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france-catholique.fr 85 e année - Hebdomadaire n° 3171 - 26 juin 2009 2,90 FRANCE Catholique ISSN 0015-9506 La nouvelle BD de Brunor pages 21 à 25 En mission au Festival d’ Avignon pages 8 à 14 Théologie et politique pages 18 à 20 Les « indices pensables » de l’ existence de Dieu

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85e année - Hebdomadaire n° 3171 - 26 juin 2009 2,90 €

FRANCECatholiqueIS

SN 0

015-

9506

La nouvelleBD de Brunor pages 21 à 25

En mission au Festival d’Avignon pages 8 à 14

Théologie et politique pages 18 à 20

Les « indices pensables »de l’existence de Dieu

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FrancerÉGIOnaLeS : À moins d’un an des élections régionales, Martine Aubry, a défendu, le 16 juin, la possibilité d’ac-cords avec les centristes. Les Verts partiront seuls à la bataille. Cependant, Corinne Lepage, vice-présidente du Modem, a souhaité le 21 juin une alliance avec Europe Écologie.cOnGrèS : Devant le Congrès (députés et sénateurs réu-nis) le 22 juin à Versailles le président de la République a fait un discours de trois quarts d'heures dans lequel il a détaillé quelque point du programme de la deuxième partie de son quinquennat. Il a annoncé un grand emprunt national et une taxe car-bonne, a affirmé son hostilité à la Burqa et sa détermina-tion quant à la protection des droits d'auteurs sur internet. Il a repoussé à la mi-2010 une décision sur la réforme des retraites, et prévoit des mesures contre les discrimi-nations dans le travail...JuStIce : La cour d’assises d’Indre-et-Loire a condamné le 18 juin à 8 ans de prison Véronique Courjault jugée pour avoir tué à la naissance trois de ses enfants ; compte-tenu de la préventive et des remises de peine, elle pourrait être libérée dans un an.rÉmunÉratIOnS : D’après le ministère de l’Emploi, l’indice du salaire mensuel de base a progressé de 2,7% sur un an, hausse ramenée à 2,4% si l’on tient compte de l’inflation. Le Smic devrait être revalorisé de 1,25% au 1er juillet.retraIteS : Le ministre du Travail, Brice Hortefeux, a relancé le débat sur l’âge de la retraite en rappelant le 15 juin que le recul de cet âge constituerait l’un des moyens de combler les déficits des régimes sociaux.FamILLeS : La ministre de l’In-térieur a dévoilé le 15 juin la mise en place dans chaque département de « brigades de protection des familles », pour répondre aux violences à l'in-térieur des familles.

chômaGe : Le groupe Miche-lin a an noncé la suppression de plus de 1 000 emplois en France, alors que, selon la presse indienne, il pourrait investir un milliard d’euros dans une usine de pneuma-tiques en Inde ; les départs se feraient sur la base du volontariat. Le secteur de la construction devrait perdre environ 47 000 emplois en 2009 d’après le ministère de l’Écologie et de l’Aménagement du territoire.Selon l’Insee, le taux de chô-mage total atteindra 10,1% fin 2009 ; à cette date, l’éco-nomie française pourrait cependant sortir de la réces-sion.

Près de 14% des salariés de Pôle emploi ont cessé le tra-vail le 18 juin et près de 100 sites ont été fermés pour dénoncer la dégrada-tion des conditions de travail ;

d’après les syndicats, celle-ci serait due à l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi et à la fusion entre l’ANPE et les Assedic.JeuneSSe : Les décrets d’ap-plication du plan contre le chômage des jeunes sont parus le 16 juin, instituant des primes pour les employeurs qui recruteront des apprentis en contrat de professionnali-sation avant fin juin 2010.Le Haut commissaire à la jeu-nesse, Martin Hirsch, a défini le 23 juin les objectifs d’une nouvelle politique concer-nant notamment l’au to nomie financière des jeunes.nucLÉaIre : Le conseil d’ad-ministration du projet mon-

dial de fusion Iter a précisé le 18 juin que le réacteur en construction à Cadarache commencera à fonctionner en 2018 pour être pleinement opérationnel en 2026.

mÉdecIne : Après plus de 5 mois de débats, députés et sénateurs se sont mis d’accord le 16 juin sur la loi « Hôpital, santé, territoire » qui devait être votée le 24 juin ; un amendement demande aux syndicats médicaux et à l’as-surance-maladie de parvenir avant le 15 octobre à un accord sur les dépassements d’honoraires. Le PS devrait saisir le Conseil constitution-nel contre ce texte.GrIppe : Plusieurs élèves de CM2 dans le XVe arrondisse-ment de Paris, atteints de la grippe « porcine » le 19 juin après un séjour en Angleterre, ont été hospitalisés ; leurs jours ne sont pas en danger.LaïcItÉ : Le député commu-niste André Gérin a proposé le 17 juin la création d’une commission d’enquête parle-mentaire sur le port de la burka ou du niqab par cer-taines femmes musulmanes ; cette commission devrait rendre un rapport au plus tard le 30 novembre prochain ; la secrétaire d’État à la ville, Fadela Amara, s’est pronon-cée en faveur de l’interdiction. Coïncidence, l’interdiction de dissimuler volontairement son visage lors d’une manifesta-tion pu blique a été publiée le 20 juin au Journal officiel.BaccaLaurÉat : À la veille du début des épreuves, la Monnaie de Paris a annoncé le 17 juin la création d’une « Médaille du baccalauréat » ornée de Marianne et de branches de laurier ; elle sera disponible le 29 juin.pOmpIerS : À partir du mois de juillet, les pompiers de Paris vont utiliser MiniRec, un drone d’observation qui permet de surveiller de nom-breuses activités ou manifes-tations ; il peut mesurer la radioactivité ou la contami-nation chi mique.BaSket : Les Françaises ont été sacrées le 20 juin à Riga championnes d’Europe de basket-ball après leur victoire sur la Russie (57 – 53).

(Les "brèves" du monde, sélectionnées par Jacques Lecaillon, ainsi qu'un

billet sur la burqa, sont en page 7).

BrèVeS

2 FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009

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SOMMAIRE

ACTUALITÉ 4 vERTS Effet de mode Alice Tulle 5 IRAn Tien An Men à Téhéran Yves La Marck 6 AvORTEMEnT Les sages-femmes dupées Tugdual Derville 7 SOCIÉTÉ La burqa Serge Plenier

DOSSIER 8 AvIgnOn Mission au Festival A. et M. Lauriot Prévost / G. Bataille 11 Manifeste missionnaire Michel Gitton

ESPRIT 15 MÉMOIRE DES jOURS Le rêve de jérusalem Robert Masson 16 LECTURES 13e dimanche Père Michel Gitton 17 POInTS SPI 13e semaine Père Michel Gitton

MAgAZInE 18 IDÉES Théologie et politique Alexandre Da Silva 21 B.D. Le nouveau Brunor "Les indices pensables" Brunor / Brigitte Pondaven 26 B.D. Saint Benoît, l'âme de l'Europe (37/44) Noël Gloesner - Monique Amiel 27 LIvRES Sélection de romans Brigitte Delsol 28 ExPOSITIOnS Un musée pour Hergé Brunor 30 ExPOSITIOnS Les visitandines à la Manufacture Prelle Alain Solari 32 THÉâTRE « La Musica deuxième » Pierre François 33 CInÉMA "jeux de pouvoir", "Fighting","very bad trip", "Fais-moi plaisir !" Marie-Christine d'André, Françoise Maupin 34 MUSIqUE violons solos François-Xavier Lacroux 35 TÉLÉvISIOn "Krakatoa", "Seul au monde", "Rendez-vous en terre inconnue", "Rilke et Rodin, une rencontre" Marie-Christine Renaud d'André 36 TÉLÉvISIOn votre début de soirée M.-C. d'A. 38 BLOC-nOTES vie associative et d’Église Brigitte Pondaven

Couverture © Brunor

ÉDITORIAL

FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009 3

Et si la vraie nouveauté dans l'Église d'aujourd'hui prenait le visage d'un humble curé du XIXe siècle ? Bien sûr, il conviendrait d'employer le mot de nouveauté au sens de saint Irénée de Lyon qui y voyait la qualité même du Christ. Qu'est-ce qui peut, en effet, distinguer ce prêtre d'un pauvre bourg rural,

éloigné de toute séduction mondaine ? Tout simplement d'être le témoin durable de l'Amour qui sauve, de cette source jaillissante du côté du Christ qui ne cesse de nous donner le pardon, la tendresse et la vie de Dieu. Et, de ce fait, il nous renvoie à l'essentiel. Il se pourrait sans doute que cet essentiel soit mal perçu de nos contemporains. La sécularisation a fait son œuvre, comme le remarque Mgr Bruguès dans un remarquable discours aux recteurs de séminaires pour l'année sacerdotale décidée par Benoît XVI : « Nous avons vécu, ou même favorisé une auto-sécularisation extrêmement puissante dans la plupart des Églises occidentales. »

Lors de la venue de Jean-Paul II en 1986 dans le village de saint Jean-Marie Vianney, il y eut d'ailleurs des protestations contre une référence sacerdotale jugée obsolète. Il faut constater, avec un récent sondage effectué par le quotidien La Croix, que pour nos contemporains, le bon prêtre s'apparente plutôt à un animateur de service social. Bien, mais alors quelle différence avec un respon-sable de Restos du cœur ou de la Croix-Rouge ? Il importe peu dans ces conditions que cet animateur soit homme ou femme, célibataire ou marié. Il conviendrait même qu'il soit marié comme tout un chacun et qu'il échappe ainsi à un état de vie incompréhensible à nos mentalités.

Justement, telle pourrait être la redécouverte d'une nouveauté ratifiée largement par les jeunes prêtres et les candidats admis au sacerdoce. Ainsi que le remarque encore Mgr Bruguès, il s'agit pour ces derniers de revendiquer leur différence et d'affirmer l'identité de la culture catholique. Ce faisant, ils s'insèrent dans une continuité ecclésiale qui se réfère aux apôtres eux-mêmes. Par exemple, le célibat sacerdotal, loin de constituer un aspect contingent, s'enra-cine dans un passé attesté par les meilleures études scientifiques, comme celle du Père Christian Cochini sur Les origines apostoliques du célibat sacerdotal (Ad Solem). « Ce que les apôtres ont enseigné, et ce que l'Antiquité a toujours observé, faisons en sorte nous aussi de le garder », déclaraient les Pères d'un concile africain en 390. Là où on a voulu voir un moment transitoire, la tradition atteste qu'il s'agit de l'identité même du sacerdoce.

Il est donc naturel que Benoît XVI fasse appel à l'exemple du saint Curé d'Ars pour illustrer la figure permanente de celui qui offre le sacrifice de la messe, source et sommet de la vie chrétienne. Les sondages n'y font rien. C'est la nouveauté du Christ qu'il s'agit de faire briller pour nos contemporains à travers la nouveauté inépuisable du prêtre. En inaugurant la Maison Saint Augustin à Paris, destinée aux futurs séminaristes, le cardinal Lustiger avait écrit sur le livre d'or de la nouvelle institution : « Afin qu'éclate la lumière de la Croix du Christ. » n

par Gérard LECLERC

Écoutez la chronique de Gérard Leclerc, chaque

semaine sur :

La nouveautédu curé d'Ars

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ACTUALITÉ

Dans la semaine qui a suivi les élections du 7 juin, la lecture de la presse écrite d o n n a i t l ’ i m -

pression que la France était tout entière secouée par une énorme vague verte et que le principal représentant de la liste Europe Écologie était devenu la personnalité poli-tique préférée des Français. « Dany le Vert » (qu’on appe-lait Dany le Rouge en 1968) était en première page du Parisien libéré qui a consa-cré un dossier de sept pages au héros saisi dans son inti-mité : sa femme, ses amis, son vélo, son histoire. Le Nouvel Observateur n’était pas en reste : une première page sur « Le pavé Cohn-Bendit », un entretien sur diverses sortes de pavés avec le grand ancien de 1968 et un long article dithyrambique sur celui qui se réclame fièrement du courant libéral-libertaire : c’est qu’il a « dynamité Bayrou » et « explosé le P.S. » !

Bien d’autres commenta-teurs ont exprimé leur estime ou leur admiration et ceux qui auraient préféré une victoire des socialistes tentaient de ne pas se faire trop remarquer.

Le regain des écologistes de gauche n’est pas contes-table. Avec 16,3% des voix, ils font presque jeu égal avec le Parti socialiste qui les devance de peu et cette victoire est

bien celle de Daniel Cohn-Bendit, qui a su réunir des Verts traditionnellement divi-sés, une figure emblématique de l’altermondialisme (José Bové) et un magistrat, Eva Joly, qui s’est rendue célèbre en instruisant des affaires de corruption. Ce succès doit être cependant relativisé :- Les résultats de toutes les

listes doivent être replacés dans la caractéristique princi-pale du scrutin : celle de l’abs-tention de plus de 60% du corps électoral car il ne faut pas oublier les votes blancs ;- La liste Europe Écologie représente 6,3% des électeurs inscrits, soit 2 800 000 élec-teurs sur 44 200 000 ;- Ce vote « écologiste » est pour partie un vote sanc-

tion à l’égard du Parti socia-liste, émis par des électeurs de gauche qui ont choisi la contestation de Martine Aubry dans une consultation sans portée politique natio-nale mais qui seront proba-blement sensibles au « vote utile » en faveur du Parti socialiste à la prochaine élec-tion présidentielle.

Personne n’ignore ces données fondamentales, ce qui n’empêche pas « Dany » d’être furieusement à la mode. Pourquoi ? C’est toujours la génération de 1968 qui détient une partie du pouvoir médiatique, surtout dans la presse de gauche. Brocardé récemment par Édouard Husson, le pouvoir gris » (de la couleur des cheveux

de celles et ceux qui ont la soixantaine) s’est rallié au libéralisme économique au cours des années 80 tout en cultivant un esprit libertaire qui a inspiré maintes réformes dans le domaine des mœurs. Comme le montre le socio-logue Jean-Pierre Le Goff, le rousseauisme des « bourgeois-bohême » fait consensus dans les grands médias et dans le Ve arrondissement de Paris où la liste Europe Écologie dépasse toutes les autres avec 30% des voix. Enfin, cette liste était un « attrape-tout » puisque Cohn-Bendit, ancien parti-san du Oui à la « Constitution européenne » était l’allié de José Bové, qui fut partisan du Non et les thèmes de l’ancien gauchiste pouvaient attirer les admirateurs de Nicolas Hulot, ami de Jacques Chirac.

Cette réunion consensuelle risque de se défaire lorsque les échéances électorales en France obligeront à préciser le programme des Verts. Les convictions européennes très affirmées de Daniel Cohn-Bendit ne peuvent longtemps coïncider avec l’hostilité au traité de Lisbonne que culti-vent nombre de ses asso-ciés. La crise économique et financière est en train de disqualifier à gauche le néo-libéralisme auquel s’était ralliée une partie des socia-listes. Enfin, l’esprit libertaire est incompatible avec les actuels mouvements sociaux qui sont en tous points contraires à la révolte d’une partie de la jeunesse il y a une quarantaine d’années...

La mode, c’est aussi ce qui se démode après une courte saison... n

VERTS

C'est toujours la génération de 1968 qui détient une partie du pouvoir médiatique

Alice TULLE

(

Les bons résultats de la liste Europe Écologie aux élections européennes ont remis Daniel Cohn-Bendit sur le devant de la scène médiatique. Pour combien de temps ?

Effet de mode

4 FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009

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La cand idature de l ' an c i en p remie r mi nistre, Mir Hossein Moussav i , re lève d'un calcul que l'on

pourrait dire machiavélique si les Iraniens n'avaient une aussi longue tradition d'au-teurs et de coutumes qui rivalise amplement avec le Florentin. L'agrément donné par le Conseil des Gardiens de la Révolution et par le Guide suprême à son profil politique a certes permis à l'électorat réformateur de se mobilise-rautour de lui, mais l'a aussi conduit délibérément sur une voie de garage.

M. Moussavi n'était plus qu'un symbole. Sa campagne avait révélé ses faiblesses physiques, piètre orateur par rapport au populiste Ahma dinejad connu pour enflammer les foules, mais aussi poli tiques : fils spiri-tuel de l'ayatollah Khomeini, favori du clergé qui vit toujours très mal la succes-sion d'Ali Khamenei qui ne possède pas les lettres de créance suffisantes dans la hiérarchie chiite, il avait centré son discours sur le retour aux idéaux de la révo-lution de 1979. Le décalage avec les aspirations prêtées aux libéraux était flagrant. L'assimilation hâtive de ceux-ci avec les femmes et les jeunes, a fortiori avec la diaspora, ne trompe personne en Iran. Les lignes de clivage dans la société sont trans-versales comme dans tous

les grands pays musulmans contemporains, avec simple-ment plus ou moins de tolé-rance dans la cohabitation entre « libérés » et « tradis ».

Le rôle de Moussavi, vo lens nolens, était de garder le contrôle de cet électorat. Ses apparitions dans les mani-festations n'ont finalement

d'autre effet que de calmer le mouvement, de l'apaiser, de le détourner de la violence et de thèmes provocateurs.

Ce r t e s , l ' e xpé r i ence ail leurs de ces explosions de rue est qu'elles peuvent échap-per à leurs auteurs et à leur encadrement. La contestation démocratique, successive à la fraude dans les élections, se

transformerait en dissidence, conduisant à la sortie pure et simple du système, à la remise en cause de la république islamique elle-même : bref une contre-révolution. C'est toujours la présentation faite à l'extérieur, car c'est la raison d'être des diasporas que de les diffuser.

En Iran même un débat interne et feutré se situe plus directement entre Khamenei et Ahmadinejad. Au long des quatre années de son premier mandat, le président, notam-ment à travers ses provoca-tions répétées, a constitué la fonction qu'il occupe en un instrument d'influence beaucoup plus important

qu'elle n'est aux termes de la Constitution. D'une certaine façon, Ahmadinejad gêne le Guide su prême qui risque de se laisser déborder. Qui désor-mais contrôle qui ?

Au jeu des comparaisons possibles, celle avec la Chine n'est pas la moins pertinente. On ne peut certes pas réduire Tien An Men au seul conflit entre la faction de Shangai et celle de Pékin au sein de la direction du Parti commu-niste mais, d'une certaine

manière, il y a un peu de cela en Iran aujourd'hui. La constitution iranienne limite les mandats présidentiels à deux. L'instrumentalisation du mouvement de contesta-tion, enjeu de ces quelques journées post-électorales, ramène le Guide Ali Khamenei au centre du pouvoir s'il a jamais paru s'éclipser. n

ACTUALITÉpar Yves LA MARCK

D'une certaine façon, Ahmadinejad gêne le guide suprême

IRAN

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Le printemps de Téhéran n'est pas une « révolution orange » et ne semble pas avoir d'avenir dans l'immédiat. Moussavi est un leurre qui cache un conflit de pouvoir interne au régime.

Tien An Men à Téhéran

)

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ACTUALITÉ

La commission mixte par i ta i re réun ie pour trancher les différences entre les deux versions de

la loi Hôpital Patients Santé Territoire votées par les deux assemblées a avalisé, dans la nuit du 16 mai, une modifi-cation sénatoriale ajoutant aux compétences des sages-femmes la prescription de l’avortement médicamen-teux (par RU486).

L a d é p u t é e U M P Bé rengère Poletti avait renoncé à cet amende-ment, en février, après l’avoir déposé à la sauvette. La disposition est revenue fin mai au Sénat. Le séna-teur centriste Jean-Marie Vanlerenberghe, profitant d’une modification récente de la procédure parlemen-taire, l’a fait voter par la Commission des affaires sociales.

Le ministre de la Santé avait envisagé en août dernier d ’ inclure cette réforme dans l’avant-projet de loi. Roselyne Bachelot a donc laissé faire. Les quelques sénateurs qui se sont opposés n’ont pas été suivis par leurs collègues.

Au terme de la nouvelle loi, les sages-femmes d’une région expérimentale pour-

ront prescrire le RU486, méthode d ’avortement précoce déjà utilisée pour 46% des IVG. Sauf si le Conseil constitutionnel inva-lidait la disposition. En effet, la loi, qui ne précise pas les modalités de la « consul-tation des professionnels concernés » qu’elle annonce, semble rédigée de façon particulièrement maladroite, et sujette à l’ouverture de contentieux.

Même si la tarification d’un acte transféré aux sages-femmes pourrait bais-ser, le mobile principal de la réforme semble idéologique : les tenants d’un féminisme radical n’ont de cesse de « banaliser » la diffusion de l’IVG, considérant que celles qui « accompagnent » les grossesses vers la naissance sont également tenues de le faire si les femmes choisis-sent d’y mettre terme.

Les représentantes offi-cielles d’une profession médicale en mal de recon-naissance se sont-elles lais-sées séduire par l’ajout d’une compétence en matière de prescription ? Le syndicat des gynécologues obstétriciens s’y montrait hostile, comme à la distribution par les sages-femmes de produits contra-ceptifs. Pour des raisons

partiellement corporatistes, mais également sanitaires : ni la contraception, ni l’avor-tement ne sont anodins pour la santé des femmes.

Quoi qu’il en soit, les sages-femmes peuvent craindre un basculement de leur profession vers la pratique d’un acte que la plupart considèrent comme ne faisant pas partie de leur vocation et de leurs compétences techniques. La clause de conscience qu’on leur promet n’empêchera ni les pressions des chefs de service, ni les discrimina-tions à l’embauche. D’autant plus que des féministes historiques comme Chantal Birman (elle-même sage-femme) ne cachent pas leur souhait de voir la profession emblématique de la gros-sesse pratiquer également l’avortement chirurgical.

L ’Ord re des Sages-femmes avait jusqu’ici pris soin de ne pas s’aligner sur des revendications qui sont loin de faire l’unani-mité dans la profession : la plaquette qu’il adressait au début de l’année aux parle-mentaires n’évoquait pas l’IVG. Mais sa présidente, Marie-Josée Keller, a fait volte-face expliquant à La Croix que la réforme avait

l’adhésion de la profession. Un millier de sages-femmes se sont pourtant rebel-lées au sein d’un Collectif Sages-femmes de Demain. « Nous sommes attachées à rester les professionnelles de la préparation, de l’ac-compagnement et du suivi de la naissance » explique leur porte-parole, Olivia Déchelette. Selon elle, « les sages-femmes ne doivent pas devenir les auxiliaires de la médecine pour la pratique de l’avortement alors que les pouvoirs publics n’ont pas fait le bilan des raisons de la persistance d’un taux anor-malement élevé d’IVG ». Elle ajoute qu’il est « illusoire de tabler sur la bonne image des sages-femmes pour imaginer rendre indolore la prescrip-tion du RU486 ».

Alors que ce débat-là est pratiquement passé inaperçu, ce sont les avortements clan-destins hors-délais au milieu d’autres dérives illégales qui sont enfin remis en question, cette fois par l’Ordre des médecins. Ce dernier vient d’élever une protestation inédite contre le « racolage » des cliniques espagnoles, grecques et ukrainiennes qui proposent leurs services « en cas d'interruption de gros-sesse, notamment au-delà du délai de douze semaines, de dons d'ovocytes, de fécondation in vitro (FIV), de gestation pour autrui ». L’Ordre des médecins met en garde les praticiens tentés par ces collaborations : ils s’exposent à des sanctions.

À quand des états géné-raux de la bioéthique inté-grant l’avortement comme enjeu de société majeur ? n

AVORTEMENT

Des revendications qui sont loin defaire l'unanimité dans la profession

par Tugdual DERVILLE

(

Au moment où le processus participatif des états généraux de la bioéthique battait son plein, une disposition législative vient de modifier à nouveau le droit de l’IVG, sans consultation de la profession concernée, celle des sages-femmes, ni véritable réflexion préalable.

Sages-femmes dupées

6 FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009

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BRÈVES

FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009 7

MONdEIRAN : Des centaines de mil-liers de partisans du réforma-teur Moussavi ont bravé l’in-terdiction de manifester pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad ; un nombre important de responsables et journalistes réformateurs ont été arrêtés, et certains relâchés, depuis la 13 juin. Dans son prêche du 19 juin, le guide suprême de la révolution, Ali Khomenei, a ordonné la fin des mani-festations et menacé ceux qui remettent en cause les résultats de la présidentielle ; malgré cette interdiction, de nouveaux affrontements entre manifestants et poli-ciers ont fait au moins 10 morts et des dizaines de bles-sés le 20 juin ; près de 500 personnes auraient été arrê-tées. Cependant, le Conseil des Gardiens de la Révolution aurait admis la fraude, puisque dans un communi-qué diffusé par une télévision officielle, il admet une par-ticipation à la présidentielle de « plus de 100% des élec-teurs » dans 50 villes « seule-ment » au lieu des 270 villes évoquées par l'opposition.CORÉE dU NORd : La Corée du Nord a fait savoir à la marine japonaise qu'un essai de mis-siles aura lieu entre le 25 juin et le 10 juillet dans un péri-mètre de 11O km autour de la ville orientale de Wonsan. Une telle gesticulation est interprétée comme une nou-velle réaction de mauvaise humeur à l'égard des sanc-tions votées à l'Onu contre ce pays qui veut se doter de l'arme nucléaire mal gré ses engagements in ter nationaux.ÉTATS-UNIS : Le FMI a revu à la hausse le 15 juin ses prévisions pour l’économie américaine avec une reprise progressive, puis forte, à partir de mi-2010 ; selon la Réserve fédérale, le taux de croissance pourrait atteindre 2 à 3% dès l’an prochain.Barak Obama a détaillé le 17 juin son projet de réforme de

la surveillance des banques ; il comprend notamment la constitution d’une agence de protection des consomma-teurs et la création d’une nouvelle autorité de supervi-sion des grandes institutions financières.Un vol Bruxelles–New York assuré par la compagnie américaine Continental a atterri sans encombre le 18 juin à Newark après le décès du pilote ; le second pilote avait pris les commandes.EUROpE : Adversaire déclaré de la reconduction de Jose Manuel Barroso à la tête de la commission, le leader des Verts, Daniel Cohn-Bendit, a appelé le 16 juin à retar-der sa désignation pour per-mettre l’émergence d’autres personnalités ; l’intéressé a cependant reçu le 18 juin le soutien unanime des 27 dirigeants de l’Union ; il lui

reste à convaincre le nou-veau Parlement.Les dirigeants européens ont trouvé le 19 juin un accord sur la régulation financière qui prévoit la création en 2010 de nouvelles autorités dont un Conseil du risque sys témique.GRANdE-BRETAGNE : La com pa gnie aérienne British Airways a demandé le 17 juin à ses employés de travailler gratuitement pendant une période d’une semaine à un mois pour faire face à des difficultés financières de plus en plus importantes.SINGApOUR : La compagnie Singapore Airlines a conclu le 20 juin un accord avec le syndicat des pilotes sur des réductions de salaires et le non paiement des jours de congés afin de réduire ses coûts face à la crise.BIRMANIE : L’Union euro-

péenne a menacé le 19 juin la Birmanie de nouvelles sanctions si les autorités ne libéraient pas l’opposante Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix.pAkISTAN : Le quotidien amér icain New York Times a annoncé le 21 juin qu’un de ses journalistes, David Rohde, enlevé en novembre dernier par des insurgés afghans, avait réussi à s’évader avec un collègue local.L'armée pakistanaise a enta-mé la semaine dernière de nouvelles opérations dans le Sud-Waziristan, district tri-bal autonome dans le Nord-Ouest du pays et surtout fief du taliban Baitullah Mehsud, à qui l'on attribue l'assassi-nat de Benazir Bhutto. 40 000 personnes ont fui les combats pour rejoindre des camps de réfugiés.

J.L.

Burqa : l’étrange débat

Il aura suffi qu’une cinquantaine de députés souhaitent la création d’une commission d’enquête sur le port de la « burqa » pour que se développe depuis quelques semaines un de ces débats à la limite du psychodrame dont notre pays a le secret. Nicolas Sarkozy lui-même s’est cru

obligé d’aborder le sujet lors de son intervention devant le Congrès.Les termes du débat en question paraissent d’ailleurs quelque peu biaisés. Ce qui est en cause

n’est pas exactement la burqa, essentiellement portée en Afghanistan (et rarissime en France), mais plutôt ce que l’on appelle le « niqab », un voile noir qui ne laisse que les yeux découverts. Cette inexactitude est d’ailleurs significative. L’affaire dite « de la burqa » est d’abord une affaire de représentations. Ce voile qui recouvre le visage fait peur. Il est inquiétant d’abord comme l’est tout visage masqué. Il nous renvoie l’image du fantôme, de Belphégor, sans parler du terroriste cagoulé.

Le niqab est aussi inquiétant parce qu’il nous renvoie l’image d’un islam conquérant, défiant ouvertement nos usages et nos traditions. Pour nous autres, Occidentaux, la femme voilée outrage des années de combat et de volonté d’émancipation, sans parler de la laïcité. Elle symbolise l’aliénation et l’obscurantisme religieux porté à son comble.

Au fait, est-ce bien de religion - et de laïcité - qu’il s’agit ? Nulle part le Coran n’oblige la femme à porter une telle « parure » et, en avril 2008, des oulémas égyptiens, appuyés par le Grand Mufti d’Égypte, ont rappelé que le niqab n’était ni obligatoire, ni même conseillé. Pour eux, le foulard simple suffit. En France, les motivations de celles qui s’habillent ainsi (bien souvent des converties qui, d'ailleurs, se promènent parfois solitairement dans le métro, quand ce n'est pas à la Foire du Trône... ce qui choque probablement un musulman des Émirats...) ressortent moins de la conviction religieuse que de la posture identitaire, voire idéologique. Cela n’en rend que plus inquiétant le phénomène, même s’il demeure relativement marginal.

Si, comme l’a dit Nicolas Sarkozy, « La burqa n'est pas la bienvenue sur le territoire de la République », reste à savoir comment empêcher sa propagation. Recourir à une nouvelle loi ? Il faudrait encore que cette loi puisse être applicable, ce qui n’est pas évident.

Nous n’en avons pas fini avec cet étrange débat qui pose de façon stridente la question de l’intégration, et de la dignité de la femme.

Serge PLÉNIER

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n Alex et Maud Lauriot Prévost, on vous connaît par vos émissions sur les radios chrétiennes et par vos livres best-sellers sur la vie spirituelle en couple. Vous êtes les coordonnateurs de la Mission chrétienne lors du Festival d'Avignon. Comment est venue l'idée d'une mission pendant ce festival ?

Dès la fondation du festival, l’Église catho-lique a saisi les enjeux d’une présence chré-

tienne et l’opportunité de s’y investir. Mgr Robert Chave (1) et l’association « Foi et Culture » y animent notamment, depuis les années 60, des rencontres avec les artistes pour un dialogue entre l’art vivant du théâtre et la foi chré-tienne. De longue date, la métropole Notre-Dame des Doms et les églises de l’intra-muros sont ouvertes pour ceux qui souhaitent les visiter ou s’y recueillir. Notre archevêque, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, a souhaité y ajouter voici quatre ans la dimension d’annonce et de témoignage de la foi auprès du public.

n Quel est ce public ?

Même si on est en Provence, le public est sans doute bien différent de celui rencontré lors de missions à St-Raphaël ou sur le Vieux Port de Marseille. Bronzer toute la journée ou rechercher les paillettes des People rebuteraient plutôt

les festivaliers d’Avignon : ici c’est l’anti-Côte d’Azur pourrait-on dire ! En général, le festiva-lier-type est un homme ou une femme cultivé, bien souvent en recherche sur le sens de la vie, la beauté ou l’innovation artistique, en réflexion sur l’homme avec tout ce que cela peut com-porter. Ce public est à l’affût de l’air du temps, plutôt disponible pour engager un dialogue avec des gens différents, et même avec des chrétiens (!), oiseau devenu rare ces temps-ci. Le milieu culturel artistique reste encore très marqué par

DOSSIER

Créé en 1947 par Jean Vilar pour développer un théâtre populaire sorti de ses écrins parisiens, le Festival d’Avignon rassemble sur trois semaines en juillet près d'un million de visiteurs. 200 000 billets sont vendus. Avec plus de 600 compagnies et 1 000 représentations et des dizaines de spectacles de rue, le tout de 10 heures à 2 heures du matin, ce festival est la plus grande et la plus longue manifestation artistique estivale en France, le premier

festival de théâtre au monde. Bref, un vaste concentré franco-européen annuel du bouillonnement bigarré du monde culturel, artistique et de la pensée, avec son lot de provocations, de contestations esthétiques, politiques, morales… Et, pourquoi pas de recherche spirituelle ?

8 FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009

propos recueillis par Georges BATAILLE

EntREtIEn avEc alEx Et mauD lauRIOt pRÉvOSt

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ses habitudes anticléricales ou allergiques au dogme, à l’Église, sa morale sexuelle… : après les « affaires » de cet hiver, ça risque d’être encore un peu plus chaud cet été ! Mais à vrai dire, artistes et spectateurs sont de moins en moins réfractaires aux questions spirituelles et même aux questions de foi : lors de l’édition 2008, le festival « in » (financé par l’État…) avait orga-nisé de véritables conférences catéchétiques très sérieuses sur le ciel, l’enfer, le purgatoire… par d'éminents spécialistes ; c’est par centaines qu’un public curieux est venu participer à ces rencontres ! Impensable il y a même dix ans !

n Pourquoi faire appel à des communautés nou-velles ? Les paroissiens « classiques » ne sont-ils pas concernés par le festival ?

Les paroissiens du Centre-Ville s'associent à notre effort missionnaire mais la tâche est immense vu les dimensions du festival et le nombre de ses visiteurs. Et pendant ce temps, la paroisse continue à vivre avec mariages, enter-rements, visites aux malades et personnes âgées, etc. Il faut donc du renfort. La présence de com-munautés extérieures au diocèse est aussi une opportunité car il y a tant de lieux à faire vivre

que seuls nous ne pourrions y faire face au plan diocésain. Les paroissiens expriment combien ils sont heureux de voir tous les jours près de 100 missionnaires participer à la messe paroissiale ; parlez-en au curé : cette mission « booste » sa communauté pour toute l’année. Là encore, l’op-position entre communauté nouvelle et paroisse n’a pas lieu d’être lorsque tous sont tournés vers la mission, en respectant charismes et rôles de chacun ; et, ici c’est le cas !

n Comment unifier et coordonner toute cette diver-sité dans une même mission ?

Notre archevêque préside les deux célébra-tions de lancement et de clôture de la mission, il envoie les missionnaires au nom de l’Église. La communion n’est pas théorique, elle est concrète et se vit, se nourrit au travers de temps forts vécus ensemble chaque jour entre tous les mis-sionnaires (120 à 140 cette année) : adoration puis messe à l’église St-Pierre, déjeuner pris en commun à l’archevêché. Cette année, les mis-sionnaires sont aussi invités par Mgr Cattenoz à participer à « l’École de la Mission » organisée par Jeunesse-Lumière depuis 2 ans en début d’après-midi avec une pléiade d’intervenants, dont nombre de responsables des différentes

Le festivalier-type est un homme ou une femme cultivé, bien souvent en recherche sur le sensde la vie

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communautés et des prêtres du diocèse. En fin d’après-midi et le soir, chacun vit ses propres missions, spectacles, accueils… selon les cha-rismes qui sont les siens et le lieu de mission qui lui a été affecté. Il y a donc un équilibre qui a été trouvé entre un moteur unitaire et le respect des identités de chacun…

n Qu’est-ce que recouvrent concrètement les propo-sitions de cette mission ?

Missions de rue diverses, prédication, rencontres indi-viduelles, accueil aux Pénitents Gris, à St-Symphorien, à St-Pierre, à St-Didier, spectacle à la mis-sion italienne, veillées de prière, visites « kérygmatiques » des églises, « l'heure du conte » spi-rituel pour les enfants, adora-tion, visite d'une exposition sur le Saint-Suaire, concert d'artistes chrétiens… et toutes sortes d'ini-tiatives au gré de la créativité des missionnaires.

n Parlez-nous du lieu que vous animez avec Jeunesse-Lumière, dans ce lieu unique des « Pénitents Gris. »

C'est en effet un espace exceptionnel de plus de 2000 m2 qui a été confié à JL : datant du XIIe siècle, il est formé d’une chapelle dédiée à l’ado-ration, d’un grand jardin avec espace musical (chrétien) et un bar, d’une salle dédiée à une exposition sur le Saint-Suaire, d’une Rotonde pour échanger et dialoguer… Avec 100 m de façade et 2 entrées il est ouvert sur le « chau-dron » du festival, la bouillonnante et médiévale rue des Teinturiers. Plus d’un millier de personnes nous rend visite chaque soir, et malgré 25-30 jeunes missionnaires et 2-3 prêtres sur le pont, on est parfois débordé : les questions fusent, les échanges sont multiples et souvent riches, la cor-beille qui recueille les intentions de prière devant le Saint-Sacrement déborde tous les soirs.

Comme le dit le père René-Luc (2) dont la présence a été précieuse ces deux dernières années à nos côtés : « D’habitude, en mission de rue, on pêche au lancer et les prises sont sou-vent maigres ; ici, en permanence on pêche au chalut dans une pisci culture ! »

n Témoigner du Christ face à des inconnus qui ne vous demandent rien, n’est-ce pas un peu risqué ?

On ne vous cachera pas que parfois c’est délicat : comme cet acteur déguisé en pape qui nous a fait tout un esclandre un soir, un chan-teur anti-clérical et blasphémateur qui s’est ins-

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Missions de rue diverses, prédication, rencontres

individuelles, accueil...

Mgr Cattenoz au milieu d'un groupe d'évangélisateurs de rue...

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tallé plusieurs jours devant nos portes, des per-sonnes qui agressent verbalement les mission-naires ou démontent durement leur témoignage ! Au final, la grande majorité est bienveillante, au pire indifférente, mais c’est vrai que ce n'est jamais facile d’aller aborder les gens : nous avons notre pudeur, nous sommes intimidés et ne vou-lons pas faire de faux-pas. Il faut se rappeler que nous ne sommes pas des militants, mais des témoins, des envoyés : c’est Dieu le Patron, pas nous ! Dans les moments de doute il est utile de se rappeler cette conviction de Saint Paul que « tout homme, chacun, aspire à connaître le Christ », même s'il l'ignore lui-même ; c’est là la vraie source de l’énergie du missionnaire, dit Jean-Paul II, même si c'est parfois au prix de quolibets, d'injures, d'agressivité ou de larmes, de détresse partagée… Tant et tant de souf-frances s’expriment de la sorte. Lors de telles situations, nous faisons parfois l'expérience de l'action géniale de l'Esprit Saint qui permet de faire jaillir de ces instants délicats des perles magnifiques.

n L’Église a souvent mauvaise presse auprès des artistes et des comédiens…

C'est une longue histoire qui remonte à des querelles entre l'Église et les acteurs concernant ce qu'il était admis ou non de jouer sur scène, lorsque les comédiens ont élargi leur répertoire au-delà de la représentation des "mystères"… Le Siècle des Lumières, la Révolution française et deux siècles de laïcisme sont aussi passés par là, avec - il est vrai - de profondes maladresses et des crispations parfois très dommageables à certaines périodes de la part de clercs ou de Rome. Il reste des scories importantes dans l’in-conscient collectif des artistes, réactivé par des incompréhensions ou des maladresses de temps à autre. Mais il se trouve que les derniers papes depuis Vatican II ont redit avec fermeté ce que l’Église attendait de l'Art, ce qui nous unit étant cette primauté de la Beauté dans l'expression artistique, de cette recherche de la Vérité sur l’Homme…

Il faudrait relire notamment la « Lettre aux Artistes » de Jean-Paul II pour s'imprégner des convictions profondes et intuitions géniales de l’Église sur le travail artistique : c’est lumineux, dilatant ; le cardinal Barbarin a des paroles très pertinentes sur ces questions. Cependant, soyons vigilants : l’Église aujourd’hui ne cautionne ni ne bénit toute œuvre qui se dit artistique (il existe de véritables délires, des supercheries, des œuvres-poubelles), mais elle sait reconnaître dans nombre d’artistes, même incroyants ou agnostiques, la marque de la Vérité et de l’Esprit

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Manifeste missionnaireParmi les communautés qui sont associées aux missions prévues à Avignon, avec chacune leurs intuitions propres, nous retrouvons Aïn Karem (cf. FC n°3164), la communauté du Père Michel Gitton. Celui-ci nous donne son manifeste en trois points.

On ne se refait pas, quand on est né à la vie chrétienne au Sacré-Cœur de Montmartre du temps de Mgr Charles, quand on a grandi à Aïn Karem, quand on a prêché sur les places et animé des « Semaines Saintes missionnaires » dans tous les coins de France, il y a quelques fondamentaux auquels on croit, et que je vais essayer de redire.

LA PAROLE

Beaucoup croient que c’est du baratin, que les gens n’écoutent pas les discours, que ça ne les atteint pas. Et ce n’est pas vrai. Bien sûr, il y a discours et discours, il y en a qui distillent l’ennui dès les premiers mots et qui ne remuent pas les cœurs. Mais demandez donc au P. Daniel Ange si la parole ne touche pas, quand elle jaillit d’un cœur brûlant. Saint Paul nous dit que la foi vient par l’oreille. Personne ne peut savoir la Bonne Nouvelle si elle ne lui est pas annoncée personnellement, ce n’est pas une conviction morale ou philosophique, à laquelle on pourrait éventuellement arriver par sa propre réflexion. Jésus n’est pas déjà là, il vient. C’est un événement : Jésus est venu sur terre à Bethléem, il est vraiment mort et vraiment ressuscité et il est là présent dans l’hostie. Comment voulez-vous trouver cela tout seul ? Et il faut que ce soit encore dans un événement que cela nous parvienne : aujourd’hui, à ce coin de rue ou dans ce salon, une parole m’est dite, et rien n’est plus comme avant, c’est une parole de vie qui soudain m’amène à voir tout autrement. Bien sûr, toute parole, même pleine de conviction, n’obtient pas forcément ce résultat. Les missionnaires ont souvent le sentiment de parler dans le vide. Mais voilà que soudain quelqu’un revient qui était passé, il y a quinze jours ou un an et qui nous dit : « Vous avez dit : on peut rencontrer Jésus-Christ, croyez-vous que c’est pour moi ? » et alors tout commence…

LA BEAUTÉ DE NOS ÉGLISES CHARGÉES DE LA PRIÈRE DES SIÈCLES

Je crois que le bâtiment église est très important. On ne pénètre pas en vain à Notre-Dame de Chartres ou à l’Abbatiale de Vézelay. Mais, sans prendre les exemples extrêmes, quelle grâce de pouvoir découvrir ces églises villageoises, qui portent la trace de vie religieuse de nos pères, où les œuvres d’art sont encore là pour exprimer le souci de beauté qui les animait, où les bancs usés disent la longue fidélité des croyants. Mais si on veut que cette impression première devienne une découverte vitale, il importe que le touriste découvre une église encore vivante, où il y a des chrétiens pour prier et pour accueillir, où on peut leur expliquer ce qu’ils ne comprennent plus : le sens de ce tabernacle où brille une lumière, cette chaire qui domine la nef, ces chandeliers sur l’autel…

LA LITURGIE

Bien sûr, la liturgie n’est pas un spectacle, ce n’est pas non plus une catéchèse. Mais au moment où l’Église est le plus tournée vers son Seigneur, c’est là aussi qu’elle est la plus belle et la plus transparente à la lumière qui l’habite. Ce n’est pas pour rien que Claudel s’est converti à Notre-Dame le jour de Noël au moment du Magnificat des Vêpres solennelles. Sans doute, les conversions sont-elles le plus souvent imprévues, mais, de l’aveu de beaucoup, c’est quand même la prière liturgique qui est la porte d’entrée principale. Pour cela, il faut que la liturgie soit elle-même, dans toute sa splendeur naturelle. Le parti pris de tout réduire au minimum, de chasser le symbolisme, de bricoler les rites ne peut que faire écran. Dans le respect des règles, le soin apporté au détail, la qualité des ornements et des chants, le souci de faire de chaque geste une prière, il y a une petite ouverture vers le ciel que beaucoup perçoivent, allons-nous les priver de cela ?

Père Michel GITTON

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qui habite le cœur de tout homme, malgré tous les voiles de nos péchés ou de nos errances.

n En quoi l’audace du pasteur - de l’évêque - est-elle primordiale pour mener à bien cette aven-ture ?

Nous avons déjà évoqué le rôle détermi-nant des évêques d’Avignon depuis le début du festival et de celui de Mgr Cattenoz, relayé activement par le curé du centre-ville, le père Olivier Matthieu. En Église, rien n'est possible ou presque sans l'impulsion de nos pasteurs et en particulier de l’évêque : c'est lui qui accueille, qui définit les objectifs, nous envoie en mission, nous exhorte, et relit avec nous ce que nous avons vécu. Cette expérience missionnaire sin-gulière est très forte et il nous faut être accom-pagnés par l'Église pour demeurer dans la grâce du Corps tout entier qui évangélise. Ainsi toutes les communautés contemplatives du diocèse sont invitées à prier pour notre action mission-naire ; l'Évêque leur écrit personnellement pour leur demander leur soutien, et toutes les per-sonnes qui nous parrainent prient aussi pour les fruits de cette mission : c'est une grande force pour nous, et nous en avons tellement besoin, surtout lorsque la fatigue se fait sentir après 10 jours de mission tardive la nuit !

n Une crise d'incompréhension et de confiance a récemment eu lieu entre Mgr Cattenoz et les prêtres de son diocèse à propos, entre autres sans doute, du budget des paroisses mis à mal par le coût pour le diocèse de l'accueil de commu-nautés nouvelles étrangères… La presse locale en a largement fait état. Cela ne remet-il pas en cause ce projet missionnaire ?

Il paraît que lorsqu'il y a crise, c'est signe de croissance ! Nous vivons dans le diocèse un temps d'ajustement et de mutation qui entraîne inévitablement des souffrances : c’est pour cha-cun de nous un chemin et un appel à la conver-sion. La Croix, les blessures fraternelles font partie du quotidien du chrétien mais le plus important est de nous en relever avec le Christ, de faire confiance à l’Église : sans elle, où irions-nous ? Pour cela pas de meilleure pédagogie que de l’aimer davantage et de s'unir pour la mission : ceux qui investissent leur énergie au service du frère qui aspire à connaître le Christ mais ne l'a pas encore rencontré, voient souvent les dissensions s’estomper ou les blessures se guérir. L'investissement diocésain pour cette mission du festival ne pose pas de problème tant il est évident qu'elle s'impose à tous en

raison de ces foules qui déambulent telles un « troupeau sans berger » ou un « peuple sans espérance » comme l’expriment Jésus et St Paul.

n De plus en plus de projets missionnaires naissent à la faveur de l’été… Le temps de l’enfouissement est-il révolu dans l’Église de France ?

Les théories de l’enfouissement ont donné un bien triste bilan apparent. Il ne faudrait cepen-dant pas en prendre maintenant le contre-pied absolu et n’être qu’en « visibilité » : on risquerait de manquer de racines et de vérité. Il y a un temps pour tout comme dit la Parole : s'enfouir au désert pour trouver Dieu, s'atteler sérieu-sement à notre conversion, puis parcourir les chemins des hommes pour témoigner, annoncer à temps et contretemps le Dieu que nous avons contemplé et aimé : c'est un rythme semblable à celui de notre respiration, une alternance permanente pour donner le souffle et donc la vie. Il s'agit là d'un équilibre fondamental dans notre vie spirituelle. Tirant les leçons des erreurs du passé, de plus en plus de diocèses en France nous donnent à nouveau la possibilité de vivre davantage cette alternance et c'est une grâce pour tous.

n Un couple peut-il vraiment s’engager dans la mis-sion sur le long terme ? N’est-ce pas une tâche plus adaptée aux prêtres ou aux religieux ?

De par son baptême et l’Esprit-Saint qui lui est donné, tout chrétien est « génétiquement » programmé pour annoncer ! Le Christ ne cesse de nous le répéter dans l’Évangile et Paul VI ne disait-il pas « L’Église est faite pour évan-géliser » ? Il faut être dur d'oreille pour ne pas entendre cet appel constant à transmettre la joie de connaître le Christ et d'être sauvé ! Que l'on soit consacré dans le célibat ou dans le mariage, cet appel fait partie de notre nature de chrétien. Certes, la forme de l'annonce est par-ticulière au festival car elle s'adapte à une situa-tion, un public, une ambiance très particulière qui nous demande de trouver des moyens spé-cifiques. Dans ce contexte, peut-être davantage qu’il y a 20 ou 40 ans, les personnes que nous rencontrons sont souvent touchées ou interpel-lées de voir des laïcs, des jeunes ou des couples prendre du temps sur leurs vacances pour les écouter, rendre compte de « l'espérance qui est en eux », prier pour eux ou avec eux.

Les prêtres et les religieux font « leur bou-lot », comme nous disent les passants, mais les autres… cela leur pose effectivement question. À une époque où l'amour est tellement fragi-

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De par son baptême,

tout chrétien est « généti-quement »programmé

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Le Père René-Luc

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lisé, bafoué, la force du témoignage d'un couple uni dans le Christ peut vraiment refléter le vrai visage de l'Amour qu’est Dieu lui-même : malgré toutes nos fragilités qu’on connaît trop bien, comment ne pas se risquer alors à laisser l'Esprit utiliser notre voix, notre regard, notre amitié pour être simplement témoin de Celui qui est la source de l’amour qui nous fait tous vivre ?

n Comment distinguez-vous évangélisation et prosé-lytisme ?

Ce qui fait la différence c'est l'attitude du cœur ! La mission est un débordement d'un amour qui nous « dévore » et qui nous sauve. Le prosélytisme s’apparente au recrutement, au racolage, à l’embrigadement pour un club, une idéologie, une secte. Tout cela ne nous laisse pas libre, nous manipule, ne nous sauve pas, ne nous comble pas d'amour, ne nous remplit pas de compassion pour l'autre. Mais soyons lucides : les détracteurs des chrétiens et les médias ont la caricature facile car dès qu’on ouvre la bouche, on nous traite de prosélytes ! Par contre, jamais rien de tel pour les militants de la Gay Pride, du Planning Familial ou des Chiennes de Garde.

L’important en mission est d’avoir le feu et l’amour : si nous n'avons pas expérimenté la joie

de la Résurrection dans notre propre vie, et si nos entrailles ne sont pas retournées devant tant de contemporains « balancés à tous vents de doctrine, errant comme un troupeau sans berger » (St Paul), il nous sera effectivement dif-ficile de vraiment évangéliser. Nous n'avons rien à vendre, rien à gagner, mais l'autre à aimer, à rencontrer, à soulager en lui indiquant la Source de toute vie. En quelque sorte, nous sommes comme sur le pont du Titanic, nous en voyons tant et tant qui sombrent ou vont sombrer alors que nous avons l’immense chance - nous - de savoir où est le canot de sauvetage : nous n'avons pas le droit de nous taire, encore faut-il l’indiquer, le proposer, même si ce doit être tou-jours fait avec beaucoup d’amour et de respect !

n Pour filer la métaphore maritime, n'avez-vous pas l’impression d’être une goutte d’eau dans l’océan ?

Comme disait Mère Teresa : « Je ne peux pas m'occuper de tous les mourants mais je commence avec celui qui est à ma porte… » ; on sait où cela l'a conduite. Certes, ce que nous faisons est infime mais nous savons aussi que pour nourrir 5 000 hommes, il a fallu qu'un petit garçon donne son pique-nique à Jésus ! Sans ce pique-nique, pas de multiplication des pains

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Nous n'avons rien à

vendre, rien à gagner,

mais l'autre à aimer

Si vous voulez participer à cette semaine d'évangélisation à Avignon, ou bien des

renseignements sur la communauté Aïn Karem,téléphonez au 06 74 40 24 57

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DOSSIERpour Jésus aussi Fils de Dieu soit-il ! Si dans l’Esprit, nous parvenons à donner un peu de nos mains, de nos voix, de notre temps… Jésus mul-tiplie en abondance. À Avignon, au regard des témoignages, c’est par dizaines que les cœurs sont touchés chaque soir durant cette mis-sion : alors ça encou-rage ! Merci Seigneur !

Même si une seule personne trouvait Dieu à l'issue de chaque semaine de mission, ce serait la justifica-tion de toute l'éner-gie déployée, même si nous ne l’apprenons que bien plus tard ! Une personne, c'est une vie changée, c'est un entourage touché, c'est un témoin de plus pour transmettre l'amour du Christ Ressuscité : il y a 15 jours, nous avons croisé une consacrée dans une communauté nouvelle perdue de vue depuis 27 ans ; adolescente en plein questionnement, elle avait participé à un rassemblement où nous avions témoigné comme fiancés : elle nous a partagé combien ce fut un temps fort pour elle, un jalon déterminant vers le don de sa vie en Église qu’elle fera quelques années plus tard. Mystère de la mission et de la grâce : c’est Dieu qui donne tout !

n Avez-vous beaucoup de belles histoires à nous raconter ?

Nous n’avons jamais une claire vision de ce qui se passe réellement dans les cœurs, et heu-reusement finalement : cela appartient souvent à Dieu seul. Mais nous en avons des « indices » : toute une série de témoignages. Sur le site des « Pénitents Gris », nous collectons sur un « cahier de fioretti » les histoires des rencontres les plus frappantes pour faire mémoire de l’action si foisonnante de l'Esprit dans ces missions : notre chapelle avec l'adoration ne désemplit pas, les prêtres présents confessent, de jeunes enfants entendent parfois parler de Dieu pour la pre-mière fois de leur vie, les gens viennent confier et écrire des dizaines d’intentions de prière, cer-taines bouleversantes ; des artistes et metteurs en scène viennent aussi échanger ou se res-sourcer dans notre jardin ou à la chapelle avant de jouer car - certains nous le disent - ils se sentent bien en ce lieu, apaisé, serein, et repren-

nent des forces. L’année dernière un « roi » qui arbitrait durant son spectacle le dialogue entre un rabbin et un prêtre venait chaque soir avant

e t ap r è s s on spectacle : il s’y sentait bien. Un comédien a com-mencé un chemin vers le baptême sui te à not r e rencontre de cet été, des enfants sont retournés au catéchisme, des femmes ont retrouvé le che-min de l’Église ( p r a t i q u e e t catéchèse) , des jeunes ont un chemin catéchu-ménal… Jésus l’a dit : la moisson est abondante…

n Comment peut-on aider et accompagner cette Mission du Festival d’Avignon ?

Avant tout en priant pour les missionnaires, les personnes rencontrées, les artistes qui se produisent. Vous pouvez aussi parrainer la mis-sion et financer des « journées de mission » (3) : chacune nous coûte environ 15 € par mission-naire ; des entreprises nous sponsorisent mais cela ne suffit pas et nous ne voulons pas peser sur les finances du diocèse.

Enfin, si des prêtres, des séminaristes, des groupes de prière ou des mouvements de jeunes (majeurs), des groupes de musique chrétienne (classique, louange, acoustique… ?) sont moti-vés et se préparent à ce type de mission, qu’ils

prennent contact avec « Mission Festival » à l’archevêché d’Avignon. Si des compagnies ou des artistes professionnels veulent se produire durant le festival dans les lieux que l’Église réserve aux spectacles « chrétiens » ou fidèles aux valeurs et idéaux évangéliques, qu’ils fassent de même. n

C'est par dizaines que

les cœurs sont touchés chaque soir

(1) Cf. son livre témoignage : Avignon, terre de ren-contres - Association "Foi et Culture", 49ter rue du Portail Magnanen, 84000 Avignon (176 pages, 12 €).(2) Auteur de Dieu en plein cœur, aux Presses de la Renaissance.(3) Vous pouvez adresser vos dons à Association Diocésaine d'Avignon-Chrétiens au Festival, BP 40050 - 84005 AVIGNON cedex 1 - ou faire un don en ligne sur le site du diocèse : www.diocese-avignon.fr

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En mémoire des jours

C'est un livre d'impor-tance qui paraît ces jours. Son auteur est

le cardinal Martini, ancien archevêque de Milan, une des figures de l'Église en ce temps. Il fut et demeure une voix de l'Église qui ne s'en tient pas aux apparences mais a toujours le souci de regarder les choses en face, sans craindre au besoin de remettre en question les manières de vivre qui rassu-rent plus qu'elles ne permet-tent de continuer à avancer. Ce qui nous rend libre, c'est la parole même de l'Évangile.

Il était comme évêque au cœur des responsabilités. L'âge venant, il consentit à remettre la charge à l'Église. Le cardinal Martini rêvait de Jérusalem depuis tou-jours. Il choisit de s'établir sur cette terre de Jésus qui garde une grande empreinte de ce qui s'est passé là en cet instant du salut annoncé et déjà accomplit. Jérusalem, c'est décidément pour nous comme une ordonnance d'éternité. Toutes les vicissi-tudes de l'histoire, leur mal-heur, n'ont en rien occulté le rayonnement de ces mys-

tères de Jérusalem. C'est par le mystère qu'on l'aborde en sachant à quoi notre foi nous conduit. Ce n'est pas de pierres mortes dont il s'agit.

Le cardinal ne se trom-pait pas d'adresse quand il vint s'installer à Jérusalem, ce nœud d'éternité où tout brille d'une lumière de grand matin. Marie-Madeleine s'apprêtait de ce pas de dis-ciple qui est propre à ceux qui ont un jour entendu l'ap-pel. Cette femme de l'Évan-gile ne pouvait supporter de voir le soleil les devancer à ce tombeau qu'elles allaient honorer de leurs fleurs et de leurs larmes. Ce n'était pas parmi les morts qu'elles allaient de ce pas, encore qu'elles étaient encore plus préparées à la rencontre mortuaire qu'à celle de Celui qui les attendait sans qu'elles puissent toutefois le reconnaître.

L a f o i quan d e l l e retrouve Jérusalem ne peut le faire que par le biais des hauteurs. Ce ne sont pas pour les pierres, fussent-elles anciennes que sont venues là tant de généra-tions. Ce qui passe toute beauté humaine éclairait soudain ce levé du jour, fruit du salut annoncé et déjà réalisé, mystère de la rédemption à qui nous devons les promesses du Royaume et déjà ses accom-plissements. Jérusalem n'est décidément pas une cité de l'ordinaire. Toutes les influences des civilisations et toutes les invasions qui sont passées par là, ne sont

pas en mesure d'occulter la merveille qui lui est propre. Jérusalem, c'est évidem-ment pour nous le lieu s'il en est. Jérusalem c'est la tour de veille. Toutes ces pierres ne suffisent pas à expliquer pourquoi on est là après des générations et avant tant d'autres qui viendront. Ce n'était pas des pierres mortes que l'on honorait. Au premier soir du monde c'était la lumière qui l'em-portait, pour qui savait voir du moins.

Les femmes de l'Évangile étaient accourues là, sim-plement poussées par tout ce qu'elles avaient entendu mais n'avaient pas encore compris ce que l'ange était venu lui annoncer : « Ne cherchez pas parmi les morts celui qui est vivant. » Comment l'aurait-on su nous qui avons encore tant de mal à comprendre ce que parler veut dire ? La foi, quand elle retrouve Jérusalem dans sa vraie mesure ne recherche plus parmi les construc-tions d'homme celui qu'elles apportaient avec elle et qui faisaient le monde tout autre. Jérusalem, cette ville entre toutes que le chant des psaumes a si bien signi-fiée. Le cardinal Martini se lève lui aussi aux pre-mières heures du jour pour contempler inlassablement cette ville où Dieu s'est fait l'un de nous jusqu'à ce que mort s'en suive. Il n'est pas pour un disciple jour creux à Jérusalem. Même dans les jours sombres il est une clarté qui trouble la nuit. Toute la Bible, ces deux

tomes qui sont inséparables, l'ancien comme le nouveau est porteur de notre avenir à tous. Qui l'aurait oublié se doit de relire l'Évangile où le Christ nous dit qu'il n'est pas venu abolir mais accomplir.

Le livre du cardinal Martini remet en marche de toutes les façons. Homme d'ouverture, s'il en est, le cardinal est bien à sa place à Jérusalem : oui je suis pour une Église ouverte dont les portes et fenêtres s'entrouvrent au souffle de l'Esprit qui ne ment pas. Appel essentiel de ce que Jean XXIII déclarait à l'ou-verture du concile. La pers-pective est différente de celle que préconise un peu trop ceux qui veulent enfer-mer nos cités par peur, tou-jours la peur, celle de l'autre et celle de nous-même. C'est un bel ouvrage que nous offre l'ancien archevêque.

Pourtant, l'âge et les soucis de santé ne permet-tent déjà plus au cardinal de vivre à Jérusalem. C'est un grand message qui nous est simplement offert à tous, celui d'un homme qui se nomme Carlo Maria Martini. Son cardinalat n'a pas fini d'éclairer la route. S'il est une terre qui n'a pas voca-tion à la peur de tout c'est bien cette terre d'Église qui devient un peu plus la nôtre après la lecture de ces pages sur la terre de chez nous. n

Le rêve deJérusalem

ParRobert Masson

ESPRIT

FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009 15

Carlo Maria Martini, Le rêve de Jérusalem, Editions DDB, 191 pages, 16 e.

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lectures

16 FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009

nous sommes dans l’année dar win et tout le monde est sensibilisé à la question des origines de l’homme et de l’évolution des espèces. L’affirmation biblique

selon laquelle la mort n’aurait pas régné sans la faute du premier homme, bien qu’explicitement défendue dans le Catéchisme de l’Église catholique (§ 400), paraît de plus en plus invraisemblable à beaucoup de catholiques qui s’en détournent pudiquement. Si l’on se place dans un cadre scientifique, on ne peut évidemment pas nier que la mort physique ait existé sur terre avant l’arrivée du premier homme, et sur une immense échelle. La mort de l’homme est-elle si différente de celle des animaux ?

D’où diverses tentatives pour norma-li ser le trépas, le dédramatiser. On cite volontiers la phrase de Péguy disant : « en ce temps-là », la mort n’était qu’un « innocent et tranquille départ ». La mort est chose naturelle, qui peut le nier ? Comme l’avaient bien vu les anciens, un organisme composé de matière ne peut que finir par se dégrader, se décomposer et disparaître. Une fois résorbé l’élan

vital qui porte l’embryon à se développer à toute vitesse, et l’enfant à s’élancer vers la vie, commence le temps du déclin. D’ailleurs, que serions-nous si tous ceux qui ont vécu avant nous étaient encore là ? Nous ne pourrions plus vivre, écrasés par toutes ces présences qui nous empêcheraient de respirer. Au final, la mort dont saint Paul prétend qu’elle est le « salaire du péché » ne serait-elle pas la mort spirituelle, la mort de l’âme ?...

L’affirmation incroyable que nous lisons cette semaine dans le livre de la Sagesse doit nous faire quand même réfléchir : « La mort est entrée dans le monde par la jalousie du diable. ». Le mal et la mort ont donc une histoire. Ils ne sont pas si naturels que cela, liés, comme on pourrait le croire, aux lents tâtonnements d’un monde encore dans l’enfance. C’est dire aussi que l’être humain tel qu’il fonctionne présentement n’est pas à la mesure de ce que Dieu peut et veut faire, que sa situation actuelle résulte d’un accident de parcours. La mort existe, c’est un fait, mais ce fait n’est pas lié nécessairement à la condition humaine. Il aurait pu en être autrement, il en sera autrement un

jour. Dieu vaincra la mort en réduisant à l’impuissance celui qui s’est emparé de notre humanité pour nous dresser contre Dieu et cette victoire n’aura pas lieu ailleurs que dans un vrai corps de chair.

Car la tentation est évidemment ici un certain spiritualisme qui laisserait le monde physique à son insignifiance et qui ferait miroiter à nos yeux un monde meilleur, au-delà de la matière, monde « spirituel » où Dieu régnerait sur des âmes enfin libérées de leur enveloppe charnelle. Il est clair que la Bible (même dans le livre le plus proche de la philosophie grecque, qu’est précisément la Sagesse de Salomon) résiste à cette vision des choses. Dieu n’est pas seulement le Dieu des esprits, il est le Dieu du ciel et de la terre, il n’a pas livré au néant cette terre qu’il a créée avec tant d’amour au premier jour du monde, ainsi que l’homme fait de chair et d’esprit qu’il a établi en son centre. La chair n’est pas la fusée porteuse, qui peut disparaître une fois lancé le satellite.

Ceci est une certitude de foi, mais comment la concilier avec les perspectives évolutives de la science moderne ? Il y a sans doute plusieurs réponses possibles à cette question. Mais il nous faut maintenir que l’homme (quelle que soit la façon dont il est apparu sur terre) n’était pas fait pour mourir et que c’est son péché qui, en lui faisant lâcher la main que Dieu lui tendait, l’a fait tomber sous la loi de la pesanteur et l’a ramené au statut dont il était en train de décoller.

Jamais nous ne pourrions croire à la bonté d’un Dieu qui aurait sciemment voulu la disparition des milliards d’êtres humains. Même dans la meilleure in-tention. n

Dimanche 28 juinPremière Lecture : Sagesse 1.13-24Psaume 30.2, 4-6, 11-13Deuxième Lecture : 2·Corinthiens 8.7-9, 13-15Évangile : Marc 5.21-43.

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Jésus ressuscite la fille de Jaïre21 Jésus refit la traversée et débarqua sur l’autre rive. Bien des gens se regroupèrent autour de lui non loin de la mer.22 Un président de synagogue arriva, un certain Jaïre. En voyant Jésus, il tomba à ses pieds 23 et le supplia instamment : « Ma petite fille est au plus mal ; viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive ! »24 Aussitôt Jésus se mit en route, accompagné d’une foule nombreuse qui le suivait et le pressait de tous côtés. [...][...] 35 Ils parlaient encore lorsque des gens arrivèrent de chez le président de la synagogue ; ils lui dirent : « Ta fille est morte, pourquoi encore déranger le Maître ? » 36 Mais Jésus avait entendu ce qu’ils venaient de dire ; il dit au président de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement ! » 37 Après quoi il ne laissa personne l’accompagner, si ce n’est Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.38 Voici qu’ils arrivent à la maison du président de synagogue et Jésus voit tout un remue-ménage : les gens pleuraient et poussaient des cris. 39 Aussitôt entré il leur dit : « Pourquoi ce vacarme et tous ces sanglots ? La fillette n’est pas morte, mais elle dort. »40 Les gens se moquent de lui, mais il les met tous dehors. Il prend avec lui le père de l’enfant, la mère, et ses disciples, et il entre là où est la fillette. 41 Alors il la prend par la main et lui dit : « Talitha, koum ! » (ce qui se traduit : « Fillette, tu m’entends : lève-toi ! »). 42 Aussitôt la fillette se lève et marche (elle avait douze ans).Les parents étaient complètement hors d’eux-mêmes. 43 Jésus leur recommanda avec insistance de ne rien raconter à personne ; puis il dit de lui donner à manger.

13e dimanche ordinaire (année B)

commentairesdu père Michel GITTON

la puissancede la mort ne règne pas

sur la terre

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➤ Adorons le gardien d’Israël qui veille sur son Peuple, toujours.Point spi : Ne doutons pas de sa sollicitude pour nous.3. « Quel homme est-ce donc ? », Jésus qui étonne, Jésus qui déconcerte, Jésus à la fois faible et puissant.➤ Adorons Celui à qui obéissent les vents et la mer, le Maître de la nature.Point spi : Ne doutons pas de sa totale maîtrise, ne le réduisons pas à la sphère privée.

Mercredi : les démoniaquesde Gerasa (Mt 8, 28-34)1. « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? », Jésus affrontant la triste réalité du monde qui refuse la conversion, qui se méfie de sa présence et lui oppose un visage défiguré par la haine.➤ Adorons le tout-Pur qui s’avance dans notre monde triste et violent.Point spi : N'ayons pas peur avec le Christ de visiter les bas-fonds.2. « Si tu nous chasses, envoie-nous dans les porcs », Jésus devant qui le Démon ne trouve aucune échappatoire, devant qui il n’est pas de terrain neutre.➤ Adorons le Saint de Dieu qui ne laisse subsister aucun compromis.Point spi : Ne tenons pas des conciliations indignes, tranchons dans le vif.3. « Ils le prièrent de quitter leur territoire », Jésus qui fait du bien et que l’on n’accueille pas.➤ Adorons Celui que les hommes ont jugé et rejeté, regardons Celui qui a tant aimé les hommes et en est si peu aimé.Point spi : Séparons-nous, si on ne peut faire autrement, de ceux qui ne veulent vraiment pas entendre.

Jeudi : le paralytique descendu du toit (Mt 9, 1-8)1. « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés », Jésus qui voit d’abord le mal qui est dans le cœur de l’homme, Jésus pour qui la guérison est d’abord celle-là.➤ Adorons le Miséricordieux qui se penche sur l’homme blessé par le péché.Point spi : Voyons d’abord le péché qui souille la vie humaine avant de nous préoccuper du reste.2. « Jésus qui avait vu leur pensée », Jésus qui sait les murmures, les réticences cachées, les objections sournoises.➤ Adorons le Juste calomnié par les hommes, accusé de blasphème alors que…

Point spi : Ne nous laissons pas troubler par les jugements injustes.3. « Je te le dis : lève-toi », Jésus qui parle avec l’autorité de Dieu, qui remet l’homme debout.➤ Adorons le Verbe créateur et recréateur à l’œuvre dans le monde.Point spi : Relevons-nous, puisque Jésus nous appelle.

Vendredi : Fête de Saint Thomas,Apôtre1. « Allons et mourons avec Lui », Jésus qui peut provoquer un tel dévouement, une telle qualité de don de soi, même si, à l’épreuve, il faudra s’y remettre à plusieurs fois.➤ Adorons Celui pour lequel on peut tout perdre, sûr de tout retrouver en Lui.Point spi : Embarquons-nous sérieusement, ne remettons pas à plus tard notre décision pour Lui.2. « Si je ne mets pas la main… », Jésus qui nous a habitués au concret de sa présence, qui ne nous laisse pas avec des idées et des rêves.➤ Adorons le ressuscité dans toute la force du don de sa chair ressuscitée.Point spi : Demandons respectueusement au Seigneur de ne pas nous laisser loin de Lui.3. « Mon Seigneur et mon Dieu », Jésus qui vainc nos résistances, qui nous fait rendre les armes complètement.➤ Adorons notre Dieu, reconnaissons Celui qui est le Maître de tout.Point spi : Adorons-le qui est présent dans l’eucharistie, où il nous donne sa vraie chair.

Samedi : question sur le jeûne(Mt 9,14-17)1. « Pourquoi tes disciples… ? », Jésus que l’on prend à partie en voyant le comportement de ses amis.➤ Adorons notre grand Frère qui a voulu se solidariser avec nous.Point spi : Acceptons de faire corps avec l’Église, ne nous mettons pas au-dessus des autres.2. « Les invités de la noce… ? », Jésus qui a une manière si originale de voir notre vie avec Lui : comme une aventure amoureuse.➤ Adorons l’Amant merveilleux qui nous est donné, l’époux attentionné.Point spi : Ne faisons pas de nos exercices de piété et de pénitence autre chose que des actes d’amour.3. « À vin nouveau, outre neuve », Jésus qui nous entraîne dans la nouveauté de la vie avec lui, qui refuse de nous attacher à d’anciennes pratiques.➤ Adorons Celui qui peut dire : « Je fais toute chose nouvelle ! » .Point spi : Méfions-nous des habitudes, ne laissons pas se scléroser notre vie spirituelle. n

Xiiie semaine du temps ordinaire

lectures

FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009 17

XIIIe Dimanche :1. Jésus nous parle du Père qui n’a pas voulu la mort, et ne se réjouit pas de la perte des êtres humains (lecture du livre de la Sagesse).➤ Adorons le Fils qui rend justice à son Père.Point spi : Ne flirtons pas avec la mort, ne nous complaisons pas dans la tristesse.2. Jésus qui de riche s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté (lecture de la seconde lettre aux Corinthiens).➤ Adorons notre petit Pauvre qui fait tant de riches.Point spi : Donnons, et pas seulement de notre superflu.3. Jésus qui prend par la main la jeune morte et la relève (lecture de l’évangile).➤ Adorons le Vivant qui nous fait vivre.Point spi : Penchons-nous vraiment sur la misère des autres.

Lundi : les Apôtres saint Pierreet saint Paul1. Jésus qui rassemble autour de Lui des personnalités aussi différentes que Pierre, Paul, Jean et les autres, qui les fait travailler ensemble pour sa gloire.➤ Adorons le Maître si fort, si lumineux, qui entraîne Ses apôtres.Point spi : Acceptons de travailler dans l’Église avec ceux qui ne nous ressemblent pas du tout.2. Jésus qui communique à Pierre la solidité des fondations, qui fait de lui le rocher de son église.➤ Adorons le rocher sur lequel nous sommes bâtis.Point spi : Accrochons-nous à la foi de Pierre, soyons sûrs d’y trouver notre assise.3. Jésus qui donne à Paul la connaissance des mystères, la vision de la longueur, de la largeur, de la hauteur etc.➤ Adorons le Maître plein d’autorité qui enseigne tout simplement la Vérité qu’il est.Point spi : Ne nous lassons pas de sonder l’insondable.

Mardi : la tempête apaisée(Mt 8, 23-27)1. « et Jésus dormait », Jésus fatigué, Jésus qui ne cache pas sa faiblesse.➤ Adorons notre Dieu qui dort, caché dans le secret de nos âmes.Point spi : Ne le réveillons pas avant l’heure de son bon plaisir, respectons son sommeil, même s’il nous éprouve.2. « Seigneur ! sauve-nous ! », Jésus vers qui on crie, Jésus qui écoute la supplication des hommes.

Semaine des Apôtres Pierre et PaulSemaine des « fils de Lumière » par le Père Michel GITTON

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Pour saisir les controverses entre théologiens chrétiens sur le statut du politique, il est utile d’en revenir à l’origine, à la création du monde, afin de

clarifier la question du gouvernement – celui de Dieu, celui des hommes. Tel est l’objet de l’étude de Jacques Fantino, qui estime qu’ « une théologie chré-tienne du politique reste pensable au sens d’un éclairage du politique à partir de l’horizon eschatologique », lui-même envisagé selon la doctrine de la création. Dans sa conception judéo-chré-tienne, la création ex nihilo contredit et ruine la belle idée grecque d’un monde ordonné et immuable qui serait en continuité avec le divin. Dieu précède le monde, le crée comme contingence : panthéisme et naturalisme s’en trou-vent récusés. Mais le Créateur veut que les hommes participent à l’histoire du monde jusqu’à son terme – d’où l’al-liance avec Israël, chargé de montrer aux autres peuples comment il est possible de vivre ensemble selon la justice. Ce qui pose d’emblée la question de l’organisa-tion politique de la société. On sait que le peuple juif bénéficie des cinq premiers livres de la Bible – de la Torah qui est à la fois enseignement et charte. Mais la Loi constitutive du lien religieux et social ne dit pas comment il faut s’organiser. Si bien qu’Israël a connu plusieurs formes d'organisation : les tribus fédérées par un prophète choisi par Dieu ; la monarchie royale ; le gouvernement théocratique. La question de l’organisation politique demeurait cependant secondaire car Dieu était le véritable souverain d’Israël, créateur de toutes les nations agissant avec le peuple juif ou contre lui. À la différence de Pharaon, la souve-raineté de Dieu, extérieur au monde et bien-veillant sur lui – est à l’opposé de la contrainte absolue exercée par un

tyran. Quant à l’organisation des cités, l’œuvre humaine est elle-même dans la dynamique de la création, l’histoire s’ac-complissant ainsi dans la transcendance et dans l’aléatoire. Ces aléas caractéri-sent toute action humaine, qui peut par ailleurs être contrecarrée par le jeu des puissances (le Serpent, Léviathan...) et de leurs complices parmi les humains. La conception juive du politique n’est donc pas contradictoire avec la philoso-phie grecque qui enseigne que les cités sont faites par les hommes. La spécificité d’Israël tient au fait que cette société humaine est fondée sur la Torah révélée par Dieu et que son peuple est sous le gouvernement du Créateur. Ainsi, écrit Jacques Fantino, « l’affirmation de la création ne remet pas en cause le fait que les hommes se dotent d’institutions, mais elle montre quel est le fondement de celles-ci. Il ne s’agit pas d’un ordre de nature (la recherche du bien), mais d’un principe d’organisation révélé et donc soumis à une interprétation qui n’est pas le produit de l’intelligence humaine seule. La finalité de l’organi-sation sociale et politique en Israël est que le peuple vive avec les exigences révélées par Dieu. Il ne peut y avoir de société politiquement juste que si elle est fondée sur la Loi. » Surtout, cette finalité est ordonnée et orientée par le projet créateur : l’histoire des hommes n’est pas toute la vérité, qui est pour l’essentiel inscrite dans la création et l’eschatologie. Israël est en devenir. Pour les chré-tiens, l’avenir est déjà là : le Christ est venu pour annoncer le Règne de Dieu dans le futur proche et montre par ses miracles comment le monde se trans-forme et sera transformé dans l’humilité et l’amour du prochain. Les chrétiens sont en marche dans l’histoire, qu’ils accomplissent et qui s’accomplit selon

IDÉES

18 FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009

En France, la relation entre le domaine du théologique et celui du politique était tenue pour une question d’histoire ancienne et à jamais révolue par la proclamation laïque. Les problèmes posés par la pratique hautement affirmée de la religion musulmane et par l’islamisme radical ont relancé le débat sur un mode passionnel. Le principe de laïcité a été réaffirmé avec force tandis que revenaient, en écho lointain des débats américains et russes, le thème d’un « retour du religieux » présenté de façon très confuse.Par ailleurs, dans les milieux intellectuels français, de vives confrontations ont lieu depuis plusieurs années sur l’œuvre du juriste allemand Carl Schmidt. Ces polémiques entre philosophes ont redonné au problème théologico-politique toute son actualité. Des théologiens français s’en sont saisis et la traduction récente de l’ouvrage qu’Erik Peterson (1)

a consacré au monothéisme a permis d’aller à l’essentiel. Dans ce travail de réflexion fondamentale, Bernard Bourdin, dominicain, professeur à l’université de Metz, joue un rôle charnière - comme préfacier d’Erik Peterson et comme co-animateur, avec Jean-Luc Blaquart, directeur de l’Institut de philosophie et de science des religions de l’Université catholique de Lille, d’un important colloque (2)

sur la relation entre théologie et politique.

THÉOLOGIE ET POLITIQUE

Actualité d'une question

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IDÉESTHÉOLOGIE ET POLITIQUE

par Alexandre DA SILVA

Actualité d'une questionla transcendance divine. Ils ne peuvent manquer de se poser la question du pouvoir comme construction humaine dans l’attente du Règne de Dieu. Le Christ ne dit pas comment il faut organiser ce pouvoir ni qui doit le détenir mais il donne des indications décisives. Inscrit dans le plan de la Création, le pouvoir existe pour tous les hommes. Jacques Fantino souligne à juste titre que « le pouvoir humain est confié par Dieu à tous les disciples de Jésus, y compris à ceux qui en sont exclus dans la société, c’est-à-dire aux petits et aux démunis. » Et de rappeler ce que dit Paul aux chrétiens de Corinthe : « Il n’y a parmi vous ni beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de gens de bonne famille » (1 Co 1, 26). Cette potestas fondée sur l’amour du prochain fait que l’auctoritas ne peut plus être pour les chrétiens une domina-tion mais un service : celui qui assume la charge du pouvoir n’est que le servi-teur de tous. Rarement soulignée par les philosophes du politique, cette humilité est au cœur du pouvoir et constitue « un facteur subversif permanent du pouvoir politique » non pour le détruire (car ce serait adhérer aux puissances de mort) mais pour coopérer avec le Créateur dans la perspective de la fin des temps. La mise en perspective de Jacques Fantino permet d’examiner en toute clarté la relation entre le monothéisme et le politique telle qu’elle s’énonce dans le débat entre le théologien Erik Peterson et le juriste Carl Schmidt – tous deux catholiques allemands. La thèse qu’Erik Peterson soutient en 1935 dans Le monothéisme : un problème politique est radicale, du moins à première lecture : le Dieu trinitaire et l’eschatologie chrétienne sont incom-patibles avec la théologie politique

formulée par des chrétiens à l’époque de l’empire romain. Ainsi exprimé, le propos vise préci-sément Carl Schmidt qui a publié une Théologie politique à Munich en 1922, et dénonce plus largement la Reichstheologie. L’argumentation d’Erik Peterson a eu un grand retentissement avant la guerre. Bernard Bourdin rappelle à ce propos que Jacques Maritain, dans son Humanisme intégral publié un an après l’ouvrage de Peterson, fait référence à celui-ci lorsqu’il évoque les différences qui existent dans les approches fran-çaise et allemande du théologico-poli-tique : « Le sens français de l’expression théologie politique est que le politique, comme tout ce qui ressortit au domaine moral, est objet du théologien comme du philosophe, à cause du primat des valeurs morales et spirituelles engagées dans l’ordre politique lui-même, et parce que ces valeurs morales et spirituelles impliquent, dans l’état de nature déchue et rachetée, une référence à l’ordre surnaturel et à l’ordre de la révélation, objet propre du théologien [...]. Le sens allemand au contraire de l’expression politische Theologie est que l’objet lui-même [...] est sacré (heilig). » Ainsi Carl Schmidt, que Maritain évoque, invente ce concept de « théo-logie politique » pour exprimer une théorie qui conforte son traditionalisme religieux, très minoritaire chez les catho-liques allemands généralement acquis au Zentrum d’inspiration démocrate chrétienne. Le juriste allemand soutient

que la théorie moderne de l’État est fille de concepts chrétiens sécularisés. Il utilise donc ces concepts (puissance divine, autorité, décision des apôtres...) pour disqualifier les pensées libérale et marxiste et pour élaborer sa conception « décisionniste » de l’État. En 1933, Carl Schmidt se rallie au national-socialisme et soutiendra le régime hitlérien jusqu’à l’effondrement final. Au contraire, Erik Peterson, protestant converti au catholicisme, prend publiquement posi-tion contre le nazisme lorsque, le 27 septembre 1933, l’Église évangélique déclare soutenir le Troisième Reich selon un nationalisme religieux qui est radicalement contraire à l’universalité chrétienne. Bien entendu, il faut prendre garde de ne pas réduire à l’affrontement entre Schmidt et Peterson le débat religieux dans l’Allemagne entre les deux guerres : dans l’ouvrage collectif précité, Paul Colonge montre la complexité de la crise du protestantisme sous la République de Weimar – qui contraste avec la bonne santé du catholicisme jusqu’en 1932. Il faut ici se contenter de souligner ce qui importe dans la controverse sur la « théologie politique » allemande : écrit au moment où s’établit en Allemagne un régime totalitaire, l’État païen romain qui annonce le néo-paganisme de la croix gammée et du Guide divinisé est d’une tragique actualité. Ce qui a pu conduire Erik Peterson à durcir le trait. Ces précautions contextuelles étant prises, on peut en revenir à l’essentiel

La conception juive du politiquen'est donc pas contradictoire avec la philosophie grecque qui enseigne que les cités sont faites par les hommes

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de la thèse d’Erik Peterson : le dogme de la Trinité exclut en son principe la monarchie divine et humaine ; l’escha-tologie hors de la foi est vouée à se perdre dans la mondanité. Selon lui, il faut récuser le concept de monarchia tel qu’il a été reçu par les Pères de l’Église et mis au service de la théologie impé-riale romaine développée par Eusèbe de Césarée. Pourquoi ? « Si le Dieu trinitaire est radicale-ment incompatible avec la monarchie divine, c’est parce que la transcen-dance tri-unitaire du premier est sans partage et ne saurait tolérer de concur-rence dans son adoration. » L’abolition de l’Un païen (divinisation d’un seul homme sous le regard des dieux) et de la royauté religieuse (dans le judaïsme) renforce l’amour de Dieu. Erik Peterson va au rebours de l’enseignement d’Aris-tote citant l’Iliade : « Mais les êtres ne veulent pas être mal gouvernés : la pluralité de souverains n’est pas bonne, qu’il n’y ait qu’un seul souverain. » Pour le philosophe grec, c’est ainsi que l’unité politique vient illustrer l’unité méta-physique. Plus tard, Philon d’Alexandrie développe l’idée selon laquelle Dieu procède à une mise en ordre politique du monde à partir du chaos : son intention n’est pas de sacraliser le pouvoir poli-tique mais de promouvoir le prosélytisme juif alors que certains chrétiens, comme Tertullien, développent une théologie monarchianiste qui intègre la théorie juridique romaine du double principat – sans parvenir à articuler la Trinité et le concept de « monarchie divine. » C’est à la suite de la réflexion de Denis de Rome – entre autres – et de la contro-verse entre Celse et Origène qu’Eusèbe de Césarée affirme une théologie politique de la convergence providentielle entre l’Église et l’Empire. C’est à ce moment qu’éclate la crise arienne marquée par le ralliement d’empereurs romains à cette hérésie. Erik Peterson y voit l’échec de la théorie de la monarchie divine, effecti-vement incompatible avec le dogme de la Trinité : pour lui, la théologie d’Eu-sèbe est entachée d’arianisme et d’un

providentialisme très contestable. Le lien entre le christianisme et l’Empire romain s’en trouve irrémédiablement détruit dès le commencement de l’ère chrétienne : seul le Dieu trinitaire règne et gouverne et tout pouvoir politique s’en trouve radicalement ébranlé. La thèse de Peterson est-elle pleine-ment recevable ? La réponse est nuancée. L’auteur du Monothéisme... a raison de récuser toute théologie venant justifier sans aucune réserve un ordre politique. Mais cette vérité de la théologie chré-tienne se déploie sur une base histo-rique trop fragile – celle des premiers commencements du christianisme. Or Bernard Bourdin souligne dans sa préface à Peterson que « le christianisme n’a eu de cesse de justifier théologiquement des ordres politiques (les monarchies chrétiennes), tout en les soumettant à sa critique au nom même de la transcen-dance de Dieu. » Cette faille est exploitée par Carl Schmidt dans sa tardive réponse à Peterson : c’est seulement en 1969 que le juriste allemand publie, dans Théologie politique II, sa « contre-attaque » qui porte sur le caractère par trop limité des références historiques et sur une condamnation d’Eusèbe de Césarée qui est pourtant orthodoxe quant au dogme de la Trinité et qui n’a jamais confondu le Christ et l’Empereur – ce qui eût été hérétique. Et Schmidt de souligner que la faible démonstration théologique de Peterson fut simplement une « polémique bien ajustée » contre le « mythe » du césaro-papisme : c’est cette charge qui lui permit de rallier tous les adversaires du totalitarisme. Mais le juriste tombe lui aussi sous le reproche de politisation dans la mesure où il a récupéré des concepts chrétiens pour élaborer sa doctrine de « l’État total » et soutenir le national-socialisme. Sur le fond, Jean-Claude Monod montre dans sa communication au colloque précité que Carl Schmidt est nostalgique de l’unité du pouvoir politique et de la religion civile archaïque : son « idée de théologie politique n’implique-t-elle pas de faire retour à une unité que le chris-

tianisme a précisément brisée, l’unité de l’auctoritas et de la potestas, de la puissance spirituelle et de la puissance politique, donc de rejeter le christia-nisme au profit de la « religion civile », qui permettait la divinisation romaine du politique ? Jean-Claude Monod indique deux raisons de soutenir Peterson contre Schmidt : - « D’une part, Schmidt a repris la théma-tique paulinienne du nomos empsuchos, ou lex animata , mais l’a détournée vers le Führer en en faisant la « loi incarnée », seule source de tout droit. Pour ce faire, Schmidt puisait dans la pensée grecque archaïque, le Nomos Basileus de Pindare, interprétée comme l’idée, non d’une loi souveraine, mais d’un souverain qui serait lui-même la Loi. »- D’autre part, comme l’a bien vu Pe terson, Schmidt écrit en 1938 que Hobbes a surtout « combattu la disso-ciation (Aufspaltung) typiquement judéo-chrétienne de l’unité politique originelle » et qu’il a défendu « l’unité naturelle de la puissance spirituelle et mondaine » contre la potestas indirecta de l’Église. « Dans cette perspective, écrit Jean-Claude Monod, le sens de l’unité reconquise entre politique et religion sous l’égide de l’État-Léviathan serait une réaction à la coupure radicale intro-duite par le judéo-christianisme entre le politique et le théologique. D’où émane cette critique, sinon de la volonté d’un retour à l’unité « naturelle » et « origi-nelle » de la religion et de la politique ? » Avec Bernard Bourdin, il faut enfin relever que « Peterson n’a jamais contesté la légitimité de l’engagement des chrétiens en politique ». S’il est vrai que le dogme trinitaire ne peut justifier aucune politique chrétienne, le chris-tianisme donne tous les éléments qui permettent d’opposer une résistance spirituelle à toute puissance politique qui agirait selon des principes, des méthodes et des objectifs opposés à l’universel chrétien. n

(1) Erik Peterson, Le monothéisme : un problème politique, Bayard, 2007. Traduit de l’allemand par Anne-Sophie Astrup. Préface de Bernard Bourdin, 217 pages, 25 €.(2) Sous la direction de Jean-Luc Blaquart et Bernard Bourdin, Théologie et politique : une rela-tion ambivalente, Origine et actualisation d’un problème, L’Harmattan, 2009, 196 pages, 19 €. Sauf indication contraire, toutes les citations sont tirées des interventions publiées dans cet ouvrage.

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IDÉES

Seul le Dieu trinitaire règne et gouverne et tout pouvoir politique s'en trouve radicalement ébranlé)

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L'algarade contre les prophètes de malheur eut un effet considérable (

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(à suivre en page 23)

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n Brunor, vous nous entraînez dans une nouvelle aventure en bandes dessinées : « Enquête sur Dieu… » Pensez-vous sé-rieusement qu’il soit possible de mener une telle enquête ? Dieu n’est-il pas ob-jet de la foi seule ?

Brunor : Autrefois, on pensait que la foi se transmettait, de façon natu-relle, par la famille, l’école, la rencontre

de tel prêtre… Le « milieu » était por-teur. Dans le contexte actuel, chacun peut constater que la situation est tout autre. On peut le déplorer, certes, mais ce qui compte, c’est d’en prendre acte pour avancer. Les jeunes sont de mieux en mieux formés à l’esprit scientifique, il n’est donc pas surprenant que dans ce domaine, ils nous demandent comment nous vérifions les affirmations que nous

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B.D.

L'année dernière, France Catholique s'est associé avec succès à l'édition d'un album dessiné par Brunor sous le titre « La Question interdite ». Il s'agissait de faire découvrir comment les Conciles œcuméniques avaient dégagé une opinion (dogme) sur la vraie nature du Christ, consensus réputé indiscutable mais cependant toujours remis en cause par l'inévitable évolution historique de la compréhension de nos pauvres mots humains.

Aujourd'hui Brunor prépare une nouvelle série d’albums Bd à la fois plus simples à lire, moins problématiques, mais avec une ambition intellectuelle intacte. Cette nouvelle enquête est réalisée à partir de questions posées par des jeunes du second cycle et d’étudiants. Croyants ou non se retrouveront dans cette approche qui tient compte des données nouvelles sur les théories de l’évolution, l’ADN, l’âge de l’univers…

Une nouvelle fois, ces dessins constitueront, pour ceux qui sauront s'en servir, un merveilleux outil de dialogue entre les générations.

Le nouveau BrunorPÉDAGOGIE

propos recueillis par Brigitte PONDAVEN

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(à suivre en page 24)

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(À suivre dans les prochains numéros de France Catholique. Disponible en album après l'été...)

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énonçons. Si la « foi » n’était qu’une croyance dans un système religieux parmi d’autres, nous n’aurions qu’un système mythique à leur offrir pour toute réponse, système qu’ils adopte-raient ou non, selon leur goût. Mais si Dieu est réellement le créa-teur de l’univers et de tout ce qu’il contient, alors il serait bien étonnant que nous ne trouvions pas d’indices de sa présence. Des indices qui nous met-tent en chemin, des indices qui nous donnent à penser…

n D’où votre jeu de mot des indices pen-sables, et indispensables !

Exactement. Il me semble que les indices trouvés par tout enquêteur lui permettent, étape après étape, de nourrir sa réflexion, et de la faire mûrir et avancer. L’époque des « preuves de l’existence de Dieu » est révolue, mais l’époque des indices ne fait que com-mencer.

n Pourquoi ?

Parce que les sciences expérimen-tales sont en mesure de répondre à des questions que l’humanité se posait de-puis plus de 3 000 ans, et qui restaient sans réponse. Des débats ne pouvaient pas être tranchés, mais chaque culture avait son opinion… Dans ce cas, c’est le plus fort qui a raison, comme l’histoire des hommes nous l’enseigne. L’humanité n’avait pas les outils pour répondre à certaines grandes questions sur l’univers : est-il éternel ? Infini ? Est-il cyclique ? Y a–t-il un éternel retour ? Les réponses étaient toutes d’ordre phi-losophique ou religieux. Aujourd’hui, les outils des sciences expérimentales nous apportent des réponses qui permettent de passer à l’étape suivante dans la connaissance de l’univers…

n Les sciences auraient-elles réponse à tout ?

Certainement pas : elles ne peu-vent espérer avoir de réponses que sur des questions concrètes, observables ! Comme l’âge du soleil, l’ordre d’appari-tion des atomes dans l’histoire de l’uni-vers…

Mais plus nos télescopes sont per-fectionnés, plus ils voient loin, et plus ils voient dans le passé. Ils ne verront jamais Dieu, mais ils nous apprennent de mieux en mieux comment était notre univers dans le passé. Ainsi nous décou-vrons la genèse de ce que nous appelons la matière.

n Nous savons que la matière a une his-toire…

Bien sûr ! Mais cette certitude est récente. Avant ces découvertes scien-tifiques, cette question était de l’ordre de l’opinion. Si notre dialogue avait eu lieu, il y quelques siècles, vous auriez pu me répondre comme Parménide : pas du tout ! la matière est éternelle !.. Ou comme Nietzsche : la matière connaît des cycles éternels !.. Ou comme l’hin-douisme : la matière est une illusion ou comme Platon : la matière est la prison de l’âme, la dernière étape de la chute dans la dégradation.

Ces interprétations philosophiques contradictoires sont remises en ques-tion par la découverte de l’univers réel :il y a treize milliards d’années, il n’y avait pas encore de matière dans notre univers, il y avait seulement des nappes d’hydrogène et d’hélium. La matière n’est donc pas éternelle. Le débat d’opi-nions philosophiques sur l’éternité de la matière est clos. On peut avancer…

n Quel rapport avec Dieu ?

Il se trouve que les réponses appor-tées par les sciences expérimentales, sont en cohérence avec ce que les pro-phètes hébreux ont dit de la matière, de

l’univers et de l’homme. Cela peut nous inciter à enquêter sur leur enseignement à propos d’une autre question : celle de Dieu…

n On a plus souvent l’impression que les sciences vont plutôt contre cette exis-tence de Dieu.

C’est précisément pour cette rai-son qu’une enquête sur Dieu est né-cessaire, avec un travail de recherche d’indices. Car il ne s’agit plus de dire de façon incantatoire : « il faut croire », ou « Dieu existe » mais il s’agit de véri-fier ensemble, avec intelligence, si Dieu n’a pas « pris la peine » de nous laisser des quantités d’indices qui témoignent d’une source intelligente et intelligible de la création.

n Les papes Jean-Paul II et Benoît XVI nous ont interpellés sur cette question Foi et Raison, c’est dans cet esprit que vous nous proposez votre bande dessinée ?

Exactement. Et l’usage des dessins et de l’humour permet de rendre ces indices accessibles aux plus jeunes, qui en ont besoin. Déjà le concile Vatican I disait : « Dieu peut être connu par la lu-mière naturelle de la raison humaine, à partir des êtres créés, d’une manière certaine. »

n En lisant dans nos pages le début de votre précédente histoire, un nombre appréciable de nos lecteurs ont compris ce rôle de passerelle que pouvait jouer le journal, entre les générations, même si certains n'apprécient pas forcément vos dessins, ni la Bd en général…

C’est vrai que mon style de des-sins peut ne pas plaire à tout le monde, même si toutes les générations ont forcément connu la Bande dessinée dans leur enfance. Une chose compte surtout : si votre fille ou votre petit-fils trouve dans votre salon une Bd dans France Catholique, elle ou il va sans doute la lire, et vous demander les épisodes précédents. Chacun peut exercer son rôle qui consiste à donner ce qu’il a reçu, comme Bernadette de Lourdes : « Je ne suis pas chargé de vous convaincre, mais de vous le dire. » n

B.D.

Le tempsdes « preuvesde l'existencede Dieu » estrévolu, mais l'époque des

indices nefait que

commencer

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© Editions du Triomphe, 7 rue Bayen, 75017 Paris, tél. 01.40.54.06.91, [email protected], www.editionsdutriomphe.fr

Saint BenoîtL'âme de l'Europe

37/44Noël GloesnerMonique Amiel

FRANCE CATHOLIQUE à suivre...

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LIVRES

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■ OUTREMERde Henk van WoerdenActes Sud, 2009, 340 pages, 23 e.

Le dernier message avant sa mort du célèbre auteur néerlandais de « Outremer » est clair : la conscience, comme la morale, est une absurdité. La quête du bonheur a le droit de prendre le chemin des pires mœurs. Dans un premier temps il semble que la pauvreté, surveillée par un régime totalitaire, soit à l’origine de ces hordes d’enfants du Proche-Orient qui se conduisent comme des petits animaux et sont frappés à mort pour mauvaise conduite. Mais quand les protagonistes se retrouvent à Amster-dam, les scènes de bordels et de travestis ne sont pas moins laides. « Les Hollandais osent tout à la différence du Prophète qui interdit tout. » Trois personnages sont bouleversants : le premier aussi héroïque que discret est le père d’Aysel. Grec crypto-juif accusé de libéralisme, il voit son poste de professeur supprimé et surtout sa fille déshonorée. Il n’hésite pas alors à partir en Allemagne pour donner à Aysel une nouvelle chance et à laisser derrière lui Joakim, son fils, demi-frère d’Aysel, dont celle-ci, à l’insu de tous, attend un enfant. Le deuxième personnage est Joakim lui-même, qui va toute sa vie être à la recherche de cet amour de jeunesse et n’aura que son luth pour consolation. Le troisième est Özlem, enfant née de cet inceste, âme damnée mais sauvée in extremis par les mélodies de ce musicien devenu célèbre. Et c’est cet heureux hasard au nez de la bienséance que semble vouloir nous faire découvrir Henk van Woerden aux qua-lités de peintre portraitiste qui, par petites touches de pinceaux poétiques, révèle talentueusement des éclairs de beauté sur un fond d’inconvenance, jusqu’à confondre paradis et enfer. Âmes pures, s’abstenir !

■ LES EXPéDITIONSde karl iagnemmaAlbin Michel, 2009, 376 pages, 22,50 e.

C’est avec un talent semblable à celui de Jean-Chris-tophe Rufin que Karl Iagnemma nous emmène dans deux expéditions au cœur de l’Amérique du XIXe siècle.

La première expédition est celle d’Elisha Stone, fils incompris d’un pasteur, avide, malgré son jeune âge, d’indépendance et de nature vierge. Il se joint à l’ex-pédition de Mr Brush et du Professeur Tiffin, tous deux envoyés dans le Michigan, encore inexploré, par le gou-vernement du Massachusetts, le premier en tant que géographe pour y repérer des mines de fer, le second en tant que philosophe pour mieux comprendre l’origine de notre espèce à partir de l’étude des sauvages.

La seconde expédition est celle du pasteur Stone, lui-même à la recherche de son fils qu’il finira par retrouver grâce à l’aide d’utiles rencontres providentielles.

Roman initiatique autant pour le vieux pasteur que pour le jeune garçon qui, en même temps qu’une terre neuve, découvriront la vraie nature des hommes, leurs ambitions cachées, leur duplicité, leur fragilité.

Ils assistent à l'éveil d’une Amérique nouvelle où l’idée de l’égalité des races et des sexes commence à poindre, où la religion et la civilisation n’engendrent pas systématiquement des hommes purs, où le savoir n’est pas toujours désintéressé et l’innocence ignorante.

Deux expéditions qui dévoileront les multiples fa-cettes de l’homme : « Aucun homme n’est sans reproche, même si tous aspirent au bien. »

■ LA SOLITUDE DU vAINqUEURde Paulo CoelhoFlammarion, 2009, 375 pages, 19 e.

Il est grand temps de passer au peigne fin ce livre au titre séduisant, aux idées consensuelles très politique-ment correctes où il faut un tueur en série pour parvenir à faire réagir le lecteur. C’est un tableau de la société du monde d’aujourd’hui que veut nous offrir Paulo Coelho avec tout ce qu’elle comporte d’arrivisme, d’intérêt ma-térialiste et mercantile, de course au bonheur et de rêve de gloire. Les forts écrasent les faibles non seulement de leurs richesses mais de leur vedettariat et de leur bon-heur feint. La jeunesse sacrifie tout pour ce miroir aux alouettes, et le millionnaire russe comme le simple détec-tive las de « la maladie de l’âme » n’hésitent pas éliminer ceux qui en souffrent. L’ange et le démon ne font plus qu’un, et si les puissants écrasent les faibles, on assiste surtout à un faible qui élimine des innocents avec la bonne conscience et le sang-froid du protagoniste de « Parfum » mais sans le style poétique de Patrick Süskind. Néanmoins doux rêveur, Paulo Coelho fait preuve d’un subtil mélange d’éclairs de vérités et d’inepties à la mode qui font passer un excellent moment : sans doute lui aussi fait-il appel aux « cabinets de tendance » sur lesquels il ironise !

■ AU PAYSde Tahar ben jellounGallimard, 2009, 189 pages, 16,90 e.

C’est avec simplicité que Ben Jelloun transcrit les an-goisses d’un immigré en France. Mohamed aime son tra-vail, il le considère comme une routine nécessaire pour être heureux, un refuge qui permet d’oublier la violence environnante et l’émancipation incontrôlable de ses en-fants. Une fois à la retraite, il se trouve totalement dé-muni. Alors il retourne au Maroc, non pas pour tirer profit des touristes comme il est d’usage, mais pour construire une maison. Son rêve : voir tous les siens réunis autour de lui. Absorbés par leur travail et leur vie personnelle, ses enfants viendront-ils le rejoindre dans ce havre de paix ? Dommage que ceux restés au pays rendent coupables la France de la fin tragique de Mohamed et que Ben Jelloun ne souligne pas que nous sommes tous ici-bas des immi-grés ! Car, par la pureté de ses sentiments et sa difficulté d’être, Mohamed rejoint l’universelle condition humaine.

■ LE BONHEUR DANS LE MARIAGEde Madeleine ChapsalFayard, 2009, 283 pages, 18 e.

Ce livre n’est pas un roman, il est la transcription pure et simple de la vie des jeunes couples d’aujourd’hui qui sont trop heureux de se retrouver entre copains. Sous une apparence triviale et épicurienne se cache l’angoisse des liens du mariage. Incompréhension, échec, insatisfaction, excitation, tels sont les sentiments des époux qui res-semblent plus à des adolescents qu’à des hommes mûrs. Divorce signifie liberté et mariage manque d’aventure et routine désespérante. Recours au psychologue, astrologue, rencontres sur internet, scènes de séduction, tentative de suicide, refuge dans le silence : les personnages essaient tout pour se sentir aimés. Petit à petit la solution trouvera son chemin. Dommage qu’il faille laisser tant de temps au temps et que les conjoints se brûlent les ailes au lieu de les ouvrir ! Dommage que Madeleine Chapsal fasse du contrat de mariage une invraisemblance, alors que l’amour se ré-vèle pilier vivant de l’existence ! Preuve que notre civilisa-tion fabrique des enfants gâtés. ■

SÉLECTION

Romans

par Brigitte CLavEL

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Ce n’est pas un parc d’attraction Tintin, qui serait destiné aux enfants, mais un intelligent espace d’expo-sition, dédié à un grand artiste et à son œuvre. L’intention première

est de permettre au public de voir des ori-ginaux*, dans les meilleures conditions. Un parcours est proposé, sur trois niveaux. Le

visiteur emprunte des passe- relles qui évoquent les nom-

breux voyages de Tintin et les bateaux chargés d’émotions, depuis le Karaboudjan en passant par le Pachacamac…

Entre chaque salle, dont la lumière tamisée pro-

tège les œuvres, un rapide passage par un espace lumineux et une pers-

pective sur l’ensemble des volumes, offre une respiration qui

n’est pas sans évo-quer celle du lecteur

lorsqu’il tourne la page de son album de Tintin.

expositions

Le Crabeaux pinces d'or.

Reproduction d'une boîte de crabe Extra.

Louvain-La-neuve

Tous les amis d’Hergé et de Tintinpeuvent se réjouir : le musée est né !

Et il vaut le détour.

un muséepour Hergé

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La visite :Huit espaces d’exposition.Scénario et décors pensés par Joos Swarte (auteur de Bd, héritier du graphisme ligne claire).1 - Parcours d’une vie22 cadres et 4 vitrines pour découvrir un résumé de l’œuvre, des premières planches originales de Tintin au pays des Soviets et Quick et Flupke aux dernières tirées de l’inachevé Tintin et l’Alph’Art. Au centre de la pièce, des vitrines d’objets et des photos de la vie d’Hergé depuis l’enfance jusqu’au collectionneur d’art contemporain.2 - Créations multiplesHergé avant Hergé, les illustrations publicitaires d’un graphiste prometteur, qui a débuté comme lettreur.3 - Une famille de papierSalle consacrée à la « famille Tintin » : ces person-nages dont les retrouvailles, d’album en album, font le charme des aventures de Tintin et apportent une si savoureuse dimension humaine. Haddock et Tournesol, mais aussi, Séraphin Lampion, Abdallah, Olivera da Figuera…4 - Le cinémaHergé a été inspiré par le cinéma… Des docu-ments extraits de films nous permettent de retrou-ver les sources d’inspiration de personnages…Sans oublier : une belle salle de cinéma attenante.5 - Le laboratoireLa superbe maquette de l’intérieur de la fusée lunaire témoigne du souci de documentation d’Hergé. Cette salle est dédiée à son intérêt pour les nouveautés comme la télévision couleur (Les bijoux de la Castafiore) et la radiesthésie, sans oublier les extra-terrestres ! (Vol 714)6 - Les rêves de voyageCette salle évoque le thème des voyages et des peuples du monde. Hergé a très peu voyagé, Tintin est le globe-trotter qu’il aurait aimé être.7 - Les studiosà partir de la demande de son éditeur de refondre ses albums au fameux format de 62 pages et d’y apporter la couleur, Hergé a dû s’entourer de collaborateurs réguliers. On perçoit mieux les différents métiers qui interviennent sur un album : scénariste, dessinateur, dessinateur des décors, coloriste, lettreur…Des noms célèbres : Edgar P. Jacobs, Jacques Martin, Bob de Moor, Roger Leloup, Joel Azara…8 - La gloire d’HergéCette petite salle nous donne une idée de l’ampleur du rayonnement de cet homme qui, durant un certain temps, regrettait de ne pas être un « vrai » artiste ! Des citations de célébrités du XXe siècle…

Hergé à BeaubourgLe 14 mai 2008. à l’occasion de l’hommage rendu par le Centre Pompidou à Hergé pour le centenaire de sa naissance, Mme Fanny Rodwell, présidente des Studios Hergé, offrait au Musée national d’art moderne une planche originale de L’Affaire Tournesol. Cette donation constitue la première acquisition d’une œuvre de cette nature, elle permet ainsi au Musée national d’art moderne d’ouvrir ses collections à un nouveau champ de la création, la bande dessinée.

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Entrée du musée Hergé.

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L’architecte français christian de Port-zamparc, (Pritzker Prize 1994), magicien du volume et de la surface a parfaitement intégré les enjeux graphiques de l’œuvre de hergé, fon-dateur et maître de la « Ligne claire ».

hergé aurait eu 100 ans le 22 mai 2007, quand fut posée la première pierre du musée qui vient d’ouvrir ses portes après deux années de travaux. ce projet dont le rêve avait été évoqué dès 1979, alors que le dessinateur était parmi nous, s’est concrétisé progressivement. Et le 10 janvier 2001, date anniversaire de la naissance de Tintin, la nouvelle fut annoncée : un musée hergé verrait le jour à Louvain-la-neuve, ville universitaire de création récente, à moins de trente kilomètres de bruxelles.

Le créateur de Tintin a lui-même vécu dans les environs. ■

expositions

* 80 planches originales (qui tourneront avec les col-lections en réserve) et près de 800 croquis et dessins évoqueront l’œuvre d’Hergé, qui ne se limite pas aux aventures de tintin. Représentant un investissement de 15 millions d’euros, financés par Fanny Rodwell - veuve d’Hergé et patronne de moulinsart SA - , le musée compte accueillir 200 000 visiteurs par an.

le musée Hergé, 26 rue du labrador, 1348 louvain-la-Neuve, Belgique, est ouvert, depuis le 2 juin, toute l’année (10h-18h) (fermeture des caisses à 17h), tous les jours, sauf les lundis et le 1er janvier, le 1er mai, les 1er et 11 novembre, ainsi que le 25 décembre. tarifs : entre 5 et 9,50 e. tél. : +32 (0)2.62.62.421, fax : + 32 (0)2.64.61.459 / [email protected] / site : www.museeherge.com

FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009 29

un muséepour Hergépar Brunor

Le modèle de TintinEn 1926, les scouts Belges découvrent dans le Boy-scout Belge un nouveau héros : Totor, chef de la patrouille des Hannetons. Si certains sont fiers de connaître son auteur qui répond au totem de Renard curieux, aucun ne peut alors imaginer que le personnage qu’il allait créer trois ans plus tard aurait une renommée mondiale, et Renard curieux, son musée !Tintin apparaît pour la première fois le 10 janvier 1929, dans le numéro onze du Petit Vingtième. Georges Rémi n’a que 22 ans. Depuis 5 ans, il signe ses illustrations du nom d'Hergé, formé phonétiquement de ses initiales, RG.En ce mois de janvier 1929 tout semble possible. La crise de Wall Street n’éclatera que dix mois plus tard. L’année précédente, le quotidien danois Politiken avait décidé d’envoyer un garçon de 16 ans sur les traces de Phileas Fogg dans son périple autour du monde en 80 jours. Un concours est organisé : le jeune Palle Huld relève le défi. Apprenti dans un atelier automobile de Copenhague, lui aussi est scout. Sympathique et vif, il est choisi pour se retrouver catapulté seul dans le vaste monde. Il réussira à parcourir seul 32.500 km en 44 jours : "Une expérience inoubliable, non sans danger ni embûches", se souvient cet homme de 96 ans qui a connu une carrière de comédien. à son retour, Palle Huld reçut un accueil triomphal en gare de Copenhague. Georges Rémi ne resta sans doute pas indifférent à l’odyssée du jeune scout débrouillard.Il existe une photo de l’adolescent danois, sur la Place Rouge, en 1928. Il porte une large casquette, un ample manteau et des pantalons de golf, mieux connus sous leur nom anglais, knickerbockers : le portrait craché de Tintin… un an avant sa création dans les pages du Petit Vingtième.En 1930, Hergé mettra en scène le retour de Tintin du pays des soviets, sur le même modèle médiatique. En gare du Nord, à Bruxelles. La foule est énorme pour acclamer un jeune scout déguisé en Tintin. Elle reviendra près de deux ans plus tard, à l’issue de l’aventure au Congo. ■Façade du musée Hergé à louvain-la-Neuve.

Le Lotus Bleu. Version noir et blanc.

Planche 31. Encre de chine,

aquarelle et gouache

sur papier à dessin, 1934.L'île noire. Planche 33, de l'album en couleurs (1ère version). Encre de chine, aquarelle etgouache sur papier à dessin, 1943.

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L’histoire commence en 1991 à Moulins où les visitandines ouvrent leurs cha-piers à Gérard Picaud, membre de la Société d’émulation du Bourbonnais. Il y découvre des merveilles de tissages et

de broderies : chasubles, voiles de calices, pare-ments d’autel… en parfait état de conservation. Le Musée de la Visitation voit le jour en 2003. Avec le soutien de la Commission Pontificale pour les biens culturels de l’Église, 85 monastères du monde entier participent bientôt au dépôt de plus de 6 000 objets couvrant cinq siècles d’art.

Ces monastères entendent ainsi faire connaître

leur Ordre (1), son histoire et sa spi-ritualité. Le musée propose actuel-lement l’exposi-tion « De fleurs en aiguilles », une collection unique d e s œ u v r e s bro dées de la Visitation.

Parallèlement à l ’ expos i t ion temporaire de Mou l i n s ( que France catho-lique a évoquée le 22 mai der-

nier, n°3166), la Manufacture Prelle a

pris l’heureuse initiative, en col-laboration avec le Musée de la

Visitation, de présenter dans ses salons pari-

siens « Soie, ors et trésors des visi-tandines », une superbe sélec-

Les visitandines sublimaientces tissusprécieux enles rehaussant notammentde broderies

expositionsManufacture preLLe

En collaboration avec le Musée de la Visitation de Moulins, la Manufacture Prelle dévoile à Paris « Soie, Ors et trésors des visitandines ».

Les trésorsdes visitandinespar Alain SolAri

30 FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009

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tion qui comprend 25 chasubles, chapes ou dal-matiques. Prelle, « Manufacture d’étoffes pour ameublement depuis 1752 », dont les ateliers lyonnais sont dans la même famille depuis cinq générations, était tout indiquée pour présenter aux Parisiens de telles merveilles. Les étoffes luxueuses, brocards et soieries étaient souvent réemployés par les religieuses après leur avoir été offerts par des familles nobles. Si l’heu-reuse présentation n’est volontairement pas chronologique, on y lit cependant l’évolution des styles et des modes ; d’autant plus faci-lement que les pièces ne sont pas enfermées dans des vitrines et qu’il est possible de les détailler de près. Les visitandines sublimaient ces tissus précieux en les rehaussant notam-ment de broderies.

Le chatoiement des cou-leurs, la variété des techniques employées et la virtuosité qu’elles supposent donnent parfois l’im-pression, à distance, de se trouver en présence d’émaux. Que citer parmi ces merveilles de savoir-faire ? Ce manipule « façonné, lamé d’argent, broché et rebrodé de fleurs de soies polychromes, dentelles et fuseaux » dont le tissu de fonds provient d’une robe de Marie-Antoinette ? Ou cette chasuble et ce plu-vial dont le lampas rouge et or, livré par Prelle en 1879 (230 m d’étoffe !), figure sur un livre de commande judicieusement posé devant ? Tel pluvial, originaire de Cantorbéry, où figurent la Vierge, Saint Joseph, Saint François de Sales et Saint Jeanne de Chantal ? Ou encore cette dal-matique aux broderies d’or (vers 1830), sur un tissu lamé d’argent, qui provient de Gênes et fait songer à un habit de Cour ?

« …Ces brocards, offrandes des plus nobles personnages et souverains de l’époque, ont été conservés… pour nous parvenir non seule-ment intacts dans leur magnificence, mais sur-tout métamorphosés par les religieuses », écrit Christian Lacroix. Le grand couturier, expert en la matière, ajoute : « La broderie… a permis aux visitandines d’exprimer leur foi avec leur cœur et avec des doigts agiles ». (2) ■

expositions

1 - L’ordre de la Visitation :La Visitation est un ordre contemplatif fondé en 1610 sous les auspices de François de Sales et de Jeanne Frémyot de Rabutin Chantal. Saint François de Sales fit revenir au catholicisme le Chablais savoyard précédemment passé au calvinisme. Évêque de Genève (résidant à Annecy), béatifié en 1662, canonisé en 1665, il est déclaré docteur de l’Église en 1877. Jeune mère devenue veuve, Jeanne de Chantal organisa, durant 30 ans, la fondation de 87 monastères. Elle meurt le 13 décembre 1641 à Moulins. Béatifiée en 1751, elle est canonisée en 1767.La France abrite à elle seule 35 couvents de visitandines. Le développement de cette congrégation fut considérable au XVIIe siècle en France, au XVIIIe en Europe, au XIXe en Amérique. Présent dans le monde entier, l’ordre est particulièrement actif en Afrique et en Amérique du Sud.2 - Le Musée de la Visitation publie, en collaboration avec Somogy Edition, un très bel ouvrage d’art (également disponible au « show-room » Prelle) : « De fleurs en aiguille », préfacé par le couturier Christian Lacroix.24 x 28 cm, broché, 250 pages et 240 illustrations, 32 e.

« Soie, Ors et trésors des visitandines », à la Manufacture Prelle, 5 place des Victoires, 75001 Paris, tél. : 01.42.36.67.21, jusqu’au 24 juillet, du lundi au jeudi (9h-18h), le vendredi (9h-17h).« De fleurs en aiguille », au Musée de la Visitation, Hôtel Demoret, 83 rue d’Allier, 03000 Moulins, tél. : 04.70.44.39.03, jusqu’au 21 novembre, du mardi au samedi (10h-12h) et (14h-18h), le dimanche (15h-18h).

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Les trésorsdes visitandines

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«La Musica deuxièMe », après s'être donnée à Avignon l'an dernier, arrive à l'Essaïon maintenant. Ce huis-clos pour couple tourne autour du thème de la séparation

et de savoir s'il y a encore quelque chose à sauver.

Tous ceux qui ont vécu ce genre d'épisode y retrouveront les sentiments classiques que provoque cette situation, de la tentative de reconstruction au désir de meurtre, et ils sont joués avec beaucoup de vérité.

Cette pièce a quelque chose de la pièce classique : unité de lieu (un hall d'hôtel), de temps (une nuit) et d'action (quoi de commun entre les protagonistes ?) sont le cadre dans lequel s'expriment des sentiments forts, parfois même passionnés.

La personnalité des deux personnages est suffisamment complexe pour que jamais le spectateur ne puisse prévoir ce qui va arriver. Leurs contradictions internes sont mises en évidence par un jeu de passages du vous au tu pour revenir au vous et par l'esquisse de gestes de tendresse qui ne s'achèvent pas ou bien contredisent les propos tenus.

Ces atermoiements ont pour résultat de maintenir en éveil l'attention et de faire durer presque jusqu'à la fin l'incertitude sur l'issue de la pièce, laquelle commence par un dialogue fait de banalités dans une ambiance nostal-gique qui mène à des recherches de contacts, de confidences. « Je dansais quelquefois », dit la femme à l'homme, et de poursuivre : « ça non plus vous ne le saviez pas. »

L'originalité du débat qui suit tient dans le fait qu'il est l'œuvre de personnes à la fois

passionnées et devenues raisonnables. Les sentiments sont alors à nu en même temps qu'ils deviennent dicibles : « Même une pas-sade, c'est épouvantable, la première fois. » En même temps ce dialogue des questions et des réponses est celui de la souffrance d'un jaloux avec la fierté d'une femme qui préfère aller jusqu'au mensonge plutôt que d'avouer sa fai-blesse. « J'ai oublié notre histoire » est ainsi une réplique qui est dite sur un ton qui en contredit totalement le contenu…

À de très rares moments, on a du mal à croire à ce qui est dit, tant on sent un des par-tenaires centré sur le jeu ou la réplique. Sinon, c'est un moment de vérité intime et profond qui ne peut que toucher toute personne ayant une réelle humanité. n

théâtre

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« La Musica deuxième », de Marguerite Duras, avec Didier Merigou, Elodie Sörensen. Les mer-credis et jeudis (21h30) jusqu'au 23 juillet, à l'Essaïon, 6 rue Pierre-au-Lard, 75004 Paris (à l'angle du 24 rue du Renard). Places à 20 e, réduit 15 e, tél. : 01.42.78.46.42.

De ce roman qui obséda Marguerite Duras elle-même, voici un fruit qui a le goût de la vérité dans sa fragilité et sa nudité. On comprend que cette pièce ait captivé le public au dernier festival d'Avignon.

Un dialogue fait debanalités dans une ambiance nostalgique

« La Musica deuxièMe »

par Pierre François

conclusion

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CINéMA

Les thrillers politico-journalistiques semblaient passés de mode depuis quelque temps, remplacés par des

films policiers musclés et mouvementés. Avec ce film, Kevin Macdonald renoue avec une grande tradition en réussissant un véritable exercice de style. L’assistante parlementaire de Ste-phen Collins s’est suicidée, en se jetant sous une rame de métro. Le jeune parle-mentaire, étoile montante de son parti et qui préside la commission de Défense nationale, éclate en sanglots lors de la conférence de presse, révélant ainsi sa liaison secrète avec la jeune femme... Cal McAffrey, journaliste d’investigation et ami de Stephen, est chargé d'enquêter sur l’affaire par sa rédactrice en chef. Avec beaucoup d’habileté, Kevin Macdonald, spécialiste des charges poli-tico-historiques (Un jour en septembre, Mon meilleur ennemi), a réalisé une re marquable adaptation d’une série bri-tannique de la BBC, diffusée sur Arte en

2008. Transposant l’intrigue dans les arcanes du pouvoir américain, les scéna-ristes ont réussi à américaniser cette his-toire, amplifiant ses proportions, au prix de quelques invraisemblances qui pas-sent fort bien... Et l’on re trou ve les grands films d’autrefois (ceux d’un John Ford ou d’un Frank Capra, sans oublier Alan Pa kula, avec Les hommes du Président) qui mêlaient intelligemment enquête journalistique et magouilles po liti-ciennes. Le spectateur est cloué sur son fauteuil par les différents rebondisse-ments d'un vaste complot de corruption qui se répand à tous les étages de l'appa-reil d'État à coups de milliards de dollars.

Russell Crowe domine de sa stature une brochette d’excellents comédiens, parmi lesquels Ben Affleck et Helen Mir-ren confirment leur grand talent. Une telle conjonction de savoir-faire donne un des meilleurs films de la saison. Cette lutte d’un journaliste d’inves-tigation courageux et incorruptible pour débusquer la vérité, quel qu’en soit le prix à payer, ne manque pas de panache. On ne s'étonnera pas des violences. ■Jeux de pouvoir. Thriller américano-britannique (2009) de Kevin Macdonald, avec Russell Crowe (Cal McAffrey), Ben Affleck (Stephen Collins), Rachel McAdams (Della Frye), Helen Mirren (Cameron Lynne), Robin Wright Penn (Anne Collins), Jason Bateman (Dominic Foy), Jeff Daniels (2h07). (Grands adolescents.) Sortie le 24 juin 2009.

FightingPour survivre à New York, où il vient d’arriver, Shawn MacArthur est obligé de donner du poing pour se défendre. Remarqué par Har-vey Boarden pour ses qualités de lutteur, il va être introduit par ce dernier dans le milieu des luttes clandestines. Sans révolutionner l’art cinématogra-phique, ce film, assez classique, est un bon divertissement, avec des combats habilement filmés, des personnages attachants, et des comédiens sympathiques. En prime, New York offre un superbe décor à cette histoire distrayante. Pour une fois, on évite l’érotisme, dans un film destiné aux grands adolescents, et la vio-lence y est stylisée. Quant aux personnages, ils sont assez positifs. M.-C. R. A.

Aventures américaines (2009) de Dito Montiel, avec Channing Tatum (Shawn MacArthur), Terrence Howard (Harvey Boarden), Luis Guz-man (Martinez), Zulay Henao (Zulay Velez), Brian White (1h44). (Grands adolescents.) Sortie le 24 juin 2009.

Very bad tripC’est une tradition, aux États-Unis : le futur marié enterre sa vie de garçon avec ses meilleurs amis. C’est ce que fait Doug, qui part à Las Vegas avec ses deux meilleurs amis et son futur beau-frère. Le lendemain, au réveil, Doug a disparu, et ses amis ne se souviennent plus de ce qu’ils ont fait la veille. Si l’on n’a pas les oreilles trop chastes ni l’estomac trop délicat, on risque de se lais-ser emporter par cette comédie hilarante qui, de gag en gag, entraîne le spectateur dans une histoire totalement allumée, mais irrésis-tible. Car le rythme permet d’oublier tout ce qu’il peut y avoir d’énorme (et de vulgaire) dans cette histoire « speedée » qui roule à 200 à l’heure. L’excellence de l’interprétation est pour beaucoup dans les rires que pro-voque ce film. Avec un sujet pareil, on a échappé au pire, car les images restent relativement dis-crètes (mises à part les photos du géné-rique !). Mais ce sont les dialogues, très ordu-riers, qui appellent des réserves, dans cette comédie déjantée qui connaît une fin positive.

M.-C. R. A.Comédie américaine (2009) de Tod Phillips, avec Bradley Cooper (Phil), Ed Helms (Stu), Zach Galifianakis (Alan), Justin Bartha (Doug), Heather Graham (Jade), Sasha Varrese (Tracy) (1h39). (Adultes.) Sortie le 24 juin 2009.

Fais-moi plaisir !Jean-Jacques raconte à sa compagne Ariane qu’il a fait la connaissance d’Élisabeth, une jeune femme qui lui a donné rendez-vous le soir même. Pour éviter qu’il ne fantasme trop sur cette rencontre, Ariane conseille à Jean-Jacques de se rendre à ce rendez-vous. C’est ce qu’il fait, et, sur place, il constate qu’Élisabeth est la fille du président de la République.

Emmanuel Mouret est un auteur et un cinéaste qui revendique ses influences. Il y a de l’Éric Rohmer, pour les dialogues très écrits et l’imbroglio amoureux, mais il y a ajouté du Jacques Tati, pour le comique de situations et du Blake Edwards pour le burlesque le plus débridé. C’est très amusant, à défaut d’être le moins du monde vraisemblable, et les gags se succèdent à un rythme rapide dans cette œuvre très distrayante. Comme dans tout marivaudage qui se respecte, l’histoire se termine de façon positive, mais elle se déroule dans une ambiance assez sensuelle. M.-C. R. A.Comédie française (2009) de Emmanuel Mouret, avec Judith Godrèche (Élisabeth), Deborah François (Aneth), Frédérique Bel (Ariane), Emmanuel Mouret (Jean-Jacques), Dany Brillant (Rudolph), Jacques Weber (le président) (1h30). (Adultes.) Sortie le 24 juin 2009.

On ne s’ennuie pas une minute avec ce thriller haletant, mené de main de maître par un cinéaste inspiré.

Jeux de pouvoirKEVIN MACDONALD par Marie-Christine RENAUD d’ANDRé

Une telle conjonction de savoir-faire donne un des meilleurs films de la saison(

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Johann Sebastian Bach (1685 – 1750) – Concertos pour violon BWV 1041 & 1042, Concerto pour 2 violons BWV 1043, concerto pour violon et hautbois BWV 1060 – Pierre Amoyal, violon et direction – Camerata de Lausanne – Cascavelle – VEL 3121 – Nouveauté –

Que dire de neuf sur Jean-Sébas-tien Bach et ses concertos en l'interprétant aujourd'hui, qui plus est sur instruments modernes ?

Tel est le défi de l'enregistrement que propose Pierre Amoyal et les musiciens de la Camerata de Lausanne. Composés entre 1717 et 1723 alors que Bach était au service du Prince de Köthen, ces concertos se situent dans un contexte peu propice aux œuvres religieuses pour Bach. Époque des Brandebourgeois, c'est aussi celle d'une forte influence italienne, Vivaldi, Corelli, maîtres du concerto. Elle nourrira son inspiration de façon extraordinaire et montre son incroyable maîtrise des divers instruments, particu-lièrement du violon.

Allant plus loin que le concerto italien, Bach propose plus qu'une opposition entre les solistes et l'orchestre, portant l'écriture des pages musicales à des scènes de dialogues respectueux, en une complémentarité constante. Ce qui est particulièrement vrai dans le double concerto pour violon, qui reste

chef-d'œuvre inégalé. L'enregistrement qui nous le fait redécouvrir ici, sans bouleverser le genre, témoigne d'une vraie réflexion sur la possibilité de jouer Bach sur instruments modernes, démontrant, s'il est besoin, que l'esprit baroque se niche bien plutôt dans un phrasé, dans une ornementation de bon goût, que dans des cordes en boyaux.

L'acoustique dans laquelle les prises de son ont été effectuées est à la fois ample et précise. Un disque remarquable qui sert l'œuvre avec excellence.

Niccolo Paganini (1782–1840) – Concer­tos pour violon n° 1 & 2 – Kristof Barati, violon – NDR Radiophilarmonie Hannover – Eiji Oue, direction – Berlin Clas­sics – 0016462BC ­ Nouveauté ­

Paganini n'en finit plus de revenir à la mode. Le caractère incontournable de ses pages pour virtuoses de

l'archet nous donne à penser que les concertos du « violoniste du diable » possèdent toujours une certaine forme de nouveauté.

Paganini est de ces génies qui n'atten-dent pas leur mort pour entrer dans la légende, jusqu'à se faire dédicataire d'œuvres des plus grands : Brahms, Cho-pin... Pourtant aucune page n'est à sa hauteur technique. Il lui faut donc les écrire lui-même. Et le génie de son jeu doit être condensé en quelques phrases, dans lesquelles le violon a la suprématie. Le traitement orchestral, la phraséologie musicale, la recherche harmonique, sont en second plan, car ils ne sont pas l'objet de sa création. D'où des pages finalement conventionnelles.

Alors, n'est-ce que de l'esbroufe ? Peut-être, mais il y a un véritable sens de la virtuosité qui ne confine pas l'écriture à une suite d'exercices de conservatoire. Il y a même une intelli gence particulière à faire fredonner au violon quelques

thèmes facilement mémorisables en les entrecoupant d'en tre lacs techniques im -pressionnants. Pour des concertos tou-jours aussi populaires. Kristof Barati possède les qualités de virtuosité avec ce recul qui fait passer pour simples des traits qui ne le sont pas.

Mendelssohn (1809 – 1847), Janacek (1854 – 1928), Strauss (1864 – 1949) – Sonates pour violon et piano – Gérard Poulet, violon – Ludmilla Berlinskaïa, piano – Saphir Productions – LVC 1087 – Nouveauté ­

S'il fallait dé terminer un point commun entre ces trois sonates pour violon et piano, c'est plus

dans la place de la musique de chambre dans l'œuvre de leurs pères que dans une ligne d'école musicale qu'il faut le chercher. La sonate chez Mendelssohn, Janacek et Strauss est souvent un moyen d'expérimentation de formes, thèmes et atmosphères en vue de chantiers de plus grandes envergures. La sonate de Mendelssohn ne sera d'ailleurs pas publiée de son vivant, et c'est Yehudi Menuhin qui en assurera sa première édition en 1953. Ce qui ne diminue en rien la valeur de ces pages. Elles apportent même à Janacek une réputation de compositeur de musique de chambre et concluent la carrière de chambriste de Strauss.

On retrouve donc dans cet en-registrement trois ambiances très dif-férentes mais tout aussi prenantes, presque bouleversantes. Le lyrisme du violon y tient une place majeure, où la première place est donnée non à la virtuosité et à la débauche d'effets techniques mais à la recherche de l'émotion, à la primauté de la poésie, à la manière d'un poème symphonique en effectif réduit.

Gérard Poulet est le violoniste idéal dans cette vision encore teintée de romantisme. Sa complice au piano lui donne une réplique adaptée, sensible, raffinée et sachant se faire violence quand il le faut. n

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par François­Xavier LACROUX

Des scènes de dialogue respectueux, en une complémentarité constante

Si l'orgue est l'empereur de la musique, le violon en est le roi. Et les œuvres qui lui rendent hommage sont nombreuses. Pour autant, Sa Majesté a-t-elle toujours quelque chose à nous dire ?

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MUSIQUE

Violons solosCORDES

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Certains épisodes historiques, tels les catastrophes naturelles, sont toujours mieux connus lorsqu’un

homme de science en a été le témoin et peut raconter ce qui s’est réelle-ment passé.

Assis à sa table de travail, Rogier Ver beek, un scientifique, écrit ses mémoires. Il se souvient de ce 23 août 1883, jour funeste au cours duquel l’éruption du Krakatoa a dévasté des kilomètres de côtes, faisant plus de 36 000 victimes. Catastrophe qu’il n’avait pas su prévoir. Ce jour-là, la famille de Wil lem Beijerinck, un officier colonial hol landais, ainsi que tous les Indo-nésiens au tour d'eux, vécurent la pire journée de leur vie. Première grande éruption volcanique ayant été analysée et

décrite par un scientifique présent sur place (Rogier Verbeek), l'éruption du Krakatoa, et tous les phénomènes en cascade qui s'ensuivirent (pluie de cendres et de pierres, tsunamis, etc.) sont reconstitués avec réalisme dans ce documentaire-fiction de la BBC. Malgré un début un peu lent et des effets spéciaux assez moyens, le télé spec tateur se laisse prendre aux tripes par le récit de cette funeste journée. Car c'est à travers les h is to i res t rès per son ne l les de différents témoins de la tra gédie que

le documentaire est cons truit. C'est en particulier, le témoi gnage de Johanna Beije rinck, une mère de trois enfants ayant vécu cet enfer, qui a servi de base à l'écri ture du scénario, lui conférant ainsi une émotion et une sensibilité im pres sionnantes ! ■

Krakatoa « La plus grande éruption volcanique de l'histoire ». Documentaire-fiction franco-anglais (2006) de Sam Miller, avec Olivia Williams, Rupert Penry Jones, Ramon Tikaram. Avec la voix de Bernard Pierre Donnadieu (1h27). Diffusion le mercredi 1er juillet, sur France 2, à 22h20.

Seul au monde

Tout va toujours très vite, dans la vie de Chuck Noland, cadre dynamique et stressé dans une grande entreprise de courrier express. Et voilà que l'avion de sa société, dans lequel il se trouve, s'abîme en mer. Seul survivant, il échoue sur une île déserte, gardée par une barrière de corail. Dorénavant, il est seul au monde. Après « Forrest Gump », Robert Zemeckis retrouve son acteur fétiche, Tom Hanks, dans cette version moderne du mythe de Robinson Crusoé. Et ça n'était pas gagné d'avance, de tenir le spectateur en haleine, pendant plus de la moitié du film, avec un héros seul sur son île déserte. Arts du scénariste, du cinéaste et du comédien conjugués, on ne s'ennuie pas une minute pendant ce temps. Il n'en va pas de même avec les scènes d'ouver-ture et de conclusion, inutilement étirées. Il reste un film magnifique (les images sont superbes) et passionnant, porté, à bout de bras, par un Tom Hanks impressionnant. Cette œuvre très positive met en scène un homme obligé d'aller au bout de lui-même pour survivre. La fin, qui tranche avec les scénarios habituels, est un modèle de finesse, de dignité et de respect.

Aventures américaines (1999) de Robert Zemeckis, avec Tom Hanks (Chuck Noland), Helen Hunt (Kelly Frears), Chris Noth (Jerry Lovett), Peter Von Berg (Yuri), Nick Searcy (Stan) (2h24). Diffusion le dimanche 28 juin, sur TF1, à 20h45.

Rendez-vous en terreinconnue « Avec Zaziechez les Korowaï »La chanteuse Zazie part à la rencontre des Korowaï, en Papouasie occidentale. Découverts il y a seulement trente ans, les Korowaï vivent dans des maisons dans les arbres et n’ont jamais vu de femme blanche. Cette rencontre est aussi drôle qu’émouvante, surtout lorsque Zazie se met à chanter, ce qui fait pleurer ses hôtes.

Documentaire (2009) de Pierre Stine, présenté par Frédéric Lopez (1h47). Diffusion le mardi 30 juin, sur France 2, à 20h35.

TéLéVISION

Rilke et Rodin, une rencontreEn 1902, le jeune poète allemand Rainer Maria Rilke, 27 ans, quitte Düsseldorf où vit sa femme et se rend à Paris, afin de rencon-trer le sculpteur Auguste Rodin. Le poète lui voue une grande admiration. Il espère écrire à son sujet une monographie et s'inspirer de son génie pour nourrir son art d'écrivain. Rodin ne lui réserve pas un accueil très

chaleureux, mais l'admiration du jeune poète à son égard ne fait que croître. Rilke côtoie aussi d'illustres figures comme Marcel Proust, Stefan Zweig et Bernard Shaw. Malgré une reconstitution un peu ampoulée et une mise en scène assez statique, ce documentaire-fiction, qui ne manque pas d'intérêt, dépeint avec une certaine finesse la relation complexe qui s'est tissée entre le sculpteur et le jeune écrivain. Les dialogues sont très soignés et l'interprétation inspirée.Documentaire-fiction français (2006) de Bernard Malaterre, avec Jacques Bondoux (Auguste Rodin), Cyril Descours (Rainer Maria Rilke) (0h52). Diffusion le mardi 30 juin, sur Arte, à 23h55.

L'explosion du volcan indonésien Krakatoa reste la plus importante de mémoire d'homme. Une mémoire très riche...

Krakatoa par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

C'est à travers leshistoires personnellesde différents témoinsque le documentaireest construit

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TF120.45 Qui veut gagner des mil­lions ? Divertissement présenté par Jean-Pierre Foucault, avec Alain Delon, Maud Fontenoy, Élie Sémoun, Julien Clerc, Pascal Bataille, Laurent Fontaine, Hélène Ségara et François-Xavier Demai-son.22.50 New York, unité spé­ciale. Série avec Christopher Meloni 3.France 220.35 Fort Boyard. Divertis-sement présenté par Olivier Minne et Anne-Gaëlle Riccio, avec Tony Parker, Eva Longoria, Pierre Parker, Alexis Rambur, Gaë-tan Muller, Philippe Virlogeux, Laëtitia Paillat.22.25 Fort Boyard 20 ans «Le meilleur de Fort Boyard». Divertis-sement présenté par Olivier Min-ne et Anne-Gaëlle Riccio.France 3

20.35 Louis la brocante «Louis et les mômes» J. Téléfilm avec Victor Lanoux, Évelyne Buyle. Une histoire sympathique.22.05 SOS 17 «Septième ciel» GA. Série avec Patrick Raynal. Un épisode peu convaincant et très mélo.23.40 Cayenne express «Compa-rutions immédiates au tribunal». Documentaire.Arte20.45 L’aventure humaine «Les hommes qui ont fait l’Amérique : Andrew Jackson, un fils du peuple à la Maison-Blanche» J. C’est intéressant, mais beaucoup trop long et trop centré sur les batailles.22.10 Metropolis.22.55 Manu Katché «One shot not».M620.40 Bones : «La recette du bon-heur», «Par amour», «Pris pour cible». Série avec Emily Descha-nel, David Boreanaz 3.23.05 Supernatural. Série avec Jared Padalecki 4.Canal +20.45 Jeu fatal. Téléfilm avec Steven Seagal, Bernie McInerney (1h36) 3.KTO20.40 VIP «Douglas Kennedy». Ren-contre avec l’écrivain américain préféré des Français.21.40 Concert «Le dialogue des car-mélites», de Francis Poulenc.

télévision

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TF120.45 Seul au monde J. Aven-tures (1999) de Robert Zemeckis, avec Tom Hanks, Helen Hunt (2h24). (Voir notre analyse page 35)23.20 Les experts. Série 3.

France 220.35 Le héros de la famille A. Comédie dramatique 2006) de T. Klifa, avec Gérard Lanvin (1h40). Pas mal, mais pas toujours très convaincant et avec des fausses notes.22.25 Le grand appartement A. Comédie (2006) de P. Thomas, avec Laetitia Casta (1h40). Déce-vant, caricatural et parfos vulgaire.France 320.35 Les enquêtes de Murdoch A. Série avec Yannick Bisson. Prenant, mais le troisième épisode appelle des réserves.23.35 Haute tension «La meilleure façon de marcher : (3 et 4/4) “Je ne veux voir qu’une seule tête“, “Le grand saut“» J. Excellent.01.20 La loi du milieu A/Ø. Poli-cier en VO (1971) de M. Hodges, avec Michael Caine (1h47) 2. Excellent, mais des vio-lences et des images complai-santes.ArteSteve McQueen… Quelle classe !20.45 Papillon GA. Drame (1973) de Franklin J. Schaffner, avec Steve McQueen, Dustin Hoffman (2h19). Efficace et bien fait, mais une scène équivoque.23.05 Steve McQueen l’indomp­table. Documentaire.00.30 La lucarne «La colline aux roses» J. Téléfilm en VO avec Nao-mi Rozsa (1h35). Une jolie chronique de l'enfance, en 1956, à Budapest, mais il y a des longueurs.M620.40 Zone interdite «Cambrio-leurs prêts à tout, victimes sous le choc : La grande traque contre le fléau de l’été». Magazine.22.45 Enquête exclusive «Roissy : Dans les coulisses du plus grand aéroport de France». Magazine.00.05 Rome (8/12) A/Ø. Série avec Ray Stevenson 3. Sensationnel, mais érotique.Canal +20.50 MI­5 (3 et 4/8) GA. Série avec Peter Firth 3. Haletant.KTO20.40 La foi prise au mot «Pierre et

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20.45 Joséphine, ange gar­dien «Enfin des vacances !» J. Téléfilm avec Mimie Mathy, Philippe Bas, Jerry Lucas. Une sympathique comédie familiale, mais des invraisemblances.22.30 Ugly Betty. Série avec

America Ferrara, Eric Mabius.France 220.35 FBI, portés disparus : «Quatre ans après», «Coup bas». Série avec Anthony LaPaglia 2.22.10 Mots croisés. Magazine présenté par Yves Calvi.France 320.35 La carte au trésor «Loire-Atlantique». Divertissement pré-senté par Nathalie Simon.23.05 Au bonheur des ch’tis. Documentaire.00.35 NYPD blue. Série avec Den-nis Franz.Arte20.45 La meilleure façon de marcher A. Comédie dramatique (1975) de Claude Miller, avec Patrick Dewaere, Patrick Bou-chitey, Christine Pascal (1h20). De brefs tableaux pitto-resques évoquent la vie quoti-dienne d'une colonie de vacances de garçons. Mais ce drame cruel se déroule dans un climat trouble, avec des dialogues grossiers et des images regrettables.22.10 Anja Silja «Le chant d’une vie». Docmentaire.23.15 L’argent. Drame muet et en NB (1928) de Marcel L’Herbier, avec Brigitte Helm (2h44).M620.40 L’amour est dans le pré. Divertissement.22.25 Mauvais esprit A/Ø. Comédie (2005) de Patrick Ales-sandin, avec Thierry Lhermitte, Ophélie Winter, Maria Pacôme, Leonor Watling (1h25). Lourd et très vulgaire.00.05 The inside «Dans la tête des tueurs». Série avec K. Finneran 3.Canal +20.45 Arn, le chevalier du Temple GA. Téléfilm avec Joakim Nätterqvist, Sofia Helin (2h08) 2. Pas mal, mais très long et assez violent.KTO20.40 Sanctæ urbes : Les villes saintes «Rome».21.45 L’année saint Paul «Paul et la Lectio divina». 22.20 L’esprit des lettres.

TF120.45 Les experts, Miami : «Sous toutes les coutures», «Tous les coups sont permis», «Trois visages pour un crime». Série avec David Caruso, Emily Procter 3.23.15 Moonlight. Série 2.France 2

20.35 Rendez­vous en terre inconnue «Avec Zazie chez les Korowaï» J. (Voir notre analyse page 35)22.30 Faites entrer l’accusé «Émile Louis, les disparus de l’Yonne» GA. Magazine 3. Très intéressant, mais affreux.00.40 Les biches A/Ø. Drame de C. Chabrol, avec J.-L. Trintignant (1h35). Un film brillant, mais inégal. Cet étalage de per-versions appelle des réserves. France 320.35 Villa Belle France J. Télé-film avec Bernard Verley, A. Blan-cheteau. Prévisible et caricatu-ral.22.35 Droit d’inventaire «De Gaulle : Droit d’inventaire». Maga-zine présenté par Marie Drucker.00.20 NYPD blue. Série.ArteTouche pas à mon vieux !20.45 Roulez vieillesse J. Des portraits revigorants, mais peu de préoccupations spirituelles.21.35 Dernier voyage GA. De belles histoires, mais des confidences inutiles.22.45 Le dessous des cartes «Afghanistan : Une autre stratégie». 23.00 Querelle de Dresde «Le patrimoine culturel en question».23.55 Rilke et Rodin, une ren­contre GA. Documentaire-fiction avec Jacques Bondoux, Cyril Des-cours. (Voir notre analyse page 35)M620.40 Desperate housewives (3 et 4/17) GA. Série avec Teri Hat-cher. Drôle et bien inter-prété, mais la famille est malme-née, et l'homosxualité banalisée. 22.30 Nip/Tuck. Série 3.Canal +20.50 L’amour aux temps du cho­léra. Drame (2007) de M. Ne well avec Benjamin Bratt (2h15) 2.KTO20.40 Les mardis des Bernar dins «Jeunes et addiction : Quelles ques-tions, quelles réponses ?», avec Mgr Beau, le docteur Edel, Frédéric Gau-tier, le docteur Touzeau, etc.22.15 Églises du monde «Vatican».

samedi 27 juin Dimanche 28 juin lundi 29 juin Mardi 30 juin

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J._P.

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émissions religieuses : 08h30 Émissions religieuses : «Sagesses bouddhistes», «Islam», «À Bible ouverte», «Source de vie», «Présence protestante» - 10h30 Le jour du Seigneur - 11h00 Mes se, en l'église Saint-Pierre Channel, à Rillieux-le-Pape (69).

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télévision

FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009 37

sur ArteMercredi 1er juillet à 21h35Les mercredis de l’histoire GANombre d’enfants cachés pendant la guerre n’ont découvert que bien plus tard leur véritable identité. Ce documentaire présente des exemples qui sortent de l’or-dinaire, et permettent parfois d’évoquer certains épisodes peu connus de cette période : un enfant juif devenu prêtre, après avoir été adopté par un couple catholique ou ces dizaines de mil-liers de cosaques livrés par les Anglais aux Soviétiques, alors que l’on savait qu’ils allaient être exé-cutés. Comme l’histoire est écrite par les vainqueurs, on passe sou-vent sous silence les faits dont nous n’avons pas à être fiers.

TF120.45 Esprits criminels : «Le feu aux poudres», «Leçons de séduc-tion», «Froid comme l’amour». Série avec Joe Mantegna 3.23.10 Fringe. Série avec Blair Brown, John Noble 3.France 2

20.35 Chat en poche. Théâtre de Georges Feydeau, mise en scène par P. Laville, avec Valérie Mai-resse, Jean Benguigui, Arthur Jugnot. En direct du théâtre Saint-Georges.22.20 Krakatoa «La plus grande éruption volcanique de l’histoire» J. Documentaire-fiction avec Oli-via Williams, Rupert Penry Jones. (Voir notre analyse page 35)France 320.35 Intervilles «Marseille/Lille». Divertissement présenté par Nel-son Monfort, Philippe Candeloro et Nathalie Simon.23.05 Strip­tease. Magazine.00.00 Balenciaga «Itinéraire d’un visionnaire». Documentaire.Arte20.45 Les mercredis de l’his­toire «Les enfants-soldats de la Seconde Guerre mondiale» J. Un peu trop descriptif.21.35 Les mercredis de l’his­toire «L’identité perdue : Les enfants de 1945» GA. (Voir notre analyse ci-contre)22.30 Zoom Europa «Présidence suédoise : Quelles bonnes idées pour l’Europe ?».23.15 Bled number one GA. Drame en VO (2005) de et avec Rabah Ameur-Zaïmeche, et avec Meriem Serbah (1h37). Une œuvre émouvante et bien menée.M620.40 D & Co «Une semaine pour tout changer». Magazine.22.35 SOS vacances. Documentaire.23.50 Enquête exclusive «Roissy : Dans les coulisses du plus grand aéroport de France». Magazine.Canal +20.50 Un jour, peut­être GA. Comédie (2008) de Adam Brooks, avec Ryan Reynolds, Abigail Bres-lin (1h50). Joliment filmé, mais pas toujours très crédible.KTO20.40 Regards de philosophes «Edgar Morin et Bertrand Vergely».21.45 La famille en questions «Ma mans solos : Victimes de la crise ?».22.20 La foi prise au mot «Pierre et Paul».23.15 Audience générale.

TF120.45 Les experts, Manhattan : «Dernière mission», «Peur sur la ville». Série avec Gary Sinise 2.22.20 Secret story. Divertissement présenté par Benjamin Castaldi.France 220.35 Central nuit «En toute innocence». Série avec Michel Creton, Vanessa Demouy, Lucie Jeanne. 22.20 Au cœur des festivals. Magazine présenté par Daniel Schick.France 3

20.35 Thalassa «L’été des océans». Magazine présenté par Georges Pernoud.22.55 City homicide, l’enfer du crime «Dans les mains des géants» GA. Série avec Shane Bourne, Nadine Garner, Daniel Macpher-son 3. Si le début de cette nouvelle série est un peu confus, l’histoire devient vite prenante. Une scène sensuelle.23.45 Le goût des vacances. Documentaire.00.25 NYPD blue. Série avec Den-nis Franz.Arte20.45 Police 110 «Une bonne action maudite» GA. Téléfilm avec Edgar Selge, Michaela May (1h27). Confus et peu palpitant.22.10 Berlin brigade criminelle (18) GA. Série avec Götz Schu-bert, Saskia Vester. Un épi-sode très prenant.22.55 Tracks. Magazine.M620.40 Pékin Express «La demi-finale : Dans l’enfer du volcan Kawah Ijen». Divertissement pré-senté par Stéphane Rotenberg.23.00 Pékin Express «L’aventure continue».23.40 Sex and the City. Série avec Sarah Jessica Parker 2.Canal +20.45 Golden League «Meeting d’Oslo».KTO20.40 Soirée AED «La baie des saints». Enquête sur la baie de Kotor, au Monténégro, d’où sont origi-naires 17 saints.21.45 La vie des diocèses «Dio-cèse de Besançon».22.20 Les mardis des Bernar dins «Jeunes et addiction : Quelles ques-tions, quelles réponses ?», avec Mgr Beau, le docteur Edel, Frédéric Gau-tier, le docteur Touzeau, etc.

TF120.45 Julie Lescaut «Julie à Paris» GA. Série avec Véronique Genest, Jennifer Lauret. En changeant d'affectation, pour aller à Paris, Julie Lescaut a perdu un peu de son charme et de sa crédibilité.22.30 Alice Nevers, le juge est une femme «Une vie dans l’om-bre» GA. Série avec Marine Del-terme, Jean-Michel Tinivelli. Un épisode assez prenant, mais la fin est un peu tirée par les cheveux.23.30 Cauet retourne la méthode. Divertissement présen-té par Cauet et Cécile de Ménibus.France 2

20.35 Carnets de voyage d’En­voyé Spécial : «Enquête sur les résidences secondaires», «Bornéo : La forêt assassinée», «Le goût de la fraise», «PS : Des vacances pas comme les autres». Magazine.22.50 Avocats et associés : «Eau trouble», «Au bout de l’horreur» A/Ø. Série avec François-Éric Gendron. Des épisodes moyens avec une scène érotique.France 320.35 Vivre et laisser mourir GA. Policier (1972) de Guy Hamil-ton, avec Roger Moore, Jane Sey-mour (2h). Un James Bond conventionnel, mais efficace.23.05 Pour cent briques, t’as plus rien ! A. Comédie (1982) de Édouard Molinaro, avec Daniel Auteuil (1h20). Très amu-sant, mais des personnages amo-raux et des images complaisantes.00.30 NYPD blue. Série 2.Arte20.45 Rien que des fantômes A/Ø. Comédie dramatique (2007) de Maria Gypkens, avec Maria Simon, August Diehl (1h56). Bien filmé, mais décousu et illustré d’une scène érotique.22.40 Schadeberg «Un photo-graphe en Afrique du Sud». M620.40 NCIS, enquêtes spécia les : «De sang-froid», «La taupe», «À l’amour, à la mort». Série 2.23.15 La loi de Canterbury. Série avec Julianna Margulies.Canal +20.45 Damages (3 et 4/13) GA. Série avec Glenn Close 2. Des épisodes palpitants.KTO20.40 Grands entretiens «Mgr Lafont». Documentaire.21.40 Concert «Le dialogue des car-mélites», de Francis Poulenc.

Mercredi 1er juillet Jeudi 2 juillet vendredi 3 juillet

T : Tout publicJ : AdolescentsGA : Grands adolescentsA : AdultesØ : Œuvre (ou scène) nocive : Élément positif : Élément négatif

Repères

RaDiosRadio Notre-DameMardi 30 juin22h écoute dans la nuit "A l'ombre de Notre-Dame de Clé-ry", chaque soir d'été un village raconte une page d'Histoire à tra-vers un spectacle vivant. Avec Denis Thomas (acteur et administra-teur de l'association "Cléry - Son His-toire en lumière").

RCFLundi 29 juin13h30 Perspect ives "Pr ière Lumière, un monastère invisible", avec Jeanne Avignon et Nicole Battesti.14h30 Halte spirituelle "Dieu a t'il une volonté sur moi ?" avec Isa-belle Le Bourgeois (religieuse, psy-chanalyste et aumônier de prison)Jeudi 2 juillet13h30 Les séries de l'été "Assise, sur les pas de St François" (Redif-fusion à 22h)21h Partance Monde : Carnet de voyage d'un explorateurVendredi 3 juillet9h En direct des sess ions : 1ère étape : Dans la Communauté de Taizé, en Saône-et-Loire.10h L'été des festivals "Festival de Saint Riquier".

France-CultureDimanche 28 juin10h Messe "13e dimanche du temps ordinaire", depuis Notre Dame de Bercy, Place La Cham-beaudie, 75012 Paris. Prédica-teur : Père Benoit Deveau.

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Calvados✔ Le 19 octobre 2008, Louis et Zélie Martin ont été béatifiés. Leur Première Fête Liturgique sera célébrée à Lisieux le 12 juillet prochain, avec une messe (à 10h30) en la Basilique, pré-sidée par le cardinal Dionigi Te t t amanz i ( a rchevêque de Milan. C’est l’archevêché de Milan qui a constitué le dossier concer-nant la guérison du petit Piétro, de Monza, retenue par la Congrégation pour les Causes des Saints). Cette fête est un rendez-vous aux familles, en suivant le conseil du père de Thérèse "Fais des heureux". Rens. : Sanctuaire S a i n t e - Th é r è s e , S e r v i c e ac cueil, BP 62095, 31 rue du Carmel, 14102 Lisieux cedex, ✆ 02.31.48.55.08, fax 02.31.48. 55.26 / [email protected] / www.therese-de-lisieux.comDordogne✔ Au Centre Notre-Dame de Temniac, 24200 Sarlat, ✆ 05.53. 59.44.96, fax 05.53.59.41.12, une sess ion est proposée "Initiation à l’art de l’icône", avec Joël Marot (céramiste, icono-graphe), du 10 (9h) au 15 août (17h) / [email protected] www.temniac.orgDrôme✔ Le Foyer de Charité, 85 rue Geoffroy de Moirans, 26330 Châ- teauneuf-de-Galaure, ✆ 04.75. 68.79.11, fax 04.75.68.66.91 propose des retraites : du 13 au 19 juillet, "Dans la société et en Eglise, comment deve-nir «le sel de la terre»?", avec le Père Yannick Bonnet ; du 20 au 26 juillet "La joie de la Vierge", avec le Père Jacques

Ravanel ; du 27 juillet au 2 août, "D'une JMJ à l'autre, de Sydney à Madrid : évangéliser avec Espérance", avec le Père Godefroy DelaplaceGironde✔ L'Ardilla (association pour l'éducation et l'animation musi-cale en pays macarien), 13 rue de Verdun, BP 36, 33490 Saint-Macaire, ✆ 05.56.62.27.36, organise le 2e stage de chant sacré "Plain-chant et grégo-rien", «Le chant des Vêpres» qui aura lieu du 25 (10h) au 30 août (19h), avec 17h de chœur, participation aux médiévales, 5 ateliers, 3 concerts, cours de chant individuels, 3 professeurs. Sous la conduite de François-Xavier Lacroux, Deryck Webb, Guillaume Delpech et avec Les Chantres de Saint-Hilaire. Frais d'inscriptions et pédagogiques 132 e (soit 22 e/jour). Partitions et dossier complet à télécharger sur le site : www.ardilla.asso.frIndre-et-Loire✔ Le Festival Saint Jean, Les Roches, 37310 St Quentin-sur- Indrois, organisé par la Commu-nauté Saint Jean aura lieu du 18 au 23 août (16h), sur le thème "Je vous appelle mes amis" (Jn 15, 15), pour les jeunes de 16 à 30 ans, pour : accueillir la joie de Dieu (spectacle, louange, rencontres…) ; vivre du Christ (prière, adoration…) ; éveiller son intelligence (conféren-ces, enseignements, témoignages…). Participation : 139 e (formule studium : 154 e, formule week-end : 72 e). Rens. : festival@ stjean.com, ✆ 02.47.92.28.17, ou 06.34.95.34.84.www.festivalsaintjean.com

Jura✔ Les moines cisterciens de l 'Abbaye de No t re -Dame d'Acey, 39350 Vitreux, propo-sent, aux hommes et femmes entre 20 et 40 ans, 5 jours pour découvrir la vie monas-tique "L’expérience intérieure", du 24 au 29 août.Prière, vie fraternelle, travail manuel. Rens./inscription : Fr. Marie-Bernard, ✆ 03.84.81.04.11 / [email protected]èvre✔ L’Espace Bernadette, 34 rue Saint-Gildard, 58000 Nevers, ✆ 03.86.71.99.50, fax 03.86.71. 99.51, organise, pour tous, une session "Prier et marcher en forêt"du 1er (19h) au 8 août (9h), ani-mée par le père François Drouilly (mariste) et Christ ian Vieux. [email protected] www.espace-bernadette.comSarthe✔ Le centre spirituel Notre-Dame du Chêne, 2 rue des Bleuets, 72300 Vion, ✆ 02.43.95.48.01, ndchene@wanadoo. f r pro-pose des retraites : du 15 au 21 novembre "Avec Marie, au souffle de l'Esprit", avec le Père Joël Guibert (prêtre du diocèse de Nantes, et auteur du livre "Renaître d'en-haut") ; du 29 novembre au 5 décembre "Je porte la vie d'un autre en moi", session clown, avec Christel Rousseaux et le Père Auzenet.Yonne✔ Il reste quelques places pour la retraite à la carte (3 à 8 jours) du 1er (19h) au 10 août (9h), animée par Isabelle Lagneau (rscj), et des religieuses du Sacré-Cœur. Rens. Centre

Sophie-Barat, Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus, 11 rue Davier, 89300 Joigny. ✆ 03.86. 92.16.40, fax 03.86.92.16.49.Yvelines✔ Le Foyer de Charité "La Part-Dieu", 108 rue de Villiers, 78300 Poissy, ✆ 01.39.65.12.00, fax 01. 30.74.71.65 / [email protected] organise des retraites : du 5 au 11 juillet, "Les fondements de la foi et de la vie chrétienne dans la Parole de Dieu", avec le Père Charnin ; du 19 au 25 juillet, "Du temps pour prier : pourquoi ? Comment ?", avec le Père Rouel ; du 26 juillet au 1er août, "L’itinéraire de la foi et du témoignage de St Paul", avec le Père Charnin. également une session de cithare, pour tous (débutants ou citharistes expérimentés), sera animée par Claire Coletta du 26 juillet (18h) au 1er août (9h30). Participation aux frais pédagogiques : 110 e. www.foyer-la-part-dieu-poissy.comEglise pour le Monde✔ Des sessions de réflexion et par-tage avec "Eglise pour le Monde" organisées à partir de la "Lecture des signes des Temps", comment lire et interpréter les événements de notre temps pour une meilleure annonce de l’Evangile, seront ani- mées par le Père Georges Grincourt (diocèse de Moulins). L'une à l'Abbaye de la Pierre-qui Vire (Yonne), du 26 (18h) au 30 juillet (14h). L'autre à l'Ab-baye d’En Calcat (Tarn) : du 18 (18h) au 22 octobre (14h). Rens. : église Pour le Monde, "La Croix", 03250 Saint-Clément, ✆ 04.70.59.71.93 / [email protected]

BLOC-NOTES

38 FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009

❒ Mme ❒ Mlle ❒ M. ❒ Père ❒ Sœur

Nom/Prénom : ...................................................................................................................

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Adresse : ..........................................................................................................................

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Ville : ................................................................................................................................

Code postal : ......................... Tél : ..................................................................................

Je souhaite soutenir France Catholique en distribuant l'hebdoma-daire dans ma paroisse pendant la période estivale...

Pour cela, je reçois environ :

❒ 20 numéros ❒ 50 numéros❒ 100 numéros ❒ ......... numérosje joins un chèque (à l'ordre de France Catholique) de ..................... e pour participation aux frais d'envois.

À retourner, à "France Catholique", 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson

Sudokufacile

Le but du jeu est de remplir la grille avec une série de chiffres

tous différents, qui ne sont jamais plus d'une fois sur une

même ligne, une même colonne ou une même sous-grille.

Réponses

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Mission d'évangélisation✔ La troupe Duc in Altum convie les jeunes de 17 à 30 ans à sa mission d'évangélisation par le théâtre du 2 au 25 août. Les représentations se réalisent dans des paroisses, des sanc-tuaires et dans des commu- nau té s r e l i g i eu se s [ B r ive , C le rmont -Fe r rand , Moul ins , Cî teaux, Colmar, Mulhouse, Strasbourg, Nancy, Avon, Saint-G e r m a i n - e n - L aye , L i s i e u x , Argentan, Fontenay-le-Comte...]. La pièce s'intitule "Briser la sta-tue" , composée par Gilbert Cesbron, qui raconte la vie et la mort de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face. Objectif : faire connaître et aimer Dieu au travers de la vie de "la plus grande sainte des temps modernes". Gratuit pour les participants, aucun niveau théâtral exigé, vivre ce temps de mission comme un service, dans la joie, avoir le désir de progresser dans sa vie spiri-tuelle (messe quotidienne, orai-son, lecture des œuvres de sainte Thérèse, offices de l'église...). Les inscriptions sont au minimun d'une semaine. Contact : Hélène, ✆ 06.70.97.10.74/helene.grehant @gmail.com / www.duc-in-altum.fr Pèlerinages✔ Un pèlerinage culturel des jeunes en Terre Sainte sera accompagné par l’Abbé France, de la Fraternité St Pie X, du 12 au 19 juillet. Rens. : Agence Odeia, 10 rue Ballu Paris 9, ✆ 01.44.09.48. 68 / [email protected]✔ Un pèlerinage culturel en Irlande, à la suite des moines irlandais sera accompagné par l’Abbé Petrucci, de la Fraternité St Pie X et Marie-Elisabeth Trouillet (guide conférencière), du 18 au 25 juillet. Contact : Agence Odeia, 10 rue Ballu Paris 9, ✆ 01.44.09.48.68 / [email protected]✔ Marie-Gabrielle Leblanc (histo-rienne d'art et journaliste), conduira un voyage culturel et pèlerinage œcuménique en Roumanie du 28 septembre au 7 octobre prochain. Eglises et villages en bois du Maramures, célèbres monastères orthodoxes peints de Bucovine et de Moldavie rou maine, carmel byzantin, Transylvanie. Nombreuses ren-contres avec le clergé ortho-doxe et gréco-catholique, avec les artistes iconographes qui re- couvrent actuellement les églises de fresques extraordinaires. Im- mersion dans les villages et les monastères. 1560 e, ✆ 01.48. 07.05.84, fax 01.48.07.03.09, [email protected]

Marches au désert :Les Goums✔ 8 jours de désert avec les GOUMS, une expérience unique en son genre... Les goums commen-çent à être connus, du moins, par ce qu'on en dit mais rien ne vaut d'en connaître la réalité par l'ex-périence. Il y a bien des manières de traverser le désert, même en 4x4, mais avant la curiosité des paysages la vérité du désert se trouve en soi. Nous vivons une époque où, malgré la montée en puissance de la science, l'in-dividu vit de plus en plus dans l'incertitude. Au milieu des villes à millions d'habitants, on ne sait plus qui l'on est... soi. On se demande même parfois si la vie a un Sens. Le désert "vécu à la ma nière goum" vous donne au moins une chance de trouver un commencement de réponse à cette question. Nos marches au long cours, nos bivouacs à la belle étoile, nos petites équipes fraternelles de 15 à 20, nos Eucharisties quotidiennes avec des Prêtres qui marchent avec nous, donnent à notre expérience goum une captivante originalité. Après 6 Raids autour de Pâques, dont 1 en Navarre (Espagne), 1 en Corse et d'autres en Causses, les goums lancent cet été (du 17 juillet au 8 septembre) 25 Raids dans les Causses (Méjean, Larzac, Sauveterre, Aubrac, Quercy), en Bosnie (Medjugorge) et en Italie. âge des participants : 20/35 ans. (80-120 e la semaine). Informations et calendrier sur le site : www.goums.org / [email protected], Jean Gillard, 12 rue de la Caraque, 87700 Aixe-sur-Vienne, ✆ 06.88.75.06.01, Jean Cauvin, 21 bd de Paris, 13002 Mar-seille, fax/rép. ✆ 04.91.91.26.08.Enfance et Sainteté✔ Le 5e colloque, destiné aux parents, grands-parents, éduca-teurs, religieux, prêtres et enfants (session spirituelle par tranches d’âge) organisé par l’Associa-tion Enfance et Sainteté, aura lieu à Lourdes du 28 octobre au 1er novembre. Le thème portera sur la grâce de l’Immaculée. De nombreux intervenants dont Mgr Cattenoz, Père Berthaud (o.p.), Mgr Labaky, Père Daniel Ange, Père Verlinde, Père Geoffroy-Marie, Père Guilmard (osb), Père de Langalerie, Anne Alméras. Inscriptions, ✆ 01.42.67.07.11. [email protected] Dépliants disponibles sur le site www.enfanceetsaintete.org

Pour passer un communiqué, contactez : [email protected]

fax 01.46.30.04.64 ou inscrivez-le sur : www.france-catholique.fr

BLOC-NOTES

FRANCECatholique n°3171 26 juin 2009 39

FRANCE CATHoLIQuE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1011 C 85771 valable jusqu'au 31 octobre 2011

CNIL : 677840560, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson

Téléphone : 09.75.69.14.92 - 01.46.30.37.38 - Fax : 01.46.30.04.64Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 X

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➥ à Bordeaux, cherche studio (ou 2 pièces) meublé, quartier Tourny-Clemenceau, septembre à décembre 2009 inclus, pour étudiante, 3e année BEM. Possibilité dans famille si entrée indépendante. Tél. le soir 03.83. 57.99.38 (parents).

➥ La maison d'accueil "Les Cèdres", 30 rue des Lilas, 06100 Nice, offre un séjour de repos aux prêtres, aux religieuses autonomes. Tél. 04.92.07.86.00.

➥ Cours de Chant. "Mieux respirer, se détendre, ouvrir son oreille, son corps et son cœur et... chan-ter !", avec Yolaine Tardy, 22 rue Léon Frot, 75011 Paris, tél. 01. 43.48.41.88 et 06.20.65.24.72.

➥ Françoise-Marthe de Launoy (membre de l'Ecole Européenne de Psychothérapie Intégrative et de la FF2P). Psychothérapies brèves et psychothérapies profondes pour adultes et grands adolescents. Au 37 rue du Bourg Thibourg, 75001 Paris, et au 4, résidence les Marelles, 91800 Boussy St-Antoine. Tél pour prise de rendez-vous : 01.69.39.62.99 et 06.76.63.95.80.

➥ Le Château de Craon, 53400 Craon, propose ses chambres - gîte-réceptions. Tél. 02.43.06.11.02, fax 02.43.06.05.18 / [email protected] www.chateaudecraon.com

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