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L es zones humides sont restées pour très longtemps incomprises et marginalisées, et n'ont commencé à être prises en considération que lors de ces dernières décennies. La définition la plus communément admise est celle qui leur a été donnée par la Convention Internationale la plus spécifique, en l'occurrence la Convention de Ramsar (1971), selon laquelle les zones humides correspondraient à "des marais, fagnes, tourbières ou d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d'eau marine dont la profondeur à marée basse n'excède pas six mètres ". Ce sont des écosystèmes de transition entre les milieux terrestres et aquatiques et doivent, justement, leur originalité et leur complexité à ce mélange entre les caractéristiques de ces deux grands types d'écosystèmes très différents. L'intérêt des zones humides ne réside pas seulement dans leur originalité ou leur particularité; mais c'est également dans les services écologiques et socio- économiques pouvant être tirées de ces milieux aux échelles locale, régionale ou même nationale. -à l'échelle locale, ce sont des milieux qui font vivre des milliers de familles riveraines, souvent démunies. Poissons, mollusques, jonc, etc. sont parmi les nombreux produits tirés de ces milieux et qui permettent des revenus plus ou moins stables aux populations locales; -à l'échelle régionale, certaines stations balnéaires, par exemple, drainent d'importants nombres d'estivants et, par conséquent, d'importantes ressources financières, contribuant au développement socio-économique de la région toute entière; -à l'échelle nationale, les barrages, par exemple, de par leur rôle dans l'irrigation, dans l'alimentation en eau potable des populations urbaines et rurales, etc. ont un intérêt qui dépasse les cadres local et régional. Sur le plan écologique, les zones humides sont considérés parmi les habitats les plus productifs de la Terre. Elles constituent des sites de nidification, d'alimentation et de repos pour un très grand nombre d'organismes et, en particulier, d'oiseaux migrateurs. Elles constituent également des réservoirs et des filtres d'eau et contribuent à protéger les zones riveraines contre les dégâts des tempêtes, contre les inondations, etc.. Malgré ces avantages, les zones humides ne sont souvent considérées que pour leur valeur économique et sont, par conséquent, soumises à une pression anthropique telle que la majorité d'entre elles se trouve actuellement plus ou moins gravement menacée, ne pouvant remplir les autres fonctions, en particulier écologiques, qui leurs sont connues. Certaines ont même disparues, d'autres I - INTRODUCTION II - GESTION DES RESOURCES BIOLOGIQUES DES ZONES HUMIDES AU MAROC III - PROBLEMATIQUE IV - BIODIVERSITE DES ZONES HUMIDES DU MAROC - DIVERSITE ECOSYSTEMIQUE DES ZONES HUMIDES CONTINENTALES DU MAROC - DIVERSITE SPECIFIQUE DES ZONES HUMIDES CONTINENTALES DU MAROC - BIODIVERSITE MENACEE DES ZONES HUMIDES DU MAROC - BIODIVERSITE ENDEMIQUE DES ZONES HUMIDES DU MAROC - BIODIVERSITE REGLEMENTEE DES ZONES HUMIDES DU MAROC V - INTERET SOCIO- ECONOMIQUE DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE DES ZONES HUMIDES DU MAROC VI - PRIORITES STRATEGIQUES POUR LA CONSERVATION ET L'UTILISATION DURABLE DE LA BIODIVERSITE DES ZONES HUMIDES - AMELIORATION DES CONNAISSANCES - CONSERVATION ET GESTION RATIONNELLE DE LA BIODIVERSITE DES ZONES HUMIDES - SENSIBILISATION ET EDUCATION - RENFORCEMENT DES CADRES LEGISLATIF ET INSTITUTIONNEL - RENFORCEMENT DE LA COOPERATION INTERNATIONALE VII - PLAN D'ACTION POUR LA CONSERVATION ET L'UTILISATION DURABLE 1

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Les zones humides sont restéespour très longtemps incompriseset marginalisées, et n'ont

commencé à être prises en considérationque lors de ces dernières décennies. Ladéfinition la plus communément admiseest celle qui leur a été donnée par laConvention Internationale la plusspécifique, en l'occurrence la Conventionde Ramsar (1971), selon laquelle leszones humides correspondraient à "desmarais, fagnes, tourbières ou d'eauxnaturelles ou artificielles, permanentes outemporaires, où l'eau est stagnante oucourante, douce, saumâtre ou salée, ycompris des étendues d'eau marine dontla profondeur à marée basse n'excèdepas six mètres ". Ce sont desécosystèmes de transition entre lesmilieux terrestres et aquatiques etdoivent, justement, leur originalité et leurcomplexité à ce mélange entre lescaractéristiques de ces deux grandstypes d'écosystèmes très différents.L'intérêt des zones humides ne résidepas seulement dans leur originalité ouleur particularité; mais c'est égalementdans les services écologiques et socio-économiques pouvant être tirées de cesmilieux aux échelles locale, régionale oumême nationale.-à l'échelle locale, ce sont des milieux quifont vivre des milliers de famillesriveraines, souvent démunies. Poissons,mollusques, jonc, etc. sont parmi lesnombreux produits tirés de ces milieux et

qui permettent des revenus plus ou moinsstables aux populations locales;-à l'échelle régionale, certaines stationsbalnéaires, par exemple, drainentd'importants nombres d'estivants et, parconséquent, d'importantes ressourcesfinancières, contribuant audéveloppement socio-économique de larégion toute entière;-à l'échelle nationale, les barrages, parexemple, de par leur rôle dans l'irrigation,dans l'alimentation en eau potable despopulations urbaines et rurales, etc. ontun intérêt qui dépasse les cadres local etrégional.Sur le plan écologique, les zoneshumides sont considérés parmi leshabitats les plus productifs de la Terre.Elles constituent des sites de nidification,d'alimentation et de repos pour un trèsgrand nombre d'organismes et, enparticulier, d'oiseaux migrateurs. Ellesconstituent également des réservoirs etdes filtres d'eau et contribuent à protégerles zones riveraines contre les dégâts destempêtes, contre les inondations, etc..Malgré ces avantages, les zoneshumides ne sont souvent considéréesque pour leur valeur économique et sont,par conséquent, soumises à une pressionanthropique telle que la majorité d'entreelles se trouve actuellement plus oumoins gravement menacée, ne pouvantremplir les autres fonctions, en particulierécologiques, qui leurs sont connues.Certaines ont même disparues, d'autres

I - INTRODUCTION

II - GESTION DESRESOURCES BIOLOGIQUES

DES ZONES HUMIDES AUMAROC

III - PROBLEMATIQUE

IV - BIODIVERSITE DESZONES HUMIDES DU MAROC- DIVERSITE ECOSYSTEMIQUEDES ZONES HUMIDESCONTINENTALES DU MAROC- DIVERSITE SPECIFIQUE DESZONES HUMIDESCONTINENTALES DU MAROC- BIODIVERSITE MENACEE DESZONES HUMIDES DU MAROC - BIODIVERSITE ENDEMIQUE DESZONES HUMIDES DU MAROC- BIODIVERSITE REGLEMENTEEDES ZONES HUMIDES DU MAROC

V - INTERET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA

DIVERSITE BIOLOGIQUEDES ZONES HUMIDES DU

MAROC

VI - PRIORITESSTRATEGIQUES POUR LACONSERVATION ETL'UTILISATION DURABLEDE LA BIODIVERSITE DESZONES HUMIDES- AMELIORATION DESCONNAISSANCES- CONSERVATION ET GESTIONRATIONNELLE DE LABIODIVERSITE DES ZONESHUMIDES- SENSIBILISATION ET EDUCATION - RENFORCEMENT DES CADRESLEGISLATIF ET INSTITUTIONNEL- RENFORCEMENT DE LACOOPERATION INTERNATIONALE

VII - PLAN D'ACTION POURLA CONSERVATION ET

L'UTILISATION DURABLE

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ne tarderont pas à l'être si rien n'est faitpour les sauver, alors qu'une troisièmecatégorie (les barrages, par exemple)beaucoup moins diversifiée sur le planécologique, a pris naissance au dépensd'un nombre considérable d'habitatsnaturels et d'écosystèmes humidesspécifiques.Cette stratégie et ce plan d'actionproposés pour les zones humidesconstituent un maillon d'une série destratégies thématiques élaborés dans lecadre d'une vision globale ayant pour

principal objectif de réduire la pressionsur la biodiversité nationale pour pouvoirl'utiliser de façon durable et ceconformément à l'engagement du Marocvis à vis de la Convention Internationalesur la Biodiversité signée par notre paysen 1992 et ratifiée en 1995. Cesstratégies thématiques concernent lesécosystèmes "terrestres", "marin etcôtiers", "Zones humides" et "Indicateursde surveillance". Dans ce cadre, deuxstratégies et plans d'actions ont déjà étéadoptés à ce jour et sont relatifs aux

Ecosystèmes terrestres d’une part etmarins et côtier d’autre part.

-AUTORITES MILITAIRES ETPARAMILITAIRES (Marine Royale,Gendarmerie Royale, Douaniers)chargées, entre autres, de prévenir etdissuader toute action pouvant contribuerà l'érosion de notre patrimoine biologique;mais, aussi, de la surveillance et ducontrôle;-MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERESET DE LA COOPERATION, dépositaire de lasouveraineté nationale vis à vis del'extérieur et qui est appelé à suivre toutesles grandes décisions prises à l'échelleinternationale, y compris celles relatives àl'environnement et la biodiversité;-MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENTSUPERIEUR ET DE LA RECHERCHESCIENTIFIQUE et du SECRETAIRE D'ETATCHARGE DE LA RECHERCHESCIENTIFIQUE chargés, entre autres, decontribuer à une meilleure connaissancedes ressources biologiques et ce pourune meilleure gestion rationnelle et unemeilleure valorisation;-MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LACOMMUNICATION qui, avec les moyensde diffusion de l'information dont il esttuteur, devrait jouer un rôle importantdans les campagnes de sensibilisation-éducation surtout dans les milieux lesplus éloignés des centres urbains;-MINISTERE DE LA SANTE pour diversproblèmes liés aux maladies/épidémies/nuisances causées par des espèces deseaux douces, entre autres;-MINISTERE DES HABOUS ET DESAFFAIRES ISLAMIQUES disposant d'uncertain patrimoine en matière debiodiversité pouvant être mis àcontribution dans les programmes deconservation. C'est un département quipourrait également jouer un rôleimportant en matière de sensibilisation-éducation, surtout auprès despopulations rurales et locales;-MINISTERE DE L'ECONOMIE, DESFINANCES ET DU TOURISME qui, par ledéveloppement des infrastructurestouristiques (hôtels, complexes, etc.) ouéco-touristiques (organisation de visites

La gestion des zones humidesnationales, comme la majorité desautres composantes de la

biodiversité nationale est une gestionpolycéphalique qui, s'elle a l'avantaged'impliquer et faire participer un maximumd'institutions, elle présente néanmoins ungrand inconvénient qu'est le manqued'efficacité et la lenteur de prise dedécisions relatives à la conservation.C'est ainsi que si l'administration, dansson sens le plus strict, des ressourcesbiologiques des zones humides dépendessentiellement du MINISTERE DELEGUECHARGE DES EAUX ET FORETS, en tantque responsable, entre autres, de lagestion et de la protection du sol, de laflore, de la faune, et des aires protégéeset, aussi, en tant que point Focal de laConvention Internationale Ramsar.Cependant, d'autres Départementsministériels interviennent, ou pourraientintervenir, à un degré ou à un autre, dans

la gestion de ces milieux. Il s'agit des:-MINISTERE CHARGE DEL'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE, DEL'URBANISME, DE L'HABITAT ETL'ENVIRONNEMENT avec, principalementson DEPARTEMENT DEL'ENVIRONNEMENT correspondant aupoint focal, au Maroc, de la Conventionsur la Diversité Biologique et responsablede la coordination des investigations enmatière d'environnement dans notrepays. De plus, à travers ses diversdépartements, il est responsable de lagestion des problèmes d'urbanisation etleurs liens étroits avec l'aménagement duterritoire, l'aménagement des espacesnaturels, la protection d'habitats,d'écosystèmes de valeur et d'espèces;-MINISTERE DE L'EQUIPEMENT chargé,entre autres, "d'effectuer desaménagements portuaires, de réaliser lestravaux hydrographiques, gérer ledomaine public portuaire et maritime et

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guidées pour des sites écologiques, etc.)pourrait influer sur les milieux et leursespèces. Ce Ministère a également unrôle important à jouer en matière demesures fiscales incitatives, entre autres;-MINISTERE DE LA JUSTICE qui rend sesjugements, par exemple, quant auxinfractions rapportées contre lesbraconniers, par les gardes forestiers;-MINISTERE DE L'ECONOMIE SOCIALE DESPETITES ET MOYENNES ENTREPRISES ETDE L'ARTISANAT, CHARGE DES AFFAIRESGENERALES DU GOUVERNEMENT. Le rôlede l'artisanat dans la transformation de labiodiversité ainsi que ses activitéspolluantes n'est plus à démontrer. Lecommerce, en particulier extérieur, estégalement une composante essentielledans la conservation et l'utilisation durabledu patrimoine national. Quand auxentreprises, surtout quand elles produisentdes déchets, leurs activités sont à prendreen considération dans toute stratégie deconservation de l'environnement, engénéral, et de sa biodiversité:, enparticulier;-MINISTERE DE L'INDUSTRIE, DUCOMMERCE, DE L'ENERGIE ET DESMINES, Ministère de tutelle pour toutesles activités industrielles dont la grandemajorité a des répercussions surl'environnement, en général, et labiodiversité des zones humides enparticulier;-MINISTERE DES PECHES MARITIMESchargé de la gestion des ressourceshalieutiques et du développement del'aquaculture, essentiellement installéedans les zones humides;-MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALEchargé de la formation des jeunes et quia un rôle primordial en matière de lasensibilisation et l'éducationenvironnementales. Il pourrait avoirégalement un rôle déterminant, à traversson corps enseignant en sciencesnaturelles, dans la surveillance et le suivide la biodiversité;-MINISTERE DE LA JEUNESSE ET DESSPORTS qui, à travers ses colonies devacances, ses "maisons des jeunes" etses activités sportives et culturellespourrait, par des programmes adéquats,

contribuer à la sensibilisation etl'éducation des jeunes ;-SECRETAIRE D'ETAT CHARGE DEL'HABITAT pour les problèmesd'urbanisation et leurs liens étroits avecl'aménagement du territoire,l'aménagement des espaces naturels, laprotection d'habitas, d'écosystèmes devaleur et d'espèces;Les zones humides sont égalementgérées par un certain nombre de conseilsdont:-le CONSEIL SUPERIEUR DE L'EAU ET DUCLIMAT;-le CONSEIL NATIONAL DES FORETS etses divers CONSEILS PROVINCIAUX DES

FORETS-le CONSEIL SUPERIEUR DE LA CHASSE-le CONSEIL SUPERIEUR DE I.APECHE;-le CONSEIL SUPERIEUR POUR LASAUVEGARDE ET L'EXPLOITATION DUPATRIMOINE HALIEUTIQUE-le CONSEIL NATIONAL DEL'ENVIRONNEMENT;-le CONSEILS REGIONAUX DEL'ENVIRONNEMENT;-le CONSEILS PROVINCIAUX DEL'ENVIRONNEMENT;-le COMITE CONSULTATIF DES PARCSNATIONAUX;-le COMITE NATIONAL DE LA PECHE

Les zones humides nationales, depar leur accessibilité, leur intérêtpour les populations locales, la

grande importance de leurs richessesbiologiques, etc., sont soumises à uneintense pression anthropique. Lesprincipales causes de dégradations de labiodiversité nationale, en particulier celledes zones humides:L'INTENSIFICATION AGRICOLE PAR LEDRAINAGE, LE REMBLAIEMENT, LA MISEEN CULTURE qui sont responsables de ladisparition de grandes surfacesasséchées dont les Merja Dawra et laMerja Sidi Mohammed Ben Mansour,ainsi que certains marais du basLoukkous et du Gharb. Le remblaiement

pour des fins d'urbanisation, d'activitésindustrielles et de loisirs (lotissements,zones d'activités, centres commerciaux,parkings, campings, terrains de sport,ports de plaisance, etc.) est égalementune cause importante de régression deszones humides, par destruction complèteou par dégradation importante dufonctionnement écologique de la zone.LES POMPAGES EXCESSIFS ET LESDERIVATIONS DES EAUX SOUTERRAINESOU DE SURFACE destinésessentiellement à l'irrigation ou àl'approvisionnement des populations eneau potable et qui perturbentsignificativement le fonctionnementhydraulique des zones humides, surtout

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CONTINENTALE.

-le COMITE CONSULTATIF DESAMENAGEMENTS FORESTIERS-la COMMISSION DU LITTORAL;-la COMMISSION INTERMINISTERIELLE DECOORDINATION DES PROBLEMESCONCERNANT LES EAUX ALIMENTAIRES et;-les ORGANISATIONS NONGOUVERNEMENTALES

L'AMENAGEMENT DES VOIESNAVIGABLES se traduit, par exemple,dans certains estuaires (Sebou) par desinterventions lourdes qui provoquent desmodifications profondes dufonctionnement écologique des milieuxaquatiques (perte ou fragmentationd'habitats, etc.).LES AMENAGEMENTS PORTUAIRES Lecreusement des bassins portuaires et leremblaiement des rives pour les zonesd'activités, le rejet des produits dedragage dans les milieux humidesprovoquent des dysfonctionnementsprofonds du système hydraulique etécologique des prairies et vasièresestuariennes ; or, ces milieux jouent unrôle crucial. La baie de Dakhla pourraitêtre donnée comme exemple.LES AMENAGEMENTS HYDRAULIQUES quidétruisent directement les zones localiséessous l'emprise des ouvrages et modifient lefonctionnement hydraulique en réduisantou en supprimant de petites crues. Cesouvrages perturbent ainsi lefonctionnement écologique en permettantla transformation de zones alluviales àl'aval, en terrains cultivables ouurbanisables.LES AMENAGEMENTSHYDROELECTRIQUES qui entraînent ladisparition des zones humides alluvialeset des milieux aquatiques et riverains, lamodification du niveau de la nappephréatique, la perturbation du régime deseaux et du fonctionnement biologique ducours d'eau, la disparition des poissonsmigrateurs; etc.LES INFRASTRUCTURES LINEAIREStelles que les routes, les autoroutes, lesvoies ferrées, etc. qui ont un impactconsidérable sur les espèces parl'introduction de perturbations du

fonctionnement hydraulique etécologique de la zone humide, ladégradation du paysage, la fragmentationdes habitats, la pollution par déversementaccidentel et lessivage des chaussées.Dans certains cas, ces infrastructurespeuvent entraîner une destructioncomplète du milieu.LES EXTRACTIONS DE GRANULATS quise pratiquent dans les zones humidesalluviales et côtières qui sont à l'originede la disparition des milieux naturels dansl'emprise de la gravière et de laperturbation du fonctionnement de lanappe phréatique localisée dans le litmajeur (abaissement des niveaux).L'AQUACULTURE L'intensification desactivités aquacoles conduit à l'apport defertilisants, d'amendements, d'aliments,etc. qui ont des conséquences trèsnéfastes sur le fonctionnement et laqualité faunistique et floristique desmilieux aquatiques et humides.LA SUREXPLOITATION DES RESSOURCESVIVANTES Les poissons, les mollusques,les algues les joncs, etc., sont partoutsoumis à une intense pression deprédation au point que la majorité de cesressources, ainsi que leurs habitats setrouvent plus ou moins gravementmenacés. Si à ces ressources utiliséespar les populations, on ajoute lavégétation utilisée par le bétail et qui estégalement surexploitée, on se rendcompte de l'acuité du problème et del'intensité de la menace qui pèse sur cesmilieux.

Conscient de l'ampleur de cetteproblématique, le Maroc, a été l'un despremiers signataires de la convention surla diversité biologique et, trois ans après(1995), il avait ratifié cette convention,démontrant son engagement et savolonté de contribuer à l'effortinternational visant la réduction desmenaces qui pèsent sur diverscomposantes de la diversité biologiquemondiale. Concernant les zoneshumides, le Maroc a également signé,ratifié et inscrit certaines de ses zoneshumides dans l'une des conventions

Les activités agricoles, ...

..., pastorales, ...

...aquacoles, ...

..., l’utilisation du droit d’usagepour la surexploitation des ressources animales, ...

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internationales les plus spécifiques dansce domaine, en l'occurrence laconvention Ramsar. Il a été le premierpays maghrébin à signer cette conventionet a même précédé nombreux paysdéveloppés ayant aujourd'hui une grandeexpérience dans le domaine de laconservation et la gestion des zoneshumides.

Cette prise de conscience surl'importance des ressources naturellesaussi bien écosystémique que spécifiqueet cet engagement international pour leurconservation s'est traduit, à l'échellenationale par certaines mesurespolitiques et institutionnelles dont on peutciter:-la mise en place d'un département à partentière chargé de l'environnement et quia été, pour longtemps hissé au rang deSecrétariat d'Etat;-la mise en place d'un département à partentière chargé des ressourceshalieutiques pêches maritimes et qui aété également hissé au rang de Ministère;-la promotion du département chargé dele gestion des ressources forestières aurang de Ministère;-la préparation de certaines étudesd'évaluation dont celles des airesprotégées et de l'Etude Nationale sur laBiodiversité et du rapport national sur leszones humides du Maroc-l'élaboration de certaines expertises etd'études stratégiques pour lapréservation de ses ressourcesnaturelles;-l'élaboration de nombreux rapports surl'état de l'environnement au Maroc.

Toutes ces dispositions, et bien d'autres,prouvent que la problématique est bienréelle et qu'il y a unanimité sur son acuitéet sur la nécessité de trouver les moyenspour atténuer la pression de la menacequi pèse sur la diversité biologiquenationale, en générale, et celle des zoneshumides en particulier. Parmi leséléments de cette problématique, citons,entre autres:-l'absence de plans d'aménagements et

de gestion de la grande majorité deszones humides nationales;-l'utilisation inappropriée ou abusive dece qui est communément appelé "droitd'usage"; droit souvent utilisé pourpratiquer le braconnage;-le manque d'initiatives pour laconservation de certains élémentsmenacés ou vulnérables de labiodiversité nationale (certains milieuxlagunaires, des milieux estuariens,certaines espèces telles que les nacres,les palourdes, les anguilles, etc.);-le manque de contrôle de l'exploitationsouvent abusive de certaines ressourcesdes zones humides continentales(poissons) que littorales (coquillages,algues, etc.);-l'inadéquation ou absence du dispositiflégislatif dissuasif visant une protectionplus efficace des ressources des zoneshumides surexploitées;-l'absence de réglementation spécifique àl'activité aquacole aussi bien dans leseaux intérieures que dans celleslittorales;-la "polycéphalie" dans la gestion desressources naturelles des zones humidescontinentales et littorales;-le manque de structures organisées pourcertaines exploitations des ressourcesbiologiques des zones humides;-la croissance démographique galopantedans les zones rurales riveraines, ce quise traduit par une croissance continue desbesoins en ressources biologiques, enterrains agricoles, en zones d'habitation eten eau douce potable ou d'irrigation;-l'utilisation d'engins de pêche prohibésou, du moins, non autorisés;-les activités domestiques et industriellesutilisant les zones humides comme desexutoires pratiques et peu coûteux;-l'utilisation de ces zones pour desexpérimentations aquacoles en utilisantdes espèces exotiques;-le manque incontestable encompétences scientifiques et en moyensmatériels et financiers pour la promotionde la recherche et l'amélioration desconnaissances sur les zones humidesnationales;

... ou des ressources végétales, ...

..., la surexploitation des espècesmenacées (ici les civelles), ...

..., la pollution d’origine domestique, ...

..., les pollutions industrielles, ...

..., les prélèvements des sables dans les lits desoueds, dans les ports ou sur les plages, etc.

...sont certains facteurs, parmi bien d’autres, tousd’origine anthropique, qui affctent sérieusement lapérennité des espèces et espaces dans les zones

humides.5

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-le manque d'informations scientifiquessur la plupart des zones humidesnationales en particulier leurs ressourcesbiologiques ainsi que de l'impact dediverses activités humaines sur lesécosystèmes et leurs diversescomposantes spécifiques et génétiques;-le fort taux d'analphabétisme sévissantdans les zones rurales où est concentréela majorité des zones humides nationales;-le manque de programmes desensibilisation et d'éducation adéquatspour des populations-cibles,principalement les ruraux utilisateurs decette biodiversité des zones humides;-etc.

DIVERSITE ECOSYSTEMIQUEDES ZONES HUMIDES

MAROCAINES

De par son exposition surl'Atlantique et la Méditerranée, leMaroc est le pays qui possède les

rivières et les fleuves permanents les plusimportants du Maghreb. Il se singulariseégalement, en Afrique du Nord, parl'existence des seuls vrais lacspermanents. Parmi les divers types dezones humides présents au Maroc, on peutdistinguer:- des lacs naturels permanents,

concentrés essentiellement dans leMoyen Atlas et atteignant pour le plusgrand (l'Aguelmame Sidi Ali) 300 haenviron de superficie et près de 40 m. deprofondeur. Certains lacs du Haut Atlassont encore plus profonds atteignant, parexemple, 61 mètres au moins pour le lacd'Ifni et 92 m. pour le lac d'Isly. - un grand nombre de Zones humidestemporaires localisées surtout enbioclimats aride, semi-aride et subhumide.La durée de mise en eau est compriseentre 4 et 11 mois, débutant en généraldans la seconde moitié de l'automne avecles premières pluies, parfois même plustardivement. - des cours d'eau dont les chaînesmontagneuses en constituent deschâteaux dont le plus important est leMoyen Atlas, qui donne naissance auxtrois principaux cours d'eau du pays(Oueds Moulouya, Oum-er-Rbiâ etSebou). Le Haut Atlas donne naissanceaux Oueds: Dadès, Ghériss, Ghir, Souss,Tensift et Ziz, en partie Draâ, aux grandsaffluents de l'Oum-er-Rbiâ (Oueds Abid,Lakhdar et Tassaout); aux affluents duSouss (Aoulouz, Assif n'Aït Moussa, Assifn'Ait AI Haj), Tensift (Chichaoua, N'fis,Ourika), et certains affluents de laMoulouya. Le Rif alimente, entre autres,les Oueds Ghiss, Kert, Laou, Loukkos,Nkor et Oueea. Oued Beht, affluent duSebou, et Oued Bou Regreg et ses

affluents prennent naissance dans lePlateau Central. - des estuaires dont les plus importantsau Maroc sont ceux de l'Oued Moulouya,sur la côte méditerranéenne, et les OuedsSebou et Oum-Er-Rbiâ, sur la côteatlantique. Sur la façademéditerranéenne, d'autres oueds (OuedsMartil, Laou, Ghis, Nkor et Kert) secomportent plutôt en torrents; ilsreçoivent peu d'affluents et drainent desbassins versants de dimensionsmodestes. Sur la façade atlantique, lesautres principaux cours d'eau sont leLoukkos, le Bou Regreg, le Tensift et leSouss. D'autres (Massa, Draâ, ... ),beaucoup moins importants, sont assezsouvent fermés à leurs embouchures pardes bouchons sablonneux.- de nombreuses lagunes et merjas dontl'une des plus importantes enMéditerranée est la lagune de Nador (115km²) prolongée vers l'Est par les salinesde Quariat Arekmane, ou encore laLagune de Restinga-Smir. Sur le littoralatlantique, les plus importantes sont lalagune de Moulay Bousselham, la Merjaou lac de Sidi Boughaba, le complexelagunaire de Oualidia-Sidi Moussa, lalagune de Khnifiss et la baie de Dakhla.Cette dernière s'étire sur près de 37 km.de long et de 10 à 12 km. de large.- de nombreuses sources, connues pourleur fraîcheur et la stabilité de leurtempérature. Elles sont les plusabondantes au Moyen Atlas, au Hautatlas puis au Rif. Pratiquement chaquesource a ses propres particularitésphysico-chimiques ce qui explique lescortèges d'espèces endémiques,inféodées à chacune d'entre elles. Sur leplan biodiversitaire, les sources les plusimportantes au point de vue faunistiquesont celles du Moyen Atlas (AghbalouAbekhbakh, Aïn Soltane, Aïn Taoutaou,Sources de l'Oued lfrane, Sources Ras ElMa d'Azrou et Sources Ras El Ma deTaza); - Rif (Beni Snassen, Bou Abdel etleur émissaire; El Anacer)Aux zones humides naturelles, on peutajouter, des milieux créés artificiellementcorrespondant aux retenues des

Baie de Dakhla, une biomasse extraordinaire

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barrages, nombreuses d'ailleurs à traversle Royaume. Il faudrait également ajoutertoute la zones côtière marine inférieure à6 mètres de profondeur et qui offre unetrès grande diversification d'habitats pourun grand nombre d'espèces dontnombreuses sont d'intérêt international.

DIVERSITE SPECIFIQUE DESZONES HUMIDES

CONTINENTALES DU MAROC

Si l'Etude Nationale sur laBiodiversité a permis de réaliserun inventaire assez exhaustif des

ressources biologiques taxinomiquesnationales, elle demeure, néanmoins,plus ou moins lacunaire dans sonapproche écosystèmique et plusparticulièrement dans la caractérisationtaxonomique de certains grandsécosystèmes nationaux. C'est ainsi que,par exemple, la liste globale des espècesdes zones humides, bien que répartieentre les trois consultations "Faunemarine", "Faune aquatique" et "Floreterrestre", ne peut être discernée de

façon évidente. Dans tous les cas, lesétudes relatives aux composantesspécifiques des zones humidesnationales, même si elles sontrelativement nombreuses (surtout pour lafaune), elles sont pour la plupart trèsponctuelles et dispersées dans le tempset dans l'espace au point qu'il a étédifficile, dans les conditions des délaisimposées à l'Etude Nationale sur laBiodiversité, d'avoir une idée assezprécise sur la composition systématiqueglobale de l'ensemble des zones humidescontinentales et côtières du pays. Concernant la flore des zones humides,on peut lire clairement que "les étudesécologiques, sur la végétation halophile,halo-hygrophile et hygrophile sont trèsrares. Les quelques données serapportant à ce sujet sont très ancienneset très ponctuelles". C'est ainsi qu'àentamé Bendaanoun (1991), son étudesur les végétaux des zones humidesmarocaines et, depuis, très peu d'étudesont été menées sur ces taxa au point que,de nos jours, on ne dispose toujours pasd'une liste précise des végétauxinféodées ou liés aux zones humidesmarocaines. Cependant, utilisant certaines étudesponctuelles, il est possible d'avancercertains chiffres relatifs à l'état desconnaissances sur les cortègesfloristiques rencontrés dans certaineszones humides. C'est ainsi que, parexemple, 165 espèces ont été identifiéesdans Merja Zerga; la Merja de Sidi BouGhaba compte 78 espèces, les dayas dela Maamora occidentale 121 espècesvégétales et la lagune de Khnifiss, 72espèces. Pour d'autres zones humides, iln'existe pas d'inventaires, mais desétudes phyto-sociologiques ont permis,au moins, d'identifier les grandsgroupements floristiques. C'est ainsi que,par exemple, le lac d'Isli estprincipalement dominé par Potamogetonpectinatus et Juncus acutus, celui deTislite par Agrostis stolonifera,Mantisalca, Myriophyllum, l'AgelmamAzegza par les Myriophyllum spicatum,Polygonum amphibium Ceratophyllum

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200

400

600

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érie1 5 23 52 48 1403 44 1575

Plathelminthes Aschelminthes Mollusques Annélides Arthropodes Vertébrés TOTAL

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érie1 1 1 1 123 11 137

Plathelminthes Mollusques Annélides Arthropodes Vertébrés TOTAL

Diversité spécifique animale des zones humides continentales du Maroc

Diversité des espèces menacées des zones humides continentales du Maroc

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demersum, etc.Concernant la faune des zones humidescontinentales, 1575 espèces et sousespèces animales ont été recenséesjusqu'en 1996 dans les eauxcontinentales. Elles sont réparties sur 646genres différents; mais ce n'est qu'uneestimation de cette diversité et on penseque ces chiffres ne correspondraient qu'à80% de ce qui y existerait réellement.La structure, par groupes systématiques decette faune continentale, reflète la trèsgrande dominance des arthropodes qui,avec 1403 espèces comptent pour près de90% du total des espèces. Ces arthropodessont eux même très largement dominés parles insectes (1140 espèces, soit 81.5%).

BIODIVERSITE MENACEEDES ZONES HUMIDES DU

MAROC

L'absence d'inventaire global desvégétaux et d'études détailléesdes zones humides nationales,

justifie amplement l'inexistence d'une listecomplète des espèces végétales deszones humides nationales. Cependant,se référant à certaines de ces étudesponctuelles et à l'Etude Nationale sur laBiodiversité (Flore terrestre), il estpossible, pour certaines des zonesétudiées, de citer des cortèges d'espècesmenacées telles que dans la Merja Zergaoù les espèces Cotula coronopifolia,Paspalum vaginatum, Spartinedensiflora, Pulicaria sicula, Oenanthepeucedanifolia, Triglochin striata, Menthaaquatica, Rumex palustris, Anagalliscrassifolia, Lippia nodiflora, Sarcocorniaperennis et Limonium ovalifolium sontconsidérées comme relativement rares. LaMerja de Sidi Boughaba comprendraitdeux espèces rares (Chenopodiumchenopodioides et Lippia nodiflora) et uneprobablement éteinte qui est Tamarixgallica.

La faune menacée des eauxcontinentales, quant à elle, compte 137formes différentes, correspondant à

8.68% du total des espèces et sousespèces recensées; cependant lamajorité de ces taxa sont desendémiques (110 espèces, plus de 80%des menacées). Les arthropodes sonttoujours les plus dominants avec près de89% des menacées, eux mêmelargement dominés par les insectes (87espèces, 64% du total des menacées)puis les crustacés (28 espèces, 20 % desmenacées).

BIODIVERSITE ENDEMIQUEDES ZONES HUMIDES DU

MAROC

Si les études taxonomiques etécologiques relatives à lavégétation des zones humides

sont rares, plus rares encore sont cellestraitant de la biogéographie de ce groupe.Il est, cependant, possible d'exploiter laliste des espèces endémiques donnéedans l'étude nationale sur la biodiversité(Flore terrestre, annexe 1), d'une part,pour en extraire celle des espèces deszones humides et, d'autre part, pouridentifier, à l'intérieur de cette dernièreliste, les formes endémiques. Pour la faune des eaux continentales, letaux d'endémisme est de 8.63%, soitquelques 136 espèces et sous espèces.Les arthropodes comptent pour près de

90% dans cet endémisme avec 63.97%d'insectes, 20.58% de crustacés et 5.88%d'arachnides.

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Plathelminthes Mollusques Arthropodes Vertébrés TOTAL

Diversité des espèces animales endémiques des zones humides continentales du Maroc

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Sur le plan biogéographique, les plus fortstaux d'endémisme ont été observés dans leMoyen et le Haut Atlas, hébergeant,chacun, près de 25% de ces endémiques.

BIODIVERSITEREGLEMENTEE DES ZONES

HUMIDES DU MAROC

Selon l'étude nationale sur labiodiversité, "la législationnationale ayant trait à l'exploitation

des ressources floristiques du paysnotamment les forêts et les parcours, neconcerne pas des espèces particulièresmais des formations végétales engénéral" et qu'"il n'y a pas de liste deplantes protégées pour une raison oupour une autre". Même pour la faune, exceptés lesoiseaux, très peu d'espèces des zoneshumides continentales sont

réglementées. Celles qui sontdirectement concernées par uneréglementation nationale sont: Lesaloses, l'anguille et la truite fario qui sontrégies par des arrêtés annuels oupermanents de la pêche. Sur le planinternational, seule la sangsue (Hirudomedicinalis) est concernée, puisqu'ellefigure dans la liste de la CITES (AnnexeII) et la liste rouge de l'IUCN

Parmi les 1575 espèces animalesrecensées dans les eauxcontinentales marocaines, un

nombre extrêmement réduit présenteréellement un certain intérêt sur les planséconomique ou social. Il s'agit de diverspoissons qui sont exploités pour des finsd'alimentation ou de commerce; mais il ya également certaines espèces vectricesde maladies telles que les sangsues, lesbulins, etc. et dont l'intérêt est, bien sûr,négatif, occasionnant des dépenses pourdes soins sanitaires.

Les zones humides, n'ont certes pas lesgrandes superficies, ni les grands stocksbiologiques, ni encore l'envergurenationale des autres écosystèmesnationaux; mais elles sont dotéesd'autres grandes richesses, apparentesou occultes, qui pourraient leur permettrede contribuer efficacement audéveloppement socio-économique deslocalités et des régions où elles sontsituées.Les zones humides du Maroc constituent,en effet, une source de revenus d'unegrande importance pour de nombreusesfamilles riveraines; mais, aussi, desrichesses potentielles pour lesinvestisseurs et industriels. Lesavantages socio-économiques offerts à lasociété marocaine pourraient êtresubdivisées en:-avantages récréatifs (chasse, pêche,voile, sports nautiques, randonnées,pique-niques et promenades, baignade,etc.), en partie difficile à chiffrermonétairement. A titre d'exemple, lecentre de Moulay Bousselham dont lapopulation ne dépasse pas les 1000habitants est noyé lors de la périodeestivale par près de 100000 estivants;-avantages agricoles en constituantd'excellentes zones de pâturages et,aussi, d'agriculture dans les sites déjàasséchés où les rendements sont faibles.A titre d'exemple, toujours dans la Merjazerga, plus de 550 ha sont utilisés dansl'agriculture et plus de 29000 têtes debétails pâturent dans la zone;-avantages sociaux en tant quefournisseurs de nombreuses plantesutilisées à diverses fins tel que le joncexploité par près de 180 familles et quifournit plus de 700Q/an.-avantages piscicoles et conchylicoles enfournissant des poissons et descoquillages. A titre d'exemple rien que lapêche sportive, celle-ci a généré en 1994quelques 748560 Dh.de recettes , sansparler des recettes des grands centresaquacoles à Nador et Oualidia qui, avecune production de quelques 1200 tonnesen 1998 ont atteint près de 87 millions deDirhams. Les coquillages, en particulier

l’exploitation de la végétation dans une zone humide méditerranéenne du Maroc

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les palourdes, sont ramassés par plus de400 personnes.-avantages énergétiques par l'utilisationdu bois ou la production de méthane parfermentation de végétaux qui reste, danstous les cas, une utilisation locale.-avantages éducatifs en fournissantd'excellents exemples et d'instrumentsd'illustrations pour les enseignementsprimaires, secondaires et universitaires.Le centre national pour l'éducationenvironnementale de du lac de SidiBoughaba en est un exemple.-de l'eau potable et d'irrigation, puisque,en effet, les zones humides sont lesprincipales sources d'eau potable pourles populations et leurs bétails mais ausside l'eau pour l'irrigation ;-un grand nombre d'emplois qu'il estdifficile d'évaluer dans la mesure où,d'une part, ces emplois, qui ne sont pasréglementés, ne sont officiellement pasrecensés et, d'autre part, dans ces zoneséloignés des centres urbains, une mêmepersonne peut changer de travailplusieurs fois au cours de la même année(ramassage, pêche, élevage, confectionde nattes, etc.). A titre d'exemple, dans laMerja Zerga, la plus étudiées des zoneshumides nationales, des quelques 17 000personnes riveraines de cette zone, 400 à500 ménages au moins dépendent de lapêche (1 ménage = 9 personnes) et 180ménages vivent en partie ou en totalité

de la fabrication des nattes.

La liste des pressions auxquellessont soumises les zones humidesnationales est très longue et leurs

conséquences sont aggravées par uncertain nombre d'éléments dont,principalement:- le manqued'informations scientifiques, précises,actualisées et suffisantes pour la prise dedécision quant à leur protection; -l'insuffisance de spécialistes; -l'insuffisance de moyens matériels etfinanciers permettant d'atteindre lamajorité de ces sites, dispersée à traversle Royaume; - une population riverainepeu consciente des valeurs vitales de cesmilieux; -une surexploitation desressources de ces zones; etc.Une stratégie de conservation etd'utilisation durable de la biodiversité deszones humides marocaine devrait donctenir compte de ces principaux problèmesmais, aussi, des engagements

internationaux du Maroc vis à vis d'uncertains nombre de cadresinternationaux dont l'IUCN, la CITES, laConvention de Bonn sur les oiseauxmigrateurs, etc. et, essentiellement, laConvention sur la Diversité Biologique etla Convention Ramsar.Cette dernière, la plus spécifique pour leszones humides, se fixe, dans son Plan deTravail 2000-2002 basé sur son PlanStratégique 1997-2002, dans ses 10Manuels et, aussi, dans son projet dePlan Stratégique 2003-2008, pourprincipaux objectifs :Objectif Général 1 : S'efforcer d'obtenirune adhésion universelle à la convention.;-Objectif Opérationnel 1.1 : S'efforcerd'avoir au moins 120 partiescontractantes à la convention d'ici 2002 ;Objectif Général 2 : Parvenir à l'utilisationrationnelle des zones humides enappliquant et en améliorant les lignesdirectrices Ramsar sur l'utilisationrationnelle ;-Objectif Opérationnel 2.1 : Réviser et, sinécessaire modifier la législationnationale ou supranationale (par exemplepour la Communauté Européenne) ;, lesinstitutions et les pratiques de toutes lesparties contractantes afin de garantir l'application effective des Lignesdirectrices sur l'utilisation rationnelle.-Objectif Opérationnel 2.2 : Intégrer laconservation et l'utilisation rationnelle deszones humides dans les plans et lesdécisions nationaux, provinciaux etlocaux de toutes les Partiescontractantes, relatifs à l'occupation dessols à la gestion des eaux souterraines,aux bassins versants/fluviaux et la zonecôtière ainsi que dans toutes les autresmesures de planification et de gestion del'environnement ;-Objectif Opérationnel 2.3 : Compléter leslignes directrices et les orientationscomplémentaires afin de fournir auxparties contractantes des avis sur lesquestions spécifiques qui n'y sont pascouvertes et des exemples des meilleurspratiques actuelles.-Objectif Opérationnel 2.4 : Fournir lesévaluations économiques des avantages

ARTICLE 6: MESURES GENERALES ENVUE DE LA CONSERVATION ET DE

L'UTILISATION DURABLE

a - Elabore des stratégies, plans ouprogrammes nationaux tendant à assurer laconservation et l'utilisation durable de ladiversité biologique ou adapte à cette finses stratégies, plans ou programmesexistants qui tiendront compte, entre autres,des mesures énoncées dans la présenteConvention qui la concernent;

Convention sur la Diversité

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et des fonctions des zones humides pourdes besoins de planification del'environnement ;-Objectif Opérationnel 2.5 : Faire desétudes d'impact sur l'environnement,dans le cas de projets ou modificationsdes modes d'utilisation des sols et del'eau qui pourraient affecter certaines ZHet notamment des sites Ramsar dont lescaractéristiques écologiques sontsusceptibles de changer " par suited'évolutions technologiques, de pollutionou d'une autre intervention humaine "(Atr.3.2 CR)-Objectif Opérationnel 2.6 : Identifier leszones humides qui ont besoin d'êtrerestaurées ou remises en état et prendreles mesures requises à cet effet ;-Objectif Opérationnel 2.7 : Encouragerune participation active et informée descommunautés locales, notamment despopulations autochtones, et en particulierdes femmes, dans les domaines de laconservation et de l'utilisation rationnelledes zones humides ;-Objectif Opérationnel 2.8 : Encourager laparticipation du secteur privé à laconservation et l'utilisation rationnelle deszones humides ;Objectif Général 3 : Améliorer lasensibilisation aux valeurs et fonctionsdes zones humides, dans le monde entieret à tous les niveaux ;-Objectif Opérationnel 3.1 : Encoopération avec des partenaires etd'autres institutions, soutenir et contribuerà l'application d'un programmeinternational d'éducation et desensibilisation du Public (ESP) aux zoneshumides, à leurs fonctions et à valeurs,conçus pour promouvoir des programmesnationaux d'ESP.-Objectif Opérationnel 3.2 : Elaborer etsoutenir des programmes nationauxd'ESP sur les zones humides, destinés àun vaste public, notamment les décideursclés, les personnes qui vivent dans leszones humides et aux alentours, lesautres utilisateurs des zones humides etle grand public.-Objectif Opérationnel 3.3 : Améliorer lesactivités de communication du Bureau

Ramsar et élaborer une stratégie decommunication de la convention à mêmede contribuer à la promotion de laConvention et à son applicationgénéralisée ainsi qu'à la sensibilisationaux valeurs et fonctions des zoneshumides.Objectif Général 4 : Renforcer lescapacités des institutions de chaque partiecontractante de réaliser la conservation etl'utilisation rationnelle des zones humides.- Objectif Opérationnel 4.1 : Améliorer lescapacités des institutions des Partiescontractantes, en particulier dans lespays en développement, chargées de laconservation et de l'utilisation rationnelledes zones humides.L'analyse de ces objectifs montrent quecertains sont d'ordre général incitant lesParties Contractantes à renforcer lescapacités et les structures de laConvention (OG1, OO2.3, OO3.1,OO3.3). Les autres objectifs s'articulentprincipalement autour de "la législation"(OO2.1, OG4), "l'intégration de laconservation et l'utilisation durable" (OO2.2), "les études d'impact" (OO2.5),"l'identification et la restauration"(OO2.6), "l'approche participative et laparticipation du secteur privé" (OO2.7 etOO2.8) et "la sensibilisation" (OO3.2)L'article 4 de la Convention elle mêmeinsiste sur l'importance de la recherche

scientifique et de la formation dans laconservation et l'utilisation rationnelle deszones humides et de leurs valeursnaturelles, alors que le manuel 8, intitulé"cadres pour la gestion des zoneshumides d'importance internationale etautres zones humides" met en reliefl'importance d'un certain nombre defacteurs "la surveillance continue" et des"indicateurs" dans les approches degestion rationnelle.Ce sont là les orientations stratégiquesqui, avec le schéma directeur tracé par laConvention sur la Diversité Biologique, lespriorités stratégiques proposées parcertaines études nationales, l'acuité decertains problèmes qu'encourt labiodiversité nationale, en particulier celledes zones humides, et certainsprincipales lacunes informationnelles,organisationnelles, législatifs etinstitutionnelles qui compromettent unemeilleure gestion des zones humidesnationales, nous ont permis d'élaborerune stratégie constituée de 5 principauxobjectifs et de 18 orientations.

OBJECTIF STRATEGIQUE 1:AMELIORATION DES

CONNAISSANCES

Orientation stratégique 1.1:Promotion de la recherchescientifique

Etant donné l'insuffisance dedonnées scientifiques spécifiquespour la conservation, la gestion et

les aménagements des zones humidesmarocaines, l'axe "recherche" s'imposecomme une priorité. Il est également unepriorité pour la Convention sur laDiversité Biologique (article 12 intitulé "Recherche et Formation ") qui insiste surl'importance de la mise en place deprogrammes scientifiques et techniquespour identifier et conserver la diversitébiologique, de l'encouragement de larecherche qui contribue à conserver ladiversité biologique et en assurerl'utilisation durable, ainsi que l'exploitation

ARTICLE 12: RECHERCHEET FORMATION

Les parties contractantes, tenant comptedes besoins particuliers du pays endéveloppement:b-favorisent et encouragent la recherche quicontribue à conserver la diversité biologiqueet ses éléments constitutifs et en assurerl'utilisation durable, en particulier dans lespays en développement en se conformantentre autres aux décisions de la Conférencedes Parties faisant suite auxrecommandations de l'organe subsidairechargé de fournir des avis scientifiques,techniques et technologiques;c- Conformément aux dispositions desarticles 16, 18 et 20, encourageantl'exploitation des progrès de la recherchescientifique sur la diversité biologique pourmettre au point des méthodes deconservation et d'utilisation durable desressources biologiques, et coopèrent à ceteffet.

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des progrès de la recherche pour des finsde conservation et d'utilisation durable.C'est aussi le cas de la Conventionspécifique sur les zones humides(Ramsar) dans son article 4 qui intègre larecherche et la formation comme outils deconservation et utilisation rationnelle deszones humides. .C'est ainsi qu'à l'échelle du Maroc, tousles acteurs concernés par les zoneshumides s'accordent sur l'insuffisanced'informations et de donnéesscientifiques suffisantes relatives à cesmilieux; données qui aideraient à mieuxconnaître leurs tendances et à élaborerdes scénarios intégrés pour leurconservation et de leur utilisation durable.En effet:-on ne dispose pratiquement d'aucunedonnée sur certains groupessystématiques (spongiaires, cnidaires,etc.);-plusieurs régions et plusieurs zoneshumides restent encore à explorer sur lesplans systématique, écologique, gestion,etc.;-les eaux souterraines commencent àpeine à être étudiées;-on connaît très peu des ressourceséconomiquement exploitables de cesécosystèmes;-on ne sait que peu de choses sur l'état,

scientifiquement parlant, de conservation dela majorité des zones humides nationales;-etc.;En effet, même si plus de 2000références sont connues sur les zoneshumides intérieures, les connaissancesdemeurent extrêmement limitées quantaux rôles écologique et socio-économique joués par chacune deszones humides ou, du moins, les plusimportantes. Ces informations sontd'ailleurs d'une importance capitale dansles prises des décisions quant à laconservation, l'utilisation et la valorisationde ces sites.Il en découle que les connaissances sontencore loin de couvrir l'ensemble de labiodiversité des zones humides et mêmesi les études hydrobiologiques ont connuun grand essor ces dernières annéesdans notre pays, il n'en demeure pasmoins que la très grande majorité de ces

études revêt un caractère très"fondamental" se limitant à certainsaspects systématiques, typologiques etbiogéographiques; le fonctionnement deces milieux, leur état de conservation,l'intensité de stress et l'impact de cestress n'ont parfois été qu'effleurés. L'amélioration des connaissances àtravers la recherche scientifique s'imposedonc comme une composante essentiellede la stratégie et du plan d'actionnationaux pour la conservation etl'utilisation durable de la biodiversité deszones humides, et:-faute de moyens et de compétencessuffisantes;-à cause de la grande dispersion de ceszones à travers tout le territoire national et;-tenant compte des lacunes connuesdans ce domaine,il est possible de hiérarchiser, par ordrede priorité, ces besoins en matière derecherche scientifique sur les zoneshumides et suggérer, par la mêmeoccasion, certaines actions pour lescombler.C'est ainsi que, en matière de recherchescientifique sur les zones humides, l'unedes priorités reste l'inventaire détaillé, etpar région, de ces écosystèmes et desdifférentes composantes de labiodiversité des zones humides (espècesutilisées, types de milieux, espècesendémiques, nature du stress, etc.).

Une cartographie de ces composantesserait de nature à en donner une idéepanoramique et faciliter le suivi de leurévolution et à rendre plus exploitables lesdonnées provenant de diverses zoneshumides.

Il est tout aussi prioritaire, et en parallèleavec la réalisation des inventairesrégionaux, de s'intéresser de plus près àcertaines formes de la biodiversiténationale qui sont gravement menacéeset pour les quelles il faudrait investir uneffort particulier visant leur réhabilitationafin de ne pas les perdre pour toujours. Ils'agit, entre autres, de certaines espècesde poissons autochtones (truite, alose,

ARTICLE 4

3- Les parties contractantes encouragent larecherche et l'échange de données et depublications relatives aux zones humides, àleur flore et leur faune ;5- Les parties contractantes favorisent laformation de personnel compétent pourl'étude, la gestion et la surveillance deszones humides.

Convention Ramsar (CR)

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varichorinus, labéobarbeaux, etc.) ayantun intérêt économique et qui, en plus de lararéfaction de leurs effectifs à cause deleur exploitation abusive, leurspopulations naturelles sont presqueexclus des programmes de la recherche,faute de moyens. La situation génétique etbiogéographique de certaines d'entreelles est devenu tellement confuse qu'ilfaudrait songer, et avec insistance, à desanalyses et à des études génétiques; enplus, bien sûr, des examens détaillés descauses de la dégradation de leursbiotopes.Toujours dans le cadre des étudesrelatives aux poissons des zoneshumides et compte tenu de leur intérêtsocio-économique et écologique et,aussi, de l'état de la dégradation de leurspopulations et de leurs milieux, ils'impose également de s'intéresser àl'étude d'autres pressions auxquelles sontsoumis certains de ces poissons et quiconsistent en des maladies et desinfections parasitaires.Certains groupes sont peu étudiés dansles zones humides nationales, en partie,à cause du manque de compétencesnationales en la matière. Il s'agitessentiellement de groupes (spongiaires,cnidaires, etc.) qui, même s'ils sontmineurs dans leur représentativité, ils ontleurs rôles écologique et trophiqueindéniables à jouer dans leurs biotopesrespectifs. Des informations scientifiquesles concernant ne pourraient que fournirune vision plus intégrée et plus précise deleurs écosystèmes.Certains groupes encore méritent d'êtremieux connus et ce, à cause de leurintérêt socio-médical. Il s'agit des diptères(moustiques), par exemple, d'annélidesachètes (sangsues), et de certainsmollusques (bulins, planorbes), etc. qui,

malgré leurs rôles écologiques dans leursmilieux respectifs, sont très nuisibles pourla santé humaine et dont les dégâtspourraient avoir des répercussionséconomiques importants.

Orientation stratégique 1.2: Gestionde l'information scientifique

L'information scientifique est unélément fondamental dans larecherche d'une solution durable

pour un problème écologique donné,encore faut-il que cette information soitdynamique et évolutive, rendant comptedes tendances du phénomène considéré. Au Maroc , il existe, certes, de nombreuxtravaux ayant trait aux eaux continentales,aux eaux souterraines, aux milieux côtiers(lagunes, estuaires, etc.) et aux zoneshumides artificielles (barrages, etc.), maistoutes ces informations sont pour la pluspart dispersées dans diverses institutionssous formes de thèses, de tirés-à-part ou debases de données sectorielles (sur dessupports divers), ne profitant qu'à unnombre limité d'utilisateurs et, dans lamajorité des cas pas aux zones humidesnationales et à leur biodiversité.Regrouper ces informations, leshiérarchiser, les traiter, les informatiser, les

rendre utilisables selon le besoin, etc. est denature à aider aussi bien les chercheursque les gestionnaires ou les décideurs àmieux en profiter, à mieux les exploiter etsurtout mieux les valoriser pour le bien êtredes zones humides nationales, de labiodiversité de ces zones et de leursutilisateurs.Le cadre idéal serait une base de donnéesnationale sur les zones humides, domiciliéedans l'administration-point focal de Ramsarmais qui fait partie d'une base de données

ARTICLE 7: IDENTIFICATION ETSURVEILLANCE

Chaque partie contractante, dans la mesuredu possible et selon qu'il conviendra,notamment, aux fins des articles 8 à 10:d-Conserve et structure à l'aide d'unsystème de données résultant des activitésd'identification et de surveillance entreprisesconformément aux alinéas a), b) et c) cidessus.

CDB

ARTICLE 12: RECHERCHE ET FORMATION

Les parties contractantes, tenant compte desbesoins particuliers du pays endéveloppement:a- Mettent en place et poursuivent desprogrammes d'éducation et de formationscientifiques et techniques pour identifier etconserver la diversité biologique et seséléments constitutifs et en assurerl'utilisation durable, et apportent un appui àl'éducation et à la formation répondant auxbesoins particuliers des pays endéveloppement.

CDB

ARTICLE 4

5- Les parties contractantes fevorisent laformation de personnel compétent pourl'étude, la gestion et la surveillance deszones humides.

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nationale sur la biodiversité gérée par lepoint focal de la Convention sur laBiodiversité. La gestion de cette base dedonnées nationale pourrait être gérée parun comité national constitué par toutes lesadministrations concernée par les zoneshumides et leur biodiversité.Orientation stratégique 1.3:Formation de scientifiques et detechniciens spécialisés

Le nombre important de travauxsur les zones humides témoignede l'effectif relativement important

de scientifiques hydrobiologistes.Cependant, il persiste encore un manqueimportant en compétences pour l'étudeet l'évaluation, en terme de biodiversité,de certains groupes systématiques(spongiaires, cnidaires, etc.). De plus,comme il a été cité, auparavant, la quasi-totalité des références qui existent, revêtun caractère fondamental, se limitant auxdomaines de la systématique, del'écologie et la biogéographie; domainesqui font partie de la biodiversité, certes,mais qui ne permettent pas, au moins àleurs états d'analyse et d'interprétation,d'avoir des connaissances et des

informations claires et suffisantespermettant de prendre des décisions deconservation et d'utilisation durable.Il y a donc carence dans pratiquementtous les domaines propres à l'évaluation,aux techniques de surveillance, à lagestion et la conservation des zoneshumides.Un autre besoin en compétenceshumaines se fait également sentir àd'autres niveaux dont ceux deséducateurs, des sensibilisateurs, desanimateurs, des techniciens, desnaturalistes bénévoles pouvant aider,tous aux opération de surveillance et desuivi, etc.; mais dans ce dernier cas unesimple formation continue par des stagesou des ateliers de travail, au profit depersonnes cibles prédisposées pour cestâches pourrait combler cette lacune.

OBJECTIF STRATEGIQUE 2:GESTION RATIONNELLE DE

LA BIODIVERSITE DESZONES HUMIDES

Orientation stratégique 2.1: Faireparticiper les populations localesdans les processus de conservation.

Selon la convention la plusspécifique relative aux zoneshumides, en l'occurrence la

Convention Ramsar, la définition duterme "utilisation rationnelle" des zones

humides correspondrait à "leur utilisationdurable au bénéfice de l'humanité, d'unemanière qui soit compatible avec lemaintien des propriétés naturelles del'écosystème" (COP3).Il en découle que l'intérêt des populationsest primordial dans toute approche degestion et de conservation et leurcontribution et participation à cesapproches seraient, pour les pouvoirscentraux, souhaitable à plus d'un titre: -identification continue des problèmesqu'encourent les zones humides, -soutien pour la surveillance et le suivi, -réduction des coûts de la surveillance etde la gestion, - l'amélioration desconditions sociales des riverains; -amélioration de la viabilité del'écosystème, - diminution des fraudes etdes braconnages; - aider les populationsà se sédentariser; - capitaliser lesapproches traditionnelles deconservation, - améliorer lasensibilisation des populations localesaux problèmes environnementaux, - etc.

Orientation stratégique 2.2: Elaborerdes banques de projets incitatifspour les populations locales.

Recommandations 6.3

Déployer des efforts particuliers afind'encourager une participation active etinformée des populations localesautochtones à la gestion, par l'intermédiairede mécanismes appropriés, des sites inscritssur la Liste de Ramsar, des autres zoneshumides et de leurs bassins versants"

COP6, RamsarCR

ARTICLE 10: UTILISATION DURABLE DESELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA

DIVERSITE BIOLOGIQUEChaque partie contractante, (…) :

a- protège et encourage l'usage coutumierdes ressources biologiques conformémentaux pratiques culturelles traditionnellescompatibles avec les impératifs de leurconservation ou de leur utilisation durable;Chaque partie contractante, (…) :e- Encourage ses pouvoir publics et sonsecteur privé à coopérer pour mettre au pointdes méthodes favorisant l'utilisation durabledes ressources biologiques.

CDB

ARTICLE 11: MESURES D'INCITATION

Chaque partie contractante adopte, dans lamesure du possible et selon qu'il conviendra,des mesures économiquement etsocialement rationnelles incitant à conserveret à utiliser durablement les élémentsconstitutifs de la diversité biologique.

CDB

des projets incitatifs dans les zones riveraines des zones humides pour aider les populations à mieuxprotéger leur biodiversité

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