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FICHE D'INFORMATION » HUMIDITÉ EXCESSIVE ET MOISISSURES DANS LES RÉSIDENCES 1. PROBLEMATIQUE L'humidité dans une résidence est déterminée par l'humidité et la température extérieures ainsi que par des sources intérieures comme le métabolisme des personnes et des animaux et les activités comme le bain, la cuisson, le lavage et le séchage 1 . Une humidité excessive est souvent liée à une ventilation insuffisante, favorisée par l'isolation accrue des maisons modernes. Les signes suivants peuvent nous indiquer qu'une maison présente un problème d'humidité et conséquemment, un certain degré d'insalubrité, surtout si des occupants éprouvent des symptômes persistants et reliés à l'occupation du logement: 2 • odeur de moisi, de terre ou d'alcool; • taches d'eau pouvant avoir été causées par des infiltrations ou des dégâts d'eau, des inondations ou des refoulements d'égouts; • taches vertes ou noires de moisissures sur la surface intérieure des murs extérieurs ou du plafond, dans les placards ou garde-robes, à l'arrière des meubles, sur les tapis, sur les rebords des fenêtres, dans les endroits humides, dans la salle de bain; • taches de pourriture; • matériaux humides (bois, tapis, panneaux isolants, papier peint), literie et vêtements humides; • condensation d'eau régulière sur les fenêtres ou autres surfaces. 2. EFFETS SUR LA SANTÉ Selon le Comité consultatif fédéral-provincial de l'hygiène du milieu et du travail ', plusieurs espèces de bactéries et de virus survivent mieux à des taux d'humidité faibles ou élevés plutôt qu'à des taux intermédiaires. Des taux d'humidité supérieurs à 50% peuvent augmenter les populations de moisissures, de champignons et d'acariens qui sont responsables d'allergies. Selon un rapport du Croupe de travail sur les champignons dans l'air des maisons de Santé Canada s et deux études canadiennes récentes* 4 , l'humidité élevée et la présence de champignons (moisissures) et leurs toxines, peuvent entraîner les problèmes de santé suivants chez les humains: • symptômes des voies respiratoires: toux, crachats, irritation du nez et de la gorge, écoulement nasal, éternuements, respiration bruyante (wheezing), difficulté respiratoire, douleurs thoraciques; • allergies respiratoires: rhinites, alvéolites, bronchites, asthme, pneumonites d'hypersensibilité; • symptômes non respiratoires: irritation des yeux, lésions et infections des tissus; • allergies cutanées: irritation de la peau, dermatites; • effets toxiques généraux: fièvre, frissons, maux de tête, nausées, vomissements, diarrhée, déficiences du système immunitaire, fatigue, perte des cheveux. Ces effets toxiques sont dus à diverses substances produites par les champignons: les propagules ou spores servant à la reproduction du champignon, les mycotoxines ou substances chimiques associées aux spores et les substances chimiques volatiles ou vapeurs détectées à leur odeur caractéristique de moisi. Les risques à la santé sont également reliés à la présence d'autres microorganismes qui vivent et se multiplient très facilement en milieu humide, comme les bactéries, les virus, les algues, les protozoaires et les acariens (insectes microscopiques). Les deux études canadiennes 3,4 concluent donc que l'exposition à l'humidité et aux moisissures dans les résidences constitue un facteur de risque important dans les maladies respiratoires au Canada, d'autant plus que 38 % des résidences étudiées présentaient des signes d'humidité et des moisissures. INSPQ - Montréal Équipe santé et environnement, Centre de santé publi 3 5567 : (Québec), téléphone : (418) 666-7000, télécopieur : (418) 666-2776

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FICHE D'INFORMATION

» HUMIDITÉ EXCESSIVE ET MOISISSURES

DANS LES RÉSIDENCES 1. P R O B L E M A T I Q U E L'humidité dans une résidence est déterminée par l 'humidi té et la température extérieures ainsi que par des sources intérieures comme le métabolisme des personnes et des animaux et les activités comme le bain, la cuisson, le lavage et le séchage1. Une humidi té excessive est souvent liée à une venti lat ion insuffisante, favorisée par l ' isolation accrue des maisons modernes.

Les signes suivants peuvent nous indiquer qu 'une maison présente un prob lème d ' h u m i d i t é et conséquemment, un certain degré d'insalubrité, surtout si des occupants éprouvent des symptômes persistants et reliés à l 'occupat ion du logement:2

• odeur de moisi, de terre ou d 'alcool ;

• taches d'eau pouvant avoir été causées par des infiltrations ou des dégâts d'eau, des inondations ou des refoulements d'égouts;

• taches vertes ou noires de moisissures sur la surface intérieure des murs extérieurs ou du plafond, dans les placards ou garde-robes, à l'arrière des meubles, sur les tapis, sur les rebords des fenêtres, dans les endroits humides, dans la salle de bain;

• taches de pourriture;

• matériaux humides (bois, tapis, panneaux isolants, papier peint), literie et vêtements humides;

• condensation d'eau régulière sur les fenêtres ou autres surfaces.

2. EFFETS S U R LA S A N T É Selon le Comité consultatif fédéral-provincial de l'hygiène du milieu et du travail ', plusieurs espèces de bactéries et de virus survivent mieux à des taux d 'humidi té faibles ou élevés plutôt qu'à des taux intermédiaires. Des taux d 'humid i té supérieurs à 50% peuvent augmenter les populations de moisissures, de champignons et d'acariens qui sont responsables d'allergies.

Selon un rapport du Croupe de travail sur les champignons dans l'air des maisons de Santé Canadas et deux études canadiennes récentes*4, l 'humidi té élevée et la présence de champignons (moisissures) et leurs toxines, peuvent entraîner les problèmes de santé suivants chez les humains:

• symptômes des voies respiratoires: toux, crachats, irritation du nez et de la gorge, écoulement nasal, éternuements, respiration bruyante (wheezing), dif f iculté respiratoire, douleurs thoraciques;

• allergies respiratoires: rhinites, alvéolites, bronchites, asthme, pneumonites d'hypersensibil i té;

• symptômes non respiratoires: irritation des yeux, lésions et infections des tissus;

• allergies cutanées: irritation de la peau, dermatites;

• effets toxiques généraux: fièvre, frissons, maux de tête, nausées, vomissements, diarrhée, déficiences du système immunitaire, fatigue, perte des cheveux.

Ces effets toxiques sont dus à diverses substances produites par les champignons: les propagules ou spores servant à la reproduction du champignon, les mycotoxines ou substances chimiques associées aux spores et les substances chimiques volatiles ou vapeurs détectées à leur odeur caractéristique de moisi. Les risques à la santé sont également reliés à la présence d'autres microorganismes qui vivent et se mult ip l ient très faci lement en mi l ieu humide, comme les bactéries, les virus, les algues, les protozoaires et les acariens (insectes microscopiques).

Les deux études canadiennes3,4 concluent donc que l 'exposit ion à l 'humidi té et aux moisissures dans les résidences constitue un facteur de risque important dans les maladies respiratoires au Canada, d'autant plus que 38 % des résidences étudiées présentaient des signes d 'humid i té et des moisissures.

INSPQ - Montréal

Équipe santé et envi ronnement , Centre de santé publ i

3 5567 : (Québec), téléphone : (418) 666-7000, té lécopieur : (418) 666-2776

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3. C O N D U I T E À T E N I R • Identifier les sources d'excès d 'humid i té : vices de construct ion, activités des occupants, vent i la t ion

inadéquate, dégât ou inf i l trat ion d'eau.

• Maintenir l 'humid i té entre 30 et 80 % l'été, et 30 et 55 % l'hiver, selon les recommandat ions de Santé Canada; pour les personnes sensibles ou qui souffrent d'asthme et d'allergies, on devrait maintenir l ' humid i té entre 40 et 50 %, afin de réduire les infections respiratoires et les effets néfastes sur la santé.1

• Assurer une bonne venti lat ion et des échanges d'air périodiques, idéalement un changement d 'a i r aux deux heures. Ouvr i r régulièrement les fenêtres en même temps que les venti lateurs d 'extract ion de la cuis inière et de la salle de bain. Poser un échangeur d'air. Brancher la sécheuse à un évent extérieur. Venti ler après certaines activités produisant beaucoup d 'humid i té comme le bain, la douche et la cuisson.

• Assécher et nettoyer en dedans de 24 heures tout dégât d 'eau et remplacer, si nécessaire, les matériaux et tapis endommagés par l 'eau. Corriger les infi l trations d'eau.

• Vider et nettoyer régulièrement les bassins de réception d'eau des déshumidif icateurs, réfrigérateurs, systèmes de venti lat ion et de chauffage, où l 'eau peut stagner; changer l 'eau et nettoyer les humidi f icateurs selon les recommandat ions du fabricant; ne les utiliser qu 'en cas de besoin.

• Nettoyer les moisissures, à mesure qu'elles apparaissent, avec une solut ion constituée d 'eau de javel d i luée dans 2 à 4 mesures d'eau et d 'un peu de détergent à vaisselle. Porter des gants, bien venti ler la pièce. Appl iquer sur la surface, attendre 15 minutes et rincer à grande eau. Garder les surfaces sèches et exemptes de poussière. Maintenir la maison propre, épousseter f réquemment avec des chif fons humides.

• Pour les problèmes de santé, consulter le médecin de famil le.

• Pour un problème d 'humid i té excessive dans un logement, il est préférable que le locataire essaie d 'abord de prendre arrangement avec son propriétaire. Si des recours légaux sont f inalement envisagés, le locataire doit prendre contact avec la Régie du logement. Il est aussi consei l lé de commun iquer avec sa munic ipa l i té qui , en vertu de la section VIII de la Loi sur la qual i té de l 'envi ronnement, devra faire procéder à une enquête pour insalubrité, impl iquant normalement la visite du logement par un inspecteur. Il peut être ut i le de prendre des photos des moisissures et des dégâts causés par ces dernières (vêtements et articles moisis). Il est important de procéder à ces trois étapes le plus rapidement possible, af in d'effectuer le nettoyage des moisissures et de procéder aux correctifs dans les plus brefs délais6.

• Consulter les brochures suivantes: (1) Élimination de la moisissure dans les maisons(2$), (2) Guide d'assainissement de l'air et (3) L'air et l'humidité, problèmes et solutions. O n peut se procurer ces brochures à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), C.P. 70, Sainte-Foy (Québec), G1V4C8. Tél.: 649-8080.

Reproduction permise en citant la source : ENVIRODOQ : EN960065 SANTÉCOM : P10729 Rédaction : Reine Roy

Références 1 SANTÉ CANADA (1989). Directives d'exposition concernant la qualité de l'air des résidences - Rapport du Comité consultatif fédéral-

provincial de l'hygiène du milieu et du travail, p. 14. 2 SOCIÉTÉ CANADIENNE D'HYPOTHÈQUES ET DE LOGEMENT (SCHL) (1993). Élimination de la moisissure dans les maisons, p 6 3 DALES R.E, BURNETT R., ZWANENEBURG H. (1991). Adverse health effects among adults exposed to home dampness and molds.

American review of respiratory disease, 143: 505-509. 4 DALES R.E., ZWANENBURG H. et al. (1991). Respiratory health effects of home dampness and molds among Canadian children.

American journal of epidemiology, 134(2): 196-203. 5 TOBIN R.S. et al. (1987) Signification de la présence de champignons dans l'air intérieur des édifices - Rapport d 'un groupe de travail.

Préparé par Santé Canada Groupe de travail sur les champignons dans l'air des maisons. Revue canadienne de santé publique 78: SI 5-S32. '

6 ROY R. (1993). Qualité de l'air intérieur en milieu résidentiel - Cuide pratique. Centre de santé publique de Québec, 55 p.

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FICHE D'INFORMATION

CHAUFFAGE RÉSIDENTIEL AU GAZ, AU MAZOUT ET AU BOIS

1 . P R O B L E M A T I Q U E Au Québec, durant la saison froide, le mauvais fonctionnement des appareils de chauffage au gaz naturel, au propane, au kérosène, au mazout (huile) ou au bois peut entraîner des risques pour la santé et la sécurité des résidents. Le processus de combustion produit, entre autres, de la vapeur d'eau, des particules (suie) et de nombreux gaz (dioxyde d'azote ou de carbone, monoxyde de carbone)'. Les produits issus de la combustion sont normalement évacués vers l'extérieur mais, pour les raisons énumérées ci-après, ils peuvent demeurer dans la maison.

• Fournaise : combustion incomplète due à un brûleur corrodé, encrassé, mal entretenu, mal ajusté; fissures dans la tuyauterie.

• Cheminée : mauvaise conception, trop petite ou trop large; corrosion; tirage insuffisant, inversion de tirage; blocage par des détritus, des branches, des feuilles, de la glace, de la suie, de la créosote.

• Conduits d'évacuation des appareils : détérioration, blocage. • Pression intérieure négative : ventilateurs de cuisine, de salle de bain. • Apport d'air : absent, insuffisant ou inadéquat; chauffage d'appoint (kérosène, butane, propane) dans une pièce

mal aérée; salle de chauffage mal aérée. • Rénovations : affectant la ventilation, le chauffage ou l' isolation.

Des signes perceptibles peuvent nous indiquer un mauvais fonctionnement du système de chauffage et un danger d'exposition à des contaminants'2. • Accumulat ion de suie, présence de fumée dans la maison. • Air lourd, malodorant, odeur de renfermé. • Humidi té élevée. • Fuites visibles d 'hui le; odeurs «d'huile ou de gaz». • Infiltration dans la maison de suie ou de créosote provenant de la cheminée.

2. EFFETS S U R LA S A N T É Les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes souffrant d'asthme, de maladies cardiaques, pulmonaires et cérébrovasculaires sont plus sensibles aux effets de ces contaminants et seront souvent les premiers à manifester des symptômes.

Monoxyde de carbone (CO): gaz très toxique et sournois, incolore, inodore et sans saveur. • Au début: maux de tête très souvent frontaux, nausées, fatigue, essoufflement à l'effort. Symptômes souvent attribués à

d'autres causes. • Intoxication plus sévère: vomissements, étourdissements, vertiges, faiblesse, somnolence, confusion, perte de

conscience, décès.

Autres gaz (NO x , Aldéhydes, HAP) et particules (fumée, suie)3

• Irritation des yeux, du nez et de la gorge; maux de tête (NO x , Aldéhydes, fumée). • Difficultés respiratoires; susceptibilité aux maladies respiratoires allergiques ou infectieuses; augmentation de la

fréquence des symptômes et des maladies respiratoires chroniques. • Oedème pulmonaire, alvéolite à concentrations élevées (NOx). • Mutagénicité ou cancérogénicité reconnue ou suspectée (HAP).

Créosote: la créosote, substance très inflammable, peut s'accumuler sur les parois de la cheminée. Liquéfiée elle peut s'infiltrer dans la résidence. Les symptômes sont causés par le phénol, principal constituant de la créosote. • Vomissements, diarrhée, perte d'appétit, difficulté à avaler. • Laryngite, bronchite. • Maux de tête, vertiges, perte des capacités intellectuelles. • Atteintes de la peau: irritations, dermatites. • Atteintes des yeux: conjonctivite, kératite. • Atteintes rénale et hépatique.

Risques à la sécurité (explosion, incendie) Les risques d'explosion sont surtout liés à des fuites de gaz ou de carburant en présence d'une source d'ignition (flamme,

Équipe santé et environnement, Centre de santé publique de Québec , 2400, rue d'Estimauville, Beauport (Québec), téléphone : (418) 666-7000, télécopieur : (418) 666-2776

Page 4: HUMIDITÉ EXCESSIVE ET MOISISSURES DANS LES RÉSIDENCES€¦ · prendre des photo des s moisissure est de s dégât causés pas cer s dernière (vêtements et articles moisis)s I.l

étincelle). Quel que soit le combustible de chauffage utilisé, les risques d'incendie peuvent être reliés à une installation inadéquate, des équipements endommagés et mal entretenus, un encombrement des lieux et une cheminée malpropre .

Fuites ou déversements d'huile: les symptômes sont surtout liés aux hydrocarbures volatils et odorants qui se dégagent de l'huile stagnante ou imprégnée dans les matériaux (ciment, bois, tissus). Les produits chimiques utilisés pour le nettoyage peuvent aussi affecter les résidents. • Maux de tête, nausées, irritation du nez et de la gorge. • Symptômes plus spécifiques reliés aux produits de nettoyage.

3. C O N D U I T E À T E N I R Avant tout, il faut se rappeler qu'un système de chauffage installé selon les règles et bien entretenu ne devrait pas comporter de risque pour les occupants. • De préférence, faire appel à des spécialistes reconnus pour l'installation, la réparation et l'entretien saisonnier des

équipements de chauffage, le ramonage de la cheminée. • Si présence de suie ou de fumée dans la résidence, si fuite ou odeur d'huile: faire vérifier le système et apporter les

correctifs dans les plus brefs délais. Si vous êtes locataire et que le propriétaire n'apporte pas les correctifs dans les délais raisonnables, contacter le service d'incendie ou l'inspecteur de la municipalité, la Régie du logement ou la Régie du bâtiment. Entre-temps, bien ventiler en gardant les fenêtres ouvertes. Quitter les lieux s'il s'agit d'un déversement d'huile important ou si vous êtes incommodés par les odeurs. Nettoyer les surfaces, les articles, la lingerie et les draperies souillées par la suie. Pour le nettoyage des fuites ou déversements d'huile, consulter des spécialistes; demander la fiche toxicologique des produits utilisés (solvants, émulsifiants, saponifiants) et les produits les moins toxiques. Bien ventiler après le nettoyage et si nécessaire, ne pas demeurer dans la résidence lors des travaux et les quelques jours suivants.

• Si écoulement ou infiltration dans la maison de résidus ou de créosote, en poussière ou liquéfiée, provenant de la cheminée ou des conduits, faire vérifier par des experts et apporter les correctifs dans les plus brefs délais. Entre-temps bien ventiler et s'il y a lieu, évacuer les lieux. Faire ramoner régulièrement la cheminée.

• Installer un détecteur de CO, à pile et "UL ou CSA approved", près de l'appareil de combustion. (Disponible dans les quincailleries et magasins à grande surface).

• Au moindre doute de la présence de CO dans la résidence: - évacuer immédiatement les lieux, - si possible et s'il n'y a pas de danger pour sa vie, fermer l'alimentation en combustible et ouvrir les portes et

fenêtres, - ne pas réintégrer les lieux sans l'avis d'experts: pompiers, spécialistes en combustible ou en chauffage, - s'il y a eu exposition au CO, toujours consulter un médecin.

• Etablir un programme annuel d'entretien des différentes composantes du système de chauffage: ajustement du brûleur, vérification des conduits, de la tuyauterie, de la cheminée, des foyers et équipements de chauffage ou autres(réfrigérateur au propane, chauffe-eau au gaz naturel). Consulter des spécialistes. Entre-temps, effectuer soi-même une inspection régulière minimale des installations et s'assurer de leur bon fonctionnement, particulièrement en période de grand froid. Toujours apporter les correctifs dans les plus brefs délais.

• S'assurer que la pression dans la maison demeure positive et que des rénovations (ajout d'un poêle, d'un foyer, d'un ventilateur d'évacuation, cloisonnement des équipements de chauffage) n'entraînent pas une pression négative. Surveiller les signes de retour d'air (air humide et chaud près de la fournaise, traces de suie, bruit bizarre de la fournaise, courant d'air froid à l'ouverture de la grille de chauffage). Si le service est disponible à la municipalité, faire vérifier, par un inspecteur en bâtiment ou aux incendies, la conformité de toute nouvelle installation de chauffage.

4 . B R O C H U R E S À C O N S U L T E R Le guide du chauffage au bois résidentiel (LNH 5178): Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), Sainte-Foy / Tél.: 649-8080 Le chauffage au mazout (M91-2/38-1987) et Le chauffage au gaz naturel (M27-32/1986): Publications Éconergie, Groupe Communication Canada Ottawa (Ontario), Kl A 0S9.

Reproduction permise en citant la source : ENVIRODOQ : EN960066 SANTÉCOM : P10730 Rédaction : Reine Roy

Références 1 SCHL (1989). Façons d'améliorer la qualité de l'air de votre logement - (LNH6177),. 1 7 p. 2 GAZ MÉTROPOLITAIN. Conseils de sécurité pour l'hiver - Dépliant d'information 3 ROY, R. et al. (1993). Qualité de l'air intérieur en milieu résidentiel - Guide pratique. Centre de santé publique de Québec. 55 p.

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FICHE D'INFORMATION

MERCURE EN MILIEU RÉSIDENTIEL

1 . P R O B L E M A T I Q U E Le mercure est le seul métal qui soit liquide et qui s'évapore à la température de la pièce. En milieu résidentiel, le mercure métallique se retrouve notamment au sein d'appareils de précision, tels que les baromètres, les thermomètres et les thermostats ainsi que dans les tubes fluorescents. L'utilisation du mercure dans ces appareils est liée à ses bonnes qualités de dilatation, au fait qu'il ne colle pas aux parois d'un tube et qu'il répond rapidement aux écarts de température.

A l'état liquide, le mercure, confiné dans de tels contenants fermés, ne présente pas de risque de contaminer l'environnement. Néanmoins, le mauvais entretien, le bris ou encore l'élimination d'un appareil contenant du mercure peuvent libérer ce métal dans l'environnement et exposer les résidents. Lorsqu'il est répandu, le mercure a la propriété de se pulvériser et de se fractionner en une multitude de gouttelettes. Les gouttelettes ainsi formées sont souvent difficiles à récupérer, particulièrement si la surface est poreuse, comme un tapis ou un plancher de bois. Rapidement, il se forme sur les gouttelettes de mercure une couche microscopique d'oxyde de mercure qui va les rendre inoffensives jusqu'à ce qu'elles soient agitées à nouveau. Chaque agitation du mercure répandu va favoriser la production de vapeurs et de gouttelettes qui vont continuer leur volatilisation. Les vapeurs libres ont tendance à se condenser sur les surfaces froides tandis que les particules s'accumulent dans les cavités et les crevasses de plancher, sur les rebords des murs et s'accrochent aux fibres de vêtements et aux semelles de chaussures'. À moins d'avoir observé soi-même un déversement, il n'y a pas de signes qui indiquent la présence de mercure dans une résidence, car les vapeurs de ce métal sont inodores et incolores.

Par ailleurs, les propriétés physiques du mercure étant très intrigantes, particulièrement pour les jeunes, ceux-ci s'amusent parfois à le fractionner en gouttelettes, à le manipuler ou en vérifier les propriétés magnétiques2. Une autre activité consiste à plaquer du mercure sur des pièces de monnaie en cuivre. Fréquemment, les enfants et les adolescents utilisent du mercure provenant de la résidence, mais ils peuvent aussi en introduire après en avoir trouvé ailleurs, par exemple dans des laboratoires scolaires ou dans des sites industriels abandonnés3.

2. EFFETS SUR LA S A N T É Le risque pour la santé lié à l'ingestion de mercure métallique (par exemple, suite au bris d'un thermomètre oral dans la bouche) est relativement faible car ce métal est très peu absorbé par voie digestive. Cependant, les risques pour la santé liés aux vapeurs de mercure peuvent être importants dans une résidence où du mercure liquide a été déversé, car 80 % de ces vapeurs peuvent être absorbées par les voies respiratoires4.

Presque toutes les intoxications résidentielles de ce type rapportées dans la littérature sont survenues chez des enfants ou des adolescents. Selon une étude, le mercure provenant d'un seul thermomètre brisé aurait causé une intoxication chronique à des enfants5.

Une autre préoccupation porte sur l'exposition de la femme enceinte compte tenu des effets embryotoxiques du mercure. Les seuils toxiques pour l'enfant ou le foetus restent encore inconnus. Les recommandations d'exposition environnementale pour une population générale sont de 0,001 mg/m3 (US EPA) et 0,002 mg/m3 (Ontario). La norme en milieu industriel (8 heures par jour) est de 0,05 mg/m3 (CSST).

Les effets d'une intoxication aiguë (exposition courte à une concentration élevée) se manifestent par une irritation de la bouche et des bronches, une détresse respiratoire, des maux de tête, de la fièvre et de la sudation.

Les premiers symptômes non spécifiques d'une exposition chronique (exposition moins importante, mais fréquente et sur une longue période de temps) au mercure sont : l'erythrodermie, la fatigue, la faiblesse, l'insomnie, la perte d'appétit et des modifications de l'humeur.

Ces premiers symptômes pourront être suivis de symptômes plus caractéristiques : tremblement des extrémités, problèmes de coordination oculo-neuromotrice, modification des réflexes et instabilité de l'humeur (éréthisme).

Équipe santé et environnement, Centre de santé publique de Québec , 2400, rue d'Estimauville, Beauport (Québec), téléphone : (418) 666-7000, télécopieur : (418) 666-2776

Page 6: HUMIDITÉ EXCESSIVE ET MOISISSURES DANS LES RÉSIDENCES€¦ · prendre des photo des s moisissure est de s dégât causés pas cer s dernière (vêtements et articles moisis)s I.l

3. C O N D U I T E À T E N I R Acheter à titre préventif, des appareils ne contenant pas de mercure: • thermomètres : électronique, à l'alcool;

• thermostat sans mercure (chauffage bi-énergie).

Sensibiliser les jeunes aux dangers que présente le mercure métallique.

En cas de bris d'un petit instrument (ex. : thermomètre)6 : • si le mercure s'est répandu par terre, éviter de contaminer les vêtements et les souliers; • ne pas utiliser d'aspirateur; • ventiler la pièce; • fermer le chauffage de la pièce; • sauf pour les personnes hypersensibles au mercure, il n'y a pas de danger à toucher le mercure avec ses mains; • faire un examen minutieux du lieu où s'est produit le déversement à l'aide d'une lampe de poche (le mercure réfléchit

la lumière) et d'une loupe afin de localiser les gouttelettes de mercure ; • les grosses gouttes de mercure peuvent être aspirées avec une seringue de plastique jetable; • ne pas rejeter les gouttes de mercure dans un évier ou dans la toilette. • si vous n'êtes pas en mesure de récupérer tout le mercure, recouvrir la surface contaminée avec une feuille de plastique

scellée sur les bords avec du ruban adhésif commercial. Consulter des experts en décontamination qui pourront réaliser un traitement avec du soufre sublimé et ramasser le mercure avec un aspirateur spécial sous vide.

En cas de déversement plus important : • mêmes procédures initiales que pour un petit instrument; • informer la Direction de la santé publique de votre région; • toujours consulter des experts en décontamination qui pourront réaliser un traitement avec du soufre sublimé et ramasser

le mercure avec un aspirateur sous vide;

• un suivi des niveaux de mercure dans l'air peut être nécessaire pour s'assurer que la pièce est bien décontaminée; • dans certains cas (tapis épais, etc.), il est parfois nécessaire de se débarrasser du matériel sur lequel a eu lieu le

déversement.

Dans tous les cas, placer le mercure ramassé dans un contenant rempli d'eau et hermétiquement fermé hors de la portée des jeunes et des animaux domestiques. L'élimination du mercure dans les ordures ménagères est à proscrire afin d'éviter de contaminer les incinérateurs municipaux et les lieux d'enfouissement sanitaire. Le mercure doit être éliminé à l'occasion des collectes de déchets domestiques dangereux (DDD). Se renseigner auprès de votre municipalité pour les jours de collecte des DDD. Vous pouvez également faire votre part dans la réduction de la pollution par le mercure en achetant des piles sans oxyde de mercure. Les piles (notamment les piles boutons) contenant de l'oxyde de mercure sont appelées à disparaître78. Les piles alcalines (rechargeables ou non) ne contiennent pratiquement plus de mercure.

En cas d'intoxication, communiquer avec le Centre Anti-Poison du Québec aux numéros suivants • (418) 656-8090 ou 1-800-463-5060.

Reproduction permise en citant la source : ENVIRODOQ : EN960055

SANTÉCOM : 710633 Rédaction : Philippe Guerrier

Références 1 Gui II lot, J-G. Le mercure : un métal toxique pour l'environnement, les espèces aquatiques, les animaux et les humains Bulletin

d information toxicologique, vol. 8, no 3, 1992 : 4-7. ouueun

2 Bélanger, M. L'exposition résidentielle aux vapeurs de mercure métallique : un risque méconnu. Bulletin d'information en santé environnementale, vol. 6, no 1, janvier 1995, pp. 1-2. a n i e

3 SmaTio,My'U994^Hpef70.'n7SrtOr SUPerVi5°r' Hami"°n Re8i°na' Hea"h Unit' PM'C Semiology Report, • Agency for Toxic Substances and Disease Registry, Toxicology Profile for Mercury, Atlanta, 1989 169 p > Von Muhlendhal, K.E. Intoxication from Mercury Spilled on Carpets Lancet 1990 p 1578

i Côté, R„ Guerrier, P., Cuil lot J-G., Rhainds, M^ Guidelines for the Safe Management of Mercury Spills in Quebec Hospitals 12' Colloque technique sur les déversements de produits chimiques, compte rendu, Environnement Canada, Ottawa 1995 pp 301 304 Letourneau, G. Arsemc cadmium et mercure. Ma santé, mon environnement, Comité de santé environnementale du Québec Publications du Québec, Sainte-Foy (Québec) 1995, pp. 191 - 193 cuuiie uu ^ueoec ,

I Roche Ltée. Étude de faisabilité des procédés de traitement, de récupération et de recyclage du mercure et autres substances composant de lampes et les piles sèches, sommaire du rapport final, Sainte-Foy (Québec), juillet 1993. composant