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Extrait de la publication

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collection« Plume »

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LA MAISON DU NÉGUEV

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Éditions de la Pleine Lune223, 34e AvenueLachine (Québec)h8t 1z4

www.pleinelune.qc.ca

Maquette de la couvertureNicole Lafond

Mise en pagesJean Yves Collette

Photo de l’auteureAlain Saint-Pierre

Diffusion pour le Québec et le CanadaDiffusion Dimedia539, boulevard LebeauMontréal (Québec)h4N 1S2

téléphone : 514-336-3941www.dimedia.com

Distribution pour la FranceDistribution du Nouveau-Monde30, rue Gay-Lussac75005 Paris

téléphone : (01) 43-54-49-02Courriel : [email protected]

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Suzanne el Farrah el Kenz

LA MAISON DU NÉGUEV

Pleine lune

Une histoire palestinienne

roman

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La Pleine Lune remercie le Conseil des Arts du Canada ainsi que la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) du soutien accordé à son programme de publication.

© éditions APIC, 2009ISBN 978-9961-769-59-1 (papier)

© éditions de la Pleine Lune, 2010, pour les AmériquesISBN 978-2-89024-202-9 (papier)ISBN 978-2-89024-301-9 (pdf)

Dépôt légal – deuxième trimestre 2010Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada

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À mes enfants, Selma et Aniss

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Afin que l’oubli ne soit pas une tare

sur une terre à l’histoire millénaire.

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La Maison du Néguev 1

Je m’en souviens encore, comme si c’était hier. Il faisait très chaud ce jour-là. Un jour du mois d’août à Ghazza. Nous étions dans la voiture de mon cousin Salem. Il conduisait. Une conduite nerveuse, comme celle des gens de là-bas. Ma mère était assise à côté de lui, mon frère et moi derrière. Il fallait attacher les ceintures de sécurité et respecter les innombrables feux rouges. Nous étions en Israël et cela faisait partie de sa modernité. C’était du moins ce que nous pensions, surtout que nous venions d’un pays arabe où ces signes distinctifs de progrès n’apparaissaient pas encore. Mon cousin Salem n’arrêtait pas de cracher par la fenêtre (le dégueulasse !), et il disait : « Ah, ces Israéliens et leurs sacrés feux rouges ! Comme s’il n’y avait que ça à respecter dans la vie. Foutaises que tout ça ! Foutaises ! »

Ma mère, elle, ne disait rien. Elle était pâle. Quand on lui parlait, elle ouvrait la bouche comme pour répondre, mais les mots ne sortaient pas. Elle semblait absente. Sur la banquette arrière, mon frère et moi étions très agités et nos cœurs battaient la chamade. Après tout, c’était bien la fameuse maison de ma mère que nous

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venions visiter. Cette maison, nous allions enfin la voir ! Salem s’était bien sûr aperçu de notre agitation et aussi du silence inquiétant de ma mère, et cela ne faisait qu’augmenter sa nervosité. En sus de cracher par la fenêtre, il n’arrêtait pas de toucher au rétroviseur, d’avancer et de reculer son siège, d’éteindre et de rallumer l’autoradio et de se retourner vers nous pour nous demander, toutes les deux minutes, si ça allait.

Mais oui, ça allait, ça allait, sauf que nous trépidions d’impatience. La route, entre Ghazza et Beer Sheva, nous semblait bien trop longue. À mesure que nous avancions, l’air était de plus en plus sec, brûlant. C’était le désert. Et nous laissions derrière nous les chauds et humides effluves marins de Ghazza, vapeurs de sa Méditerranée, son unique mais ô combien précieux bijou.

Visiblement, Salem avait de plus en plus de mal à cacher sa nervosité et son irritation. Il ressemblait à un fauve prêt à nous bondir dessus. Moi, j’avais déjà remarqué combien il était bizarre devant les Israéliens. On aurait dit qu’il en avait peur. J’avais aussi compris que cette visite le contrariait et qu’il en voulait à ma mère d’y tenir. Salem est le fils aîné de ma tante, une des demi-sœurs de ma mère. Il lui avait dit : « ta maison, la maison de ton père, tout ça, c’est perdu. À quoi bon y revenir ? Ça ne sert à rien, juste à se faire du mal. Ils nous ont tout pris. Alors à quoi bon tout ça ? » Ma mère n’avait pas répondu ; elle l’avait juste regardé, de son regard têtu et mystérieux. Elle savait qu’il la conduirait.

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Ainsi que ma mère le voulait, il y eut donc Beer Sheva, l’entrée dans Beer Sheva. L’écriteau l’indiquait en hébreu, en anglais et en arabe. De voir ces lettres, écrites noir sur blanc, nous avait ébranlés, destabilisés ; dès cet instant, nous avions compris que quelque chose d’important nous attendait. C’était comme si nous allions enfin pouvoir toucher du doigt, palper une réalité dont nous avions, tant de fois, tenté d’imaginer les contours. Oui, cette ville où ma mère est née, a vécu dans sa jeunesse, et dont elle nous a si souvent rebattu les oreilles, existe vraiment. Et elle, elle l’a toujours appelée Beer Essabaa, ce qui, dans la langue arabe, signifie « le puits du lion ».

La ville nous avait paru très moderne, comparée à Alger que nous connaissions bien, mais surtout comparée à la sablonneuse et boueuse Ghazza que nous venions de quitter. Pour nous, Beer Essabaa ressemblait à ces villes européennes que nous ne connaissions pas encore mais que nous voyions à la télévision. Les trottoirs étaient nets. Oui, il y avait des trottoirs, des vrais, pas comme les monticules de terre sablonneuse qui faisaient office de trottoirs dans notre Ghazza. Et puis il y avait des vitrines, belles et sobrement décorées, des gens en short et chapeau qui mangeaient des glaces, des filles aux jambes bronzées, aux épaules nues qui déambulaient dans les rues. Mon frère avait quatorze ans, j’en avais quinze. En mal de modernité, comme bon nombre de nos semblables, nous étions épatés par le spectacle qui s’offrait à nous. Mais aujourd’hui, lorsque j’y pense bien des années après, et vivant en Europe, je n’arrive vraiment pas à m’expliquer comment

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Beer Essabaa, petite ville aux origines bédouines, avait pu nous faire tant d’effet.

Ma mère, elle, semblait ne rien voir de ce qui nous entourait. Elle cherchait, des yeux et de la tête, la rue où se situait la maison de son enfance. Mais la ville avait subi tant de transformations qu’elle avait du mal à s’y retrouver. Nous l’entendîmes marmonner : « Que Dieu vous maudisse ! Vous avez tout chamboulé. » On chercha longtemps et on finit par trouver.

De l’extérieur, c’était une belle et solide maison de style ottoman, aux grandes fenêtres ceintes de fer forgé. La porte d’entrée était en bois massif ; le heurtoir, en cuivre, représentait une tête de vieillard. Ma mère l’actionna tout en se mordillant les lèvres, signe chez elle d’une grande nervosité. Elle tapa ensuite d’une main puis des deux sur la porte, et de plus en plus fort. Salem nous lança un regard mauvais, qui signifiait : « Faites quelque chose. Retenez votre mère. » On s’approcha d’elle pour tenter de la contenir. Mon frère lui tapota l’épaule avec douceur en lui disant : « Mama, c’est chez eux ici. Pourquoi tu te comportes comme ça ? C’est normal qu’ils aient peur de nous. » Elle le foudroya du regard et ne répondit pas. Sans doute avait-elle trop à dire. Mais elle finit par se calmer. Nous nous sentions regardés, observés de derrière les fenêtres. Bien des choses devaient se passer à l’intérieur des murs de cette maison...

Poussée par une espèce d’idéalisme à l’euro-péenne, moi, j’espérais tomber sur des juifs de gauche. Des « gens sympas », quoi ! On engagerait

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une discussion à propos de : à qui la terre ? à qui la mer ? On parlerait de la dureté de la condition humaine, des valeurs de l’humanisme, des Droits de l’homme et de leur universalité... Ils me raconteraient combien ils avaient souffert, et j’en conviendrais ; ils diraient aussi qu’ils avaient gagné le droit de se reposer dans cette maison, d’y vivre et de la léguer à leur descendance ; qu’on ne pouvait que compatir à leur souffrance passée ; qu’ils nous laissaient visiter tranquillement la maison ; que c’était notre droit de la visiter et que ce droit, eux, tellement humains, ils le respectaient, comme ils respectaient tous les droits de l’homme... J’en étais là de mes réflexions, quand la porte de la maison s’ouvrit. Il en sortit un monsieur en complet et redingote, chapeau et tresses ; un religieux. On ne pouvait avoir meilleure cerise sur notre gâteau !

En voyant cet homme, je me rendis soudain compte que dans ma discussion imaginaire avec mes juifs de gauche, moi, je n’avais pas dit un traître mot à propos de la maison de ma mère. De « cette maison » qu’ils nous permettaient de visiter au nom du respect des droits de l’homme. La visite était un droit, notre droit. Mais ils avaient seulement parlé de VISItE. Oui, uniquement de VISItE... à la traître de fille que j’étais.

En fait, entre le religieux juif et ma mère l’obstinée, les choses furent bien plus simples : ils ne se supportaient pas du tout. Pas de blabla. Au fond de moi, je souhaitais, je crois, que les choses s’arrêtent là. Était-ce pour la contrer ou pour la protéger, cette mère ? Je ne sais pas. Je voulais qu’il n’y eût plus de suite. Que les choses

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soient vite interrompues. Oui, tout de suite. Immédiatement. Que nous ne nous engagions surtout pas vers le fond de notre destinée que ma mère savait profonde et tortueuse.

Le religieux juif commença à hausser le ton en gesticulant dans tous les sens. Il était grand, maigre, pâle et avait un gros bouton de fièvre sur la lèvre supérieure, chose qui nous avait toujours dégoûtés, mon frère et moi. De toute façon, il parlait en hébreu et nous ne comprenions rien, sauf mon cousin Salem qui essayait de nous expliquer que le monsieur ne voulait pas de nous, que nous violions un domicile privé et qu’il allait appeler la police. Pauvre cousin Salem ! Lui qui avait toujours tâché de bien se comporter avec les Israéliens, c’était fichu pour lui ! Il devait nous maudire intérieurement et se dire : « Ah ! Ces moughtaribine ! Ces exilés qui ne connaissent plus rien au pays et qui viennent avec leur nostalgie à la con foutre le bazar ici. Ce n’est pas comme ça qu’il faut faire avec les Israéliens. Non, ce n’est pas comme ça. » Mais, cher cousin, avais-je envie de lui répondre, qui sait comment faire avec eux ? hein, dis-nous, qui ? Personne au monde, pas même les Américains...

On en était encore à parlementer et à gesticuler, qui dans son arabe, qui dans son hébreu, quand soudain ma mère, comme happée par une force invisible, nous écarta de ses bras et plongea, tête la première, dans le couloir ; d’une main forte, elle poussa le juif contre le mur et fonça vers l’intérieur de la maison. Elle ressemblait à Superman quand il s’élançait vers

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le ciel. Stupéfaits par son comportement, nous restâmes figés un instant avant de la suivre.

La première pièce, dans laquelle ma mère entra, fut le salon. Elle fit quelques pas et s’arrêta net. Elle resta immobile, comme pétrifiée. Elle ne bougeait pas. Son visage exprimait une espèce de concentration extrême. On aurait dit qu’elle ne voyait rien mais qu’elle percevait tout. C’était comme si elle écoutait chaque objet, chaque meuble, lui exposer sa souffrance, dans une langue qu’elle seule pouvait comprendre. tout était là ou presque, nous dira-t-elle plus tard : le grand buffet, le vaisselier, des verres, des brocs, des vases qu’elle reconnaissait.

Dans un coin, il y avait un grand et beau fauteuil en rotin que j’avais vu sur des photos. J’en connaissais l’histoire par cœur. C’était le fauteuil de son père. Personne n’avait le droit de s’y asseoir et, quand les petits garçons de la maison, les frères de ma mère, s’y asseyaient au cours de leurs jeux, ils étaient punis de coups de bâton ou se faisaient tirer les oreilles. Jamais de gifles. Mon grand-père était contre les gifles, il disait qu’une gifle ôtait la dignité à celui qui la donnait et à celui qui la recevait... Ce fauteuil, il faut quand même dire que les petits avaient été autorisés à s’y asseoir une fois, une seule et unique fois. C’était à l’occasion de l’obtention du diplôme du grand frère Faouzi qui, depuis, était devenu le cheikh Faouzi, et qui, après l’obtention de son diplôme, avait accédé au rang de juge en sciences islamiques. Pour l’occasion, on avait fait venir le grand photographe de Ghazza, Karli,

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qui avait pris en photo les deux petits garçons, Othman et hafs, sur le fameux fauteuil. Et bien sûr aussi, le grand cheikh Faouzi, trônant derrière son bureau, paré de son imposante robe de juge et de sa laffa, cette bande de tissu en chèche qui distinguait les savants en matière d’Islam. Le cheikh Faouzi, je l’ai appris plus tard, avait un net penchant pour l’alcool et les veillées amoureuses. Aussi ne fit-il pas une grande carrière. Les yeux rougis par les boissons et les longues soirées de débauche, il était discrètement mais sûrement la risée de son entourage.

Mais, revenons au salon de la maison de ma mère. Dans un autre coin de la pièce, devant deux banquettes disposées en L, se dressait une grande table en bois massif, je ne saurais dire lequel ; et sur cette table, par-dessus un petit napperon finement brodé, était posé un magnifique plat rond en cristal contenant des fruits frais et des fruits secs. Ma mère, qui n’avait pas prononcé un mot jusque-là, s’écria soudain : « Même notre plat est encore ici ! »

En réalité, toute la scène que je vous décris, depuis l’instant où ma mère s’était précipitée dans la maison, n’avait duré que quelques minutes, quatre ou cinq tout au plus. Mais elles m’avaient semblé une éternité. Sans que nous puissions nous l’expliquer, nous étions tous, le juif y compris, comme paralysés face à cette femme, grosse, obstinée et douloureuse. Oui, nous étions restés muets, immobiles. C’était ma mère et c’était sa maison ; et nous, nous étions écrasés par le poids de cette histoire.

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L’édition électronique deLa Maison du Neguev

composée en New Baskerville corps 11

a été complété en octobre 2011.

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