guerrero en movimiento

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Page 1: Guerrero en movimiento
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..._------------_..-TRACE

Travaux et Recherches dans lesAmériques du Centre

TRACE est une revue consacréeaux travaux et recherches dans les Amé­riques du Centre. Elle est publiéesemestriellement par le

Centre Français d'Études Mexicaineset CentraméricainesSierra Leona 33011000 México DF

'Zr 5405921/5405922FAX [email protected]

Conseil de rédactionClaude Baudez, Georges Baudot,Michel Bertrand, Patricia Carot,Georges Couffignal, Olivier Dabène,Danièle Dehouve, Olivier Dollfus,Henri Favre, François-Xavier Guerra,Marc Humbert, Yvon Le Bot,Véronique Gervais, Dominique Michelet,Aurore Monod-Becquelin, Pierre Ragonet Alain Vanneph

Comité de lectureMartine Dauzier, Danièle Dehouve,Roberto Diego Quintana, Esther Katz,Jean·Yves Marchal, Guilhem Olivier,Juan M. Pérez Zevallos etCharles-Édouard de Suremain

Coordination de la revueMartine Dauzier

Coordination du numéroAline Hémond et Marguerite Bey

Direction éditorialeJoëlle Gaillac

Édition du numéroConcepci6n Asuar

Composition et mise en pageConcepci6n Asuar et Rodolfo Avila

Révision des textesConcepci6n Asuar

Dessins et photosRodolfo Avila

Maquette de la couvertureStéphen Rostain

Composition de la couvertureMontage réalisé par Rodolfo Avila à partirdes photos de lui-même, d'A. Hémond etde S. Villela.

ImpressionImpresi6n y DiselÏoSuiza 23 bis, colonia PortalesMéxico DF

Le présent numéro de Trace a été coéditépar l'a R S TOM et par le C E M C A

ISSN 0185-6286. Année 1998.

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/

80mmaire / Indice

PROLOGUE/PRÓLOGOAline Hémond et Marguerite Bey 3

Guerrero: modelo para armarArmando Bartra 9

Espacios de poder y reproducción social en laMontaña de Guerrero

Joaquín Flores y Beatriz Canabal 20

Simbolismo y ritual en la Montaña de GuerreroSamuel L. Villela F. 30

Des amate ros aux Nahuas du Haut-BalsasReformulations identitaires et territorialesd'une région indienne au Mexique

Aline Hémond 39

La reproducción de las formas locales de dominaciónen el "mercado global". Sociedades ejidales y transnacionaleshortícolas en el Medio Balsas

Éric Léonard 50

Pobreza y movilidad en la Montaña de GuerreroMarguerite Bey 64

RESEÑAS / COMPTES RENDUS 77

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Michoacan

o e e a n 0

N1

D Costa Grande

!;-:·>\I Costa Chica

D Tierra Caliente

Paeff e

1::::::::1 Region Norte

D Region Centra

ULaMontana o,

Estado de

México

501

1001

150 km1

Pueblao

Oaxaca

1Tlapa

2 Chirapa

3 San Luis Acatlan

4 Ometepec

5 Iguala

6 Chilpancingo

7 Acapulco

8 Tehuacan

9 Marquelia

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Prologue

Le Guerrero en mouvement

,A l'inverse de la vision figée que l'on a de l'État du Guerrero aux épi­

thètes fortes -Guerrero bronco, Guerrero bravo-, nous avons choisi

de mettre l'accent sur le mouvement, les mouvements, la mobilité et

les cycles de vie.

Pris dans son histoire et sa mentalité régionaliste, marqué par un

lourd héritage de caudillisme et de caciquisme local, le Guerrero sem­

ble, à tout observateur lointain, un État convulsif, englué dans des con­

flits cycliques. Mais le Guerrero, c'est aussi un territoire important en

terme de populations, d'écosystèmes, d'héritages culturels. Le Guerre­

ro est un État où, par l'accumulation des expériences et des initiatives

locales en matière organisationnelle et associative, est en train de mû­

rir, en regard des États d'Oaxaca et du Chiapas, un véritable projet de

société. Celui-ci, à terme, peut déboucher sur une redéfinition plus glo­

bale des relations de citoyenneté, sur une nouvelle articulation entre

les groupes ethniques, les pouvoirs locaux et les classes politiques,

défis fondamentaux que pose le Mexique en terme de transition de

systèmes.

À ce titre, il faut que la recherche, parfois prise dans des probléma­

tiques régionalistes en circuit fermé, s'emploie à définir les projets des

différents acteurs sociaux pour une intégration régionale en relation

avec les desseins nationaux. Elle analysera les problèmes essentiels

des identités régionales et indigènes, de la décentralisation et de la re-

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nicipalisation, et ceux de l'accès aux ressources naturelles.

C'est de ces multiples efforts que nous avons choisi de rendre

compte avec les quatre premiers articles qui s'organisent autour des

mouvements sociaux, de la citoyenneté et des nouvelles et anciennes

territorialités.

Armando Bartra, tout d'abord, nous brosse un portrait ample et

inspiré des longues expériences de mouvements et d'organisations so­

ciales dans l'État ancrées dans une réalité historique en conflit perma­

nent. Car, comme le dit bien l'auteur, "... cette terre de caciques

conservateurs est aussi une terre de leaders populaires". Le Guerrero,

un État en armes, parfois, mais aussi, à organiser, à réinventer...

Joaquin Flores et Beatriz Canabal s'occupent des phénomènes de

redéfinition du pouvoir local dans la région indienne et enclavée de la

Montana. Ils montrent les effets croisés, dans la configuration spatiale

changeante de la région, des plans successifs de développement gouver­

nementaux et, maintenant, des initiatives des acteurs locaux. Ces der­

nières s'articulent autour des revendications de remunicipalisation et

d'aspiration à créer de nouvelles entités administratives, et même de

nouvelles régions.

Du droit administratif au "droit symbolique du sol"... En nous fai­

sant partager les multiples rituels agricoles des paysans nahuas du

centre de l'État (ou Montana Baja), Samuel Villela insiste notamment

sur l'une des dimensions fondamentales des systèmes symboliques, en­

tendus comme techniques d'appropriation du territoire et de la défini­

tion spatiale du groupe. Celles-ci résultent d'un contrat sans cesse

renouvelé avec les ancêtres fondateurs et les divinités gardiennes du

terroir qui fondent la légitimité de l'occupation du sol.

Avec la défense d'un territoire menacé par un barrage hydro­

électrique, Aline Hémond présente le cas d'une utilisation très moder­

ne de l'ethnicité qui est revendiquée par les Nahuas riverains du

fleuve Balsas-Mezcala. C'est une solution pour légitimer la création

d'une nouvelle entité administrative qui s'appuierait sur une sous­

région ethnique fraîchement unifiée, tout en se coulant dans les for­

mes administratives nationales.

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Prologue

Les deux textes suivants réfléchissent aux transformations dans le

milieu rural, à travers des stratégies évolutives de production agricole

et de reproduction sociale.

Éric Léonard considère la reproduction des formes locales de domi­

nation en analysant les stratégies de production des petits paysans et

de l'emprise des grands éleveurs et des compagnies multinationales

horticoles dans la région de Tierra Caliente.

Marguerite Bey nous montre que les paysans sont les acteurs

d'une nouvelle ruralité indissociable de l'espace national, en nous dé­

peignant les stratégies de reproduction sociale dans la Montana qui

passent par la migration vers les plantations vivrières des États du

nord du pays. Ce phénomène, particulièrement représentatif de la mo­

dernité du Mexique d'aujourd'hui, fait que le village d'origine est con­

servé comme point d'ancrage alors que la mobilité est une composante

intégrée dans la reproduction sociale.

De ces parcours multidisciplinaires à travers l'espace régional jusqu'à

l'ouverture sur les réseaux nationaux de travail fondés sur l'ethnicité,

ce numéro de Trace espère susciter des réflexions, des solidarités,

-pourquoi pas?-, en apportant quelques éléments à une meilleure

connaissance de ces chemins peu e?,plorés du sud. *

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Prolozo

Guerrero en movimiento

Apartandonos de la visi6n estereotipada deI estado de Guerrero, esa

visi6n que recurre a epitetos fuertes -Guerrero bronco, Guerrero bra­

vo ...-, nosotros hemos tomado la decisi6n de hacer hincapié en el movi­

miento, en los movimientos, la movilidad y los ciclos de vida de este

estado.

Visto desde la perspectiva de su historia y de su rnentalidad regio­

nalista, y marcado por una pesada herencia de caudillisrno y de caci­

quismo local, Guerrero puede parecer, al observador que 10 mira desde

lejos, un estado de confrontaciones, amarrado por conflictos cr6nicos.

Sin embargo Guerrero es igualrnente un territorio con poblaciones, eco­

sistemas y herencias culturales de importancia; es un estado en el que

actualmente -por experiencias e iniciativas locales tanto organizati­

vas coma asociativas, y junto a estados corno Oaxaca 0 Chiapas- esta

madurando un verdadero proyecto de sociedad. Con el tiempo, seria po­

sible lograr una redefinici6n mas global de las relaciones de ciudada­

nia, y una nueva articulaci6n entre grupos étnicos, poderes locales y

clases politicas, 10 cual constituye retos fundamentales para un México

en transici6n de sisternas.

Una realidad asi exige que los trabajos de investigaci6n -aboca­

dos en ocasiones a problematicas regionalistas de circuitos cerrados­

definan los proyectos de los diferentes actores sociales para una inte­

graci6n regional, en relaci6n con los planes nacionales. Es decir, la in-

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Pr610go

vestigaci6n estaria enfocada a los problemas bâsicos de las identidades

regionales e indigenas, los de descentralizaci6n y remunicipalizaci6n,

asi como los deI acceso a los recursos naturales.

Nuestros cuatro primeros articulos dirigieron sus esfuerzos en

este sentido: los cuatro tienen como eje los movimientos sociales, la ciu­

dadania y las nuevas -y antiguas- territorialidades.

Primero, Armando Bartra nos esboza un amplio retrato inspirado

en las largas experiencias de movimientos y organizaciones sociales en

este estado, ancladas en una realidad hist6rica con conflictos perma­

nentes, pues, como bien dice el autor, ".0. esta tierra de caciques conser­

vadores es también una tierra de lfderes populares". Guerrero, un

estado, en ocasiones, en armas, pero también por armar, por organi­

zar, por reinventar...

Joaquin Flores y Beatriz Canabal intentan la redefinici6n deI po­

der local en esa regi6n indigena y enclavada que es la Montana. Nos

muestran los efectos entreverados, en el modelaje espacial cambiante

de la regi6n, de los sucesivos planes gubernamentales de desarrollo, y

nos describen, hoy, las iniciativas de los actores locales en cuanto a re­

municipalizaci6n y en cuanto a sus aspiraciones por crear nuevas enti­

dades administrativas, nuevas regiones inclusive.

Del derecho administrativo al "derecho simb61ico deI suelo"... Al

cornpartir con nosotros sus datos sobre rituales agricolas de los campe­

sinos nahuas deI centro deI estado (0 Montana Baja), Samuel Villa su­

braya sobre todo una de las dimensiones fundamentales de los

sistemas simb61icos, entendidos coma técnicas de apropiaci6n deI terri­

torio y de la definici6n espacial deI grupo. Éstas se generan por un con­

trato renovado peri6dicamente con los antiguos fundadores y con las

divinidades duenas deI territorio, contrato necesario para fundamen­

tar la legitimaci6n de la ocupaci6n deI suelo.

Con las reacciones de defensa de un territorio amenazado por una

presa hidroeléctrica, Aline Hémond nos Hama la atenci6n sobre un uso

muy actual de la etnicidad, reivindicada por los nahuas riberenos deI

rio Balsas-Mezcala. Ésta es la respuesta elegida para legitimar la crea­

ci6n de una nueva entidad administrativa que se basaria sobre una su-

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bregi6n étnica unificada recientemente, aunque sin olvidar las formas

administrativas nacionales.

Los dos textos siguientes constituyen una reflexi6n sobre las transfor­

maciones en el medio rural, en sus dimensiones de estrategias evoluti­

vas de producci6n agricola y de reproducci6n social.

Éric Léonard examina la reproducci6n de las formas locales de do­

minaci6n por medio deI analisis de las estrategias de producci6n de los

campesinos en pequefio, asi coma de las actividades de los grandes ga­

naderos y de las compafiias multinacionales horticolas, en la regi6n de

la Tierra Caliente.

Marguerite Bey nos muestra c6mo los campesinos son los actores

de una nueva ruralidad indisociable deI espacio nacional, al desmenu­

zarnos las estrategias de reproducci6n social en la Montafia, en parti­

cular, la migraci6n hacia las plantaciones hortfcolas de los estados deI

norte deI pais. Este fen6meno, particularmente representativo de la

modernidad deI México actual, mantiene al pueblo de origen coma pun­

to de anc1aje mientras que la movilidad constituye un factor de la re­

producci6n social.

A partir de estos recorridos pluridisciplinarios por el espacio regional

hasta llegar a las redes nacionales de trabajo fundadas sobre la etnici­

dad, este numero de Trace espera suscitar la reflexi6n, la solidaridad

incluso, pues se aportan ciertos elementos para el mejor conocimiento

de esos caminos, poco explorados, deI sur. *

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Guerrero: modelo para armar

Armando Bartra*

Caudillismo y organizaci6n

A usted ni quién le quite lo hombre,don Fulgor. Se que usted las puede.

y no por el poder que tiene atrlis,sinD por usted mismo.

Juan Rulfo. Pedro Paramo.

Cuna de connotados independentistas; hombresbragados que combinan la vocaci6n patri6tica con elmas furibundo y patrimonialista caudillismo, el es­tado de Guerrero nace coma entidad federativa en1849, a resultas deI fugaz apalabramiento de JuanAlvarez y Nicolas Bravo, adalides insurgentes dematriz terrateniente que hicieron deI ambito surenoel escenario de sus enconados pleitos por el poder.Desde entonces los prohombres deI sur pasan depatrones de hacienda a patriarcas de extensos terri­torios, al tiempo que extienden su dominio de laesfera econ6mica a la militar y la politica. Y desdeentonces, también, los "apoderados de los pueblosdeI sur" configuran cacicazgos regionales que pug­nan por el mando de la entidad, convirtiendo a lagubernatura y los cabildos en disputado botfn patri­monial. 1

En la segunda década de este siglo, el zapatismoarraiga en Guerrero aireando el enrarecido ambien-

* Director dei Instituto de Estudios para el Desarrollo Ru­ral Maya AC.

9

te social de la regi6n. Pero, a fin de cuentas, el saldorevolucionario es favorable para los "patrones luga­renos"; un caudillismo oportunista formado por ca­ciques locales, coma los Figueroa de Huitzuco cuyoapotegma "Guerrero para los guerrerenses", es ban­dera deI regionalismo reaccionario y conservador.Sin el temple y los tamafios deI caudillaje inde­pendentista -que hizo fortuna, pero nos dio Pa­tria- los caciquillos de la Revoluci6n no llevan lajusticia social a la entidad surena, pero si aprove­chan el abatimiento circunstancial deI centro paraimponer su ley. Los gobiernos federales de la posre­voluci6n, coma antes Porfirio Diaz, trataran una yotra vez de someter a los levantiscos déspotas loca­les haciendo de la entidad escenario perpetuo derebatingas por el mando. 2

Ambito de caciques conservadores, el estado su­reno es también tierra de lideres populares: JesusH. Salgado, paladin de los campesinos durante laRevoluci6n; los hermanos Escudero, impulsores degremios y regeneradores de municipios en los vein­te; dirigentes agraristas, coma Feliciano Radilla, enlos treinta; personajes civicos de talla maderista,como Suarez Téllez en los ultimos cincuenta y en lossesenta, y a fines de esa década y en los tôrridossetenta, nuevos guerrilleros sureiïos forjados entrelos pupitres y el pizarrôn, coma Genaro Vazquez yLucio Cabanas. Todos entraiiables héroes plebeyoscuyos minuciosos corridos hacen memorable la his­toria regional y abonan la autoestima de los guerre­renses de a pie.

Pero la contraparte deI caciquismo conservadorno es sôlo el liderazgo progresista; el Guerrero deI

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siglo xx es cuna también de una amplia gama deorganizaciones gremiales y poHticas de animo con­testatario y rafz popular. Contra 10 que sugiere suproverbial atraso politico, la entidad sureiia no esterritorio de caudillos preclaros y movimientos in­vertebrados, sino âmbito de extensos y templadosprotagonistas colectivos que casi siempre trascien­den el ocasional carisma de su dirigencia.

En este siglo pocos estados de la Republica pue­den alardear de mayor tradici6n partidista que Gue­rrero. En los primeros veinte, sobre las brasas de lareciente hoguera revolucionaria, se forja el PartidoSoci&1ista de Acapulco (PSA), con sucursales en casitodos los municipios de la costa; a fines de la década,el cardenismo anticipado deI gobemador AdrianCastrej6n propicia el nacimiento deI Partido Socia­lista de Guerrero (PSG), cuyo discurso contestatarioretoman, en los cuarenta y cincuenta, el PartidoComunista Mexicano (PCM) y su escisi6n, el Partidoübrero Comunista Mexicano (POCM), ambos confuerte presencia en el estado; en los sesenta, laAsociaci6n Civica Guerrerense (ACG) y el Consejo deAutodefensa deI Pueblo encabezan a las mayorfasciudadanas en el derrocamiento deI atrabiliario go­bemador Caballero Aburto, y se presume que gananlas elecciones de 1962, osadia que pagan con sangre.De la oposici6n civica perseguida y acorralada nacenagrupaciones polfticas guerrilleras coma la Asocia­ci6n Civica Nacional Revolucionaria (ACNR), prove­niente de la ACG, y el Partido de los Pobres (pp),garante politico de la Brigada Campesina de Ajus­ticiamiento que liderea Lucio Cabanas. Finalmente,en 1988, el brazo guerrerense deI Frente Democra­tico Nacional, parece haber conseguido la mayorfapara Cuauhtémoc Cardenas, candidato a la presi­dencia de la Republica; y al aiio siguiente el neonatoPartido de la Revoluci6n Democratica (PRD) debutacon una potente ofensiva electoral que deviene ba­talla civica por la emancipaci6n de las alcaldias.

Al civilismo apaleado pero terco de los guerreren­ses, se sum:a una larga experiencia de movimientosreivindicativos y organizaciones sociales.

En los veinte, los nucleos de solicitantes agrariosy algunos sindicatos, coma el de los alijadores y elde los textileros, estân integrados al PSA y sus seme­jantes costeiios. Al final de la década yen los treinta,la organizaci6n poHtica y la gremial se bifurcan y ala sombra deI PSG se forma, en 1929, la Liga deResistencia übrero Campesina de Guerrero, que en1933 renuncia a su condici6n biclasista y se trasfor­ma en Liga de Comunidades Agrarias. En los cua­renta destaca la presencia deI sindicalismo

10

magisterial, de militancia comunista, y los saline­ros, entre otros, se organizan en cooperativas. En ladécada siguiente los campesinos costeiios desarro­llan experiencias innovadoras: en 1951, a raiz deuna huelga de pago de impuestos, los pequeiiosproductores de coco crean una Uni6n Regional deProductores de Copra, que pronto emprende unalucha inédita contra los acaparadores y pone en pieaparatos econ6micos asociativos orientados a librardeI yugo de la intermediaci6n a los campesinos. LaUni6n Mercanti! de Productores de Coco y sus Deri­vados SA de cv es, al comienzo, una empresa exitosa,y el Congreso Nacional Agrario realizado en Tolucaen 1958 la erige en paradigma nacional de la orga­nizaci6n aut6noma de los pequéiios productores.Ese mismo ano siguen sus pasos los cafeticultorescosteiios al conformar la Uni6n Regional de Produc­tores de Café deI Suroeste y de la Uni6n Mercantilde Productores de Café de Atoyac.

La paulatina corporativizaci6n priista de organi­zaciones, que de arranque fueron independientes,deriva en una feroz trifulca por el mando y da altraste con los proyectos asociativos de copreros ycafetaleros, pero en los sesenta reaparece la organi­zaci6n gremial de estos sectores coma parte deI granfrente social que promueve la ACG. Forman filas enel Comité de Autodefensa deI Pueblo, una Uni6nLibre de Asociaciones Copreras y una Asociaci6n deCafeticultores Independientes, asi coma la LigaAgraria Revolucionaria deI Sur, Emiliano Zapatalidereada por el cenecista radicalizado Suarez Té­llez, entre otros. Por esos mismos anos, la CentralCampesina Independiente (ccI) y después la Cen­tral Independiente de übreros Agricolas y Campe­sinos (CIOAC) tienen una presencia importante,sobre todo entre los pequeiios productores de las doscostas. Durante los setenta, la militarizaci6n deIestado, las campaiias de cerco y aniquilamientocontra la guerrilla y la represi6n a la mas minimamuestra de rebeldfa ciudadana, cancelan toda posi­bilidad de organizaci6n opositora; de todos modos, afines de la década, sobre los escombros de la guerrasucia, renace la organizaci6n gremial. Sus vericue­tos seran materia de los pr6ximos apartados.3

En perspectiva hist6rica, el epicentro de pertur­badores sismos sociales, el "estado problema", el"cabuz deI desarrollo", aparece coma escenario pri­vilegiado de la organizaci6n y la lucha popular. Eneste siglo, los guerrerenses han desarrollado expe­riencias civicas y sociales de excepci6n; la entidaddonde sobreviven las formas estatales mas primitivases también âmbito de una ingeniosa y creativa socie-

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Guerrero: modelo para armar

dad civil. Guerrero ha sido y es adelantado de laorganizaci6n campesina y laboratorio de civilidad.

Mazorca y chicote

Un rencor vivo.Juan Rulfo. Pedro Paramo

Guerrero es un estado rural y, pese a que los servi­cios ligados al turismo son los que mas aportan a suproducto interno bruto, la mayor parte de la pobla­ci6n sigue arrimada a la agricultura. De ahi que loscampesinos hayan sido actores principales de lahistoria social guerrerense, y aunque algunos ana­listas creen descubrir un cambio de protagonistasen la participaci6n de estudiantes y otros contingen­tes urbanos durante las luchas civicas de los sesen­ta, 10 cierto es que en las décadas siguientes lostrabajadores deI campo conservan su condici6n pro­tag6nica: primera como sustento de la guerra socialde Lucio y Genaro; después coma principales anima­dores de la oleada de organizaci6n popular pacîficaque arranca a fines de los setenta y culmina en losochenta.

Por su membresia formaI, la CNC es la mayororganizaci6n campesina deI estado. Pero atendiendoa su movilidad contestataria y a su capacidad de·propuesta, negociaci6n y gesti6n, son las organiza­ciones independientes 0 aut6nomas las que handesarrollado experiencias mas innovadoras y rele­vantes.

En la inmediata posrevoluci6n, el motor de laorganizaci6n gremial campesina fue el agrarismo-sui generis en la mayor parte de Guerrero, dondela demanda mayor no era acceder a la tierra sinocancelar rentas y aparcerias-, sustituido en loscincuenta por estrategias sectoriales de autonomiaecon6mica coma las de los copreros y los cafetaleros.En la década siguiente,junto con las organizacionesgremiales cobran fuerza, tanto en el campo coma enlas ciudades, los agrupamientos civicos, mientrasque de fines de los sesenta a mediados de los setentala guerrilla y la militarizaci6n de buena parte deIestado impiden casi por completo la acci6n colectivapacîfica.

La fase mas reciente de la organizaci6n campesi­na de Guerrero se inicia en la segunda mitad de lossetenta, cuando la alevosa guerra contra los presun-

Il

tos simpatizantes de Lucio y Genaro comienza aremitir. En el pais soplan entonces vientos neozapa­tistas y la lucha por la tierra esta en pIeno auge. Noasi en esta entidad, dondè~el latifundio no es elproblema principal.

En Guerrero las mayores tensiones agrarias pro­vienen de los tarascazos turisticos a tierras ejidales.Paradigma de este tipo de conflictos es el que enfren­ta a los ejidatarios de El Podrido con la Coordinado­ra Agraria deI estado que pretende despojarlos desu zona costera. Y todo porque el Club Meditérranéeno quiere invertir en un ejido malsonante sino en elselecto "desarrollo" turistico de Punta Diamante. Siclaro, las tierras son las mismas, pero es que eso deEl Podrido se oye tan mal...

Asi, con una lucha agraria de bajo pernl, en Guerre­ro el eco de la emergencia campesina nacional de lossetenta resuena tarde y proviene casi exclusivamen­te de movimientos de productores incorporados enorganizaciones econ6micas.

Milpas paraestatales

Dite a dona Inés quele pagaremos en las cosechas

todo lo que le debemos.Juan Rulfo. Pedro Paramo

Si bien la lucha por la tierra es consustancial almovimiento campesino mexicano y su legitimidad-de orden hist6rico- se remonta a la resistenciaancestral de las comunidades agrarias indigenas, ya los derechos conquistados en la Revoluci6n, elcombate en la esfera de 10 productivo no es tanentraiiable y tiene antecedentes mas cercanos: losejidos de vocaci6n comercial surgidos deI repartocardenista de tierras de buena calidad.

El estruendoso reclamo agrario de los setenta es,pues, un movimiento de raices profundas y origenespontaneo que en sus momentos mas altos doblegaal gobierno; en cambio las ulteriores reivindicacio­nes agricolas, de alglin modo inducidas, cobran fuer­za en la medida en que las polfticas publicasgeneran espectativas. En otras palabras: mientrasque la presi6n campesina le impone un cierto repar­to agrario al régimen de Echeverria, es la polftica de

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desarrollo rural de este gobierno la que define loscauces y reglas de la lucha econ6mica de los peque­fios productores.

En respuesta a la caida de las cosechas de granosbasicos en los primeros setenta, Echeverria disefiaun proyecto de fomento a la producci6n ejidal, cuyosupuesto basico es que la alimentaci6n de los mexi­canos puede sustentarse en las cosechas deI sectorsocial de la agricultura, siempre y cuando éste estédebidamente respaldado por el Estado. Dado que elsesgo antiagricola de nuestra economia ha saqueadode antiguo a la agricultura campesina, es necesarioimpulsar un proceso de acumulaci6n rural inducidoy controlado por las instituciones publicas; un me­canismo de capitalizaci6n fincado no tanto en losprecios de las cosechas -cuya elevaci6n excesivaencarecerfa la fuerza de trabajo urbana e indus­trial- coma en subsidios a los costos. Sin embargo,en opini6n de los funcionarios deI sector, las res­puestas de la pequefia producci6n campesina a lassefiales econ6micas son perversas e impredecibles;entonces el unico modo de subordinar la acumula­ci6n rural a las supuestas prioridades de la econo­mia toda es sometiendo la franja social de laagricultura a los dictados de la burocracia gobernan­te. Asi, la incomprensi6n de la racionalidad econ6­mica doméstica y la radical desconfianza de loshombres de escritorio en los hombres deI campo,desembocan en una politica de fomento agropecua­rio de despiadado paternalismo, inspirada en unmodelo de desarrollo rural que concibe a la produc­ci6n ejidal coma Ulla suerte de sector paraestatal dela agricultura.

De 1970 a 1976 la inversi6n publica en fomentoagropecuario se incrementa a Ulla tasa promedio deI49% anual, mientras que el crédito rural crece a unamedia deI 27%, y a partir de 1973 también losprecios de garanUa deI maiz, deI frijol, deI trigo y dela soya, estancados por casi una década, se incre­mentan sustancialmente. En el mismo lapso se for­talecen y multiplican las paraestatales que operanen el campo: nace Banrural, por la fusi6n de los dosbancos de <;l.esarrollo anteriores; Conasupo ampliaconsiderablemente su radio de acci6n; se fortaleceInmecafé y, a su imagen y semejanza, se creanTabamex, Proquivemex, entre otras.4

Pero, para que los campesinos puedan aprovecharlos nuevos recursos, es necesario que estén debida­mente vertebrados y, dada la supuesta inercia con­servadora de los hombres deI campo, la burocracia

12

agraria echeverrista asume también la responsabi­lidad de su organizaci6n. Colectivizaci6n es la vozde orden deI sexenio, y el Plan Maestro de Organi­zaci6n y Capacitaci6n Campesina se propone colec­tivizar entre 1974 y 1976 nada menos que 11 000ejidos, cerca de la mitad de todos los existentes.Naturalmente la asociaci6n forzosa es un fiasco y aprincipios de los ochenta el saldo son poco mas de600 ejidos los que se encuentran trabajando conjun­tamente la tierra, mientras que otros 4 000 apare­cen coma colectivizados en el papel. La segundaf6rmula magica consiste en articular ejidos y comu­nidades en uniones de segundo 0 tercer nivel que, aloperar en mayor escala, puedan impulsar verdade­ros programas de desarrollo regional 0 sectorial.Asi, durante todos los setenta se multiplican lasuniones de ejidos y las asociaciones rurales de inte­rés colectivo, pero las mas son simples membretessin real sustancia asociativa.

El trabajo colectivo y la uni6n de comunidadesagrarias tienen indudables virtudes intrfnsecas; sinembargo, en su hist6rica obsesi6n por organizar a la"sociedad civil" el Estado mexicano nunca ha optadopor el convencimiento, sino por el chantaje y lacoerci6n. En los setenta, la principal palanca parainducir la colectivizaci6n y la asociaci6n de ejidos esla Ley General de Crédito la que fue reformada en1976 con el fin de apoyar el financiamiento a losproyectos colectivos y otorgar a las uniones de ejidosamplias facultades en las esferas tanto de la produc­ci6n coma de la comercializaci6n. De ese modo, loscampesinos que quieran acceder al financiamientode Banrural-como a otros programas de fomento­deben cefiirse a las f6rmulas organizativas predilec­tas de la burocracia agraria.

El cambio de sexenio no modifica, de arranque, lapolitica agricola ni las lineas de organizaci6n rural,y si bien al final de los setenta el gobierno de L6pezPortillo promulga la Ley de Fomento Agropecuario,que alienta las "unidades de producci6n" sustenta­das en el amasiato de ejidatarios y empresarios,hasta principios de los ochenta el modelo asociativoconsentido deI Estado sigue siendo la uni6n de eji­dos. La unica diferencia es que durante el régimende Echeverrfa las correas de transmisi6n de laspoliticas publicas rurales son la Secretarfa de Refor­ma Agraria y la paraestatal CNC, mientras que laspalancas agropecuarias deI gobierno de L6pez Por­tillo estan en la Secretaria de Agricultura y Recur­sos Hidraulicos, y en Banrural.

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Uniones por consigna

Él tenfa atro aficio: el de provocador.Era provocador de suenos.Juan Rulfo. Pedro Paramo

En Guerrero, el reformismo agrario de Echeverriase topa con la guerra civil y al principio, su prioridades erradicar a los rebeldes armados a c6mo de lugar.Sin embargo, en contraste con la politica de DiazOrdaz, el nuevo gobierno federal combina las cam­panas militares de cerco y aniquilamiento con eldiseiio y ejecuci6n de proyectos de fomento rural. En1972 se da a conocer un Plan de Desarrollo IntegraldeI Estado de Guerrero que incluye programas deriego, electrificaci6n, crédito, caminos, agua pota­ble, etc. En la Costa Grande se intensifica la presen­cia de Inmecafé y en 1972 se crean la ImpulsoraGuerrerense deI Cocotero y la forestal Vicente Gue­rrero; en los anos siguientes la acci6n de estas pa­raestatales modifica sensiblemente el entramadoproductivo y social de importantes cultivos comer­ciales, coma el café y la copra, asi coma el de laexplotaci6n silvicola.

Pero las agencias deI Estado necesitan contrapar­tes sociales, las que, si bien al comienzo son rudi­mentarios grupos de trabajo, a fines de la décadatienden a transformarse en uniones de ejidos.

Rubén Figueroa Figueroa -El Tigre deHuitzuca-, heredero deI cacicazgo regional deI nor­te deI estado que gobernara intermitentemente laentidad en los turbulentos anos de la Revoluci6n, esun politico mafioso y golpeador que toma posesi6ndeI gobierno de Guerrero sobre el cadaver de LucioCabanas y pisando la tumba politica de NoguedaOtero, su predecesor defenestrado a ultima hora.

Figueroa se impone a sangre y fuego sobre todaslas otras fuerzas regionales de la entidad, y recurreal terror para mantener en orden a los guerrerenses;10 que no le impide esgrimir también la politica"desarrollista" de Echeverria. Como dice Lucio Ca­banas, en una reuni6n de la sierra, celebrada el 23de mayo de 1974:

Al mismo tiempo que ha aplicado un castigo, unarepresi6n al pueblo de Guerrero 1...), al mismo tiempotrata de aplicar 1...) una polftica 1. ..) reformista; mandaLuis Echeverria a hacer curaciones, regalar frijolitos,hacer carreteritas, dar dinerito, a ofrecer vaquitas, aofrecer conejos, para contentar a la gente. Y prometemuchas cosas: libertad de voto, libertad de expresi6n

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y muchas cosas de esas 1. .. , y) va a poner a unD de lossuyos, a Rubén Figueroa [. .. quienl ya viene repartien­do tierritas, peleândose con ciertos ricos, vienehablando bien de Genaro y viene pidiendo entrevistaconmigo en 10 personal ...s.

En anos de Figueroa, cientos de sospechosos desimpatizar con la guerrilla son secuestrados, tortu­rados, asesinados y lanzados al mar. Pero, al mismotiempo, Inmecafé se transforma en el principal com­prador deI grano aromatico, desplazando a los aca­paradores caciquiles y despertando espectativas enlos pequenos productores costenos; la ImpulsoraGuerrerense deI Cocotero establece cinco centrosreceptores y 10 fabricas procesadoras que le permi­ten acopiar y transformar la mayor parte de laproducci6n guerrerense de copra, restaurando depaso la organizaci6n campesina, asi sea con un perfiloficialista y sumiso; la Forestal Vicente Guerrero,creada para absorber a las cuatro compaiifas made­reras que explotan los bosques de la sierra, prontorebaja sus miras y coexiste con ellas, pero su tratoa las comunidades es menos tosco que el de losprivados, y favorece la organizaci6n de los pueblossilvicolas.

El Tigre de Huitzuco combina chicote y mazorca:encarcela a los opositores pero expide una Ley deAmnistia por la que algunos guerrilleros presossalen de la carcel; manda matar a los indoblegablesy emplea en el gobierno a los arrepentidos. En elcampo, Figueroa estorba la formaci6n de agrupa­mientos independientes, pero aplica la linea federalen 10 tocante a la organizaci6n. El modelo colectivoes para zonas de riego, 0 de muy buen potencial, yla pobreza agropecuaria deI estado le permite esca­par de la colectivizaci6n forzosa, no asi de la proli­feraci6n de uniones de ejidos, confeccionadas enserie por los funcionarios publicos federales. Loscampesinos se dejan "organizar" sin meter las ma­nos a favor 0 en contra; el resultado son uniones sinproyecto ni militancia, registradas al vapor por laSRA.

Figueroa gobierna Guerrero de 1975 a 1981; lasuniones de ejidos y otras organizaciones campesinasparaestatales se forman al final de su sexenio, y enlos primeros anos deI siguiente.

En la Costa Grande, ambito de intensa tradici6norganizativa donde los copreros, cafetaleros y comu­nidades silvicolas habian participado tanto en agru­pamientos gremiales coma politicos, impulsandomovimientos pacificos pero también alzamientos ar­mados, se constituye por iniciativa cenecista la

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Uni6n de Ejidos Agropecuarios Alfredo V. Bonfil,registrada en 1979 con la formaI anuencia de 18comunidades agrarias. El agrupamiento cosecha lalabor organizativa de Inmecafé y trata de repre­sentar a los huerteros ubicados en las faldas de lasierra.6 Los que tienen palmas en las llanuras cos­teras son la contraparte social de la Impulsora Gue­rrerense deI Cocotero, por 10 que forman la EmpresaRural Copreros de Guerrero, constituida a fines delos setenta.7

En la Costa Chica, tierra de Genaro Vazquez,nace la Uni6n Regional de Ejidos de Producci6n yComercializaci6n Agropecuaria que opera en cincomunicipios de la zona colindante con el estado deOaxaca. La uni6n, registrada en 1981, resulta de lapromoci6n deI Instituto Nacional Indigenista queopera un sistema regional de acopio y venta de miel.

Cuna deI gobemador, la zona norte deI estadodispone de algunas tierras de riego y de otras debuen temporal donde proliferan las organizacionesde segundo nivel. En 1978 se constituye la Uni6n deEjidos Valerio Trujano, que agrupa a productores demaiz, cacahuate y ajonjoli de los municipios deHuitzuco, Tepecoacui1co, Atenango e 19uala. A finesde la década de los setenta y principios de los ochen­ta aparecen, también, la Uni6n de Ejidos AdrianCastrej6n, asentada en Teloloapan; la Uni6n deEjidos Encarnaci6n Diaz, de Atenango deI Rio; laUni6n de Ejidos Emiliano Zapata, que aglutina aproductores de maiz y cacahuate de 10 comunidadesagrarias en los municipios de Cocula y Tepecuacuil­co, y la Uni6n de Ejidos 24 de Abril.

En Tierra Caliente, algunas uniones se formanpor decreto, pero otras resultan de intensas luchascampesinas. Tal es el casa de los pequenos agricul­tores, desplazados de la zona de riego, que cultivanmaiz, ajonjoli y sorgo en tierras temporaleras. Mo­vilizados desde principios de los setenta, para 1977los campesinos de la regi6n emprenden una fuertelucha por los precios deI ajonjoli, desafiando a losrobustos acaparadores de una oleaginosa de la queentonces Guerrero era el principal abastecedor.Marchas, plantones, toma de oficinas de Banrural yotras formas de presi6n foguean a los campesinosque, a principios de los ochenta, conforman la Uni6nde Ejidos Vicente Guerrero, establecida en CiudadAltamirano y que agrupa a productores de ajonjoli,maiz y barbasco, de mas de 12 ejidos ubicados en losmunicipios de Pungarabato, Ajuchitlân deI Progresoy Coyuca de Catalan. En la misma regi6n se esta­blece la Uni6n de Ejidos Benito Juarez, con produc­tores de maiz, ajonjolf, sorgo, arroz y me16n deI

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municipio de Cutzamala; la Uni6n de Ejidos ValleEscondido que opera en Arcelia y Ajuchitlân; laUni6n de Ejidos de Zirândaro que agrupa a produc­tores de maiz y ajonjoli, y la Uni6n de Ejidos deTlapehuala.

En la deprimida zona de La Montana, que con­centra a la mayor parte de la poblaci6n indigena dela entidad, tiene notable influencia la CIOAC, anima­dora de una organizaci6n de jornaleros con alrede­dor de 10000 participantes. Pero La Montanaexpulsa a sus hijos precisamente por falta de opcio­nes productivas y hay pocos cultivos en que susten­tar organizaciones econ6micas de segundo nivel.Con todo, a principios de los ochenta, se establece laUni6n de Ejidos Vicente Guerrero de Tlapa queagrupa a productores de maiz, recolectores de palmayartesanos.

Salvo los ajonjolineros de Tierra Caliente, lasorganizaciones campesinas surgidas durante el go­bierno de Figueroa resultan de iniciativas burocra­ticas, quiza porque la militarizaci6n de extensasregiones rurales inhibe la lucha de los labriegos. Encambio, el sexenio es pr6digo en movilizaciones deotros sectores.

De 1979 a 1981 los maestros de la Secci6n XlV deISindicato Nacional de Trabajadores de la Educaci6n(SNTE) protagonizan intensos combates por los sala­rios, con 10 que ponen en crisis a uno de los agrupa­mientos mas poderos deI corporativismo mexicano.El movimiento se enfrenta al gobemador y desem­boca en la formaci6n deI primer Consejo Central deLucha Magisterial deI pais.

El movimiento universitario guerrerense arrancacon la fundaci6n de la maxima casa de estudios enlos anos sesenta. La Federaci6n Estudiantil Univer­sitaria, y posteriormente los sindicatos, luchan porel proyecto académico, pero se involucran tambiénen movimientos populares. Desde 1972, y durantetodo el periodo gubernamental de Figueroa, las co­rrientes de izquierda dominan en el Consejo Univer­sitario y controlan la Rectoria, encaminando a lamaxima casa de estudios hacia un proyecto de vin­culaci6n con las comunidades urbanas y rurales, alque llaman Universidad-Pueblo.

Otro movimiento importante en el sexenio es elde los colonos deI puerto. Con antecedentes comba­tivos desde los cuarenta, los vecinos organizados enel Consejo General de Colonias Populares de Aca­pulco se enfrentan a la pretensi6n de abrir paso anuevos "desarrollos turisticos" que planean desalo­jar a los humildes pobladores deI Anfiteatro. Mar­chas, mitines y tomas de oficinas publicas, no

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pueden, sin embargo, impedir que una parte de losvecinos de la ladera sea reubicada en Ciudad Rena­cimiento.

Hay también luchas obreras, coma la que em­prende la Secci6n 17 deI Sindicato de TrabajadoresMinero Metalurgicos de la Republica Mexicana, endemanda de mayores salarios y mejores condicionesde trabajo, y contra elliderazgo charro de Napole6nG6mez Sada. Por su parte los choferes de LfneasUnidas deI Sur (Flecha Roja), que luchan por man­tener el pago de la comisi6n, se enfrentan a repre­si6n y despidos generalizados. No en balde RubénFigueroa era el zar deI autotransporte publico.8

Aquel10s buenos tiempos de populisme yconcertaci6n

Hasta ahora pronto que comencé allenarme de suenos, a

darle vuelo a las ilusiones.y de este modo se me tue formando

un mundo alrededor de la esperanza.Juan Rulfo. Pedro Paramo

El peculiar traslape de las elecciones guerrerenses ylas federales, propicia que, durante la mayor parte deIsexenio desregulador y privatizante de Miguel de laMadrid, Cervantes Delgado, un promotor deI inter­vencionismo estatal, ocupe el ejecutivo de Guerrero.

Populista extemporâneo, este politico impulsa unPlan de Desarrollo Socioecon6mico para el Estadode Guerrero -luego Plan Guerrero-, por el que lapaz impuesta y persecutoria de Figueroa devieneparticipaci6n social y "concertaci6n". El presupuestoes la medida de la capacidad negociadora deI Esta­do, y en la primera mitad deI sexenio, la federaci6n,a través deI Convenio Ûnico de Desarrollo, financiacon cierta holgura el Plan Guerrero, permitiéndoleal gobernador impulsar un Sistema Estatal de Pla­neaci6n Democratica que recoge demandas de lasorganizaciones sociales.

A partir de 1985 los recortes nacionales al gastopublico repercuten en una reducci6n a la mitad dela asignaci6n federal, que por esos aiios representaunas tres cuartas partes deI presupuesto de la enti­dad. El resultado es un desplome de mas deI cuaren­ta por ciento en el gasto publico estatal, queconstriiïe drasticamente los alcances deI Plan Gue­rrero.

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Sin liquidez, la "concertaci6n" languidece. Pero lamerma en la capacidad de negociaci6n deI gobiernono inhibe el intenso trajfn social, alentado por laapertura democratica. Asf, el sexenio de CervantesDelgado se caracteriza por el estatismo: creaci6n de28 nuevas empresas paraestatales y expansi6n demas de 60% de la burocracia; pero también por elfortalecimiento de la organizaci6n popular: saldo deIPrograma Ûnico de Organizaci6n y Capacitaci6n, esdecir, 24 Uniones de Ejidos, 118 Asociaciones Agrf­colas Locales, 211 Unidades Agropecuarias de Im­pulso a la Mujer y 37 Sociedades Cooperativas.

Los balances estadisticos de la acci6n guberna­mental son engaiiosos; pero 10 cierto es que mas allade la multiplicaci6n de los membretes, de 1981 a1987 se fortalecen en Guerrero las organizacionesde base, pues, 10 que en 16gica burocratica es unintento de remontar la guerra sucia de los setenta ylegitimar al gobierno, en perspectiva social resultauna favorable coyuntura de participaci6n.

Refundaci6n democnitica

No vayas a pedirle nada.Exigele lo nuestro.

Juan Rulfo. Pedro Paramo

Excepcional es el impulso que reciben los agrupa­mientos rurales aut6nomos, alentados por un movi­miento campesino que -dejando atras el temor a larepresi6n- retoma la rica tradici6n guerrerense deorganizaci6n gremial. Algunos protagonistas deIauge de lucha popular de los ochenta son nuevos,pero también se incorporan muchas de las unionesde ejidos fabricadas en serie en tiempos de Figueroa,que ya sin el cacique encima se revitalizan, pasandode cascarones inertes a nucleos combativos. Y nos610 son luchones, también autogestionarios, puesdurante los ochenta, al tiempo que se despliega unfuerte movimiento reivindicativo que reclama alEstado la soluci6n de sus problemas, va cobrandofuerza el concepto de "corresponsabilidad" y vanmadurando los proyectos productivos de caractersocial.

La Costa Grande, escenario de la cruenta guerrasucia contra el Partido de los Pobres, es ejemploprivilegiado de c6mo, al término deI gobierno deFigueroa, remiten los temores y se reanima la luchagremial independiente. La refundaci6n democratica

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de la Uni6n de Ejidos Agropecuarios Alfredo V.Bonfil, trasforrna el membrete registrado en 1979en la organizaci6n cafetalera mas representativadeI estado, que para 1983 agrupa a productores de45 ejidos, principalmente de Atoyac, Técpan y Coyu­ca, en la Costa Grande, pero también de Malinalte­pec y San Luis Acatlan, en la Costa Chica. Elcreçimiento organico es a la vez palanca y resultadode amplias movilizaciones por el precio deI granoaromatico y por el pago de los adeudos de Inmecaféa los productores.9

La calentura organizativa se extiende, y en laprimera mitad de los ochenta aparecen la SociedadCooperativa La Pintada, que opera con cafetalerosde Paraiso, en Atoyac, la de Tepetixtla, en Coyuca,y también grupos caciquiles de repuesto coma laSociedad Semicolectiva de Crédito Ejidal, de Parai­so, y la Sociedad de Crédito de San Vicente, ambassustentadas en el control de los permisos de expor­taci6n.

Pero la Bonfil no es s610 una organizaci6n decafetaleros; desde 1983 incorpora a los consumido­res agrupados en el Consejo Comunitario de Abastoque supervisa la operaci6n deI sistema regional deDistribuidora Conasupo SA (Diconsa). Al mismotiempo comienzan a formarse grupos de maiceros, asemejanza de los grupos de trabajo colectivo cafeta­leros, y en 1985 impulsan un Banco de Maiz, desti­nado a racionalizar el acopio y el basto deI grano.Poco después se integran grupos femeninos en tomaa las unidades agricolas industriales de la mujer.

Si bien la combativa organizaci6n cafetalera delos ochenta proviene deI renacimiento democraticode una uni6n de ejidos preexistente, la convergenciade las comunidades silvfcolas de la Costa Grandearranca con movilizaciones. En 1980 los ejidos deLas Compuertas, Bajos de Balsamar, El Balc6n yCord6n Grande se agrupan para demandar mayorprecio de la madera y cumplimiento de las promesasde la paraestatal Forestal Vicente Guerrero. Para1985 el movimiento se ha extendido a El Molote;Toro Muerto; Puerto deI Gallo; Vallecitos deZaragoza; Pitos, Pitales y Letrados; y Corrales deIRfo Chiquito, entre otros pueblos. Se funda entoncesla Coordinadora de Ejidos Forestales de la CostaGrande de Guerrero que agrupa a 14 comunidadessilvicolas. La lucha es, principalmente, por elcontrol de los fondos comunales generados por lamadera, por que los perrnisos de corte se expidancon oportunidad y contra el alto costo de los serviciostécnicos. En 1988 la Coordinadora se transforma enUni6n de Ejidos de Producci6n Forestal y

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Agropecuaria General Hermenegildo Galea­na.

También los plataneros de la Costa Grande co­mienzan a organizarse desde mediados de la décadaa partir de los de Tenexpa. En cambio, el importantesector de los productores de copra es incapaz dereanimar la Empresa Rural Copreros de Guerrero,constituida en tiempos de Figueroa.

La Uni6n Regional de Ejidos de Producci6n yComercializaci6n Agropecuaria de la Costa Chica,nace por iniciativa deI INI a partir deI acopio y ventade miel operados por el instituto, pero a partir de1981 es resucitada por las bases, y en los aftossiguientes extiende su acci6n al ambito deI consumopopular -a través deI Consejo Comunitario deAbasto de Ometepec- y de la producci6n y comer­cializaciân de granos basicos, por medio de un Bancode Maiz. A mediados de la década, la uni6n agrupaalrededor de 25 ejidos en los municipios de Omete­pec, Azoyu, Cuajinicuilapa, Igualapa y Xochistla­huaca.

Como en el casa de los cafetaleros, copreros ysilvicultores, la organizaci6n de los productores deflor de J amaica de la Costa Chica comienza a des­puntar con la intervenci6n de las agencias econ6mi­cas deI Estado, que a principios de los setentaremueven el anoso sistema de acaparamiento y su­bordinaci6n social. Aqui la ruptura corre por cuentade Banrural, que desde 1975 se presenta coma alter­nativa para los tradicionales créditos usurarios ga­rantizados por la cosecha. Coma siempre lainstituci6n gubernamental pasa de salvadora a vic­timaria, cuando comienza a regatear sus préstamos,argumentando la inestabilidad de los precios perotambién que se trata de un cultivo asociado maiz­jamaica, y el banco puede habilitar uno u otro pro­ducto pero no ambos, ni entreverados. Lamovilizaci6n por el financiamiento encuentra unasalida estatal en el Crédito a la Palabra, que desde1981 ejerce el gobierno de Cervantes Delgado, cuyospromotores de desarrollo rural inducen también laorganizaci6n de los productores. Asi, en 1983 sefunda la Uni6n de Ejidos Plan de Ayutla, que repre­senta alrededor de 2000 jamaiqueros de la regiân,y que tiene poca vida interna, quiza porque su fun­daci6n resulta de iniciativas verticales y burocrati­cas. Otro es el casa de los Campesinos JamaiquerosOrganizados, agrupamiento aut6nomo de producto­res de Tecuanapa y Juan R. Escudero, los que desde1980 se movilizan por cuenta propia y crean laUni6n de Pueblos de Costa Chica. En 1985 estaorganizaci6n se registra coma Uni6n de Ejidos Pueblos

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de Costa Cruca y comienza a operar créditos estata­les para el acopio, y comercializaci6n de la flor.

En la zona norte deI estado, las fantasmales or­ganizaciones fundadas en los setenta se reanimanen la década siguiente y, con la iniciativa de laUni6n de Ejidos Emiliano Zapata, conforman unaCoordinadora Campesina, a la que se incorporan,ademas de los promotores, la Uni6n de Ejidos Vale­rio Trujano, la Uni6n de Ejidos Adrian Castrej6n yla Uni6n de Ejidos Encarnaci6n Diaz. El alma de laCoordinadora son los productores de cacahuate,quienes, coma los cafetaleros, maiceros y jamaique­ros, buscan mejores upciones de comercializaci6n.Los campesinos movilizados de la zona norte sevinculan con la Coordinadora Nacional Plan de Aya­la (CNPA), convergencia de organizaciones de unadocena de estados de la Republica animadas princi­palmente por la demanda de tierra.

El ajonjoli es para las organizaciones campesinascalentanas, 10 que el cacahuate para las de la zonasur. En los ochenta la Uni6n de Ejidos VicenteGuerrero, y otras, se movilizan conjuntamente enpos de mejores condiciones de mercadeo para eseproducto. Convergencia de corta duraci6n, pues losprecios se mantienen bajos y a partir de 1987 segeneraliza la sustituci6n deI cultivo de la oleaginosapor el deI maiz.

En La Montana, la Uni6n de Ejidos Vicente Gue­rrero tiene cierta presencia en Tlapa durante losprimeros ochenta, reforzada por la operaci6n deIConsejo Comunitario de Abasto, de gran importan­cia en una regi6n coma ésa de mercadeo extenuantey costoso. Por su parte, cerca de 1 000 productoresde café de nueve comunidades de Malinaltepec y losaltos de San Luis Acatlan, inicialmente incorpora­dos a la Uni6n de Ejidos Alfredo V. Bonfil, con sedeen el distante Atoyac, deciden darse una organiza­ci6n propia de caracter local, y en 1985, constituyenla Uni6n de Ejidos Luz de la Montana, que se ocupade los problemas de mercadeo de las muy pequenashuertas deI municipio, pero también deI abasto debasicos, vital en una zona mal comunicada y dondecasi no se produce maiz. lO

El municipio de Chilapa, en la Zona Centro deIestado, es escenario de una experiencia bastantedifundida en los ochenta: el embarnecimiento de unConsejo Comunitario de Abasto, que diversifica susactividades a la compra y distribuci6n de fertilizan­te, y al mercadeo de artesanias, hasta transformar­se en una organizaci6n multiactiva. La ZanzekanTinemi, cuyo antecedente es la Uni6n de Pueblos deChilapa, es una sociedad de solidaridad social y no

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una uni6n de ejidos, pues cuando se constituye estaultima figura ya no tiene el favor gubernamental,pero el movimiento deI que surge es anâlogo al queaniman las uniones en otras zonas de Guerrero. 11

* * *

Pese a que comparten formas de lucha, demandasecon6micas e interlocutores institucionales, salvo laCoordinadora Campesina de la Zona Norte, las de­mas organizaciones aut6nomas deI agro guerreren­se movilizadas desde principios de los ochenta,operan cada una por su lado. La constituci6n yreactivaci6n de uniones de ejidos se habia sustenta­do en la disposici6n campesina a "echarle mont6n"a sus problemas mas urgentes, catalizada por unliderazgo natural heredero de la tradici6n regionalde lucha, y encaminada por la visi6n e iniciativa deun punado de j6venes activistas, generalmente deorigen guerrerense, con aIguna formaci6n politica yprofesional adquiridas fuera de la entidad.

Muchos de los cuadros -que desparramados porel estado operan coma fermento organizativo- pro­vienen de la Universidad Aut6noma de Chapingo, yalgunos militan en agrupamientos de izquierda convocaci6n nacional. Pero aunque comparten ciertasconcepciones -proverbialmente la idea de que laorganizaci6n popular debe construirse desde las ba­ses- no se aglutinan en torno a un proyecto politicounitario. Tampoco las coordinadoras campesinasnacionales, que se forman a fines de los setenta yprincipios de los ochenta, ayudan a la convergencia,pues mientras que las uniones de la zona norte sevinculan a la Coordinadora Nacional Plan de Ayala(CNPA), las de la costa, entre otras, se acercan a laUni6n Nacional de Organizaciones Regionales Au­t6nomas (UNORCA).

Como es habituaI en un pais donde hist6ricamen­te el Estado ha inducido la organizaci6n social, mu­cho de 10 que comparten las uniones campesinasguerrerenses se origina en su comun interlocuci6ncon las agencias gubernamentales, de las que pro­viene tanto el modelo organizativo coma las lineasprogramaticas deI Hamado "desarroHo rural". Es,pues, parad6jico, pero no sorprendente, que uno delos primeros acercamientos entre las uniones deejidos aut6nomas de Guerrero haya tenido lugar enun encuentro nacional de organizaciones campesi­nas de segundo nivel deI sur y sureste deI pais,organizado en Taxco, Guerrero, por la Secretaria de

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Reforma Agraria (SRA), en noviembre de 1984. Estareuni6n, a la que asisten delegados de Yucatan,Tabasco, Chiapas y Guerrero, entre otros, propiciael encuentro de los representantes de 12 uniones deejidos de esta tiltima entidad, quienes en platicasparalelas a los trabajos formales, acuerdan encon­trarse posteriormente en un espacio propio y sin lapresencia deI gobierno.

El primer dialogo independiente, se realiza el 22de diciembre de ese mismo ano en la sede de laUni6n de Ejidos Valerio Trujano, en Tonalapa. Ahise intercambian experiencias, se definen demandascomunes y se esbozan las vias de la convergencia.Entre 1985 y 1986, la Coordinadora de Uniones deEjidos de Guerrero se reune en siete ocasiones,ubicando en el acceso al fertilizante y en la comer­cializaci6n de las cosechas, los ejes comunes de lalucha campesina estatal. Se identifican tambiéndemandas particulares de cada regi6n y se acuerdanmecanismos solidarios para avanzar conjunta­mente.

A la ultima sesi6n deI cuarto encuentro de laCoordinadora, realizado el mes de abril en Rio San­tiago, municipio de Atoyac, se convoca a las institu­ciones gubernamentales deI sector agrario, parapresentarles un pliego petitorio comUn de 100 puntos.

La raz6n de ser de la convergencia es la gesti6nde las demandas campesinas con las agencias deIEstado, yen tomo a esto surgen también las prime­ras tensiones. Ya en el quinto encuentro, realizadoen Chilpancingo, los delegados se recriminan mu­tuamente que cada uni6n va a 10 suyo y anteponesus propios logros a la solidaridad. Actitud favore­cida por los funcionarios publicos, quienes rehuyenlas negociaciones colectivas en abono deI cabildeobilateral.

Contra 10 que cabria esperar, a la hora de laverdad los agentes gubemamentales ponen la polf­tica al comando, subordinando su cometido institu­cional a los objetivos de legitimaci6n y control social.En cambio las uniones de ejidos, que debieran guiar­se por objetivos polfticos e intereses de clase, ante­ponen a su consolidaci6n coma fuerza social conproyecto estratégico, los m6dicos logros inmediatosy particulares.

Las actitudes pichicateras, acicateadas por la po­litica clientelar institucional y agudizadas por lareducci6n deI gasto publico, que empuja a las orga­nizaciones a competir por migajas, desgastan y frac­turan a la Coordinadora. Pero al término deI sexeniode Cervantes Delgado, se cierne sobre los campesi­nos guerrerenses organizados la sombra deI nuevo

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gobemador; un destacado miembro de la "genera­ci6n deI cambio" que a contrapelo de su imagenilustrada y modema, desde la campana ha dadoominosas muestras de intemperancia.

Tardecito pero sin clemencia, llegan a Guerrerolas polfticas de ajuste, y Ruiz Massieu es el encar­gado de "reconvertir" elluido Estado social deI "na­cionalismo revolucionario" mexicano en unneoliberal Estado-croupier al servicio deI mercado ysus grandes apostadores.

En diciembre de 1986, cuando se realiza el sépti­mo encuentro de la Coordinadora, es inminente laclausura de los espacios de concertaci6n prevale­cientes, y ante una amenaza de la que no escapaningUn agrupamiento aut6nomo, se reagrupan al­gunas uniones que se habian dispersado. Pero ladiaspora ha desgastado el esquema organizativonacido en 1984: se requiere una convergencia de .nuevo tipo.

Ella de Abril de 1987, la tradicional movilizaci6npor el aniversario deI asesinato de Emiliano Zapata,culmina con un multitudinario encuentro en el que5 000 campesinos provenientes de 27 organizacio­nes ubicadas en las diferentes regiones deI estado,constituyen la Alianza de Organizaciones Campesi­nas Aut6nomas de Guerrero. El acta es el punta masalto deI proceso de organizaci6n rural iniciado diezanos antes y la exitosa culminaci6n de un gobiemoque, sin descobijar a las centrales corporativas, suponegociar con los agrupamientos independientes. LaAlianza es heredera de las movilizaciones campesi­nas aut6nomas, pero también es hija de la "concer­taci6n" con el gobierno deI estado, y en el momentode su fundaci6n a la administraci6n de CervantesDelgado le quedan diez dias de vida. El interminablesexenio de Ruiz Massieu sera su prueba de fuego,pero ésta es otra historia. 12 *

Notas

1 Para una vision de conjunto dei panorama rural guerrerensea principios dei siglo XIX, véanse Moisés Santos y JesusAlvarez, Historia de la cuesti6n agraria mexicana, estado deGuerrero, épocas prehispanica y colonial, VAG CEHAM, Méxi­co, s.f.

2 El papel deI caudillismo regionalista guerrerense en la Revo­luci6n puede leerse en lan Jacobs, La reuoluci6n mexicana enGuerrero, una reuuelta de rancheros, ERA, México, 1972.

3 La historia social y politica de Guerrero durante el siglo XX

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Guerrero: modela para armar

puede rastrearse en Jaime Salvador Adame et al., Historiade la cuesti6n agraria mexicana, estado de Guerrero, 1867­1940, Gobierno dei Estado de Guerrero, UAG, CEHAM,México, 1987; Francisco Gomezjara, Bonapartismo y luchacampesina en la Costa Grande de Guerrero, Editorial Posada,México, 1979; Mario Gil, Los Escudero de Acapulco, Historiamexicana 10, octubre-diciembre 1953, México, p. 297 Y ss;Alejandro Martinez Carbajal, Juan Escudero y Amadeo Vi­dales, Reuoluci6n, México, 1961; Crescencio Otero Galeana,El mouimiento agrario costeno y el Uder agrarista profesorValente de la Cruz, edicion dei autor, México, 1979; FlorencioEncarnacion Ursûa, Las luchas de los copreros guerrerenses,Editora y distribuidora nacional de publicaciones, México,1977. Una somera vision de conjunto puede encontrarse enArmando Bartra, Guerrero bronco. Campesinos, ciudadanosy guerrilleros en la Costa Grande, Sin Filtro, México, 1996.

4 Sobre la politica agraria durante el gobierno de Luis Echeve­rria, véase Armando Bartra, Crisis agraria y movimientocampesino en los setentas, Cuadernos Agrarios 10-11, Méxi­co, diciembre 1980.

5 Luis Suârez, Lucio Cabanas, guerrillero sin esperanza: 59-61,Editorial Roca, México, 1976.

6 Han reconstruido la historia Rosario Cobo y Lorena PazParedes en El curso de la organizacion cafetalera de la CostaGrande de Guerrero. Cafetaleros, la construccion de la auto­nomia, Cuadernos Desarrollo de Base, México, 1991.

7 La historia en Francisco Gomezjara, Aceites, jabones y mul·tinacionales, Ediciones Nueva Sociologia, México, 1978.

8 Véase la resena de algunas luchas obreras y populares de lasûltimas décadas en Alva Teresa Estrada, Guerrero: sociedad,economia, politica, cultura, UNAM, México, 1994.

9 Véase el ensayo ya citado de Rosario Cobo y Lorena PazParedes. Cuando no se senala origen, la informacion sobre elnacimiento y curso de las organizaciones rurales guerreren­ses es de primera mana pues proviene de fuentesdocumentales y entrevistas realizadas por el autor.

10 Véase Luz de la montana, una historia uiua, de Renato Raveloy José O. Avila, VAG, INI, México, 1994.

11 Véase Seguimos estando juntos, historia de la Sociedad deSolidaridad Social Zanzekan Tinemi de Chilapa, Guerrero(1980-1992), de Miguel Meza, Instituto Maya, México.

12 El presente articulo estâ formado con fragmentos dei ensayoSur profundo, de proxima publicacion. Ahi la historia conti­nûa hasta mediados de los noventa.

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Espacios de poder y reproducci6n social en laMontafia de Guerrero

]oaquin Flores félix*Beatriz Canabal Cristiani**

Introduccion

La Montana de Guerrero es una de las grandesregiones socioculturales de ese estado; en su abrup­ta geografia habita la mayor proporci6n de pobla­ci6n indigena de la entidad, la cual estarepresentada por los pueblos nahua, mixteco y tla­paneco, que fueron ocupando el territorio en distin­tas etapas hist6ricas; posteriormente en la épocacolonial 10 compartieron con los espanoles y final­mente también han convivido con mestizos que seasentaron en las zonas mas bajas, ani donde seubican los mejores recursos 0 bien en las .cabecerasmunicipales donde ocuparon las posiciones de pres­tigio, poder econ6mico y politico.

Por 10 agreste de la geografia, ha sido imposibleque los habitantes de muchas comunidades de estaregi6n reciban los beneficios de los servicios maselementales coma son salud, electricidad, caminos,agua potable y otros; esto ha ocasionado que esapoblaci6n padezca una endémica situaci6n.

Constituye hoy dia una de las regiones mas mar­ginales deI pais en 10 que a recursos productivos,actividad econ6mica y bienestar social se refiere,lpero aun asi, constituye una regi6n rica en expresio­nes culturales y politicas que le inyectan gran vita­liùad.

Ante la falta de expectativas para lograr la sub­sistencia, los productores han tenido que elaborar

* Profesor investigador de la uAM-Xochirni!co.** Profesor investigador de la uAM-Xochirnilco.

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diversas e imaginativas estrategias, las cuales lespermiten crear y recrear su entorno social; de entreéstas destacan la lucha constante por el control desu espacios de reproducci6n social, principalmentelos que se refieren al gobierno de sus municipios.También sus luchas incluyen los insumos agricolas,en particular por los fertilizantes, y el recurrir adistintas fuentes de ingresos, coma es el casa de lamigraci6n constante hacia otras regiones deI pais enbusca deI sustento para sus familias, que es laactividad mas difundida, 0 bien, en algunos casos, ala siembra de cultivos ilicitos. Esta ultima situaci6nlos ha conducido aun mas a la vulnerabilidad por elpotencial de violencia que conlleva este tipo de acti­vidades.

La Montana de Guerrero es una porci6n de terri­torio delimitada geograficamente por la poblaci6n,por autores e instituciones gubernamentales quie­nes la hacen coincidir con un cierto numero demunicipios de acuerdo a sus fines; es mas bien unaregi6n concebida de acuerdo a las necesidades, vi­vencias 0 subjetividad de aquel -0 aquellos- quela pretenden definir. Se trata sin duda de una regi6ncon historia -con una demarcaci6n pluriétnica, plu­ricultural-, de un espacio religioso, de un espacio 0

espacios de poder, de relaciones sociales y de laaplicaci6n de politicas publicas y planes gube~a­

mentales; es una regi6n geografica con determma­das caracteristicas productivas y econ6micas; engeneral esta constituida también por espacios deidentidad recreados a través de los siglos.

Su historia esta marcada por una continua luchade los actores sociales por hacerse participes de esos

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Espacios de poder y reproducci6n en la Montana

espacios, de controlarlos y dotarlos de una direccio­nalidad determinada por sus intereses.

Por su lado, el Estado en su afan integracionistaha invertido y ha creado un sin fin de instanciasgubernamentales para dotar a la poblaci6n de laMontana con los beneficios de la sociedad moderna;pero, por otro lado, las comunidades indigenas, laIglesia, las asociaciones civiles y las organizacionesgremiales, y polfticas, han intervenido en la regi6nal reconstituir constantemente el mapa, y el territo­rio de las comunidades en busqueda de otras formasde participaci6n en la sociedad nacional.

No pretendemos en este trabajo hacer un recorridopor la historia de la Montana sino solamente senalarlos momentos que han sido fundamentales en suconstituci6n coma una regi6n con una identidadpropia; en este proceso han intervenido una ampliagama de actores sociales los cuales le han dadodireccionalidad coma espacio de relaciones sociales.

Construcci6n espacial de la rezi6n desde laadministraci6n publica

Una caracteristica importante de la regi6n de laMontana es que sus constantes reconstruccionesparten deI reconocimiento de una historia vivida.Sobre la base de las provincias tributarias se acopl6la administraci6n colonial. Su anexion al nacienteestado de Guerrero en 1849 se hizo igualmentesobre la base de una distribuci6n espacial que losgrupos de poder reclamaban coma exclusiva, ya que,contra los intereses deI caudillo Juan Alvarez, quie­nes controlaban esta regi6n pretendian que siguieradependiendo de Puebla, y de no ser posible, que seanexara a Oaxaca.

En gran medida, este tipo de conflictos orillo a losgobemantes deI pais a intervenir directamente, anombrar gobernadores que les obedecieran a ellos yno a los grupos de presi6n de la entidad, tradici6nque en la actualidad se sigue conservando. 2 Una yotra vez a 10 largo de la historia deI estado, elnombramiento de los gobernadores vendria desde elcentro; de 1885 a 1911 las autoridades centralesfueron las que decidieron los gobernantes de laentidad. A la par, estos gobemadores nombrabanprefectos polfticos encargados de los distritos judi-

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ciales, que cumplirian la misma funci6n. Asi, estospersonajes, que en un principio fungirian coma ar­bitros de los conflictos locales, a la larga iriancentralizando el poder, no s610 el polftico, tambiénel econ6mico, hasta convertirse en caciques regiona­les.

Un eje de la lucha de las comunidades indigenas,al final deI siglo, fue contra el despotismo de lasautoridades, en particular de los prefectos polfticos.Esta lucha se expres6 en la busqueda de una liber­tad municipal que les permitiera reconstituir susespacios de reproducci6n, tan danados por los exce­sos de la Reforma y deI Porfiriato. Éste sera uno delos motivos que haran que la poblaci6n, no s610 dela regi6n sino de todo el estado, se sume a la guerrarevolucionaria de 1910, acompanando a los ranche­ros y comerciantes que, coma en el casa de la guerrade independencia buscaran reconstruir su propioespacio de poder, el cual a 10 largo deI Porfiriato lesfue negado.3

Durante el gobiemo deI general Lazaro Cardenasla region qued6 integrada a las acciones de gobiemocon la creaci6n de una Junta Intersecretarial, tantodeI gobierno deI estado de Guerrero coma federal,con la cual se pretendia inyectar recursos y realizaracciones de bienestar. A esta acci6n se sumaria otracreaci6n espacial de gran trascendencia para loshabitantes de las comunidades: la de la administra­ci6n publica, aunque en el corto plazo la citadajuntafinal mente desapareci6 a causa de las pugnas inhe­rentes a su amalgama de intereses. En adelante, yes 10 que nos interesa resaltar, la Montana fuearmandose, desde los gobiemos deI centro, comauna regi6n con una determinada problematica a laque se debe atender de manera particular dada susituacion en un espacio social, cultural y politicocomplejo al mismo tiempo que delicado; sin embar­go, coma se pudo desprender de la informaci6n ana­lizada, esas propuestas por venir deI centro, por noconsiderar a los sujetos sociales regionales y porqueno tuvieron continuidad, fueron poco eficicaces acorto y a largo plazo.

En 1957 el gobierno deI estado crearia la Direc­ci6n de Recuperaci6n de la Montana, organismo quenunca funcion6 al decir de la cr6nica de la época. Enuna nota periodistica de 1962, El Excélsior da cuen­ta detallada deI inicio de la construcci6n de la carre­tera Tlapa-Marquelia; en la misma se resenantiempos y costos para su terminaci6n, todo ello ava­lado por el entonces Presidente Adolfo L6pez Mateosy el gobernador en turno. Dicha carretera aun seesta construyendo.

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El Instituto Nacional Indigenista, desde 1963insta16 un Centro Coordinador en la ciudad deTlapa, el cual hasta la fecha promueve programasde acci6n indigenista de acuerdo con los lineamien­tos de cada plan sexenal.

Durante las décadas de los anos sesenta y seten­ta, la Comisi6n deI Rio Balsas realiz6 varios proyec­tos con el fin de proteger y mejorar los suelos y parala captaci6n de aguas. En ese marco, en 1965, se cre6el Organismo Coordinador de las Actividades en laMontana de Guerrero cuya tarea era "... incorporarla regi6n y los que en ella viven, definitivamente alambiente nacional ..."; para esta fecha su objetivoera la coordinaci6n de las tareas de una veintena deinstituciones estatales, federales, de ayuda huma­nitaria y académicas que trabajaban en la zona.

El Programa de Desarrollo Integral funcion6 de1973 a 1980; entre sus principales objetivos estabael de incrementar la producci6n, diversificar el em­pleo y promover la infraestructura social.

El programa COPLAMAR, en un periodo que va de1979 a 1982, realiz6 también obras de beneficiosocial coma electrificaci6n, introducci6n de serviciosde salud, viveros, construcci6n de caminos... , todoello sustentado en la creaci6n de empleos tempora­les para la poblaci6n indigena.4

El Distrito de Desarrollo Rural en la Montana, dela Secretaria de Agricultura y Recursos Hidniulicos(SARH), por medio deI Colegio de Posgraduados de laUniversidad Aut6noma de Chapingo, ejecut6 de1982 a 1987 un proyecto de investigaci6n y experi­mentaci6n que abarcaba ciertos aspectos de la gana­deria y la agricultura; el proyecto se denomin6 PlanMontana de Guerrero.

El Programa de Mixteca Guerrerense realiz6 uninventario de las obras y servicios que se requeriandurante los anos de 1984 y 1985; su objetivo era ladescentralizaci6n de las funciones a nivel regional,la planeaci6n, la programaci6n y la aprobaci6n delos fondos destinados a las comunidades y organiza­ciones sociales con el fin de que ellas los administra­ran y los ejecutaran directamente.

Durante el periodo que va de 1989 a 1993 estuvoen vigencia el Programa de Desarrollo integral de laMontana de Guerrero, auspiciado por la reciente­mente creada Procuraduria Social de la Montana(PROSOMAI); su objetivo principal era la creaci6n decorredores agroindustriales de especializaci6n, conjun­tamente con la apertura de nuevas vias de acceso.

La Organizaci6n de las Naciones Unidas partici­p6 por medio de las instituciones federales y estata­les, durante 1989, con el fin de apoyar a los

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gobiernos municipales en la realizaci6n de obras deinfraestructura de beneficio social.

A partir de 1989 y hasta 1994, el Programa Na­cional de Solidaridad (PRONASOL), fue el proyectoque concentr6 los esfuerzos de las instituciones gu­bernamentales en la realizaci6n de obras sociales;se pusieron en marcha diversos programas, como elde Escuela Digna, Fomento a la Producci6n y el deFondos Municipales de Desarrollo.

Asi mismo, las acciones agrarias realizadas enfavor de las comunidades estarian orientadas agarantizar la reproducci6n de los pueblos indigenasque, a raiz de los multiples reacomodos deI maparegional, habian venido acumulando conflictosagrarios ya fuera contra los hacendados 0 entre ellosmismos. Como en la mayoria de las regiones deIpais, la receta fue remarcar los limites de lascomunidades y tratar de hacerlos obligatorios pormedio de la promulgaci6n de Decretos Presidencia­les; 0 incluso, la creaci6n de ejidos, con 10 que seconstruia de esta manera otro mapa territorial so­bre los ya existentes, aunque a la larga, éste notendria mayor efecto en la vida cotidiana de lascomunidades; s610 tendria efectos administrativos ypara la adscripci6n al partido gobernante, via lacentral campesina a la que por ley estaban coorpo­rativizados: la CNC.

Como parte de las acciones encaminadas a haceroperativas las reformas al Articulo 27 de la Consti­tuci6n, se cre6 la Procuraduria Agraria, cuya sedeen Tlapa desde 1992, se encarga de impulsar lasacciones agrarias deI régimen, coma el Programa deTitulaci6n de Parcelas Ejidales (PROCEDE) y la me­diaci6n en los conflictos agrarios entre las comuni­dades.

Por otro lado, al adoptar la administraci6n publi­ca las técnicas y sistemas para hacer mas productivoel trabajo, la regi6n ha accedido a un sinnumero deprocesos administrativos especializados en la tareade gobernar; asi encontramos oficinas para la ha­cienda publica, para la educaci6n, para la adminis­traci6n de justicia, para las acciones agrarias, einclusive para las contiendas electorales.

En la actualidad, la regionalizaci6n de la acci6ngubernamental edifica la Montana desde diversos ydisimbolos ângulos: los Comités de Planeaci6n parael Desarrollo Municipal, la Procuraduria Social deICampesino y de Asuntos Indigenas (PROSCAl, antesPROSOMAl), la delegaci6n espacial de la SEDESOL, elPrograma de Jornaleros Agricolas de la mismaSEDESOL y la delegaci6n de la Procuraduria Agraria,por citar algunos.

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Espacias de poder y reproducci6n en la Montana

Por su lado, las ONG han incursionado en la ela­boraci6n de sus propios espacios en la Montana; deentre éstas destaca Autonomia, Gesti6n y Desarro­no (Anagedes deI Sur), que de 1984 a 1987 asesor6el Programa de Desarrollo en la Canada de Hua­muxtitlân al atender proyectos productivos.

El Programa de Aprovechamiento Integral de losRecursos Naturales de la UNAM (PAIR), desde 1984trabaja en la elaboraci6n de proyectos especificospara algunas comunidades y municipios, en la con­servaci6n de suelos, retenci6n de agua, incrementoen los cultivos basicos y acuacultura. Su trabajo fuede fundamental importancia en la consolidaci6n dela opci6n socialista en el gobierno deI municipio deAlcozauca.

El Centro de Derechos Humanos de la Montanade Guerrero, auspiciado por la Asociaci6n Civil Tla­chinollan, empez6 desde 1993 a atender la proble­matica relacionada con la vigencia de los DerechosHumanos; en este rubro su antecedente directo sonlos trabajos realizados por el Centro Nacional deMisiones Indigenas (CENAMI), instituci6n de carac­ter no gubernamental de la iglesia cat6lica dedicadaa atender poblaci6n indigena en el pais. A la fechaexisten ya otras instituciones que abarcan este ru­bro de los derechos de la poblaci6n de la Montana;tan s610 para el ejercicio de 1997, el INI por medio desu oficina de procuraci6n de justicia financiaba enla regi6n una decena de este tipo de oficinas, princi­palmente en los aspectos de capacitaci6n y acompa­flamiento en la procuraci6n de justicia. De igualmanera, la Iglesia ha afinado su distribuci6n espa­cial; cre6 en 1992 una dî6cesis para la Montana cuyasede se encuentra en Tlapa, en detrimento deI con­trol que ejercia la de Chilapa.

También se han instalado en la Montana otras aso­ciaciones civiles de menor penetraci6n que se dedi­can a promover actividades especificas, coma elPrograma de Apoyo a los Migrantes (MIGRO, AC), quepromueve programas de alimentaci6n entre los hijosde los migrantes indigenas; el Comité Central Me­nonita que financia proyectos alternativos deautoempleo 0 Habitat 2 000 cuyo objetivo es promo­ver programas de autoconstrucci6n de viviendasentre la poblaci6n de las colonias de Tlapa. Hay querecordar que los antecedentes de este tipo de insti­tuciones se remontan a la época de la Alianza Parael Progreso, deI Instituto Ligüistico de Verano, lasmisiones Cat61icas y Protestantes, e inclusive unInstituto de Cultura Nahuacatl (sic), con sede enChicago.

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Los conflictos, las organizaciones ysus luchas

En esta parte abordaremos los procesos sociales masimportantes que han dibujado a la zona -que estânimpregnados de contradicciones entre los actoressociales de la regi6n- y de los que han surgidoorganizaciones sociales con las cuales se han per­meado demandas, y objetivos, de los habitantes dela Montana; esto con el fin de continuar reprodu­ciéndose social y culturalmente, valiéndose de unagran diversidad de estrategias econ6micas y politi­cas, coma la lucha por el municipio.

Esta posible reproducci6n social represent6 paralos pueblos indios de la Montana una continua luchaen contra de proyectos que atentaban su integridad:uno de los objetivos principales de los liberales en lasegunda mitad deI siglo XIX, y posteriormente de losadministradores politicos porfiristas a principios deeste siglo, fue crear instituciones que secularizaranlas relaciones entre los individuos de la Montanapara conformar ciudadanos desarticulados de lascolectividades, pero integrados a la naci6n y al mer­cado, tanto en 10 personal coma en sus bienes.

Éstos fueron los detonantes de las multiples re­beliones y reclamos que se suscitaron desde que dioinicio su aplicaci6n a principio de la década de losanos sesenta deI siglo XIX.

Con el ablandamiento de las relaciones y de lasinstituciones que apuntalaban la dominaci6n tradi­cional en la Montana, asi mismo, por la debilidad delas nuevas instituciones que no podian competir conel arraigo de las normas coloniales, los pueblosindios y sus comunidades buscaron reconstruir elmapa regional a su favor tomando en sus manos elcontrol de sus comunidades y de sus municipios,para acceder de nuevo al control de 10 mas inmediatopara ellos, su territorio.

Aparte de reclamos y pugnas entre los jefes poli­ticos -que sustentaban su gobierno en la fuerza delas instituciones estatales contra las autoridadestradicionales las cuales a su vez ejercian el poder dela comunidad apoyândose en los sistemas de cargosy el consenso creado a partir de la costumbre--,aparte, decimos, son constantes a 10 largo de estosanos los cambios de centros de gobierno al trasladar­se de un lugar a otro las cabeceras municipales 0bien al crearse de manera expansiva un sinnumerode nuevos centros de poblaci6n; todo 10 cual nos dacuenta de los conflictos interétnicos.5

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Primero fueron los jueces de paz durante el go­biemo de Porfirio Diaz los que llegaron a tomar ensus manos la administraci6n publica, desplazandoa la Iglesia y a las autoridades tradicionales de lastareas de gobernar. Después fueron los prefectos, loscuales eran impuestos desde el centro ante la debi­lidad 0 la incapacidad de las autoridades localespara ejercer el gobiemo 0 bien ante la incapacidadde la capital para centralizar todo el poder. Asi, unade las medidas coercitivas que durante este régimentuvo mayor éxito fue la creacion de los distritos

Puebla

N1

Oaxaca

o1

judiciales; la Montana quedaria incluida en tres deellos. Se pensaba que de esta manera al fin laMontana quedaria integrada a la naci6n, 0 mejordicho, quedaria integrada al control deI Centro, yaque las otras instituciones republicanas repre­sentadas por el juez de paz, el municipio y la educa­ci6n publica (1aica y obligatoria desde entonces)tardaron muchos anos en transitar de las relacionescoloniales a las republicanas, no obstante las enér­gicas normas de conducta que se les impusieronpara desaparecerlas 0 bien para redimirlas al dere­cho positivo y allaicismo.

Uno de los principales efectos de la revoluci6n de1910 en la Montana fue la desarticulacion de lasdesmedidas y desiguales relaciones de poder queejercian los prefectos de los distritos y la recupera­cion de los atributos deI municipio libre, enunciadaen la redacci6n deI Articulo 115 de la nueva Consti­tucion, ya que a 10 largo deI Porfiriato, al intentarromper con las instituciones que frenaban el desa­rrollo y la modemizacion de la regi6n, y deI estado,se crea otro tipo de dominacion: la que concentraronestos personajes los cuales sustentaban localmentela dictadura.

Al desaparecer la figura que representaban estospequenos caciques regionales y sus atributos, tam­bién la hacienda perdi6 uno de sus sustentos princi­pales, con 10 cual las comunidades recuperaron elcontrol politico de su entomo y continuaron conmayores brios la disputa por el municipio.

Al institucionalizarse el gobiemo deI pais, igual­mente los grupos de poder locales transitaron haciael ejercicio pleno deI control en la regi6n via lasnormas impuestas por el centro, al tiempo que seiniciaba la disputa entre éstos y la administraci6ncentral de pais. Este proceso se hizo mas nitido en10 referente a la administraci6n deI estado en dondela designaci6n deI gobernador fue el resultado de lasmediaciones y el reparto deI control sobre el estado.

Mapa que muestra los municipios gobemadospor el PRD y por el PRT, y los lugares donde se

pretende crear nueuos municipios.

MUNICIPIOS1 Acatepec2 Alcozauca3 Alpoyeca4 Atlamajalcingo deiMonte5 Atlixtac6 Copanatoyac7 Cualac

~ Municipios gobernados~ por el PRO y PRT

9 Malinaltepec10 Metlatônoc110linalà12 Tlacoapa13 Tlalixtaquilla14 Tlapa deComontort15 Xalpatlàhuac16 Xochihuehuetlàn

O. :. Lugares donde se pretendecrear nuevos munlClplOS

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Nuevos municipios

Los municipios deI estado de Guerrero han crecidonuméricamente: a la hora de su creaci6n, en 1849,el estado de Guerrero contaba con 25 municipios;6en la actualidad su territorio esta parcelado en 76.De éstos, el mas joven es Acatepec, que surgi6 deuna escisi6n en el territorio de Zapotitlan Tablas en

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Espacios de poder y reproducci6n en la Montana

1993, después de un anejo conflicto con tintes agra­rios que se remonta a la época de la colonia. Esteconflicto fue potenciado por la aplicaci6n de la Re­forma Agraria a mediados deI presente siglo cuando,en 1955, se emiti6 el Decreto Presidencial que regu­larizaba las fronteras entre las comunidades endisputa sin desarticular previamente las causas ca­ciquiles deI conflicto por la tierra. En el desenlacereciente tuvieron que ver el caciquismo regional, lamarginaci6n, la falta de alternativas democraticaspara la poblaci6n y la contraparte: la tenacidad delos habitantes de las comunidades tlapanecas quese sumaron al proyecto deI nuevo municipio con sucarga hist6rica de afrentas y de resistencia, perotambién con sus aspiraciones de un futuro digno.

Tras esta experiencia exitosa de rescate de lalibertad municipal, otros pueblos deI estado de Gue­rrero han emprendido la ardua tarea de redefinir elmapa estatal: mueven para ello las fronteras muni­cipales hacia mojoneras mas acordes con su realidadsociocultural y econ6mica.

Como ejemplo tenemos a los pueblos nahuas deIAlto Balsas quienes, a partir de su lucha contra laconsumaci6n deI Proyecto Hidroeléctrico de la Presade San Juan Tetelcingo, ya en la década de losnoventa, han redescubierto afinidades, no s610 cul­turales, hist6ricas y de abandono, sinn también en­contraron que precisamente por 10 anterior podianaspirar a un futuro mejor si se constituian en muni­cipio: el municipio indigena deI Alto Balsas,? por elque luchan aun en la actualidad.8

Los ejemplos de este proceso de remunicipaliza­ci6n se estân multiplicando en Guerrero: los mixte­cos y tlapanecos de la regi6n que ahora ellos mismosdenominan Costa Montana, se han dado a la tareade construir consenso para lograr la creaci6n de sumunicipio propio --con el mismo nombre-, por me­dio de su organizaci6n: el Consejo de AutoridadesIndigenas de la Regi6n Costa Montafta,9 cuya sedese encuentra en El Rinc6n, municipio de Malinalte­pec en la Montafta Alta.

Por otro lado, en el municipio de Metlat6noc,dentro de la regi6n mixteca, Chilixtlahuaca y otras18 comunidades mixtecas ubicadas al sur deI muni­cipio demandan, desde septiembre de 1996, la crea­ci6n deI municipio de Chilixtlahuaca. Ademas, ypuesto que forma parte deI mismo espacio étnico, enla parte poniente deI municipio oaxaqueno de Jico­yar, en la frontera con el estado de Guerrero, ochocomunidades mixtecas encabezadas por el pueblo deLazaro Cardenas demandan desde finales deI anopasado que se les permita formar su municipio.

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En este contexto, se ubica el casa de RanchoNuevo de la Democracia que, el 16 de diciembre de1998, festej6 el tercer aniversario de la instalaci6ndeI municipio indigena en rebeldfa después de unanejo y complicado conflicto que tiene en su habermovilizaciones, plantones e inclusive asesinatos sinresolver, donde en la aetualidad se han fincadocargos judiciales sobre sus principales dirigentes.Este municipio indigena incluye comunidades deMetlat6noc y Tlacoachistlahuaca. A pesar de nocontar aun con el reconocimiento de las autoridadesestatales y nacionales, hay un gobierno municipalque sirve de centro para la organizaci6n de sushabitantes y para demandar diferentes peticionesen su beneficio, para llevar a cabo proyectos educa­tivos, de capacitaci6n 0 bien en apoyo a la producci6ny comercializaci6n de artesanias.

La lista de comunidades sujetas que pretendenformar su propio municipio ya es amplia: se puedenmencionar entre otras a Pueblo Hidalgo, en el mu­nicipio de San Luis Acatlân; mas abajo, en la CostaChica, Marquelia, que se ha dinamizado econ6mica­mente mas que su cabecera Ayutla, pretende hacervaler este poder econ6mico y politico al convertirseen nuevo municipio. Por su parte los mixtecos deImunicipio de Copanatoyac, tanto coma los de lacomunidad de Ocoapa 0 la de Potoichân, pretendencobrar el apoyo que le dieron al actual presidentemunicipal logrando la ayuda de este ultimo en surespectiva segregaci6n para erigirse en municipiosaut6nomos.

Mas abajo, hacia la zona nâhuatl, los ancianos deChiepetlân, en el municipio de Tlapa, rememoranviejas libertades municipales y buscan consenso en­tre las comunidades vecinas para recuperarlas.19ual sucede con los habitantes de Tototepec, en elmismo municipio, los cuales inclusive se encuentrandivididos en una lucha étnica con aristas partidari asentre PRI y PRD. También en el municipio de Chila­pa, las organizaciones de la zona deI rio Atzacuala­ya, cansadas de estar siempre en una franca minoriaopositora empiezan a externar sus deseos de formarsu propio municipio, que tendria coma sede el pobla­do de Atzacualaya.

La lucha por acceder de manera mas directa alcontrol de sus propios recursos y su territorio es unade las mas dinamicas en la regi6n de la Montana;ahi el mapa se ha movido frecuentemente con 10 queva de por medio la intenci6n de sus pueblos porejercer un poder mas local y directo que les permitasu continuidad en esos espacios: sus espacios histo­ricos a través deI control deI municipio.

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Alternativas econ6micas

Otro de los elementos que han pennitido a estospueblos su continuidad es su intensa participaci6nen los procesos econ6micos, incluso fuera de ella yla experimentaci6n de diversas estrategias de sobre­vivencia y alternativas econ6micas para su repro­ducci6n social.

En este sentido, es necesario decir que La Mon­tana nunca ha estado al margen de los procesosecon6micos, inclusive desde antes de la Conquistaespanola, ya que en tiempos de los aztecas ésta erauna provincia tributaria que aportaba una variedadde insumos para el imperio. Con la colonia se inici6una nueva era en la apropiaci6n deI producto deItrabajo de los pueblos de Montana basada en laencomienda, en el repartimiento y finalmente en lahacienda; esta modalidad perdur6 mas alla de laindependencia, hasta lleg6 a pervivir hasta el pri­mer tercio deI presente siglo, cuando el capital re­quiri6 a los indios montaneros de una manera maslibre.

Quizas esa capacidad de migrar la adquirieronpor la manera como se adscribieron al proceso eco­n6mico de la hacienda, que no los requiri6 comopeones acasillados, sino como productores libres queconcurrfàn al mercado en condiciones desiguales 0

como propietarios de bienes que a la hacienda no leinteresaba poseer, como el bosque y los pastizales.

En algunos sitios, a partir de migraciones perma­nentes y mayoritariamente temporales con algunosasentamientos mas 0 menos consolidados como las16 colonias de montaneros ya establecidas en elpuerto de Acapulco, se recrean las poblaciones deesta regi6n; se llega a participar en proyectos ya enmarcha de escuelas bilingües; en ellos los nifiosaprenden espanol pero no olvidan su rafz lingüisticay la practican en el âmbito familiar y en las coloniasde migrantes. Mantienen lazos de cooperaci6n yayuda con sus comunidades originales y participanen las fiestas mas importantes. TaI pareciera quelas ciudades y nucleos mestizos adonde acuden alaborar, no los absorben culturalmente, sino que serecrean nuevos pueblos al margen de las ciudades-fen6meno muy extendido en numerosos centrosurbanos deI pais y en la Ciudad de México dondecohabitan grupos étnic08 con el resto de la pobla­ci6n. Esta misma situaci6n se observa en Tlapa,centro de la regi6n, donde se han conformado yacolonias con familias cuyo origen es diverso dentro

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de la regi6n; en particular los habitantes de la colo­nia Zapata, formada por jornaleros migrantes y elbarrio de Cuba Libre, por mixtecos.

Los jornaleros han participado también en laintensa vida social y politica de la Montana y noobstante que formalmente la CTM es quien losrepresenta y cobra sus cuotas semanalmente, enrealidad los jornaleros que estan organizados mili­tan en la Central Independiente de Obreros Agrico­las y Campesinos (CIOAC), la cual cuenta con unamembresia aproximada de 12 000 indigenas de mu­nicipios como Metlat6noc, Xalpatlâhuac, Alcozauca,Atlamajalcingo deI Monte y Tlapa, por citar los quemas jornaleros aportan. Desde mediados de la déca­da de los anos 80, con la CIOAC han intentado des­hacerse de estigmas como salarios de hambre, elhacinamiento y la insalubridad en los campos decultivo, las tiendas de raya, la falta de prestacioneslaborales y el peso de parasitos que lucran con suscuotas sindicales.

Junto con la marginaci6n y la falta de expectati­vas para la subsistencia existe una adversa situa­ci6n fisica que se acentua cada dia mas y mas por lapobreza de los suelos que han sufrido sobreexplota­ci6n y deforestaci6n continua al estar expuestos alos meteoros deI tiempo, sin ninguna medida queprevenga dicho proceso. Ante esta situaci6n, duran­te las dos Ultimas décadas, los fertilizantes agroqui­micos se presentaron como una opci6n para paliarlos escasos rendimientos de la parcela indigena. Sinembargo esta opci6n para lograr mayores cosechas,a la larga, se ha convertido en otra fuente de injus­ticias, ya que ésta se usa como mecanismo paraamarrar votos y lealtades en las campafias electora­les. Por eso, la busqueda de este tipo de insumospara la agricultura es una de las metas de organi­zaciones como la Sociedad de Solidaridad SocialManUs religiosa (la cual esta tratando de abastecera sus socios con insumos agroquimicos, pero utilizapara ello mecanismos aut6nomos).

Las alternativas econ6micas que llegan escasa­mente a la Montana desde la administraci6n publi­ca actualmente se encuentran en las manos deor~anizacionesno gubemamentales. Asi, hoy exis­ten 14 Sociedades de Solidaridad Social (SSS)lO quecubren una gama muy amplia de actividades pro­ductivas y de servicios, y ademas estan repartidaspor todo el territorio montanero. También existentres Fondos Regionales de Solidaridad cuyas sedesse encuentran en los Centros Coordinadores deI INI(Tlacoapa, Olinala y Tlapa), los cuales financianactividades productivas de una gama amplia de

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Espacios de poder y reproducci6n en la Montana

socios; todo esta sin contar ademâs las cooperativasy las UIÙones de productores.

Organizaci6n: formas y procesos

Un sector que ha marcado profunda huella en losprocesos sociales de La Montafia es el de los profe­sores, no s610 por la cantidad y la calidad de susmiembros que han dirigido movimientos campesi­nos, procesos electorales y de otra indole, sino porlos procesos propios que ellos mismos coma gremiohan escenificado. En 1982, la Delegaci6n SindicaldeI Sindicato Nacional de Trabajadores de la Edu­caci6n (SNTE), fue una de las primeras a nivel nacio­nal que se moviliz6 en busca de la democraciasindical y de mejores prestaciones; por medio de suConsejo Central de Lucha de la Montafia de Guerre­ro, coloc6 su movilizaci6n en el escenario nacional,al lado de los maestros de los estados de MorelosChiapas y Oaxaca. Hoy dia la Coordinadora Estatalde Trabajadores de la Educaci6n de Guerrero(CETEG), sigue siendo un espacio social de lucha queagIutina las reivindicaciones deI sector magisterialen la Montana.

La participaci6n politico-electoral ha sido otroelemento bâsico para la reproducci6n social de lospueblos indios de la Montana de Guerrero: con laapertura politica dada en los procesos electorales, amediados de la década de los afios setenta, la oposi­ci6n partidaria personificada por el entonces Parti­do Comunista Mexicano (PCM) accedi6 al gobiernode una porci6n deI territorio de la Montafia. Desde1979 el municipio de Alcozauca es gobernado poresta corriente politica, a pesar deI sinnûmero deobstaculos y recursos que se emplearon para desle­gitimar sus triunfos -ya fuera coma PCM 0 coma PRD

ahora. Aûn mas, a raiz de la ratificaci6n de losmixtecos de esa regi6n por seguir con esa opci6npartidaria, se lleg6 a hablar de una "Montana Roja"durante la mitad de los anos ochenta. En la actua­lidad el PRD gobierna, aparte de Alcozauca, los mu­nicipios de Malinaltepec, por segunda ocasi6n;Metlat6noc, donde en el trienio pasado les fue arre­batado el triunfo después de un largo litigio electoraly Xochihuehuetlân -eabe recordar que el municipiode Acatepec es gobernado desde su creaci6n por elPartido Revolucionario de los Trabajadores (PRT), deextracci6n trotskista. Ademas San Luis Acatlântambién tiene un cabildo de mayoria perredista.

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En un lugar protag6nico, estân las organizacio­nes que han surgido a partir deI debate y las accio­nes de convergencia que se propiciaron con laconmemoraci6n de los quinientos anos de la llegadade los espafioles a tierras deI continente. A raiz deeste evento conmemorado en 1992, las luchas indiasobtuvieron una orientaci6n con un mayor contenidoétnico que se ha enriquecido con el debate nacionalen torno a las demandas indfgenas de incluir susderechos y obligaciones en la Constituci6n.

No obstante que desde 1989 existen antecedentesde intentos por crear una organizaci6n que coordi­nana las luchas por demandas étnicas en la regi6n,en forma de un Consejo que aglutinara a los distin­tos pueblos, y que en fechas mas recientes se trat6de generar un movimiento indfgena que incluyera alas Tres Mixtecas -la oaxaqueiia, la poblana y laguerrerense- no fue sino hasta principios de losafios 90 cuando empezaron a madurar este tipo deorganizaciones. Ese afio se cre6 el Consejo Guerre­rense 500 Aiios de Resistencia, que ademas fueproducto de un movimiento con demandas indige­nas a nivel nacional. Con su aparici6n, algunasorganizaciones que con anterioridad se habian asen­tado en la regi6n, coma la Uni6n Obrero Campesino,Emiliano Zapata (UOCEZ), 0 la misma SETEG quemayoritariamente tiene una base indfgena, tuvie­ron que incluir en su agenda demandas con conteni­do étnico. Después vendrian a sumarse otrasorganizaciones coma la Organizaci6n Campesina,Emiliano Zapata (OCEZ), la Uni6n de ComunidadesIndigenas de la Montafia (UCIM) y otras que en laactualidad se incluyen en el Frente de Organizacio­nes Democraticas de la Montana que fue creadocoma respuesta a 10 que ellos llaman sociedad civil,al proceso de militarizaci6n y de violencia que sevive en esta regi6n, respuesta, a su vez, deI gobiernoa la aparici6n de grupos guerrilleros.

Por su parte durante 1997, el Consejo de Autori­dades de la Regi6n Costa Montana recorre la rotaTlapa-Marquelia con el fin de aglutinar a las comu­nidades indigenas en toma a la demanda de laconsumaci6n de la citada carretera, y alrededor deesta demanda va tejiendo un proceso organizativoque involucra ya a mas de un centenar de comuni­dades.

A la par, en un abanico mas amplio que incluyeorganizaciones campesinas e indigenas, asi comaautoridades comunitarias y gobiemos municipalesjunto con oficinas gubemamentales y ONG, el Con­sejo Regional de la Montafia de Guerrero se perfilacoma la instancia organizativa ideada desde el go-

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biemo para gestionar las demandas de la poblaci6nde la Montafia frente al Gobierno. De tal suerte queel mismo modelo se esta poniendo en practica enotras regiones deI estado con la creaci6n de losConsejos Regionales de Filo Mayor y el de TierraCaliente.1l

Finalmente estan las opciones armadas que hanempezado a proliferar en la regi6n como una expre­si6n de que el grado de conflictividad ha rebasadocon creces la capacidad mediadora y amortiguadorade las estructuras comunitarias de gobierno y derepresentaci6n en muchas localidades montaneras;y que ademas las opciones de justicia y bienestarpara la poblaci6n campesina estan cada vez maslejanas. Tan s610 en los ultimos tres anos las siglasy los nombres que se han ido barajando son PartidoRevolucionario übrero Campesino, Uni6n deI Pue­blo (PROCUP), Ejército Popular Revolucionario (EPR),Comando Armado Revolucionario deI Sur, Ejércitode Ajusticiamiento Genaro Vazquez, Ejército Insur­gente de Chilpancingo, Ejército de Liberaci6n de laSierra deI Sur, Ejército Popular de Liberaci6n JoséMaria Morelos, Fuerzas Armadas de Liberaci6npara los Pueblos Marginados de Guerrero y Movi­miento Popular Revolucionario.

Pero, nos referimos, no s610 a la opci6n armadaen forma de guerrilla que reivindica la violenciacomo estrategia social de lucha, SinD también a losprocesos espontâneos donde los pobladores cansa­dos por los agravios y la falta de atenci6n de partede los 6rganos de impartici6n de justicia estatales,la han tomado en sus propias manos: han llegado alinchar a los causantes deI bandolerismo que asuelacaminos y rancherias, por un lado, pero por otro,también han tratado de consolidar opciones de pro­curaci6n de justicia mas acordes con sus realidades,como la creaci6n de cuerpos de Policfa Comunitaria,electos por los miembros de las comunidades deacuerdo con sus sistema de cargos. Éstos son proce­sos actuales, procesos que se desplegaron durantela década de los afios noventa y que seguramenteimpregnarân el destino de la Montafia con sus pro­pias demandas; mientras tanto, ofrecen una ima­gen, de esta regi6n, de gran dinamismo social.

Menci6n aparte merece la conflictividad cotidia­na en la vida intracomunitaria, por la abundanciade aspectos y de ejemplos (en esto no nos extendere­mos). Sin embargo el sustrato es el mismo: anejasaspiraciones sin satisfacer, soluciones engendradasal vapor 0 fuera de lugar, despotismo, luchas por elpoder y el control politico e intolerancia. Entre lascausas mas frecuentemente mencionadas de estos

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conflictos estan los problemas agrarios, las contien­das electorales, el control de las Comisarias Muni­cipales y la intolerancia religiosa.

Conc1usiones

La Montana de Guerrero ha sido un lugar donde sehan experimentado distintas soluciones para lograrla superaci6n de las condiciones de marginaci6n tanfrecuentes entre las comunidades. Tanto desde laadministraci6n estatal como desde los mismos habi­tantes de La Montana se han realizado multiplesesfuerzos con vistas a llegar a soluciones; sin embar­go i,por qué no cambian las premisas que dan animoa las luchas sociales de sus habitantes? i,Sera enverdad necesario recurrir a acciones desesperadas,a despoblarla para solucionar de rafz el problema,como apuntaba Figueroa hijo?

Las condiciones no cambian porque, la mayoriade las veces, el punto de Pélrtida para el diseno deacciones de desarrollo -no s610 para el area de laMontana de Guerrero, sino para una serie deregiones con iguales caracteristicas- no tiene elconsenso de los actores sociales locales inde­pendientemente de que la instituci6n 0 las institu­ciones profesen polîticas y filosoffas en principio conidénticos objetivos.

En primer lugar, la acci6n gubernamental partede una idea de desarrollo y progreso unica y linealque no toma en cuenta las distintas potencialidadeslocales, ni tampoco la diversidad de vias para acce­der al bienestar. Por ejemplo, la Montana de Gue­rrero, asi como el resto de las regiones donde losindfgenas son la poblaci6n mayoritaria, nunca hanestado al margen de los procesos econ6micos deIpais; menos atm 10 estan en estos tiempos de laglobalizaci6n donde la apropiaci6n deI excedenteecon6mico se basa en las llamadas ventajas compa­rativas, las cuales son aportadas por la Mano deobra proveniente de estas regiones.

Por 10 anterior, de 10 que trata, en primer lugar,no es de que se integren a un sistema que de por sflos crea y los recrea, sino que su presencia sea unaparticipaci6n en condiciones de justicia y de optarpor las actividades econ6micas que mejor satisfagansus aspiraciones de futuro.

En segundo lugar, se trata de reconocer las capa­cidades transformadoras de los sujetos que handado vida a la regi6n; de reconocer igualmente las

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Espacios de poder y reproducci6n en la Montana

formas que asume la reproducci6n social de lascomunidades de la Montana y sus opciones para undesarrollo amplio; éste no implica s610 la mejoria dealgunos indicadores econ6micos, sino también laconformaci6n de sujetos sociales capacitados paraplantear, y gestionar, sus propias propuestas acor­des con su situaci6n actual. Son ésas fuerzas socia­les que pretenden necesariamente ganar espaciosde poder local 0 municipal, y estân cohesionadas, yorientadas, por una cultura propia que ha podidoperdurar y puede posibilitar la apertura de un ca­mino hacia alternativas realistas y duraderas. *

Notas

1 "En el panorama nacional, La Montana aparece entre losprimeros lugares en cuanto a marginaci6n social. El munici­pia de Metlat6noc, en el contexto nacional, ocupa el segundolugar de los 2 403 municipios dei pais; en cuanto al grado demarginaci6n que se detect6 en el Censo de 1990, ZapotitlanTablas ocupa el lugar 23 (considerando aun la porci6n deinuevo municipio que se le desprendi6: Acatepec); Atlixtacocupa el numero 38; Copanatoyac, el numero 43; Alcozauca,el 46; Tlacoapa, el 51; Atlamajalcingo dei Monte, el 56; Xal­patlahuac, el 73; y Malinaltepec, el 95; es decir, 10 de losmunicipios de la Montana se encuentran entre los primeros100 mas pobres dei pais y entre los 15 dei estado". AbelBarrera Hernandez, Centro de Derechos Humanos de laMontana de Guerrero, discurso de inauguraci6n, CuadernosAgrarios 10: 198, nueva época, México, julio-diciembre de1994.

2 Véase Alba Teresa Estrada Castan6n, Guerrero, (CIlCH)UNAM, México, 1994.

3 Véanse lan Jacobs, Rancheros de Guerrero: los hermanosFigueroa y la Revoluci6n, en D.I. Brading, Caudillos y cam­pesinos en la Reuoluci6n Mexicana, FCE, México, 1993;Armando Barta Armando, Guerrero Bronco, ediciones Sinfil­tro, México, 1996; Alba Teresa Estrada Castan6n, ibid.

4 Consejo Regional de la Montana dei Estado de Guerrero,mimeografiado, s.f.

5 Véase Danièle Dehouve, Quand les banquiers étaient dessaints, CNRS, Paris Francia, 1990.

6 Archivo Alejandro W. Pauccic, Chilpancingo, Gro. En estesentido también hay que considerar que después de la crea­ci6n dei estado, otros 33 municipios hicieron acto depresencia, y que no fue sino hasta 1906 cuando el estadocomplet6 el territorio con el que en la actualidad cuenta, conla integraci6n de Pungarabato y Zirandaro con la mayoria de

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sus municipios.7 Consejo de Pueblos Nahuas dei Alto Balsas Guerrero AC

Declaraci6n de San Miguel Tecuiciapan. Tepe~uacuilco,aro.:21 y 22 de octubre de 1995.

8 Véase el articulo de Hémond, en este mismo numero.9 Las comunidades indigenas que pertenecen al Consejo, son

de los municipios de San Luis Acatlan, Malinaltepec yMetlat6noc. A la elaboraci6n de los proyectos de soberaniaterritorial, con la redefinici6n dei mapa municipal, contribu­y6 de manera preponderante el Consejo Guerrerense 500Anos de Resistencia, creado en septiembre 1991, como partede la Campana Continental 500 Mos de Resistencia, el cualnipidamente adquiri6 carta de naturalidad entre la poblaci6nindigena dei estado; se convirti6 en el interiocutor mas id6neoentre éstos y las autoridades federales y estatales, hastaprincipios de 1996.

10 Las Sociedades de Solidaridad Social son: Temalact de Tema­lactzingo, Olinala; Voz y Fuerza de las Mujeres deTlaquiltzingo, Ahuacuotzingo; Emiliano Zapata, Olinala; Or­ganizaci6n de Mujeres de Amatitlan, Olinala; Tecozajca,Ahuocuotzingo; Toltiti, Olinala; Uni6n Regional Agropecua­ria, Forestal y de Agroindustrias de Ejidos, Comuneros yPequenos Propietarios de la Montana de Guerrero, Tlapa;Tejedores de Palma en la Montana de Guerrero, Tlapa; SanPedro Aytec, Tlapa; Mantis Religiosa, Tlapa; San José Atla­majac, Tlapa; Calpantepetl, Tlapa; Axoxuca, Tlapa; Cerro delas Estrellas.

11 La Jornada, 6 de diciembre de 1997, p.6.

Bibliografia

Archivo Alejandro W. Paucic, Chilpancingo, Gro.Archivo dei Proyecto Las Sociedades Rurales en la Cuenca Alta

dei Rio Balsas, espacialidad, procesos sociales y alternativasecon6micas, Proyecto UAM-Xochimilco y CONACYT, 1996-1997.

Barrera Hernandez, Abel 1994 - Centro de Derechos Humanos dela Montana de Guerrero, discurso de inauguraci6n. CuadernosAgrarios 10: 198, nueva época, México, julio-diciembre de1994.

Jacobs, lan 1993 - Rancheros de Guerrero: los hermanos Figueroay la Revoluci6n. En (D. 1. Brading) Caudillos y campesinos enla Reuoluci6n Mexicana. FCE, México.

Dehouve, Danièle 1990 - Quand les banquiers étaient des saints.CNRS, Paris.

Consejo de Pueblos Nahuas dei Alto Balsas, Guerrero, AC, Decla­raci6n de San Miguel Tecuiciapan. Tepecuacuilco, Gro., 21 y22 de octubre de 1995.

La Jornada, 6 de diciembre de 1997, p. 6.Estrada Castaii6n, Alba Teresa 1994 - Guerrero. (CIICH) UNAM,

México.

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Simbolismo y ritual*

**en la Montana de Guerrero

Samuel L. Villela F.***

La Mixteca nahua tlapaneca se ubica en la porci6nnoreste deI estado de Guerrero y colinda con losestados de Oaxaca y Puebla. Es una regi6n abrupta,atravesada por el macizo montanoso de la SierraMadre deI Sur. Poco antes de la Conquista, se pro­dujeron -desde el sur deI altiplano- desplaza­mientos migratorios que permitieron la creaci6n delos enclaves nahuas en el area. Es de esta tradici6nmigratoria de donde provienen muchos de los ele­mentos culturales que atin sobreviven dentro deIritual, amalgamados, sincretizados con las creen­cias cristianas y que producen una gama peculiar desimbolos, entre los que destacan los de matriz me­soamericana.

En esta regi6n interétnica también conocida comaMontana de Guerrero la cuesti6n simb61ica consti­tuye, coma sucede en todos los grupos humanos, unavia de acceso muy importante para el conocimientodeI universo cultural de un pueblo. El simbolo, comaexpresi6n sintética de relaciones amplias que tienen

* Este articulo es el fruto de un extenso trabajo de campoque el autor ha venido realizando desde hace varios anossobre antropologia simb6lica, de rituales que nunca ha­bian sido reportados, y de los que él posee ademas, unimportante acervo visual. [Nota de las coordinadoras.l

** Para la versi6n final de este trabajo, conté con los inapre­ciables comentarios dei colega Marcelo Abramo, asi comacon las sugerencias de las coordinadoras de este numerode Trace, Aline Hémond y Marguerite Bey.

***Direcci6n de Etnologia y Antropologia Social (INAH).

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que ver con el trascender y expresi6n de la cosmogo­nia, ideologfa, etc., puede denotarnos aspectos cru­ciales deI desarrollo cultural de un grupo.

En este ensayo, analizo los simbolos que se pre­sentan en el ritual agricola que practican los cam­pesinos nahuas de esa regi6n, proponiendo que suesc1arecimiento nos permitira un acercamiento masdirecto a fen6menos que implican tanto la identidadcultural coma otra serie de cuestiones que tienenque ver con 10 intrinseco de la cultura de ese grupoétnico, en dicha regi6n. Amén de esto, otras etniasde la regi6n, asi coma campesinos guerrerenses engeneral, comparten algunos de estos simbolos.

La cuesti6n simb6lica

En la regi6n de la Montana se realiza un ritualagricola vinculado con la agricultura de tlacolol1 yde subsistencia, que comprende varios momentos, asaber: augurios de principios de ano, cabanuelas,bendici6n de semillas, petici6n de lluvias, ritos defertilidad y aseguramiento de la cosecha, y ritospara el almacenamiento de la cosecha. Las unicasreferencias que se tenian sobre este ritual quedaron,inicialmente, enmarcadas en la descripci6n de lassupercherias e idolatrias (Ruiz 1892). Con la magnaobra de Leonard Schultze Jena (1938) se inician lasdescripciones y analisis cientificos de dicho ritua1.Pero no es sino hasta 1973, con el trabajo de Teresa

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Simbolismo y ritual en la Montana de Guerrero

Sepulveda sobre Oxtotempa, cuando se inicia unaserie de artfculos especfficos que describen, sobretodo, las peticiones de lluvia.

El ritual agrfcola de la Mixteca nahua tlapanecapuede interpretarse a partir de dos ejes analfticos:las secuencias de acciones (procesiones, ofrendas,danzas) y los sfmbolos. Aunque ambos ejes analfti­cos se encuentran fntimamente correlacionados,aquf se abordara el anâlisis a partir de 10 simb61ico.

Los sfmbolos son, siguiendo a Turner (1980: 21),"objetos, actividades, relaciones, acontecimientos,gestos y unidades espaciales en un contexto ritual".Un sfmbolo es la "unidad ultima de estructura espe­cffica en un contexto ritual" (ibid.).

De acuerdo también con Turner, me propongoanalizar los sfmbolos deI ritual agrfcola en la Mon­tana de Guerrero a partir de la diferenciaci6n de dostipos de simbolos: los dominantes y los instrumen­tales. La eficacia simb6lica que persigue la realiza­ci6n deI ritual es 10 que le da sentido y raz6n de ser;esto es, la forma en que manejan --eomunidad yoficiantes- los simbolos, les reporta un efecto de­seado, asi sea un tanto ilusorio 0 interpretado apartir de una 16gica formaI.

Los simbolos que trascienden la esfera ritual se­ran considerados aquf en la perspectiva de reconocerel significado que tienen ciertas acciones, objetos,relaciones en el ritual agricola, para tratar de en­tender su 16gica y significaci6n general.

Simbolos dominantes

Los simbolos dominantes, que se pueden "conside­rar como fines en si mismos, representativos de losvalores axiomaticos de la sociedad" (ibid.: 35), con­densan una serie de valores y pautas culturales quetienen que ver tanto con fines estratégicos de sub­sistencia como con elementos identitarios substan­ciales de esos grupos campesinos. Los simbolosdominantes que se han podido identificar en el ri­tuaI agrfcola serian:

PAREJAS M1TICAS

En el ritual de petici6n de lluvias que se practica enla comunidad de Petlacala, municipio de Tlapa, unode los destinatarios deI ritual y que, ademas, legiti-

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ma éste y otros eventos rituales y ceremoniales (elcarnaval, la elecci6n a principios de ano deI comisa­rio municipal) es un documento pictogrâfico de ma­nufactura colonial. En este c6dice, descrito porOettinger y Horcasitas (1982), se encuentran dospersonajes: Carlos V -el var6n espanol, el fecun­dante y simbolo maximo de la autoridad colonial-,y una mujer a quien los de Petlacala identificancomo Maria Nicolasa Jacinta -la mujer nativa,sujeta a la dominaci6n colonial, la fecundada. Am­bos son considerados los fundadores mfticos deI pue­blo. De tal manera que, en la petici6n de lluvias, losde Petlacala les invocan también para pedirles unbuen temporal ya que, junto con otras entidadessobrenaturales, serian quienes permitirian que eladvenimiento de una buena temporada de lluviasproduzca una buena cosecha, garanUa de la repro­ducci6n material de esta comunidad.

En la de Coachimalco, colindante con Petlacala,presencié un ritual que se efectua el 10 de septiem­bre, dia de San Nicolas. Durante las visperas, serinde pleitesia a los dos fundadores miticos de lacomunidad, Francisco Gobernador y Maria Domin­ga. En el caso de los de Coachimalco, esta parejatambién se encuentra plasmada en otro documentopictografico, de igual manufactura colonial. Esteritual tiene vinculaci6n con el cielo agricola, ya quese formula una sanci6n social si el ritual no se llevaa cabo: al comisario le pasaria algo 0 las cosechas semalograrian. Aunque el ritual tiene un sentido fun­dacional, mas vinculado con los orfgenes miticos yreales de esa comunidad campesina, esa mismaorientaci6n -necesariamente- tendria que teneralglin vinculo con el cielo agricola. De ahi que aambas parejas miticas fundadoras se les consideretambién dentro deI conjunto de los simbolos domi­nantes que se presentan en la regi6n, ya que losorigenes miticos tienen que ver con la legitimaci6nreal de la posesi6n de un territorio, base y escenariode su ser campesino.

En otra comunidad campesina colindante conCoachimalco, en la de Chiepetepec, también apareceotra pareja de fundadores miticos, en su petici6n delluvias: Maria Antonia y Chiepetzin los que, enforma de tamales tzoalli (hechos a base de maiztostado), reciben la ofrenda de los pobladores de eselugar. Allado de estas figuras se encuentran otrostamales tzoalli, en forma de animalitos y plagas deIcampo. Nuevamente, la presencia de esta parejamitica viene a confirmar una pauta que ha debidoestar muy extendida entre los pueblos nahuas de laregi6n.

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Figura 1 . Presentaci6n de o(rendas (rente al altar de la Cruz. Lienzo de Petlacala Pe­tici6n de lluvias en Petlaeala, 1 junio 1994.

LA MESA 0 "TRINCHERAS"

En el conjunto de los simbolos dominantes y tam­bién asociado con el Lienzo de Petlacala, se encuen­tra el carâcter que asume un circulo de piedras que,dispuesto alrededor deI altar de la Santa Cruz, esdenominado "la mesa". Este circulo de piedras sepresenta también en Coachimalco, tanto en el altarde la Cruz coma en un espacio liminar contiguo. Elnombre de este tipo de formaciones, presentes en elceremonial de otros lugares de la Montana,2 pro­viene de la analogfa con las mesas reales, dondedespachan asuntos de gobierno los comisarios mu­nicipales y las autoridades tradicionales. La mesa,coma objeto donde, alrededor 0 al frente, se sientanlos principales deI pueblo a deliberar y tomar acuer­dos, es reproducida simb61icamente en los circulosde piedras, donde llegarân y se aposentarân, por unbreve tiempo, las entidades con quienes los hombresestablecerân un intercambio ceremonial. Estas me­sas 0 "trincheras" guardarfan también un profundosimbolismo respecta al espacio territorial de lospueblos campesinos. Iwaniszewski (1992: 186) plan­tea una hip6tesis interesante sobre el significado dedichas formaciones. Seglin él, las piedras repre­sentarfan a los cerros que delimitan el territorio enPetlacala, los que precisan los linderos deI puebloen el Lienzo (por cierto, encima de cada una de esaspiedras se deposita, coma ofrenda, un tamal, tzoalli,

en forma de cerro). En sus invoca­ciones, el tlahmaquetz3 observa lasiguiente mecânica:

En un momento el huehuetl4 se paradelante de cada piedra de tal modoque mira afuera, a las montafias querodean el valle e invoca a los cerrospara que vengan a corner pasando porla puerta colocada al oriente deI pue­blo...

El huehuetl invoca a toda una se­rie de cerros (de tres a ocho a lavez); algunos de ellos se hallanlejos dellugar (p.e. Orizaba). Sinembargo, una parte de los cerrosinvocados se halla a la vista, maso menos en la direcci6n senaladapor la posici6n de piedra. Entrelos nombres invocados se encuen-tran los cerros mencionados en ellienzo.

Esta interpretaci6n parece apoyarse en la refe­rencia que hace Duran (1967: 82) sobre el culto aTlaloc en la época prehispânica. La semejanza saltaa la vista:

A la redonda de él lse trata de la estatua de Tlâloc]habia una cantidad de idolillos que 10 tenian en mediol... ], y estos idolillos significaban todos los demas ce­rros y quebradas que este cerro tenia a la redonda desi. Los cuales todos tenian sus nombres, conforme alcerro que representaba l. .. ). y asi, los mismos nombrestenian aquellos idolillos que estaban a la redonda deIgran idolo Tlaloc, acompanandole, como los demascerros acompafiaban a la sierra.

A la luz de esta analogfa entre el culto prehispânicoy las actuales acciones rituales, en la petici6n delluvias en Petlacala, 1waniszewski (ibid.: loc. cit.)concluye que:

El dirigirse a los cerros -marcadores deI espacio-­sena el renovar el espacio ordenado. El hecho de orde­nar el espacio equivale, en el lenguaje simbôlico, a latoma de posesiôn de un territorio l...]; entonces, lapetici6n de lluvia en Petlacala puede verse como unrito grupal durante el cual se renuevan los derechoslegitimos al territorio comunitario.

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Simbolismo y ritual en la Montana de Guerrero

De esta manera, los trincheras pueden considerarsecoma simbolos dominantes ya que se refieren a unprincipio axiomatico de los pueblos aludidos, el quetiene que ver con su pertenencia a un territorio, ysu posesi6n deI mismo, en el cual realizan su activi­dad productiva primordial. También pueden serconsideradas un simbolo instrumental, en la medi­da que configuran unD de los espacios liminaresprincipales para las evoluciones y quehacer deI ofi­ciante, asi coma para servir de receptaculo a partedeI huentli (ofrenda).

ENTIDADES DE MATRIZ MESOAMERICANA

Otros simbolos tienen una clara extracci6n de ma­triz mesoamericana: entre ellos, la culebra, las cru­ces y el jaguar.

La culebra aparece en variadas formas. S610 semencionara, a titulo de ilustraci6n, la culebra quese supone se encuentra albergada en la cavidaddenominada "la Puerta deI Sol", dentro de la peti­ci6n de lluvias en Petlacala.

Las cruces, que son un simbolo mas generalizado,encuentran su mas clasica expresi6n en la petici6nde lluvias de Zitlala. Varios autores, desde Olivera,ya han subrayado la génesis mesoamericana en elsimbolismo de la Cruz. Su significado mas profundo,relacionado con las deidades deI agua, permite con­siderarlas coma un simbolo dominante, en cuantotienen clara vinculaci6n con unD de los elementosfundamentales para la obtenci6n de su alimentobasico.

Una figura mas omnipresente en diversos mo­mentos deI ciclo festivo -no s610 el ciclo ritual- esel jaguar. Dentro deI estado de Guerrero, el tigréocupa un papel preponderante en los simbolos iden­titarios. Inclusive, ellogotipo deI Instituta Guerre­rense de la Cultura es una mascara de tigre. Estapresencia tan generalizada en el ritual y en el folkloreprocede de la enigmatica presencia olmeca en la regi6ny, en particular, en la regi6n de la Montana, que seremonta (seg(m Martinez 1986: 77-78) a 1400 a.C.Esta influencia primigenia ha tenido que derivar,necesariamente, en la presencia de ese simbolo den­tro deI ritual agricola. Su asociaci6n con las fuerzasteluricas, con el coraz6n de la tierra (el tepeyolotlmexica), con la fertilidad y la propia génesis deIgénero humano a partir de la c6pula entre un jaguary un hombre (pintura mural de Oxtotitlan, munici­pia de Chilapa), encuentra su continuidad simb61ica

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en la figura de los tigres que pelean (Zitlala y Aca­tlan),6 en el tigre que acompaiia en sus procesionesa San Marcos y a San Miguel arcangel en Chiepete­pec,7 en la danza de tlacololeros que se practica pordiversos lugares de la geografia estatal, asi coma envarios eventos deI folklore regional.

En el casa de Zitlala, ya ha cambiado el sentidooriginal deI combate de los tigres, que era el de quela sangre vertida fertilizaria la tierra. Ahora, tienemas un sentido de afirmaci6n viril pues la pelea seda entre los j6venes de los diferentes barrios, quie­nes ya no tienen tan presente el sentido agricola deIritual. Pero, aun con ese cambio de sentido, nu cabeduda de que 10 que trasciende es la figura deljaguar.

SANTOS Y OTRAS ENTIDADESCRISTIANAS

La resemantizaci6n que los grupas indigenas hanhecho de la religi6n que les fue impuesta, ha posibi­litado la reinterpretaci6n de funciones en las enti­dades cristianas. Asi, santos coma San Marcos, SanIsidro Labrador y San Miguel aparecen vinculadosal ritual agricola. En el dia de San Marcos, el 25 deabril, se inician los eventos petitorios deI ritualagricola. Seg(m referencias miticas (Agustin PinedaPacheco, corn. per.), San Marcos fue quien entreg6la semilla a los campesinos montaiieros. Por ello,ademas de entregar su medio basico para la subsis­tencia, es quien vela por el bienestar general detodos los seres vivos y de las casas; y también paresta raz6n, el ritual que se celebra en su dia tieneun caracter mas amplio, mas genérico, mientras queel ritual deI dia de la Santa Cruz, 2 y 3 de mayo, esmas especifico en cuanto a las peticiones de lluvia.San Marcos, héroe civilizador, es representado através de idolos prehispanicos.

En cuanto a San Isidro Labrador, en varias loca­lidades deI municipio de Chilapa, se lleva a cabo labendici6n de las yuntas el15 de mayo. A los anima­les se les adorna con coronas y collares de flores, yde papel, y se les lleva en procesi6n a la iglesia deIlugar para su bendici6n.

San Miguel, por su parte, desempeiia un impor­tante papel en los ritos de fertilidad que se practicana fines de septiembre. Se supone que él comanda alos angelitos que provocan las lluvias; para fines deseptiembre, cuando ya hay elotes pero la cosechapuede aun malograrse por exceso de lluvias, se lepresentan plegarias y ofrendas con objeto de que

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Figura 2 - Petici6n de lluuias de lacomunidad de Ayahualulco, en la cima deicerro Payatzin, municipio de Chilapa, 15maya 1992.

retire a sus huestes. Esos angelitos, por cierto, dantoda la impresi6n de ser claras transmutaciones dela figura de los tlaloques.8

Simbolos instrumentales

En cuanto a los simbolos instrumentales, entendi­dos coma medios para la consecuci6n de los finesultimos deI ritual, tendrfamos los siguientes espa­cios, acciones y objetos:

ESPACIOS LIMINARES9

Los lugares donde se da la interrelaci6n de 10 sagra­do con 10 profano, ahi donde se produce la interme-

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diaci6n deI hombre con la divinidad, por medio delos oficiantes, son el ambito por antonomasia de lossimbolos instrumentales, en tanto que medios parala consecuci6n de los fines deI ritual agricola. Deesta manera, los espacios rituales emanados de latradici6n mesoamericana (cuevas, la cima de loscerros, manantiales, la vera de los rios ... ) son losespacios liminares por excelencia. S610 en algunoscontados casos, y para ciertas fases deI ritual-p.e.la misa que se hace a las cruces, las cuales, desde lacima de los cerros son llevadas en procesi6n hastael interior de las iglesias, sobre todo antes deI 25 deabril-, se efectua el rito dentro de los recintoscat6licos.

Como Ulla muestra de la hererlcia mesoamerica­na, se desarrollara a continuaci6n una breve des­cripci6n y analisis de las cuevas, en tanto espaciosliminares.

Una de las primeras noticias que se han tenidode practicas rituales en cuevas es la referencia deIingeniero Arturo Lozano quien, en una interesanteobrita editada por él (1978), hace un inventarioespeleo16gico de la entidad surena. Entre la infor­maci6n que este autor menciona, se encuentra lapractica ritual de los tlapanecos en la cueva deAyotoxtla, lugar donde acuden los tlapanecos a pre­sentar ofrenda a San Marcos. Actualmente, se siguepracticando dicho rito.

En el municipio de Chilapa, en el sitio denomina­do Cacalotepec, asisti a un ritual, que se realizabatodavia hace tres anos, a varias formaciones calca­reas que los naturales deI lugar identificaban conSan Marcos, la Virgen Maria y Jesucristo. Se lespresentaba mezcal y velas y se les adornaba conpapel crepé. También en Ulla parte plana de la cuevase realizaba "brujeria", dibujando en el piso algunasformas geométricas. En el fondo de la gruta secolocaba ofrenda. Tuve noticia de que Ulla ofrendaparecida se colocaba ahi el dia de muertos, sin poderconfirmarlo.

En una gruta deI pueblo de Atenxoxola se presen­ta ofrenda a la Santa Cruz, el dia 3 de mayo. Dentrode la gruta nace un venera de agua que alimenta uncanal de riego. La gente llega a la cueva a poner suvelita. También ponen bebida, cigarritos y galletas.La mayoria de la gente que va a la cueva es deAtenxoxola, deI c~rcano puebla de Jagüey y de otraslocalidades aledafias.

En la localidad de Atzacoaloya, el ritual se cele­bra en los altares de algunos cerros pr6ximos; en unode ellos -el de Topiltepec-, hay Ulla cueva. Ahi lagente acude en forma individual y se pone ofrenda

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Simbolismo y rituaI en la Montana de Guerrero

de velas y flores. El pedimento 10 hacen en nahuatl.Piden que haya buen temporal. Hay rezanderos quehacen el servicio, previo pago de una "limosna". Unavez que la gente ha puesto su ofrenda en la cueva,se van a la iglesia. Ahi, hacen manda pues se van derodillas desde la entrada, pasando por el atrio, hastallegar al interior.

En los pueblos de San Marcos Xochitempa y Aya­hualulco observé que se realiza el ritual en un espa­cio liminar deI cerro Payatzin, de filiaci6n femeninay compafiero deI cerro Texquitzin, el mas alto de laregi6n. Los habitantes de San Marcos, junto con losde Atzacoaloya, Atenxoxola, Jagüey, Tlanipantla,Zoquitipa, Zizicazapa, presentan su ofrenda en va­rios sitios que configuran un circuito ritual dentrode ambos cerros. El recorrido se inicia en un altarcon su Cruz, a la mitad deI cerro Payatzin, quedenominan "La vainita". De ahi, quienes han inicia­do el recorrido desde este lugar, se van en grandesgrupos, 0 en grupos familiares, al sitio donde seencuentra Texayac, un petroglifo de filiaci6n teoti­huacana que los lugarefios identifican coma SanAgustin, para presentar ofrenda de velas, cigarros,flores, aguardiente 0 mezcal. Una de las accionesque realizan quienes asisten, es tratar de atinar auna oquedad circular que el petroglifo tiene a laaltura deI pecho, tirandole huevos.

A pocos pasos de Texayac hay un manantial.También ahi se presenta ofrenda y se hacen rezosen nahuatl. En contrasentido al manantial hay va­rios pequefios abrigos rocosos y cavernas donde lagente entra para rezar y presentar ofrenda. Duranteel dia de San Marcos se pide por el bienestar gene­raI. La gente entra en pequefios grupos y el rezo 10hacen los de Ayahualulco, en espafiol.

Como podra verse, hay Ulla asociaci6n de variosespacios liminares que configuran una geografiasagrada en tomo al par de cerros mas importantesde la regi6n.

OFRENDA 0 HUENTLI

Una de las acciones instrumentales basicas, quecaracteriza al ritual, es la ofrenda. Esta acci6n sim­b61ica implica una transacci6n entre el hombre y lasentidades sobrenaturales; es, en esencia, un inter­cambio ritual. El grupo campesino, por medio deIoficiante, solicita, pide, propicia ... ; mientras que laentidad sobrenatural escucha, niega 0 concede. Apartir de una demanda, petici6n 0 solicitud, el hom­bre tiene que ofrecer un bien material 0 espiritual

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Figura 3 - Presentaci6n de ofrendas a Texayac, en elritual propiciatorio dei dia San Marcos. CerroPayatzin, 25 abril 1993.

que 10 congracie con la entidad sobrenatural; ésta,una vez aceptado el huentli, concede el bien 0 graciasolicitado. El fin ultimo deI ritual y, en particulardeI huentli, en tanto acci6n estratégica, es la eficaciasimb61ica -la consecuci6n deI fin deseado.

La ofrenda puede consistir en acciones y objetos.Una de las acciones centrales es el sacrificio, deI cualse hablara mas adelante, dada su especificidad. Encuanto al tipo de objetos, la ofrenda esta conformadatanto por comida coma por veladoras, aguardiente,cigarros, etc. Por 10 general, la presentaci6n de ob­jetos ante las entidades sobrenaturales va acompa­fiada de rezos.

SACRIFICIO

El sacrificio se conforma, también, coma una parteconstitutiva deI huentli. Se le encuentra practica­mente en todos los eventos petitorios.

TaI coma ya sefialaba Mauss, el sacrificio es unaespecie muy particular de ofrenda ya que implica ladestrucci6n deI objeto a ofrendar. Y, tratandose deseres vivos (animales 0 personas), el sacrificio im­plica la destrucci6n de una vida.

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En las peticiones de lluvia, de la regi6n de laMontana, se sacrifican chivos y gallinas. Como re­sultado deI sacrificio, algunas partes deI animaltoman otra forma simb61ica. Asi, la vejiga deI chivo,inflada, "sera bailada" por uno de los ayudantes deIoficiante en Coachimalco. Se le golpeara con unpequeno palo, 0, en Petlacala, se le colocara en unArbol que se encuentra al pie de uno de los altares.Se cree que, tanto con el tamborileo coma con laacci6n deI aire, se reproducira el tronar de las nubes,en una acci6n de magia imitativa. Otras accionessimb61icas ejecutadas con los restos deI chivo sacri­ficado: depositar la sangre encima de las piedras delas trincheras; depositar el coraz6n deI ungulado enel sitio denominado "Puerta deI Sol", en Petlacala.

Una de las formas de sacrificio mas peculiares esla que se llèva a cabo con el sacrificio simb61ico delos tamales tzoalli, en su forma de culebra e idolitos.Al finalizar las acciones rituales en el cerro, losritualistas se dirigen a casa deI comisario munici­pal, donde el oficiante realiza una acci6n simb61icade sacrificio, al pinchar con un palillo a los tamalestzoalli. Este acto adquiere la forma de acci6n susti­tutiva ya que, seglin los informanteE, rememora lostiempos en que eran sacrificadas realmente las per­sonas.

TAMALES TZOALLI

La tradici6n mesoamericana de elaboraci6n de ta­males tzoalli lO se encuentra hoy dia presente en elritual agricola. En un par de localidades, por 10menos, deI municipio de Tlapa (petlacala y Coachi­malco) siguen formando parte constitutiva de laofrenda. De tal suerte que una de las formas rectan­guIares de esos tamales es la que se asemeja a unidolito; estan elaborados con maiz tostado y se lescolocan un par de frijoles a manera de ojos, y ungrano de maiz coma boca. Son depositados, comahuentli, encima de las piedras que forman las trin­cheras. Posteriormente, al culminar los ritos en casade la autoridad comunal, recibiran muerte simb61i­ca. Aunque cierto tipo de tzoalli reviste la forma desimbolo dominantes (el tamal en forma de culebra,p. e.), pueden también ser considerados simbolosinstrumentales, en tanto sirven de medios para laconsecuci6n de un fin. El sacrificio sustitutivo de lostzoalli en forma de idolitos seria el ejemplo masclaro de ello.

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DANZAS

Ademas de las danzas tradicionales que acompanana los eventos rituales, que en apariencia parecerianser mas bien s610 de ornamentaci6n, existe un grupode danzas con un significado especifico, en cuanto alritual agricola. La mas conocida y extendida es ladanza de los Tlacololeros. Otra danza, que s610 sepractica en la comunidad de Acatlân, deI municipiode Chilapa, es la de los Coatlatlatzin. En esta danzase representa a los vientos, y su presencia propicia­toria se equipara a la ofrenda que para los zopilotes-encarnaci6n de los vientos negros- se practica enla petici6n de lluvias de Zitlala.

Otra danza aun mas especifica es la que realizanlas mujeres, en diferentes momentos deI ciclo ritual.Para el dia de San Miguel, las mujeres de Chiepete­pec y Oztotzinco, deI municipio de Tlapa, ejecutanuna danza para las milpas, portando cada una deellas una lozana planta de mafz con su mazorca,adornada con cadenas de pan, flores y papel. Elrelevante papel que desempefian las mujeres en esteritual de aseguramiento de la cosecha no puede sermas denotativo de la asociaci6n entre la fertilidadque ellas conllevan y la fertilidad de la tierra. EnChiepetepec, después deI rezo a San Miguel, seemprende el baile ritual, donde las mujeres bailancon las milpas. En el centro deI conjunto, y al ladodeI altar provisional que se ha erigido al santo,danza un pequeno grupo de mujeres ancianas juntocon un grupo de ninas y una joven mujer. Éstarepresenta al agua, mientras que las ninas son"angelitas" -los agentes que provocan la lluvia. Delgrupo de mujeres mayores, una representa al maiz,otra representa al viento, otra representa al arcoirisy otra, con sahumerio, representa a la nube.

Pero las danzas donde participan s610 mujerestambién se efectuan en las peticiones de lluvia. Lasmujeres llevan coma unico atavio adicional a suindumentaria comun, una corona, banda y cetroelaborados con ramas de ahuehuete. A 10 largo deItiempo festivo, las mujeres realizan sus evolucionesen los espacios liminares, al ritmo de los llamados"sones de Mendoza".

Otras dos peculiares formas de danza que adquie­ren un matiz simb61ico muy significativo son: ladanza con la basura y la danza con los utensilios decocina. La primera la realizan las mujeres de Petla­cala y Coachimalco. Casi para terminar las accionesrituales en el cerro, los ayudantes deI tlahmaquetlrecogen los restos de los objetos que han estado encontacto con 10 sagrado, dentro deI espacio liminar

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Simbolismo y ritual en la Montana de Guerrero

y, en una clara acci6n purificadora, los entregan alas mujeres, quienes bailan con los hatos de basura,mismos que depositanin en un sitio denominadotlazoltipa, bajo la mirada orientadora deI oficiante.La danza con los utensilios de cocina se practicatanto en Zitlala coma en Atenxoxola. Al terminarsela petici6n de lluvias en el cerro Cruzco, las mujeresen Zitlala realizarân esa acci6n a la orilla deI rio,camino a casa deI mayordomo; se detienen a la veradeI rio y, con ollas, cazuelas y otros utensilios, em­prenden sus evoluciones; las mujeres de Atenxoxola,por su parte, realizanin idéntica acci6n alrededordeI fog6n donde se ha preparado la comida comunal.

COMIDAS COMUNALES

Una de las caracteristicas acciones instrumentales,ya para terminar los eventos rituales -aWlque tam­bién a 10 largo de determinadas fases deI rito-, sonlas comidas comunales, sobre todo la que se realizaal caer la tarde y poco antes de bajar deI cerro. Estascomidas comunales tienen, también, la funci6n sim­b6lica de compartir con las entidades sobrenatura­les el alimento que les ha sido ofrendado.Constituyen, por tanto, Wla comuni6n.

A manera de recapitulacién

A través de las lineas precedentes, se ha descrito elpapel que desempefian diversos tipos de simbolos enel ritual agricola. Se ha propuesto el manejo de lasdos modalidades deI simbolo: dominante e instru­mental, ya que la interpelaci6n de las diferentesacciones, relaciones, objetos que configurarian lacuesti6n simb6lica en el eje ritual ganaria sobre lainterpelaci6n de la 16gica y sentido deI ritual. Alproponer la presencia de ciertos simbolos dominan­tes se pretende sefialar la funci6n de ciertos elemen­tos significativos en la practica ritual, en atenci6n alos fines ultimos deI ritual -es decir, la obtenci6nde sus satisfactores basicos, la reafirmaci6n de losorigenes comunales y la recreaci6n de pautas quetienen que ver con la estructura central de su cos­mogonia.

Por otra parte, la interpelaci6n que se ha formu­lado a partir de los simbolos instrumentales tienecoma finalidad tratar de entender la mecanica ri­tuaI; para esto, proponemos una serie de acciones,

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relaciones y objetos con Wla significaci6n particularla cual encaja dentro de una 16gica general de ins­trumentalizaci6n deI evento. *

Notas

1 Tiacolol: dicese de la agricultura que se practica en terre­nos cerriles 0 de inclinaciones pronunciadas las que, poranadidura, carecen de posibilidades de riego y, por 10tanto, se encuentra sujeta a los ciclos pluviales estaciona­les.

2 En los grupos mixtecos, a ese circulos de piedras se leslIama "trincheras".

3 El sabio, el que sabe rezar y pedir la lIuvia.4 Huehuetl, otro de los nombres que se asignan a los rezan­

deros, los viejos (huehue) que saben mucho.5 A partir dei legado olmeca en Guerrero, la figura dei

jaguar se ha convertido en un ente simbolico muy arrai­gado en el folklore, el ritual agricola, las danzas y laproduccion mascarera, con un nombre mas actual, vincu­lado al término nahuatl tecuani, tigre.

6 La referencia mas antigua que se ha identificado de unacto sacrificial, vinculado con la figura dei tigre, es la quese encuentra en el C6dice Azoyu 1, f. 26, ano 1477. Estaescena guarda semejanza con la que se encuentra en elsitio olmeca de Chalcatzingo, ahi donde se representa elcombate entre jaguares y el hombre.

7 Donde, por cierto, se da una especial conjuncion entre unsimbolo eminentemente mesoamericano, con otro extrai­do de la cristiandad, 0 que configuraria una peculiarrepresentacion de la convivencia entre dos diferentes cul­turas.

8 Se designa corna tlaloques a los asistentes de Tlâloc, diosde la lIuvia de los teotihuacanos y de los rnexica; una desus tareas era la de golpear las nubes con unos bastonespara provocar la lIuvia.

9 Me atengo a la conceptualizacion que ha propuesto Leach(1989).

10 Dichos tarnales, segun Sahagun (1969: 72-3), eran confec­cionados con arnaran to y representaban a los cerros y alos tiaioques; se les ponia coma dientes unas pepitas decalabaza y frijoles negros corna ojos. Los actuales tzoallise producen todavia en Petiacala y Coachimalco.

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Guadalaiaraa, 1751-1824 J

Los ZafàJoséOLMEDO Nueœ.

Universidad de GuadalajaraInstituto Nacional de Antropologia e Historia

Centro B(atl,.cés de Estudios Mexicanos y Centroamericanos

El marco: Guadalajara en los&!g1os XVIII y XIXLa ciudad

El gremio coma instituci6nLos origenes

Los zapateros de Guadala,jaraEl gremioLos impuestosLa materia prima: la pielLa herramienta y eI calzadoLos lugares de comercioLa extinci6n deI gremioConc1usionesApéndices

Los zapateros deGuadalajara

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NUEVAGALlCIA,175i.1824

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Des amateros aux Nahuas du Haut-BalsasReformulations identitaires et territoriales

d'une région indienne au Mexique

Aline Hémond*

Introduction1

L'un des défis de la recherche sur le développementdurable est aujourd'hui celui de questionner lespolitiques étatiques et industrielles des grands tra­vaux et le coût global environnemental pour la so­ciété. Ces programmes touchent en particulier lespopulations autochtones, installées dans de vastesterritoires qu'il s'agit de "développer", ce qui entraî­ne l'altération de leur écosystème. Les problèmesd'ampleur mondiale que posent les réinstallationsdes populations, à la suite de la construction desgrands barrages hydroélectriques, ont fait l'objet cesdernières années d'un débat anthropologique (Cer­nea 1989, 1993; Michael 1988), souvent posé dansles termes d'ethnocide des groupes (cf. Barabas etBartolomé 1973, 1990; MacMahon 1973).

Plus rarement, et pour cause, fait-on allusion auxexpériences de lutte réussies des acteurs locauxcontre les planifications autoritaires du développe­ment régional, et aux réorganisations sociales etterritoriales qui s'ensuivent. C'est le cas d'école quenous posent les Indiens nahuas du fleuve Balsasdans l'État du Guerrero qui, à partir de la fin 1990,ont été confrontés à un projet de construction d'unbarrage hydroélectrique sur le fleuve Balsas, devantinonder leur territoire ancestral (cf carte 1).

C'est avec le fameux Tennessee Valley Project, àpartir de 1933, que s'exporte au Mexique le ~odèle

du bassin hydrographique conçu comme umté de

* Ethnologue, CEMCA.

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planification et allié à un plan de développementrégional intégral (Melville 1997). Sous la présidencede Miguel Aleman, se crée tout d'abord la Commis­sion du Papaloapan (1947), qui concentre les déci­sions nécessaires au développement intégral dubassin. La Commission du Balsas -fleuve qui par­court le pays d'ouest en est et traverse le Michoa­can- est créée en 1960 par Adolfo L6pez (le GénéralLazaro Cardenas en étant le Vocal Ejecutivo). Elleest dotée des pouvoirs suffisants pour planifier,construire et gérer les travaux nécessaires au con­trôle des fleuves, à l'irrigation et la générationd'électricité. Pour ce faire, est lancé un grand projetd'aménagement du fleuve prévoyant la constructionde sept barrages, dont trois ont déjà été construits.El Infiernillo, premier barrage vers l'embouchure,commencé en 1957, est suivi de La Villita. Le troi­sième, El Caracol, a été terminé en 1986. A 30 kmen amont de ce dernier, une quatrième grande rete­nue hydroélectrique -appelée San Juan Tetelcingodu nom du village voisin- est programmée depuis1959, dans une région peuplée d'agriculteurs, d'ar­tisans et de commerçants nahuas. Cette menacelongtemps suspendue s'est concrétisée pour ses ha­bitants en 1990 lorsque la compagnie nationaled'électricité mexicaine (CFE) a entrepris "clandesti­nement" les travaux de perforation des tunnels né­cessaires à l'établissement du rideau du barrage.

Les Nahuas de cette région, en place depuis leXIIe siècle (fait rare pour ce groupe ethnique),n'avaient été ni consultés ni prévenus de ce projet,tandis que commençaient les travaux de soutène­ment. Alors que certains marqueurs "privilégiés" de

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l'identité (comme la langue ver­naculaire, fragilisée face à l'es­pagnol) n'avaient auparavantjamais suscité une action commu­ne et que, selon la mémoire locale,il n'y avait jamais eu de mobilisa­tion politique, l'union des Nahuass'est en cette occasion réalisée au­tour du thème de la perte du te­rritoire. Cette perte, vécue demanière apocalyptique et trau­matique, a constitué le levier leplus puissant d'une coalition enun Conseil des Villages Nahuasdu Haut-Balsas (le CPNAB), le 21octobre 1990. Après une séried'actions médiatiques, le barragea été annulé sine die par l'admi­nistration Salinas de Gortari, enoctobre 19922

Je voudrais m'arrêter ici surl'un des aspects les plus sympto­matiques du mouvement de pro­testation. On sait que les régionspolitiques correspondent rare­ment aux zones administrativesnécessaires à la planification destravaux publics, particulière­ment dans le cas des bassins flu­viaux (Melville 1997). Face à lalogique de développement duterritoire défendue par lestechnocrates, les Nahuas ont dûopposer leur vision d'identifica­tion à la terre et leurs pratiquesd'appropriation de l'espace. Dansce contexte de redéfinition identi­taire, ils ont alors élaboré une stra­tégie commune passant par laformation d'un nouveau bloc régio­nal en prenant l'appellation de"Nahuas du Haut-Balsas", appel­lation qui n'était utilisée jusque­là que par les ingénieurs de la CFEpour circonscrire la zone qui de­vait être inondée. Celle-ci s'étendsur environ 15 000 ha répartis ensix districts (municipios): Tepe­coacuilco, Huitzuco, Martir de

Carte 1 - La région nahua duCentre-Nord de l'État de Guerrero.

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Des amateros aux Nahuas du Haut-Balsas

Cuilapan, Zumpango de Neri, Atenango deI rioet Copalillo (soit une population totale de 20 000 à25000 personnes). Les quatre premiers municipiosforment la sous-entité régionale des "Nahuas ama­teros", du nom de leur principale production artisa­nale, la peinture sur papier d'écorce battu de Ficusou amate.

Comment ce redécoupage de leur territoires'est-il opéré? Quelles sont les implications de cettemutation de l'identité collective du groupe au ni­veau régional et territorial?

La région nahua du centre-nord du Guerrero

Au sein de la région nahua du Guerrero, les villagesmenacés par le barrage se distribuent entre la valléeinférieure du fleuve Tepecoacuilco et le bassin dufleuve Balsas-Mezcala (cf carte 1). Cette région estdélimitée à l'ouest par la double parallèle de la routenationale 95, Mexico-Acapulco, et du fleuve Tepe­coacuilco; au sud par le fleuve Mezcala-Balsas et àl'est par le fleuve Amacuzac, un affluent du Balsas.La dépression du Balsas est une vaste zone de terresbasses s'étendant entre 300 et 500 m dans la plainealluviale, et se haussant à environ 1 000 m sur lespremiers contreforts de la Sierra Madre deI Sur.C'est un milieu semi-aride, aux: précipitations n'ex­cédant pas 600 mm de moyenne annuelle. Les villa­ges situés plus près de la route Mexico-Acapulcosont réputés moins "traditionnels" que les commu­nautés (comunidades indigenas3 monolingues dufond du bassin).

Les Indiens de la région sont appelés "Nahuas desrégions centre-nord" par l'administration. L'Institutnational chargé des statistiques privilégie en effetla description territoriale qui correspond aux: ré­gions administratives définies au sein des limites del'État (INEGI 1988). En l'occurrence, notre régiond'étude se situe à cheval sur les régions nord etcentre de l'État du Guerrero. La région nord regrou­pe, comme son nom l'indique, toutes les localités dunord de l'État (en particulier la ville métisse d'Igua­la, centre des échanges avec la région nahua ama­tera), ainsi que la vallée inférieure du fleuveTepecoacuilco, avec les villages amateros de Xalitlaet Maxela, dans sa limite la plus méridionale. Lecentre regroupe la région plus spécifiquement in­dienne nichée dans la dépression du fleuve Balsas,avec les villages de peuplement nahua tel Ameyal-

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tepec, San Juan Tetelcingo, San Francisco Ozoma­tIan et au-delà. Jusqu'à une date récente, la plupartdes travaux: d'anthropologie portant sur la région sefondaient sur ces divisions administratives pourdécrire leur zone d'étude, ou bien qualifiaient lapopulation de "Nahuas du Balsas-Mezcala", du nomde cette portion du fleuve, en se référant à la classi­fication physiographique des provinces mexicainesétablie par Raisz (1959).

Mais qu'en est-il de ces dénominations pour lesprincipaux: intéressés?

Auto-perception de l'identité du groupe

Pour les Nahuas de cette région, la langue est unfacteur majeur de l'ethnicité. On dit de soi: "Nousautres, nous sommes mexicanos; nous parlons lenahuatl ou mexicano" (le mexicano étant l'autredénomination employée pour désigner la langue na­huatl). Cependant, la reconnaissance linguistiquen'implique pas nécessairement une notion de l'iden­tité axée autour du groupe ethnique. Culture domi­nante à l'arrivée des Espagnols, celle de l'Empireaztèque, les Nahuas sont restés le principal groupeindien du Mexique avec une population d'environ1,5 à 2,5 millions de personnes, dispersées dans desrégions géographiquement très différentes4

• LaConquête, avec la disparition de l'entité politiqueaztèque, a amené un fractionnement et un isole­ment de plus en plus grand des régions indiennes,ainsi qu'une importante dialectalisation. Tout celaconcourt au fait qu'à l'heure actuelle, les Nahuas,comme d'autres macro-ethnies du Mexique, n'ontpas à proprement parler le sentiment d'appartenirà une ethnie commune.

L'identité actuelle des Nahuas se forme, à sonniveau minimal, autour du groupe domestique cons­titué par la famille nucléaire, dont les limites spa­tiales sont matérialisées par le solar5

, l'unitéterritoriale de base. L'alliance de ces groupes do­mestiques en un village assoit l'identité communau­taire. L'identité est donc le plus souvent confondueavec les structures villageoises et communautaires.Le lien avec les communautés avoisinantes se fondeplus sur un terroir partagé et exploité selon des pra­tiques semblables autour de la milpa (champs de maïset plantes associées), et les liens de parenté proches,que par la référence à une culture commune partagéepar un même groupe linguistique au sein de l'État.

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Figure 1 - Paysage de San Agust(n Oapan et du fleuve Balsas. Partie de la retenue pr~vue.

À ce rapide panorama de l'ethnicité, il faut ajou­ter une particularité notable. Dans la région, lesactivités artisanales constituent un marqueur iden­titaire extrêmement fédérateur. Traditionnelle­ment producteurs en saison sèche d'un petitartisanat de céramiques destinées à la consomma­tion interne (dont l'origine remonte à l'époque pré­colombienne), les villages de cette zone se sontengagés depuis la fin des années 1950 dans la fabri­cation et la commercialisation d'un artisanat touris­tique -dont la fameuse peinture sur amate-,source d'une prospérité importante pour les commu­nautés. Cet artisanat a d'ailleurs contribué à faireconnaître les communautés de la région sur la scènenationale et internationale.

Avant que n'éclate l'affaire du barrage, on peutdire que les activités artisanales, liant les villagesen réseaux de sous-traitance, avaient permis lacréation, au sein de l'ensemble linguistique nahuatl,du sous-groupe régional des "Nahuas amateros",appellation avec laquelle les intéressés s'auto-iden­tifient depuis trois décennies. Ils disent aujourd'hui:"Nous autres, nous peignons, nous sommes desamateros". Ce sentiment d'appartenir à un groupede villages -par ailleurs unis depuis l'époque pré­hispanique par la langue, les liens rituels et laparenté, mais également désunis par les problèmesde terres et les rivalités inter-communautaires­est le point de départ d'une redéfinition de l'identitérégionale. Ainsi, ce sont les artisans tailleurs de

pierre et sculpteurs de masques de la ville métissed'Iguala, mais aussi de Taxco (célèbre cité colonialedu nord de l'État), qui entretiennent des relationsde quasi-dépendance envers les commerçants ama­teros. Ceux-ci se déplacent en effet dans toute laRépublique mexicaine et commercialisent leurs pro­duits tout autant que ceux de leurs communautés,inversant ainsi le schéma des Indiens tradition­nellement dépendants du pôle urbain métis.

Le redécoupage du territoire

Cette nouvelle appellation de "Nahuas du Haut-Bal­sas" surgit en fin d'année 1990 comme une réponseadéquate à la menace de barrage hydroélectriqueque les aménageurs font peser sur la région. Cettedéfinition pennet aux "coalisés" de délimiter unerégion culturellement autonome, partageant unehistoire commune depuis le XIIe siècle, époque àlaquelle le groupe nahua-cuixca vient s'établir, à lajonction du Balsas et de la rivière Amacuzac (Har­vey 1971: 606)6. En s'opposant aux dénominationscouramment utilisées pour les désigner, ils repren­nent la classification géologique structurelle établiedès les années soixante par la Comisi6n Federal deElectricidad qui divise la dépression du fleuve Bal­sas en trois parties, d'ouest en est. Selon cette clas-

sification, le cours inférieur dufleuve se jette dans l'océan Pacifi­que, le cours moyen s'échelonnede Tetela deI Rfo à Ciudad Alta­mirano et le cours supérieur (AltoBalsas) comprend les villages na­huas amateros entre Oapan etMezcala, ainsi que le municipio deCopalillo et la limite orientale duGuerrero jouxtant l'État de Pue­bla (Palacios 1963). Cette divisionest reprise par les géologues de laCFE dans leur projet d'ingéniériedu barrage San Juan Tetelcingo.Ceux-ci estiment que la zone deretenue se situera dans la partiecentrale du bassin supérieur duBalsas (Garcia Calvario et RivaPalacio, CFE 1990: 36 et 51).

Si tout le monde s'accorde avecRaisz (1959) pour délimiter cettepartie du bassin du nom de "Bal-

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sas-Mezcala", cette région fait-elle partie pour au­tant du bassin du Haut-Balsas, selon la classifica­tion mise au point par la CFE et qu'ont reprise lesNahuas de cette région pour s'auto-dénomner à par­tir de 1990? Il semble qu'il y ait ici une imprécision,les spécialistes ne s'accordant pas dans leurs écrits.Il n'existe pas aujourd'hui d'étude complète et par­faitement définie sur la classification des régionsgéomorphiques ou physiographiques du Mexique,raison pour laquelle diverses appréciations des con­ditions physiques du pays ont été adoptées selon lescirconstances (Sanchez 1990: 51). En particulier, ladéfinition des sous-bassins au Mexique fait l'objetd'une guerre en règle des spécialistes: les limiteshydrologiques, qui classifient les régions en sous­bassins, ne coïncident pas forcément avec celles deséconomistes, des botanistes ou des géologues (La­combe 1995).

Selon Hendrichs, qui a remonté le fleuve dans soncours moyen et inférieur jusqu'à l'océan Pacifique etqui se fonde sur des critères géographiques, clima­tiques et botaniques, le cours moyen du Balsass'arrêterait à Tetela deI Rfo (Hendrichs 1945-1946:7), à quelque 50 km à l'ouest des villages amateros.Ceux-ci se trouveraient alors placés dans le courssupérieur du fleuve qui comprendrait les bourgadessituées au-delà, vers l'est. Mais cela ne correspondpas aux provinces biotiques définies par le zoogéo­graphe H.M. Smith, selon la distribution géographi­que des lézards du genre Sceloporus. D'après cetauteur, notre région d'étude se situerait à l'intérieurde la grande aire néoartique, non pas dans la pro­vince du Balsas supérieur, mais dans la ProvinciaGuerrerense, laquelle correspond au bassin du Bal­sas-Mezcala (Smith 1940 II [Il: 110). Quant augéographe C. Cordova, il considère que les villagesd'Ahuehuepan, Ahuelican, Ameya1tepec, Analco,San Agustfn Oapan, San Juan Tete1cingo, San Mar­cos Oacatzingo, Tlamamacan et Xalitla appartien­nent au Bassin moyen du Balsas (C6rdova et al.1990; C6rdova et Vazquez 1991).

Alors même que les spécialistes sont en conflitsur ces contours, les villages nahuas se regroupenten un Conseil et s'auto-désignent comme "IndiensNahuas du Haut-Balsas". La mesure est stratégi­que: elle permet de regrouper sous une même éti­quette des villages rassemblées par une inquiétudeet un sort futur commun, et d'unir les amateros avecles villages nahuas du municipio de Copalillo (clai­rement situés dans le bassin supérieur du fleuve àla limite orientale de l'État) avec lesquelles ils nepartagent pas de liens de parenté proche ni d'activi-

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tés artisanales. Ce faisant, ils recentrent et regrou­pent tous ces villages sous cette double étiquette,désignant à la fois le groupe ethnique et sa localisa­tion territoriale7

L'adoption des "Nahuas du Haut-Balsas"

Une fois nés le Conseil et les "Nahuas du Haut-Bal­sas", reste à se faire reconnaître par la classe politi­que et les acteurs médiatiques.

Dans ce contexte, il est frappant de voir à quellevitesse cette nouvelle définition de "Nahuas duHaut-Balsas" se propage et le succès qu'elle rencon­tre. C'est tout d'abord par un manifeste d'une pagepubliée dans La Jornada (l'un des principaux quo­tidiens mexicains), le 18 février 1991, que les villa­ges d'artisans amateros et leurs frères nahuas deCopalillo renaissent en tant que UNahuas du Haut­Balsas" aux yeux du grand public et des journalis­tes. Dans ce texte, ils proclament leur oppositionargumentée au projet hydroélectrique8

. Le manifes­te étant signé par le Grupo de los Cien -Groupe desCent, qui réunit des personnalités mexicaines derenom, artistes, écrivains et scientifiques générale­ment associés dans des protestations écologiques etpatrimoniales-, ils gagnent d'emblée la reconnais­sance médiatique et la redéfinition de leur actionsur la base du groupe ethnique.

Figure 2 - Forum de Solidarité auec les uillages nahuas duHaut-Balsas.

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Cette légitimité du "groupe ethnique des Nahuasdu Haut-Balsas" vient aussi du milieu de la recher­che en anthropologie ainsi que des économistes etdes écologues qui vont participer à partir de 1991 àl'élaboration de projets alternatifs pour contrer leprogramme hydroélectrique de la CFE. En effet, cesscientifiques adoptent instantanément cette défini­tion, sous l'impulsion de trois membres du Conseil,originaires de Xalitla, qui sont également cher­cheurs en sciences sociales. Pour ce faire, ils susci­tent des conférences, des colloques et des séminairesalternatifs réunissant la profession.

Il est intéressant de remarquer que la nouvelleappellation prise par le Conseil des Villages appa­raît peu d'années après que des archéologues sontarrivés à des conclusions nouvelles sur les provincesculturelles préclassiques du Guerrero précolom­bien. En effet, les repérages archéologiques menéspar l'équipe de Louise Paradis et Christian Belan­ger, à partir de deux zones témoins, l'une proche duvillage actuel de Xalitla (Paradis et Bélanger 1986)et l'autre de celui de San Juan Tetelcingo (Paradis,Bélanger, Raby et Ross 1990) montrent l'existenced'une zone culturelle distincte nommée ProvinceBalsas à partir de Tres Arroyosjusqu'au Balsas avecdes concentrations à Xalitla, Ahuelican et le long duBalsas et qui auraient acquis une spécificité remar­quable dès l'époque préclassique (Paradis, Bélan­ger, Raby et Ross 1990: 206).

Les ramifications dans le milieu anthropologiquede plusieurs des membres du Conseil laissent pen­ser que ceux-ci ont été au courant dès que les pre­mières conclusions archéologiques ont été connues.Les Nahuas du Haut-Balsas correspondent, grossomodo, à la majeure partie de cette Province Balsasémise comme hypothèse par l'équipe de L. Paradis.En outre, alors que la vision historique générale­ment admise fait descendre les Nahuas amaterosactuels des Nahuas-Cuixcas arrivés à l'époque post­classique dans le Balsas (environ vers le XIIe siècle),l'archéologue constate qu'au niveau de la culturematérielle, il n'existe pas d'évidence d'une coupureaussi nette entre les Cuixcas9 et les cultures précé­dentes (Paradis, comm. pers.). En particulier, lecomplexe céramique préclassique appelé Granulai­re, antérieur à l'arrivée des Cuixcas, se rapprochede manière caractéristique de la poterie actuelle(paradis, comm. pers.). En tout état de cause, laconnaissance de ces fouilles archéologiques en coursd'analyse permet à certains des membres du Conseilde "sauter le pas" et de se représenter désormais enfiliation presque directe avec les cultures préclassi-

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ques et, en particulier, avec les Olmèques dontl'importance dans cette partie du Guerrero a étérévélée par les fouilles du site de Teopantecua­nitlan, dans le municipio de Copalillo (MartfnezDonjuan 1986 et Niederberger 1986). Auprès desmédias, cette démarche appuie l'enracinement his­torique des habitants du Balsas et leur bon droitdans leur lutte contre les aménageurs: " ils sontles habitants les plus anciens de la zone " et, parailleurs, ils se considèrent comme les premiers me­xicains lO

• Le Conseil a d'ailleurs adopté un logotypequi résume les nouveaux éléments identitaires. Ce­lui-ci est composé d'une tête olmèque entourée d'unrameau de fleurs de style amate. La statuaire ayantservi de modèle provient du site de La Venta (sur lacôte du Golfe de Veracruz, à l'est du pays) et necorrespond pas à ce versant de la culture olmèquedu Guerrero (côte Pacifique) mais, étant plus con­nue du public, elle favorise mieux le réflexe d'asso­ciation à un symbole de la culture nationale. Quantau rameau d'amate, il remémore pour les Mexicainsce qui fait la renommée actuelle de la région: sesactivités artisanales uniques dans le pays.

La modification récente de la Constitution, intro­duisant la notion de nation multi-culturelle, donneassise à la revendication de ces villages d'appuyerleur opposition sur la base du groupe ethnique etleur assure un impact que n'auraient pas de simplespaysans défendant l'inondation de leurs terres ll

.

Toutes tendances politiques confondues, la presseécrite mexicaine est ainsi sensibilisée au désastreque causerait l'inondation d'une région où l'on situerécemment la source de la civilisation olmèque,énigme archéologique majeure, et la disparition devillages indiens dont l'artisanat d'amate fait partieintégrante de l'image nationale 12

Cette lutte d'images s'appuie sur une reformula­tion historique et une appropriation des donnéesanthropologiques, généralement vues avec bien­veillance par la classe scientifique qui y trouve unejustification concrète à ses propres travaux, quiservent ainsi la cause d'un groupe menacé. Il fautaussi souligner que les actions du Conseil s'inscri­vent dans un contexte marqué par la préparation del'accord de libre commerce nord-américain(l'ALENA), lequel suscite une grande inquiétude cul­turelle et un retour aux racines archétypales del'identité nationale. Dans le même temps, la contre­célébration du V Centenaire de la Découverte del'Amérique, particulièrement virulente dans lespays latino-américains à forte proportion indigène,entraîne une forme nouvelle de conscience pan-in-

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de terres communales divisant les deux villages.De même, des conflits de terres datant du XIXe siècleopposent San Agustin à San Miguel et Ameyaltepecà San Juan. Ce dernier cas est illustratif des multi­ples va-et-vient des municipios. A la création del'État du Guerrero en 1849, la rive droite (nord) duBalsas passe sous la juridiction du chef-lieu de Te­pecoacuilco. Cependant, le fait que le village d'Ame­yaltepec se trouve au beau milieu des terrescommunales de San Juan Tetelcingo (et cela depuisle XVIIe siècle: Paucic, in Golde 1963: 15) a occasion­né à maintes reprises des frictions entre les deuxlocalités. Ainsi lit-on dans les archives qu'Ameyal­tepec a plusieurs fois changé de juridiction au coursde ce siècle. Dès le premier recensement de 1870, ilapparaît sous la juridiction de Zumpango de Neri,sans que l'on puisse dire le moment exact du chan­gement. Il est réintégré autoritairement en 1936dans le municipio de Tepecoacuilco, mais "... le dé­cret fut annulé la même année à cause des plaintesprésentées par les villageois sur le mauvais traite­ment et les réclamations exorbitantes que leur fai­saient le chef-lieu et les autorités de San Juan."(Alejandro W. Paucic corn. pers., in Golde 1963: 15).En 1944, ils furent réintégrés dans le municipio deZumpango où ils se trouvent toujours.

Dans ce contexte, les villages amateros sont pla­cés, par la force des choses, sous l'autorité du prési-

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Carte 2 - Limites administratives des villages amateros.

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Les limites municipales

dienne d'un bout à l'autre du con­tinent américain. Les Nahuasréussissent ainsi habilement às'insérer dans l'espace de revendi­cations qui vient de s'ouvrir. Onpourrait dire, en terme de com­munication, qu'ils ont réussi leuropération de relations publiques.

L'émergence de cette nouvelle en­tité spatioculturelle du Haut­Balsas -calquée sur leschéma des bassins hydrographi­ques qui transcende les frontièrespolitico-administratives (Melville1997)- renvoie également à unerevendication par rapport à l'es­pace administratif mexicain quimorcèle ce territoire. Formant unensemble régional cohérent historiquement, cultu­rellement et ethniquement, les villages des Nahuasamateros sont, au niveau politique, divisés entrequatre municipios13

: Tepecoacuilco, Mârtir de Cui­lapan, Zumpango de Neri et Huitzuco (cf carte 2).Les villages de la rive droite (nord) du fleuve sontmajoritairement situés dans le municipio de Tepe­coacuilco, comme San Juan Tetelcingo, San AgustinOapan, San Miguel Tecuixiapan, puis dans celui deHuitzuco si l'on poursuit vers l'est. Juchés sur lescollines à 5 km de là, les villages d'Ameyaltepec etd'Ahuelican sont, quant à eux, dépendants du chef­lieu de Zumpango de Neri. Sur la rive gauche (sud)du Balsas, les villages de Tlamamacan et d'Analco-fondés respectivement par des habitants de SanJuan et de Oapan en quête de nouvelles terres àcultiver- sont sous l'autorité de Mârtir de Cuila­pan. Ces morcellements résultent de longs proces­sus historiques et de conflits d'usages depuisl'Indépendance et la Révolution. Il a été maintes foissouligné que les conflits entre villages -ou entrechef-lieux et administrés- prenaient toujours laforme de recompositions administratives portantsur le découpage territorial du municipio (Hunt etNash 1967; Dehouve 1989). Ainsi, Ahuehuepan etAhuelican, qui partagent un terroir extrêmementproche, sont-ils situés dans deux municipios diffé­rents à la demande d'Ahuelican, suite aux conflits

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dent municipal qui administre le chef-lieu, libre­ment élu, selon la formule consacrée. Mais c'estsouvent le candidat du parti au pouvoir (le PRI) qui,par le jeu des clientélismes locaux, occupe cettefonction. Bien placé dans le jeu des pouvoirs locaux,il a le pouvoir de contrecarrer les actions et initiati­ves des comisarios villageois ou, au contraire, defaire jouer la palanca (le piston) en échange du votedes communautés14

• Avant la création du Conseildes Villages Nahuas du Haut-Balsas, l'absence deservices ~au potable, asphaltage des pistes, dis­pensaires, écoles- affecte l'ensemble des commu­nautés. Les autorités civiles des villages balseros,choisies le plus souvent en fonction du respect et del'expérience accumulés dans les charges civiles etreligieuses qui régissent les communautés, sont peuau fait des arcanes administratives. Les tensionsentre le chef-lieu métis et ses administrés indiens,traditionnelles au Mexique, ne manquent donc pasici. Seule exception dans la région touchée par leprojet de barrage, le municipio de Copalillo. Cechef-lieu est en effet majoritairement peuplé par desNahuas et administré par un président municipalnahua qui a rallié l'un des partis d'opposition degauche, le PRT (Parti Révolutionnaire des Tra­vailleurs), très au fait des luttes syndicales. Au toutdébut de la protestation opposant les Nahuas auxautorités, à la fin 1990, Copalillo se pose ainsi enmodèle de ce que les villages amateros devraientobtenir dans le futur, en faisant table rase desrivalités traditionnelles: "... une région indienne quisoit administrée par des indiens ...", selon les paro­les d'un des leaders d'alors du Conseil des Villages(CPNAB).

Le municipio du Haut-Balsas

La proposition d'un des leaders du Conseil de formerun nouveau municipio, le municipio du Haut-Bal­sas, est alors significative: "L'union entre tous lesvillages de la région doit être plus forte. Cette uniondevrait aller beaucoup plus loin. Les présidents desmunicipios [et le Gouvernement] ne veulent pas quenous autres, en tant qu'Indiens, nous ayons notrepropre territoire, que nous soyons autonomes et quenous gouvernions nous-mêmes nos villages" 15. Lemunicipio du Haut-Balsas, qui ne dépendrait plus

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des quatre chef-lieux actuels, aurait alors son chef­lieu dans l'un des villages fer de lance du mouve­ment d'opposition au barrage, Xalitla (Hémond1994).

Si, jusqu'à présent, cette redéfinition des con­tours des municipios proposée par les Nahuas restelettre morte, on peut dire que le Conseil des Villagesassume dans les faits une forme d'auto-contrôleadministratif. Cette organisation -qui intègre jus­qu'en 1993 des représentants de tous les municipiosconcernés, avec une forte participation des habi­tants de Oapan (branche des Nahuas traditionnels),de Xalitla (branche moderniste), de Copalillo (bran­che politique et activiste)- agit en effet comme unesorte de superstructure, porte-parole des doléancesdes autorités locales. Au bout de quatre années delutte, elle s'impose comme l'interlocuteur indispen­sable (malgré une scission interne récente) en trai­tant directement avec le gouvernement de l'État,sans passer par les autorités des municipios. Unefois la menace du barrage écartée, les revendica­tions de la population sur les points concernant lesinfrastructures sanitaires, éducatives, et les tra­vaux publics deviennent les points essentiels débat­tus entre le Conseil et les autorités de l'État. Par desnégociations bimensuelles avec l'administration del'État, le Conseil a mis en place un calendrier destravaux publics, en partie réalisés aujourd'hui. De­puis trois ans, l'asphaltage de la piste en terremenant aux villages du Balsas a été réalisée; l'eaupotable a été installée dans deux villages; des dis­pensaires et des écoles ont été construits; l'édifica­tion de ponts pour passer le fleuve en crue a étéopérée en deux endroits; une école bilingue a étéouverte à Xalitla.

Dorénavant, le Conseil prend en charge la plu­part des attributions normalement dévolues auchef-lieu (travaux publics, éducation et santé). Ilmet aussi en place une alternative au projet d'amé­nagement du territoire de l'État et même au niveaunational en proposant un programme de développe­ment régional fondé sur une étude des savoirsautochtones en accord avec des écologues et biolo­gistes d'ONG. Ces derniers établissent ainsi des mi­cro-projets de reforestation et de réintroductiond'espèces menacées (notamment le cerf à queueblanche: Odocoileus virginianus mexicanus) {RedMokaf 1995)16. Dans la pratique, ce territoire et sesvillages agissent comme une entité autonome, cons­cients d'une nouvelle dynamique culturelle et iden­titaire: "Tous, nous avons le même sang, nousparlons la même langue".

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Des amateros aux Nahuas du Haut-Balsas

Conclusion

Ces différentes pratiques et l'élaboration d'une stra­tégie commune aux villages ont ainsi contribué à laformation d'un nouveau bloc territorial autour d'ungroupe ethnique auto-proclamé. Une fois de plus,nous avons ici l'illustration du fait que les dénomi­nations données à un groupe ou à une région géo­graphique ne sont pas innocentes: ellessous-tendent une idéologie, un projet politique etd'aménagement. La redéfinition de l'identité locales'opère ici autour du fleuve, sur les critères dubassin hydrographique, retournant ainsi les argu­ments des planificateurs, alors que celui-ci n'étaitauparavant qu'une simple variable géographiquecontribuant à la localisation de la région, mais enaucun cas un axe organisateur. En outre, il fautsouligner le rôle des médias qui, dès le départ,diffusent la nouvelle appellation, elle-même cau­tionnée par la classe intellectuelle et scientifique.

Avec le traumatisme causé par la menace deperte de leur territoire, les Nahuas ont voulu mieuxcontrôler leur destin politique. Dans les régionstraditionnellement marquées par les rapports ten­dus entres chef-lieux métis et administrés indiens,cette quête de légitimité se retourne souvent contreles seconds. Mais le dénouement de l'affaire dubarrage montre que les N ahuas ont aujourd'hui unemaîtrise de la machine étatique. S'adaptant rapide­ment, les acteurs prennent des décisions fonction­nelles, tout en faisant respecter leur propre logique.Leur stratégie de revendications territoriales s'avè­re ainsi une démarche nouvelle, tout en se coulantdans les formes administratives nationales. Loin defaire sécession en remettant en cause le fonctionne­ment politique, les plus extrémistes d'entre eux nedemandent finalement que la création d'un nouveaumunicipio.

Les Nahuas du Balsas ont réussi à entamer et àmaintenir des négociations à long terme (depuismaintenant deux ans) avec les autorités de l'Étatmettant ainsi en pratique à plus grande échelle lesprincipes du consensus et de la concertation chers àleur société -et à en tirer des bénéfices concrets.Comment cet espace de liberté et de pourparlers(marqué par des avancées uniques jusqu'à présentpour un mouvement indien dans le pays) va-t-ilévoluer dans un contexte politique instable, durcipar la violence et le durcissement général des rela­tions entre les mouvements paysans et le gouver­neur démissionnaire du Guerrero, Rubén Figueroa

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(tuerie de Coyuca de Benftez en juillet 1995, assas­sinat de leaders paysans depuis des années)?

Une fois la menace du barrage écartée pour cesexennat, l'ardeur unificatrice des Nahuas s'est at­ténuée. Une partie des responsables du Conseil afait dissidence en une organisation concurrente.Quant aux villageois, ils sont pour le moment re­tournés à leurs champs et à leurs querelles de terresancestrales. Se remobiliseront-ils face à une nou­velle atteinte au territoire? De cette lutte fondatri­ce, il reste cependant la dimension nouvelle d'uneidentité ethnique régionale ... *

Notas

1 Ce texte a fait l'objet d'une présentation au colloqueinternational Le territoire, lien ou frontière? Identités,conflits ethniques, enjeux et recompositions territoriales.ORSTOM et Université de Paris IV-Sorbonne, Luc Cam­brézy et Joël Bonnemaison (coords.), Paris, 2-4 octobre1995. Cet article se centre sur la période 1990-1995, sansaborder les développements récents qui feront l'objetd'une publication ultérieure.

2 Voir Hémond (1994) sur les étapes ayant conduit à cerésultat sans précédent dans les luttes indiennes du pays.

3 Le statut juridique et administratif de la comunidadindigena lui permet de ne pas être assujettie à l'impôt etde disposer de terres communales. Tous ces villages sontà habitat groupé, comprenant de 800 à 2500 habitants.

4 Les recensements officiels déterminent l'indianité sur leseul critère linguistique, ce qui exclut les enfants de 0 à5 ans (INEGI 1990) qui représentent une proportion sup­plémentaire de 14%. Étant donné la discriminationexistante dans la société nationale, les interrogés préfè­rent souvent nier leur état d'Indien (c'est-à-dire delocuteur indigène), ce qui conduit à une sous-estimationcensitaire.

5 Le solar est l'espace réservée à la maison, à une cour età un foyer de cuisine (le plus souvent séparé de la maisonprincipale), parfois à un jardinet et à un grenier à maïs(troja).

6 Durant l'époque coloniale, les Nahuas-Coixcas ont évitéle dépouilllement direct de leurs terres et leur regroupe­ment en congregaciones grâce à l'importance de leursituation auprès du fleuve Balsas. En effet, l'axe reliantle port d'Acapulco à Mexico, vital pour le commerce colo­nial, passait alors par le Balsas que les riverains faisaittraverser aux voyageurs sur des radeaux (ou balsa) (Ger­hard 1972: 317). Ceci constitue donc un élémentd'explication de la cohésion de la culture et des traditionsdu groupe actuel au niveau régional.

7 L'un des responsables du Conseil admet cependant enprivé que "... le Haut-Balsas est une appellation incorrec­te si l'on prend comme référence le cœur historique desvillages amateros, c'est-à-dire le village de San AgustinOapan".

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T R ACE nO 3 3 1 9 9 8

8 Arguments de poids. Ce barrage n'a urait une vie utile qued'une dizaine d'années étant donné les problèmes d'enva­sement du fleuve (25 millions de tonnes de déchetsannuels).

9 Sa distribution temporelle s'échelonnerait de 500 a.C. à800 a.C. (Paradis et Bélanger 1986: 106).

10 Les Mexica Nahua, ou Aztèques, ayant donné leur nom aupays.

11 L'article 4 de la Constitution reconnaît désormais que lanation mexicaine est multi·culturelle. De plus, le CPNABs'appuie sur l'Accord 169 de l'OIT où est stipulé le droit àl'autodétermination des indigènes sur leur territoire (surles limites de l'article 4, cf Hindley, sous presse).

12 Les Indiens du Haut-Balsas (D. Cazés, La Jornada, 22­12-90); Noyant nos racines (F. Bejar, El Uniuersal,8-12-91); Le barrage va détruire un patrimoine culturelmillénaire (G. Correa, Proceso, 25-2-91); Des ruines pré­hispaniques menacées (R. Meléndez, El Excélsior,21-2-91); Défense culturelle des villages nahuas du Haut­Balsas (J.C. Catalan, El Excélsior, 6-3-91) sontquelques-uns des titres de ce courant journalistique.

13 Le municipio libre est l'unité de base de la division terri­toriale, politique et administrative des états mexicains.Il est placé sous la juridiction du chef-lieu, la cabecera,administré par un presidente municipal élu.

14 À cet égard, rappelons que les événements du Chiapas endébut d'année 1994 eurent comme détonateur l'abandondans laquelle les pouvoirs publics tenaient cette régionindienne. Au-delà des questionnements sur la légitimitédu parti au pouvoir et des actions médiatiques nationales,l'une des revendications de base de l'EZLN -qui n'a tou­jours pas été satisfaite jusqu'à présent- portait sur desdemandes locales de travaux publics (introduction d'eaupotable, construction de routes, d'écoles et de dispensai­res).

15 Réunion du Conseil des Villages il San Agustin Oapan, le27 avril 1991. Enregistrement personnel.

16 À ce sujet, voir Hémond (1996).

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El autor llcva a cabo tilla investigaci6n minuciosa --examin6 a tondo tantomateriales iconogrâficos como cr6nicas en espanol y en lengua indigena, asicomo datos etnogrâficos-, tras las huellas de una divinidad venerada hacecasi cinco siglos; de esta tonna nos descubre las tacetas de un dios polimorlocon mwtiples avatares. Con Sl\ obra nos revela los aspectas desconocidos detttniverso de los indios, dei México antlguo.

CEMCAInstitut d'Ethnologie

• Les noms de rezcatlipoca• Les représentations de Tezcatlipoca

• Les oligenes de Tezcatlipoca èritre:leJagu~et1jobeldienne·Tezcatlipoca et la cllutedeTollan

• Le culte de Tezcatlipoca: les lieux de culte et les prêtres• Le culte de Tezcatlipoca: la tète de Taxeat!

• Le pied arraché et le miroir fumant: deux symboles de Tezcatlipoca

Moqueriecl 'un di aztèque

Tezcatlipoca, le "Seigneur au miroir fumant"Guilhem OI;,lVIER

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La reproducci6n de las formas locales de dominaci6n en el"mercado global"

Éric Léonard*

Sociedades ejidales y transnacionaleshorticolas en el Medio Balsas

La depresi6n deI curso medio deI rio Balsas, situadaen la frontera de los estados de Guerrero y Michoa­can, es considerada hoy en di~ por la administraci6nagropecuaria y los expertos deI desarrollo ruralcoma una zona con vocaci6n ganadera, a pesar dehaber sido a mediados de este siglo la principalcuenca productora de ajonjoli de la Repûblica mexi­cana y, en tiempos anteriores, una importante pro­veedora de algod6n, tanto para la Nueva Espanacoma para el Imperio purhépecha que controlaba laregi6n antes de la Conquista.

En los ûltimos treinta aiios sin embargo, han sidonotables el descenso de la producci6n de ajonjoli y elcrecimiento paralelo deI hato vacuno y de la super­ficie forrajera (pastos cultivados, esquilmos de mafzy sorgo). La especializaci6n de la ganaderia, en suforma mas extensiva, para abastecer de novillos alos ranchos de engorda deI Tr6pico Hûmedo y deIAltiplano, ha cobrado tal auge que se ha vueltoantag6nica con la reproducci6n social deI campesi­nado minifundista, a pesar deI papel que éste de­sempeiia en el funcionamiento de los ranchosganaderos (Léonard 1995).

Ahora bien, este proceso de aumento de la gana­deria en la economfa regional, si bien es de esencia

• Agroeconomista de ORSTOM (Instituto Francés de Investi­gaci6n para el Desarrollo en Cooperaci6n). clEsAs-Golfo,México.

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excluyente, no representa la ûnica alternativa deinserci6n en el mercado estadunidense. Desde prin­cipios de los ai'ios setenta, primero a raiz de unapolitica voluntarista deI gobierno federal y de laestructura de desarrollo integral que impuls6 a ni­vel regional la Comisi6n deI Balsas, y luego por lainiciativa de empresarios privados tanto nacionalescomo extranjeros, la agricultura de riego se ha ex­tendido notablemente en la parte central de la re­gi6n y, con ella, las posibilidades de integraci6n alos mercados nacional e internacional de frutas yhortalizas.

La introducci6n deI riego ha generado cambios im­portantes en la organizaci6n productiva de los ejidosmas cercanos a los principales rios. Sin embargo, lascondiciones recientes de ese desarrollo, mediante lainyecci6n de cantidades importantes de capital pri­vado y el establecimiento de relaciones de exclusivi­dad con un nûmero limitado de intermediarioscomerciales, llevan a interrogarse acerca de su im­pacto sobre las estructuras locales de dominaci6n yde control social, y sobre las condiciones de repro­ducci6n social de las franjas mas pobres de la pobla­ci6n, es decir, los campesinos minifundistas 0 loscampesinos sin tierra: i,en qué medida la inserci6nen el mercado internacional es susceptible de modi­ficar las relaciones entre el campesinado pobre y lasélites ganaderas locales? i,Qué alternativas poariaofrecer este incremento de la ganaderia en cuanto ageneraci6n de empleo, en cuanto a incremento para­lelo de la productividad deI trabajo en los prediosminifundistas?

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Formas locales de dominaci6n en el mercado global

Este articulo se propone ofrecer un esbozo derespuesta a estas preguntas. Se basa en un trabajode campo realizado entre 1987 y 1989, en la partemichoacana deI Medio Balsas; no integra por 10tanto los cambios producidos por la reforma al arti­culo 27 constitucionaP 0 por la baja tendencia de larentabilidad deI cultivo de hortalizas en la regi6n.Tampoco pretende hacer generales algunas obser­vaciones, que son validas para la parte michoacana,al conjunto de la Tierra Caliente guerrerense; desdeprincipios deI siglo, sin embargo, ambas orillas deIrio Balsas han experimentado los mismos procesossociohist6ricos de formaci6n y evoluci6n de sus sis­temas agrarios, las mismas transformaciones en laapropiaci6n y la tenencia de la tierra, asi comamodalidades similares de articulaci6n con los mer­cados nacional e internacional (en particular en 10que se refiere a la intervenci6n de la Comisi6n deIBalsas y la implantaci6n de las transnacionaleshorticolas).

Tales similitudes -soslayadas por encuestas re­alizadas en los municipios de Zirandaro, Coyuca deCatalan y Cutzamala- plantean la conformaci6n deun espacio regional cuya homogeneidad rebasa am­pliamente las diferencias sugeridas por las divisio­nes administrativas.

Retrospectiva de los procesos dediferenciaci6n campesina y de concentraci6n

de la tierra en los ejidos deI Medio-Balsas

Una reforma azraria inconclusa

La reforma agraria cardenista, si bien afect6 a latotalidad de las haciendas que dominaban el paisajeagrario de Tierra Caliente desde fines deI siglo XIXy desde luego desbanc6 a la antigua oligarquia co­merciante y ganadera, fall6 en promover estructu­ras econ6micas y politicas que pudieran sustituir aesta oligarquia en las distintas funciones que de­sempenaba en el sector agropecuario. El Banco Eji­dal nunca cont6 con los fondos necesarios, laorganizaci6n interna, ni con la politica crediticiapara fomentar el desarrollo de una economia cam­pesina aut6noma. Se evalua en mas de 75% la pro­porci6n de ejidatarios, antafio medieros 0 jornalerosde las haciendas, que no disponian siquiera de las

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medios de producci6n indispensables para el cultivode sus dotaciones. Las yuntas, los aperos de labran­za, las existencias de grano y el crédito permanecianbajo el control de los comerciantes, de los pequenospropietarios que habian logrado rescatar una partede sus fincas, 0 de sus allegados: si bien es cierto quela reforma agraria acab6 con el monopolio de latierra y permiti6 la reconstituci6n de una clase cam­pesina, no atac6 las raices de la subordinaci6n eco­n6mica debido a que no modific6 el control ejercidopor los ganaderos sobre los demas medios de produc­ci6n.

Estas condiciones obligaron a los campesinos po­bres a abrir las puertas de los ejidos a quienesposeian bienes, sobre todo ganado, y podian propor­cionar a sus vecinos los medios de producci6n queles hacian falta: atraer ganado a las tierras ejidalesera una condici6n indispensable para ponerlas aproducir. De esta forma, y junto con los jornaleros ymedieros de la hacienda, ingresaron al censo basicodeI ejido allegados deI expropietario, sus caporales2

y, en ocasiones su administrador 0 alguno de susfamiliares. Por otro lado, no hacia falta que se lesotorgara una dotaci6n de tierra, bastaba con dejarque pastara su ganado en los agostaderos, en losrastrojos de los cultivos deI ejido, a cambio deI arren­damiento de yuntas de bueyes y de una participa­ci6n en los gastos deI comisariado. En casosextremos, se lleg6 a permitir al propietario expro­piado que mantuviera su hato sin cambios en lastierras deI ejido.3

Debido al papel que desempenaba en la nuevasociedad agraria, esa franja acomodada deI campe­sinado pudo orientar, conforme a sus intereses, lasmodalidades de gesti6n deI espacio y de los recursosagropastorales. Se trataba de reproducir los siste­mas de cria de ganado que habian estado vigentesen la hacienda, manteniendo el libre acceso a losdiferentes pisos ecol6gicos en los cuales trashumabael ganado a 10 largo deI ana: después de permaneceren los pastizales mas altos durante el temporal, losanimales bajaban hacia agostaderos de llano mashumedos y, a fines de la temporada seca, hacia losesquilmos de las tierras de cultivo.4 Este manejopermitia a un solo trabajador cuidar mas de 100reses con un costo muy reducido, siempre y cuandocampesinos pobres se encargaran de producir losrastrojos que el ganado pastaba entre los meses demarzo y mayo, el periodo mas critico deI ano.

El sistema de gesti6n de las tierras que se impusoen la mayoria de los ejidos respondia a los interesesde esta minoria: mientras las tierras de cultivo

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T RA C E nO 3 3 1 9 9 8

fueron distribuidas en forma de dotaciones indivi­duales -y con ello se obligaba a los ejidatarios singanado a desempeiiarse como productores de rastro­jos-, los agostaderos permanecieron en régimen deuso comu.n, pero exclusivamente ganadero. Median­te el monopolio de la fuerza de tracci6n y deI crédito,los ganaderos también controlaban el acceso de loscampesinos pobres a las tierras de cultivo y limita­ban su extensi6n a expensas de los pastizales. Cuan­do las relaciones de fuerza dentro deI ejido nopermitieron imponer sus criterios, los ganaderossupieron recurrir al arbitraje de la administraci6nagropecuaria,5 creando e instrumentando un discur­so que hoy se calificana coma ecologista, para pro­hibir las rozas en las laderas -e incluso el uso demadera para fines domésticos- e impedir la expan­si6n deI area cultivada (Léonard y Medina 1988). Deesta forma, lograron limitar el desarrollo deI siste­ma de cultivo de roza y quema que no utiliza yuntade bueyes, y por 10 tanto, es mas utilizado por loscampesinos pobres.

Las nuevas relaciones de producci6n en el ejidose basaban en un sistema de préstamo: los ganade­ros concedian créditos a tasas mensuales de 5-10%;se basaban también en relaciones de aparceria simi­lares a las que prevalecian anteriormente, en lashaciendas. Las condiciones de agio obligaban a losejidatarios pobres a ceder a la élite ejidal entre lamitad y la tercera parte deI producto de su trabajo:tan s610 un poco menos de 10 que entregaban unosallOS antes a los latifundistas. Para desarrollar elsistema crediticio en los ejidos, los ganaderos conta­ron con el apoyo de la industria aceitera nacional,para entonces en fuerte expansi6n. Fabricas de Mé­xico, Toluca 0 Morelia financiaron el control econ6­mico de los ejidos y la producci6n agricola,imponiendo el pago deI crédito con semillas de ajon­joli. El cultivo de la oleaginosa se extendi6 de estamanera muy rapidamente a todas las tierras delabor, en rotaci6n con el maiz, sin que eso permitieraa los campesinos ampliar en forma notable su mar­gen de beneficio.

Se vieron por consiguiente obligados a buscarfuera de la cuenca deI Balsas los ingresos que lespermitirian lograr un excedente. A partir de los allOScuarenta, se desarrollaron corrientes migratoriashacia las principales regiones de agricultura comer­cial deI pais, ya sea hacia los callaverales de la costadeI Golfo, 0 hacia los distritos de riego deI noroeste,donde empezaba a desarrollarse la producci6n dehortalizas para la exportaci6n. Alli, los campesinospobres encontraban empleos coma peones durante

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la temporada seca, y aun cuando los sueldos lesalcanzaban a duras penas para alimentar a su fami­lia, al migrar se ahorraban el maiz que hubieranconsumido de haber permanecido estos seis mesesen el ejido.

Este ligerisimo aumento de posibilidad de acu­mulaci6n, logrado coma trabajadores golondrinas,contrastaba con las perspectivas que se abrian paralos ganaderos. Con el desarrollo de la producci6nregional de ajonjoli y los financiamientos provenien­tes de las fabricas de aceite, la arriena conoci6 unfuerte auge en los aiios posteriores a la r.eformaagraria. Ademas deI transporte de semillas y aceiteno refinado, el capital industrial fmanci61a prospec­ci6n comercial de las zonas mas aisladas de la Mon­tana de Guerrero y de la Sierra de Inguaran, enMichoacân. Al quedar las parcelas ejidales fuera deImercado legal de tierras, el ganado, 0 cuando menosla recomendaci6n de alglin ganadero importante,servian de fianza para conseguir las mercancias. Deesta forma, las élites ejidales de la cuenca deI Balsasse convirtieron en agiotistas de las comunidadesindigenas de la sierra y de las rancherias mas ais­ladas de Tierra Caliente.

Para finales de los allOS cincuenta, se habianhecho concretos los limites de la reforma agraria: elreducido numero inicial de ganaderos controlaba latotalidad de los mercados, desde el de las tierrasejidales (que dominaban a través deI comisariado ydeI monopolio de la fuerza de tracci6n), hasta el deItrabajo (ya que debido a su influencia social, losingenios azucareros les confiaban la tarea de contra­tar a las golondrinas para la zafra), pasando por elmercado deI crédito y de los productos agropecuarios(por su posici6n de intermediarios en la industriaaceitera), y el de los articulos de consumo (medianteel comercio fijo y ambulante). Gracias al monopoliode los puestos de representaci6n a nivel deI comisa­riado ejidal, los ganaderos fungian también comaunicos interlocutores de la administraci6n; a travésde asociaciones gremiales, como las ganaderas loca­les cuya importancia fue creciendo en la estructura­ci6n deI sistema politico posrevolucionario de corteclientelista, lograron ocupar una posici6n clave paraorientar las politicas regionales de apoyo a la agri­cultura y sus modalidades de aplicaci6n: asi naci6,y se fue desarrollando, la vocaci6n ganadera de laTierra Caliente.

La mayoria de la poblaci6n ejidal conserv6 lafunci6n econ6mica que habia sido asignada a losmedieros de los latifundios: la de proveer forrajesgratuitos y de facil acceso para los hatos ganaderos,

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Formas locales de dominaci6n en el mercado global

Figura 1 - Evoluci6n de la poblaci6n bovina y de los principales cultivos en el MedioBalsas (ribera michoacana, 1930-1988).

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1980 1988197019601950

Numero de bovinos

FUENTES: Censos agricolas y SARH, Distrito IX, Huetamo.

1940

comercial deI cereal por un lado cay6 40%, y lapoblaci6n por su parte creci6 40%.

Mientras la doble actividad se volvfa ya no unmedio de ampliar su margen de acumulaci6n, sinoun elemento clave de la supervivencia deI campesi­nado, la ganaderia extensiva fue el linico sector deactividad donde la productividad deI trabajo aumen­t6. La cria de ganado se benefici6 con la introducci6nde nuevos materiales: el uso deI tractor, deI sorgo yde los herbicidas permiti6 ampliar la producci6n deesquilmos, es decir, permiti6 que los ganaderos au­mentaran sus reservas de forrajes; en esas condicio­nes, la difusi6n râpida deI fenotipo cebu corrfaparalela a un mejor aprovechamiento de los pastosnaturales. Si bien, a partir de 1970, los ganaderosdeI Medio Balsas fueron desplazados deI mercado dela carne por los ranchos de engorda deI Tr6picoHumedo, la fuerte demanda, en esta zona, de novi­110s de uno a dos anos de edad, les permiti6 efectuaruna nueva especializaci6n hacia esa ganaderia decria y mantener asf sus ingresos.

Al sustituir por tractores las yuntas de bueyes,las oligarqufas ejidales han podido perpetuar sucontrol sobre la fuerza de tracci6n y, de esa manera,orientar el uso de las tierras de labor en favor decultivos cuyo valor forrajero es mâs alto: el sorgo11eg6 asi a desplazar casi por completo al ajonjolf, enel curso de los ai'ios ochenta.

Igualmente, la compra de tractores les ha permi­tido ampliar continuamente las superficies cultiva­das directamente por esas oligarqufas, paraproducir esquilmos y granos forrajeros, mediante la

••••••••••• Sup. esquilmos (mafz y sorgo)

----0--- Sup. aJonjolf

1930

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Modernizaci6n deI campo, crisis azricola yconcentraci6n de las tierras ejidales

asi como una mano de obra barata, disponible en laépoca en que la necesitaban las cuencas de agricul­tura comercial deI pais. La reforma agraria produjouna sociedad dual, con dos ritmos: a medida que lasherencias iban dividiendo los predios ejidales origi­nales -con 10 que originaban unidades de produc­ci6n reducidas que s610 podian cubrir lasnecesidades minimas de una familia-, la depen­dencia deI campesinado con respecto a los ganaderosaumentaba y los mecanismos de concentraci6n de latierra volvian a operar.

A partir de los ai'ios sesenta, y con un impactocreciente en las décadas siguientes, las polfticasdirigidas hacia el campo han contribuido a ensan­char la brecha de productividad que separaba gana­deros y pequei'ios agricultores. La polftica deabastecimiento a bajo costo de los centros urbanosindustriales se tradujo por la disminuci6n regularde los precios reales de los cereales y oleaginosas.La revoluci6n verde (tractorizaci6n, agroquimicos ysemillas de alto potençial) debi6 haber compensadolos efectos disuasivos de esta polftica gracias a losincrementos de productividad que de ella se espera­ban. Asi pas6 en la mayoria de las zonas de riego,donde el potencial de los paquetes técnicos, si sepodia valorar. Pero en contrastelos productores de temporal, espe­cialmente en regiones donde impe­ran fuertes riesgos c1imâticos comoel Medio Balsas, simplemente nopodian rentabilizar el costo deadopci6n de dichos paquetes si nofuera realizando economfas a granescala, es decir, concentrando su­perficies mayores. Los campesinosde Tierra Caliente no pudieroncompetir, en los mercados deI mafzy de las oleaginosas, con los pro­ductores de las grandes cuencas deriego deI pafs y con los granjerosestadunidenses: entre 1960 y 1980,mientras los nuevos medios de pro­ducci6n permitieron aumentarapenas 20% los rendimientos deImafz en Tierra Caliente, el valor

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renta 0 la cornpra de parcelas a los ejidatarios po­bres. Pero el cambio técnico no fue aqui sin6nimo deintensificaci6n: en contradicci6n con los anhelos desus promotores, la adopci6n de los paquetes técnicosno se tradujo por un aumento de los rendimientos;10 que persiguen los ganaderos es una producci6nmaxima de esquilmos a un costa minimo, inclusofavoreciendo las gramineas arvenses a expensas dela producci6n de grano.

Estos cambios han tenido un impacta profundosobre el equilibrio general deI sistema agrario, tantodesde un punto de vista eco16gico como socio16gico:a partir de 1960, el hato vacuno ha crecido con unatasa promedio anual de 5%; en la parte michoacanade la cuenca deI Balsas, pas6 de 51300 cabezas,seglin el censo agropecuario de 1960, alOI 800animales en 1970, 138 600 en 1980 y 202 000 en1988. Ese crecimiento se debi6 tanto a las élitesejidales y propietarias coma al gIllpo de pequeiiosejidatarios, ya que la posesi6n de unas cabezas deganado se volvia, en forma cadavez mas obvia, la(mica alternativa para acceder a las rentas queofrecia el aprovechamiento de los agostaderos. Alincrementarse la carga de ganado, se ha llegado auna situaci6n de sobrepastoreo y de degradaci6nrapida de los pastizales naturales. Asi mismo, se hareforzado la presi6n sobre los rastrojos de cultivo yse ha generado un sinfin de conflictos por las idas yvenidas de los ganados en las milpas.

La respuesta dada por los ganaderos a esa fragi­lizaci6n de su base forrajera ha sido cercar fraccio­nes enteras de los agostaderos. Se trat6 de unproceso de apropiaci6n formalmente ilegal, cuyosunicos frenos fueron el capital acumulado por cadacual y su capacidad para financiar la instalaci6n dealambradas. Los ganaderos también cercaron, paraprotegerlas de las pisadas deI ganado, las parcelasde los campesinos pobres; a cambio, obtuvieron ellibre pastoreo de los esquilmos por un periodo detres a cinco afios. Al cabo de ese plazo sin embargo,el titular de la parcela recobraba la plena propiedadde los rastrojos, y la venta de esquilmos se volvi6 uncomponente cada vez mas importante de los ingre­sos de los campesinos pobres: a fines de los aiiosochenta, en los ejidos cercanos al rio Balsas, repre­sentaba el tercio deI valor total de un cultivo demaiz. Pero si bien esta situaci6n contribuy6 a refor­zar la capacidad de acumulaci6n de los pequeiiosejidatarios y a reequilibrar sus relaciones con losganaderos, no les permiti6 realizar semejante espe­cializaci6n en la ganaderia extensiva, ya que elacceso a los agostaderos les fue casi vetado.

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El acaparamiento de los agostaderos nunca fuecuestionado por la administraci6n agropecuaria, yaque permitfa limitar los riesgos de degradaci6n delos pastizales mediante un mejor control de los mo­vimientos de los animales deI que se encargaba cadaganadero. La reforma al articulo 27 constitucionalha asentado las bases juridicas para que esta apro­piaci6n pase a ser totalmente legal. Asi se hanconstituido, dentro de los ejidos, verdaderos ranchoscuya superficie alcanza varias decenas de hectareas.El acaparamiento de los agostaderos ha acabado deplasmar el perfil de la sociedad agraria asi como supolarizaci6n entre unos cuantos ranchos ganaderosy una gran cantidad de unidades minifundistas,econ6micamente subordinadas a los primeros, pro­veedoras de forrajes y mana de obra baratos: losretrasos en la acumulaci6n se han vuelto definitivos.Conforme se "modernizaba" la agricultura, se hanreconstituido estructuras agrarias parecidas a lasque existfan antes de la reforma agraria.

Buscando "ventajas comparativas": TierraCaliente en el "mercado global"

La integraci6n, hoy en dia total, de la economia dela Tierra Caliente al mercado internacional no sola­mente ha producido efectos negativos, coma el em­pobrecimiento de las tradicionales basesproductivas -desaparici6n graduaI deI ajonjoli y detodos los cultivos asociados antes al maiz, en lamilpa, coma frijoles, calabazas y otras hortalizas, 0la cria de cabras en pequeiio-; es claro que se haproducido la ganaderizaci6n deI sistema agrario, yhay que reconocer también el surgimiento de nuevasalternativas econ6micas. Las que mayor impactohan tenido espacial y socialmente corresponden a lasituaci6n de enclave de la cuenca media deI Balsas,y al aislamiento de sus partes mas quebradizas: sibien estas condiciones merman la rentabilidad decualquier actividad licita que no sea la ganaderia ensu forma mas extensiva, presentan igual cantidadde "ventajas" en la perspectiva deI desarrollo deactividades ilegales (las cuales dan motivo a unafuerte represi6n policiaca), coma 10 es el trafico deestupefacientes. La producci6n de marihuana y, enlos ultimos aiios, la substituci6n paulatina de estetrafico por el de la goma de opio, debido a la genera­lizaci6n deI cultivo de Cannabis por toda la TierraCaliente y la Sierra Madre deI Sur, y debido a la

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Formas locales de dominaci6n en el mercado global

menos de 500 m de a1rurn

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$ ârea rentada, irriJada y cultivadapor transnacion es meloneras

riego por bombeo y cultivo ~

~ mediante crédito de las b ! il)transnacionales

Mapa . Extensi6n de las âreas de riego en Tierra Caliente del Media Balsas (Guerrera y Michoacân), en 1990,

caida consecutiva deI precio de la marihuana, hanllegado a constituir, para les franjas pobres de lasociedad, la principal altemativa de salir adelante(Léonard 1995 y 1996).

La inserci6n de la regi6n deI Medio Balsas en elmercado intemacional también ha despertado elinterés de transnacionales y cadenas de supermer­cados estadounidenses, por su clima caluroso y secoy desde luego por los bajos salarios6 que imperan enTierra Caliente, en el sector de producci6n de frutasy hortalizas para la exportaci6n. Esta producci6n serealiza después de la cosecha deI maiz, durante elinviemo, época de muy baja oferta en Estados Uni­dos, 10 cual permite que las barreras aduanales seanbajas y los precios de venta elevados -asi mismocoincide con la época de menor costo de la mana deobra local; en esta situaci6n, los inversionistas eco-

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nomizan en gastos salariales, uno de los rubros mascostosos en ese negocio. Esta estacionalidad marca­da deI cultivo exige el regadio, 10 que supone unainversi6n importante y a la vez limita su extensi6na las tierras mas pr6ximas de las corrientes perma­nentes de agua. Su impacto social es entonces menorque el deI narcotrafico, aunque funge como unafuente importante de trabajo y una altemativa localal movimiento pendular de los trabajadores golon­drinas.

Semejante a 10 ocurrido a partir de los aDos cin­cuenta, en otras cuencas deI Tr6pico Seco, en Sono­ra, Sinaloa 0, mas cerca, en el valle deI Tepalcatepec,la irrigaci6n a gran escala y los sistemas de asocia­ci6n con transnacionales horticolas se han ido desa­rrollado desde hace unos veinte aiios, en ambasriberas deI rio Balsas (véase el mapa). Como en

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Guerrero

198518619841851982183 1983/841981/821980/811979/80

Ha

1978n9

(con los créditos proporcionadospor Banrural) favoreci6 el naci­miento de asociaciones de pro­ductores fuertes -aunque noaut6nomas en el plan politico--,que pudieron comprar sus propiasempacadoras y pudieron negociar,en posici6n de fuerza, los contratoscon los compradores de fruta (véan­se Barkin y King 1970; Stanford1996).

Nada de esto pas6 en la regi6ndeI Medio Balsas. Los cultivos defrutas y legumbres requieren de

1986187 1987/88 1988189 una inversi6n que la gran mayorfaFUENTES: URPH Lazaro Cardenas dei Rio, SARH Huetamo y SARH Cd. Altamirano. de los ejidatarios no puede asumir

sin apoyo.7 De tal forma que la pro­ducci6n de hortalizas y frutas des­tinada al mercado nacional

(tomate, cebolla, calabacita, chile, sandia.. .) se reali­za en su mayor parte a través de contratos de apar­ceda: los bodegueros de la Central de Abasto de laCiudad de México, constituidos en un oligopolioineludible, financian a intermediarios de la regi6n,ya sean comerciantes, propietarios 0 grandes gana­deros ejidales,8 quienes a su vez adelantan los insu­mos y los salarios a los campesinos, a cambio de sutierra y de su trabajo; las utilidades, una vez des­contada la inversi6n deI intermediario, se reparten,a la mitad, entre las dos partes. Desde luego, elcampesino no tiene ninglin control sobre el procesode comercializaci6n y los canales de informaci6n, 10cual, tratandose de un mercado sumamente fluc­tuante, abre campo a todas formas de manipulaci6n.Las élites ejidales y los propietarios vecinos, quienesson los unicos en ofrecer garantias de solvencia sufi­cientes coma para beneficiarse de créditos privados(ya sean bancarios 0 de los comerciantes al mayoreo)ocupan una posici6n central en ese negocio: las nuevasrelaciones en el mercado les han perrnitido afianzarsu dominio sobre el campesinado.

Sin embargo, el mercado nacional dista mucho deabsorber la mayor parte de la producci6n horticoladeI Medio Balsas: en los ultimos veinte aiios, laexpansi6n deI cultivo de me16n para exportaci6n fuede gran importancia. Las primeras siembras deme16n fueron iniciadas en 1975, a iniciativa de laempresa American Produce Co., pero no fue sinohasta mediados de la década siguiente cuando elcultivo se desarroll6 en forma significativa, al gradode hacer de la cuenca media deI Balsas la principalproduetora de me16n valenciano (honey dew) deI pais

Figura 2 - Euoluci6n de la superficie con sembradlos de mel6n, enla cuenca media del Balsas entre 1982 y 1989.

aquellas regiones, el Estado dio el impulso inicial aldesarrollo de la agricultura de exportaci6n, median­te grandes obras de irrigaci6n. El capital privadotom6 luego el relevo al financiar primero la produc­ci6n de hortalizas y después la extensi6n deI area deriego. La Comisi6n deI Balsas, creada en 1960,realiz6 seis presas en el curso de los principalesafluentes deI rio Balsas, que dieron riego a 30 000ha -de las 72 000 ha proyectadas inicialmente.Cabe mencionar que la mayoria de esas infraestruc­turas no entr6 en servicio sino hasta la segundamitad de los aiios setenta y que los recursos acuife­ros, a menudo, resultaron insuficientes para cubrir10 que requieren los cultivos durante toda la tempo­rada seca.

Estas circunstancias han tenido efectos sobre laspautas de implantaci6n y operaci6n de los interrne­diarios deI sector de frutas y hortalizas. En primerlugar, el area realmente aprovechable para la pro­ducci6n de hortalizas, cultivo exigente en agua, dis­ta mucho de alcanzar las 30 000 ha irrigadas. Luego,la fecha tardia en que se inici6 el riego en la regi6nprecedi6 ligeramente el retiro de Banrural y de laAseguradora Nacional (Anagsa) deI financiamientoa la producci6n de hortalizas en 1980. En consecuen­cia, y en contraste con 10 ocurrido en las demascuencas deI Tr6pico Seco, el acceso de los campesi­nos deI Medio Balsas al mercado de frutas se realiz6sin apoyo institucional, en condiciones de fuertesubordinaci6n a los intermediarios y con un gradomuy limitado de autonomia en cuanto a organiza­ci6n, y negociaci6n. En el valle deI Tepalcatepec porejemplo, el apoyo politico y financiero deI Estado

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Formas locales de dominaci6n en el mercado global

Figura 3 . Participaci6n de las compaiilas transrw.ciorw.les en el cultivo del mel6n.

FUENTE: URPH Uizaro Cardenas deI Rio, Cd. Altamirano, SARH Cd. Aitamirano, SARHHuetamo.

* En 1986, la Chiquita absorbi6 a la Marvin Schwartz, la cual operaba antes enla regi6n.

** Pequeîi.os intermediarios (brokers) y producci6n campesina directa.

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de las asociaciones locales de productores. La con­centraci6n dei valor agregado en las etapas de co­mercializaci6n l1 y la autonomfa relativa obtenidapor las asociaciones de productores gracias al apoyodeI Estado le restaban interés econ6mico a unaintervenci6n directa en el sector de la producci6n.Sin embargo, los constantes conflictos con esas aso­ciaciones y la paulatina reducci6n de los margenesde beneficio en el mercado estadunidense, debido alfuerte incremento de la oferta de melones en el cursode los aiios ochenta,12 han motivado una estrategiadistinta en la cuenca deI Balsas.

Hasta los aiios 1986-1987, compaiüas coma laChiquita 0 la Shipley Sales habilitaban a asociacio­nes de productores y agentes locales, quienes repro­ducfan las relaciones de aparceria vigentes para loscultivos de hortalizas destinados al mercado nacio­nal. Pero desde entonces, la superficie cultivadabajo esas condiciones no ha dejado de reducirse,hasta representar menos deI tercio dei area totalsembrada de mel6n a finales de la década. Al con­trario, la superficie cultivada directamente por lastransnacionales se ha multiplicado por diez entre1983 y 1989 (véase la Fig. 3); para esta fecha, unacompafiia coma la Chiquita, que no se habia lanzadoa la producci6n directa, habfa sido virtualmentedesplazada dei negocio en la regi6n.

1983/84

• American Produce[!] Lee Shipley Sales

• Teddy Bertuca• Chiquita Tropical Products *o Otros **o Financiamiento de la producci6n

~ Producci6n directa

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(véase la Fig. 2).9 TaI auge corres­ponde al desplazamiento de lastransnacionales horticolas implan­tadas anteriormente en la cuencadeI Tepalcatepec, antaiio la mayorproductora deI pais (proporcionaba60% deI mel6n consumido, en in­viemo, en Estados Unidos, a finesde los afios setenta), cuya tasa derentabilidad fue mermando por ba­jos .rendimientos y el alza de loscostos fitosanitarios y de transac­ci6n con las organizaciones localesde productores (Pérez Prado et al.1993). El traslado hacia la cuencadeI Balsas (y los distritos de riegodeI estado de Colima) permiti6 alos inversionistas implantarse entierras virgenes, tanto desde elpunto de vista agron6mico coma en10 relativo a los procesos de organi­zaci6n campesina: entre 1982 y1989, mientras la superficiesembrada de mel6n disminuia de14 q,00 a menos de 3000 ha en lacuenca deI Tepalcatepec, pasaba de unas 1 500 ha amas de 8000 ha en la Tierra Caliente deI Balsas(Léonard 1995: 175, 189).

Este desarrollo corresponde, pues, a una fuerteconcentraci6n horizontal e integraci6n vertical de laproducci6n. Ésta queda en manos de cuatro compa­fiias exportadoras estadunidenses, transnacionalesimplantadas en la cuenca caribefia y relacionadascon cadenas americanas de supermercados, y de tresmayoristas de la Ciudad de México, los cuales ad­quieren la fruta que no pasa el control de calidadimpuesto para exportaci6n. Varios elementos indi­can que esta concentraci6n es atm mayor: de las cuatrotransnacionales presentes, tres son probables filialesdeI gigante deI comercio mundial de frutas, la UnitedBrand (antes United Fruit), y la cuarta, la ChiquitaTropical Products Co., es una transnacional bananeraque, posiblemente, también fue absorbida por laBrand (Gil et al. 1984; Bustamante 1996).10 La Brandcontrolaba de esta forma mas de 80% dei mel6n pro­ducido en ambas orillas dei rio Balsas, a fines de losaiios ochenta (Léonard 1995).

En cuanto a la organizaci6n de la producci6n, laparticipaci6n directa de las transnacionales en elcultivo contrasta con 10 ocurrido en el valle deITepalcatepec. Ahi, su intervenci6n se limit6 al fi­nanciamiento y al control de la producci6n, a través

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La integraci6n de transnacionales al proceso pro­ductivo corresponde a otro traslado deI area cultiva­da, esta vez dentro de la regi6n deI Medio Balsas: ensu mayorfa, las tierras cultivadas por las compaiifasmeloneras se ubican fuera de los perimetros irriga­dos por la Comisi6n deI Balsas. Se trata de terrenosnuevos, en los que las compaiiias han instalado todauna infraestructura m6vil de riego por bombeo, demanera a abastecer de agua superficies de variascentenares de hectareas, de una sola pieza. Estaestrategia permite a las transnacionales realizareconomfas de escala considerables (la fertilizaci6n ylos tratamientos deI suelo se realizan mediante co­nexi6n directa en los canales de riego, los tratamien­tos fitosanitarios son realizados con aviones, loscostos de acopio y transporte de la fruta son reduci­dos hasta un mfnimo), que pronto rentabilizan lainversi6n de la instalaci6n deI riego. En lugar detratar con productores independientes, que, por dis­poner de tierras de riego tienen otras alternativasproductivas y una capacidad de negociaci6n supe­rior -10 que implica el fraccionamiento deI areacultivada y el aumento de los costos de transac­ci6n-, las transnacionales se relacionan con grupossociales que no disponen de altemativas econ6micasen la temporada seca, pero sf estân estructurados ycontrolados por las élites ejidales, 10 cual facilita laimposici6n de un acuerdo global: ademas de losmétodos clasicos de coerci6n que imperan en laresoluci6n de los debates intemos de los ejidos, lascompaiiias meloneras disponen de un argumento depeso al ofrecer trabajo fijo a la totalidad de la pobla­ci6n activa de los ejidos en los que trabajan. 13 Porultimo, la instalaci6n en terrenos vfrgenes permitea las transnacionales evitar los riesgos -y los cos­tos- de proliferaci6n y control de plagas, siemprepresentes en tierras que ya estuvieron sembradasde hortalizas.

El contrato que las transnacionales melonerasestablecen con los ejidos se presenta, pues, como unpaquete global, cuya adopci6n no admite ningunanegociaci6n salvo en ciertos detalles -veremos des­pués que esos detalles pueden revestir una enormerelevancia para algunos grupos constitutivos deIejido.

Ademas deI empleo de la poblaci6n ejidal, dichopaquete incluye la renta de las tierras en una solapieza y su arreglo para permitir la irrigaci6n, y elcultivo a gran escala (destrucci6n de las cercas,desmonte, aplanaci6n con maquinaria). Rasta lasreformas al artfculo 27 constitucional, la renta detierras ejidales constitufa una practica formalmente

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prohibida por el C6digo agrario, por 10 cual lastransnacionales disfrazaban el rentismo bajo la fi­gura juridica legal deI "convenio de coparticipaci6nsocial". Dicho convenio presenta el alquiler pagadoal ejidatario como un anticipo sobre la parte de lasutilidades que te6ricamente le corresponde. Los con­tratos precisan que para pretender al complemento,el ejidatario debe presenciar la selecci6n y el empa­que de la fruta cosechada en su parcela. Aparte deIhecho de que la casi totalidad de los ejidatariosignoran tal clausula, ésta nunca se puede cumplir yaque la preparaci6n previa de los terrenos ha borradolos linderos de las parcelas, y los empleos que lacompaiiias ofrecen a los ejidatarios los llevan a estarpor muchos lados, pero raras veces en su parcela 0en la empacadora al momento debido.

En esas condiciones, el beneficio que el campesinorecibe de la producci6n melonera no pasa de lossalarios entregados a los miembros de su familia yla renta pagada por el cultivo de su dotaci6n. Comoen la mayoria de las zonas de agricultura comercialasentada en el arrendamiento de tierras, el valor deIalquiler se identifica con el nivel de las utilidadesque un campesino sin capital puede obtener de uncultivo de mafz de temporal (Warman 1980: 195). Afmes de los aiios ochenta, en Tierra Caliente, d~ndelos rendimientos promedios deI maiz no rebasan las1.5 T, esta renta representaba apenas e15% deI totalde los costos de producci6n deI mel6n -y alrededorde 3% deI valor de la cosecha "al pie de la parcela".Aun fuera de los perimetros regados por las trans­nacionales, una parte significativa de las tierrascultivadas mediante financiamiento bancario (ru­bricadas en la figura 3 bajo el vocablo "otros"), 0proveniente de las transnacionales, también se lerenta, a ejidatarios, por medio de intermediariossolventes. El rentismo y el trabajo asalariado de lostitulares de la tierra son dos facetas indisociables,asf como relaciones centrales, de los cultivos deexportaci6n en la regi6n deI Medio Balsas.

Los contratos entre las transnacionales y los nu­cleos ejidales tienen una duraci6n legal de cincoatios, al término de los cuales las dos partes puedenprorrogar su asociaci6n, de temporada en tempora­da. Este plazo deja a las compatifas el tiempo derentabilizar su inversi6n, en particular la que co­rresponde a la infraestructura de riego, y les ofreceasf mismo la posibilidad de trasladarse a otra zona,u otro ejido, en caso de que ese se vuelva menosrentable; sin un inviemo que pueda interrumpir elcielo reproductivo de los parasitos y enfermedadesdeI me16n,

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Formas locales de dominaci6n en el mercado global

... hay un periodo 6ptimo durante el cual se puedencultivar melones y sandfas, antes que los costos sevuelvan mas prohibitivos, el suelo menos fértil y elcontrol sanitario mas caro. Los estadunidenses esta­blecidos en la cuenca deI Tepalcatepec manifestabanque su experiencia les habfa enseiiado que este periodoteilla una duraci6n de siete aiios. 14

Toda la maquinaria, que constituye 10 mas costosode la infraestructura de producci6n, i.n;cluyendo lasbombas para el riego, puede ser trasladada hacianuevas tierras.

A finales de los afios ochenta, y a pesar de laspracticas ilegales en las que asentaban su actividad,era obvio que las transnacionales se beneficiabandeI beneplacito de las administraciones municipalesy federales (SARH y SRA). Estas dependencias avala­ban tacitamente los "convenios de coparticipaci6nsocial" cuando éstos servian de cortinilla al arriendode tierras ejidales. Tampoco intervenian en el con­trol de pesticidas y demas agroquimicos empleadosen fuertes dosis por las compafiias, a pesar de lasdenuncias registradas por la contaminaci6n de riosy tierras. Con tal de mantener una fuente esencialde trabajo y la estabilidad social, el Estado, en susdistintos eslabones, decidi6 cerrar los ojos: durantela temporada seca de 1989, en la época de mayordesempleo, la compafiia American Produce Co. pro­porcionaba trabajo a unas 5 000 personas, y en laribera michoacana deI Balsas, el numero de traba­jadores de las distintas transnacionales se elevabaa unas 6 500 6 7 000 personas, sin tener en cuentael personal empleado por las asociaciones locales 0los productores "independientes".

Ahora bien, cabe preguntarse acerca de los acuer­dos entre élites ejidales y compafiias meloneras quepueden haber permitido semejante desarrollo de laagricultura de renta. Sin el apoyo activo de lasprimeras, tal auge hubiera sido imposible. Un ana­lisis superficial evidencia un conflicto de interesesentre las dos partes, ya que la actividad de lastransnacionales contribuye a reducir en forma dras­tica las existencias de rastrojos disponibles parapastoreo deI ganado durante la temporada seca, ycuestiona igualmente las bases productivas deI po­der de las oligarquias ganaderas. Éstas, a priori, notienen nada que ganar al dejar que se fomente enlos ejidos una forma alternativa de poder y de inter­mediaci6n econ6mica. Una mirada mas calmadarevela sin embargo que ese conflicto s6lo es aparentey que los grupos hegem6nicos, ya sean ganaderos 0intermediarios delsector exportador de frutas, per-

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siguen un mismo objetivo: la reproducci6n socialsimple deI campesinado, en forma subordinada, tan­to para seguir proveyendo mano de obra como paramantener el potencial agron6mico -y por 10 tantoforrajero- de las tierras.

Ganaderia extensiva y cultivo de hortalizas:competencia por el espacio y "alianzas

objetivas"

La organizaci6n de la producci6n en los terrenoscultivados en el invierno de 1988-1989 que llev6 acabo la compafiia Shipley Sales Co., en ambas orillasdeI rio Balsas, en los municipios de Huetamo yZirandaro, brinda informaci6n para entender lasrelaciones entre élites ganaderas y transnacionales.La plantaci6n melonera se extendia para entoncessobre una superficie de 800 ha rentadas, desmonta­das, aplanadas y regadas por esa compafiia. El cul­tivo se realizaba en tres etapas, conforme a lademanda de los supermercados norteamericanosque compraban la totalidad de la fruta de exporta­ci6n. Cada etapa tenia una duraci6n de tres meses,es decir, la deI cielo vegetativo deI plantio de me16n:la primera siembra (620 ha) se realizaba en octubre,en tierras que se habian alquilado y dejado baldiasdurante la temporada de lluvias con el fin de podersembrar el me16n cuando éstas finalizaran, y abas­tecer el mercado norteamericano en enero y febrero;la segunda siembra (280 ha que los ejidatarios ha­bfan cultivado durante el temporal) se realizaba enenero para poder cosechar el me16n entre marzo yabril, 10 que imposibilitaba un nuevo cielo de cultivoantes de la llegada de las lluvias; en cambio, lasprimeras tierras cargaban con un tercer cultivo demelon, entre finales de febrero y principios de mayo.

Si bien la "inmovilizaci6n" de la mayor parte delas tierras de cultivo (unas 620 de 800 ha) durantela totalidad deI aiio para los requerimientos de laproduccion de me16n contribuye a reducir en formadrastica la disponibilidad de rastrojos de maiz ysorgo para el ganado, libera en forma escalonada-ypor 10 tanto mas aprovechable-, conforme se reali­za la cosecha de la fruta, una cantidad importantede esquilmos verdes, mas ricos en vitaminas y mi­nerales, y proporciona ademas lapachanga, los me­lones no comercializables que ni si quiera secosechan. Con tal de poder aprovechar estos esquil­mos, los ganaderos no tienen nada que perder en la

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sustituci6n de cultivos, sino al contrario, se benefi­cian de una pastura mas nutritiva y, sobre todo,totalmente gratuita. 15 En los distritos de riegoabiertos por la Comisi6n deI Balsas, los productoresde mel6n "independientes" lograban vender estapastura a un valor bastante superior al de los ras­trojos de mafz (250 000 la primera y 200 000 lossegundos, en 1989), pero allf donde se habfan im­plantado las compaîiias meloneras, los ganaderos noteillan que pagar esta suma, ya que al arrasar conlas cercas las transnacionales habfan restablecidode facto el libre pastoreo y las rentas de las quegozaban los ganaderos antes deI proceso de cercadode las dotaciones.

Ahora bien, la distribuci6n de las tres etapas decultivo deI mel6n y, sobre todo, los plazos que seacordaban entre la cosecha de un cielo y la prepara­ci6n deI terreno para el siguiente, eran el objetoprincipal de negociaci6n entre ganaderos deI ejido yrepresentantes de la compaiifa. Cada corte de mel6nse prolongaba durante mas de un mes, en un frenteque iba progresando de una extremidad a otra de laplantaci6n; inmediatamente detras de los cortado­res veilla el ganado. Debido a las altas temperaturasy al impacta que éstas tienen sobre la proliferaci6nde plagas y enfermedades deI mel6n, lasnormasfitosanitarias limitan a cuatro dias el plazo entre lacosecha y el barbecho de las tierras en preparaci6ndeI cielo de cultivo siguiente. Las transnacionalescomparten ese interés, pero el plazo acordado parael pastoreo de los esquilmos constituye la piedraangular de sus relaciones con los ganaderos y elmayor determinante de la perennidad de los contra­tos. De tal suerte que en 1989, el periodo de pastoreose extendia a 10 dias y hasta a 15 y, tras el tercercorte de mel6n, la compafiia Shipley Sales realizabauna nueva irrigaci6n para facilitar el retonD de losadventicios; el barbecho con tractor no intervenia enesta ocasi6n sino hasta un mes después de levantarla cosecha.

De esta forma, las transnacionales contribuian areducir notablemente los costos de producci6n de losgrandes ganaderos. Con el valor deI alquiler de susparcelas, éstos disponian de ventaja para adquirirfuera de las zonas de riego los rastrojos de maiz 0 desorgo que les podian hacer falta en un determinadomomento. 16

La actividad de las compafiias permitia, pues, alos ganaderos duplicar su capacidad forrajera sinque tuvieran que realizar la menor inversi6n, a lavez que desplazaba los problemas de escasez deforrajes y de sobrepastoreo hacia las areas de agri-

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cultura de temporal circundantes. Por si fuera poco,la disponibilidad en esquilmos verdes y en fruta dedesecho redundaba en un fuerte aumento de laproducci6n lechera deI ganado, en una época en laque el valor de la leche alcanzaba sus mas altosniveles. Asi mismo, los ganaderos eran los principa­les proveedores de vehiculos de carga que las com­pafiias rentaban para el transporte masivo de lafruta, desde el campo hasta las empacadoras; tam­bién servian de intermediarios a las transnaciona­les para extender el cultivo de mel6n a aquellaszonas donde las condiciones topograficas e hidrogra­ficas no permitian la instalaci6n de plantacionesextensivas ni las economfas de escala que éstasgeneraban para la inversi6n directa.

Por todo esto podemos pensar que el conflicto deintereses entre transnacionales horticolas y élitesganaderas era s610 aparente: después de los inter­mediarios deI sector exportador de frutas, los gana­deros eran los que captaban la mayor parte de larenta generada por el auge deI cultivo de mel6n;queda igalmente explicado el consenso que existiaen el ambito regional en favor de la implantaci6n delas transnacionales, asi como también el apoyo po­litico e institucional deI que gozaban.

El desarrollo de la agricultura de exportaciontampoco significaba que los pequefios campesinostuvieran un mayor acceso a la especializaci6n en laganaderia extensiva. Aunque sus ingresos aumen­taran paulatinamente por los salarios y los alquile­res pagados por las compafiias y aunque susanimales pudieran pastorear libremente los esquil­mos de mel6n al igual que los hatos de los grandesganaderos, estos ultimos estaban en posici6n deacaparar los agostaderos -acaparamiento que elauge melonero no cuestiona por ser éstos terrenosaccidentados y no irrigables-, 10 cual imponfa unlimite infranqueable a la acumulaci6n de ganado: ano ser que los pequefios ejidatarios dedicaran unaparte de su dotaci6n al pastoreo de sus animales,renunciando con ello a su autosuficiencia en maiz,los sistemas de cria seguian dependiendo deI accesoa los agostaderos para el sustento deI ganado en latemporada de Iluvias.

La irrupci6n de las companias meloneras en elpaisaje socio-econ6mico de Tierra Caliente ha con­tribuido a reforzar los procesos de acumulaci6n di­ferencial que operaban desde la reforma agraria, asicomo los mecanismos de dominaci6n ejercidos porlas élites ganaderas sobre el campesinado ejidal.Los dos grupos hegemonicos, ganaderos y exporta­dores de fruta comparten un mismo interés: la per-

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manencia de un campesinado que pueda mantenerel potencial agro-pastoral de la tierra y proporcionarmana de obra y forrajes a bajo costo, cuando en si elproceso de ganaderizaci6n de la economia regionaltiende a eliminarlo. TaI reproducci6n social debe sersimple para no generar procesos de acumulaci6nque permitirian a los campesinos librarse de losmecanismos de sujeci6n econ6mica y polftica quehoy los mantienen sometidos. Desde este punta devista, y sin negar el impacta potencial de las recom­posiciones deI campo polftico local, el peso de lasestructuras sociales y econ6micas apunta a pensarque la globalizaci6n no hara sino confirmar la pola­rizaci6n de la sociedad de la Tierra Caliente.

A modo de conclusion: sustentabilidadazroeconomica, movilidad deI capital y

control de las tierras: deI buen uso de uncampesinado

El analisis de las condiciones de implantaci6n yoperaci6n de las transnacionales horticolas en lacuenca media deI Balsas nos brinda informaci6nacerca de posibles vias de evoluci6n y de reproduc­ci6n de las agriculturas minifundistas en México. Araiz de las reformas al articulo 27 constitucional, sehabl6 deI posible desarrollo de nuevos latifundios yde la desaparici6n de una gran parte de los produc­tores deI agro. TaI evoluci6n no se puede descartaren las extensas franjas montaiiosas de Tierra Ca­liente, donde la ganaderia extensiva y los narco­cultivos son las unicas actividades que todaviaproporcionan alguna rentabilidad. A proximidad delos rios sin embargo, las relaciones que se estanestableciendo con el mercado apuntan hacia otroescenario: ahf, la tierra ha dejado de ser el factorfundamental para el control de la producci6n y laapropiaci6n deI valor creado; el control deI capitalcirculante -deI que depende el acceso al agua y a latecnologia- y deI capital relacional-que determi­na las condiciones de acceso al mercado- es la clavede una inserci6n favorable al mercado mundial. Asimismo, la reproducci6n en estas cuencas agricolasde un campesinado 10 suficiente numeroso comapara proporcionar mana de obra en actividades quehacen de ella un uso intensivo, coma es el casa de loscultivos de hortalizas, se vuelve un elemento esen­cial de la sustentabilidad econ6mica deI tipo dedesarrollo que ahi se esta gestando.

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Otros determinantes influyen sin embargo sobredicha sustentabilidad: en Tierra Caliente, la proli­feraci6n de plagas (insectos, hongos, nematodos,bacterias ...) merma la rentabilidad deI cultivo dehortalizas al cabo de unos pocos cidos de produc­ci6n. TaI fen6meno determin6 la partida de lastransnacionales de la cuenca deI Tepa1catepec don­de operaban: a fines de los aiios ochenta, la luchafitosanitaria representaba cerca de 40% de los cos­tos de producci6n deI me16n, 0 sea 10 doble de sunivel en la regi6n deI Medio Balsas (Léonard 1995:189). Las mismas compaiiias tenian una responsa­bilidad grande en esta evoluci6n: al ser también lasprincipales distribuidoras de pesticidas, fueronsuministrando cantidades crecientes de plaguicidasa los productores, con 10 que se agravaba la situa­ci6n, y en modo alguno promovian otros métodoscoma por ejemplo los controles de lucha bio16gica;17se han terminado por generar asi plagas resistentes,cada vez mas costosas de combatir. En 1990, unasituaci6n similar ya se perfilaba en la cuenca mediadeI Balsas, donde se utilizaban cerca de 40 plagui­cidas diferentes en la lucha contra una docena deparasitos. Desde luego, los acuerdos con los ganade­ros, por los que se mantienen sin barbechar losesquilmos de mel6n fomentandose focos de disemi­naci6n potencial de las plagas, contribuyen a acele­rar ese proceso. Por si fuera poco, el riego intensivomediante bombeo en época de bajo estiaje de los riosacarrea serios riesgos de deslave y salinizaci6n delos suelos.18

El desenlace es previsible: al cabo de unos aiiosde explotaci6n intensiva, la compaiiias cambian lastierras agotadas e infestadas por terrenos virgenes,donde emprenden un nuevo cielo de explotaci6n,manteniendo asi el nivel de rentabilidad de susinversiones. El desplazamiento hacia otros ejidos-coma ya se observaba en el Medio Balsas a media­dos de los ochenta, cuando las transnacionalesabandonaron las areas irrigadas por la Comisi6n deIBalsas, para empezar el cultivo con bombeo en eji­dos sin experiencia previa deI riego- se convierte alargo plazo en un traslado masivo hacia otras cuen­cas que presentan esas mismas caracteristicas. Perotal evoluci6n no significa la partida definitiva de lascompaiiias: el Medio Balsas esta integrado en unconjunto de cuencas -que comprende el valle deITepa1catepec al igual que el istmo oaxaqueiio 0 lascostas de América Central- y entre ellas las com­paiiias horticolas van rotando sus inversiones. Enesta perspectiva, la apropiaci6n y la concentraci6nde las tierras de cultivo no representan el menor

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interés para las transnacionales. En cambio, la per­manencia de un campesinado capaz de restaurar lafertilidad de los suelos y de preparar su regresoexitoso se vuelve un elemento basico de la sustenta­bilidad de sus actividades.

Ahi coinciden les estrategias econ6micas de lastransnacionales y las de las élites ganaderas locales.Existe una "alianza objectiva" entre estos actores entomo al control y la gesti6n de los recursos produc­tivos de los ejidos; la mana de obra es el mas valiosode éstos. Al igual que en el antiguo sistema hacen­dado, se trata de que el campesinado reproduzca sufuerza de trabajo a un costo minimo para los gruposde poder; en concreto, que él mismo resuelva susnecesidades basicas de alimentaci6n con la milpa,pero eso si, sin llegar a avances en su autonomiaecon6mica. De esta manera, el valor que asignatanto a su fuerza de trabajo familiar excedente comaa los subproductos de su milpa -entre ellos losrastrojos- permanece limitado. Para lograr esteprop6sito, es precisa dejar al campesinado al mar­gen deI control sobre el espacio que no sea absoluta­mente necesario para su reproducci6n simple, esdecir, en las condiciones actuales deI mercado degranos basicos, limitar este control a las tierras decultivo y por un tiempo que no exceda al cielo detemporal. En esta perspectiva, una vez alcanzadoun acuerdo con las élites ejidales en tomo a lagesti6n y la ocupaci6n de las tierras de cultivo (su­perficie cultivada por cielo horticola, fechas y plazosacordados para el pastoreo de los esquilmos), resul­ta de primer interés para las transnacionales refor­zar el control ejercido por los ganaderos sobre losrecursos forrajeros deI ejido, en particular es impor­tante el restablecimiento deI libre pastoreo de losesquilmos.

Se puede asi vislumbrar un sistema ciclico de explo­taci6n con periodos de implantaci6n y actividad delas transnacionales meloneras que altemarfan confases en las cuales los ganaderos controlarfan otravez el cercado de parcelas y los rastrojos. La susten­tabilidad de tal sistema resulta sin embargo dudosa:con la partida, aun temporal, de las transnacionalesy la evaporaci6n de la principal fuente de empleos,el agotamiento de la fertilidad de los suelos, ladesaparici6n de las cercas que dividian las dotacio­nes ejidales y el restablecimiento deI libre pastoreoimplican una fuerte dafio al de por si escaso margende acumulaci6n de las unidades minifundistas, y desu capacidad de reproducci6n. *

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Notas

1 Esa reforma puede haber generado dinamicas diferenciadasde un ejido a otro en cuanto a las nonnas (convenciones)locales de acceso y aprovechamiento de los recursos forraje­ros, tanto en tierras de cultivo como en agostaderos; esasdiferencias han deterininado en gran medida, como se veramas adelante, las condiciones de expansi6n de los cultivos dehortalizas. La opini6n dei autor es que, dadas las condicionessociales y econ6micas que imperaban en la regi6n a fines delos 80, dicha reforma no ha hecho sino confirmar y formalizarla concentraci6n de las tierras y de los poderes en la mayorlade los ejidos.

2 Los caporales eran los encargados dei hato dellatifundio; asimismo, gozaban de condiciones ventajosas, como el hecho dedisponer de varias yuntas prestadas que podian alquilar 0usar para extender sus cultivos, 0 la posibilidad de poseeralgunas cabezas de ganado.

3 La familia Celis pudo asi mantener un hato de 4 000 cabezasen las tierras que le habian sido confiscadas en los municipiosde Zirandaro y Coyuca de Catalan; cincuenta afios después,conservaba ahi una parte de ese ganado sin jamas haberadquirido algUn derecho ejidal (Léonard 1995: 79).

4 Los esquilmos, 0 rastrojos, estan constituidos por los tallos yhojas de los cultivos, y por las malezas que permanecen enlas parcelas después de cosechar el grano; son aprovechadoscoma forraje.

5 Secretaria de Agricultura y Secretaria de Reforma Agra­ria.

6 A principios de los anos 90, el salaria agricola vigente enla cuenca dei Medio Balsas rondaba los 4 d61ares por dia;en Estados Unidos, la hora podia oscilar entre 5 y 6d61ares.

7 A principios de los anos noventa, los gastos en semillas,mecanizaci6n, agroquimicos y mano de obra -sin consi­derar los costos de riego- representaban, para unahectarea de tomate, pepino 0 calabacita, el valor de 8 Tde maiz (0 sea la producci6n de unas 5 6 6 ha), 0 de sietemeses de salario de un jornalero agricola; en 10 que serefiere a los cultivos de exportaci6n (meI6n), la inversi6nera casi el doble (véase Léonard 1995).

8 Acerca de la convergencia de intereses y las formas decooperaci6n que tejen entre si los bodegueros de las prin­cipales centrales de abasto y los grandes "productores" dehortalizas, Linck (1996) desarrolla el concepto de "mono­polio compartido" en los diferentes niveles de la cadenade abasto.

9 A principios de los anos 90, la Tiena Caliente dei Balsasproporcionaba alrededor de la quinta parte dei volumentotal de melones importados por Estados Unidos entre losmeses de enero y abril (Bustamante 1996).

10 Esta hip6tesis se sustenta en la coordinaci6n evidente queexiste entre la diferentes companias, en los procesos deproducci6n, de comercializaci6n y en los sistemas de con­trataci6n de los productores (véase Bustamante 1996).

11 Segun Lera (1987), cada d61ar proveniente de la exporta­ci6n de mel6n a Estados Unidos generaba una gananciapara el productor de 30 centavos, y practicamente 10mismo para el intermediario, una vez deducidos los gastosde transporte, almacenamiento e impuestos; pero ese d6­lar generaba otros 2 de valor agregado en las etapas

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Formas locales de dominaci6n en el mercado global

siguientes de comercializaci6n, también controladas porlas mis mas compaiiias.

12 El consumo aparente de mel6n en Estados Unidos hapasado de 260000 a casi 400000 T entre 1980 y 1989,debido al incremento de la producci6n de Florida y, sobretodo, al aumento de las importaciones provenientes deAmérica Central y dei Caribe, las cuales se beneficiaban conlas facilidades aduanales contenidas en la Iniciativa dei Ca­ribe lanzada por los gobiemos de Reagan y de Bush. Estasobreoferta ocasion6 una disminuci6n dei precio promedio, enla frontera de 64%, entre 1982 y 1988 (Léonard 1995: 190).

13 A la vez, la contrataci6n de una poblaci6n numerosa poruna temporada larga permite que las transnacionalesimpongan salarios muy por debajo de la cotizaci6n vigen­te: en 1989 el jornal pagado por 10 horas de trabajo (loshombres en las labores de cultivo, las mujeres en el em­paque de la fruta) se ubicaba en un 25-40% por debajo deisalario pagado por los productores campesinos. Ya que losgastos salariales representan cerca dei tercio de los costostotales dei cultivo; esto confiere a las transnacionales unaproductividad mucha mayor a la de sus competidorescampesinos y, por 10 tanto, una capacidad de resistenciaa fluctuaciones de precios mucho mayor.

14 Barkin y King (1970): 176.15 Los calculos realizados en base al valor nutritivo de los

rastrojos de maiz y de los esquilmos de mel6n demostra­ban que, en los terrenos cultivados por la Shipley Sales,la disponibilidad de forrajes variaba muy poco: 214 diasde pastoreo si las 800 ha estuviesen cultivadas de maiz,o sea con que alimentar a unas 1 020 reses durante lossiete meses de sequia; con el cultivo dei mel6n, eran 100dias de consumo después dei corte dei primer cielo, enenero y febrero (suficientes para alimentar a unos 1 350bovinos adultos en ese tiempo); des pués, 27 dias de pas­toreo pasada la cosecha de la segunda etapa, en marzo(equivalentes a 10 que podrian consumir 900 reses duran­te este periodo); ademas de otros 100 dias posteriores a lacosecha dei tercer cielo, desde abril hasta junio (equiva­lentes a 10 que necesitaban para su alimentaci6n, en eseperiodo, unos 1 120 animales). Como se les administrabaa los animales un complemento (no tan significativo), elmes de marzo, la cria dei ganado no se veia afectada porlas actividades de la compaiiia; por el contrario, la susti­tuci6n de cultivos mejoraba el valor nutritivo de losesquilmos.

16 En 1989, la renta pagada por las compaiiias era superioren un 50% al precio de los rastrojos en una superficieequivalente.

17 Por aiiadidura, a fines de los 80, las autoridades agrope­cuarias de Tierra Caliente no tenian ninguna informacionsobre los productos fitosanitarios empleados directamen­te por las compaiiias. Sin embargo algunos funcionariossospechaban, pues era un secreto a voces, que éstas utili­zaban, dado su bajo costo, productos prohibidos enEstados Unidos por su poder contaminante, coma son lospiretroides.

18 Sobre el particular, los contratos de arrendamientos fir­mados por la compaiiia American Produce precisaban que(elausula 12): "En casa de una mala utilizaci6n dei agua

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y dei servicio de riego, las sanciones previstas por la LeyFederal de Aguas se aplicaran a los ejidatarios".

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Pobreza y movilidaden la Montana de Guerrera

Marguerite Bey*

Prologo: entre tradicion y modernidad

El aire tibio vibra en un bullicio ensordecedor: lasexplosiones de los cohetes se mezclan con el cotorreode los zanates puntuado por el repique de las cam­panas de la catedral. Adelante de ésta, la bandalocal acompaiia a un grupo de bailarines disfraza­dos, unos con mascaras de Halloween, otros configuras de animales salvajes (ciervo, zorro...), quehace circulo en tomo a una giganta vestida de espa­nola, La Mona. Venidos de todas partes, los vende­dores, repartidos entre las calles deI parque central,ofrecen todavfa, a esta hora tardia, sus variopintasmercancias: cirios, golosinas, casetes de musicas deritmos variados (salsa, cumbia, rap...), 0 tambiénflores (cempasuchil, sobre todo), juguetes importa­dos objetos de artesania regional, joyas de plata de'l'~co... Mas alla, algunos juegos electr6nicos dejanresonar sus estridentes mecanismos, bajo los arcosdonde familias enteras de indios se apretujan paradormir.

Este cuadro, que podrfa parecer surrealista, esbien real. Nos pinta 'l'lapa, el 23 de octubre, que esel dia de clausura de un mes de celebraciones de lafiesta patronal deI Senor deI Nicho (un Cristo mila­groso encontrado en una cueva). Al pasar los dias,procesiones y misas se suceden brindando la opor­tunidad de que numerosos peregrinos se encuentren

* Centre d'Études Comparatives sur le Développement (CECOD).Institut d'Études du Développement Économique et Social(IEDES). Université de Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.

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en este centro habitualmente adormilado. Esta fe­cha también es una de las tres en las que hay feriaen 'l'lapa. La muchedumbre converge procedente demuchos lugares: las familias se reunen, los migran­tes llegan con camiones especiales alquilados parala ocasi6n, aIgunos vienen hasta de Nueva York. Loshabitantes de cada barrio hicieron esfuerzos consi­derables para adornar su calle para el paso de laimagen de Cristo transportado en una procesi6n querecorre toda la ciudad. Habria que precisar quenumerosas nuevas colonias 1 se encuentran ahorafuera deI circuito, por 10 que desbordan de los limitesespaciales impuestos a los antiguos barrios por lacarretera México-Chilpancingo por un lado y por elrio 'l'lapaneco por el otro. Hacia la madrugada deIdia 23, las calles estan tapizadas con aserrin rojo ycon flores, formando motivos que rivalizan en origi­nalidad. A las seis de la tarde, pisadas por miles depies, estas pinturas de un dia estaran barrida~,

dejando aparecer de nuevo el asfalto mal mantem­do los huecos abiertos sobre canalizaciones derrum-,badas, los escombros amontonados en previsi6n denuevas construcciones: testigos todos de la exten­si6n deI espacio urbano, que hace de la pequena villade 'l'lapa una ciudad en obras.

Tlapa, encrucijada de culturas

'l'lapa, capital de la regi6n Montana deI estado deGuerrero, aparece coma un reflejo de los cambios

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Pobreza y movilidad en la Montana de Guerrero

ocurridos en los ultimos mos, en la vida de la regi6n.En efecto, en ella confluyen poblaciones venidas deIcampo, que de alli migran a otros estados 0 paises,y también a ella se regresa con nuevos valores ynuevas necesidades. Pero, loqué papel puede tenerTlapa siendo coma es W1a ciudad intermedia? Sibien su funci6n econ6mica es incipiente, podemosobservar, desde luego, W1a recomposici6n social yuna percepci6n renovada deI espacio.

Si partimos de W1a confrontaci6n entre 10 quepermanece y 10 nuevo, se construyen varias oposi­ciones en forma de binomios: la tradici6n conllevauna identidad colectiva y W1a solidaridad que seexpresa en un territorio determinado, mayormenterural; la modernidad, al contrario, conlleva valoresindividuales, refuerza la importancia de la escolari­zaci6n y acentua la movilidad, tanto espacial (sobretodo hacia ciudades) coma social, meta esta Ultimaque cada uno suena alcanzar.

Pretendemos examinar la dinamica de desarrolloregional con W1 enfoque desde la ciudad de Tlapa.Para eIlo, partimos deI presupuesto de que Tlapaejerceria W1 atractivo coma ciudad intermedia, comapolo de desarrollo. Pronto, este postulado demostr6ser exagerado: la regi6n de la Montana constituyeuna de las mas pobres deI pais y el crecimiento desu capital s610 demuestra la necesidad que tienensus habitantes de desempenarse en W1 espacio ma­yor que les permita multiplicar las oportunidades,tanto de trabajo coma de reproducci6n social. Poreso, este articulo ofrece un analisis de la relaci6ncampo-ciudad y de la movilidad mas amplia queconlleva para las poblaciones pobres. El tema de lareproducci6n social nos conduce por diferentes rum­bos; Tlapa, encrucijada de culturas, va a constituirnuestro pW1tO de partida y la movilidad espacialsera el hilo conductor.

En la regi6n de la Montana conviven cuatro gruposétnicos con los mestizos, grupo dominante con usosmas "urbanos". Seglin los datos deI Instituto Nacio­nal Indigenista (instalado en Tlapa desde 1964), laregi6n se compone de 40% de mestizos, 26.4% detlapanecos, 20.4% de nahuas y 13.2% de mixtecos.Esta repartici6n no refleja la importancia econ6micao social de cada uno de los grupos. En el pIanoecon6mico, son sin duda alguna, los mestizos y losnahuas quienes, concentrados en los fondos de va­Iles irrigados y en las cabeceras, dominan. Los tla-

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panecos, habitantes mas antiguos de la regi6n, serefugiaron muy pronto en la montaiia alta y dispu­sieron generalmente de diferentes pisos eco16gicos,10 que hoy les permite diversificar al maximo suproducci6n y reduce al mismo tiempo riesgos. Losmixtecos, finalmente, confinados en las alturas einstalados en las fronteras de los estados de Pueblay de Oaxaca, constituyen las poblaciones mas pobresde la regi6n. Se les encuentra sobre todo en losmunicipios de Metlatônoc, Alcozauca y Xalpatla­huac, dotados con suelos muy inclinados y someros.Noes ninguna casualidad que la mayor parte de losmigrantes proceda de estos municipios. Ademas, losmixtecos son una etnia demasiado dispersa en elespacio coma para poder defender cualquier reivin­dicaciôn.

Sin embargo, aunque se les atribuyen tradicionesinmutables en el tiempo (costumbres vestuarias,idioma, organizaciôn comunal...), las poblaciones dela regiôn demuestran W1a gran capacidad de adap­taci6n e innovaci6n en sus actividades y modos devida. El objeto de este articulo es precisamentemostrar, a partir deI estudio de diversas ocupacio­nes deI ambito rural, cômo se va creando una nuevaorganizaciôn econ6mica, social y poHtica insepara­ble de W1 concepto renovado deI espacio.

Globalmente, esta regi6n se distingue por doscaracteristicas: esta poblada con una mayoria deindios de origenes diversos y pertenece a un conjun­to geopolitico inestable, marcado por el caudillismoy el caciquismo, poderes regionales compartimenta­dos (Bartra 1996a; Estrada 1994). Las relaciones depoder toman entonces un lugar predominante, yasea que se trate de estudiar las relaciones de traba­jo, 0 la politica, en la regi6n 0 en el marco de todo elpais. El crecimiento acelerado de la pequefia ciudadprovincial de Tlapa hace relevantes los contrastessociales y econ6micos, y exacerba los conflictos porla dominaciôn deI poder urbano, por 10 que el estudioparte de este centro urbano.

Al mencionar las posibilidades de trabajo para laspoblaciones de la regi6n, no hablaremos de desocu­paci6n, tema muy debatido en las estadisticas, por­que durante la investigaci6n de campo apareci6claro que los pobres trabajan mucho, aunque susingresos (en natura 0 en especies) cubran cada diamenos sus necesidades basicas. 2 Puede afirmarseincluso que los pobres no disponen de los mediospara quedar sin trabajar. Los ejemplos de la produc­ci6n a domicilio de sombreros de palma y de suempleo coma jornaleros agricolas en el norte deIpais, que implica al contrario una migraci6n de

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Esta jerarquizaci6n provoca la rivalidad cabecera ycomisaria; las dos intcntan tener un mayor numerode infraestructuras con el fin de poder conformaruna administraci6n municipal.

Durante las ultimas décadas, la ciudad de Tlapaconoci6 un crecimiento muy rapido. En 1995, tenia26 409 habitantes; s610 tenia 20 863 en 1990;4 0 sea,tuvo un crecimiento de alrededor de 20% en 5 afios.

Cuadro - Distribuci6n de la poblaci6n de la regi6n Montana, pormunicipios; periodos comprendidos: 1970, 1980 Y 1990.

*En 1993 se cre6 el municipio de Acatepec; reune varias comisarfas que deseaban separarsede este municipio.FUENTE: Se elabor6 el cuadro a partir de Guerrero, perfil sociodemogrâfico. XI Censo Generalde Poblaci6n y Vivienda, INEGI, 1990.

Entidad y municipios 1970 1980 1990 Crecimiento1980-1990

(%)

Guerrero 1597360 2 109513 2620637 2.2

Porcentaje de laregl6n en el Estado 14 13.5 13.4 -0.2

Ahuacuotzingo 13848 15632 16568 0.6

Alcozauca de Guerrero 9060 11 765 15058 2.6

AJpoyeca 3251 4259 5202 2.1

Atlamajalclngo dei 3011 3581 4244 1.8Monte

Atlixtac 10374 13239 16820 2.5

Copanatoyac 9331 9823 13880 3.6

Cualac 4340 5532 5884 0.6

Huamuxtitlan 9612 12245 12948 0.6

Malinaltepec 17042 22231 30581 3.3

Metlat6noc 14809 18005 24338 3.1

Olinala 13527 16302 19076 1.6

Tlacoapa 6065 6040 9978 5.3

Tlallxtaquilla de Maldon 5563 5867 6668 1.3

Tlapa de Comonfort 23294 33581 44177 2.8

Xalpattahuac 7898 9931 11 129 1.2

Xochlhuehuetlan 6112 6056 7372 2.0

Zapotitlan Tablas' 13599 20627 23188 1.2

Un estado joven,municipios agitados

El estado de Guerrero es unestado joven en los dos senti­dos de la palabra: fue creadoen 1849, y 54,3% de su pobla­ci6n tenia menos de 20 afiosen 1990. En el municipio deTlapa, la repartici6n por gru­pos de edades es la siguiente:46.2% tiene entre 0 y 14 afios;48.2%, entre 15 y 64; Y 3%,mas de 65 afios; no hay infor­mes sobre el 2.3% que falta(INEGI 1990). La evoluci6n de­mogrâfica mostrada en nues­tro cuadro debe relacionarsecon la evoluci6n municipal: elterritorio de Tlapa compren­dia 15 localidades en 1921 y46 en 1990.3 •

Sencillamente, se puededefinir el municipio libre enbase a sus fundamentos en laConstituci6n de 1880 (repro­ducidos en el articulo 115 dela nueva Constituci6n), losque distinguen tres catego-rias polltico-administrativas:[J La cabecera municipal, con categoria de pue­

blo, administrada por un ayuntamiento convarios titulares.

[J La comisaria, con categorfa de pueblo, adminis­trada por uno 0 varios comisarios.

[J La subcomisarfa, con categoria de pueblo, admi­nistrada por un subcomisario (Dehouve 1990:237).

larga distancia, ilustran el ca­nlcter actual de la explotaci6nde la mana de obra: el trabajoda ocupaci6n a todos losmiembros de la familia (lo queconlleva una mayor flexibili­dad) aunque la remuneraci6nglobal esta en regresi6n, con10 que se favorece a los inter­mediarios.

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Pobreza y movilidad en la Montana de Guerrero

Figura 1 - Paisaje de Potoichan (municipio de Copanatoyac).

En este lapso de tiempo, las colonias crecieron comahongos: la Montaiia desparrama su gente por laciudad bordeada por el rio, y se queda alli, en tomoal Jale,5 punto de encuentro entre ciudad y campo.Primero, se va a Tlapa para estudiar, hacer nego­cios, hacer tramites administrativos; después, dealli se sale hacia cualquier destino. Asi mismo espractico, tal vez hasta prestigioso, disponer de unalojamiento aunque sea precario. Las formas deocupaci6n de ciertas viviendas agarradas deI montemuestran que toda la familia esta interesada, en unmomento u otro, por el alojamiento en la ciudad.

La formaci6n de nuevas colonias pone en juegointereses muy variados. Entre otros, los miembrosdeI unico ejido urbano de Tlapa, San Francisco,cuentan con el ejercicio deI poder sobre sus tierras.Los conflictos se multiplican, mientras se solicitanayudas por todas partes para edificar, consolidar,implementar ...Tlapa estuvo en un relativo aisla­miento hasta que se realizaron las obras de infraes­tructuras en los aiios sesenta. Si bien la explotaci6nforestal suscit6 la construcci6n de carreteras en lamontaiia, paralelamente, el empleo de avionetas sedesarroll6, durante los aiios 70 (bajo la politica depromotores de Echeverria), para el transporte de losdocentes: dos lineas privadas lograron instalarse.Numerosos pueblos aislados en la montaiia dispo­nen todavia de pistas de aterrizaje, y no se excluyela hip6tesis de que éstas se utilicen clandestinamen-

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te para el transporte de la gomade amapola. S610 al final de losaiios ochenta se paviment6 la ca­rretera que une 1'lapa con Chil­pancingo, mientras la carreteraChilapa-Chilpancingo tenia yamuchos aiios de existencia (Chila­pa es uno de los centros de abas­tecimiento de Tlapa). La mas 0menos buena comunicaci6n viaterrestre no impide la preserva­ci6n de relaciones antiguas conlos estados vecinos de Puebla yOaxaca. El comercio se desarrollasobre estos ejes, a pesar de lasdificultades de transito. Desde laconstrucci6n de la carretera queune Tlapa a Chilpancingo pasan­do por Chilapa, la ciudad de Tlapaha podido ejercer mas plenamen-te sus funciones de capital regio­naI. En 1992, Chilapa, centrocomercial siempre muy importan-

te, tuvo que ceder a l'lapa el titulo de di6cesis de laMontaiia.

Es importante destacar el hecho de que el trazadode los ejes carreteros define una orientaci6n en lasactividades econ6micas que puede traducirse luegoen una reorganizaci6n social, incluso politico-admi­nistrativa. Por ejemplo, se observa que ciertos mu­nicipios coma Metlat6noc estan tomando unaorientaci6n hacia la Costa Chica (en relaci6n conSan Luis Acatlan, Ometepec 0 Marquelia) y no haciaTlapa.6

lQué tipo de desarrollo regional?

Desde hace algunos aiios, se habla de descentraliza­ci6n y la escala deI municipio parece ser para mu­chos la mas adecuada para administrar el desarrollo(Bartra 1986b). Pero, {,c6mo administrar el poderlocal? En apariencia, bastante se hizo para multipli­car las instancias, tanto de decisi6n como de imple­mentaci6n deI desarrollo. A nivel deI municipio, losComités de Desarrollo MunicipaI,1 y, a nivel regio­nal, el Consejo Regional de la Montafla,8 son direc­tivas pilotos cuyos miembros se ocupan de losproblemas deI desarrollo. La lista de los proyectoses larga, pero las decisiones no se acompaiian siem-

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pre de los medios financieros necesarios, asignados(0 no) au.n hoy, por decisi6n deI gobierno estatal 0federal. A manera de ejemplo, la carretera Tlapa­Marquelia, que corre desde la montaiia hasta lacosta, fue decidida y financiada por el gobierno fe­deral, sin la menor consulta con las poblacioneslocales. Lo mismo sucedi6 con el nuevo mercado deTlapa, que el gobierno estatal decidi6 construir enel campo de aviaci6n, y con materiales inadecua­dos: esto condujo a la paralizaci6n indefinida de laobra.

Generalmente, los proyectos abundan-y ûltima­mente esto sucede a menudo- puesto que diferen­tes dependencias de Secretarias obtuvieronrepresentaci6n en Tlapa. En el marco de la estrate­gia deI "Ramo 26: superaci6n de la pobreza", laSecretaria de Desarrollo Social (SEDESOL) por si soladistribuye su presupuesto entre varios centenaresde proyectos en la regi6n, cuyo costo esta compren­dido entre 10 000 y 500 000 pesos (en 1997).

Por su parte, la Secretarfa deI Medio Ambiente,Recursos Naturales y Pesca (SEMARNAP) propone unprograma integral para la regi6n que hace hincapiéen la sustentabilidad deI desarrollo. Fomentadaspor diversas fuentes de financiamiento,914 Socieda­des de Solidaridad Social (SSS) y otros 13 tipos deagrupaciones de productores estan registrados porel CRM. Pese a que algunos grupos despliegan enrealidad verdaderas actividades de caracter lucrati­vo, esta multiplicaci6n reciente de figuras asociati­vas expresa un gran dinamismo, principalmente departe de las mujeres. Ciertos grupos de mujeresintentan valorizar habilidades tales como la crianzade animales menores, la costura, el bordado... Entresus metas, las de generar un ip-greso complementa­rio para la familia y lograr algo mas de inde­pendencia.

De todas formas, la regi6n es pobre. Los recursosagrfcolas son muy limitados y estan mal repartidosentre los diferentes municipios y, por mûltiples ra­zones (en parte relacionadas con el funcionamiento"caudillista" deI estado), las posibilidades de desa­rrollo industrial son restringidas; con todo 10 cual,las soluciones econ6micas son de poca envergadura.En una perspectiva autoritaria, Rubén FigueroaAlcocer (entonces senador, y miembro de una de lasfamilias mas importantes deI estado) plantea "... eldespoblamiento compulsivo de las comunidades deLa Montana y su concentraci6n en ciudades medias,como respuesta gubernamental a la carencia deservicios y a la imposibilidad de dotarlas de ellos"(Estrada 1994: 22).

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El regionalismo, favorecido por el aislamiento,encontr6 su expresi6n politica en el caciquismo y elcaudillismo (Bartra 1996a, y el mismo autor, suarticulo en el presente nÛlnero de Trace). Pero laregi6n ha roto con su aislamiento secular pues eltejido urbano se va estrechando. El crecimiento ur­bano pone en juego a diversos actores, en torno a laformaci6n de nuevas colonias (propietarios, ejidata­rios, partidos polfticos e invasores). El papel de laradio es fundamental para mantener una relaci6npermanente con las comunidades, entre éstas y laciudad, y hasta entre éstas y los emigrantes a Esta­dos Unidos. Los programas de radio en lenguasindfgenas y, sobre todo, los mensajes personalesdirigidos via la radio 0 via telef6nica, a todo 10 largodeI territorio nacional e incluso mas alla, impresio­nan por la facilidad muy nueva de vencer las distan­cias. Las migraciones se han vuelto parte cotidianade las familias. No solamente la vida de los emigran­tes se ve transformada, sino que, ademas, las trans­ferencias de d61ares toman cada dia masimportancia en la economia regiona1. 10

La ampliaci6n de los espacios ocupados por cier­tos grupos familiares, incluso de familias muy po­bres tiene efectos muy diversos: no solamentemodifica sus posibilidades de reproducci6n econ6mi­ca, también las de reproducci6n social y polftica. Conrapidez, la participaci6n polftica de las poblacionesindigenas se incremento. 11 El desarrollo de la esco­larizaci6n en el medio rural, ademas de la organiza­ci6n polftica y gremial de maestros, tambiénsacudieron el yugo de la ignorancia, y el de la sumi­si6n a las reglas impuestas por los grupos dominan­tes de la sociedad. La creaci6n de escuelas bilingües(en particular espanol-mixteco) se ha vuelto un retopara el poder. Da prueba de esto una carta dirigidaen 1996 al inspector académico de Chilpancingo: elpresidente municipal de Tlapa de entonces pediaque no se autoricen mas construcciones de aulaspara la enseiianza bilingüe. El argumento era queno se requiere de idiomas indios en una ciudadmestiza, cuando en realidad se temia que éstos (y, através de su idioma, los indios mismos) fuesen aganar demasiada importancia en la ciudad. Larealidad es mas desoladora que amenazadora: losalumnos estan casi siempre solos en la ciudad, 0 seles encarga a un pariente que finalmente se niega acuidar de ellos por falta de dinero.

Esto permite pensar que los campesinos tienenuna imagen de la vida en la ciudad un tanto idflicay que en realidad sus familiares no estan enposibilidad de responder a esas esperanzas de cui-

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dado y atenci6n a los nmos que les son encargados:se observan, en las tardes, pequefios en el parque,ofreciendo a los paseantes caramelos y cigarrillos,limpiando zapatos 0 cargando paquetes, por unoscuantos pesos. Por la noche, se agrupan para dormirbajo las arcadas de la plaza 0 en la estaci6n deautobuses, abrigo muy débil frente a gente mayorque ellos y sin escnipulos. Pero si tienen voluntadde estudiar; dicen que quieren salir de su miseriaporque saben que ni sus padres pueden ofrecerlesun futuro.

Mas alla de la primaria, la ensefianza se hace s610en espafiol. Tlapa dispone ahora de un nûmero re­lativamente importante de escuelas secundarias(tres), de bachilleratos (Colegio de Bachilleres, Pre­paratoria, Centro de Bachillerato Tecnol6gico 1n­dustrial -eBTI-) y de establecimientos superiores(Instituto Tecnol6gico Superior, Escuela Normal).El nûmero de alumnos esta creciendo y comprendecada dia mas j6venes de origen rural. A su vez, losj6venes ciudadanos tienden a migrar hacia Méxicoo Puebla para seguir sus estudios en establecimien­tos mas prestigiosos.

Paralelamente a las migraciones hacia la ciudad,o incluso hacia el norte y Estados Unidos, las pobla­ciones indias tienden a apropiarse de los medios decomunicaci6n para fortalecer su espacio de repro­ducci6n (tanto en sus pueblos como en la ciudad) ysu pasado para reivindicar su derecho al titulo de"cabecera": su autonomia es la que esta en juego. 12

Sin embargo conviene observar que los "lideres" delas comunidades, en oposici6n con las autoridadestradicionales ("los principales"), son j6venes titula­dos, con habitos "ciudadanos", que hablan en nom­bre de los "rurales".

lCuaJes estratezias para vivir?

La tierra no es muy generosa; a veces las lluvias soninsuficientes, a veces, devastadoras. El maiz, prin­cipal cultivo anual que cubre las necesidades ali­mentariasjunto con el chile y, en ocasiones, el frijol,se cultiva en parcelas tan pequefias 0 erosionadasque la producci6n raras veces alcanza para alimen­tar a la familia durante todo el afio.

El territorio, sin embargo, esta cargado con unvalor simb61ico inestimable por las poblaciones in­dias, desde el nacimiento hasta la muerte. Cuandonace un nifio, su cord6n umbilical se entierra cerca

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de la casa. La muerte, por su parte, no abarcasolamente el sepelio y el duelo, sino que, cada afio,13se festeja el regreso de las animas a su hogar:altares estupendamente adornados presentan a losdifuntos sus bebidas y platos preferidos.

La ciudad de Tlapa, mas que un atractivo comocentro de aetividades, ofrece una situaci6n intenne­dia entre el pueblo y el pais. En efecto, aM, lasofertas de empleo son escasas, inestables y los in­gresos son finalmente mucho menos interesantesque en los campos de riego deI norte: 250 pesosmensuales para una empleada doméstica, 40 pesosdiarios para un pe6n de albafiil; mas pobre aûn enlas zonas de riego: 35 pesos para un obrero agrfcola,80 para el arroz (precios de 1997). Estos sueldoslocales relativamente elevados presentan dos limi­taciones: se trata en la mayorfa de los casos decontratos de corta duraci6n, de trabajos a destajo;ademas, para el cultivo deI arroz, s610 se reCUITe amiembros deI ejido.

Partir: s6lo queda el espaciopara los pobres...

En una reflexi6n mas amplia sobre la reproducci6nsocial, partimos de la hip6tesis que la ciudad deTlapa podia constituir un polo de atracci6n y dedesarrollo regional y que, en consecuencia, las estre­chas relaciones con la ciudad favorecerfan la movi­lidad social de las familias campesinas. En realidad,para muchas de ellas, la movilidad espacial s610responde a una estrategia de sobrevivencia, por 10que sus condiciones de vida en la montafia rayan conla miseria. 14 Si bien es cierto que el trabajo en loscampos de riego deI norte ofrece remuneracionesmas importantes que el de la Montafia, también esverdad que en el primero los contratos son de unperiodo limitado a 4 6 5 meses y que las condicionesson muy dificiles, incluso son desestructurantespara las familias: los ninos dejan de estudiar duran­te esta época (pues van a trabajar junto con suspadres), 10 que supone truncar su periodo escolar enese tiempo; los migrantes, que fonnan a menudounidades monoparentales, en ocasiones tienen unanueva pareja, al tenninar el periodo migratorio.

La migraci6n ataiie a muchas familias de la Mon­tafia. Los destinos y los periodos varian seg\in lasituaci6n de cada uno, segûn su disponibilidad y susnecesidades. Globalmente, las migraciones tempo-

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rales (que pueden volverse definitivas) hacia lasgrandes ciudades 0 los Estados Unidos atanen afamilias organizadas en redes (lo que Faret en 1997llama el "funcionamiento social de un sistema demovilidad"); para migrar a los Estados Unidos esnecesario que los viajeros dispongan de recursossuficientes para el largo viaje ... ; los obreros agrico­las hacia el estado de Morelos son hombres solos quemigran en un periodo de poca actividad agricola(regresaran antes de la cosecha y deI dfa de Muer­tos); finalmente, las migraciones hacia los sectoresde riego de los estados deI norte interesan muchomas a las familias. Dos casos ilustran bien 10 quevenimos diciendo: Acapulco (Guerrero) y Culiacan(Sinaloa).15Cl En el balneario turistico de Acapulco, se observa

mas bien una migraci6n que se volvi6 permanen­te a rafz de la explosi6n urbana de los allOS

sesenta y setenta. Las primeras familias migran­tes sirven ahora coma punta de llegada de losmigrantes ocasionales, que aprovechan el periodoturistico, entre diciembre y mayo, para venderfrutas y artesanfas en la calle. Allf, la organiza­ci6n no gubernamental Migro favoreci6 dos tiposde necesidades: salud y educaci6n bilingüe (Riia­da Barnen 1992). Algunas de las colonias que seformaron conservaron -por una dinamica degrupo orientada hacia la identidad-su base étni­ca (sobre todo en el casa de los mixtecos); soncolonias formadas desde hace mucho tiempo, 10que puede justificar y facilitar la creaci6n deescuelas bilingües. 16 Quince colonias relinen al­rededor de 3 000 migrantes de Guerrero, con 70%de mixtecos; tres colonias son predommantemen­te nahuas y dos estân constituidas por tlapanecosde Zapotitlan Tablas. La solidaridad entre mi­grantes ya fijos y temporales se expresa en laacogida, el alojamiento y la busqueda de empleo,(no debemos dejar de mencionar que la oferta deempleo justamente ha ido disminuyendo).

Cl La reproducci6n de las poblaciones rurales de laMontana pone en juego una cantidad de actoresy de relaciones sociales, entre las cuales eviden­temente el poder esta presente. La organizaci6nde la cadena de migraci6n hacia las plantacionesdeI norte deI pais es antigua y compleja. Entre elcampesino y el empresario agricola numeros ac­tores van apareciendo; al final este Ultimo es casiinvisible; la lista de actores es variada: aquellosque reclutan voluntarios en su comunidad, elenganchador (quien reune los voluntarios en Tla­pa y trasmite la infonnaci6n por la radio), el

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transportador que lleva viejos autobuses y procu­ra dos choferes (transportan a los trabajadores deTlapa hasta los campos, en dos dias), el mayordo­mo (que dirige las tareas y la organizaci6n deIalojamiento en los galerones).Las migraciones hacia el estado de Sinaloa seproducen entre los meses de septiembre y mayo;las salidas se concentran entre noviembre y di­ciembre. Para el allO 1995-1996, se contaba untotal de 9 167 migrantes, la mayoria mixtecos delos municipios de Alcozauca, Tlapa, Metlat6noc yXalpatlâhuac. 17 Este periodo corresponde global­mente a la estaci6n seca en la Montana, durantela cual la espera de la cosecha es a menudo muydificil. En cambio, es la época en que las plantasde tomates reclaman mas cuidados, por 10 tantomas mana de obra, hasta la cosecha. Los engan­chadores juegan un papel esencial en laorganizaci6n de las migraciones hacia los vallesde Culiacân (Sinaloa). Su residencia en la ciudadde Tlapa refleja bien, en su caso, la posici6ndominante que llegaron a ocupar, sirviendo deintennediarios entre migrantes y patronos.En los campos de riego de Sinaloa, los cultivos defrutas y hortalizas se han desarrollado mucho enlos allOS sesenta y setenta, pues atraen una manode obra estacional no calificada, cada dia masnumerosa. 18 Al comienzo, s610 los hombres migra­ban, dejando sus escasas cosechas encargadas asu familia. Cada uno se organizaba coma podia:utilizaban los transportes regulares para llegarhasta el noroeste de México, a 1 500 ki16metrosde sus casas. Poco a poco, las condiciones de vidaen las comunidades se han vuelto cada vez masdificiles, dado el crecimiento demogrâfico y lasnecesidades impuestas por la urbanizaci6n de losmodos de vida (escuelas, luz eléctrica, etc.), 10que, a su vez, exige la agrupaci6n de las poblacio­nes en ciudades, 0 por 10 menos en las cabecerasmunicipales. Al mismo tiempo, se suscitan gastosnuevos que la escasa producci6n agricola estalejos de poder costear. "Se ha roto el circulo auto­suficiente de las comunidades; entonces tienenque ir a Tlapa a comprar..." (Martinez y Obreg6n1991).19

Desde luego, toda la familia migra y los niiios gananel mismojomal que sus padres. No existen contratosde trabajo, los asalariados deben contentarse conuna promesa verbal de unos seis meses de trabajodependiendo de los requerimientos deI patr6n. Sinembargo, la Central de Trabajadores Mexicanos

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Mapa - La migracion cresde la region cre laMontana hacia Sinaloa.

(CTM) sigue descontando un peso por dia a cadatrabajador, cuando 10 que hace en realidad es defen­der abiertamente los intereses deI patr6n. En estascondiciones, la Central Independiente de übrerosAgricolas y Campesinos (CIOAC) es la encargada decompensar esta situaci6n defendiendo gratuitamen­te los intereses de los trabajadores. Su acci6n giraen toma al problema de los derechos laborales. Lomas importante seria conseguir un contrato colecti­vo. Mientras t8Oto, es de mucha importancia poderapoyar a las familias migrantes en casos de emer­gencia: no solamente cubrir los gastos de hospital 0de sepelio de los trabajadores adultos, sino tambiénde los menores de edad, incluso de los ninos. De estaforma, se reivindica un derecho familiar a la cober­tura social.

Si bien las condiciones de la migraci6n estanmejor8Odo, debe considerarse sin embargo que cada

N1

o1

1 Tlapa de Comonfort2 Metlaténoc3 Alcozauca4 Xalpatlahuac

Puebla

o Migraci6n a Sinaloa

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vez mas familias se ven totalmente involucradas.Por un lado, la incorporaci6n de las mujeres y de losnmos al trabajo asalariado resulta deI fuerte dete­rioro de las condiciones de vida de la familia rural;por otro lado, seg1in la apreciaci6n de los empleado­res, mujeres y niftos tienen el tamano adecuado paralos cultivos de hortalizas, por ser bajos de estaturay delicados. El jornal era de unos 25 pesos (sindistinci6n) dur80te el invierno 1996-1997. Rasta elcielo agricola 1997-1998, los nmos trabajaban a par­tir de la edad de 8 anos, a pesar de la legislaci6n queprohibe el trabajo a los menores de 14 anos. Estascondiciones de explotaci6n tienen un interés paraambas partes: para los duenos, por los bajos jorna­les; para las familias, pues dan la impresi6n deganar mas, de ahorrar mas (el ahorro puede alc8O­zar entre 5000 Y 10 000 pesos por estaci6n, seg1insea el tamano de las familias). Mientras t8Oto, losempresarios de Califomia y Florida se quejaron dela competencia desleal que representa el empleoilegal de ninos, 10 cualjustifica el m8Otenimiento desalarios bajos. El lobby agroindustrial de Culiacan(Confederaci6n de Asociaciones Agricolas deI Esta­do de Sinaloa, CAADES) se vio presionado para ini­ciar negociaciones con el Programa Nacional deJornaleros Agricolas, con el fin de lograr sustraerprogresivamente a los nmos menores de catorceaftos deI mercado de empleo. Para el ano de 1997,numerosas empresas ya se negaban a emplearnmosmenores de diez anos. Para las familias, se planteaentonces el problema de una disminuci6n de susingresos; mientras, los hijos siguen migrando consus padres por no tener otra alternativa.

Las condiciones de vida y de trabajo no tienennada envidiable: las jornadas comienzan muy tem­prano y termin80 hacia las cinco de la tarde. Eltransporte de los obreros s610 se gar80tiza cuandolos campos estan muy alejados de los alojamientos,ellos mismos aislados en medio de las plantaciones.Las familias se agrupan en los galerones (largasconstrucciones principalmente de lamina de cart6ndivididas en cuartos -uno 0 dos para cada familia,cada uno con un fog6n). A cada extremo de las callesse encuentra una toma de agua y, a veces, las nece­sidades se hacen al aire libre y el canal principal esel que sirve coma "bano publico". Si bien las tiendasde raya ya no son obligatorias, el aislamiento de losalojamientos si obliga a la compra de alimentos enuna unica tienda, la deI "campo" . Pese a que ahi seencuentran productos diversos, los jornaleros sonmuy cuidadosos con sus ahorros y tratan de reducirlos gastos al minimo.

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Figura 2· Galerones en Culiacan, destinados a losjornaleros.

Desde 1993, el Programa Na­cional de Jornaleros Agrfcolas(Pronjag) ha estado muy activo enSinaloa, en 10 que respecta a lostrabajadores migrantes, siemprey cuando se respete los interesesde los empresarios agrfcolas.Como sucedfa para el problema dela edad muy baja de los ninos tra­bajadores, su intervenci6n en lostemas sanitario y social---<:onstrucci6n de bafios, organi­zaci6n de guarderias de nmos me­nores y de escuelas en las tardespara los de edad escolar (desdeluego que no escuelas bilfn­gües)- en algo mejora las condi­ciones de existencia sin llegar acuestionar los problemas de fondo(Urrea 1995).

Las consecuencias sociales yecon6micas de estas migracionesson mucho mas importantes de 10 que parece:o Aspectos negativos: problemas de salud (los mas

graves estân relacionados con el uso de productosqufmicos, con el alcoholismo...); problemas fami­liares (separaci6n de los padres, suspensi6n de laescolarizaci6n... ).

o Sin olvidar los positivos: el fortalecimiento de lasolidaridad dentro deI puebla (los que quedanatienden las parcelas de los que salieron); bene­ficio financiero indispensable para mejorar 10cotidiano (es decir, desde la ropa hasta la cons­trucci6n de casas de adobes, en el pueblo, pasandopor la compra de televisores... ); esperar las cose­chas y empezar un nuevo ciclo agrfcola consemillas suficientes y algunos fertilizantes;20 ypreservar la tradici6n de las fiestas religiosas (ame­nazadas de desaparici6n par su costa elevado).

o quedarse: sombreros versus amapola...

Si bien varios estudios sobre el medio rural mexica­no han demostrado que la migraci6n, tanto estacio­nal como de larga duraci6n, es parte de la vida eincluso de la organizaci6n de las familias rurales,parece necesario también interesarse por las posi­bles actividades dentro deI medio rural de origen.Entre éstas, la artesanfa es conocida como un com-

plemento importante de la economfa rural. De losdiferentes productos de las comunidades, (cintas,petates, tejidos, ceramicas, asientos de sillas, etc.),segûn sea la tradici6n, la elaboraci6n de sombrerosde palma llama la atenci6n porque pone en juego atoda una cadena en la que el campesino vive unasituaci6n de explotaci6n. Esta producci6n a domici­lio da la ilusi6n al campesino de conservar su inde­pendencia cuando, en realidad, aumenta suexplotaci6n con ingresos irrisorios y conlleva mayo­res costos por la adquisici6n de la materia prima.Para entender este fenômeno, cabe analizar el pro­ceso de producci6n en su totalidad.

Se deben diferenciar dos categorfas de sombreros:los de "palma verde" y los de "palma real". El som­brero Hamado "corriente" 0 "tlapeno" esta elaboradocon una palma llamada "verde" (Brahea dulcis),originaria de Zapotitlân Lagunas y de Jamiltepec(Oaxaca). Esta producci6n se realiza en varios mu­nicipios (sobre todo Tlapa, Alcozauca y Xalpatla­huac), por 10 que presenta la gran ventaja de untrabajo que puede ser realizado por todos los miem­bros de la unidad de producci6n y en cualquiermomento deI dfa. Sin embargo, procura un ingresomuy bajo: un promedio de 6 sombreros al dia puederendir alrededor de 0.75 pesos, 0 sea, al final, nisiquiera 30 pesos al mes. El sombrero de "palmareal" (Sabal mexicana), Hamado "costeno", es origi­nario de la Costa Chica de Guerrero. Se fabrica s610en algunas comunidades de Copanatoyac y de Zapo-

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Figura 3 - Sombreros de palma real(Copanatoyac).

titlan Tablas. Apenas da ocupa­ci6n a los adultos porque exige untrabajo mucho mas tino que elsombrero corriente. El sombreroesta compuesto de dos capas, masgruesa la de abajo, que se unen yse cosen alrededor de una capa depapel peri6dico; después se pren­san para darles forma. Varios"acaparadores" (comerciantes),que se encargan de acoplar lossombreros, se encuentran concen­trados en la cabecera de Copana­toyac (otro ejerce todavia en'l'lapa). De alli, los sombreros par­ten para San Luis Acatlân.

La producci6n de sombreros"corrientes" es mucho mas abun­dante. En 'l'lapa, entrevisté avarios intermediarios con activi­dades diversas: algunos propor­cionan la palma y luego pasan arecoger los sombreros a las comu­nidades, ya sea con sus propiascamionetas, ya sea pagandC) atransportistas, segtin las cantida­des de material; otros hacen lle­gar los productos hasta sustalleres; en este caso, los campe­sinos se desplazan hasta 'l'lapa,donde aprovechan la visita parahacer algunas compras. Un acaparador trabaja soloy se contenta con sacar las "barbas" de los sombrerosy ganar asi dos pesos mas por gruesa (que contiene144 unidades). Otro acaparador emplea a ocho per­sonas, que trae de su pueblo, cuando las necesita;les paga por tarea unos 25 pesos al dia. Deduciendolos gastos por el atado de los bultos, el salario de doscargadores ("bien pagados porque es un trabajo de­licado", precisa el acaparador) y el transporte hastaTehuacan (Puebla), el precio pagado al productor nopasa de 108 pesos por gruesa (y éste gasta 16 pesospor el atado de palma, ademas, a veces, de su propiotransporte hasta 'l'lapa para conseguirlo). Sin em­bargo, si existe una competencia entre acaparado­res, ésta viene indicada por el precio que dicen quepagan: varia entre 118 y 122...

Conviene subrayar que, a todos los niveles, losinteresados mienten sobre los precios (pagados 0recibidos); todos tratan de realzar su propio prota­gonismo en una cadena que, visiblemente, s610 pro­porciona beneficios importantes a los exportadores,

pero que conlleva la explotaci6nde la miseria de los indios, en sulocalidad. Ésta no descansa sola­mente en las "mentiras" de loscomerciantes, sinD también en ru­mores. Por un lado, para abundaren la idea de que el sombrero esalgo sumamente corriente y facilde hacer (con la intenci6n de ocul­tar su atractivo para el turista),se dice, por ejemplo, que estossombreros sirven en las planta­ciones deI norte para "abrigar" alos trabajadores, e incluso que sir­ven para cubrir los melones. Encuanto a la palma, cuyo costo sejustifica por el flete desde Oaxa­ca, los vendedores argumentanque no se puede producir en laregi6n de la Montana (aunquetenga caracteristicas eco16gicassimilares a las deI estado vecino),que de todos modos los indios nosabrian cuidarla, hasta serian ca­paces de incendiarla (i,se refierenal sistema de tlacolol-roza, tum­ba y quema?).

La intervenci6n de Diconsa enel ambito de la comercializaci6napunta justamente a regular elmercado de la palma y de los som­

breros. Seglin el responsable deI almacén de 'l'lapa,en 1996 los sombreros "corrientes" alcanzaban unpago de 96 pesos cuando se trataba de acaparadoresy de 102 cuando el comprador era Diconsa. En 1997,estaba previsto hacer subir los precios hasta 120. EnTehuacan, las empresas exportadoras pagan lagruesa entre 125 y 130 pesos, 10 que deja efectiva­mente un margen de beneficio muy débil si pensa­mos en las tareas y los gastos realizados por losintermediarios, y sobre todo si se comparan losprecios de venta por unidad, que pueden alcanzarlos 10 d61ares. Un proyecto de apoyo a los producto­res, el cual implica a la Sedesol,21 pues Diconsaefectua la distribuci6n, pretende acabar con el mo­nopolio de los acaparadores, y lograr la distribuci6ndirecta de la palma y deI producto acabado; asi sedeberia incrementar el precio al productor. Sin em­bargo, el problema de fondo aparentemente es laenorme distribuci6n de Tehuacan, pues en esta ope­raci6n es donde se obtienen los mas altos beneficiosy ademas en este casa no hay queja alguna.

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Es claro que los campesinos disponen de muypocas oportunidades para mejorar su situaci6n eco­n6mica.

Aparece desde luego una posibilidad distinta. Nosreferimos a la producci6n clandestina de amapola,tan arriesgada como lucrativa. Los pequenos aero­puertos, instalados en la época en que las carreterasno existfan, sirven ahora a los narcotraficantes, alparecer, venidos deI norte. En efecto, circula unrumor segllil el cual la migraci6n estacional habriaprovocado la aparici6n de una red, e incluso que lasprimeras semillas de amapola sembradas en la re­gi6n habrian llegado deI estado de Sinaloa. Muchosrumores circulan, pero siempre se habla "de losotros", "de mas lejos". No es posible entonces afir­mar nada, s610 que esa producci6n existe realmente,principalmente en la zona de la Canada, y queprovoca cambios econ6micos a(m mas rapidos que lamigraci6n estacional: de la "nada" surgen camione­tas, armas, y el alcoholismo se incrementa, 10 quegenera violencia. Sin contar con las incursiones delosjudiciales en los pueblos, quienes, con el pretextode luchar contra la guerrilla, esconden una (micameta: el cobro de una cuota; para ello usan todos losmedios de persuasi6n de que disponen. Entonces,quedarse; pero i,a qué precio?

Conclusion

En este articulo, se intent6 estudiar la problematicadeI desarrollo regional, analizando, por un lado ladinâmica de desarrollo de la regi6n Montana (esésta una de las mas pobres deI pais), con su poten­cial, sus propuestas y sus contradicciones, sus ejesde comunicaci6n aparentemente concentradorespero que aparecen en realidad coma expulsores, y,por otro lado, las dinamicas individuales que nosllevan a descubrir diferentes estrategias de sobrevi­vencia de las distintas poblaciones de la Montana.

El estudio estuvo enfocado hacia dos tipos princi­pales de actividades, uno vinculado al proceso mi­gratorio y los cambios sociales que el ultimo acarrea,y el otro, al contrario, que subraya la tradici6n ruralde diversificar las actividades con tareas realizadasen la propia casa. Sin embargo, en ambos casos sellega a la conclusi6n de que los trabajadores conti­nuan siendo explotados mediante mecanismos quedescansan en la organizaci6n familiar deI trabajo.

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En el examen de las dinamicas sociales y dedesarrollo de la regi6n de la Montana, se observaque la percepci6n dei espacio esta cambiando: elespacio urbano se ubicaria en el centro de las luchaspor el poder. En forma mas general, el articulo llegaa demostrar que los campesinos son los actores deuna nueva ruralidad inseparable deI espacio socio­geografico urbano. De hecho, se observa una acep­taci6n hacia las innovaciones, pero al mismo tiempo,la comunidad de origen queda preservada comapunto de anclaje. Asi, los valores étnicos y socio­culturales permanecen, siguen vigentes, ahora en­riquecidos por los nuevos aportes apoyados tantopor la escuela bilingüe coma por la migraci6n. Mien­tras el ingreso de los campesinos en la modernidadse genera por medio de vias tortuosas, una nuevaruralidad esta en marcha. Pero no debe engaiiarnos:si bien las estrategias de reproducci6n de las fami­lias campesinas se diversifican y ocupan un espaciomas amplio, se ubican siempre en una perspectivade sobrevivencia y en un marco de violencia que nodebe dejar de preocuparnos.

En el ambiente de incertidumbre que anima estefin de siglo, en un contexto de globalizaci6n que nosinduce a "tomar en serio al sur", seglin las propiaspalabras de Martine Dauzier (1997), es sin dudaalguna importante, en relaci6n con México, producirestudios de casos que muestren las actuales dinâmi­cas, a nivel micro. Se espera que este texto contri­buya a conocer 10 que viven, sienten, esperan yhacen los sujetos sociales, que muchas veces sedesatiende por describir tendencias globales. *

Notas

1 Las colonias son banios recientes formados espontanea­mente por grupos de migrantes; su nombre evoca lacolonizaci6n de zonas periféricas dei centro urbano.

2 En la definici6n de la pobreza, es preciso introducir unanocion de subjetividad a los indicadores socioeconomicos,que, desde hace poco, contemplan cri te rios cualitativospara determinar niveles que fijan arbitrariamente lasnecesidades familiares. No se determina el nivel de pobre­za solo por el poder adquisitivo, sino por el acceso a unaserie de bienes y servicios que, objetiva y subjetivamente,pueden llegar a mejorar el nivel de vida.

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3 En 1940, el censo de poblaci6n registraba Bele haciendasy 10 ranchos en el municipio de Tlapa; en 1950, no que­daba mas que una hacienda, efecto probable de la reformaagraria. El mismo ano, Tlapa anex6 totalmente el muni­cipio de Tenango Tepeji con seis localidades. Ensuperficie, el municipio pas6 de 25 995 ha en 1940 a105400 ha en 1960 (Pérez Hernandez y Toledo s.f.).

4 INEGI, Censo nacional, 1990. INEGI, Conteo 1995. En estaultima fecha, el municipio alcanza 50 040 habitantes.

5 El Jale es un rio de avenida que baja de la Montana haciael rio Tlapaneco que bordea la ciudad de Tlapa. En elcauce seco dei Jale se reune la gente pobre de la montana:alli Ilegan los camiones; alli duermen esperandolos, entrebasura y animales; alli venden frutas, verduras, artesa­nias, etc. los que no pueden pagar un lugar en el mercado;y alli Ilega también cualquier tipo de mercancias impor­tadas 0 de contrabando.

6 No abundaremos en esto, que esta descrito en el artlculode Flores y Canabal, en este mismo numero.

7 El comité reune a los diferentes representantes dei muni­cipio (cabecera y comisarfas) y esta presidido por elpresidente municipal. Igualmente pueden participar to­das las personas cuya funci6n esté directamenteinteresada: promotores de salud, educadores, promotoresde agricultura, etcétera.

8 Creado en octubre de 1996 como un proyecto piloto, el CRMtiene la vocaci6n de una gesti6n descentralizada dei desa­rrollo. Participan los presidentes de los municipios de laregi6n, las diversas dependencias gubernamentales(SEDESOL, SAGAR, PROSCAI, INI, etc.), pero también orga­nismos no gubernamentales y profesores, con unavocaci6n apolftica. Su presidente, que también preside laCIOAC, advierte que, si la gente no interviene, este Con­sejo corre un riesgo de burocratizaci6n.

9 A manera de ejemplo, vemos que la SSS Cerro de lasEstrellas present6 al BIO un amplio proyecto que contem­pla diferentes aspectos de producci6n, en el marco deiprograma "Facilidad de financiamiento de pequeÏios pro­yectos y cooperaci6n técnica para grupos marginados enel sureste de México", con un monto de 549 491 d6lares.

10 La agencia dei banco Bitai en Tlapa estimaba en 30 000el monta de d61ares cambiados cada dia en octubre de1997. Seguramente el trâfico de amapola complementagenerosamente las transferencias de ahorros de los mi­grantes en Estados Unidos.

11 El papel dei centro de Derechos Humanos Tlachinollan ACes innegable para la toma de conciencia de una ciudad a­nia: talleres sobre temas coma los derechos de laspersonas 0 las elecciones cuestionaron el derecho consue­tudinario y denunciaron los abusos de algunasautoridades.

12 Véase el articulo de Flores y Canabal, en este numero.13 La Fiesta de los Muertos es el primero de noviembre, pero

se "reciben" las animas de los difuntos de muertes violen­tas el 28 de octubre y las de los ninos, el 31.

14 En el contexto dei México rural, las migraciones compren­den a mucha gente: si se considera que la poblaci6n ruralalcanza cerca de 25 millones de personas, 7 millones sonjornaleros agricolas (aunque algunos tengan tierras). Enla actual ideologia neoliberal, el funcionalismo predomi­na: el Procede puede volverse un instrumenta quepermitirfa acabar con la pequena propiedad y transfor­mar asi a los campesinos en jornaleros (Diego 1998).

15 Sin embargo, se debe subrayar que, en una misma familia,varios destinos son posibles y diferentes miembros tam-

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bién (por ejemplo, hombres a Morelos, mujeres a Mexico,luego toda la familia al norte 0 a Estados Unidos). Tam­bién es frecuente que los migrantes hacia el norte (sobretodo si se trata de hombres solos 0 de parejas sin hijos)sigan un recorrido de Jalisco a Sinaloa y luego a BajaCalifornia, que tarda en realizarse unos 10 u 11 meses deiano.

16 S610 una esta reconocida actualmente; reune a 140 alum­nos, en la colonia Unidos por Guerrero.

17 Programa nacional de jornaleros agricolas (Pronjag), Tla­pa, datos de 1996. Para el conjunto dei estado, el Pronjagde Culiacan daba un total de 23 232 migrantes. Para lacampana agricola 1996-1997, el numero de migrantes dela Montana disminuy6 en 5 684, seguramente por proble­mas c1imaticos los cuales mermaron considerablemente laproducci6n en Sinaloa. En conjunto, nada garantiza queestas cifras sean fiables y sobre todo que comprendan alos mas pequenos. En efecto, s610 l\)s trabajadores l'staninscritos para Ilenar el autobus que les Ileva directamenteal campo de su dueno, 0 sea, 43 asientos.

18 Vale la pena recalcar que a nivel general, el empleo deobrero agricola se ha vuelto especializado y que los mi­grantes vuelven ano tras afio al mismo empleo, a trabajaren el mismo producto (Barr6n 1997).

19 Sobre los motivos de la migraci6n de poblaciones mixtecasde Oaxaca, véase Méndez y Mercado 1985.

20 A prop6sito de fertilizantes, es util subrayar que éstoshan sido utilizados a menudo en campanas politicas detipo c1ientelista. As! no es nada sorprendente que hoy seobserve un mal uso, debido al empleo de un 5610 tipo defertilizante dosificado unicamente segtin la "generosidad"dei donante; esta situaci6n ha provocado la pérdida deproductividad de los sue los.

21 En 1996, se trataba de un flOanciamiento de s610 50 000pesos. En septiembre de 1997, el CRM proponia un finan­ciamiento de 450 000 pesos, 10 que otorgaria un capital detr.abajo de 10000 pesos para las grandes comunidades yde 5 000 para las pequefias; entonces la palma se propor­cionaria gratuitamente a los productores.

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Instituto Nacional de Antropologîa e HistoriaCentro.~~~:é&de Estudios Mexicanos y CentrollffierÜ:UJ10~

y su tratamiento~~ morTuori.

p 0 N EN TESCarlos SERRANO sÂNCHEZMa. dei ROSARIO ACOSfAGabriela URuNuELA y L. de G.Carmen:Marîa PLJOAN A.JosefuùdfANSILLA L.Maurit~.~,NZALEZJuan Alba10 .oMAN~LLEZAMartha Carollna RODmG'OEZ GARCiAChristy G. TIJRNER IIJacqueline A. TURNER II

El cuerp

Alfredo LOPÉZ AUSTINMercedes de la GARZAElsa MALVIDOCésar Abilio VERGARA F.JesUs LUY QUIJADAVera TIESLER BLOSHenrlDUDAYGrégory PEREIRALinda MANZANILlASergio L6PEZ ALONSO

T a presente ohra integra alguno ~~108 trahajos presentados e;n...eJ..I...JpiimerSimposio internacional "lUeuerpo humanoy su tratamientomortuorio" . Entre los o~etivos estiiba·· -e:l reunir especialistas ciediversas disciplinas que estudiaran el~: arque6logos, etn6logos,antr0p6logos sociales, antr0p6logos fisicoe, historiadores y médicos,quienes intercamhiaron experlencias y divulgaron sus avances técnicosy metodol6gicos.

Elsa MalvidoGrégory Perein

Vern Ties/ercoordinadores

El cuerpo humanoy SU tratamiento

mortuorio

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Armando Bartra

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~emla?loda

8J~

Ediciones Sinfiltro

México

1996

196 pâZ.

~ estado de Guerrero se carac­teriza coma un espacio en cuyadiversidad se repite la repartici6ndesigual de las riquezas, aumen­tada con la polarizaci6n étnica en­tre indios y mestizos. También sepuede calificar coma un estado do­minado por el caciquismo y el cau­dillismo. Sin embargo ha sidomuy poco estudiado, a pesar deIgran interés que presenta tantopara el conocimiento de las rela­ciones sociales coma de la organi­zaci6n politica y su evoluci6nhasta nuestros dias. ArmandoBartra demuestra, por si fueranecesario, 10 que esta en juego enla contienda por el poder a travésde la forma coma se organizan lasfuerzas sociales, ya sea a nivelecon6mico, social 0 politico. Perosobre todo nos ofrece un analisishist6rico que nos ayuda a enten­der los fen6menos actuales. El au­tor utiliza la periodizaci6n

rust6rica, a veces con datos perio­disticos muy precisos, para mos­trar el entreveramiento entre lapolitica, sus efectos directos sobreel agro y las consecuencias de am­bos en las estructuras de poder,especialmente en la regi6n de laCosta Grande de Guerrero.

A un ano de la masacre de cam­pesinos en Aguas Blancas, pueblode la. Costa Grande, aparece elEjército Popular Revolucionario(EPR), repitiendo los motivos delos levantamientos armados cos­tefios: van a conquistar la "justi­cia, libertad y democracia", con lafuerza de las armas. Al mismotiempo se publica el ensayo deArmando Bartra autor que inten­ta desentrafiar estos aconteci­mientos violentos a la luz de larustoria: "La recuperaci6n deI pa­sado no s610 persigue fines anali­ticos; refrescar la memoriahist6rica es también indispensa­ble para reorientar la practica ydefinir los proyectos de las fuer­zas politico-sociales actuantes enla regi6n." (p. 10).

El autor remonta su analisisrust6rico a las luchas por la inde­pendencia nacional, cuando apa­recen los primeros caudillosregionales. El siglo XIX. esta mar­cado con los Alvarez, Galeana,Guerrero, Bravo... Estas luchasgeneraron el estado de Guerrero,en 1849, estado que toma el ape­llido de uno de ellos ... De los lide­res de la Revoluci6n finalmenteno quedara nadie, fusilados comoJulian Blanco, asesinados comaSilvestre Mariscal 0 Jesus H. Sal­gado... ; asi las cosas, esta situa­ci6n favoreci6 el retorno de lafamilia Figueroa. En estos anosagitados de las primeras décadasdeI siglo, entre la elecci6n deI pri­mer gobernador constitucionaldeI estado (en 1921) y el fracasadogolpe de estado delahuertista, sefomentan "aires de reforma", mis-

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mos que aillegar a la Costa Gran­de, propiciaran el socialismo sure­fio.

Parte deI valor de este trabajodescansa sobre la relaci6n entrelas politicas agraristas y sus re­sultados en la regi6n de la CostaGrande. Detallando los interesesde cada categoria social, sin olvi­dar a los caciques locales, llega­mos a los anos cincuenta connuevos actores en el escenario po­litico y un movimiento social en lacosta a raiz de las crisis de lacopra; los campesinos se levantanpara luchar por el control de losfactores econ6micos de la regi6n.De alli nacen las primeras organi­zaciones gremiales, al margen delas estructuras corporativas comala Confederaci6n Nacional Cam­pesina (CNC) y el Partido Revolu­cionario Institucional (PRI). Sinembargo la politica corporativaintenta recuperar el movimiento,y la linea autogestionaria esta ra­tificada por el Congreso. El gre­mio coprero, Uni6n Regional deProductores de Copra (URPC), co­bra cada dia mas poder; desesta­biliza tanto a los caciques localescoma a los partidos politicos deizquierda. Unos ganan y otroscaen en una lucha despiadada porel poder. Hasta principios de lossesenta, la Uni6n Mercantil, orga­nizada en tomo a la comercializa­ci6n de la copra, va cobrando augeen el ambito econ6mico; la propiaautonomia de la Uni6n desplaza ala vez a la directiva de la URPC ya los caciques regionales (usure­ros y acaparadores).

Si bien la costa es coprera, lasierra de Atoyac es cafetalera; entomo a esta ultima se forjaron lasgrandes fortunas de la regi6n. Losproductores de café se organizan,en los afios cincuenta, en una aso­ciaci6n comerciallocal. Ésta cobraauge al final de la década y seextiende a escala regional.

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En este periodo "... se configu­ran renovados grupos de poder,con estructuras de control econ6­mico y polftico ajustadas a lascambiantes circunstancias". (p.106). A los proyectos de organiza­ci6n econ6mica en forma social(caso de la copra) y privada (casodeI café), se viene sumando laapropiaci6n privada medianteconcesiones forestales, en terre­nos ejidales 0 comunales.

Las manifestaciones antiabur­tistas de 1960 desembocan en unareacci6n armada deI ejército: estehecho da cabida a una ampliaci6ndeI movimiento, y su estructura­ci6n, al paso de los acontecimien­tos nacionales e internacionales.Mientras tanto, el PRI sigue impo­niendo sus candidatos a gobema­dores apoyândose en el fraude, elejército y la policfa, seglin esteautor. Poco a poco, la lucha popu­lar se organiza en torno a figurascoma Genaro Vazquez y Lucio Ca­banas. La regi6n deja de votarpara pasar a una oposici6n arma­da, con posiciones foquistas. La

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guerrilla da lugar a un reordena­miento tanto econ6mico como po­litico en la regi6n. En 1972 se daa conocer el Plan de DesarrolloIntegral deI Estado de Guerrero.Aparte de entregas personales, selanzan programas de construc­ci6n de infraestructuras (cami­nos, riego, electrificaci6n,escuelas, centros de salud, etc.), yse busca una relaci6n directa en­tre el Estado y los campesinos.Pero las relaciones econ6micashan regresado a 10 que eran antesy el poder de Rubén Figueroa enlos anos setenta ilustra el retornode los grandes caciques.

Como dice el autor, el panora­ma politico sigue sin cambios ma­yores: con Ruiz Massieu, "todo através deI PRI" significa "todo através de los caciques". El "des­creimiento en el sufragio" ubica aGuerrero entre los estados conmayor voto priista; pero los atoya­quenses son cardenistas. El tmalde la década de los ochenta lazona conoce una gran agitaci6npolitica. En 1989 gana el PRD

(Partido Revolucionario Demo­cratico), en una contienda en laque el PRI no quiere ceder. La lu­cha es fuerte para lograr que loscomicios sean justos y transpa­rentes. Pero esto no es 10 acostum­brado para las generaciones quevivieron bajo el partido de Estado:"El poder se pelea, se arrebata, seconstruye y hasta se negocia, perono se gana en las umas", (p. 189).La demuestran los asesinatos quesiguen produciéndose en la enti­dad, hasta ahora.

Terminaremos esta reseiia conlas palabras de Armando Bartra,lucido y visionario: "i.Tiene casaseguir contando una historia quese muerde la cola?". TaI vez no 10tiene seguir dando vueltas; perosi es preciso contarla para sacarconclusiones. Desde luego, agra­decemos que el autor 10 hayahecho, apoyandose en un analisistan rico y profundo. *

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1 De Chiapas, por ejemplo, solo el proyecto Harvard produjo durante sus veinte aoosde producci6n bibliografica, 27 monografias, 100 articulos y 21 disertaciones doctora­les, para las comunidades de Zinacantan y Chamul!l., as! como un vasto fichero.Cynthia Hewitt de Alcântara, ITTUigenes del campo. La interpretaci6n antropol6gicadel México rural, 1988, El Colegio de México, México

Danièle Dehouve

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eajtacWenk~~

8J~

Centra Francés de EstudiosMexicanos y Centroamericanos

Centro de Investigaciones y EstudiosSuperiores en Antrapologia Social

México

1995

~ra la Mixteca nahua tlapa­neca, regi6n interétnica tambiénconocida coma Montana de Gue­rrero, se ha producido poca inves­tigaci6n antropo16gica, adiferencia de otras regiones indi­genas deI pais. l Después de Beiden Azteken, M ixteken und Tlapa­neken der Sierra Madre deI Survon México, la pionera obra deLeonhard Schultze Jena, publica­da en 1938, Maurilio Mufioz pro­dujo -en 1963- otra obrageneral, pendiente de actualiza-

ci6n: Mixteca nahua tlapaneca.De la escasa producci6n posterior,destaca la obra de Danièle Dehou­ve, quien ha redactado variasobras de tipo hist6rico general so­bre la regi6n -inclusive sobretodo el estado de Guerrero-, ade­mas de multiples trabajos sobretemas mas particulares. Sus ini­ciales etapas en campo conduje­ron al descubrimiento de losLienzos de Chiepetlan, que serianposteriormente estudiados por elinvestigador mexicano JoaquinGalarza. Después de este primeracercamiento a los documentospictograficos, Danièle realiz6 (en1985) una descripci6n y analisisde un c6dice, los Lienzos de Mali­naltepec, compuesto de dos docu­mentos. Ahora, en su Ultima obra,Hacia una historia deI espacio enla Montana de Guerrero, Dehouveretoma la senda de los c6dices yplantea la necesidad de recons­truir la historia de la regi6n apartir de la visi6n indigena, visi6nque se encuentra -preeminente­mente- en los documentos picto­graficos.

El interés de la investigadorapor recuperar algunos plantea­mientos previos e insertarlos enuna propuesta global sobre la cul­tura e historia regional a partirdeI tratamiento de algunos c6di­ces y documentos se debe, comaexpresamente 10 ha declarado, alcreciente interés e investigacio­nes que sobre los documentos pic­tograficos de la regi6n se hanproducido en la ultima década,ademas de que el quehacer hist6­rico no se habria ocupado de laversion de los indigenas, registra­da sobre todo en dichos documen-

tos. La historia de los indigenas,asi plasmada, seria una historiadeI espacio: "Reconstruir esa his­toria es dar cuenta de la evoluci6ngeneral deI espacio social indige­na." (p. 21).

La obra se compone de dos par­tes:o Una primera parte descriptiva

y analitica intitulada "Docu­mentas de migraci6n yfundaci6n en caracteres lati­nos", a la cual se anexa unacervo documentaI.

o Una segunda parte donde seelabora la descripci6n yanalisis de documentos picto­graficos, sobre todo aquellosque han sida reportados par lainvestigadora.

El planteamiento central de laprimera parte deI libro es encon­trar la estructura de los procesosmigratorios que, desde el altipla­no y el valle de Toluca produjeron----cuando la consolidaci6n de laTriple Alianza-la creaci6n de losenclaves nahuas en la regi6n de laMontana. Dehouve consigna quehay una "tradici6n chica" de mi­graci6n a la regi6n y que dichatradici6n sirve, ademas de proce­so hist6rico, coma fundamentomitico-hist6rico que legitim6 laexistencia y fundaci6n de los pue­blos nahuas, al igual que en elaltiplano (recuérdese la refe­rencia a 10 contenido en la Tira deBoturini coma fundamento deIorigen de los mexica). La autoradescubre una serie de elementoscomunes en la narraci6n de losprocesos migratorios, tales comael consignar los motivas deI proce­so, los nombres de los migrantes,las diversas etapas de la migra­ci6n (dependientes deI cieloagricola), la duraci6n de la migra­ci6n, las rutas y el protocolo a quese apegaron los grupos migrantesal llegar a tierras extranas, asi

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como el nombre de los senores queotorgaron las tierras. Como coro­lario al proceso, se plantea que enlos documentos se describe la con­formaci6n deI nuevo poblado através deI establecimiento de suscolindancias y linderos.

Para esta tesis central, la auto­ra se apoya en la informaci6n con­tenida en cinco documentos, todosreportados por ella y, algunos, pu­blicados previamente. Se trata delos relatos de un proceso acaecidohace un par de siglos, es decir,mas que relatos directos, son re­latos "que reflej an de uno a dossiglos de memoria." (p. 65). Eneste anâlisis es muy importante elesc1arecimiento de las caracterfs­ticas lingüisticas de los documen­tas; con él, la autora demuestraun profundo conocimiento deI na­huatl c1asico plasmado en ellos.

Otro innegable mérito que ha­brfa que consignar respecta a laprimera parte, es que Dehouvepresenta un par de fotos deI docu­mento pictogrâfico intituladoTira de Xalatzala. Hacia princi­pios de los setenta, Danièle quehabia estado realizando su inves­tigaci6n en Xalpatlâhuac, conoci6

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la existencia de una relaci6n don­de se narraba un proceso migrato­rio origen de la fundaci6n de lacomunidad de Xalatzala. Acom­paiiaba al texto un c6dice en dosfragmentos que, seglin nuestrasindagaciones directas, se encuen­tra hoy desaparecido. Por tanto,las imagenes que nos ofrece laautora son el unico testimonioque se conserva de él, y de ahi, suinestimable valor documentaI.

Casi para finalizar su anilisisde los documentos pictograficos,Dehouve planea abiertas reser­vas a 10 contenido en el Lienzo dePetlacala, documento que es unacopia elaborada en 1953 a partirde un original que se quem6 ycuyos fragmentos atin se conser­van en la comunidad. Sin embar­go, la confrontaci6n de laestructura de los procesos migra­torios contenida en los otros docu­mentos objeto de su estudiopermitirfa confirmar que 10 conte­nido en ese lienzo se apega a laestructura generai. Luego enton­ces, las reservas de la autora-por 10 demas, entendibles porsu reconocido rigor académico­podrian ser sopesadas a la luz de

10 afirmado. Con todo, una de lasvetas de investigaci6n por cubriren el itinerario trazado por De­houve es un analisis mas exhaus­tivo de la iconografia de losc6dices por ella reportados, estoes, sigue quedando pendiente una"lectura" mas profunda de su sim­bologia.

En la segunda parte, la autoracontinua el tratamiento que dio alos documentos escritos encaracteres latinos, s610 que dedi­candose a 10 prescrito en los docu­mentos pictograficos. De ahi,destaca la traducci6n de un textopublicado antes, donde se dierona conocer los Lienzos de Malinal­tepec, asi coma el reporte y anali­sis de algunos documentosinéditos.

Finalmente y a manera de con­clusi6n, s610 queda destacar elgran aporte de Dehouve para eltratamiento de esa visi6n indige­na de la conformaci6n deI espaciosocial dentro de la historia regio­nal de la Mixteca nahua tlapane-

ca. *

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Guilhem Olivier

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Institut d'Ethnologie

Paris1997

men n'est plus malaisé quede cerner la figure d'un dieu pré­hispanique et Tezcatlipoca, loind'échapper à la règle, en estl'exemple même tant ses méta­morphoses sont nombreuses. Sicertains auteurs ne tiennent paspour de véritables dieux les nu­men des religions mésoaméricai­nes du fait de l'instabilité de leuridentité, Guilhem Olivier, en dé­samorçant un à un les différentspièges que ce dieu particulière­ment moqueur tend au chercheur,ne renonce pas à l'analyse.

Alors que les sources anciennesprésentent souvent la figure deTezcatlipoca comme le dieu prin­cipal des Mexicas, cette divinitén'avait pas fait jusque-là l'objetd'une étude approfondie.Guilhem Olivier s'emploie donc àcombler un vide: son travail estorganisé de façon classique,l'auteur s'efforçant de définir pro­gressivement l'identité de la divi­nité à partir d'un balayagesystématique des différents typesde sources disponibles et de

l'examen des dossiers classésdans un ordre de complexité crois­sante. Organisé en sept chapitres,l'ouvrage aborde successivementles questions de la dénominationde Tezcatlipoca dans les sourcesanciennes, de ses représentationsiconographiques, des origines his­toriques de son culte, du rôle queles mythes lui attribuent et desformes rituelles de son culte. Pourfinir l'auteur présente une analy­se convaincante des deux signesdistinctifs qui lui sont le plusconstamment attribués: son piedarraché et son miroir fumant.

Ne cachons pas la difficulté del'entreprise, toutes les sourcesdisponibles posant de redoutablesdifficultés d'interprétations. Lesmeilleurs spécialistes de la lan­gue nahuatl disputent encore dela véritable traduction du nom leplus connu du dieu. Faut-il tra­duire Tezcatlipoca par "Miroir quiFume", "Miroir Brt'llant", "MiroirBrillant", "Miroir Noir qui Fume"ou "Son Miroir Fume" ? Comme lesoulignent clairement les bellesanalyses comparatives de l'au­teur, une iconographie complexemontre le dieu sous des aspectsfort changeants qui le font parfoisse confondre avec d'autres divini­tés du panthéon mexica. Quantaux mythes mettant en scène Tez­catlipoca, nous n'en possédonssouvent que des fragments alorsque les auteurs du XVIe siècle don­nent des rituels qui lui étaientassociés des descriptions parfoisdifficiles à concilier. En effet, ilest aisé de se forger une image deTezcatlipoca à partir de quelquesinformateurs et de négliger ceuxdont les descriptions ne cadrentpas avec l'interprétation hâtive­ment construite. Ainsi, par exem­ple, a-t-on pu tour à tour associerTezcatlipoca aux astres les plusvariés: le Soleil, la Lune, la Gran­de Ourse ou Vénus! En la matière,

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il n'est point de salut en dehors dela plus grande exigence en matiè­re d'érudition. C'est ce que l'au­teur a compris et l'on estimpressionné par la quantité deréférences linguistiques, archéo­logiques, iconographiques, tex­tuelles et ethnographiques qu'ilpeut mobiliser au cours d'unemême démonstration.

Guilhem Olivier opte en effetpour le comparatisme le plus lar­ge, acceptant l'idée chère à L6pezAustin, mais contestée, qu'il exis­te une religion commune à laMésoamérique dont les différen­tes formulations ethniques et cul­turelles ne seraient que desvariantes. Avouons pour notrepart, et sans entrer dans le débat,que la thèse nous semble sédui­sante et surtout, qu'elle est ex­traordinairement productive.

L'analyse, toujours serrée, per­met de préciser par touches suc­cessives un portrait dont lacomplexité apparaît d'emblée: lesépithètes et les figurations deTezcatlipoca fournissent en effetun lot d'images apparemmentcontradictoires de la divinité, le"Seigneur au Miroir Fumant" ap­paraissant tour à tour dans lessources comme un dieu moqueurqui s'amuse à tromper les hom­mes, comme le maître du ventnocturne qui sème la catastropheet la maladie ou comme le jeunehomme dont les macérations per­mettent la création de l'humanité.De cet apparent chaos, GuilhemOlivier dégage une première logi­que: Tezcatlipoca est le dieu mo­queur qui fixe les destins, élèveles gloires, abat les fortunes, faittourner le monde comme le ventchange l'aspect des paysages, dé­truit par la guerre pour laisserlibre cours à l'amour créateur.

L'analyse iconographique deses représentations pictographi­ques et plastiques ainsi que celle

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des descriptions anciennes quinous en sont parvenues apportentégalement son lot d'enseigne­ments. Pas toujours aisées à iden­tifier, les images de Tezcatlipocasont peu nombreuses: elles exis­tent cependant, contrairement àce qui a parfois été écrit (notam­ment par Nigel Davies), même si,dans de nombreux cas, il est diffi­cile de différencier le dieu propre­ment dit du prêtre -ou de lavictime sacrificielle-, vêtu de sesemblèmes. Le paquet cérémonielde Tezcatlipoca est une autre deses représentations: onne sauraitla négliger car elle joua incon­testablement un rôle très impor­tant dans la relation qui unissaitles hommes au dieu, notammentlors des rites d'intronisation dessouverains mexicas. A partir desdescriptions anciennes, celles dePomar et de Las Casas ainsi qued'étonnantes découvertes archéo­logiques, l'auteur parvient àserrer au plus près l'essence de ladivinité: dans ses paquets sacrésou tlaquimilolli, Tezcatlipoca seréduit à quelques draps décorésenveloppant un fémur ou un mi­roir d'obsidienne associé, le caséchéant, à une poignée de pierresprécieuses.

Délaissant provisoirement "lesdifficultés que soulève l'interpré­tation de ces paquets sacrés, Guil­hem Olivier s'efforce de daterl'apparition de cette divinité. Leconstat est clair: il n'existe aucunindice archéologique de son exis­tence avant le Post-classique etTezcatlipoca naquit, à ce qu'ilsemble, autour de l'an mille. Tou­tefois, il lui apparaît que cettedivinité met en œuvre des princi­pes divins qui lui sont bien anté­rieurs et pourraient remonter auxOlmèques. Tezcatlipoca entre­tient en effet de très nombreuxliens avec le jaguar, sous la formede Tezcatlipoca-Tepeyollotl et

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avec l'obsidienne, en tant queTezcatlipoca-Iztli. De plus, Tez­catlipoca est parfois représentésous la forme d'un jaguar (codexVaticanus 3773 et Cospi) ou bienencore il porte des ornements enpeau de jaguar (codex Borgia, Au­bin et Borbonicus); par ailleursGuilhem Olivier recense cinq re­présentations de Tezcatlipocasous la forme d'Iztli dans les co­dex Borgia, Vaticanus 3773, Fe­jérvary-Mayer et Laud. Dans lesmythes, qu'ils soient anciens oucontemporains, Tezcatlipoca ap­paraît sous la forme d'un jaguarpour mettre fin au premier âge oudétruire la cité toltèque et son re­tour est annoncé pour la fin dudernier soleil. Comme le jaguar,Tezcatlipoca est lunaire et noc­turne.

Lié au silex et à l'obsidienne,Tezcatlipoca met aussi en jeu unprincipe fondamental des croyan­ces mésoaméricaines: il permet laréunion des flux céleste et terres­tre en associant l'obsidienne-froide, humide et nocturne- ausilex -chaud, aérien et fécon­dant-; (selon Mendieta, qui citeOlmos, la déesse Citlalicue en­gendra dans le ciel un couteau desilex qui fut jeté sur la terre et yrépandit 1 600 dieux).

Fort de ces conclusions,Guilhem Olivier peut alors propo­ser une interprétation convain­cante du récit de la chute deTollan, le plus prolixe sur la per­sonnalité de Tezcatlipoca, bienque les analystes aient le plussouvent braqué le projecteur surle rôle de son adversaire d'alors,Quetzalcoatl. Démontrant sanspeine les graves faiblesses de tou­tes les interprétations historicis­tes, il considère ce récit comme unvéritable mythe qui dit, sur unmode historique, l'histoirerécurrente de la fin des soleils. Unà un, il en décode les moments les

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plus fantastiques en fonction desépisodes marquants des change­ments de cycles et voit dans cesrécits un prolongement desmythes de création des soleils etune variante de l'exil de Tamoan­chan (chapitre 4).

Dans les deux chapitres sui­vants, l'auteur passe à l'examendu culte rendu au dieu. Sonpremier objectifest de rassemblerles mentions des temples histori­quement attestés. La collecte estmaigre mais laisse entrevoir l'om­niprésence du "Seigneur au Mi­roir Fumant": une dizaine detemples peut-être à Mexico, un àTexcoco, un autre à Tlatelolco,trois autres enfin à Azcapotzalco,Tlaxcala et Huexotzinco. À cetégard, Guilhem Olivier consacreune longue analyse à un épaisdossier, celui des momoztli. Om­niprésent et susceptible de rendredes visites impromptues auxhommes, Tezcatlipoca était hono­ré sur de petits autels-sièges des­tinés à l'accueillir et désignés parle terme de momoztli dans lessources anciennes. Mais il n'estpas aisé de préciser lesquels deces édifices étaient réellementvoués à Tezcatlipoca car le champsémantique de ce terme étaitprobablement très vaste. Une cer­taine confusion régnait entre lesautels-sièges de Tezcatlipoca etles mausolées du "siècle" (ces mo­numents érigés pour la ligaturedes années): l'auteur s'emploie àlever les ambiguïtés.

Il rencontre moins de bonheurdans la description du clergé deTezcatlipoca car les informationsfournies par les auteurs du XVIe

siècle se révèlent bien floues etbien générales. Si les prêtres deTezcatlipoca se noircissaient lecorps en l'honneur de leur dieu, ilest évident qu'ils n'avaient pasl'exclusivité de cette pratique.

En abordant l'analyse des rites

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voués à TezcatIipoca lors de Tox­catI, sa fête principale, GuilhemOlivier ne se retrouve pas sur unterrain aussi neuf: il se heurte aucontraire, d'une certainemanière, à la surabondance desanalyses. On trouve sous sa plu­me une bonne présentation dudossier mais curieusement, rom­pant avec ce qui jusque-là avaitété sa ligne de conduite, il ne seprononce pas sur le sens de cerituel. Renonçant à toute inter­prétation globale -qui l'oblige­rait à se prononcer pour ou contrel'existence du bissexte à l'époquepréhispanique-, il préfère préci­ser deux aspects particuliers:l'origine des victimes sacrifi­cielles et le lien qu'entretient Tez­catlipoca avec la musique.Encore, sur le premier point saposition s'apparente-t-elle quel­que peu à une demi-mesure ...Plus intéressant et plus originalest l'exposé qu'il consacre à la der­nière phase de la fête de Toxcatl.Il voit dans les derniers momentsde la victime sacrificielle une ré­actualisation du mythe de la nais­sance de la musique dont ilrestitue ici toute la valeur sacrée:les flûtes que brise sur chacunedes marches du temple la futurevictime de Toxcatl rappelleraientl'importance de l'instrument à

Compte rendu

vent comme moyen de communi­cation entre les hommes et lesdivinités.

Le dernier chapitre de l'ouvra­ge est véritablement soncouronnement. Fort des résultatsprogressivement accumulés au fildes pages précédentes, l'auteurs'attaque aux deux symboles lesplus profonds et les plus mysté­rieux du dieu: son pied arraché etson miroir fumant. Faisant feu detous bois, il sollicite derechefl'archéologie, les images des co­dex, les récits anciens et les en­seignements de l'ethnographiecontemporaine pour déchiffrerces deux énigmes.

Sans écarter complètement lesinterprétations astrales, il suggè­re que l'amputation du dieupourrait traduire son identifica­tion avec le soleil couchant, lalune croissante, la Grande Ourse(dont l'une des étoiles disparaîtparfois sous la ligne de l'horizon àla latitude du Mexique) ou Vénus,en tant que Soleil vaincu. Pluspersonnelle est la relation qu'ilétablit entre le pied arraché, lasouillure et la création du feu: ilmet à contribution, pour ce faire,les récits mythiques rassemblésau XVIe siècle et ceux collectésaujourd'hui auprès de différentespopulations de Mésoamérique.

Quant au miroir, il s'efforced'en épuiser le sens. Au-delà del'instrument caractéristique dumaître du destin, il voit en lui unpoint de passage, un instrumentde communication entre les hom­mes et le dieu. A travers le miroir,Tezcatlipoca observe les hommeset les hommes devinent le dieu. Àcet égard, le miroir peut devenirle modèle à suivre et, en ce sens,le souverain mexica lui-mêmepeut être identifié au miroir.

Les croyances mésoaméricai­nes, on le sait, sont foisonnantesde correspondances: ces quelqueslignes n'épuisent assurément pasla richesse d'un ouvrage qui s'ef­force d'en restituer toute la com­plexité, au risque parfois dedevoir être trop allusifet de paraî­tre ardu à un lecteur trop peuinitié.

Précisons toutefois qu'une ri­che série de planches (malheureu­sement en noir et blanc),composées par F. Bagot et R. Avi­la Villegas, facilite la lecture alorsque G. Olivier, toujours soucieuxde clarté et de précision, adopteune démarche progressive et ras­semble régulièrement, à chaquefin de chapitre, les principaux ac­quis de ses démonstrations. *

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Page 86: Guerrero en movimiento

La argueologia en el Cemca

Colecci6n ÉTUDES MÉSOAMÉRICAINES

ID Archéologie de Los Naranjos (Honduras). C. Baudez y P. Becquelin. Serie I-Vol. 2.MAEFM. 1973.

ID San Antonio Nogalar. G. Stresser-Péan. Serie I-Vol. 3. MAEFM. 1977.

ID Archéologie de la péninsule d'Azuero, Panama. A. Ichon. Serie II-Vol. 3. MAEFM. 1980.

ID Tonina, une cité maya du Chiapas (Mexique). Serie I-Vol. 6.Becquelin y Baudez. Tomo 1. MAEFM. 1979.Becquelin y Taladoire. Tomo 4. MAEFM. 1992.

mArchéologie de l'habitat en Alta Verapaz (Guatemala). M.-C. Arnauld. Serie I-Vol. 10.Cemca. 1984.

mLes Chichimèques du San Luis Potosi (Mexique). F. Rodriguez. Serie I-Vol. 12. Cemca.1985.

mEthnopréhistoirede la maison maya (Guatemala 1250-1525). M.-F. Fauvet-Berthelot.Serie I-Vol. 13. Cemca. 1986.

mPaléopaysages et archéologie pré-urbaine du Bassin de Mexico. C. Niederberger. SerieI-Vol. 11. Tomos 1 y 2. Cemca. 1987.

m Enquêtes sur l'Amérique Moyenne. Mélanges offerts à Guy Stresser-Péan. D. Michelet(coord.). Serie I-Vol. 16. Coedici6n Cemca, INAH, CNCA. 1989.

Colecci6n CUADERNOS DE ESTUDIOS MICHOACANOS

ID El Proyecto Michoacan. Medio ambiente e introducci6n a los trabajos arqueol6gicos. D.Michelet (coord.). Cuaderno 4. Cemca. 1992.

mArqueologia de las Lomas en la cuenca lacustre de Zacapu, Michoacan, México. C.Arnauld et al. Cuaderno 5. Cemca. 1993.

ID BOOO Anos de la cuenca de Zacapu. Evoluci6n de los paisajes y primeros desmontes. P.Pétrequin (coord.). Cuaderno 6. Cemca. 1994.

ID Entre Zacapu y Rio Lerma. Culturas en una zona fronteriza. B. Faugère-Kalfon.Cuademo 7. Cemca. 1996.

ID Las representaciones rupestres del Centro-Norte de Michoacan. B. Faugère-Kalfon.Cuaderno 8. Cemca. 1997.

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Algunas publicaciones deI Cernca

Colecci6n CUADERNOS GUATEMALTECOS

mArqueologia de la cueuas del Norte de Alta Verapaz. P. Carot. Cemca. 1989.

Otros (ARQUEOLOGiA)

m Papagayo, un hameau précolombien du Costa Rica. C. Baudez. Coedici6n Cemca y ERC.

1992.

mNormas para la descripci6n de uasijas ceramicas. H. Balfet, M.-F. Fauvet-Berthelot y S.

Monz6n. Cernca. 1992.

m Inuestigaciones arqueol6gicas en el delta del Diquis (Costa Rica). C. Baudez et al.

Coedici6n Cemca y DRCSTE. 1993.

mEuoluci6n de la ceramica de Copfin, Honduras. R. Viel. Coedici6n Cemca e InstitutoHondureiio de Antropologîa e Historia. 1993.

mRio Verde, San Luis Potosi. D. Michelet. Coedici6n Cemca, Instituto de Cultura de San

Luis Potosi y Lascasiana. 1996.

mLas cuencas del Occidente de México (época prehispanica). E. Williams y P.C. Weigand

(eds.). Coedicion Cemca, El Colegio de Michoacân y ORSTOM. 1996.

mLes enfants de la mort. A. Chapman. Colecci6n Études Mésoaméricaines. Serie I-Vol. 4.

MAEFM. 1978.

mOcumicho y Patamban. Dos maneras de ser artesano. C. Gouy-Gilbert. Cuadernos de

Estudios Michoacanos 2. Cemca. 1987.

m Los hijos del copal y de la candela. A. Chapman.

Tomo 1: Ritos agrarios y tradici6n de los lencas de Honduras. Coedicion Cemca y UNAM.

[1985] 1992.

Tomo II. Tradici6n cat61ica de los lencas de Honduras. Coedici6n Cemca y UNAM. 1986.

m Indianidad, etnocidio e indigenismo en América Latina. F. Morin y C. Bataillon (eds.).Coedici(in Cemca e III. 1988.

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Page 88: Guerrero en movimiento

T RA C E nO 3 3 1 9 9 8

fi El arado criollo en México y América Central. G. Stresser-Péan. Coedici6n Cemca, IFAL yORSTOM.1988.

fi La mitad del mundo. Cuerpo y cosmos en los rituales otomies. J. Galinier. Coedici6nCemca, INI y UNAM. 1991.

fi Trabajo, técnicas y aprendizaje en el México indigena. M.-N. Chamoux. Coedici6n Cemcay Ciesas . 1993.

fi La familia otomi-pame del México Central. J. Soustelle. Coedici6n Cemca y FCE. 1993.

fi En la nostalgia del futuro. La uida en el bosque indigena de Michoacan. C. Moreno y R.Barthelemy. Coedici6n Cemca, El Colegio de Michoacan y El Gobierno deI Estado deMichoacân. 1994.

fi México en el imaginario. C. Nava y M.A. Carrillo (coords.). Coedici6n Cemca, UAM-X yGRESAL-Univ. Pierre Mendès-France. 1995.

fi Tiempo suspendido. Fotografia sobre la ruta de Antonin Artaud en la SierraTarahumara. P. Tzontémoc. Coedici6n Casa de las Imagenes y Cemca. 1995.

fi Pueblos indigenas ante el derecho. V. Chenaut y M.T. Sierra (coords.). Coedici6n Cemcay Ciesas. 1995.

fi Sociedad y derecho indigenas en América Latina. Th. Calvo y B. Méndez (coords.).Cemca. 1995.

fi Chiapas. Los rumbos de otra historia. J.P. Viqueira y M.H. Ruz (eds.). Coedici6n Centrode Estudios Mayas, IIE-UNAM, Cemca, Ciesas y U. de G. 1995.

fi Chamanismo en Latinoamérica. Una reuisi6n conceptual. 1. Lagarriga, J. Galinier y M.Perrin (coords.). Coedici6n Cernca, Plaza y Valdés y VIA. 1995.

fi De palabras y marauillas. S. de Pury-Toumi. Coedici6n CEMCA y CNCA. 1997.

fi La Huasteca en los albores del tercer milenio: textos, temas y problemas. J. Ruvalcaba yJ.M. Pérez. Cernca, IPN, UACH, Ciesas, cm e IN!. 1997.

La etnohistoria en el Cemca

Colecci6n sobre EL GRAN NAYAR

fi Fotografias del Nayar y de California 1893-1900. L. Diguet. Coeditores Cernca e IN!.1991.

fi Por tierras occidentales. Entre sierras y barrancas. L. Diguet. J. Jauregui y J. Meyer(eds.). Coedici6n Cemca e IN!. 1992.

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Algunas publicaciones deI Cernca

ru Ensayos sobre el Gran Nayar. Entre coras, huicholes y tepehuanos. Ph. C. Weigand.Coedici6n Cernca, INI y El Colegio de Michoacân. 1992.

ru Bibliografia del Gran Nayar: coras y huicholes. J. Jauregui (ed.). Coedici6n Cernca e IN!.

1992.

ru Los huicholes en la historia. B. Rojas. Coedici6n Cernca, El Colegio de Michoacân e IN!.

1993.

ru Musica y danzas del Gran Nayar. J. Jâuregui (ed.). Coedici6n Cemca e IN!. 1993.

ru Visita de la misiones del Nayarit.· J.A. Bugarin. J. Meyer (ed.). Coedici6n Cemca e IN!.

1993.

ru Visita de las misiones del Nayarit. J.A. Bugarin. J. Meyer (ed.). Coedici6n Cernca e IN!.

1993.

ru Atonalisco, Nayarit. Una historia documental 1695-1935. J. Meyer (ed.). Coedici6nCernca e IN!. 1994.

ru Apost6licos aranes de la Compaida de Jesus en su provincia de México. Edici6nfacsirnilar. F.J. Fluvia (ed.). Coedici6n Cemca e IN!. [17541 1996.

Otros (ETNOLOGiA)

ru Hacia una historia del espacio de la montafia de Guerrero. D. Dehouve. Coedici6n Cemca

y Ciesas. 1995.

ru Le codex de Xicotepec. Étude et interprétation. G. Stresser-Pean. Edici6n en francés.Coedici6n Cernca, FCE y Gobiemo deI Estado de Puebla. 1995.

ru El c6dice de Xicotepec. Estudio e interpretaci6n. G. Stresser-Pean. Edici6n en espafiol.Coedici6n Cernca, FCE y Gobiemo deI Estado de Puebla. 1995.

ru Estudios gramaticales con aplicaci6n al idioma cora. A. G6rnez. Coedici6n Cernca ySerninario diocesano de Tepic. 1989.

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Page 90: Guerrero en movimiento

La

T R ACE nO 3 3 1 9 9 8

,'-'---loo.l: h,_u_ffi_a_n_a->'--__la__s_o_cioloSia en el Cemca

mPaisajes rurales en el Norte de Michoacan. O. Gougeon y C. Reyes. Cuadernos deEstudios Michoacanos 3. Coedici6n Cemca y El Colegio de Michoacan. 1991.

mEl puerto industrial de Salina Cruz (Oaxaca). Colectivo Seminario franco-mexicano.

Coedici6n Cernca y UNAM. 1984.

mEl campesino desposeido. T. Linck. Coedici6n Cemca y El Colegio de Michoacân. 1989.

mDe vacas y rancheros. P.-F. Baisnée. Cemca. 1989.

mAlambradas en la Sierra. Un sistema agrario en México. La Sierra de Coalcoman. H.Cochet. Coedici6n Cemca, El Colegio de Michoacan y Orstom. 1991.

mActas del seminario Mapimi. Estudios de las relaciones agua, suelo, vegetaci6n en unazona arida del Norte de México. J.-P. Delhoume y M. E. Maury (eds.). Coedici6n Cemca,Instituto de Ecologia y Orstom. 1992.

mRancheros y sociedades rancheras. E. Barragan et al. (coord.). Coedici6n Cemca, El

Colegio de Michoacan y Orstom. 1994.

mEl campo mexicano. Una modernizaci6n a marchas forzadas. Ph. Bovin. Coedici6nCemca y Orstom. 1996.

m Ciudad aguila, villa serpiente. L. Panabière. Coedici6n Cemca y FeE. 1996.

mEl acceso de los pobres al suelo urbano. A. Azuela y F. Tomas (coords.). Coedici6n Cemca

e nS-UNAM. 1997.

mLas fronteras del istmo: fronteras y sociedades entre el sur de México y América Central.Ph. Bovin (coord.). Coedici6n Cemca y Ciesas. 1997.

Algunos numeros de la revista Trace

m 16. Especial Arqueologia. Diciembre 1989.

m19. Acerca del Campo. Junio 1991.

m20. Espacios y Culturas. Diciembre 1991.

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Algunas publicaciones deI Cemca

III 21. Arqueologta. Junio 1992.

III 24. Estudios Rurales. Diciembre 1993.

III 25. Arqueologta. Junio 1994.

lI) 28. Mayas. Diciembre 1995.

lI) 29. Periferias Urbanas. Junio 1996.

lI) 30. Varia. Diciembre 1996.

lI) 31. Caminos y Transportes. Junio 1997.

Cm de San Luis Potosî

CEMCA lNI UACH

Nuevos aporteS.f~

p 0 N E

Diana Zaragoza OcwiaJesus Ruvalcaba MercadoAlan R. SandstromJuan Manuel Pérez ZevallosMiguel Aguilar.RobledoAntonio Escobar OhmstedeAna Maria Gutiérrez RivasFrancisco Barriga PuenteRœa Elena Anzaldo FigueroaMiguel Pérez del AngelAngela OchoaTeresita Rodriguez L6pezAbigail Aguilar

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TESB~Macîas CuéllarMargarita M. Avûa UrlbeDorotea A.scencio AlmanzaMaria de la Luz Suarez Soto6scar H. Velasco GonzâlezMarcela Nissen BarrientosHugo Velasco BedrânBalbina Hernandez Alarc6nMaria ~enia.. .• do~~Cem.Cho,

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