haut et fort n°14

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Mandataire d’UN MONDE D’AVANCE PARIS Une gauche rassemblée et décomplexée pour gagner 2012 ! Nous avions perdu l’habitude de le dire ces dernières années, alors savourons pleinement notre plaisir : la gauche vient de gagner les élections. Elle vient de les gagner largement, tant au premier qu’au second tour. Elle les a gagnées malgré une abstention massive dans les quartiers populaires, qui doit nous interpeller dans notre rapport à la politique. Elle les a gagnées malgré des médias toujours plus obséquieux vis-à-vis du pouvoir de droite. Elle les a gagnées malgré des listes séparées au premier tour. Pourtant, pour la première fois depuis bien longtemps, la gauche a su respecter sa diversité, ses valeurs et surtout, elle s’est rassemblée. Cette gauche que l’on disait moribonde, incapable de donner des réponses aux grands enjeux de notre temps, a montré que c’est en assumant ses fondamentaux qu’elle est redevenue crédible aux yeux de l’opinion. Certes, ces élections étaient locales et le programme défendu par les listes de gauche ne pourra pas effacer l’ensemble des mesures nocives prises par la droite. Mais elles marquent le point de départ de notre victoire nécessaire de 2012. Nous devons renouer le dialogue avec le peuple de gauche, en particulier les classes populaires qui ne considèrent plus aujourd’hui le vote comme un outil pouvant changer leur vie. Ces élections doivent nous servir de le- çon. Seule une gauche unie et décom- plexée peut nous porter vers la victoire. L’édito de Guillaume Balas M algré la défaite cinglante que vient de subir la droite aux élections régionales, elle refuse d’entendre le message des électeurs ; aucune modification de la politique gouvernementale n’est au programme. Pire, au soir du second tour, François Fillon annonçait un ob- jectif : la réforme des retraites. La droite a déjà annoncé l’essentiel de son projet : nous faire travailler plus longtemps, tout en baissant le mon- tant des retraites. Son objectif : faire croire que l’allongement de la durée de cotisation est la seule possibilité de maintenir notre système de retrai- te par répartition. Nous considérons au contraire que si une réforme est nécessaire (1 million de retraités sous le seuil de pauvreté, 50% des retraites inférieures à 1000€), elle ne peut que s’appuyer davantage sur la solidarité en mettant tous les Retraites: Un faux débat ! Pour un PS à l’offensive Le journal d'Un Monde d'Avance Pari s LA GAUCHE DECOMPLEXEE avril 2010 | numéro 14 A la une A LIRE DANS CE NUMéRO 4Retraite: un faux-débat ! Pour un PS à l’offensive p.1&2 4Interview de G. Balas, nouveau président du groupe socialiste et apparenté au conseil régional 4Après la mobilisation du 8 mars, quelles perspectives pour les droits des femmes? p. 3 4A lire: Capitalisme et pulsion de mort, de Maris et Dostaler 4Agenda/Qui sommes-nous? p.4 revenus à contribution. Comme les manifestations rassemblant de nom- breux salariés le 23 mars dernier l’ont montré, d’autres alternatives existent pour maintenir et améliorer notre système de retraites solidaire.

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Journal du courant Un Monde d'Avance du mois d'avril.

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Page 1: Haut et Fort n°14

Mandataire d’UN MONDE D’AVANCE PARIS

Une gauche rassemblée et

décomplexée pour gagner 2012 !

Nous avions perdu l’habitude de le dire ces dernières années, alors savourons pleinement notre plaisir : la gauche vient de gagner les élections.

Elle vient de les gagner largement, tant au premier qu’au second tour. Elle les a gagnées malgré une abstention massive dans les quartiers populaires, qui doit nous interpeller dans notre rapport à la politique. Elle les a gagnées malgré des médias toujours plus obséquieux vis-à-vis du pouvoir de droite. Elle les a gagnées malgré des listes séparées au premier tour. Pourtant, pour la première fois depuis bien longtemps, la gauche a su respecter sa diversité, ses valeurs et surtout, elle s’est rassemblée. Cette gauche que l’on disait moribonde, incapable de donner des réponses aux grands enjeux de notre temps, a montré que c’est en assumant ses fondamentaux qu’elle est redevenue crédible aux yeux de l’opinion.

Certes, ces élections étaient locales et le programme défendu par les listes de gauche ne pourra pas effacer l’ensemble des mesures nocives prises par la droite. Mais elles marquent le point de départ de notre victoire nécessaire de 2012. Nous devons renouer le dialogue avec le peuple de gauche, en particulier les classes populaires qui ne considèrent plus aujourd’hui le vote comme un outil pouvant changer leur vie.

Ces élections doivent nous servir de le-çon. Seule une gauche unie et décom-plexée peut nous porter vers la victoire.

L’édito de Guillaume Balas

Malgré la défaite cinglante

que vient de subir la droite

aux élections régionales, elle

refuse d’entendre le message des

électeurs ; aucune modification de la

politique gouvernementale n’est au

programme. Pire, au soir du second

tour, François Fillon annonçait un ob-

jectif : la réforme des retraites.

La droite a déjà annoncé l’essentiel de

son projet : nous faire travailler plus

longtemps, tout en baissant le mon-

tant des retraites. Son objectif : faire

croire que l’allongement de la durée

de cotisation est la seule possibilité

de maintenir notre système de retrai-

te par répartition.

Nous considérons au contraire que si

une réforme est nécessaire (1 million

de retraités sous le seuil de pauvreté,

50% des retraites inférieures à 1000€),

elle ne peut que s’appuyer davantage

sur la solidarité en mettant tous les

Retraites: Un faux débat ! Pour un PS à l’offensive

Le journal d'Un Monde d'Avance Pari sLA GAUCHE DECOMPLEXEE avril 2010 | numéro 14

A la une

A lIRE DANS CE NUMéRO

4Retraite: un faux-débat ! Pour un PS à l’offensive

p.1&24Interview de G. Balas, nouveau président du groupe socialiste et apparenté au conseil régional4Après la mobilisation du 8 mars, quelles perspectives pour les droits des femmes?

p. 34A lire: Capitalisme et pulsion de mort, de Maris et Dostaler 4Agenda/Qui sommes-nous?

p.4

revenus à contribution. Comme les

manifestations rassemblant de nom-

breux salariés le 23 mars dernier l’ont

montré, d’autres alternatives existent

pour maintenir et améliorer notre

système de retraites solidaire.

Page 2: Haut et Fort n°14

L’aLLoNGeMeNt de La dUrée de

CotiSatioN N’eSt PaS UNe SoLUtioN

le leitmotiv de la droite est simple : puisque l’on vit plus longtemps, on peut travailler plus longtemps. Pourtant, c’est bien parce que l’on travaille moins vieux que l’espérance de vie augmente.

les méthodes de management ren-dent les conditions de travail plus difficiles (stress, objectifs de résultats, souffrances au travail). A partir de 55 ans, 2 maladies sur 5 sont liées au travail et 3 sur 5 à partir de 60 ans. D’autre part, l’espérance de vie en bonne santé est plus faible que l’espé-rance de vie totale puisqu’elle est, selon l’INSEE, de 63,1 ans pour les hommes et de 64,2 ans pour les femmes.

Augmenter le nombre d’années de coti-sations ne fait pas travailler les salariés plus longtemps. les salariés du privé partent en moyenne en retraite en ayant cotisé 37 an-nuités. Dès lors, augmenter la durée de co-tisations revient à réduire le montant des retraites, les salariés ne pouvant toucher leur retraite à taux plein.

« L’âGe LéGaL » N’eSt PaS L’âGe dU dé-

Part à La retraite, MaiS CeLUi de La

retraite à taUx PLeiN

l’âge moyen de départ en retraite, malgré les décotes est aujourd’hui de 58,9 ans: 60% des salariés du privé ont cessé leur activité (chômage, invalidité, maladie,…) lorsqu’ils prennent leur retraite. Il est donc indispensable de maintenir le droit au dé-part à la retraite à 60 ans à taux plein

réPartitioN et CaPitaLiSatioN : deUx

Choix de SoCiété oPPoSéS

« le système ne marche pas ? Je ne veux pas y contribuer. »

Si la crise rend la droite plus discrète sur ces objectifs, il n’en demeure pas moins qu’elle

>> Suite de la page 1 | Retraites: un faux débat ! Pour un PS à l’offensive

93% des sondés sont défavorables à une diminution du niveau des retraites.

67% sont opposés au recul de l’âge de la retraite au-delà de 60 ans et 62% à un allon-gement de la durée de cotisation (62%).

52% sont hostiles à l’hypothèse d’un complément de retraites par répartition par le biais d’un fond de pension.

Sondage IFOP pour Dimanche Ouest France, 3/04/2010

Le choix des français est clair

cherche à rendre le système de retraite par répartition inefficace pour favoriser l’émer-gence des retraites par capitalisation. le montant des pensions étant diminué, ceux qui ont les moyens chercheront à épargner, privant le système de retraite solidaire de revenus financiers.

Certains économistes proposent la mise en place de retraites par points ou de comp-tes notionnels. Avec l’instauration de tels systèmes, le calcul de la retraite ne s’effec-tue plus sur les 25 meilleures années (dans le privé) ou des 6 derniers mois (dans le public) cotisés mais sur le déroulement de la carrière. Dans ces systèmes, l’âge n’a plus d’utilité car c’est le nombre d’années travaillées qui compte. Dès lors, ces systè-mes, individualisés, verront le montant des pensions diminuer d’autant que les par-cours professionnels sont de plus en plus discontinus, et ce particulièrement pour les jeunes salariés.

QUeLLeS SoLUtioNS ?

Ce gouvernement ne connait qu’une équa-tion de cotisations: la soustraction pour les patrons, et l’addition pour les salariés. Mais selon les prévisions les plus pessimistes du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), si l’on augmente le montant des cotisations de 0,37 points par an le système de retrai-tes est viable à l’horizon 2040. Si l’on consi-dère une augmentation de 0,12 points pour les cotisations salariales et de 0,25 points pour les cotisations patronales, cet effort est supportable et préférable à l’augmenta-tion de la durée de cotisation.

Il faut aussi élargir l’assiette des cotisations en mettant à contribution les niches sociales qui échappent aujourd’hui aux cotisations, tel que l’intéressement ou la participation. le manque à gagner est estimé entre 6 et 8,3 milliards par la Cour des Comptes. les stock-options ou les retraites chapeaux des

dirigeants d’entreprises devront aussi être mis à contribution.

De même, il est indispensable de stopper les exonérations de cotisations patronales qui représentaient en 2008 30,7 milliards d’euros.

les années d’étude doivent être prises en compte dans le calcul de la retraite. Aujourd’hui, l’âge moyen du premier emploi stable est de 27 ans. l’élévation du niveau de qualification bénéficie à toute la société, il ne doit donc pas être sanctionné par un départ à la retraite plus tardif.

Enfin, il est indispensable de lutter contre le chômage de masse pour permettre à tous les salariés de cotiser. En effet, 4,5 million d’emplois supplémentaires rapporteraient 22,5 milliards d’euros de cotisations en 2010.

le débat sur les retraites constitue l’enjeu politique des prochains mois car Nicolas Sarkozy a décidé d’en faire lA réforme de la fin de son mandat. Notre responsabilité, c’est de transformer notre victoire poli-tique aux élections régionales en victoire sociale pour les salariés. le PS doit donc rapidement s’engager sur cette question pour proposer un contre-projet. A la droite qui tente d’imposer un système du chacun pour soi, inégalitaire, injuste et inefficace, nous devons être à l’offensive pour propo-ser le seul système viable : des retraites so-lidaires basées sur la justice sociale.

Pour aller plus loin: 4Une vraie retraite à 60 ans, c’est possible. Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche. Edition: Jean-Claude Gawsewitch.

4l’enjeu des retraites. Bernard Friot. Edition: Carré rouge.

Page 3: Haut et Fort n°14

eN BaiSSe

la dépense d’éducation dans le PIB, qui est passée de 7,6% en 1995 à 6,6% en 2008. Conséquence, le pour-centage de jeunes scolarisés baisse : alors qu’un jeune français restait en moyenne jusqu’à 19 ans à l’école en 1995, il n’y reste plus que jusqu’à 18,6 ans en moyenne. Quand on sait que selon l’OCDE, une année d’étude supplémentaire pour toute une gé-nération produit au long terme 3 à 6 points de croissance supplémentaire, on mesure combien le gouvernement a la vue courte.

eN haUSSe

Les droits des femmes

Suite aux mobilisations des organi-sations féministes, le gouvernement a concédé une revalorisation de 50% du forfait IVG versé pour chaque avortement, dont la prise en charge passera de 300€ à 450€. Une mesure qui permettra peut être d’augmen-ter le nombre d’établissements et de médecins pratiquant l’IVG, mais qui est encore inférieure au véritable coût de l’intervention. Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

JeaN Ferrat, militant infatigable de la justice sociale, est mort le 13 mars. Continuons son combat pour défen-dre notre France. « Qu’elle monte des mines descende des collines /Celle qui chante en moi la belle la rebelle /Elle tient l’avenir, serré dans ses mains fines /Celle de trente-six à soixante-huit chandelles /Ma France»

140

milliards

C’est le montant total du man-que à gagner pour l’Etat en 2009 du fait des niches fiscales, soit 5 milliard de plus qu’en 2008. Quand on sait que le déficit des régimes de retraites sera de 10 milliards d’euros en 2010, ça fait réfléchir…

Plus d’infos : rapport annuel de la cour des comptes :http://www.ccomptes.fr/fr/CC/Sommaire-23.html

Conseiller ré-gional d’Ile-de-France depuis 2004, Guillau-me Balas été élu président du groupe PS au conseil régional d’Ile-de-France

avec 32 voix, contre 22 à Christophe Borgel et 7 pour Philippe Kaltenbach. A 37 ans, ce professeur d’histoire-géographie, militant dans 9e arrondis-sement de Paris, aura la lourde tache de coor-donner l’action du groupe au sein de l’assemblée régionale. l’élection de Guillaume marque une reconnaissance forte du travail que notre courant a pu mener tant à l’intérieur du parti qu’au sein de la Région. « Haut et Fort » a tenu à poser quel-ques questions au nouveau président des élus socialistes régionaux.

« Haut et fort » : la gauche remporte largement ces élections régionales. Mais avec un taux d’abs-tention de 53 % en Ile-de-France, comment inter-préter ces résultats ? Guillaume Balas : Contrairement à ce qu’essaie de faire croire le gouvernement, les résultats des élections sont clairs : le score historique de la gauche comme l’abstention représentent une sanction de la politique du gouvernement. Pour autant, l’abstention massive des jeunes et des catégories populaires doit nous interroger. No-tre priorité doit être de ramener aux urnes notre base sociale. Pour cela, il nous faut à travers des mesures fortes, par exemple sur le logement ou les transports, démontrer que l’action politique

permet de faire changer les choses. Il nous faut également interroger en profondeur nos prati-ques militantes et démontrer que notre intérêt pour les quartiers populaires est permanent. Nous avons 2 ans pour engager ce travail de fond qui constitue notre principal défi pour transformer la victoire des régionales en victoire aux élections présidentielles.

« Haut et fort » : Comment envisages -tu le travail avec Europe Ecologie ? Guillaume Balas : le bon score d’Europe Ecologie confirme que l’écologie politique s’implante dura-blement dans le paysage et nous pousse à nous réarmer idéologiquement. J’ai en effet découvert, au cours des négociations programmatiques que j’ai menées entre les deux tours, des gens qui avaient une analyse des impasses du système capitaliste et leur projet pour y répondre. C’est plutôt réconfortant pour la suite. Fort heureu-sement, l’écologie politique ne se réduit pas au médiatique Daniel Cohn-Bendit.

« Haut et Fort » : Comment appréhendes-tu tes nouvelles fonctions de président de groupe? Guillaume Balas : tout d’abord, je suis très heu-reux de cette élection. Mon rôle consistera à coordonner l’action des élus socialistes et à faire le lien avec l’exécutif régional. Nous serons tout particulièrement vigilants à faire respecter nos engagements de campagne. Dans un contexte de crise économique et sociale, les franciliens ont massivement choisi la liste qui proposait une Ré-gion juste et solidaire. A nous de relever ce for-midable défi.

La préparation du 8 mars 2010 a été mar-

quée par le souvenir du 8 mars précédent.

en 2009, la manifestation à Paris avait eu

lieu alors que les crédits du Planning Familial

étaient remis en cause. on avait vu dans les

cortèges des milliers de femmes et d’hommes

pour lesquels il s’agissait d’une toute première

mobilisation. Un an après, alors que depuis des

années les organisations féministes peinent à

mobiliser pour le 8 mars, le défi était rude. il

a été relevé : plusieurs milliers de féministes,

de tous âges, se sont retrouvés lundi 8 mars au

soir pour exiger l’égalité entre les femmes et les

hommes.

Cette manifestation s’inscrit dans un contexte

difficile pour les droits des femmes. alors que

les droits sociaux reculent dans de nombreux

domaines, les droits fondamentaux conquis de

haute lutte par les mouvements féministes ten-

dent à être remis en cause. Les sujets ne man-

quent pas : l’accès à l’iVG est rendu plus difficile

par les suppressions de postes à l’hôpital public,

l’application de directives européennes sert de

prétexte à la privation du service public de la

petite enfance et l’obsession du chiffre en ma-

tière d’expulsions a des conséquences dramati-

ques pour les femmes sans-papiers. Le 8 mars

doit donc servir de tremplin aux mobilisations

futures : Marche Mondiale des femmes en juin

2010 et, en préparation, une manifestation à la

rentrée pour défendre le droit à l’avortement.

Le combat pour l’égalité entre les femmes et les

hommes est fondamental en période de crise. Si

nous laissons les droits des femmes être remis

en cause, ce sont les droits des tous les salariés

qui suivront.

Le ChiFFre 3 questions à Guillaume Balas, président du groupe socialistes et apparentés au conseil régional

le 8 mars... et après ?

A Paris

Droits des femmes

Page 4: Haut et Fort n°14

Notre courant se caractérise par sa vo-lonté d’ancrage à gauche et de renou-vellement du Parti socialiste. Ancrage à gauche car, à l’heure où la crise finan-cière met à jour les ravages du capita-lisme financier, nous considérons que c’est la gauche qui incarne la moder-nité, loin du diktat libéral du « toujours moins d’Etat ». Ainsi, nous proposons des solutions nouvelles permettant de réarmer la puissance publique, s’articu-lant autour de 3 piliers:

>> la nécessité de mettre des restric-tions au libre échange au niveau euro-péen pour lutter contre le dumping social et fiscal et les délocalisations

>> la défense et l’extension des servi-ces publics

>> la redistribution des richesses du capital vers le travail pour garantir que les nouvelles richesses produites profi-tent aux salariés et pas aux actionnai-res.

Nous voulons renouveler le parti socia-liste pour en finir avec la notabilisation et renouer avec les classes populaires. Nous proposons par exemple de créer un grand parti de gauche regroupant l’ensemble de la gauche de gouverne-ment, ou encore de limiter le cumul des mandats afin d’être à l’image de la société française.

la motion C «Un Monde d’Avance» a rassemblé plus de 23% des militants socialistes lors du congrès de Reims autour de la candidature de Benoît HA-MON au poste de 1er secrétaire.A Paris, nous sommes présents dans l’ensemble des sections.

Guillaume Balas, Sophie Binet, San-drine Charnoz, Caroline De Haas, Anne Delbende, Capucine Edou, Damien Fla-ment, Vincent Jarousseau, Stéphane lovisa, laurent Miermont, Damien Ra-mage, Bastien Recher.

Capitalisme et pulsion de mort : Freud et Keynes

Bernard Maris et Gilles Dostaler

Albin Michel

15 €

Keynes et Freud étaient contemporains, chacun connaissait bien l’œuvre de l’autre. l’analyse de la crise de 29 a per-

mis à Keynes de bâtir son œuvre et d’en dé-duire des solutions économiques bien connues de nos jours. le Keynésianisme est basé sur la nécessité de réguler, par l’action de la puissance publique, ce qu’il nomme « le désir morbide de liquidité ». Ce désir morbide, montré du doigt par Keynes, revoie directement à ce que Freud dénomma la « pulsion de mort ».

En notre époque de crise économique et finan-cière la plus grave depuis les années 30, il est intéressant de relire Keynes et Freud. C’est ce que font Bernard Maris (économiste et journa-liste) et Gilles Dostaler (économiste et spécia-liste de l’histoire de l’économie, enseignant à l’université de Toulouse) dans ce livre paru en 2008 chez Albin Michel intitulé « Capitalisme et pulsion de mort ».

Ils montrent à quel point le capitalisme porte en lui cette volonté de détruire avant de se détruire lui-même. le capitalisme contient la dualité Eros et Thanatos (Eros : vie, plaisir, et Thanatos : mort, destruction). la volonté de certains hommes d’accumuler du capital finan-cier grâce aux bulles financières, se traduit aussi par le désir irréfragable de chercher le plaisir par la consommation (Eros). Mais Eros peut se

laisser dépasser par la pulsion de destruction (Thanatos). C’est l’épuisement des sources de richesses (les Hommes, les ressources natu-relles), du gaspillage et de la prolifération des déchets qui sont la face noire du principe de consommation.

la canalisation de la pulsion de mort, de la violence humaine, permet la production, la croissance, menant à la consommation, qui est elle-même une destruction. Cette dualité est d’ailleurs l’essence même du capitalisme. la pulsion d’accumulation est une pulsion suici-daire.

le message laissé par ces deux penseurs est que l’humanité est toujours en train de se détruire, même lorsqu’elle semble être en train de se construire. les liquidités disponibles permet-tent la consommation. Celle-ci est l’exact envers de l’investissement, qui immobilise cette liqui-dité pour la transformer en moyens de produc-tion dans le long terme. C’est ce travail de long terme qui est réellement source de croissance. Non pas au sens restreint de la croissance du PIB, mais au sens plus large de la croissance des richesses produites par une société. Richesses qui ne sont pas uniquement les échanges mar-chands comptabilisés dans le PIB.

les auteurs montrent à quel point Freud et Keynes, dans leur approche différente du pro-blème, sont arrivés aux mêmes conclusions. Ce livre nous éclaire sur la nature profondément humaine du capitalisme. le marché n’est pas d’essence naturelle, il est une invention de l’Homme. Il est un terrain de jeu exutoire à ces pulsions qui nous font tels que nous sommes. Freud et Keynes sont mort pessimistes avec en eux une question non résolue : l’humanité sur-vivra-t-elle au capitalisme ?

Capitalisme et pulsion de mort

lECTURE

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