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Expérimentation nationale de l’affichage environnemental
RAPPORT DE FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT
Rapport remis le 26 novembre 2012 Mission Eco-consommation de France Nature Environnement
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RÉSUMÉ
L’expérimentation nationale sur l’affichage environnemental a eu lieu entre 2011 et 2012. France Nature
Environnement, avec l’appui de plusieurs associations affiliées, a réalisé une enquête de terrain permettant, à
travers un regard associatif vigilant, d’évaluer l’intérêt de cette démarche en vue de son éventuelle
généralisation.
Cette enquête a porté sur la visibilité, l’accessibilité, la lisibilité et la cohérence de l’affichage environnemental.
Elle a également cherché les signes témoignant de la mobilisation des entreprises et des consommateurs
autour de cette démarche.
L’expérimentation a d’abord permis de prouver la faisabilité de la démarche, quels que soient le secteur et la
taille des entreprises. Compte tenu de l’impact de la consommation sur l’environnement, et des potentialités
offertes par l’outil « affichage environnemental », France Nature Environnement demande la généralisation de
la démarche, dans un calendrier et à des conditions adaptés à chacune des 4 grandes familles de produits qui se
dégagent. Cette généralisation ne sera possible et pertinente que si la démarche est crédibilisée par un cadre
de cohérence. Ce cadre doit faire l’objet d’un suivi et peut évoluer dans le temps, sur la base d’un dialogue
entre les parties prenantes et le plus haut niveau de l’État. En complément, France Nature Environnement
recommande le déploiement d’un accompagnement pédagogique, en direction des professionnels et des
consommateurs.
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Sommaire
RÉSUMÉ ............................................................................................................................................................... 2
I. INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 4
A. Contexte ................................................................................................................................................................... 4
B. Objectifs.................................................................................................................................................................... 4
II. MÉTHODOLOGIE ........................................................................................................................................... 5
III. RÉSULTATS ................................................................................................................................................... 6
A. Une expérimentation large, concrète et structurante ........................................................................................ 6
B. Un contenu multicritère issu principalement de l’analyse du cycle de vie ........................................................ 6
C. Une grande diversité de formats expérimentés ................................................................................................... 7
1. Visibilité : La trop grande discrétion n’est pas appréciée ................................................................................. 7
2. Compréhension : le modèle de l’étiquette classe-énergie est plébiscité pour sa clarté et sa pédagogie ...... 7
D. Une crédibilité confortée lorsque l’affichage environnemental est cohérent .................................................. 9
E. Un accompagnement pédagogique très peu expérimenté............................................................................... 10
1. Sensibilisation du personnel des magasins ..................................................................................................... 10
2. Accompagnement pédagogique et sensibilisation des consommateurs........................................................ 10
F. Une mobilisation associative émergente............................................................................................................ 11
IV. ANALYSE ..................................................................................................................................................... 12
A. Une faisabilité démontrée .................................................................................................................................... 12
B. Une démarche mobilisatrice pour les entreprises.............................................................................................. 12
C. Un accompagnement pédagogique à construire ............................................................................................... 12
D. L’affichage environnemental : un nouveau lien de confiance entre entreprises et consommateurs .......... 13
E. Un besoin d’harmonisation, de références et de cohérence ............................................................................. 14
V. RECOMMANDATIONS: UNE DYNAMIQUE À AMPLIFIER ................................................................................ 15
A. Les enjeux de l’éco-consommation restent les mêmes qu’en 2007 ................................................................. 15
B. Construire un cadre de cohérence (contenu et format) ................................................................................... 15
C. Dans une approche globale, généraliser l’affichage avec des conditions et un calendrier adapté à chaque
grand secteur ..................................................................................................................................................................... 16
D. Enclencher la phase de pédagogie ...................................................................................................................... 16
Annexe : les critères d’un affichage environnemental satisfaisant pour FNE ........................................................ 17
1. DISPONIBLE et ACCESSIBLE .......................................................................................................................................... 17
2. VISIBLE, LISIBLE et COMPRÉHENSIBLE ....................................................................................................................... 18
3. NEUTRE ........................................................................................................................................................................... 18
4. COHÉRENT ET FIABLE .................................................................................................................................................... 18
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I. INTRODUCTION
A. Contexte
L’engagement 217 du Grenelle de l’Environnement vise la généralisation de l’affichage des informations
environnementales sur les produits et services.
Les lois « Grenelle 1 » et « Grenelle 2 », amendées lors de leurs passages devant le Parlement, ont conduit l’État
à commencer par mener une expérimentation nationale d'un an à partir du 1 juillet 2011. Le bilan de cette
expérimentation sera transmis par le gouvernement au parlement et permettra d'envisager la généralisation de
la démarche.
France Nature Environnement soutient depuis l’origine les démarches entreprises en faveur de l’affichage
environnemental. En effet, l’affichage environnemental est un outil puissant pour faire évoluer à terme les
modes de production et de consommation, vers une approche plus favorable à l’environnement. La fédération
suit donc le pilotage de ce projet national. France Nature Environnement participe au comité ad hoc « affichage
environnemental » du CNDDGE et contribue aux travaux de la plateforme générale ADEME-AFNOR.
En 2012, France Nature Environnement a conduit une enquête sur l’expérimentation nationale, en lien avec 8
associations affiliées. Cette enquête vise à contribuer à l’évaluation de l’efficacité de l’affichage
environnemental comme outil au service de l’éco-consommation. Elle permet également de mobiliser les
associations territoriales autour de l’outil « affichage environnemental », car celui-ci pourra un jour s’inscrire
dans des démarches territoriales d’éco-consommation.
B. Objectifs
L’enquête réalisée visait les objectifs suivants :
‐ Évaluer l'accessibilité, la visibilité, la clarté des différents formats d’affichage environnemental testés
pendant l’expérimentation ;
‐ Connaître la nature des données prises en compte et mises en avant par les entreprises impliquées dans
l’expérimentation. Évaluer la pertinence de ces données, au regard des enjeux environnementaux ;
‐ Évaluer la pédagogie développée autour de cet affichage environnemental, pour le personnel en charge
de la distribution finale, et pour le consommateur ;
‐ Susciter l’intérêt d’associations du mouvement de France Nature Environnement pour l’affichage
environnemental, comme outil contribuant à l’éco-consommation.
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II. MÉTHODOLOGIE
L’enquête s’est déroulée entre le 20 août et le 20 septembre 2012, sur 8 territoires répartis en France dans les
régions suivantes : Aquitaine, Basse-Normandie, Bretagne, Centre, Ile de France, Midi-Pyrénées, Pays de la
Loire et PACA.
La méthode d’enquête a été élaborée par la fédération nationale France Nature Environnement. Appuyée sur
deux questionnaires (Cf. Annexes), elle a été testée par une association affiliée (le CREPAQ). Après mise à jour,
elle a été déployée sur le terrain par 8 associations du mouvement FNE, de différents niveaux territoriaux :
‐ CADEB – Collectif d’Associations de Défense de l’Environnement de la Boucle de Montesson (78) – locale
‐ CREPAN – Comité Régionale d’Étude pour la Protection et l’Aménagement de la Nature en Basse-Normandie –
régionale
‐ CREPAQ – Centre Ressource d’Écologie Pédagogique d’AQuitaine (33) – départementale
‐ ELN - Eure-et-Loir Nature (28) – départementale
‐ France Nature Environnement 82 – départementale
‐ France Nature Environnement 84 – départementale
‐ France Nature Environnement Pays de la Loire – régionale
‐ IVINE – Ille et Vilaine Nature Environnement (35) – départementale
Après répartition des enseignes (commerces et Internet) entre les associations participantes, ces 8 associations
ont au total :
- étudié 40 dispositifs d’affichage, dont 11 disponibles en magasin et 29 disponibles seulement sur internet, via
le questionnaire FORMAT
- interrogé le personnel (employés et/ou responsables) des enseignes ou distributeurs visités, via le
questionnaire MAGASIN
Chaque dispositif d’affichage a été l’objet a minima de deux lectures, avec un maximum de 5 lectures pour
certains. De la même manière, il y a eu a minima 2 magasins différents interrogés pour une même enseigne,
avec un maximum de 6 magasins différents, selon la présence ou non des enseignes sur place.
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III. RÉSULTATS
A. Une expérimentation large, concrète et structurante
Alors que l’idée même d’un affichage environnemental paraissait très novatrice en 2007, le premier constat est
celui du succès de l’expérimentation en nombre d’entreprises mobilisées, de secteurs très variés.
L’affichage environnemental a pu ainsi être testé sur une grande diversité de produits et services.
Toutes les entreprises testées dans notre enquête ont respecté les différentes phases de la démarche, de
l’analyse des impacts environnementaux du produit jusqu’à la mise à disposition des informations du
consommateur.
La vérification de terrain montre que la plupart des entreprises déclarées réalisent encore cet affichage en
septembre 2012, dans les magasins et sur Internet.
L’expérimentation nationale a permis la mobilisation des professionnels concernés, et la structuration d’une
nouvelle filière, a minima d’un nouveau savoir-faire : producteurs (y compris la « supply chain »), distributeurs,
bureaux d’études…
Dans cette phase d’expérimentation, la proportion de produits et services testés est le plus souvent faible
parmi la gamme proposée par chaque entreprise. Ainsi, certaines entreprises n’ont expérimenté l’affichage
environnemental que sur une seule de leur référence. A contrario, une des entreprises a démarré la démarche
expérimentale sur plus de 240 références.
B. Un contenu multicritère issu principalement de l’analyse du cycle de vie
L’une des richesses de la démarche d’affichage environnemental française est de dépasser le seul affichage
carbone. Tous les produits et services testés dans notre enquête ont une approche multicritère, ce que nous
soutenons pleinement.
Les critères étudiés semblent en bonne correspondance, pour ce que nous avons pu en juger, avec les travaux
de la plateforme ADEME-AFNOR.
La très grande majorité des critères mis en avant reposent sur la méthode de l’analyse du cycle de vie.
Certaines entreprises de service (hôtellerie, restauration) ont au contraire choisi de mettre en avant des
indicateurs de moyen ou de résultat. Ces indicateurs apparaissent comme immédiatement parlants pour nos
enquêteurs.
Ex : proportion de produits biologiques dans un plat ; quantité de déchets jetés par nuit d’hôtel
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C. Une grande diversité de formats expérimentés
L’expérimentation a permis de tester de nombreux formats différents. Sur la base des retours de nos
enquêteurs, les constats suivants peuvent être dégagés.
1. Visibilité : La trop grande discrétion n’est pas appréciée
Plusieurs affichages, pourtant disponibles au moment de l’achat, sont malgré tout difficilement visibles.
Plusieurs raisons, parfois combinées, en sont à l’origine :
‐ Situés au dos de l’emballage du produit
‐ Écriture de petite taille
‐ Absence de titre qui annonce un affichage environnemental
‐ Distance trop importante par rapport au produit (ex : en bas de la fiche produit sur un site de vente en
ligne)
‐ Absence de mise en forme graphique : l’information est rendue sous la forme d’un texte, noyée au
milieu des autres informations
‐ Choix de couleurs : des couleurs qui n’attirent pas l’œil du consommateur, ou qui se confondent avec la
charte graphique de l’emballage du produit
2. Compréhension : le modèle de l’étiquette classe-énergie est plébiscité
pour sa clarté et sa pédagogie
Les dispositifs ayant fait le choix de se rapprocher du système graphique de l’étiquette classe-énergie ont été
jugés compréhensibles et clairs.
Ce visuel présente l’avantage d’être déjà connu des consommateurs, qui ont eu le temps de s’approprier cette
étiquette classe-énergie, introduite dès 1992 pour les appareils électroménagers, puis étendue plus récemment
aux véhicules, aux pneumatiques et à l’immobilier. Une étude TNS Sofrès/GIFAM datant de 2006 le confirme : 8
Français sur 10 connaissent cette étiquette et 75% la prennent en considération dans leurs achats d'appareils
électroménagers.
A contrario, le format correspondant au « quote-part d’un total quotidien d’impact environnemental autorisé »
expérimenté par une enseigne, a semé le trouble. Sa logique n’est pas comprise par nos équipes d’enquêtes, ni
parmi le personnel interrogé des magasins concernés.
Au-delà, plusieurs affichages sont très complexes, voire incompréhensibles. Plusieurs raisons, parfois
combinées, en sont à l’origine :
‐ Des pictogrammes d’indicateurs incompréhensibles
‐ Des noms d’indicateurs trop techniques, inconnus du grand public
Ex : acidification de l’air, eutrophisation
‐ Des unités brutes trop compliquées ou inconnues du grand public
Ex : Sb (antimoine), 8,E-15 année-1, eq. PO4, NMCOV, AE, …
‐ Des équivalences qui ne sont pas compréhensibles à première vue
Ex : nombre de piscines de jardin
‐ Des valeurs brutes sans système d’appréciation de ces valeurs et/ou sans note globale
Ex : des valeurs brutes sur 9 critères mais pas de note globale
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‐ Des échelles peu précises :
o soit parce qu’elles n’indiquent pas le sens « faible impact fort impact »
o soit parce que le code couleur n’est pas approprié
Ex : échelle allant du vert au bleu
‐ Un système de notes chiffrées, qui ne précise pas quelle est la meilleure note.
Ex : la meilleure note est-elle 1/5 ou 5/5 ?
Au-delà, de nombreux dispositifs, par l’utilisation d’un graphisme et d’un vocabulaire adapté, rendent
l’affichage à la fois attrayant et pédagogique :
‐ Utilisation de pictogrammes très parlants
‐ Système de couleurs qui met en avant l’affichage sur son support et le « détache » des autres
informations
‐ Titres d’indicateurs très clairs
Ex : CO2, Air, Eau ou L’air, L’eau, La forêt
‐ Titre de l’affichage explicite
Ex : Impact écologique, Impact environnemental du produit, indice environnemental, note
environnementale
3. Niveau d’information : suffisamment à l’achat, et plus sur Internet
Pour nos enquêteurs, l’affichage environnemental idéal conjugue un niveau de détail suffisant mais limité au
moment de l’achat (en particulier en magasin), et la possibilité d’en savoir plus sur Internet.
La mise à disposition d’informations trop détaillées au moment de l’achat peut générer une certaine
complexité et réduire la lisibilité. Pour autant, certains affichages souffrant d’un niveau de détail insuffisant au
moment de l’achat ont frustré nos enquêteurs. Certes, l’information succincte est rapide à lire. Mais l’absence
d’informations complémentaires disponibles, sur la nature des critères pris en compte, sur le mode de
pondération des critères en cas de note unique, ou sur les valeurs de référence, peut amener le
consommateur à s’interroger sur ce que cet affichage représente concrètement, et à se sentir frustré de ne pas
pouvoir (ou en tout cas ne pas être invité à) en savoir plus s’il le souhaite.
Certains dispositifs étudiés comprennent la publication de nombreuses informations sur les impacts
environnementaux d’un ou plusieurs produits sur Internet. Lorsque ces informations sont accessibles à partir du
produit (en magasin ou sur Internet), elles constituent un complément d’information apprécié.
En revanche, certains distributeurs ont choisi de faire figurer ces informations sur un site Internet général (hors
sites de vente en ligne), sans lien direct avec l’acte d’achat. De plus, pour plusieurs de ces dispositifs « internet
», les informations sont difficilement accessibles : pas de mise en avant sur la page d’accueil de l’enseigne, ni
sur la page du produit concerné, chemin d’accès non intuitif... Nos enquêteurs ont estimé que l’intérêt pour le
consommateur de telles démarches était très faible.
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D. Une crédibilité confortée lorsque l’affichage environnemental est cohérent
Nos enquêteurs ont été attentifs à la cohérence de l’affichage environnemental. Ainsi, certaines données mises
en avant leur ont paru incohérentes, soit au regard du produit en lui-même, soit en comparaison à d’autres
produits. Ils ont ainsi relevé les incohérences suivantes :
‐ Certains affichages minimisent l’impact :
o soit parce qu’ils présentent des indicateurs dont le résultat est égal à zéro
Ex : dégradation des écosystèmes forestiers = 0 g
o soit parce qu’ils utilisent des unités entraînant des valeurs très faibles
Ex : 0, 0019 pers – 0,01 kg eq. CO2
o soit parce qu’ils donnent des équivalences qui minimisent la valeur de l’indicateur
Ex : comparaison à une consommation journalière totale
o soit parce que l’échelle de valeur choisie n’est pas adaptée
Ex : une échelle allant jusqu’à la note G mais les produits concernés ne dépassent pas
la note D.
‐ Certains affichages présentent peu de différence d’impacts ou de notes globales entre les produits
d’une même marque ou d’une même gamme. Le consommateur peut alors se demander :
l’entreprise a-t-elle choisi de ne mettre en place l’affichage environnemental que sur
les produits les plus vertueux de sa gamme ?
les indicateurs choisis sont-ils réellement discriminants entre les produits ?
NB : parfois le système de notes individuelles et/ou le système d’agrégation en note globale ne
sont pas différenciant pour les produits concernés.
‐ Dans certains affichages, les notes n’étaient pas cohérentes pour les différentes valeurs d’un même
indicateur. C’est le cas également de certaines notes globales qui ne semblent pas correctes au vue
des notes de chaque indicateur.
Ex : Dans un système de note sur 5, où les valeurs les plus faibles de CO2 bénéficient
de la meilleure note 5/5, on peut observer une note de 3/5 pour 26 kg eq. CO2 et une
plus mauvaise note de 2/5 pour 25 kg eq. CO2.De plus, nous avons pu observer une
note globale de 5/5 même lorsque l’un des indicateurs était noté 3/5.
‐ Des indicateurs pertinents semblent manquer au regard du type de produit concerné
Ex : absence d’indicateurs d’impacts sur la ressource forestière ou sur la biodiversité
pour des produits à base de bois, absence d’indicateurs d’impacts en termes de
toxicité pour des produits qui contiennent de nombreux composants toxiques, etc.
Enfin, l’enquête a révélé des affichages qui ne sont pas neutres et qui au contraire, à travers le choix de leurs
présentations graphiques, voire même de leurs textes, donnent volontairement une image positive aux impacts
environnementaux présentés.
Ex : photo de papillons pour l’impact sur la biodiversité
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E. Un accompagnement pédagogique très peu expérimenté
L’affichage environnemental nécessite un accompagnement pédagogique auprès de différents publics : les
membres de la « supply chain », les membres du personnel de l’entreprise productrice, le personnel des
entreprises de distribution, les consommateurs.
Dans notre enquête, nous avons observé d’une part la connaissance de l’affichage environnemental par le
personnel des magasins, d’autre part les outils d’information des consommateurs.
1. Sensibilisation du personnel des magasins
Cette partie de l’enquête a révélé de grandes différences de mobilisation entre les enseignes mais aussi entre
magasins d’une même enseigne.
Globalement, nos enquêteurs ont relevé une très faible connaissance dans le détail de l’expérimentation
d’affichage environnemental par le personnel des enseignes. Mise à part une enseigne, les personnes
interrogées n’ont pas su expliciter précisément l’affichage environnemental, ou la démarche de leur magasin,
ou ont donné une réponse erronée, par exemple sur les impacts calculés pour l’affichage.
Malgré ce faible niveau de connaissance, l’enquête a permis de distinguer :
‐ des enseignes avec un personnel, dans l’ensemble, relativement au courant de la démarche, des produits
concernés et des supports d’informations complémentaires, mais en superficie. Parmi ces enseignes, on
note tout de même des efforts différents en termes de mobilisation du personnel : dans une des enseignes,
le personnel a pu bénéficier d’une formation sur l’affichage environnemental, alors que dans d’autres,
l’information est disponible (ex : sur un intranet) mais basée sur le bon vouloir de chacun.
‐ des enseignes avec un personnel peu au courant, voire pas du tout, et qui n’est pas en mesure de donner
plus d’informations sur l’affichage.
2. Accompagnement pédagogique et sensibilisation des consommateurs
Plusieurs employés et/ou responsables interrogés dans le cadre de notre enquête ont déploré une certaine
indifférence des consommateurs pour l’affichage environnemental présent dans leur magasin. Les
consommateurs interrogés dans les allées des magasins ont pour la plupart témoigné d’une grande
méconnaissance de la démarche d’affichage environnemental.
Mais, d’une manière générale, nos enquêteurs ont aussi observé qu’il n’y a pas ou peu eu de pédagogie de
l’affichage environnemental en direction des consommateurs en magasin.
A contrario, les pages Internet dédiés à l’affichage environnemental ont souvent montré une volonté
pédagogique affirmée.
Sur Internet, certains dispositifs étudiés mettent ainsi à disposition des explications très complètes de leur
affichage :
- Présentation des enjeux
- Explication du cycle de vie des produits et de leurs impacts à chaque étape
- Explication des indicateurs
- Méthodologie de calcul
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Cependant, il est notable que certaines entreprises accompagnent l’affichage environnemental d’explications
pédagogiques au plus près du consommateur, c’est-à-dire sur l’emballage du produit. Ces informations sont
disponibles au moment de l’achat et après l’achat, une fois le consommateur chez lui.
F. Une mobilisation associative émergente
Huit associations affiliées à France Nature Environnement se sont impliquées dans l’enquête sur l’affichage
environnementale. Pour autant, le sujet reste « aride » et est encore peu en lien avec « l’éco-consommation
dans le territoire », qui tourne principalement aujourd’hui, au sein du mouvement militant, autour de la triple
entrée : production locale, production labellisée et promotion des services de réemploi et de réparation.
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IV. ANALYSE
A. Une faisabilité démontrée
L’expérimentation montre d’abord la faisabilité de la mise à disposition d’informations environnementales à
destination du consommateur, quels que soient la taille des entreprises concernées (TPE, PME, grands
groupes), ou le secteur d’activité (alimentaire, consommable non alimentaire, biens d’ameublement,
services…).
L’expérimentation a également prouvé la faisabilité d’un affichage multicritère.
L’expérimentation indique la méthode à suivre, notamment en termes de récupération des données auprès des
fournisseurs et des méthodes d’évaluation des impacts, mais aussi en termes de moyens humains et financiers
nécessaires pour les entreprises.
Elle montre qu’une véritable « filière de l’affichage environnemental » impliquant les bureaux d’étude, les
fournisseurs, les producteurs, les distributeurs (et notamment leurs services développement durable) émerge
et se structure.
Elle ouvre la voie à une généralisation de la démarche.
B. Une démarche mobilisatrice pour les entreprises
Les entreprises participantes, en relevant le défi de l’affichage environnemental, ont démontré que l’affichage
environnemental est un facteur de mobilisation interne. Au-delà, c’est l’ensemble de la chaîne de production
qui est sollicitée pour connaître au mieux les impacts environnementaux des produits, et améliorer leur
traçabilité, renforçant ainsi aussi le lien entre producteurs et fournisseurs.
Véritable outil d’amélioration continue, l’affichage environnemental constitue un moteur des recherches en
termes d’écoconception et de réductions d’impacts au niveau des matières premières, de l’emballage, de la
durée de vie du produit, du stockage, des transports, de la consommation énergétique de l’entreprise, etc.
L’affichage environnemental, en permettant de retracer la vérité des coups et en donnant une nouvelle lecture
aux process industriels et logistiques est un facteur de compétitivité, susceptible de procurer un avantage
concurrentiel aux entreprises pionnières dans ce domaine.
C. Un accompagnement pédagogique à construire
L’expérimentation a permis de tester de multiples formats d’affichage, plus ou moins visibles, accessibles,
compréhensibles. Cette diversité est enrichissante pour la suite de la démarche, mais en tant que telle, elle n’a
pas permis au consommateur d’identifier un dispositif d’affichage environnemental unique, cohérent et
homogène, présent sur l’ensemble des produits.
Cette difficulté d’identification est logique compte tenu de la grande variété de formats (visuels), de choix de
présentation des résultats (note globale, indicateurs précisés, valeurs brutes ou notes intermédiaires, etc.), de
supports d’informations (flyer, internet, QR code, etc.) ou encore du nombre relativement faible de produits et
services concernés.
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L’expérimentation permet de tirer des enseignements sur les différents formats d'affichage, mais pas sur
l’évolution des comportements des consommateurs en fonction de l’affichage, mais cela n'était pas le but
recherché.
Alors que l’expérimentation sur l’affichage environnemental est passée largement inaperçue aux yeux des
consommateurs, l’étude d’Ethicity « Les Français et la consommation responsable » (mars 2012)1 annonce que
64% des personnes interrogées souhaitent une information sur l’impact environnemental des produits.
La relative « indifférence » à l’affichage environnemental semble donc d’abord relever d’un manque de
pédagogie.
Il est probable que les modifications de comportement d’achat seront facilitées si le consommateur peut relier
l’affichage environnemental à sa vie personnel. Les « conseils d’éco-gestes » mis à disposition par certaines
entreprises dans le cadre de l’expérimentation peuvent contribuer à construire ce lien.
D. L’affichage environnemental : un nouveau lien de confiance entre entreprises
et consommateurs
Au-delà, l’expérimentation laisse penser que l’affichage environnemental constitue une véritable opportunité
de renforcer le lien entre producteurs, distributeurs et consommateurs autour de l’environnement et des
impacts liés à toute la chaîne de consommation (de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie
des produits).
En affichant les impacts environnementaux de ses produits, le producteur s’engage à délivrer une information
concrète au consommateur. Il contribue ainsi à améliorer la connaissance de chacun sur les impacts de sa
consommation au quotidien et à permettre au consommateur de s’impliquer dans une démarche écocitoyenne.
De plus, comme il concerne l’ensemble du cycle de vie des produits, l’affichage environnemental engage une
co-responsabilité de tous les acteurs sur l’ensemble de la chaîne de consommation, de l’extraction des matières
premières jusqu’à l’utilisation du produit.
En affinant sa connaissance des impacts environnementaux de son produit, le producteur entre dans une
démarche allant vers la réduction de ces impacts au cours de la phase de production. Au-delà, il peut également
jouer la coresponsabilité (et donc renforcer le lien qui l’unit à lui) avec le consommateur, en agissant sur la
phase d’utilisation : par l’écoconception, le prolongement de la durée de vie de son produit, mais aussi en
communiquant des conseils d’utilisation auprès du consommateur. De la même manière, l’affichage
environnemental amènera le consommateur à prendre conscience de l’importance et l’influence de ses choix
d’achat pour une meilleure prise en compte de l’environnement dans les modes de production.
1 http://www.blog-ethicity.net/share/File/2012%20les%20francais%20et%20la%20consommation%20responsable%202.pdf
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E. Un besoin d’harmonisation, de références et de cohérence
L’expérimentation fait apparaître un besoin d’harmonisation de l’affichage environnemental, par catégorie de
produits, à la fois sur les critères pris en compte et sur le format de restitution, pour trois raisons :
‐ par nécessité pédagogique, pour que le consommateur puisse identifier l’affichage environnemental, et
l’intégrer dans son choix d’achat ;
‐ par recherche d’efficacité (de différenciation), pour que le consommateur puisse procéder à des
comparaisons (et que les critères environnementaux deviennent des critères de choix) ;
‐ pour ne pas fausser la concurrence entre les entreprises.
Elle fait également apparaître un besoin de référence : le consommateur a besoin de disposer de références
pour situer l’impact environnemental du produit concerné. Ces références passent par la définition de «
catégories homogènes de produits ou de services » à l’intérieur desquelles le consommateur va pouvoir situer
le produit qu’il envisage d’acheter, soit par comparaison aux produits de la même catégorie présents à
proximité, soit par comparaison à une valeur moyenne pour la catégorie.
Elle fait enfin apparaître un besoin de cohérence : la crédibilité de l’affichage environnemental passe par une
nécessaire cohérence : vis-à-vis de la nature des impacts environnementaux pris en compte (les impacts pris en
compte sont-ils bien les impacts majeurs), vis-à-vis des produits entre eux (cohérence de l’échelle), mais aussi
cohérence vis-à-vis des autres signes de qualité présents sur les produits et des critères environnementaux
visibles sur le produit (ex : quantité et nature de l’emballage).
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V. RECOMMANDATIONS: UNE DYNAMIQUE À AMPLIFIER
A. Les enjeux de l’éco-consommation restent les mêmes qu’en 2007
La consommation de masse de biens et de service reste l’un des principaux facteurs de dégradation de
l’environnement. En 2012 autant qu’en 2007, l’affichage environnemental est un outil essentiel pour tourner le
système production-consommation vers une réduction des impacts environnementaux sur le climat, la
biodiversité et la santé, et vers le ralentissement de la raréfaction des ressources naturelles.
L’affichage environnemental est une réponse ambitieuse à ces enjeux. Il nécessite un portage politique de haut
niveau.
B. Construire un cadre de cohérence (contenu et format)
L’expérimentation aboutit à une triple nécessité d’harmonisation, de référence et de cohérence. Ces éléments
ne sont pas de nature uniquement technique, et relèvent de choix politiques (ex : les critères retenus pour
chaque catégorie de produit, la définition des catégories de produits, la cohérence avec des signes de qualité…),
qui doivent être discutés et peuvent évoluer dans le temps.
La cohérence globale de l’affichage environnemental est nécessaire pour assurer la crédibilité de la démarche
et la confiance des différentes parties prenantes.
Un cadre de cohérence peut être défini par décret, après discussion avec les parties prenantes.
Pour la mise en œuvre, le suivi et l’adaptation progressive de la démarche d’affichage environnemental, il est
nécessaire d’instaurer un Comité National de l’Affichage Environnemental, présidée par la Ministre en charge
de l’environnement et rassemblant les principales parties prenantes représentatives.
Ce comité pourra s’appuyer sur des groupes de travail.
Suite à la transmission du rapport au Parlement, ce comité sera chargé dans un premier temps :
o D’assurer le suivi politique des travaux de la plateforme ;
o De déterminer un format d’affichage environnemental harmonisé ;
o D’assurer le suivi du déploiement de l’affichage environnemental, en identifiant les incohérences vécues
ou réelles suscitées par l’affichage ;
o De viser la convergence entre les démarches environnementales existantes (labels et certifications
environnementales, étiquettes et mentions règlementaires, etc.) et l’affichage environnemental ;
o Veiller au développement d’une pédagogie de l’information « affichage environnemental » au sein des
entreprises (contacts clients) et auprès des consommateurs ;
o Conforter la neutralité (Cf. point 3 de l’annexe).
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C. Dans une approche globale, généraliser l’affichage avec des conditions et un
calendrier adapté à chaque grand secteur
L’expérimentation a permis de préparer la généralisation de l’affichage environnemental. Celle-ci doit se faire
dans des conditions et avec un calendrier adapté et réaliste, tenant compte de la réalité de 4 grandes familles
de produits :
‐ Les produits de consommation courante
‐ Les services (hôtellerie, restauration, transport…)
‐ Les biens d’équipement
‐ Le secteur alimentaire
Nous estimons que l’affichage environnemental devra être généralisé pour ces 4 grands secteurs au plus tard
au 1er janvier 2015.
Les recherches en cours sur la meilleure manière de prendre en compte l’impact sur la biodiversité ne doivent
pas freiner le principe de la généralisation de l’affichage environnemental.
D. Enclencher la phase de pédagogie
L’accompagnement pédagogique de la généralisation de l’affichage environnemental doit faire l’objet d’une
attention particulière et de moyen adaptés, afin d’assurer une mise en œuvre fluide et comprise.
Cet accompagnement pédagogique concerne à la fois les professionnels et les consommateurs.
Pour les bureaux d’étude se positionnant sur ce nouveau marché, des formations adaptées et dans un second
temps des démarches d’accréditation devront être mises en place.
Pour les professionnels de la « supply chain », des formations spécifiques et reconnues devront être proposées.
Pour les professionnels de la distribution, la sensibilisation du personnel devra être soutenue.
Pour les consommateurs, des campagnes de communication, d’information et de sensibilisation sont
attendues, appuyées notamment sur des médiateurs.
Pour permettre la compréhension et la crédibilisation du dispositif affichage environnemental au plus près du
terrain, il est important de poursuivre également la mobilisation associative. Cela nécessite reconnaissance et
encouragement des engagements pris, mais aussi le crantage et la valorisation des premiers succès obtenus,
ainsi que la poursuite de la mobilisation à travers de nouveaux travaux. Ainsi, les premiers associatifs mobilisés
pourraient devenir des référents locaux, formateurs ou sensibilisateurs.
L’engagement des associations en tant que relais de proximité ; engagement en relation de cohérence avec une
communication « grands publics » paraît stratégique pour accentuer « l’écoute » de la population et renforcer
la compréhension des messages émis, et cela auprès des différents groupes de citoyens.
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Annexe : les critères d’un affichage environnemental satisfaisant pour
FNE
Le principe de l’affichage environnemental, acté lors du Grenelle de l’Environnement, est de mettre à
disposition auprès des consommateurs les caractéristiques environnementales des produits de consommation
courante.
Selon France Nature Environnement, pour répondre au mieux à cet objectif, le dispositif d’affichage
environnemental doit être à la fois utile et complet pour le consommateur, et se matérialiser par une chaîne
d’informations composée de différents maillons mettant à disposition :
A) Un affichage-produit (visuel) permettant de rendre compte des impacts environnementaux du produit de
manière synthétique et rapide, au consommateur au moment de ses achats
B) Des informations complémentaires pour expliquer cet affichage, disponibles via des relais et sur différents
supports (personnel, affichage magasin, internet, QR code, etc.), afin de rendre compte des impacts
environnementaux du produit de manière complète et pédagogique.
Cet ensemble doit être :
1. DISPONIBLE et ACCESSIBLE
L’affichage-produit doit être accessible sur le produit ou à proximité du produit (affichette, stop-rayon). À
noter que dans le 2ème cas, l’affichage-produit n’est plus disponible une fois chez soi.
L’affichage-produit doit être accompagné d’informations complémentaires via un chemin d’accès logique
et consistant (des informations les plus simples aux informations les plus complexes), qui peut combiner
plusieurs supports mis en relation :
o Informations par le distributeur sur des supports matérialisés en magasin
o Formation du personnel du magasin, afin qu’il soit en mesure de renseigner le consommateur
o Informations sur des supports dématérialisés, via l’indication d’un site internet et/ou via un QR
code. Ces supports sont nécessaires pour détailler les informations :
pour certains produits, le consommateur consacre plus de temps à rechercher des infos
et comparer des produits sur internet
le site internet permet également de donner des conseils sur les comportements
d’utilisation (écogestes) et sur la fin de vie des produits
L’affichage environnemental doit être accompagné de la diffusion d’un programme d’éducation populaire
pour le faire connaître et faciliter la compréhension et l’adhésion des consommateurs à ce nouvel outil
(Pouvoirs publics: Ministère, ADEME)
À noter qu’un site commun, porté par les pouvoirs publics (Ministère ou ADEME) aurait l’avantage de
centraliser ces informations : détail de l’affichage environnemental et informations générales sur l’impact de la
consommation. La question se pose de l’interaction avec le niveau européen (en termes de soutien, mais aussi
de divergences possibles).
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2. VISIBLE, LISIBLE et COMPRÉHENSIBLE
L’affichage-produit doit être synthétisé sous la forme d’une information courte, SIMPLE, lisible et claire, se
traduisant par une note lettrée. Pour cela il doit adopter les caractéristiques suivantes :
o Titre explicite et commun à tous (ex : affichage environnemental, note environnementale, indice
environnemental, performance environnementale, etc.)
o Caractères de taille suffisante
o Pictogrammes clairs et parlants
o Code couleur adapté
Le système de l’étiquette classe-énergie (échelle de valeurs A à G et couleurs allant du vert au rouge) est
très intéressant. Il est déjà connu des consommateurs.
Afin de rester à la fois simple mais suffisamment informatif, une solution pourrait être de citer les
indicateurs, sans forcément les résultats chiffrés. Cela permettrait de dire rapidement ce qu’il y a derrière la
note globale affichée.
De plus, il serait préférable de reformuler les indicateurs trop complexes en indicateurs compréhensibles
par le consommateur. Par exemple, au lieu de parler d’épuisement des ressources naturelles, on pourrait
parler de quantité de matières premières prélevées.
L’affichage-produit doit éviter :
o les présentations complexes
o les présentations de plusieurs critères et ayant des unités compliquées, inconnues des
consommateurs
o les présentations de valeurs brutes d’indicateurs, sans échelle d’appréciation ou valeurs de
référence
o les présentations trop différentes du système d'étiquette classe-énergie
Les informations complémentaires doivent « désagglomérer » la note globale pour le consommateur :
o Présentation des principaux impacts environnementaux liés à la catégorie de produit
o Explication de la méthodologie employée :
Justification du choix des indicateurs
Explication des indicateurs
Méthode de calcul des indicateurs
Étapes prises en compte (fabrication, transport, distribution, utilisation)
Mise en évidence de ce qui tire vers le haut ou vers le bas la note du produit
Méthode qui a mené à la note globale
3. NEUTRE
L’affichage-produit, ainsi que les informations complémentaires doivent rester neutres. La présentation ne doit
pas donner volontairement une image favorable aux impacts environnementaux du produit.
4. COHÉRENT ET FIABLE
En plus d’être opérationnel, il est essentiel que le dispositif d’affichage environnemental donne une
information juste, cohérente, fiable et vérifiable.
Pour cela, il doit se baser sur :
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- DES INDICATEURS PERTINENTS
Pas de nombre limité d’indicateurs, tant qu’ils sont pertinents
Des indicateurs ayant un impact significatif pour ce type de produit
Des indicateurs discriminants, qui peuvent évoluer dans le temps (au bout d’un certain temps, tous les
fabricants peuvent arriver à la même performance pour cet indicateur)
Des indicateurs non limités aux indicateurs ACV, mais au contraire des indicateurs de moyen ou de
résultat également. A titre d’exemples :
o proportion de produits biologiques
o origine des ingrédients (pétrochimique ?)
o présence/absence : OGM, composés toxiques (mercure, retardateurs de flamme bromés), huile
de palme, etc.
o process : concentré OUI/NON (pour des produits détergents)
- DES RÉSULTATS COHÉRENTS et DIFFÉRENCIANTS
Cohérence entre les valeurs des indicateurs et leurs notes individuelles correspondantes
Cohérence des notes globales des produits quand on les compare entre eux dans une même catégorie.
Si les indicateurs choisis sont assez discriminants, les notes globales devraient être suffisamment
différenciantes d’un produit à l’autre.
Distinction des étapes du cycle de vie pour certaines catégories de produits. Par exemple, pour les
produits dont la phase d’utilisation influence majoritairement un ou plusieurs impacts (ex : lessive,
shampooing, etc. sur la consommation d’eau), il serait plus cohérent d’afficher de façon distincte les
impacts liés à la phase production/distribution et la phase d’utilisation, afin que les impacts liés à la
phase d’utilisation « n’écrase » pas les impacts liés aux autres étapes du cycle de vie.
- DES RÉSULTATS FIABLES
Il est essentiel de justifier les résultats des indicateurs. En effet, il se peut qu’un produit très vertueux
présente des valeurs d’indicateurs très différentes, en comparaison aux autres produits de sa catégorie.
Cependant, l’absence de justification de ce résultat pourrait entraîner une certaine méfiance du
consommateur, remettant alors en cause la méthode, les données et les hypothèses utilisées et ainsi la
rigueur et la fiabilité de l’affichage et de l’entreprise.
Les indicateurs de moyens et de résultats sont plus concrets, plus facilement vérifiables et génèrent
ainsi moins de scepticisme que les indicateurs ACV, qui sont techniques et complexes, « hors de portée
» du consommateur.
Il est primordial d’impliquer l'ensemble des acteurs (producteurs, distributeurs, fédérations,
associations environnementales, associations de consommateurs, etc.) lors de l'élaboration des critères
retenus (référentiels), et ce afin d’anticiper les éventuelles incohérences, telles que celles relevées lors
de cette enquête.
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Questionnaire concernant le FORMAT d’affichage environnemental étudié
UNE FICHE PAR FORMAT ETUDIÉ
Entreprise/Fabricant étudié (ex : Casino):
Nom et adresse du magasin visité ou du site internet étudié :
NB : La plupart du temps, le même format d’affichage environnemental est présent sur plusieurs produits, n’hésitez
pas à en regarder plusieurs pour les comparer entre eux
Produits étudiés :
PARTIE 1 – LE FORMAT
SELON VOUS, le format d’affichage environnemental étudié est-il :
1) ACCESSIBLE
Il est disponible au moment de l'achat, c'est-à-dire sur le produit (directement sur l’emballage – valable seulement
en magasin) ou à proximité du produit.
Exemples : sur une étiquette stop-rayon en magasin ou sur la fiche technique du produit sur le site internet d’achat
Très accessible Accessible Peu accessible Difficilement accessible
Pourquoi ?
2) VISIBLE
Le consommateur le visualise rapidement. Le format est mis en avant par le magasin ou le site internet, par divers
outils ou supports de communication. Le consommateur n’a pas besoin de chercher l’information trop longtemps.
Exemple : lorsque l’affichage environnemental est sur l’emballage, il n’est pas écrit en tout petit au verso du produit.
Très visible Visible Peu visible Difficilement visible
Pourquoi ?
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3) CLAIR
Le consommateur comprend tout de suite que ce qu’il voit est un affichage environnemental, qu’on l’informe sur les
impacts environnementaux du produit qu'il a entre les mains.
Très clair Clair Peu clair Pas du tout clair
Pourquoi ?
4) COMPRÉHENSIBLE
Le consommateur comprend facilement ce qui est communiqué par l'affichage environnemental : Qu'est-ce qui est
évalué ? Est-ce que ce produit a beaucoup d'impacts environnementaux ? Par rapport à quoi, etc.
Très compréhensible Compréhensible Peu compréhensible Pas du tout compréhensible
Pourquoi ?
5) COHÉRENT
Par rapport à l’image « environnementale » que vous vous faites de ce produit, est-ce que l’affichage
environnemental qui lui est associé vous semble cohérent, correct ? Selon vous, est-ce qu’il reflète bien les impacts
environnementaux du produit ?
OUI NON
Si NON, pour quelles raisons (plusieurs raisons possibles) ?
Il manque un impact environnemental
Par exemple, vous soupçonnez fortement le produit étudié d’avoir un impact important sur l’eau, et pourtant cet
impact n’est pas affiché (pas d’indicateur Eau).
Un ou plusieurs impacts semble(nt) sous-estimé(s)
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La valeur affichée vous semble faible au regard de l’impact pressenti du produit.
Un ou plusieurs impacts semble(nt) avoir été minimisé(s) par sa présentation
La présentation ou la formulation des impacts environnementaux peut donner l’impression que l’impact n’est pas si
important. La présentation n’est pas pédagogique et induit en erreur.
Exemple 1 : Sur un format où les indicateurs sont notés de A à G (semblable à
l’image ci-contre), tous les indicateurs, sur l’ensemble des produits concernés par
ce format, sont A ou B, voire C, mais ne sont jamais D, E, F ou G.
Exemple 2 : En complément des valeurs des impacts environnementaux, il y a
une équivalence donnée (équivaut à x km en voiture, à 3 douches, etc.) qui
minimise l’importance de l’impact.
Exemple 3 : La valeur de l’impact est ramenée à une unité (pour une tasse de café, pour 100g de produit, etc.) qui ne
représente pas l’impact total du produit et ainsi le minimise.
Autre(s) raison(s)
Pourquoi ?
6) UTILE
Est-ce que cet affichage environnemental est opérationnel ? Est-ce qu’il facilite le choix des produits au regard de
leurs impacts environnementaux ?
Très utile Assez utile Peu utile Pas du tout utile
Pourquoi ?
Autres commentaires sur le format
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Partie 2 – LES INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
A. En magasin (Pour les formats qui ne sont visibles que sur internet : passer directement à la partie B)
1) Des informations complémentaires (type cycle de vie du produit, calculs et résultats détaillés par produit, etc.)
sont-elles disponibles en magasin ?
Oui Non
2) L’affichage environnemental indique-t-il où trouver des informations complémentaires ?
Oui Non
3) Si oui,
Un site internet dédié est indiqué
Lequel ?
il y a un QR code à flasher avec son téléphone
B. Sur le site internet
4) Quelles informations sont disponibles ?
Démarche de l’entreprise concernant l’affichage environnemental
Produits concernés
Affichage environnemental de tous les produits concernés Ou seulement quelques exemples
Résultats détaillés par produit et par indicateur
Méthodologie de calculs
Explication des indicateurs
Sensibilisation à l’éco-consommation :
o Explications pédagogiques des enjeux environnementaux – TEXTE
o Explications pédagogiques des enjeux environnementaux – TEXTE + VIDEO
o Liste d’écogestes
o Outil de simulation afin que le consommateur puisse moduler, recalculer les impacts du produits en
fonction de plusieurs critères (notamment conditions d’utilisation du produit)
5) Ce qui est annoncé sur le site internet correspond-t-il réellement à ce que l’on trouve en magasin ?
Oui Non
Autres commentaires sur les informations complémentaires
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Questionnaire concernant le PERSONNEL du magasin visité
UNE FICHE PAR MAGASIN VISITÉ
Entreprise/Fabricant/Marque étudiée (ex : Casino):
Nom et adresse du magasin visité :
Préambule :
L’objectif est de déterminer s’il y a une mobilisation du personnel autour de l’affichage environnemental.
Pour cela, vous pouvez :
- Dans un 1er temps, questionner 2 à 3 personnes travaillant dans le magasin et ayant des fonctions différentes (ex :
chef de rayon, hôte(sse) de caisse, etc.), en tant que simple « client du magasin qui cherche des informations » ;
- Dans un 2ème temps :
o Se présenter auprès de l’accueil : donner le nom de l’association, expliquer l’objet de la démarche.
o Demander si un responsable peut vous renseigner sur la participation du magasin à l’affichage
environnemental (ex : directeur, responsable développement durable, etc.).
N’hésitez pas à légitimer votre démarche en précisant que vous êtes membre de FNE et que ce travail est mené en
lien avec le Ministère de l’Écologie. Précisez que l’objet de la démarche n’est pas de juger, mais plutôt de recueillir
des retours d’expérience sur l’expérimentation, directement en magasin : comment cela est-il vécu par le
personnel et les responsables du magasin ? qu’en pensez-vous ?
Questions indicatives pour le personnel en rayon :
1) Savez-vous s’il y a un affichage environnemental des produits présents dans votre magasin ?
N’hésitez pas à reformuler et à expliquer ce qu’est l’affichage environnemental : un étiquetage ou un visuel, sur ou à
proximité d’un produit, qui informe le consommateur sur les impacts environnementaux de ce produit, une « note
écologique ».
S’il y a eu besoin de reformuler, cochez ici :
La personne semble être informée La personne ne semble pas être informée
1er CAS : LE PERSONNEL EN RAYON SEMBLE ÊTRE INFORMÉ
2) Quels produits en bénéficient ?
3) Quelle est la signification de cet affichage environnemental ?
4) Où peut-on trouver la méthodologie de calculs qui a permis d’obtenir cet affichage environnemental ?
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5) Où peut-on trouver plus d’informations sur cet affichage environnemental ?
6) Personnellement, que pensez-vous de cet affichage environnemental ?
2ème CAS : LE PERSONNEL EN RAYON NE SEMBLE PAS ÊTRE INFORMÉ
Demandez si quelqu’un saurait mieux vous renseigner (responsable rayons, responsable développement
durable, directeur du magasin, etc.).
Nous avons été dirigés vers un responsable. Précisez sa fonction.
Il n’y avait de responsable disponible pour nous renseigner
Si l’on vous a dirigé vers un responsable, vous pouvez lui poser les questions suivantes :
Questions indicatives pour le responsable rencontré (à adapter et compléter si besoin):
1) Savez-vous pourquoi votre magasin s’est engagé dans cette démarche d’expérimentation sur l’affichage
environnemental ?
2) Quels produits en bénéficient ?
4) Quelle est la signification de cet affichage environnemental ?
5) Où peut-on trouver la méthodologie de calculs qui a permis d’obtenir cet affichage environnemental ?
6) Où peut-on trouver plus d’informations sur cet affichage environnemental ?
7) Personnellement, que pensez-vous de cet affichage environnemental ?
Commentaires généraux sur la mobilisation du personnel du magasin autour de
l’affichage environnemental