fortes chaleurs, déshydratation - faut-il boire salé · liquide au sein de l'organisme. ......

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Fortes chaleurs, déshydratation : faut-il boire salé ? Rémi GRAU - BDNS2

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Fortes chaleurs, déshydratation : faut-il boire

salé ?

Rémi GRAU - BDNS2

SommaireIntroduction 3

Partie 1 - Adaptation du corps humain à la chaleur 4

A. Équilibre des échanges pour maintenir une température constante 4

B. Adaptation de l’organisme à la chaleur 5

Partie 2 - La déshydratation 6

A. Les pertes en eau 6

B. La déshydratation 6

C. Signes cliniques 7

D. Personnes à risques 8

Partie 3 - Le sel bon allié contre la déshydratation ? 9

A. Le sodium: indispensable à l’équilibre organique 9

B. L’hydratation du sportif 10

Conclusion 11

Annexes 12

Bibliographie / Sitograhie: 15

A. Bibliographie 15

B. Sitographie 15

FORTES CHALEURS, DÉSHYDRATATION : FAUT-IL BOIRE SALÉ ? Rémi GRAU - Décembre 2017 � /152

Introduction

L’eau est un élément indispensable au fonctionnement du corps humain.L’organisme est constitué de près de 60% d’eau. Passer plus de 72h sans eau entraîne la mort par épuisement des réserves hydriques.

La déshydratation désigne le fait que l'organisme est privé, partiellement ou en totalité, de son eau. Pour fonctionner l’organisme, nécessite un apport constant de liquide, deux litres par jour, apportés par les boissons et les aliments.

Avec la chaleur, le corps transpire abondamment. Mais lorsque l'apport en eau ne suffit plus à couvrir les pertes, le corps se déshydrate.

De nombreux individus souffrent de déshydratation et ce phénomène est accentué lors de fortes chaleurs.

— > A1 et A2

Dans le cadre de ce travail de recherche, nous allons étudier l’intérêt de boire salé en cas de fortes chaleurs et de déshydratation.

Dans un premier temps nous allons analyser l’adaptation du corps humain à la chaleur, puis nous étudierons la déshydratation.Pour conclure, nous analyserons le rôle du sel dans la déshydratation.

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Partie 1 - Adaptation du corps humain à la chaleur

Depuis quelques années, les épisodes de chaleurs intenses sont de plus en plus fréquents. Quand les températures augmentent l’organisme est menacé d’hyperthermie et les conséquences ne sont pas anodines.

Le coup de chaleur est une forme extrême d’hyperthermie. Autrement dit une situation où le corps n’arrive plus à maintenir la température en dessous de 37,7 degrés.

Nous allons analyser l’équilibre des échanges mis en place par l’organisme afin de maintenir une température constante, puis nous étudierons les adaptations de l’organisme à la chaleur.

— > A3

A. Équilibre des échanges pour maintenir une température constante

La température corporelle résulte d'un équilibre entre la production et la perte de chaleur.Afin de maintenir une température constante, un équilibre des échanges doit se faire.Une température centrale constante est synonyme d’un équilibre entre perte et gain de chaleur, lorsque thermolyse équivaut à thermogenèse.

Bien que la température du noyau central du corps soit maintenue à une valeur constante ; la température des parties périphériques du corps et celle de la peau ne sont pas constantes.Pour que le niveau de température soit adéquat, le débit de chaleur se modifie en s’évacuant.

• Plus la température de la peau est élevée (vaisseaux sanguins dilatés  très visibles) plus la perte de chaleur est importante.

• Plus la température de la peau est basse (vaisseaux sanguins contractés peu visibles) plus la perte de chaleur est faible.

— > A4

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Source : Tutorat Santé Paris

B. Adaptation de l’organisme à la chaleur

L'organisme humain est en principe capable de réguler sa température pour s'adapter à une forte chaleur extérieure, voire à la canicule.

Les mécanismes du corps humain qui permettent de lutter contre la chaleur sont : • Les ajustements circulatoires ;• La sudation.

Lors de fortes chaleurs, on observe une modification de la circulation sanguine au contact de la peau et des tissus sous cutanés. Ce qui se traduit par une vasodilatation des vaisseaux périphériques et une ouverture des boucles capillaires cutanées. Le but est d’évacuer la chaleur produite dans les parties profondes vers la périphérie.Mais la chaleur arrivant à la surface de la peau doit pouvoir être évacuée dans l’air ambiant par radiation et par convection. Lorsque la température de l’air est supérieure à la température de la peau, l’évacuation de la chaleur est impossible. La seule possibilité d’évacuation calorique réside dans la mise en route de la sudation.

La transpiration ou la sudation, est une évacuation d’eau et de sueur, par les pores de la peau.La sueur est excrétée par les glandes sudoripares situées dans la peau, suite à l'exposition à une forte chaleur. Elle peut également être excrétée lors de la pratique de sport, ou en cas de stress.Ce phénomène physiologique inconscient a pour rôle principal d’abaisser la température corporelle.

Cependant ces mécanismes de régulation peuvent être débordés, notamment en période de canicule. Ils peuvent provoquer une déshydratation de l’organisme.

— > A5, A6, A7

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Partie 2 - La déshydratation

La déshydratation touche l'ensemble des populations dans le Monde.Ce n'est pas une "maladie", il s'agit d'un état physiologique avec des conséquences plus ou moins importantes. Cet état physiologique résulte d'une diminution conséquente de liquide au sein de l'organisme.

Nous allons analyser les différentes pertes en eau de l’organisme, puis nous étudierons la déshydratation. Nous terminerons par analyser les signes cliniques et les personnes à risques de cet état physiologique.

A. Les pertes en eau

Les différentes pertes quotidiennes en eau dans l’organisme sont :• Urinaires ou rénales : 1 500ml• Respiratoires ou pulmonaires: 400ml• Fécales: 200ml• Cutanées ou perspiration insensible: 500ml

Les pertes quotidiennes moyennes sont donc de 2,6l par 24 heures.

Elles peuvent varier en fonction de :• La température ambiante : plus le climat est chaud, plus les pertes sont

importantes.• La sécheresse de l’air : plus l’air est sec, plus les pertes sont importantes.• L’état physiologique : croissance, allaitement,… où les pertes sont majorées.• L’intensité de l’exercice physique : plus l’exercice est intense, plus les pertes

sont importantes.

B. La déshydratation

L’eau totale du corps humain représente environ 60% du poids corporel. Elle est répartie en 2 compartiments :

• Eau intracellulaire: représente 40% du poids corporel.• Eau extracellulaire: représente 20% du poids corporel.

Eau totale du corps humainEau du compartiment

intracellulaire : 40% poids corporel

Eau du compartiment extracellulaire : 20% poids corporel

Liquide inertiel + lymphe Plasma sanguin

16 % 4 %

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Des mouvements existent entre ces deux compartiments afin d’assurer l’homéostasie (définition en annexe) des liquides de l’organisme.

Le compartiment intracellulaire est riche en potassium alors que le compartiment extra cellulaire est riche en sodium.

Les entrées d’eau dans l’organisme sont déterminées et régulées par la sensation de soif. Le besoin de boire est dénommé besoin dipsique.Son origine peut être intra ou extracellulaire et elle se modifie selon la teneur en sodium dans le compartiment intra ou extracellulaire.

Une déshydratation d’origine intracellulaire est un excès de sodium dans le plasma, qui provoque une sortie d’eau intracellulaire vers le compartiment extracellulaire. Elle maintient l’homéostasie dans ces deux compartiments.Cette sortie provoque donc une « déshydratation » du milieu intracellulaire.

Une déshydratation du milieu extracellulaire peut être due à une diminution de la volémie et/ou de la pression artérielle.

C. Signes cliniques

La déshydratation s'apparente au travers de certains signes spécifiques, notamment :

• Sensation de soif altérée ;• Persistance du pli cutané ;• Sécheresse muqueuse buccale ; • Aplatissement du réseau veineux ; • Hypotension liée à l’hypovolémie, diminution du volume sanguin ;• Tachycardie ;• Fièvre, polypnée ;• Diminution du tonus musculaire ;• Hypotonie des globes oculaires, cernes ;• Troubles neuromusculaires (somnolence, trouble de la vigilance, agitation…) ;• Oligurie (raréfaction du volume des urines chez un individu) ;• Constipation ;• Perte d’appétit, asthénie, désintérêt.

Niveau biologique : • Déshydratation intracellulaire marquée par une hypernatrémie ;• Déshydratation extracellulaire.

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D. Personnes à risques

Toutes les personnes peuvent être touchées par la déshydratation, cependant certaines sont plus sensiblement exposées :

• Les nouveaux nés et les personnes âgées ;• Les patients diabétiques, une déshydratation, si elle n'est pas rapidement

corrigée, peut accentuer un déséquilibre glycémique déjà existant et favoriser le coma diabétique hyperosmolaire nécessitant une hospitalisation rapide ;

• Les sportifs: lors d’un effort physique, les pertes en eau sont importantes :

Conditions Pertes en eau

1 heure d’entraînement intense 1l

1 match de football Jusqu’à 4l

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Partie 3 - Le sel bon allié contre la déshydratation ?

L’eau est un composé vital de l’organisme. Elle représente environ 60 % de la masse corporelle. C’est un composé inorganique formé de deux atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène.Lorsque l’eau est évacuée de l’organisme, le sel aussi.

Nous allons analyser l’importance du sodium dans l’équilibre organique, puis nous étudierons les particularités de l’hydratation du sportif.

A. Le sodium: indispensable à l’équilibre organique

Les ions sodium et potassium sont les principaux cations présents dans les milieux extra et intracellulaire des organismes animaux.Les ions sodium majoritaires dans le milieu extracellulaire sont principalement neutralisés par des ions chlores alors que les ions potassium majoritaires dans le milieu intracellulaire servent essentiellement à neutraliser les charges négatives associées aux constituants cellulaires (protéines, acides nucléiques, métabolites,…).

Le sodium est indispensable à l’équilibre organique. Il permet de bien répartir l’eau dans le corps, de réguler la pression et le volume sanguin. Il est essentiel à l’activité des muscles, des reins et du coeur mais aussi à la transmission des signaux nerveux. Son rôle est de retenir l’eau dans les tissus. Il participe justement à la prévention de la déshydratation. Les nourrissons et les personnes âgées soignés à l’hôpital pour déshydratation se voient administrer des solutés riches en sodium et en sels minéraux.

Une alimentation équilibrée couvre les besoins en sodium et en potassium. Cependant en cas de sudation abondante, un apport de sodium sous forme de sel (Nacl) proche des 1,2g/l au maximum est recommandé. Cet apport est largement préconisé pour les efforts sportifs de longue durée (supérieur à 1h30/2h), auquel 0,4g/l de sel de potassium est ajouté s’il fait chaud.Dans tous les autres cas, des apports massifs de sodium sous forme de sel sont déconseillés, ils aggravent la déshydratation et favorisent les troubles digestifs.

— > A8

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B. L’hydratation du sportif

Au cours de l’effort physique, les muscles produisent de la chaleur parallèlement à la dépense énergétique pour éviter une trop forte augmentation de la température corporelle. Le corps évacue de « l’eau » essentiellement sous forme de sueur.

Chez un athlète, la déshydratation majore :• Le risque d’anémie ;• Accroît le stress oxydant et l’agression radicalaire associée ;• Diminue la réponse hormonale anabolisante en post-effort (baisse de la

testostérone et augmentation du cortisol plasmatique) ;• Favorise l’apparition de la fatigue centrale via une augmentation de la

perméabilité de la barrière hémato-encéphalique ;• Accentue les pertes en potassium via la sueur potentiellement impliquées

dans l’apparition des crampes, voire la mise en place d’un terrain acide• Augmente le risque de souffrance intestinale

Afin de pallier à ces symptômes, il est nécessaire d’assurer un apport en sel lors d’un effort physique. Il est conseillé aux sportifs d’endurance (cyclistes, marathons,…) d’ajouter l’équivalent d’un quart de cuillerée à café de sel par litre d’eau ou de consommer des boissons dites isotoniques, enrichies en sel.

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Conclusion

La déshydratation correspond à un manque d’eau et d’une manière secondaire à un manque de sels minéraux.

Assurer la couverture des besoins en eau est capital. L’eau est la seule boisson indispensable à l’organisme, de plus elle représente une source non négligeable de minéraux.

Ce besoin est soumis à des variations qui sont fonction entre autres de la température extérieure et de l’activité physique.

Il est primordial de s’hydrater régulièrement et de manière préventive car la sensation de soif est un signal tardif de déshydratation et peut être délétère pour les performances d’une sportif.

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Annexes- A1 : La composition biochimique du corps humain :

- A2 : Répartition des liquides et des solides dans l’organisme :

- A3 : Définition hyperthermie :Élévation de la température du corps au-dessus de sa valeur normale (37 °C chez l'être humain).

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Source : Extranet Editis

Source : Extranet Editis

Organisme Milieu intérieur

Une hyperthermie survient lorsque la production de chaleur par le corps, résultant de l'activité métabolique de l'organisme, excède ses capacités d'élimination.

- A4 : Définition thermolyse :La thermolyse consiste en l'ensemble des systèmes mis en jeu par les organismes homéothermes afin de dissiper les surplus de chaleur et de maintenir et stabiliser la température interne (37 °C pour l’Homme).

- A5: Définition sudation :Transpiration intense physiologique (due à un effort physique, une exposition à la chaleur) ou pathologique (due à une fièvre élevée, une crise d’hypoglycémie).

- A6 : Tissus sous cutanés :Les tissus sous-cutanés, également connus sous le nom de hypodermis ou aponévrose superficielle, sont la couche du tissu qui est à la base de la peau. Les conditions proviennent de sous-cutané du Latin et hypoderm dans le Grec, qui veulent dire «  sous la peau,  » car c'est la couche la plus profonde cette pose juste au-dessus du fascia profond.

Les tissus sous-cutanés se composent de graisse sous-cutanée et de divers autres types de cellules. Ils sont les plus épais dans les régions du corps telles que les fesses, les paumes, et les plantes des pieds.

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Source : AFRH

- A7: Glandes sudoripares :Les glandes sudoripares sont situées sous la peau. Elles sont responsables de la production de sueur d'où leur nom de sudoripare (sudor en latin signifie sueur).

Il y a 2 types de sueurs : les sueurs chaudes, qui le plus souvent sont en rapport avec de la fièvre, et les sueurs froides. Ce sont les sueurs froides qui sont inquiétantes : la peau est moite et froide au toucher.

- A8: Définition cation :Un cation est un atome ou une molécule ayant perdu un ou plusieurs électrons. Un ion, en somme, qui porte une ou plusieurs charges électriques positives.

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Bibliographie / Sitograhie:

A. Bibliographie— Micronutrition et nutrithérapie du sportif - Optimisation des performances, Jérôme Manetta - Sparte éditions - Janvier 2017— Alimentations, Nutrition et Régimes, Eugénie Auvinet, Caroline Hirschauer, Anne- Laure Meunier - Collection Diététique et Nutrition - 3ème trimestre 2016 — Alimentation pour le sport, de la performance à la santé, Docteur Stéphane Cascua et Véronique Rousseau (diététicienne du sport) - Amphora éditions - Avril 2005

B. Sitographie— http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais— http://www.universalis.fr— https://www.santepubliquefrance.fr— https://www.irbms.com— https://www.nicolas-aubineau.com— http://www.ch-valence.fr— http://sante.lefigaro.fr— http://www.tsp7.net— http://www.extranet.editis.com— https://www.planetesante.ch

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