Groupe Divirsioni 2

LES RÈGLES DU SAVOIR-VIVRE DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE

Jean-Luc Lagarce

Mise en scène : Catherine Graziani

Direction Musicale : Bénédicte Flatet

vendredi 29 > dimanche 31 mai 2015

ven / sam 21:00 dim 18:00

Fabrique de Théâtre - Situ Europeanu di Creazione 2 rue N. D. Lourdes – Bastia

Réservations : 0495 390 165

www.theatrealibi.com // compagnie.theatre.alibi@orange.fr

Une production de la Compagnie Théâtre Alibi, conventionnée par la Collectivité Territoriale de Corse, la Ville de Bastia, soutenue par les entreprises européennes et insulaires: Corsica Ferries, Corsefret, Hôtel Central, Domaine Granajolo, SPIM, France Bleu RCFM, OZIA, Air Corsica

 

 

LES RÈGLES DU SAVOIR-VIVRE DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE

Jean-Luc Lagarce

Cette pièce de Jean-Luc Lagarce est une réécriture d'un manuel de la Baronne Staffe,

née Blanche Soyer, paru en 1889 :

Usages du monde : Règles du savoir-vivre dans la société moderne. !

« Le mariage religieux se célèbre le matin, il a plus de pompe en cette partie de la

journée, à cause de la messe. Tout le monde est beaucoup plus en forme, on vient

juste de se lever. On a bonne mine ».

« Il existe un livre, ce livre règle tout, en toutes circonstances il ordonne tout,

il propose une solution pour tous les instants de la vie, il organise et rassure.

C’est un livre absolu.

Il explique comment naître, comment être parfaitement en harmonie avec le Monde

dès le premier jour, comment aussi ne commettre aucun impair devant la naissance

des autres, comment découvrir le vie – combien d’étrennes, quel cadeau – quelle

attitude avoir le jour de votre mariage – on recommandera à la jeune épousée d’éviter

tout autant une pruderie outrée qu’un aplomb excessif – comment organiser un plan

de table, comment prouver son amour à l’être aimé et connaître les mots qu’on doit

lui dire pour le lui prouver, comment remercier et savoir demander, comment rendre

et obtenir, combien donner et quoi prendre. Et puis aussi, et ce n’est pas rien,

comment mourir, que dire, que faire, comment s’en aller sans complications, là

encore, parfaitement se tenir et ne pas manquer son rôle et son texte et comment ne

commettre aucun impair lorsque ce sont les autres qui meurent » .

Jean-Luc Lagarce

 

 

L’AUTEUR Jean-Luc Lagarce est né le 14 février 1957 à Héricourt (Haute-Saône) ;

il passe son enfance dans le Doubs où ses parents sont ouvriers aux

usines Peugeot-cycles.

En 1975, pour suivre des études de philosophie, il vient à Besançon où

parallèlement il est élève au conservatoire de région d’art dramatique.

Il fonde en 1977 avec d’autres élèves une compagnie théâtrale amateur,

le « Théâtre de la Roulotte » (en hommage à Jean Vilar), dans laquelle il

assume le rôle de metteur en scène montant Beckett, Goldoni, mais

aussi ses premiers textes. !

En 1980, il obtient sa maîtrise de philosophie.

Le Théâtre de la Roulotte devient en 1981 une compagnie professionnelle où

Jean-Luc Lagarce réalisera 20 mises en scène en alternant créations d’auteurs classiques,

adaptations de textes non théâtraux et mises en scène de ses propres textes.

Il verra seulement quatre de ses textes montés par d’autres metteurs en scène

– après 1990, aucun ne le sera –, mais il ne se sentira pas un auteur « malheureux »,

il est un auteur reconnu et ses pièces sont accessibles, lues, voire mises en espace

ou publiées. !

C’est en 1988 qu’il apprend sa séropositivité, mais les thèmes de la maladie et de

la disparition sont déjà présents dans son œuvre, et il refusera toujours l’étiquette

« d’auteur du sida », affirmant à l’instar de Patrice Chéreau que ce n’est pas un sujet.

En1990, Il arrête d’écrire pendant deux ans, se consacrant à la mise en scène,

écrivant des adaptations et répondant à des commandes.

Il décède en septembre 1995 au cours des répétitions de Lulu. !

Si son œuvre littéraire est essentiellement composée de 25 pièces de théâtre, il a aussi

écrit 3 récits, 1 livret d’opéra,1 scénario pour le cinéma, quelques articles et éditoriaux

et a tenu durant toute sa vie de théâtre un journal composé de 23 cahiers. !

En France, il est actuellement l’auteur contemporain le plus joué.

Il est traduit dans de nombreux pays et certaines pièces comme Les Règles du savoir-

vivre dans la société moderne le sont en douze langues.

 

 

LES RÈGLES DU SAVOIR-VIVRE DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE

Jean-Luc Lagarce

A l’origine, écrit pour une actrice, « La Dame », ce texte se prête parfaitement à

un élargissement de la distribution. C’est pourquoi j’ai choisi de le créer avec le

Groupe Divirsioni 2, composé cette année de 7 jeunes filles et femmes, et d’un

homme.

Tous ont une pratique musicale, chorégraphique et théâtrale depuis de

nombreuses années.

Certains sont professionnels de la scène. Les plus jeunes se destinent à une

carrière artistique.

LES RÈGLES DU SAVOIR-VIVRE DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE fait référence aux grands évènements de la vie. Depuis la phrase inaugurale de la pièce jusqu'à la réplique finale, le cycle de la vie sera déroulé, pensé, calculé. Naissance, baptême, fiançailles, mariage, noces d’argent, d’or, enterrement. Notre imaginaire collectif est peuplé d’images de fêtes et de fastes qui brodent la réalité de tout un folklore historique. Dans les grandes circonstances l'image récurrente ou rémanente de la Cène: la famille rassemblée, resserrée, parfois recomposée autour de la table, quitte à oublier, le temps du repas, les trahisons et les rancoeurs familiales. Ainsi la Table m’est apparue incontournable. Très grande. Omniprésente. Elément scénographique à part entière, mobile, quasiment unique. Pilier de cérémonies. Nappe amidonnée, voile de la mariée, taffetas, mousseline aérienne des Indes… la matière change… Mais pas l’apparat. Bien sûr j’ai pensé à Festen, Viridiana, La Grande Bouffe, Trop belle pour toi… Ces films où des repas de famille ou entre amis vacillent. Mais dans ce texte, qui expose ces règles avec humour, sérieux et dérision, les repas de fêtes ne tournent pas mal, la bonne conduite jouant le rôle de garant des «bonnes relations». Catherine Graziani

 

 

LA MUSIQUE

La partition musicale du spectacle fait la part belle aux voix a capella. Celle de ces filles, de ces femmes qui s’amusent ou se désolent de devoir « savoir vivre ». Du début à la fin de la vie, de l’enfance à la mort, des musiques d’origines et d’époques multiples accompagnent les différentes étapes de la vie d’une femme, comme autant d’éclats de rire ou de pleurs. Alto, piano, clarinette et accordéons forment l’orchestre de cette joyeuse farce. Chœurs a capella : Ani matenim (Jos Wuytack) La complainte de sant antao (trad. Portugal) Mamaligua brenguali (trad. Tzigane) Fatamundra (trad. Tzigane) Mari môme (trad. bulgare) An old epitaph (Henry Purcell) Rapsodia Bohemia (Freddie Mercury) Complainte de la blanche biche Trad. Français, XVI siècle, arrangement Célia Picciocchi (accordéons, chant, piano, clarinette, flûte, autoharpe, violon) Emma (valse, accordéon) : A.M Saira La demoiselle de céret (alto/piano) : Renaud Garcia Fons Six variations (piano) : Arvö Part Musiques AUDIO Dalmatia : Renaud Garcia Fons Stabilo : Bruno Epron Mahmoudi Comédie Musette : Williamo Pexara

 

 

LES RÈGLES DU SAVOIR-VIVRE DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE

Jean-Luc Lagarce

EXTRAITS Naissance « Si l’enfant nait vivant, est né vivant, si l’enfant est vivant, il arrive parfois que cela arrive, si l’enfant nait vivant, sa naissance doit être déclarée à la mairie du lieu où la mère a accouché. La déclaration doit être faite dans les trois jours suivant l’accouchement, Après il serait trop tard, on n’obtiendrait l’inscription de l’acte de naissance qu’au prix de mille ennuis, de mille dépenses, ce n’est pas négligeable, et de peines, encore, édictées par le code. Les Noces d’Or « La fête est la même que celle des noces d’argent. Mais avec une intimité plus grande pour ménager les héros du jour, car ils le sont, dont la vie est devenue fragile. On prend garde ne pas transformer ce jour de fête en un jour de deuil. Chacun leur a apporté son présent, jusqu'à l’arrière petit fils de deux mois, qui tient une fleur, pour eux, entre ses petits doigts inconscients. » Après le deuil « Le deuil terminé, on réapparait dans les sauteries, car sauteries et rien d’autre, on ne danse pas encore, on regarde mais le pied sous la table marque déjà la mesure. On va au Théâtre Français ou à l’Opéra. On danse la gigue, on va aux Variétés, car ce ne sont plus que mauvais souvenirs, car souvenirs tout ça et rien d’autre, on songe à se marier, on ferait bien un enfant, on le déclarerait à la mairie de l’arrondissement. » Ainsi que cela n’en finit jamais de se passer. »

 

 

LES RÈGLES DU SAVOIR-VIVRE DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE

Jean-Luc Lagarce

Mise en scène Catherine Graziani

Direction Musicale

Bénédicte Flatet

Lumière

Sylvaine Comşa

Distribution : Lola Bergoin

Philippe Descamps

Priscilla Goy

Candice Moracchini

Anna Palmqvist

Celia Picciocchi

Emilie Savaroc

Eugénie Zuccarelli

piano Lola Bergoin alto Celia Picciocchi accordéon Emilie Savaroc clarinette Eugénie Zuccarelli