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FICHE 3 : LE LATIN Benezon, Initiation au latin, 5°, Bordas, 1972.

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FICHE 3 : LE LATIN

Benezon, Initiation au latin, 5°, Bordas, 1972.

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Problématique : Pourquoi et comment le latin est-il la source de tant de langues romanes ?

Le latin, qui n’était à l’origine que le dialecte parlé dans le Latium, devient rapidement la langue parlée dans toute la péninsule italienne quand Rome a soumis toutes les peuplades voisines, puis s’étend à tout l’empire romain. Les colons, le commerce et l’administration romaine favoriseront sa diffusion. Un peu plus tard, ce sera le christianisme, prêché en latin, qui contribuera à cette expansion.

Il faut cependant nuancer : c’est surtout le long des voies de communication et dans les provinces conquises de longue date que la langue latine s’installera durablement. En Gaule-même, les contrées reculées se « romaniseront » plus tardivement.

Ce latin parlé évolue rapidement et donne, dès les VIII°-IX° siècles une mosaïque de parlers romans : le catalan, l’espagnol, le français, l’italien, l’occitan, le portugais, le rhéto-roman, le roumain, le sarde et le groupe dalmate (éteint au XIX° siècle).

Observation :

Rechercher les langues d’origine latine et comparer à la carte de l’empire romain.

RoumanieRoumain

Rheto- roman

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Complétons maintenant notre tableau des nombres amorcé précédemment :

français italien espagnol catalan occitandeux due dos dos dostrois tre tres tres tresquatre quattro cuatro quatre quatrecinq cinque cinco cinc cincneuf nuove nueve nou nòusoixante-et-dixseptante

settanta setenta setanta setanta

quatre-vingtsoctante

ottanta ochenta vuitanta quatre-vintuèchanta

quatre-vingt-dixnonante

novanta noventa noranta nonanta

Conclusion :

Les correspondances sont évidentes. Mais on remarque, sur le sol français uniquement, et à partir de soixante, la numération en base vingt héritée du gaulois (cf. L’hôpital des Quinze-Vingts et la devinette : « Vincent mit l’âne dans un pré et s’en vint dans l’autre. Combien y a-t-il d’ânes ? » où l’on entend vingt-cent-mille, ce qui n’est possible qu’en comptant en base vingt pour le premier chiffre (vingt fois cent mille = 2 000 000) et cent-vingt (120). En réalité, il n’y a qu’un âne : c’est la première formulation qui est la bonne.Il reste aussi une trace de la numérartion en base vingt dans la lecture des chiffres entre 1100 et 1900 : « onze cents, douze cents...dix-neufs cents » (pour mille-cent, mille-deux-cents ...)

Prolongement :

Recherche de mots d’origine gauloise passés en latin, puis en français, catalan et occitan :

-la végétation, le paysage, la faune: betullus (bouleau), margula (marne), landa (lande), camminus (chemin), barra (barre rocheuse a donné aussi barrière), alauda (alouette), beccus (bec), caballus (cheval), -les unités de mesure : leuca (lieue)-les travaux des champs : carrus (char à 4 roues), raeda (véhicule), cambiare (changer), cleta (claie), rusca (ruche), tannus (tan), aratrum (charrue), soccus (soc), tonna (tonne)… -les spécialités régionales : cervisia (cervoise)-les vêtements : camisia (chemise), braca (braie, brague en langue d’oc qui a donné « braguette »), saga (saie ou sagon = vêtement à capuchon), cucullus (manteau à capuchon => coule (vêtement religieux et cagoule), gallica (galoche), …-dans la toponymie : briva (le pont) : Brive (19) ; barro / barra (hauteur) : Barre des Ecrins (Alpes) ; brocca (éperon) ; lanon (plaine) : Lannemezan ; bracco (marais) : Brie ; comboros / condate (confluent) : Condes (33), Combray (14) ; ritus (gué) : Gisors (27)…

=> formes en catalan : bedoll, marga, landa, camí, barra, alosa, bec, cavall, llegua, carro, roda, cambiar, cleda, rusc, taní, soc/soca, tona/tina, cervesa, camisa, braga, saia, cuculla, galotxa

Essayer de comprendre pourquoi le gaulois a ainsi pratiquement disparu : langue non écrite (les rares textes que l’on possède sont en général des textes votifs transcrits en alphabet grec ou latin sur des stèles), transmission du savoir par la caste fermée des druides, interdite et poursuivie par Rome…

Mary Sanchiz, document de travail