herpès génital et grossesse: que dit la littérature? · 2016-12-19 · or 2,1 (1.2-3,8) pour une...
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Herpès génital et grossesse: que dit la littérature?
Professeur O. PiconeService de Gynécologie-Obstétrique,
Hôpital Louis Mourier, Colombes
DéfinitionsCliniques / virologiques
Infection primaire:
Premier épisode d'infection HSV1 chez une patiente n'ayant jamais eu d'herpès.
Premier épisode d'infection HSV2 chez une patiente n'ayant jamais eu d'herpès.
Infection non primaire :
Premier épisode d'infection HSV1 chez une patiente ayant eu infection HSV-2.
Premier épisode d'infection HSV2 chez une patiente ayant eu infection HSV-1.
Brown et al., NEJM1991
En pratique:
Premier épisode de lésions herpétiques = Episode initial
Cela peut être une infection primaire, récurrence, ou infection non primaire. +++
Nouvel épisode de lésions herpétiques = Récurrence
Cela peut être une infection non primaire (exceptionnel, traiter = récurrence)
Symptomatologie HSV génital
Infection primaire en population générale : Variabilité d’expression +++
20 à 60% symptomatiques
75% des infections symptomatiques: lésions cutanées ou muqueuses
13% : symptômes moins évocateurs: cystites, urétrites, cervicite, méningite…
Langenberg et al., NEJM 1999
Parmi les patientes enceintes ayant une excrétion virale
61% avaient un souvenir d'antécédent clinique
39% n'en avaient pas
Brown et al. NEJM 1991
Concernant HSV-2,
10 à 65% des patientes avec une sérologie positive n'avaient pas d'histoire clinique Fleming, et al. NEJM 1997; Kulhanjian et al., Transm Inf Dis 1992
Fiabilité interrogatoire?
Prévalence chez femme enceinte (séro)Référence Pays HSV2+ HSV1+ HSV1 -
HSV 2-HSV1+ HSV2 -
HSV1-HSV2 +
HSV1+ HSV2+
Browne et al., 1997 USA 28% 65% 24% 48% 11% 17%
Browne et al., 2007 USA 28% 66% 23% 49% 11% 17%
Suède 28% nc 24% 48% nc nc
Kuhlanjan et al., 1992 USA 32% nc nc nc nc nc
Kucera et al., 2012 Suisse 21% 79% 17% 62% 4% 17%
Xu et al., 2007 USA 22% 63% 28% 50% 9% 13%
Gaytant et al., 2002 Pays Bas 1 11% 61%
Pays Bas 2 35% 73%
Pays Bas 3 27% 75%
Arjava et al., 1999 Finlande 16% 70%
Enders et al., 1996 Allemagne 9% 21%
Delaney et al., 2014 USA, 1988-1999 30% 69%
USA, 2000-2010 16% 66%
Sasadeusz et al., 2008 Australie 14%
Sauerbrei et al., 2011 Allemagne 18% 81%
Arama et al., 2011 Roumanie 15% 87%
Frenkel et al., 1993 USA 32% 40% 24% 20% 12% 20%
Legoff et al., 2007 France 26% 88% 0% 62% 0% 26%
total 23% 70% 23% 46% 9% 17%
min 9% 40% 17% 20% 4% 13%
max 35% 88% 28% 62% 12% 20%
Niveau génital: Augmentation HSV1 +++
Australie, de 1983 à 2003, passage de 25,5% à 40%.
Tran et al., Sex Transm Infect 2004
Prévalence de l’excrétion virale génitale pendant la grossesse
Référence Pays TechniqueHSV non
typé HSV2 HSV1 si VIH+Brown et al., 1991 USA Culture 0,35%LeGoff et a., 2007 France PCR 10% 4,30%Frenkel et al., 1993 USA Culture 0,43%Patterson et al., 2011 USA PCR 9,50% 30,80%
Perti et a., 2014Afrique du
Sud PCR 11,80% 23%Cone et al., 1994 USA PCR 9%
Séroconversion pendant la grossesse
Séroconversion HSV pendant la grossesse est de l'ordre de 0,6 à 5%
Arvaja et al., Sex Transm Dis 1999; Browne et al., NEJM 1997
Gardella et al., AM J obstet Gynecol 2005
Mais peut atteindre 20% en cas de couple séro-discordant +++
Bryson et al., JID 1993; Gardella et al., Am J Obstet Gynecol 2005
Kulhanjian et al., Sex Transm Dis 1992
Asymptomatique dans 65% des cas
Gardella et al., Am J obstet Gynecol 2005
Facteurs de risque
Existence d'une autre maladie sexuellement transmissible
OR 2,1 (1.2-3,8) pour une infection primaire HSV2
OR 3,9 (2,1-3,4) pour une infection non primaire HSV2
Brownet al., NEJM1997
Couple était constitué de moins d'un an
OR 7,8 (2,3-25,7) pour HSV2
Herpès labial chez le partenaire
OR8,1 (1,8-36) pour HSV1
Gardella et al., Am J obstet Gynecol 2005
Conséquences maternelles?Hépatite
Rare
Potentiellement grave ++: IHC, Greffe, Décès
50% associé à lésion herpétiqueWhite et al., AJP Rep 2011
Encéphalite
Sympto neuro + Fièvre
Convulsions
Tableau psychiatrique
20% Mortalité à 1 anJorgensen et al., J Infect 2016
Hilaire et al., Gut, In Press
URGENCE THERAPEUTIQUE +++
NE PAS ATTENDRE LES RESULTATS BIOLOGIQUES
De Tiège et al., Am J Paed Neurol 2008
Conséquences fœtales?
Pas d’excès de risque de FCS
Giakoumelou et al., Human Reprod Update 2016
Prématurité si non traité
Acc prématuré: OR 2,23 (1,8-2,76)
Accouchements prématurés du à RPM OR 3,57 (2,53-5,06)
Li et al., Am J Epidemio 2014
Malformations: fœtopathie HSV
Pas de risque avec les récurrences
Acs et al., Acta Obstet Gynecol Scand 2008
29 cas décrits: an cérébrales, ophtalmologiques, cutanées, membres
Conséquences néonatales+++3/100 000 naissances
catégorie % mortalité morbidité
forme cutanéo-muqueuse 45 0
J 0-J 10
forme disséminée 25 30% (ACV) >90%
J 0-J 7
encéphalite 30 6% (ACV) 50 - 67 % ?
> J 15
Transmission verticale : facteurs de risque
Infectieux
absence d ’ATCD d’HSV
absence d ’IgG HSV
isolement HSV génital au niveau du col utérin
absence de lésions génitales
infection HSV-1 versus HSV-2
Obstétricaux
accouchement par voie basse
monitoring par électrodes scalp
prématurité (< 38 SA)
Brown et al., JAMA 2003
Prise en charge poussée herpétique
Documenter (primo?): PCR / Serologies
Traitement par (val)aciclovir:
Diminution de la durée de la poussée
Corey et al., NEJM 2009; Heslop et al., Cochrane
2016
Traitement dernier mois
Diminution du taux de césarienne pour poussée herpétique
Pas de diminution du nombre d’Herpés neonataux
Hollier et al., Cochrane 2008
Place de la césarienne (HAS):
Primo infections:Lésions HSV pendant le travail = césarienneAbsence de lésions
Primo inf > 1 mois : voie bassePrimo inf < 1 mois et traitement : voie bassePrimo inf < 1 mois et pas de traitement : à discuter
Récurrenceslésion au travail pendant le travail = césariennerécurrence > 7 jours: voie basserécurrence < 7 jours : à discuter
si RPDE > 6 heures : pas de césarienne
Conclusions
• Ce qui est sur:
– Prévention / Information
– Traitement des primo / récurrences / dernier mois
– Forte prévalence de l’excrétion vaginale / Faible prévalence de l’Herpésnéonatal
• Ce qui est débattu:
– Dépistage sérologique? Femme? Conjoint?
– PV?
– César en cas de récurrence (RCOG)?
Conclusions
Attente des conclusions du groupe de travail du CNGOF
Prs Picone, Sénat, Sentilhes,
Drs Ansellem, Renesmes, Sananes, Vauloup-Fellous