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CETE Méditerranée système de recueil d’information trafic via les réseaux téléphoniques cellulaires opportunité et faisabilité novembre 2006 Les auteurs de ce document n’assument aucune responsabilité juridique ni ne s’engagent vis-à-vis de la complétude, de l’exactitude ou de l’utilité des informations présentées.

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CETE Méditerranée

système de recueil d’information trafic via les réseaux téléphoniques cellulaires

opportunité et faisabilité

novembre 2006

Les auteurs de ce document n’assument aucune responsabilité juridique ni ne s’engagent vis-à-vis de la complétude, de l’exactitude ou de l’utilité des informations présentées.Les noms de marques, de produits, de procédés, de services, ou d’entreprises citées dans ce document sont déposés par leurs propriétaires respectifs.La référence faite à un nom de marque, de produit, de procédé, de service, ou d’entreprise ne signifie pas qu’il soit soutenu ou recommandé par les auteurs de ce document.

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recueil info trafic GSM

NOTICE ANALYTIQUE

Organisme commanditaire :CERTU

Titre : système de recueil d’information trafic via les réseaux téléphoniques cellulaires

Sous-titre : opportunité et faisabilité Langue : Français

Organismes auteursCETE Méditerranée

Rédacteurs ou coordonnateurs Patrick Gendre, Gilles Ostyn

date25/10/06

Résumé :

Depuis la fin des années 90, plusieurs technologies de recueil alternatives aux boucles de comptage ont été développées. La localisation des téléphones mobiles a été étudiée par les principaux opérateurs. Il semble que désormais les difficultés (techniques ou non) soient en passe d’être résolues, comme le montrent plusieurs expérimentations en vraie grandeur (Pays-Bas, États-Unis, Écosse, Allemagne, Finlande...).

Ce rapport présente les principes techniques, l’offre industrielle existante, et les projets ou expérimentations en cours en 2006, puis analyse le point de vue des acteurs (opérateurs GSM, bureaux d’études et exploitants routiers, notamment Conseils Généraux).

L’étude vise simplement à informer des opportunités offertes par les technologies de gestion des réseaux cellulaires (notamment GSM) pour améliorer la connaissance sur les déplacements et produire de l’information routière, et solliciter l’avis des acteurs français concernés, opérateurs télécoms, spécialistes du trafic routier, et gestionnaires routiers.

Notre tour d’horizon des développements et réalisations montre qu’encore une fois il n’y a pas de solution miracle, et les avis restent partagés quant à l’opportunité de déployer cette technologie de recueil. Cela dit, plusieurs évaluations convaincantes nous laissent penser qu’elle mériterait un investissement plus important, en gardant à l’esprit selon nous les points-clés suivants :

- les opérateurs télécoms et fournisseurs de solutions techniques sont bien sûr incontournables dans le dispositif, mais pour les quelques projets qui ont abouti ou doivent aboutir à des résultats opérationnels, le principal moteur est toujours l’exploitant de la route, gestionnaire local de voirie, qui peut sous-traiter la production de données - éventuellement via diverses formes de partenariat – aux opérateurs, fournisseurs, bureaux d’études, et autres acteurs de la route ;

- les données produites n’ont pas forcément la précision d’autres types de recueil de données de trafic, mais ont une précision suffisante pour de nombreuses applications autour du temps de parcours : détection d’incidents, analyses en temps différé, information aux usagers...

- cette technique de recueil n’est pas encore un produit « sur étagère » et la mise au point d’un système produisant de manière opérationnelle des données de trafic depuis le réseau de téléphonie cellulaire passe encore nécessairement par des investissements en matière de logiciels et de toutes façons par une phase de qualification des données spécifique au réseau routier à couvrir.

En France, les prochaines étapes pourraient être de :

1) réaliser des expérimentations de taille significative sur le terrain, avec une évaluation « scientifiques », et prenant en compte les obstacles non techniques (contractuels, CNIL, etc.). En France, de tels projets pilotes devraient démarrer en 2007, notamment le projet SINERGIT soutenu par l’ANR. Au moins 5 projets comparables en Europe et 3 Outre-Atlantique ont été identifiés à l’occasion de cette étude, qui peuvent permettre de capitaliser les connaissances ;

2) sur la base de résultats consolidés (et positifs !), le cas échéant solliciter à nouveau les partenaires industriels et les gestionnaires de voirie, notamment les conseils généraux, sur l’opportunité de déployer.

Mots clés :

GSM, téléphonie cellulaire, recueil de données de trafic, véhicules flottants, information routière, temps de parcours

Diffusion :

Version électronique

Nombre de pages :

16 pages

Confidentialité :

Non

Bibliographie :

Oui

2 Novembre 2006 CERTU / CETE Med.

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recueil info trafic GSM

Sommaire

I. INTRODUCTION 4

A. CONTEXTE 4B. OBJECTIFS DE L’ÉTUDE 4C. DÉMARCHE ET CONTENU DU RAPPORT 5

II. ÉTAT DES LIEUX 5

A. PRINCIPES DE LA SOLUTION 5B. L’OFFRE EXISTANTE 71. APPLIED GENERICS 72. ESTIMOTION 73. CELLINT 84. AIRSAGE 8C. LES ÉTUDES ET PROJETS 8

III. POINT DE VUE DES ACTEURS 10

A. OPÉRATEURS DE TÉLÉPHONIE 101. SFR 102. ORANGE / FRANCE TÉLÉCOM 103. BOUYGUES TÉLÉCOM 10B. INGÉNIERIE DE TRAFIC 10C. GESTIONNAIRES DE TRAFIC 10

IV. PERSPECTIVES 11

A. DERNIÈRE MISE À JOUR (OCTOBRE 2006) 11B. Conclusions et suites à donner 12

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I.INTRODUCTION

A. Contexte

L’augmentation de la congestion automobile et l’amélioration du niveau de service notamment sur le réseau autoroutier rendent les usagers plus exigeants en matière d’information ; ils souhaitent de plus en plus pouvoir connaître en temps réel l’état du trafic, mais aussi avant un déplacement avoir une idée de la variabilité d’un temps de parcours selon l’heure de la journée, et attendent une meilleure réactivité des exploitants routiers en cas d’incidents.

L’information trafic en temps réel est « traditionnellement » recueillie par les gestionnaires au moyen de boucles et caméras, qui sont un moyen efficace mais coûteux, bien adapté à des infrastructures lourdes, en particulier les voiries autoroutières, ou en milieu urbain où un réseau technique est de toutes façons nécessaire pour la gestion des carrefours à feux.

L’augmentation du trafic la plus difficile à traiter est sans doute en milieu péri-urbain (grande couronne parisienne ou périphérie des grandes agglomérations, par exemple Alpes-Maritimes et Bouches-du-Rhône en région PACA). En outre, les lois de décentralisation vont sans doute amener les Conseils Généraux à se doter de moyens d’exploitation du trafic renforcés afin d’améliorer la qualité de service sur le réseau départemental.

Depuis la fin des années 90, plusieurs technologies de recueil alternatives aux boucles de comptage ont été développées et expérimentées. La localisation des téléphones mobiles, utile par ailleurs pour localiser les appels d’urgence, a été étudiée par les principaux opérateurs. Il semble que désormais les difficultés (techniques, ou de confidentialité, par exemple) soient en passe d’être correctement résolues, comme le montre plusieurs expérimentations en vraie grandeur ou systèmes opérationnels (Pays-Bas,

États-Unis, Allemagne, Écosse, Belgique, Finlande...)1. Le CERTU et le CETE Méditerranée ont déjà collecté une base bibliographique sur ce sujet.

Un tel système de recueil d’info trafic par un réseau mobile GSM (ou à terme, UMTS) permettrait de recueillir l’information en temps sur l’ensemble du réseau géré pour un coût « raisonnable » et d’améliorer :

- la surveillance et donc l’exploitation du réseau

- l’information aux usagers

- la connaissance des déplacements (évaluation de la congestion et des origines-destinations) dans un objectif d’autorité organisatrice des déplacements

Ce système serait notamment complémentaire des systèmes de localisation des usagers de téléphones portables ou de véhicules, par GPS exemple, qui correspondent à une demande ponctuelle et individuelle d’un utilisateur et non pas à une récupération globale et anonyme d’un ensemble de sources de données au niveau de chaque opérateur.

1 voir notamment les sites www.airsage.com aux USA et www.appliedgenerics.com au R-U

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B. Objectifs de l’étude

Ce type de système qui semble commencer à être mis en œuvre avec succès dans plusieurs pays peut-il être mis à profit en France ? Notre travail consiste à essayer de répondre pour cela à plusieurs questions :

- les systèmes de recueil d’info trafic référencés à l’étranger sont-ils vraiment opérationnels ?

- comment et pourquoi fonctionnent-ils ?

- de tels systèmes sont-ils prévus à court terme en France ou sinon pourquoi ?

- quelles sont les suites à donner ?

C. Démarche et contenu du rapport

Pour répondre à ces questions, ce document a été rédigé de matière itérative, soumis pour avis à de nombreux interlocuteurs, et suit une démarche par étapes :

- état des lieux (principes techniques, offre industrielle, expérimentations et projets en cours) ;

- points de vue des acteurs (opérateurs de téléphonie mobile, bureaux d’études en ingénierie du trafic et sociétés de service, gestionnaires routiers en particulier les collectivités dont les Conseils Généraux) ;

- conclusions et proposant des actions concrètes envisageables.

II. ÉTAT DES LIEUX

A. Principes de la solution

Le fonctionnement d’un réseau de téléphonie cellulaire implique à chaque instant que chaque cellule sache quels terminaux actifs (téléphones allumés) se situent dans sa zone de couverture et de savoir gérer les déplacements des terminaux d’une cellule à l’autre (« handover »). Cela implique qu’une quantité importante de données de signalisation transite par le réseau et ses systèmes de gestion (des centaines de millions par jour dans un réseau national). Le principe des solutions étudiées ici est de s’appuyer sur ces données pour extraire des informations sur le trafic routier, sans ajouter de nouveaux équipements ni au niveau du réseau (par exemple pour mesurer des paramètres complémentaires) ni au niveau des terminaux (comme c’est le cas en particulier de l’Assisted-GPS, qui permet de fournir des services géo-localisés – Location-Based Services - aux usagers en s’appuyant sur des localisations assez précises).

En pratique, il s’agit d’installer des « sondes » au niveau de chaque centre de contrôle des stations GSM (BSC, qui gèrent plusieurs antennes ou BTS2) et

2 l’objectif de cette étude n’est pas de décrire le fonctionnement d’un réseau GSM ou d’autres réseaux de téléphonie cellulaire ; le lecteur est invité à se référer pour cela aux nombreux ouvrages existants, ou à des sites internet tels que l’excellent http://www.iec.org/online/tutorials/gsm/. Certaines informations techniques peuvent être très simplifiées ici, l’important pour nous étant de s’assurer que les principes techniques exposés sont valides du point de vue de notre objectif d’info trafic. Les données recueillies sont

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de centraliser les données recueillies sur un serveur (ou plusieurs) qui en extraient de l’information. L’information de base que l’on peut facilement extraire est la cellule (CellID), ce qui n’est guère précis. Toute la valeur ajoutée des solutions de localisation GSM que nous étudions ici (dites « Enhanced CellID »3) est d’améliorer la précision sur la base d’autres paramètres mesurés sur le réseau radio GSM, par des techniques statistiques, puis de « projeter » correctement ces informations sur les réseaux routiers (notamment en filtrant les données ne correspondant pas à des terminaux embarqués dans des véhicules en déplacement : piétons, véhicules arrêtés, etc.) pour fournir des valeurs représentatives du trafic en temps réel (vitesses, temps de parcours). Une des difficultés est que les équipements GSM ne sont pas entièrement normalisés4, et sont également gérés différemment d’un opérateur à l’autre ou d’un secteur géographique à l’autre, et qu’il n’est pas donc pas possible d’installer un système complètement « plug-and-play » ; ne serait-ce que côté télécoms, un travail important d’adaptation et de paramétrage est nécessaire. De même, un travail considérable de définition du réseau routier support, de qualification des données de trafic, et des algorithmes et heuristiques de calcul des infos trafic reste à produire pour chaque site. Néanmoins, demeure l’avantage qu’aucun équipement particulier n’est nécessaire sur le terrain, et qu’on peut supposer que si ce type de systèmes se généralise, on saura à terme le déployer de plus en plus facilement.

S’il est vrai que l’enregistrement individuel d’une position de téléphone mobile est typiquement moins précis qu’un enregistrement GPS correspondant, ce défaut est compensé par le grand nombre de téléphones mobiles sur la route, la connaissance du réseau routier sous-jacent et l’application de techniques statistiques. Les 2 grandes méthodes actuelles de recueil de données de trafic présentent en effet leurs défauts et la solution « recueil GSM»  doit pouvoir trouver sa place:

- systèmes de suivi de véhicule « flottant », typiquement à base de GSM/GPS : dans ce cas, on ne peut obtenir de l’information trafic qu’après accord de chaque abonné, ou chaque gestionnaire de flottes (dont les déplacements ne sont pas forcément représentatifs du trafic) ;

- capteurs fixes (boucles magnétiques ou autres, caméras vidéo, badges télépéage) : leur coût empêche de les déployer sur la totalité du réseau.

Voici donc, en première approche, un argumentaire en faveur de ces solutions de « recueil trafic via GSM » :

Avantages attendus   :

- facile à déployer rapidement (pas d’équipement du réseau ou des terminaux)

- couverture étendue

- d’autres applications possibles soit pour les gestionnaires routiers (origines - destinations5, détection d’incidents6, localisation d’appels

apparemment celles échangées au niveau des interfaces normalisées A et Abis.

3 pour un état de l’art des techniques de localisation, cf par exemple le projet européen ISHTAR

4 notamment au niveau de l’interface Abis entre BSC et BTS – mais ce devrait être le cas avec l’UMTS

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d’urgence7) et pour les autorités de transport (enquêtes déplacements) soit pour les opérateurs télécoms (services personnalisés)

- des résultats expérimentaux probants et des coûts réduits (point déterminant qui reste à préciser !)

- devrait pouvoir évoluer vers la 3G

Inconvénients   :

- pour le gestionnaire routier, nécessite de passer un accord avec au moins un opérateur GSM et/ou un prestataire : l’information n’est pas a priori sa propriété ; en tout cas, ce type de système ne peut être déployé que chez un opérateur GSM, alors qu’il n’entre pas forcément dans les priorités marketing télécom, même si son intérêt pour la gestion du trafic était avéré (et son financement garanti par un ou plusieurs gestionnaires de voirie) ; la valorisation des informations trafic est un autre métier.

- le gestionnaire routier doit interfacer ce nouveau système de recueil avec son système d’exploitation, voire éventuellement faire de la fusion de données issues de plusieurs sources de recueil, mais cet inconvénient existe pour tout nouveau système alternatif au recueil classique (par boucles).

- pour l’opérateur GSM, ces solutions ou des produits similaires sont également intéressants pour développer des services géo-localisés8 ou améliorer les outils techniques de gestion du réseau cellulaire, mais doivent s’inscrire dans une stratégie plus large concernant tous ces services.

- aucune entreprise française ne maîtrise encore ces solutions à notre connaissance, il y aurait donc besoin de R&D non négligeable pour que ce soit le cas. Les deux sociétés européennes proposant ces solutions sont détenues par des fournisseurs privés d’info trafic (TomTom, ITIS), ce qui ne faciliterait pas forcément les partenariats avec les gestionnaires routiers ou autorités de transport intéressées potentiellement par le recueil GSM.

- la qualité et quantité des données disponibles dépendent de l’opérateur GSM et de la zone géographique à couvrir.

- la géographie du réseau GSM et des cellules ne correspond pas exactement à la géographie du réseau routier .

- même si ce problème semble avoir été résolu assez facilement dans les pays étrangers dans la mesure où les systèmes déployés n’utilisent pas l’identité des abonnés, nécessité d’obtenir une autorisation de la CNIL.

5 autant les performances temps réel du recueil via GSM restent à valider, autant il est clair que des méthodes similaires ou utilisant des données de facturation, présentent déjà un intérêt en temps différé, y compris avec une précision médiocre, par exemple au niveau de la cellule.

6 sans besoin de précision important, le nombre d’appels émis/reçus par cellules peut par exemple permettre une détection d’incidents intéressante pour un gestionnaire routier.

7 les solutions étudiées qui produisent l’information trafic n’utilisent pas l’identité des usagers et garantissent leur anonymat ; en revanche, les mêmes principes peuvent être utilisés dans des applications qui utiliseront l’identité des abonnés pour fournir des services personnalisés : localisation d’appels d’urgence, et tous les services géo-localisés : recherche de points d’intérêt, guidage, etc.

8 Location-Based Services (LBS) en anglais

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B. L’offre existante

1. Applied Generics

La société Applied Generics est basée en Écosse ; elle vient d’être rachetée début 2006 par la société néerlandaise Tom-Tom, opérateur d’information trafic. Aux Pays-Bas, Tom-Tom a plutôt des accords commerciaux avec KPN qu’avec Vodafone, avec lequel Applied Generics semble surtout avoir déployé ses solutions pour l’instant.

Leur offre s’appuie sur 3 produits à destination des opérateurs GSM :

- Vista24, qui fournit des indicateurs de qualité de service sur le réseau GSM ;

- Nero24, qui fournit une localisation individuelle des abonnés qui permet de construire des LBS ;

- Rodin24, qui nous concerne particulièrement, dont l’objet est de fournir une information trafic temps réel sur le réseau routier.

Par rapport à leur concurrence sur des solutions similaires qui se limiteraient à la cellule, Applied Generics revendique une meilleure précision de la localisation (typiquement 300 mètres).

Le système a été testé au Royaume-Uni et est en cours de test en ce moment en Ecosse (les premiers résultats de comparaison avec d’autres mesures de trafic temps réel ont été publiés en 2006). Il a été mis en œuvre aux Pays-Bas dès 2003 dans la province du Nord-Brabant, en partenariat avec la SSII néerlandaise LogicaCMG (qui a récemment fusionné avec Unilog en France) ; une évaluation indépendante a été conduite par le bureau d’études Goudappel Coffeng. Ce projet a apparemment été une réussite, puisqu’il a été décidé de le déployer et de l’étendre et qu’il s’est concrétisé par un site web9

grand public qui donne une carte temps réel du trafic de la province, mise à jour toutes les 3 minutes (nous n’avons toutefois pas d’éléments précis sur la qualité des informations et sur le succès du site).

2. Estimotion

Estimotion est une société américaine dont la filiale R&D se situe en Israël ; Estimotion aurait travaillé en partenariat avec Orange lors de sa création vers 2000. Estimotion a développé un site de démonstration opérationnel, en utilisant les données des téléphones mobiles dans la région de Tel Aviv, et a calibré les résultats par rapport aux données de simulation de trafic et les données des boucles. Le site web n’est pas alimenté apparemment depuis plusieurs années, car la société a été rachetée fin 2003 par ITIS, fournisseur d’information trafic temps réel au Royaume-Uni (et concurrent de TomTom), et rebaptisée ITIS Traffic Services. Une expérimentation avec Proximus (filiale de Vodafone) autour d’Anvers a été lancée fin 2004, avec le gouvernement flamand. ITIS a signé en 2004 en partenariat avec l’opérateur O2/UK concernant la technologie Estimotion, qui sera déployée en Ecosse sous contrat du gouvernement écossais. Estimotion a par ailleurs été retenu fin 2005 par le ministère de transports du Missouri en partenariat avec NET10, pour un montant de 6 M$ (il ne s’agit apparemment pas d’une expérimentation). Une expérimentation est également en cours à Baltimore.

9 http://actueleverkeersinformatie.brabant.nl/ (tapez le chiffre au-dessus du login)

10 www.nateng.com

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3. Cellint

Cellint est également une société israélienne dont les activités se situent surtout aux États-Unis (autour de New York et du New Jersey). Sa solution TrafficSense est présentée sur leur site internet. Leur référence la plus récente est le DoT de l’état de Géorgie (août 2006).

4. Airsage

Airsage est une société américaine dont l’offre semble être très comparable à celle du produit Rodin24 d’Applied Generics. Les applications déployées l’ont été pour le compte de ministère des transports (DoT) d’états comme le Colorado, la Géorgie ou la Virginie, en partenariat avec l’opérateur Sprint.

C. Les études et projets

De nombreux travaux techniques visant à améliorer les capacités de localisation des usagers des réseaux de téléphonie ont été réalisés ces dernières années, impulsés aux États-Unis sous l’effet de l’obligation faite aux opérateurs en 2000 par l’autorité de régulation de fournir la localisation des appels d’urgence (911). Il ne sera PAS ici question de tous ces travaux techniques, mais uniquement des expérimentations en vraie grandeur visant à fournir de l’information trafic à partir des réseaux avec des solutions purement logicielles (sans besoin de mettre à niveau les terminaux ou réseaux GSM). Un recensement exhaustif a été réalisé en novembre 2005 par une université américaine11, et sera complété fin 2006 par un rapport final comprenant une évaluation des projets en cours en Virginie et dans le Missouri. Notons par ailleurs que les travaux sur les appels d’urgence continuent, aux États-Unis12 comme en Europe13.

En Europe, l’expérimentation aux Pays-Bas en 2003 a fait l’objet d’une évaluation indépendante qui conclut à la bonne qualité de l’info trafic produite ; des articles en anglais ont été publiés, ainsi qu’un rapport d’évaluation (en néerlandais, téléchargeable sur www.brabant.nl), qui donne également des éléments financiers (environ 3 M€ pour l’ensemble du projet sur 4 ans).

En France, L’expérimentation STRIP de SFR a également fait l’objet d’un rapport d’étude en 2001 dans le cadre du projet ACTIF, où peu de détails sont donnés, et surtout d’un rapport d’évaluation détaillé dans le cadre du projet euro-régional SERTI.

Le projet SINERGIT financé par l’ANR associe des partenaires comme ASF, SODIT, FTRD, Inrets autour du site de Toulouse et devrait démarrer en 2007.

Une expérimentation a également eu lieu en Finlande en 2002 avec l’administration nationale des routes. Les expérimentations au Royaume-Uni, en Belgique ou en Allemagne n’ont pas encore à notre connaissance fait l’objet d’évaluations complètes publiées :

- en Ecosse, où le gouvernement écossais compare sur un site pilote (A1 à

11 dans le cadre du National Cooperative Highway Research Program, projet 70-01.

12 http://www.911dispatch.com/911/wireless911.html et http://www.its.dot.gov/ng911/ng911_pubs.htm

13 http://europa.eu.int/information_society/activities/esafety/forum/ecall/index_en.htm

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l’Est d’Edinbourg) divers modes de fourniture d’info trafic et temps de parcours (envisageant le cas échéant de les fusionner) : boucles, lecture de plaques, véhicule flottant, et par GSM (avec Applied Generics). Les premiers résultats ont été présentés à la conférence ITS London en octobre 2006 et deux technologies paraissent émerger : lecture de plaques et GSM ; un 2ème site pilote va être à Aberdeen, avant de prendre une décision de déployer.

- en Flandres, différentes méthodes de recueil de données (boucles, vidéo, radar, lecture de plaques et donc GSM avec ITIS/Estimotion et l’opérateur Proximus) ont été comparées dans la région d’Anvers entre août 2005 et novembre 2005. Les premières évaluations de la technologie GSM d’ITIS sont encourageantes, les ordres de grandeur et les tendances sont corrects mais la précision des informations demande encore à être améliorée ;

- en Allemagne, où le projet TrafficOnLine (2 M€) sur Munich de la filiale Vodafone allemande, financé par le ministère allemand de la recherche (BMBF), avec Vodafone et d’autres partenaires dont VAG et l’université de Braunschweig, comportera des tests sur Braunschweig, Munich et un pilote à Berlin pour l’été 2006 dont les résultats seront communiqués notamment au congrès ITS à Londres à l’automne, mais les premiers résultats de Traffic Online seront publiés dès le printemps.

Les déploiements aux États-Unis sont intéressants à la fois parce qu’ils concernent parfois un acteur européen (ITIS) et parce qu’en général ils sont bien documentés. C’est le cas du ministère des transports (DoT) du Missouri, qui donne aussi des éléments de coûts : 3 millions de dollars pour 5500 miles (10000 km) de routes (soit 3 départements « moyens »), annoncés comme très inférieurs à ceux des boucles de mesure de trafic, à la fois en investissement et en maintenance (ce qui est bien sûr une question décisive !).

Un test en vraie grandeur a également effectué en Floride autour de Tampa, qui donne des résultats chiffrés assez intéressants, qui indiquent notamment que la couverture cellulaire et le trafic sont suffisants pour pouvoir mettre à jour les vitesses et temps de parcours toutes les 5 minutes sur la plupart des segments du réseau routier (sur une zone de 1000 km2 environ) ; les vitesses semblent pouvoir estimées à 15 km/h près environ, ce qui peut suffire pour de l’info usagers et de la détection de bouchons.

Un test a également été conduit début 2006 à Baltimore (Maryland) dont les résultats sont plutôt encourageants et incitent à la poursuite du projet.

L’état du Wisconsin est également intéressé par la technologie de recueil par cellulaire, des premières consultations ont été lancées dans ce sens par l’université de Madison.

Dans l’Est des États-Unis, la « coalition I95 » qui gère le corridor interurbain autour de cette autoroute de la Floride au Maine, a lancé un appel à candidatures pour une réflexion globale en 2007 sur le recueil de données trafic par véhicules ; le recueil par cellulaires figurera certainement parmi les technologies étudiées.

Le ministère des transports de Virginie a testé un système de recueil par cellulaire avec la société Airsage dans la région de Chesapeake Bay (« Hampton Roads ») et en l’occurrence les résultats publiés en décembre 2005 semblent clairement négatifs, et sont sans doute un coup dur pour Airsage, ce qui incite donc à attendre plusieurs autres résultats expérimentaux avant de se faire une idée claire de la technologie. Les résultats présentés indiquent que AirSage n’a pas pu produire de temps de

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parcours ou vitesse moyenne fiable sur des segments de voies urbaines ou voies rapides en congestion (les 2/3 des vitesses produites par Airsage en congestion ont une erreur de plus de 30 km/h !).

Un état de l’art australien fin 2004 assez nuancé considérait les résultats prometteurs mais suggérait qu’il y avait encore un travail de R&D important, notamment pour s’assurer de la représentativité des mesures servant à calculer le trafic, que ces solutions ne seraient pas adaptées au milieu urbain, et devraient être fusionnées avec des informations issues d’autres capteurs. Le rapport notait aussi que même si les solutions étudiées garantissaient en principe l’anonymat des abonnés, puisque l’identité des mobiles n’est pas utilisée au niveau de l’application qui génère l’information trafic, le sujet était suffisamment sensible pour que les opérateurs s’assurent qu’il n’y a pas besoin de l’accord des abonnés pour faire fonctionner la solution (sinon son intérêt s’en verrait très réduit).

En France, nous avons également identifié :

- une étude sur l’utilisation des données GSM pour l’extraction de données de mobilités en temps différé, à l’Université de Belfort Montbéliard, au laboratoire Systèmes Et Transports, conduite par M. Caminada ; un sujet de thèse a été proposé, ainsi qu’un projet avec France Télécom R&D dans le cadre du pôle « véhicule du futur ». L’UTBM étudie également les applications du positionnement de mobiles dans des réseaux type WLAN (Wifi, etc.), qui permettraient un suivi « sans couture » par exemple de services de secours entre l’extérieur et l’intérieur des bâtiments.

- dans le cadre du même pôle de compétitivité, un projet intitulé Traccom devrait être monté avec la société d’autoroute SAPRR et plusieurs collectivités locales, qui visera notamment à comparer plusieurs modes de recueil de temps de parcours (boucles, télépéage, et peut-être GSM...).

III. POINT DE VUE DES ACTEURS

A. opérateurs de téléphonie

1. SFR

SFR a expérimenté la production d’info trafic à partir du GSM en 2000 dans le cadre de l’expérimentation STRIP, en partenariat avec ASF.

La direction R&D de SFR suit de près les développements en cours chez Vodafone et ses filiales (Proximus en Belgique, projet R&D TrafficOnLine sur Munich avec la filiale allemande de Vodafone), et envisage de monter un projet pilote en France, le sujet est clairement une opportunité à développer, par exemple dans le cadre des pôles de compétitivité français.

2. Orange / France Télécom

Le service Marketing « Télématique et Déplacement » d’Orange a connaissance de ces technologies depuis quelques années, et pense qu’elles sont désormais suffisamment mûres pour envisager des développements en France, par exemple sous la forme d’un projet pilote avec d’autres partenaires, et sans doute avec le concours de France Télécom R&D. Au-delà des seuls services d’information trafic aux usagers et de guidage qui pourraient bien sûr bénéficier des technologies, il semble intéressant d’envisager leur utilisation par les gestionnaires de trafic et les autorités de

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transport. Quoiqu’il en soit, les fournisseurs de services d’info trafic et les opérateurs de téléphonie mobile ont besoin de travailler ensemble.

France Télécom R&D (centre de Belfort) travaille également sur les outils d'analyse du trafic des réseaux mobiles et est en discussion avec l'université de Belfort-Montbéliard sur le montage dans le cadre du pôle « véhicule du futur » d'un projet collaboratif consacré à l'utilisation des données produites par le réseau cellulaire afin de fournir en temps différé des informations sur les déplacements. Les applications en temps réel les intéressent également ; l’UTBM avait également déposé en 2005 en partenariat avec FTRD une proposition de projet à la DRIRE Franche-Comté, qui n’a pas été financé.

3. Bouygues Télécom

Pas d’activité en cours sur ce sujet à notre connaissance.

B. Ingénierie de trafic

Une fois ces premiers contacts établis avec les opérateurs télécom, et dans la mesure où ces derniers, incontournables dans le dispositif, semblent intéressés, il semble essentiel de recueillir l’avis des spécialistes du métier. Même si une solution existante est testée en France à partir de produits existants commercialisés par des sociétés étrangères plutôt que redéveloppée par des sociétés françaises, il nous semble très important que l’application puisse être validée et le cas échéant appropriée par la « communauté » de l’ingénierie trafic nationale.

La diffusion d’une version initiale de ce rapport auprès d’une dizaine d’interlocuteurs identifiés dans les sociétés de service (Webraska, Traffic First, Vinci Energies, Carte Blanche, Mediamobile, Autoroutes Trafic, et ITS France14...), bureaux d’études (Phoenix, Polytech, Sodit, Cete...) et centres de recherche (Inrets, Inria) a permis de confirmer l’intérêt de nombre d’entre eux, et d’identifier un projet d’expérimentations de suivi de véhicules flottants par différentes technologies (dont GSM) coordonné par Sodit soumis à l’appel à propositions « Transports Intelligents » du Predit en avril 200615.

C. Gestionnaires de trafic

Les contacts avec les opérateurs GSM et les spécialistes du trafic routier ayant permis de valider la faisabilité de principe et l’intérêt potentiel des solutions étudiées, le client final de cette information trafic nous semble être :

- dans un 1er temps les gestionnaires de trafic, et

- dans un 2ème temps les fournisseurs d’information trafic (bien que le rachat d’Applied Generics par TomTom, et d’Estimotion par ITIS puisse indiquer que l’ordre pourrait être inversé).

Seul un déploiement local en partenariat avec une collectivité motivée, d’abord dans le cadre d’une expérimentation pilote, peut à notre avis ensuite permettre d’espérer un réel décollage de ces solutions en France. Il faut néanmoins bien distinguer des projets pilotes, et l’éventualité d’un déploiement, le cas échéant national (qui dépasse en effet la décision des seuls gestionnaires routiers locaux et pose d’autres problèmes institutionnels notamment ; d'ailleurs à l'étranger, les expérimentations sont locales ou en

14 ou d’autres, comme Deveryware, Loxane/wayfleet, Via-Michelin, Illico-net...

15 Ce projet baptisé SINERGIT a été retenu en juillet 2006 par l’ANR.

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tout cas ne dépendent que d’un seul maître d’ouvrage, même si on peut considérer que la Flandre, l'Ecosse, ou le Missouri sont aussi des états).

Parmi les gestionnaires routiers : (conseils généraux, ministère de l’équipement, sociétés concessionnaires, villes et communautés urbaines), il nous semble que d’un côté les autoroutes sont déjà relativement bien équipées en recueil temps réel, et que d’un autre côté l’utilisation du recueil par GSM en milieu urbain pose encore beaucoup de difficultés techniques, et que donc « naturellement », ce sont les Départements qui semblent être le niveau territorial le plus approprié pour l’expérimentation et le déploiement de ces technologies.

En pratique, le rapport dans une version intermédiaire a été diffusé à plusieurs gestionnaires routiers, services techniques du ministère de l’équipement, sociétés d’autoroute, et Conseils Généraux, en particulier via l’ADSTD16, et a permis de recueillir quelques réactions par exemple dans les départements de l’Eure, de l’Eure-et-Loir, du Rhône, des Côtes d’Armor, de l’Aisne ou des Alpes-Maritimes, sans néanmoins aller jusqu’à des expressions d’intérêt fermes pour se lancer dans une expérimentations. Il est vrai que la période 2005-2007 est d’abord une période de transition pour mettre en place l’exploitation des réseaux départementaux suite au transfert des personnels des DDE.

IV. PERSPECTIVES

A. Dernière mise à jour (octobre 2006)

Ce rapport a été rédigé essentiellement au premier trimestre 2006, puis mis à jour progressivement au cours de l’année en fonction des retours reçus suite à diffusion de la version provisoire du document, et d’information glanée au fil de l’eau. Avant de publier cette version « définitive », nous avons pris en compte les présentations faites lors du Congrès Mondial sur les transports intelligents tenu à Londres en octobre 2006. Voici les principales informations complémentaires :

- le sujet reste assez actif avec 7 présentations recensées ; malheureusement notre analyse se base sur les articles publiés, sans doute rédigés plusieurs mois auparavant, car nous n’avons pas pu assister aux conférences. Deux articles concernent en fait une simulation du système de recueil par GSM, et ne sont donc pas directement utiles à note niveau. Deux articles concernent le projet allemand Trafficonline, mais se révèlent assez décevants, avec encore peu de résultats opérationnels et une méthode de localisation à la cellule qui semble un peu trop rudimentaire.

- trois sites avec des résultats tangibles (et positifs) émergent pour l’instant :

- l’Écosse où le recueil par GSM fait partie des technologies utilisées pour calculer l’information temps de parcours (diffusée par PMV, web17 et le cas échéant radio ou WAP),

- le Missouri et Kansas City (un article par la société américano-israélienne Cellint donne des recommandations utiles pour qualifier le recueil et les résultats obtenus à Kansas City), et surtout

16 Association des Directeurs de Services Techniques Départementaux

17 http://www.trafficscotland.org/

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- la province du Nord-Brabant qui a mis en place un contrat avec la société LogicaCMG consistant à acquérir les données temps réel. Ce projet, mis en place dans le cadre d’une stratégie d’amélioration du niveau de service, a été étendu fin 2004 après 18 mois d’expérimentation et est utilisé dans plusieurs applications : site internet, affichage temps de parcours sur PMV, analyses en temps différé, indicateurs de niveaux de service, temps de parcours bus/autocar, modélisation du trafic, gestion d’incidents. Les mesures sur voirie urbaine et routes secondaires ont été améliorées au cours de 2005. La précision des temps de parcours (de l’ordre de 20%) est jugée acceptable et le projet tout à fait « rentable », si l’on en juge par le rapport d’évaluation et divers articles qu’ils ont publiés.

Par ailleurs, le projet SINERGIT, qui prévoit une comparaison de divers modes de recueil d’information trafic temps réel dont par réseau cellulaire GSM, retenu par l’Agence Nationale de la Recherche cet été, ne démarrera pas sans doute pas avant début 2007, mais pourrait bien être la source principale de nouveautés sur ce sujet en France dans les prochains mois.

B. Conclusions et suites à donner

Le présent rapport visait simplement à informer des opportunités offertes par les technologies de gestion des réseaux cellulaires (notamment GSM) pour améliorer la connaissance sur les déplacements et produire de l’information routière, et solliciter l’avis des acteurs français concernés, opérateurs télécoms, spécialistes du trafic routier, et gestionnaires routiers.

Notre tour d’horizon des développements et réalisations montre qu’encore une fois il n’y a pas de solution miracle, et les avis restent partagés quant à l’opportunité de déployer cette technologie de recueil. Cela dit, plusieurs évaluations convaincantes nous laissent penser qu’elle mériterait un investissement plus important, en gardant à l’esprit selon nous les points-clés suivants :

- les opérateurs télécoms et fournisseurs de solutions techniques sont bien sûr incontournables dans le dispositif, mais pour les quelques projets qui ont abouti ou doivent aboutir à des résultats opérationnels, le principal moteur est toujours l’exploitant de la route, qui sous-traite la production de données - éventuellement via diverses formes de partenariat – aux opérateurs, fournisseurs, bureaux d’études, et autres acteurs de la route.

- les données produites n’ont pas forcément la précision d’autres types de recueil de données de trafic, mais ont une précision suffisante pour de nombreuses applications autour du temps de parcours : détection d’incidents, analyses en temps différé, information aux usagers...

- cette technique de recueil n’est pas encore un produit « sur étagère » et la mise au point d’un système produisant de manière opérationnelle des données de trafic depuis le réseau de téléphonie cellulaire passe encore nécessairement par des investissements en matière de logiciels et de toutes façons par une phase de qualification des données spécifique au réseau routier à couvrir.

En France, les prochaines étapes pourraient être de :

1) réaliser des expérimentations de taille significative sur le terrain, avec une évaluation « scientifiques », et prenant en compte les obstacles non techniques (contractuels, CNIL, etc.). En France, de tels projets pilotes

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devraient démarrer en 2007, notamment le projet SINERGIT soutenu par l’ANR. Au moins 5 projets comparables en Europe et 3 Outre-Atlantique ont été identifiés à l’occasion de cette étude, qui peuvent permettre de capitaliser les connaissances ;

2) sur la base de résultats consolidés (et positifs !), le cas échéant solliciter à nouveau les partenaires industriels et les gestionnaires de voirie, notamment les conseils généraux, sur l’opportunité de déployer.

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ANNEXES

Personnes contactéesOrange (Marketing Télématique) : Gérard Gerval, Michel Fond

FTRD : Bertrand Morin, Philippe Rozès

Université Belfort Montbéliard, Équipe Informatique, Laboratoire Systèmes et Transports : Alexandre Caminada

SFR (Direction R&D) : Philippe Mellé et Ghislain Du Chéné

Bouygues Télécom : Elisabeth Robert, Arnaud Michard

Allcomm, Yves Alexandre, et Inria, Georges Gallais, pour le pôle de compétitivité « véhicule du futur »

Transport Scotland : Ian Anderson

Province du Nord-Brabant : P. de Wolff

Université de Braunschweig (projet Traffic Online) : Holger Löhner

Ministère des transports Flamand : Jochen Bessemans

SODIT : Laurent Bréheret

INRETS : Christine Buisson, Nour-Eddin El Faouzi, Jean-Luc Ygnace, Pierre-Olivier Flavigny, Gérard Scemama, Simon Cohen, Mehdi Danech-Pajouh

INRIA : Georges Gallais

Traffic First : Christophe Communay

Carte Blanche Conseil: Gildas Baudez

GIE Autoroutes Trafic : Paul Maarek

CETE de l’Ouest : Thierry Pairault

CETE du Sud-Ouest : Patrick Olivero

CETE Nord-Picardie : Christophe Louvard

CETMEF : Guillaume Pensier

Conseils Généraux (contactés via Alain Tastet, CG65, ADSTD) : Patrick Berger CG28, Philippe Ropers CG22...

Phoenix : Benoît Charignon

ISIS : Bernard Baradel

Deveryware : Daniel Auclair

Mediamobile : Gilles Barbier

Webraska : Jean-François Gaillet

AFOM : Frédéric Géraud

Applied Generics : Callum Mc Cready

GlossaireA-GPS: assisted GPS

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ADSTD : Association des Directeurs de Services Techniques Départementaux

BSC: Base Station Controller

BTS: Base Transmitter Station

GPRS: General Packet Radio Service

GSM: Global System for Mobile communications

LBS: Location-Based Services

PMV : Panneau à Message Variable

UMTS: Universal Mobile Telecommunications System(ou 3G)

Bibliographie

EXPÉRIMENTATIONS ET PILOTES

Belfort-Montbéliard   : Analyse des mobilités à partir des données issues des opérateurs mobiles et gestionnaires de réseaux, projet inscrit au pôle de compétitivité « Véhicule du Futur » Alsace – Franche-Comté, http://www.vehiculedufutur.com/projet.php?action=fiche&idTheme=2&idFiche=17, décembre 2005.

France (A7)   : Travel Time/Speed Estimates on the French Rhone Corridor Network Using Cellular Phones as Probes, Final report, SERTI V programme, STRIP (System for TRaffic Information and Positioning) project, INRETS Jean-Luc Ygnace et al., December 2001, Lyon, France

France (projet SINERGIT financé par l’ ANR en 2006): voir le site de l’Agence Nationale de la Recherche : http://www.agence-nationale-recherche.fr/documents/aap/2006/selection/predit-stic.pdf

Expérimentation d’estimation de temps de parcours par suivi de GSM dans les véhicules en déplacement sur le parcours Lyon-Valence, Etude de cas ACTIF, Expérimentation STRIP, Version Publique, Référence du document : AFM/AFM/01C08221, Version : V.1, MEGA International, SFR, Août 2001.

Proposition de thèse UTBM / Laboratoire SET, Alexandre Caminada, “ Analyse de données évolutives par caractérisation spatio-temporelle et modélisation stochastique de la mobilité - Application à la planification de l'aménagement du territoire et des infrastructures de transport ”, http://set.utbm.fr/info/enseignement/these.php, septembre 2005.

Allemagne (Berlin, Braunschweig)   : Dr. Michaël JUNGE, “TrafficOnline”, Volkswagen AG, Group Research Mobility, 7 p., michaë[email protected], présentation au congrès européen ITS à Budapest, Juin 2005.

http://www.vm2010.de/web/projekte/trafficonline/projektdetails.html

Kai-Uwe Thiessenhusen et.al., “Traffic data from cell phones : a comparison with loops and floating car data”, article présenté au Congrès Mondial ITS à Londres, Octobre 2006, 5 pages.

Marcus Höpfner, Karsetn Lemmer, Ingmar Ehrenpfordt, “Validation of a GSM-based traffic monitoring system”, article présenté au Congrès

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Mondial ITS à Londres, Octobre 2006, 6 pages.

Allemagne (Munich): Michaël ALGER, Frank QUARTIER, Nicolas GERASIMON, “Road Traffic Information from GSM Signalling Data – Results and Applications”, présentation au congrès ITS Europe 2005 à Budapest, Vodafone Pilotentwicklung,Chiemgaustrasse 116, D-81549 München, Michaë[email protected], [email protected], [email protected]

BELGIQUE ( Anvers )   : “Projet pilote à Anvers pour la collecte de données relatives au trafic routier/Innovative Traffic Data Collection Technology to be piloted in Antwerp”,2 sept. 2004, 2 pages, Proximus : JEAN-LUC VAN KERCKHOVEN, FRÉDÉRIQUE VERBIEST, [email protected], Gouvernement Flamand : JOCHEN BESSEMANS, [email protected], ITIS Holdings plc : GARY GATES, [email protected], Telematics Cluster : Jan Cools & Philip Taillieu, [email protected]

http://www.agoria.be/ICT-TIC-Flash/nl/87/87-10%20com%20FCD%5B1%5D.doc

Canada (simulation)   : Hiroyuki Takada, Bruce Hellinga, Liming Fu, “Link travel time estimation based on mobile phone location tracking”, article présenté au Congrès Mondial ITS à Londres, Octobre 2006, 8 pages.

Écosse: Ian Anderson, Scottish Executive, “Development of a unified journey time and event monitoring system for Scotland”, article présenté au Congrès Mondial ITS à San Francisco, Novembre 2005, 8 pages.

Duncan Elder, Ian Anderson, “Traffic Scotland internet services”, article présenté au Congrès Mondial ITS à Londres, Octobre 2006, 7 pages.

Espagne (simulation)   : Johan P. Wideberg et.al., “Deriving data from a cellular network”, article présenté au Congrès Mondial ITS à Londres, Octobre 2006, 8 pages.

Pays-Bas: www.mts-live.com : Mobile Traffic Services, Un site mis en place par la SSII Logica CMG avec Vodafone (et Applied Generics), qui décrit notamment l’expérimentation aux Pays-Bas (Nord-Brabant) en 2003 (note de 7 pages sur l’évaluation du projet téléchargeable).

Evaluatie en opschaling van het DVM-project “Brabantse Wegen Beter Zichtbaar”, DVM-pilot Floating Car Data, ing. P. de Wolff, Provincie Noord-Brabant, 25 maart 2005 (téléchargeable sur www.brabant.nl)

Un site web a été mis en place suite à ce projet: http://actueleverkeersinformatie.brabant.nl/ (tapez le chiffre au-dessus du login)

Peter de Wolff, Bart Swaans, Frank Schappherder, “Using floating car data on the basis of GSM – beyond the technical concept”, article présenté au Congrès Mondial ITS à Londres, Octobre 2006, 8 pages.

Finlande: Juuso KUMMALA, Matkapuhelimia hyödyntävä matka-aikapalvelu, “Travel time service utilising mobile phones”, Helsinki, 2002. Finnish Road Administration. Finnra Reports 55/2002. 67 p.+ app. 13 p., ISSN 1459-1553, ISBN 951-726-960-9, TIEH 3200787-v.

USA ( Missouri )   : MISSION ECONOMIQUE, AMBASSADE DE FRANCE AUX ETATS-UNIS, “Le ministère des transports du Missouri mettra en place un système d’évaluation du trafic et de la congestion via le téléphone cellulaire des usagers”, in Revue Transports Etats-Unis N° 138 , 16 déc.2005, site de la Mission économique de l’Ambassade de France aux Etats-Unis, sao-

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[email protected] , Ministère des transports du Missouri, www.modot.state.mo.us , National Engineering Technology, www.nateng.com.

Présentation du système au congrès TRB Janvier 2006   :

http://www.modot.org/newsandinfo/documents/TRBCellPhoneTechnology-Rahn-jan.06.ppt

USA (Kansas City, + Israël)   : Ofer Avni, “Testing cellular based tarffic data collection technologies – performance required for road management and traveler information”, article présenté au Congrès Mondial ITS à Londres, Octobre 2006, 8 pages.

USA (recensement des derniers tests à travers le monde) NCHRP Project 70-01, Private-Sector Provision of Congestion Data, Probe-based Traffic Monitoring, State-of-the-Practice Report, November 21, 2005, University of Virginia Center for Transportation Studies, Virginia Transportation Research Council, 39 pages. http://www4.trb.org/trb/crp.nsf/All+Projects/NCHRP+70-01

USA (corridor I95): Request for Information, MULTI-STATE VEHICLE-PROBE BASED TRAFFIC MONITORING, ISSUE DATE: OCTOBER 2, 2006, RESPONSE DATE: NOVEMBER 10, 2006: http://www.i95coalition.org/PDF/Meetings/TI/RFI%20Vehicle%20Probe%20100206%20final.pdf

USA (Virginie): Michaël D. FONTAINE, Brian L. SMITH, and Associate Professor of Civil Engineering, “Improving the effectiveness of traffic monitoring based on wireless location technology”, Virginia Transportation Research Council (VTRC) In cooperation with the U.S. Department of Transportation - Federal Highway Administration, December 2004, 94 p.

USA (Virginie): “New” Data Sources: Cell Phones for Traffic Monitoring, NATMEC Conference June 5, 2006, Presented by Stephany Hanshaw, Smart Traffic Center Facility Manager, Virginia Department of Transportation

USA (Baltimore): Traveler Information Derived from Cell Phones Begins to flow from Innovative Public-Private Partnership in Baltimore, 30 April 2005, http://www.nateng.com/news/baltimore_MMTIS.html et une présentation à la Conférence NATMEC, 5 juin 2006, www.natmec.org

USA (Géorgie): Evaluation of Cellular Phone Technology to Extend Georgia's NaviGAtor Traffic Information and Management System, étude en cours pour le GDoT, 2006, http://rip.trb.org/browse/dproject.asp?n=11408

USA (Tampa, Floride): Randall Cayford, Youngbin Yim, A field operation test using anonymous cell phone tracking for generating traffic information, TRB 2006 Annual Meeting, 16 pages.

USA (Wisconsin): Traffic Operations and Safety (TOPS) Laboratory at the University of Wisconsin-Madison, Request for Information - Cellular Technology Enabled for Traffic Management, July 5, 2006, http://www.topslab.wisc.edu/attachments/mobile_phone_rfi_070506.pdf.

ÉTATS DE L’ART

J. WHITE, J. QUICK, P. PHILIPPOU, “The use of mobile phone location data for traffic information”, TRL Limited and Department for Transport, UK,

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2003, 5 p.

Working Paper ITS-WP-04-25, CAITR 2004, Mobile Phones as Traffic Probes, Geoff Rose, 8-10/12/04, ISSN 1440-3501, Institute of Transport Studies, the Australian Key Centre in Transport Management and the University of Sidney and Monash University, 12 pages.

OFFRES INDUSTRIELLES

Applied Generics

“VISTA 24, Location enhanced real-time network performance visualisation”, APPLIED GENERICS LTD, PENTLANDS SCIENCE PARK, BUSH LOAN, PENICUIK, MIDLOTHIAN, EH26 OPZ, UK : www.appliedgenerics.com

“RODIN 24, High quality, comprehensive, real-time road traffic information”,APPLIED GENERICS LTD, PENTLANDS SCIENCE PARK, BUSH LOAN, PENICUIK, MIDLOTHIAN, EH26 OPZ, UK : www.appliedgenerics.com

“NERO 24, Fast, accurate and scalable bulk location of mobile phone subscribers”, APPLIED GENERICS LTD, PENTLANDS SCIENCE PARK, BUSH LOAN, PENICUIK, MIDLOTHIAN, EH26 OPZ, UK : www.appliedgenerics.com

Applied Generics adresse également sur demande des rapports techniques plus détaillés, intéressants et classés « confidentiel ».

Filiale de Tom-Tom http://www.tomtom.com/index.php?Language=2

Airsage

“Using cellular technology to provide intelligent traffic roadmap” , “Breakthrough technology to ease traffic congestion, save lives and cut costs”, APRIL 2005, “Real-time, Nationwide, Traffic Information to public and Commercial ITS Market”, AIRSAGE INC., 441 LANGLEY OAKS DRIVE, ATLANTA, GEORGIA 30067, documents téléchargeables sur le site de www.airsage.com

Cellint

“CELLINT, TrafficSense, Revolutionary Traffic Data Collection”, CELLINT USA, 5440 ROUND MEADOW RD, HIDDEN HILLS, CA 91302, www.cellint.com, [email protected]

Estimotion / ITIS

http://www.itisholdings.com/technology.asp (www.estimotion.com est ouvert mais plus mis à jour). Voir aussi la rubrique Press Releases / Estimotion

exemple de service de localisation de personne par CellID, en France : www.ootay.fr

GÉNÉRALITÉS

Mastère ENPC / MSIAG, module « recueil de données routière », Floating Car Data, Simon Cohen, INRETS, Mars 2005, 36 Pages.

Mastère ENPC / MSIAG, module « recueil de données routière », Capteurs et marqueurs utilisés en transports routiers, Alexis Bacelar, chargé d’études au groupe « Gestion du trafic et télématique » au CERTU, Mars

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2005, transparents du cours.

“La CNIL donne un coup de frein à la géolocalisation des automobilistes », Article ZDNet, Estelle Dumout, 3/1/06, www.zdnet.fr/actualites/imprimer/0,50000200,39300319,00.htm

Dossier CNIL sur la géolocalisation http://www.cnil.fr

Tutoriel GSM (en anglais) : http://www.iec.org/online/tutorials/gsm/

Les apports des nouvelles technologies pour le recueil des données de trafic, Mathias Borsu, ENTPE, Travail de Fin d’Études pour le CERTU, juin 2004, 50 pages.

Location Based Services: State of the art analysis and selection of specific research topics, project ISHTAR, IST-2004-015929-SSA, Deliverable 4.1, Teletel SA, TeleAtlas, Alcatel Space, Telekom Austria, Navteq, Athens Technology Centre, February 2006.

Commission Européenne, DG Société de l’Information, Network and Communication Technologies, Unit D1 - Communication Technologies, Workshop - Location-based Technologies, Services and Applications, http://www.cordis.lu/ist/ct/pubar/wshop/wshop_040308.htm, Brussels, 8 March 2004

Conférence Américaine sur le recueil de données de trafic : www.natmec.org (la dernière a eu lieu en juin 2006 à Minneapolis).

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