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Hôpital d'Alès : le comité de défense mobilisé ÉDITH LEFRANC 05/11/2013, 06 h 00 Réagir Autour de Jean-Louis Fiole, les agents de santé. (Photo ALEXIE DINDELLI) Urgences encombrées, infirmières mutées et moral en berne au centre hospitalier Alès Cévennes. Le comité de défense de l’hôpital d’Alès a beau avoir à son actif le maintien et le développement du centre hospitalier alésien il y a quatorze ans, il n’abandonne pas son combat. "Nous sommes très inquiets de la situation actuelle. La mutation de 13 infirmiers, pourtant nécessaires à leurs services, pose des problèmes car c’est l’offre de soins qui est dégradée. Et ce sont les patients qui en font les frais", estime Jean-Louis Fiole, président du comité. Au détriment d'autres services

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Page 1: Hôpital d'Alès

Hôpital d'Alès : le comité de défense

mobilisé

ÉDITH LEFRANC

05/11/2013, 06 h 00

Réagir

Autour de Jean-Louis Fiole, les agents de santé. (Photo ALEXIE DINDELLI)

Urgences encombrées, infirmières mutées et moral en berne au centre hospitalier Alès

Cévennes.

Le comité de défense de l’hôpital d’Alès a beau avoir à son actif le maintien et le

développement du centre hospitalier alésien il y a quatorze ans, il n’abandonne pas son

combat.

"Nous sommes très inquiets de la situation actuelle. La mutation de 13 infirmiers, pourtant

nécessaires à leurs services, pose des problèmes car c’est l’offre de soins qui est dégradée. Et

ce sont les patients qui en font les frais", estime Jean-Louis Fiole, président du comité.

Au détriment d'autres services

Page 2: Hôpital d'Alès

Les mutations se sont faites au détriment de services tels que la médecine, la chirurgie, la

chirurgie orthopédique, or selon les personnels membres du comité, "c’est problématique.

Nous avons eu le cas d’un patient devant être transfusé. Ça n’était pas un cas urgent, donc on

l’envoie en médecine".

"Depuis mi-septembre, il n’y a qu’une infirmière de nuit, au lieu de deux. Surveiller une

transfusion prend entre trente minutes et une heure. Peut-elle laisser les 33 autres patients

seuls ? Non, c’est impossible", relève Laurie Palumbo, infirmière, représentante CGT.

De plus en plus de personnes âgées envoyées le week-end

Les salariés déplorent aussi qu’aucune nouvelle organisation de travail n’ait été donnée aux

personnels. "On laisse les agents se débrouiller, faire le choix de ce qui est prioritaire ou

non." L’hôpital alésien - qui couvre une zone de population de 160 000 habitants - atteint un

taux d’occupation de 110 %.

Selon la CGT, les urgences ne désemplissent pas. "Entre janvier et septembre, les urgences

ont accueilli 30 000 patients. Depuis 2007, c’est une hausse de 21 %. Le week-end, on reçoit

de plus en plus de personnes âgées, envoyées par leur généraliste. Elles n’ont pas forcément

leur place aux urgences", poursuit l’infirmière.

"Les médecins intérimaires coûtent une fortune"

Mais du côté de la gériatrie, les choses ne vont guère mieux, à entendre les membres du

comité de défense.

"Une nouvelle organisation met en place des roulements de douze heures. Les médecins de

l’hôpital ne veulent pas de ça, et du coup, on fait appel à des médecins intérimaires qui

coûtent une fortune", poursuit Geoffrey Rabier, du syndicat qui évoque des préconisations de

l’agence régionale de santé, suivies à la lettre par le centre hospitalier.

"Or ce ne sont pas des injonctions, il n’y a pas obligation de suivre des mesures aux

conséquences aussi négatives", relève Jean-Louis Fiole.