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C’est la rentrée ! Après un mois de vacances, l'équipe d'Inform'Action est heureuse de se retrouver à nouveau au complet pour organiser et animer des initiatives telles que les soirées des solutions toulousaines ou encore l'exposition du samedi aprèsmidi, sortie métro Capitole. Cette nouvelle année sera aussi l'occasion pour l'équipe de sensibi lisation de faire ses premières interventions en milieu scolaire et universitaire. Au programme : décryptage de votre journal télévisé du soir, d'une émission de radio ou encore d'une publicité, etc... La force d'Inform'Action tient du bénévolat actif ; d'une simple présence sur l'espace public, à l'organisation d'un événement comme la venue de Michel Collon en juin dernier. Chacun est le bienvenu, quelles que soient ses compétences, à participer aux projets multimédias de l'association. Découvrez nos actions et venez nous ren contrer le premier mardi de chaque mois à la réunion mensuelle dans notre local associatif (auberge espagno le de 18h à 22h ; plus d'infos p.6). A bientôt !

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Nepas

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-Fabrication:1euro

DOSSIER p. 4&5

POLITIQUEL'élection, en lien avec no-

tre impuissance politique ?

FOCUS p. 7

L' INTERNETDécouvrez l'histoire du me-

dium qui fête ses 25 ans

EN BREF p. 2&3

HISTOIRE80ans de congés payés !

RENDEZ-VOUS p. 6

Inform' et vous !

septembre 201 6 - n°8 - gratu it

C ’est la rentrée !

Après un mois de vacances, l'équipe d'Inform'Action estheureuse de se retrouver à nouveau au complet pourorganiser et animer des initiatives telles que les soiréesdes solutions toulousaines ou encore l'exposition dusamedi après­midi, sortie métro Capitole. Cette nouvelleannée sera aussi l'occasion pour l'équipe de sensibi­lisation de faire ses premières interventions en milieuscolaire et universitaire. Au programme : décryptage devotre journal télévisé du soir, d'une émission de radio ouencore d'une publicité, etc...

La force d'Inform'Action tient du bénévolat actif ; d'unesimple présence sur l'espace public, à l'organisation d'unévénement comme la venue de Michel Collon en juindernier. Chacun est le bienvenu, quelles que soient sescompétences, à participer aux projets multimédias del'association. Découvrez nos actions et venez nous ren­contrer le premier mardi de chaque mois à la réunionmensuelle dans notre local associatif (auberge espagno­le de 18h à 22h ; plus d'infos p.6). A bientôt !

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2 Histoire www.reformeraujourdhui.blogspot.fr

Le 5 Juin 2016 Suggéré par Albert surwww.informaction.info

A l’heure où le gouvernement est en train de re-mettre en cause le droit du travail acquis par

un siècle de luttes sociales, il est bon de se rappelerqu’en juin 1936, avait lieu un évènement historiqueavec la loi instituant le droit aux vacances. Lessouvenirs de cette période marquée par l’euphoriedes congés payés restent forts. Photos, films, chan-sons, récits ont évoqué le succès des canotiers, lesdéparts massifs en tandems, les gares bondées, lestrains pleins à craquer, les baigneurs maladroitsdécouvrant la mer pour la première fois…

Des vacances rémunérées !Le 3 mai 1936, le Frontpopulaire remporte les élec-tions législatives. L’espérancesuscitée chez les ouvriers estimmense dans une France où lechômage et la misère s’étend-ent. Des mouvements de grève,avec des occupations d’usine,gagnent la France et font descongés payés une revendicationde premier ordre.

Dès le 5 juin, le nouveau pré-sident du Conseil, Léon Blum,annonce le dépôt immédiatd’un projet de loi sur le sujetaffirmant que « tous les tra-vailleurs sont concernés, que les ouvriers connaîtront dans leurlabeur journalier d’une trêve d’au moins deux semaines et qu’ilspourront se consacrer librement au repos et aux satisfactions dela vie fa- miliale et sociale et ce quels que soient leur sexe et leurâge, la nature du travail et la branche d’activité. ». Déposé le 9juin, le projet est voté le 11 juin 1936 par la Chambre des députésà l’unanimité. Le sénat suivra avec seulement deux voix hostiles.

Alors que le spectre de la guerre plane en Europe, en juillet-août1936, 560 000 personnes prennent d’assaut les gares parisiennes

grâce au billet populaire decongés annuels à tarif ré-duit de Léo Lagrange, sous-secrétaire d’Etat aux sportset à l’organisation desloisirs. "Certes, tous ne par-tent pas. Ceux qui restentvont pique-niquer quoti-diennement dans les boisentourant Paris", souligneDanielle Tartakowsky, pro-fesseur d’histoire à l’uni-versité Paris-VIII.

Tous les témoignages insis-tent sur cette sensationnouvelle car le temps ap-partient désormais aussiaux ouvriers. Jusqu’à cettedate, les usines fermaientquinze jours en août,quand les propriétaires et

les contremaîtres partaient sur la Côte normande ou sur la Côted’Azur. Les deux semaines de salaires perdues imposaient auxfamilles de se serrer encore plus la ceinture.

En France, les congés payés avaient fait pourtant leur apparitionavec un décret impérial du 9 novembre 1853 concernant lesfonctionnaires (deux semaines) . Au début du XXème siècle, lessalariés du métro parisien, du gaz, de l’électricité, les employés debureau et du commerce obtiennent une à trois semaines de repos.Les «grisettes» de la confection et les ouvriers du livre lesrejoignent dans les années 1920. Et encore, seul 1% des ouvriers aalors droit à des «vacances rémunérées».

L’expérience initiée au sein du journal « L’information »(quotidien politique économique et financier parisien) a étédéterminante. Son directeur technique, J.J. Durand, syndiqué delongue date, obtenait de l’administration du journal, dès 1922,

l’octroi de vacances payées aupersonnel. Léon Blum écrivaitalors des articles pour « L’In-formation » et découvrit cetteinitiative qui l’intéressa vive-ment. Ce fut sans doute l'undes germes de cette révolutionculturelle que fut la créationdes congés payés.

Congés payés en EuropeEn Europe, l’Allemagne impé-riale a instauré les congés payésdès 1905, suivie en 1910 parl’Autriche-Hongrie et les paysscandinaves. Le relais est prislors de la décennie suivante parl’Europe de l’Est (Tchéco-slovaquie, Pologne, Roumanie)

et du Sud (Espagne, Portugal, Grèce et même l’Italie fasciste)

En 1948, les Nations unies adoptent la Déclaration universelle desdroits de l’homme qui reconnait que « toute personne a droit aurepos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnablede la durée du travail et à des congés payés périodiques ».L’augmentation des départs en vacances est due à la hausse duniveau de vie global, aux politiques de construction d’infra-structures de loisirs et d’aide directe aux familles, notammentgrâce au rôle prépondérant joué par les comités d’entreprise. La

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Juin 1936-2016 :80ème anniversairedes congés payés

« Alors que le spectre de la guerre plane enEurope, en juillet-août 1936, 560 000 personnesprennent d’assaut les gares parisiennes grâceau billet populaire de congés annuels à tarifréduit de Léo Lagrange sous-secrétaire d’Etataux sports et à l’organisation des loisirs. »

Photo souvenir des années 70

Affiche de propagande politique

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Histoire 3

3ème semaine de congés sera généralisée en France en 1956, la4ème en 1969 et la 5ème en 1982.

Et de nos jours ?Aujourd’hui, le contraste est saisissant avec cette période de juin1936 car un retournement historique est en train de s’opérer sousl’impulsion du gouvernement « socialiste » de François Hollande.Avec la loi Travail, dite loi El khomri, on assiste en effet à la volontéd’inverser la hiérarchie des valeurs et des normes qui voulait quela loi impose une protection identique à tous les salariés, lesaccords signés dans les entreprises ne pouvant qu’amélioreréventuellement la loi.

Désormais, avec cette loi, les accords d’entreprise pourront dé-roger à la loi en dégradant la situation des salariés et en remettanten cause le principe d'égalité. Entre autres joyeusetés concernantles congés, le nombre annuel de jours de repos pourra être revu,certains jours reportés aux calendes grecques, les dates de départmodifiées moins d'une semaine avant le départ prévu, etc. . .

Revenu universel et 50 ansde la sécuLe 30 Juillet 2015 Par Danielle Simonnet

La Finlande prévoit d’instaurer un revenu uni-versel. Premier pays à s’engager dans cette voie,

prenons donc le temps de creuser cette idée, loind’être si nouvelle que cela, qu’on la nomme «Re-venu universel», «Revenu de base», «Revenu mi-nimum garanti», «Revenu inconditionnel», «Dotationinconditionnel d’autonomie», ou bien «Caisse desolidarité productive», «Salaire socialisé» etc. C’esten soit une idée révolutionnaire à soutenir, maissoyons également conscients que pour les libéraux,son exploitation et sa déformation peuvent cons-tituer une arme pour déconstruire un acquis es-sentiel du Conseil National de la Résistance : notresystème de protection sociale.

Une idée révolutionnaire !Si on se place clairement dans un cadre anti capitaliste, le conceptde « revenu universel » est une remise en cause du productivismeforcené où le citoyen est réduit à un producteur-consommateur,courant sans cesse vers plus d’accumulation matériel. Les femmeset les hommes ne sont plus condamnés à passer leur vie à tenterde la gagner dans un rapport salarial déterminé par la lutte desclasses : le travail devient un choix et non une contrainte. Dès lors,le chômage de masse de masse que l’on connait depuis plus de 40ans et qui sert de chantage permanent au patronat qui peutimposer des bas salaires, des contrats précaires, une souffrance autravail qui ne cesse de croître n’est plus opérant. L’émancipationde ces rapports aliénants peut laisser la place à la reconnaissancede tout un tas d’autres activités fort utiles socialement et qui n’ontjamais été valorisées à leur mesure : l’engagement associatif,citoyen, culturel.Imaginez vous-mêmes : quelle activité ou métier feriez-vous si ce-lui-ci était réellement choisi et si vos revenus essentiels pour vivren’en dépendaient pas ? De quoi rêver, non ?

Le revenu universel n’est pas à con-sidérer comme une charité, ni unoutil nouveau pour gérer la pauvretémais pourrait constituer un droithumain garanti, aussi fondamentalque le droit à l’éducation ou le droitde vote. C’est d’ailleurs l’article 25 dela déclaration universelle des droitsde l’homme qui quelque part le

reconnait : «Toute personne a droit à un niveau de vie suffisantpour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille. » C’estaussi le Conseil européen qui reconnait l’existence d’un droit«fondamental de la personne à des ressources et prestationssuffisantes pour vivre conformément à la dignité humaine. » [. . . ]

En France, des ultra libéraux défendent le concept.Pourquoi ? Parce qu’il peut être un prétexte pourremettre en cause 50 ans de sécurité sociale. [...]

« Avec la loi Travail, dite loi El khomri, onassiste en effet à la volonté d’inverser la

hiérarchie des valeurs et des normes qui voulaitque la loi impose une protection identique àtous les salariés, les accords signés dans les

entreprises ne pouvant qu’amélioreréventuellement la loi. »

Retrouvez la fin de cet article sur la plateforme www. informaction. info (dans labarre de recherche, mots-clés : ACQUIS, SOCIAUX, REVENU UNIVERSEL, 50 ANS DE LA SECU )ou sur le site source indiqué en haut de page.

Départ pour la mer dans un train bondé à Paris

Timbre congés payés 1936

Femmes en congés payés

www.blogs.mediapart.fr

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4 Gouvernance www.lavraiedemocratie.fr

Le 22 Février 2016 Coup de coeurd'un inform'acteur surwww.informaction.info

Notre impuissance politiqueest prévue par la Constitu-

tion. L’ensemble des normes(Déclaration des droits del’Homme, lois, décrets, con-trats…) sont hiérarchisées dansle droit français selon la pyra-mide des normes. Au sommet decelle-ci se trouve la Constitution,qui s’impose à tous les textes deloi. Pour comprendre les défautsde notre système politique, il con-vient de s’intéresser à ce textequi est supposé organiser aumieux les pouvoirs en nous proté-geant des abus et en nous assu-rant du respect d’un certain nom-bre de libertés fondamentales.

1/ Nous devons d’abord faire le constat denotre impuissance politique : nous nesommes que de simples électeurs, notreavis sur la politique nationale ne doit êtrepris en compte qu’une fois tous les 5 ans.Entre temps, le référendum est laissé àl’initiative des dirigeants et il n’existeaucune possibilité légale de faire annulerleurs décisions si le peuple les conteste(hormis le contrôle de constitutionnalité,mais de nombreuses lois conformes à laconstitution de la Ve République ont faitl’objet de contes-tations populai-res) . En outre, lesmandats ne sontpas impératifs etdonc les program-mes des candidatsne sont pas desengagementssolides.

2/ Il nous faut aussi constater l’inertie dusystème : le choix que l’on nous proposelors des élections ne nous permet pasde défendre l’intérêt général. Quel quesoit le parti que l’on nous présente, les

inégalités sociales et le chômage demeu-rent voire empirent, nos services publicsne sont pas défendus voire sont menacés. . .Bref, il n’est pas étonnant dans ces con-ditions que les gens s’abstiennent de voter.Pour l’anecdote, le bipartisme a été dénon-cé avec humour et pertinence par l’ancienpremier ministre canadien Tommy Douglasen 1944 dans un discours allégoriqueconnu sur le « pays des souris », invaria-blement gouverné par des chats (noirs oublancs) . . . Un discours aisément transposa-ble à d’autres pays et d’autres époques. . .

3/ Nous sommes insuffisamment protégéscontre les abus de pouvoir car nousélisons des maîtres qui prétendentabusivement être nos représentants. «Pour pouvoir devenir le maître, le poli-ticien se fait passer pour le servant. » (ci-tation attribuée à Charles de Gaulle) . Nousavons certes une toute petite garantie : laséparation des pouvoirs (souple, en plus :en pratique, l’ex-écutif utilise lamajorité législa-tive de son bordpolitique pourlégiférer, et l’in-dépendance dela justice est unidéal menacé) .Mais malgré cela, nos dirigeants mènentdes politiques qui nous sont défavorableset des inégalités sociales très fortes pèsentsur notre société. La constitution de laSuisse indique dans son préambule, elle,que « La force de la communauté se me-sure au bien-être du plus faible de sesmembres. » Ajoutons à cela que nos maîtrespolitiques sont régulièrement impliquésdans des scandales qui montrent qu’ils dé-fendent des intérêts particuliers et doncabusent de leur pouvoir. Il faut bien com-prendre que le concept de « démocratiereprésentative » n’a été inventé quepour légitimer des régimes instauréspar des gens qui craignaient le pouvoirdu peuple. Aux États-Unis, le philosopheTakis Fotopoulos relève que « Les pèresfondateurs de la constitution améri-caine n’en voulaient pas ( fin du XVIIIe

siècle) et ontdonc inventé ladémocratie re-présentative.Leur objectif ré-el était de dis-soudre le pou-voir populaire,afin de garantirque le systèmedémocratique,qui prétendait

répartir le pouvoir à égalité, serait biencompatible avec la dynamique de l’éco-nomie de marché, qui provoquait déjàune concentration du pouvoir entre les

mains d’une élite. [… ] Si la démocratiereprésentative a été inventée, ce n’est pasparce que la population était tropnombreuse. Le raisonnement des pèresfondateurs n’était pas : “La représentationest nécessaire parce que la république à unvaste territoire” mais “Il est souhaitabled’avoir une république territorialementétendue pour que la représentation soitinévitable”. La notion de représentation[… ] a donc été imaginée pour servir defiltre : elle était exactement l’inverse del’Iségoria, l’impératif d’égalité de parolede la démocratie. [… ] Ainsi comprise, ladémocratie cessait d’être l’exercice dupouvoir politique : on en faisait aucontraire l’abandon de ce pouvoir, qui setrouvait transférée, via les élections, à uneélite politique. » En France, l’abbé Sieyès(député du tiers-état ayant rédigé leserment du Jeu de paume et participé à larédaction de la constitution après laRévolution) le reconnaissait lui-même

dans un dis-cours du 7 sep-tembre 1789 :«Les citoyens quise nomment desreprésentants re-noncent et doi-vent renoncer àfaire eux-mêmes

la loi ; ils n’ont pas de volonté particulièreà imposer. S’ils dictaient des volontés, laFrance ne serait plus cet État représentatif; ce serait un État démocratique. Le peu-ple, je le répète, dans un pays qui n’estpas une démocratie (et la France nesaurait l’être) , le peuple ne peut parler, nepeut agir que par ses représentants. »

4/ « Aux yeux des riches, la seule valeur devotre existence, c’est qu’ils ont besoin devotre bulletin de vote à chaque électionpour faire élire les politiciens dont ils ontfinancé la campagne. » (Michael Moore) . Ilest quasiment impossible pour un ci-toyen lambda de s’engager pour par-ticiper aux décisions politiques du payscar il n’y a pas d’égalité réelle entre lescandidats aux élections. Le mythe de l’é-gale éligibilité des citoyens ne tient pas :pour être élu par des millions de per-sonnes, il ne suffit pas d’avoir des qualités,il faut se faire connaître par une campagneque seule une personne très riche ou sou-tenue par des puissances d’argent peutfinancer. Ceci vaut autant pour l’aspect ma-tériel que pour la présence dans les médiasnationaux, l’égalité réelle du temps de pa-role dans les médias de masse n’existantque pendant quelques semaines avant lesélections — et c’est même d’ailleurs déjàtrop pour un certain nombre d’éditoria-listes. Or ces puissances d’argent (les 1 %,parfois proches des plus gros actionnairesdes médias de masse) ont des intérêtsparticuliers plutôt contraires à l’intérêt

L’élection créenotre

impuissancepolitiqueD

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« Il faut qu’une constitutionsoit courte et obscure. Elle doit être

faite de manière à ne pas gênerl’action du gouvernement. »

Napoléon Bonaparte

« C’est un extrême malheur d’êtresujet d’un maître duquel on ne peut

jamais être assuré qu’il soit bon,puisqu’il est toujours en sa puis-sance d’être mauvais quand il levoudra. » Étienne de la Boétie,La servitude volontaire, 1576

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Gouvernance 5

général (ou du moins à l’intérêt du plusgrand nombre, les 99 %) (exemple : leCode du travail) : l’élection nous assureque nos dirigeants seront redevables deleur élection à des puissances d’argentet non au peuple, donc qu’ils n’agirontpas dans l’intérêt de ce dernier (ou seu-lement en apparence juste avant les é-lections pour briguer un nouveau mandat) ,tout simplement car d’autres intérêts pri-ment. On remarque au passage que, saufmandat unique prévu par la constitution,les élus doivent travailler à leur réé-lection en même temps qu’ils exercentleurs fonctions. L’élection prévoit doncintrinsèquement que l’élu ne travaillerapas exclusivement à préserver l’intérêt gé-néral (il doit aussi travailler à préparer saréélection ou à organiser sa succession) .(Liens renvoyant vers deux objections :Objection 1 : il n’y a qu’à rembourser lacampagne électorale si l’on veut que lesélus ne soient redevables auprès de per-sonne ; Objection 2 : pour éviter le men-songe, les promesses intenables et les

trahisons, ne suffirait-il pas d’obliger lesélus à rendre des comptes sans pour au-tant renoncer à l’élection ?)

5/ La constitution qui s’impose à nous au-jourd’hui est un héritage de celle du 4octobre 1958, qui a été écrite pour DeGaulle. Elle a donné un pouvoir dé-mesuré à l’exécutif. Cela avait du senspour un homme qui voulait sincèrementdéfendre les intérêts nationaux, mais c’estdangereux pour des présidents moins ver-tueux. Notre constitution actuelle, bienque réformée sur de nombreux points de-puis 1958, a gardé cette esprit d’exécutiffort typique d’une « dictature éclairée »me- née par la personne du Président. Est-ce vraiment le meilleur système pour pro-téger le peuple des abus de pouvoir ? Onpeut en douter.

6/ « Dès qu’on se laisse gouverner, on estmal gouverné. » (Alain) . Dans le système ac-tuel, nous sommes dépossédés de toutrôle politique quotidien : notre implication

est l’exception au lieu d’être la règle. Noussommes ainsi éloignés de la politique alorsque c’est elle qui est susceptible de pro-téger nos services publics et nos salaires,de réduire le chômage, la pauvreté, lesconflits avec son employeur. . . Brefs, nosproblèmes de tous les jours, qui inté-ressent forcément chaque individu, mêmecelui qui prétend que la politique ne leconcerne pas !

7/ Si nous tentons de nous révolter, onnous rétorque qu’il suffit d’aller voter etla police nous réprime : notre impuissancepolitique est rendue possible par l’exis-tence d’élections qui légitiment que l’onétouffe (ou du moins ignore) toutes lescontestations qui s’expriment autrementque par la voie électorale (réforme des re-traites, aéroport de Notre-Dame-des-Lan-des, mariage homosexuel. . . ) . Cela se tra-duit par la tendance de l’oligarchie éluepar la majorité à imposer ses vues aux mi-norités politiques et à éviter toute initiativede délibération à visée décisionnelle [. . . ]

jhjh

Découvrez la fin de l'article (points 7 & 8) et retrouvez des articles au sujet de la DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVEsur le site source ou sur www.informaction.info à l'aide des mots-clés proposés pour cette thématique.

« On a décidé de créer un collectifpourœuvrer à la mutation. »

Face à la crise systémique, des centaines de milliers decitoyens ont déjà choisi et œuvrent chaque jour à uneprofonde transition sociale, écologique et économiquede la société. 14 mouvements citoyens moteurs dans denombreux domaines d’activité (agriculture, éducation,énergie, finance, économie, bien-être social, insertion,démocratie, accompagnement du changement…) ontdécidé de se regrouper autour du « Collectif pour uneTransition Citoyenne ». Ces mouvements citoyens d’éco-nomie sociale et solidaire témoignent à travers leurs ex-pertises et leurs expériences de la construction d’unesociété nourrie par des valeurs de solidarité, de co-opération, de respect des humains et des écosystèmes.

Rassemblés autour d’une déclaration commune dévoiléele 25 mai 2013 en point d’orgue du Festival de laTransition (du 24 au 26 mai 2013 à Cluny), les membresdu Collectif pour une Transition Citoyenne lancent un

appel à amplifier ce mouvement citoyen. Ils invitentcelles et ceux qui partagent leurs convictions et veulentprovoquer un sursaut, pour passer de plusieurs cen-taines de milliers de personnes impliquées à desmillions. Vous pouvez télécharger la Déclaration Com-mune de création du Collectif.

Lien : https://vimeo.com/106225788 ; Durée : 14 min

« J'ai décidé d'organiser des ateliers d'écri-ture de la constitution pour donner l'ha-bitude aux citoyens de contribuer aux

règles du jeu politique »Au nom de la liberté et de la fraternité, Etienne donneson temps libre pour organiser des ateliers d'écriture dela constitution un peu partout en France. En effet, pourlui, la constitution devrait être écrite par les principauxintéressés : les citoyens. Il explique que l'améliorationde la constitution nous permettrait de réaliser nosidéaux : «Quand on se met en tête d'écrire nous même laconstitution, les utopies deviennent des projets politiquesfaisables !» Résultats : Des ateliers, partout, tout letemps, des conférences, des débats et des rencontresdans toutes nos villes.

Lien : http://dai.ly/x2lsd84 ; Durée : 4 min

www.onpassealacte.fr

Retrouvez d'autres vidéos et de nombreuses références sur le sitesource indiqué ci-dessus ou sur la plateforme participativewww. informaction. info (dans la barre de recherche, mots-clés :DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE, ÉVOLUTIVE, CONSTITUTION, TRANSITION CITOYENNE)

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lnform' et vous !Les rendez-vous de la semaine et l'actua lité mensue lle ? C ' e s t i c i .

Rendez-vousdu mois

La table de pressetous les mercredis- de 15h à 18h -métro Capitole

&la permanence au local

- de 18h à 20h -6 rue de Plaisance

L'exposition et le standtous les samedis- de 16h à 20h -métro Capitole

La table de pressetous les dimanches- de 10h à 14h -

marché de Saint Aubin

Accueil : 06.46.41 [email protected]

6 Divers www.informaction.info

À Propos

Titre : Remed. / Relais MédiatiqueJournal proposé par : Inform'ActionImages couverture : Libres de droitMise en page : Claire NoumeneArticles proposés sur la plateforme

www.informaction.infoImprimerie : Copy Diffusion ServicePrix de fabrication à l'unité : 1 euro

Numéro I.S.S.N : 2493-8017

NB : * Les droits d'auteur sont respectés.* Les articles relayés ne représentent en au-cun cas une prise de position de notre part.

Qui sommes-nous ?Créée en 2012, Inform'Action se mobilise pourrendre la société plus critique vis-à-vis de l'in-formation grâce à des outils de sensibilisation. Ellepromeut des idées et projets citoyens apportantdes solutions locales et durables.

L'association développe plusieurs médias partici-patifs innovants à travers lesquelles chaque per-sonne peut proposer, évaluer et valoriser desinformations.

Toutes les semaines, elle investit l'espace publicavec son exposition et sa table de presse, pouréchanger et remettre au centre de nos préoccu-pations des sujets qui nous concernent tous.

Nos valeurs-Être une association non-partisane, non lu-crative, non religieuse et liée à aucun lobby ougroupe d'influences.-Ne pas prétendre détenir la vérité.-Promouvoir la paix, le respect des êtres et de laplanète ainsi que les méthodes non-violentes.-Ne pas pratiquer de discriminations (culture,spiritualité, physique, ethnique, sexe, orientationsexuelle, sociale.-Être dans le constructif et le positif et non pasuniquement dans la réaction et la critiquenégative.-Amener à une réflexion globale sur les pro-blèmes du monde sans les réduire à des con-séquences de comportements individuels.

-Publier des documents qui ne font pas con-sensus, mais dont nous estimons qu'ils apportentune contribution au débat et qu'ils subissent unecensure.-Soutenir la liberté d'expression sans pour autantpromouvoir les idées qui ne respectent pas notrecharte des valeurs.

Médias et traitement del' informationLa diversité d'informations et de dialoguesconstructifs favorise le développement de l'espritcritique tout en évitant les positions figées etdogmatiques.

Nous avons pour ambition de compléter et d'éva-luer les points de vues relayés dans les médiasclassiques, à travers différents canaux de diffusionlibre de participation : site internet, réseaux so-ciaux, webradio, journal papier, exposition de rue.

F inancement et donsInform'Action a choisi d'avoir recours aux donspour rester indépendant dans son fonctionne-ment. Tous les contenus, relayés ou produits, sontdistribués à titre gratuit, et nous laissons à chacunle choix de contribuer selon leurs moyens et leursconsciences. Le refus de monétiser notre site ouson contenu, couplé à nos valeurs, garantissentune information et une expression libre.

lnform' Actionen chiffres

- 300, 000 visiteurs uniques par moissur la plateforme www.informaction.info- 3, 000, 000 de pages vues en 2015- 96, 000 'like' sur Facebook- 50 distributeurs sur 10 départements- 50 bibliothèques sur 3 départements- 50 bénévoles actifs à Toulouse- 4 antennes : Paris, Bordeaux, Marseille,Le Vigan (Gard)- 1 salarié et 1 service civique- 2 juillet 2012, c'est la date de créationde l'association, loi 1901, 4 ans déjà !

Comment aider sansdébourser un centi-me?1 - Je fais mes recher-ches internet sur lenouveau moteur Lilo

2- Je donnemes gouttes à Inform'Action(1 recherche = 1 goutte)

En savoir plus : www.lilo.org/fr/ou pour un petit coup de main,contactez-nous ! 800 euros ontdéjà été collectés grâce aux dons !

Organisées par Inform'Action, les soirées dessolutions des solutions toulousaines ont étél'occasion de présenter à un public curieux eten quête de sens, des initiatives innovantesproposées par des acteurs locaux ! Un évène-ment gratuit et ouvert à tous, pour agir et seréunir dans notre cité toulousaine !

Vous souhaitez présenter une ini-tiative locale et/ou obtenir plusd'informations sur la prochainesoirée des solutions toulousai-nes qui se prépare pour le moisde septembre, contactez-nous !

www.informaction.info est une pla-teforme participative sur laquelle les internau-tes peuvent proposer et évaluer mutuelle-ment leurs contenus d'information pour engarder le meilleur, ensuite diffusé en ligne.

Vous aussi devenez inform'acteurs, actri-ces en évaluant du contenu sur le site !

La table de presse a lieu tous lesmercredis après-midi et vit désormais un re-nouveau grâce au tableau de libre expres-sion mis en place par un stagiaire. On ytrouve également le DVD "Positivons !", vo-tre journal "Remed" et bien d'autres sup-ports à découvrir !Rejoignez-nous à la table de presse !

*on a besoin de vous

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F .o .c .u .sRe trouve z le s coups de coeur du mo is . . !

Juice Rap News, c'est la musique de la nation Internet, indépen-dante des programmes et de leurs affaires actuelles, responsablesde tourner des news pourries en analyses socio-poètiques aux-quelles chacun peut s'identifier et comprendre. Ecrit et créé parGiordano Nanni & Hugo Farrant dans le garage d'un studio dans labanlieu de Melbourne, en Australie, sur la terre des Wurundjeri.

Paroles (vidéo sous-titrée), extrait :Pour cette édition nous sommes en direct de l'eurozoneOù le décor est planté pour des insurrectionsAlors que les Etats membres s'affrontent au Concours EurodivisionD'un côté on a la 'Troika', unifiée,Pour renflouer les banques et se remettre à flotEn déployant une pléthore de nouvelles mesures d'austéritéQui ont apporté pauvreté et misère à de nombreuses contréeseuropéennes ; Et de l'autre, on a les citoyens,Qui ont répondu à l'austérité par une vague de protestationsPour en savoir plus voici les dernières nouvelles de l'EuroDivision

La contre histoired'InternetRetour sur l'émergence des mouvements dedéfense des libertés sur Internet, nés enréaction à la régulation croissante du Webpar les gouvernements et les multinationa-les. Avec Richard Stallman, l'inventeur deslogiciels libres, Rick Falvinge, créateur duParti pirate suédois, et Julian Assange, fon-dateur de WikiLeaks.

Internet a été créé par des hippies tout en étantfinancé par des militaires ! Cet improbable choc descultures a donné naissance à un espace de libertésimpossible à censurer ou à contrôler. C’est pour-tant ce que cherchent à faire, depuis des années, uncertain nombre de responsables politiques, pous-sant hackers et défenseurs des libertés à entrer dansl’arène politique.

Réseau sous surveillanceRichard Stallman, l'inventeur des logiciels libres,Rick Falvinge, créateur du Parti pirate suédois (lepremier du genre au monde) , ou Julian Assange,fondateur de WikiLeaks reclus dans l'ambassaded'Équateur à Londres : au fil des entretiens avec cesmilitants de la liberté 2.0, les auteurs du docu-mentaire dénoncent avec humour et vigueur lestentatives de régulation d'Internet par les gouver-nements et les multinationales, et dévoilent le rap-

port souvent conflictuel qui per-siste entre les acteurs de la cultureweb et les pouvoirs publics. Hé-bergeurs, fournisseurs d'accès ousimples internautes, tous sont sus-ceptibles de se retrouver dans lecollimateur de la justice, voiremême des services secrets, souscouvert de protection des droitsd'auteur et de la défense de la sé-curité nationale. Une contre-histoire de l'Internet montre com-ment ces hackers, plus pionniersdu web que pirates, ont été dé-possédés d'un espace d'échangesqu'ils ont contribué à développer,par des États et des entreprisessoucieux de transformer la Toileen réseau sous surveillance.

Durée : 86 minDate : Avril 2012Réalisateur : Sylvain BergèreDiffuseur : Arte Premières Lignes

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EVALUATION DESINTERNAUTES : 4,8/5(évaluant l'intérêt, le niveau etl'accessibilité de l'article en ligne)Vous aussi venez proposer et éva-luer des articles sur la plateformewww.informaction.info !

[5 personnes ont évalué ce contenu]

« Pas besoin d’en dire plus, à part quece documentaire est absolument pas-sionnant. Amateur ou professionneld’Internet, si le sujet vous intéresse,vous ne pouvez pas passer à côté.Question de culture générale, maisaussi de plaisir immédiat. Le tout aété créé par Julien Goetz (un anciend’OWNI) et l’excellent Jean-Marc Ma-nach, blogueur sur Bug Brother (en-tre autres) . Une raison de plus dedonner du crédit au résultat. Bonvisionnage ! »

www.blogdumoderateur.com

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Ici, on i nforme !

Retournez ce

journal dans

l'autre sens

et découvrez

l'autre visage

de l ' i nformation.

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Ici, onpasse à

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l'autre visage

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Désobéissance civile et démocratiePrésentation de l'auteur :Auteur d’Une histoire populaire desÉtats-Unis et d’une vingtaine d’ou-vrages consacrés à l’incidence desmouvements populaires sur la socié-té américaine, Howard Zinn (1922–2010) a été tour à tour docker, bom-bardier, cantonnier et manutention-naire avant d’enseigner à la BostonUniversity. Militant de la premièreheure pour les droits civiques etcontre la guerre du Vietnam, il a con-çu son métier d’historien comme in-dissociable d’un engagement dansles luttes sociales.

De quoi ça parle ?Notre manière de penser est unequestion de vie ou de mort. Si ceuxqui tiennent les rênes de la société

se montrent capables de contrôler nos idées, ils sont assurés de rester aupouvoir. Nul besoin de soldats dans les rues. Nous nous contrôleronsnous-mêmes. Notre ordre social résulte d'un processus de sélection aucours duquel certaines idées sont promues par le biais de puissantesmachines culturelles. Nous devons réexaminer ces idées et comprendrecomment elles s'opposent à notre expérience du monde. Nous seronsalors en mesure de contester l'idéologie dominante. De l'exercice de lajustice aux motivations réelles des guerres, en passant par les conditionsd'entretien de la violence économique et sociale, l'auteur illustre lamanière dont la tenue des affaires du monde, c'est-à-dire de nos affaires,devrait être entre nos mains. Et toujours chez Howard Zinn le mêmeoptimisme sur la nature et le destin de l'humanité : l'histoire ne réserveque des surprises, et elles ne sont pas toutes mauvaises.

Evaluation des internautes : 4,5/5 (Complexité : 0,5/2)

Pepe Mujica : Le prési-dent et la motte de terreUne rencontre au long cours avec l'atypiqueex-président uruguayen Pepe Mujica (de2010 à 2015), dont l'humanisme jovial ravitautant qu'il bouleverse. Un irrésistible"miracle" latino-américain.

C'est un de ces phénomènes tellement attachantsque l'on peine à y croire. Président de l'Uruguay de2010 à 2015, José Alberto Mujica Cordano a con-quis la planète par un mélange de charisme et d'hu-milité, d'engagement viscéral et d'austérité exem-plaire. Papy philosophe à moustache, le regardgrave et empreint de malice, "Pepe" Mujica, qui sedéfinit comme "une motte de terre sur pattes", ad'emblée renoncé aux fastes du palais présidentiel,préférant vivre avec son épouse, la sénatrice LuciaTopolansky, et Manuela, sa chienne à trois pattes,dans leur fermette fleurie de la banlieue deMontevideo. Au cours de son mandat, cet anticon-sumériste convaincu, qui ne roule qu'en Coccinelle,a redistribué 90 % de son salaire mensuel (9 300euros) à des oeuvres sociales, les médias inter-nationaux le gratifiant aussitôt du titre de "pré-sident le plus pauvre du monde". Sorte de Mandelad'Amérique latine, cet ancien guérillero qui a connules geôles effroyables de la dictature - dont ilrechigne à parler -, a notamment légalisé l'avor-tement, le mariage homosexuel et le cannabis,hissant son pays à l'avant-garde du continent, avecce principe chevillé au corps : "La seule loi fonda-mentale, c'est que tout change. "

Souffle de libertéEn suivant son quotidien alors qu'il exerce encorele pouvoir, le film enchante de bout en bout, seréchauffant à l'humanisme jovial de cet amateur detango et de maté. Qu'il prêche la solidarité etl'économie au service de l'homme, ou le sens de lavie et l'essence de l'amour devant des famillesuruguayennes ravies de leur héros, ou qu'il citeAristote et Borges, Pepe Mujica, porté par unrégénérant souffle de liberté, ne lasse jamais. "Seulssont vaincus ceux qui ont cessé de lutter", répète-t-il. De fait, le vaillant octogénaire, qui "aime boireun p'tit coup", ne désarme jamais, de Montevideo àBerlin - face à Angela Merkel -, l'avenir grandouvert, sinon radieux, en héritage.

Evaluation des internautes : 4,0/5

Lien Streaming :www.cocostreaming.com/streaming-pepe-mujica-le-president-et-la-motte-de-terre-55566.html

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www.informaction.info6 Mouvements sociaux

F .o .c .u .sRe trouve z le s coups de coeur du mo is . . !

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Les ateliers couture : une

alternative ecolo et creative au

shopping

Qui a dit que consommer différemment devait être unecontrainte? Ludiques, lesateliers couture proposentde créer, personnaliser outransformer ses vêtementset font de plus en plusd'adeptes. L'occasiond'échapper à la fréné- siedes soldes et aux achatscompulsifs.

Le mercredi 24 juin marquera lecoup d’envoi des soldes d’été2015. Une période propice aux comportements surconsomma-teurs, bien que freinée depuis quelques années par un contexteéconomique difficile. 600 000 tonnes de produits textiles(vêtement, chaussures et linge) s’écoulaient en France en 2013 se-lon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise des énergies(Ademe). Influencés par une mode toujours changeante, nousachetons, entassons, puis jetons pour mieux racheter.

Cette année, on lutte contre l’achat compulsif et on s’évite leschaotiques fourmilières que sont les magasins en période desoldes. À la place, on se retrousse les manches et on apprendre àcoudre, surpiquer, repriser. À l’initiative de passionnés ou d’éco-citoyens en quête d’un chan- gement de paradigme, les atelierspour réparer, transformer ou fabriquer ses propres vêtementspoussent comme des champignons. L’occasion d’un momentresponsable et ludique.

Recycler des vêtements abîmés ou démodésIl y a les clinquants, qu’on se dit qu’on enfilera pour une occasionspéciale. Les élimés, qui serviront une dernière fois. Les dépassés,à qui la mode pourrait un jour laisser une seconde chance. Lestrop petits, qu’on remettra après avoir réussi son régime. Autantde profils différents qui tendent tous au même constat : nousentassons les vêtements inutiles. Qu’ils ne soient plus très en for-me ou que nos goûts aient changé, nombre d’ateliers proposentde les recycler pour leur donner un second souffle. Notre vieillechemise à motif deviendra une jupe. Ce pantalon troué un sac àmains. Les pièces sont uniques et offrent la satisfaction du fait soi-même. Gratifiant.

Transformer ses jeans pendant la grossesseLes lignes de vêtement maternité sont souvent coûteuses. Et leurpériode d’utilisation limitée. Alors plutôt que d’investir, pourquoine pas adapter les pièces qui encombrent déjà notre garde-robe ?C’est ce que propose Repair Jeans (Paris) , un atelier d’artisansspécialisés dans la réparation et la retouche du denim. À l’aide decoutures latérales extensibles, et pour 30 euros, ces spécialistes dela toile bleue adaptent vos jeans préférés le temps de la grossesse,puis leur rendent leur forme d’origine.

Do it Yourself!*C'est le coin des astuces et autres initiatives créatives....

*Faire soi-meme 7

Créer ses vêtements de A à ZA en croire certains spots publicitaires, les soldes se résument à unlâché de harpies prêtes à en découdre pour la moindre pièce sol-dée. Si la réalité est un peu moins cavalière, les magasins bondéset les vêtements entassés ne sont pas toujours une partie deplaisir. Alors pourquoi ne pas leur préférer les petits ateliers prêtsde chez vous, où novices et initiés s’échangent bobines et conseils

pour concevoir leurs propres habits.Du patron à l’assemblage, tout estconçu et mis en forme à l’atelier.

Apprendre à coudre auxenfantsLa couture doit avant tout être unmoment ludique. C’est pourquoi cer-tains ateliers proposent égalementdes cours pour les enfants. Ils com-mencent par apprendre les fonda-mentaux, dès à coudre, aiguille et filen main, après quoi les bambins cré-ent de petits objets comme des dou-

dous ou de petites trousses. Une activité manuelle qui laisse lapart belle à la créativité.

Sauver un vêtement autour d'un caféPeut-être en avez-vous déjà croisé un sans le savoir. En quelquesannées, les repair cafés ont investi le paysage urbain. En substance,ce sont des cafés tout ce qu’il y a de plus normal. A la différenceprès qu’ils accueillent tous les bricoleurs solidaires qui mettentleur savoir-faire au service de tous. S’ils sont plus connus pour êtredes cliniques de l’électroménager, les repair cafés sont aussi unpoint de rendez-vous pour les couturiers avertis qui vous don-neront toutes leurs astuces pour réparer ce pull et ce jean troués.

www.bioalaune.com

Repair Cafe, kesako ?

Un concept, venu des Pays-Bas : le Repair Café, réunion debricoleurs, de techniciens et même d'experts, tous passionnésqui offrent gratuitement leurs compétences pour réparer lesobjets du quotidien défectueux.

Réparer ensemble, c’est l’idée des Repair Cafés dont l’entrée estouverte à tous. Outils et matériel sont disponibles à l’endroit oùest organisé le Repair Café, pour faire toutes les réparations pos-sibles et imaginables. Vêtements, meubles, appareils électriques,bicyclettes, vaisselle, objets utiles, jouets, et autres. D’autre partsont présents dans le Repair Café des experts bénévoles, qui ontune connaissance et une compétence de la réparation dans toutessortes de domaines. On y apporte des objets en mauvais étatqu’on a chez soi. Et on se met à l’ouvrage avec les gens du métier.Il y a toujours quelque chose à apprendre au Repair Café. Ceuxqui n’ont rien à réparer prennent un café ou un thé, ou aident àréparer un objet appartenant à un autre. On peut aussi toujours ytrouver des idées à la table de lecture qui propose des ouvragessur la réparation et le bricolage.Il y a des centaines de Repair Cafés partout en Belgique, en France et enSuisse. Vous pouvez visiter un Repair Café près de chez vous, ou pourquoipas, en organiser un vous-même !

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4 Consommation www.20min.ch/ro

Le 25 Juin 2014 Par AFP

Durant un an, l'Allemande GretaTaubert a vécu sans débourser

un franc. Cette journaliste de 30 ansvoulait découvrir ce qu'il se passe-rait si notre système économiques'effondrait.

Pendant toute une année, Greta Taubert, jour-naliste indépendante, a troqué jupes et pan-talons dans des bourses d'échanges de vête-ments, gratté la terre pour faire pousser chouxet pommes de terre dans un jardin collectif etparcouru en stop plus de 1700 km pour pas-ser des vacances dans un squat à Barcelone. . .

La première chose que s'est offerte Greta Tau-bert à l'issue de ses douze mois d'abstinence?«Des collants!» lâche-t-elle spontanément,attablée devant un cappuccino, dans un caféfait de bric et de broc de Leipzig, en ex-RDA.

«Et des produits d'hygiène», ajoute-t-elle aussi-tôt, en repoussant une mèche de ses longscheveux blonds volumineux. Fini la fastidieusefabrication maison de déodorants, crèmes devisage et autres dentifrices estampillés 100%naturels. «J'ai même fabriqué mon propreshampoing», raconte-t-elle. «Mais je me suismise à ressembler à l'homme de Néandertal.Mon entourage m'a dit: «Non, mais là ça vatrop loin!» rigole-t-elle.

De cette expérience extrême, la jeune femme atiré un livre, «Apokalypse jetzt!» («Apocalypsemaintenant!») dans lequel elle narre sa vie loindes H&M, Aldi, et du gaspillage considérabled'une société de surconsommation.

Cette aventure écolo-minimaliste a démarré undimanche après-midi, chez sa grand-mère, encontemplant la toile cirée couverte de tarteaux pommes, gâteau au fromage, tarte à lacrème, biscuits secs à la vanille, canapésjambon-fromage, café filtre, sucre. «Et quandj'ai dit: «Je veux du lait», ma mamie a posé surla table du lait au chocolat, à la banane, à la va-nille et à la fraise», se souvient Greta.

«Notre système économique repose sur laperspective d'une croissance infinie, mais no-tre monde écologique est limité», écrit-elle. «Lemantra du plus, plus, plus ne va pas nous

Greta,en grève

de la consopendant un an

Pourquoi nous avons besoin d’uneBoutique sans argent à ParisParce que La Boutique sans argent, c’esttrès simple : on amène les objets dont onn’a plus besoin – vêtements, accessoires,équipement, etc. – et on peut récupérer cequi pourra nous être utile. Gratuitement,sans échange, sans troc, et sansjustification.

Parce que les trottoirsparisiens regorgentd’objets jetés et pour-tant en bon état, quiauraient été telle-ment mieux dans unnouveau foyer.

Parce qu’on n’a pastoujours les moyensde pouvoir s’équiperquand on emménage ou quand le frigovient de lâcher.

Parce qu’on a trop d’objets qui ne noussont pas utiles alors que d’autres enauraient besoin. Parce qu’on ne peut passtocker ces objets inutiles dans nos petitsappartements – et tant mieux : voicil’occasion de leur donner une seconde vie.

Parce qu’il y a quelque chose de magique àse dire, en entrant dans un magasin gratuit: Rien ici n’est à vendre.

Parce que nous aussi, comme les Berlinois,les Amsterdamais, les Bruxellois, les Co-penhaguois, les Viennois, les Athéniens,nous voulons avoir un lieu convivial oùamener nos objets et en récupérer gra-

mener très loin. » En Allemagne, en 2012, près de sept millions de tonnes d'aliments ontatterri à la poubelle, soit en moyenne 81,6 kilos par personne.

Prise de conscienceGreta Taubert assure que la crise en Europe a provoqué une prise de conscience deslimites du modèle économique actuel. «Je crois que les gens ont compris qu'on n'avaitrien réglé avec les plans de sauvetage et le mécanisme européen de stabilité, souligne-t-elle. On ne fait que continuer comme auparavant, mais ce système n'a pas de fon-dement sain. »

Certains chercheurs tirent d'ailleurs la sonnette d'alarme. «La chasse sans fin à plus deprospérité est une folie», assurent les économistes britanniques Robert et EdwardSkidelsky dans un livre retentissant, «How Much is Enough?». «Dire que mon but dansla vie, c'est de gagner plus d'argent, c'est comme dire que mon but en mangeant, c'estde devenir toujours plus gros», estiment-ils.

Des initiatives se multiplient, en Allemagne et ailleurs, basées sur l'économie du

tuitement, qu’on soit riche ou pauvre.

Parce que nous voulons remettre de l’hu-main là où trop souvent on ne trouve plusque des histoires d’argent.

Parce que donner un objet, récupérer unobjet, c’est aussi l’occasion de rencontrer

ses voisins et de par-tager avec eux.

Parce que c’est unealternative à l’achatneuf. Et parce quec’est une alternativeà l’achat, tout court.

Parce que nousavons besoin d’ini-tiatives simples etconcrètes. De pro-jets qui rendent ces

alternatives possibles au jour le jour.

Parce que La Boutique sans argent ne serapas qu’un lieu de dons d’objets, on pourraaussi venir simplement y flâner, y discuter,y organiser des ateliers de bricolage ou yassister à une initiation artistique, parceque nous avons besoin de tels lieux quinous rapprochent. Et qui soient gratuits.

Parce que nous voulons construire cetteaventure ensemble, nous qui sommes con-scients de ces raisons, qui sommes in-terpellés par cette alternative, qui sommesmotivés par ces buts – et qui sommes tou-chés par cette utopie réaliste

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Retrouvez troc et "gratiferia" sur la plateforme.www.informaction.info ; mots-clé : SOLIDARITÉ

« Des initiatives se multiplient, en Allemagne et ailleurs,basées sur l'économie du partage: sites internet

de récup de nourriture, «magasins» où tout est gratuit.A Berlin, un «arbre à livres» permet de déposer desouvrages dont on ne veut plus et d'y piocher ses

nouvelles envies de lecture. »

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Consommation 5

plastique ! Qu’avais-je fait pendant toute ma vie ? C’est à ce mo-ment là que j’ai choisi d’éliminer tous les plastiques de ma vie.

Éliminer le plastique signifiait apprendre à emballertous mes produits moi-même.Cela comprenait tout y compris ledentifrice et les produits d’en-tretien, je ne savais rien faire et j’aibeaucoup appris en faisant desrecherches sur Internet. Un jour jesuis tombée sur un blog appelé «Zero Waste Home » (Maison ZéroDéchet) www.zerowastehome.comIl suivait la vie de Bea Johnson, é-pouse et mère de deux enfants quisuivent le mode de vie zéro décheten Californie.

À ce moment là j’avais déjà éliminépratiquement tout le plastique dema vie. J’ai pensé, « si une famillede quatre personnes peut avoir un

mode de vie zéro déchet, alors moi aussi je peux le faire. » Doncj’ai franchi le pas. Je n’ai produit aucun déchet en 2 ans :Comment suis-je passée du zéro plastique au zéro déchet ?

Tout d’abord, j’ai arrêté d’acheter des produits emballés et j’ai com-mencé à amener mes propres sacs et mes pots pour remplir avecdes produits en vrac au supermarché. J’ai arrêté d’acheter de nou-veaux vêtements, et j’ai seulement acheté d’occasion. J’ai conti-nué à fabriquer moi-même tous mes produits de soins person-nels et d’entretien. J’ai vendu ou donné des choses qui étaient su-perflues, par exemple j’ai donné dix paires de jeans que je n’avaispas mis depuis le lycée, et un million d’objets décoratifs qui ne si-gnifiaient absolument rien pour moi.

Plus important encore, j ’ai commencé à planifier des situations po-tentiellement inutiles ; j ’ai commencé à dire « NON » à des chosescomme les pailles dans mes cocktails dans les bars, non aux sacsplastiques ou en papier dans les magasins, et non aux tickets decaisse.

Bien sûr, cette transition ne s’est pas faite du jour au lendemain.Ce processus a pris plus d’un an et j’ai dû faire beaucoup d’efforts.La partie la plus dure a été d’avoir un regard critique sur moi-mê-me, les études environnementales, le phare lumineux du dévelop-pement durable, et de réaliser que je ne vivais pas en adéquationavec mes valeurs. J’ai réalisé que même si beaucoup de choses metenaient à cœur, je n’incarnais pas mes philosophies. Une fois quej’ai accepté de voir les choses en face, j ’ai amélioré ma vie de jouren jour.

Voici ce qui s’est amélioré dans ma vie depuis que je neproduis plus aucun déchet :1. Je fais des économies [. . . ]

Traduction par Claire C.

partage: sites internet de récup de nourriture, «magasins» où toutest gratuit. A Berlin, un «arbre à livres» permet de déposer desouvrages dont on ne veut plus et d'y piocher ses nouvelles enviesde lecture.

L'Europe du Sud, où les sourisdansent dans le tiroir-caisse depuisle début de la crise, s'y met aussi. EnGrèce, une jeunesse lessivée par lechômage tente un nouveau vivreensemble: «Tu fais du jardinage? Jete propose des cours d'anglais enéchange. »

«Aujourd'hui je cherche à intégrerdans mon quotidien ce que j'ai ap-pris durant cette année, mais jesuis contente de ne plus vivre aussiradicalement», explique Greta

Je n’ai produit aucun déchet en 2ans. Voici à quoi ressemble ma vie.

www.espritsciencemetaphysiques.com

J e m’appelle Lauren, j’ai 23 ans et je vis à NewYork. Je ne produis aucun déchet. Aucune pou-

belle, aucune décharge. Rien. Je sais ce que vouspensez. Cette fille doit être une hippie. Ou unementeuse. Ou elle n’est pas réelle. Mais je vousassure que je ne suis rien de tout cela. Mis à partque je suis bien réelle. Je n’ai pas toujours vécu ceque certains appellent le mode de vie « zérodéchet».

Mais j’ai commencé à changer ma façon de vivre il y a environ troisans, quand je faisais des études environnementales à l’Universitéde New York, que je protestais contre les grandes sociétéspétrolières, et que j’étais présidente d’un club qui proposait desdiscussions hebdomadaires sur des sujets environnementaux.Dans mon esprit, j ’étais à fond pour l’environnement, ou commem’appelait ma grand-mère , une vraie « écolo ». Tout le monde mevoyait comme la fille qui faisait des efforts en matière dedéveloppement durable, donc cela signifiait que je faisais ma partpour la terre, non ? Faux.

Quand j’étais en cours, il y a avait une autre étudiante qui ap-portait toujours un sac en plastique contenant une barquette enplastique pleine de nourriture, une bouteille d’eau en plastique,des couverts en plastique, et un paquet de chips. Cours aprèscours je la regardais jeter tout ça à la poubelle, et j’étais tellementen colère ! Mais en réalité je ne lui ai jamais rien dit ni fait quoique ce soit. Je suis juste devenue folle.

Un jour, j ’étais particulièrement bouleversée après les cours et jesuis rentrée chez moi pour préparer le dîner et essayer d’oubliertout ça, mais quand j’ai ouvert mon réfrigérateur je me suis figée.J’ai réalisé que tout ce qui était dedans était soit emballé ouconditionné, d’une façon ou d’une autre, dans du plastique.

C’est la première fois de ma vie que j’ai senti que je pouvais meregarder et me dire « HYPOCRITE ». J’étais la fille écolo, pas la fille

Retrouvez la fin de cet article et approfondissez le sujet sur le sitesource ou sur la plateforme www.informaction.info (mots clés :ZÉRO DÉCHET, SURCONSOMMATION, GASPILLAGE, SOBRIÉTÉ, AUTONOMIE, PARTAGE,SOLIDARITÉ, TROC, GRATUIT) Ces articles ont été partagés par desinternautes. Vous aussi devenez acteur de votre information.Evaluez et proposez du contenu sur la plateforme participative envous créant un compte gratuit, en trois clics !

La journaliste Greta Taubert à la recherche de vêtementsen août 2012 à Leipzig, photo: AFP/Lutz Hofmann

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2 Projet de société www..kaizen-magazine.com

Le 3 octobre 2014 Par Pierre Rabhi

Depuis la nuit des temps etpendant des millénaires,

l’autonomie a régi l’organisationet la survie des humains sur laTerre, aux quatre coins du globe.Garante de l’équilibre, elle s’ins-pire des mécanismes naturels dela planète elle-même, où l’auto-régulation et la coopération onttoujours été les clés de lapérennité.

Au XVIème siècle, lorsque le voyageur cir-culait à travers l’Europe, il découvraitpartout où il allait une immense diversitéde tribus et de communautés qui n’avaientpas les mêmes langues, vêtements,habitats, outils, etc. Cette diversité cultu-relle reflétait directement la créativitéhumaine dans son dialogue avec la nature.La nature inspirait l’imaginaire de l’hom-me, pour qu’il puisse assurer sa survie.Chaque communauté était alors autonomesur son territoire et répondait à ses besoinsfondamentaux en tirant parti desressources locales.

Avec l’avènement de la société industrielle,en à peine deux siècles, l’ensemble de cet-te organisation planétaire s’est effondré.

Tel Prométhée désirant s’affranchir ducaprice des dieux, l’homme moderne a

souhaité ne plus dépendre des élémentsnaturels qu’il ne maîtrise pas. Afin des’autonomiser des limites imposées par lanature, il a pris un tournant inouï danstoute l’histoire, en plongeant dans l’ère duprogrès technique, prétendument libéra-teur. Mais celui-ci se révèle être untraquenard incroyable : la société mo-derne, en se déconnectant des loisfondamentales de la vie, a perdu touteautonomie, sous prétexte de la gagner,jusqu’à compromettre sa propre survie !

L’industrialisation s’est bâtie sur l’exhuma-tion des matières mortes que la planèteavait pourtant stockées dans son sous-solpour qu’on n’en parle plus. Quand noscivilisations se sont construites sur lepétrole, le minéral s’est retourné contre lebiologique, polluant l’ensemble desfacteurs essentiels à notre vie : l’air, l’eau,la terre, etc. Passant du cheval animal aucheval-vapeur, nous avons créé une visiondifférente dutemps et del’espace, pro-duit de l’accé-lération, de lafrénésie, et misen place des ou-tils pour servirce productivis-me. Mais cesoutils, qui de-vaient être nosserviteurs, sontdevenus nosmaîtres. Eux qui devaient nous libérernous asservissent complètement. Qui peutaujourd’hui se passer de la voiture, de l’é-lectricité, de l’ordinateur ?

On a finalement bâti la civilisation la plusfragile de toute l’histoire de l’humanité. Sil’on supprime le pétrole, les transports etla communication, tout s’écroule ! Cesinnovations mondialisées ont permis aux

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en

bre

fdifférentes communautés humaines de seconnecter entre elles et à l’humanité deprendre connaissance d’elle-même, maiselles ont parallèlement véhiculé à touteallure et à travers le monde entier, tels unvirus ou une peste, l’idéologie destructriced’autonomie. C’est ainsi que des millionsde paysans se retrouvent à trimer dans desmonocultures vouées à l’exportation, sansplus pouvoir subvenir à leurs besoins fon-damentaux, tout en rêvant d’un «ailleursmeilleur» que font miroiter les écrans detélé…

Dans ce système, on n’offre plus à nos en-fants les moyens de développer leurssavoir-faire, y compris manuels, et, en lesfaisant grandir devant des écrans, on leurfait perdre toute autonomie. Ils sont, dèsleur plus jeune âge, plongés dans unmonde virtuel, déconnectés du monde réelet désocialisés. On délègue à des machinesdes activités que nous faisions avant avecnotre esprit, notre corps, nos mains, notreintelligence. Combien de personnes trans-fèrent leur mémoire sur leur ordinateur !

La vision prométhéenne et le culte du pro-grès technique se révèlent être une grandeillusion. Et, dans ce monde moderne, laquête du bonheur est en faillite complète.Ce modèle qui nous promettait libération,travail et sécurité s’avère irréaliste etterriblement angoissant. On est passé de laservitude réelle (l’esclavage) à l’esclavagesalarié, où l’individu brade toute sonexistence pour un salaire. Cet individu estdevenu un rouage d’un immense systèmeextrêmement complexe, dans lequel ilperd pied. Une unité qui doit produire etconsommer des richesses, elles-mêmesconcentrées dans les mains de quelques-uns.

La sémantiquedu mot «con-sommateur»dévoile uneréalité terrifian-te. Cet accapa-rement du biencommun de lapart d’une ex-trême minoritéhumaine a ré-tabli la féoda-lité la plus hor-rible de l’his-

toire. Elle a instauré des seigneurs/sai-gneurs qui sont les plus grands assassinsde l’autonomie qui aient jamais existé.

Ces lobbyings de la chimie, et notammentde la pharmaceutique et de l’agroalimen-taire, nous maintiennent dans la peur etdans la dépendance, pour servir leursintérêts privés et maintenir leur pouvoirabsolu. Afin de faire perdurer le système en

L’autonomie,une réconcilia-

tion avec leslois de la vie

« L’autonomie ne doit donc pas êtreconfondue avec l’autarcie. Il ne s’agitpas de se replier sur soi et de créer des

cellules étanches où l’on n’a plus besoindu reste du monde. Vouloir s’isoler dansdes espaces clos au sein d’une réalitépar nature interconnectée serait uneprétention vaniteuse et irréaliste. »

Aquarelle : Marie et Nicolas Doucedame

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Projet de société 3

place, ils ont établi une véritable idéologie,avec ses préceptes, ses dogmes, ses credo,comme une religion. Toute personne quin’obéit pas doit être sanctionnée, et on seretrouve face à des aberrations : unmédecin homéopathe rayé de la pro-fession, un viticulteur refusant de traiterses vignes poursuivi en justice ou unefamille tentantde répondrepar elle-mêmeà ses besoinsvitaux expulséede son propreterrain ! Les mé-dias serventl’idéologie etparticipent àtransformer l’er-reur en vérité.De ce fait, l’êtrehumain est ma-nipulé et n’a plus les repères pour com-prendre.

Peut-on reconstruire une autonomie af-franchie de la nature ? Non. Est-ce quel’être humain a besoin de la nature ? Oui.Est-ce que la nature a besoin de l’êtrehumain ? Non. Elle a préexisté à nous. Il ya eu une multitude d’extinctions d’es-pèces, et nous pourrions aussi disparaître àcause de nos propres transgressions, dudérèglement de l’ordre de la vie.

Plus que jamais, la claire vision de l’in-telligence doit advenir. Nous avons troplongtemps confondu nos aptitudes, ca-pables de prouesses extraordinaires, et lavéritable intelligence, seule à même decréer un ensemble cohérent et durable.

En voulant nous affranchir de la nature,nous avons oublié que nous lui devons lavie. Cette dissociation entre l’humain et lanature a été une erreur énorme, véhiculéenotamment par la Bible, qui nous place ausommet de la création, pouvant en dis-poser à notre gré sans nous soucier de l’é-quilibre. Or, nous sommes la nature, noussommes des mammifères avec la particu-larité de la pensée qui devrait nous per-mettre de bâtir un monde intelligent, enrespectant la magnificence et la beauté dela vie.

Alors, comment nous y prendre ? Par quoicommencer ? Nous devrions tout d’abordrefaire l’inventaire de nos ressources lo-cales, qui sont les premières bases de notreautonomie. Et tout mettre en œuvre pourpouvoir répondre par nous-mêmes, àl’échelle d’une famille ou d’un territoire, ànos besoins fondamentaux, dont le pre-mier est celui de se nourrir. Si lestransports cessaient, rien qu’une semaine,les villes seraient aussitôt en pénurie etnous prendrions conscience de l’ampleur

de notre dépendance et de la fragilité de lamondialisation. C’est pour cela que j’aitoujours dit que jardiner est un actepolitique.

L’autonomie consiste donc à mettre en va-leur nos ressources, pour répondre à nosnécessités, et à échanger ensuite la rareté.

Car chaque en-droit, chaqueterritoire dis-pose de riches-ses propresque d’autresn’ont pas. Enéchangeant cesraretés, oncrée des passe-relles qui re-lient les diffé-rentes autono-mies et partici-

pent à convivialiser l’ensemble. L’autono-mie ne doit donc pas être confondue avecl’autarcie. Il ne s’agit pas de se replier sursoi et de créer des cellules étanches oùl’on n’a plus besoin du reste du monde.Vouloir s’isoler dans des espaces clos ausein d’une réalité par nature interconnec-tée serait une prétention vaniteuse etirréaliste.

Avancer vers l’autonomie nécessitera derevisiter nos besoins. La nature nous offrel’abondance pour tous, à condition de nepas l’épuiser au nom du superflu et du«toujours plus». En appelant à la sobriétéheureuse, je ne parle pas de privation nide renoncement, mais d’un mode de vieenchanteur et réjouissant. Elle permetd’assouvir l’espace de la survie biologique,tout en libérant l’esprit de la pesanteur dela matière et de la frénésie.

Chacun de nous est appelé à se res-ponsabiliser en se demandant : «Dans quoiest-ce que je mets mon temps, monénergie, mes compétences ? Est-ce que jecontribue à maintenir l’équilibre, à

embellir le monde, à construire un avenirbeau et durable pour les générations àvenir ?» Nous avons chacun le devoir defaire ce que nous pouvons pour cela.Comme Krishnamurti le disait, il ne s’agitpas de croire que quelqu’un détient lavérité et va nous la déverser, maisd’expérimenter et de trouver par nous-mêmes nos propres solutions, notrepropre cohérence. «Nous libérer duconnu», car nous sommes prisonniers denos schémas de pensée, de notre histoire,de nos conditionnements. Cela aussi, c’estune autonomie à reconquérir ! Une au-tonomie intérieure !

Le destin de l’humanité est de comprendreque nous avons à construire l’unité en co-opération avec les lois de la nature, de lavie. Aucune autonomie réelle ne peut sefaire sans une réconciliation avec les règlesfondamentales de la vie, dont nous nesommes qu’une manifestation parmi d’au-tres. On parle de l’écologie comme d’uncondiment dans le système global de lasociété, alors que c’est l’élément premieret universel, qui devrait être reconnu parl’ensemble du genre humain. «Terre mère,terre nourricière» n’est pas une métaphorepoétique, c’est une réalité absolue !

D’après une interview réalisée etretranscrite par Claire Eggermont

Extrait de Comment devenir autonome,3ème Hors-série de Kaizen.

POUR APPROFONDIR LE SUJET : voiciquelques mots-clés que vous pouvez tapersur le site www.informaction.info >RECONCILIATION AUTONOMIE, REVENU UNIVERSEL,REAPPROPRIER, CONSOMMER LOCAL

Aquarelle : Marie et Nicolas Doucedame

« Si les transports cessaient, rienqu’une semaine, les villes seraient

aussitôt en pénurie et nous prendrionsconscience de l’ampleur de notredépendance et de la fragilité de la

mondialisation. C’est pour cela quej’ai toujours dit que jardiner est

un acte politique. »

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EN BREF p. 2&3

AUTONOMIESe réconcilier avec les lois

de la vie, selon P. Rabhi

FOCUS p. 6

DEMOCRATIELe président 'Pepe Mujica'

DOSSIER p. 4&5

CONSO&COLeurs changements de vie

ASTUCES p. 7

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