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FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°18 - JUIN 2008
>EN PRATIQUESOMMAIREN°18 JUIN 2008
Dossier
eFinancePeut-on encore se passer d’un ERP? Quels en sont les avantages et les contraintes? A partir de quelle
taille l’entreprise peut-elle songer à franchir le pas? Quelles sont les conditions de succès? L'ère de
l'efacturation est-elle venue? A quelles conditions? Réponses dans notre dossier.
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°18 - JUIN 2008
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FISCALITÉ DOSSIER : eFINANCE
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
Peut-on encore se passer d’un ERP (pour « Enterprise Resource Planning » ou, dans la langue de Molière, « Progiciel de Gestion Intégré »)? Quels en sont les avantages et les contraintes? A partir de quelle taille l’entreprise peut-elle songer à franchir le pas? Quelles sont les conditions de succès? Finance Management a mené l’enquête.
P our accroître l’effi cacité d’un département fi -
nancier, faut-il nécessairement penser à l’im-
plémentation d’un système ERP? La position
de Raimondo Di Bono, administrateur délégué
d’Indium Industry, est très clair. Aujourd’hui, même dans une
PME, pour autant que l’on atteigne un nombre de factures si-
gnifi catif, l’intérêt pour un ERP est bien réel: devis, commandes,
statistiques liées, analyse des marges… se révèlent beaucoup
plus aisés à gérer de la sorte. « Et puis, n’oublions pas le suivi des
paiements clients et fournisseurs, leur historique, la traçabilité du
fl ux de l’information, du devis jusqu’à la facturation et ses impli-
cations en termes d’analyse de travail du personnel, indique-t-il.
Concrètement, cela permet d’éviter – à tout le mofoiins de dimi-
nuer sensiblement – le coût opérationnel et les charges fi xes par
rapport aux ressources humaines nécessaires pour exécuter les
mêmes tâches que l’ERP. »
Car, selon Raimondo Di Bono, l’implémentation d’un ERP ne doit
certainement pas être liée au nombre de personnes qui tra-
vaillent dans l’entreprise mais plutôt à l’importance du fl ux de
données qui sortent et rentrent dans l’entreprise, quelle que soit
sa taille. « Je dirais qu’à partir d’une centaine de factures traitées
par mois, cela a un sens. En interne, les informations apportées par
l’ERP permettront, à tout moment, de savoir où l’entreprise se situe,
quelles sont ses marges d’exploitation par rapport aux coûts ou
aux charges fi xes… » En d’autres termes, maîtriser des indicateurs
fi nanciers qu’il vaut mieux posséder en temps presque réel!
ROI EN DEUX ANSLa plupart des grandes sociétés ou des grands groupes indus-
triels travaillent avec des solutions reconnues sur le marché
et adaptées spécifi quement à leur business et à leurs besoins.
« Leurs moyens fi nanciers permettent de développer des outils à
leur mesure. Ce que ne peuvent généralement pas se permettre
les PME… » Pour ces dernières, il faut dès lors opter pour la
solution qui se prêtera le mieux à leurs activités. « Une petite
ERP: mode d’emploi
Jan Smessaert: « N’implémenter qu’une solution fi nancière coûtera davantage d’argent car il faudra ensuite l’intégrer manuellement, en créant des interfa-ces onéreuses avec d’autres applications – gestion des stocks, ressources humaines… »
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PME se tournera préférentiellement vers des solutions software à
des coûts accessibles. Elles permettent déjà de faciliter fortement
la vie de l’entreprise au niveau de la gestion journalière. Implé-
menter un ERP complet n’aurait, à mes yeux, aucun sens ». Une
dizaine de milliers d’euros injectés dans une solution de ges-
tion administrative et un module comptable permettront, par
exemple, de réduire au maximum les frais de fi duciaire. « Avec
ce seul gain, le ROI peut se chiffrer à deux ans ou trois ans. Assez
pour justifi er l’investissement, à mon sens. »
En règle générale, pour une PME ou une grande entreprise, Raimon-
do Di Bono conseille de toujours se diriger vers un ERP qui a fait ses
preuves sur le marché, afi n d’éviter les mauvais suivis de versions,
les bugs et autres problèmes. Aujourd’hui, des solutions toutes fai-
tes, conçues pour les PME et qui ne nécessitent que peu ou prou
d’adaptations sont largement disponibles sur le marché. Car qui dit
développement de solution interne, dit technicien ou informaticien
pour entretenir le système. « Il vaut donc mieux acheter un logiciel,
avec un contrat de maintenance annuelle pour les mises à jour… Si le
logiciel n’a pas été développé pour l’entreprise, il ne faut toutefois pas
craindre une sous-utilisation… à partir du moment où la sélection des
modules dont on a besoin a été bien opérée ».
Car les exigences varient d’une entreprise à l’autre. Un ERP
pourrait, par exemple, contenir uniquement le module destiné
à la gestion des factures sans posséder l’outil de comptabilité.
D’autres sociétés, par contre, vont commencer avec l’outil comp-
table et remontent la fi lière jusqu’à l’outil de gestion des devis et
factures. Toutes les possibilités sont disponibles sur le marché.
Certaines sociétés éditent même des solutions d’accès à dis-
tance: l’entreprise achète un accès à un ERP intégré à un serveur
sécurisé. Elle s’acquittera simplement d’une redevance par poste
et ne devra rien implémenter dans ses outils.
DU TEMPS AU DÉMARRAGE Si un module comptable permet de sortir un bilan, avec un ERP,
envisager des prédictions de trésorerie ou de bilan par rapport
au budget ne sera pas chose simple. « Dans cette optique, ID-Soft
a développé un outil très intéressant, le software Hannah com-
plémentaire au module comptable des ERP, commente Raimondo
Di Bono. Il permet de réaliser une projection sur la fi n de l’année
fi scale suivante, par exemple en fonction du réalisé après deux ou
trois mois. On encode les prévisions et chaque mois on réimporte
le réalisé provenant de la comptabilité générale pour que l’outil
extrapole jusqu’à la fi n de l’année. Cela permet de voir rapidement
où on se situe, quels sont les besoins en fonds de roulement, com-
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ment anticiper les besoins, planifi er les investissements et imagi-
ner précisément leur impact sur la trésorerie... »
Pour lui, les ERP possèdent quand même un inconvénient: le
temps qu’il faut y consacrer au démarrage. « Souvent pris par
l’opérationnel, on ne se rend pas compte qu’implémenter un ERP
demande beaucoup de temps. Non seulement à l’installation mais
aussi à la prise en main de l’outil. Les fonctionnalités ne sont pas
compliquées mais cela demande un petit temps d’adaptation et
un peu d’entrainement ». Par contre, une fois pris en main, l’ERP
permettra un gain de temps considérable dans l’opérationnel
quotidien. Du temps que l’on fi nira de toute façon par perdre, par
exemple quand la base de données de l’entreprise s’agrandira.
L’intérêt pour un ERP semble donc bien réel. Même si une PME
n’y pense pas toujours dans les premières années de sa vie…
SYSTÈME « INTELLIGENT » Chez Microsoft, on en est persuadé, les sociétés ont in-
térêt à s’offrir les services d’un système ERP. Au moins
en partie, car tout le monde n’aura pas nécessairement
besoin d’une solution complète, souligne Jan Smessaert,
Marketing Manager chez Microsoft Dynamics Belgium
& Luxembourg. D’ailleurs, Microsoft a essayé de tirer les
leçons et les conclusions de 15 ans d’expérience interna-
tionale en matière d’ERP. « S’il l’on remonte au début de
l’histoire des ERP, on se souvient de systèmes complexes à
implémenter. Et les utilisateurs possédaient vraiment un
profil particulier: ils effectuaient un nombre important
de transactions, avec comme objectif de rendre la vie du
management plus agréable ». A présent, après quelques
cycles d’investissement dans les ERP, Microsoft s’efforce
de fournir aux organisations un système suffisamment
« intelligent » pour correspondre à leurs attentes, selon la
nature de leur business.
Pour rencontrer au mieux ces exigences, Microsoft a mis
sur pied de nombreux partenariats en Belgique. « Nous
pouvons ainsi compter sur une soixantaine de collaborateurs
pour nous aider à cerner les besoins, élaborer une stratégie et
réaliser l’implémentation. Et les solutions sont multiples. »
Soit le client opte pour un système intégré avec un pro-
cessus incorporé à son infrastructure, soit il opte pour une
solution hébergée chez un de nos partenaires spécialisé
dans le secteur concerné. « Notre plate-forme Microsoft Dy-
namics se décline en deux versions. Nous privilégierons l’une
ou l’autre selon la taille plus ou moins importante de l’entre-
prise et du nombre et de la complexité de ses fonctionnalités
internationales. »
VERS LA SOLUTION UNIQUEConcrètement, l’implémentation sera réalisée chez le client
par un partenaire. Celui-ci s’occupera également du sup-
port a posteriori. Microsoft prendra, quant à lui, en charge
le produit à proprement parler (upgrade, corrections…).
Avant cette phase, Jan Smessaert conseille de considérer
plusieurs arguments au niveau de l’implémentation. Tout
d’abord les coûts de la solution et de l’implémentation, bien
entendu. Car si ceux-ci se révèlent trop élevés, il sera pres-
que impossible de motiver un ROI positif. « Par expérience,
un simple petit audit permet de rapidement cibler les béné-
fices potentiels. Pour donner un exemple, en implémentant
une solution intégrée, on peut limiter certaines erreurs de
recensement: stocks, commandes… Cette amélioration aura
déjà un effet positif immédiat sur le service après-vente. On
peut aussi calculer une réduction moyenne des stocks ou ré-
duire les processus de clôture de fin de mois… Par ailleurs, ne
perdons pas de vue que notre solution s’intègre avec d’autres
produits proposés par Microsoft. Investir dans une solution
intégrée pourra notamment améliorer le suivi avancé de cer-
tains indicateurs de performance. »
D’un point de vue strictement fi nancier, si on se limite à re-
garder les demandes juridiques légales et les exigences des
fournisseurs, investir dans une solution intégrée semble s’im-
poser. « Par exemple, pour les paiements effectués électronique-
Kenneth Stevens: « Pour se donner les meilleures chances de réussite, la mise en route d’un ERP doit être soutenue par le business et pas uniquement par l’IT. »
« Pris par l’opérationnel, on ne se rend pas compte qu’im-plémenter un ERP demande beaucoup de temps. Le gain réel n’intervient qu’après. »
FISCALITÉ DOSSIER : eFINANCE
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FISCALITÉ DOSSIER : eFINANCE
Reconnu comme leader mondial dans la confection de tex-
tiles hospitaliers, industriels et de soins, Standard Textile est
une société aux services intégrés. Les opérations de recher-
che et de développement menées en interne poursuivent un
but unique: la confection et la distribution de produits de
qualité, aux meilleurs prix. L’intégration d’un ERP a joué un
rôle essentiel dans la poursuite de cet objectif.
Depuis plus de soixante-cinq ans, Standard Textile a prouvé
sa capacité à relever le défi de la fourniture des meilleurs
produits et services à l’industrie (chaînes d’hôtels, blanchis-
series, hôpitaux…). Pour y arriver, l’entreprise a acheté, à tour
de rôle, différentes sociétés – en France, en Allemagne, en
Belgique… – afi n de s’agrandir. Revers de la médaille, celles-
ci possédaient bien entendu chacune leurs propres systèmes
de gestion et Standard Textile s’est rapidement vu confronté
à des problèmes de compatibilités de données.
Diffi cile dans ces conditions de procéder à un reporting pré-
cis, de comparer des chiffres de la comptabilité, etc. « Pour
intégrer les sociétés européennes, nous avons pris la décision
d’implémenter une plate-forme cohérente, c’est-à-dire un
ERP, explique Martine Werck, CFO Europe. Ce système allait
non seulement nous permettre de standardiser les données et
comparer les chiffres en toute transparence mais nous allions
également pouvoir obtenir de nouvelles données: le détail des
ventes, des informations sur les marges bénéfi ciaires, la gestion
centralisée des stocks… »
CFO ENGAGÉL’opération d’implémentation générale a commencé par
une première filiale, fin 2006. Elle est d’ailleurs actuel-
lement toujours en cours. C’est pourquoi Standard Tex-
tile doit voir à long terme et conserver un seul modus
operandi. Les paramétrages se font donc en fonction des
futures étapes tout en tenant compte des contraintes
particulières déjà rencontrées. « Le choix de l’ERP fut,
quant à lui, relativement aisé. La maison-mère aux États-
Unis faisait déjà confiance à un certain type de logiciel,
World. Nous avons dès lors opté pour sa dernière évolu-
tion: Enterprise 1. »
Pour réussir avec succès l’implémentation d’un ERP, Mar-
tine Werck retient de son expérience un élément essen-
tiel. Elle conseille fortement d’identifier, en interne, un
« porteur » de projet. « Il faudra certainement consacrer
du temps pour convaincre les collaborateurs des bénéfices
générés par l’utilisation d’un ERP. Car les gens craignent
souvent le changement. Et si l’on ne parvient pas à rallier
tout le monde à la cause, se doter d’un outil lus perfor-
mant ne servira malheureusement à rien. » Les avantages
semblent pourtant nombreux. Martine Werck souligne
en premier lieu la transparence des données, leur simpli-
cité d’accès grâce à une meilleure centralisation, l’amélio-
ration du suivi des flux à travers toute la société…
Avant de s’engager dans une implémentation, notre CFO
Europe préconise à ses collègues de déterminer avec pré-
cision leurs objectifs. « Il faut matérialiser ses souhaits!
Que souhaitent-ils obtenir? Quels genres de reporting?
Quels types de données? Car si vous laissez travailler les
techniciens, le système sera certes bien mis en service mais
il ne tiendra peut-être pas suffisamment compte de fac-
teurs essentiels à vos yeux. » En résumé, les CFO doivent
se demander concrètement ce qu’ils peuvent attendre du
système dans le futur?
De plus, pourquoi ne pas profiter de l’implémentation
d’un ERP pour procéder à certains changements structu-
rels? « Il s’agit sans aucun doute d’un moment stratégique.
Alors, n’hésitons pas à le mettre à profit: méthodologie de
travail, contrôle interne… Le CFO doit vraiment jouer un
rôle actif lors de l’implémentation d’un ERP. Les bénéfices
à retirer d’un tel projet revêtent, pour son business, une
importance capitale. »
« Conseil: identifi ez un porteur de projet! »
Martine Werck: « Le CFO doit vraiment jouer un rôle actif lors de l’implémentation d’un ERP. Les bénéfi ces à retirer d’un tel projet revêtent, pour son business, une importance capitale. »
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ment par les établissements bancaires, avec Isabel, Certipost… En
termes d’effi cacité et de productivité du service comptable et
fi nancier, on peut réaliser de bénéfi ces importants ». D’ailleurs,
en prenant un peu de recul pour évaluer l’évolution du mar-
ché durant la dernière décennie, on constate que, désormais,
une entreprise de taille respectable implémente rarement une
solution fi nancière unique. « En effet, les livraisons, les stocks…
exercent une implication immédiate sur les comptes. N’implé-
menter qu’une solution fi nancière coûtera davantage d’argent
car il faudra ensuite l’intégrer manuellement, en créant des in-
terfaces onéreuses avec d’autres applications (gestion des stocks,
ressources humaines)… C’est pourquoi les solutions intégrées
sont aujourd’hui acceptées comme systèmes uniques. »
TRANSFORMER LES MODÈLES Depuis quelques années, le monde se transforme fortement.
Notamment grâce à un accès sans précédent à des ressour-
ces essentielles comme la recherche et le développement,
la propriété intellectuelle et Internet. Cette nouvelle donne
modifie l’ordre mondial établi: une vague massive de chal-
lengers en provenance de pays à forte population (Chine,
Inde, Brésil, Russie…) viennent mener la vie dure aux entre-
prises dominantes. Les marchés émergeants mènent à des
changements majeurs (accélérés par des taux peu élevés de
salaires, soutenus par de grandes forces de travail, favorisés
par un accès aux moyens de communication, au transport
et au capital, conducteurs d’innovation) et, donc, la finance
doit, elle aussi, évoluer.
D’après Joost Maliepaard, Solutions Architect chez Oracle, les
entreprises ont besoin de transformer leurs modèles de ma-
nagement fi nancier. « Elles doivent intégrer leurs opérations
fi nancières pour tirer avantage de cette nouvelle perspective de
globalisation. Des opérations intégrées peuvent adoucir les me-
naces rencontrées et améliorer la performance opérationnelle
des organisations. L’utilisation effi cace de services partagés,
par exemple, peut permettre de réduire les coûts de la fonction
administrative d’au moins 25%. Les CFO devraient adopter ces
stratégies pour aboutir à des économies bottom-line ».
Lorsque les organisations grandissent et se complexifi ent,
le besoin de systèmes ERP croît également. Surtout lorsque
celles-ci doivent souvent faire face à des problèmes structu-
rels, causés par un manque de défi nitions communes et des
systèmes différents soutenant les processus. Les systèmes
ERP devraient résoudre ces complications en offrant une
standardisation des meilleurs pratiques de processus, des
coûts réduits, des règles et policies du business, de l’informa-
tion, des données, des fonctions…
Le département fi nancier a donc tout à gagner à adopter une
solution intégrée: une gestion de l’accès et de l’identité de
l’utilisateur plus effi cace et plus fi able, un partage des in-
formations des employés dans le but d’être approuvées, une
comptabilité de la charge plus sûre, une meilleure correspon-
dance des factures pouvant donner lieu à des rabais sur les
achats une fonctionnalité intégrée de contrôle de crédit, une
information optimale du processus de management…
Par le passé, les ERP ressemblaient davantage à d’importants
systèmes pré-intégrés. Aujourd’hui, le client préfère avoir la
liberté de choix et utiliser les meilleurs composants. « A cet
effet, Oracle possède une architecture ouverte qui aide le client
à réduire la complexité de l’infrastructure de son application.
Oracle a développé une nouvelle approche: l’Architecture Ora-
cle d’Intégration de l’Application. Cette technologie permet des
intégrations viables basées sur des procédés business à travers
Oracle, partie tierce et applications client. »
De par sa structure ouverte, l’Architecture Oracle d’Inté-
gration d’Application permet d’intégrer un large portfolio
d’applications pour une meilleure efficacité et réceptivité
du business. A partir d’un processus business, ses compo-
« L’enjeu consiste aussi à faire en sorte que les solutions s’im-plémentent plus rapidement et avec un coût d’investissement ou de consultance réduit. »
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santes fournissent le fondement à la faculté d’adaptation
et incluent les outils essentiels dont le client aura besoin
pour créer des processus business à travers l’application.
Ceux-ci lui permettant d’apporter ses applications simul-
tanément, de manière à récolter l’avantage le plus com-
pétitif pour le business, tout en maintenant des coûts les
plus bas possibles.
SOUTENU PAR LE BUSINESSKenneth Stevens, Solutions & Presales Manager chez SAP,
a également constaté que l’usage des ERP s’est fortement
étendu au cours des dernières années. Au départ, l’objectif
consistait essentiellement à automatiser et optimiser un
certain nombre de processus au sein d’une organisation.
Une intervention principalement d’ordre transactionnel:
comptabilité, ventes, commandes, production… « Nous
nous adressions donc principalement à des utilisateurs
spécialisés. Aujourd’hui par contre, pratiquement tous les
processus d’entreprises sont soutenus par des systèmes in-
formatiques. Dès lors, les applications ERP se destinent à un
public beaucoup plus vaste. » En définitive, SAP s’adresse de
plus en plus au business en offrant davantage de connecti-
vité entre les organisations. « Pour se donner les meilleures
chances de réussite, la mise en route d’un ERP doit d’ailleurs
être soutenue par le business et pas uniquement par l’IT. »
Pour Michel Haesendonckx, Solution Advisor for the « Offi-
ce of the CFO » chez SAP, cette évolution illustre en quoi les
directeurs financiers, eux aussi, ont tout à gagner à utiliser
un ERP. « Si on ‘découpe’ leur travail, on obtient quatre axes
principaux. Premièrement, la finance opérationnelle (ges-
tion des données) où, par le passé, on a assisté à une auto-
matisation importante des tâches qui ne possèdent qu’une
faible valeur ajoutée pour les organisations. Deuxièmement,
le financial supply chain management (transactions avec les
clients et investissements), témoin de l’importance de l’inté-
gration de la trésorerie et de la comptabilité. Troisièmement,
la governance, risk management and compliance (identifi-
cation des coûts complets). Et, quatrièmement, ce que nous
appelons le business support-performance management, la
couche à la plus grande valeur ajoutée ». A travers ces qua-
tre axes, SAP s’efforce de libérer du temps pour le mana-
gement en minimiser les tâches opérationnelles. Ce temps
économisé pourra être mis à profit pour analyser les don-
nées et les lier à des objectifs.
COMBATTRE LES STÉRÉOTYPESKenneth Stevens estime qu’à partir de cinq personnes, une
organisation peut avoir besoin d’un système de gestion pour
soutenir ses transactions et son business quotidien. Et si SAP
constate actuellement que les demandes proviennent plutôt
des structures importantes, ses différentes solutions peu-
vent convenir aux entreprises de toutes les tailles, quels que
soient leurs secteurs d’activités. « Plus particulièrement pour
les petites organisations, qui possèdent rarement de grands
départements informatiques, investir dans des solutions sur
mesure serait beaucoup plus coûteux. Car nos produits sur
mesure se basent sur l’expérience de plusieurs clients et parta-
gent les meilleures pratiques. Bien entendu, ces solutions res-
tent fl exibles. Car les organisations souhaitent se démarquer
sur le marché du travail, et cette démarche est bien naturelle.
Nous devons pouvoir répondre à ce souhait. »
Implanter un ERP coûte bien entendu de l’argent et de-
mande du temps. Mais il faut également considérer les
bénéfices. « Le travail des développeurs de logiciels consiste
aussi à faire en sorte que les solutions s’implémentent plus
rapidement et avec un coût d’investissement ou de consul-
tance réduit. Les méthodologies d’implémentation ont for-
tement évolué, le produit aussi. Nous proposons davantage
de fonctionnalités pour un mesuré. Et si les stéréotypes ont
parfois la peau dure, nous sommes aujourd’hui en mesure
de les combattre ».
La clientèle PME d’SAP n’est pas par hasard en constante
augmentation Eux aussi ressentent un besoin d’automa-
tisation de leurs processus, de transparence au sein de
l’organisation… Au-delà de l’aspect exécution de proces-
sus, aujourd’hui, l’ERP sert le décisionnel et le stratégique.
« Une sorte de boucle: on part de l’exécution, on analyse les
données, en fonction de ces données on défini la stratégie
et on effectue le suivi de la stratégie en comparant les pré-
visions et la réalité. »
Michel Haesendonckx: « Si on ‘découpe’ le travail des CFO, on obtient quatre axes principaux. C’est dans le quatrième, ce que nous appelons le business support-performance management, que se situe la couche à la plus grande valeur ajoutée. »
FISCALITÉ DOSSIER : eFINANCE
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Enfin l’e-facturation?
C ertipost fournit des solutions assurant la remi-
se de factures et de documents électroniques à
une personne, une organisation ou une entre-
prise. Ces procédés technologiques permettent
de limiter les frais, d’améliorer les services aux clients, de tra-
vailler de manière plus écologique et d’accroître l’effi cacité. La
plate-forme ouverte CertiONE, par exemple, relie rapidement
de nombreux utilisateurs et sociétés, échange par voie élec-
tronique n’importe quel type de document professionnel et
s’intègre dans un progiciel comptable ou un système ERP.
L’entreprise vient de connaître une forte croissance, plus im-
portante que prévue, et pense être à la veille d’une grande
percée. Certipost base cette hypothèse sur sa pénétration et
sur l’effet d’accélération que connaît la facturation électroni-
que ainsi que sur une enquête sur l’e-facturation réalisée en
Belgique auprès des moyennes entreprises. D’ici 2010, Certi-
post espère franchir le cap des 100.000 clients professionnels
actifs. La société entend réaliser ses ambitions en consolidant
sa position sur le marché international et en faisant évoluer
les clients, en Belgique et à l’étranger, de la facturation élec-
tronique vers des services complémentaires.
Par ailleurs, Certipost établit des partenariats supplé-
mentaires et plus étendus avec des sociétés de services
informatiques et des fournisseurs de logiciels comptables.
Certipost estime en effet que le marché est mûr pour
l’échange et la protection de documents électroniques
car le point critique de 10% d’utilisateurs de la facturation
électronique est pour ainsi dire atteint. Et plus le nombre
d’organisations recourant au système est important, plus
leurs économies seront sensibles.
FRAIS CACHÉSLes avantages perçus dans la facturation électronique sont
les suivants: économies d’argent, rapidité d’envoi, caractère
écologique, facilité d’archivage et sécurité d’envoi. Des re-
cherches de bureaux d’investigation comme Deloitte l’ont
d’ailleurs prouvé par des études précises: une facture électro-
nique permet de jouer sur de nombreux tableaux et de réa-
liser des gains considérables. « En moyenne, car cela dépend
beaucoup de la société, une facture coûte entre 10 € et 15 € »,
précise Michel De Maeyer, directeur sales and marketing.
« Je crois qu’on peut aisément tabler sur une économie de 7 € à
10 € avec l’électronique: moins de frais de manipulation – ou-
verture, tri, dispatching aux secrétariats, validation, comptabi-
FISCALITÉ DOSSIER : eFINANCE
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
Filiale de La Poste fondée en 2002, Certipost favorise, automatise et protège la facturation électronique et l’échange de documents via Internet. L’entreprise a récemment vu le nombre de ses clients exploser. La raison:
l’imminence, d’après elle, de la généralisation de la facturation électronique.
« En moyenne, une facture coûte entre 10 € et 15 €. On peut aisément tabler sur une économie de 7 € à 10 € avec l’électronique. »
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FISCALITÉ DOSSIER : eFINANCE
lité… un seul système gère tout –, pas de port, pas de papier,
pas d’impression, pas de classeurs ni d’armoires de stockage…
et, donc, surtout les mètres carrés économisés qu’on oublie
souvent. On pense souvent au timbre épargné mais, en réalité,
une facture est surtout victime de nombreux frais cachés. »
L’autre interrogation essentielle, outre les gains poten-
tiels, sera de déterminer qui peut avoir intérêt à basculer
du mode « papier » au « virtuel ». Une première distinction
peut s’opérer selon la nature des factures: entrantes ou
sortantes. Dans le premiers cas, un système automatisé
permettra de standardiser la procédure. Dans le deuxiè-
me cas, l’intérêt sera lié au nombre de factures émises,
un total quant à lui souvent lié au business (fournisseurs
d’énergie ou d’accès, téléphonie mobile…).
« Soyons honnête, une société commence rarement avec un
‘package’ complet, indique-t-il. Et, s’il faut essayer de chiffrer
le nombre de factures, je dirais qu’à partir de 500 factures par
an, une solution non intégrée – donc non liée à la comptabi-
lité – devient rentable. Pour un système totalement intégré,
je placerais la limite vers 10.000 factures par an. » Et comme
parfois tous les clients ou fournisseurs ne sont pas prêts en
même temps à envoyer ou à recevoir les factures électroni-
quement, un système hybride peut être mis sur pied.
DE MISSIONNAIRE À PARTENAIRESi Certipost a surtout connu un développement rapide ces
trente derniers mois, le début de l’aventure a réellement
débuté au milieu des années 90, lorsque les grands distri-
buteurs ont commencé à digitaliser les documents de pré-
facture: offre, commande, livraison, acceptation… La facture
électronique en tant que telle n’étant, à cette époque, pas
Ne confondons pas, car la différence est de taille, les
factures électroniques de Certipost ne sont pas en-
voyés par « simple » mail. En B2B, un client récepteur
avec un système de comptabilité intégrée recevra la
facture immédiatement dans son système de compta-
bilité. Pour y arriver, Certipost a développé, en collabo-
ration avec les fournisseurs de systèmes de compta-
bilité (SAP, Navision, Popsy, Oracle…), des connecteurs
qui s’installent dans l’informatique du client. Certipost
va donc « chercher » les factures chez l’expéditeur, les
« poste » et les archive (pour des raisons de sécurité
mais aussi de légalité) sur une plate forme et, bien en-
tendu, les « livre » au destinataire. Tout est donc auto-
matisé. Expéditeur et destinataire possèdent naturel-
lement un accès à la plate-forme.
Pour les clients ne disposant pas d’un système de
comptabilité, Certipost a développé une boîte mail
spécifique pour ses documents (factures, fiches salai-
res, bons de commande…). Une fois un document déli-
vré, l’expéditeur reçoit un message pour lui signaler le
succès de l’opération. Dans le même temps, le destina-
taire se voit notifier, par un message d’alerte dans sa
boîte mail traditionnelle, qu’il a reçu un nouveau docu-
ment dans sa boîte Certipost. Un lien Internet lui per-
met d’ailleurs de se rediriger automatiquement vers la
plate forme sécurisée (dans ce cas aussi la loi exige un
archivage général). Si le mail de notification n’est pas
ouvert, un second message sera envoyé au destina-
taire. Et en cas de problème répété, l’expéditeur peut
être prévenu par le système. Précisons néanmoins que
Certipost ne gère aucun litige, de paiement ou d’autre
nature, entre deux clients. Les autorités traditionnelles
restent, pour ces tâches, compétentes.
E-facturation : comment ça marche?
Michel De Maeyer: « Une société commence rarement avec un ‘packa-ge’ complet. A partir de 500 factures par an, une solution non intégrée – donc non liée à la comptabilité – devient rentable. Pour un système totalement intégré, la limite se situe vers 10.000 factures par an. »
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°18 - JUIN 2008
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encore légalisée. Ce fut chose faite en 2004, par l’entremise
d’une directive européenne. Depuis, Certipost a joué un rôle
de missionnaire auprès des entreprises, pour porter sa bonne
parole mais surtout mettre en avant les avantages fi nanciers
et en matière de contrôle (traçabilité, archivage…) de la factu-
ration électronique.
Mais de son rôle de missionnaire, Certipost est vite passé à
celui de partenaire. En B2B, au 1er janvier 2004 en Belgique, la
société comptait 542 clients professionnels. En janvier 2006,
le chiffre avait doublé, montrant par là une croissance pru-
dente de l’intérêt pour la facturation électronique. Mais au
1er janvier 2007, c’est l’explosion: 11.000 clients! Et la ten-
dance se confi rme un an plus tard puisque Certipost comp-
te actuellement quelque 40.000 clients. « De quoi affi rmer
qu’aujourd’hui, le marché professionnel semble clairement
prêt pour la facturation électronique. »
Et les chiffres en B2C vont dans la même direction. 1.900
clients consommateurs particuliers connectés sur la plate-
forme pour une facture (Belgacom, société des eaux…) en
2004, 20.000 au 1er janvier 2006, 189.000 début 2007 et
430.000 actuellement. Pour continuer à augmenter ces chif-
fres, en Belgique, Certipost va mettre davantage encore l’ac-
cent sur la conquête du marché des PME. Car la facturation
électronique sert de tremplin vers l’échange d’un plus grand
nombre de documents comme les bons de commande, les
fi ches salariales, les notes d’envoi et les contrats. Les écono-
mies peuvent alors se révéler encore plus conséquentes.
Mais Certipost ne veut pas seulement se charger de l’échange
de documents électroniques. La fi liale de La Poste souhaite
aussi protéger les documents de ses clients au moyen de certi-
fi cats numériques professionnels. Il s’agit ici d’un fi chier infor-
matique qui prouve l’identité professionnelle du détenteur. Ce-
lui-ci peut aussi utiliser son certifi cat numérique pour rentrer
sa déclaration de TVA, déposer ses comptes annuels, échanger
des données avec les SPF Finances et la Sécurité sociale, ins-
crire de nouveaux employés (déclaration Dimona), signer des
courriels et protéger des sites Web. La conformité légale est
donc assurée dans toutes les offres de services.
« Car en réalité, les mails ou les formats Word et PDF, utilisés
pour leur facilité par nombre d’indépendants ou de petites struc-
tures en Belgique, ne reposent sur aucune législation. » Enfi n, la
Belgique étant un pays d’exportation, ses sociétés sont actives
à l’échelle internationale. Certipost souhaite dès lors suivre ses
clients dans leurs activités internationales et leur fournir éga-
lement ses services à l’étranger, avec des solutions conformes
aux législations de 30 pays européens.
Les solutions de Certipost sont également remarquées
à l’étranger, notamment par le prix « Gouden Factu-
ren 2008 », remporté aux Pays-Bas avec Sanoma, édi-
teur de magazines et entreprise de médias à la fois
moderne et pluridimensionnelle. Sanoma a décidé de
recourir à un système de facturation électronique – la
plate-forme CertiONE – pour ses 3.500 journalistes
et photographes freelances. But de l’opération: éviter
3.500 types de factures différents et autant de cheveux
blancs pour le service comptabilité. Désormais, une
fois la commande de prestation passée et acceptée par
le freelance, Sanoma lui envoie une proposition de fac-
ture. Le freelance devra simplement la compléter et la
retourner à la plate-forme. Tout est automatisé. Plus
de frais de timbres, d’enveloppes… Ce cas précis, néan-
moins remarquable, concerne les indépendants. Mais
il peut parfaitement se voir décliné à d’autres secteurs,
comme par exemple celui de la distribution.
Pour le B2B et le B2C au Benelux, Q8 met à disposition
une carte essence « Liberty Card ». Désormais, les clients
business, les sociétés ou les particuliers peuvent être
facturés électroniquement. Les particuliers utiliseront
MyCertipost (système résidentiel), les petites sociétés
auront recours à Bizmail ONEWay (système sécurisé mais
non intégré) et les grosses sociétés/fleet owners se tour-
neront vers leur système intégré. Si la Liberty Card est,
à l’heure actuelle chez Q8, encore le seul produit s’ap-
puyant sur la facturation électronique, d’autres vont sui-
vre très prochainement. En interne, la commission des
pompistes sur les quantités de carburants écoulés est
d’ailleurs déjà versée grâce à ce procédé. Car le retour
sur investissement d’une telle opération se révèle en
effet particulièrement attractif : moins d’un an selon
les calculs de Q8. Parmi les autres précieux avantages
identifiés, Q8 annonce de 60% à 80% de gains sur les
coûts, la disparition des erreurs de traitement… et, de
facto, une diminution sensible de dossiers à traiter par
le service clientèle.
Un R.O.I. de moins d’un an!
« Les mails ou les formats Word et PDF, utilisés pour leur facilité par nombre d’indépendants ou de petites structures, ne reposent sur aucune législation.. »
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FISCALITÉ DOSSIER : eFINANCE
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
Comment facturerélectroniquementAvocat aux barreaux de Paris et de Bruxelles, associé au sein d’un cabinet spécialisé en droit des nouvelles technologies, de la propriété intellectuelle, des médias et du divertissement, Étienne Wéry est un expert reconnu de la législation des paiements électroniques. Il nous éclaire sur une situation encore complexe…
C omment émettre une facture électronique, l’en-
voyer et la conserver? Peut-on déléguer la fac-
turation? Faut-il signer électroniquement une
facture? Il faut avant tout savoir que la législa-
tion belge se divise en deux parties. La première concerne un
ensemble de règles immuables et applicables à toutes les fac-
tures, sous forme papier ou électronique: quand facturer, à qui,
quel contenu, etc. Ensuite, une harmonisation européenne est
intervenue pour harmoniser les conditions dans lesquelles les
États sont obligés d’accepter la facturation électronique. Le ca-
ractère de la situation était, en effet, fort peu homogène: cer-
tains pays autorisaient la facturation électronique sans aucune
limite, d’autres en moyennant une déclaration préalable ou en
exigeant une autorisation préalable… De quoi constituer un
frein au développement du marché unique.
La directive européenne a été transposée en droit belge par la loi
28 janvier 2004. Une différence fondamentale subsiste cependant
entre le droit belge et celui des autres pays: l’harmonisation euro-
péenne a laissé les États choisir le niveau qu’ils souhaitent posséder
en matière de signature électronique. « Et, résultat: les États n’ont
pas choisi le même niveau d’exigence, explique Etienne Wéry. Cela
pose un énorme problème car, dès que l’on facture internationale-
ment, même en intra-européen, le principe de fi abilité, fondamental
pour une facture électronique, sera différent. Les uns le lieront à une
simple signature électronique tandis que les autres privilégieront une
signature électronique basée sur un certifi cat numérique. »
TROIS CAS En Belgique, l’arrêté royal « TVA » stipule que l’on peut trans-
mettre des factures électroniques à condition de garantir
l’authenticité de l’origine (traçabilité de l’émetteur) et l’inté-
grité du contenu (exactitude des montants). Par ailleurs, pour
pouvoir émettre une facture par voie électronique, il faut que
le cocontractant accepte le recours à la facture électronique.
Si c’est le cas, la facture électronique peut être émise: (1) par
l’assujetti ou (2) par un tiers (sous-traitance) ou (3) par son co-
contractant (autofacturation).
La véritable question porte néanmoins sur la garantie à appor-
ter aux deux conditions de base. La directive européenne pré-
voit trois cas pour y procéder:
- une signature électronique avancée. Il s’agit d’une signature
électronique qui (1) est liée uniquement au signataire, (2) permet
l’identifi cation du signataire, (3) est créée par des moyens que le
signataire puisse garder sous son contrôle exclusif, (4) est liée aux
données auxquelles elle se rapporte de telle sorte que toute mo-
difi cation ultérieure des données soit détectée. « La Belgique n’a
donc pas retenu la faculté qui lui était offerte par le texte européen,
d’exiger que la signature électronique repose sur un certifi cat élec-
tronique qualifi é. Ce n’est, par exemple, pas le cas de la France. »
- un échange de données informatisées (EDI), à condition que
l’échange de données soit conforme au standard EDI et que
l’accord entre les parties relatif à cet échange prévoit l’utilisa-
tion de procédures garantissant l’authenticité de l’origine et
l’intégrité des données. Lorsque la transmission de factures
électroniques relatives à des livraisons de biens ou des pres-
tations de services effectuées en Belgique, s’opère à partir
d’un pays non membre de la Communauté, le ministre des
fi nances ou son délégué peuvent prévoir d’autres conditions
spécifi ques applicables à la signature ou à l’EDI.
- d’autres méthodes acceptées par le ministre des finances
ou son délégué. La Belgique qui a opté pour la voie de la sou-
plesse, en permettant au ministre d’agréer des prestataires
spécialisés qui proposeront d’autres méthodes de sécurisa-
tion, va donc plus loin que certains États.
D’après les études dont il a pris connaissance, Étienne Wéry rappel-
le que le bilan des factures électroniques semble élogieux: mieux
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sécurisées (lutte contre les carrousels TVA, archivage…), plus faciles
à émettre, plus rapides, des délais de traitement et de paiement
inférieurs, un circuit d’approbation plus aisé, moins d’erreurs…
« Les avantages paraissent énormes, surtout quand les entreprises
peuvent les lier à un ERP et les automatiser. Sans parler des bénéfi ces
fi nanciers générés par l’abandon des coûteuses factures papier. »
QUID DE LA CONSERVATION?Les factures doivent être conservées par les personnes qui les
ont tenues, dressées, délivrées ou reçues, pendant sept années
à partir du 1er janvier de l’année qui suit leur date d’émission.
Auparavant, la durée de conservation était de dix ans et que ce
n’est que suite à la pression des entreprises que le gouverne-
ment a fi nalement réduit cette durée. Cependant, le rôle de la
facture est multiple et notamment probatoire. Dès lors, Étienne
Wéry conseille de retenir la durée la plus longue parmi toutes
celles qui sont susceptibles de correspondre à une des fi nalités
pour lesquelles la facture a été émise. Ce qui correspondra le
plus souvent au délai de prescription.
En principe, toutes les factures délivrées par ou pour le compte
d’assujettis Belges ou reçues par eux, doivent être conservées
sur le territoire belge. Toutefois, lorsqu’elles sont archivées par
voie électronique garantissant en Belgique un accès complet et
en ligne aux données concernées, elles peuvent être conservées
dans un autre État membre de la Communauté. A condition ce-
pendant que l’administration qui possède la taxe sur la valeur
ajoutée dans ses attributions en soit informée au préalable.
Avant la loi de 2005, le principe de la conservation « en l’état »
s’imposait, les factures devant être conservées sous leur forme
originale d’émission. « Heureusement, à nouveau, les revendica-
tions des professionnels ont été entendues. Ainsi, depuis la loi de
décembre 2005, les factures reçues par papier peuvent être conser-
vées soit dans leur forme originale, soit de manière digitale. On ne
peut donc que saluer l’assouplissement majeur qui a été opéré par
cette loi. » Les factures reçues par voie électronique doivent être
conservées sous leur forme originale, y compris les données ga-
rantissant l’authenticité de l’origine et l’intégrité du contenu de
chaque facture. Enfi n, pour assurer l’effi cacité des contrôles de
l’administration, le code de la TVA exige que la documentation
relative aux analyses, à la programmation et à l’exploitation de
systèmes informatisés soit conservée.
Plus d’informations:
« Facturer électroniquement. Droits européen, français et belge »,
Étienne Wéry, éditions Larcier.
Nul n’ignore la complexité de la Belgique dès qu’on en
vient au problème des langues. D’une part, il faut tenir
compte de certaines dispositions des lois linguistiques
qui s’appliquent au secteur privé et, d’autre part, les
législateurs fédéral, régionaux et communautaires ont
aussi imposé aux acteurs privés des obligations spéci-
fiques. Le principe veut que la facture soit rédigée dans
la langue de la région de celui qui l’émet. Quatre cas
sont donc envisageables!
Et lorsque le contractant est un consommateur, la
situation se complique davantage. Le loi de 1991 sur
la protection des consommateurs impose en effet au
vendeur de remettre certains documents, et pose com-
me principe que les mentions faisant l’objet de l’éti-
quetage, les modes d’emploi et les bulletins de garan-
tie doivent au moins être libellés dans la langue ou les
langues de la région linguistique où les produits ou les
services sont mis sur le marché. La plupart des auteurs
s’accorde sur le fait que la facture suit ce régime.
Et la langue?
Etienne Wéry: « Depuis la loi de décembre 2005, les factures reçues par papier peuvent être conservées soit dans leur forme originale, soit de manière digitale. On ne peut donc que saluer l’assouplissement majeur qui a été opéré par cette loi. »
« La Belgique n’a pas retenu la faculté qui lui était offerte d’exiger que la signature élec-tronique repose sur un certifi -cat électronique qualifi é. »