faire face aux comportements agressifs - impactance

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D O S S I E R F O R M A T I O N IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité 1 Introduction Nous sommes de plus en plus quotidiennement confrontés à la violence. Qu’elle soit des rues, du milieu scolaire, professionnel, retransmise dans les journaux télévisés ou au travers de fictions, elle fait partie intégrante de notre vie de tous les jours. Il n’y a pas aujourd’hui, une seule journée où il ne nous est pas rapporté un acte de violence, un meurtre, une agression, etc. Fatalement, cette vision deviendrait presque une banalité de notre société, «tolérée » par celle-ci qui, en aveugle, la voit évoluer et la subit. « Au royaume animal, le lion est roi, l’homme devient fou, combien d’âmes tombées sous ses coups, la Terre est seul témoin de ses crimes ici bas, c’est chacun pour soi ... un pauvre mec pour une place de parking, se prend deux balles et laisse derrière lui deux orphelines, anodine, l’histoire se répète chaque jour, quand un tireur prend des gens pour cibles du haut de sa tour ... » IAM, groupe de Rap. L’agressivité est généralement définie comme l’attitude d’une personne qui manifeste des actes ou des paroles menaçant l’intégrité physique ou psychique d’une autre personne , ouvertement , de façon couverte, par omission. L’agressivité physique manifestée de façon intentionnelle ou involontaire par des résidants, qu’il s’agisse de frapper, d’asséner des coups de pied, de pousser ou de tirer les cheveux, est un sujet de préoccupation dans la plupart des établissements de soins. Parmi la population à risque dans l’exposition à l’agressivité, les soignants se placent en deuxième catégorie, juste derrière les professionnels qui manipulent de l'argent ou des valeurs (caissiers, convoyeurs de fonds, employés de banque ou des postes, commissionnaires, personnel de sécurité, vendeurs...) et avant les agents de police, contrôleurs des transports en commun... Aujourd’hui, un nombre croissant de soignants sont victimes d'agressions dans l'exercice de leur profession. Sortir de l’angélisme Le principale obstacle que rencontrent les soignants c’est leur angélisme., qui leur fait penser que puisqu’elles sont aidantes, toute situation conflictuelle n’a pas lieu d’être dans une relation comme la leur. En fait, c’est tout l’inverse ! Parce que la relation d’aide est un espace de souffrance et par là-même, un espace de conflit ! Faire face aux comportements agressifs Situations d’agressivité iNTRODUCTION Nous sommes de plus en plus quotidiennement confrontés à la violence. Qu’elle soit des rues, du milieu scolaire, professionnel.... Page 2 DEMENCE ET TROUBLES DU COMPORTEMENT Le vieillissement se fait selon trois composantes : biologique, AUTONOMIE ET DEPENDANCE Confondre la dépendance avec la perte d'autonomie conduit facilement à la maltraitance et à transformer le résidant «dérangé» en résidant «dérangeant» Page 7 POSITION RELATIONNELLE On observe communément quatre types de positionnement des aidants professionnels AGRESSIVITE L'agressivité est une manifestation de la colère, qui peut être définie comme une disposition à faire usage de violence CONDUITES A TENIR « savoir-être » et « savoir-faire » au quotidien pour la prévention des comportements d’agitation Sommaire L'agressivité est souvent le langage de la souffrance

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Page 1: Faire face aux comportements agressifs - Impactance

D O S S I E R F O R M A T I O N

IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité "1

IntroductionNous sommes de plus en plus quotidiennement confrontés à la violence. Qu’elle soit des rues, du milieu scolaire, professionnel, retransmise dans les journaux télévisés ou au travers de fictions, elle fait partie intégrante de notre vie de tous les jours.

Il n’y a pas aujourd’hui, une seule journée où il ne nous est pas rapporté un acte de violence, un meurtre, une agression, etc. Fatalement, cette vision deviendrait presque une banalité de notre société, «tolérée » par celle-ci qui, en aveugle, la voit évoluer et la subit.

« Au royaume animal, le lion est roi, l’homme devient fou, combien d’âmes tombées sous ses coups, la Terre est seul témoin de ses crimes ici bas, c’est chacun pour soi ... un pauvre mec pour une place de parking, se prend deux balles et laisse derrière lui deux orphelines, anodine, l’histoire se répète chaque jour, quand un tireur prend des gens pour cibles du haut de sa tour ... » IAM, groupe de Rap.

L’agressivité est généralement définie comme l’attitude d’une personne qui manifeste des actes ou des paroles menaçant l’intégrité physique ou psychique d’une autre personne , ouvertement , de façon couverte, par omission.

L’agressivité physique manifestée de façon intentionnelle ou involontaire par des résidants, qu’il s’agisse de frapper, d’asséner des coups de pied, de

pousser ou de tirer les cheveux, est un sujet de préoccupation dans la plupart des établissements de soins.

Parmi la population à risque dans l’exposition à l’agressivité, les soignants se placent en deuxième catégorie, juste derrière les professionnels qui manipulent de l'argent ou des valeurs (caissiers, convoyeurs de fonds, employés de banque ou des postes, commissionnaires, personnel de sécurité, vendeurs...) et avant les agents de police, contrôleurs des transports en commun... Aujourd’hui, un nombre croissant de soignants sont victimes d'agressions dans l'exercice de leur profession.

Sortir de l’angélisme

Le principale obstacle que rencontrent les soignants c’est leur angélisme., qui leur fait penser que puisqu’elles sont aidantes, toute situation conflictuelle n’a pas lieu d’être dans une relation comme la leur. En fait, c’est tout l’inverse ! Parce que la relation d’aide est un espace de souffrance et par là-même, un espace de conflit !

Faire face aux comportements agressifs

Situations d’agressivité

iNTRODUCTION Nous sommes de plus en plus quotidiennement confrontés à la violence. Qu’elle soit des rues, du milieu scolaire, professionnel....Page 2

DEMENCE ET TROUBLES DU COMPORTEMENT Le vieillissement se fait selon trois composantes : biologique,

AUTONOMIE ET DEPENDANCE Confondre la dépendance avec la perte d'autonomie conduit facilement à la maltraitance et à transformer le résidant «dérangé» en résidant «dérangeant»Page 7

POSITION RELATIONNELLE

On

observe communément quatre types de positionnement des aidants professionnels

AGRESSIVITE L'agressivité est une manifestation de la colère, qui peut être

définie comme une disposition à faire usage de violence

CONDUITES A TENIR « savoir-être » et « savoir-faire » au quotidien pour la prévention des

comportements d’agitation

Sommaire

L'agressivité est souvent le langage de la souffrance

Page 2: Faire face aux comportements agressifs - Impactance

D O S S I E R D E F O R M A T I O N

" IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité2

Il y a un deuil à faire : les lieux de souffrance sont des lieux d’émotion. Les aidants n’ont pas l’habitude d’envisager les soignés sous l’angle de leur dangerosité, habitués qu’ils sont à les considérer sous l’angle de la pitié. Et pourtant les gens aidés sont susceptibles d’être plus dangereux parce que leurs «corps en faillite» les contraints à adopter un registre plus violent.Il faut aussi rappeler que le fait d’être malade, handicapé, assisté ou dépendant ne donne aucun droit humain particulier et certainement pas celui de tyranniser les aidants. Nous ne pouvons admettre par exemple qu’un résidant, sous prétexte qu’il se seul ou abandonné par ses proches, s’autorise à être agressif vis à vis de ceux qui le soignent. La souffrance du patient permet de comprendre mais n’excuse pas la violence.Les problèmes de comportement, y compris l’agression physique du personnel infirmier ou d’autres employés par des résidants, sont fréquents dans les établissements de soins de longue durée. Bon nombre de résidants sont atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence, ou de troubles psychiatriques associés dans une proportion de 67,4 %, de 75 % ou de 94 % selon les études, et beaucoup de ces personnes font preuve d’agressivité. Le but fondamental de la gestion du comportement agressif consiste à réduire les manifestations d’agressivité physique des résidants en recourant le moins possible à la contention, physique ou pharmacologique. La contrainte pharmacologique telle que l’utilisation de neuroleptiques, d’anxiolytiques, de sédatifs ou d’hypnotiques, est parfois nécessaire pour maîtriser ou gérer le comportement, mais, comme la contention physique, elle peut avoir des

répercussions néfastes sur la qualité de vie du résidant du fait :

• qu’elle peut contribuer à augmenter les chutes ;

• qu’elle favorise l’immobilité qui, elle, peut entraîner des problèmes découlant de la perte de la masse musculaire ou des problèmes de santé comme l’escarre de décubitus ou la constipation ;

• que, si elle est pharmacologique, elle peut entraîner des effets indésirables propres au médicament utilisé, notamment des troubles comme la dyskinésie;

• qu’elle peut causer des blessures, favoriser l’apparition d’infections nosocomiales...

En réaction aux préoccupations soulevées par le personnel infirmier à propos de l’agression physique et dans l’intention de réduire au minimum la contention physique ou pharmacologique, il existe à défauts d’alternative, d’autres approche telles que la formation du personnel à la compréhension du phénomène et en sa gestion individuelle et collective.

Le but de cette formation est d’aider chaque

soignant à lui permettre d’être en mesure

d’intervenir efficacement pour diminuer l’agressivité

ou prévenir l’agression physique, calmer l’anxiété, et trouver des solutions en

équipes.

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DEMENCES ET TROUBLES DU

COMPORTEMENT

Définitions – Principes

V i e i l l i s s e m e n t : p r o c e s s u s d e transformation, avec l'avancée en âge, de tou t o rgan isme v ivan t (nous vieillissons dès notre conception)Vieillesse : état associé à la dernière étape de la vie (mais quand commence cette étape ?). Elle fait partie de l'âge adulteSénescence : vieillissement normal (mais selon quelle norme ?)Sénilité : vieillesse pathologique : l'organisme a perdu ses capacités d'adaptation (mais tout ne dépend-il pas du milieu auquel il faut s'adapter ?)Le vieillissement se fait selon trois c o m p o s a n t e s : b i o l o g i q u e , psychologique, sociale. Il y a interaction entre ces trois composantes.

Le vieillissement est différentiel :− d'un point de vue inter-

individuel : chacun vieillit à sa manière (donc «  la  » personne agée n'existe pas)

− mais aussi d'un point de vue intra-individuel : les différents éléments bio-psycho-sociaux de la personne ne vieillissent pas au même rythme.

Les déficits cognitifs et les démences

L E S F O N C T I O N S CONCERNÉES

− L a n g a g e : a p h a s i e s (principalement aphasies d ' e x p r e s s i o n e t d e compréhension), agraphies (écriture), alexies (lecture). Attention : un trouble de la p a r o l e n ' e s t p a s nécessairement lié à un trouble du langage.

− Praxies (= ensemble de mouvements coordonnés

i n t e n t i o n n e l l e m e n t ) : a p r a x i e s i d é o m o t r i c e s (gestes simples), idéatoires ( u t i l i s a t i o n d ' o b j e t s ) , constructive (assemblage d'éléments dans l'espace), de l'habillage, de la marche, bucco-faciale...

− Gnosies (= connaissance) : agnosies des objets, des c o u l e u r s , s p a t i a l e ( r e c o n n a i s s a n c e d e s d is tances, posi t ions. . . ) , p r o s o p a g n o s i e ( r e c o n n a i s s a n c e d e s visages), asomatognosie (connaissance de son propre corps)...N'est pas un trouble de la perception mais un déficit du traitement logique

− Attent ion : t roubles de l'attention, vulnérabilité aux interférences...

− F l e x i b i l i t é m e n t a l e : persévération (rigidité du raisonnement)

− Autonomie : échopraxie ( i m i t a t i o n d e g e s t e s ) , écholalie (imitation de sons), apragmat isme (absence d'initiative)...

− J u g e m e n t c r i t i q u e : désinhibition, incohérence...

− Fonctions exécutives (faire d e s c h o i x , o r g a n i s e r , planifier...) : désorganisation des activités, indécision, incapacité à résoudre des problèmes simples...

− Mémoire : les perturbations des fonctions de codage, de stockage et de récupération de la mémoire à court terme et de la mémoire à long t e r m e d o n n e n t l i e u essentiellement à l'amnésie r é t r o g r a d e ( i n c a p a c i t é d'accéder à des souvenirs anciens) et à l 'amnésie antérograde (incapacité de f o r g e r d e n o u v e a u x souvenirs : oubli à mesure)

L A D E M E N C E D E T Y P E ALZHEIMER (DTA – SDTA – DSTA) At ten t ion : l a vé r i tab le ma lad ie d'Alzheimer est pré-sénile !Tableau clinique

− Tableau démentiel : troubles de mémoire + 1 fonction parmi

l a n g a g e / p r a x i e s / g n o s i e s /fonctions exécutivesAltération du fonctionnement

professionnel ou socialModification significative de l'état

antérieur− Evolution progressive et continue− Absence d'autre explication

Signes précurseurs− anosmie (pertubation de l'odorat− difficulté d'abstraction (en partie

de catégorisation)Mais attention à ne pas poser de diagnostic hâtif. De toute manière le diagnoxstic ne peut vraiment être fait que post-mortem... !Facteurs de risque

− âge− problèmes vasculaires− prédisposition génétique

Facteurs de protection− niveau d'éducation élevé− traitement hormonal substitutif

lors de la ménopause− traitement anti-inflammatoire− consommation modérée d'alcool

(surtout vin rouge)Mécanismes

− dégénérescence et mort des neurones

− constitution de plaques séniles dans le cerveau

− d é fi c i t d e c e r t a i n s neurotransmetteurs (substances chimiques qui assurent le transfert de l'information entre les neurones). Dans la maladie d'Alzheimer, il y a en particulier une baisse très significative de l'acétylcholine, qui est utilisée pour les opérat ions de la mémoire. Cette baisse pourrait par t a i l leurs provoquer le d é s é q u i l i b r e d ' a u t r e s neurotransmetteurs.

CausesLes causes de ces phénomènes

ne sont actuellement pas identifiées clairement. Toutes sortes d'hypothèses sont étudiées, parmi lesquelles :− hypothèses génétiques : on sait

que certains chromosomes sont impliqués dans la maladie. Certaines versions de certains gènes augmentent la probabilité de tomber malade, mais leur présence n'est ni nécessaire ni s u f fi s a n t e p o u r c e l a . E n particulier, cette maladie n'est p a s h é r é d i t a i r e : i l y a seulement

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− une légère prédisposition génétique.

− Hypothèses infectieuses : la maladie pourrait être liée à l ' a c t i o n d e v i r u s ( e n c o r e inconnus) à action lente qui agiraient en s'attaquant au matériel génétique de la cellule sur une longue période.

− Hypothèses chimiques : certains corps chimiques pourraient intoxiquer le cerveau. Ainsi, la piste de l'aluminium a déjà été envisagée à plusieurs reprises

− hypothèses psychiques : les événements existentiels et les perspectives de vie limitée pourraient faire basculer une personne dans la démence, en l'amenant, par des processus inconscients, à se refuser à penser. L'angoisse de mort serait l'un des facteurs majeurs de la genèse du processus.

Il est envisageable que plusieurs phénomènes différents s'associent pour déclencher la maladie.

ÉvolutionLes fonctions cérébrales (intellectuelles, instinctuelles et motrices) sont touchées l'une après l'autre, dans un ordre et une rapidité qui vont varier d'une personne à l'autre. On constate cependant que, plus la personne est jeune, plus l'évolution est rapide.La mort est inéluctable.

On peut schématiquement envisager trois phases :

• Début de la maladie :− la personne peut continuer à

s'occuper dans les domaines qui lui sont familiers

− elle a des pertes de mémoire concernant les faits récents (oubli de rendez-vous, de la place d'un objet, d'une tache en cours...)

− elle a du mal à trouver ses mots− l'habileté motrice reste bonne,

même si les gestes sont ralentis− la fatigue intellectuelle est très

fréquente− le comportement se modifie :

sautes d'humeur, tendance à fuir la société, perte d'initiative, réduction de la communication, propos évasifs

− une tendance dépressive se manifeste souvent

• Stade intermédiaire :− la personne perd petit à petit la

capacité de se trouver une occupation et de la mener à bien sans l'aide d'autrui

− elle ne peut plus enregistrer de connaissances nouvelles, se perd dans la chronologie des faits anciens, et fait de « fausses reconnaissances  » ; puis des pans du passé se mettent à disparaître (en général les souvenirs les plus anciens sont les derniers conservés)

− elle perd ses repères dans le temps et dans l'espace

− elle a de plus en plus de difficultés à reconnaître ce qu'elle p e r ç o i t : i m a g e s ( o b j e t s , visages...), sons, couleurs, textures, odeurs, chaleur, etc. Cela concerne en particulier son propre corps : elle finit par ne plus reconnaître sa gauche de sa droite, sa main, l'endroit qui lui fait mal...

− elle a du mal à fixer son attention plus de quelques secondes

− sa coordination motrice et son équilibre se dégradent, mais la mémoire des gestes et de leurs séquences se détériore plus tardivement que la mémoire des mots

− elle se replie sur elle-même, et semble ne plus s'intéresser à son environnement

− elle a besoin d'aide dans ses activités quotidiennes

− e l le commence à deven i r incontinente

− le discours se dégrade dans la forme (appauvrissement du vocabulaire, recours à des mots généraux comme «  chose  » ou « truc », utilisation d'un mot pour un autre, déformation des mots (désordre syntaxique) et dans le fond (contenu irrationnel) jusqu'à devenir incompréhensible ; mais ce discours garde un sens pour la personne

− on peut voir apparaître des comportements désinhibés, des stéréotypies (gestes répétés inlassablement), une négligence corporelle, des idées fixes. Ces c o m p o r t e m e n t s s o n t d e s tentatives de réponses, avec des ressources de plus en plus limitées, aux stimulations d'un environnement de plus en plus incompréhensible et inquiétant

− les manifestations émotionnelles se raréfient (l'expression de la souffrance physique et psychique subsiste, mais ce n'est pas une émot ion ) ; e t pour tan t l a personne reste très sensible au climat affectif, relationnel, de son environnement

−• Dernier stade :

− il semble que la mémoire soit inexistante (en particulier les proches ne sont plus reconnus)

− la conscience de soi n'existe plus− les difficultés motrices sont

massives (succion, mastication et déglutition sont les plus longtemps préservées)

− l'expression du visage est figée− des épisodes d'agitation peuvent

apparaître− l'usage de la parole se perd− la personne ne comprend plus ce

qui se passe autour d'elle (en particulier les soins)

Plus on avance dans la maladie, plus la tolérance au changement s'amenuise.

Traitements médicamenteuxLes médicaments ne font que ralentir le processus de détérioration et compenser en partie les déficits. Ils ne régénèrent pas les neurones, ne stoppent pas le processus de dégénérescence, mais améliorent l'efficacité des synapses. Leur arrêt entraîne une aggravation brutale des symptômes.Il y a actuellement deux classes principales :

− l e s i n h i b i t e u r s d e l'acétylcholinestase : Aricept® ( d o n e z e p i l ) , E x e l o n ® ( r i v a s t i g m i n e ) , R e m i n y l ® (galantamine). Ces molécules inhibent l'action de l'enzyme qui dégrade l'acéthylcholine dans les synapses. Elles sont indiquées dans les formes légères à modérément sévères de la maladie. Elles peuvent entraîner nausées et vomissements.

− les antagonistes des récepteurs a u g l u t a m a t e : E b i x a ® (mémantine).

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D O S S I E R D E F O R M A T I O N

IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité

LES AUTRES SYNDROMES DETERIORATIFS SENILESIls sont très nombreux. Les principaux sont :Syndromes démentiels dégénératifs

• démences fronto-temporales (p lus p récoces – sur tou t troubles comportementaux)

• démence à corp de Lewy diffus (en particulier hallucinations visuelles, chutes, fluctuation cognitive)

• démence de la maladie de Parkinson (pas systématique)

• chorée de HuntingtonS y n d r o m e s d é m e n t i e l s n o n dégénératifs− démence vasculaire (réversible)− HPN : hydrocéphalie à pression

normale− démence traumatique− démence alcoolique− démence due à une tumeur

cérébrale− démence encéphalopathique

(ex : démence du SIDA)S y n d r o m e s d é t é r i o r a t i f s n o n démentiels− dépression pseudo-démentielle

(réversible)− d é fi c i t c o g n i t i f f o c a l i s é

consécutif à un AVC− s y n d r o m e c o n f u s i o n n e l

(ponctuel)− t r o u b l e s c o g n i t i f s l i é s à

l'épilepsie (ponctuel)− syndrome de KorsakoffAttention à ne pas parler de démence dès qu'un trouble cognitif est suspecté.

Un comportement a priori surprenant n'est pas nécessairement le signe d'un déficit cognitif.

Les Troubles du Comportement

Ils sont très nombreux. Les plus notables sont :

• Repli : la personne évite les contacts avec un environnement perçu comme rejetant et/ou dangereux

• Syndrome de glissement : renoncement dél ibéré e t agressif devant son propre effondrement somato-psychique (différent de la dépression)

• Conduites régressives : recherche volontaire de la d é p e n d a n c e a v e c comportements infantiles

• Désorientation spatiale : difficulté, voire incapacité, à gérer les repères spatiaux. La personne ne sait pas où elle est, ne reconnaît pas des endroits connus en principe d'elle, ne sait plus comment aller d'un endroit encore connu à un autre...La personne a du mal à se créer

de nouveaux souvenirs et à les repérer dans l'espace. Ou bien elle perd la capacité de repérer les liens spatiaux entre les objets (proximité, contiguïté, s u p e r p o s i t i o n , f o r m e s , emboîtements...) ; ainsi que la capacité de définir et suivre un itinéraire (d'un point de vue stratégique)

Parfois aussi, la personne n'a tout simplement aucune motivation pour chercher à se repérer dans son lieu de vie, qu'elle refuse d'investir.

ü Désorientation temporelle : difficulté, voire incapacité, à gérer les repères temporels. La personne perd la notion du t e m p s ( d u r é e , d a t e s , horaires...).La personne a du mal à se créer

de nouveaux souvenirs et à les repérer dans le temps. Elle se réfugie alors parfois dans les souvenirs anciens encore accessibles dans sa mémoire ; souvenirs acquis à l'époque avec une grande richesse d'informations, en particulier les coordonnées spatio-temporelles.

Parfois, la personne cherche plutôt, ou cherche simultanément, à se réfugier dans un passé plus gratifiant que son présent.

ü D é s o r i e n t a t i o n interpersonnelle : difficulté, voire incapacité, à identifier c la i rement les personnes connues, même si elles sont très proches affectivement.Il peut s'agir d'un problème de

lecture des visages (prosopagnosie). C'est en général plutôt la mémoire qui est impliquée : perte de la capacité de mémoriser de nouveaux visages ; ou, plus tardivement dans les démences dégénératives, perte des souvenirs a n c i e n s . D a n s l e d e r n i e r c a s , l'effacement a tendance à se faire à rebours, les souvenirs les plus anciens restant accessibles plus longtemps que les autres. Ce qui explique que parfois,

une personne reconnaîtra son conjoint sur une vieille photo, mais pas tel qu'il est maintenant. C'est pourquoi, aussi, un homme prendra son fils pour son frère, parce qu'il ressemble à ce frère tel qu'il était à une époque dont il peut encore se souvenir.

A t t en t i on cependan t : l a personne peut ne pas reconnaître un visage, mais sentir quand même qu'il lui est familier, et l'associer à des émotions agréables ou désagréables.

ü Confusion : trouble de la r econna i ssance e t de l a c o m p r é h e n s i o n d e l 'environnement (le patient semble obnubilé pas quelque chose). C'est un état passager, qui peut être déclenché par une maladie brutale, un trouble m é t a b o l i q u e ( a n é m i e , déshydratation...), un AVC, un accident médicamenteux, un traumatisme affectif...L'état confusionnel entraîne en

particulier des troubles de l'orientation, et peut s'accompagner d'agitation, d ' a t t i t u d e s m e n a ç a n t e s , v o i r e d'agressivité. La personne est souvent désespérée ou paniquée, et elle a besoin qu'on l'écoute, qu'on lui parle avec respect, qu'on la rassure et qu'on la réoriente (qui, où, quand...). Elle va faci lement vous confondre avec quelqu'un d'autre, et attendre de vous des comportements non adaptés à la situation, qu'elle aura en général du mal à expliciter : tout se mélange dans sa tête, c'est comme un cauchemar éveillé. Mais elle peut parfois vous entendre à peu près clairement.

ü Stéréotypies : gestes ou p r o d u c t i o n s v e r b a l e s anormalement répétitifs.

ü Agitation : incapacité à rester inactif, qui se traduit pas des mouvements et des productions v e r b a l e s p l u s o u m o i n s inadaptés mais volontaires.Elle peut être causée par des

lésions cérébrales, mais le plus souvent par un stress qui dépasse les capacités d'adaptation de la personne.

Elle doit être prise en charge, car elle manifeste en général un grand mal-être chez la personne, et peut l'amener à nuire involontairement à autrui ou à elle-même.

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" IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité6

Il est recommandé d'intervenir rapidement avant que l'agitation ne se transforme en agressivité.

ü Agressivité : manifestation de la colère, qui peut être définie comme une disposition à faire usage de violence envers soi et/ou envers les autres.Elle pousse la personne à être

provocante, querelleuse, et violente verbalement ou physiquement.

Elle peut être causée par des lésions cérébrales, mais le plus souvent par certains éléments déclencheurs dans l'environnement.

E l l e do i t cependan t ê t r e distinguée de l'opposition, qui consiste à se défendre, pass ivement ou act ivement, de ce qui est vécu subjectivement comme une agression (par exemple des soins intimes).

ü Instabilité psychomotrice: d é a m b u l a t i o n , a k a t h i s i e , comptage à voix haute...

ü Apragmatisme : absence d'activité efficace

ü Hypocondrie : crainte sincère d'attrapper ou d'avoir attrapé toutes sortes de maladies (la personne ne simule pas). Il y a une réelle et grande souffrance psychique, avec une forte anxiété sous-jacente. Il est important que les aidants soient très présents et rassurants.

ü Désinhibition : négligence des règles de fonctionnement social (ag ress i v i t é , g ross iè re té , impudeu r, nég l i gence de l'hygiène...). Elle peut être consécutive à une détérioration cérébrale, ou à une relativisation de ces règles quand on arrive en fin de vie...

ü Opposition (en général lors des soins d'hygiène) : il convient de d is t inguer l 'oppos i t ion pass ive (s 'acc rocher aux barrières, se rétracter...), de l'opposition active (insulter, chercher à frapper...ceux qui so l l i c i t en t ) e t su r tou t de l'agressivité spontanée (insulter ou molester quelqu'un qui n'a rien fait)

ü Hallucinations : ce sont des perceptions là où il n'y a rien à percevoir. A ne pas confondre avec des illusions qui résultent d'une mauvaise interprétation de perceptions réelles et qui sont facilitées par les déficits sensoriels et les agnosies.

ü Délires : il peut s'agir en particulier de :− psychose hallucinatoire

chronique : hallucinations pénibles visuelles, auditives, olfactives avec thématiques délirantes de persécution, ja lousie, mégalomanie, hypocondrie...

− paraphrénie : délire non hallucinatoire aux thèmes riches, fantastiques, peu logiques, avec par ailleurs un comportement social adapté

− parano ïa ; dé l i re non hallucinatoire purement interprétatif, à thème de persécution, très logique et aux thèmes tout à fait vraissemblables

ü Troubles du comportement a l imentai re : la fonc t ion alimentaire est vitale, mais aussi très riche sur le plan symbolique et très investie sur le plan affectif. C'est donc un terrain d'élection des troubles du c o m p o r t e m e n t : r e f u s a l imenta i re , hyperphag ie , d e m a n d e s i n c e s s a n t e s , réclamations récurrentes...

ü Suic ide (e t équ iva len ts s u i c i d a i r e s ) : f a c e à l'accumulation de pertes, à la souffrance, et au vide de l'avenir, beaucoup de vieillards se laissent mourir (arrêt de l ' a l i m e n t a t i o n , a r r ê t d e s traitements médicaux...) ou se tuent. C'est la tranche d'âge où l'on observe le plus grand nombre de suicides réussis, ce n o m b r e é t a n t d e p l u s vra issemblablement sous-estimé puisque la mort est considérée comme normale à partir d'un certain âge.

ü I n v e r s i o n d u r y t h m e nycthéméral ou fragmentation du sommeil

Les Troubles de l'Humeur

Ils sont très nombreux. Les plus notables sont :

ü Anxiété: sentiment d'insécurité et d'incertitude, indéfini et plus ou moins inconscient. C'est le

t r o u b l e p s y c h i q u e p a r excellence de la personne âgée, qui a peur de vieillir, de mourir, d'être malade, d'avoir mal, de tomber, d'être maltraitée, d'être abandonnée, d'être oubliée, de devenir dépendante, de se tromper...Massive, elle peut faire abandonner un comportement rationnel. La première mission des intervenants auprès des personnes âgées est donc la réassurance.

ü Dépression : association de :• t roubles de l 'humeur :

tristesse et anxiété• r a l e n t i s s e m e n t

psychomoteur, perte de l'intérêt pour soi et les a u t r e s , t r o u b l e s attentionnels

• t roub les somat iques : troubles du sommeil, de l'appétit

E l l e e s t t r è s s o u v e n t r é a c t i o n n e l l e à d e s d e u i l s , à l'intitutionnalisation, à la maldie, à la solitude...

Elle peut entraîner un refus alimentaire, une négligence de la toilette et de l'habillement, un refus de se lever, une recrudescence des plaintes somatiques sans fondement réel, une instisfaction chronique, une demande exagérée d'attention, une évocation récurrente du désir de mort...Tous ces comportements sont des signes de possible dépression et doivent nous mettre en alerte, surtout si la personne a vécu récemment un événement difficile.

Avant de stimuler la personne à tout prix, il faut l'écouter, et faire le point avec l'équipe.

ü Asthénie : elle est liée à la perte de motivation et aux difficultés de réalisation des projets ; ainsi qu'à la grande quantité d'énergie psychique nécessaire pour faire face aux épreuves rencontrées

ü Labilité : chez les patients déficitaires, l'humeur peut se révéler très instable

ü Incontinence émotionnelle : les réactions émotionnelles sont exagérées par rapport à leur cause

ü Apathie : absence de vécu et d'expression émotionnelles : perte de motivation

ü Moria : jovialité exagérée

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D O S S I E R D E F O R M A T I O N

IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité "7

ü Irritabilité : le contrôle de la colère est déficitaire.

AUTONOMIE ET DEPENDANCE

ATTENTION AUX CONFUSIONS !

Dans le langage courant, nous assimilons autonomie et indépendance, non-autonomie et dépendance.

C ' e s t à c e m o m e n t - l à qu'intervient la définition donnée à ces quatre termes par le Secrétariat d'Etat aux Personnes Agées. Un groupe de travail réuni en 1984 a tenu compte du fait qu'existait, indépendamment de leur handicap, la possibilité laissée ou non aux personnes âgées de choisir leur vie.

Les défin i t i ons données par l e secrétariat d'Etat sont les suivantes :

− autonomie : c'est la capacité et/ou le droit d'une personne à choisir elle-même les règles de sa conduite, l'orientation de ses actes et les risques qu'elle est prête à courir,

− perte d'autonomie : c'est l'incapacité et/ou l'interdiction d'une personne à choisir elle-même les règles de sa conduite, l'orientation de ses actes et les risques qu'elle est prête à courir,

− dépendance : c'est le fait qu'une personne n'effectue pas sans aide – qu'elle ne le veuille ou qu'elle ne le puisse – les principales activités de la vie courante,

− i n d é p e n d a n c e o u n o n -dépendance : c'est le fait qu'une personne effectue sans aide les principales activités de la vie courante (qu'elles soient physiques, mentales, sociales ou économiques).

II y a donc autonomie si :− la personne peut faire des choix

et a le droit de les faire,

et perte d'autonomie dans chacune des situations suivantes :

− la personne peut faire des choix adaptés, mais quelqu'un d'autre lui impose les siens,

− la personne n'est pas en état de faire des choix adaptés, mais fait quand même ce qu'elle veut,

− la personne n'est pas en état de faire des choix adaptés, et on ne lui en laisse pas la possibilité.

Conce rnan t l a dépendance ou l ' i n d é p e n d a n c e , l e c r i t è r e d'appréciation est le constat : la personne fait seule, ou ne fait pas seule telle ou telle chose.

Les raisons de la dépendance sont essentiellement de deux types :

− l a p e r s o n n e e s t d a n s l ' incapacité de faire dans l'environnement où elle vit (ex. : la personne paraplégique qui ne dispose pas d'un fauteuil roulant es t dépendan te pour l es déplacements),

− la personne ne veut pas faire ( régression, démot ivat ion, dépression, désir de se faire servir...).

ATTENTION : confondre la dépendance avec la perte

d'autonomie conduit facilement à la

maltraitance. Ce n'est pas parce qu'une personne a

besoin d'aide pour certains gestes, que

l'aidant doit faire ses choix à sa place.

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D O S S I E R D E F O R M A T I O N

" IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité8

PRÉVENTION ET ACCOMPAGNEMENT DE LA DÉPENDANCE

Prévention et accompagnement de la dépendance sont fortement liés : bien accompagner la dépendance permet de prévenir son aggravation.

La prise en charge de la dépendance r e p o s e a v a n t t o u t s u r l a personnalisation des soins, en fonction des déficits de la personne, mais aussi de ses capacités restantes ; ainsi que de ses goûts, habitudes, valeurs, traits de personnalités, aspirations...

Dans ce contexte de personnalisation, il s'agit selon les cas de :

• é v a l u e r l e s r i s q u e s d e dépendance,

• rechercher les causes de la dépendance,

• rassurer,• fournir des repères,• préserver un environnement

relationnel chaleureux,• soulager,• ne pas faire à la place de la

personne ce qu'elle peut faire,• proposer/solliciter,• encourager,• guider,• laisser du temps,• être disponible,• m e t t r e à d i s p o s i t i o n l e s

a c c e s s o i r e s , p r o t h è s e s , instruments...,

• expliquer,• gratifier/féliciter,• etc.

O n n o t e r a é g a l e m e n t q u e l a préservation de l'autonomie a un effet positif sur l'indépendance...

La dépendance n'est pas une fatalité et peut

souvent être, au moins en partie, réversible.

Page 9: Faire face aux comportements agressifs - Impactance

D O S S I E R D E F O R M A T I O N

IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité "9

LA DÉSORIENTATION INTERPERSONNELLE La desorientation interpersonnelle peut se définir comme une difficulté, voire une incapacité, à identifier clairement les personnes connues, même si elles sont très proches affectivement. Il peut s'agir d'un problème de lecture des visages (prosopagnosie).

C'est en général plutôt la mémoire qui est impliquée : perte de la capacité de mémoriser de nouveaux visages ; ou, plus tardivement dans les démences dégénératives, perte des souvenirs anciens. Dans le dernier cas, l'effacement a tendance à se faire à rebours, les souvenirs les plus anciens restant accessibles plus longtemps que les autres.

Ce qui explique que parfois, une personne reconnaîtra son conjoint sur une vieille photo, mais pas tel qu'il est maintenant. C'est pourquoi, aussi, un homme prendra son fils pour son frère, parce qu'il ressemble à ce frère tel qu'il était à une époque dont il peut encore se souvenir.

Attention : la personne peut ne pas reconnaître un visage, mais sentir quand même qu'il lui est familier, et l'associer à des émotions agréables ou désagréables.

Q U E FA I R E FA C E A L A D É S O R I E N T A T I O N INTERPERSONNELLE ?

Il existe plusieurs manières de prendre en charge la désorientation interpersonnelle, mais il faut rester conscient qu'en cas de démence dégénérative, ce trouble ne fera que s'accentuer. Il s'agit uniquement ici de limiter ses effets, et de lutter contre l'angoisse qu'il génère en général chez la personne désorientée. Ainsi, on préconise en particulier de :

− se nommer à chaque

contact, mentionner sa

fonction, et préciser ce

que l'on vient faire,− s u r v e i l l e r l e s

m a n i f e s t a t i o n s d e

s u r p r i s e o u

d'incompréhension que

p e u t m a n i f e s t e r l a

p e r s o n n e à n o t r e

arrivée, et la rassurer,− si elle ne sait pas qui

nous sommes, le lui

répéter plusieurs fois,

en ajoutant un détail qui

peu t l ' a ider à s 'en

souvenir,− v é r i fi e r l ' é t a t d e s

prothèses auditives et

des lunettes,− si elle nous prend pour

quelqu'un d'autre, éviter

d e l a c o n t r e d i r e

f ronta lement ou de

souligner son erreur. Lui

dire simplement, par

exemple, « moi, je suis

C h r i s t i n e v o t r e

infirmière, je vous fais

penser à quelqu'un

d'autre ? »,− si elle insiste pour nous

identifier à quelqu'un

qu'elle aime, lui dire par

e x e m p l e « j e s u i s

contente que vous me

preniez pour quelqu'un

qui vous est cher. Ce

doit être parce que vous

aimeriez bien voir votre

fille, vous voulez m'en

parler ? »,− si nos réorientations

semblent l'angoisser ou

la rendre agressive, se

contenter de l'écouter,− l u i s i g n a l e r t o u t

changement dans notre

apparence,− expliquer à ses proches

le phénomène de la

d é s o r i e n t a t i o n

interpersonnelle, afin

qu' i ls puissent plus

facilement accepter de

ne pas être reconnus, et

q u ' i l s a i d e n t à l a

réorientation,− se rappeler que, même

si elle ne peut plus nous

identifier avec précision,

si elle nous confond

avec sa mère ou sa fille,

c'est en général qu'elle

nous reconnaît comme

une personne aimée,− de manière générale,

tout ce qui fera baisser

l'anxiété de la personne

aura tendance à réduire

l e s r i s q u e s d e

d é s o r i e n t a t i o n

interpersonnelle.

LA DESORIENTATION TEMPORELLE

La désorientation temporelle peut se définir comme une difficulté, voire une incapacité, à gérer les repères temporels : la personne perd la notion du temps (durées, dates, horaires... ). P l us l a démence dégéné ra t i ve progresse, plus la personne a du mal à se créer de nouveaux souvenirs et à les repérer dans le temps. Elle se réfugie alors parfois dans les souvenirs anciens encore accessibles dans sa mémoire ; souvenirs acquis à l'époque avec une grande richesse d'informations, en particulier les coordonnées spatio-temporelles.

Parfois, la personne cherche plutôt, ou cherche simultanément, à se réfugier dans un passé plus gratifiant que son présent.

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" IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité10

Q U E F A I R E FA C E À L A D É S O R I E N T A T I O N TEMPORELLE ?

Il existe plusieurs manières de prendre en charge la désorientation temporelle, mais il faut rester conscient qu'en cas de démence dégénérative, ce trouble ne fera que s'accentuer. Il s'agit uniquement ici de limiter ses effets, et de lutter contre l'angoisse qu'il génère e n g é n é r a l c h e z l a p e r s o n n e désorientée. Ainsi, on préconise en particulier de :

− se mettre à l'écoute de ce que la personne peut vouloir nous dire. Elle cherche peut-être à revoir sa vie afin de retrouver ce qu'elle a été, à revivre les expériences passées afin de donner un sens à son existence,

− évaluer la charge de stimulation senso r ie l l e à l aque l l e l a personne est soumise : y a-t-il surcharge ou privation,

− définir un dispositif de guidage temporel, qui doit être suivi par toute l'équipe et constamment app l iqué dans tou tes les activités quotidiennes :

− donner des repères à la personne dans toutes les conversations pendant les soins,

− lui parler de la saison, des a c t i v i t é s q u i l u i s o n t traditionnellement spécifiques (en particulier celles que la p e r s o n n e a p p r é c i a i t particulièrement),

− l'entretenir du temps qu'il fait ; et lui demander de regarder le ciel, les nuages, les arbres, etc. ; puis la faire parler de ce qu'elle voit,

− lui parler d'événements de l'actualité (non menaçants !), et les situer dans le temps : jour, mois, année,

− munir l'environnement d'indices v i s u e l s : c a l e n d r i e r , thermomètres, réveil, horloge (si elle sonne les heures c'est encore mieux), affichages (ex. :

fêtes), aide-mémoire...− conserver une routine précise

pour les activités de la journée et de la semaine,

− la réorienter très délicatement, en évitant de lui poser des ques t ions qu i l a renden t anxieuse par peur de l'échec,

− maintenir un éclairage plus intense le jour pour marquer la différence avec la nuit (même en période de canicule !),

− en cas de refus formel de se laisser réorienter, respecter le choix de la personne ; mais réessayer de temps à autre au cas où elle aurait changé d'idée,

− de manière générale, tout ce qui fera baisser l'anxiété de la personne aura tendance à r é d u i r e l e s r i s q u e s d e désorientation temporelle.

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IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité "11

− quand elle se trompe,− faire plusieurs essais de l'étape

3 jusqu'à ce qu'elle ne se trompe plus,

− ranger toujours les meubles et objets de la même façon,

− lui laisser le temps de s'adapter à toute nouveauté dans son environnement,

− placer des indices pour l'aider à reconnaître divers endroits (photos, dessins, plantes, meuble, couleurs, lumières...),

− si elle ne se croit pas chez elle, lui présenter des objets familiers qui lui sont chers, et lui parler doucement en lui tenant la main pour la rassurer,

− utiliser des couleurs dites « gériatriques » (jaune, orangé, et rouge), qui sont plus facilement perceptibles par la personne âgée dont le cristallin jauni perçoit mal les tons de bleu et de vert,

− repérer les moments les plus marqués de désorientation, afin de planifier des activités ou des soins sollicitant peu l'orientation spatiale,

− de manière générale, tout ce qui fera baisser l'anxiété de la personne aura tendance à r é d u i r e l e s r i s q u e s d e désorientation spatiale.

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" IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité12

données d 'o r ien ta t ion de façon affirmative ou en les faisant constater.

On continue ainsi à orienter en respectant les limites de la personne.

Exemple de passage de la forme interrogative à la forme énonciative− Laurent : Regardez cette belle

photo de famille, M. Cabrol. Que l es t l e nom de vos enfants ?

− M. C : C'est dehors qu'il faut aller... C'est la messe...

− Laurent [prenant le cadre] ; Si je me souviens bien, c'est votre fille Liliane. Elle vient vous voir tous les samedis. Celui-ci c'est Jacques, votre fils. C'est lui qui vous appel le et passe le téléphone à vos petits-enfants. Regardez, vous avez des photos d'eux sur votre table. Ils vous aiment beaucoup, vous êtes un bon grand-père pour eux.

CONJUGUER AU TEMPS PASSÉRecourir au passé comme

temps de conjugaison des verbes, permet d'inciter la personne à se rendre compte qu'elle est en train d'évoquer un souvenir du passé et non la réalité actuelle.

Exemple de recours au temps passé− Laurent : Il est midi, c'est l'heure

de manger Madame Breton.− Mme B : Oh ! Il faut que j'aille

préparer à manger pour les petits !

− Laurent : Eh oui, c'est vous qui faisiez la popote pour vos enfants !

− Mme B : Je vais être en retard.− Laurent: Je vois que vous êtes

fiable. Dans le temps, quand vos enfants étaient encore à la maison, il devaient aimer que le repas soit prêt à l'heure.

− Mme B : Ah, oui !− Laurent : Qu'est ce que vous

leur faisiez pour dîner quand ils étaient petits ?

L'utilisation du passé est une façon non menaçante d'orienter la personne en facilitant une différenciation graduelle du présent et du passé.

La personne peut ainsi reconnaître ses

souvenirs comme des souvenirs, et non comme des événements du présent. Le processus de remémoration n'est pas interrompu, mais seulement recadré.

VALIDER LE VÉCU AFFECTIFFace à des propos erronés à

forte charge affective, on va manifester à la personne qu'on accepte ce qu'elle est et ce qu'elle ressent, sans approuver ni réfuter ses erreurs (par exemple en conjuguant au passé).

Exemple de validation− Mme B [dont la mère est morte

depuis plus de soixante ans] : Ma mère me manque. J'espère qu'elle va bientôt arriver !

− L a u r e n t : Vo u s l ' a i m i e z beaucoup ? Comment était votre mère ?

Dans cet exemple, il fallait bien sûr éviter de confronter brutalement Mme B à la réalité de la mort de sa mère, qu'elle ne peut plus supporter dans l'état de fragilité qui est le sien. Laurent s'emploie donc à valider ses propos d'un point de vue affectif, et axe l'entretien sur un vécu gratifiant pour Mme B.

APPORTER UNE COMPENSATION AFFECTIVEIl s'agit ici d'assurer présence,

chaleur humaine et disponibilité afin de combler le vide laissé par la perte invoquée.

Exemple de compensation affective − Mme B: Il n'y a personne dans

la cuisine... Où sont passés mes enfants ?

− Laurent : Vous préféreriez être avec vos enfants, Madame Breton ?

− Mme B: On ne fait rien ici !− Laurent : Oh ! Vous vous

ennuyez ?− Mme B : Je suis toute seule. Ce

n'est pas chez moi ici.− Laurent : C'est vrai que ce n'est

pas comme votre ancien chez-vous ici, mais c'est là que vous habitez maintenant. Moi je suis ici pour vous aider [il lui presse chaleureusement la main]. Vous savez qu'on s'arrange bien tous les deux.

L'orientation vers la réalité ne doit jamais être brusquée.

Il faut tenir compte des

capacités intellectuelles et de l'état affectif de la

personne.LA RELATION D'AIDE

Aider c'est seconder, assister, sans chercher à se substituer à l'autre.

Dans la relation d'aide, c'est celui qu'on aide qui est important, pas celui qui aide. Donc

Ce n'est pas...

Faire à la place (par exemple la toilette)

Juger à la place («  Ce n'est pas bien d'en vouloir comme ça à votre fille »)

Penser à la place («  Si votre fils n'est pas venu, c'est sûrement qu'il a une bonne raison, il faut penser à autre chose »)

Ressentir à la place («  Aller, vous ne devriez pas être triste comme ça, tout va s'arranger »)

Choisir à la place ce qui est important ou intéressant (« Allez, parlez-moi plutôt de votre père, il était gentil avec vous ? »)

Décider à la place (« Bon, je vais vous mettre la télé »)

Mais c'est...

Encourager à faire par soi-même, en surveillant que tout va bien, et en guidant si besoin

Ecouter sans porter de jugement

Ecouter avec bienveillance

Aider à réfléchir en fournissant des informations et des explications

Susciter l'expression

Reformuler et clarifier

Fournir les informations utiles à la prise de décision

Demander l'avis

Respecter l'avis

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IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité "13

L’AGRESSIVITEL ' a g r e s s i v i t é e s t u n e

manifestation de la colère, qui peut être définie comme une disposition à faire usage de violence envers soi et/ou envers les autres.El le pousse la personne à être provocante, querelleuse, et violente verbalement ou physiquement.Elle peut être causée par des lésions cérébrales, mais le plus souvent par certains éléments déclencheurs dans l'environnement.Elle doit cependant être distinguée de l 'opposit ion, qui consiste à se d é f e n d r e , p a r d e s m o y e n s éventuellement violents, de ce qui est vécu subjectivement comme une agression (par exemple des soins intimes).

QUE FAIRE POUR PRÉVENIR L'AGRESSIVITÉ ?

Prévention à court terme :

− intervenir lors des signes p r é c u r s e u r s : a g i t a t i o n , éléments non verbaux de la parole trahissant une excitation (élévation du ton de la voix, augmentation du débit du discours...), refus de faire ce qui est demandé, rougeur ou pâleur du visage, serrement des poings ou des mâchoires, regard fixe...,

− amener la personne dans un endroit calme (si possible sa chambre, qui lui est familière) pour quelques minutes, afin de lui permettre de se calmer, de boire, d'aller aux toilettes,

− lui proposer une activité calme et répétitive qui permet de canaliser son énergie (si la personne est connue comme potentiellement agressive, il faut avoir pensé au préalable à dresser une liste des activités qu'elle apprécie),

− éviter les contentions.

Prévention à long terme :− laisser la personne s'exprimer si

elle désire le faire, et l'écouter,

− face à un changement, lui laisser le temps de s'adapter,

− éviter de lui donner des ordres,

− contourner le refus de collaborer aux soins, de manger ou de prendre un traitement, en ignorant ce refus et en revenant à la charge un peu plus tard (souvent la personne a oublié sa première réaction),

− éviter de la placer en situation d'échec,

− lui demander une seule chose à la fois, et respecter son rythme de pensée et de parole,

− dédramatiser les situations : éviter de la rabaisser ou de la culpabiliser,

− ignorer les échecs ou les maladresses,

− lui éviter les contrariétés, les confrontations,

− r e s p e c t e r fi d è l e m e n t l e s routines, et, si on doit les modifier, lui donner le temps de s'y adapter en la rassurant devant cette nouveauté,

− la gratifier pour ses efforts et ses comportements adéquats,

− s'interroger sur notre propre comportement : se rappeler que la personne réagit fortement à notre anxiété, à notre frustration, à notre exaspération.

− s'abstenir de toucher une personne agressive qui ne nous est pas familière sans l'en avertir ou lui en demander la permission,

− lui permettre d'exprimer ses sentiments négatifs, et même de la colère, mais sans violence,

− traiter la personne en adulte, en évitant de l'infantiliser par notre façon de lui parler ou par la nature des activités qui lui sont proposées,

− lu i proposer des act iv i tés physiques pour qu'elle puisse

évacuer son stress,

− lui permettre de se sentir utile, en lui proposant des tâches simples.

QUE FAIRE FACE A L'AGRESSIVITE ?

− évaluer le danger de la situation tout en demeurant calme : déterminer les risques pour la personne elle-même ou pour les autres,

− ne pas discuter ou réagir avec c o l è r e : c e l a n e p o u r r a qu'entraîner une escalade,

− lui donner des consignes claires : p a r e x e m p l e , l u i d i r e calmement mais fermement de cesser,

− essayer dès le début d'introduire une diversion, par exemple en lui demandant de regarder derrière elle ou par la fenêtre,

− éliminer le ou les facteurs déclencheurs,

− enlever les objets dangereux de sa portée,

− la rassurer en lui disant qu'on est là pour l'aider,

− reconnaître s'il y a lieu que la situation était frustrante,

− utiliser l'humour (si elle peut encore le comprendre... ),

− quitter la pièce pour quelque temps (si personne d'autre n'est en danger) : elle devrait oublier sa colère et sa frustration,

− s i e l le es t t rès v io len te , approcher d'elle très lentement afin qu'elle ne se croie pas menacée, et s'approcher par l'avant car sa vision latérale est diminuée,

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" IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité14

− se placer près de la porte, afin d e p o u v o i r s o r t i r p l u s rapidement en cas de danger,

− si l'on craint vraiment d'être agressé, mettre une chaise entre soi et la personne,

− ne pas abuser des contentions : s'il n'y a vraiment pas d'autre solut ion, en expl iquer les raisons à la personne, et la s u r v e i l l e r p o u r r e l â c h e r périodiquement les contentions en lui parlant pour la calmer,

− ne pas la punir,

− ne recourir à la médication que d a n s l e s c a s d ' e x t r ê m e agressivité,

− tenir un journal des périodes d'agressivité en indiquant le moment de la crise, ce qui semble l'avoir déclenchée, ce qui a été fait, et ce qui l'a calmée,

− rassurer la personne et lui manifester notre compréhension pour ses difficultés.

QUELLES QUESTIONS SE POSER FACE A L'AGRESSIVITÉ ?

− la personne souffre-t-elle d'un malaise physique : constipation, c é p h a l é e s , f é c a l o m e , d é s h y d r a t a t i o n , d o u l e u r quelconque... ?

− fait-elle de la fièvre ?

− ressent-elle de l'inconfort : v ê t e m e n t s t r o p s e r r é s , température ambiante trop basse ou trop élevée, envie d'aller aux toilettes... ?

− prend-elle des médicaments qui peuvent la rendre nerveuse ?

− cherche-t-elle quelque chose (par exemple les toilettes) ?

− est-elle fatiguée ?

− dort-elle suffisamment ?

− fait-elle face à une situation n o u v e l l e q u i p e u t l a déstabiliser ?

− e s t - e l l e p e r t u r b é e p a r l'environnement : téléviseur, radio, lumières, bruit d'une m a c h i n e , b r u i t d ' a u t r e s personnes... ?

− a-t-elle du mal à trouver ses r e p è r e s d a n s s o n environnement ?

− est -e l le t roublée par une décision ou un événement qu'elle interprète mal ?

− es t -e l le énervée par des visiteurs ou par un trop grand nombre de personnes présentes ?

− est-elle plus agressive quand elle a été seule ?

− est-elle plus agressive le soir ou à un autre moment de la journée ?

− e s t - e l l e e n s i t u a t i o n d e frustration ou d'échec ?

− est-elle en proie à une pensée ou à un souvenir troublants ?

− réagit-elle au climat ambiant, à l'agressivité de soignants ou de gens de son entourage ?

− se sent-elle obligée de suivre une activité contre son gré, ou de se conformer à un règlement qu'elle refuse ?

L’ANXIETE

L 'anx ié té es t un ma la ise profond, une sensation de peur sans objet bien identifié, qui peut aller d'une inquiétude diffuse à un désarroi sans fond. Quand elle atteint un certain degré, elle peut altérer la pensée et le fonctionnement social.

C'est un des troubles majeurs des personnes âgées, qu i sont confrontées à la multiplication des pathologies (et des douleurs associées), à la perspective de la dépendance, à la prise de conscience d'une vulnérabilité croissante, au rapprochement de l'échéance finale, à la diminution progressive de leur réseau socio-affectif... Et que dire des personnes qui réalisent qu'elles perdent leur capacités cognitives, puis qui n'arrivent plus à comprendre leur environnement, ni à se défendre contre l'envahissement des délires !L'anxiété est la base de nombreux comportements perturbés tels que l ' a g i t a t i o n , l ' a g r e s s i v i t é , l a déambulation...

QUE FAIRE FACE À L'ANXIÉTÉ?− se mon t re r ca lme , doux ,

chaleureux, attentif et rassurant dans les paroles, la voix, l'expression du visage, les gestes, la posture...

− se mettre à l'écoute de la personne et la faire s'exprimer, selon ses capacités verbales, sur ses émotions, ses peurs, ses deuils...,

− l'encourager à se confier,

− exprimer pour la personne démente les sentiments que l'on devine chez elle, mais qu'elle ne parvient pas à formuler (en vérifiant qu'elle est d'accord sur notre interprétation),

− d i m i n u e r s o n s e n t i m e n t d'impuissance en lui redonnant un certain contrôle sur sa situation, en lui laissant le soin de prendre des décisions et de faire des choix, même si cela s ' a v è r e l o n g e t d i f fi c i l e . Toutefois, il ne faut pas

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D O S S I E R D E F O R M A T I O N

IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité "15

− t rop insister pour ne pas augmenter le stress,

− lui offrir des activités dérivatives simples, qu'elle puisse maîtriser,

− la gratifier par un compliment, un sourire, à chaque réussite ; et ignorer les comportements inadéquats ou les échecs,

− si la personne devient anxieuse au sujet de l'exécution d'une tâche qu'elle se croit obligée de remplir (par exemple d'aller coucher ses enfants ou leur préparer le repas), lui dire de ne pas s'énerver, et que nous nous occupons de tout,

− utiliser des techniques efficaces de relaxation, d'audition de musique douce, de massages, ou d'exercices physiques.

CONDUITES A TENIR : « savoir-être » et « savoir-faire » au quotidien pour la

prévention des comportements d’agitation pathologique

OPPOSITION - REFUS DE SOINA FAIRE  Ê t r e d o u x e t a d a p t e r s o n

comportement.  Essayer de décaler les soins autant

que possible.  Être à l’écoute et prendre le temps

de connaître la raison du refus.  Solliciter l’aide du patient, privilégier

l’autonomie.  Demander à un autre membre du

personnel d’assurer le soin.  Négocier afin d’assurer les soins

prioritaires.A NE PAS FAIRE  Infantiliser.  Faire la morale au résident.  Parler de façon autoritaire.  Réprimander.  Forcer le résident.  Utiliser des moyens de contention.

C O M P O R T E M E N T M O T E U R ABERRANTA FAIRE  Vérifier qu’il porte des chaussures

convenables pour la marche.

  Faciliter la déambulation du résident tout en veillant à assurer la sécurité générale et le bien-être des autres résidents.

  Assurer une présence régulière auprès du résident.

  Marcher avec le résident et le raccompagner à sa chambre, au salon.

A NE PAS FAIRE  Bar re r l a r ou te , l ’ empêche r

d’avancer.  Obliger à s’asseoir même pendant

les repas.  Laisser des obstacles sur le

passage (sol humide…).  Laisser les portes des locaux

techniques ouvertes.  Laisser les portes permettant l’accès

vers l’extérieur ouvertes.

AGITATIONÀ FAIRE  Être doux.  Utiliser le contact, le toucher,

embrasser, chanter une chanson.  Être rassurant, sécurisant.  Essayer de discuter ou d’orienter le

résident vers une autre idée.  Faire diversion.  Proposer une activité ou une

promenade.  Établir des routines quotidiennes.  Repérer les moments de fatigue et

d’agacement.  Limiter le nombre et la durée des

visites.  Assurer une présence permanente

au moment du crépuscule.  Isoler le patient.À NE PAS FAIRE  Avoir des réact ions brutales,

agressives (garder son sang froid).  Générer une ambiance anxiogène

(bruit, lumière…).  Solliciter de façon incessante.  Utiliser des moyens de contention.

AGRESSIVITÉÀ FAIRE  Être doux.  Utiliser le contact, le toucher,

embrasser, chanter une chanson.  Être rassurant, sécurisant.  Essayer de discuter ou d’orienter le

résident vers une autre idée.  Faire diversion.  Proposer une activité ou une

promenade.  Proposer une collation ou une

boisson.  Enlever les objets dangereux.

  Assurer un périmètre de sécurité.  Demander de l’aide si besoin.  Isoler le patient.  Appeler le médecin.À NE PAS FAIRE  Avoir des réact ions brutales,

agressives (garder son sang froid).  Générer une ambiance anxiogène

(bruit, lumière…).  Se sentir blessé des propos tenus.  Montrer sa peur.  Infantiliser.  Adopter un ton supérieur ou

autoritaire.  Tenter de raisonner le résident.  Faire des remarques humiliantes,

mettre en échec.  Punir.  Utiliser des moyens de contention.

DÉLIRES, HALLUCINATIONSÀ FAIRE  Indiquer au résident que nous

n’entendons/voyons pas ce qu’il entend/voit, mais que nous le croyons.

  Avoir des propos rassurants.  E s s a y e r d e c h a n g e r d e

conversation, d’orienter le résident vers une autre idée.

  Si le trouble déclenche la peur, intervenir pour assurer la protection du résident et de l’entourage.

  Assurer une présence régulière.  Appeler le médecin.À NE PAS FAIRE  Paniquer.  Tenter de raisonner le résident.  Éviter l’infantilisation, ridiculiser.  Nier le délire.  Entretenir une conversation sur le

délire.  Créer des situations complexes

ambiguës.  Utiliser des moyens de contention.

CRISÀ FAIRE  Parler.  Capter le regard.  Tenir la main.  Créer une ambiance apaisante, de

détente.  Proposer une collation ou une

boisson.

Page 16: Faire face aux comportements agressifs - Impactance

D O S S I E R D E F O R M A T I O N

" IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité16

  À NE PAS FAIRE Crier plus fort que le résident (ne pas essayer de couvrir la voix du résident).

  Générer une ambiance anxiogène (bruit, lumière…).

  Minimiser la douleur.  Utiliser des moyens de contention

FACE A L’AGRESSIVITE   Évaluer le danger de la situation

tou t en demeuran t ca lme ; déterminer les risques pour la personne ou pour les autres. Ne pas discuter ou réagir avec colère, cela ne crée qu'une escalade. - Ne pas faire de remarques humiliantes.

  Donner des consignes claires.  Par exemple lui dire calmement

mais fermement de cesser.  Faire une diversion dès le début.  Lui demander de regarder derrière

elle ou par la fenêtre.  Éliminer le facteur déclenchant.  Enlever les objets dangereux de sa

portée.  Rassurer la personne en lui disant

qu'on l'aime et qu'on est là pour l'aider.

  Reconnaître, selon le cas, que la situation était frustrante.

  Utiliser l'humour pour la distraire.  Quitter la pièce quelque temps. Elle

oubliera sa colère et sa frustration.  Si elle est très violente, approcher

d'elle lentement afin qu'elle ne croit pas être agressée.

  S'approcher par l'avant, car sa vision latérale est diminuée.

  Se placer près de la porte afin de pouvoir sortir plus rapidement en cas de danger.

  Si l'on craint d'être agressée, mettre une chaise entre soi et la personne.

  Demander de l'aide au besoin.  Ne pas abuser inutilement des

contentions. Si elles s'imposent, en expliquer les raisons à la personne, la surveiller, la visiter souvent pour l a su rve i l l e r, pou r re lâche r périodiquement les contentions, pour lui parler et la calmer.

  Ne pas la punir.  Ne recourir à la médication que

dans les cas d'extrême agressivité.  Tenir un journal des périodes

d'agressivité en indiquant : moment de la crise,

  ce qui semble l'avoir déclenchée, ce qui a été fait et ce qui l'a calmée.

  Après l'accès d'agressivité, éviter de lui faire des reproches. Rassurer la

  personne et lui manifester notre compréhension de ses difficultés.

PREVENTION A COURT TERME  I n t e r v e n i r l o r s d e s s i g n e s

précurseurs : agitation, expression verbale d'excitation (élévation du ton de la voix, augmentation du débit de la parole), refus de faire ce qu'on demande, rougeur ou pâleur de la figure, serrement des poings, serrement des mâchoires.

  Amener la personne dans sa chambre quelques minutes pour lui permettre de se calmer, la faire boire, la conduire aux toilettes.

  L’action de boire (ou de manger) s t i m u l e r a i t l e s y s t è m e parasympathique et diminuerait l'action adrénergique du système sympathique relié à la réaction agressive.

  Lui proposer une activité calme et répétitive qui lui permette de canaliser son énergie.

  Dresser une liste des activités que la personne aime faire. Cette liste, disponible en cas de besoin, pourra rendre service aux autres membres du personnel.

  Éviter les contentions.

PREVENTION A LONG TERME  Laisser la personne s'exprimer si

elle désire le faire et l'écouter.  Face à un changement, lui laisser

le temps de s'adapter.  Éviter de lui donner des ordres.  Éviter de lui dire par exemple “ Il

faut vous laver”. Lui dire plutôt “Votre bain est prêt, si vous le voulez, vous pouvez le prendre”.

  Contourner le refus de collaborer aux soins, de manger ou d'accepter un traitement, en ignorant ce refus et en revenant à la charge un peu plus tard.

  Souvent la personne a oublié sa première réaction.

  Éviter de la placer dans une situation d'échec, de trop lui demander pour ce qu'elle peut accomplir. Il est important de ménager son image d'elle-même.

  Demander seulement une chose à la fois, ne poser qu'une question et lui laisser le temps de répondre. Respecter son rythme de pensée et de parole.

  Dédramatiser les situations. Éviter de l'humilier et de la culpabiliser. Si

elle perçoit notre colère, elle risque d'y réagir par l'agressivité.

  lgnorer les échecs. Répéter doucement ce que l'on attend d'elle e t n e p a s p e n s e r q u e s a maladresse est nécessairement due à de la mauvaise volonté.

  Éviter de la contrarier, de la confronter.

  Lui dire des paroles réconfortantes p o u r l u i m o n t r e r q u e n o u s comprenons sa frustration.

  É v i t e r d e s o u l i g n e r s e s maladresses. Surtout ne pas tenter de lui faire admettre ses erreurs.

  Être fidèle à ses routines et si on doit les modifier, lui donner le temps de s'y adapter.

  Toujours féliciter la personne de ses comportements adéquats et de ses efforts même s'ils donnent peu de résultats.

  É v a l u e r n o t r e p r o p r e comportement. Se rappeler que la personne réagit fortement à notre anxiété, à notre frustration, à notre lassitude et à notre exaspération.

  S'abstenir de toucher une personne agressive qui ne nous est pas familière sans lui en demander la permission. Elle risque de se sentir agressée.

  Lui permettre d'exprimer ses sentiments négatifs, sa colère, mais sans

  violence. Sa colère peut être justifiée.

  Traiter la personne en adulte en évitant de l'infantiliser (langage ou activités suggérées).

  Proposer des activités physiques. Planifier des promenades, des exercices.

  Permettre à la personne de se sentir utile. Lui proposer des tâches simples

  (plier du linge, éplucher quelques légumes, arroser les plantes) ; fractionner les

  tâches plus complexes (lui donner les assiettes pour dresser la table, puis les

  ustensiles et ensuite les serviettes de table).

Page 17: Faire face aux comportements agressifs - Impactance

D O S S I E R D E F O R M A T I O N

IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité "17

FACE A LA PERSONNE QUI MORD  Éviter les éléments de stress :

bruits, plusieurs soignants à la fois autour d'elle.

  Lu i exp l iquer ca lmement e t simplement les soins qu’on doit lui faire.

  Si la personne a souvent tendance à mordre, l'approcher de face, la prévenir avant de la toucher et lui laisser le temps de s'habituer à notre présence.

  Évaluer l'acuité de ses sens. Si sa vision est diminuée ou si son audition est limitée, communiquer avec elle en tenant compte de ses handicaps et compenser par le toucher.

  Se méfier de ses réactions au cours des soins. Porter des gants pour les soins d'hygiène, placer une serviette sur l'épaule lors des transferts ou porter une blouse épaisse.

  Être particulièrement vigilante lors des soins de bouche ou de la mise en place de la prothèse.

  Lui offrir de la gomme à mâcher ou des petits bonbons (si cela ne présente pas de danger pour elle) avant de faire les soins ou de la changer de position.

  Éviter de montrer qu’on a peur ou de manifester un rejet en raison de son comportement, ce qui ne p o u r r a i t q u ' a u g m e n t e r s o n agressivité.

  Lui parler constamment au cours des soins pour garder son esprit occupé.

  Lui offrir des objets à manipuler qu'elle peut porter à sa bouche pendant les soins et en dehors des soins tels qu'une poupée de caoutchouc ou une peluche, etc.

  Si une morsure survient, ne pas réprimander la personne, mais lui montrer sans la culpabiliser ce qu'elle a fait en lui disant que cela fait mal. Nettoyer et désinfecter la plaie aussitôt que possible.

  Survei l ler les manifestat ions d'infection. Déclarer l'accident.

FACE A LA PERSONNE QUI PINCE, T I R E L E S C H E V E U X , Q U I EGRATIGNE  Éviter les éléments de stress :

bruits, plusieurs soignants à la fois autour d'elle.

  Observer attentivement la personne lors des soins afin de déceler si ce comportement n'est pas provoqué

par la peur de tomber lors des t rans fe r ts ou la vo lon té de demeurer avec la soignante et de la garder près d'elle.

  Lu i exp l iquer ca lmement e t simplement les soins à lui faire.

  Lui manifester beaucoup d'intérêt, lui parler, la toucher doucement.

  Si la personne a souvent tendance à égratigner, à pincer ou à tirer les cheveux, l'approcher de face, la prévenir avant de la toucher et lui laisser le temps de s'habituer à notre présence.

  Se méfier de ses réactions au cours des soins. Porter des gants pour les soins d'hygiène, éviter d'approcher notre figure de la personne lors des transferts ou porter une blouse avec des manches longues pour éviter les égratignures.

  Lui couper les ongles fréquemment. Au besoin, demander de l'aide pour le faire.

  Si elle nous agrippe les cheveux, placer les mains sur les siennes pour l'empêcher de tirer.

  Dans les cas difficiles, cacher les cheveux par un fichu pendant les soins.

  Si elle pince ou mord un autre Résident ou lui tire les cheveux au cours des activités, l'amener dans une autre pièce pour qu’elle se repose, mais ne pas la gronder.

  Évaluer l'acuité de ses sens. Si sa vision est diminuée ou si son audition est limitée, communiquer avec elle en tenant compte de ses handicaps et compenser par le toucher.

  Éviter de montrer sa peur ou de manifester un rejet en raison de son comportement, ce qui ne p o u r r a i t q u ' a u g m e n t e r s o n agressivité.

  Lui parler constamment au cours des soins, pour garder son esprit occupé.

  Lui offrir des objets à manipuler : une serviette roulée, une poupée de chiffon, une peluche pendant les soins, ou de la pâte à modeler comme activité.

  Si des égratignures surviennent, ne pas la réprimander, mais lui montrer sans la culpabiliser ce qu'elle a fait en lui disant que cela fait mal. Nettoyer et désinfecter la p la ie aussi tô t que possib le. Survei l ler les manifestat ions d'infection. Déclarer l'accident.

FACE A LA PERSONNE QUI LANCE DES OBJETS  Observe r l a pe rsonne pour

d é c o u v r i r l e s e n s d e c e c o m p o r t e m e n t : a g i t a t i o n , agressivité, volonté de vengeance à la suite d'une frustration, moyen d'attirer l'attention ou jeu.

  Enlever les objets fragiles ou dangereux de l'environnement (bouteilles, verres, crayons, etc.).

  Lui donner des couverts en plastique ou lui procurer des aliments à manger avec la main.

  Éviter les éléments de stress au m o m e n t o ù s e p r o d u i t c e comportement (particulièrement au cours des repas) : bruits, plusieurs personnes autour d'elle.

  Lui indiquer calmement de cesser de lancer les objets ou les aliments.

  Lorsque ce comportement se présente, l'amener ailleurs, créer une diversion puis la ramener à table plus tard. Au besoin, faire réchauffer ses aliments.

  Lui manifester beaucoup d'intérêt, lui parler, la toucher doucement.

  L u i p r o c u r e r u n e b a l l e d e caoutchouc mousse ou un ballon et lui trouver un endroit pour les lancer sur un mur ou rebondir sur le sol. Jouer à la balle avec elle.

  L u i f o u r n i r d e s a c t i v i t é s susceptibles de l'intéresser et de briser la monotonie de sa vie.

  Promettre une petite récompense lorsque la personne ne lance pas d'objets à la table (collation, promenade, etc.).

FACE A LA PERSONNE QUI FRAPPE AVEC LES POINGS ET LES PIEDS   Obse rve r a t t en t i vemen t l es

situations où ce comportement se produit pour découvrir en présence de que l les personnes i l se m a n i f e s t e , o u l ' é l é m e n t déclenchant.

  D é s l a m a n i f e s t a t i o n d u comportement, amener la personne dans un autre endroit pour qu’elle se repose et pour créer une diversion. Ne pas la ramener avant qu'elle ne soit calmée. Cette intervention peut avoir un effet comportemental bénéfique, soit la disparition du comportement.

  Pour compléter cette intervention, o n p e u t o f f r i r u n e p e t i t e récompense

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D O S S I E R D E F O R M A T I O N

" IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité18

  lorsque le comportement est amélioré (collation, promenade, etc.).

  Si la personne est alitée ou dans un fauteuil, quitter la pièce lorsque ce comportement se manifeste en lui en expliquant les raisons et revenir un peu plus tard.

  Lorsqu'elle commence à s'agiter, lui faire écouter une musique douce à l'aide d'un baladeur.

  Lui manifester beaucoup d'intérêt, lui parler, la toucher doucement.

  Si la personne a souvent tendance à frapper avec les poings et les pieds, la prévenir avant de la toucher et lui laisser le temps de s'habituer à notre présence.

  Lorsqu'elle s'apprête à frapper, on peut lui dire de manière ferme « Arrêtez », créer une diversion en claquant des doigts, ou en frappant dans les mains. On peut aussi lui demander rapidement de regarder par la fenêtre ou ailleurs pour dévier son attention.

  Se méfier de ses réactions au c o u r s d e s s o i n s . N e p a s s'agenouiller ou se baisser devant la personne pour mettre les bas ou les souliers ; les enfiler lorsque la personne est au lit.

  S'il faut approcher du lit, éviter de se placer trop près des jambes.

  Éviter de montrer sa peur ou de manifester un rejet en raison de ce comportement, ce qui ne ferait qu'augmenter son agressivité.

  Lui parler constamment au cours des soins pour garder son esprit occupé.

F A C E A L ’ H O S T I L I T E E T L’AGRESSIVITE VERBALE  Observer à quel moment particulier

se manifeste l'agressivité verbale afin de la prévenir.

  Si c'est la présence d'une personne qui la suscite, éviter que le malade se trouve à coté d'elle.

  En présence de menaces, évaluer le danger de passage à l'acte et demander de l'aide au besoin.

  Au moment des commentaires agressifs, parler calmement et lentement pour reconnaître le sentiment qui semble l'agiter.

  Par exemple “Je vois que vous êtes fâchée” ou “Vous parlez comme quelqu'un qui est déçue”.

  Laisser la personne exprimer ses critiques et commentaires négatifs et bien lui montrer qu'on l'écoute.

0n peut aussi répondre à son commentaire “J'en prends note” ou “Nous verrons” pour la satisfaire, puis créer une diversion.

  Éviter de placer la personne en situation d'échec, de lui demander de faire plus qu'elle n'est capable.

  Dés les premières manifestations d'agressivité verbale dans un groupe, amener la personne dans un autre endroit pour qu’elle se repose et pour créer une diversion. Ne pas la ramener avant qu'elle ne soit calmée.

  Pour compléter cette intervention, on peut aussi lui adresser un compliment ou lui offrir une petite r é c o m p e n s e l o r s q u e l e comportement est mieux maîtrisé (collation, promenade, etc.).

  Lorsque la personne commence à s'agiter, lui faire écouter une musique douce à l 'aide d'un baladeur.

  Si cela se produit au cours des soins, lui expliquer calmement et s imp lemen t l es so ins à l u i dispenser. Toujours éviter de la surprendre.

  Lui manifester beaucoup d'intérêt, lui parler, la toucher doucement.

  U t i l i s e r d e s i n t e r v e n t i o n s individuelles plutôt que des activités de groupe pendant les périodes

  de plus grande agressivité.  Si ce comportement est plus

manifeste le soir, recourir à des activités calmantes comme les massages du dos, la relaxation, le chant, etc.

FACE AUX ACCUSATIONS ET AUX INSULTES  S e r a p p e l e r q u e f a c e a u x

accusations d'incompréhension ou de vol de certains objets, la justification et le raisonnement ne donnent rien. Se dire que c'est la maladie qui cause ces réactions.

  Éviter de rappeler à la personne que cette situation est causée par son manque de mémoire ou ses erreurs de perception. Ne pas discuter pour éviter de l'agiter. Dire par exemple “Je suis désolée que vous ayez perdu vos lunettes, je vais vous aider à les trouver”.

  Si l'accusation a lieu en public, parmi des gens qui ne connaissent pas la personne, leur expliquer

  que cette personne est nerveuse et qu'il n'y a rien à craindre.

  Ne pas faire de reproches à la personne de ses accusations et insultes.

F A C E A U C O M P O R T E M E N T HURLEUR  Examiner la personne pour

s ' a s s u r e r q u e l e s c r i s n e proviennent pas d'une douleur ou d'un malaise physique (froid, chaleur, lumière qui éblouit, plis dans les draps, etc.).

  Si les cris se manifestent à la mobilisation, le signaler pour examen médical.

  S'assurer qu'il ne s'agit pas d'un inconfort dû à la position dans le lit ou au fauteuil.

  Vérifier à chaque fois si elle n'est pas souillée.

  S'assurer qu'elle n'a pas soif ou faim.

  Si elle peut répondre, lui demander pourquoi elle crie et satisfaire ses désirs ou ses besoins.

  La rassurer par quelques minutes de présence, aussi souvent que possible.

  Isoler la personne dans un endroit calme.

  Planifier la présence de quelqu'un qui demeure avec la personne (en alternance : membre du personnel, membre de la famille, bénévoles) pendant deux ou trois jours.

  Exercer une présence active, une vér i table immersion dans la douceur et l'affection.

  Lui tenir la main, la caresser, lui parler doucement.

  Au début, lui prêter attention continuellement, sauf lorsqu’elle est fatiguée ou dort.

  Lorsque les cris se sont atténués, lui prêter attention uniquement lors qu'elle ne crie pas. Si les cris recommencent, ne plus lui accorder d'attention, sauf pour les besoins essentiels.

  Lui procurer quelque chose de doux à serrer dans ses bras : une serviette nouée, une poupée de chiffon ou une peluche.

  Lui procurer un baladeur, mettre les écouteurs en place et faire jouer une musique qu'elle aime.

 

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IMPACTANCE Formation Gestion Agressivité "19

  Installer la personne dans une chaise berçante et la bercer en lui parlant doucement.

  Placer sa chaise dans un endroit qui la stimule : devant une fenêtre, près d'un couloir fréquenté.

  Vérifier avec le médecin si le traitement est adapté.

FACE AUX COMPORTEMENTS SEXUELS INADEQUATSEn milieu de soins  Évaluer la possibilité d'une cause

sous-jacente : solitude, besoin de contacts physiques, faible estime de soi, infection des organes génitaux, etc.

  Ne pas juger la personne, ni lui faire la morale.

  Être attentive au fait que la personne peut mal interpréter les gestes intimes reliés à la toilette, à l'élimination ou tout autre geste de contact qui se déroule dans un espace fermé.

  Si la personne montre des velléités d'excitation sexuelle lorsqu'on fait certains gestes intimes de la toilette, demander à un membre du personnel du même sexe de faire sa toilette ; ou porter des gants pour toucher les organes sexuels ; ou tenir le pénis avec une serviette et ne manifester aucune familiarité tou t au long de ces so ins . L’entretenir de sujets banaux.

  Devant un comportement sexuel déviant , d i re à la personne calmement mais fermement de cesser. Lui indiquer que nous n'acceptons pas cela et que nous sommes là pour des soins.

  S i l a p e r s o n n e t e n t e d e s attouchements ou des pincements, enlever sa main d'un geste ferme et la ramener sur son thorax.

  Si le comportement ne cesse pas, dire à la personne que nous allons partir ; sortir de la pièce pour un moment et attendre qu'elle se calme.

  Dans les cas difficiles, on peut demander à un proche ou à une autre soignante de demeurer présent lors des soins d'hygiène.

  Éviter toute familiarité en toutes circonstances avec ces malades. Leur parler de manière formelle en les appe lan t “Mons ieu r ” ou “Madame” pour bien marquer la distance.

  S e r a p p e l e r q u e c e t t e hyperstimulation sexuelle ne doit

pas les priver de contacts humains. Masser fréquemment le dos, les pieds et les mains mais en présence d'autres personnes.

  Si le compor tement dév iant (déshabillage ou autre) se présente devant les gens, lui rappeler où il est, car il peut l'avoir oublié.

  Si la personne lève sa robe ou ouvre son pantalon, lui demander si elle désire aller aux toilettes et l'y conduire ; si elle a chaud l'aider à revêtir des vêtements plus légers ; si elle croit que c'est le moment de se déshabiller, créer une diversion en lui disant par exemple « Venez, c'est maintenant le moment du repas ou des activités », etc.

  Si elle se couche dans le lit d'une autre personne, lui mentionner que ce n'est pas son lit et l'amener ai l leurs pour faire diversion. Expliquer à l'occupant légitime du lit qu'il s'agit d'un accident et que la personne s'est trompée.

  Devant tous ces comportements, éviter de gronder la personne, de lui manifester de la froideur ou de l'agressivité, qui risqueraient de déclencher une agitation.

  Il est important de lui manifester beaucoup d'intérêt et de la rassurer quant à notre considération pour e l le , de la fé l i c i te r de son a p p a r e n c e o u d e s e s accomplissements, mais toujours en dehors des soins d'hygiène pour éviter toute erreur d'interprétation.

  Il est possible de prendre la main de la personne et de la tenir pour un moment, mais le faire par dessus la table de chevet ou la table de la salle à manger et éviter tout geste qui peut faire figure d'une caresse à caractère sexuel.

  Aider la personne à se valoriser par son apparence, la coiffer, lui mettre une lot ion parfumée afin de l'amener à une image de soi plus positive. Exécuter ces soins en dehors de la chambre.

  Corriger les irritations ou les infections des organes sexuels.

  Si la personne désire vraiment se masturber, ne pas dramatiser, lui procurer l'intimité nécessaire, mais vérifier qu'elle ne se blesse pas. Expliquer ce qui se passe à la famille qui peut être choquée par ce comportement.