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Collection idées

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Georges Bernanos

La liberté

pour quoi faire?

Jirf

Gallimard

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Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptationréservés pour tous les pays, y compris l'U. R. S. S.

© Éditions Gallimard, 1953.

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La France devant le monde de demain 11

La liberté pour quoi faire? 75Révolution et liberté 119

L'esprit européen et le monde des machines 145

Nos amis les saints 209

APPENDICE 231

Confidences aux auditeurs 233

Note de l'éditeur 247

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La civilisation ne doit pas être, à présent, seulementdéfendue. Il lui faut créer sans cesse, car la barbarie,elle, ne cesse de détruire, et elle n'est jamais plus mena-çante que lorsqu'elle fait semblant de construire à sontour.

Le pire malheur du monde, à l'heure où je parle, estqu'il n'a jamais été plus difficile de distinguer entre lesconstructeurs et les destructeurs, car jamais la barbarien'a disposé de moyens si puissants pour abuser desdéceptions et des espoirs d'une humanité ensanglantée,qui doute d'elle-même et de son avenir. Jamais le Mal n'aeu d'occasion meilleure de feindre accomplir les œuvresdu Bien. Jamais le Diable n'a mieux mérité le nom quelui donnait déjà saint Jérôme, celui de Singe de Dieu.

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LA FRANCE

DEVANT LE MONDE DE DEMAIN

Vous ne vous intéressez peut-êtrepas beaucoup au monde de demain.Mais le monde de demain s'intéresse

beaucoup à vous. Vous vous dites sansdoute quoi qu'il arrive, je trouveraibien le moyen d'y entrer, d'une manièreou d'une autre. Oui, sans doute. Espé-rons que ce ne soit pas comme l'agneaudans la gueule du loup.

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Belgique, Afrique du Nord,décembre 194.6 printemps 19i7.

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Un prophète n'est vraiment prophète qu'après samort, et jusque-là ce n'est pas un homme très fréquen-table. Je ne suis pas un prophète, mais il arrive que jevoie ce que les autres voient comme moi, mais ne veulentpas voir. Le monde moderne regorge aujourd'huid'hommes d'affaires et de policiers, mais il a bien besoind'entendre quelques voix libératrices. Une voix libre,si morose qu'elle soit, est toujours libératrice. Les voixlibératrices ne sont pas les voix apaisantes, les voixrassurantes. Elles ne se contentent pas de nous inviterà attendre l'avenir comme on attend le train. L'avenir

est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'ave-nir, on le fait.

Il est certainement quelques-uns d'entre vous quim'ont fait l'honneur de me lire, mais c'est peut-être pré-cisément ceux-là qui ont besoin d'être un peu rassuréssur mon compte. Rien n'est plus facile, hélas, que de setromper sur le véritable caractère d'un auteur encorevivant. La plupart de nos livres, en effet, ne prennentleur véritable signification qu'après notre mort, et c'estpourquoi dès que nous avons réussi à obtenir une certaineaudience du public, c'est-à-dire de gros tirages, les édi-teurs trouvent que nous devrions bien faciliter leurtâche, et les laisser tranquillement nous enterrer, c'est-

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La liberté pour quoi fairer~

à-dire en somme nous mettre dedans une fois encore, unedernière fois. C'est vrai que je passe pour un hommeviolent, mais c'est parce que je déteste violemment touteviolence, et d'abord la plus haïssable de toutes, celle qui,sous le nom de propagande donné à l'organisation univer-selle de mensonge, s'exerce aujourd'hui sur les esprits.Il y avait autrefois une pensée française. On veut main-tenant qu'il n'y ait plus qu'une propagande française.Quand des millions et des millions d'hommes se deman-

dent avec angoisse « Que pense la France ? », la propa-gande leur répond « La France pense un peu de tout »et elle déballe ses échantillons. La propagande intellec-tuelle française est ainsi devenue trop souvent quelquechose comme une exposition ambulante, une organisa-tion publicitaire au service d'un certain nombre d'intel-lectuels français, avec présentation du phénomène. Lemonde n'a pas besoin qu'on lui fournisse la preuve que laFrance est encore capable de penser, qu'elle dispose encored'une équipe très appréciable de penseurs. Il voudraitsavoir ce qu'elle pense, non par simple curiosité, maisparce qu'il est terriblement inquiet de l'avenir.

En deux mots comme en cent, il demande ce que laFrance pense de l'avenir et s'étonne de la voir encoreraisonner après la fin des hostilités selon les thèmes désor-mais inutilisables de la propagande générale de guerre.Il se demande si en cette matière comme en toute autre,nous nous proposons seulement d'écouler nos produits,comme si le redressement de la pensée française n'étaitque le plus modeste aspect du redressement économiqueet que notre ambition n'allât désormais pas beaucoupplus loin que de vendre nos livres dans le but de nousprocurer des devises.

Il arrive qu'après m'avoir traité de violent, on metraite aussi de pessimiste. Les gens qui me veulent tropde bien me traitent de prophète. Ceux qui ne m'en veu-lent pas assez me traitent de pessimiste. Le mot de pessi-

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misme n'a pas plus de sens à mes yeux que le mot d'opti-misme, qu'on lui oppose généralement. Ces deux motssont presque aussi vidés par l'usage que celui de démo-cratie, par exemple, qui sert maintenant à tout et à toutle monde, à M. Staline comme à M. Churchill. Le pessi-miste et l'optimiste s'accordent à ne pas voir les chosestelles qu'elles sont. L'optimiste est un imbécile heureux,le pessimiste un imbécile malheureux. Vous pouveztrès bien vous les représenter sous les traits de Laurelet Hardy. Après tout soyez justes, j'aurais bien le droitde dire que je ressemble plus au second qu'au premier.Que voulez-vous ? Je sais bien qu'il y a parmi vous desgens de très bonne foi, qui confondent l'espoir et l'opti-misme. L'optimisme est un ersatz de l'espérance, dont lapropagande oflicielle se réserve le monopole. Il approuvetout, il subit tout, il croit tout, c'est par excellencela vertu du contribuable. Lorsque le fisc l'a dépouillémême de sa chemise, le contribuable optimiste s'abonneà une Revue nudiste et déclare qu'il se promène ainsipar hygiène, qu'il ne s'est jamais mieux porté.

Neuf fois sur dix, l'optimisme est une forme sour-noise de l'égoïsme, une manière de se désolidariser dumalheur d'autrui. Au bout du compte, sa vraie formuleserait plutôt ce fameux « après moi le déluge », dont onveut, bien à tort, que le roi Louis XV ait été l'auteur.

L'optimisme est un ersatz de l'espérance, qu'on peutrencontrer facilement partout, et même, tenez parexemple, au fond de la bouteille. Mais l'espérance seconquiert. On ne va jusqu'à l'espérance qu'à travers lavérité, au prix de grands efforts et d'une longue patience.Pour rencontrer l'espérance, il faut être allé au-delàdu désespoir. Quand on va jusqu'au bout de la nuit,on rencontre une autre aurore.

Le pessimisme et l'optimisme ne sont à mon sens, jele dis une fois pour toutes, que les deux aspects d'unemême imposture, l'envers et l'endroit d'un même men-songe. Il est vrai que l'optimisme d'un malade peut

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faciliter sa guérison. Mais il peut aussi bien le fairemourir, s'il l'encourage à ne pas suivre les prescriptionsdu médecin. Aucune forme d'optimisme n'a jamaispréservé d'un tremblement de terre, et le plus grandoptimiste du monde s'il se trouve dans le champ detir d'une mitrailleuse, ce qui aujourd'hui peut arriverà tout le monde est sûr d'en sortir troué comme uneécumoire.

L'optimisme est une fausse espérance à l'usage deslâches et des imbéciles. L'espérance est une vertu,virtus, une détermination héroïque de l'âme. La plushaute forme de l'espérance, c'est le désespoir~s"ùrmenté.

Mais l'espoir lui-même ne saurait suffire à tout. Lors-que vous parlez de « courage optimiste », vous n'ignorezpas le sens exact de cette expression dans notre langueet qu'un « courage optimiste » ne saurait convenir qu'àdes difficultés moyennes. Au lieu que si vous pensez àdes circonstances capitales, l'expression qui vient natu-rellement à vos lèvres est celle de courage désespéré,d'énergie désespérée. Je dis que c'est précisément cettesorte d'énergie et de courage que le pays attend de nous.

Il nous faut ce courage pour agir. Il nous le faut aussipour penser. Oh! sans doute, une nation qui rassembleainsi ses forces ne répond pas à l'idée que les imbécilesse font d'un pays uni sous les espèces d'un rassemble-ment de braves badauds en manches de chemise quicassent la croûte ensemble et boivent au même goulot.Un grand peuple qui se rassemble pour faire face nesaurait le faire sans inquiéter ni choquer personne. Ungrand peuple ne se rassemble pas sans risque. Un grandpeuple se rassemble sur ses élites, ce qui ne veut pasdire sur telle ou telle classe de citoyens, mais sur ceuxqui sont disposés à prendre ce risque. Le risque de pensercomme celui d'agir, car une pensée qui n'agit pas n'estpas grand chose, et une action qui ne se pense pas, ce

n'est rien. La pensée d'un grand peuple n'est d'ailleurs

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nullement la somme des opinions contradictoires decent mille intellectuels qui pensent le plus souvent selonleurs humeurs, qui pensent comme on se gratte où çadémange. La pensée d'un grand peuple, c'est sa vocationhistorique. Il ne s'agit donc pas de distinguer entrenotre pensée et notre force, puisque c'est notre penséequi justifie notre force.

Si vous voulez bien y réfléchir, vous trouverez peut-être que je n'ai pas tort d'essayer de faire la synthèse detous les problèmes particuliers sur lesquels aujourd'huiles hommes sont divisés et au nom desquels ils se tuerontencore demain. S'efforcer de penser universel a toujoursété la vocation de notre pays. On voudrait faire de laFrance aujourd'hui, sur le plan de la politique extérieurecomme sur le plan de la pensée elle-même, une espèced'intermédiaire qui touche des pourboires de tout lemonde. Je dis que la France a un autre rôle à jouer quecelui d'intermédiaire.

Il y a une crise française. Il y a une crise de l'Europe.Mais je pense, autant vous le dire tout de suite, queces crises ne sont que les aspects d'une crise d'un carac-tère autrement général. Cette crise est une crise de civi-lisation.

Oh! sans doute, lorsque je mets en cause la civilisa-tion moderne, les esprits timorés se demandent avecstupeur si le moment est bien choisi. La guerre de des-truction qui vient de finir, et la paix qui ne finit pas decommencer ont porté un grave coup au prestige del'Europe, et mettre en cause la civilisation moderne,n'est-ce pas aussi mettre en cause l'Europe? Mais quenous le voulions ou non, des millions de gens en Europeet hors de l'Europe commencent à mettre en causecette civilisation. Je crois, je crois de toutes mes forces,que mon pays n'a pas à lier sa cause, ni à asservir satradition et sa pensée à une civilisation qui apparaîtplutôt en réalité comme une liquidation de toutes les

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valeurs de l'esprit. Je crois que la mission de la Franceest de la dénoncer la première. Je crois qu'en la dénon-çant, elle reprendra de nouveau la place de maîtreet de guide spirituel qu'elle n'a d'ailleurs jamais perdue,car elle n'y a jamais été remplacée.

Le mot de civilisation est un mot qui depuis desmillénaires est toujours apparu comme un mot rassurant.On imagine volontiers une civilisation comme un asile,un foyer. Pourquoi? Parce que les civilisations ont étéjusqu'ici traditionnelles. Elles étaient donc une œuvrecommune. CeUe-cin'estpasuneœuvre commune. Oh! sansdoute, chaque civilisation a eu ses injustices. Mais l'in-justice elle-même y était comme faite de main d'homme,comme faite à la main, et ce que des mains avaient fait,d'autres mains pouvaient le défaire. Au lieu que ce quenous appelons la civilisation moderne est une civilisationtechnique. L'injustice n'y est pas faite à la main, maisà la machine, en sorte que la moindre erreur peut yavoir des conséquences incalculables. La technique auservice de l'injustice ou de la violence donne à ces der-nières un caractère de gravité particulière. L'injusticey risque d'être rapidement totale comme la guerre elle-même. Si la technique a une morale, cette morale tech-nique ne pourrait nullement, elle non plus, ressemblerà la morale traditionnelle, à la morale faite à la main.Certes, par exemple, il y a une technique d'assistanceaux faibles, aux tarés, aux dégénérés de toute espèce.Mais du point de vue de la technique générale leur sup-pression pure et simple coûterait moins cher. Ils serontdonc supprimés tôt ou tard par la technique.

Cette semaine encore, un officier, jadis déporté, meracontait le spectacle auquel il avait assisté en Allema-gne, dans son camp. Deux trains chargés de soldatsallemands mutilés étaient arrivés un matin. C'étaient

des mutilés graves, désormais impropres à tout servicesocial, bref, pour une raison ou pour une autre, jugésdes bouches inutiles. On les avait rassemblés de gare en

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gare, accueillis chaque fois par des fanfares, ravitailléscopieusement par la Croix-Rouge en cigarettes et encigares. Au camp, les SS leur avaient rendu les honneurs,le commandant et l'état-major du camp assistant augarde-à-vous à leur défilé. Puis, sous prétexte de lesrafraîchir, on les avait poussés par groupes de vingt-quatre dans la chambre à gaz, elle-même décorée dedrapeaux. L'opération avait duré quatre heures. Letémoin de cette scène n'est pas loin. Quelques-unsd'entre vous ont peut-être déjà entendu de sa bouche lemême récit. Je trouve pour ma part l'opération irrépro-chable du point de vue de la technique. Ohje sais bien,vous me direz ce sont des Allemands! Mais ces techni-

ques-là sont dans l'air, puisque le principe qui les inspire etles justifie est déjàentré plus ou moins avant dans toutesles consciences. On accepte très bien que le destin del'homme soit soumis au déterminisme des lois économi-

ques. Quefont, je vous le demande, les régimestotalitaires,sinon donner un petit coup de pouce, non pour fausserle jeu de ces forces économiques, mais en hâter un peule processus, comme l'accoucheur aide la délivrance dela parturiante ? Pourquoi faire les hypocrites? Dans lebut de maintenir les prix d'un produit indispensable àla vie, trouvons-nous si extraordinaire qu'on le détruise?Est-ce que cela nous indigne encore beaucoup? Il y aquelques années, pour prévenir la baisse, les éleveursaméricains ont jeté au ruisseau des milliers et des milliersde litres de lait. Qu'on ait ainsi sacrifié la vie d'un cer-tain nombre d'enfants à ce calcul économique, cela nenous empêche pas de dormir. Lorsque la technique sup-primera les enfants en surnombre au lieu de vider leslitres de lait dans le ruisseau, cela n'étonnera peut-êtrepas tellement nos successeurs. Vous me direz qu'eninstituant le monopole du lait, ces faits seront peut-être évités. Croyez-le, si cela vous chante! On affameles citoyens pour acheter des devises. Et après ? Croyez-vous qu'il serait très différent de vendre les citoyens

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