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Optimisez vos achats!TRANSCRIPT
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
>EN PRATIQUESOMMAIREN°20 SEPTEMBRE 2008
Dossier
Optimisez vos achats!
Le département financier est aussi un « acheteur ». Comment négocier au mieux les achats et fournitures de produits et services
financiers? Qui doit mener les négociations lors d’achats et comment? Quels sont les postes à
optimiser? Réponses dans notre dossier.
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
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S elon Marc Van Obberghen, Managing Director
chez Mucon, « mettre la pression sur ses fournis-
seurs » est une manière « ancestrale » de consi-
dérer ses achats. Dans les marchés actuels, rela-
tivement peu d’espaces sont laissés pour le « Cost Reduction »
ou sa forme extrême, le « Cost Cutting ». L’accent doit être
mis sur la « Value for Money » et non sur les « prix plan-
chés ». Quel est le meilleur service pour le meilleur prix? Si
vous posez cette question à cinq personnes, vous recevrez
certainement cinq réponses différentes. Autrement dit, le
conseil numéro un pour les achats importants est de veiller
à ce que plusieurs personnes jugent les parties de l’offre et
à ce qu’elles fassent usage de méthodes comme le « Wei-
ghted Average Score » et la « Value Analysis ». Une décision
de groupe se révèle toujours équilibrée et se discute peu en
interne comme en externe.
Il conviendra d’associer votre département « achats », même
pour les dossiers achat qu’il ne traiterait pas encore, ou
alors d’embaucher des maisons spécialisées en consultance
d’achat pour vos cas complexes. « Par expérience, je peux
confi rmer que l’achat fonctionnel procure d’excellents résultat.
Autrement dit, le service achat fournit l’input commercial/juri-
dique et le département concerné fournit le contenu spécialisé.
Cela exige, bien entendu, que les parties associées se respectent
et s’apprécient pour leur bagage et input respectifs. »
Cette théorie pose directement une autre question: le
département financier doit-il, en premier objectif, se pré-
occuper en profondeur de l’achat? « Selon moi, la tâche
essentielle d’un département financier consiste à traduire
financièrement la stratégie de l’entreprise », estime Marc
Van Obberghen. En d’autres mots, le CFO, bras droit du CEO,
doit donner forme à la politique financière, et ce, dans tous
ces aspects tels que le funding, le controling, le manage-
ment accounting, etc.
CAS DÉLICAT Pourtant, peu de processus d’achats sont associés à la sélec-
tion de consultants en management (stratégique) et/ou d’in-
térim managers. Très souvent, ils sont encore gérés au niveau
de la direction, directement avec les fournisseurs. La consé-
quence est immédiate: des factures « après les faits » et des
contrats « réduits au maximum ». C’est pourquoi la Mana-
ging Director de Mucon voit une différence entre l’achat de
FISCALITÉ DOSSIER : OPTIMISEZ VOS ACHATS!
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
Le département fi nancier est également un « acheteur ». Pour optimiser la fonction fi nancière, il doit faire en sorte que celle-ci coûte moins cher à
l’entreprise avec plus de valeur ajoutée. Dans cette optique, comment négocier au mieux les achats et fournitures de produits et services fi nanciers? Comment
structurer son département? Qui doit mener les négociations lors d’achats ?
Quand le financier montre
l’exemple
« Le fi n du fi n consiste à ne pas changer de fournisseur mais bien à lui faire comprendre qu’il n’est absolument pas titulaire. »
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
produits et les services. Les achats de produits qui ne sont pas
« tangibles » exigent une autre approche.
L’achat de services ou de services apparentés à un produit
constitue d’ailleurs le cas le plus délicat. Comment quantifi er
la qualité d’un consultant ou d’un conseillé fi scal? Comment
coupler ceci à la question des tarifs demandés et comment
verrouiller la réalisation? « Nous sommes vite enclins à nous
adresser aux grandes enseignes, étant donné le nombre limité
de spécialistes et la diffi culté pour les petites entreprises de ren-
tabiliser ces personnes sur leur propre payroll. Par contre, chez
un fournisseur de service de taille plus modeste, on peut, d’après
mon expérience, attendre plus d’attention et d’engagement par
rapport au client. »
BANNIR LA RELATION DE CONFIANCEADXL propose aux entreprises clientes de booster leurs pro-
pres forces d’achats par des actions de formation, basées sur
des travaux pratiques, dirigés par des professionnels de l’achat
mais partant des cas réels vécus par leurs acheteurs. D’après
Xavier Leclercq, partner, la dimension fi nancière d’un service
des achats est fondamentale pour une entreprise. L’acheteur
est souvent le premier banquier de l’entreprise (crédit four-
nisseur) et, de plus, la dimension fi nancière de la gestion d’un
parc fournisseur devient prépondérante, que ce soit lors du
casting initial du fournisseur ou dans l’analyse au jour le jour
de ce qu’on peut lui offrir ou lui demander… de plus!
« Le parti pris de brandir la relation de confi ance comme alibi de
fi délités paresseuses peut s’avérer antinomique du bon mana-
gement des fournisseurs ou prestataires par un acheteur profes-
sionnel, explique Xavier Leclercq. Et cela particulièrement dans
le cas des achats de prestations intellectuelles. La séance de sen-
sibilisation que nous offrons se transforme souvent en prise de
conscience et décision d’agir. Il est de la responsabilité des achats
de faire progresser les fournisseurs dans l’intérêt de tous. »
Un service achat doit en permanence se battre « avec » (et non
pas « contre ») ses clients internes (appelés prescripteurs) qui
exigent des spécifi cations superstitieuses dites « surqualités ».
Et leurs impératifs qualitatifs, bien souvent, ne changent rien
à la situation précédente. L’acheteur professionnel posera à son
client interne les questions qui éclairent les véritables éléments
du cahier des charges. Il mettra en évidence que le changement
est souvent porteur, d’économies, sans doute, mais surtout d’in-
novation. Même si le fi n du fi n consiste à ne pas changer de four-
nisseur mais bien à lui faire comprendre qu’il n’est absolument
pas titulaire. Le fournisseur doit en effet rester constamment
sous pression pour devoir regagner sa place tous les jours grâce
au meilleur service à prix égal.
Lorsque un prescripteur, par exemple un service financier,
achète lui-même, il commerce volontiers avec un client avec
qui il a établi une relation privilégiée. « Un acheteur profes-
sionnel, lui, sur base d’un cahier des charges, ira voir le client
privilégié mais aussi la concurrence. Et pour compléter son
panel, il imaginera même d’autres types de fournisseurs. Un
CFO est la personne de référence pour comprendre quelle est
la nature du besoin, pour l’exprimer en réponse aux questions
d’un acheteur… mais certainement pas pour aller acheter sur
le marché: il y est sujet à des liens personnels qui l’empêchent
d’assumer le durcissement en fin de négociation. »
DES CSP LIMITÉSXavier Leclercq adhère à la solution des centres de services
partagés. « Pour peu que le système soit raisonné. Il faut, par
exemple, se ménager la possibilité de quitter le jeu tous les
ans. Et il conviendra d’examiner cette possibilité chaque an-
née. Je crois fondamentalement à la compétition. Pour une
entreprise engagée dans un CSP, la formule idéale consiste à
n’abandonner que 70% du deal au CSP, de façon à rester alerte
sur le marché et pour que l’acheteur, lui aussi reste alerte. En
aucun cas les 30% restant ne doivent être concédés, sous quel-
le que forme que ce soit. » Et si les fournisseurs concèdent
généralement un bon prix pour le ticket d’entrée, Xavier Le-
clercq conseille d’également exiger un effort supérieur pour
le ticket de continuité des activités.
La mise en service de Centres de services partagés se produit
souvent pour rassembler quelques services de soutien (RH,
finance, marketing…), générer un effet d’échelle et mettre
en œuvre une uniformité dans l’approche. « À mon avis, tout
ce concept a raison d’être selon la position occupée par les
processus opérationnels, tactiques et stratégiques à l’inté-
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Marc Van Obberghen: «L’achat fonctionnel procure d’excellents résultat. Le service achat fournit l’input commercial/juridique et le département concerné fournit le contenu spécialisé. Cela exige, bien sûr, que les parties associées se respectent et s’apprécient pour leur bagage et input respectifs. »
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FISCALITÉ DOSSIER : OPTIMISEZ VOS ACHATS!
rieur du service des achats », reprend Marc Van Obberghen.
Idéalement, le travail opérationnel restera au sein de la Bu-
siness Unit et les Category Managers ainsi que la direction
stratégique seront tous deux incorporés au CSP.
Dans le cas contraire, un risque éminent existe: celui de
voir un certain nombre d’acheteurs, détenteurs de spécia-
lités, rester de façon « historique » dans leur précédente
BU. En d’autres mots, les BU concernées menacent de su-
rexploiter « ses acheteurs » qui, en réalité, opèrent pour
toute l’organisation ou différentes BU. Naturellement, la
centralisation dépend, comme l’indiquent aussi bien la
théorie que la pratique, du degré de ressemblance dans la
culture d’organisation et de la maturité d’achat entre les
différentes BU. Selon les cas, ceci mènera à une structure
d’achat centralisée, décentralisée, locale, coordonnée…
Plusieurs formules combinées sont et restent donc pos-
sibles. « Mais comme règle générale, je souhaite émettre
des réserves sur les structures trop complexes. »
DES BALISES Pour ce qui concerne le maincontracting/subcontracting,
tout dépend de la mesure avec laquelle le contractant prin-
cipal exerce une emprise sur le fonctionnement et la garan-
tie de qualité de ses sous-contractants. Tout dépend égale-
ment de la façon donc ces parties parviennent à collaborer
et à réellement faire concorder leurs systèmes et processus
les uns par rapport aux autres. Enfin, pour ce qui concerne
l’offshoring, le coût de production peut souvent se révéler
meilleur marché dans certains pays « low cost ».
Mais est-ce que le client peut être correctement aidé?
« Pour des programmes ICT par exemple, aucun problème.
Mais un collaborateur en Roumanie qui doit m’expliquer chez
quel dealer je dois préférentiellement me rendre pour l’entre-
tien de ma voiture de leasing, je trouve ça un peu exagéré. »
De plus, une autre question se pose: de quoi voulons-nous
précisément nous débarrasser? « De la composante mana-
gériale? Que se passerait-il si, à un certain moment, les don-
nées devaient être récupérées pour l’une ou l’autre raison?
Cela deviendra même très complexe si le fournisseur qui a
décroché le contrat, a dû reprendre le staff existant. Ce staff
aurait l’impression, même si elle est erronée, d’être considéré
comme un agent intérimaire. »
« Quel est le meilleur service pour le meilleur
prix? Si vous posez la question à cinq personnes,
vous recevrez cinq réponses différentes. »
Xavier Leclercq: « Un CFO est la personne de référence pour comprendre quelle est la nature du besoin, pour l’exprimer en réponse aux questions d’un acheteur… mais certaine-ment pas pour aller acheter sur le marché. »
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M ieux acheter pour mieux ven-
dre, cela signifie classer ses
achats en catégories pertinentes
(stratégiques, frais généraux, achats
simples, très coûteux…); déterminer la meilleure tactique
pour chaque catégorie d’achats, déterminer l’impact de la
stratégie future de l’entreprise sur les achats, rechercher
comment mieux acheter pour soutenir la stratégie de la
société (aujourd’hui, dans un an, dans trois ans); apporter,
consolider l’avantage concurrentiel de la PME, par une poli-
tique différenciée en fonction de l’importance des fournis-
seurs; réduire les coûts, améliorer le service, obtenir plus
de flexibilité des fournisseurs.
Par ailleurs, mieux acheter permet d’obtenir une marge plus
importante. Ainsi, une diminution de 5% des achats peut se
matérialiser par une amélioration du résultat de 25%. Or, si
l’entreprise avait voulu atteindre cet objectif par l’augmen-
tation de son activité, elle aurait dû accroître ses ventes
d’environ 25%. Car, en effet, l’augmentation de l’activité en-
traîne une hausse des charges quasi proportionnelle.
Si une PME doit combattre trois principaux handicaps (un
faible volume d’activité concernée, un manque de notorié-
té de la société et des garanties de paiements faibles), un
achat répond néanmoins à certaines règles générales, vala-
bles quelle que soit la taille de l’entreprise.
Certes, la disponibilité de moyens humains et fi nanciers permet à la
grande entreprise d’organiser davantage ses achats et d’en accroître
la performance. Mais le volume des achats est aussi en correspon-
dance avec la taille de l’entreprise. « Questionnez les acheteurs dans
les grandes entreprises et vous constaterez qu’ils considèrent ne pas
disposer de temps suffi sant pour optimaliser leurs achats, explique
Jacques Moyson, professeur, formateur-consultant, administrateur
de l’ABCAL, l’Association Belge des Cadres d’Achat et de Logistique,
et administrateur d’OTM. En outre, même une grande structure
Les achats: levier de rentabilité
DOSSIER : OPTIMISEZ VOS ACHATS!
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
Pour utiliser les achats comme levier afi n d’améliorer la rentabilité, la compétitivité et la position de votre entreprise, une solution: le concept « acheter mieux pour mieux vendre, avec une marge plus importante ». Voici des conseils pour y parvenir, même si votre société ne dispose pas, pour cause de taille critique ou par décision stratégique, d’un service achats dédicacé.
Produits Charges
Chiffre d'affaires 1 000 000
Achats (biens et services) 500 000
Frais de personnel 350 000
Autres charges (impôts, taxes, amortissements...)
50 000
Résultat 100 000
Produits Charges
Chiffre d'affaires 1 000 000
Achats (biens et services) 475 000
Frais de personnel 350 000
Autres charges (impôts, taxes, amortissements...)
50 000
Résultat 125 000
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
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rencontre des diffi cultés, similaires à celles d’une PME, sur certains
marchés fournisseurs où elle ne représente qu’un poids relativement
faible par rapport à ses concurrents à l’achat. En d’autres termes,
cela signifi e que, sur ces marchés amont, la grande entreprise doit
adopter une politique dont la PME peut s’inspirer sur la majorité des
marchés fournisseurs où cette dernière offi cie. »
ACHATS ET APPROVISIONNEMENTSSur le plan organisationnel, Jacques Moyson distingue deux
fonctions différentes: les achats et les approvisionnements.
Les achats ont pour mission de répondre à un besoin de l’en-
treprise, consulter et sélectionner les fournisseurs, négocier
les conditions d’achats (prix, qualité, délai, garantie, condi-
tions de paiement…), évaluer les fournisseurs, gérer les éven-
tuels litiges. Les approvisionnements, quant à eux, passent
les commandes selon les contrats et conditions négociées
par les achats, déclenchent les appels de livraisons, assurent
le suivi de commandes. Cette distinction permet de réserver
la mission des achats au CEO et de déléguer les approvision-
nements à une ou plusieurs personnes en fonction de leurs
compétences et/ou de leur volume de travail prioritaire.
Deux cas peuvent alors se présenter. Soit l’entreprise ne dis-
pose pas d’un service d’achats. Les achats sont alors assurés
principalement par une ou deux personnes (généralement
le dirigeant assisté du responsable de production, du chef
d’atelier ou du responsable administratif pour les achats
courants). Soit la PME dispose ou souhaite créer un service
ou une cellule achats, qui est ou sera principalement char-
gée des achats de production. En général, ces personnes
assument d’autres fonctions dans l’entreprise et ne peuvent
consacrer qu’un temps restreint aux missions d’acheteur.
D’après Jacques Moyson, cette structure entraîne souvent
une dérive des prix. « Considérés isolément, ces achats ne re-
présentent qu’une valeur minime. Mais rassemblés, tous ces
dossiers forment un gisement d’économies non négligeable.
FISCALITÉ DOSSIER : OPTIMISEZ VOS ACHATS!
Jacques Moyson: « A l’inverse d’‘acheter mieux pour mieux vendre’, ‘acheter un prix, plutôt qu’une solution à un besoin de l’entreprise’, se révèle une politique d’achats désastreuse et non performante à terme. »
• visiter, interroger des entreprises qui utilisent
déjà le matériel envisagé;
• réaliser une analyse des besoins et rédiger un cahier
de charges fonctionnel pour laisser aux fournisseurs
consultés la possibilité de proposer des solutions
auxquelles vous n’avez peut-être pas pensé;
• comparer tous les aspects du marché et évaluer le
coût global d’usage et pas seulement le prix d’achat;
• négocier tous les aspects du marché : modalités
de livraison, garantie, formation, documentation,
assistance technique gratuite pendant la premiè-
re année, prix des principales pièces de rechange,
délais d’intervention et de réparation, pénalités
pour retard de livraison ou de réparation…
• négocier le contrat d’entretien en même temps
que l’achat, afi n d’éviter les mauvaises surprises en
termes de coûts, service et délais d’intervention;
• comparer les solutions achat : leasing financier
ou location;
• s’assurer que le fournisseur dispose d’un service
technique d’après-vente efficace et compé-
tent localement;
• s’assurer que le fournisseur dispose d’un stock
de pièces de rechange suffisant ou livrables
dans un délai raisonnable;
• rester attentif à l’évolution financière, technique
et commerciale de votre fournisseur au cours
des années qui suivront l’achat;
• prévenir toute défaillance de celui-ci et vérifier
qu’il existe un autre fournisseur apte à repren-
dre la maintenance si votre principal cocontrac-
tant disparaît du marché par faillite ou absorp-
tion par un concurrent.
10 CONSEILS pour vos achats d’investissements
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
Pas seulement en termes de prix d’achats, mais aussi de qualité
fournie ou de gain de temps. Par ailleurs, le manque de temps ne
permet pas non plus aux personnes investies de cette fonction
de pouvoir auditer les fournisseurs ou de participer à autant de
manifestations (salons, foires, colloques…) qu’elles le désireraient
pour pouvoir découvrir de nouvelles solutions techniques ou de
nouveaux concepts applicables au sein de leur entreprise. »
Les conséquences sont dès lors aussi diverses que pénalisantes
pour l’organisation: une fonction considérée comme secondaire,
peu ou pas de formation aux techniques d’achats et à la négo-
ciation, peu ou pas d’analyse et de suivi des marchés fournis-
seurs, un acheteur généraliste ou trop spécialisé, une formation
juridique souvent insuffi sante, une préférence au maintien de la
routine des achats, des gains potentiels des achats méconnus et
non recherchés…
QUELQUES SUGGESTIONSPour les achats simples les plus courants liés à des mar-
chés très concurrentiels (fourniture de bureau et autres
consommables généraux, location de vêtements de tra-
vail,…), Jacques Moyson conseille de recourir à une centrale
d’achats afin de profiter d’un effet de massification réalisé
avec d’autres entreprises de taille identique ou plus impor-
tante. L’avantage est double: obtenir de meilleurs prix et
une facturation globale mensuelle. « Si l’entreprise est si-
tuée dans un zoning, il faudra rechercher la mutualisation
de certains achats ou de prestations de services en facility
management (nettoyage, gardiennage, assurances, éner-
gie et chauffage, etc.). Recourir à un acheteur professionnel
indépendant à temps partiel – par exemple un jour par se-
maine – ou en temps partagé avec d’autres PME, éventuel-
lement sur le même site, est une autre piste à creuser. Étant
« Dans l’environnement économique actuel, le ‘cost killer’ n’a sa place que pour des achats simples sur des marchés hautement concurrentiels. »
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FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
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donné que les PME possèdent toujours des conditions géné-
rales de vente, mais très rarement des conditions générales
d’achat, inspirez-vous des conditions générales de grandes
entreprises pour rédiger les vôtres. Enfin, demandez à votre
comptable ou à votre équipe financière d’évaluer le coût
moyen d’une commande d’achats, pour chiffrer globale-
ment le coût administratif de vos achats et opter pour une
réduction structurelle de vos commandes. »
Car dans une économie de marché, les PME doivent désor-
mais s’appuyer, elles-mêmes, sur des fournisseurs fiables,
compétitifs, innovateurs et flexibles. En effet, dans cette
économie de marché, les entreprises adoptent majoritaire-
ment une stratégie orientée en fonction de leurs clients,
des besoins actuels de ces derniers, mais surtout de leurs
besoins futurs. Et, simultanément, la chaîne de produc-
tion et de valeur dans laquelle s’intègrent les PME, œuvre
de plus en plus, partiellement ou totalement, en flux tirés
par la demande. Avec les fournisseurs stratégiques, il ne
s’agit donc plus simplement d’acheter mais de concevoir
les achats comme un levier de performances et d’améliora-
tion continue. La sélection des meilleurs fournisseurs doit
s’opérer en fonction de multicritères (rapport prix-qualité-
délai-services-innovation-flexibilité) et dans une perspec-
tive à long terme. Il faut jouer la carte « gagnant/gagnant »
plutôt que celle de la confrontation client/fournisseur.
À l’inverse d’« acheter mieux pour mieux vendre », « ache-
ter un prix, plutôt qu’une solution à un besoin de l’entre-
prise », se révèle une politique d’achats désastreuse et non
performante à terme. « Dans l’environnement économique
actuel, le ‘cost killer’ n’a sa place que pour des achats simples
sur des marchés hautement concurrentiels. Choisir ‘la solu-
tion la moins chère plutôt que celle, mieux adaptée, mais
plus coûteuse’ relève d’une politique à court terme qui s’avère
souvent plus onéreuse car elle n’intègre pas les nombreux
autres coûts liés à cet achat: utilisation, entretien, déchets…
dont l’ensemble constitue le Total Cost of Ownership. En rai-
son de sa taille, de son volume d’achats et de sa fragilité, la
PME doit, comme le réalisent de plus en plus fréquemment
les grandes entreprises, constituer des partenariats avec les
fournisseurs stratégiques pour l’entreprise. » Dans ce cas, il
s’agit surtout d’acheter de la valeur ajoutée.
• réaliser une étude make or buy;
• utiliser des études benchmarking;
• obtenir la décomposition des coûts;
• connaître l’élément déterminant du coût
de la prestation;
• connaître le droit régissant la propriété intellectuelle;
• globaliser l’offre pour augmenter la puissance d’achat;
• passer des contrats cadres avec un/des
fournisseur(s) en nombre limité;
• pendant la durée du contrat, évaluer périodi-
quement, avec le fournisseur, ses prestations;
• établir un calendrier des échéances et durée des
préavis des contrats avec tacite reconduction;
• accorder une attention particulière à la clause
d’indexation automatique (au fil du temps, ces
indexations successives justifient une renégocia-
tion du contrat et une remise en concurrence).
10 CONSEILS pour vos achats de prestations ou de services
« Les PME possèdent toujours des conditions générales de vente, mais très rarement des conditions générales d’achat. »
• Impliquer le fournisseur dès l’élaboration du projet
et de la phase de développement;
• demander conseil au fournisseur sur les aspects
techniques de la partie ou du système à sous-traiter;
• impliquer et responsabiliser le fournisseur dans la
destination fi nale du produit;
• mise en place un binôme technicien/acheteur;
• analyser le marché amont et représenter, sous
forme matricielle, les risques et les profi ts pour le
produit sous-traité;
• analyser les capacités d’étude du sous-traitant, d’in-
novation, sa capacité machine actuelle, l’évolution
de ses investissements;
• analyser en détails chaque année, les comptes
annuels du fournisseur afi n de suivre l’évolution de
sa santé fi nancière;
• analyser l’évolution de votre puissance d’achat sur
les prochaines années et l’importance que vous
représentez dans le portefeuille clients de votre
sous-traitant;
• exiger une décomposition des coûts du fournisseur
afi n de jouer la transparence;
• mettre en place un plan d’assurance qualité.
10 CONSEILS pour vos achats de sous-traitance
FISCALITÉ DOSSIER : OPTIMISEZ VOS ACHATS!
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
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A vant de commencer à renégocier un porte-
feuille d’assurances, Bart Goossens, Mana-
ging Director d’Aon Belgium, ne saurait trop
conseiller de procéder à un exercice de risk ma-
nagement, c’est-à-dire essayer d’identifier les risques cou-
rus par l’entreprise. Cette cartographie de ces risques peut
être réalisée en interrogeant tous les intervenants au sein
de l’entreprise. Une enquête minutieuse devrait permettre
de répondre assez finement à toutes les questions: quels
sont les risques? Comment se présentent-ils? Avec quels
impacts? Comment les limiter? Qui est responsable? Etc.
On pourra aussi définir jusqu’à quel point une entreprise
souhaite faire une rétention de ces risques. Un calcul géné-
ralement effectué par rapport au chiffre d’affaires.
Toutes ces données joueront ensuite un rôle essentiel dans la dé-
termination des assurances dont l’entreprise a réellement besoin,
la hauteur des franchises, etc. « Sur base de cet exercice de risk ma-
nagement, il faut optimiser les assurances auxquelles on veut sous-
crire pour couvrir le risque que l’on ne veut, ou peut, pas soutenir
soi-même et que l’on souhaite transférer à un assureur. » Ensuite, il
faudra trouver un partenaire capable de répondre professionnel-
lement à ce besoin. Par exemple, en organisant une compétition
entre assureurs et courtiers. Convier dix courtiers ne sert à rien.
L’affaire risque plus de se bloquer que d’avancer. « Je suggère plutôt
de cibler deux ou trois courtiers et de leur demander de remettre
une proposition. Les résultats seront plus compétitifs. »
NÉGOCIER LES MEILLEURS PRIXPour vérifi er la qualité et la compétitivité de son portefeuille
d’assurances et de son courtier, la solution du benchmarking,
réalisé par une société spécialisée, peut être utile. « Pour une en-
treprise, la solution la plus simple consiste à confi er l’entièreté de
son portefeuille à un seul courtier. Même si certaines grandes mai-
sons suivent pour politique de posséder au moins deux fournis-
seurs. Néanmoins, le courtier aura pour responsabilité de contac-
ter le partenaire le plus apte pour couvrir le risque. Et l’entièreté
du package ne sera jamais confi ée au même assureur car tous ont
leurs spécialités. » La démarche est en réalité opposée à celle d’un
particulier pour qui les produits sont bien plus standardisés.
Un benchmarking mettra également le courtier sous pression
Comment renégocier votre portefeuille d’assurances
DOSSIER : OPTIMISEZ VOS ACHATS!
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
Parmi les produits fi nanciers indispensables au fonctionnement de l’entreprise, les assurances ont pris une place importante, voire essentielle. Mais gérer une entreprise, c’est aussi et avant tout essayer d’identifi er les risques qu’elle encourt. Les assurances n’interviendront qu’en second lieu, en cas d’imprévu. Les conseils d’un spécialiste.
« Ciblez deux ou trois courtiers plutôt que d'en convier dix. Les résultats seront plus compétitifs. »
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
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pour qu’il négocie les meilleures assurances aux meilleurs prix. Et
si tel n’était pas le cas, sur base des propositions contenues dans
l’étude de marché, le courtier pourra adapter ses produits. « La
concurrence reste le meilleur moteur dans le monde de l’assurance.
En courtage, et particulièrement pour les entreprises, on ne change
pas de courtier en dix minutes. Votre partenaire doit connaître votre
business. Il s’agit d’un facteur essentiel qui réclame du travail et du
temps. Mais cela ne doit pas empêcher votre partenaire de rester à
jour dans ses produits. » Pour se prémunir, certaines grandes socié-
tés accordent les contrats uniquement pour une durée limitée.
Ensuite, ils sont remis en jeu avec un appel d’offre et un cahier des
charges. Les courtiers pourront alors remettre une offre, en termes
de prime mais aussi de manière conceptuelle (comment organiser
le portefeuille d’assurances, avec quelles garanties, etc.).
CLASSIQUES ET MOINS CLASSIQUESDans un portefeuille d’assurances d’entreprise, on retrouve les
grands classiques : responsabilité civile, incendie, pertes et bénéfi -
ces, accidents du travail, fl otte de véhicule, employee benefi ts (as-
surance groupe, assurance hospitalisation, pension…) et, de plus en
plus nécessaire, une assurance responsabilité pour les dirigeants
d’entreprises. « Les administrateurs statutaires ou de fait d’une en-
treprise peuvent, en effet, être tenus responsables pour certains évé-
nements qui surviennent dans leur entreprise. Leur patrimoine privé
peut alors être mis dans la balance pour les indemnisations. Dès lors,
pour le protéger, ils peuvent souscrire à une assurance. On constate
d’ailleurs une demande croissante pour ce type de produit, même
pour les petites entreprises ». Une assurance dont les tarifs ont, par
ailleurs, baissé au cours des dernières années.
Autre produits très spécialisés mais encore peu populaire en Bel-
gique: l’assurance retrait de produit. Les secteurs de l’alimentation
ou de l’automobile, mais plus généralement toutes les activités
qui mettent en circulation des produits distribués à des milliers
de consommateurs, sont concernés. Néanmoins, en Belgique, peu
d’entreprises semblent se laisser séduire pour le moment. « Le
risque évalué n’est, pour elles, pas suffi samment important pour
souscrire à une assurance. Malgré le fait que nous constations
toujours plus de cas de retraits de produit du marché. Comme ce
fut encore très récemment le cas pour les moules belges. Pourtant,
l’impact fi nancier d’un tel retrait n’est pas sans importance. Nous
menons donc des actions commerciales pour essayer de faire
connaître ce produit aux entreprises. »
Bart Goossens: « La concurrence reste le meilleur mo-teur dans le monde de l’assurance. On ne change pas de courtier en dix minutes, mais cela ne doit pas empêcher votre partenaire de rester à jour dans ses produits. » Pour répondre aux préoccupations environnementales et
au réchauffement climatique, le protocole de Kyoto a fi xé
un calendrier de réduction des émissions de gaz à effet de
serre. Parmi les secteurs visés, l’automobile a rapidement
réagi. Notamment en entreprises, où les fl ottes de véhi-
cules sont davantage régies par des car policies de plus en
plus contraignantes. Pour continuer à réduire les coûts, une
optimisation de sa car strategy ira de pair avec la car policy.
Pour Bart Goossens, une politique de gestion de la fl otte
permettra de contrôler et de réduire le risque au maximum.
Première étape: responsabiliser les conducteurs et faire en
sorte qu’ils considèrent leur véhicule de société avec autant
d’égard que leur véhicule personnel. « Ce qui, actuellement,
est souvent très loin d’être le cas. Pour la société, cet état
d’esprit se traduira immanquablement par des statistiques
négatives et par des primes défavorables. Il faut donc que les
conducteurs doivent s’expliquer et, si nécessaire rendre des
comptes, en cas d’ennuis ou de sinistres avec leur véhicule
de société. Une car policy stricte aura comme effet direct de
diminuer le nombre d’accidents et, comme effet indirect, de
voir le montant des primes baisser à son tour. »
En fonction de l’importance de la fl otte, les modalités
d’assurances varient. Pour une petite fl otte d’une dizaine
de véhicules, il conviendra de s’orienter vers les solutions
traditionnelles de responsabilité civile et d’omnium. Pour
les plus grandes fl ottes, les statistiques sinistres du passé
permettront d’analyser la pertinence du risque omnium.
Étant donné l’importance des primes et des taxes sur
les assurances voitures, il sera peut-être préférable de
s’orienter vers un système de self assurance. Enfi n, si la
fl otte se révèle vraiment importante, on peut considérer,
pour la partie RC, une franchise importante même si elle
n’est pas opposable à des tiers. Le grand nombre de voi-
tures permettra d’amortir certaines dépenses grâce aux
économies d’échelle.
Avez-vous une « car strategy »?
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°20 - SEPTEMBRE 2008
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C hez GlaxoSmithKline Biologicals, le départe-
ment achats rapporte directement au CFO.
Avec une casquette finances et une autre
casquette achats, le CFO se positionne simul-
tanément comme un fournisseur et comme un demandeur
de services. Il fournit en effet des services financiers au dé-
partement informatique – fondamentalement, le contrôle
et le support budgétaire – et des services du département
achat. « Pour établir ces processus, le CFO travaille en étroite
relation avec le service informatique, explique Daniel Le-
beau, Vice-President Information & Management Systems
chez GSK Biologicals. Et une vision commune permet que le
succès de l’un contribue au succès de l’autre. »
Dans son fonctionnement, l’informatique poursuit des ob-
jectifs (le why) et possède une manière (le how). Les deux
facettes sont importantes car, avant de sélectionner un
procédé d’implémentation, il conviendra de s’accorder sur
les services que l’informatique devra rendre, afin d’éviter
toute source de désaccord. « Les ‘why’ de l’IT font en sorte
qu’une vision commune peut se construire. Il s’agit essen-
tiellement des aspects de compliance, de globalisation et de
productivité. Ce sont les critères de priorité des projets. Les
‘how’ permettent de s’accorder sur les solutions et la manière
de les implémenter. Il s’agit essentiellement des aspects de
simplification, d’intégration et d’optimisation. En se mettant
d’accord sur les pourquoi et sur les comment, une entreprise
soude les visions des différentes parties concernées. »
CINQ CONTRIBUTIONS… Chez GSK, la compliance est une contribution importante
que l’IT apporte à la société. Dans le contexte actuel, un CFO
en est fort demandeur, car l’industrie pharmaceutique, tout
comme l’aéronautique ou le secteur bancaire, est très régu-
lée. « La meilleure façon d’instaurer des processus complian-
ce, sans s’enferrer dans une politique de policies, consistera à
mettre les bons contrôles informatiques en place. »
La deuxième contribution que l’IT véhicule chez GSK est
spécifique à l’entreprise pharmaceutique puisqu’elle
concerne la globalisation et la croissance. « Depuis quel-
ques années, nous connaissons une croissance de 20 à 25%
FISCALITÉ DOSSIER : OPTIMISEZ VOS ACHATS!
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
La fi nance est, historiquement, le département le mieux informatisé. Comment peut-il bâtir, avec l’IT, une vision commune, notamment en matières d’achats de produits et de services? Quelles sont leurs préoccupations respectives et comment peuvent-elles se rejoindre? Réponses avec deux directeurs IT, chez GSK Biologicals et International Paper Europe.
Finance et IT, le duo gagnant?
« Il n’existe aucune preuve que l’on obtiendra de meilleurs softwares parce qu’on réfl échit trois ans au lieu de trois semaines. »
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par an. Pour absorber au mieux cette croissance, il faut
établir correctement des processus globaux à travers le
monde. » Enfin, troisième contribution, transmise par l’in-
formatique: la productivité, car l’automatisation des pro-
cessus diminue les coûts. À côté de ces trois contributions
essentielles pour l’informatique de GSK, on a également
l’innovation et la satisfaction du client.
Selon Daniel Lebeau, en articulant convenablement l’ali-
gnement IT-business pour apporter toute la valeur de l’IT
au CFO, on possèdera déjà un élément important de vision
commune. « Jusqu’ici, en règle générale, tout le monde est
d’accord. Mais il faut ensuite pouvoir positionner le CFO en
tant qu’acheteur de produit IT! Grâce à cinq axes de la cultu-
re du département informatique, je pense qu’IT et Finance
peuvent facilement se rejoindre sur une vision commune. »
… ET CINQ AXESPremier axe: la culture de la simplification des solutions
IT (less is more) poursuit l’objectif de réellement diminuer
au maximum le nombre d’outils, de technologies (serveurs,
logiciels…) et des business process. « Il ne faut pas oublier
que la finance est, historiquement, le département le mieux
informatisé. Dans le passé, les CFO ont vécu l’informatisa-
tion de leur département avec heurts et malheurs et sont,
dès lors, extrêmement sensibles à la simplification de l’ar-
chitecture et à la simplification des business process. Néan-
moins, cette position n’est pas naturelle. Il faut avoir vécu
l’informatisation pour envisager une légère marche arrière.
Dans le fond, les grands projets ERP répondent aux mêmes
objectifs. Ils sont souvent sponsorisés par le CFO car ils ont
pour but de simplifier les business process. »
Deuxième axe: la culture de l’intégration des solutions, sa-
chant que l’interface est le cancer de l’IT. Les interfaces re-
présentent le signe visible d’une structure en îlot dans une
société. Chaque département a souhaité sa propre solution
et, au lieu d’envisager des process interdépartementaux, on
implémente des interfaces. « Et ces interfaces fonctionnent
correctement uniquement dans la théorie. La stricte réalité
montre rapidement leurs limites. L’interface idéale, qui fait
en sorte que tout est transparent, n’existe pas! » De plus,
le nombre d’interfaces est exponentiel lié au nombre de
systèmes. Or, un CFO adhère aisément à une vue intégrée,
qu’un système ERP peut, par exemple, apporter.
Troisième axe: la culture de l’optimisation de l’asset IT. L’IT
constitue un investissement et les licences que l’on achè-
te représentent ses possibilités de développement. C’est
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Formation d’actualité
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Olivier Brissaud, VOLKSWAGEN GROUP SERVICES SA/NV Laurent Carlier, BEFIMMO Prof. Dr. Bruno Colmant, EURONEXT BRUSSELSFrank De Jongh, DELOITTE Guillaume Hollanders, DELOITTE CONSEILS FISCAUXArnaud Laviolette, ING BELGIUM CORPORATE FINANCE Amador Malnero Fernandez, ING FINANCIAL MARKETS François Masquelier, RTL GROUPChristian Sanders, FORTIS MERCHANT BANKING
Quelle nouvelle donne après Bâle II et la crise du subprime ?
MARDI 23 SEPTEMBRE 2008 - BRUXELLES
FINANCEMENTD’ENTREPRISE
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pourquoi il faut optimiser ces licences sous peine de les
sous-utiliser. « Ce qui est la pire des situations en matière
de coût informatique. D’autant plus qu’optimiser un asset
est dans le cœur de métier du CFO. » L’optimisation per-
mettra une utilisation plus large du logiciel mais aussi un
gain par rapport aux coûts de maintenance.
Quatrième axe: la culture de l’impact (less promise, more
results) est la seule partie du cycle de vie informatique qui
puisse apporter de la valeur à l’entreprise. Il s’agit du projet à
proprement parler. « Il n’existe aucune preuve que l’on obtien-
dra de meilleurs softwares parce qu’on réfl échit trois ans au
lieu de trois semaines. La culture de l’impact tend à minimiser
au maximum les phases de préparation et de maintenance
avant et après un projet, afi n de placer toute l’énergie dans
le projet. » Enfi n, cinquième axe: la qualité. « La culture de la
qualité se décline dans les qualités des analystes, dans la qua-
lité des processus mais aussi dans la qualité du code. »
Le travail du financier a énormément changé depuis 10
ans. L’importance du contrôle interne et des audits, la glo-
balisation axée sur les pays émergent, la pression sur les
résultats obligent le financier à devenir plus familier avec
son informatique de gestion et l’informaticien plus sensi-
ble aux exigences nouvelles du financier. Etre partenaire
dans le succès n’est pas un choix, c’est une clé du succès.
DOUBLE CONTACTPour Xavier Bourgois, IT Director d’International Paper Eu-
rope, IT et Finances peuvent se rejoindre sur une vision
commune grâce aux processus. Idéalement, dans la struc-
ture d’un département, un collaborateur de l’informatique
doit être identifié comme le contact attitré de la finance.
Il connaît les projets de l’informatique mais aussi quels
points doivent être améliorés dans la finance.
« Du côté financier, les processus doivent être traduits dans
des demandes informatiques. Mais spontanément, cette
personne de contact verra aussi parfois des opportunités
informatiques qu’il traduira dans les processus financiers,
confie-t-il. C’est pourquoi, afin d’occuper une telle posi-
tion, il est important d’avoir quelqu’un qui démontre une
connaissance du business et qui migre un petit peu vers l’in-
formatique. Ou alors, on préfèrera un profil informatique
mais assez ouvert pour s’intégrer à l’équipe financière. »
Quoi qu’il en soit, Xavier Bourgois conseille de structurer
ses équipes en deux pôles: une partie techniquement
forte et une partie davantage orientée sur la vision straté-
gique, où l’on trouvera la personne de contact. « Trop sou-
vent, on pense que l’informatique est technique. J’estime
qu’elle est davantage orientée vers les processus et l’identi-
fication des bons outils pour les concrétiser. »
Enfi n, notre interlocuteur estime qu’un CFO remplit trois
rôles. Premièrement, celui de responsable des fi nances de
l’entreprise où, avec l’IT, il prendra des décisions conjointes
d’investissement. Deuxièmement, celui de client déve-
loppeur de processus. Et troisièmement, dans la partie
fi nancière, celui d’aide à l’identifi cation des points d’amélio-
ration. Les avancées techniques permettent d’automatiser
certaines transactions et d’améliorer la productivité.
FISCALITÉ DOSSIER : OPTIMISEZ VOS ACHATS!
Xavier Bourgeois: « Trop souvent, on pense que l’informatique est technique. J’estime qu’elle est davantage orientée vers les pro-cessus et l’identifi cation des bons outils pour les concrétiser. »
« L’interface idéale, qui fait en sorte que tout est
transparent, n’existe pas! »