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Environnement - Social - Gouvernance 2 ère édition 2011 Le GUIDE Professionnel du Développement Durable & de la RSE

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NewDDeal est le 1er GUIDE Professionnel du Développement Durable & de la RSE. Un outil d’aide à la décision indispensable, qui répond au besoin croissant d’information des entreprises de toute taille et de tout secteur d’activité.

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  • 1. Environnement - Social - Gouvernance Le GUIDE Professionneldu Dveloppement Durable & de la RSE 2re dition 2011

2. PLAFONDS SYSTEMES Ensemble nos ides prennent forme Nous ne perdons jamais de vue vos objectifs tout en prservant le futurProgrammes de recyclage Matriaux recycls Solutions durables Compatible HQETRANSPORT BUREAU COMMERCESANTDUCATIONwww.armstrong.fr/plafondsVisitez notre site www.armstrong.fr/plafonds/environnement 3. Editorialla valEur partagEJemprunte Michael Porter, lun des plus minentsconomistes contemporains dobdience librale,professeur la prestigieuse Universit de Harvard etconseil de multinationales, cette formule qui en deuxmots si simples rsume la notion si complexe de RSE.La valeur partage, shared value , serait la seulefaon de sauver le capitalisme et rconcilier lEntrepriseavec la Socit.En effet, dcrdibilis par des dcennies dabus etdincohrences, le monde de lentreprise doit regagnerla confiance de lopinion. Mais comment ?En comprenant, tout simplement, que ce qui est bonpour la socit est bon pour lentreprise Ce que je fais va-t-il accrotre le bien-tre des consommateurs ?Prend-il en compte la rarfaction des ressources naturelles ?Est-il bnfique mes fournisseurs ?Amliore-t-il le sort de la communaut laquelle appartiennent mes sitesde production et de vente ?En faisant de cette valeur partage laxe principal de sa stratgie de dve-loppement, lentreprise se garantit, selon lui, des bnfices sonnants et trbu-chants. Car elle porte en elle le germe de linnovation et du partage, si chers nos yeux.Le Guide NewDDeal, sa faon, tente lui aussi de vous montrer la route.Riche en informations, en rfrences, en adresses, la deuxime dition de ceguide pratique runit prs de 200 acteurs du changement pour qui la RSE seconjugue au prsent.Nous esprons quil saura remplir sa mission : aider les entreprises, petites etgrandes, trouver le juste quilibre entre les impratifs conomiques, sociauxet environnementaux.Bonne lecture !Ccile Colonna dIstriaDirectrice de la publicationTODDAY NewDDeal 2011 1 4. SoMMairERpertoire des annonceurs par ordre alphabtique 5Avant-propos7Lessentiel du dveloppement durable & de la RSE9A la une en 2011 10ISO 26000 : La norme hors norme10Les fondamentaux 12Le dveloppement durable de quoi parle-t-on ?12La dimension sociale et socitale14La dimension environnementale15La dimension conomique16Lthique et la gouvernance18Les premiers pas 20Quel rle pour lentreprise ?20Faire rimer efficacit et responsabilit sociale 21Pourquoi se lancer dans un programme de dveloppement durable23Conseils pratiques pour dmarrer votre programme 24La mthode 25Code de conduite des entreprises 26Les bonnes pratiques 27Environnement28Finance / Gouvernance31Social 34Les acteurs cls du changement 37Institutionnels et Associations professionnelles 37Conseil / Stratgie / Organisation 41Audit / Diagnostic / Certification 53Finance / Reporting / Gouvernance59R&D / Innovation / Marketing 65Communication / Publicit / Medias 73Formation / Emploi 85Economie sociale et Solidaire93Cleantech / Management environnemental 101Urbanisme / Mobilit / Transport 107Cls de recherche rapide : index et panorama 113Index par personne 114Index par activit 117Panorama dtaill des prestataires 120NewDDeal 2011 3 5. POUR CHANGER DRELe mag Le quotidien en ligne La web radiosur www.neoplanete.frTous les joursInfos - Vidos - Interviews radio - Actus Conso - Chroniques - Bons plans... Disponible sur Iphone 6. rEpErtoirE dES aNNoNCEurS1RDESIGN - DESIGN ET DVELOPPEMENT DURABLE70ABILIS ERGONOMIE44ALTERNATIVES ECONOMIQUES92ARESSY75ARMSTRONG BUILDING PRODUCTS SAS2me de couv.ART GENS95ARVAL SERVICE LEASE110BFM BUSINESS 2BIOVIVA DVELOPPEMENT DURABLE 45BOSSA VERDE 46BUREAU VERITAS58BUSINESS WIRE 80BY 10567CARE FRANCE 98CLIMAT MUNDI 102COMITE 21 38CREAWA STUDIO DCO DESIGN GRAPHIQUE PRINT ET WEB 81DELOITTE47DES ENJEUX ET DES HOMMES48DHL EXPRESS109ECOCERT ENVIRONNEMENT 55ELIADIS103EMCO2 SOLUTION 104ESDES - COLE DE MANAGEMENT 87ETHICITY49EXCEL50FMF TALENTS 88GDF SUEZ6 et 100GINGKO 21 71GL EVENTS 77GRIMALDI FORUM MONACO 79HSBC FRANCE61 et 4me de couv.IBM 43IMAGINABLE 51INSTITUT LONARD DE VINCI 89LA CABANE BLEUE 82LES JARDINS DE GALLY69MALAKOFF MDRIC97MINES PARISTECH - ISIGE 90NEOPLANETE 4NETTBIO99NOVETHIC63ORSE39PARTA DIALOGUE72PRODURABLE64QUALITIQUE 8R-CO2111RECYLUM 40REVIALIS 105SGS 57SIDIESE 83TERRA ACADEMY 91TERRA ECO106VERTARIS84VIGEO ENTERPRISE52VRANKEN POMMERY MONOPOLE112 et 3me de couv NewDDeal 2011 5 7. newddeal - 480-1 - Wed 16/02/11 - 14:17:11 8. avaNt-propoSla villE dE dEMaiNSEra EN rSEauEn ce dbut de sicle, plus dun habitant de laplante sur deux est un citadin ; un mouvement Crdit photo : JGDF SUEZ / JBV News / Vermier Jean-Bernardqui prvoit dici 2020, de manire irrversible,19 mgapoles de plus de 10 millions dhabitants,dont 12 en Asie.Alors que la technique est capable de toutes lesprouesses, il faut modeler la ville de demain surdes critres autres que linfinie disponibilit desnergies et des ressources. Il faut innover etpenser lespace urbain comme une somme desystmes qui se parlent entre eux.Les valeurs dune ville durable sont lies sa capacit dadaptation etde transformation dans le temps, sa haute qualit dusage et de vie, lconomie de ses btiments, la fluidit de ses rseaux, sa scuritet son partage des espaces.Le Groupe GDF SUEZ sattache mettre en uvre ces valeurs enportant sa rflexion le plus en amont possible des grands projetsurbains.Les fondements de la ville durable sont anticiper trs tt, avant mmela conception des installations, afin que les valeurs techniques qui endcoulent puissent sy inscrire durablement et de faon intgre.La mtamorphose urbaine sera profonde. GDF SUEZ entend releverce dfi.Grard MestralletPrsident-Directeur GnralGDF SUEZNewDDeal 2011 7 9. lESSENtiEldu dvEloppEMENt duraBlE& dE la rSE 10. a la uNE EN 2011iSo26000 : la NorME horS NorMELa norme internationale ISO 26000:2010, relative la responsabilit socitale,apporte aux organisations de tous types, du secteur priv et du secteur public,des lignes directrices harmonises, mondialement pertinentes et fondes sur leconsensus international dexperts reprsentant les principaux groupes de partiesprenantes. Elle encourage ainsi lapplication des meilleures pratiques deresponsabilit socitale dans le monde.Un grand pas pour la rseLISO 26000 dfinit la responsabilit ponsabilit socitale en ralisant unesocitale comme tant le fait, pour une synthse de lexistant et en offrant uneMalgr des dcennies riches en formi- organisation, dassumer ses impacts sur comprhension structurante pour facili-dables opportunits, nos conditions la socit et lenvironnement. En appli-ter la communication et lapprciationdexistence se dtriorent et il semble quant les principes tels que la redevabi- des dmarches responsables.que nous allons devoir payer le prix de lit, la transparence, la reconnaissancelexubrance de quelques-uns. des intrts des parties prenantes, laMais la 26000 nest en ralit quunresponsabilit socitale tend envisager outil de transition, quune banque deEn poursuivant les mauvais objectifs, de manire globale les consquences donnes pour forger de nouvellesnous gaspillons nos chances et nous des dcisions et activits sur 7 grandescultures. Elle vise dabord la mise endtruisons de la valeur conomique questions (Gouvernance, Communauts cohrence de laction de chacun dansun rythme soutenu.et dveloppement local, Droits de lHom-un cadre global reconnu, elle a voca-Pouvoir et richesse ont t accumuls me, Relations et conditions de travail, tion marier les objectifs de chacunau dtriment des fondements sociaux Loyaut des pratiques, Questions relati-dans une logique de performance(s)du dveloppement de nos organisa- ves au consommateur, Environnement).globale(s) et de lisibilit pour tous autions et de lconomie en gnral.regard des grands enjeux du prsentLambition de lISO 26000 est dapportersicle. Cette mise en cohrence passeQue de chemin parcouru pourtant deune rfrence internationale sur la res-par des fils rouges que chacun sap-lISO 9000 la toute premire versionde lISO 26000.Et la route est encore longue Ceciillustre parfaitement, si besoin tait, lamutation que nous vivons o lentrepriseque nous attendons devra tenir compte,dans ses modles, des enjeux collectifs,sociaux et environnementaux qui com-mandent loptimum collectif .Internationale et uniqueCest en rponse la demande des consom-mateurs qui souhaitent disposer de represpartags au niveau mondial pour appr-cier les dmarches de responsabilit desentreprises, que lISO mobilise, ds 2005,prs de 500 experts, dans 99 pays et 42organisations internationales, reprsen-tant les pouvoirs publics, les industriels, lesconsommateurs, les syndicats, les ONG,pour dfinir les lignes directrices de la res-ponsabilit socitale et crer ainsi un cadreinternational de rfrence en posant les d-finitions, les principes, les questions-cls etles tapes suivre. NewDDeal 201110 11. a la uNE EN 2011proprie. La gouvernance, les droits deQuels avantages peut-on retirer de la mise en uvre dISO 26000 ?lHomme, les conditions et relations detravail, les bonnes pratiques des affai-La ralit et la perception des performances dune organisation en matire deres, lenvironnement, les questions re- responsabilit socitale peuvent avoir une incidence sur :latives aux consommateurs ou encore Ses avantages concurrentielslengagement socital sont reconnus Sa rputationcomme des questions centrales de la Sa capacit attirer et retenir ses salari(e)s ou ses membres, ses clientsresponsabilit des organisations. Ces ou ses utilisateursfils rouges simposent au mme titre Le maintien de la motivation et de lengagement de ses employs, ainsi queque la comptence premire et dirigede leur productivittout droit vers un professionnalisme La vision des investisseurs, des propritaires, des donateurs, des sponsorspanoui, gage dintelligence dans et de la communaut financirelaction et garantie de rsultats Ses relations avec les entreprises, les pouvoirs publics, les mdias, les four-rellement orients dveloppement nisseurs, les pairs, les clients et la communaut au sein de laquelle elledurable .intervient.Laboutissement des volutions decomportement ainsi prns sera bienElle aborde 7 questions centrales : questions centrales et domaines dac-entendu la reconnaissance dune bon- La gouvernance des organisations. tion, et de traduire de manire opra-ne fluidit, dune bonne mise en coh- Les Droits de lHomme.tionnelle les principes de responsabilitrence de laction de chacun passe au Les conditions et relations de travail. dans la structure de lorganisation, sestamis des attentes des parties prenan- Lenvironnement.valeurs et engagements, ses procdu-tes, croises avec les effets globaux ou La loyaut des pratiques, y compris lares et son management.locaux redouts face aux activits des lutte contre la corruption.hommes et leurs effets pervers pour Les questions relatives aux consom- La norme doit maintenant affronter lela plante.mateurs.terrain, et les organisations concernes Les communauts et le dveloppe-se lapproprier. Le principal danger quiLa rconciliation entre profits et respect ment local. guette la norme ISO 26000 est de se voirde chacun dans et hors son organisa- Ces questions de responsabilit soci-instrumentalise par des organisationstion est finalement le but recherch. Le tale doivent tre apprhendes dans sen prvalant sans pour autant en sui-pari na en ralit rien du Pascalien :une logique globale, holistique, dinter- vre ni la lettre, ni lesprit.rentabilit renforce et prennit ac- dpendance.quise font partie des objectifs !Outil de progrs durable, la 26000 viseIl sagit en effet de ne pas prendre en Une norme qui se conjugue mettre les organisations au cur decompte les impacts environnementaux au futurla Socit avec un grand S.en ignorant les impacts sociaux, mais au contraire en envisageant les cons-Nous avons devant nous un terrain ex-Norme ? Guide ? Puits sans fond ou quences sur lensemble des questionstrmement favorable, voire historique.presque de bonnes pratiques ? Est-ce lecentrales.Nous passons un autre stade de lexi-sujet ? Rentrons rsolument dans lre gence de qualit, que lISO a largementde la maturit, avec modestie, avecLes aspects conomiques, de mmecontribu installer dans les organisa-simplicit, son rythme, en fonction de que ceux relatifs la sant, la scurit tions ces vingt dernire annes.ses structures, de ses activits etc. Il ny et la chane de valeur sont traits dansa rien perdre. les diffrentes questions centrales lors- Il sagit maintenant de rpondre la qu- que cela est pertinent. te de sens que la crise actuelle ne rend que plus urgente. Le respect des droitsAssumer et rendre compte Il a en effet t considr que ces as- de lhomme et de lenvironnement par pects taient avant tout transverses et les organisations, au premier rang des-Le principal objectif de la norme ISOquil ny aurait que peu de valeur ajou-quelles les entreprises, est sans doute26000 est de dfinir et de clarifier lete lISO 26000 den faire une ques-lexigence des Etats et des citoyens laconcept de responsabilit socitale et tion de responsabilit part.plus spectaculaire de ces dernires an-de le rendre applicable tout type dor-nes. LISO 26000 nen est quune tra-ganisation (entreprises, collectivits Bien que toutes les questions centra- duction, mais combien symbolique.territoriales, syndicats, associations). les soient lies et complmentaires, laElle repose sur 2 fondamentaux qui nature de la gouvernance de lorgani-sont dune part, la volont de lorgani- sation est quelque peu diffrente des Jean-Luc Laffargue,sation dassumer la responsabilit des autres questions centrales. Directeur de Qualitique,impacts de ses activits et de ses dci- Une gouvernance effective de lorgani-Magazine de la culture managriale dusions sur lenvironnement et la socitsation permet cette dernire de pren- XXIe sicle. Business Ethics.et, dautre part, den rendre compte.dre des mesures concernant les autres www.qualitique.com NewDDeal 2011 11 12. lES FoNdaMENtauXlE dvEloppEMENt duraBlE : dE Quoi parlE-t-oN ?Le dveloppement durable est devenu Un dveloppement qui rponde auxsations (RSO), dont les principaux ob-un concept fourre-tout que chacun,besoins du prsent sans compromet-jectifs restent : quit sociale, prser-entreprise, salari, syndicat, consom-tre la capacit des gnrations futures vation de lenvironnement et efficacitmateur, client, fournisseur, tat, en rpondre aux leurs . conomique.rsum les parties prenantes, sappro-Sur le plan macroconomique, deuxprie en fonction de ses intrts, voire concepts sont inhrents cette no-en linstrumentalisant. tion :La responsabilit socialeLerreur la plus courante et en mme Le concept de besoins , et plusdes entreprises (rse)temps la plus quivoque consiste particulirement des besoins essen-assimiler le dveloppement durable tiels quont les plus dmunis, qui il Tous les sicles prcdents ontlcologie. convient daccorder la priorit.connu, sous des formes diffrentes,La confusion la plus grande rgne Les limites que ltat de nos techni- la corruption, lexploitation des in-donc autour de la dfinition du dve- ques et de notre organisation sociale dividus (esclavage, servage), les loppement durable et de ses termesimpose la capacit de lenvironne-Affaires (faillite de Law, scandaledrivs.ment rpondre aux besoins actuels de Panama, pour rappeler les plusIl ne sagit pas dun concept nou-et venir. connues). Lhistoire nous apprendveau, ni dun effet de mode, il reposeque, de lantiquit nos jours, lessur des bases solides tant historiquesLes 3 objectifs associs du dveloppe-rapports commerciaux ont connuque conceptuelles (cf. J. Ballet et F.ment durable sont : bien des vicissitudes.de Bry, Lentreprise et lthique, Le Lgalit sociale (People).Seuil, 2001). La prservation de lenvironnementLa RSE, dont le moteur principal estLes latins font appel leurs anctres(Planet). lthique, se dfinit selon le Livrephilosophes et leurs conomistes Lefficacit conomique (Profit). Vert de la Commission europennedu 18me et 19me sicle, les anglo-comme : tre socialement responsa-saxons lutilitarisme, mais ils seCes objectifs sont galement identifis ble signifie non seulement satisfairerejoignent sur un point : aujourdhui,dans un triptyque clbre, les 3 P : Peo- pleinement aux obligations juridiquesquel que soit le niveau, micro ou ple, Planet, Profit. Le dveloppement applicables, mais aussi aller au-del etmacroconomique, aucune organisa- durable de lhumanit doit passer par investir davantage dans le capitaltion ne peut le ngliger sans prendre le meilleur quilibre possible entre leshumain, lenvironnement et les rela-des risques majeurs, tant sur le plan 3P . tions avec les parties prenantes .social quenvironnemental et cono- Le dveloppement durable, concept La RSE signifie donc que lentreprisemique. Des exemples rcents (Enron, plantaire, devient au niveau micro-doit non seulement se soucier de saErika, Worldcom, Nike, Socit gn-conomique le dveloppement des rentabilit financire et de sa crois-rale ), nous montrent que cette n-entreprises socialement responsablessance, mais aussi de ses impacts envi-gligence a un cot pour lentreprise, (RSE), et plus globalement des organi-ronnementaux et sociaux. Elle ne doitnon seulement en termes financiers(baisse des cours de bourse, des pro-fits, ) mais galement en termesde rputation vis--vis de ses parties3 piliers Prservationprenantes. ResponsabilitenvironnementaleLe dveloppementdurable contemporain :de la macroconomie laViable VivablemicroconomieDurable Responsabilit ResponsabilitMme si le concept a une histoire,conomique Equitable socialeune dfinition, celle du rapport Brunt-land (du nom de la Prsidente dela commission, la NorvgienneGro Harlem Brundtland), semble ad- EfficacitEquitmise aujourdhui par la communautinternationale :NewDDeal 201112 13. lES FoNdaMENtauXpas produire dans nimporte quellesconditions sous prtexte de faire desUn peu dhistoire ..bnfices. Elle doit rester thique. Lactivit conomique a longtemps t considre comme immorale ou amorale. Le Code dHammourabi (2000 av. J.C.) tmoigne du souci de son rdacteurLthique, hypothtique et relative, de moraliser les affaires en rglementant strictement les changes tant sur lenous dit ce qui est bon et mauvais plan commercial que financier. Aristote critique lconomie de richesse (chr-en fonction de notre jugement, ellematistique) dans son aspect tlologique. La richesse nest pas une fin soi,rpond la question Comment vi- elle doit tre un moyen au service de lHomme.vre ? alors que la morale, imprativeJuristes, mais aussi moralistes, les romains critiquent violemment le luxe etet absolue, rpond la question Que lattrait de largent.dois-je faire ? . Aujourdhui, la moraleCe mpris pour la richesse se porte sur le travail qui la produit. Seuls les es-sefface devant lthique non pour des claves ou les trangers peuvent travailler sa production.raisons philosophiques ou conceptuel-Au cours du Moyen-ge, les nobles et les corporations jourent un rle dter-les, mais pour des raisons mdiatiques.minant dans les rapports entre la morale et lconomie : les premiers en nexer-La morale est qualifie de ringarde, deant aucune activit conomique (drogeance), les seconds en faisant peserconformiste ; sa connotation en fait unune forte contrainte sociale sur les relations conomiques grce une svreterme au cachet victorien, surann rglementation (limitation de la concurrence, forte hirarchie, loyaut et solida-et rpressif . Existe-t-il une thiquerit entre ses membres, ). Avec la survenance du protestantisme, la russiteuniverselle ou plusieurs thiques (une conomique devient un signe de la grce divine, condition quelle sappuiepour les affaires, une pour les salaris,sur la tnacit et lesprit dascse (Max Weber). Lappartenance cette religionune pour le consommateur, ).apparat, en affaires, comme un certificat de qualification thique .Lambigut se lve si on distingueA la fin du 18me sicle, lconomie librale, place sous le signe dune mo-lthique universelle de lthique appli-rale utilitariste (J. Bentham), se substitue lconomie de lAncien rgime.que, considre comme sappuyantLhomme recherche alors son bonheur travers la maximisation de ses plai-sur les principes de la premire toutsirs et la minimisation de ses peines.en les adaptant des contextes parti- Devant les consquences sociales du libralisme sauvage et de son cortgeculiers. Le mot anglo-saxon ethics ,de misres ouvrires (logements insalubres, malnutrition, salaires insuffi-ne faisant aucune distinction entre la sants, journes de travail longues et pnibles, absence dassurances socia-morale et lthique, sest impos sur le les ), lthique renoue avec lconomie travers le catholicisme social, leplan international.socialisme et le communisme. Elle se traduit notamment par lexercice dun paternalisme entrepreneurial qui subsistera sous des vocables divers jusqu nos jours. La Dclaration universelle des Droits de lHomme de 1945 marqueLe cercle vertueux une tape importante dans cette rhabilitation de la morale travers notam-du dveloppement durable ment le respect de la dignit humaine. Ainsi, plus quun effet de mode, la RSE dans lentreprise demeure un ph-En considrant que le Dveloppementnomne rcurrent sous des vocables divers : lthique de cette fin de sicle,durable, dclin sous le vocable RSE,cest le paternalisme qui dbute dans les annes 1850 ; cest lEtat-providenceconstitue des objectifs sur le plan mon- partir de 1936, renforc depuis 1945 ; cest lentreprise citoyenne des annesdial, national et organisationnel, il ne 80, lentreprise thique, voire lentreprise durable.peut tre atteint que sil sappuie surune bonne gouvernance, elle-mmersultat dune thique de la responsa-bilit, qui est la condition ncessaire Dans loptique du dveloppement dura- thiques et de la garantie du dialogueau bon fonctionnement de ce cercleble et de la RSE, la bonne gouvernanceavec les parties prenantes.vertueux. rsulte notamment du respect des nor- Le concept de parties prenantes peutmes et de certains principes (principes tre compris de manire plus ou moinsLa gouvernance se dfinit comme lede prcaution, de prvention, de coo- large : rduit aux relations entre lorga-systme par lequel les entreprises sont pration, de transparence ), de len-nisation et ses actionnaires (sharehol-diriges et contrles (Rapport Ca- gagement et de lexemplarit de ses ders) ou largi aux relations entre lor-dbury, 1992). dirigeants, de llaboration de codes ganisation et ses stakeholders. NewDDeal 201113 14. lES FoNdaMENtauXla diMENSioN SoCialE Et SoCitalELe respect des droits de lhomme, enLe dirigeant possde une fonction mo- Dans un souci de cohrence logique ettout premier lieu le respect de la dignitrale dans lentreprise, qui joue un rledharmonie affective, lindividu tentehumaine, constitue le fondement mmefondamental en crant la confiancede rduire, voire de faire disparatredes relations sociales dans lentreprise. indispensable sa survie. La perfor- cette dissonance.mance de lorganisation long termeLquit sociale tente ainsi dtablir unLa gestion des personnes est sans dpendra de sa valeur personnelle, no-quilibre entre les attentes du salari,aucun doute le domaine du manage- tamment de ses principes thiques etses performances, et la rentabilit dement dans lentreprise o la RSE ap-de sa facult donner lexemple. lentreprise. De nombreux exemplesparat comme incontournable. Concer-apparaissent ainsi dans le cycle de vienant tant les rapports entre lentreprise Si lentreprise affirme son rle thique, du salari.et ses salaris que les rapports entreles chefs doivent certes montrer lexem-les salaris entre eux et les salaris et ple, mais il ne leur appartient pas deleur environnement, elle est au centresriger en directeurs de conscience, La rse et le cycle de vie dudes contradictions entre les logiques dtenteurs des valeurs universelles,salariconomiques et les logiques sociales, mettant ainsi lexemplarit au servicemais elle est en mme temps la che- de la manipulation. Lquit sociale ne concerne pas unique-ville de la politique de motivation etment les rapports entre le salari et sondimplication du personnel. Les diri- Quels sont les critres dun compor-entreprise, il concerne galement lesgeants eux-mmes ont des pratiquestement exemplaire ? Lhonntet, la autres parties prenantes, notammentcontradictoires, considrant les sala-franchise, le sens de lintrt gnral, le les rapports avec les sous-traitants,ris tantt comme une variable dajus-charisme, la cohrence personnelle Il avec les fournisseurs, avec les clients.tement, tantt comme un avantagepeut se dfinir de manire positive, Je Du recrutement au dpart du salari,comptitif, ou encore comme un enjeufais ce que je dis, je dis ce que je fais la RSE concerne tous les aspects deidologique.ou de manire ngative : Faites ce queson cycle de vie dans lentreprise, no-je dis, ne faites pas ce que je fais . Iltamment : recrutement, rmunration,La violation des droits de lhomme, soustend lgitimer lautorit du chef, corol- formation, climat social, harclement,des formes diverses (harclement morallaire du pouvoir qui lui est donn par sa discrimination, stress, alerte thique,et sexuel, non-respect de la vie prive des place dans la hirarchie de lentreprise. organisation du travail, licenciement,individus, ), est lorigine des princi-Thorie du processus, lquit est lunedmission ou dpart la retraite.paux conflits thiques. des explications de la satisfaction, dela motivation et de limplication du sa-Si la libert de lentreprise doit sexer- Tous DRH , tel est le titre dun ouvra-lari. Elle repose sur lide que les sa- cer dans un cadre, la France oscillege collectif, sous la direction du Pro- laris attendent que leurs apports dans entre la soft law, avec la mise en placefesseur JM. Peretti, qui nous dmontrele travail (comptence, exprience, spontane de chartes thiques et le res-que la gestion des ressources humai-temps, obissance ) soient rcom-pect volontaire de normes facultativesnes nest pas lapanage de la fonctionpenss quitablement. (SA8000, ISO9000, ISO 14000, GRI, )correspondante dans lentreprise, et la hard law caractrise par des obli-mais quelle concerne tous les niveauxSymtriquement, lemployeur attendgations lgales (cf. Code du travail) tel-et toutes les fonctions. Si lquit so-quen change lemploy fournisse unles que : le bilan social, rendu obliga-ciale est lun des objectifs de la RSE, effort qui lui paraisse quitable. Le sa- toire par la loi de 1977, puis le Rapportelle ne peut se construire qu partir de lari effectue des comparaisons avecsur lgalit professionnelle, instaurlexemplarit et de la justice. dautres employs dans lentreprise,par la loi Roudy en1983 et complt r-qui excutent soit le mme travail, soitcemment par la loi Gnisson en 2001 ;un travail hirarchiquement infrieur enfin la loi sur les Nouvelles Rgula-exemplarit et justiceou suprieur, et galement avec des tions conomiques en 2002 qui impo-salaris dautres entreprises.se notamment aux entreprises cotes Le poisson pourrit par la tte dit le dtablir annuellement un rapport so-proverbe chinois. Cette citation exprimeCes comparaisons le conduisent d-cial et environnemental.la ncessit pour le dirigeant, mais aus- terminer son comportement au travail.si pour tous les responsables quelque Qualifie de dissonance cognitive niveau que ce soit, dtre exemplaires. au sens de Festinger (1957), cette si-Cette exemplarit doit tre au cur detuation diffrencie se dfinit commelquit sociale, elle constitue le fonde- un tat de malaise psychique d aument de la confiance des salaris dansfait que lon est partag entre deux ouleurs suprieurs hirarchiques. plusieurs ides contradictoires .NewDDeal 2011 14 15. lES FoNdaMENtauXla diMENSioN ENviroNNEMENtalELe monde a chang. Nous prenons len- autant le penser extrieur elle, carnit, mais seulement certains aspectstement conscience des dfis environ- considrer lhomme comme autonome de celle-ci relatifs la technicit, lesnementaux que lHomme doit relever reviendrait nier la nature. La nature rapports de pouvoirs ntant pas remisdans les annes venir. que nous connaissons est le reflet de en cause. ltat actuel de la science.A loppos, les cologistes orien-Les richesses ne sont rparties ni tent leurs analyses dun point de vuequitablement ni harmonieusement Lcologie promeut lide dune wilder- scientifique dans le but de promouvoirentre les peuples, les ressources sont ness absolue qui doit voluer sans la une socit plus juste, cest--dire endsquilibres entre les pays produc-trace indlbile de lhomme. La wilder- meilleure relation avec la nature. Ilsteurs du Sud et les consommateursness tablit indirectement que lhom- sont en rupture avec la technocratie.du Nord, la biodiversit disparat, la me est mauvais pour la nature. Face pollution et le gaspillage augmen- cette vision de la nature sauvage, la re- Ces distinctions tablies, il nen de-tent, les biens et les denres sontcherche de lcologie scientifique tentemeure pas moins que la question entremal distribus, il y a de plus en plus de remdier aux perturbations naturel-lhomme et la nature reste entire.de pauvres et de chmeurs, beau- les par laction humaine. Le glissement Cest seulement laube des tempscoup denfants nont pas accs lasmantique entre nature, environne- modernes quapparat lide cart-connaissance et sont exploits, lesment et cologie peut de ce fait se per-sienne de lhomme comme matre etintrts publics sont confronts aux cevoir par lacceptation progressive de possesseur de la nature , pliant la na-intrts privs, et bien sr la fracture lhomme en leur sein. ture sa propre rationalit. La scienceNord-Sud saccentue, parmi beau- Le mot cologie invent par Haeckel moderne sentend dabord comme uncoup dautres dsquilibres en 1866, prend une dimension scien- processus de domination du monde. Il tifique, puis lavnement du 21mesagit alors pour elle damliorer la na- sicle devient un enjeu global. ture ; cest dans cette orientation queNature, environnement, prend place lcologie. Longtemps, ellecologie Environnement est un mot relation-navait t quun dcor, un fond. A pr- nel signifiant ce qui environne, il dsi- sent, une des figures par excellence dePeut-on parler indiffremment de lagne toujours le milieu comme rfrent,la nature est le paysage, cest--dire lanature, de lenvironnement et de lco-mais cette fois, son champ dapplica- nature qui mrite dtre regarde.logie ? Les relations entre ces trois no-tion relve de la biologie et renvoie auLa matrise de la nature dbouchetions ne sont pas simples. La nature est systme. Mais il ne faut pas se tromper sur une contradiction de fond : si lonnotre environnement, mais tout envi- sur lenjeu vritable de ce terme. En ef- est matre et protecteur , on peutronnement nest pas naturel. De mme,fet, cest la sphre du politique qui senaussi bien se dclarer matre et sac-si lcologie est la science des rapportsaccapare. cageur . En rponse la question deentre les tres vivants et leur milieu,Ds lors, lenvironnement devient lala crise cologique, nous pouvons direlcologie nest-elle pas la science deprotection de la nature et la gestion des quelle ne concerne pas tant la naturelenvironnement ?risques.que la question des changements dansLcologie est une science de la natureOn peut par consquent affirmer que nos faons de grer le vivant. Ceci im-et en faire la science de lenvironnementlenvironnement renvoie la respon-plique quil y a crise de notre reprsen-serait donner le pouvoir aux sciencessabilit gnrale dfinie comme celle tation de la nature.de la nature sur ces questions. Or, le d- de lEtat. Ce nest que dans les annes Autrement dit, la crise environnemen-bat traitant de cet aspect a t de mettre quatre vingt que ce terme simposetale est une crise de paradigme, doncen cause la domination naturaliste sur unanimement dans le domaine scien-une crise du sens. Une rorientationles questions denvironnement et daf- tifique.de nos valeurs est donc indispensablefirmer que lenvironnement tait une pour repenser la nature. Repenser la na-question sociale. Bien sr, cette analyseEn substance, on peut affirmer que si ture ne veut pas pour autant signifier seest rapide et donc schmatique.la rationalit scientifique fait de lenvi- la rapproprier. Or, le rductionnisme ronnement la conception hirarchiquecartsien, auquel notre systme de pen-Le terme le plus disput est sansdu monde, cest le politique qui en faitse est attach, nous impose un dua-conteste celui de nature. Effectivement, le rfrent incontournable. lisme environnemental du type matreil ne se rfre pas seulement la des-En contre point au pouvoir politique, et possesseur ou matre et protec-cription, mais reste charg de valeur, les environnementalistes et les colo-teur . Il savre donc que cette strilede telle sorte que les scientifiques sengistes se sont structurs au devant deopposition ne dbouche pas sur unemfient en prfrant voquer le termela scne sociale (greenpeace, wwf, ).troisime voie refltant la complexitdenvironnement. Penser lhommeEn effet, les environnementalistes ne de notre rapport au monde. Cest ainsi,diffrent de la nature nest pas pourdiscutent pas sur le fond de la moder-et en ce sens, quil y a crise. NewDDeal 2011 15 16. lES FoNdaMENtauXla diMENSioN CoNoMiQuELe mode de croissance qui a prvalu Dans une tude de la Banque mondiale Le concept de capabilitjusqualors, fond sur le profit courtintitule La croissance est bonne pour En fait, lapproche par les capabilitsterme au bnfice dune minorit nous les pauvres , laccent est mis sur lac- tire son origine de lobservation desconduit vers une impasse. Pour rpon- clration de la croissance en faisant consquences des famines surve-dre cet chec, le dveloppement du- confiance aux processus de redistri- nues en Inde, au Bengale, en 1943.rable prne un dveloppement capablebution par capillarit et en ngligeant La famine nest due ni au manquede rpondre aux besoins de tous les toute mesure de redistribution. de nourriture, ni une quelconquehommes, et de prserver les quilibres catastrophe naturelle. Les grenierscologiques, sociaux, conomiques, yBien sr, de nombreux conomistes ont sont pleins alors que les gens meu-compris dans le long terme. En bref, de contest cette conception, se refusant rent de faim. La famine est surtoutconstruire une communaut viable. considrer que toute augmentation la consquence dune dchirure dudu revenu accrot automatiquement lien social et dun manque daccset de manire proportionnelle le bien- la nourriture disponible. Cest leApproche conomique tre des populations. Ils ont propos dfaut de droits daccs ( en-standard du dveloppement dautres visions du dveloppement titlements ) qui importe, plus quecomme le dveloppement bas sur la la production, la disponibilit ou lePour les conomistes libraux, crois- satisfaction des besoins essentiels , le prix des biens. Cette vision permetsance conomique et dveloppement dveloppement endogne bas sur de ne plus aborder le problme desont intimement lis. Cest la croissan-lamlioration du capital humain , ou la famine sous langle exclusif dece conomique des pays du Nord qui ale dveloppement participatif . lconomique, mais de considrerpermis leur industrialisation, considre aussi les dimensions politiques etcomme la finalit du dveloppement. Toutes ces approches visent redon- sociales qui jouent un rle dans laLe modle de croissance repose essen- ner de limportance aux dimensions capacit se procurer de la nourri-tiellement sur laccumulation du capitalhumaines et sociales du dveloppe- ture.et la ralisation dinvestissements pro-ment. Parmi celles-ci, Amartya Sen Sur la base de cette exprience,ductifs. Cette vision sest traduite parpropose un cadre danalyse nouveau, Amartya Sen largit son raisonne-la mise en uvre de programmes de prconisant le renforcement des capa- ment lensemble des possibilitsplanification du dveloppement stan-bilits des personnes comme moyen et dutiliser des ressources que ren-dardiss, souvent similaires de par leurfinalit du dveloppement. Cette vision contre une personne pour mettre enprincipe daccumulation du capital et dea inspir la mise en uvre partir de valeur ses propres capacits et ainsireprsentation linaire des tapes de la1990, de politiques de dveloppe- mener la vie quelle souhaite vivre.croissance conomique.ment humain par le Programme des Lensemble de ces capacits dfinitSelon une telle vision, toutes les soci- Nations Unies pour le Dveloppement le concept de capabilit, qui retracets doivent passer par un processus de(PNUD). ce quelle est ou serait capable dedveloppement en cinq tapes : lco- faire, dtre et de devenir.nomie traditionnelle, les conditionspralables au dmarrage, le dcollage,Un nouveau regard :la maturit et la consommation de Le dvloppement humain tisfaction retire de la consommationmasse.de ces biens. Il est mis sur la capabilitPour Amartya Sen, la finalit du dve-des personnes, cest--dire sur la faonce cadre, la pauvret est due laccs loppement ne se situe pas dans lac-dont elles fonctionnent pour amliorerinsuffisant aux biens de consomma-cumulation de biens, notamment de leur bien-tre, et, plus gnralement,tion cause dun niveau de revenucapital. Il faut plutt amliorer les ca- la qualit de leur vie. Il y a, de fait, unefaible. La croissance conomique, enpabilits des personnes, ce qui a pourquation fondamentale, ou fonction deaugmentant le revenu par habitant,effet dtendre leurs liberts rellesconversion, qui permet de convertir lapermet alors de rduire la pauvret.dagir et de devenir ce quelles souhai-dotation en ressources dune personneLes institutions financires internatio-tent tre ( beings and doings ). On donne, en un certain nombre de fonc-nales, Fond montaire international peut toutefois se demander commenttionnements qui retracent sa capabilit.(FMI) et Banque mondiale, appuientune telle approche peut permettre deLes ressources disponibles sont desleurs interventions sur cette vision du repenser le modle conomique du d-biens de consommation, des biens du-dveloppement. Elles mettent laccent veloppement.rables, des biens publics, des biens pre-sur la croissance conomique qui, enmiers, mais aussi des droits politiques,se propageant naturellement par ca- Laccent nest plus uniquement mis surconomiques ou sociaux qui permettentpillarit ( trickle down effect ) tou-la production de biens et sur les reve- laccs ces biens et font que, sur cetteche toutes les couches de la socit. nus qui en dcoulent, ni sur la seule sa- base, les personnes peuvent accrotre NewDDeal 2011 16 17. lES FoNdaMENtauXleurs potentialits (capital humain, capi- Cependant, cette approche prsente Cependant lapproche par les capabili-tal social, rseaux, ). Tout cela consti- aussi des limites. ts permet daborder le problme de latue la dotation des personnes. Tout dabord, son oprationnalisationsoutenabilit du dveloppement sousEnsuite, en fonction de ses caractris-demeure difficile, car si les fonction-un jour nouveau, en considrant quuntiques personnelles (le fait dtre un nements effectivement raliss sontdveloppement ne peut tre durablehomme ou une femme, handicap ou facilement observables et mesurables,que sil promeut les capabilits de lapas, dun ge donn, etc.) et des op-lobservation de la capabilit poten-gnration prsente sans compromet-portunits sociales, conomiques outielle dune personne est complique tre les capabilits des gnrations environnementales, chaque personne imputer. Ensuite, laccent mis sur les venir. Ceci pose la question de la distri-peut convertir sa dotation en fonction-capabilits individuelles des agents nebution quitable au sein dune mmenements. rend pas bien compte des interactionsgnration et entre les gnrations etDes fonctionnements qui sont effecti-et des relations sociales qui permettent ouvre la voie la recherche des condi-vement raliss, ou potentiellementlaction collective. Une action collective tions qui font quun dveloppementralisables et qui ont tous pour finalitqui engendre des capabilits collecti- soit socialement durable.de raliser ce quune personne aspire ves dont on peroit mal le lien avec lestre ou faire. capabilits individuelles. On attend dun tel dveloppement quilaccroisse les potentialits et les capa-A travers la combinaison de ses fonc-Enfin, si lamlioration de la capabilitcits dune gnration donne, touttionnements, lindividu devient capa-permet daccrotre la libert des person-en facilitant leur transfert de manireble dun certain nombre de choses. Lanes, elle implique aussi un accroisse- quitable la gnration suivante.capabilit dune personne reprsente ment de la responsabilit personnelleCeci afin de garantir toutes les gn-alors lensemble des fonctionnements pour respecter les obligations socialesrations, prsentes comme futures, uneeffectifs ou potentiels quelle est capa-auxquelles les personnes font rguli- amlioration quitable de leurs capabi-ble, ou serait capable, daccomplir surrement face une dimension qui estlits de bien-tre.la base de ses caractristiques proprespeu prise en compte dans lanalyse.et des opportunits ou contraintes co-nomiques, sociales et environnemen-tales quelle rencontre. Cette capabilitrsulte de son aptitude transformerRapport Stiglitz : mesurer la croissance autrementdes ressources de toutes sortes enfonctionnements. La Commission Stiglitz, du nom de son prsident Joseph Stiglitz, est ne dune proposition de Nicolas Sarkozy le 8 janvier 2008. Elle est officiellementLe fait, pour une personne, de devenir intitule Commission sur la mesure des performances conomiques et duplus capable la rend aussi plus li-progrs social . Le but de cette commission est de dvelopper une rflexionbre dans ses choix effectifs face auxsur les moyens dchapper une approche trop quantitative, trop comptablecontraintes de la vie ou de la socit.de la mesure de nos performances collectives et dlaborer de nouveauxLa capabilit devient alors assimilableindicateurs de richesse renseignant sur le progrs social et le bien-tre des la libert dagir et dtre, une po-individus.que donne, dans une socit donne.Elle constitue ainsi autant un moyen Le rapport formule 12 recommandations. Trois principes sont retenus : laquune fin du dveloppement. Dansprise en compte des mnages dans lanalyse conomique, la mesure de lace cadre, la croissance peut se fairequalit de vie et le dveloppement durable.plus par lamlioration des fonction-Le PIB est la mesure de la production nationale, il donne une moyenne sur lanements et, plus gnralement, des situation franaise et masque ainsi les disparits individuelles. Le rapport pro-capabilits ou liberts des personnes, pose danalyser les revenus et la consommation en fonction des catgoriesque par laugmentation de la quantitdindividus et non plus dune moyenne nationale.de biens disponibles.Pour lanalyse de la situation des mnages, il prconise de prendre en compte le patrimoine et les activits non marchandes, par exemple lactivit domes-Cest en ce sens que lapproche de tique et les loisirs alors que le PIB mesure essentiellement la production mar-Amartya Sen est fortement innovante :chande.elle met laccent sur les fonctionne-Le rapport tablit galement une distinction entre valuation du bien-tre pr-ments, effectifs et potentiels, des per- sent et lvaluation de la soutenabilit, cest--dire de sa capacit se main-sonnes et sur leur capacit dacteur.tenir dans le temps (capital naturel, physique, humain, social transmis auxElle considre plus les potentialits desgnrations venir).personnes que leur revenu ou richesseLa commission estime quoutre ces indicateurs objectifs, il conviendrait deaccumule, ce qui apporte un nouveau procder des mesures subjectives de la qualit de vie (perception du bien-regard au dveloppement conomique tre, du bonheur, inquitude).et rend le modle de dveloppement Enfin, le rapport prne la cration dindicateurs montaires de dveloppe-orthodoxe inadapt aux contraintes dument durable permettant de mesurer les ressources naturelles.monde actuel.NewDDeal 2011 17 18. lES FoNdaMENtauXlthiQuE Et la gouvErNaNCELe dveloppement durable, la respon- sont diriges et contrles (rapport lentreprise en termes non seulementsabilit sociale de lentreprise, ne peu-Cadbury, 1992). Dans loptique du D-conomiques, mais sociaux et affectifsvent tre atteints que sils sappuientveloppement Durable ou de la RSE,(fidlit, loyaut, confiance). Il rsultesur une bonne gouvernance, elle-m-une bonne gouvernance rsulte no-seulement de promesses perues in-me rsultat dune thique de la res- tamment du respect des normes et dedividuellement comme telles par lesponsabilit qui constitue la condition certains principes (principe de prcau-deux parties.ncessaire au bon fonctionnement detion, de prvention, de concertation, dece cercle vertueux (Ethique-Gouver-transparence ), de lengagement etnance-Dveloppement Durable).de lexemplarit de ses dirigeants, de Morale, thique et dontologie llaboration de codes thiques et deUne bonne gouvernance ne peut se la garantie du dialogue avec les parties Faut-il parler de morale, dthique ouconcevoir que dans un systme intgrprenantes encore de dontologie ? Adosse surde management qui implique la conver- un code social qui simpose tous, lagence de tous les systmes.Ce mcanisme du cercle vertueux dans morale est imprative et absolue, elleLes proccupations en matire de gou-lentreprise peut tre compris de ma-nous dit ce qui doit tre en distinguantvernance dentreprise ont vritablementnire plus ou moins large : rduit aux le bien et le mal en fonction de ce quimerg au cours des annes 1990. relations entre lentreprise et ses ac-est conforme. Elle rpond la ques- tionnaires (shareholders) ou largi auxtion Que dois-je faire ? . FondeLes raisons ne manquent pas pour ex- relations entre lentreprise et ses par- sur la libert de jugement et daction,pliquer le besoin croissant de prendre ties prenantes (stakeholders). rsultat de lexprience, lthique esten compte la dimension thique dans hypothtique et relative, elle nous ditla gouvernance des grandes entrepri- Les dfinitions des parties prenantesce qui est bon et mauvais en fonctionses :(ou parties intresses) de lentreprise de notre jugement, elle rpond la laccroissement (et surtout la mdia-sont nombreuses, nous les dfinirons question : Comment vivre ? . Quanttisation) de scandales impliquant lescomme des individus ou des groupes la dontologie, elle se dfinit commedirigeants ; dindividus qui peuvent affecter ou tre lensemble des rgles et des devoirs lacclration des fusions et restruc- affects par la gestion de lentreprisequi rgissent une profession .turations ;(salaris, actionnaires, fournisseurs, lexistence de rmunrations exces-clients, tat, groupes de pression ). Aujourdhui, la morale sefface devantsives, en complte dconnexion avecLa relation est bilatrale avec lentre- lthique, non pour des raisons philo-lvolution financire des entrepri- prise, chacune des Parties Prenantes sophiques ou conceptuelles, mais pourses ;tant anime par son propre intrt. des raisons mdiatiques. La morale est le manque de transparence de linfor-Il faut cependant noter les limites de qualifie de ringarde, de conformis-mation dlivre aux actionnaires ; cette notion de Partie Prenante : diffi- te ; sa connotation dogmatique, reli- le manque de clart dans le fonction-cult didentifier les Parties Prenantes,gieuse, imprative, en fait un terme aunement des conseils dadministra-de dterminer leur lgitimit et de hi- cachet victorien, surann et rpres-tion ; rarchiser leurs attentes.sif (A. Minc). les soupons portant sur lintgritdes audits comptables et financiers. Les relations entre les Parties Prenan-Existe-t-il une thique universelle ? tes et lentreprise sont dfinies par desExiste-t-il plusieurs thiques : une pour La justice commence par le refus contrats juridiques plus ou moins com- les affaires, une pour les salaris, unede la dmesure disait le pote grecplets ou par des liens dintrt sanspour les mdia, une autre pour la m-Hsiode (milieu du VIII me sicle av. contrat crit. Elles doivent tre bases decine ?JC). sur la confiance mutuelle, valeur-clLlgance morale ncessite la justessede lthique. Devant lincompltudeLambigut se lve si lon distinguedes proportions, lthique doit placer ou labsence de contrat juridique, lelthique universelle de lthiquelHomme au centre de lentreprise. contrat psychologique tablit une autreapplique considre comme sap-Toute thique doit tre pense avecforme de lien entre la firme et chaque puyant sur les principes de la premiresensibilit, srnit sans effet pathti- partie prenante. Il peut ainsi tre consi- tout en les faisant redescendre dansque ni indulgence. La notion de mo- dr comme une amlioration quali- les diffrentes sphres (affaires, mde-rale na de sens que rattache au bien tative du contrat juridique ou, en lab- cine, mdia ).ou au mal. Aussi faut-il soutenir la v- sence de celui-ci, comme un contratQuant lthique des affaires, elle nerit du bien ! virtuel, dfini comme un contrat synal-peut exister que dans des institutionsLa gouvernance se dfinit comme le lagmatique qui dtermine les attentesjustes et tre circonscrite par cinqsystme par lequel les entreprises rciproques dune Partie Prenante avec mots-cls, considrs comme repr-NewDDeal 2011 18 19. lES FoNdaMENtauXsentant les valeurs fondamentales quiDans la pratique, elle se traduit notam-pilotent le comportement thique dansment par la mise en place de codes Les principales raisons invoqueslentreprise : justice, responsabilit so- dthiques, de responsables dthi-par lentreprise pour promouvoirciale, exemplarit, confiance mutuelle ques, de dveloppement durable, de une fonction thique sont les sui-et respect des autres. diffrents comits : comit de rmun- vantes : ration, de nomination, des comptes de en interne, affirmer lidentit de ce concept dthique des affaires, conformit (compliance) , dinstitu-lentreprise et sa diffrence, recher-sajoute celui de responsabilit sociale tions organisant les relations avec lescher une cohrence thique autourde lentreprise (RSE). tre responsable, actionnaires, dindicateurs, de normes,de principes communs, fdrer etcest rpondre de ses actes, en accep- la mise en place dadministrateurs in- mobiliser le personnel, dvelopperter les consquences.dpendants, des contrles externes la culture de responsabilit des ma- tant sur le plan financier quextra-fi-nagers ; nancier, du respect des conventions et en externe, concrtiser la respon-La gouvernance des normes internationales.sabilit sociale de lentreprise et sedonner un avantage concurrentiel ;Si la gouvernance dentreprise est unUne bonne gouvernance dentrepri- en interne comme en externe, pro-produit made in USA, elle a rapide-se ne peut se concevoir que dans untger lentreprise contre les agis-ment t adopte par dautres zonessystme intgr de management quisements dagents susceptibles degographiques, notamment lEurope, implique la convergence de tous lesnuire ses intrts.mais avec des approches spcifiques systmes de la firme (ressources hu-chaque culture.maines, finances, qualit, achat, sant, hygine ).Les mcanismes de gouvernance ne se Les missions du dontologue varient,manipulent pas de la mme manire notamment avec le secteur dactivit etselon les entreprises, leurs secteursLe dontologue la taille de lentreprise.dactivit, leur implantation gogra- Celles qui sont le plus souvent represphique, le contexte conomique, so-Lmergence du dveloppement dura- dans lorganisation sont les suivantes :cial, politique Cependant, quel queble, de la RSE et de lthique cre un aider lentreprise expliciter sa politi-soit lenvironnement, ils jouent un rle nouveau mtier dans les organisationsque en matire dthique, mettre encomplmentaire et une firme nest ja-aux dnominations varies : dontolo-uvre la politique thique, organiser etmais soumise un seul mcanisme. Ce gue, thicien, compliance officer. dployer la fonction thique, sensibili-sont des mcanismes contingentiels et ser et former le personnel lthique,contextuels. A la croise des fonctions dans lor-mettre lentreprise labri de toute mal- ganisation, le dontologue, pour sau-versation et la protger contre les ris-Des lois rcentes, Sarbanes-Oxley auxvegarder son indpendance, dpendques thiques, promouvoir la politiqueUSA ou les lois franaises sur les Nou- gnralement directement de la direc-thique dans lentreprise, assurer le re-velles Rgulations conomiques et detion, quil sagisse dun poste tempsporting global et mettre en vidence les Scurit financire sont contingen-plein ou bien faisant partie de la DRH,ralisations de lentreprise en matiretes, notamment des vnements fi-de la direction juridique, voire du ser- de RSE.nanciers rcents et des rapports envice financier.Europe (Vinot, Bouton en France, Ca-La fonction de dontologue dans len-Le principal dfi est de crer une effi-dbury en Angleterre).treprise remonte aux annes 1970 aux cacit conomique au service de lHu- USA et elle connat un essor remarqua- main et de sa plante. Lobjectif est deUne bonne gouvernance repose sur ble en France dans la dcennie 1990. rpondre aux besoins par une produc-le respect dun certain nombre de prin- partir de 1997, une rglementation tion cologique et responsable.cipes et de valeurs : principe de prcau-a impos aux entreprises du secteurtion, souci de la prvention, recherchefinancier de mettre en place une fonc- Jean-Luc Laffargue,dune gestion sobre et conome, prin-tion dontologique.Directeur de Qualitique,cipe de responsabilit, participation,Magazine de la culture managriale duesprit de solidarit XXIe sicle. Business Ethics.www.qualitique.comNewDDeal 201119 20. lES prEMiErS paSQuEl rlE pour lENtrEpriSE ?Le Dveloppement Durable concerne toutes les entreprises, privescomme publiques, quelque soit leur secteur dactivit, de lindustrieaux services en passant par le commerce et lartisanat.Les proccupations lies la pollu- fit de la libralisation des marchs etentreprises ont compris limportancetion, la dgradation des ressourcesde lintgration des changes en sap- dun dialogue avec toutes leurs partiesnergtiques, la rduction de la biodi-provisionnant auprs de filiales et de prenantes clientle, fournisseurs, in-versit et la ncessit dintroduire une fournisseurs dans les pays en voie devestisseurs, collectivits locales et ONG.thique dans lconomie conduisent dveloppement.considrer dsormais la performancede lentreprise non plus seulement sous Les entreprises sont au coeur du sys- Une vision intgrelangle conomique et financier, mais tme de production / consommation.galement en fonction du respect desElles ont donc un rle primordial Pour une entreprise, le dveloppementintrts de la communaut et de lenvi- jouer dans la mise en oeuvre du d- durable repose sur une dmarche ser-ronnement dans lesquels elle opre. veloppement durable.vant la fois le dveloppement cono-La communaut peut tre conue, dansmique, le dveloppement social et lale sens gographique du terme, commeprservation de lenvironnement.le voisinage immdiat, ou dans un sens Dveloppement durableUne entreprise soucieuse dappliquer lesplus large, comme une entit incluantet secteur priv principes du dveloppement durable ettoutes les parties prenantes (stakehol- de jouer un rle constructif dans la so-ders) personnel, actionnaires, clientle,Par les biens et services quil produit, par cit investira dans des techniques co-fournisseurs et autres groupes concer- ses modes de production, par sa politi-efficaces respectant les ressources na-ns par les activits de lentreprise. que sociale, etc., le secteur priv est en turelles et lenvironnement, et dans le mesure de contribuer lamliorationcapital humain afin de crer des produits de la qualit de vie et la prservationet des services nouveaux.Un mouvement de fond de lenvironnement pour les gnrationsDe mme, lintgration de la dimension futures. Jusquici toutefois, certains obs-sociale fera de votre entreprise une entre-Sous la pression conjugue des investis- tacles ont frein ladoption de pratiquesprise citoyenne qui se proccupe de la ma-seurs, des consommateurs, des groupesdurables par ce secteur. Au coursnire dont ses activits affectent son capi-dopinion et parfois des gouvernements,des annes qui ont suivi la Confrence tal humain, les consommateurs ainsi queles entreprises doivent faire face des de Rio, les gouvernements ont tard les communauts locales, rgionales ouexigences accrues en matire de respon-mettre des signaux clairs vers le sec-internationales dans lesquelles elle opre.sabilit et de durabilit. Ces impratifs se teur priv ; les investissements consentisfondent encore lheure actuelle sur desont t insuffisants, les consommateurscritres non standardiss, et ils concernent et les actionnaires que ce soit par man- spcificit des PMesurtout les multinationales et les grandes que dintrt ou dinformation nont pasentreprises. Il nen demeure pas moins exerc une pression suffisante ; lchel-Une enqute ralise en 2001 par leque cette tendance commence influen- le internationale, les marchs instables Rseau europen de recherche sur lescer le march de manire globale. Leset imprvisibles ont souvent empch PME (ENSR) rvle que de nombreu-PME (souvent fournisseuses de produits etun dveloppement industriel durableses PME ont dj adopt des pratiquesde services pour les grandes entreprises)dans des secteurs prioritaires.sociales et environnementales dura-sont confrontes de manire croissante Mais depuis quelques annes, un chan-bles, souvent dfinies et comprises parla ncessit de rpondre certaines ques- gement se fait sentir. Le public est tou-les PME comme des pratiques respon-tions, sinon prouver quelles oprent se-jours plus sensible aux questions de sables de gestion dentreprise. Leurlon certains critres de responsabilit. durabilit. Le milieu financier notam- engagement dans le domaine socialLconomie voluant vers une cono-ment les fonds de pension exerce une ou au sein de leur communaut est g-mie de services, on sattend ce quepression croissante en faveur des inves- nralement de porte locale, de natureles PME et surtout les TPE trs petitestissements socialement responsables. occasionnelle et dtach de la stratgieentreprises - gagnent encore en impor- Face ces mouvements dopinion, les commerciale. Il semble que la principaletance. La tendance croissante la cra- entreprises europennes, puis amricai-motivation soit la conception thique dution de nouvelles entreprises participenes ont pris conscience de la ncessitresponsable dentreprise. Lobstacle ma- cette volution. dadopter un comportement thique- jeur un engagement social, surtout chezPar ailleurs, un nombre croissant de ment, cologiquement et socialementles plus petites PME, parat tre le manquePME dveloppent leurs activits au responsable dans la conduite de leursde sensibilisation, suivi par la limitationniveau international ; elles tirent pro- affaires. Paralllement, de nombreuses des ressources. NewDDeal 201120 21. lES prEMiErS paSFairE riMEr EFFiCaCit Et rESpoNSaBilit SoCialELes entreprises sont de plus en plus conscientes que leur succs commercial etleurs bnfices ne dcoulent pas uniquement dune maximisation des profits court terme, mais exige un comportement responsable qui prenne en compteles facteurs de durabilit.Une dmarche globaleDu point de vue du dveloppement durable, lentreprise remplit pleinementLa principale fonction de lentreprise estson rle conomique si :de crer de la valeur en produisant les Elle contribue au dveloppement du tissu conomique et une meilleurebiens et services demands par la so- qualit de vie dans les communauts au sein desquelles elle opre, que cecit, et de dgager ainsi des bnficessoit sur le plan local, national, rgional ou mondial,pour ses propritaires et actionnaires, Elle recherche une amlioration constante de sa performance, de sa capacittout en contribuant au bien-tre gnral. dinnovation et de sa viabilit conomique long terme en restant lcouteMais la mondialisation a favoris des besoins et attentes de ses parties prenantes et en y rpondant,lmergence dune nouvelle culture de Elle se conduit de manire responsable et respectueuse de la sant et de laresponsabilit pour lentreprise. Lexi-dignit des personnes,gence croissante de transparence qui Elle contribue la prservation des ressources naturelles, matrielles etse manifeste aujourdhui ne fait quenon renouvelables qui jouent un rle-cl dans la croissance conomique,renforcer cette tendance. Les entre- Elle anticipe et gre les risques, notamment en matire de responsabilitprises comprennent quelles peuvent civile,contribuer au dveloppement durable Elle participe au processus social de recherche, dapprentissage et de cra-en grant leurs activits : tion quest le dveloppement durable en incitant tous les acteurs prendre de manire renforcer leur crois-leurs respondabilits, notamment en favorisant la pleine participation dessance conomique et accrotre leurminorits la prosprit.comptitivit tout en garantissant la protection delenvironnement et en veillant leurLa gouvernance dentreprise concerne les pressions dordre social provenantresponsabilit sociale, notammentle fonctionnement de lentreprise et dorganisations non gouvernementalesen ce qui concerne les intrts desses relations avec les diffrentes par- ou dassociations de consommateursconsommateurs. Car le dveloppe- ties prenantes. Il comprend les droits les pressions dordre commercialment durable sinscrit dans une d-et obligations du conseil dadministra-exerces par les investisseurs sou-marche globale qui concilie efficacit tion et de la direction, les relations decieux dviter tout risque financierconomique, solidarit sociale et res- lentreprise avec les actionnaires, la li des comportements contrairesponsabilit cologique.politique de communication et lthi- certains critres de responsabilit que commerciale. thique, sociale et environnementale La prise en compte de la responsabi- la volont danticiper la mise en placeQuest-ce que la responsabilitlit sociale de lentreprise, bien que par les pouvoirs publics dinstrumentsdentreprise ? volontaire, se distingue nettement dujuridiquement contraignants. mcnat ou de la philanthropie. ElleLa citoyennet ou responsabilit den- implique un changement de culture autreprise est un engagement qui respectesein de lentreprise et doit sinscrire au Les bnfices pour lentrepriseun ensemble de principes qui dpasse lacoeur de sa stratgie.simple application des dispositions lga- Les entreprises qui sengagent dansles. Ces principes sont le plus souvent une politique de citoyennet dentre-bass sur des instruments internatio-Pourquoi se lancer dans uneprise constatent quelles :naux universellement reconnus commedmarche citoyenne ? amliorent leur rputation et leurs ca-les conventions de lOrganisation inter-pacits oprationnellesnationale du travail (OIT), la Dclaration Lengagement dune entreprise dans renforcent leur comptitivituniverselle des droits de lhomme et laune dmarche citoyenne peut tre mo- diminuent les risques juridiques etDclaration de Rio sur le dveloppementtiv par diffrents facteurs : oprationnels ainsi que les risquesdurable. Les domaines sur lesquels les convictions et valeurs personnel-lis leur imagesexerce la responsabilit dentrepriseles de certains dirigeants et dirigean- amliorent la productivit, la loyautsont lenvironnement, les conditions ettes dentreprise conscients de lim- et la motivation du personnelnormes de travail, les droits humains, portance conomique des exigences amliorent leur capacit dattirer deslthique commerciale (ou la lutte contresociales et environnementalesinvestisseurs.la corruption) et la gouvernance.NewDDeal 2011 21 22. lES prEMiErS paSMoyens dactionIntrt pour les autoritsUne entreprise qui choisit de sengagerLes Etats, les institutions intergouver-dans une dmarche de responsabilitnementales et les autorits locales ontsociale est consciente de la contribu- un intrt vital soutenir et promou-tion quelle peut apporter, par le biais voir la responsabilit sociale des entre-de ses biens et services, la prosp- prises. Cet intrt sest dj traduit parrit conomique et au dveloppementdes mesures lgislatives (Loi NRE)de la communaut dans laquelle elleApplique aux entreprises multina-opre. Elle cherche la fois rduiretionales, la responsabilit sociale deslimpact ngatif de ses activits surentreprises est considre comme unlenvironnement et lexclusion sociale moyen de poser des garde-fous afinet sengager activement dans saque la mondialisation favorise le plussphre dinfluence pour amliorer cesgrand nombre plutt quune minorit.paramtres.Applique aux entreprises nationales,Les outils disposition pour mettre enelle est un moyen pour les Etats deoeuvre une politique de responsabilit protger limage de leur pays, qui peutsociale sont les suivants :dpendre fortement de la rputation Les codes de conduite. de ses entreprises. Les labels environnementaux et so- Applique aux PME, elle permet deciaux. prserver la prosprit dune conomie Les pratiques thiques dinvestisse- dpendant de son image de marque,ment.de sa comptitivit et de son ouverture Le dialogue avec les parties prenan- internationale.tes, cest--dire lensemble des grou-pes ou individus affects directementou indirectement par les activitsdune entreprise. Il sagit gnrale-ment du personnel, des actionnaires,des partenaires commerciaux (four-nisseurs, sous-traitants), des autori-ts, de la clientle, des communautslocales, des ONG et dassociations deconsommateurs. Ce dialogue deman-de un investissement en temps pluttquen ressources financires ; il joueun rle vital pour toute entreprisesoucieuse de rester en phase avec lesdemandes et attentes de la socit.NewDDeal 2011 22 23. lES prEMiErS paSpourQuoi SE laNCEr daNS uN prograMMEdE dvEloppEMENt duraBlE ?Le dveloppement durable constitue un dfi, mais aussi un atout, un levier decroissance, de motivation interne et dinnovation pour votre entreprise.Bnfices externesBnfices internesLes vecteurs dinfluenceIntrt conomiqueClimat dentreprise La mondialisation des marchs, lvo-Ladoption dun programme de dve-Lorsquelles sont largement diffuses lution de la notion de responsabilitloppement durable peut se traduire partous les niveaux de lentreprise, les poli- civile et la politique europenne obli-une rduction des cots nergtiques, tiques et actions de dveloppement dura-gent votre entreprise une remise endes frais de gestion des dchets et/ble constituent un puissant facteur diden- question permanente. Penser et agirou une amlioration de votre produc-tification et de motivation. En crant un en conformit avec les principes du d-tivit. Vous renforcez lattrait de votre climat de confiance, elles renforcent laveloppement durable peut vous aider entreprise pour les investisseurs et op-motivation du personnel, ce qui peut se mieux grer ces changements.timisez les objectifs marketing, avec detraduire par de meilleurs rsultats sur lenouveaux marchs la cl.terrain, de lefficacit et de linnovation.Lobjectif europen est de devenir :lconomie de la connaissance la plusImage et communicationPrise de represcomptitive et la plus dynamique duVous prouvez par les faits que vous Pour faire des choix et prendre de bonnes monde, capable dune croissance co-vous sentez responsable de ltat dedcisions, face un monde incertain et nomique durable accompagne dunelenvironnement, que vous vous proc- changeant, il faut des indicateurs de rf- amlioration quantitative et qualitativecupez des gnrations futures, ce qui rence. Les critres thiques et les param- de lemploi et dune plus grande coh-vous permet de protger votre rpu- tres de dveloppement durable peuvent sion sociale.tation long terme. Vous fidlisez vos en faire partie. Ce sont galement dexcel-partenaires commerciaux, vos fournis- lents instruments de gestion des risques etseurs et votre clientle, et amliorezdes procds internes. De plus, ils peuventEn rsumles relations avec les consommateursvous aider prvenir la corruption et les Les motivations pouvant vous en-et les communauts locales. activits lies au blanchiment dargent. courager intgrer le dveloppe- ment durable dans le fonctionne-Avantage concurrentielRemise en question ment de votre entreprise :Dans un monde o les changementsUn projet de dveloppement durable met Enjeu rglementaire : diminuer lasacclrent, o la pression sur les rsul- le doigt sur de nombreux aspects de la responsabilit civile ou pnale dutats et la responsabilit thique saccen-vie de lentreprise : dimensions environ-responsable dentreprisetue, les entreprises sont de plus en plus nementale, sociale, thique, culturelle et Enjeu conomique : diminutiernombreuses avoir choisi de se profilerconomique. Cest loccasion pour vous des cots lis la consommationsur le chemin du dveloppement dura-et votre entreprise de reconsidrer votredeau, dnergie et de matiresble. Les entreprises en avance dans lephilosophie dentreprise et vos procds premires ; nouveaux clients, nou-domaine de la protection de lenviron-sous un nouvel angle, et de les optimiser. veaux marchsnement et dans le respect des normes Enjeu stratgique : amliorersociales se dmarquent par rapport auxAmlioration de lorganisation interne limage de lentreprise et des rela-autres entreprises, ce qui devrait leur et des performances de lentreprisetions avec les pouvoirs publics, lafaciliter lobtention de contrats ou leur Grer les ressources humaines et naturel-clientle, la communaut locale,assurer de meilleures parts de march.les de lentreprise de faon durable requiertles consommateurs ; sadapterune approche dcisionnelle structure et aux nouvelles priorits europen-Exigences du march interactive. Lintgration de la responsa- nesLe dveloppement durable, parfois bilit sociale et environnementale dans le Enjeu social et thique : convictionsous forme de normes ou de certifica- processus de prise de dcision, lintroduc-personnelle du ou de la responsa-tion sociale ou environnementale, peuttion de politiques de rduction des dchetsble dentreprise ; souhait dam-vous tre impos par votre clientle. et de contrle des impacts environnemen- liorer les conditions de travail ouEn tant que soustraitant, vous engagertaux, la mise en place de systmes de s-la motivation du personnel.sur cette voie peut vous permettre de curit ou de gestion des risques et lintro-garder vos parts de march. duction de programmes de formation ontune influence positive sur lorganisationinterne, la scurit des travailleurs et lesperformances de lentreprise.NewDDeal 2011 23 24. lES prEMiErS paSCoNSEilS pratiQuES pour dMarrEr votrE prograMMELe march favorisera les entreprises qui travaillent en partenariat avec leurs parties prenantes et innovent pour amliorer la qualit de vie, lenvironnement,lquit sociale et la diversit culturelle. Etes-vous prts ?Faites ltat des lieuxet de la scurit au travail ? Sinon, Dressez le bilan de votre situation ac- comment comptez-vous grer votretuelle et examinez les amliorationsPremire tape programme daction ?possibles. Choisissez un thme laDans un premier temps, cherchez fois.bien comprendre les dimensions et Troisime tape Intervenez dabord dans les domainesenjeux du dveloppement durable etQuel que soit le stade du projet, soyezo il sagit de respecter les obligationsexaminez en quoi votre gestion den-toujours lcoute de vos partieslgales, donnez ensuite un ordre detreprise actuelle converge ou diverge prenantes (personnel, fournisseurs, priorit chaque domaine daction.par rapport ces principes gnraux. clientle, investisseurs, communauts Donnez la priorit aux actions dura- Avez-vous dj dfini vos priorits locales, etc.) et efforcez-vous de pren- bles pour lesquelles il est possible deconomiques, environnementales et dre en compte leurs attentes. Les par-fixer des objectifs et de mesurer dessociales ?ties prenantes sont un radar extr- rsultats. Quelles sont les pratiques dans votre mement efficace, qui de plus ne vous Classez les possibilits que vous avezentreprise qui peuvent tre qualifiescote rien.dnombres en dterminant leur fai-de durables ? Quelles sont les proccupations prin-sabilit technique, conomique, so- Quels avantages comptez-vous retirercipales de votre clientle, de vos four- ciale et environnementale.dun projet de dveloppement dura-nisseurs et investisseurs ? Etablissez une liste dactions simplesble pour votre entreprise ? Quelles procdures avez-vous mises et affichez-la. Ne vous perdez pasen place pour respecter le droit dex- dans les dtails et nessayez pas dat-Deuxime tapepression du personnel, notamment teindre la perfection. Commencez parLa deuxime tape consiste dfiniren cas de conflit ? Quel est le niveau des actions lmentaires ayant desun programme de dveloppement du- hirarchique de la personne auprs effets importants et visibles.rable adapt votre entreprise. Mais de laquelle ce droit peut sexercer ? Aprs avoir dtermin vos domainesavant de passer laction, faites un Quels sont les risques susceptibles de de priorit et dfini les actions poten-rapide tour dhorizon des moyens ma-nuire votre rputation ou dengagertielles, fixez des tapes ralistes ettriels ou techniques ainsi que des res-votre responsabilit civile ?ralisables. Pour chaque tape, indi-sources humaines dont vous disposez Quelle influence avez-vous ou pou- quez clairement les chances. lheure actuelle. vez-vous avoir sur les conditions de Quels moyens vous tes-vous don-travail chez vos fournisseurs et sous-ns pour mesurer limpact conomi-traitants ?que, environnemental et social de vosListe dactionsoprations, produits ou services ? 1. Identifiez pour chaque domaine Quels sont les atouts, connaissancesFixez-vous des objectifsprioritaire les actions principaleset talents dont dispose votre entrepri- concrtiserse pour sengager dans une dmar- Aprs avoir fait ltat des lieux, fixez-2. Dterminez-en la faisabilitche de dveloppement durable ?vous des objectifs ambitieux, mais ra-3. Estimez le cot de mise en ap- Votre personnel est-il sensibilis et listes et mesurables. plication (important, moyen ouinform en ce qui concerne les ques-Il ny a rien de plus dmotivant que lesfaible)tions conomiques, sociales et envi-buts impossibles atteindre ou trop 4. Evaluez le temps de retour sur in-ronnementales ? vagues pour permettre une comparai- vestissement Quels systmes de gestion avez-vous son avec les rsultats obtenus.5. Recueillez les suggestions desdj introduits qui seraient suscepti-Vos objectifs doivent tenir compte desmembres de votre quipebles de vous soutenir dans une tellemoyens dont dispose lentreprise. Ilsdmarche ?doivent tre prcis et fixer des chan- Avez-vous les capacits ncessaires ces. A chaque chance, les rsultatspour dsigner un ou une responsable seront compars aux objectifs fixs, cedes questions environnementales ? qui permettra des ajustements rgu-des questions sociales ? de la santliers.NewDDeal 201124 25. lES prEMiErS paSla MthodELes 10 rgles dor dun bon programme1. Donnez un sens 5. Formalisez votre engagement 8. evaluez vos rsultats et votre projetdans lorganigramme de communiquez-leslentrepriseVotre projet doit tre cohrent avec laQuoi que vous entrepreniez en matiremission de lentreprise, quil saligne Lorganigramme de votre entreprise de dveloppement durable, il est danssur celle-ci ou entrane sa redfinitiondevrait reflter votre engagement en votre intrt dvaluer vos rsultats et la lumire de nouvelles perspecti-faveur du dveloppement durable. de les communiquer. Les systmes deves. Il se traduira par des buts et des Cest le meilleur moyen dancrer cegestion et/ou la certification vous ap-plans dactions spcifiques chaqueprogramme dans votre pratique quoti- portent un outil performant en ce do-service, mais lessentiel est quil ait undienne et de le lier plus troitement la maine.sens global perceptible pour tous.mission de lentreprise. 9. Faites connatre vos bonnes2. Impliquez tout votre personnel 6. Inscrivez votre projet dans lapratiquesdureVotre projet est laffaire de tous. Il doitLes entreprises devraient faire conna-crer une dynamique participative etPour russir pleinement, un program- tre leurs expriences de bonnes pra-reflter les proccupations de len-me de dveloppement durable doit tiques en matire de dveloppementsemble des employs. Cest cetteengendrer des automatismes dans lesdurable au sein de leur branche etcondition quil mobilisera les nergies actions au quotidien. Sil reste laffaire auprs de leurs fournisseurs. Les bon-cratrices et portera ses fruits. dun petit groupe qui se runit lorsquenes pratiques doivent tre mesurablesdautres urgences ont t rgles, il naau niveau de limpact, innovantes (ca-aucune chance de donner des rsultatspables de produire de nouvelles solu-3. Mettez en place un disposi-probants.tions) et reproductibles.tif de suiviOn ne peut grer efficacement que ce7. Dialoguez avec vos parties 10. etablissez des partenariatsque lon mesure. Vous le faites djprenantespour le suivi conomique de votreLes entreprises peuvent rechercherentreprise, mais vous pouvez gale- Quil sagisse de la planification ou de des synergies par le biais de partena-ment le faire pour les aspects envi-la mise en oeuvre de votre programme riats avec des organisations de la so-ronnementaux et sociaux, en mettant daction, il est important didentifiercit civile ou les pouvoirs publics. Cesen place par exemple une comptabi-les risques et dexaminer comment lescollaborations long terme exigentlit nergtique, un systme de ma- transformer en opportunits. Vos par- nanmoins beaucoup de temps et unenagement environnemental (SME) et/ties prenantes personnel, clientle, bonne transparence. Il est impratif enou un bilan social. fournisseurs, autorits locales, organi- effet que lorganisation partenaire nesations non gouvernementales ont perde pas sa capacit critique vis--visun rle important jouer : elles sont de lentreprise avec laquelle elle colla-4. Faites preuve de souplesse les interprtes les plus fiables des be- bore et que vous ne soyez pas suspectsoins, attentes, demandes, priorits etdacheter des voix favorables.Veillez ce que votre projet soit adap-proccupations de la socit.table en cours de route, en fonction delvolution de la situation et des bn-fices de lapprentissage collectif. Unbon programme de dveloppementdurable doit pouvoir saccommoderde possibilits inattendues et novatri-ces. NewDDeal 2011 25 26. lES prEMiErS paSCodE dE CoNduitE dES ENtrEpriSESUn code de conduite est un ensemble de valeurs et de principes quune socit ouorganisation dclare respecter dans ses activits. Loccasion de dfinir ou redfinir lamission de votre entreprise, de fdrer vos collaborateurs et de soigner votre image.Dfinition Relations avec la communaut : cou- il dsigne une personne ou un grou-tumes et cultures locales, participa-pe de personnes responsables de cesSelon la dfinition de lOrganisation detion la vie de la collectivit, dons etprocdures et charges de surveillercoopration et de dveloppement co-activits philanthropiques.lapplication des principes noncs,nomiques (OCDE), le code de conduite il est port la connaissance de tousconsiste en un engagement pris volon- ceux membres du personnel, four-tairement par une socit ou une organi-A quoi sert un code de conduite ?nisseurs et managers dont son ap-sation dappliquer certains principes et plication dpend,normes de comportement la conduiteLe code de conduite rpond plusieurs il ne laisse en dehors de son champde ses activits ou oprations.objectifs :dapplication aucun acteur important assurer la transparence des rgles de la chane de production (sous-trai-communes tants, travailleurs temporaires, etc ),sur quoi portent les codes de inspirer le sens des responsabilits il nest pas en contradiction avec laconduite ?dans les devoirs et obligations mu-politique des associations profession-tuels des diffrents acteurs nelles auxquelles vous tes affilis,Les codes dentreprise peuvent porter motiver le personnel en donnant un il ne contredit pas les normes interna-sur des domaines trs varis : droits sens la mission de lentreprise et entionales, notamment celles de la r-humains, thique commerciale, envi- dfinissant sa culture glementation du travail et des droitsronnement, respect de la communaut, dfinir des normes en matire de pro-humains.concurrence, conditions de travail, san-fessionnalisme et de pratiques com-t et scurit, recherche scientifique et merciales.technologie. Ils concernent gnrale-en quoi les entreprisesment les relations de lentreprise avec Objectifs externes sont-elles concernes parses parties prenantes, savoir : Vis--vis de lextrieur, lentreprise qui ces principes ? Relations avec la clientle, les fournis- se dote dun code de conduite vise pa-seurs et pratiques commerciales : qualit ralllement deux objectifs complmen-Sous la pression conjugue des inves-et scurit des produits, thique marke-taires : tisseurs, des consommateurs, des grou-ting et vente, contrle des exportations, vhiculer une image crdible et favorable, pes dopinion et parfois des gouverne-attitude en cas de rclamation, attitude signaler ses exigences sa clientle, ments, les entreprises sont confrontesface aux pratiques de corruption. aux fournisseurs et aux marchs. des exigences accrues en matire Relations avec le personnel : galit desde responsabilit et de durabilit. Leschances, promotion, rmunrations etQuels sont les critres dun codemarchs favoriseront les entreprisesprestations, environnement de travail,crdible ? qui travaillent en partenariat avec leurstransparence des communications.Quels que soient la forme et le contenuparties prenantes et innovent pour Relations avec les actionnaires : trans-de votre code de conduite, assurez-amliorer la qualit de la vie, lenviron-parence, responsabilit financire, vous quil respecte les critres de cr- nement, lquit sociale, la diversitgouvernance.dibilit suivants :culturelle et les droits humains. Le Pacte Problmes de lenvironnement : gestion il contient des clauses de mise en mondial peut les y aider.des risques, sant et scurit au travail oeuvre, de suivi et de vrification, Signer, cest aussi sexposer : En si-CODE DE COnDUItE UnIvERSEL pOUR LE SECtEUR DES affaIRESgnant le Pacte mondial, certaines en-Le Global Compact (Pacte mondial) des Nations uniestreprises peuvent craindre ( juste titre)Cr linitiative de Kofi Annan, le pacte mondial (Global Compact) invite, de sexposer aux critiques des groupesdepuis Juillet 2000, le secteur priv se conformer neuf principes de basede pression. Lentreprise qui sengagedans les domaines du droit des travailleurs et travailleuses, de lenvironne-doit tre consciente de ce risque et trement et des droits humains... Il propose aux entreprises un ensemble de prin-prte en assumer les consquences.cipes susceptibles de promouvoir une conomie mondiale libre et ouverte, Elle devra notamment possder les ca-tout en donnant tous et toutes une chance den partager les bienfaits. pacits ncessaires pour rpondre auxwww.unglobalcompact.orgquestions et dialoguer avec les acteurs de la socit civile.NewDDeal 2011 26 27. lES BoNNES pratiQuES 28. lES BoNNES pratiQuES Environnement dStp groupE : uN pioNNiEr la FiBrE SoCitalE Contexte seCTeUr Industrie DSTP Groupe est prcurseur dans la production de fibres textiles trs techniques, car recy- TAILLe De LeNTrePrIseclables et biodgradables. Ce groupe belge produit des fibres textiles en polymres (plas- PME tiques), des revtements de sols pour lvnementiel, la maison et le jardin, et des tissus PAYsagro textiles ou industriels. France Objectif(s) DSTP Groupe affiche des valeurs et des objectifs concrets de RSE : Valeurs : transparence : encouragement du dialogue entre tous les acteurs de lentreprise durabilit : dveloppement des activits dans le souci du respect de la plante Objectif : minimiser limpact environnemental des produits fabriqu Dmarche Fabrication de produits cologiques. Interpells par la mise au rebut dnormes quanti- ts de moquettes aprs chaque manifestation phmre (JO, festivals), ainsi que par les produits de paillage agricole (films plastiques), DSTP Groupe apporte une solution limpact environnemental des aiguillets en proposant des produits caractre co- logique. Deux annes de recherche ont t ncessaires pour la mise au point de : 1) des aiguillets recyclables, 2) des aiguillets base de matires bio-sources et biodgrada- bles (moquette vnementielle Eco2punch bioprotect, et tissu agro textile fabriqus par- tir de sucre). DSTP Groupe est un des premiers fabricants mondiaux capables de fabriquer et de commercialiser des aiguillets base dun polymre dorigine vgtale. Ce mode de production offre 4 types davantages : pour une qualit identique, cest une alternative aux produits base de ptrole il rduit les missions de CO2 de 60% et consomme 50% dnergie en moins les fibres 100% naturelles sont une matire renouvelable le produit est bio dgradable et recyclable linfini. Aprs le cycle de vie du produit fabriqu, tous les matriaux utiliss pour sa fabrication peuvent tre rutiliss en un nouveau produit. Pour la Belgique DSTP Groupe propose ses clients une solution globale pour pallier la difficult de rcuprer les moquettes la fin dune manifestation ainsi que pour contour- ner linconvnient du surcot dune moquette cologique. Cette solution comprend ; four- niture du tapis, pose, dpose et recyclage. Ceci permet de mieux matriser la chane de la moquette (de la fabrication au recyclage) et supprime des cots inutiles. Le site de Baisieux dpasse depuis longtemps lobligation lgale du taux demploi de per- sonnes handicapes. Facteur(s) cls du succs une R & D empreinte de Responsabilit Sociale et Environnementale taux dembauche de personnes handicapes : 6,31% en 2009 mobilisation des salaris et notamment de lquipe commerciale souhait des clients dadopter des attitudes co-responsableRetrouvez cette fiche et 500 Contribution la performance Bnfices sociauxautres bonnes pratiques surwww.worldforum-lille.orgde lentreprise et/ou environnementaux Forte volution : rduction de 60% dmissions de CO2production de fibres bio polymres (PLA) : rduction de 50% dnergie consomme16 t. en 2007 -> 271 t. en 2009, en fin dutilisation, possibilit de rcupra- gamme Eco2punch et bioprotect :tion et de recyclage des moquettes usages6000 m en 2007 -> 379000 m en 2009 NewDDeal 2011 28 29. lES BoNNES pratiQuES Environnement la dMarChE dCo-CoNCEptioN doXYlaNE Contexte seCTeUr CommerceOxylane est un rseau dentreprises qui couvre lensemble de la chane de vie dun produit TAILLe De LeNTrePrIsesportif : de la recherche et dveloppement la vente, en passant par la conception, le design, Grande entreprise la production et la logistique. PAYsDe plus en plus, Oxylane sinscrit dans une dmarche dco-conception qui peut se rsumer Franceen trois tapes : Mesurer pour savoir, savoir pour agir, agir pour rduire . Objectif(s) Concevoir ou reconcevoir un produit en diminuant quantitativement et qualitativement les impacts environnementaux de ce produit tout au long de son cycle de vie et tout en conservant les qualits et performances de ses fonctions dusage. Dmarche Cette dmarche sapplique aux tapes du cycle de vie dun produit en prenant en compte les enjeux environnementaux suivants : La pollution de lair (Kg eq. CO2 mis) La gestion de leau (Consommation deau en m3) La gestion des dchets (Intgration de recycl recyclage) La gestion des ressources non renouvelables (En kWh dnergie consomme) Un outil interne daide lco-conception appel co-tool permettant dvaluer limpact environnemental des composants et des produits finis a t mis au point. Lors de la conception dun produit, loutil co-tool permet notamment dvaluer lim- pact CO2 du produit aux diffrentes tapes de son cycle de vie (matire, packaging, trans- port, fin de vie, etc..). Quelques exemples : Cest avec cette dmarche qua t conue la polaire Quechua Forclaz 50. Loutil co-tool a permis de mesurer les bnfices lis lutilisation de matire en polyester recycl. Cest un tissu base de bouteilles en plastique et de dchets industriels qui a t utilis pour la fabrication de ce produit. La chaussure Solognac Namib a t repense dans une dmarche dco-conception. Luti- lisation du cuir a t rduite aux seules zones qui le ncessitaient. Le poids de lensemble a ainsi t rduit. De ce fait, les gains environnementaux sont les suivants : -30% sur les missions de CO2, -15% sur la consommation dnergie et -50% sur lutilisation deau. Facteur(s) cls du succs Formation et la mobilisation de tous Action locale : chaque situation sa rponse spcifique Matrise des process et des produits Principe directeur : Commencer sans viser la perfection puis sinscrire dans une dmarche de progrs continu Dmarche pleinement intgre dans la vision de lentrepriseRetrouvez cette fiche et 500autres bonnes pratiques surContribution la performance Bnfices sociauxwww.worldforum-lille.orgde lentreprise et/ou environnementaux Rduction des cots de fabrication des Rduction du poids, de la consommationproduits deau, de la consommation dnergie et Source dinnovations des missions de CO2NewDDeal 201129 30. lES BoNNES pratiQuES Environnement SiMplE ShoES CrE dES ChauSSurES BiodgradaBlES ContexteseCTeUrIndustrieSimple Shoes, base Santa Barbara, en Californie, a t cre en 1991 en raction auxTAILLe De LeNTrePrIse baskets qui faisaient lobjet dun norme battage mdiatique et dune sur-commercialisa-PMEtion au dbut des annes 90. Depuis 2004, Simple a adopt une dmarche entirement du-PAYs rable dans ses processus et a mis en place un systme baptis Good, Better, and Best pourtats-Unis valuer le caractre respectueux de lenvironnement de ses produits. Cette mme anne, ils sortirent la collection Green Toe entirement fabrique partir de matriaux naturels comme le jute, le caoutchouc crpe naturel, la laine feutre, le lige et le latex. En 2006, ils ont rduit les emballages et ont commenc nutiliser que des botes chaussures enti- rement recycles et des sacs biodgradables pour les tongs fabriqus partir damidon de mas. En 2007, Simple a mis sur le march des produits recycls. Ils ont utilis des pneus de voitures recycls pour les semelles, des bouteilles en plastique recycles (PET) pour les lacets et du coton biologique pour les doublures. Objectif(s) Crer une chaussure plus biodgradable Dmarche Lentreprise Simple sest aperue que la plupart des gens ne recyclaient pas leurs chaus- sures. Par consquent, comme solution alternat