fred martin 2011

Présentation de l’artiste

Fred Martin né en 1969, vit et travaille à Lille où il occupe un atelier à la Malterie depuis 1995.Diplômé d’un Dnsep à l’école des Beaux Arts de Tourcoing et d’une licence d’Arts Plastiques à l’Université de Lille, il pratique la sculpture, la photographie, la performance, le dessin et la gravure. Après un long séjour forcé dans les cages d’un zoo, il part se perdre dans les immensités du Canada et de l’Alaska avant de s’installer pendant plus de deux ans en Inde du sud. Depuis, il ne cesse de voyager à travers le monde où il y réalise ses installations, ses sculptures in-situ et y perpétue sa quête entreprise pour révéler l’empreinte du temps.

Fred Martin aime à travailler et à élaborer ses œuvres avec la population des lieux où il se trouve, comme il a pu le faire en Inde, au Sénégal, en Corée du Sud, au Burkina Faso et aussi à travers la France et l’Europe. Adepte du Land Art, cette catégorie de l’art contemporain qui s’applique à œuvrer dans le cadre et les matériaux de la nature, Fred Martin n’en oublie pas pour autant l’homme. C’est en effet la nature humaine que se trouve révélée par ses installations. Non pas la nature humaine désincarnée, abstraction à vocation univer-selle, mais bien celle qui fait de chacun de nous ce que nous sommes, à savoir des individus à part entière, riches de leur singularités et pourtant tous unis par une nature commune. Les masques réalisés lors de pseudo rituels qu’il nomme « baptêmes de terre » ne sont pas de ceux qui cachent le visage, qui le dissimulent aux re-gards de l’autre. Ils agissent au contraire comme des révélateurs. La texture de l’argile vient en effet se superposer au grain de la peau, non pas pour la dissimuler mais pour nous permettre de la percevoir à travers ce fragment de la nature qu’est la terre. Loin du gigantisme si souvent de mise dans le Land Art, ce sont donc les plus infimes de nos traits les plus intimes qui constituent la matière première de ces œuvres. À travers les expressions, les petits détails qui s’y font jour sont les liens qui unissent chacun d’entre nous et sont ainsi donnés à voir dans leur authenticité, pour employer un terme si souvent galvaudé. Au-delà du désir de travailler avec la nature, c’est de la relation avec l’autre dont il est question, de cette trace que nous laissent les rencontres, de la vision parcellaire et déformée qui nous en reste.

PROJET :

BAPTÊMES DE TERRE

Principe :

Basculer les participants dans une autre dimension, les initier à une expérience originelle:leur plonger le visage dans l’argile crue et molle d’une matrice

et mouler en plâtre l’empreinte de cette rencontre avec la matière.

Inviter le plus grand nombre de volontaires à effectuer un baptême de terre.Réunir tout ces moulages en une installation monumentale.

BAPTÊMES DE TERRE

Le baptême de terre s’articule autour de la rencontre, entre l’autre, la matière (l’argile) et l’artiste.

L’artiste invite les participants à leur plonger le visage dans l’argile molle d’une matrice puis réalise un moulage en plâtre de cette empreinte.

Une matrice est ce qui donne la vie. Plonger le visage dans la terre, c’est comme mourir un peu… pour mieux re-naître:

renaissance figurée par l’extraction du moulage de l’empreinte de cet instant, de cette rencontre entre visage et terre.

L’œuvre réunissant in situ les moulages effectués est conçue comme un relais, un passage, jamais comme une fin, un résultat.

Les «baptisés» sont invités à récupérer leur moulage à la fin de l’évènement.

Présentation:

- le baptisterre consiste à une matrice d’argile molle (2 à 3 tonnes) dans un réceptacle rectangulaire en bois (cadre de bastaings) aux dimensions variables en extérieur avec accès à un point d’eau (tonnelle si pluie)

des tapis au sol (afin d’inviter le public à s’agenouiller devant la terre) des coupelles remplies d’huile (pour s’oindre le visage) des bassines d’eau (pour laver le visage) des serviettes - l’artiste, le baptiseur/initiateur celui qui immerge les visages dans la boue et en moule les empreintes - le public - les moulages de plâtre ( masques ) réunis, installés pour former l’installation monumentale finale

Mode d’emploi :

Inviter le participant à s’agenouiller face à la matrice, s’enduire le visage d’huile, approcher le nez et le menton de la surface de l’argile, fermer les yeux, prendre sa respiration, se faire plonger le visage dans l’argile par l’artiste, souffler doucement, se dégager lentement et respirer.

Exemple de matrice aux 3 argiles

PROPOSITION:

À partir de 1999, j’ai développé le principe des Baptêmes de terre, performance installation basé sur un principe d’échange entre le public et l’artiste. Cette performance artistique présentée sous la forme d’une cérémonie invite le participant (devenu modèle) à prendre part à un acte

artistique; il fixe une expression, il crée une pièce unique issue de son inspiration, il participe à l’élaboration d’une œuvre commune.

Les baptêmes de terre, cérémonie artistique à dimension humaine mais pourtant spectaculaire se passe en trois étapes: 1- prises d’empreintes des participants 2- moulages en plâtre des empreintes 3- démoulages des masques ainsi obtenus.

L’œuvre représentera un ensemble de tout les masques réalisés pendant l’intervention de l’artiste, une œuvre collective qui unit tous les participants le temps de l’exposition. Il est à envisager de restituer les moulages à leurs propriétaires à la suite de l’évènement, moulages qui prendront une place

dans le lieu de vie de chaque modèle. À cette occasion pourrait être organisé un quatrième moment festif.

Les baptêmes évoquent le passage, celui d’un basculement dans une autre dimension, mais également un passage symbolique entre la vie et la mort. Entrer dans la terre, c’est pour la première fois s’enterrer, pour cela il nous faut accepter les règles, dépasser nos appréhensions, donner toute notre confiance à l’artiste qui joue ici le rôle du passeur.

Le démoulage des masques évoque quant à lui une naissance, l’artiste extirpe de la gangue de terre un masque de plâtre tel un sage femme délivrant le nouveau né du corps de sa mère.

Les baptêmes restent une expérience hors du commun, chaque participant garde un souvenir intense et immuable de cette rencontre avec la matière.

Exemple de baptême de terre, Valencia, Espagne, 2007

INSTALLATIONS RÉALISÉES À PARTIR DES BAPTÊMES DE TERRE

BAPTÊMES DE TERRE

NARCISSES, La fête de mai, Mozet, Belgique, 2006 (ci-dessus)

Ci-contre de haut en bas et de gauche à droite: THOSE WHO CAME FROM EARTH, Geumgang Art Biennale, Gongju, Corée du Sud, 2003

CEUX QUI VIENNENT DE LA TERRE, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso, 2004 INFANS, TGD4, Tambacounda, Sénégal, 2005

LES PASSAGERS, Art Terre, Comines, Belgique, 2004

La bête humaine Moulages en plâtre des habitants

Aulnoy-les-Valenciennes 2007

Exposition visible du Lundi au Vendredi de 8h30 à 12h15 et de 13h30 à 17h00Groupe Vauban Humanis : 8 boulevard Vauban - 59024 - Lille cedex - 03 20 63 36 36

Fred MARTINExposition au Groupe Vauban Humanis!"#$%#&'()'*+,'#-"#.$#/0)/+,'#1223

Vauban Humanis met à disposition des artistes régionaux, son hall d'accueil pour exposer leurs oeuvres. Si vous souhaitez également bénéficier de cette possibilité,

contactez notre service communication au 03 20 63 45 64.

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« 1ère impression : C'est quoi toute cette gadoue ? Et dire queje vais mettre mon visage là-dedans !!!2e impression (à la vue des masques présents) : C'est vrai-ment sympa !On ne reconnaît (pratiquement) personne ! Qui est qui et quia fait quoi?3e impression (au moment de mettre le visage dans la terre):Au secours j'étouffe !! (mais je ne vais pas le dire !)4e impression : Ça a bon goût la terre !5e impression : Mince j'en ai plein les cheveux !6e impression (au résultat final) : Très très surprenant ! j'aimebien le résultat, mais la prochaine fois, je ferai quelque chosede plus original !7e impression : Finalement, je suis contente de l'avoir fait !Enfin : Vivement l'expo finale ! »

L. Lecuyer

« Après plus de 30 ans de maison, j'ai le sentiment d'y avoirpeut-être laissé (littéralement) mon empreinte... Cela fait 'slurpp' et puis cela nécessite une bonne douche... Pasfacile !Qui reconnaîtra qui, à moins d'avoir pris la bonne posture ; aumoins sera-t-il possible de se reconnaître soi-même ?Qui se souviendra de qui dans quelques années ? Cela vaut-il la peine de s'engager autant professionnellement ?DIEU forma l'homme avec de l'argile. N'ayant pas atteint lebut qui lui était fixé, Dieu lui dira "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière".Baptême de terre, baptême de l'air, baptême du feu, baptêmed'eau ...Le bonheur véritable vient pour moi du sens que l'on donne àsa vie et de l'attachement à son Créateur. »

MICHEL Canton

« De l'appréhension, avant ..... de l'excitation, après ...J'ai vécu au travers de ce baptême de terre une expériencemarquante, une sensation inconnue, un moment exquis... J'aihâte de voir le résultat et de me découvrir sous une autreforme, ni une photo ni une sculpture, juste un instant pris surle vif, auquel j'ai pris plaisir à participer. »

Aurélie Joncour

« C'était plonger en état de "graisse", s'embourber tout sourire, descendre progressivement, sans crainte, et se

retrouver là sans possibilité de communiquer, de voir lemonde extérieur, d'entendre, et l'on est soudain en état de"grâce". De grâce tout simplement parce que tous les sens nemanquent pas, bien au contraire c'est goûter le temps dequelques secondes, au charme du temps suspendu, puisrelever la tête et se remettre à bouger, sourire, voir, entendreet parler, étrangement, et justement étranger face à l'empreinte mouvante qu'on laissera derrière soi. »

Yann Catel

« Je ne me souviens pas de ma naissance ni des impres-sions qu'elle a pu me laisser mais je pense qu'elles nedevaient pas être si éloignées du ressenti que m'a laissé cetteexpérience : être moulée dans une terre meuble, ne fairequ'un avec puis reprendre son souffle, enfin remplir d'air sespoumons m'a donné une sensation de renouveau. Quelquechose que je ne ferais pas tous les jours, mais qui laisse unsentiment de calme et d'apaisement très agréable. »

A. Dufour

« Une expérience étonnante ! Plus impressionnante à voirqu'à vivre d'ailleurs ! Après avoir observé mes collègues cou-rageux, alors que je suis un brin claustrophobe, je me suislancée puisqu'ils en étaient revenus vivants mais morts derire ! Bon, la superposition huile et terre, c'était pas trop topsur la peau dans l'immédiat ! Mais après un débarbouillage,j'avais un teint de jeune fille ! (alors qu'il y a belle lurette queje n'ai plus 20 ans ni toutes mes dents)Hélas, je n'ai pas vu à quoi ressemblait mon masque et j'aihâte de voir l'expo : cette ribambelle de tronches"Vaubanesques" baptis-terrisées, je pense que ça va valoir ledétour ! Et merci à l'artiste pour sa patience à supporter leshésitations des pauvres claustro désireuses quand même departiciper à un travail artistique original ! »

Catherine Gambiez

« C'est une expérience étonnante, à la fois ludique et méta-physique : un retour à cette terre où l'on souhaite tous laisser son empreinte, une trace, un morceau de soi ...Fred Martin nous fait plonger dans nos racines, dans cetteterre en tant que mère nourricière. Puis il faut reprendre sonsouffle, plus qu'un baptême, c'est l'image même de la renais-sance qui nous apparaît. »

Marie Marouard

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PUBLIC DES BAPTÊMES DE TERRE

2011 Patients de la clinique pluri sectorielle, Établissement Public de Santé Mentale, Armentières, France2010 Habitants de Viens et participants au Festival, Art et Hospitalité, Viens, France Enfants de Genech, France Habitants de Beuvrage, France Habitants de Douchy les Mines, «Les Douchynoiseries», France Habitants du quartier Neukoln et passants, Galerie Der Kanal, Berlin, Allemagne Détenus du quartier Maison Centrale, Maison d’arrêt de Sequedin, France 2009 Habitants d’Écouflant, «Aux arts etc», France Habitants du quartier La belle de mai, «ANPU», Marseille, France2008 Employés de la société Ambani, DAKC, Mumbai, Inde Habitants du quartier Lezennes, Ferme d’en Haut, Villeneuve d’Ascq, France2007 Habitants de Bangalore, «Bengaloru Habba», festival culturel, Inde Habitants d’Aulnoy-lez-Valenciennes, «L’art dans les quartiers, les quartiers vers l’art», France Public de «La fête des jardins» , Bois de Boulogne, Lille, France Habitants de Quiévrechain, «Eclats d’art», France Habitants du quartier Sart, «Fenêtres qui parlent», Villeneuve d’Ascq, France Elèves et personnel de l’EREEM Saint Exupéry, Berck sur mer, France Public du Festival international de l’arbre, Valence, Espagne2006 Détenus et surveillants, Maison d’arrêt, Loos, France Public de «Jours de fête», Saint Herblain, France Public du Festival d’Aurillac, Compagnie Racines, Aurillac, France Promeneurs, Parc de Lomme, France Enfants d’Avelin, France Employés du Groupe Vauban Humanis, Lille, France Habitants et artistes de Saint-Gilles, Bruxelles, Belgique Participants à «La fête de Mai», Mozet, Belgique Élèves de l’Atelier 2, Villeneuve d’Ascq, France2005 Habitants de Steenwerck, «Terretous», France Habitants de Grande-Synthe, France Public de «L’hôpital de la dernière chance», Lille, France Habitants de Tambacounda, TGD4, Sénégal2004 Habitants de Comines et Warneton, «Art terre», France & Belgique Élèves du collège Jean Macé, Lille, France Habitants de Calais, France Habitants de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso2003 Promeneurs, Gongju, Corée du Sud Habitants de Willems, Festar, France Élèves de la classe des grands, Ecole maternelle Van Dyck, Calais, France2002 Enfants du village d’Anegundi, Kishkinda Trust, Inde 2001 Étudiants de Srishti School of Art and Design et Mallya Aditi School, Bangalore, Inde Public de «Fête la terre», Wingles, France Public des «Zoodyssées», Parc Zoologique de Lille, France2000 Étudiants de Valley School - Fondation Krishnamurthy -, Bangalore, Inde Élèves de Poorna School, Bangalore, Inde Enfants de «Kindere Mela», Théâtre du Rangayana, Mysore, Inde1999 Habitants de Wazemmes, «Des artistes chez des habitants», Lille, France

FRED MARTIN

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59000 Lille, France

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