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BULLETIN DE MAI 1954SU PPLÉMENT A LA NOUVELLE N. R. F.

DU I" MAI 1954

N° 17

PUBLICATIONS D'AVRIL

Les ouvrages analysés dans cette rubrique sont ceux dont la mise en vente aété prévue pour le courant du mois. II est cependant possible que, pour des raisonstechniques, la mise en vente de certains d'entre eux se trouve reportée plus tard.

POÉSIE

MICHAUX (Henri) FACE AUX VERROUS.Ce nouveau livre d'Henri Michaux témoigne d'une imagination qui n'a rien

perdu de sa richesse et de sa variété. Il est composé de douze textes diversementimportants, où le ton est aussi varié que les thèmes. C'est ainsi que l'on passe de ladescription des amours de l'auteur avec une chenille « à la peau de velours du plus

beau vert bleu, avec des île orangées, mais froides et poilues » (Quelques jours dema vie chez les insectes), à ce bel accident « L'océan bascula et il fut debout. Ah! quevoilà une grande carte, et comme elle ondule » (Faits divers).

Dans Le Secret de la Situation politique, Henri Michaux nous donne une explica-tion de la tension qui existe entre, les Ouménés de Bonnada et les Nippos de Pom-médé. C'est en quelques lignes, et dans un style qui rappelle le Voyage en GrandeGarabagne, une condamnation des vaines agitations des hommes. Tranches deSavoir est un recueil de pensées bizarres et profondes, dont certaines empruntentl'allure familière des proverbes « New-York vu par un chien doit se baisser.Faites pondre le coq, la poule parlera. » « Qui laisse une trace, laisse une plaie. »

Mais il est difficile de résumer et d'analyser les poèmes. Laissons au lecteur leplaisir de se soumettre à ces nouveaux enchantements d'un poète qu'André Gidene craignait pas de comparer à Baudelaire.

TARDIEU (Jean) UNE VOIX SANS PERSONNE.

Jean Tardieu, ffh des poètes les plus personnels de notre temps, a groupé ici troisœuvres très représentatives des divers aspects de son talent.

La première, intitulée Comme si. montre combien son registre est étendu ilva des rythmes les plus « modernes », les plus déconcertants, aux formes les plusclassiques. Mais on reconnaît partout un même ton, ample, noble quoique familier

une musique à la fois douloureuse et sereine.

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BULLETIN DE MAI 1954

t

Le second texte, qui donne son titre au recueil, Une Voix sans personne, est «unepièce sans personnage ». « Une seule voix d'homme dira le texte du poème », écritl'auteur, qui ajoute « Ce ne sero qu'une voix anonyme, parlant simplement, sansdéclamation.» Et il donne lui-même la clé de son œuvre « Qu'il laisse un nom ou

devienne anonyme, qu'il ajoute un terme au langage ou qu'il s'éteigne dans un soupir,de toute façon le poète disparaît, trahi par son propre murmure, et rien ne reste aprèslui qu'une voix sons personne. »

Dans Formes et Figures enfin, Jean fardieu a voulu associer en un seul faisceau demétaphores tout ce que lui suggérait tantôt l'œuvre d'un grand peintre, tantôtl'une de ces « réalités incommensurables » La Musique, Le Soleil, Le Ciel étoile.

TRADUCTIONS

LORCA (Federico Garcia) POÉSIES, I.

Les Œuvres Complètes de Federico Garcia Lorca, dont la Librairie Gallimard aentrepris la traduction, se répartissent en six volumes, dont voici,le plan détaillé

TOME 1 POÉSIES.

Livre de Poèmes. Premières Chansons. Chansons. Poème du Cante-Jondo.

Traductions de André Bélamich et Pierre Darmangeat.

TOME II POÉSIES.

Le Poète à New-York. Romancero gitan. Chant de Mort pour Ignacio Sanchez Mejias. Le Divande Tamarit. Odes. Poèmes divers.

Traductions d'André Bélamich, Claude Couffon, Pierre Darmangeat etBernard Sesé.

TOME III THÉATRE.

Mariana Pineda. La Savetière prodigieuse. Les Amours de Perlimplin et Bélise. Le Maléfice duPapillon.

Traductions d'André Bélamich.

TOME IV THÉATRE.

Yerma. Noces de Sang. Dona Rosita.

Traductions de Marcelle Auclair.

Ce volume a paru en novembre 1953,

TOME V THÉATRE.

Le petit Rétable de Don Cristobal. Lorsque cinq Ans auront passé. La Maison de Bernarda. LePublic. Petit Théâtre.

Traductions de Marcelle Auclair, André Bélamich, Claude Couffonet Paul Verdevoye.

TOME VI PROSES.

Impressions et paysages. Proses posthumes. Conférences. Correspondance.

On doit noter qu'il s'agit ici de la première édition française des Œuvres Complètesde Federico Garcia Lorca. En Espagne même, l'édition complète en langue espagnolen'a pas encore été réalisée. Le seul texte que l'on puisse trouvendes Œuvres Complètesdu grand poète fusillé par les franquistes a été publié à Buenos-Aires par les soins desÉditions Losada. La présente édition a demandé plusieurs années de préparation.Elle a été établie par un groupe de traducteurs qui se sont tous employés à résoudrele très difficile problème qui consistait à donner un équivalent à l'une des languespoétiques les plus riches, les plus rares et les plus surprenantes qu'on ait jamais pulire. Aucun de ces traducteurs, certainement, ne prétend avoir entièrement résolule problème. Tous, cependant, se sont attachés à fournir l'approximation la plusfidèle d'une œuvre incomparable.

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BULLETIN DE MAI 1954

Pour la première fois, en tout cas, cette œuvre, qui n'a jamais été connue que parfragments, pourra être lue et admirée dans son intégralité.

Le premier volume de Poésies, qui paraît aujourd'hui, comprend deux oeuvres dejeunesse portant déjà la marque du talent de Lorca Livre de Poèmes et PremièresChansons, et deux chefs-d'oeuvre Chansons et Poème du Cante-Jondo.

est tiré de cet ouvrage 750 exemplaires numérotés sur alfama Marais, sous cou-verture Ingres, constituant le tome 1 des Œuvres Complètes de Federico Garcia Lorca.

ROMANS

DÉJEAN (Jean-Luc) BELLA DES GARRIGUES.

Étienne et François Morera vivent avec leur père, médecin, dans une propriété desCévennes où ils sont venus s'établir, quittant leur Cerdagne natale. Une fillette,Bella (qui sera bientôt une femme, et que Morera le père a adoptée), habiteavec eux.Tous ces personnages forment une véritable tribu ils sont liés les uns aux autrespar une tendresse exclusive qui les ligue également contre le monde entier.

François Morera, boiteux par suite d'une coxalgie, est intelligent et sensible.Il sedestine à la médecine. Son frère Étienne, hercule paisible, s'est fait paysan pardégoût des études. C'est François qui épousera Bella, fille étrange et passionnée.

Mais, peu à peu jaloux du sentiment qui unit son frère et sa femme, en proie lui-même à un déséquilibre mental, François provoquera le drame.

Ce livre, le second de Jean-Luc Déjean, confirme le talent et les promesses desVoleurs de Pauvres. C'est un vrai roman, un « roman romanesque », animé d'unepassion sèche, écrit dans une langue ferme et sobre.

FRÉMINVILLE (Claude de) LE MANÈGE ET LA NORIA.

Le héros- ce mot lui va très mal- de ce curieux roman est un journaliste à peuprès tel qu'on n'imagine pas qu'un journaliste puisse être. A moins que la fin dejournée que nous vivons à ses côtés soit vraiment aussi exceptionnelle qu'il le croitlui-même.

En moins de six heures de temps nous le voyons s'enfoncer en lui-même, renonceraux prétextes (dont les soucoupes volantes) que lui propose son métier et accepterenfin, non pas parce que cela donnerait un sens à.sa vie, mais au contraire parce quecela la rend absurde, de participer à un cambriolage à main armée.

A vrai dire, nous n'assistons pas à l'action. Nous sommes simplement conduitsau moment où elle est rendue inévitable par le choix intérieur.

Mais pourquoi ce choix1Parce que les événements de notre vie se succèdent et se répètent comme les

cochons roses et les avions manchots des manèges, et que nous ne pouvons nouslibérer qu'en acceptant le tournoiement dérisoire d'un monde en carton-pâte. Alorsseulement le manège devient noria et, cheval aveugle, l'homme fait remonter desprofondeurs l'eau secrète qui fertilisera son univers.

Parabole sans doute. Mais claire à qui veut l'entendre.

MARGERIT (Robert) LE CHATEAU DES BOIS-NOIRS.

Une Parisienne, élevée par de riches cousins et lassée de ce milieu snob, a épouséun hobereau de la Haute Auvergne, qui l'emmène dans son château des Bois-Noirs.Dans cette région, perdue sous la neige au milieu des brouillards- et dont l'évoca-tion rappelle celles de,Montdragon et du Dieu nu, Hélène, surprise par la vétustéet l'abandon d'une antique demeure, plus semblable à une prison qu'à un château,s'efforce de s'adapter à une vie déconcertante où elle s'engage pourtant avec toutesa loyauté.

Elle sera aidée par l'amitié affectueuse et bientôt passionnée de son beau-

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frère. Leurs intérêts ne tardent pas à s'opposer à ceux du mari. Dans ce conflit,Gustave le Taciturne, qui nourrit pour sa femme un sombre et insatiable amour,deviendra irrésistiblement le ministre d'un destin qui a fait séculairement de cettemaison le royaume de la Mort la plus cruelle.

PHILIPP (Aurélien) et MORPHÉ(J.-P.) L'INFANTE AUX MANCHES DE LUSTRINE.Introduction à la Vie administrative.

Collection « L'Air du Temps »,dirigée par Pierre Lazareff.

Ce roman sur l'Administration satisfait-il lui-même à tous les textes qu'elle édicteinlassablement ? Les auteurs n'ont pas la vanité de le penser. L'un d'eux est un hautfonctionnaire et un écrivain; l'autre, après avoir appartenu à l'administration despréfectures, collabore à la Radiodiffusion française, qui n'échappe pas, elle aussi,aux servitudes des administrations.

Un jeune sauvage, habitant de ces îles lointaines qui ne sont pas encore touchéespar la grâce administrative, est venuchez nous pour la découvrir. Un vieux fonc-tionnaire est chargé de le guider dans le dédale des couloirs et des textes. Ra-voandja, le jeune sauvage, sera-t-il convaincu ? Le vieux fonctionnaire n'aura-t-ilpas le sentiment de tenter une difficile justification ?. Le séjour de Ravoandjan'aura pourtant pas été inutile. A défaut de cette révélation administrative, ildécouvrira une des créations les plus réussies de la France une jeune femme et sonamour.

Mais le personnage principal du livre est l'Ad-mi-nis-tra-tion. Même invisible,elle est toujours présente, et, bien que se dévorant elle-même, elle renaît sans cesse.

Ouvrage hostile aux fonctionnaires, ouvrage de polémique destiné à amoindrirla fonction publique pour des fins politiques ? Absolument pas..Les auteurs, quiconnaissent bien les « grands commis» et les « agents », ne dissimulent pas leurconscience et leur désintéressement. Ils les montrent faisant face à l'inondation

législative, et pris, la plupart du temps, comme boucs émissaires. Il ne s'agit pasd'attaquer des hommes, mais, sous la forme d'un roman ironique dont le sentimentn'est pas exclu, de défendre l'esprit de clarté et de liberté.

REBATET (Lucien) LES ÉPIS MÛRS. NCe roman est l'histoire d'un musicien imaginaire, mais qui a fort bien pu exister.

Car iln'y a aucune invraisemblance à penser que le plus grand musicien du XXe siècle-de même que le plus grand peintre, le plus grand philosophe, le plus grand poèteest mort aux Éparges, à Verdun, ou trente ans après, à Stalingrad, à Cassino.

Le jeune Pierre Tarare des Épis Mûrs, tué en 1915 dans une offensive inutile, étaitce compositeur de génie, celui que tant de mélomanes attendent depuis quaranteannées, riche de toutes les conquêtes de la musique moderne, les ayant même dépas-sées, mais par nécessité intérieure, un grand tempérament lyrique, ayant rendutous les accents humains à un art que l'abstraction, aujourd'hui, dessèche de plusen plus.

Les obstacles dressés contre sa vocation, les belles amitiés et les enthousiasmes

qu'elle suscite, le sort que réserve à cet être exceptionnel une société aveugle etredescendant vers la barbarie tels sont les thèmes principaux de ce récit, auquelLucien Rebatet (auteur des Deux Étendards, publié en 1952) a voulu conserverla couleur, l'animation, la variété d'épisodes d'un vrai roman, peuplé de nombreuxpersonnages, fictifs ou réels, tous très vivants.

Mais, dans la plupart des romans, et même des biographies véritables, les composi-teurs sont des sortes de mages, se jetant sur leur piano et y improvisant soudain,en levant lés yeux au ciel, d'immortelles symphonies, parce que leur belle amie vientd'en épouser un autre, ou qu'ils ont assisté à une tempête grandiose.

Lucien Rebatet a mis ses efforts à s'écarter de ces conventions et à écrire un livrequi, certes, s'adressât d'abord à tous les lecteurs, qui fût également plausible pourles musiciens. Il a cherché à serrer du plus près les réalités de la création artistique,qui ne sont pas moins émouvantes, pense-t-il, que les fantaisies approximativesportées au compte de l'inspiration.

BULLETIN DE MAI 19S4

VRIGNY (Roger) ARBAN.

Arban se présente, à vingt-trois ans, comme un produit acceptable pour la société.A cause de la guerre, il n'a pas été soldat. Il a choisi un métier, celui de son père. Ila condamné son célibat, parce qu'il a rencontré une jeune fille, Louise, et qu'il neveut décevoir personne. En un mot, tout est normal. Quel est le grain de sable quicoince la machine, qui enraye le mécanisme ?1

Ce grain de sable s'appelle Francis. C'est un garçon de quinze ans vers lequel unsentiment assez inexplicable entraîne Arban.

Arban essaye de comprendre. Il demande de l'aide. Mais qui peut l'aider ? Dansla vie de chaque jour, les mots que l'on emploie ou les gestes que l'on fait sont inca-pables d'exprimer la réalité. Il cherche des frères et ne trouve que des comparses.Il se confie à son ami Singleteers, assez perspicace pour deviner le drame d'autrui,mais trop sûr de lui pour le prendre au sérieux. De même l'abbé Charmoy, sonancien maître, ne peut raisonnablement guérir un mal dont il ignore les causes.L'abbé défend la religion comme s'il s'agissait de son pain quotidien, la morale parceque c'est son métier, l'existence en homme déjà vieux qui n'a plus d'illusions àperdre.

Francis disparaît. Arban quittera Louise. Du monde qu'il croyait réel, plusrien ne demeure. Suffisait-il à un jeune homme d'éprouver un sentiment vrai pourcomprendre son inadaptation et pour découvrir que la vérité est, d'abord, un échec ?Arban reste seul. La vie commence enfin.

Roger Vrigny est né le 19 mai 1920 à Paris. Professeur de lettres, il fonde, en 1951,la compagnie d'art dramatique Le. Miroir. Il a publié La Ville (nouvelle, 1949). Il aécrit trois pièces de théâtre, dont L'Enlèvement d'Arabelle, divertissementreprésenté au Théâtre Charles de Rochefort en finale du Concours national duThéâtre 1953. Arban est son premier roman.

TRADUCTION

SVEVO (Italo) LA CONSCIENCE DE ZENO.

Traduit de l'italien par P.-H. Michel.Collection « Du Monde Entier ».

Né à Trieste en 1861,mort en septembre 1928 des suites d'un accident d'auto-mobile, Italo Svevo étaitassocié, depuis 1897,àune grande entreprise industrielle.Romancier du dimanche- mais de quels dimanches!- il a publié, en trente ans,trois romans UnaVita(1892), Senilità (I 898) et, après un long silence qu'expliquel'insuccès immérité de ces deux ouvrages, La Coscienza di Zeno ( I 923). Cette fois,la malchance fut désarmée. Joyce, Valery Larbaud et Benjamin Crémieux (Le Navired'Argent, Ier février 1926) attirèrent l'attention sur une œuvre qui parut d'unequalité si rare qu'André Thérive n'hésitait pas à écrire à son sujet « C'est une réus-site incroyable. On n'en voit pas cinq ou six par siècle de cette ordre-là» (L'Opi-nion, 4 février 1928).

Une traduction française partielle en a été publiée en 1927, sous le titre Zeno.Nous en donnons aujourd'hui la version intégrale, qui contient plus de cent pagesencore inédites en français.

La Conscience de Zeno est le roman d'une vie. Non pas un journal intime, maisune confession. La confession tardive d'un homme âgé qui rappelle ses souvenirs,en commençant par les plus lointains, pour l'instruction et sur le conseil de sonmédecin psychanalyste.

Zeno est un malade, un être sans volonté, impuissant à agir parce qu'il s'analysetrop. Voilà ce qu'on pense d'abord, et non sans raison, bien sûr. Mais il faut allerplus loin, voir de plus près, et peut-être alors en arrive-t-on à se demander si l'his-toire de Zeno n'est pas celle d'un triomphe plutôt que d'une série d'échecs. Letriomphe de l'acte manqué. La rigueur avec laquelle Zeno étudie les moindresréactions de son organisme entrave chez lui tout mouvement, et de même son insa-tiable appétit de pleine conscience obscurcit sa pensée. Mais qu'importe ? Son

Extrait de la publication

BULLETIN DE MAI 1954

intelligence est satisfaite, et nous pouvons être certains que Zeno hésiterait àéchanger ses faiblesses et ses maladresses contre la désinvolture et la santé qu'il faitsemblant de tant admirer chez ceux qui l'entourent. Donc, prenons garde!Méfions-nous et n'oublions pas cet avertissement que l'auteur nous donne lui-même en unmot digne d'Épiménide et dont nous ne pouvons plus sortir « Une confessionécrite est toujours mensongère.»

RÉCITS

JOUHANDEAU (Marcel) ANA DE MADAME APREMONT.

Madame Apremont, la mère d'Élise, occupe déjà une place importante dans lesChroniques maritales et dans l'oeuvre de Marcel Jouhandeau. Ce livre qui lui estconsacré tout entier nous révèle un personnage unique de son espèce, dont le carac-tère puissant, voisin parfois de la férocité, le bon sens, la ténacité, une franchise àtoute épreuve sont servis par un singulier bonheur d'expression, par une exception-nelle éloquence.

Témoin cette réflexion « Quand je vois ce que je vois, je pense ce que je pense »,ou celle-ci « Une vipère, mon gendre, c'est quelqu'un ».

THÉÂTRE 1

ROY (Jules) LES CYCLONES, trois actes.

Suivis d'une LETTRE A UN enfant DE lumière.

A bord de nouvelles machines qui ressemblent plus à des obus qu'à des avions, lespilotes d'une escadre de chasse disparaissent un à un.

Il est normal d'imaginer que ceux qui restent s'interrogent. S'il ne fait aucun doute,pour ceux qui l'ont déclenchée, qu'il faut continuer l'expérience, la réponse estmoins claire pour ceux qui se sentent condamnés. Les hommes, et même ceux qui setransforment en astéroïdes, sont attachés à la terre, et leur mort s'accompagne desmêmes douleurs. Quand ils s'obstinent doncà risquer tout ce qu'ils possèdent, c'estque l'enjeu en vaut la peine. Sinon, pourquoi le feraient-ils ?7

L'auteur ne cache pas qu'il a essayé de peindre des caractères exceptionnels.L'humanité n'en manque pas, et les armées en abondent. Aussi, pour une fois,n'est-ce pas l'amour qui commande l'action. Si les villes que survolent les cyclonesont des noms qu'on peut reporter sur une carte, c'est qu'il faut situer cette aventuresur notre planète et non dans une trop lointaine voie lactée. Un peu partout déjà,les pilotes comme ceux qui vivent ici déchirent les profondeurs du ciel, et nous lescroisons dans la rue sans les reconnaître. Mais cette histoire elle-même n'a pas depatrie. Ou alors sa patrie est le courage.

SALACROU (Armand) THÉATRE, VI.

Ce tome sixième du Théitre d'Armand Salacrou comprend trois pièces L'ArchipelLenoir, satire féroce et comique des grandes familles bourgeoises Poof, lacomédie de la publicité triomphante, et Dieu te savait, qui traite sous une formedramatique du problème de la prédestination.

A ces trois œuvres, Armand Salacrou a ajouté une Note sur la Vie et la Mort de CharlesDullin, dans laquelle il évoque le grand acteur qu'il a connu et aimé, et une Note surmes Certitudes et Incertitudes morales et politiques, qui jette un jour passionnant sur lapensée d'un écrivain qui a toujours et courageusement pris parti devant les grandsproblèmes de son temps.

BULLETIN DE MAI 1954

ESSAIS CRITIQUE LITTÉRATURE

GUILLEMIN (Henri) HUGO ET LA SEXUALITÉ.

On criera au scandale. Et, cependant, connaître un homme dans sa vérité exigeque l'on sache de lui au moins trois choses, disait Sainte-Beuve quelie fut son atti-tude à l'égard de Dieu, des femmes et de l'argent.

Cet essai est consacré au comportement charnel de Victor Hugo, afin de l'étudier,une bonne fois, avec franchise et totalité. Il existe sur ce thème trop de propos àvoix basse, trop de légendes orales. Ce que Henri Guillemin a voulu, c'est la vérité,simplement.

Hugo, d'ailleurs, tenait à ce que tout ce qu'il avait été fût connu et c'est pourquoiil a remis à nous tous, c'est-à-dire à la Bibliothèque Nationale, les papiers intimesdont sont tirées la plupart des indications contenues dans l'essai de H. Guillemin.

STRAUSS (Léon) DE LA TYRANNIE, traduit de l'anglais par Hélène Kern.

Précédé d'HIÉRON, de XÉNOPHON, et suivi de TYRANNIE ET SAGESSE, de KOJÈVE.

Collection « Les Essais ».

L. Strauss, Américain d'origine allemande, est actuellement professeur de philo-sophie politique à l'Université de Chicago. Il est l'auteur d'ouvrages sur Spinoza,Hobbes, le Droit Naturel, etc.

Pour Strauss, tout ce qui succède aux Classiques n'est que décadence et confu-sion. Ainsi, en particulier, les problèmes fondamentaux n'ont été correctementposés que par les Grecs. C'est chez eux que nous devons les retrouver si nous vou-lons les résoudre d'une façon satisfaisante, en théorie comme en pratique.

Dans le présent volume, Strauss nous fait voir les solutions politiques «clas-siques » en interprétant un opuscule méconnu d'un « classique » mal comprisHiéron ou delaTyrannie, de Xénophon. Kojève, dans un essai critique, Tyrannie et Sagesse,prend la défense des quelque deux mille ans d'histoire qui ont suivi le Hiéron.Cette tâche se révèle plus difficile qu'on ne pourrait le penser. Du moins, dansune Mise au point, Strauss croit pouvoir maintenir toutes ses positions « classiques»en mentionnant à la fin le problème philosophique qui sert de base à ladiscussion.

Ainsi le présent ouvrage constitue une pièce à verser au dossier de la vieillequerelle des Anciens et des Modernes.

TRADUCTIONS

LAWRENCE (D. H.) CRÉPUSCULE SUR L'ITALIE.

Traduij.de l'anglais par André Bélamich.Collection « Du Monde Entier ». v

Cette série d'essais, malgré leur apparente diversité, ne traite que d'un grandthème la disparition, au début du XXe siècle, de la vieille Italie classique, pays desréalités concrètes, de là terre, des arbres, des êtres harmonieusement indivi-

duels vivant encore selon la loi patriarcale, et l'avènement douloureux d'uneItalie nouvelle, transformée au contact du machinisme et de l'égalitarisme. Le vieuxmonde se désintègre et le nouveau commence à montrer son visage effrayant.

Pour évoquer ce grand bouleversement des structures et des valeurs, D. H. Law-rence n'a consulté ni statistiques, ni ouvrages d'érudition. Il s'est promené sur lesroutes, il a parlé avec les hommes; il a senti en chacun d'eux les progrès inégaux decette métamorphose. Prodigieusement doué pour découvrir la vocation la plussecrète de ses interlocuteurs, la source même de leur élan ou de leur mal, il a, en

interrogeant des hommes- qui restent pour lui des hommes et non des signes-ressenti intuitivement l'aventure de leur patrie tout entière. Il a écouté battre lecœur de l'Italie, qu'il nous livre dans sa prose ardente, onduleuse et subtile.

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CHRONIQUES

PERRET (Jacques) CHEVEUX SUR LA SOUPE.

Avec ces Cheveux sur la Soupe, Jacques Perret nous donne sur de nombreuxsujets futiles et graves sa façon de voir, qui est tantôt, dit-il, celle d'un chasseur delicorne, d'un hallebardier réserviste, d'un petit bourgeois tatillon et d'un autono-miste des Gobelins. Comme dans Bâtons dans les Roues, il vade fil en aiguille et ducoq à l'âne, s'égare dans les parenthèses, se retrouve dans l'historiette, enfoncepar-ci par-là une porte prétendue ouverte, marche sur la queue des monstres, dis-sipe le brouillard avec une chandelle, peigne la girafe au-dessus de la soupière, jettela soupe sous la table ou met les cheveux de côté pour décorer le bord de sonassiette.

On sait que l'auteur de Bande à part n'est pas un fanatique ni précisément un dia-lecticien glacé. Il n'y a donc pas lieu de chercher ici les matériaux d'une somme doc-trinaire, mais plutôt les éléments dépareillés d'un aide-mémoire pour joyeux réac-tionnaire.

DOCUMENTS

BEAUVOIR (Simone de) L'AMÉRIQUE AU JOUR LE JOUR.

Rien ne peint mieux ce livre de Simone de Beauvoir que ces quelques lignesextraites de sa préface

« J'ai passé quatre mois en Amérique c'est peu; en outre, j'ai voyagé pour monplaisir et au hasard des occasions il y a d'immenses zones du nouveau monde sur les-quelles je n'ai pas eu la moindre échappée;'en particulier, j'ai traversé ce grand paysindustriel sans visiter ses usines, sans voir ses réalisations techniques, sans entrer encontact avec la classe ouvrière. Je n'ai pas pénétré non plus dans les hautes sphèresoù s'élaborent la politique et l'économie des U. S. A. Cependant il ne me paraît pas inu-tile, à côté des grands tableaux en pied que de plus compétents ont tracés, de raconteroujour le jour comment l'Amérique s'est dévoilée à une conscience la mienne.»

'Ajoutons que cette Amérique au jour le jour, observée par un esprit non prévenumais pénétrant, nous offre une image où les paysages et les êtres sont mieux quephotographiés l'auteur les a rendus avec l'oeil d'un peintre qui ne déforme quepour accentuer la vérité, et l'esprit d'un philosophe qui sait découvrir sous lesaspects variés la réalité profonde.

« J'ai adopté la forme d'un journal, j'ai respecté l'ordre chronologique de mes étonne-ments, de mes admirations, de mes indignations, de mes erreurs », dit l'auteur, quiajoute « Voilà ce que j'ai vu et comment je l'ai vu. Je n'ai pas essayé d'en dire davan-tage. »

Mais le lecteur, lui, en « verra davantage », car l'intérêt des spectacles réside pourbeaucoup dans l'oeil du spectateur, et Simone de Beauvoir est un spectateur excep-tionnel.

TRADUCTIONS

Le Japon et ses morts.

CES VOIX QUI NOUS VIENNENT DE LA MER.

Lettres recueillies, adaptées et présentées par Jean Lartéguy,traduites du japonais en collaboration avec Suzanne Audrey et Ko Iwasé.

Collection «L'Air du Temps »,dirigée par Pierre Lazareff.

Ces Voix qui nous viennent de la Mer ce sont les lettres écrites par des étudiantslaponais au cours des combats en Chine ou dans le Pacifique, alors qu'ils se prépa-raient à s'envoler sur leurs avions-suicide pour aller se jeter contre un porte-avionsaméricain, ou s'apprêtaient à monter dans leur torpille humaine.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MAI1954

Tous les auteurs de ces lettres sont morts, mais leurs voix qui viennent de 10 merdisent une dernière fois toute l'horreur des guerres de conquête, le désespoird'une jeunesse sacrifiée, que les rites barbares du code de l'honneur japonaisobligèrent bien souvent à un suicide inutile.

Derrière ces testaments, tour à tour naïfs, brutaux ou poignants, la mort est tou-jours présente, et bien souvent ceux qui les écrivent portent déjà sa marque. lafleur de cerisier à trois feuilles, insigne des morts en sursis, des kamikazés.

Ce n'est pas le Japon de Pierre Loti, ni celui de L'Honorable Partie de Compagne,que nous révèle ce livre, mais un autre beaucoup plus réel, où les geishas travaillentdans les usines de guerre, et que peuplent les trafiquants de marché noir, où l'onboit pour oublier la guerre, la police aux aguets, tandis que le kamikaze compteles heures qui le séparent de la mort, d'une mort qu'il sait vaine, car en lisant ceslettres on comprend que ce fameux code de l'honneur avait perdu tout son senspour les jeunes Japonais.

Jean Lartéguy, qui a vécu au Japon pendant l'occupation américaine, a été encontact avec les anciens combattants et les étudiants des grandes universités amé-ricaines, et il raconte dans quelles circonstances étranges il entendit parler de ceslettres, devenues très vite une sorte de Bible pour la jeunesse nippone.

Ces Voix qui nous viennent de la Mer ce n'est pas là seulement un document his-torique, mais surtout un témoignage humain d'une immense portée.

HISTOIRE BIOGRAPHIE

C TRADUCTIONSf

BOSWELL (James) VIE DE SAMUEL JOHNSON.

Traduit de l'anglais par J.-P. Le Hoc.

Collection « Les Classiques anglais ».

La Vie de Samuel Johnson, par James Boswell, publiée en 1791, est considéréecomme le chef-d'œuvre de la biographie anglaise.

Samuel Johnson, auteur d'un Dictionnaire de la Langue anglaise, d'un romanoriental Rasselas, d'une Vie des Poètes anglais et d'un certain nombre d'oeuvresmineures, est une des figures les plus curieuses du XVIIIesiècle anglais.

C'est son caractère, surtout, qui était remarquable, et sa conversation, pleined'humour, d'érudition, d'esprit critique.

James Boswell (1740-1793) fut pour Samuel Johnson un ami extraordinairement

dévoué et fidèle. Pendant vingt ans, à dater de 1763, il prit soin de noter scrupuleu-sement les paroles, les anecdotes, les jugements, les brillants paradoxes de Johnson.Après la mort de celui-ci, survenue en 1784, il réunit toutes ses notes et en composale livre que voici. La Vie de Samuel Johnson suit un ordre chronologique.

Les conversations du héros, les plus savoureuses et les plus goûtées de son temps,sont reproduites littéralement. L'esprit aigu, l'énorme érudition, l'originalitéfracassante de Johnson y triomphent. Sa puissante vitalité y apparaît mieux encoreque dans ses propres oeuvres Boswell a, pour ainsi dire, photographié son modèle.On voit se détacher avec un relief étonnant cet homme rude, actif, athlétique, auvisage ravagé par la petite vérole, à la perruque en désordre, au caractère inconstant,tantôt disputeur, tantôt mélancolique et sombre, mais toujours le roi des salonspar-ses propos étincelants et ses paradoxes vertigineux.

Bien que fort pauvre, Samuel Johnson, que soutenait une foi profonde, se montraitinfiniment charitable c'est ainsi qu'il entretenait un vieux médecin et quatremalheureuses femmes. En échange, le premier lui donnait à supporter toutes sortesde charlataneries, les autres leur caractère exécrable et leurs ragots.

La Vie de Samuel Johnson, qui compte cent soixante-trois ans d'âge, n'a rien perdude sa fraîcheur. Elle jouit en Angleterre de la même popularité qu au XVIIIe et auXIXe siècle.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MAI 1954

LAJV*

NOUVELLE l~REVUE MENSUELLE DE L,

Rédacteurs en chef JEAN PAULHAN, MARCEL AF~

publiera dans seAVEC DES ILLUSTRATIONS

ANDRÉ MALRAUX

La Métamorphose des Dieux(Suite).

GUILLAUME APOLLINAIRE La Quatrième Journée.RAYMOND ARON La Philosophie de l'Histoire.ANTONIN ARTAUD Fragmentations.GEORGES BATAILLE L'Au-delà du Sérieux.

EDITH BOISSONNAS. Le grand Jour.GEORGES BRAQUE Nouveaux Propos.ALBERT CAMUS La Pierre la pousse.ANDRÉ CHAMSON Le Chiffre de nos Jours.RENÉ CHAR Poèmes.RENÉ DAUMAL Les Transmissions de la Pensée.PAUL DESMETH Le Miroir, Souvenir.NOEL DEVAULX Bal chez Alféoni.

MIRCEA ELIADE Le Mythe du bon Sauvage.tTIEMBLE Mots d'Enfant.GALILÉE Lettres.MAX JACOB Trois nouveaux Figurants.TOMASSO LANDOLFI Nuit de Noces.PAUL L ËAUTAUD Journal littéraire.RENÉ LERICHE La Conscience végétative.HENRI MICHAUX Témoin, qu'as-tu fait de tes Yeux?JEAN PAULHAN Les Douleurs imaginaires.FRANCIS PONGE Textes.MARCEL PROUST Carnets inédits.

H.-CH. PUECH Apropos de l'~vangile de Vérité.ANDRÉ SUARËS. Le ParacletJULES SUPERVIELLE. Le Jeune Homme des autres Jours.PAUL VALÉRY Lettres.

des poèmes, essais et récits de

Arthur Adamov, Béatrix Beck, Julien Benda, Emmanuel Berl, Marc Bernard, Marcel Bisiaux,Yves Bonnefoy, Léon Bopp, Henn Bosco, André Breton, Louis de Broglie, Roger Caillois,Jacques Chardonne, E.-M. Cioran, Ch.-A. Cingria, Paul Claudel, Michel Cournot, F. Crom-melynck, André Dhôtel, Jean Follain, L.-R. des Forêts, L. Dormandi, Pierre Gascar, JeanGiono, Julien Gracq, Julien Green, Jean Grenier. Jean Grosjean, Jean Guéhenno, RaymondGuérin, Louis Guilloux, Franz Hellens, E. Ionesco. Philippe Jaccottet; Marcel Jouhandeau,Georges Lambnchs, Valery Larbaud, Georges Limbour, Armen Lubm, Félicien Marceau,Roger Martin du Gard, Louis Massignon, Henry de Montherlant, Paul Morand, Roger fermer,Norge, Bnce Param, Georges Poulet, Jean Rostand. Samt-John Perse, Nathalie Sarraute,Georges SChehadé, Jean Schlumberger, A.-M. Schmidt, Jean Tardieu, Michel Vinaver.

des textes de

Gotttned Benn, Jorge Borges, Thomas Brown, William Faulkner, William Goyen, Kafka,Henry M~Iler, Robert Musil, A!ex!S Remizov, R.-M. Rilke; Dylan Thomas, Giuseppe Unga-retti.

de vieux textes fronçais; et des inédits de

Boniamin Constant, Dost0!evs)<i. Fargue, Flaubert; André Gide. Marcel Proust, C.-F. Ramuz,A. ce Saint-Exupéry, Faut Vaiery.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MAI 19 54

WELLE

ve FrançaiseRATURE ET DE CRITIQUE

ÀD. Secrétaire de Rédaction DOMINIQUE AURY

ochalns numéros

Jean Paulhan et Marcel Arland reçoivent le mercredi, de 5 à7 heures.

La Revue n'est pas responsable des manuscrits qui lui sont adressés.

Les auteurs non avisés dans un délai de trois mois de l'acceptation de leurs manus-crits peuvent les faire reprendre au bureau de la Revue, où ils restent à leur dispo-sition pendant un an.

Les manuscrits accompagnés des timbres nécessaires pour les frais de poste sontseuls retournés à leurs auteurs.

Pour tout changement d'adresse, prière d'adresser ia dernière bande et la sommede 20 fr.

Tout abonné à la Nouvelle N. R. F. qui nous enverra l'adresse d'unnouvel abonné d'un an, accompagnée du montant de cet abon-nement, recevra, sur sa demande, un volume à son choix du

fonds des Éditions Gallimard, d'une valeur égale ou inférieureà 1.000 francs.

BULLETIN D'ABONNEMENT

Veuillez m'inscrire pour un abonnement de un an six mois, à l'édition ordinairede luxe de La Nouvelle Nouvelle Revue Française,à partir du Ier 19

Ci-joint mandat chèque de FRANCE ET UNION tTDluri:DFRANÇAISE ETRANGER

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faire mon 4.500 fr. 5.000 fr. UN ANVeuillez faire recouvrer à mon

domicile la somme de Édition ordinaire1.950 fr. 2.450 fr. UN AN

( majorée de 46 francs pour frais 1.000 fr. 1.250 fr. SIX MOISrecouvrement à domicile). VENTE AU NUMÉRO 195 fr.

leI 9

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Détacher le bulletin ci-dessus et l'adresser à votre libra:re habituel ou au ServiceAbonnement de LA NOUVELLE NOUVELLE REVUE FRANÇAISE, S, rue Sébastien-Bottin, PARIS-VII». Compte Chèque postal 169-33. Téleph. Littré 28-91, 92 et 93.Àdr. télégr. Enerefene Paris. R. C. Seine 35-807.

BULLETIN DE MAI1954

PUBLICATIONS DU 15 MARSAU 15 AVRIL

(Renseignements bibliographiques.)

On trouvera ici tous les renseignements bibliographiques sur les ouvrageseffectivement parus du 155 mars au 155 avril 1954 et dont l'analyse a été publiéedans l'un de nos précédents bulletins ou dans le présent bulletin.

POÉSIE

MICHAUX Henri. Face aux verrous. 248 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche. 490 fr.

10 ex. numérotés sur Hollande. 4.000 fr. (épuisé)40 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 1.800 fr. (épuisé)

ROMANS

DÉJEAN Jean-Luc. Bella des Garrigues. 248 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche. 450 fr.

30 ex." numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 1.300 fr.

FRÉMINVILLE Claude de. Le Manège et la Noria. 236 p., in-16double couronne. Collection blanche.. 470 fr.

30 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 1.300 fr.

MECKERT Jean Justice est faite. D'après le scénariod'André Cayatte et Charles Spaak.248 p., in-16 double couronne, cou-verture photographique laquée. 450 fr.40 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 1.200 fr.

REBATET Lucien. Les Épis mûrs. 296 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche. 550 fr.

20 ex. numérotés sur Hollande. 1.500 fr.

150 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 3.000 fr.

TRADUCTIONS

GOYEN William La Maison d'Haleine.Traduitde l'américain

par Maurice-E. Coindreau. 256 p., in-16double couronne. Collection «Du

Monde Entier » 480 fr.80 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 1.200 fr.

GREEN Henry. Amour. Traduit de l'anglais par MichelVinaver. 304 p., in-16 double couronne.Collection «Du Monde Entier » 525 fr.

60 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre 1 .500 fr.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MAI 1954

LEWIS Sinclair Impossible ici. Traduit de l'anglais parRaymond Queneau. In-16 double cou-ronne. Collection « La Méridienne ».

Couverture illustrée vernie. 450 fr.

ROOKE Daphné. Mitty. 288 p. Traduit de l'anglais parJ. Robert Vidal. In-16 double couronne.Collection « La Méridienne ». Couver-

ture illustrée laquée 490 fr.

ESSAIS CRITIQUE LITTÉRATURE

BATAILLE Georges. L'Expérience intérieure. Édition revue etcorrigée (L'Expérience intérieure, Mé-thode de méditation, Post-scriptum 1953).

280 p., in-l6doublecouronne. Collectionblanche. 550 fr.

CAILLOIS Roger. Poétique de Saint John Perse. 216 p., in-16double couronne. Collection blanche.. 450 fr.

50 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre 1.300 fr.

GUÉHENNO jean La France et les Noirs. 144 p., in-8° tel-lière. Collection blanche. 290 fr.

30 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 900 fr.

Aventures de l'Esprit. 246 p., in-16double couronne. Collection blanche.. 490 fr.

30 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 1.200 fr.

HAEDENS Kléber Une Histoire de la Littérature française.Nouvelle édition corrigée et augmentée.424 p., in-8° soleil. Collection blanche.. 790 fr.

SARTRE Jean-Paul. Réflexions sur la Question juive. 192 p.,in-16 double couronne. Collection

blanche 390 fr.

TRADUCTION

LAWRENCE D. H. Crépuscule en Italie. Traduit de l'anglaispar André Bélamich. 264 p., in-16double couronne. Collection « Du

Monde Entier » 490 fr.

60 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 1.100 fr.

TÉMOIGNAGES CORRESPONDANCE

CALET Henri Les Deux Bouts. 296p., in-8°soleil. Collec-tion « L'Air du Temps» 560 fr.

BULLETIN DE MAl1954

TRADUCTION

Le Japon et ses Morts Ces Voix qui nous viennent de la Mer.Lettres recueillies adaptées et présen-tées par Jean Lartéguy. Traduit du japo-nais en collaboration avec Suzanne

Audrey et Ko Iwasé. 280 p., in-8°soleil. Collection «L'Air du Temps». 550 fr.

MÉMOIRES SOUVENIRS

CLAUDEL Paul Mémoires improvisés, recueillis par Jeande l'Académie française. Amrouche. 352 p., in-8° soleil. Collec-

tion blanche 750 fr.30ex. numérotés sur Hollande. 4.000 fr. (épuisé)150 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 2.100 fr.

COHEN Albert Le Livre de ma Mère. 224 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche. 450 fr.

35 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre. 1.300 fr.

SÉRIE NOIRE

LE BRETON Auguste. Razzia sur la Chnouf.

CHASE J. H. N'y mettez pas votre nez. Traduit del'anglais par J. Roux-Plenot.

GAULT William Campbell.. La Clé sous le tapis. Traduit de l'améri-cain par Pierre Sarkissian.

Chacun de ces trois volumes. 220 fr.

LE RAYON FANTASTIQUE

CARSAC Francis. Ceux de nullepart. 200 fr.

RELIURES D'ÉDITEUR

d'après la maquette de PAUL BONET

VALÉRY Paul Charmes, commentés par ALAIN, 1.000 exemplairesnumérotés sur vélin labeur. 1.300 fr.

d'après la maquette de MARIO PRASSINOS

CAMUS Albert. L'Été, 1.000 exemplaires numérotés sur vélin labeur. 1.250 fr.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MAI 1954

LA GALERIE DE LA PLÉIADE

ANDRÉ MALRAUX

DES BAS-RELIEFS

AUX GROTTES SACRÉES

Un volume de 524 pages au format 225 x 180 mm., illustré de 438 documents enhéliogravure noire, dont 15 dépliants doubles et un dépliant quadruple, 8 cartes,et 6 hors-texte pleine page couleurs. Édition originale tirée à 7.000 exemplairesnumérotés sur hélio alfa de la Cellunaf, reliés d'après la maquette de PAUL BONET.

Prix. 3.900 fr.

Nous avons annoncé, en publiant Le Musée imaginaire de la Sculpture mondialeconsacré à la Statuaire, que les différents domaines du relief, par leur profusion etpar leur nature, exigeraient un ouvrage particulier.

Cet ouvrage comporte deux volumes séparés formant chacun un tout. On trou-vera ci-dessous les caractéristiques du premier Des Bas-Reliefs aux Grottessacrées.

Le second paraîtra sous le titre Le Monde chrétien.On sait que, par « Musée imaginaire », l'auteur entend l'ensemble des œuvres

qu'aucun pouvoir humain ne peut rassembler. Les livres qui nous rendent présentce Musée se distinguent des Histoires de l'Art d'abord par la suppression de ce quiest Histoire au bénéfice de ce qui est Art. Ensuite par des reproductions photo-graphiques destinées à transmettre l'émotion inspirée par les œuvres, plutôtqu'à faciliter l'examen scientifique de celles-ci, d'où la recherche des angles lesplus expressifs et les plus révélateurs.

Des Bas-Reliefs aux Grottes sacrées rassemble les grandes œuvres récemmentdécouvertes la tête de Milo, la femme magdalénienne de Penne, le masque Chang-Yn de l'Institut oriental de Chicago, le Persée de Samos, quelques expressions dela sculpture parthe, dont l'exhumation sera sans doute un des événements archéo-logiques de notre époque.

Nous avons réuni pour la première fois les photographies modernes des grandesscènes sculptées dans les sanctuaires ou sur les montagnes de la Perse, des Indes,de la Chine, de Java, du Mexique, photographies auxquelles les dépliants permettentd'atteindre le format des grands albums 22 x 36.

Notre choix a été guidé surtout par l'action des œuvres, sur la sensibilité denotre temps. C'est ainsi qu'on a fait une place à la révélation d'arts presqueinconnus en Europe les paysages sculptés de Java ou les reliefs parthes, parexemple on a confronté les œuvres illustres prises sous un angle tout nou-veau et l'on a montré les témoignages les moins connus et les plus récemmentdécouverts des civilisations dont notre culture se réclame.

Le volume s'ouvre sur un important essai inédit d'André Malraux et s'achève

sur une documentation archéologique et scientifique établie par les spécialiste*les plus éminents.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MAI 1954

i i &

ÉDITIONS ILLUSTREES

EN RELIURE D'ÉDITEUR

MAETERLINCK (Maurice) INSECTES ET FLEURS.

Vingt-quatre aquarelles de HANS ERNI.

Un volume de 564 pages au format 230 x 180 le texte, composé en Baskervillede corps II, imprimé sur vélin « Plumex» des papeteries Téka par l'ImprimerieFloch, à Mayenne les illustrations, photogravées par la Société technique d'offset,tirées, sur vélin fabriqué spécialement par Téka, sur les presses de la S. I. D. I.,à Levallois. Relié en chagra ivoire, décoré de fers spéciaux en or, sanguine et bistre,d'après la maquette de PAUL BONET.

Prix 4.000 fr.

Le présent volume groupe tous les ouvrages d'histoire naturelle de Maeterlinck:soit, dans l'ordre de leur publication La Vie des Abeilles, La Vie des Termites,La Vie des Fourmis, L'Araignée de Verre, L'Intelligence des Fleurs, Les Parfums,auxquels on a joint le texte, inédit, d'un essai sur Les Pigeons.

Au seuil du XXe siècle, La Vie des Abeilles, Pelléas et Mélisande/La Sagesse etla Destinée révélèrent une philosophie sereine et consolante, une curiosité uni-verselle, une conception du drame poétique qui d'emblée séduisirent et passion-nèrent un immense public. La pensée de Maeterlinck explorant, sur les traces desgrands savants naturalistes, le monde merveilleux des insectes et des fleurs, nouspropose à chaque pas des réflexions sur la vie, sur les destins des êtres et de l'huma-nité où la sagesse du vieil Arkel se pare de tous les prestiges d'un génie poétiqueoriginal.

La vie des abeilles, des termites, des fourmis, celle de l'araignée de verre ne sontpas des vies romancées, mais un authentique roman d'aventure, et d'une aventureréelle, contée dans un style d'une simplicité touchante dont le charme magique estsensible à tous les lecteurs. Maeterlinck n'a fait aucune découverte scientifique, etlui-même s'est plu à le proclamer son apport, dit-il modestement, se réduit àquelques observations élémentaires. Il n'en mérite pas moins de prendre place

auprès des Réaumur, des Huber, des Darwin et des Fabre, bienfaisants esprits qui nousrendent familiers les prodiges naturels dont nous sommes environnés. Il a commeeux le don de garder à la réalité observée le duvet et le frémissement de la vie.

C'est ce même don si rare que devait posséder l'illustrateur d'un tel ouvragefaire œuvre d'art sans cesser d'être exact, voire minutieux, éviter la sécheresse etla froideur du document sans verser dans la fantaisie arbitraire, telle est la tâche

difficile dont M. Hans Erni s'est brillamment acquitté. Ses grandes compositionspicturales en hommage à des naturalistes célèbres le destinaient à donner, dansun format plus réduit, des microcosmes évoqués par Maeterlinck, ces imagesétranges ou gracieuses, toujours saisissantes et véridiques, traitées par un aqua-relliste dont la maîtrise s'allie à un sentiment délicat de la lumière. Naturaliste

amateur et grand voyageur, l'artiste a pu s'inspirer des modèles vivants et notam-ment peindre d'après nature les extraordinaires paysages de termitières exo-tiques.

La reproduction des aquarelles originales de l'artiste a été l'objet de soins parti-culiers pour obtenir une exactitude absolue du coloris, tout en en préservant l'éclatet la fraîcheur.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MAI 1964

EXTRAITS DE PRESSE

ROY (Jules) LE NAVIGATEUR,roman.

Prix du Prince Rainier III de Monaco.

216 p. in-16double couronne. Coll. blanche. 390 fr.12 ex. sur Hollande 2.500 fr. (épuisé) ·M ex. sur pur fil Lafuma Navarre. 1.200 fr. (épuisé)

c'est simple, c'est vrai, c'est déchirant.

André BILLY, de l'Académie Goncourt, Le Figaro, 17 mars 1954.

Jules Roy n'a rien écrit de plus beau, ni de plus émouvant, que ce récit d'uneadmirable simplicité de lignes, dépouillé de tout détail superflu, de tout roma-nesque extérieur, mais gonflé du sentiment le plus poignant de la fraternité humaine,sous la pudeur d'un style d'une noblesse ferme, tendre et virile.

Arts, 17 mars 1954.

ce roman, digne de compter, avec Vol de Nuit, parmi les classiques de notreépoque.

René LALOU, Les Nouvelles Littéraires, 18 mars 1954.

une extrême pureté de ligne, une force dramatique saisissante, une incontes-table grandeur.

Pierre FOURNIER, France-Soir, 19 mars 1954.

M. Jules Roy est un classique par la pureté de la langue comme par la constanteretenue et par l'extrême pudeur. Le Navigateur de M. Jules Roy est un des livresqui font luire la lumière aux grandes profondeurs.

Robert KANTERS, Carrefour, 24 mars 1954.

Ce livre de Jules Roy est captivant. Il reste plein d'un admirable mépris pourles mots inutiles.

Kléber HAEDENS, Paris-Presse, 25 mars 1954.

Kipling aurait aimé ce roman et Conrad aurait pu l'écrire. Jules Roy est en trainde devenir l'un de nos meilleurs écrivains.

André MAUROIS, de l'Académie française, Carrefour, 26 mars 1954.

Le Navigateur renouvelle admirablement certains thèmes classiques du romande guerre et d'aviation la mort, le devoir, la solidarité. C'est un livre qui réussità être neuf sans être artificiel, complexe sans rien perdre de sa force, vrai touten restant noble.

L'Express, 26 mars 1954.

le livre est lourd de pensée et riche de vie intérieure sur ces thèmes sans finrebrassés par l'homme tourmenté que, tout pareil à son héros, ne cesse pas d'êtreJules Roy.

Court récit dur et plein, grand livre sous une petite forme.

Émile HENRIOT, de l'Académie française, Le Monde, 31 mars 1954.

C'est un chef-d'œuvre, et nous ne disons pas cela dans un mouvement d'en-thousiasme c'est un chef-d'œuvre.

CI. de FRÉMINVILLE, Le Populaire, 5 avril 1954.

lue seul grand écrivain français que la guerre a suscité. fPierre LŒWEL, L'Aurore, 6 avril 1954.

Ne galvaudons pas la mot de chef-d'œuvre. Pourtant il vient naturellement àl'asprit.

Paul CHAPONNIÈRE, Journal de Genève, 10 avril 1954.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MAI 1954

SÉRIE NOIRE

CAMERON (Don) FAITS D'HIVER.

N° 197. Traduit de l'américain par Bruno Martin.

La fureur des éléments va-t-elle parfois de pair avec la rage meurtrière deshommes 1. Depuis que le blizzard s'est abattu sur Red Rock, ensevelissant lebourg dans la neige, l'isolant de la civilisation, une menace pèse sur ses habitants.Une menace latente, mais dirigée, sans rapport avec la chute brutale d'un bloc deglace, ou la lente agonie dans un océan de neige.

Aussi, lorsqu'on découvre, dans son bureau, le papetier Mac Farlane, blessé etgisant au milieu d'une mare de sang, les soupçons et les cancans se réveillent-ils. Nedit-on pas que, dans la cuve de la papeterie, un corps pourrait disparaître sans trace,sous l'effet des acides corrosifs ? Plus complètement que sous le linceul de neige quidissimule, mais qui conserve aussi, jusqu'au prochain dégel.

CHASE (James Hadley) N'Y METTEZ PAS VOTRE NEZ.

N°I 94. Traduit de l'anglais par ). Roux-Plenot.

« Ma mère avait bien raison il ne faut jamais se fier à un flic. Et dire qu'on étaitcopains, tous les deux!

Oui, mais depuis votre retour à Londres vous vous êtes trouvé compromisdans toute une série d'affaires criminelles. Je vous avais pourtant prévenu qu'il nefallait pas y mettre votre nez. »

Décidément le torchon brûle entre le journaliste américain Harmas et le braveinspecteur Corridan, de Scotland Yard, parce qu'Harmas a voulu renouer uneidylle de guerre avec une taxi-girl londonienne.

A son arrivée, il sent le gaz sur le palier de la belle. Elle vient de se donner la mort.Ce n'était pourtant pas une fille prédisposée au suicide. Loin de là. Voulant résoudre-le mystère, Harmas est à deux doigts d'être inculpé dans une série d'assassinats.

Mais le dénouement éclate, brutal, cinglant comme un coup de fouet.

CHAZE (Elliott) IL GÈLE EN ENFER.

N° 196. Traduit de l'américain par Bruno Martin.

Trois ans de placard qu'il s'était fait coller, Tim, juste en revenant de la riflette.Il aimait trop les pare-chocs nickelés et les tires de luxe, ce garçon!

Il fait la belle, bien décidé à l'avoir pour de bon, sa bagnole. Mais, cette fois, c'estune voiture blindée qu'il lui faut.

Vous rigolez ? Vous ne croyez pas que ça puisse s'escamoter comme une noisette,un coffre-fort à roulettes qui amène le fric à la banque ? Une paille, hein Surtoutavec deux mirontons armés jusqu'aux dents pour la garder!

Mais vous ne connaissez pas Tim. Ni Virginia, une poupée d'amour qui adore sevautrer au milieu des faffes et des talbins tout craquants.

Une fine équipe. Mais quel drôle de labeur!

GAULT (William Campbell) LA CLÉ SOUS LE TAPIS.N° 195. Traduit de l'américain par Pierre Sarkissian.

Kerman, Boukhara, Feraghan. Vous vous y connaissez, vous, en tapis d'Orient ?Pas autant, je suppose, que le jeune Lee Kaprélian, issu d'une longue lignée de

marchands arméniens installés à Chicago.Mais. quand une jolie blonde aux yeux pervenche, qui regardait la vitrine, se mit

à lui parler tapis, il faillit en tomber à la renverse, le brave Lee. Quelle éruditionElle lui faisait un véritable cours d'histoire de l'Art, cette petite souris yankee!

Pour comble; elle lui proposa de venir chez elle estimer un Boukhara très ancien.Elle lui confia même ce tapis royal à nettoyer. Opération délicate. «Un Boukhara,ça saigne quand on le lave », assure un dicton arménien,

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