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Festival jeune public avec Myung-Whun Chung

Jeudi 12, vendredi 13, samedi 14 mars 2015

« Parmi tous les concerts que nous faisons ensemble avec l’orchestre, nous aimons surtout les concerts pour les jeunes ».

« Aujourd’hui, avec les musiciens de l’orchestre, nous constituons une véritable famille, unie dans notre passion pour la musique. Si je les appelle « mes anges » c’est pour cet état d’esprit unique grâce auquel les musiciens s’engagent sur scène avec tant de chaleur et de profondeur. »

Myung-Whun Chung

Myung-Whun Chung et l’Orchestre Philharmonique de Radio France invitent petits et grands à partager cette passion musicale et humaine lors d’un festival de trois jours de concerts. Les plus jeunes sont conviés au pays des Mille et Une nuits pour écouter la musique chatoyante de Rimski-Korsakov, tandis que les adolescents découvrent la plus américaine des symphonies du compositeur tchèque Antonin Dvorák : la Symphonie « Du Nouveau Monde », avec la participation exceptionnelle des « Orchestres à l’école ». Et ce sont bien des extraits du texte original des contes des Mille et Une nuits que vous entendrez au concert, portés à la scène par la comédienne Judith Chemla.

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Auditorium de Radio France

Plan de coupe

© Radio France

Pour en savoir + : http://maisondelaradio.fr/lauditorium-en-toute-intimite

http://maisondelaradio.fr/lauditorium

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Si l’Orchestre m’était conté

Nikolaï Rimski-Korsakov

Scheherazade D’après les contes des Mille et Une nuits

Jeudi 12 et vendredi 13 mars 2015

14h – Maison de la radio, Auditorium

Judith Chemla, récitante Juliette Heymann, choix des textes Myung-Whun Chung, direction Orchestre Philharmonique de Radio France

Concert réservé aux classes de CE2-CM1-CM2-6e

En coproduction avec France Culture. Date de diffusion à venir. Ce concert sera également diffusé sur France Musique

Orchestre Philharmonique de Radio France

Service pédagogique

Cécile Kauffmann-Nègre, responsable Tél. 01 56 40 34 92, [email protected]

Myriam Zanutto, professeur-relais de l’Education nationale

Tél. 01 56 40 36 53, [email protected]

Floriane Gauffre, chargée des relations avec les publics Tél. 01 56 40 35 63, [email protected]

Pièce 10424

116, avenue du Président Kennedy 75220 Paris Cedex 16

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Venir au concert

Accueil des classes à partir de 13h15 Maison de la radio, entrée Hall Seine

A votre arrivée,

présentez-vous au guichet pour retirer vos billets et votre facture.

A noter : les sacs de classe ne seront pas acceptés.

Lors du placement, veillez à répartir les accompagnateurs au milieu des élèves pour un encadrement efficace.

Rappelez à vos élèves la nécessité d’une attention soutenue,

tant pour la qualité de leur écoute que pour le respect des musiciens.

Durée estimée du concert : environ 1h

Accès à la Maison de la radio M° : Passy, Ranelagh, Charles-Michels, La Muette, Mirabeau RER : Ligne C : Avenue du Président Kennedy Bus : 70, 72, 22, 52

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Sommaire

Nikolaï Rimski-Korsakov : repères biographiques et artistiques p. 6 L’enfance d’un futur marin Un jeune compositeur du groupe des Cinq Rimski-Korsakov, compositeur reconnu, fonctionnaire et pédagogue Rimski-Korsakov et l’orchestration L’inspiration des Mille et Une nuits p. 10

L’orchestre dans Scheherazade p.12 Écouter Scheherazade p. 13 Rimski-Korsakov en 6 œuvres p. 19 Lexique p. 20 Le concert p. 22 Myung-Whun Chung Judith Chemla Judith Heymann L’Orchestre Philharmonique de Radio France Sources et prolongements : sitographie, vidéographie, discographie p. 27 Des livres, disques et DVD pour mieux connaître p. 29 l’Orchestre Philharmonique de Radio France

Ce dossier a été réalisé par Myriam Zanutto

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Nikolaï Rimski-Korsakov :

repères biographiques et artistiques

Compositeur russe Né à Tikhvine (près de Novgorod) le 18 mars 1844 Mort à Lioubensk (près de Saint-Pétersbourg) le 21 juin 1908 N.B. : les termes suivis d’un astérisque* renvoient au lexique p. 19-20

L’enfance d’un futur marin

Né dans une famille noble de tradition militaire, Nikolaï Rimski-Korsakov vit à la campagne jusqu’à l’âge de 12 ans. Son père, ancien gouverneur de Volhynie, est âgé de 61 ans à sa naissance. Nikolaï commence le piano à l’âge de 6 ans :

« J’étais doué, et pas seulement pour la musique. J’appris à lire tout seul, sans même m’en rendre compte, je ne sais trop comment et avec une facilité inouïe. J’avais une excellente mémoire et retenais par cœur des pages entières des livres que me lisait ma mère. […] Quant à la musique, je ne saurais dire que je l’aimais avec passion : je la tolérais et j’apprenais consciencieusement à jouer du piano. Quelquefois, pour me distraire, je chantais ou je jouais ; mais dans l’ensemble, autant que je m’en souvienne, la musique ne me produisait point d’impression consciente forte. »

A 12 ans, il entre à l’Ecole des cadets de la marine de Saint-Pétersbourg, où il fait ses études jusqu’en 1862. Des amis de ses parents l’emmènent à l’opéra. Il y découvre notamment avec enthousiasme Rouslan et Ludmila, opéra du compositeur russe Glinka. Voici comment il se décrit alors :

« A 16 ans, j’étais un enfant aimant passionnément la musique et “ jouant” avec elle. Entre mon travail de dilettante et l’étude sérieuse d’un jeune musicien, comme un élève du Conservatoire par exemple, il y avait presque autant de différence qu’entre un enfant jouant au soldat et la guerre véritable. Personne ne m’instruisait, personne ne me guidait et c’eût été si facile s’il se fût trouvé quelqu’un pour le faire ! »

Maison de la famille de Rimski-Korsakov, Tikhvine, 1912

Rimski-Korsakov, cadet à l'école navale, 1866

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Un jeune compositeur du groupe des Cinq*(voir lexique p.19)

Son professeur de piano à Saint-Pétersbourg l’encourage à composer et c’est entre 1860 et 1861 que Nikolaï fait ses premiers pas : un Nocturne, une Marche funèbre, un Scherzo pour piano à quatre mains et un début de symphonie. Rimski-Korsakov rencontre en 1861 le compositeur Mili Balakirev, brillant autodidacte qui exerce une influence prépondérante sur les musiciens russes de son époque.

« C'est de Balakirev que j’entendis pour la première fois qu’il était utile de lire, de se préoccuper de sa culture générale, de s’initier à l’histoire, aux belles lettres et à la critique, ce dont je suis fort reconnaissant. »

Lors des soirées organisées autour de leur mentor, le jeune Rimski côtoie l’ensemble des musiciens connus aujourd’hui sous le nom de groupe des Cinq1. C’est grâce à lui qu’il décide de se consacrer à la composition. Rimski commence, à la demande de son nouveau maître, une symphonie.

« Moi qui ignorais les noms des intervalles et des accords, qui ne connaissais de l’harmonie que l’agaçante interdiction des octaves et des quintes parallèles, qui n’avais aucune notion de ce qu’était un double contrepoint, une cadence, une phrase, un épisode, je m’attaquais à la composition d’une symphonie. » « J’avais grappillé certaines choses d’un assez haut niveau, mais je ne connaissais pas l’alphabet. »

En 1862, à 18 ans, il est envoyé sur le vaisseau-école Almaz (Le Diamant) pour une mission de 3 ans à travers le monde, ce qui ne l’empêche pas de rester en contact avec Balakirev, à qui il envoie ses compositions. Quelques semaines après son retour en Russie, il est nommé fonctionnaire au ministère de la Marine. Il reprend sa place au sein du groupe des Cinq et achève sa symphonie commencée en 1861. Cette Symphonie n°1 est créée avec succès, sous la direction de Balakirev, en décembre 1865. Avec son maître, il entreprend des recherches sur les mélodies populaires et compose son Ouverture sur des thèmes russes. Il compose la suite* p.19 symphonique Antar, première de ses œuvres inspirées des contes orientaux.

1 Le groupe des Cinq est constitué des compositeurs Balakirev, César Cui, Borodine, Moussorgski, et Rimski-Korsakov (cf. lexique p. 26-27).

Mil i Balakirev, 1860

Antar et Abla, musée d'ethnologie du Caire, affilié à l’Egyptian Geographic Society

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En 1871, on propose à Rimski-Korsakov le poste de professeur de composition et d’orchestration* p.19 au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Bien que conscient de ses lacunes, il accepte. Il écrira plus tard qu’il n’était à l’époque « qu’un dilettante, un parfait amateur qui ne savait rien ». Compositeur autodidacte, il travaille alors par correspondance avec Tchaïkovski pour l’étude de la fugue et du contrepoint. En 1872, Rimski-Korsakov épouse Nadejda Purgold, excellente pianiste amateur.

Rimski-Korsakov, compositeur reconnu, fonctionnaire et pédagogue

L’année 1873 est celle de sa reconnaissance officielle comme musicien professionnel : Rimski-Korsakov est nommé inspecteur des orchestres de la marine russe. Les nominations et honneurs pleuvent : directeur de l’Ecole musicale gratuite, responsable de la révision des partitions de Moussorgski (1881) – en vue de l’édition complète de ses œuvres –, directeur adjoint de Balakirev à la chapelle impériale (1884), chef d’orchestre des Concerts symphoniques russes (1886-1890), responsable de la révision de l’œuvre de Borodine (1887)… Travailleur infatigable, il n’en continue pas moins son activité de compositeur. Il poursuit ses recherches approfondies sur les musiques populaires russes, mais aussi européennes et orientales : grand succès de son opéra Snégourotchka (1881), Capriccio espagnol (1887), Scheherazade et la Grande Pâques Russe, aux sonorités et aux couleurs éclatantes, toutes deux composées durant l’été 1888. Les années 1900 sont celles de la consécration. Rimski triomphe partout : en Belgique, en Russie où sont créés plusieurs de ses opéras (le Tsar Saltan, Kitège)… A l’occasion du 35ème anniversaire de son activité de compositeur, il est fêté pendant un mois entier. Pendant les troubles politiques révolutionnaires2 de 1905, Rimski-Korsakov soutient les étudiants contre la direction du Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il est

limogé de son poste d’enseignant. Le Conservatoire ferme. Rimski se consacre alors à l’achèvement de l’écriture de ses Chroniques de ma vie musicale. En 1907, il dirige deux concerts organisés par le mécène russe Serge Diaghilev à l’Opéra de Paris. Nouveau triomphe. Rentré à Saint-Pétersbourg, il achève l’orchestration de son quatorzième opéra, Le Coq d’or3. Tout comme Scheherazade,

Le Coq d’or représente un des chefs-d’œuvre de l’orientalisme russe.

Rimski-Korsakov tombe malade (des crises d’angine de poitrine) et meurt dans sa propriété de Lioubensk le 21 juin (7 juin pour le calendrier russe) 1908, à l’âge de 64 ans.

2 1905 est l’année de la révolte des marins du cuirassé Potemkine et de la première tentative de révolution en Russie. 3 Le Coq d’or sera créé à titre posthume, mais modifié par la censure tsariste. Le texte original ne sera rétabli qu’avec la révolution de 1917.

Le Tsar Dadon rencontre la reine Shemakha, Le Coq d'or, acte 2, illustration d'Ivan Yakovlevich Bilibine, 1906

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Rimski-Korsakov et l’orchestration* p.19 Rimski-Korsakov était un orchestrateur hors pair. Il est intéressant de constater comment il a progressivement acquis une très grande maîtrise de l’orchestration :

« Ma nomination aux fonctions d’inspecteur des orchestres de la Marine réveilla en moi le désir que j’avais depuis longtemps de me familiariser en détail avec la facture et la technique des instruments de l’orchestre. Je m’en procurai plusieurs, trombone, clarinette, flûte etc. et m’appliquai à en trouver les doigtés […] ; tous les voisins m’entendaient jouer. Mes lèvres étaient mal adaptées aux cuivres, et j’avais du mal à obtenir les notes aiguës ; pour la technique des bois, je manquais de patience ; néanmoins je réussis à m’en faire une idée suffisamment complète. […] Mais au moins, vérifiant la pratique avec les ensembles musicaux de la Marine, et travaillant à la théorie avec mon manuel, j’acquis des connaissances considérables dans ce domaine. […] J’ai compris la nature des passages aisés et malaisés, et la différence entre la difficulté virtuose et la gaucherie, j’ai pris connaissance des registres extrêmes des instruments et le secret de l’obtention de certaines notes que tous évitent par ignorance. J’ai constaté que tout ce que je savais jusque-là sur les instruments à vent était faux, et j’ai commencé dès lors à appliquer mes nouvelles connaissances à mes œuvres… »

Rimski-Korsakov s’attelle en 1891 à l’écriture des Principes de l’orchestration auquel il travaille depuis longtemps déjà. Comme celui de Berlioz, son traité d’orchestration est une référence. Totalement désintéressé et dévoué à ses amis, il a travaillé et orchestré bénévolement – et inlassablement : il passera plus de 4 ans sur l’œuvre de Moussorgski – les œuvres de Borodine, Moussorgski, ou encore leur prédécesseur Glinka. L’opéra de Moussorgski Boris Godounov sera ainsi connu dans la version de Rimski-Korsakov.

« Il faut que l’orchestration en soi ne se remarque pas, il faut que l’orchestre devienne une sorte de clavier idéal confié au pianiste idéal. Qui se souciait d’instrumentation du temps de Haydn, de Mozart, de Beethoven ? Chez eux, l’orchestration est indissolublement liée à l’idée musicale et fait partie de son expression. L’on n’a commencé à parler d’instrumentation qu’après Berlioz, après l’apparition d’une musique dont le dessein est d’illustrer les caprices orchestraux d’un compositeur, ses fantaisies. Autrement dit, l’on a adopté le procédé contraire, ce qui est une erreur ! », écrit-il à sa femme en 1907.

Un élève de Rimski, Igor Glebov, raconte les cours d’orchestration donnés par le maître :

« Il nous parlait de chacun des instruments avec infiniment d’amour, comme s’il s’agissait d’un être animé, capable d’exprimer les nuances les plus subtiles et les plus intimes de la couleur et de l’émotion. Il nous apprenait à reconnaître l’individualité des timbres et des mélanges, à utiliser chacun des instruments de la manière la plus naturelle et la plus aisée. »

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L’inspiration des Mille et Une Nuits

« Vers le milieu de l’hiver, parmi les travaux sur le Prince Igor et diverses autres choses, j’eus l’idée d’une pièce d’orchestre d’après certains épisodes de Scheherazade. […] C’est avec ces projets et avec les esquisses musicales correspondantes que je partis avec ma famille, l’été venu, dans une datcha […] près du lac Tcheremenetski. Au cours de l’été 1888 à Nejgovitsy, je terminai Scheherazade. »

« Pourquoi ai-je donc intitulé ma suite* p.19

Scheherazade ? Parce que ce nom, ainsi que le titre des Mille et une nuits, fait naître en tout un chacun des images de l’Orient et de ses merveilles fabuleuses, et qu’en outre certains détails du discours musical font allusion au fait que tous les récits proviennent d’une seule et même personne, cette Scheherazade, qui a su captiver ainsi la curiosité de son redoutable époux. »

Rimski-Korsakov a toujours refusé de considérer sa suite orientale comme un poème symphonique* p.19. Il l’écrit dans ses Chroniques de ma vie musicale :

« Le programme qui me guida pour la composition de Scheherazade consistait en épisodes séparés, et sans lien entre eux, des Mille et une Nuits… La liaison était constituée par de courtes introductions aux première, deuxième et quatrième parties, et par un intermède à la troisième, écrits pour violon solo et représentant Scheherazade elle-même narrant au terrible sultan ses contes merveilleux. La conclusion de la quatrième partie a la même signification artistique. C’est en vain que l’on cherche dans ma suite des leitmotive* p.19, toujours liés à telles idées poétiques ou telles images. Au contraire, dans la plupart des cas, tous ces semblants de leitmotiv* p.19 ne sont que des matériaux

purement musicaux, des motifs de développement symphonique. Ces motifs passent et se répandent dans toutes les parties du morceau, se faisant suite et s’entrelaçant. Apparaissant chaque fois sous une lumière différente, dessinant chaque fois des traits différents et exprimant des situations différentes, ils correspondent chaque fois à des images différentes et à des actions et des tableaux différents… Ainsi, développant d’une façon tout à fait libre des données musicales prises pour base de mon œuvre, j’avais en vue de composer une suite en quatre parties, intimement liées par des thèmes et des motifs communs, mais se présentant comme un kaléidoscope d’images fabuleuses de caractère oriental. »

Scheherazade racontant ses fables au sultan, illustration des Mille et une nuits, 1849-1856, Sani ol-Molk (1814-1866)

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C’est pourquoi, en tête de la partition ne figure que ce texte volontairement vague :

« Le sultan Schahriar, persuadé de la fausseté et de l’infidélité des femmes, avait juré de faire donner la mort à chacune de ses épouses après la première nuit. Mais Scheherazade sauva sa vie en intéressant le sultan aux contes qu’elle lui narra pendant cette nuit-là et mille autres. Pressé par la curiosité, le sultan remettait de jour en jour le supplice et il finit par renoncer tout de bon à sa sanguinaire résolution. Bien des merveilles furent ainsi racontées à Schahriar. Pour ces récits, la sultane empruntait aux poètes leurs vers, aux chansons populaires leurs paroles, et elle intercalait les récits et les aventures les uns dans les autres. »

Les sous-titres donnés aux quatre parties (La mer et le bateau de Sindbad - Le récit du prince Kalender - Le jeune Prince et la Princesse - La fête à Bagdad ; La mer ; Naufrage du bateau sur les rochers) ont été supprimés par le compositeur qui ne voulait pas donner de caractère descriptif à son œuvre, mais ont été rétablis par la tradition. D’ailleurs, ces sous-titres sont très imprécis par rapport aux contes : à quelle aventure de Sindbad est-il fait allusion ? Il y a sept voyages du marin dans les Mille et une nuits… A quel prince Kalender ? Il y a trois princes déguisés en « Kalender » * p.19, c’est-à-dire en derviches, dans trois récits différents… Et à quelle fête à Bagdad ?…

« En composant Scheherazade, j’ai uniquement cherché à orienter quelque peu par ces indications l’imagination de l’auditeur sur la voie qu’avait suivie la mienne, tout en laissant des représentations plus précises à la liberté et au sentiment de chacun. Je voulais simplement que l’auditeur, si ma musique lui plaisait, eût l’impression nette qu’il s’agissait d’un récit oriental et non pas seulement de quatre pièces jouées à la suite l’une de l’autre sur des thèmes communs. »

Dans cette œuvre, Rimski a également su transcrire en musique une caractéristique essentielle des contes des Mille et une nuits : l’imbrication des histoires les unes dans les autres. Dans la partition, on retrouve en effet certains thèmes d’une partie à l’autre (le thème du sultan) ou certains issus d’un motif unique (le thème de Scheherazade).

En 1910, deux ans après la mort du compositeur, Serge Diaghilev – qui a été brièvement élève de Rimski-Korsakov à l’époque où il rêvait d’être lui-même compositeur – fera de Scheherazade un ballet dansé par les Ballets russes, dans une chorégraphie signée Michel Fokine, ce que n’aurait jamais autorisé Rimski-Korsakov de son vivant…

Scheherazade, Georges Barbier (1882-1932)

Scheherazade, couverture de programme, Léon Bakst (1866-1924)

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L’orchestre dans Scheherazade

Suite symphonique* p.19 composée entre février et juillet 1888 créée le 9 novembre 1889 à Saint-Pétersbourg, sous la direction du compositeur 45 minutes environ 1. La mer et le bateau de Sindbad 2. Le récit du prince Kalender 3. Le jeune Prince et la Princesse 4. La fête à Bagdad ; La mer ; Naufrage du bateau sur les rochers

L’effectif instrumental

Pour interpréter Scheherazade de Rimski-Korsakov, l’Orchestre Philharmonique de Radio France comprendra :

Les cordes Les cuivres 16 premiers violons 4 cors 16 seconds violons 2 trompettes 14 altos 3 trombones 12 violoncelles 1 tuba 10 contrebasses Les bois Les percussions 2 flûtes Timbales 1 piccolo Triangle 2 hautbois Tambour de basque 2 clarinettes Caisse claire 2 bassons Cymbales Grosse caisse

Tamtam

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Écouter Scheherazade

Les minutages correspondent à ceux de l’enregistrement de l’Orchestre de l’Opéra Bastille, dirigé par Myung-Whun Chung, disponible en écoute libre sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=4AkXpS76H7I Légende des minutages : à 0’05 = à 5 secondes ; à 2’03 = 2 mn et 3 secondes, etc.

1er mouvement* p.19 (du début jusqu’à 9’10)

La mer et le vaisseau de Sindbad

Ce premier mouvement* p.19 s’ouvre sur une introduction qui présente les deux personnages principaux. Ces deux thèmes* p.19 reviendront tout au long de l’œuvre, mais variés, légèrement transformés, réorchestrés4 * p.19. Dès les vingt premières secondes, le premier thème* p.19, fortissimo (très fort), puissant, dominé par les cuivres (ici les trois trombones et le tuba), campe le redoutable sultan Schahriar. Rimski-Korsakov a d’ailleurs indiqué sur la partition : Largo et maestoso ; pesante (« Large et majestueux ; pesant »). Le sultan apparait ici inflexible, autoritaire, voire menaçant dans une couleur de cuivres graves, que les violons viennent renforcer à l’unisson* p.19, dans le grave également. S’ensuit un silence qui nous laisse dans l’expectative.

Le personnage de Scheherazade est présenté après un enchaînement de longs accords* p.19 tenus aux bois (de 0’20 à 0’50). Ces accords sont assez mélancoliques, de par la sonorité douce des flûtes, hautbois et clarinettes. Ils apportent également une pointe de féerie propre à l’univers d’un conte (on retrouvera d’ailleurs ces accords à la toute fin de l’œuvre comme pour sortir de cet univers merveilleux). Scheherazade peut alors entrer en scène : incarnée par le violon solo (de 0’52 à1’27), son thème évoque à la fois le charme, l’intelligence et

4 C’est-à-dire confiés à d’autres instruments, ce qui en modifie le caractère et l’atmosphère.

Pratiquer en classe Chanter le thème initial du sultan Schahriar (du début à 0’20). Pour en saisir le caractère menaçant, le chanter d’abord pianissimo (très doucement), puis fortissimo (très fort) et pesante (lourdement, en marquant et appuyant bien chaque note).

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l’abnégation de la princesse face à au terrible sultan. Nous sommes plongés au cœur de l’Orient des contes : son rythme fluide, sa mélodie sinueuse tournant sur elle-même, à la manière d’une danseuse… Ce charme oriental doit également beaucoup à la présence de la harpe qui l’accompagne avec discrétion. Ce thème sera entendu dans tous les mouvements. Le tableau de la mer débute juste après ce thème de Scheherazade, avec le retour du thème du sultan, mais aux violons. Cette mélodie, plutôt effrayante au début du mouvement, s’adoucit et se transporte graduellement dans l’aigu (à

1’31, à 2’12, à 3’07…). Rimski a ainsi transformé le caractère du thème de Schahriar en le confiant aux cordes dans un registre* p.19 de plus en plus aigu : il est davantage chantant, moins angoissant. L’accompagnement de ce thème par les altos et les violoncelles (qui montent et descendent) nous plonge dans la houle. Le crescendo* p.19 (de 2’47 à 3’15) évoque un début de tempête, avant que la mer ne se calme (à partir de 3’16). Les éléments s’apaisent, laissant les cors dialoguer avec les bois (à 3’29, 3’41, 3’54).

Scheherazade peut revenir : son thème, toujours entendu au violon solo, est plus animé, dans un tempo* p.19 plus vif (à 4’07). La tempête reprend (à partir de 4’23), renforcée par un lent crescendo. A moins que ce tourbillon n’illustre l’énergie déployée par la princesse pour captiver le sultan. Des vagues déferlent aux cordes et aux bois. L’orchestre enfle, s’enrichit : les cuivres apportent régulièrement leur soutien (à 4’45, 5’29, 7’37), en jouant des bouts de thème du sultan. De nombreux roulements de timbales animent le tout. La conclusion du mouvement semble évoquer la fin de la longue nuit (à 8’36). Il s’achève avec la douce sonorité des bois – les mêmes que ceux entendus au début (de 0’20 à 0’50), dans un climat serein qui nous fait oublier la menace de mort qui pèse sur la princesse.

Pratiquer en classe Chanter le thème de Schahriar transformé (de 1’31 à 1’49). Insister sur l’aspect maintenant chantant et très mélodieux de ce thème. On ne peut plus l’interpréter de façon pesante, car la nuance*(voir lex. p.19) est piano (douce) et le tempo plus rapide. Écouter de 1’31 à 3’15, et lever le doigt à chaque fois que ce thème de Schahriar modifié est entendu : à 1’31, 1’42, 1’52, 1’58, 2’05, 2’09, 2’12 ; puis 2'28, 2’36, 2’47, 2’53, 2’59, 3’02, 3’05. Il est donc entendu 14 fois ! Identifier avec les élèves qu’il est à chaque fois joué dans un registre plus aigu, le tout s’accompagnant d’un crescendo (de plus en plus fort).

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2e mouvement (de 9’13 à 20’14)

Le récit du prince Kalender* p.19

Ce 2e mouvement s’ouvre sur la reprise du thème orientalisant de Scheherazade (de 9’13 à 9’48) – toujours accompagné par les accords de harpe – mais il est accéléré sur la fin et utilise les doubles cordes (le violoniste joue deux notes en même temps, de 9’40 à 9’42). Cela pourrait suggérer que Scheherazade utilise habilement tous les artifices possibles pour passionner le sultan. Comme par enchantement, la voix de Scheherazade se mute en un univers populaire, illustré par un long thème de basson (de 9’48 à 10’28) qui voyagera dans l’orchestre. A la sonorité mystérieuse et légèrement voilée du basson va succéder celle, plus incisive, du hautbois (de 10’29 à 11’06). Ce thème sera repris plusieurs fois, confié à des instruments différents, ce qui en modifiera à chaque fois le caractère, de façon subtile. Gracieux lorsqu’il est joué par les violons (à 11’06), mutin avec les flûtes (à 11’38), joyeux avec le piccolo (à 16’58), plus expressif avec les violons et hautbois dans l’aigu (à 17’28), dansant et populaire avec les cordes à l’unisson* p.19 (à 18’06), élégiaque avec la flûte (à 18’44), nostalgique avec le violoncelle solo (à 19’37)... Puis un combat guerrier se prépare, dans un brusque changement d’atmosphère et de tempo… (à12’29). Sur d’angoissants tremolos* p.19 de cordes se répondent les trombones et trompettes – ironiques avec leur sourdine – sur des rythmes de plus en plus resserrés, évoquant progressivement une cavalerie imaginaire. La situation semble provisoirement s’arranger. Une longue phrase de clarinette se détache (à 13’34) : elle identifie le récit du prince Kalender. Son rythme et sa mélodie orientaux rappellent le thème de Scheherazade, mais beaucoup plus rapide et dans une autre couleur. Les cordes l’accompagnent discrètement en pizzicato* p.19. Ce thème sera à nouveau entendu par le basson, mystérieux (à 16’31), puis par le cor et sa sonorité tout en rondeur (à 19’06). L’épisode guerrier revient (à 14’10) : dialogues entre cuivres, puis cuivres et bois, puis vents et cordes. La totalité de l’orchestre est sollicitée ! Les percussions notamment font leur apparition de façon significative. Un mignon petit défilé militaire, très taquin, est scandé de façon légère par les cymbales (à partir de

15’09) puis le triangle (à partir de 15’16).

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Après une longue tenue des cuivres (à 18’18), l’atmosphère s’apaise mais un certain suspense demeure. S’agit-il du regard du sultan qui commence à voir Scheherazade autrement, sans pour autant que la terrible menace ne soit oubliée ? Ce second mouvement s’achève d’ailleurs assez violemment dans un grand crescendo* p.19 tourbillonnant (à partir de 19’45), avec une confrontation du thème du sultan dans les graves (violoncelles et contrebasses à 19’50) et un motif aigu issu du thème de Scheherazade, tournoyant de façon combattive.

Pratiquer en classe Réécouter de 15’09 à 15’23. Partager la classe en deux groupes, l’un frappant le rythme des cymbales, l’autre celui du triangle. Cymbales : les coups de cymbales sont joués sur les trois premiers temps (rien sur le 4e)

→ 1 2 3 (4) Triangle : sur les 2e et 4e temps → (1) 2 (3) 4 Travailler ces deux rythmes en classe entière tout d’abord, puis en deux groupes, chaque groupe jouant le sien chacun son tour. Échanger les groupes. Enfin, les deux groupes peuvent jouer simultanément, ce qui aura pour résultat de superposer les deux rythmes. Étapes du travail rythmique :

- commencer par « parler » le rythme – sans le frapper – en comptant fort les temps concernés. ex. pour le rythme du triangle : (1) 2 (3) 4 ↓ ↓ ↓ ↓

à voix basse FORT à voix basse FORT

- continuer à « parler » le rythme, en prononçant uniquement les temps concernés par le rythme – et donc en se taisant sur les autres. ex. pour le rythme du triangle : (1) 2 (3) 4 ↓ ↓ FORT FORT

- « parler » le rythme en le frappant en même temps : en percussions corporelles ou en frappant deux doigts dans les mains.

- enfin, frapper le rythme sans parler.

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3e mouvement (de 20’18 à 30’01)

Le jeune prince et la princesse

Nous sommes à présent plongés au cœur d’une belle histoire d’amour, dans une atmosphère tour à tour souple, lascive, mélancolique, lyrique ou dansante. Le premier thème – que l’on pourrait nommer « thème du prince », à moins que ce ne soit celui de la princesse ?… – est confié aux violons, qui accentuent le caractère tendre et sentimental de ce début. Rimski les fait chanter dans leur registre* p.19 grave (à partir de 21’), enveloppant et sensuel (à l’inverse, les violoncelles le joueront dans leur registre aigu, particulièrement expressif, à 21’35). Ce thème présente des parentés avec celui de Scheherazade et peut ainsi également évoquer la douceur de la conteuse. S’ensuivent des guirlandes orientales égrenées par les bois (à 21’22 et 22’37) puis reprises par les violons (à 22’52). Un épisode dansant succède à ce début romantique. Le second thème, celui de la princesse à présent (ou du prince, c’est selon…) apparait, dans un tempo* p.19 plus vif. Ce thème populaire fait danser les bois et les percussions : clarinette et caisse claire (à 23’42) puis flûte et triangle (à 23’55). Un dialogue s’instaure entre les cordes, sentimentales, et les vents, taquins : prince et princesse discutent, se font la cour, se provoquent amoureusement (à partir de 24’08). Scheherazade refait son apparition, toujours au violon solo (à 25’16), avant de laisser exulter l’amour de notre jeune couple princier en un passage lyrique, sucré et romantique à souhait où l’orchestre s’exprime en tutti* p.19. Les bois et cordes en pizz* p.19 concluent le mouvement, tout en grâce et en légèreté. Il est à noter que le thème du sultan n’apparaît pas ; il semble complètement envoûté par le charme de Scheherazade. 4e mouvement (à 30’02)

La fête à Bagdad ; La mer ; Naufrage du bateau sur les rochers

Ce dernier mouvement remet en scène la plupart des thèmes apparus précédemment. Dès l’introduction, le sultan et la princesse dialoguent, par deux fois (à 30’02, puis 30’41). Le thème du sultan, très rapide, peut souligner la furie ou l’enthousiasme de celui-ci. La seconde fois (à 30’41), il est presque dément, endiablé, incarné par un tutti* p.19 de l’orchestre déchainé, marqué par les timbales et cymbales. Le thème de Scheherazade lui répond plus souplement et semble s’envoler vers la liberté. Cependant, il n’est pas aussi charmeur que lors de sa toute première apparition (à 0’20) : l’accompagnement se limite à une longue note sourde et angoissante tenue par les cordes graves (violoncelles et contrebasses). Quant à la gracieuse harpe, elle a quasiment disparu... Scheherazade « parle » dans une atmosphère beaucoup plus dense et tendue qu’au début de l’œuvre. Est-elle en train de s’affirmer, de s’affranchir du joug de Schahriar ?

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Nous sommes ensuite entrainés dans la fête (à 31’16), dont le tempo* p.19 très vif, le thème joué par une flûte virevoltante (à 31’21) puis le tambour de basque (tambourin) sont autant d’incitation à la gaité (à 31’40).

Les trompettes et la caisse claire confèrent à cette fête un petit air militaire (à

31’50). L’orchestre tout entier dégage une incroyable énergie rythmique. Petit à petit, la fête glisse vers la tempête… Le thème de la mer (premier mouvement) revient (à partir de 38’09), se développe dans un grand crescendo* p.19 enrichi de cuivres puissants et de percussions vigoureuses, le tout figurant la lutte contre les éléments déchainés. L’inévitable naufrage se déroule dans un énorme fracas : l’orchestre – en tutti*p.19 évidemment – se déploie dans un grand accord* p.19, dans une nuance* p.19 fortississimo (très très fort). Un lent decrescendo* p.19 ramène le calme. La voix de la conteuse nous apparaît une ultime fois, grimpant jusque dans l’extrême aigu, dans un temps très étiré (à

39’18), illustrant la liberté enfin acquise de Scheherazade. La voix du sultan lui répond, mais de façon beaucoup moins agressive. Elle reste dans l’ombre, apaisée (à 39’57)…

Pratiquer en classe Frapper (après l’avoir « parlé ») le rythme du tambour de basque (à 31’40) :

(1) 2 (3) 4 (1) 2 3 (4) ↓ ↓ ↓ ↓

FORT FORT FORT FORT

Pratiquer en classe Retrouver dans ce dernier mouvement les thèmes entendus dans les trois premiers. Réécouter les deux « versions » à chaque fois, afin de bien identifier le fait que les thèmes sont modifiés, mais demeurent reconnaissables : Thème du sultan : à 30’02, 30’41, 37’14 puis 39’57 (sultan apaisé) //

0’02, 1er mouv. Thème de Scheherazade : à 30’14,30’58, puis 39’18 (monte dans l’extrême

aigu) // 0’52, 1er mouv. Thème populaire : à 32’03 puis 35’18 // à 10’06, 2e mouv. (extrait du

thème joué par le basson, dès 9’48) Thème du prince : à 32’29 puis 35’13 // 23’43 ; 3e mouv. Épisode du combat : à 34’43 // à 12’33, 2e mouv. Thème de la mer : à 38’09 // à 2’32, 1er mouv.

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Rimski-Korsakov en 6 œuvres

1887 : Capriccio espagnol, œuvre orchestrale fondée sur des mélodies espagnoles composée dans le cadre des Concerts Symphoniques Russes. 1888 : Scheherazade, suite symphonique créée pour les Concerts Symphoniques Russes 1888 : La Grande Pâque russe, ouverture de concert, œuvre créé en mémoire de deux membres du Groupe des Cinq, Borodine et Moussorgski. 1900 : Le Vol du Bourdon, interlude orchestral pour son opéra Le conte du tsar Saltan 1905 : La légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia, opéra en 4 actes. Apprécié pour l’équilibre en chant et orchestre et pour ses airs russes. 1909 : Le Coq d’or, opéra en trois actes censuré du vivant du compositeur car dénonçant les actions du gouvernement russe

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Lexique

accord : plusieurs notes jouées en même temps. crescendo : l’intensité sonore augmente progressivement (de plus

en plus fort). Le contraire est le decrescendo* . Indication de nuance*.

decrescendo : l’intensité sonore diminue progressivement (de moins

en moins fort). Le contraire est le crescendo* . Indication de nuance*.

groupe des Cinq : groupe de cinq compositeurs russes du XIXème siècle qui voulaient créer une école de composition spécifiquement russe : Balakirev (le mentor du groupe), Borodine, Cui, Moussorgski et Rimski-Korsakov. Le critique Vladimir Stassov les appelaient le « puissant petit groupe », terme collectif désignant également les nationalistes russes du XIXème siècle.

Kalender (ou Calender) membre d’un ordre mystique, derviche errant, mendiant.

Sorte de religieux mendiant musulman qui vagabonde de ci de là, recherchant la joie et le plaisir...

leitmotiv : (au pluriel : leitmotive) terme allemand qui désigne un

motif ou un thème musical qui revient d’un bout à l’autre d’une œuvre (généralement un opéra) pour dépeindre une personne, un objet, une émotion, etc. Cette technique apparaît sous sa forme la plus complexe et la plus développée dans les opéras de Wagner (le thème de Siegfried dans la Tétralogie, le motif du Philtre d’amour dans Tristan et Iseult, ou encore l’or du Rhin, l’idée de la rédemption…). Richard Strauss et Alban Berg ont également utilisé des leitmotive.

mouvement : un mouvement est une grande partie d’une œuvre.

Une œuvre symphonique comporte en général trois à cinq mouvements.

nuance : intensité du son (volume sonore).

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orchestration : art de répartir les sons aux différents instruments de l’orchestre.

pizzicato ou pizz. : « en pinçant » → les instrumentistes à cordes

délaissent leur archet pour pincer les cordes avec leurs doigts.

poème symphonique : pièce pour orchestre basée sur une idée littéraire,

poétique ou un programme. Cette forme est née avec Liszt, au milieu du XIXème siècle. Elle découle directement du mouvement romantique. Cette forme atteint son apogée avec Richard Strauss (Till l’espiègle, Ainsi parlait Zarathoustra, Don Quichotte…).

registre : hauteur des sons, des notes. suite symphonique : à l’origine, la suite pour orchestre était une série de

différentes danses (réellement dansées ou stylisées). Au XIXe siècle, cette forme musicale prend un nouvel essor et s’appuie souvent sur une base extra-musicale (récit, saga, pièce théâtrale, etc.).

tempo : allure/vitesse avec laquelle on interprète une œuvre

musicale. thème : un thème est une « idée musicale », une mélodie

identifiable qui est reprise, exploitée et développée, intégralement ou partiellement.

tremolo : répétition rapide d’un même son. tutti : tous les instruments de l’orchestre jouent en même

temps. unisson : l’ensemble des instruments jouent les mêmes notes,

avec le même rythme.

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Le concert

Myung-Whun Chung, direction

1953 : naissance à Séoul (Corée du sud)

1974 : diplômé de la Juilliard School de New York après avoir d’abord travaillé avec Nadia Reisenberg et Carl Bamberger au Mannes College of Music

Deuxième prix au Concours Tchaïkovski de Moscou (piano).

1978-1981 : chef assistant de l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles auprès de Carlo Maria Giulini

1984-1990 : Directeur musical et chef permanent de l’Orchestre radio-symphonique de Sarrebruck

1986 : débuts au Metropolitan Opera avec Simon Boccanegra

1987-1992 : premier chef invité au Teatro comunale de Florence

1989 : débuts à la Scala de Milan

1989-1994 : directeur musical de l’Opéra de Paris-Bastille

Contrat d’exclusivité avec Deutsche Grammophon

1995 : nommé « homme de l’année » par l’Unesco

1997 : fonde l’Asia Philharmonic

1997-2005 : Chef principal de l’Orchestre de l’Académie Sante Cécile de Rome

2000 : directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Radio France.

2008 : nommé Ambassadeur international de l’unicef

2011 : nommé Principal Chef Invité de la Staatskapelle de Dresde

2011 : reçoit les insignes de « Commandeur dans l’ordre des Arts et Lettres » par le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand

2012 : réunit pour la 1ère fois l’Orchestre Unhasu de Corée du Nord et l’Orchestre Philharmonique de Radio France Salle Pleyel à Paris.

2014 : publication de son premier enregistrement piano solo dédié à l’enfance (ECM).

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Judith Chemla

Années 1990 : Judith Chemla apprend et pratique le violon jusqu’à l’âge de 14 ans. Elle découvre le théâtre au lycée avec Emmanuel Demarcy-Motta, aujourd’hui directeur du Festival d’Automne, qui se charge alors de l’option théâtre.

Début des années 2000 : suit les cours réputés de Bruno Wacrenier au Conservatoire du Ve arrondissement, puis entre au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où elle obtient son diplôme en 2007. Rôle dans Hellphone, film réalisé par James Huth. Décembre 2007 : entrée à la Comédie-Française, qu’elle quittera en 2009. Saison 2007-2008 : Figaro divorce (rôle de Fanchette Ödön von Horváth, mise en scène Jacques Lassalle), Douce vengeance et autres sketches (Hanokh Levin, m.e.s. Galin Stoev), Le Misanthrope (Célimène, Molière, m.e.s Lukas Hemleb) Saison 2008-2009 : La Grande Magie (Amelia Recchia et Rose Intrugli, la sœur de Calogero Di Spelta, Eduardo De Filippo, m.e.s. Dan Jemmett), L'Illusion comique (Isabelle, Pierre Corneille, m.e.s. Galin Stoev)

2007-2008 : mène parallèlement une carrière cinématographique. Faut que ça danse ! de Noémie Lvovsky (2007), Versailles de Pierre Schöller (2008), Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes (2008), Le Petit Chaperon rouge court métrage de Shinji Aoyama (2008)

2010 : création de sa propre pièce Tue-Tête au Théâtre des Bouffes du Nord et

au Théâtre Vidy-Lausanne.

2010-2011 : théâtre et cinéma. Prix Jean-Jacques Gautier, 2011 Théâtre : De beaux lendemains (d'après le roman de Russell Banks, mise en scène Emmanuel Meirieu, Nuits de Fourvière, 2010), Le Babil des classes dangereuses de Valère Novarina (lecture dirigée par Denis Podalydès, Odéon-Théâtre de l'Europe, 2011), L’Entêtement de Rafael Spregelburd (m.e.s. Marcial Di Fonzo Bo et Élise Vigier, Festival d'Avignon, Maison des arts et de la culture de Créteil, Comédie de Reims, Théâtre Gérard Philipe, tournée) Cinéma : La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010), De vrais mensonges de Pierre Salvadori (2010), Je suis un no man's land de Thierry Jousse (2011)

2012 : accède à une plus grande notoriété grâce à son rôle dans le film Camille redouble de Noémie Lvovsky et sa prestation dans la série TV Engrenages (saison 4)

2013 : théâtre, séries TV et récompenses Théâtre : Le crocodile trompeur/Didon et Enée (m.e.s. Samuel Achache et Jeanne Candel, Théâtre des Bouffes du Nord), une proposition à mi-chemin entre théâtre et opéra. Séries TV : 2013 : 15 jours ailleurs de Didier Bivel, Le Bœuf clandestin de Gérard Jourd'hui, Tout est permis de Emilie Deleuze Prix Lumières 2013 : Meilleur espoir féminin pour Camille redouble ; Festival du film de télévision de Luchon 2013 : Prix du meilleur espoir féminin pour 15 jours ailleurs ; nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Camille redouble

2014 : théâtre et cinéma L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel (m.e.s. Yves Beaunesne, Théâtre des Bouffes du Nord) ; L'Homme qu'on aimait trop d'André Téchiné

2015 : Rendez-vous à Atlit de Shirel Amitay et Ce sentiment de l'été de Mikhael Hers

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Juliette Heymann

Comédienne, collaboratrice artistique (notamment aux côtés du metteur en scène Joël Jouanneau), photographe.

2001 : premiers pas pour la radio en 2001 en tant qu'auteur et adaptatrice avec sa propre pièce La Frileuse (Bourse de la Fondation Beaumarchais) et l'adaptation d'Œdipe sur la route, d'Henry Bauchau. Depuis, toujours pour France Culture, elle n’a cessé de travailler dans le domaine de la fiction radiophonique, en tant qu’auteur, réalisatrice ou adaptatrice.

2006 : En attendant Bram, écriture et composition, feuilleton, cycle Samuel Beckett, à partir des entretiens entre le peintre Bram Van Velde et Samuel Beckett (Fictions / Le Feuilleton

Les mille et une nuits, auteur de l’émission (Fictions / Théâtre et Cie)

Inferno d'August Strindberg, adaptation (Fictions / Drôles de drames)

2008 : Pinocchio de Carlo Collodi, adaptation, Création radiophonique Les vagues de Virgina Woolf, adaptation, (Fictions / Feuilleton)

2009 : Roland furieux de l'Arioste, adaptation, en partenariat avec le Musée

du Louvre (exposition "Imaginaire de l'Arioste, l'Arioste imaginé")

2010 : expostion de photographies « Luminescences », Au Tour du Feu, 18e

Poil de carotte, de Jules Renard, adaptation (Fictions / Enfantines)

2011 : Kafka sur le rivage de Haruki Murakami, adaptation (Fictions / Le

Feuilleton)

Cabinet de curiosités - Pour les pédants on a du matériel, réalisation (Fictions / Drôles de drames), coproduction France Culture/ Théâtre du Rond-Point

2012 : « Hymne à la beauté », Les Fleurs du Mal, Poème du jour avec la Comédie-Française, réalisation

Babel ma belle, réalisation (Fictions / Drôles de drames)

Marilyn, dernières séances, réalisation (Fictions / Le Feuilleton)

2013 : Il était un piano noir… d’après les Mémoires interrompus de Barbara, réalisation (Fictions / Le Feuilleton)

2014 : Un été de lectures Y penser sans cesse, réalisation

2015 : Discours à la nation, réalisation, France Culture/ Théâtre du Rond-Point

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L’Orchestre Philharmonique de Radio France

1937 : fondation de l'orchestre par la radiodiffusion française. 1954 : le Théâtre des Champs-Elysées accueille la saison de l'orchestre, dirigé par Bigot, Cluytens, Dervaux, Desormières, Horenstein, Inghelbrecht, Krips, Kubelik, Leibowitz, Munch, Paray, Rosenthal, Sawallisch, Scherchen, ou les compositeurs Copland, Jolivet, Tomasi, Villa-Lobos… 1976 : refondation de l'Orchestre, permettant à l'effectif de se partager simultanément en plusieurs formations ; Gilbert Amy en est le premier directeur musical, Emmanuel Krivine le premier chef invité. 1984 : Marek Janowski prend la direction musicale de l'Orchestre. Il dirigera la Tétralogie de Wagner au Théâtre du Châtelet et au Théâtre des Champs-Elysées, pour la première fois à Paris depuis 1957. 2000 : Myung-Whun Chung est nommé directeur musical. 2001 : Pierre Boulez dirige l'Orchestre pour la première fois. L’orchestre engage un cycle d’enregistrements pour Deutsche Grammophon. 2005 : Gustavo Dudamel et Valéry Gergiev dirigent l'Orchestre pour la première fois. 2006 : réouverture de la Salle Pleyel qui accueille l'Orchestre en résidence pour 20 à 25 programmes par saison. Début du partenariat avec France-Télévisions autour des « Clefs de l’orchestre » de Jean-François Zygel. 2007 : Les musiciens de l'Orchestre et Myung-Whun Chung sont nommés ambassadeurs de l'Unicef. 2008 : Myung-Whun Chung et l'Orchestre fêtent le centenaire d'Olivier Messiaen. Esa-Pekka Salonen dirige l'orchestre pour la première fois. 2009 : ArteLiveWeb et l’Orchestre s’associent pour diffuser un concert par mois. 2010 : l'Orchestre et Myung-Whun Chung fêtent leurs dix ans de collaboration sur quatre continents. 2011 : Esa-Pekka Salonen dirige quatre programmes en résidence dans le cadre du festival Présences. 2012 : concert exceptionnel avec l'Orchestre Unhasu de Corée du Nord et Myung-Whun Chung. Intégrale Brahms dirigée par Gustavo Dudamel

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2013 : l’Orchestre et Myung-Whun Chung se produisent à la Philharmonie de Berlin, en Chine, en Corée et au Japon, et en résidence au Musikverein de Vienne. Mikko Franck est nommé pour succéder à Myung-Whun Chung à la direction musicale de l’Orchestre à partir de septembre 2015. 2013 : l’Orchestre et Myung-Whun Chung se produisent à la Philharmonie de Berlin, en Chine, en Corée et au Japon, et en résidence au Musikverein de Vienne. Mikko Franck est nommé pour succéder à Myung-Whun Chung à la direction musicale de l’Orchestre à partir de septembre 2015. 2014 : Gustavo Dudamel dirige le Requiem de Berlioz à Notre-Dame de Paris, Esa-Pekka Salonen les Gurrelieder de Schonberg, Salle Pleyel, et Myung-Whun Chung remporte un vif succès dans la salle légendaire du Conservatoire Tchaïkovski à Moscou.

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Prolongements, sources et ressources

Sitographie, vidéographie, discographie

Prolongements, sources et ressources numériques

Histoire des arts

Les Ballets russes et autres chorégraphies

• « Shéhérazade, danse, musiques », un article de Jean-Michel Nectoux, dans la revue Romantisme (1992, n°78. pp. 35-42). Consulter et télécharger ici.

• « Les Ballets russes », dossier pédagogique de la Médiathèque Cité de la musique, à la fois complet et synthétique, avec guides d’écoute et jeux : http://mediatheque.cite-musique.fr/masc/

• Scheherazade, ballet du Kirov Marinski, 2007 : https://www.youtube.com/watch?v=jUXSL81owSg

• Scheherazade chorégraphiée par Bianca Li : http://www.ina.fr/video/1885038001046

• Les nuits, chorégraphie d’Angelin Preljocaj. A visionner ici. Informations complémentaires ici.

Science : Scheherazade et l’astronomie

L’astéroïde 643 s’appelle Scheherazade ! Il a été découvert en 1907 par l’astronome allemand August Kopff. Pour prolonger :

Les astéroïdes expliqués aux enfants : http://www.astronomique.eu/asteroides.htm C’est pas sorcier - Comètes et astéroïdes : https://www.youtube.com/watch?v=jmXWeUSBb2U

Les astéroïdes, Wikijunior : http://fr.vikidia.org/wiki/Ast%C3%A9ro%C3%AFde

Musique

Scheherazade de Rimski-Korasakov

• « Shéhérazade de Rimski-Korsakov », dossier pédagogique de la Médiathèque Cité de la musique. Eléments d’approfondissement sur le contexte historique et musical (la musique en Russie au XIXe siècle) et guides d’écoute. Ressource utilisée pour ce dossier. Consulter ici.

• Dossier très complet de l’Opéra et Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon. Ressource utilisé pour ce dossier. Consulter ici.

• « Shéhérazade, danse, musiques », un article de Jean-Michel Nectoux (cité plus haut). Consulter et télécharger ici.

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Le personnage de Scheherazade

Un volet de cinq émissions passionnantes autour de Scheherazade (France culture, Un autre jour est possible, « Têtes chercheuses », Tewkik Hakem).

Margaret Sironval spécialiste des Mille et Une Nuits pour la série "Les voyages de Shéhérazade à travers les siècles".

1. La vie contre une histoire Scheherazade, première féministe d’Orient. Ecouter ici

2. Est-ce la même que celle célébrée ailleurs, la même que celle des siècles passés ? Scheherazade, depuis le VIIIe jusqu’au XIXe siècle. Ecouter ici

3. Scheherazade, l’universelle Scheherazade, personnage de fiction, fantasme de l’Orient, mais qui vit dans un monde qui a existé. Ecouter ici

4. Scheherazade la captive devient icone Scheherazade devient marque et produit dérivé. Ecouter ici

5. Des contes à la réalité sociologique de Scheherazade Explorer le réel à partir de la fiction. Ecouter ici

Discographie

Enregistrement de référence pour ce dossier : Rimski-Korsakov : Sheherazade & Stravinski : L’Oiseau de Feu-Suite, Orchestre de l’Opéra Bastille, dir. Myung-Whun Chung, 1993, Grammophon GmbH, Hamburg

Disponible gratuitement sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=4AkXpS76H7I

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Des livres, disques et DVD pour mieux connaître l’Orchestre Philharmonique

de Radio France

LIVRES-DISQUES Roméo et Juliette de Serge Prokofiev dirigé par Myung-Whun Chung, sur un texte écrit et conté par Valérie de La Rochefoucauld. Editions Didier Jeunesse, livre-disque 2006, cd 2009 Léo, Marie et l’orchestre une œuvre originale de Philippe Hersant, dirigé par Marek Janowski, sur un texte de Leigh Sauerwein et Paule du Bouchet. Editions Gallimard Jeunesse Musique, livre-dique1999, réédition 2010 L’Opéra de la lune une œuvre originale de Denis Levaillant dirigé par Jakub Hrusa, sur un texte de Jacques Prévert, récité par Jean Rochefort. Editions Gallimard Jeunesse Musique, livre-disque 2008 Tistou les pouces verts Conte lyrique en un acte de Henri Sauguet, d’après l’œuvre de Maurice Druon, adapté par Jean Tardieu. Orchestre Philharmonique de Radio France Maitrise de Radio France Sofi Jeannin, direction Editions Billaudot/Radio France, livre-disque 2012

DISQUES La 5e Symphonie de Beethoven, commentée et dirigée par Myung-Whun Chung Éditions Deutsche Grammophon, 2002 Piccolo, saxo et compagnie d’André Popp, dirigé par Jakub Hrusa, un film d’animation, avec les voix de Jean-Baptiste Maunier, Eugène Christo-Foroux et Anaïs. CD 2007 - DVD 2008

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DVD LES CLEFS DE L’ORCHESTRE DE JEAN-FRANÇOIS ZYGEL une série éditée par le Scéren-CNDP (centre national de documentation pédagogique) et les éditions Naïve. Symphonie n°103 de Joseph Haydn Ton Koopman, direction 2007 Boléro de Maurice Ravel Kazushi Ono, direction 2007 Concerto pour orchestre de Béla Bartók Myung-Whun Chung, direction 2009 Symphonie n°6 « Pastorale » de Ludwig van Beethoven Paul Mc Creesh, direction 2009 Symphonie n°9 « Nouveau monde » d’Anton Dvorák Myung-Whun Chung, direction 2009 Symphonie fantastique d’Hector Berlioz Myung-Whun Chung, direction 2010 Danse macabre – L’Apprenti sorcier de Camille Saint-Saëns et Paul Dukas Christian Vasquez, direction 2010 Symphonie n°8 « Inachevée » de Franz Schubert Pablo Heras-Casado, direction 2011 Symphonie n°40 de Wolfgang Amadeus Mozart Ton Koopman, direction 2012

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L’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky Michael Francis, direction 2013 La musique classique expliquée aux enfants (adultes tolérés) Svetlin Roussev, violon solo et direction 2008 Une production Camera Lucida, en coproduction avec Naive, France 2, France 5, Radio France et le Scéren-CNDP A paraitre Symphonie n°4 « Italienne » de Felix Mendelssohn Darrel Ang, direction Les Symphonies de Johannes Brahms Manuel Lopez-Gomez, direction Roméo et Juliette de Serge Prokofiev Mikhail Tatarnikov, direction Casse-Noisette de Piotr-Ilitch Tchaïkovski Diego Matheuz, direction Prélude à l’après-midi d’un faune – La Mer de Claude Debussy Zian Zhang, direction

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L’Orchestre Philharmonique de Radio France et Myung-Whun Chung, ambassadeurs de l’Unicef

Quand les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France jouent sous la direction de Myung-Whun Chung, ils gardent le souvenir de tous les enfants qu’ils ont rencontrés au cours des missions effectuées pour l’Unicef. Ils jouent dans la lumière pour les enfants restés dans l’ombre. En Afrique, en Amérique du Sud, bientôt en Asie, les musiciens vont à la rencontre des enfants les plus vulnérables pour lesquels l’Unicef a mis en place des programmes où l’éducation tient une grande place. Les musiciens le savent plus que quiconque, l’éducation est la condition du développement des sociétés et de l’épanouissement des hommes. En 2013, l’Unicef a mené une grande campagne contre la mortalité infantile. Malgré des progrès significatifs, il reste encore beaucoup à faire pour lutter contre l’inacceptable ; 7 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent encore de maladies que l’on sait aujourd’hui parfaitement éviter. Cette campagne a mis en lumière le rôle essentiel de l’éducation et notamment celle des petites filles qu’il faut encore encourager dans de nombreux pays. Une petite fille qui aura été éduquée pourra, plus tard, éviter les grossesses multiples ou précoces, et saura aussi protéger la santé de ses propres enfants et les élever dans de meilleures conditions. C’est une priorité que s’est donnée l’Unicef. Grâce à la musique, un dialogue immédiat et naturel s’établit avec les enfants, car chaque enfant porte avec lui un souffle, une énergie qui donne au monde un supplément d’être, un supplément d’âme. La musique traverse le temps et l’espace, les enfants portent le monde de demain. Avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, avec Myung-Whun Chung, avec Radio France, aidons ces enfants qui sont riches de toutes les promesses.