit: Comment aurais-je un enfant alors que nul mortel nes’est approché de moi et que je n’ai pas enfreint la chasteté ?

Il dit: Il en sera ainsi; Le Seigneur parle ainsi : Cela est facilepour moi et afin que Nous puissions en faire un signe pour leshommes et une miséricorde de notre part, c’est une chose qui a étédécrétée.

Ainsi elle conçut et se retira dans un lieu écarté.

Le nouveau testament et l’immaculée conception

Dans Luc 1:31—35 on trouve:

“ Et voici, tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras unfils, et tu appelleras son nom Jésus. Il sera grand et sera appelé leFils du Très-haut; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône deDavid son père; et il régnera sur la maison de Jacob à toujours, etil n’y aura pas de fin à son royaume. ”

Et Marie dit à l’ange: “ Comment ceci arrivera-t-il, puisqueje ne connais pas d’homme? Et l’ange répondant, lui dit: L’EspritSaint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira deson ombre. ”

Matthieu 1:18: Or la naissance de Jésus Christ arriva ainsi:sa mère, Marie, étant fiancée à Joseph, avant qu’ils fussentensemble, se trouva enceinte par l’Esprit Saint.

Voici une apparente contradiction. Isaac Asimov fit

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remarquer que l’accent mis par Matthieu sur la naissancevirginale semble saper la généalogie davidique de Jésusqu’il présente au début de son Évangile. La généalogied ém ontre que Joseph éta it de la l ignée de D av id ,p o u r t a n t , s ’ i l n ’é t a i t p a s l e p è re d e Jé su s , c e t t edescendance perd tout son sens. O n a suggéré queM ar ie é ta i t au ss i d e l a M a i son de D av id e t ce t tesupposition sauverait les racines davidiques de Jésus.Cette supposit ion ne trouve aucune confirm ationexplicite dans les Évangiles, mais c’est une notion bienétablie dans la tradition chrétienne.

Peut-être qu’Ésaïe 7:14 : Voici, une jeune femme concevraet elle enfantera un fils, et elle appellera son nom Emmanuel, estle fondement de ce passage de Matthieu: Voici, une viergec onc ev ra e t e l l e enfantera un fi ls , e t on appellera son nomEmmanuel (M atthieu 1 :23). Bien que le mot hébreuutilisé à l’origine par Ésaïe signifie “jeune femme” ilinclut aussi bien une vierge qu’une non vierge.

Certains exégètes ont voulu voir la preuve de laconception virginale dans un passage de Jean 1:13 :...ceux qui sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair,n i d e la vo lon té d e l ’h om m e , m a is d e D ieu . M ais cet teexpression n’est pas conforme au manuscrit grec del’évangéliste (Raymond Brown, El Nacimiento del Mesías).

Le nouveau testament et les frères de Jésus

Matthieu 13:55-56 “ Celui-ci n’est-il pas le fils du charpentier ?Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie ? Et ses frères, Jacques, etJoses, et Simon et Jude ? Et ses soeurs ne sont-elles pas toutesauprès de nous ? ” Le même dialogue se trouve en Marc6:3.

Marc 3:21: Et ses proches ayant entendu cela, sortirent pourse saisir de lui; car ils disaient : “ Il est hors de sens ”.

Marc 3:31-35 Ses frères et sa mère donc viennent; et setenant dehors, ils l’envoyèrent appeler; et la foule était assiseautour de lui. Et on lui dit: Voici, ta mère et tes frères, là dehors,te cherchent. Et il leur répondit, disant : Qui est ma mère, ou quisont mes frères? Et regardant tout à l’entour ceux qui étaient assisautour de lui, il dit : Voici ma mère et mes frères; car quiconquefera la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma soeur, et mamère.

On trouve la même chose dans Matthieu 12:46 etLuc 8:19, b ien qu’ils omettent la supposition selonlaquelle Jésus était “ hors de sens ”.

Jean 2:12: Après cela il descendit à Capernaüm, lui et samère et ses frères et ses disciples; et ils y demeurèrent peu de jours.

En relisant le nouveau testament de diverses Biblescatholiques, on arrive à la conclusion que même sansconnaître Le Livre d’Urantia ni les arguments des diverseséglises chrétiennes protestantes, Jésus n’était pas filsunique. Il avait au moins quatre frères et des soeursdont n i le nom n i le nom bre ne sont mentionnés ,

probablem ent en raison du rôle secondaire qu’ellesjouèrent à cette époque.( Souvenez- vous que Jésuss’efforçait de modifier le statut des femmes)

En fonction des Bibles consultées, on rencontre desarguments différents au su jet de l’emploi des mots“ frères ” et “ soeurs ”au cours des divers épisodes. Cestermes étaient communément utilisés par les gens d’unemême communauté. Ils étaient utilisés dans le sens oùJésus l’employait quand il disait que nous sommes tousdes enfants de Dieu, donc que logiquement nous serionstous des frères. A cette époque, la famille élargie decousins et de tantes étaient aussi appelés frères. Toutesces explications sont très précaires et ne nous disent riendu contexte dans lequel ces termes étaient utilisés. Deplus, dans l’Épître de Jacques, le commentaire pose laquestion : “ Qui est ce Jacques, frère du Seigneur ? Cene peut guère être le nom de l’Apôtre, et pourtant onvoit qu’il est évêque de la communauté de Jérusalem. ”Plus loin, dans l’Épître de Jude, nous voyons “ Jude,serviteur de Jésus Christ et frère de Jacques ”. (Jude 1:1)

Lorsqu’il est dit que la mère et les frères de Jésussont arrivés à Capharnaüm, quel sens y aurait-il à utiliserle sens propre pour parler de Marie comme la mère et lesens figuratif pour fa ire connaître ses compagnonscomme frères? S’ils n’étaient pas vraiment ses frères,comment expliquer que le Seigneur ait dit à la multitudecette fameuse phrase d’une extrême dureté : “ Qui est mamère et qui sont mes frères ? ” E t étendant la main vers sesdisciples il dit : “ Voici ma mère et mes frères; car quiconque ferala volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est mon frère, etma soeur, et ma mère. ” (Matthieu 12:48-50)

De même, l’idée que Jésus soit considéré comme foupar sa propre famille est supprimée par Matthieu et Luc,peut-être parce qu’ils considéraient que c’était moinscompatible avec l’idée de la conception virginale.

Néanmoins, il y a une question intéressante dans ladéfense de Jésus comme Fils Unique: Si Jésus avait desfrères pourquoi a-t-il demandé à Jean de prendre soin desa mère après la crucifixion? Les relations de Jean et deses frères s’étaient détériorées dans les derniers jours enraison de leur incompréhension de la mission du Messie.Ou peut-être que Jésus prévoyait le drame émotionnelintense dont allait souffrir sa famille et qu’il voulait lessoulager d’avoir à prendre soin de Marie.

Questions chrétiennes

Si, de ce qui précède, je conclue que Marie n’était pasvierge après la conception de Jésus, alors cela soulèvediverses questions :

1. Quand a commencé cette croyance à la virginitéde Marie ?

2. Quels sont les arguments de l’Église catholiquepour instituer cette croyance ?

3. Est-ce que cela repose sur le seul récit del’Annonciation et de la prophétie d’Ésaïe ?

4. Y a-t-il eu une influence du fait que selon les

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anciennes croyances , les hommes importants del’histoire étaient nés de vierges et étaient conçusde dieux tels que le furent Bouddha, Krishna, lefils de Zoroastre, Romulus et Remus, Alexandrele Grand et maints autres ?

5. En niant que Jésus avait des frères et des soeursest-ce que quelques Pères de l’Église pensaientqu’il était plus important de maintenir la virginitéperpétuelle de Marie ?

J’espère qu’entre nous tous nous pouvons discuter deces questions d’une manière civilisée et saine, dans lec l i m a t o e c u m é n i q u e d ’ a u t o c r i t i q u e q u i r è g n eprésentement dans l’Église catholique.

Jésus et Marie dans une nouvelle perspective

Je suis parvenu à l’intime conviction que Marie étaitv ie rg e a v a n t s o n m ar ia g e , co m m e to u te fe m m evertueuse de son temps et de son lieu , mais que laconception et la naissance de Jésus, comme celles de sesfrères et soeurs, était entièrement normale comme ledéclare Le Livre d’Urantia . En tant que catholique, audébut, je pensais comme tant d’autres que le sujet n’étaitpas très important. Mais, le temps passant, j’ai observéun effet intéressant: Mon admiration, mon respect etmon amour pour Jésus et Marie se sont développés dèslors que j’ai détruit le mythe dans mon mental. Pourquoi?

J’avais toujours pensé que c ’était trop nousdemander, à moi et mes collègues en religion, que d’imi-ter le Christ. Je pensais que c’était trop espérer. Quisuis-je pour simplement même penser pouvoir imiterJésus, qui est un être divin, le fils unique de Dieu, conçupar la puissance et la grâce du Saint Esprit, alors quemoi j’ai été conçu et je suis né de manière simple etnormale comme naissent tous les mortels ? Je pensaisque Jésus ava it certa ins avantages en ra ison de saconception et de sa naissance miraculeuses.

On peut faire une analyse similaire à propos deMarie. Comment puis-je prendre Marie pour modèle,cette femme si spéciale qu’un Dieu l’a fécondée sans lam o in d r e a i d e d e s o n m a r i J o se p h , e t q u i é t a i tprédestinée à devenir “ la mère de Dieu ”, alors quemoi, je dois enfanter dans la douleur et faire face auxvicissitudes de la vie comme une personne normale etordinaire?

Voilà qu’un nouveau mystère m’était venu à l’esprit,un m ystère q ue je n ’a i p as com plè tem ent réso lu .Comment ces gens ,si hautement humains, pouvaient-ilsatteindre un tel niveau d’élévation morale et spirituelle ?Comment, par exemple, pouvaient-ils élever les huitenfants au milieux des hauts et des bas de leur vie? Et,comment pouvaient-ils, en même temps, faire face sivaillamment aux implications de la mission de Jésus àfaire la volonté du Père ? Et comment conciliaient-ilsces deux activités apparemment incompatibles ?

Dans le cas de Jésus, ces questions trouvent une

réponse suffisante dans Le Livre d’Urantia. Mais dans lecas de Marie, le sujet n’est pas aussi bien traité. On nousdit que Marie fut choisie avec Joseph, parmi tous lescouples d’Israël, comme étant le couple qui serait le plusapte à fournir un environnement adéquat à l’effusion denotre Souverain de l’Univers, mais aussi, on nous ditque Marie a toujours eu des difficultés pour adhérer à lavérité de la mission de Jésus comme étant celle d’unM essie sp irituel, et non pas une mission de M essiepolitique et militaire en faveur des Hébreux. Mais, entout cas, vierge ou pas, si elle a été choisie comme mèrede Jésus, elle devait être une femme merveilleuse etexceptionnelle par ses qualités génétiques, intellectuelles,morales et spirituelles. Gabriel de Salvington a dû êtretrès attentif à l’héritage génétique de Jésus parce que decet aspect aussi dépendait le succès de la mission deMicaël de Nébadon.

Questions urantiennes

Finalement, je me demande :

1. Peut-être que toute cette ferveur mariale dum o n d e c a th o l iq u e n e v ie n t q u e d e l a so i fspirituelle de notre communauté latine tellementimmergée dans la multiplicité de ses problèmes etdans de désastreuses réalités sociales qu’elle veututiliser la figure de la Mère comme ultime espoirde salut ?

2. Sommes-nous confrontés à une présence réellede Marie parmi nous, présence qui résulteraitd’un dessein des superviseurs planétaires ou desSouverains du Système qu i auraient confié àMarie une mission spéciale par rapport à notreplanète ?

3. Nous nous trouvons devant une revitalisation ducircuit spirituel de la Divine Ministre, le SaintEsprit. Et cette présence plus efficace du SaintE sp rit en n ou s , no u s fa i t d és i re r v o ir p lu sclairement la Divine Ministre et alors que nous nepou von s avo i r d ’au t res im ages m aterne l le sassociées à la d iv in ité de notre Souverain del’Univers, matérialisons-nous cette image dans lapersonne de la mère de Jésus ?

Chacun d’entre nous devrait répondre à cesquestions en conscience et devrait essayer de donnerune réponse raisonnable et honnête, détachée de toutesidées religieuses préconçues et fanatiques. “ Dans tout ceque vous ferez, ne devenez pas partiaux et ne vous spécialisez pasà l’excès. Les pharisiens qui cherchent à nous détruire croientvéritablement servir Dieu. La tradition les a tellement étriquésqu’ils sont aveuglés par les préjugés et endurcis par la peur.”[1726:1]

Alors que nous discutons de ce sujet et aussi d’autres

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sujets dans nos communautés religieuses, il est bon dese remémorer ce que nous dit Gard Jameson: “ la vision[du Livre d’Urantia] a un pouvoir beaucoup plus grand entant que levain qu’en tant qu ’autre religion dans lafamille des religions... Pour Moussa [musulman], commepour moi-même [méthodiste], Le Livre d’Urantia sert àm ettre en va leur not re expé r ience au se in de nos

inst itu t ions re l ig ieuses respectives . Les chrét iens ,musulmans, ju ifs, hindous, bouddhistes, traditionsindigènes et beaucoup d ’autres ont été attirés par LeLivre d’Urantia,en comprenant et en appréciant cettevision transformatrice.” (Une soirée avec Madiba, Journalde l’AUI, mars 2000 pages 1 et 2)

L’Esprit de l’Esprit

JERRY PRENTICE

Chamois, Montana, États-Unis

Nicodème dit alors : « Mais comment puis-je commencer à saisircet esprit qui doit me recréer en me préparant à entrer dans le roy-aume ? » [1602 : 6]

Bien que notre com préhension des nombreuxconcepts du Livre d’Urantia so ient au-delà den o t r e c a p a c i t é [ m e n t a l e ] , n o u s e s s a y o n s

cependant de leur donner une forme plus ou moins re-connue dans notre mental. L’esprit, par connotation sinon par signification pleinement comprise, est en quel-q u e so rte in sa i s i s sa b le d a n s c e c o n tex te . I l a d enombreuses et diverses définitions, aussi bien qu’enusage courant que dans Le Livre d’Urantia, ce qui enaugmente le challenge. Cependant nous devons nousdemander et tenter de répondre à la question, qu’est-ceque l’esprit ?

D’après le Nouveau Dictionnaire Webster du VingtièmeSiècle, « l’esprit » est :

1. Le principe de la vie, surtout chez l’homme.2. Le sentiment motivant la pensée chez l’homme.3. La vie, la volonté, la conscience, la pensée.4. Une influence ou une inspiration d’animation

divine.5. La vivacité, le courage, la vigueur, l’enthousiasme.

( Ils attaquèrent la tâche avec inspiration. [N D T.L’anglais dit « avec esprit »] )

6. La loyauté enthousiaste ( l’esprit d’équipe ).7. La réelle signification, la véritable intention

( l’esprit plutôt que la lettre de la loi ).8. Un principe animateur pénétrant, une qualité ou

une caractéristique essentielle, une tendance ouu n e a t t i t u d e d o m i n a n t e ( l ’ e s p r i t d e l arenaissance ).

Les définitions 1 à 4 ne sont pas aussi faciles à cadrerque les définitions 5 à 8. Et bien que Le Livre d’Urantiau t i l i s e p r o b a b l e m e n t c e m o t d a n s t o u t e s s e sapplications, le mot esprit est utilisé plus de 4000 fois, laplupart de ces applications se rapprochent plus dans leurutilisation aux cinq premières définitions du Webster quisont les p lus insaisissab les. E t dans ces nom breuxpassages se référant à l’esprit, seuls quelques-uns nous

disent ce qu’est l’esprit :

1. Es p ri t . L’esprit divin qui habite le mental de l’homme— l’Ajusteur de Pensée. [8 : 9]

2. L’esprit est le dessein divin ... l’esprit est valeur. [102 : 5]

3. L’esprit est l'architecte, le mental est le constructeur, lecorps est le bâtiment matériel. [484 : 0]

4. …le pur esprit est le potentiel du divin supercontrôledirecteur de tous les systèmes énergétiques fondamentaux.[638 : 2]

5. l’Esprit est le moi existant conjointement. [1294 : 4]

6. l’Esprit est ministère… L’Esprit est la personnificationde l ’am our du P èr e e t d e la m isér icorde du F i ls…L’Esprit es t a m o u r a p p l i q u é à la créat ion descréatures. [94 : 4]

7. L’esprit est la réalité créatrice. La contrepartie physiqueest le reflet de la réalité spirituelle dans l’espace-temps, larépercussion physique de l’action créatrice du mental-esprit.[484 : 2]

8. «C’est l’Esprit qui vivifie ». «L’Esprit qui donne la vie ».[380 : 6]

L’esprit est la réalité fondamentale de l’expérience depersonnalité de toutes les créatures, parce que Dieu est esprit.L ’esprit est invariant et, en conséquence, dans toutes lesrelations personnelles, il transcende à la fois le mental et lamatière, qui sont des variables expérientielles d’aboutissementprogressif. [140 : 10]

Si nous comparons ces définitions avec celles duWebster, nous trouvons beaucoup de parallèles. Nouspouvons facilement assortir quelques définitions duLivre d’Urantia à celles du dictionnaire. Les deux sourcesdistinguent l’esprit comme une motivation, comme unesource de vie, comme une relation à la valeur, commeune énergie créatrice, comme divin. Nous sommesconfrontés à des nombreuses ou partielles définitions,

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qui sont en quelque sorte en accord avec l’une ou l’autresource, mais avec un immense champ d’application.Notre compréhension de ce qu’est l’esprit peut êtreaussi, vague et évasive que les fantasmes et les fantômesaussi appelés esprits. En isolant les utilisations du mote sp r i t l e s u n e s d e s a u t r e s , n o u s n o u s é c a r t o n sprobablement encore plus de la compréhension de savraie signification. En consultant indépendamment sesdéfinitions nous ne pouvons qu’entrevoir une visionfugitive de tout ce qu’est l’esprit. Mais comment pouvonsnous considérer ces aspects apparemment divergents del’esprit comme un tout unifié ? Et en agissant ainsipouvons- nous formuler une forme de concept élargi del’esprit qui ait pour nous un sens ?

Commençons donc avec une des formes parmi lesplus accessibles et construisons à partir de là. Noussavons tous ce qu’est l’esprit d’équipe. Est-il réel ? Qu’a-t-il à voir avec la définition élargie de l’esprit ? Fait-ilpartie de la même réalité ? Pourquoi l’équipe locale est-elle la plus favorisée ? Si deux équipes pouvaient êtreparfaitement égales et habiles, et jouer l’une contrel’autre en territoire neutre, qui déciderait du résultat dela partie ? Cela ne dépendrait-il pas de l’esprit aveclequel le jeu serait joué ? Ou, si les équipes elles-mêmesé ta i en t é g a l e s en e sp r i t , l ’ e s p r i t d e s su p p o r te r sencourageant leur équipe déterminerait-il le gagnant ?L’esprit de cette sorte est une force réelle et indéniable.Les supporters concentrent tout leur cœur et leur mentalsur un seul but, gagner le partie. S’il n’y avait que cela,cette concentration d’énergie motiverait et inspirerait lesjoueurs à mieux jouer. N’importe qui ayant été impliquédans de telles activités, connaît la force de cette sorted’esprit.

Quand nous nous engageons dans une activité – detravail ou de jeu – avec l’esprit, notre niveau d’énergieest é levé , nous somm es en thousiastes , nous nousconcentrons sur la tâche à accomplir, nous sommesm e i l leu rs d a ns ce que nous fa isons et avons p lu sd ’énerg ie pour le faire . Qu’est-ce qu i nous perm etd’aborder une activité ou une tâche avec détermination ?[ N.D.T. L’anglais emploie le mot « spirit », « esprit » enfrançais, dans beaucoup de cas. ] Cela peut être un sportque nous aimons ; cela peut être quelque chose quenous faisons pour quelqu’un que nous aimons. Celarésulte souvent d ’une harmonie humaine, deux ouplusieurs personnes travaillant ou jouant ensemble àl’unisson. N’importe comment c’est quelque chose qui aune signification pour nous, quelque chose qui écartetoute distraction et peut nous inciter à concentrer notrevolonté sur l’immédiat, ici et maintenant. L’esprit quiconcen tre la vo lon té peu t m ot iver le corps ou lacommunauté à des accom plissements surhumains.L’esprit obtient des résultats.

Nous entendons souvent parler de lois, de contrats,de traités et autres documents en mettant en opposition« la le t t re » ( ce que les m ots d isent réellem ent ) à« l’esprit » du document ( l’intention des auteurs ). End’autres termes, l’intention originale du document est

comparée à son contenu textuel. Dans un documentrédigé d’une manière parfaite, au moins théoriquement,il n’y aurait aucune d ivergence entre l’intention et letex te écrit pour sign if ie r cet te intention . Le L ivr ed ’Urantia nous donne des concepts et des rapportspersonnifiés, de telle sorte que la vérité est parfaitementet précisément représentée ; il n’y a pas divergence entrela lettre et l’esprit. C’est l’intention ou l’esprit du conceptqui a une signification. L’esprit est son essence. La lettreou le mot est sa forme. Si le ou les mots justes sontutilisés, l’esprit est discernable dans les mots.

Les utilisations de l’esprit dont nous venons dediscuter plus haut ont plusieurs choses en commun ;notamment, elles perlent toutes de l’esprit dans le com-portement humain. Mais beaucoup, si ce n’est la plupartdes discussions dans Le Livre d’Urantia sur l’esprit sontd’origine divine. L’esprit d’équipe ne peut être inclusdans l’esprit vrai qui a Dieu comme sa source directe,mais l’esprit humain, même dans ses niveaux les plusbas est réel, car il a un impact sur notre réalité . Enconséquence, observer cet esprit humain peut être aussiutile pour atteindre notre but qui est de comprendre lasignification élargie de l’esprit.

Karl Mannheim, dans Idéologie et Utopie, utilise le motgerm anique « W eltanschau ung » . Ce term e a ide àillustrer une autre u ti l isation de l ’esprit , s imilaire à«l’esprit de la renaissance », mais un peu moins passif.Weltanschauung est cette force invisible, silencieuse etimprévisible qui forme et mobilise le changement social.Elle n’est pas seulement la tonalité du temps, mais laforce qui la fait vibrer et modifie son élévation. L’espritest une telle force. Cette utilisation de l’esprit va au-delàde l’esprit de la motivation humaine pour aller dans leroyaume de l’esprit divin. Cependant, nous avons vuque l’esprit humain peut et réellement donner forme à laréa li té , pendant que nous nous d irigeons vers dessources supérieures et approchons davantage de la véritéet de la divinité, l’esprit projette une ombre plus grandesur la réalité subséquente.

Plus la personnalité spiritualisée brille ( le Père dans l’Uni-vers, le fragment de personnalité spirituelle potentielle dans lacréature individuelle ) plus grande est l’ombre projetée par lemental intermédiaire sur son revêtement matériel. [141 : 1] CeWeltanschauung peut être décrit comme une partie de laforce d’esprit divine qui donne forme notre réalité.

Nous avons commencé avec des utilisations du motesprit, tel qu’il est communément compris et en avonse x a m i n é q u e l q u e s u n e s . N o u s n o u s d i r i g e o n smaintenant du côté déité de la compréhension de l’espritplus communément utilisé dans Le Livre d’Urantia. Peut-être, qu’en agissant ainsi, pouvons nous arriver à unecompréhension plus large de l’esprit incluant tous cesa sp e c t s d o n t n o u s av o n s p a r l é . M é d i t ez su r le ssignifications de l’esprit divin utilisées dans les passagessuivants :

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D ie u le P è re – Créateur, Contrôleur et Soutien. Le PèreUniversel, la Première Personne de la Déité. [4 : 6]

« Dieu est esprit. » Il est une présence spirituelle universelle.Le Père Universel est une réalité spirituelle infinie. Il est « le seulvrai Dieu souverain, éternel, immortel et invisible. » [25 : 1]

Die u le Fils – Créateur Coordonné, Contrôleur d’Esprit etAdministrateur Spirituel. Le Fils Éternel, la Seconde Personnede la Déité. [4 : 7]

D ie u l’Es p ri t – Acteur Conjoint, Intégrateur Universel,Dispensateur du Mental. L’Esprit Infini, la Troisième Personnede la Déité. [4 : 8]

Dieu est amour, le Fils est miséricorde, l’Esprit estministère–le ministère d’amour divin et de miséricorde sans finpour toute la création intelligente. L'Esprit est la personnificationde l’amour du Père et de la miséricorde du Fils ; en lui, ils sontéternellement unis pour le service universel. L’Esprit est am o u ra p p l iq u é à la création des créatures, l’amour conjugué du Pèreet du Fils. [94 : 4]

L’esprit est la réalité créatrice. La contrepartie physique est lereflet de la réalité spirituelle dans l’espace-temps, la répercussionphysique de l’action créatrice du mental-esprit. [484 : 2]

…L’esprit est le dessein divin et le mental d’esprit est led e s s e in d ivin en a ction . L ’éne r g ie e s t cho s e , le m enta l e s tsignification, l’esprit est valeur. Même dans le temps et l’espace, lemental établit entre l’énergie et l’esprit des relations relatives quisuggèrent une parenté mutuelle dans l’éternité. [102 : 5]

A partir de ces citations nous avons un aperçu del’esprit à partir d’une perspective divine. Les projectionsspirituelles des trois premières personnes de la Déitédeviennent réalités, même la réalité physique que nousconnaissons. Lorsque Dieu le Père conçut la premièrepensée complète et parfaite elle fut personnalisée en tantque Fils Eternel et matérialisée en tant que créationcentrale parfaite. Son concept de progression éternellefut actualisé dans les sept superunivers en évolution.Dans ce plan de progression et en tant que partie dessuperunivers, nous sommes maintenant impliqués dansl’approche de notre partie du cosmos vers l’archétype deperfection de la création centrale. L’esprit forme cetarchétype et la gravité de l’esprit nous motivent, ainsique toute la création, vers la perfection.

Le Père-Pensée réalise l’expression de l’esprit dans le Fils-Verbe, et obtient l’expansion de la réalité dans les vastes universmatériels par le Paradis. Les expressions spirituelles du FilsÉternel sont en corrélation avec les n iveaux matériels de lacréation par les fonctions de l’Esprit Infini. Celui-ci établit lacorré lat ion entre le s réalit és spir ituelles et les répercussionsmatérielles de la Déité par son ministère mental sensible à l’espritet dans les actes mentaux qui dirigent le physique. [638 : 5]

Les réalités d’esprit réagissent au pouvoir d’attraction ducentre de gravité spirituel selon leur valeur qualitative, le degréactuel de leur nature spirituelle. La substance d’esprit ( qualité )répond tout aussi bien à la gravité d’esprit que l’énergie organiséede la matière physique ( quantité ) répond à la gravité physique.Les valeurs spirituelles et les forces d’esprit sont réelles. Du pointde vue de la personnalité, l’esprit est l’âme de la création. Lamatière en est le corps physique fugace. [82 : 2]

La puissance de la force cosmique et la puissance de la forced ’esp r i t son t tou te s d eux en voie de réalisat ion-révé lat ionprogressive, à mesure que la réalité entière s’enrichit par croissanceexpérientielle et par la corrélation de l’expérientiel avec l’existentielpar l’Absolu Universel. En vertu de la présence équilibrante del’Absolu Universe l, la Source-Centre Prem ière réa lise uneextension de pouvoir expérientiel, jouit de son identification avecses créatures évolutionnaires et accomplit l’expansion de la Déitéexpérientielle su r le s n iveaux de Suprématie, d’Ultimité etd’Absoluité. [13 : 7]

Dieu perçoit la fin dès le commencement. Dans lesens absolu ; il n’y a ni commencement ni fin. Dieu estinfini, éternel. De notre perspective nécessairement pluslinéaire, il y a le temps dont nous faisons partie., Nous,notre t em ps , no tre réa l i té font part ie du nom brepratiquement infini de choses et d’êtres qui constituentl’Absolu. Universel intervenant entre les royaumes del’Absolu Non Qualifié et de l’absolu de Déité. C’estdans cet Absolu Universel que nous poursuivons notrechemin. Dans une vue d’artiste comme celle d’Eschers u r l a r é a l i t é , n o u s p o u r r i o n s v o i r u n e f o r m eressemblant à un œil – un cercle étiré jusqu’à former unpoint aux deux extrém ités. Le point de l’extrémitégauche serait gris, les couleurs blanches et noires enégale quantité, représentant l ’Absolu Non Qualifié.Lorsque nous nous déplaçons vers le m ilieu, le griscommence à se différencier en des formes distinctes,petites et également d ivisées en blanc et noir, maisaugmentant en taille vers le milieu. Au centre, les formessont grandes, d is t inctement noires e t b lanches e tfacilement discernables les unes des autres. A mesureque nous nous déplaçons du centre vers l’autre côté, lesformes noires d iminuent, laissant de plus en plus laplace à un fond blanc. Lorsque nous atteignons le pointse trouvant de l ’au tre côté , le s form es noires ontdiminué jusqu’au point de non-existence, laissant unblanc pur. Ce côté représente l’Absolu de Déité. Lepoint focal du côté gris de la forme serait le Bas Paradis,tandis que le côté blanc se focaliserait dans la personnede Dieu le Père. Cette illustration quelque peu crue etsimpliste peut aider à visualiser ces aspects de réalité.L’esprit projeté de la déité, avec l’intervention du mentalpar et à travers toutes les personnes et les êtres spirituelset potentiellement spirituels, différencient le non qualifiéen espace-temps expérientiel. La gravité d’esprit de ladéité attire alors irrésistiblement tout ce qui est vrai, bonet beau ; tout ce qui s’associe avec cet esprit divin, [lefoyer], la maison. L’Absolu de Déité est cette perfection

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qui est laissée après que tout le tri a été fait. C’est aussile projecteur de l’esprit qui déclenche et garde le tout enmouvement. Nous faisons partie du tri. Dans ce sens, etdans la mesure où nous alignons notre volonté avecl’esprit divin, nous sommes cocréateurs.

Nous pouvons ainsi voir, au moins dans un senslimité, comment l’esprit forme la réalité au niveau de laDéité et au moins quelque peu comment cela est enrelation avec l ’esprit à notre n iveau. Nous sommesinformés d’une chose, c’est que nous faisons réellementl’expérience de l’esprit divin qui vit en nous. L’Ajusteurde Pensée est l’esprit au niveau divin. Il nous incombedonc de l’identifier sur les niveaux où nous sommescapables de faire. Plus nous sommes capables d’alignernotre volonté avec l’aide de ce guide-esprit, plus notreréalité est formée par cet esprit, et plus nous, en tant quepersonnalités, devenons cocréateurs. Nos actes sansv a l e u r s s p i r i t u e l l e s , p e u v e n t a f f e c t e r n o t r eenvironnem ent immédiat et même avoir un impactsignificatif sur la société et notre réalité matérielle. Maisseu les les choses vraies, bonnes et belles que nousfaisons atteignent une signification divine et éternelle,devenant réellement personnalisées dans les mortelssurvivants ou devenant une partie de l’Etre Suprêmeévoluant et sont inhérentes dans l’Absolu de Déité.

Dans une certaine mesure au moins, l’esprit humainaffecte les conséquences humaines, donnant à l’équipede basket-ball l’impulsion gagnante. Au niveau de Dieule Père, l’esprit devient – est – réalité. Comment alorsdevons nous rapprocher ces deux extrêmes de l’espriten une seule signification ? Comment devons nous unirl’esprit de la Sainte Trinité avec ses dérivés indistincts,[ avec ] l’esprit d’équipe ou tout autre esprit de nosefforts humains ? Parce que Dieu est Esprit et la sourcede toutes chose et êtres, lorsque qu’il conceptualisequelque chose ou une personne, cette chose ou cettepersonne devient réalité. En tant qu’humbles mortels,n o t r e e s p r i t à b i e n m o i n s d e p o u v o i r s e t s e sm a n i f e s t a t io n s so n t r a re m e n t v i s i b l e s . S i n o u sn’engageons pas notre esprit au-delà du niveau degagner la partie de ballon, nous ne verrons que peu derésultats durables et n’aurons pas toujours une saisongagnante. Si nous le voulions, en esprit, en amour et ensagesse, comme Jésus l’était lorsqu’il partageait notreétat de mortel, nous pourrions voir des résultats plusdurables et peut-être même plus tangibles.

Des définitions du Webster aux utilisations dans LeLivre d’Urantia, de l’esprit d’équipe ou de l’esprit de larenaissance aux Moniteurs de Mystère à l’esprit absolude Dieu le Père – tout est esprit. Si nous regardons tousces concepts comme faisant partie du même esprit etincluons tous les niveaux du pur esprit de l’Absolu deDéité jusqu’à l’humble [ esprit ] purement humain ; sinous essayons de voir tout ceci comme faisant partie dumême esprit et de la même source, nous pourrions être

capables de formuler une idée utile de ce qu’est l’esprit.Si nous pouvons alors saisir et nous en tenir à un de cescourants de l’esprit sur quelque niveau et être attiréimplacablement par la gravité d’esprit jusqu’à sa source,nous serions guidés inévitablement vers cette mêmesource.

En parallèle avec l’univers physique où la gravité du Paradismaintient la cohésion de toutes choses, il y a l’univers spirituel oùle verbe du Fils interprète la pensée de Dieu, et, lorsque ce verbe est« fait chair », il démontre l’amour miséricordieux de la natureconjuguée des Créateurs associés. Mais, dans toute cette créationmatérielle et spirituelle, et à travers elle, il y a une vaste scène oùl’E sprit In fin i e t s a d e s c endance sp ir ituelle proc lamen t lamiséricorde, la patience et l’affection continuellement conjuguées desparents divins envers les enfants intelligents qu’ils ont projeté etfaçonné en coopération. [94 : 3]

La force cosmique réagit au mental, de même que le mentalcosmique réagit à l’esprit. L’esprit est le dessein divin et le mentald’esprit est le dessein divin en action. L’énergie est chose, le mentalest signification, l’esprit est valeur. Même dans le temps et l’espace,le mental établit entre l’énergie et l’esprit des relations relatives quisuggèrent une parenté mutuelle dans l’éternité. [102 : 5]

L’esprit est la réalité personnelle fondamentale dans lesunivers, et la personnalité est fondamentale pour toute expérienceprogressive avec la réalité spirituelle. Toutes les phases d’expériencede la personnalité sur tous les niveaux successifs de progressionuniverselle fourmillent d’indices conduisant à la découverte deréalités personnelles attirantes. La véritable destinée des hommesconsiste à créer des buts nouveaux et spirituels, puis à répondreaux attraits cosmiques de ces buts célestes de valeur non matérielle.[141 : 2]

Dieu est esprit–personnalité spirituelle. L’homme estégalement un esprit–personnalité spirituelle potentielle. Jésus deNazareth atteignit la pleine réalisation de ce potentiel de lapersonnalité spirituelle dans l’expérience humaine. [30 : 7]

Pour le cosmos, l’univers central est l’archétype de laperfection vers lequel il évolue. Micaël de Nébadon estl’esprit personnalisé de notre univers local. L’EspritMère de notre univers administre l’esprit de miséricordequi nous invite, nous guide et nous dirige vers notrefoyer spirituel. Sur cette planète, Jésus de Nazareth nousa présenté notre modèle pour perfectionner et alignernotre esprit [ sur le sien ]. Il nous a aussi laissé l’Espritde Vérité, pour que, si nous l’écoutons, nous puissionstoujours discerner le bon chemin [ qui nous mène ] verslui. Il y a l’esprit et il y a des esprits. Tous sont actifs etsont les parties coordonnées du même amour infini etéternel de Dieu. Si nous le voulons, chacun et tous nousnous dirigerons vers son étreinte. Dieu est amour. Dieuest esprit.

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La règle d’or

La stratégie de l’âme pour une vie progressive

GÉRALD CHARRETTE

Ontario, Canada

CE QUI suit est une compilation des concepts etcitations du Livre d’Urantia, arrangés de manière àoffrir une meilleure compréhension de la « Règle

d’or » ( Faites aux autres, ce que vous voudriez que l’onvous fasse ) et essayer de démêler la sagesse nécessairepour l’appliquer à la vie quotidienne de manière à ce quenous agissions pour le mieux en accord avec la volontédu Père Universel.

La règle d’or, que Jésus vécut, était véritablementune version positive de l’ancienne loi de la vie. Pour laplupart d’entre nous, cette règle de vie est beaucoupplus facile à dire qu’à vivre. Combien d’entre nous onété confrontés au «comment et quand» pour appliquer etexécuter les divers aspects variés de la règle d’or – lavolonté de Dieu en action. Quelques fois, cela sembletrès simple, facile et naturel, comme de faire une faveurà un am i. Cependant, qu’en est-il de ces situationsdifficiles et stressantes lorsque nous sommes troublés,coléreux, blessés ou même déchirés entre des idées etdes idéaux dus à des facteurs tels que l’ego, l’importancede soi, l’orgueil, l ’ém otion, le jugem ent, et com merésu l t a t l a d i s to r s ion d e no t re id ée o u d e n o t reinterprétation de la manière la meilleure ou idéale d’exé-cuter de la règle d’or. En cherchant des solutions, nouspouvons nous tourner vers l’expérience, la prière, lalo g iq u e , la ra iso n , l ’am o ur , la sag e ss e e t e s s ay e rd ’ in tér ior iser ce q u i e s t d ro it de m an ière à sa is ir,comprendre et résoudre nos d ilem m es. E n f in decompte, nous pouvons toujours nous tourner vers Dieu– com m e J é su s le fa isa it lo rsqu ’ i l d ém ontra it s aclairvoyance rare pénétrante et vive. A la fin, nous pou-vons nous efforcer d’atteindre le cœur et le mental deJésus. Et imaginer comment il aurait résolu la solution.

Cette recherche de solutions spirituelles, la quête deDieu et son aide, est un acte causé par l’impression denécessité née d’une faim dans le cœur de l’homme. Maisc’est finalement nos pensées, et non nos impressionsqui, en fait, nous guident vers Dieu. Cette faim naturelleest conçue par la réalisation de notre petitesse, de notreéchec moral ou de notre échec d’aimer ce que nousres sen to ns , q u i , à so n tou r , nous condu it à cet teimpression d’humilité. Et grâce à une telle humilité,nous réalisons nos limitations humaines, de même quela quête grandissante de connaître la volonté de Dieu etde trouver quelque moyen de faire sa volonté. Ceci est lavictoire de la douceur sur l’orgueil – la contemplationdes vertus comparatives de la volonté de l’homme et dela volonté de Dieu.

«…Si tu veux vraiment trouver Dieu, ce désir est en lui-même la preuve que tu l’as déjà trouvé…» [1440 : 2].

De plus en plus, lorsque vous commencerez à trou-ver et à faire l’expérience de Dieu dans votre propreâme, vous aurez alors une plus grande tendance à ledécouvrir dans l’âme des autres hommes, et, finalementdans toutes les créatures et dans l’immense univers deDieu.

Par notre propre vie et expérience, nous sommesam enés à découvrir que la simple action de servirnotre prochain, crée la plus grande satisfaction etest vraiment l’expression de la divine dignité (316 : 4).Le m ot économ ie a un sens p lus ou m oins la rge ;cependant, Dieu a décrété :

« Qu’il est plus béni de donner que de recevoir » [316 : 5],

et Jésus a dit :

« Que celui qui voudrait être le plus grand parmi vous soit leserviteur de tous » [316 : 5].

Et, en plus, lorsque l’homme entre en partenariatavec Dieu, nous savons que de grandes choses peuventarriver et arrivent. Cependant, pour nous mortels, dansn’importe quelle situation donnée, la tâche demeure dedéterminer s’il faut être assuré, agressif, actif ou passif ;e ssen t ie l lem e nt , no us po uv on s ch erch er e t no usdemander dans notre mental et notre propre âme, quellee s t n o t re a p t i tu d e à s a v o i r q u o i d i r e , c o m m e ntagir/réagir et comment le mieux servir nos compagnonspour atteindre cet équilibre et cette croissance cosmiquedans la réalisation de l’action idéale. Simplement, nousnous attachons à nous mettre au diapason de la volontéde Dieu de manière à posséder une assurance et uneconnaissance plus grandes dans le bien et le mal deschoses.

Quand Jésus vint sur ce monde, il révéla la Paternitéde Dieu et F raterni té entre tous les hommes. Sonmessage au monde a été une libération, comme à traversson effusion sur terre il révéla un Dieu d’amour, demiséricorde et de pardon. Jésus vécut parmi les hommeset chérit son expérience. Il rayonnait véritablement unamour part icu l ier , honnête , sincère et contagieux.Pendant qu’il vaquait à faire la volonté de son Père, ilenseignait, démontrait et vivait selon le standard mieuxun homme comprend son voisin, plus il lui sera plusfacile de lui pardonner, même de l’aimer. De cette façon,la qualité de la propagation de son message était sanséga le , pa rcequ ’ i l toucha i t chaque perso n n e qu ’ i lrencontrait – il s’adressait directement à l’âme deshommes. De plus, pour davantage aider et guider ses

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apôtres, il expliquait et enseignait les différents niveauxrelatifs à la signification attachée à l’interprétation decette règle de vie :

« Le n iv e a u c h a rn e l : …Une interprétation purementprimitive, égoïste et lascive…

« Le n i v e a u s e n t im e n t a l : …Ce plan se situeimmédiatement au-dessus de celui de la chair ; il implique que lasympathie et la pitié rehaussent votre interprétation de cette règle devie.

« Le n iv e a u m e n ta l : …La raison du mental et l’intelli-gence de l’expérience entrent maintenant en jeu. Un bon jugementdicte qu’une telle règle de vie devrait être interprétée en harmonieavec l’idéalisme le plus élevé concrétisé dans la noblesse d’unprofond respect de soi.

« Le n iv e a u d e l’a m o u r f ra te rn e l : …En s’élevantencore, on découvre le niveau de dévouement désintéressé au bien-être de ses semblables. Ce plan supérieur de service social sincère estissu de la conscience de la paternité de Dieu et de la récognitioncoro l la ir e d e la fratern ité des hommes. On y découvr e uneinterprétation nouvelle et beaucoup plus belle de cette règle de viefondamentale.

« Le n iv e au m o ra l : …Ensuite, quand vous atteindrez devéritables niveaux philosophiques d’interprétation, quand vousapercevrez réellement et clairement ce qui est bien et mal dans lesévénements, quand vous percevrez l’éternel à propos des relationshum ain es , v ou s commencerez à considérer un te l problèm ed’interprétation comme vous imagineriez qu’une tierce personne dehaut niveau mental, idéaliste, sage et impartiale considérerait etinterpréterait une telle injonction appliquée à vos problèmespersonnels d’ajustement aux circonstances de la vie.

« Le n iv e a u s p i r i tu e l : … En dernier lieu, nousatteignons le niveau de clairvoyance d’esprit et d’interprétationspirituelle, le plus élevé de tous. Il nous pousse à reconnaître, dansce tt e règle de vie, le d ivin commandement de trait er tous leshommes comme nous concevrions que Dieu les traiterait. Tel estl’idéal universel des relations humaines, et telle est aussi votreattitude envers tous ces problèmes quand votre suprême désir est detoujours faire la volonté du Père. Je voudrais donc que vous fassiezà tous les hommes ce que vous savez que je ferais pour eux dansdes circonstances semblables. » [1650 : 5—7 et 1651 : 0—3]

Jésus enseigna que le service envers son prochain estle concept le plus élevé de la fraternité des croyants enl’esprit. [2017 : 4] La fraternité authentique impliqueréellement que les hommes cherchent sincèrement àsu p p o r t e r l e s f a rd e a u x d e s u n s d e s a u t r e s ; i l sappliquent la règle d’or d’une façon désintéressée.Mais la règle d’or n’est rien d’autre qu’un systèmed’éthique é levé sans le discernem ent exalté etdynamique de la sagesse universelle conférée parl’Esprit de Vérité. Dépourvue de celui-ci, la règle d’orserait mal interprétée et utilisée comme un instrument

nuisible. De plus, vivant comme nous le faisons dansune société teintée de confusion et de rébellion, lespratiquants de la règles d ’or sont susceptibles d’êtree x p l o i t é s p a r d ’ a u t r e s a y a n t d e s id é a u x e t d e sinterprétations inférieurs. Donc, ces pratiquants de larègle d’or doivent apprendre à défendre leurs idéauxet doivent appliquer créativement leur philosophie end ép i t d e s im p u ls io n s p e u sc ru p u le u se s d e leu rscompagnons. C’est pourquoi, Jésus n’approuvait pas lapratique de soumission négative aux outrages de ceuxqui pourraient chercher à imposer à dessein leurs idéessur ceux qui pratiquent la non-résistance au mal, maisplutôt que ses partisans devraient être sages et avisés parune réaction rapide et positive (c’est la clé) du bien surle mal, de manière à ne pas être accablés par le mal,mais plutôt vaincre le mal par le bien, car ce qui estvéritablement bon est invariablement plus puissant quele mal le plus méchant. Mais i l les prévenait d ’êtretou jours p lus a ttentifs e t de tou jours respecte r lapersonnalité de l’homme. Et, que jamais des causesjustes ne so ient im posées par la force , car lesvictoires spirituelles ne peuvent être gagnées q u epar la puissance spirituelle. Il nous enseignait

à ne pas résister au mal, mais, à trouver à travers lui unebonté qui effectivement détruit le mal. Pardonner pour Jésus, n’estpas fermer les yeux ; c’est sauver de la condamnation. Le salut neméprise pas les mauvaises actions ; il les re n d ju s t e s . L’amourvéritable ne fait pas de compromis avec la haine, ni ne montred’indulgence pour elle ; il la détruit. [2018 : 1]

Cela est aussi très pratique dans l’application de lasanté émotive.

Jésus révolutionna le monde en mettant l’espritd’action positive dans la doctrine passive. La religionde Jésus, en contraste direct avec la religion à proposde Jésus d’aujourd’hui, consiste non seulement à croire,mais à faire réellement ces choses que requiert l’évangile.I l n ’e n s e ig n a p a s q u e l ’ e s sen ce d e s a re l ig io nconsistait en service social, mais plutôt que le servicesocial était l’un des effets certains de la possession de lav r a i e r e l i g i o n . J é s u s e n s e i g n a e t e x e m p l i f i a l acompréhension, la patience, la tolérance et le pardon. Ildésavoua complètement l’idée de revanche personnelle.I l d it qu ’un œil pour un œil, n ’éta it pas une façonac c e p ta b le d e v iv re d an s l a f ra te rn i té , e t que l avengeance n’était pas un remède contre le mal. Et, quela m iséricorde devrait tou jou rs dé te rm ine r no trejugement et l’amour notre conduite. De même, il mitl ’em phase su r l ’ im port ance de la fo i – d e re s t erinébranlable, car il vaut beaucoup mieux souffrir uneinjustice que d’en être coupable. D’avoir confiancedans le triomphe éventuel de la justice divine et éternelle– la droiture véritable. Ayez foi, ayez confiance et croyezen Dieu.

En accord avec sa philosophie personnelle, le Maîtrepensait qu’il vaut mieux aiguiser l’appétit de vérité de

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nos associés plutôt que d’essayer égoïstement de les« plier » à notre point de vue. De même, il ne donnait unavis que si on le lui demandait. Très simplement, nousdevons vraiment faire montre de respect envers les unsl e s a u t r e s , d e m a n iè r e à s e r v i r e t à n o u s a i d e rmutuellement faire pression sur les autres, employer destactiques à leur égard ou les culpabiliser parce que ledéveloppement humain et la croissance spirituelle sontà leur maximum lorsque les tensions temporelles sont àleur minimum. Alors, à partir d’ici où allons-nous ?Comment pouvons nous être sûrs de ce qu’il faut faire ?Quelle est la direction idéale à suivre ?

Il est rassurant de savoir que nous ne sommes passeuls. Donc, par l’adoration, la prière et la méditation,nous pouvons dem ander l ’a ide de D ieu . E t , pourrépondre à nos besoins, Dieu a installé à l’intérieur dechaque être humain – l’Ajusteur de Pensée, un fragmentdu Père, un esprit intérieur vivant pour nous guider –pour nous dire que l’idée-idéal est de faire du bien auxautres, d’être désintéressé, altruiste, moral, et juste. Enfa it , m êm e ceux qui pratiquent le moins cet idéa l ,admettent qu’en théorie c’est juste. Ce n’est pas parceque nous sentons ce conflit entre la volonté qui sertl’ego et la volonté de servir l’autre que cela veut direq u e no us p ou v on s lu i fa i re co nf ian ce po ur no usindiquer le bon choix ; c’est pourquoi nous devonsdevenir une personnalité p lus unifiée de m anière àrésoudre les nombreuses facettes des désirs de notre egoet de notre conscience sociale en herbe. Néanmoins,nous ne devons jamais oublier que notre moi a desdroits aussi bien que celui de notre voisin, et ni l’un nil’autre ne peuvent réclamer d’attention et de serviceexclusif.

Ceux qui ont une certitude au sujet de Dieu font toujoursl’expérience d’un bonheur croissant [1766 : 6]. Le bonheurhumain n’est accompli que lorsque le désir de soi de l’ego et lebesoin altruiste du soi supérieur ( l’esprit divin ) sont coordonnés etréconciliés par la volonté unifiée de la personnalité qui intègre etsupervise. Le mental des hommes évolutionnaires est toujoursconfronté au problème complexe d’arbitrer les contestations entrel’expansion naturelle des impulsions émotionnelles et la croissancemora le des poussées a ltru is tes fondées sur la c la i r voyan c espirituelle — sur la réflexion religieuse authentique [1134 : 3].

La tentative pour faire autant de bien à soi-même qu’au plusgrand nombre des autres individualités présente un problème qu’iln’est pas toujours possible de résoudre d’une façon satisfaisantedans un cadre d’espace-temps. Au cours d’une vie éternelle, de telsantagonismes peuvent être résolus, mais, dans une courte vie hu-maine, ils n’ont pas de solution. Jésus faisa it a llusion à ceparadoxe lorsqu’il dit : « Quiconque sauvera sa vie la perdra,mais quiconque perdra sa vie pour l ’amour du royaume latrouvera. » [1134 : 4]

Au pinacle de sa vie sur terre, Jésus démontra denouveau « l’ultime besoin à faire la volonté de Dieu »par le triomphe de sa mort physique sur la croix, en

mettant de nouveau en exergue l’immense amour deDieu envers l’humanité et leur pleine acceptation entant que ses fils et filles mortels imparfaits.

Il fit de la croix un symbole éternel de la victoire de l’amoursur la haine et de la victoire de la vérité sur le mal quand il pria :« Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »[2018 : 5].

La croix fait un suprême appel à ce qu’il y a de meilleur chezl’homme, parce qu’elle dévoile un être disposé à donner sa vie auservice de ses semblables. Nul ne peut avoir de plus grand amourque d’être disposé à donner sa vie pour ses amis — et Jésus avaitun tel amour qu’il était prêt à donner sa vie pour ses ennemis, unamour plus grand que tout ce que l’on avait connu jusque-là surterre. [2018 : 6].

Et, de nouveau, il démontre avec clarté que l’amourde Dieu n ’est pas subordonné à sa droiture ou à sasainteté. L’amour est l ’attitude primordiale du PèreUniversel envers toutes les personnes ; c’est pourquoi,J é su s e s t v r a im e n t révé lé com m e un sauveu r d el’humanité, mais non comme un rédempteur.

Maintenant, en considérant tout ceci, commentpouvons-nous véritablement savoir quelle est l’actionidéale à suivre ? Comment pouvons-nous agir comme lefera it D ieu ? Comment pouvons-nous harmoniser,mettre en œuvre et vivre la règle d’or – la règle de vie,en accord avec la vo lonté de D ieu ? E t com m entpouvons-nous savoir vraiment avec certitude ce qu’est lav o lo nté d e D ieu ? Q u e l le s m esures devon s-n ou sprendre ?

Par son exemple, Jésus enseignait un modèle positifde droiture :

« Si quelqu’un désire être mon disciple, qu’il ne tienne pascompte de lui-même, et qu’il assume quotidiennement la pleinemesure de ses responsabilités pour me suivre. » [1770 : 2].

Et lui-même, vivait son enseignement tout en faisantle bien. Dans sa leçon sur la maîtrise de soi, Jésus définitune nouvelle manière de vivre qui anticipait l’effusion del’Esprit de Vérité. Plutôt que de tenter de gagner le saluten travaillant à améliorer notre comportement humainextérieur, son nouvel enseignement est de vivre une viede l ’ in térieur vers l ’extérieur p lutôt que l’inverse.Pendant que Jean ( le Baptiste ) enseignait une vievertueuse en accord avec la vision et les lois de ses pères— la religion d’introspection et de reniement de soi,Jésus vint avec un message nouveau et progressif d’oublide soi et de maîtrise de soi qui lui fut révélé par son Pèrecéleste. Dans l’ancienne manière, Jean enseignait que leshom m es d eva ien t c ra ind re D ieu , e t rechercher àsupprimer leurs désirs, à obéir et à se conformer auxrègles de vie ; cependant, Jésus poussait les hommes( par une attraction positive de bonté, de vérité et desagesse-logique, et non par la crainte et la peur ) à aimer

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Dieu et non pas à en avoir peur. Jésus vint pour éleveret remplacer l’ancien par le nouveau — ceci est le con-cept de la révélation qui continue à se développer mêmede nos jours. Il enseigna que :

«…par la nouvelle voie, vous êtes d’abord transformés parl’Esprit de Vérité et, par-là même, fortifiés dans la profondeur devotre âme par le constant renouvellement spirituel de votre mental; vous êtes, alors, doués du pouvoir d’accomplir avec certitude etjoie la gracieuse, acceptable et parfaite volonté de Dieu. » [1609 :5]

Cet aspect de l’évangile fut illustré par de nombreusesparaboles que Jésus conta plus tard à ses disciples. Jamais il ne lesexhorta à supporter patiemment leurs obligations, mais plutôt àvivre avec énergie et enthousiasme à la hauteur de la pleine mesurede leurs responsabilités humaines et de leurs privilèges divins dansle royaume de Dieu. [1770 : 2].

C e que dem ande Jésus est la loyau té et laresponsabilité, non le sacrifice.

Et tout cela implique clairement la différence entrel’ancienne religion et la nouvelle. L’ancienne enseignaitle sacrifice de soi ; la nouvelle enseigne seulement

l’oubli de soi, la réalisation de soi mise en valeur dans unservice social associé à la compréhension de l’univers. L’anciennereligion était motivée par la conscience de la peur. Le nouvelévangile du royaume est dominé par la conviction de la vérité,l’esprit de la vérité éternelle et universelle. Dans l’expérience de viedes croyants au royaume, aucune somme de piété ou de fidélité à uncredo ne peut compenser l’absence de la bienveillance spontanée,généreuse et sincère, qui caractérise les fils du Dieu vivant nésd’esprit. [1951 : 1]

C’est pourquoi, le défi qui est fait à l’homme n’estpas quelque chose de vague, distant, léger et théorique ;c’est la chose la plus réelle qu’un être humain pourravraiment connaître et dont il pourra faire l’expérience aucours de sa vie. Et quand nous répondrons positivementau défi de Dieu, nous croîtrons ici et maintenant !

Cependant Jésus nous met en garde :

« Mais je te mets en garde contre la folie de vouloir surmonterla tentation en ayant recours à la simple volonté humaine… »[1738 : 4]

La volonté de et par elle-même n’est pas suffisante !Si tu veux véritablement triompher des tentations de lanatu re in férieure, il faut atte indre une posit ion desupériorité spirituelle, caractérisée par le développementréel et sincère d’un intérêt effectif et d’un amour pourles lignes de conduite supérieures et plus idéalistes queton mental désire substituer aux habitudes inférieures etmoins idéalistes reconnues comme des tentations. Decette façon, tu seras dé livré par transform ationspirituelle, au lieu d’être de plus en plus surchargé parle refoulem ent il lusoire des désirs humains. Dans

l’amour de ce qui est nouveau et supérieur, tu oublierasl’ancien et l’inférieur. La beauté triomphe toujours de lalaideur dans le cœur des hommes éclairés par l’amour dela vérité. (1739 : 0)

L’Esprit de Vérité est l’aide nouveau que Jésus apromis d ’envoyer sur toute chair dans le cœur descroyants.

Le nouvel auxiliaire que Jésus avait promis d’envoyer dans lecœur des croyants, de répandre sur toute chair, est l’Esprit deVérité. Le nouvel instructeur est la conviction de la vérité, laconscience et l’assurance des vraies significations sur les niveauxréellement spirituels. Il est l’esprit de la vérité vivante et croissante,de la vérité en voie d’expansion, de développement et d’adaptation.[1949 : 3]

La vérité divine est une réalité vivante discernée par l’esprit.La vérité n’existe que sur les niveaux spirituels supérieurs de laréalisation de la divinité et de la conscience de la communion avecDieu. Vous pouvez connaître la vérité et vous pouvez vivre lavérité ; vous pouvez expérimenter la croissance de la vérité dansl’âme, et jouir de la liberté que sa lumière apporte au mental ;mais vous ne pouvez pas emprisonner la vérité dans des formules,des codes, des credos ou dans des modèles intellectuels de conduitehumaine. Si vous entreprenez de formuler humainement la véritédivine, elle ne tarde pas à mourir. Même en mettant les choses aumieux, le sauvetage posthume de la vérité emprisonnée ne peutaboutir qu’à réaliser une forme particulière de sagesse intellectuelleglorifiée. La vérité statique est une vérité morte, et seule la véritémorte peut être considérée comme une théorie. La vérité vivante estdynamique et ne peut jouir que d’une existence expérientielle dansle mental humain. [1949 : 3—4]

C’est en gardant ceci à l’esprit que :

Au royaume de la fraternité croyante de ceux qui aiment lavérité et connaissent Dieu, la règle d’or revêt des qualités vivantesde réalisation spirituelle sur ces niveaux supérieurs d’interprétationqui amènent les fils mortels de Dieu à considérer cette injonctiondu Maitre comme requérant d’eux qu’ils se situent par rapport àleurs semblables de telle manière que ceux-ci recevront le plusgrand bien possible de leur contact avec les croyants. [1950 : 2]

C’est pourquoi la règle d’or est basée sur les condi-tions des capacités qu’a un individu d’adapter la véritéà travers la clairvoyance supramatérielle de l’Espritde Vérité ; adaptant constamment son interprétationdes significations et valeurs divines à mesure qu’ila t t e i n t l e s c e rc le s p ro g re s s i f s d ’a c q u i s i t io ncosmique. Ces significations sont le mieux discernéesen les vivant et en faisant l’expérience de récolter lesfruits de l’esprit au fur et à mesure du développement del’évolution et de la croissance spirituelle de l’homme.

Et en désirant sincèrement vivre par ces principes devie spirituelle et matérielle, nous croissons dans notreconnaissance, notre amour, notre sagesse et l’adorationdu Père céleste, la source de l’amour infini qui nous a

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créé et nous soutient. En persistant dans notre quête eten fa isan t conf iance au p lan de D ieu pou r no treillumination spirituelle, nous recherchons la sagesse deconnaître et d’avoir le courage de faire en toutes chosesla volonté de Dieu. Nous commençons alors à apprécierles inévitabilités de la vie, et en plus à réaliser que noussommes une partie d’une création gigantesque. Enconséquence, nous nous transformons et nous nousag uerr is so ns par no tre a ssu rance sp ir itue l le à u nvéritable engagem ent dans la vie éternelle où nousprogressons de plus en plus vers Dieu. Et par notre foigrandissante, nous reconnaîtrons que le plan de Dieu estincomparablement meilleur pour nous que tout ce quenous pouvons imaginer ; et, que nos désirs d’aventureset de bonheur les plus grands consistent à chercher àfaire Sa volonté. C’est pourquoi, nous commençons afaire l’expérience de la liberté spirituelle d’accepter laresponsabilité de notre Père en ce qu i concerne lerésultat des événements que nous entreprenons dans lafoi !

La règle d’or est révélée – maintenant vous l’avez :Poursuivre la volonté du Père et essayer de l’appliquerdans notre vie quotidienne. Alors maintenant, commentdevons-nous décider ce qui est vraiment la voie idéaled’action ? Comment pouvons-nous être surs que noussuivons la bonne voie aujourd’hui, demain ou quelquepart dans le futur ? Je pense que ce qui est important estl ’ e x p é r i e n c e r é e l l e , l a c ro i s s anc e ex pé r ien t ie l l e/spirituelle et l’évolution vers la réalisation d’une voiemeilleure et — plus élevée — la voie de Dieu. En vertude l’expérience grandissante et de la sagesse croissantenous ob t iend rons u ne assu rance e t u ne m atu r itéspirituelle croissantes. La vie et la maîtrise de soi – celaest suffisant pour faire des choix. Au fur et à mesure de

notre progression nous acquérons de la maturité, nousapprenons à fa ire de m eilleurs choix. E t plus nousd e v e n o n s s ag e s e t e x p é r im e n té s , p lu s le s ch o ixdeviennent meilleurs et faciles à prendre. Je pense qu’iln’est pas si important de tout comprendre maintenant,mais plutôt de nous attacher à progresser dans cettecompréhension de chaque jour qui passe. Nous devonsapprendre à faire confiance et avoir foi en Dieu. Cecinous donnera de plus en plus une clairvoyance accrue,une compréhension et une véritable liberté personnelle.Mais découvrir et perfectionner ce grand mystère, nousentraînera dans un voyage éternel lorsque finalement etultimement nous nous trouverons face à face avec Dieudans l’infinité.

En conclusion, vivre la règle d’or – une techniqueprogressive, évoluante et adaptée à faire la volonté duPère – est simplement la tentative de l’homme de Luiressembler, par respect, compréhension, adoration etamour. Simplement, nous reconnaissons que Dieu estamour et désire de plus en plus que nous devenionscomme Lui. Grâce à cette réalisation et celle du concepttr in un iverse l d e vérité , de beau té et de bonté , lacroissance des idées-idéaux en partant du matériel versle spirituel, de l’imparfait au parfait et de l’injustice à cequi est juste, nous évoluerons ultimement, éternellementet infiniment dans la grâce, la sagesse, la miséricorde etl’amour de notre Père céleste – une croissance et undéveloppement physique, mental et spirituel. Nos yeuxcommenceront à s’ouvrir de manière à ce que nouspuissions réellement voir. Notre mental commencera àse foca liser pour que nous puissions véritablementpercevo ir e t com prend re , p end an t que nos âm ess’ouvrent et re lèvent les défis éterne ls des réalitésvivantes spirituelles et évoluantes.

INTERNATIONAL URANTIA ASSOCIATION

JOURNALInternational Urantia Association JOURNAL est une revue trimestrielle destinée aux lecteurs du Livre d’Urantia, qui

est produite par l’Association Urantia Internationale, 533 Diversey Parkway, Chicago Illinois 60614, USA

Rédaction

Rédactrice en chef : Carolyn Prentice

Rédacteurs : Pascal Coulombe (France), Cathy Jones (États-Unis), Kari Kuosmanen (Finlande), Janet Nilsen (États-

Unis), Maggie Pyle (États-Unis), Andrés Rodríguez (Colombie), Trevor Swadling (Australie)

Equipe de rédaction en autres langues

Rédacteur superviseur: Seppo Kanerva

Traductions pour le finnois: Seppo Kanerva

Traduction pur le français: Chris Ragetly, Nicole Ragetly, Jean Royer, Alain Gagnon

Traduction pour l’espagnol: Víctor García Bory, Carlos Ortega, David Carrera Ibáñez, Eduardo Jalles, Bill Lloyd

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