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1 L’ARCHITECTURE DE LE CORBUSIER www.sitelecorbusier.com Le Couvent Ste-Marie de la Tourette © FLC / ADAGP RESSOURCES PÉDAGOGIQUES

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L’ARCHITECTURE DE LE CORBUSIER

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RESSOURCES PÉDAGOGIQUES

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1. Le Corbusier

Sa formation Ses écrits

2. Les principes fondamentaux

Le béton, un matériau anobli La structure Dom-ino Les 5 points de l’architecture Le Modulor

3. Le classement UNESCO L’Œuvre architecturale de Le Corbusier, une contribution... La Maison de la Culture de Firminy

4. Les bâtiments emblématiques La Maison La Roche L’Unités d’Habitation de Marseille La Chapelle de Ronchamp Le Couvent de la Tourette La ville de Chandigarh

SOMMAIRE

église Saint-Pierre, croquis Le Corbusier © FLC / ADAGP

Chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp © FLC / ADAGP.

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SA FORMATION

Le Corbusier, de son vrai nom Charles-Édouard Jeanneret-Gris, est né en Suisse en 1887 et décédé en 1965 en France. Il commence ses études à l’école des Arts Décoratifs de La Chaux-de-Fonds, sa ville natale.

Dès l’âge de 18 ans, il se tourne vers l’architecture. En 1907, il commence à voyager en Allemagne, en Italie, en France, etc. À travers ses découvertes, il se forge sa propre culture urbanistique et architecturale. Sa rencontre avec l’architecte Auguste Perret (1874 - 1954) est un tournant dans la vie du jeune architecte. Le Corbusier s’approprie cet univers industriel en travaillant plus d’un an dans l’atelier du maître du béton armé.

LE CORBUSIER

SES ÉCRITS

Comme le montre la mention indiquée sur sa carte d’identité française, Le Corbusier se revendique également «homme de lettres». Il a en effet publié une trentaine d’ouvrages, dont beaucoup sont devenus des sources majeures pour les architectes modernes.

UN ARTISTE COMPLET

Le Corbusier n’a pas seulement été architecte, mais également poète, designer,

sculpteur et peintre.

Avec Amédée Ozenfant (1886 - 1966), il invente dans les années 1920, un

mouvement pictural nommé le Purisme ainsi que la revue L’Esprit Nouveau :

“revue internationale illustrée de l’activité contemporaine”.

C’est également dans ces années-là que Charles-Edouard Jeanneret adopte son nom

d’artiste : Le Corbusier.

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Pour en savoir plus sur la carrière artistique de Le Corbusier, nous vous invitons à consulter la fiche intitulée « La Synthèse des arts ».

Urbanisme

La Charte d’Athènes est l’un des textes fondateurs de l’urbanisme moderne. Elle est rédigée en 1933 par le CIAM (Congrès International d’Architecture Moderne) et publiée en 1942 par Le Corbusier. Elle est fondée sur les études d’une ville détruite par la guerre et dont la croissance de la population liée à l’industrialisation a engendré des problèmes de logement et d’urbanisation (logements indécents, rues étroites, équipements insuffisants…). Le Corbusier y imagine la ville de demain, dans laquelle tout est pensé pour le bien-être humain : logements, loisirs, travail et circulation.

ArchitectureIl écrit plusieurs traités dont l’un des plus célèbres, Vers une architecture en 1932. Dans ce recueil d’essais, Le Corbusier expose ses théories d’une architecture liée à une société moderne et industrielle. Il y préconise la prise en compte de l’évolution des modes de vie et des techniques afin de répondre aux nouveaux besoins.

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En 1926, Le Corbusier et son cousin Pierre Jeanneret publient Les 5 points d’une nouvelle architecture. Ces cinq points font partie de leurs recherches d’un nouveau langage visant à apporter à l’architecture modernité et harmonie. Cette théorie sera mise en application de façon quasi dogmatique dans la Villa La Roche (1923) ou la Villa Savoye (1928). Par la suite, ils seront utilisés de manière plus adaptable et contextualisée.

LES CINQ POINTS DE L’ARCHITECTURE

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le béton est utilisé uniquement pour les infrastructures. Il est ensuite inséré dans plus de constructions, mais reste caché derrière un revêtement. Il faut attendre l’arrivée des architectes modernes, comme Auguste Perret, pour que le béton devienne digne d’être montré, voire incontournable. Comparé aux matériaux dits « traditionnels », il est plus économique, facile à fabriquer et à manipuler et certaines structures peuvent être préfabriquées en usine, ce qui accroît considérablement la rapidité de construction. Pour Le Corbusier, avec le métal et le verre, il est le symbole de l’ère industrielle. Il en fait son matériau de prédilection et crée le « Brutalisme » en laissant le béton brut de décoffrage, c’est-à-dire dépouillé de toutes ornementations ou d’un quelconque revêtement. Cette épure permet de montrer la matière, mais également le savoir-faire des artisans. Selon les différentes teintes des matières premières locales et les nervures des coffrages en bois, Le Corbusier donne une texture à son béton et anoblit la matière brute.

LA STRUCTURE DOM-INO

Dès 1914, Le Corbusier s’intéresse à la problématique du logement. Il met en place, avec son cousin Pierre Jeanneret (1896 - 1967), un procédé industriel qui

peut être reproduit et préfabriqué. L’idée est de construire rapidement des logements peu coûteux et dans lesquels l’aménagement des espaces est

libre.

Le système Dom-ino est conçu comme une ossature type reproductible à l’envi. En associant poteaux porteurs et dalles de béton, le « plan libre » offre de plus grandes possibilités

d’aménagement. Plus aucun mur porteur ne vient encombrer l’espace ou gêner l’entrée de la lumière, laissant une entière liberté

dans la composition d’espaces modulables et rationnels.

LE BÉTON, UN MATÉRIAU ANOBLI

PRINCIPES FONDAMENTAUX

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LES CINQ POINTS :

1. Les pilotis : ils libèrent l’espace au sol et surélèvent les étages d’habitation. Ils permettent ainsi un contact direct avec la nature et une meilleure luminosité dans les espaces de vie.

2. Le toit-terrasse ou toit-jardin : le toit en pente est supprimé au profit d’un toit plat permettant de récupérer un étage en plein air.

3. Le plan libre : le système de poteaux-poutres évite les murs porteurs et permet d’aménager en fonction des besoins ou des envies, et non plus en fonction des contraintes.

4. La fenêtre en longueur : avec le béton et la structure libre, les fenêtres peuvent courir tout le long de la structure, apportant une lumière plus régulière dans les espaces intérieurs.

5. La façade libre : le système de poteaux-poutres dégage la façade des contraintes structurelles. L’architecte peut choisir le positionnement et la taille des ouvertures.

Extrait des Œuvres complètes, Volume 1, 1910-1929,

à propos des 5 points d’une architecture nouvelle © FLC/ ADAGP

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LE MODULOR

Le Modulor est une unité de mesure imaginée par Le Corbusier en 1945. Elle se veut applicable à l’architecture ainsi qu’à tout objet utile à l’homme.

Le Corbusier étalonne le Modulor à 1,83m (soit 6 pieds). Puis, grâce au Nombre d’Or et la Suite de Fibonacci, il développe une grille de mesures adaptées aux proportions humaines. Le but est de définir une taille standard et universelle afin de construire une architecture et des espaces inté-rieurs adaptés à l’homme moderne.

Pour Le Corbusier, cette mesure est une réponse aux problèmes d’espace des logements. Elle per-met de réaliser des espaces mieux optimisés, tout en réalisant des économies de matériaux. L’architecte la met en application pour la première fois à la Cité Radieuse de Marseille construite entre 1947 et 1952. Il l’utilise ensuite dans les vingt dernières années de sa vie, dans ses architec-tures, mais également dans le design. Elle a été reprise entre autres par l’architecte André Wogenscky et les designers Charlotte Perriand et Pierre Guariche.

Le Corbusier a rédigé deux tomes consacrés à cette unité de mesure, Le Modulor en 1948 et Le Modulor II en 1957.

PRINCIPES FONDAMENTAUX

Le Modulor

Le Modulor I, Le Corbusier, 1950. © FLC / ADAGP

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L’ŒUVRE ARCHITECTURALE DE LE CORBUSIER, UNE CONTRIBUTION EXCEPTIONNELLE AU MOUVEMENT MODERNE

En juillet 2016, 17 édifices Le Corbusier ont été inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO.

« Choisis parmi l’œuvre de Le Corbusier, les 17 sites qui composent ce bien en série transnational, réparti sur sept pays, témoignent de l’invention d’un nouveau langage architectural en rupture avec le passé. Ils ont été réalisés sur un demi-siècle, tout au long de ce que Le Corbusier a nommé une « recherche patiente ».

Le Complexe du Capitole à Chandigarh (Inde), le Musée national des Beaux-arts de l’Occident à Tokyo (Japon), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine) ou encore l’Unité d’habitation de Marseille (France) reflètent les solutions que le Mouvement Moderne a cherché à apporter, au cours du XXe siècle, aux enjeux de renouvellement des techniques architecturales, afin de répondre aux besoins de la société. Ces chefs-d’œuvre du génie humain attestent également de l’internationalisation de la pratique architecturale à l’échelle de la planète. »

Description extraite du site officiel de l’UNESCO.

LE CLASSEMENT UNESCO

Les 17 sites classés par l’UNESCO, visuel de l’Association des Sites Le Corbusier.

LA MAISON DE LA CULTURE DE FIRMINY

La Maison de la Culture de Firminy fait partie des 17 sites inscrits par l’UNESCO en juillet 2016. Cette unique réalisation européenne d’un bâtiment culturel par Le Corbusier est une exceptionnelle œuvre d’art : forme architecturale audacieuse, toiture courbe, profil élancé surplombant la falaise, façade à pans de verre ondulatoires.

La Maison de la Culture est le premier bâtiment construit par l’architecte, entre 1961 et 1965, dans le nouveau quartier de Firminy-Vert. Son architecture contribue au renouvellement des formes et des conceptions spatiales du mouvement moderne ; sa construction révèle l’avant-gardisme de l’architecte dans l’utilisation de nouvelles techniques d’expérimentation des matériaux.

Toujours en activité, cet édifice rassemble un vaste mobilier design des années 60.

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LES VILLAS

Avant de se tourner vers le collectif, le Corbusier réalise plusieurs bâtiments individuels. Il conçoit ses premières villas dès les années 1910. Elles sont une sorte de laboratoire dans lesquelles il peut tester des solutions techniques et formelles. Il travaille avec Pierre Jeanneret pour la plupart de ces constructions.

LA MAISON LA ROCHE À PARIS (1923 - 1952)

La Maison La Roche est une villa qu’il réalise entre 1923 et 1925, dans un riche quartier de Paris. C’est une commande d’un banquier suisse, Raoul La Roche, qui est aussi un grand collectionneur d’œuvres modernes. Ami de Le Corbusier depuis quelques années et sensible à l’esthétique puriste, il demande à l’architecte de lui construire une maison galerie pour mettre en valeur tous ses tableaux.

La maison regroupe les principes de l’architecture de Le Corbusier. On y retrouve notamment les cinq points de l’architecture.

ŒUVRES EMBLÉMATIQUES

Avant la mort de Le Corbusier, Raoul La Roche lègue la maison à son ami pour y installer sa Fondation.

Elle est acquise officiellement en 1968 par la Fondation Le Corbusier, qui s’occupe de sa mise en valeur et de l’accueil des visiteurs.

La villa mitoyenne, dite Maison Jeanneret, est construite pour son frère Albert Jeanneret. Elle abrite aujourd’hui les bureaux de la Fondation.

Les deux villas font aujourd’hui partie des édifices inscrits par l’UNESCO.

A l’intérieur, la villa est constituée de deux espaces, l’un privé et l’autre public pour exposer ses collections. Les deux espaces ne communiquent que par une mezzanine bordée de grandes ouvertures.

L’espace « galerie d’exposition » comporte une rampe qui permet d’accéder à la bibliothèque et au toit-terrasse. La rampe est un moyen de circulation très régulièrement utilisé par Le Corbusier, elle permet ce qu’il appelle « la promenade architecturale ». L’escalier “sépare” alors que la rampe “relie”.

Durant cette promenade, différents points de vue s’offrent aux visiteurs alternativement sur 3 niveaux : vers le haut, horizontalement et vers le bas.

La promenade est rythmée par les jeux d’ombres et de lumière et par la polychromie, qui vient souligner ou dissimuler les volumes. À cette époque, il utilise des tons naturels, type Terre de Sienne ou ocres, choisis à partir d’un style pictural qu’il a nommé « Purisme ».

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LES UNITÉS D’HABITATION

« [L’Unité d’Habitation] est faite pour des hommes, faite à l’échelle humaine. » Le Corbusier, discours inaugural de la Cité Radieuse, 1952.

Après la Seconde Guerre Mondiale, la France doit se reconstruire. De nombreux projets de logements collectifs vont voir le jour, dont celui de Le Corbusier.

Dès la première moitié du XXe siècle, il réfléchit à ce qu’il appelle la « Machine à habiter » (Vers une architecture, 1923) dédiée au bonheur humain. Ce sont des Unités d’Habitation regroupant des espaces individuels et des équipements collectifs. En s’inspirant des « cités-jardins verticales », l’architecte veut créer une ville dans la ville, afin d’améliorer la vie du travailleur et de sa famille.

Cinq Unités d’Habitation ont été construites : Marseille, Rezé, Berlin, Briey-en-Forêt et Firminy.*

ŒUVRES EMBLÉMATIQUES

C’est le premier bâtiment dans lequel les mesures du Modulor sont mises en place, autant dans l’architecture que dans l’aménagement et le mobilier. Tout l’espace est optimisé et pensé pour qu’on s’y sente bien et que l’air et la lumière y circulent.

On y retrouve également le style brutaliste de l’architecte : de grands volumes, des formes géométriques et le béton brut qu’il laisse apparent. Le gris est la couleur qui prime, mais Le Corbusier le rythme par la polychromie des ouvertures (balcons, portes, fenêtres, aérations). Ce sont des couleurs pures et vives qu’utilisent également les peintres contemporains comme Mondrian : le rouge, le jaune, le bleu et le vert.

La Cité Radieuse fait aujourd’hui partie de la liste des sites inscrits à l’UNESCO.

L’Unité d’Habitation de Marseille est la première commande confiée à Le Corbusier par l’Etat français. Le bâtiment mesure 137 mètres de long et 56 mètres de haut et est constitué de 337 appartements ainsi que des commerces, des bureaux, une bibliothèque et, sur le toit, un gymnase, une école maternelle et un bassin.

On y retrouve les principaux points de l’architecture avec 36 pilotis qui portent le bâtiment, un toit-terrasse abritant plusieurs équipements collectifs et une façade libre dégageant de grandes ouvertures et apportant une lumière traversante dans la plupart des appartements.

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LA CITÉ RADIEUSE DE MARSEILLE (1945 - 1952)

*Voir la fiche ressource sur les Unités d’Habitation.

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L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE

Le Corbusier a réalisé trois bâtiments religieux, la Chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp (1953 - 1955), le Couvent Saint-Marie de la Tourette (1953 - 1959) et l’église Saint-Pierre de Firminy-Vert (1973 - 2006).

ŒUVRES EMBLÉMATIQUES

LA CHAPELLE NOTRE-DAME DU HAUT À RONCHAMP (1955)

Cette chapelle est une commande de l’archidiocèse de Besançon pour remplacer une ancienne chapelle détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale. Encore aujourd’hui, c’est un lieu de pèlerinage important attirant des fidèles du monde entier.

Depuis 2016, le bâtiment figure sur liste des édifices Le Corbusier inscrits au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO.

La toiture ne repose pas directement sur les murs, mais sur des pilotis insérés dans les façades. Cela permet à la lumière de rentrer dans l’interstice laissé en haut des murs.

À l’intérieur, les percements de formes géométriques composent le jeu de lumières caractéristique de l’architecture de Le Corbusier.

Aucun vitrail à l’intérieur, mais des vitrages colorés qui vont participer au jeu de lumières et attirer les regards des fidèles.

Au nord du bâtiment, trois grandes tours s’élèvent, par lesquelles une lumière zénithale vient s’abattre sur les autels. L’édifice suit l’évolution du soleil qui va venir rythmer la journée. Pour Le Corbusier, c’est la lumière qui va créer les espaces et la spiritualité dans le lieu.

La chapelle est constituée d’une enveloppe et d’une toiture incurvée en béton. Trois espaces la composent : la nef, les trois petites chapelles et l’autel extérieur.

Trois ouvertures donnent accès à l’intérieur : une double porte au nord, une porte pivotante en béton à l’est et enfin le grand portail au sud.

La forme courbe des façades invite les fidèles et pèlerins à une promenade autour du bâtiment.

La toiture incurvée rappelle la forme d’une carapace de crabe.

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ŒUVRES EMBLÉMATIQUES

LE COUVENT STE-MARIE DE LA TOURETTE À ÉVEUX (1953)

« Ce couvent de rude béton est une œuvre d’amour. Il ne se parle pas, c’est de l’intérieur qu’il se vit. C’est à l’intérieur que se passe l’essentiel »

Propos de Le Corbusier lors d’un entretien avec la communauté religieuse, reproduit dans l’ouvrage de Jean Petit, Un Couvent de le Corbusier, Editions de minuit, 1990.

Le Couvent de la Tourette est conçu entre 1953 et 1959. Il est commandé par le père dominicain Marie-Alain Couturier, dans le cadre du Renouveau de l’Art Sacré en France. Le couvent doit loger une communauté d’une centaine de religieux et novices et accueillir des espaces individuels, collectifs et spirituels. L’architecture très sobre et épurée de ce couvent respecte l’un des vœux de l’ordre dominicain, la pauvreté.

Le bâtiment est organisé selon les trois temps de la vie de la communauté :

• La vie individuelle: les cellules des religieux, élaborées à l’aide du Modulor, dans les étages. • La vie collective: réfectoire, cuisine, chapitre, oratoire, salles de cours, bibliothèque, à l’étage

inférieur. • La vie spirituelle : l’église, la crypte et la sacristie, dans l’aile nord.

Dans le réfectoire et les couloirs, Iannis Xenakis met en place « les pans de verres ondulatoires » conçus comme une partition de musique et offrant une large vue sur le paysage. Ces pans de verre seront ensuite repris à Firminy, dans la Maison de la Culture et à l’école maternelle.

L’église est construite de plain-pied au nord. Contrairement au reste de l’édifice, elle est fermée sur l’extérieur et se compose de grandes façades en béton formant un parallélépipède. L’éclairage de l’église provient d’un ensemble d’ouvertures horizontales et verticales et de “canons à lumière”.

L’édifice se situe à 26 km de Lyon, à Eveux-sur-l’Arbresle, au cœur d’un parc arboré de 40 hectares.

De plan carré, l’édifice en béton est monté s u r pilotis permettant d’absorber la pente naturelle du sol. Plusieurs espaces viennent compléter ce plan (sacristie, clocher, oratoire, cheminée, parloir…).

Une dizaine de frères dominicains vivent aujourdh’ui encore dans le bâtiment. Des visites, des expositions et des rencontres font aussi vivre le lieu.

Le Couvent de la Tourette fait également partie des sites inscrits sur la liste de l’UNESCO.

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ŒUVRES EMBLÉMATIQUES

LA VILLE DE CHANDIGARH EN INDE (1955)

Théoricien de l’urbanisme, Le Corbusier dessine plusieurs projets de quartiers ou de villes non aboutis (Bogota, Genève, Alger, etc.). Chandigarh est le seul projet à parvenir à son terme.

La ville de Chandigarh est une commande du Premier Ministre de l’Inde, Jawaharlal Nehru. Il souhaite remplacer Lahore, ancienne capitale du Pendjab. La nouvelle ville doit être un modèle de développement d’un pays moderne et indépendant. Son plan orthogonal et ses bâtiments prestigieux contrastent avec la pauvreté et l’urbanisme anarchique du reste du pays.

Le Corbusier est appelé en 1951. Il demande à son cousin et à un couple d’architectes anglais, Maxwell Fry (1899 - 1987) et Jane Drew (1911 - 1996), de le rejoindre sur le projet. Il travaille sur ce chantier jusqu’à sa mort en 1965.

Située à 270 km de New Delhi, la ville est inaugurée en 1953. Elle est d’abord conçue pour accueillir 150 000 habitants, essentiellement des fonctionnaires. Finalement, le projet est revu pour augmenter sa capacité à 500 000 habitants.

Tout au nord de la ville se trouvent les bâtiments administratifs. Le Corbusier dessine le plan général de la ville, mais se concentre particulièrement sur l’ensemble du Capitole : le Palais de l’Assemblée est placé au premier plan. Puis, sont construits à la suite, suivant l’ordre hiérarchique, le Parlement, la Haute Cour de Justice et le secrétariat. Le Complexe du Capitole est inscrit sur la liste de l’UNESCO.

Le Palais de l’Assemblée est le plus complexe de tous. Le portique face à l’esplanade est un élément majeur de l’édifice. La gouttière, en forme de cornes recourbées, se reflète sur le bassin qui entoure le bâtiment. Sur le toit apparaissent plusieurs formes géométriques dont un cône tronqué qui culmine à 40 m de hauteur. Il fonctionne comme un puit de lumière laissant entrer la lumière naturelle à l’intérieur du bâtiment. Sous ce cône se trouve l’une des salles de séance de l’Assemblée de forme circulaire. Tout l’intérieur est pensé par Le Corbusier, même le mobilier qui reprend les couleurs utilisées sur les murs.

Plus qu’un projet architectural et urbain, c’est une mission sociale qui a été confiée à Le Corbusier. Mission qui semble avoir été accomplie : aujourd’hui, même si la ville souffre de surpopulation, elle possède le revenu par habitant et le taux d’alphabétisation le plus élevé du pays (73% d’habitants lettrés, contre 59,5% en moyenne en Inde).

La ville est composée d’une soixantaine d’ilots rectangulaires de même taille. Ils sont reliés par un système de grandes avenues permettant une circulation fluide.

Le plan est organisé en suivant les principes de la Chartes d’Athènes avec quatre fonctions différentes :

- L’habitat- Le travail- Le loisir - La circulation

Le bâtiment de la Haute-Cour est constitué de huit rangées de salles d’audience, protégées par des brise-soleil et séparées de la Maison de la Loi par trois grands piliers

colorés.

À l’intérieur, l’édifice s’élève sur deux niveaux accessibles par une rampe sur laquelle la

promenade architecturale s’effectue.

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À PROPOS DE LE CORBUSIER

- Le Corbusier, Jean-Louis Cohen, Taschen, 2006.

- Le Corbusier, Stephania Suma, Actes Sud, 2008.

- Le Corbusier, Ideas and Forms, William Jr Curtis, Phaidon Press Limited, public end 1986.

À PROPOS DES ÉDIFICES LE CORBUSIER

BIBLIOGRAPHIE WEBOGRAPHIE

La Villa Savoye - Le Corbusier, La Villa Savoye, Jacques Sbriglio, Fondation Le Corbusier, Birkhäuser, 1999.

- Les villas parisiennes de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, 1920-1930, Tim Benton, éditions de La Villette, 2007.

Les Unités d’Habitation- Le Corbusier : L’Unité d’habitation de Marseille, avec Rezé-les-Nantes, Berlin, Briey en Forêt, Firminy, Jacques Sbriglio, Fondation Le Corbusier, Birkhäuser, 2004.

Le Couvent de la Tourette - Le Corbusier, le Couvent de la Tourette, S. Ferro, C. Kebbal, Ph. Potié, C. Simonnet, édition Parenthèses, 1988.

La Chapelle de Ronchamp- Le Corbusier, La Chapelle de Ronchamp, Danièle Pauly, Fondation Le Corbusier, Birkhäuser, 2008.

- Ronchamp, l’exigence d’une rencontre, Le Corbusier et la Chapelle Notre-Dame du Haut, colloque, Association œuvre Notre-Dame du Haut, Fage édition, Varia, 2007.

- La Charte d’Athènes, suivi de Entretien avec les étudiants des écoles d’Architecture, Le Corbusier, éditions de Minuit, 1957.

- Vers une architecture, Le Corbusier, Champs arts, éd. Flammarion, 1995, première édition en 1923.

- Urbanisme, Le Corbusier, Champs arts, éd. Flammarion, 1994, première édition en 1925.

BIBLIOGRAPHIE DE LE CORBUSIER

LA FONDATION LE CORBUSIER

Site officiel:www.fondationlecorbusier.fr

LE CLASSEMENT UNESCO

https://whc.unesco.org/fr/list/1321

LA VILLA SAVOYE

Site officiel:www.villa-savoye.fr

Villa Savoye, 1929-1931, Poissy, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Cité de l’architecture, 2017:

https://www.citedelarchitecture.fr/sites/default/files/documents/2017-09/fo_villasavoye_def.pdf

LE COUVENT DE LA TOURETTE

Site officiel: www.couventdelatourette.fr

L’INFLUX, Lyon et région, cinquantenaire du Couvent Ste-Marie de la Tourette, Eveux, Le Couvent de la Tourette ou l’architecture du sacré par Le Corbusier: http://www.linflux.

com/lyon-et-region/le-couvent-de-la-tourette-ou-larchitecture-du-sacre-par-le-corbusier/#nb7

LA CHAPELLE DE RONCHAMP

Site officiel:www.collinenotredameduhaut.com/

LA VILLE DE CHANDIGARH

Chandigarh, une ville à taille humaine, la ville indienne fondée par Le Corbusier, ARTE Journal :

https://info.arte.tv/fr/chandigarh-la-ville-indienne-revee-par-le-corbusier?mc_cid=6e862a06cc&mc_eid=a9cf2b4af2

A Chandigarh, Quand Le Corbusier parlait aux dieux…, Point de vue, Architecture (extraits):

https://www.patrickseguin.com/fr/wp-content/uploads/2014/09/Chandigarh.pdf