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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA RAPPORT-PSA Expositions d’animaux et de bétail 2019

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA

R A P P O R T - P S A

Expositions d’animaux et de bétail 2019

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA EXPOSITIONS D’ANIMAUX ET DE BÉTAIL 2019

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EditeurProtection Suisse des Animaux PSA, Dornacherstrasse 101, Case postale, 4018 Bâletél. 061 365 99 99, fax 061 365 99 90, CCP 40-33680-3 [email protected], www.protection-animaux.com

AuteursJulika Fitzi-Rathgen, Dr méd. vét., MLawSamuel Furrer, Dr sc. nat.Caroline Lüthi, méd. vét.Sharon Merki, étudiante en masterMartin Murer, méd. vét.Isabelle Neuffer, Dr sc. agr.Arlette Niederer, Dr phil. zoologueAlice Raselli, dipl. ing. agr. EPHSandra Schaefler, dipl. zoologueMartina Schybli, Dr méd. vét.Anne-Kathrin Witschi, Dr dipl. ing. agr. EPH

Clichés: © Protection Suisse des Animaux PSA (sauf autre mention)

Couverture: Nez court – respiration courte, manque de forme physique. Les températures estivales sont un problème pour ces nez courts et entraînent souvent la mort. Les symptômes associés à la bra-chycéphalie sont les suivants: détresse respiratoire – intolérance à la chaleur – essoufflement – infections respiratoires récurrentes – problèmes cardiovasculaires – étouffement – vomissements – halètement constant. Le manque de forme physique et l’œdème pulmonaire conduisent les chiens brachycéphales (par exemple les carlins, le Boston Terrier, les bouledogues français) à une crise existentielle et souvent à la mort.

Table de matière

Introduction 3

Résumé 4

Bilan 8

Exposition féline internationale Lenzburg 9

Expo Bulle 12

Animaux mystérieux, Landquart 24

Agrischa Zernez 26

LUGA Lucerne 28

BEA 2019 30

Exposition canine internationale, Kreuzlingen 32

3 et 4 août 2019, visitée le 4 août 2019 32

117 e Marché-Concours Saignelégier 34

Bourse d’oiseaux de Martigny 55

Bourse aux reptiles Aqua-Terra, Belfaux 66

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Introduction

Chaque année, des centaines de milliers de personnes visitent des expositions animales régionales, nationales et internationales en Suisse. Celles-ci présentent aux visiteurs un large éventail d’ani-maux de compagnie, indigènes et exotiques, et d’animaux de rente. Les expositions durent géné-ralement d’un à trois jours, les foires grand public comme la LUGA ou la BEA s’étendent, en re-vanche, sur onze jours, voire plus longtemps encore si l’on compte l’arrivée et le départ des animaux. L’année dernière, avec ses experts, la Protection Suisse des Animaux PSA a évalué les systèmes de stabulation, les conditions de détention et le traitement des animaux exposés, s’agissant de la protection et du bien-être des animaux à l’occasion de dix manifestations.

Depuis 2014, la PSA mène chaque année une enquête sur les expositions d’animaux, celle de 2019 est donc la sixième. Bon nombre de nos observations et critiques ont été bien accueillies par les détenteurs des animaux et les organisateurs, qui ont fait le nécessaire pour améliorer le bien-être des animaux. C’est le cas notamment de conditions de détention bien conçues et respectueuses des animaux, en groupe et en stabulation libre, de cochons, vaches laitières et allaitantes, chevaux et ânes, ainsi que chèvres et moutons. Les petits animaux tels que lapins, cochons d’Inde, oiseaux d’ornement et poules peuvent aussi souvent être observés et admirés dans de très bonnes conditions de détention. En revanche, la résistance à la critique des éleveurs extrêmes présents aux expositions de bétail, mais aussi canines et félines, s’avère décevante.

Nous présentons de manière totalement transparente nos observations et évaluations dans des rapports largement illustrés. Leur objectif est aussi, notamment, de montrer aux visiteurs ce qui fait la différence entre de bonnes et de mauvaises conditions de détention, respectueuses des animaux ou inadéquates. Car il y a, malheureusement, aussi des responsables d’exposition et des exposants qui ne voient pas l’intérêt de nos recommandations et qui font peu d’efforts, voire aucun, pour améliorer la protection et le bien-être des animaux durant les expositions. Par ailleurs, nous devons, hélas, constater régulièrement des infractions aux dispositions de protection des animaux en vigueur. C’est dans cet esprit que le rapport s’adresse également aux services cantonaux chargés de leur application et vise à montrer dans quel domaine et quelles expositions il vaut la peine d’y regarder de plus près.

De notre point de vue, les expositions d’animaux resp. les exposants, les éleveurs ainsi que les détenteurs d’animaux assument une grande responsabilité quant à la manière dont ils présentent, détiennent et traitent «leurs» animaux en présence du public. Ce sont eux qui offrent la possibilité aux visiteurs (ou qui pourraient le faire) de voir à quoi ressemblent des conditions de détention exemplaires ainsi qu’une façon de traiter respectueusement et dignement les animaux qui leur sont confiés.

Mais les juges ont également une lourde responsabilité lors des expositions. Ils contribuent, en effet, à la sélection des animaux reproducteurs sains et de leurs progénitures, ainsi qu’à la santé des animaux en ne focalisant pas uniquement leur expertise sur leur apparence, mais principale-ment sur l’aspect santé.

Julika Fitzi-Rathgen, Dr méd. vét., MLawProtection Suisse des Animaux PSAResponsable du projet Expositions animales

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Résumé des expositions d’animaux 2019 En 2019, la Protection Suisse des Animaux PSA et ses experts ont visité au total dix expositions d’animaux nationales et internationales. Parmi celles-ci, il y avait trois grandes foires grand public (AGRISCHA, LUGA, BEA) et une exposition de chiens (IHA Kreuzlingen), de chats (IKA Lenzbourg), de chevaux (Marché-Concours, Saignelégier), de vaches (Expo Bulle), d’oiseaux (bourse aux oiseaux de Martigny) et de reptiles (bourse aux reptiles de Belfaux) ainsi que l’exposition itinérante «Ani-maux mystérieux» à Landquart. À cette dernière, les organisateurs ont présenté, en plus de divers reptiles tels que serpents, lézards et crocodiles, des amphibiens (grenouilles Phyllobates terribilis, axolotl), arthropodes (scorpions et araignées), poissons, mollusques (escargots) et mammifères (chinchillas), l’accent étant mis sur les animaux vénéneux.

Amélioration de nombreux aspects critiqués au profit des animaux lors des expositionsOn peut constater que les organisateurs et exposants ont repris et amélioré au profit des animaux de nombreux points concernant la protection et le bien-être des animaux lors de ces expositions sur la base de nos rapports et critiques. C’était le cas en particulier des améliorations portant sur les possibilités de retrait et de se protéger des regards pour des animaux souvent très exposés lors de certaines expositions (malheureusement pas toutes!).

À la BEA, par exemple, une zone un peu moins exposée par rapport à l’année précédente a été attribuée dans la halle à la truie allaitante en élevage conventionnel présentée dans le box de mise bas avec ses porcelets. Les visiteurs ne pouvaient ainsi plus approcher les animaux que sur deux côtés. De plus, il y avait toujours un collaborateur au stand d’information juste à côté du box, ce qui a certainement amélioré les soins de ces animaux sensibles au stress. À la LUGA aussi, à nos yeux l’une des expositions animales les plus exemplaires de Suisse, la plupart de nos critiques ont également été écoutées et certaines d’entre elles, mises en œuvre de manière optimale pour les animaux. On peut certainement en dire de même pour les lapins et la plupart des volières (de pi-geons, poules et oiseaux). La PSA a également jugé particulièrement positive l’adaptation des box des chevaux dans la partie inférieure grillagée avec des panneaux en bois pour éviter à l’avenir que les chevaux, en particulier les poulains aux pattes fines, se prennent les pattes dans la grille et se blessent.

Détention en groupe exemplaire lors des foires grand publicLa tendance à la détention en groupe respectueuse des animaux dans les foires destinées au grand public était généralement manifeste. Nombre de chèvres, moutons, ânes, porcs, poules, lapins, cochons d’Inde, chiens, oiseaux, chevaux et vaches avec des veaux ont été présentés dans des conditions exemplaires, aussi en extérieur, dans lesquelles les animaux ne manquaient de rien. Il y avait, entre autres, des possibilités d’accès à une souille et de repos pour les porcs, de grignotage et d’escalade pour les chèvres curieuses, des branches naturelles et des possibilités de nidification adaptées aux différentes espèces ainsi que des nids pour les oiseaux et les poules, du fourrage grossier, une litière profonde et de nombreuses possibilités d’interaction avec leurs congénères pour les chevaux, ânes, vaches et veaux. Les lapins, cochons d’Inde et oiseaux ont également eu de nombreuses possibilités de se cacher et de s’occuper avec des matériaux naturels lors de certaines expositions. Même les cochons de course ont eu suffisamment d’espace cette année et généralement des structures et des aménagements de leur enclos adaptés à leurs besoins (LUGA).

Les experts de la PSA (et avec eux certainement de nombreux visiteurs) ont vraiment eu plaisir à observer les animaux exposés, dont certains étaient très à l’aise et aussi moins stressés grâce à des conditions de détention diversifiées.

Des améliorations ont aussi été constatées lors des expositions concernant certaines espèces, p. ex. l’exposition internationale de chats à Lenzbourg, dont le règlement d’exposition modifié comportait de nombreuses améliorations importantes pour le bien-être des animaux: toutes les

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cages d’exposition devaient être équipées d’eau, d’un bac à litière, d’un support moelleux et de possibilités de retrait.

La bourse aux reptiles Aqua Terra à Belfaux, qui a largement modifié le règlement d’exposition de manière opportune, s’est, elle aussi, efforcée d’améliorer le bien-être des animaux durant la bourse. Elle a, par exemple, défini des critères de présentation empêchant la manipulation des animaux et amélioré la communication d’informations sur l’espèce animale, précisant les caracté-ristiques propres à chaque espèce, les formes de détention ainsi que les exigences pour les détenir en respectant leurs besoins. Force est ici de constater que, malgré tout, les exigences minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux en matière de taille, d’équipement et de conditions climatiques d’une bourse n’étaient généralement pas satisfaites.

L’exposition itinérante «Animaux mystérieux» à Landquart a majoritairement présenté des enclos avec des aménagements naturels et variés, conformément à la loi, en particulier pour les serpents. Nous avons néanmoins aussi été frappés par le déficit d’éclairage et l’aménagement de nombreux terrariums répondant parfois mal aux besoins des animaux. Cela s’est traduit par une sollicitation excessive de certains animaux, y compris des poissons, due à la situation et aux conditions de détention (parfois inadéquates).

Excellentes présentations avec des animaux non stressésMis à part des traitements brusques de certains animaux (surtout les vaches laitières) ou visiblement stressés et dépassés (également les vaches laitières), il y a eu aussi des présentations donnant de l’espoir qui ont mis en avant l’absence de manipulations douloureuses ou stressantes pour les animaux ainsi qu’un travail d’équipe harmonieux. Le spectacle western à la LUGA ou les démons-trations des chevaux au Marché-Concours étaient, par exemple, superbes à regarder.

Trop peu d’espace, manque de possibilités de retrait et d’occupation, peu de liberté de choixCette année aussi, toutes les expositions d’animaux visitées ont montré leurs «points forts en matière de détention» et leurs efforts visibles pour améliorer les critères de bien-être animal. Néanmoins, chaque exposition a donné lieu à des critiques. Tous les domaines étaient concernés: enclos et modes de détention peu respectueux des animaux et peu adaptés à leurs besoins ou traitement parfois brutal des animaux qui leur étaient confiés (présentations de vaches et de chèvres à la LUGA, de vaches à l’Expo Bulle) et non-respect des dispositions de protection des animaux.

Nous avons de nouveau remarqué le manque de possibilités de retrait et d’occupation dans certaines conditions de détention lors des expositions. C’était notamment le cas à l’exposition féline de Lenzbourg, où les cages standard utilisées avaient un espace réduit à 70 x 70 cm par chat, et ce, toute la journée (sauf au moment du jugement et du coiffage préalable, qui n’ont guère contribué à faire baisser le niveau de stress des animaux). La possibilité de retrait exigée par le règlement de l’exposition n’était pas mise en œuvre partout dans les mêmes conditions et certains chats présen-taient des signes de stress et de sollicitation excessive.

À l’AGRISCHA et au Marché-Concours, on a déploré des espaces exigus, des densités d’occu-pation trop élevées et un manque de possibilités de retrait. De nombreux animaux étaient très exposés et la plupart d’entre eux pouvait être touchée par les visiteurs de plusieurs côtés. Si à cela s’ajoute un manque d’espace disponible – ou si les chevaux sont présentés attachés –, ils n’ont alors aucune possibilité de retrait ou d’échappatoire. Il s’ensuit souvent des conflits entre les ani-maux avec des risques de blessure – y compris pour les visiteurs.

Nous sommes d’avis qu’il reste généralement lors des expositions une belle marge de progression pour la détention des chevaux ainsi que des alpagas. Cela va de la détention souvent inadaptée à l’espèce, dans des box ou des enclos dans lesquels les animaux doivent souvent séjourner durant des jours, visibles de plusieurs côtés, avec des problèmes de distance vis-à-vis des visiteurs, de

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leurs congénères ou d’autres animaux, jusqu’au manque de possibilités de retrait et de protection des regards, et surtout d’exercice quotidien et d’activité. Bien que de nombreux box aient désormais une bonne couche de litière et que les animaux soient généralement bien soignés, ils manquent souvent de contacts sociaux et, surtout, d’exercice suffisant. Nous estimons qu’il y a notamment des progrès à faire en termes de possibilités de retrait, de protection des regards, d’espace et de possibilités d’occupation au Marché-Concours pour les chevaux (en dépit de possibilités régulières de bouger avec les présentations sur le terrain) et à la BEA pour les alpagas, qui avaient tout bon-nement trop peu d’espace. Malheureusement, les chevaux n’avaient pas la possibilité de bouger et d’avoir des contacts sociaux librement sur le terrain de l’exposition ou sur le parcours extérieur à la BEA et au Marché-Concours. À la BEA, il y aurait eu des possibilités (il y a des aires de sortie) – mais, selon nos observations, elles ont été très peu utilisées.

Point négatif: de nombreux animaux à certaines expositions étaient, par exemple, contraints de manger en se faisant caresser et tripoter en même temps par les visiteurs. Il suffirait d’installer dans l’enclos ou sur le parcours extérieur plusieurs points d’affouragement. Il y a un besoin évident d’amélioration à cet égard à l’AGRISCHA (abreuvoirs et mangeoires ou râteliers étaient systémati-quement installés côté visiteurs), ainsi qu’à la LUGA (râteliers de foin dans les enclos des brebis, chèvres et vaches allaitantes). En revanche, nous avons remarqué à la BEA que de nombreux ani-maux pouvaient manger tranquillement sans être dérangés par les visiteurs (détention de vaches allaitantes à l’intérieur et à l’extérieur, ânes, chevaux islandais). Notre critique de l’année dernière y a été prise en compte et bien mise en œuvre dans l’intérêt du bien-être des animaux.

Mini-zoos: équilibre difficile entre protection animale et contacts sociaux homme-animal Comme toujours, nous constatons souvent qu’il y a trop d’animaux dans ces mini-zoos avec trop peu de possibilités de retrait et d’échappatoire. En raison de l’espace limité, de nombreux animaux de ces mini-zoos se retrouvent dans des situations contraignantes. Cela est particulièrement notoire chez les espèces animales qui se regroupent et aiment bien se blottir les unes contre les autres, comme les agneaux et les porcelets. Ces animaux justement sont souvent dérangés, effarouchés et chassés par les enfants alors qu’ils se reposent. On observe aussi souvent ce problème chez les chèvres qui veulent grimper et profiter des possibilités spécialement mises à leur disposition pour grimper et se reposer, qui sont dérangées et souvent évincées par des enfants qui aiment aussi grimper. Un potentiel de conflit identique existe aussi sur les points d’affouragement. Ils sont fré-quemment placés de manière à ce que les animaux soient obligés de se laisser caresser pendant qu’ils mangent et par conséquent dérangés. Les mini-zoos offrent tous aujourd’hui des espaces de retrait généralement bien marqués. Il manque néanmoins malheureusement de barrières fonction-nelles, de personnel capable de s’imposer et d’une éducation stricte des plus jeunes sur la façon de se comporter avec des animaux qui se sont mis en retrait et se reposent. Les temps de repos du mini-zoo de la LUGA étaient bien réglementés et respectés. En revanche, il reste des progrès à faire chez les porcelets, qui n’avaient qu’un seul point d’affouragement (une assiette) dans le mini-zoo. Comme tous les porcelets se précipitaient en même temps sur l’assiette et qu’ils étaient serrés en mangeant, les animaux sont entrés en compétition pour la nourriture avec pour conséquence des disputes et des morsures. Il faudrait mettre en place plusieurs points d’affouragement pour que chaque animal ait suffisamment d’espace et puisse manger en toute tranquillité.

Améliorations souhaitées des conditions de détention des reptiles, petits animaux et volaillesLa PSA a jugé une fois de plus très critique et, dans certains cas aussi, non conforme à la loi, la détention des poules, poussins, cailles, lapins, oiseaux et reptiles présentée dans certaines expo-sitions (également sur plusieurs jours). On a, certes, moins noté de cages trop petites et, à quelques

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exceptions près (bourse aux oiseaux de Martigny), la détention individuelle d’espèces animales sociales était aussi moins courante. Cependant, il y avait encore quelques exemples d’aménage-ments et de structures rudimentaires et inadéquats dans les cages et les enclos, tandis qu’il man-quait dans de nombreux endroits de possibilités de retrait et d’occupation ainsi que de protection contre les regards pour les petits oiseaux et les volailles. Il y a encore un fort potentiel d’améliora-tion dans ce domaine. On a parfois aussi peu pris en compte le comportement spécifique de l’espèce: les oiseaux, volailles et petits animaux de compagnie sont souvent farouches, craintifs et sensibles au bruit, même s’ils sont habitués à la compagnie de l’homme. La situation rencontrée lors des expositions où ils sont regardés, observés, bousculés et parfois aussi touchés par des centaines de visiteurs est probablement très pénible pour ces animaux de fuite. S’ils n’ont pratiquement pas non plus la possibilité de se protéger et de se retirer, ils en souffrent encore plus. Pour cette raison, la PSA accueille aussi favorablement des mesures prises par certains organisateurs pour maintenir une distance entre les visiteurs et l’animal exposé (p. ex. sous forme de barrières, de possibilités de retrait, de protection contre les regards) – particulièrement bien améliorée cette année dans les petits enclos de la LUGA. À la BEA, en revanche, il n’y avait pratiquement pas de possibilités de retrait ni de véritable protection des regards (p. ex. pour les cochons d’Inde, cailles, poules, lapins angoras, poussins et canards).

Le manque de possibilités de retrait et de protection des regards à la bourse aux oiseaux de Martigny s’est clairement traduit par des conditions de détention réduites au minimum et non respectueuses des animaux. Les oiseaux n’y ont bénéficié ni de possibilités de retrait ni de protec-tion suffisante des regards. Les dispositions légales concernant le mode de détention, la vente et l’obligation de fournir des informations, requises depuis 2018, ont également été totalement igno-rées. Il est du devoir des autorités responsables de l’autorisation et de l’application des dispositions légales d’en exiger le respect. Du fait du libre accès aux cages, les visiteurs ont largement perturbé les animaux, d’autant plus que l’obligation de surveillance n’a pas été suffisamment exercée. Divers oiseaux ont ainsi été extrêmement gênés par la situation d’exposition et leur capacité d’adaptation, sollicitée de manière excessive.

Les critiques susmentionnées valent aussi pour l’exposition de reptiles et d’autres «animaux exotiques» qui accusent un retard en la matière. Les conteneurs étaient, par exemple, fréquemment trop petits et à peine aménagés. Il manquait souvent de substrats appropriés, d’agencement ou d’éléments d’agencement répondant aux besoins des animaux, de possibilités de retrait ainsi que d’écrans pour se protéger des regards. De plus, les animaux détenus dans des conteneurs en plas-tique ne bénéficiaient souvent pas d’un climat optimal.

Place aux éleveurs et aux élevages extrêmes!Nous avons aussi observé cette année des améliorations concernant la fréquence du toilettage excessif lors des expositions canines et félines. Néanmoins, nous avons également constaté que l’ambition des éleveurs chez les champions et petites races (à poils longs) prévalait et que ces derniers continuaient d’être toilettés et pomponnés bien plus que nécessaire. Force est, hélas, de constater que plus un chien était toiletté et pomponné, plus il avait de chances d’être primé, et ce, quelle que soit la race. On ne peut que déplorer que la devise selon laquelle il faut souffrir pour être beau ait ici entière validité et que les juges s’y soient laissé prendre. Malheureusement, les animaux n’ayant pas leur mot à dire souffrent de ces manipulations lors des expositions. Qui plus est, comme le toilettage excessif est injuste envers les autres participants, tout est fait, si possible, en catimini. Il faut surveiller de très près les exposants et les éleveurs pour les prendre en flagrant délit et retirer les «brebis galeuses» de la compétition. Mais tout cela ne sert à rien en l’absence de conséquences sérieuses pour le comportement fautif. On assiste régulièrement à la même si-tuation dans les expositions de bétail. Les meilleurs règlements et lois sont inutiles si leur appli-cation ne suit pas.

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Cette année aussi, éleveurs et exposants ont tenté de prendre un avantage compétitif au détri-ment de leurs braves animaux. Plus les pis étaient gros et pleins, plus la victoire était assurée, ce qui a été confirmé par les prix décernés. Les intervalles de traite habituellement de 12 heures n’ont pratiquement jamais été respectés. Presque toutes les vaches avaient les trayons collés pour stopper l’écoulement du lait et ont dû se présenter très fortement gênées dans l’arène avec des pis enflés, durs, pleins à craquer. La plupart d’entre elles n’arrivait pratiquement pas à marcher normalement pour cette raison et l’application excessive de laque, gel, spray et poudre, ainsi que le rasage com-plet des poils tactiles du museau et des sourcils, ont encore handicapé un peu plus les animaux. Du point de vue de la protection des animaux, les procédures présentées ne se contentaient pas d’enfreindre à maints égards les dispositions légales et les règlements, mais étaient la plus haute expression d’un élevage orienté vers le profit, sans égard pour le bien-être et la santé des animaux. Le constat se répète: si les règlements et les lois ne sont pas rigoureusement appliqués – et «ne font pas mal» à ceux qui les enfreignent, rien ne changera aux manipulations faites au détriment des animaux. La Protection des animaux veut que les autorités et les organisateurs se montrent «plus durs» pour le bien-être des animaux martyrisés.

En dehors de cela, les visiteurs des expositions canines et félines ont eu peu ou prou le même spectacle que les années précédentes. Ils ont vu de nombreux animaux handicapés par des carac-téristiques d’élevage extrême: museau court prononcé, nombreux plis, queue manquante ou courte, problèmes respiratoires, chiens à peine capables de se déplacer à cause de leurs poils trop longs, trop courts sur pattes et trop bas, au dos trop long et oreilles tombantes surdimensionnées (basset) traînant sur le sol, ainsi que diverses formes nues.

La PSA estime en particulier qu’il reste encore beaucoup à améliorer s’agissant des élevages extrêmes et que, notamment dans ce domaine, l’ordonnance sur la protection des animaux dans le cadre de l’élevage (en vigueur depuis 2014) est encore loin d’être rigoureusement appliquée. À l’avenir, les juges, les organisateurs et les vétérinaires officiels devront être encore plus attentifs et plus sévères.

Notre bilan Nous sommes en dialogue ouvert avec de nombreux organisateurs et exposants – et travaillons avec l’objectif commun de créer les conditions d’un meilleur bien-être animal pour les animaux d’expo-sition, qui s’avérera payant des deux côtés. D’ailleurs, de nombreux organisateurs et exposants prennent à cœur nos critiques et mettent des améliorations en œuvre. Nous voyons souvent des animaux à l’aise, détendus, occupés et capables d’interagir avec des congénères ou également des visiteurs. Les expositions ne sont donc pas uniquement stressantes et fatigantes pour les animaux, mais aussi un divertissement et un enrichissement – quand on s’y prend bien. Le fait est que les expositions d’animaux jouent un rôle important dans notre société et sont un point de rencontre indispensable pour les amis des animaux, les professionnels, les éleveurs et autres parties intéres-sées. Sans compter qu’elles assument également d’importantes tâches pédagogiques ainsi que la responsabilité d’éduquer les visiteurs en matière de détention et de traitement respectueux des animaux. Voilà pourquoi la Protection des animaux insiste tant sur la bonne mise en œuvre systé-matique de l’ordonnance sur la protection des animaux et demande aux expositions d’animaux de se présenter au public avec les meilleurs exemples de détention d’animaux et en groupe ainsi qu’un traitement respectueux.

Nos suggestions concrètes d’amélioration et nos demandes figurent dans le bilan de chaque rapport spécifique d’exposition.

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Exposition féline internationale LenzburgDu 23 au 24 février 2019, visité le 24 février 2019

Exposition féline internationale Lenzburg

Bilan

Parmi les aspects positifs de l’exposition à Lenzbourg, mentionnons le bon traitement réservé dans l’ensemble aux chats ainsi que l’atmosphère calme. Dans leur grande majorité, les animaux sem-blaient habitués à la situation d’exposition et la vivaient bien. Cela permet d’en conclure que de nombreux éleveurs sont en mesure d’estimer quels chats peuvent participer à une exposition ou non.

Depuis le 1er mars 2018, l’ordonnance révisée sur la protection des animaux (OPAn) est entrée en vigueur. Elle implique certaines modifications destinées à améliorer le bien-être des animaux dans le cadre des expositions. Il y est fait notamment mention que les exigences (qualitatives) relatives à l’aménagement des enclos ne tolèrent aucune restriction durant les manifestations. En d’autres termes, l’équipement et la structure des enclos doivent être conformes aux exigences minimales pour la détention permanente des animaux. Lors des expositions – comme pour leur détention permanente –, les chats doivent disposer de surfaces de repos surélevées, de possibilités de s’isoler, de gratter et d’activité, d’un bac à litière et d’un accès permanent à de l’eau. Les ex-

Cette chatte persane s’est retirée dans le coin et sa litière pour chat. Avec ses pattes avant, elle s’accroche à la grille de la cage et signale qu’elle a besoin de plus de recul et d’intimité.

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posants ne peuvent donc plus objecter, comme c’est souvent le cas, que certains chats ne cherchent pas du tout à s’isoler ou que de l’eau et un bac à litière sont, si nécessaire, mis à leur disposition dans la cage. Les dispositions stipulent désormais que les animaux exposés doivent disposer en permanence de l’équipement mentionné, que le chat s’en serve ou non dans certains cas. Le fait que les organisateurs se soient conformés aux nouvelles lois, le règlement imposant aux exposants de prévoir des possibilités de s’isoler, de l’eau et un bac à litière dans les cages, a été accueilli favorablement. Mais il serait maintenant important de vérifier sur place le respect de ces nouvelles dispositions. Il semble que cela n’ait pas été le cas. Par exemple, environ 40 % de toutes les cages n’avaient toujours pas les possibilités requises de s’isoler. Par comparaison avec d’autres expositions félines, à Lenzbourg, davantage de chats pouvaient disposer de plus d’espace dans des cages doubles. Cette tendance positive n’était malheureusement pas encore suivie par tous les éleveurs. On a également pu observer à Lenzbourg que deux chats étaient exposés dans une cage simple ou trois chats dans une double cage, ce qui n’est pas tolérable, en particulier pour les grandes races.

Si la plupart des chats semblaient bien vivre la situation d’exposition, certains d’entre eux y faisaient exception. Dans ces cas-là, les organisateurs et les exposants auraient dû réagir, car l’OPAn stipule que les animaux surmenés par la situation et dont le comportement s’avère clairement anormal ou qui présentent des symptômes de stress persistants doivent être éloignés des salles de la manifestation. Il relève de la responsabilité des exposants et des organisateurs de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que les chats se sentent aussi à l’aise que possible durant l’exposition. Il faut impérativement vérifier régulièrement si des animaux présentent des symptômes tels qu’une augmentation du rythme respiratoire, se tapissent ou s’isolent dans un coin de la cage, ont des pupilles dilatées, etc. Si ces chats effrayés n’ont pas de possibilités de s’isoler, les éleveurs doivent être tenus de le leur permettre immédiatement. Si cela n’est pas fait ou si le chat continue d’être stressé en dépit de la possibilité de s’isoler, l’éleveur devrait être invité à quitter l’exposition avec son chat.

L’exposition de chats qui entrent dans la catégorie des élevages extrêmes ou qui présentent des caractéristiques d’élevage extrême reste encore très problématique, en particulier si celles-ci affectent les animaux, leur comportement ou leur santé. Dans ce cas aussi, l’OPAn révisée stipule désormais clairement que ne sont plus autorisés à être exposés les animaux dont les buts d’élevage ont pour conséquence de limiter les fonctions organiques et sensorielles et qui s’écartent du com-portement typique de la race (p. ex., le syndrome brachycéphale). Par conséquent, les chats sphynx et devon rex presque sans poils dont la thermorégulation est perturbée et qui ne sont plus en mesure d’utiliser une partie essentielle de leur sens du toucher en raison de l’absence ou de l’atrophie des poils tactiles devraient à l’avenir être exclus des expositions. La même règle s’applique aux repré-sentants des races de persan et de l’exotic shortair qui souffrent de divers problèmes de santé en raison de leur brachycéphalie extrêmement prononcée.La Protection Suisse des Animaux PSA invite les organisateurs d’expositions et la FFH (Fédération Féline Helvétique) à poursuivre leurs efforts en vue d’améliorer le bien-être des chats au cours des expositions. Les modifications apportées au règlement de l’exposition à Lenzbourg concernant l’aménagement des cages doivent être jugées positives, mais ne sont pas encore suffisantes pour satisfaire aux exigences de la révision de l’ordonnance sur la protection des animaux. Qui plus est, elles ne sont pas suffisamment appliquées dans la pratique.

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Positif• La plupart des chats ont bien vécu la situation d’exposition.• Le règlement de l’exposition exigeait désormais aussi des possibilités de s’isoler pour les chats.• Bon comportement des juges et des exposants avec les chats.

Négatif• Vérifications insuffisantes de la réglementation sur place.• Persistance des réactions de certains chats par des symptômes de stress à la situation d’exposi-

tion, sans mesures permettant de les soulager.• Poursuite de l’exposition de chats entrant dans la catégorie des élevages extrêmes ou présentant

des caractéristiques d’élevage extrême restreignant clairement certaines fonctions.

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Expo Bulle2 mars 2019

Avant-propos

Clippage trompeur pour augmenter les chances de gagner: des pis trop pleins, douloureusement gon-flés, complètement rasés, anormalement brillants et manipulés pour faire ressortir les vaisseaux mammaires ainsi que des trayons collés tiennent la vedette aux expositions de bétail et suggèrent des rendements laitiers prodigieux. Bien que le rendement laitier et la lignée de chaque vache soient méticuleusement documentés et puissent être consultés à tout moment sans grand effort, les animaux sont exagérément préparés pour les concours organisés lors des expositions de vaches laitières et présentés extrêmement affectés sur le ring. La souffrance des vaches présentées et primées ne semble pas compter au regard de la récompense publique des éleveurs et des exposants «couronnés de succès». La Protection Suisse des Animaux PSA voit les choses bien différemment – et ce n’est pas la première fois.

I. Généralités

La 46e édition de l’Expo Bulle s’est déroulée le 2 mars 2019 à l’Espace Gruyère à Bulle. Elle était organisée par Holstein Switzerland et Swissherdbook. Les principaux sponsors étaient les Pro-ducteurs Suisses de Lait, Swissgenetics et la ville de Bulle. L’exposition a rassemblé quelque 270 vaches des races Holstein et Red Holstein jugées par Niklaus Krebs. Aux côtés des vaches laitières, des veaux ont également été présentés, les moins de 4 mois en enclos de groupe et ceux de plus de 4 mois à l’attache. Tous les animaux étaient déjà sur place le 28 février. Le retour dans les exploitations d’origine a eu lieu le 3 mars 2019.

Le concours a débuté le matin avec les vaches qui avaient vêlé pour la première fois (catégories junior, réparties en 3 catégories par race). Les vaches plus âgées ont ensuite pris le relais, les Red

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Holstein étaient réparties en 5 catégories et les Holstein en 7 (catégories seniors). S’en sont suivies les élections des championnes au cours desquelles chacune des vaches gagnantes des catégories précédentes sont revenues sur le ring.

Depuis mars 2018, les dispositions de protection des animaux sont plus strictes pour les mani-festations impliquant des animaux, en particulier pour les expositions de plusieurs jours. Elles prescrivent notamment que seuls des animaux en bonne santé (non malades et/ou souffrants) peuvent être exposés, que les organisateurs doivent employer suffisamment de personnel qualifié pour s’occuper des animaux et désigner une personne responsable de leur soin qui soit contacta-ble à tout moment durant la manifestation. En outre, la manifestation doit être organisée et se dérouler de manière à ne pas produire pour les animaux de stress supplémentaires qui s’accompagnent de douleurs, de maux, de dommages ou de surmenage. Il faut, par exemple, éviter les temps d’attente inutiles entre les présentations de chaque animal, notamment pour les animaux des ca-tégories qui ont déjà été classés et qui doivent se représenter plus tard pour la désignation de la gagnante au classement général. Cela prolonge les intervalles de traite et stresse encore plus les animaux. L’organisateur peut faire l’objet de poursuites administratives et pénales si les animaux souffrent ou subissent des dommages, ou s’ils sont inutilement surmenés ou souffrent, en raison d’une mauvaise planification ou du mauvais déroulement d’une manifestation. De plus, les animaux surmenés par la situation doivent pouvoir être mis à l’écart dans des conditions appropriées et recevoir les soins ad hoc. Il faut, autrement dit, éloigner des salles de la manifestation et amener avec ménagement en dehors des espaces accessibles au public les animaux dont le comportement s’avère clairement anormal ou qui présentent des symptômes de stress persistants afin de les soig-ner comme le requièrent leurs symptômes. Il ne doit y avoir aucun signe de stress excessif de l’animal. La manifestation doit également se dérouler de manière à accorder aux animaux des périodes de repos et de récupération adéquates qui prennent en compte les conditions climatiques et le bruit. L’accès du public aux animaux doit donc toujours être correctement régulé.

Deux collaboratrices de la PSA ont visité l’exposition pendant deux heures et demie en concer-tation avec les représentants des organisateurs et accompagnées par ceux-ci.

Au cours de la visite, le niveau sonore et les températures dans l’étable ont été jugés sans dan-ger pour les animaux.

II. Points positifs pour la protection des animaux relevés durant l’exposition

• Détention des animaux: Les animaux présentés durant l’exposition étaient tous bien soignés. Les vaches étaient suivies et surveillées. Elles disposaient d’emplacements suffisamment grands avec une litière très épaisse et recevaient une alimentation de haute qualité. Elles avaient toutes accès à des abreuvoirs automatiques.

• Climat de l’étable: Les étables étaient d’une propreté exemplaire avec une très bonne qualité de l’air. Des ventilateurs avaient été installés au-dessus des vaches pour une meilleure aération.

• Traitement des animaux et soins: Point positif: la manière d’attacher les vaches avait été améli-orée et leur permettait désormais de se lever et de s’allonger comme elles ont l’habitude de le faire. Les animaux étaient, de surcroît, bien surveillés et entourés de soins.

• Spectacle modéré et niveau sonore sur le ring: Le comportement du juge sur le ring a été apprécié. Il a renoncé, par exemple, à se précipiter soudainement vers la vache gagnante et a ainsi évité de susciter des réactions de peur chez les animaux. Le faible niveau sonore de la musique sur le ring a également été ressenti comme agréable.

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III. Améliorations par rapport à la dernière Expo Bulle évaluée par la PSA (2018)

• Contrôle visuel du remplissage des pis avant d’entrer dans l’arène: Conformément au nouveau règle-ment, les inspecteurs se sont davantage focalisés sur le contrôle au pré-ring qui a été intensifié sur place, ce que la PSA a estimé positif et pertinent. Avant d’entrer sur le ring, toutes les vaches devaient passer le contrôle visuel au pré-ring effectué par des personnes dûment formées. Les inspecteurs étaient équipés de lampes de poche qu’ils utilisaient pour évaluer le remplissage des pis de chaque animal. Pour ce faire, le pis était examiné de tous les côtés et évalué selon les directives. Le contrôle au pré-ring était installé de manière à former un goulot d’étranglement qui obligeait chaque vache entrant dans l’arène à passer d’abord par ce point. En cas de doute, les vaches passaient un examen échographique avant d’entrer sur le ring, ce qui s’est également produit en présence des collaboratrices de la PSA. Selon le règlement de la CTEBS, le contrôle au pré-ring ne peut être effectué que par des personnes qui y ont été spécialement formées. L’objectif principal du contrôle au pré-ring est de détecter les animaux présentant des signes visibles d’œdèmes du pis avant d’entrer sur le ring.

La PSA n’a malheureusement pas pu obtenir de statistiques détaillées comme elle l’avait demandé. Nous ne savons donc pas, par exemple, combien d’animaux (par catégorie et au total) ont été invités au pré-ring à passer un examen échographique ni pour combien d’entre eux un œdème a été diagnostiqué.

• Examen échographique des pis après l’attribution des prix: Comme l’année dernière, les deux pre-mières vaches primées ont passé un examen échographique pour détecter des œdèmes du pis. Les dispositions du règlement d’exposition de la CTEBS plus sévères depuis le 1er janvier 2019 n’autorisent plus, par exemple, une traite partielle lorsqu’un œdème a été détecté à l’examen échographique. Il faut désormais traire immédiatement et complètement la vache. Cette mesure sert principalement à soulager la vache et à prévenir d’autres dommages pour le pis. Elle entraîne également la disqualification.

Toutefois, l’exposant est autorisé à conserver le prix malgré les résultats positifs de l’examen et les mesures ordonnées. En termes de protection des animaux, cela est choquant parce qu’il est en plus pratiquement «récompensé» pour son mauvais comportement, malgré ou justement grâce à cette infraction aux dispositions de protection des animaux, et que cette récompense obtenue de manière déshonorante – mais officielle – sera considérée dans la filière comme un succès d’élevage.

IV. Absence d’améliorations, voire détériorations par rapport à la dernière Expo Bulle évaluée par la PSA (2018)

• Collage et scellement des trayons: La majorité des vaches avait de nouveau les trayons collés. La plupart du temps, l’opération a été effectuée plusieurs heures après la dernière traite et un certain temps avant la présentation sur le ring. Coller les trayons signifie fermer le canal du trayon avec une substance adhésive pour empêcher le lait de s’écouler. En raison des interval-les entre les traites généralement considérablement allongés lors des expositions (souvent plus de 18 heures!), la pression à l’intérieur du pis augmente tellement que le sphincter du trayon n’arrive plus à y résister et ne peut plus empêcher le lait de s’échapper. L’objectif de tels scel-lements consiste aussi à présenter la vache, du point de vue de l’exposant, dans un état idéal et avec la forme désirée du pis. Pour y parvenir, les quartiers avant et/ou arrière ont parfois été traits, par exemple à des moments différents avant la présentation, puis scellés pour empêcher tout écoulement. Le règlement de la CTEBS autorise pour ces manipulations l’emploi de 8% de collodion; toutes les autres substances adhésives sont interdites. La visite n’a pas permis de vérifier si cela était respecté sur place.

Si l’on fait abstraction des gênes qu’entraîne l’absence de traite pour les animaux lorsque la pression sur le pis est excessive, le collage et le scellement des trayons empêchant l’écoulement du lait qui les soulagerait, les nombreuses tentatives de se défendre des vaches lors de l’enlèvement

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et de l’arrachement des substances adhésives permettent de conclure que toute cette procédu-re porte clairement atteinte au bien-être des animaux. De telles manipulations ont de nouveau clairement montré en 2019 que l’ambition de l’éleveur prévaut encore nettement sur le bien-être des animaux.

• Mesures et sanctions après échographie du pis – évaluation de l’œdème du pis non conforme à la pro-tection des animaux: Après que la PSA a attiré l’attention à maintes reprises sur des pratiques et des manipulations des vaches laitières contraires aux principes de la protection des animaux lors des expositions au cours des dernières années, la CTEBS a, dans un premier temps, introduit l’examen échographique du pis (avec le soutien des vétérinaires cantonaux et de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, OSAV) afin de pouvoir faire appliquer plus efficacement l’ordonnance sur la protection des animaux concernant les pis surchargés en se basant pratiquement sur un résultat clinique. La PSA a vu dès le début d’un œil critique cette méthode, car elle ne permettait notamment de prendre des mesures au plus tôt qu’en présence d’un résultat positif. Or les animaux étaient et sont manifestement gênés (ce qui est scientifi-quement prouvé) depuis plusieurs heures auparavant, du fait des longs intervalles entre les trai-tes et des pis surchargés. De plus, seules les deux premières vaches primées ont été examinées. Cela signifie qu’une grande partie des vaches n’a pas été examinée pour détecter un œdème ni soulagée en ordonnant la prise de mesures immédiates possibles, en dépit de signes évidents de gêne due à des pis fortement remplis et à une modification manifeste de leur démarche.

Des informations complémentaires et des recherches postérieures à la visite de l’exposition ont révélé que la constatation d’un œdème n’avait été qualifiée de «positive» par la commission de contrôle de la CTEBS qu’à partir du niveau 2 de gravité. En conséquence, de nombreuses vaches n’ont pas été immédiatement soulagées comme prévu (conformément au règlement de la CTEBS et aux dispositions de protection des animaux), en dépit de résultats positifs et de gênes impor-tantes. Les mesures de soulagement pour les vaches concernées (traite complète) définies et renforcées depuis janvier 2019, ainsi que la disqualification comme sanction des exposants fautifs ont ainsi été contournées. Avec une telle interprétation, un résultat pathologique cliniquement évident, à savoir la constatation d’un œdème du pis au moyen d’une échographie (degré de gravi-té 1 à 3), a été mal interprété de manière discrétionnaire et contraire aux dispositions de protection des animaux en vigueur, et ce, au détriment des animaux concernés. Cette procédure est inaccep-table en termes de protection des animaux et vide profondément de leur sens les dispositions applicables en matière de protection des animaux et même le règlement plus strict.

Il est également apparu que les résultats positifs des échographies du pis étaient traités diffé-remment d’une région à l’autre lors des expositions de bétail de cette année:

• Les vétérinaires spécialisés dans l’examen échographique (4 vétérinaires au total) ont uniformé-ment réparti les résultats en fonction de critères définis en 3 degrés de gravité (1, 2 ou 3). Les résultats et les répartitions en degrés de gravité ont été transmis aux commissions de contrôle de la CTEBS et aux offices vétérinaires et/ou aux vétérinaires officiels compétents.

• En Suisse orientale, le constat d’un œdème (de gravité 1) a conduit, à juste titre, à prendre la mesure immédiate spécifiée, c.-à-d. à traire la vache, ainsi qu’à la disqualification de l’exposant. Par ailleurs, l’office vétérinaire a infligé d’autres sanctions aux exposants, en fonction du degré de gravité (1 = avertissement, 2 et 3 = plainte).

• En Suisse romande (Lausanne et Bulle), le règlement concernant les résultats positifs a été in-terprété différemment par la commission de contrôle de la CTEBS et au détriment des animaux. Seuls les œdèmes à partir du degré de gravité 2 ont entraîné la traite ainsi que la disqualifi-cation. Les vaches dont l’échographie avait mis en évidence un œdème de gravité 1 n’ont pas bénéficié d’un soulagement instantané au moyen d’une traite complète immédiate, en dépit de dispositions «plus sévères» du règlement, de résultats cliniques clairs et d’une gêne attestée par

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les pis surchargés. Elles ont dû continuer à participer au concours. Ainsi, malgré des résultats positifs et des dispositions pertinentes en matière de protection des animaux, des exposants et des éleveurs ont pu continuer à rivaliser aux dépens de leurs animaux. Les vaches qui se sont vu diagnostiquer un œdème de gravité 1 après une première attribution de prix sont passées comme si de rien n’était dans le classement de la catégorie supérieure, malgré la gêne et les douleurs causées par les pis trop pleins et malgré des résultats échographiques positifs. Et même après avoir été de nouveau primée, personne n’avait à redouter de sanctions plus strictes. Tant que le niveau de gravité 2 n’était pas atteint, il ne se passait rien. Seul un diagnostic de gravité 2 devait entraîner une traite immédiate et signifiait la fin du concours pour la vache, l’exposant et/ou l’éleveur. Mais cela n’a eu aucune influence sur les prix attribués qui n’ont pas été invalidés. Seule une sanction de la part de l’office vétérinaire pouvait s’ensuivre. Cependant, un avertissement ou de légères amendes sont apparemment aisément acceptés et, en outre, ne semblent pas nuire au «succès d’élevage» (faussement acquis).

• Prix décerné en dépit d’un œdème du pis et d’infraction au règlement: Après la présentation de chaque catégorie, les première et deuxième vaches du classement étaient appelées à passer un examen échographique. Conformément au règlement, il était effectué par l’un des vétérinaires figurant sur la liste. Il a été répondu aux demandes de précision que, même avec un résultat positif, c’est-à-dire en présence d’un œdème du pis, la vache conserve le prix qu’elle vient de remporter. Bien qu’un signalement soit envoyé au vétérinaire cantonal compétent, l’infraction n’est pas rendue publique ni directement sanctionnée durant l’exposition. Le prix est perçu à l’extérieur comme un succès d’élevage – bien qu’il soit le résultat d’importantes manipulations au détriment de l’animal et de sa santé ainsi que contraires aux dispositions de protection des animaux en vigueur et au règlement.

• Traite après la présentation, enlèvement du collodion avec une vive résistance et des mesures de contrainte: Immédiatement après l’attribution des prix, les vaches ont été conduites à la stalle de traite. Elle était spacieuse et il y avait suffisamment de faisceaux trayeurs disponibles. Les vaches ont manifesté des réactions de défense lors de l’enlèvement du collodion (coups de patte, évitement). Une vache a réagi tellement vivement qu’il a fallu redresser sa queue pour l’obliger à se tenir tranquille. Un jet puissant de lait est sorti surtout des quartiers arrière du pis pendant et après le retrait du collodion.

Immédiatement après le retrait la couche de collodion, un puissant jet de lait est sorti du quartier du pis. Un indicateur de l’énorme pression sur les quartiers et du fait qu’il aurait fallu traire la vache depuis longtemps.

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• Recours à toute une gamme de produits de préparation des vaches Comme à l’accoutumée, de nombreuses préparations (divers sprays de couleur et de brillance) contenant des composants chimiques ont été utilisées pour préparer la présentation des vaches. Reste à savoir si elles «ne causent ni irritations ni dommages». Par ailleurs, les pis des vaches ont été traités avec divers produits, dont la Pommade verte aux huiles essentielles et de l’huile-gel pour bébé. L’utilisation de la pommade sur le pis induit un temps d’attente pour le lait. Par conséquent, on ne doit pas juger de telles applications comme des procédures de clippage «in-offensives» qui n’engendrent ni irritations ni dommages, mais comme l’administration de médi-caments qui ne sont pas sans risques du point de vue de la loi sur les denrées alimentaires (temps d’attente). Certains ingrédients présents dans les pommades, comme les huiles essentielles et les salicylates de méthyle, ont également des effets thérapeutiques stimulant la circulation san-guine (hyperémiant) et analgésiques. Ces utilisations sont réservées à des usages thérapeutiques et aux vétérinaires pour le traitement de maladies. Utilisés lors d’expositions, ces produits sont à considérer comme des substances dopantes stimulant la performance, car ils renforcent les caractéristiques typiques, reconnues et souhaitées dans la branche, comme des vaisseaux très apparents sur le pis qui suggèrent une importante production laitière. Toutefois, conformément à l’ordonnance sur la protection des animaux et au règlement de la CTEBS, l’utilisation de ces produits à cette fin est expressément interdite.

Cette vache a réagi violemment (évitement, coups de patte) lors de la tentative de retirer le collodi-on. Pour la forcer à rester tranquille, sa queue a été fortement redressée, ce qui était extrêmement douloureux pour la vache. La PSA désapprouve résolument de telles mesures coercitives doulou-reuses, injustifiées et superflues si les trayons des animaux présents sur les expositions n’étaient pas collés à des fins de spectacle et que les intervalles de traite d’un maximum de 12 heures étaient respectés.

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Le pis de cette vache a été enduit d’une épaisse couche de pommade. Ce sont généralement des pommades à base d’eucalyptus, de menthol ou de camphre et donc stimulant la circulation (hy-perémiant). Elles sont de préférence utilisées pour stimuler la circulation sanguine des vaisseaux mammaires afin qu’ils se remplissent le plus possible et ressortent clairement.

Une telle pommade a aussi été appliquée sur le pis de cette vache.

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• Toilettage excessif des vaches et attache haute dans le stand de contention: La PSA n’a constaté aucun changement ni aucune amélioration significative dans le toilettage des vaches avant la présentation sur le ring. La procédure longue et pénible s’est déroulée exactement de la même manière que les années précédentes: tonte totale avec, dans la majorité des cas, rasage des poils tactiles, suivis du rasage de la top line le long de la colonne vertébrale. Il était important que la top line soit aussi droite que possible et que les irrégularités naturelles de la ligne dorsale de la vache soient ainsi dissimulées. Pour préparer la top line, les vaches devaient être attachées tête haute selon les instructions des accompagnateurs.

Alors que ces dernières années certaines vaches avaient la tête attachée extrêmement haut, aucun cas extrême n’a été observé lors de la visite de la PSA. Il n’en demeure pas moins que les animaux étaient encore parfois attachés trop haut et dans une posture complètement artificielle. La PSA juge l’attache haute dans de nombreux cas comme non conforme à la protection des animaux. Le règlement de la CTEBS interdit également d’immobiliser trop longtemps les animaux dans une posture complètement artificielle, sachant que ce que l’on entend par «trop longtemps» reste à définir. L’intervention de personnes chargées du contrôle n’a pas été constatée bien qu’elles soient tenues en vertu du règlement d’exposition de le contrôler et de le faire appliquer sur place.

Des licols sans arrêtoir ont continué d’être utilisés pour attacher les animaux dans les stands de contention, ce que la PSA qualifie de non conforme à la protection des animaux. Dans un cas, le licol s’était tellement tordu et tirait si douloureusement que la corde appuyait sur l’œil de l’animal sans que le clippeur ne s’en aperçoive. La position du licol a été immédiatement recti-fiée quand on le lui a fait remarquer.

Il reste donc encore des progrès à faire en ce qui concerne l’attache respectueuse des animaux lors de la préparation et du clippage des vaches dans les stands de contention.

Vache attachée trop haut dans le stand de contention. La sangle du licol était déjà très proche de la partie inférieure de l’œil et pouvait glisser même par de petits mouvements de la tête engendrant de la gêne et des blessures.

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• Rasage des poils tactiles: On rase aussi les poils tactiles de la plupart des vaches pour la présen-tation sur le ring. Bien que l’ordonnance sur la protection des animaux interdise explicitement le rasage ou l’épilation des poils tactiles du cheval, cela ne semble guère intéresser les expo-sants de vaches. Les poils tactiles sont des organes sensoriels importants et ne repoussent que très lentement et parfois seulement incomplètement. Cela influe fortement sur la perception de stimuli minimaux, par exemple, pour s’orienter dans l’obscurité sur le pâturage la nuit, pour percevoir des dangers ainsi que pour rechercher et absorber de la nourriture

Le licol tordu appuyait sur l’œil de la vache. La position n’a été corrigée que lorsque les collabora-trices de la PSA l’ont signalée.

Cette vache a participé à Swiss Expo à Lausanne en janvier où on lui avait déjà rasé les poils tactiles du museau et des sourcils. Les poils qui repoussent seront probablement recoupés pour sa présentation à Expo Bul-le. L’animal est ainsi privé de perceptions sensorielles et de facultés d’orientation importantes.

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• Présentation des vaches sur le ring, modification de la démarche: Pour que les vaches prennent la posture désirée la tête haute, la plupart des présentateurs ont attrapé un pli de la peau de la ganache. La prise de ganache est douloureuse pour les vaches, raison pour laquelle elles évitent d’adopter une autre position de la tête (naturelle et/ou défensive) et se laissent «guider» comme souhaité. La PSA désapprouve résolument de telles mesures coercitives pour la présentation sur le ring et les considère comme non conformes à la protection des animaux.

On a, par ailleurs, observé une démarche non naturelle (contournement des membres posté-rieurs à l’extérieur des pis) chez de nombreuses vaches. Ce comportement dénotait clairement une gêne importante, car les vaches ressentaient manifestement de la douleur en marchant et essayaient de la réduire en contournant le membre postérieur à l’extérieur du pis. Les douleurs sont dues à la pression élevée à l’intérieur du pis, à l’absence de soulagement de cette pression (le lait ne peut pas s’écouler à cause du collage des trayons), ce qui entraîne le gonflement du pis.

En raison du pis douloureux, fortement rempli et gonflé, la vache montre sa gêne en adoptant une démarche non naturelle.

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• Presque pas de vaches avec des toupillons naturels: Comme les années précédentes, de faux poils ou des poils d’autres animaux ont également été ajoutés à la queue. Les toupillons semblaient ainsi plus volumineux. Pour obtenir l’effet souhaité, il faut recourir à des substances adhésives et/ou à des pinces, ainsi qu’à une grande quantité de laque pour cheveux et de spray.

V. Bilan

La volonté des organisateurs de permettre aux collaboratrices de la PSA d’accéder à tous les do-maines de la manifestation durant leur visite a été bien perçue.

La nouvelle révision du règlement d’exposition par la CTEBS fin 2018 a également été accueil-lie favorablement. Parmi les nouveautés positives en matière de protection des animaux, citons le fait que le nouveau règlement d’exposition n’autorise plus de faire écouler partiellement le lait après avoir constaté la présence d’un œdème, mais oblige à faire traire complètement la vache pour la soulager immédiatement. La PSA estime aussi positif que l’examen échographique ait été posi-tionné de telle sorte que les animaux primés qui sortent du ring ainsi que les animaux remarqués au contrôle au pré-ring puissent être facilement examinés.

En revanche, la PSA juge inacceptable que le durcissement annoncé du règlement ou que l’application plus stricte envisagée des mesures de soulagement de la vache concernée (traite complète) ainsi que les sanctions prises à l’égard des exposants (disqualification) n’interviennent qu’à partir d’un degré de gravité 2 d’œdème constaté lors de l’examen échographique. La PSA estime que la commission de contrôle de la CTEBS décide à cet égard de manière discrétionnaire et contraire aux dispositions de protection des animaux en vigueur, en n’interprétant positivement les résultats de l’échographie qu’après une gêne très avancée à partir d’un degré de gravité de

Pour que les vaches gardent la tête haute pendant la présentation, les présentateurs pinçaient un pli de peau sur la mâchoire inférieure (prise de ganache). La PSA estime que ces mesures coerci-tives douloureuses pour la présentation sur le ring sont non conformes à la protection des animaux et les désapprouve.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA EXPO BULLE

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niveau 2. Selon nos informations et observations, l’examen échographique a été réalisé de manière sérieuse et dans les règles de l’art par les vétérinaires accrédités à cet effet. Les résultats positifs ont été répartis en 3 catégories (gravité 1 à 3) et transmis. Cela soulève la question de savoir pour-quoi des réglementations prévues pour améliorer le bien-être animal et saluées en conséquence sont ensuite interprétées sur place de manière à ne pas soulager les animaux, mais à être encore plus pénibles pour eux. Une telle pratique vide profondément de leur sens les dispositions de pro-tection des animaux et les obligations émises par la CTEBS. La protection des animaux prend ainsi l’allure d’une farce, une telle pratique faisant primer une fois de plus l’ambition sans bornes des éleveurs et des exposants sur le bien-être animal.

La question de savoir pourquoi les vaches présentant un œdème du pis peuvent conserver leur prix et pourquoi les résultats des examens ne sont pas publiés reste sans réponse à l’heure actuel-le. Ce serait une bonne image de marque pour une exposition qu’il n’y ait qu’une très faible pro-portion de vaches présentant un œdème du pis, dont les propriétaires et/ou les présentateurs se-raient en outre systématiquement sanctionnés, ainsi que si l’on appliquait strictement les dispositions de protection des animaux.

On peut fondamentalement néanmoins se demander pourquoi ne pas viser à interdire tout scel-lement des trayons, au lieu de dépenser du temps et de l’argent pour le contrôle au pré-ring et pour l’examen échographique. La PSA demande l’interdiction du collodion et d’autres moyens de scel-lement des trayons lors des expositions. Il faut, en outre, fixer des intervalles entre les traites de 12 heures au maximum durant lesquels les vaches doivent être impérativement amenées à la traite. Cela permettrait d’empêcher la formation d’œdèmes douloureux du pis.

Nous aimerions que soient prises des mesures pertinentes pour les expositions bovines et les concours de bovins laitiers afin d’éviter les pis surchargés et douloureux. Nous lançons aussi de nouveau un appel aux organisateurs pour qu’ils garantissent les mêmes conditions de participation aux concours pour tous les exposants (interdiction de coller les trayons, traite contrôlée par bloc).

Nous aimerions aussi voir des animaux qui ne souffrent pas, ne sont pas stressés et dont l’apparence soit la plus naturelle possible. Le stress, la douleur, le bruit, les médicaments, les colles, les sprays, les gels et les vernis n’appartiennent définitivement pas à l’environnement na-turel de nos vaches laitières – pas même exceptionnellement à l’occasion d’expositions. Nos de-mandes et suggestions d’amélioration concernant les expositions de bétail sont consultables ici: www.protection-animaux.com/expositions_animales

Nous attendons des organisateurs, des exposants et des juges au nom du bien-être des animaux que les dispositions de protection des animaux soient respectées, sans exception, et que les infrac-tions soient systématiquement sanctionnées en conséquence.

Nous estimons que les expositions animales ou les exposants et les détenteurs d’animaux assu-ment une grande responsabilité dans la manière dont ils présentent, détiennent et traitent les animaux en présence du public. Ce sont eux qui offrent la possibilité aux visiteurs (ou qui pourrai-ent le faire) de voir à quoi ressemblent des conditions de détention exemplaires ainsi qu’une façon de traiter respectueusement et dignement les animaux qui leur sont confiés. Ce sont eux aussi qui pourraient protéger la filière agricole d’un nouveau dommage à son image en adoptant un compor-tement juste et respectueux des animaux, sans préparations et effets spectaculaires excessifs.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA ANIMAUX MYSTÉRIEUX

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Animaux mystérieux, Landquart Du 9 février au 31 mars 2019, visité le 22 mars 2019

Conclusion

Les conditions de détention durant l’exposition «Animaux mystérieux» ont laissé une impression mitigée. D’une part, la plupart des enclos étaient conformes à la loi, notamment celui des serpents dont l’aménagement proche des conditions naturelles et varié a été dans une large mesure salué positivement. Il en allait de même des enclos visibles d’un seul côté ou de deux côtés. Il y avait, hélas, aussi des enclos trop petits ou piètrement aménagés. On avait parfois l’impression d’y avoir spontanément installé d’autres animaux que ceux prévus initialement et d’avoir accordé trop peu d’attention aux besoins des animaux ou aux dispositions légales. Le très mauvais éclairage de la plupart des terrariums a été jugé particulièrement négatif. Cela s’est répercuté sur le bien-être des animaux et a donné l’impression de passer à côté d’une belle occasion. Les déficits d’éclairage ne sont pas rares en terrariophilie; cette manifestation aurait par conséquent pu donner le bon exemple et présenter des conditions de détention respectueuses des animaux. Le manque d’éclairage est aussi incompréhensible étant donné que l’organisateur semblait posséder de bonnes connaissances des reptiles et aurait donc dû être en mesure de détenir les animaux dans de bonnes conditions et de veiller à leur bien-être.

La PSA déplore par ailleurs pour des raisons de protection des animaux que l’exposition soit itinérante. L’itinérance implique de mettre les animaux dans des conteneurs de transport exigus et de les déplacer plusieurs fois par an. Cela constitue pour les animaux un stress qui augmente au fil de la durée et de la fréquence de leur séjour dans des conteneurs de transport. La PSA estime que les aquariums, et tout particulièrement les bassins d’eau de mer, ne conviennent pas non plus à une exposition itinérante. Il faut un certain temps pour que la biologie ainsi que les paramètres de l’eau se stabilisent pour permettre aux poissons d’y séjourner. Il faut en conséquence prévoir suffisamment de temps avant d’occuper les bassins. Étant donné la nécessité, d’une part, de tenir

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA ANIMAUX MYSTÉRIEUX

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compte de la stabilité des paramètres de l’eau et, d’autre part, de ne pas laisser séjourner trop longtemps les animaux dans leurs conteneurs de transport, la question de la faisabilité de telles expositions qui tiennent compte des dispositions de protection des animaux et respectent le bien-être des animaux se pose foncièrement.

On notera également qu’il faut être particulièrement attentif à avoir une température adéquate dans le conteneur de transport lors du transport d’animaux ectothermes (à sang froid). Comme l’exposition tourne pendant le semestre d’hiver (avant Landquart, elle était installée à Locarno), il est nécessaire d’avoir des salles et des véhicules chauffés ainsi que des conteneurs isolants.

La PSA estime aussi nécessaire de faire systématiquement évaluer par les autorités les conditions de transport (taille des conteneurs, durée de séjour des animaux dans ces derniers, paramètres climatiques). Les offices ont en outre la responsabilité de sanctionner les infractions à la loi ainsi que d’exiger des adaptations et la prise de mesures rapides concernant les aquariums et terrariums qui ne sont pas adaptés aux animaux ainsi que concernant l’éclairage.

Demandes de la PSA • La taille, l’aménagement et la structure des installations doivent être au moins conformes aux

directives de l’OPAn. Dans certains cas, ces aspects ne respectaient pas les besoins des ani-maux et doivent être améliorés pour de futures manifestations.

• L’éclairage et le climat doivent être adaptés aux besoins des différentes espèces.• L’exposition doit s’abstenir de présenter des animaux en aquariums d’eau de mer.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA AGRISCHA

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Agrischa ZernezDu 27 au 28 avril 2019, visité le 28 avril 2019

Magnifiquement préparé – mais chargé: L’Agrischa a dû être critiqué, entre autres, à cause du manque de possibilités de retraite et de l’espace limité disponible. Le mouton à nez noir décoré n’a pas bien fait face à cette situation. Il a montré une augmentation massive de la fréquence respiratoire et il est resté raide sur le sol.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA AGRISCHA

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Conclusion

• Mentionnons parmi les aspects positifs le traitement majoritairement bon des animaux à l’expo-sition Agrischa. La plupart des propriétaires d’animaux sont restés en permanence près de leurs animaux. Certains moutons et chèvres se sont comportés calmement.

• Pourtant, l’exposition Agrischa n’était pas exemplaire en matière de bien-être animal. À l’ex-ception des chèvres à l’extérieur de l’exposition, il n’y avait pas d’aménagement dans les enclos très souvent petits et surpeuplés. Il n’y avait aucune possibilité de retrait et de repos ni même de se protéger des regards. Or la loi l’exige, quelle que soit la durée de l’exposition.

• La plupart des enclos étaient visibles sur deux, trois, voire quatre côtés. De ce fait de nombreux animaux étaient à la merci des caresses du public. Cela s’est surtout fortement remarqué avec les chevaux et les alpagas. Les juments avec des poulains ne pouvaient absolument pas se mettre en retrait et se sont par conséquent montrées nerveuses et agitées. Les enclos étaient accessibles aux visiteurs sur deux ou trois côtés. Dans la plupart des cas, les autres côtés jouxtaient avec les enclos d’autres animaux. Les chevaux étaient donc confrontés à un stress permanent. Leurs oreilles couchées et des mouvements stéréotypés, par exemple le fait de tour-ner fréquemment en rond, l’indiquaient clairement. Les alpagas ont passé toute l’exposition au milieu de leurs enclos, les visiteurs pouvant les approcher de quatre côtés.

• La plupart des moutons, des chèvres et des vaches ont été obligés de cohabiter avec jusqu’à cinq voisins d’espèces différentes. De nombreux animaux n’ont pas pu se reposer pendant toute l’exposition. Les vaches allaitantes avec leurs veaux n’avaient aucune possibilité de retrait et de repos.

• La PSA a trouvé plusieurs animaux attachés, debout au milieu des autres animaux, entassés dans l’enclos. Un poney était attaché dans une allée, ce qui aurait également pu être dangereux pour les visiteurs.

• Les conditions de détention médiocres des poules et non conformes à la loi ont aussi fait mau-vaise impression.

Demandes de la PSALes animaux exposés ont des besoins divers en fonction de leur espèce – lors des expositions, ils ont besoin comme à la maison de suffisamment d’espace, de protection des regards, de possibili-té de retrait et de repos ainsi que d’une occupation et de contacts sociaux appropriés.

Les surfaces minimales prescrites par la loi doivent s’appliquer à toutes les foires, quelle qu’en soit la durée. À l’exposition Agrischa, il s’est avéré par ailleurs que les différences par rapport aux dimensions minimales prescrites par la loi ne pouvaient plus être qualifiées de «négligeables».

Les veaux nouveau-nés et leurs mères n’ont rien à faire dans une exposition animalière. Ils ont besoin de repos et de calme ainsi que de leur environnement habituel dans l’étable de la ferme. La Protection Suisse des Animaux PSA demande à l’exposition Agrischa, mais également à l’office vétérinaire cantonal, de garantir le bien-être des animaux lors de la prochaine exposition et de faire respecter l’ordonnance sur la protection des animaux. La PSA n’est pas opposée aux expositions d’animaux tant qu’elles sont respectueuses des animaux et conformes à la loi. Les expositions sont aussi là pour montrer aux visiteurs quels sont les besoins des animaux et com-ment y répondre le mieux possible.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA LUGA LUCERNE

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LUGA LucerneDu 26 avril au 5 mai 2019, visité le 26 avril 2019

Conclusion

La Protection Suisse des Animaux PSA attend des expositions qu’elles prennent non seulement en considération le bien-être des animaux, mais qu’elles servent aussi d’exemple pour les systèmes de détention. Dans l’ensemble, la LUGA a rempli ce rôle d›exemplarité avec des conditions de détention des animaux généralement satisfaisantes. La volonté des exposants de dialoguer et de procéder à des améliorations mérite d’être soulignée. Qui plus est, certains aspects critiqués au cours des années précédentes avaient été pris en compte cette année.

Malgré cette impression généralement positive, il ne faut pas oublier qu’il reste des possibilités d’optimisation. Par exemple, les enclos pourraient, sur certains points, être mieux conçus pour ré-pondre aux besoins des animaux, voire complétés (litière pour les poules, plateformes en hauteur et/ou possibilités de grimper pour les chèvres), sans oublier une marge d’amélioration en matière de retrait ou d’exposition.

La PSA recommande également d’être attentif aux densités d’occupation. Même les enclos censés être spacieux peuvent s’avérer exigus s’il y a trop d’animaux. En ce qui concerne les chevreaux, la PSA recommande de réduire la densité d’occupation. Pour les autres chèvres ainsi que pour les moutons, les cochons d’Inde et les animaux de la mini-ferme, la densité ne doit pas être augmentée.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA LUGA LUCERNE

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Exigences

• Les espèces animales sociales doivent être détenues en groupe avec des animaux de la même es-pèce, comme l’exige d’ailleurs la loi.

• Les animaux exposés devraient toujours pouvoir choisir s’ils souhaitent être exposés aux visiteurs et à quel moment. Les aires d’affouragement devraient être notamment situées dans un espace à l’écart des visiteurs. Dans la mesure du possible, il faut proposer des éléments qui protègent les animaux des regards ou bien des cachettes (ces dernières sont prescrites par la loi et de-vraient au moins offrir de la place à tous les animaux, mieux encore être surnuméraires).

• Il est important que les chèvres aient des possibilités de grimper utiles et un nombre suffisant de plateformes surélevées. Il faudrait encore améliorer les éléments actuels pour les chèvres laitières ou les associer à des ballots de paille. La PSA souhaite que la mini-ferme soit dotée de plateformes en hauteur dans l’espace de retrait.

• Lors de la présentation des races d’animaux de rente, il faudrait veiller à ce que tous les animaux soient menés au licol – ce qui était important cette année pour les chèvres.

• À l’avenir, il faudra accorder plus d’importance à la protection contre les intempéries. Si jusqu’à présent, les mesures de protection contre la chaleur ont été bien appliquées à la LUGA, la protec-tion contre le froid a été négligée par endroits cette année. C›est aussi important pour le bien-être des animaux et garanti par la loi – l’art. 3 al. 2 de l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) stipule que les enclos doivent être dotés d’aires climatisées adéquates. Des dérogations en la matière ne sont pas autorisées pour les expositions animales. Indépendamment de la durée de la manifestation, la protection contre les intempéries doit être garantie à tout moment et répondre aux besoins des animaux (art. 30b al. 2 OPAn).

• Espace et densités d’occupation: à plus long terme, il est souhaité dans le domaine de la détention des vaches laitières, des chevaux et des lapins de renoncer complètement aux systèmes de déten-tion traditionnels qui offrent peu de liberté de mouvement pour passer à des enclos aux dimensions plus spacieuses offrant plus de mobilité aux animaux.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA BEA BERNE

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BEA 2019Du 26 avril au 5 mai, visité le 30 avril 2019

Conclusion La BEA est dans l’ensemble une exposition respectueuse des animaux qui a encore procédé à des améliorations cette année. Mais certains aspects restent critiquables. D’un point de vue légal, ce sont pour l’essentiel la vitrine des poussins, l’absence de matériel à ronger dans un groupe de lapins ainsi que le nombre insuffisant de perchoirs utilisables et de nids chez les poules qui font l’objet de critiques.

En général, on pourrait apporter un peu plus de soin à l’aménagement de nombreux enclos et mieux les adapter aux animaux; il faudrait en particulier créer suffisamment d’espaces de retrait qui soient aussi bien positionnés (non visibles et donc plus protecteurs). L’espace disponible n’a pas été suffisamment utilisé. En général, on aurait pu mettre à la disposition des animaux encore plus de structures qui servent de surface de repos surélevée et de retrait (p. ex. caisses, ballots de paille).

La Protection Suisse des Animaux PSA estime que les évaluations de la détention des animaux à l’occasion de foires grand public comme la BEA ne doivent pas «se limiter» au respect des di-rectives légales. L’objectif est plutôt de juger si ces foires ont bel et bien un rôle d›exemplarité, notamment avec des formes de présentation et de détention respectueuses des animaux qui aillent au-delà des normes minimales et aident ainsi les détenteurs d’animaux à les mettre en pratique chez eux. Ainsi, non seulement les animaux mais aussi les (futurs) détenteurs d’animaux en tirent profit.

De plus, il faudrait toujours garder à l’esprit qu’il est important d’avoir des enclos adaptés aux

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA BEA BERNE

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besoins des animaux, sans pour autant négliger l’observation quotidienne de chaque animal. Par exemple, si un animal tombe malade, il faudrait pouvoir le ramener le plus vite possible à la maison ou l’installer autrement. Il faut également prendre au sérieux les signes de malaise et continuer à les observer pour pouvoir mettre l’animal, comme il se doit, dans un autre endroit ou dans un au-tre environnement où il pourra se rétablir rapidement et échapper au stress.

Art. 3 al. 1 de l’ordonnance sur la protection des animaux: Les animaux doivent être détenus et traités de manière à ce que leurs fonctions corporelles et leur comportement ne soient pas gênés et que leur faculté d’adaptation ne soit pas sollicitée de manière excessive.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE, KREUZLINGEN

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Exposition canine internationale, Kreuzlingen3 et 4 août 2019, visitée le 4 août 2019

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE, KREUZLINGEN

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Conclusion

De manière générale, les chiens ont souvent pu bénéficier de possibilités de sorties dans les espaces verts spacieux avec le lac à proximité immédiate des halles d’exposition. De nombreux propriétaires de chiens ont fait de longues et fréquentes promenades dans les alentours avec leurs animaux, ce qui leur a permis de compenser agréablement les fatigues de la journée d’exposition. Le lac de Constance a aussi été l’occasion pour de nombreux chiens de se rafraîchir, mais uniquement à la fin de la journée d’exposition.

Les conditions de stationnement plutôt critiques en raison de l’ensoleillement ont été bien gérées cette année. Le site de l’exposition a judicieusement utilisé les espaces verts pour les présentations et les évaluations des juges, permettant ainsi de désencombrer un peu l’espace restreint des années précédentes et de faire des rencontres plus détendues entre les rings des juges.

Les organisateurs de Kreuzlingen ont aussi clairement informé les exposants de cette année du règlement de l’exposition, notamment de l’interdiction du toilettage excessif ainsi que de l’utilisation de colliers étrangleurs et de laisses sans boucle d’arrêt et nous avons eu l’impression qu’ils étaient réellement moins employés. Nous avons tout de même observé que la plupart des animaux étaient étranglés et avaient la tête tirée vers le haut dans le ring. Cela tient, entre autres, au fait que les dispositifs d’arrêt des laisses et des colliers étaient trop serrés – ou que les exposants tiraient trop fort sur la laisse et la tenaient trop fermement en marchant dans le ring. Le toilettage excessif semblait dans l’ensemble un peu moins répandu ou effectué plus «ouvertement» que lors les ex-positions précédentes. Néanmoins, les races de petits chiens ainsi que les chiens à poils longs, en particulier, ont dû endurer un toilettage long et excessif sans que les inspecteurs n’y coupent court.

Cette exposition a également montré qu’il ne sert pas à grand-chose d’interdire si on ne fait pas respecter les interdictions. La crédibilité des organisateurs en souffre, notamment auprès des ex-posants et des éleveurs. Le fait d’étrangler et de tirer la tête vers le haut dans le ring avec des boucles d’arrêt mal placées ou une poigne trop forte ainsi qu’un toilettage excessif sont, certes, explicitement interdits – mais ces pratiques sont quasiment restées sans conséquences lorsque ces points du règlement étaient ignorés. À notre avis, les dispositions légales existantes, qui précisent que seuls des animaux élevés en bonne santé ont le droit d’être exposés, n’ont pas non plus été respectées en matière d’exposition d’élevages extrêmes. Nous avons pu documenter de nombreuses situations où ce n’était clairement pas le cas et qui enfreignaient l’ordonnance sur la Protection des animaux dans le cadre de l’élevage. Les autorités devraient par conséquent contrôler et faire appliquer plus rigoureusement ces dispositions.

La Protection Suisse des Animaux PSA demande donc un contrôle plus rigoureux du respect des dispositions de protection des animaux et du règlement d’exposition par les autorités, les organi-sateurs et les juges ainsi que des sanctions à la hauteur des infractions.

Nous considérons également qu’il relève de la responsabilité des juges de se montrer plus stricts avec les caractéristiques manifestes d’élevage extrême dans le cadre de leurs évaluations. C’est le seul moyen de garantir durablement l’élevage d’animaux sains qui n’aient pas une lourde hérédité due à des extravagances d’élevage.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA MARCHÉ-CONCOURS

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117 e Marché-Concours SaignelégierDu 9 au 11 août 2019, visité le 10 août 2019

I. Généralités

Le Marché-Concours national de chevaux est une manifestation annuelle des chevaux franches-mon-tagnes qui comporte des courses de chevaux, des présentations et un marché aux chevaux à Sai-gnelégier dans le canton du Jura. Lors de la 117e édition du Marché-Concours, quelque 400 chevaux ont été exposés, dont une partie était à vendre. Plus de 80 000 visiteurs se sont rendus sur place durant le weekend. Une partie des chevaux a passé une à deux nuits dans différentes écuries dans l’enceinte du Marché-Concours. Trois bâtiments en dur ainsi que quatre tentes exté-rieures ont abrité les chevaux dans l’enceinte.

La direction de la foire avait stipulé dans les directives que chaque propriétaire était responsable des abreuvoirs, de l’alimentation, du nettoyage ainsi que de la sécurité des chevaux et que les chevaux malades ne devaient pas être amenés à l’exposition.

Dans les écuries en dur, la majorité des chevaux étaient à l’attache. La plupart du temps, seules les juments suitées séjournaient sans attache dans des box. Les dimensions de ces espaces étaient toutefois nettement inférieures, parfois jusqu’à 7,6 m² en moins, aux dispositions de l’ordonnance sur la protection des animaux. Les écuries en dur n’offraient, quant à elles, pratiquement aucune protection des regards, aucune possibilité de retrait ni possibilité suffisante de maintenir une dis-tance entre les chevaux et, dans de nombreux cas, le risque de blessure des chevaux et des visiteurs était élevé. Les box étaient propres, mais avaient pour la plupart trop peu de litière. Les box sous les tentes extérieures se présentaient différemment. À quelques exceptions près, les dimensions minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux y étaient respectées et ils disposaient de beaucoup de paille. Il y avait aussi souvent des écrans entre les box.

L’affluence dans les écuries semblait modérée le jour de la visite, sachant que généralement peu de personnes s’y sont rendues en même temps. Il n’y avait pas de séparations entre les chevaux à l’attache et les visiteurs, ce qui permettait de les toucher en permanence, même par derrière.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA MARCHÉ-CONCOURS

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Pour les chevaux dont le comportement de fuite est très prononcé, l’approche par l’arrière est par-ticulièrement désagréable et associée à des dangers potentiels, étant donné qu’ils ne pouvaient rien voir ou si peu en tournant l’encolure (attachée). Si les visiteurs s’approchent des chevaux dans cet angle mort, les animaux peuvent facilement s’effrayer et, par exemple, ruer, ce qui peut rapi-dement devenir dangereux pour les visiteurs.

Pour les présentations, les chevaux ont été échauffés sur un terrain spacieux. Malheureusement, aucune personne ne semblait chargée de la surveillance sur cette place d’échauffement. Or l’échauf-fement doit toujours se dérouler sous observation pour s’assurer que les chevaux sont traités comme il se doit.

II. Points positifs pour la protection animale relevés durant l’exposition

• Il convient de saluer le fait qu’au Marché-Concours de cette année aucun poulain n’ait été sé-paré de sa mère et attelé avec un bridon devant la voiture. Cela avait été souligné l’année der-nière comme inacceptable pour les jeunes animaux non sevrés et très souvent critiqué, tandis que cette année les juments ont tiré leurs poulains à travers l’enceinte sur une charrette. Les poulains ont donné l’impression d’être détendus et curieux, mangeant du foin pendant le trajet.

• La PSA a dans l’ensemble observé que les chevaux étaient bien traités dans l’écurie, ainsi que pendant l’échauffement et les présentations. Selon les organisateurs du Marché-concours, chaque cheval participe deux fois par jour à des présentations. La démonstration de voltige a été jugée très positive. Le comportement avec les chevaux était calme et après la présentation les propriétaires sont allés se promener avec leurs chevaux. Ils étaient détenus séparément dans l’enceinte, loin de l’agitation de la foire.

Alors que l’an dernier la séparation des mères et l’attelage des poulains avaient suscité de nom-breuses critiques, le Marché-Concours de cette année s’est montré plus respectueux des animaux, car les poulains ont traversé l’enceinte sur une charrette tirés par leurs mères, ce qui leur permet-taient de communiquer entre eux.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA MARCHÉ-CONCOURS

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• Au moment de la visite, l’hygiène dans les écuries et les tentes extérieures a été jugée bonne. • Les conditions de détention étaient variables. Dans les tentes sur le terrain extérieur, les condi-

tions de détention des chevaux étaient meilleures que dans les écuries. Les box satisfaisaient aux exigences minimales légales. Les chevaux étaient dans la plupart des cas protégés des re-gards et avaient également de l’eau et du foin. La PSA estime qu’une telle forme de détention devrait constituer la norme minimale pour les expositions.

Ces chevaux ont eu de la chance. Ils ont été emmenés promener sur un terrain à part et ont ainsi pu échapper à l’agitation de la foire pendant un moment.

La protection des regards au Marché-Concours est indispensable. Nombre de chevaux étaient agi-tés et cherchaient une possibilité de retrait – dans cette tente, c’était dans une large mesure possible.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA MARCHÉ-CONCOURS

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III. Points négatifs à améliorer selon la PSA

• L’eau et le foin n’étaient pas disponibles en permanence dans la plupart des cas. Les chevaux ont été abreuvés et affouragés plusieurs fois dans la journée. Quelques chevaux avaient des sacs de foin ou de paille dans les box. La PSA est d’avis qu’un accès permanent à l’eau est important pour le bien-être des chevaux qui peuvent ainsi se désaltérer à la demande. Le foin et la paille ne servent pas uniquement à se nourrir, mais participent aussi à l’occupation des chevaux.

• Dans la plupart des écuries en dur, il y avait si peu de litière que l’on voyait le sol au travers. Or il est prouvé que les chevaux ne peuvent suffisamment se reposer et se coucher que s’ils ont assez de place et de litière.

Ce cheval pouvait s’occuper avec le sac de paille à sa disposition. Cette pratique serait facile à mettre en place pour tous les chevaux détenus en box.

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Conditions de détention inadaptée aux besoinsdes chevaux: trop peu de litière, pas de foin pour s’occuper, pas d’accès permanent à de l’eau.

Tous les chevaux détenus au Marché-concours devraient disposer d’une telle quantité de litière, telle qu’on retrouvait dans les tentes extérieures.

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• Si dignes de compliments qu’aient été les tentes individuelles équipées de protection des re-gards, d’espace suffisant et de litière épaisse, il n’en demeure pas moins qu’il y a aussi quelques critiques. Par exemple, dans au moins un cas, deux chevaux se trouvaient dans un box dont la superficie aurait suffi pour un seul cheval.

• Dans l’une des tentes extérieures, sans protection des regards, la PSA a trouvé des animaux dépassés par la situation. Un étalon était très agité et n’arrêtait pas de frapper la paroi du box. Cela n’a rien d’étonnant vu le nombre de juments qui sont passées à côté de son box. La PSA a abordé la question avec les propriétaires de l’animal et les responsables, qui lui ont répondu que le comportement était normal et que rien ne serait fait. Il faut par contre saluer le fait que les étalons étaient entraînés et occupés chaque matin.

Dans ce cas, la surface aurait dû être le double. Même quand les chevaux se connaissent bien, ils devraient avoir, du point de vue de la PSA, suffisamment d’espace pour pouvoir toujours s’esquiver et se coucher en même temps. D’entente avec les organisateurs de l’événement, il a été convenu que cette forme de détention pouvait être tolérée pour une courte durée en tant que mesure servant à calmer les chevaux.

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• Nous estimons avoir constaté la situation la pire dans les écuries officielles du site (hall 1 + 2). Des juments suitées étaient logées dans des box de seulement 4,32 m2, soit plus de 7 m2 en moins de ce que la loi exige. N’oublions pas que la loi se borne à fixer en matière de dimensions minimales la ligne de démarcation avec un traitement cruel des animaux. Des études récentes ont montré que les chevaux doivent disposer d’une fois et demie la surface prescrite par la loi par cheval (et ce, avec une litière abondante) pour pouvoir se détendre. Dans les cas susmen-tionnés, les exposants étaient nettement en dessous des directives de l’ordonnance sur la pro-tection des animaux qui autorise des exceptions mineures concernant les abris et les enclos pour des expositions dont la durée n’excède pas 4 jours. Dans ce cas précis, on ne pouvait vraiment pas qualifier ces diminutions de marginales. La PSA estime intolérables de telles conditions de détention. Elles montraient aux visiteurs des exemples de mauvaise qualité et rudimentaires, qui plus est, non conformes à la loi.

Cet étalon n’a pas pu se calmer au Marché-Concours et l’a clairement montré en donnant des coups contre la paroi de son box. La PSA considère que ces animaux ne devraient même pas être amenés à une exposition ou devraient être placés de manière à pouvoir désamorcer la tension sans que les animaux aient à en souffrir.

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Une jument et son poulain étaient détenus sur à peine plus de 4 m². De telles conditions sont illégales et intolérables.

Ici, trois chevaux étaient détenus dans un box. La détention de plusieurs chevaux dans un box peut être exceptionnellement tolérée sur une courte période comme mesure servant à calmer les chevaux. Les boxes doivent cependant être suffisamment grands pour permettre aux chevaux d’avoir une liberté de mouvement suffisante pour pouvoir se reposer, se retirer et prendre un peu de distance les uns par rapport aux autres.

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• Dans la grande halle, les chevaux adultes sans poulain étaient à l’attache. Tête contre le mur, ils pouvaient à peine voir les visiteurs et leur perception de la situation inhabituelle était limitée. Les visiteurs s’approchaient des chevaux juste dans l’angle mort. La PSA a jugé la situation très dangereuse aussi bien pour les chevaux que pour les visiteurs. De plus, la distance nécessaire entre les chevaux eux-mêmes n’était pas respectée. En ont résultés morsures et coups de pied. Dans l’après-midi, la situation s’est généralement améliorée.Il est probable que les chevaux se soient tout simplement résignés à leur sort.

Bien souvent, les visiteurs ont approché ces chevaux attachés contre le mur juste dans leur angle mort. Ils ont aussi parfois touché les chevaux parderrière alors qu’ils ne s’y attendaient pas. Cela peut vite devenir dangereux avec des chevaux réputés pour être des animaux de fuite et suscep-tibles de décocher une ruade.

De telles situations n’étaient pas rares. Coups de pied et morsures étaient fréquents le matin de la visite.

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Les expressions des chevaux en disaient long. Attitudes menaçantes et oreilles plaquées ont souvent été observées.

Les chevaux se sont tournés et déplacés en partie aussi sur les places des animaux voisins et les ont fait reculer.

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• Dans certaines parties de la halle, les visiteurs pouvaient toucher par derrière et par devant les chevaux à l’attache qui n’avaient par conséquent plus aucune échappatoire. Or la loi stipule que les animaux doivent toujours avoir des possibilités de retrait. Il a été convenu avec les organisa-teurs de l’événement de réfléchir à une solution pour le futur qui permette de diriger le flux de visiteurs de façon à ce que les chevaux se retrouvent moins exposés.

Les visiteurs pouvaient se déplacer entre deux rangées d’animaux attachés et toucher les chevaux à gauche sur la photo aussi bien de face que par derrière. Ces chevaux n’avaient aucune possibilité d’échapper à la situation.

Ici aussi, les chevaux étaient très exposés et les visiteurs avaient ac-cès à eux des deux cô-tés.

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• Les chevaux étaient parfois attachés si court qu’il leur était impossible de s’allonger. • Derrière la grande halle, il y avait à l’extérieur et dans un autre bâtiment des box sans dispositif

brise-vue. Les box étaient uniquement séparés par des barrières PANEL, ce qui peut entraîner des blessures, en particulier chez les poulains. La PSA a documenté comment les chevaux pas-saient leur membre ou leur tête entre les tubes transversaux, ce qui peut s’avérer dangereux.

Dans cette situation aussi, les chevaux pou-vaient être touchés par devant et par derrière. Toute possibilité de retrait leur était refusée.

Les dispositions légales en matière de pro-tection des animaux exigent que les chevaux puissent manger, boire et se coucher dans une posture naturelle. Or ce n’était absolument pas possible pour tous les animaux. Par exemple, ce cheval était attaché trop court, et ce, même dans un box.

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• Certains poulains curieux ont glissé la tête entre les tubes transversaux pour renifler ou toucher les visiteurs ou d’autres chevaux. Mais pris de peur ou voulant pour une autre raison retirer rapidement leur tête, ils risquent de rester brièvement coincés, ce qui provoque davantage de panique et peut entraîner des blessures..

Les barrières PANEL sont pratiques et souvent utilisées. Elles peuvent toutefois occasionner des blessures, en particulier lorsqu’elles séparent des chevaux qui ne se connaissent pas. Pour mini-miser les risques de blessures, la partie inférieure des barrières devrait être protégée par du bois. Ainsi, il est toujours possible pour un cheval d’avoir du contact avec le cheval d’à côté tout en réduisant le risque qu’un cheval se blesse un membre ou la tête en le passant à travers la barrière.

Les poulains sont par nature curieux. De telles situations peuvent tou-tefois s’avérer très dan-gereuses pour les ani-maux. En recouvrant la partie inférieure de la barrière avec du bois, il serait déjà possible avec peu d’efforts de minimi-ser les risques de bles-sures tout en conservant un certain contact entre les chevaux.

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• Plusieurs chevaux étaient visiblement dépassés. Ils tournaient en rond, avaient des expressions de peur et de panique (avec beaucoup de blanc dans les yeux), se dressaient sur leurs pattes, grattaient le sol, tiraient sur leur corde ou donnaient des coups de pied contre les parois de leur box. Les éleveurs tentaient de les calmer, mais généralement avec un succès de courte durée. Une grande partie du personnel de surveillance se trouvait dans les petites écuries. Dans la grande écurie, où la situation était la plus dangereuse à nos yeux, nous n’avons pratiquement jamais observé une personne surveillant la situation et intervenant, si nécessaire.

L’expression de ce cheval en dit long: oreilles plaquées, yeux écarquillés. La situation d’exposition était pénible pour de nombreux chevaux.

Yeux écarquillés, na-seaux dilatés, ce che-val à l’attache présen-tait des signes évidents de peur et de panique. Doublement attaché, il n’arrivait que diffici-lement à regarder der-rière lui. Le passage de visiteurs et d’autres chevaux dans l’angle mort devant son box a insécurisé et stressé ce cheval.

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La PSA a fréquemment observé des coups de pied contre les parois des box.

Ce cheval a tiré sur sa corde pour éviter la croupe du cheval voisin.

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• Certains chevaux avaient de petites cloches attachées autour de l’encolure (parfois très ajus-tées). Nous sommes d’avis qu’à la rigueur on ne devrait utiliser ces cloches que pendant les pré-sentations et les retirer immédiatement après. Les cloches sont une source de bruit permanente.

Certains chevaux avaient en permanence une clo-che autour du cou. L’uti-lisation de cloches n’est pas utile lors d’une ex-position et devrait être évitée.

Risque de fuite et de blessure pour ce cheval dont la sangle du licol est déchirée. Il pourrait faci-lement se dégager du licol et s’échapper ensuite.

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• Les étalons ont été présentés au trot sur un sol en béton dur. Certains étalons ont parfois été contraints de ralentir très fort et ont dérapé, ce qui n’était pas sans danger. Cela se voyait par-ticulièrement chez les chevaux nerveux qui ont dû parfois être freinés brusquement en plein galop.

Les chevaux ont glissé à maintes reprises sur le béton dur, ce qui n’était pas sans danger pour le cheval, le présentateur et le public.

Beaucoup de jeunes poulains étaient fatigués et se trouvaient dans un sommeil profond. Pour que les juments disposent encore de suffisamment de place lorsque leurs poulains sont couchés, les dimensions des boxes dans lesquels sont détenus une jument et son poulain ne devraient pas être inférieures aux dimensions minimales légales de 11,7 m² et les boxes devraient être pourvu d’une couche de litière suffisante. .

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• «Pomponnage» de certains chevaux avec des paillettes dans leur robe. Cette pratique est pro-blématique, car la plupart des sprays à paillettes contiennent de l’alcool et de l’aluminium. Ces sprays peuvent causer des lésions, en particulier sur la tête, près des naseaux et des yeux (p. ex. par inhalation des ingrédients mais aussi par pulvérisation sur les muqueuses et la cornée), ce qui est interdit en vertu de l’ordonnance sur la protection des animaux. Selon les organisateurs du marché-concours, le pomponnage des chevaux est un phénomène de mode et n’est pas une tradition de l’événement. Une interdiction de cette pratique serait une réaction exemplaire. Pour une grande partie des chevaux, les crinières ont été rasées de près pour des raisons esthé-tiques, même chez les poulains. Cela retire aux chevaux une fonction de protection importante contre les insectes, raison pour laquelle la coupe à ras ne se justifie pas.

• La plupart des chevaux étaient en bonne santé. À l’exception d’un cheval qui avait des verrues autour de la bouche. Il s’agissait probablement d’une maladie virale très contagieuse appelée papillomatose. Bien que la plupart des chevaux soient infectés par ce virus quand ils sont jeunes et développent une immunité à vie, la PSA estime inapproprié (et, de surcroît, interdit en vertu de l’ordonnance sur la protection des animaux) d’amener à l’exposition un animal infecté et en phase aiguë de la maladie. Lors des expositions, les chevaux sont soumis à des stress physiques et psychiques divers (déclenchés notamment par le transport, la situation d’exposition inhabi-tuelle, le bruit, les personnes inconnues, les chevaux, etc.) auxquels chaque individu répond différemment. Ces stress peuvent affaiblir le système immunitaire, entraînant une moindre pro-tection des chevaux contre les maladies contagieuses. En conséquence, une maladie généra-lement plutôt bénigne telle que la papillomatose peut avoir des répercussions plus graves chez le cheval qui en est atteint, impliquant éventuellement des complications et des séquelles. L’animal aurait donc dû être renvoyé dès l’examen vétérinaire. Le risque de transmission de la maladie à d’autres animaux a donc été accepté.

Les paillettes brillaient dans la robe de ce cheval. L’utilisation de paillettes en aérosol est associée à des risques pour la santé, en particulier près de la tête. L’alcool présent dans les sprays est aussi susceptible d’entraîner des mouvements de rejet et d’inconfort chez les chevaux aspergés.

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Un jeune cheval avait des verrues autour de la bouche. Le virus de la papillomatose est très conta-gieux. Ce cheval malade aurait dû rester à la maison ou être exclu de l’exposition.

• En dépit du comportement généralement louable avec les chevaux, quelques points négatifs ont été relevés. La PSA a observé à deux reprises l’utilisation de l’hyperflexion de l’encolure (Rollk-ur), aussi bien pendant l’échauffement qu’au cours d’une présentation. Pourtant, personne n’est intervenu. Il n’a pas été possible de trouver une personne chargée de la surveillance.

La tête de ce cheval s’est retrouvée pendant longtemps derrière la verticale, ce qui a été jugé par la PSA comme une forme de «Rollkur». La pratique de l’hyperflexion est passible de sanctions pénales depuis le 1.1.2014. Toutefois, ni les organisateurs de l’événement, ni les éleveurs ne sont intervenus.

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IV. Conclusion

Le Marché-Concours est une tradition et joue un rôle important pour l’élevage, la commercialisation et l’utilisation des chevaux franches-montagnes. Toutefois, l’amélioration des conditions de déten-tion des chevaux, en particulier dans les anciennes écuries, est indispensable. Pour plus de la moitié de tous les chevaux, les dispositions légales concernant la taille des box n’étaient pas res-pectées. La superficie de certains box ne correspondait qu’au tiers de la surface minimale énoncée dans l’ordonnance sur la protection des animaux. La loi autorise pour les expositions de courte durée des superficies légèrement inférieures aux normes – mais, à notre avis, pas de l’ampleur de celles constatées. La PSA a qualifié cette situation exiguë de très pénible pour les chevaux. Les équidés attachés étaient beaucoup trop proches les uns des autres, ce qui a conduit à un compor-tement défensif fréquent avec morsures, coups de pied et ruades.

Les conditions relatives aux abris et enclos ainsi que les conditions climatiques lors des expo-sitions ne doivent pas être en deçà des directives de l’ordonnance sur la protection des animaux. Au Marché-Concours, des infractions ont toutefois été commises en raison du manque de possibi-lités de retrait et de la quantité insuffisante de litière. Par ailleurs, les animaux dépassés par la situation devraient être logés dans d’autres conditions ou transportés à la maison. Cette disposition ne semblait pas avoir d’importance au Marché-Concours, car pas un seul cheval que la PSA a es-timé effrayé et dépassé n’a pu quitter l’exposition contrairement aux dispositions de protection en vigueur.

Les conditions rencontrées au Marché-Concours indiquent clairement que le Comité d’organi-sation ne doit pas déléguer complètement aux propriétaires la responsabilité relative à la détention des chevaux. Au contraire, il est aussi notamment de leur devoir de veiller au respect des disposi-tions légales et de montrer au public des conditions de détention respectueuses des chevaux. Les écarts importants et fréquents observés en deçà des exigences de l’ordonnance sur la protection des animaux ont donné une image défavorable de la manifestation, allant même jusqu’à occulter les bons exemples de détention ainsi que les présentations qui étaient pour la plupart tout à fait exemplaires.

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Demandes de la Protection Suisse des Animaux PSA

• Les détenteurs d’animaux, les organisateurs et les autorités compétentes doivent garantir des conditions de détention plus respectueuses des animaux et conformes à la loi. Les conditions minimales légales de l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) doivent être respec-tées, car avoir des dimensions minimales encore inférieures limite nettement le bien-être animal vu sous l’angle de la protection des animaux, même pour une courte période (max. 4 jours, art. 30b, al. 1 OPAn), compte tenu de la situation peu familière et parfois pénible de l’exposition. Il faut, en outre, respecter toutes les exigences en termes d’aménagement et d’éclairage ainsi que les conditions climatiques prévues par la loi (art. 30b, al. 2, OPAn en liaison avec l’art. 3, al. 1 et 2 OPAn). Il faut également assurer le bien-être des animaux (article 30a, al. 4, let. a OPAn).

Nous estimons que les points suivants sont particulièrement importants - espace suffisant, voire spacieux pour tous les chevaux - accès permanent à de l’eau fraîche - épaisseur de litière suffisante (au moins 5 cm, mieux 10 cm) - possibilités d’occupation, p. ex. sous forme de paille ou de jouets en foin - protection brise-vue suffisante entre les chevaux - possibilités suffisantes de retrait vis-à-vis des visiteurs et des congénères plus dominants - plus de distance entre les chevaux attachés ainsi que prise en compte suffisante de l’incom-

patibilité entre individus - possibilité de se tenir debout, de manger et d’être couchés détendus pour les chevaux à l’at-

tache

• En plus du bien-être, il faut également assurer la sécurité des chevaux et des visiteurs.• Il faut s’abstenir d’utiliser des paillettes, de la laque et de couper les crinières. • Il est indispensable de changer d’écurie ou de ramener à la maison les chevaux dépassés par la

situation d’exposition.• La participation d’animaux malades à des expositions est interdite (art. 30b, al. 4, let. a OPAn).• Les infractions à l’ordonnance sur la protection des animaux doivent être dénoncées et sanc-

tionnées en conséquence. Cela vaut non seulement pour les conditions de détention, mais aussi pour le comportement avec les chevaux (p. ex., éviter les glissades sur du béton) ainsi que pour la pratique de l’hyperflexion.

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Bourse d’oiseaux de MartignyDu 27 au 28 octobre 2019, visité le 28 octobre 2019

I. Généralités

La bourse s’est déroulée dans la salle communale sur deux niveaux. Les oiseaux primés étaient exposés au rez-de-chaussée, la vente des animaux s’est faite principalement au premier étage. Il y avait un petit stand de vente de nourriture et d’accessoires dans le hall d’entrée. L’entrée était libre. La bourse était organisée par Ornival, la Société valaisanne d’ornithologie. Un règlement de la bourse obsolète (2015) figurait sur son site Web. Il concernait pour l’essentiel l’organisation et le soin des oiseaux. De ce fait, les nouvelles directives de l’art. 111 OPAn, en vigueur depuis 2018, en matière de détention et de vente ainsi que l’obligation d’informer ne faisaient pas partie inté-grante du règlement. L’exposition se déroulant sur deux jours, les oiseaux ont passé la nuit dans leurs cages. Plus de 400 oiseaux ont été exposés dans quelque 180 cages.

Informations sur la détention des animauxLa plupart des cages étaient des cages d’exposition standard classiques de différentes tailles. Les canaris et les estrildidés, mais aussi certaines perruches ondulées et d’autres petits psittaciformes (perruches catherine, perruches moineaux ou inséparables) étaient détenus dans les plus petites cages (38 x 31 x 18 cm). La PSA estime inacceptable l’utilisation de ce genre de mini-cages pour des oiseaux de la taille de perruches ondulées. L’espace y est si petit que les oiseaux ne peuvent pratiquement pas bouger de manière naturelle. Par ailleurs, la très faible profondeur des cages ne permet pas aux oiseaux de se mettre en retrait. D’autres inséparables, perruches de Bourke, per-ruches splendides ou cailles naines étaient logées dans des cages légèrement plus grandes (46 x 36 x 22 cm – env. 60 x 50 x 40 cm). Une telle taille de cage est acceptable pour les espèces présentées, à condition de placer les logements en partie grillagés sur le dessus de telle sorte qu’ils ne soient pas visibles des visiteurs par le haut, car cela perturbe énormément les animaux. Pour

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les oiseaux de taille moyenne (p. ex. perruches à collier, perruches à tête prune, tourterelle rieuse d’Afrique du Nord, pigeons paons), les cages utilisées mesuraient 100 x 50 x 80 cm. Dans la zone d’entrée, il y avait également 8 volières grillagées (100 x 200 x 50 cm) dans lesquelles étaient exposées des perruches à queue plate (perruches de Pennant, rosellas). La taille de cette volière était acceptable, mais elle manquait malheureusement d’éléments d’aménagement utilisables.

Les exigences minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) pour la détention des oiseaux n’ont été malheureusement que rarement respectées.

Il est vrai que, pour les événements d’une durée inférieure à quatre jours, l’art. 30b OPAn au-torise la détention des animaux dans des locaux d’hébergement dont les dimensions sont légèrement inférieures aux dimensions minimales fixées par la loi, à condition de respecter les exigences par-ticulières du tableau 2 OPAn. En font notamment partie les possibilités de se baigner, des branches naturelles abondantes pour les psittaciformes, l’obligation de détention par groupes d’au moins deux animaux, l’équipement des enclos avec divers perchoirs, souples, de différentes épaisseurs et de différentes orientations ainsi qu’avec du sable convenant à son absorption par des oiseaux. Mais même ces directives très importantes pour le bien-être des oiseaux ont été en grande partie ignorées. Les façades et les dessus des cages étaient en grillage métallique et, par conséquent, non protégés des regards. Certaines cages étaient même visibles sur trois côtés.

L’aménagement des cages était extrêmement rudimentaire. Il se composait principalement de deux perchoirs en bois fixes, d’une mangeoire, d’un abreuvoir et d’une litière en fibres de bois.

Il n’y avait pas de perchoirs souples ou de branchages frais à ronger et pour grimper (pour les perroquets). Hormis quelques rares exceptions, il n’y avait pas de possibilités de baignade ni d’oc-cupation. Il n’y avait que très peu de possibilités de retrait, seulement là où la feuille d’évaluation couvrait une partie de la cage. Pour pouvoir tirer le meilleur parti de cette couverture minimale, certains estrildidés sont même restés assez longtemps sur le sol derrière cette feuille, comportement à vrai dire inhabituel chez ces oiseaux. De nombreux oiseaux (toutes des espèces sociales) étaient par ailleurs détenus seuls.

La cage des diamants à tête rouge était visible de tous les côtés et d’en haut aussi. Sans possibi-lités de retrait, les oiseaux étaient très agités et stressés.

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Inséparable d’Abyssinie détenu seul. La détention individuelle non conforme à la loi était, hélas, courante à cette bourse.

L’aménagement se limitait à deux perchoirs, du substrat au sol, de la nourriture et de l’eau. Les animaux n’avaient aucune occupation, très peu de possibilités de retrait et de protection des re-gards.

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Les cages étaient alignées sur plusieurs rangées sur des tables. En particulier, les petites cages permettaient de se pencher au-dessus des cages; seuls certains éleveurs avaient couvert la partie supérieure de la cage d’une feuille de papier. Étant donné que des mouvements venant au-dessus de l’oiseau suggèrent à cet animal de fuite l’approche d’un prédateur, la PSA estime que l’on ne devrait jamais pouvoir regarder dans les cages par le haut. Il faudrait aussi toujours tenir les visiteurs à distance des cages pour éviter d’effrayer les oiseaux. Ce n’était pas le cas, car les rangées de cages étaient très rapprochées et il n’y avait pas de barrières. Les visiteurs pouvaient s’approcher tout près des cages, voire les toucher pour ne pas heurter d’autres visiteurs lorsqu’ils regardaient les cages.

Conséquence du manque d’occupation: les oiseaux ont rongé les perchoirs, heureusement, en bois.

Pas de possibilité de re-trait. Le placement de nombreuses cages permet-tait aux visiteurs de facile-ment regarder d’en haut à l’intérieur. À chaque fois, de nombreux oiseaux ont réagi effrayés.

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La proximité des visiteurs et le contact avec les cages peuvent susciter la peur et le stress chez les oiseaux. Il suffirait de placer une barrière pour tranquilliser les animaux.

La disposition de certaines cages faisait dépas-ser les abreuvoirs du bord de la table.Résultat, les visiteurs qui passaient tout près pouvaient déplacer les cages, ce qui peut pani-quer les oiseaux.

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Informations sur le comportement des oiseaux pendant l’expositionEn raison de l’absence de barrières, de la petitesse des cages et de l’étroitesse des rangées de cages, les visiteurs pouvaient s’approcher des cages sans difficulté. Dans ces petites cages n’offrant pas de possibilité de se cacher, les oiseaux n’avaient, quant à eux, aucune possibilité d’échapper aux regards des visiteurs ou, du moins, de se ménager une distance physique. Cela a généré du stress chez plusieurs espèces d’oiseaux. En particulier, les mésanges à moustaches indigènes, mais aussi des représentants d’espèces «domestiquées» (canaris, inséparables masqués...) présentaient des symptômes d’anxiété et de stress, par exemple en sautant et voletant sans arrêt frénétiquement, en se blottissant, se cachant derrière le partenaire, rongeant le grillage, tremblant des ailes ou respirant par le bec. Les plumes tout ébouriffées de la queue d’une mésange à moustaches qui pressait ses plumes contre le grillage étaient dues à ces tentatives de fuite permanentes. Selon l’art. 30a, al. 2, let. c OPAn, les animaux dépassés par la situation doivent être hébergés et pris en charge de manière appropriée. La PSA est d’avis que les exposants et les organisateurs auraient dû retirer cet oiseau de l’exposition.

Plumes de la queue ébouriffées de cette mé-sange à moustaches qui n’a pas arrêté de vole-ter prise de panique.

En l’absence de structures utilisables pour se mettre à couvert, les cailles naines de Chine se sont blotties dans le coin le plus éloigné de leur cage.

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Plusieurs oiseaux ont manifesté des comportements stéréotypés ou proches du stéréotype, par exemple en courant dans tous les sens sur le plancher de la cage ou en effectuant des types de vol répétitifs. Ces stéréotypies sont des troubles du comportement qui indiquent une sollicitation ex-cessive de l’animal. Certains oiseaux constamment frustrés par les tentatives de fuite infructueuses ont même changé de stratégie en restant apathiques au sol ou sur les perchoirs. Ce comportement appelé «learned helplessness» indique que l’animal a renoncé, que toutes ses tentatives de maîtrise de la situation sont vouées à l’échec; cela marque un état de frustration complète et de souffrance silencieuse.

II. Points positifs pour la protection animale relevés durant la bourse

• L’hygiène dans les cages était bonne, également grâce à la litière en fibres de bois.• Les animaux disposaient d’eau propre et de nourriture en permanence.• Les portes des cages étaient toujours sécurisées par des serre-câble, ce qui permettait d’empê-

cher l’ouverture involontaire (ou non) des cages.• Il n’y avait pas de gros perroquets ni, à l’exception de la mésange à moustaches, aucune espèce

nécessitant une autorisation de détention exposée et en vente. C’est une bonne chose, car le mode de détention de ces espèces est très exigeant. À l’extrême rigueur, elles ne devraient être présentées dans des expositions que dans des conditions de détention exemplaires. Les espèces nécessitant une autorisation de détention ne devraient pas être proposées à la vente lors d’une exposition. Il ne faut surtout pas donner l’impression que la détention de ces espèces est facile et que ce sont des animaux de compagnie dont tout le monde peut s’occuper.

Par manque de matériel à ronger, les perroquets ont rongé leurs perchoirs et les feuilles d’évaluation fixées sur le devant de la cage, comme on le voit ici avec ces perruches à collier.

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III. Points négatifs pour la protection animale relevés durant la bourse

• Absence de barrières devant les cages, par conséquent, les visiteurs avaient librement accès aux cages et en ont profité.

• Pénibilité pour les oiseaux due au placement bas des cages, ce qui, en l’absence de barrières, a permis aux visiteurs de se pencher en particulier sur les petites cages ou de photographier d’en haut. Les oiseaux dans ces toutes petites cages n’avaient aucune possibilité de fuir ou de se mettre en retrait, d’où un stress important pour les animaux exposés.

• Manque de possibilités de retrait et d’échapper aux regards dans les cages pour les animaux.• Absence d’aménagement et manque d’espace dans les cages qui, du fait de leur extrême austé-

rité, ne répondaient en rien aux besoins des oiseaux ni aux dispositions légales, l’espace étant totalement insuffisant dans les plus petites cages.

• Absence d’exemplarité par manque de volières de démonstration qui auraient montré aux visi-teurs ce qu’est une détention respectueuse des animaux et adaptée à leurs besoins et auraient souligné la différence avec les conditions de détention lors des expositions primées. Par ailleurs, aucune information n’était disponible sur la biologie et les exigences en matière de détention des espèces présentées.

• Absence d’intervention de la part du personnel de surveillance qui, certes, était présent mais ne s’est pas manifesté quand la PSA était sur place lorsque le comportement de visiteurs était à l’évidence inapproprié.

• Animaux exposés dépassés par la situation d’exposition, comme c’était le cas de nombreux oi-seaux qui montraient des signes de sollicitation excessive.

• Exposition d’élevages extrêmes ou d’animaux présentant des caractéristiques surtypées dues à l’élevage, en particulier chez les canaris, dont certaines variétés d’élevage étaient éloignées de leur apparence naturelle. En plus de différentes races de couleur, notamment chez les canaris et les inséparables, il y avait aussi des oiseaux avec des anomalies de plumage. C’était le cas

Le rongement des barreaux observé à plusieurs reprises, en particulier chez les perruches ondulées, est considéré comme un signe indéniable de malaise des animaux dans la cage.

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des canaris frisés dont les plumes de la poitrine, du dos et des épaules étaient très frisées ainsi que des perruches ondulées et des canaris huppés. Ces derniers avaient parfois du mal à voir quelque chose sous leurs huppes. La PSA estime ces formes d’élevage critiques, car elles li-mitent le champ de vision de ces animaux, réduisant ainsi leur capacité à réagir aux stimuli de l’environnement. L’altération de la vue, sens essentiel pour les oiseaux, est considérée comme particulièrement négative. La PSA est d’avis que ces oiseaux sont pour cette raison très gênés et qu’ils ne devraient pas être élevés ni exposés avec ces caractéristiques extrêmes.

• Exposition d’oiseaux sauvages indigènes, en l’occurrence de la mésange à moustaches, dans des conditions aussi exiguës suscitant généralement un stress important pour les animaux. Les oiseaux sauvages en raison d’une période de domestication plus courte ont habituellement une tendance plus élevée à la fuite et sont plus craintifs, les expositions les sollicitant rapidement de manière excessive. En outre, l’obligation d’autorisation de détention n’a pas été signalée.

• Absence totale d’information constatée par la PSA, en dépit de l’obligation en vertu de l’art. 111 OPAn d’informer par écrit l’acheteur sur les exigences en matière de détention et les bases légales.

• Conteneurs de transport inappropriés et transports pénibles pour les oiseaux qui, pour certains, ont été encore longuement trimballés dans la bourse par les acheteurs une fois l’achat effectué. S’agissant de boîtes en carton allongées, les oiseaux n’avaient pas de prise sur le matériau lisse.

• Manipulation parfois non professionnelle et stressante observée par la PSA pour attraper et faire sortir les oiseaux de la cage. Une caille peinte de Chine s’est échappée de la main de la personne qui l’attrapait et a foncé directement dans le mur avant de pouvoir être emballée. Une femelle inséparable a été attrapée, puis mise dans un carton en utilisant un très gros gant. Une immobilisation «douce» de l’oiseau est peu probable de cette façon.

Plusieurs canaris frisés étaient exposés.

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IV. Conclusion

L’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) spécifie des exigences légales minimales pour la détention des animaux, également pour les oiseaux. Elles portent, par exemple, sur la taille des enclos, la détention en groupes et les éléments d’aménagement. Pour les expositions, les cantons peuvent toutefois accorder des dérogations, à la demande des organisateurs, et donc autoriser à ne pas respecter les dimensions minimales, sachant que les exigences légales en matière d’aménage-ment des enclos restent les mêmes que pour la détention permanente. La Protection Suisse des Animaux PSA adopte une approche différente en la matière, elle estime que les expositions d’ani-maux ont toujours un rôle d’exemplarité. Les exigences minimales de l’OPAn devraient toujours être respectées dans les expositions animales et même dépassées aussi souvent que possible pour le bien-être des animaux. Cela permet au public intéressé de se renseigner sur les conditions de dé-tention respectueuses des animaux, de rentrer à la maison avec des exemples à imiter. Précisément lors d’expositions évaluées par des juges, des volières de démonstration spacieuses et structurées pour répondre aux besoins de l’espèce seraient un précieux outil pédagogique qui permettrait aus-si de montrer aux visiteurs les différences entre des conditions de détention respectueuses des animaux et les conditions médiocres que l’on rencontre lors des expositions primées. Il faut abso-lument éviter que les visiteurs aient l’impression que l’on peut détenir chez soi des oiseaux dans de telles petites cages si rudimentairement aménagées.

Les conditions de détention à Martigny étaient réduites au minimum et peu respectueuses des animaux. De surcroît, au vu de l’absence de barrières devant les cages ainsi que d’une surveillance plutôt inefficiente, la situation a généré chez divers oiseaux beaucoup de stress et sollicité de manière excessive leur capacité d’adaptation. Ces animaux souffrent encore plus lorsqu’ils sont très exposés.

L’important, c’était la couleur. Des canaris ainsi que d’autres espèces étaient présentés dans dif-férentes variétés d’élevage.

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La PSA est d’avis que les expositions ne sont justifiées que si elles n’impliquent pas de souffrance pour les animaux. Il ne faudrait donc exposer que des espèces et des individus qui vivent assez bien la situation d’exposition.

Par ailleurs, la PSA invite les exposants à installer à l’avenir des barrières devant les cages pour maintenir les visiteurs à distance. Il faudrait aussi exhorter les visiteurs à ne pas toucher les cages, à ne pas poser d’appareils photos sur les cages et à ne pas déplacer sur le côté, par exemple, les feuilles d’évaluation accrochées sur les cages.

La PSA considère que les exposants devraient en outre aménager un minimum de possibilités de retrait et de protection des regards pour les oiseaux.

La PSA estime que la feuille d’évaluation apposée sur les cages d’exposition n’est même pas suffisante pour offrir une protection visuelle minimale, en particulier aux plus gros oiseaux. Il faudrait nettement mieux protéger les oiseaux des regards, par exemple avec des boîtes en carton, planches en bois ou panneaux en plastique. Un entretien de vente est également absolument nécessaire ainsi qu’une information par écrit de l’acheteur sur les besoins et les exigences en matière de détention de l’espèce vendue (cf. art. 111 OPAn).

Lors de son passage à la bourse, la PSA a cherché à s’entretenir avec son responsable. Comme il ne se sentait pas bien, il n’a pas été possible de lui parler. Il est ressorti de l’entretien avec l’une des personnes chargées de la surveillance que les dispositions légales ne semblaient pas être connues et qu’il n’y avait rien à redire à la forme de détention pratiquée à Martigny puisque l’on procédait ainsi depuis des années. Cette personne n’a pas su dire si l’autorisation stipulée dans les art. 104 et 106, al. 5 avait été demandée.

La PSA exhorte les responsables de la bourse à prêter nettement plus d’attention au bien-être des animaux lors des prochaines bourses. La plupart des éleveurs ont d’excellentes connaissances en ornithologie. Cela peut et devrait se refléter dans la qualité de la détention lors des bourses. La PSA avait déjà critiqué en 2018 l’exposition de petits animaux visitée à Fribourg, notamment en raison des conditions de détention insatisfaisantes et peu respectueuses des oiseaux et petits animaux exposés, voir à ce propos www.protection-animaux.com/expositions_animales

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Bourse aux reptiles Aqua-Terra, BelfauxDimanche 8 septembre 2019

I. Généralités

Remarques générales sur la bourseLa bourse aux reptiles d’Aqua-Terra a eu lieu le dimanche 8 septembre 2019, de 10 à 16 heures en continu, dans la salle paroissiale de Belfaux (canton de Fribourg). Elle était organisée par le club Aqua-Terra de Fribourg. Près de 35 exposants nationaux y ont proposé des animaux à vendre. Les exposants disposaient des locaux à partir de 9 heures pour la mise en place. Une grande partie des différentes espèces de reptiles était en vente. On y a aussi vendu des amphibiens, des insectes, des araignées et des souris vivantes destinées à l’alimentation d’autres animaux. Les visiteurs avaient la possibilité d’acheter des animaux et/ou des accessoires pour les terrariums ou tout sim-plement de regarder l’exposition.

Le règlement de la bourse édicté par le comité d’organisation comportait 35 points qui incluaient les conditions générales, le respect des lois nationales et internationales ainsi que les conditions d’exposition. Pour la détention des animaux, il stipulait par exemple que les conteneurs devaient être suffisamment grands pour que les animaux puissent s’y tourner sans difficulté (la taille mini-male du conteneur par ordre de reptiles était spécifiée), que les conteneurs ne devaient être visibles

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que sur un côté, que les animaux pouvaient s’y cacher, qu’ils devaient avoir un substrat absorbant ou encore qu’il était interdit de sortir des animaux des conteneurs sans l’autorisation des personnes en charge de la surveillance de la bourse. La PSA a trouvé ce règlement de la bourse très complet et utile. Le règlement a été remis à tous les exposants avant la manifestation et était consultable sur le site Web. Il était également déposé à l’entrée. Les organisateurs se sont chargés d’en vérifier le respect. En cas de non-respect, les exposants étaient invités à remédier immédiatement aux insuffisances observées. Force est toutefois de constater que les exigences minimales de l’OPAn en matière de taille, d’équipement et de conditions climatiques ne sont généralement pas satisfaites lors d’une bourse. Selon l’art. 30b 1 et 2 OPAn, les animaux peuvent être détenus lors de bourses d’un jour dans des locaux d’hébergement dont les dimensions sont légèrement inférieures aux di-mensions minimales fixées aux annexes 1 et 2. Cependant, les exigences en matière d’aménagement et d’éclairage et de conditions climatiques doivent être respectées. Ces dispositions n’ont été sa-tisfaites que dans très peu de situations d’exposition.

Après la visite, les experts de la PSA ont rencontré les personnes en charge de la surveillance de la bourse et ont échangé sur le fond.

Remarques générales sur les conditions de détentionLa température dans la salle était en moyenne de 24 degrés, ce qui constituait une température de base acceptable pour la plupart des animaux. Il n’y avait pas de courants d’air. Nous avons trouvé le niveau sonore agréable et peu élevé. Il n’était pas nécessaire d’élever la voix pour discuter.

Les exposants ont présenté leurs animaux dans des conteneurs de tailles et de fabrications di-verses posés sur des tables. La majorité des conteneurs étaient de petites boîtes en plastique que l’on pouvait emporter après achat. Dans quelques cas, on a utilisé des conteneurs en plastique solides et plus spacieux. Dans des cas isolés – encore trop rares de l’avis de la PSA –, les animaux étaient présentés dans des boîtes en plastique adaptées à leurs besoins, voire dans de petits ter-rariums.

La majeure partie des logements était aménagée de manière spartiate. Généralement, les ani-maux devaient se satisfaire d’un peu de substrat ou d’un papier absorbant. Une partie des conte-neurs était également équipée de morceaux de liège, de feuilles ou de maisonnettes en plastique pour permettre aux animaux de se retirer totalement ou partiellement. Malheureusement, ces structures étaient souvent inappropriées (trop petites, non manipulables, etc.) et n’apportaient aucun bénéfice appréciable aux animaux. Au contraire, ils réduisaient encore l’espace disponible déjà modeste. Heureusement, des possibilités de grimper ainsi que des installations dispensant de la chaleur (éclairage, tapis chauffants) étaient, chose frappante, fréquemment mises à disposition et l’échange d’air dans le conteneur a semblé partout assuré, pour autant qu’il soit possible d’en juger.

Dans quelques cas, les conteneurs ne respectaient pas les spécifications minimales des respon-sables de la bourse. Certains vendeurs ont également sorti les animaux de leurs logements pour les montrer aux visiteurs ou les laisser les caresser. Pour les animaux, ces manipulations ont probable-ment généré un stress considérable – et inutile comme l’estime la PSA – et n’auraient pas été autorisées par le règlement de la bourse.

Un vendeur a présenté ses tortues dans une boîte en plastique ouverte sur le dessus et remplie d’animaux. Il y avait donc un risque de manipulation injustifiée ou d’échappement des animaux des conteneurs et de chute sur le sol en cas d’inattention. Les personnes chargées de surveiller la bourse devraient repérer de telles situations et demander d’y remédier.

Point positif: la plupart des conteneurs n’étaient plus posés sans fixation sur la table mais plus souvent placés dans un cadre fixe ou sur un socle. Cela a permis d’éviter les manipulations spon-tanées par les visiteurs et le stress qu’elles génèrent pour les animaux, tout en permettant une meilleure visibilité générale. Les lattes fixées au bord de la table ont évité des glissements acci-dentels de boîtes qui n’étaient pas fixées.

Notons avec satisfaction qu’il y avait toujours une personne sur les stands de vente et que, dans la plupart des cas, les vendeurs ont fourni une description écrite des formes de détention des es-

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pèces en vente. Pour que ce dernier point soit respecté, l’organisateur a également fourni des formulaires vierges à compléter à la main lors de la vente précisant les conditions de détention.

On peut déplorer la vente d’espèces par nature nerveuses et sensibles au stress, telles que les anoles, les basilics ou les lézards à collerette. Ces animaux sont souvent sollicités de manière ex-cessive dans les conditions d’exposition, sauf à disposer d’un logement approprié. Dans ces cir-constances stressantes, les animaux peuvent également se blesser. La PSA recommande donc de ne pas apporter ni présenter d’animaux particulièrement sensibles au stress dans des expositions ou de les éloigner de l’exposition dès que des signes de sollicitation excessive se manifestent et de les loger dans les conditions les moins perturbantes possibles.

Pour autant qu’il ait été permis d’en juger, tous les conteneurs de serpents venimeux étaient dou-blement sécurisés, comme l’exigeait le règlement de la bourse. Dans tous les cas vérifiés, nous avons trouvé des mentions spécifiant la nécessité éventuelle d’autorisations de détention ou de papiers CITES.

Informations sur le comportement des visiteurs, exposants et organisateursNous avons parfois observé que les animaux achetés avaient été longtemps trimballés dans la bourse, souvent dans des conteneurs de transport inappropriés au prix d’un stress considérable pour l’animal. II est aussi bien de la responsabilité de l’organisateur de la bourse que du vendeur de ne remettre les animaux qu’à la fin de la manifestation ou de s’assurer que l’acheteur emporte l’animal acheté directement à la maison. Dans certains cas observés, acheteur et vendeur en ont convenu ainsi de manière responsable.

Ce basilic brun a tenté en vain de creuser pour s’évader de son terrarium. Plus de substrat aurait peut-être davantage sécurisé l’animal.

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II. Points positifs pour la protection animale relevés durant la bourse

• La majorité des conteneurs ont été fixés dans un cadre ou sur une étagère. Cela a permis d’éviter des manipulations inutiles par les vi-siteurs.

• Certains vendeurs (malheureusement pas tous) avaient mis dans les conteneurs des morceaux de liège, des feuilles, des maison-nettes en plastique ou un substrat approprié pour que les animaux puissent se retirer en cas de besoin.

• La plupart des conteneurs avaient un subs-trat approprié qui absorbait les excréments et permettait aussi aux animaux d’avoir une meilleure stabilité.

• Certains animaux bénéficiaient de structures appropriées pour grimper, stables et sûres pour les animaux.

Petit terrarium pour agames barbus nains, exemplaire pour des conditions de bourse, avec aménagement et éclairage adaptés.

Tous les serpents venimeux étaient dans des logements sécurisés. Les espèces grimpeuses dispo-saient d’une structure pour grimper. Cela permettait de mieux tirer parti du volume des terrariums en dépit de leur étroitesse.

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• Certains conteneurs étaient très bien conçus pour les conditions d’une bourse. Ils avaient, par exemple, des dimensions bien adaptées ou un aménagement répondant aux besoins des ani-maux.

• Le règlement de la manifestation demandait que les conteneurs ne soient visibles que d’un côté, ce qui a été respecté dans l’ensemble.

• La plupart des conteneurs étaient renseignés de manière réglementaire et, dans un bon nombre de cas, il y avait aussi une description des conditions de détention – ce que nous saluons. Quelques terrariums avaient un éclairage permettant aux animaux une meilleure orientation visuelle et offrant une thermorégulation partielle.

• Le personnel chargé de s’occuper des animaux était présent en continu sur tous les stands.• Les personnes chargées de la surveillance de la bourse étaient présentes et reconnaissables à

des t-shirts particuliers.

On peut aussi aménager les petits conteneurs de manière presque satisfaisante pour les animaux, comme ces exemples l’ont montré. La PSA estime que le fait d’utiliser du matériel que les animaux connaissent de leur détention à la maison est bénéfique pour le bien-être animal.

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III. Améliorations par rapport à la dernière visite de la bourse par la PSA

Les comparaisons ci-dessous font référence à la dernière bourse visitée à Belfaux en 2017.• Le règlement de la bourse a été révisé et présente des améliorations favorables à la protection

des animaux dans certains domaines (p. ex. obligation d’information et d’étiquetage, possibilités de retrait).

• Le contrôle de l’application du règlement de la bourse a été plus rigoureux.• Le nom et l’adresse des vendeurs étaient complets presque partout.• De nombreux animaux étaient encore hébergés dans de petits conteneurs en plastique. Toute-

fois, comparativement à 2017, le nombre de conteneurs beaucoup trop petits et non conformes au règlement de la bourse était en recul.

• L’étiquetage des conteneurs était plus détaillé et la fourniture d’informations a été mieux prise en compte.

IV. Points négatifs à améliorer selon la PSA

• La PSA a observé à plusieurs reprises que les dispositions du règlement de la manifestation étaient ignorées sans que les responsables n’interviennent pour autant. - Quelques exposants ont sorti les animaux des conteneurs sans raison apparente. - Dans quelques cas, les animaux étaient logés dans des conteneurs trop petits non conformes

au règlement de la bourse. - Les animaux ne devraient pas être présentés dans des conteneurs ouverts et pratiquement

accessibles à tous.

Sortir de la boîte et toucher l’animal est un facteur de stress inutile. Les animaux ne doivent jamais être manipulés sans raison. C’est aussi ce que stipulait le règlement de la bourse.

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- Certains conteneurs ne portaient que des informations rudimentaires sur l’animal et sur les exigences relatives à sa détention.

- Un terrarium d’exposition avec un python royal était placé à l’entrée. Le serpent a été malheu-reusement manipulé à plusieurs reprises par des photographes, probablement pour prendre une belle photo.

Les conteneurs ouverts faisaient courir un risque de manipulation injustifiée ou d’échappement des animaux et de chute sur le sol en cas d’inattention.

La PSA est d’avis qu’il faut au moins un terrarium d’exposition aménagé selon les besoins des animaux. Il permet de montrer aux visiteurs les conditions requises pour une détention sérieuse et respectueuse des animaux de compagnie. Pour cela, les animaux doivent aussi pouvoir s’acclima-ter un peu. Les manipulations constantes, comme c’est le cas ici, n’y aident guère.

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• De nombreux conteneurs n’offraient aucune possibilité de retrait ou alors inappropriée.

Ce serpent des blés a complètement mis en boule son support en papier devenu inutilisable. Après l’intervention de la PSA, il a fallu lui mettre un nouveau substrat.

Le règlement de la bourse prévoyait que les conteneurs des serpents devaient avoir une longueur latérale au moins égale à la moitié de la longueur du corps de l’animal. Le logement était dans ce cas nettement trop petit. La PSA estime que déménager l’animal n’était pas recommandé, que ce serait une source supplémentaire de stress. La situation a été discutée avec les personnes char-gées de la surveillance de la bourse.

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• La PSA juge critique les élevages de certains animaux de formes colorées, leucistiques (sans cellules pigmentaires) ou particulièrement albinotiques (non pigmentés). Les changements de couleur ont souvent pour origine des défauts génétiques susceptibles d’avoir des effets préjudi-ciables pour les animaux.

• Il faudrait dans certains cas améliorer le transport des animaux. Les animaux achetés doivent être emballés individuellement et en toute sécurité. Il faut aussi veiller à un bon apport d’air et à une isolation thermique suffisante. De plus, les animaux achetés doivent être rapidement transférés dans un terrarium approprié.

• La PSA voit d’un œil critique la détention des souris vivantes destinées à l’alimentation d’autres animaux lors des bourses aux reptiles. La perception olfactive mutuelle peut générer du stress aussi bien chez les proies que chez les prédateurs. Il serait en l’occurrence pertinent de les détenir dans un local séparé. Après l’achat, les souris doivent également être transférées avec ménagement et immédiatement dans un logement approprié.

Diverses espèces animales étaient proposées dans différentes couleurs obtenues par élevage. Voici un gecko léopard de la variété RAPTOR.

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Conclusion

Depuis mars 2018, l’ordonnance sur la protection des animaux comporte des réglementations supplémentaires relatives au traitement réservé aux animaux durant des manifestations. En consé-quence, pour les événements de courte durée, elle autorise une légère diminution des dimensions minimales requises pour les enclos, à condition que cela soit compatible avec les conditions fixées dans l’autorisation délivrée par l’office vétérinaire. En revanche, les dispositions de l’OPAn relatives à l’aménagement s’appliquent indépendamment de la durée d’une manifestation. Les conditions climatiques doivent être également adaptées en permanence aux besoins des animaux.

Les conditions des bourses diffèrent en partie de celles d’autres expositions d’animaux puisqu’il s’agit d’expositions d’animaux disposant de conditions de vente. Pour cette raison, et aussi parce que la PSA constate régulièrement l’absence de contrôle et le défaut d’application des réglemen-tations lors de ces bourses, il serait utile et dans l’intérêt de la protection des animaux d’édicter des dispositions applicables dans toute la Suisse pour l’exposition et la vente de reptiles dans le cadre de bourses.

Par rapport à la bourse visitée la dernière fois à Belfaux en 2017, la manifestation de cette année s’est présentée sous un meilleur jour. Il y a eu des améliorations en particulier concernant la présentation empêchant la manipulation des animaux et la fourniture d’informations. La visibi-lité d’un seul côté et la détention individuelle systématique exigée sont également bénéfiques au bien-être des animaux. Les terrariums individuels et les conteneurs dont l’aménagement respecte les besoins des animaux méritent des compliments. Il faudrait faire de la réduction du stress la priorité majeure. Les animaux pour lesquels les petits conteneurs sont à l’évidence générateurs de stress doivent être transférés dans des logements plus spacieux ou être éloignés de la situation d’exposition. Tant qu’aucun achat n’est effectué, il faut aussi veiller à empêcher la manipulation des animaux et des conteneurs. En cas d’achat, le vendeur et l’organisateur doivent signaler que les animaux doivent être placés au calme ou que l’acheteur doit immédiatement les transférer dans leur futur terrarium.

Il faut aussi accorder une grande importance à l’information, car lorsque les détenteurs des animaux ont des connaissances suffisantes, c’est un élément fondamental pour leur bonne déten-tion future. Il est donc essentiel d’informer les acheteurs par écrit sur les espèces animales, leurs besoins et le mode de détention approprié. À cet effet, toutes les informations sur les animaux (nom de l’espèce en latin, âge, sexe, longueur du corps, origine, statut de protection, autorisation néces-saire, le cas échéant) devraient être affichées sur leurs conteneurs. Par rapport à la bourse visitée en 2017, les étiquetages se sont nettement améliorés, mais il reste toutefois encore à faire. La PSA estime qu’il est nécessaire de remettre des fiches ou des brochures d’information expliquant les besoins des animaux, les conditions de détention respectueuses des animaux ainsi que les dispo-sitions légales. L’article 111 de l’OPAn stipule l’obligation légale de la remise de ces documents pour la vente d’animaux à titre professionnel. Il faudra continuer sur la voie des approches promet-teuses observées à Belfaux.

La PSA estime par ailleurs qu’il faudrait toujours installer des terrariums modèles à l’occasion des bourses. Ces terrariums sont spacieux, ont un aménagement et un agencement adaptés aux animaux ainsi qu’un excellent éclairage. Ils servent d’exemples pour illustrer la différence entre un logement temporaire dans le cadre d’une vente et les conditions de détention permanente à la maison. Malheureusement, la bourse de Belfaux a laissé passer cette belle opportunité de sensibi-lisation du public.