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Fiche technique
N°11
Association Régionale pour l’Environnement du Bâtiment et des Travaux Publics de Haute-Normandie14, rue G. Charpak - 76130 Mont Saint Aignan - Tél. : 02 32 19 52 59
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Les déchets de plâtre sont composés majoritaire-
ment de plaques, de carreaux et de complexes d’iso-
lation. Ils proviennent de la déconstruction sélective
et des chutes de pose. Ce taux de chute est d’ailleurs
assez variable, mais tout de même conséquent puis-
qu’il est en moyenne de 5%. Cela dépend du type
de chantiers, mais également de la conception du
bâtiment. En France, on estime que les tonnages en
jeu sont de l’ordre de 450 000 à 500 000 tonnes par
an.
La réglementation
Le plâtre est un matériau de construction ignifuge,
c’est-à-dire qu’il protège de l’incendie.
Il peut être utilisé sous forme de pâte constituée d’un
mélange de poudre et d’eau, ou préparé sous forme de
plaques.
Le plâtre est fabriqué à partir du gypse qui est un miné-
ral composé principalement de sulfate de calcium semi
hydraté.
Le plâtre est considéré comme un déchet non dange-
reux, c’est-à-dire qu’il peut produire des réactions chimi-
ques, physiques ou biologiques pendant son stockage,
mais sans présenter de caractère dangereux ou toxique
pour l’environnement et/ou la santé humaine.
Par le passé, le plâtre a souvent été considéré com-
me un matériau inerte. Cette classification n’est pas
la bonne puisque susceptible d’être dégradé par voie
biologique, ce dernier est classé comme non dange-
reux. Son code de classification dans la nomenclature
déchets de l’annexe II de l’article R 541-8 du code de
l’environnement est : 17 08 02.
Cette classification impose donc une élimination en
installation de stockage des déchets non dangereux.
Mais la particularité du plâtre engendre un risque de
dégagement d’hydrogène sulfuré lorsque celui-ci est
en contact avec des matières putrescibles. Ainsi l’arrêté
du 19 janvier 2006 relatif aux installations de stockage
des déchets non dangereux impose le stockage du plâ-
tre en alvéole spécifique au matériau. Le stockage est
toleré en classe III lorsque le plâtre est lié à des maté-
riaux inertes dans des proportions inférieures à 10%
(arrêté du 15 mars 2006).
Aujourd’hui sur le territoire français, seules 4 installa-
tions de stockage de déchets non dangereux proposent
le stockage du plâtre en casiers spécifiques conformément à la réglementation et une 5ème devrait être autorisée
prochainement. Une grande partie des déchets de plâtre est donc enfouie actuellement avec l’ensemble des autres
déchets composant une installation de stockage de déchets non dangereux.
LES DÉCHETS DE PLÂTRE
Les gisements de déchetsde plâtre
Cré
dit
: R
ecove
ring
Association Régionale pour l’Environnement du Bâtiment et des Travaux Publics de Haute-Normandie14, rue G. Charpak - 76130 Mont Saint Aignan - Tél. : 02 32 19 52 59
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L’engagement des professionnels
En janvier 2008, le
SNIP (Syndicat Natio-
nal des Industriels du
Plâtre) a élaboré une
charte de gestion des
déchets de plâtre. Les
industriels signataires
de cette charte se sont
engagés à contribuer à
une gestion durable de
ces déchets.
Cinq principaux objec-
tifs ressortent de cette
charte :
• Encourager la prise en compte, dès la conception des produits,
d’éléments permettant la réduction des déchets,
• Poursuivre la réduction du volume de déchets,
• Sensibiliser et former les différents acteurs,
• Développer la filière recyclage,
• Préconiser l’enfouissement en installation de stockage uni-
quement pour les déchets ultimes.
Un communiqué de presse datant de juin dernier fait le point
sur cette charte et plus particulièrement sur la valorisation.
Aujourd’hui, une vingtaine de plateformes sont partenaires des
industriels du plâtre pour la collecte. Ainsi, lors des 6 premiers
mois de l’année 2009, 10 000 tonnes de déchets, rebus de fabri-
cation compris, ont pu être recyclés.
Les premiers résultats permettent d’envisager l’avenir avec de
nouveaux développements :
• Accroissement des partenariats en région pour la collecte,
• Etude de recyclage d’autres produits à base de plâtre,
• Soutien aux projets HQE en prévoyant le recyclage des chutes
de plâtre.
Le communique de presse du SNIP est consultable sur le site
internet http://www.lesindustriesduplatre.org, rubrique « Média-
thèque », sous rubrique « Presse ».
Afin de favoriser le recyclage du plâ-
tre, il convient de multiplier les points
de collecte à l’échelle régionale. Malheu-
reusement, le développement de ceux-ci
est freiné car la majorité des déchets de
plâtre sont souvent retrouvés en mélan-
ges avec d’autres types de déchets. Le tri
devient alors très difficile, la plupart des
plaques étant souillées et donc inexploi-
tables. En effet, pour pouvoir être recy-
clés, les déchets de plâtre doivent conte-
nir moins de 5% d’impuretés.
La collecte s’organise de plusieurs fa-
çons différentes :
• Mise à disposition de bennes dans les
déchèteries,
• Signature de contrat avec des entre-
prises du BTP producteurs,
• Partenariat avec des collecteurs de dé-
chets,
• Mise en place de tournées de collectes
sélectives.
Il est donc important pour les entrepri-
ses de mettre en place un tri à la source
de ces déchets. Elles n’en seront que
gagnantes puisque le dépôt de plâtre
trié en centre de regroupement sera
évidemment moins onéreux que le dé-
pôt de plâtre en mélange avec d’autres
déchets. Ce coût sera aussi moins élevé
que celui de l’enfouissement.
En Haute-Normandie, deux points de
collecte existent à l’heure actuelle. Ils
sont situés à Darnétal et Malaunay
dans l’agglomération Rouennaise. 300
tonnes de plâtre ont déjà été envoyées
vers la valorisation. L’ARE BTP travaille
actuellement avec les prestataires de la
collecte des déchets et les industriels
pour développer ces points de collecte.
La collecte
Le recyclage du plâtre engendre une préservation de la ressource en gypse équivalente aux tonnages recyclés et
la réduction de mise en décharge d’autant de tonnes.
Le procédé consiste à broyer les déchets de plâtre entrants et à les réintroduire dans le procédé de fabrication des
plaques de plâtre. Les usines les plus proches de notre région sont situées à Auneuil dans l’Oise (Lafarge) et Vaujours
en Seine-Saint-Denis (Placoplâtre). Le taux de matière recyclée dans un produit neuf est d’environ 12%.
Actuellement, seules quelques usines acceptent les déchets de plâtre, ce qui ne permet pas de couvrir l’ensemble du
territoire français.
Malgré cela, l’objectif des professionnels est aujourd’hui d’accroître leur réseau de collecte, tout en prenant garde à
ne pas dépasser des distances supérieures à 300 kilomètres entre les collecteurs et les usines. Au delà, l’intérêt envi-
ronnemental ne serait plus efficace avec un bilan carbone négatif.
La valorisation du plâtre
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dit
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ecove
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