exposition vivres en ville

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L’ année 1860 est d’importance dans l’histoire des communes proches de Paris. C’est en effet à partir de cette date que la capitale passe de 12 à 20 arrondissements, doublant ainsi sa superficie par l’absorption de 11 communes entières et de 13 portions de communes. Partiellement intégré, le territoire de Saint-Mandé qui s’étendait jusqu’à l’actuelle place de la Nation, est divisé par deux. Pendant longtemps le souvenir de cette date est perçu par ses habitants comme une véritable « annexion », au point d’en commémorer le souvenir dans les premières armoiries municipales. Dans le même temps, c’est à la faveur de la révolution industrielle du milieu du XIXème siècle, attirant une population de plus en plus nombreuse vers Paris et ses banlieues que notre ville va se transformer. En 1850, Saint-Mandé qui n’est alors qu’un bourg de 2150 âmes voit sa population passer à 9398 habitants en 1886. Issues de l’exode rural, ces populations nouvelles viennent de toute la France, attirées par le travail et la qualité de vie. Depuis l’Ancien Régime, l’économie demeure profondément rurale, en témoigne l’abondance de jardins arboricoles, de champs cultivés et de vignes. En 1850, il subsiste d’ailleurs nombre de jardiniers, journaliers sur la commune. C’est aussi dans ce contexte qu’il y a 150 ans, la commune de Saint-Mandé décide de déplacer son principal marché aux comestibles, situé rue du Rendez-vous, à son emplacement actuel. Par cette décision, la municipalité marque sa volonté d’indépendance, en conservant la principale source de revenu de l’époque. En effet, à l’inverse des communes voisines, Saint-Mandé ne possède pas de grande industrie. Hormis l’Illustration, il n’y a guère que quelques fabriques comme l’huilerie ou la distillerie Mouchotte. Le marché Gallieni, l’un des plus anciens et des plus importants du sud-est parisien est le cœur de l’activité économique. Créé en 1850, il ne cesse de s’agrandir et d’attirer les marchands de toute l’Ile-de- France. Etabli sur l’un des principaux axes de communication, à proximité de l’octroi parisien et disposant de moyens de transports modernes, ce marché bénéficie d’une situation géographique idéale. Lieux de vie, d’échanges des biens mais aussi des idées, les marchés saint-mandéens sont à l’honneur dans l’exposition « Vivre(s) en Ville ». Les marchés de la Tourelle, puis plus tard de l’Eglise sont fondamentaux dans l’approvisionnement d’une partie des habitants du sud-est parisien. Toutefois, il est illusoire d’étudier l’histoire économique locale de 1860 à nos jours, en se limitant aux seuls marchés aux comestibles. C’est pourquoi, cette exposition aborde également le commerce en général, tel que le définit le Petit Robert, soit « un point de vente tenu par un commerçant ». Au-delà de l’histoire des points de vente, des boutiques, cafés, bougnats et autre échoppes, ce travail rend également hommage à ces femmes et hommes qui parfois sur plusieurs générations, ont contribué au développement et à l’épanouissement de notre ville. Il est nécessaire de le souligner, c’est par la perception des redevances provenant des activités commerciales que les commerçants ont participé à la transformation de Saint-Mandé. Ainsi en 1884, l’école Paul Bert a pu être construite grâce à la perception de l’octroi et des redevances des marchés. L’exposition est illustrée de documents d’archives provenant du fonds municipal mais aussi de prêts de particuliers. Elle se compose de deux parties : la première propose de retracer de façon chronologique, l’histoire du commerce de détail de 1860 à nos jours. La seconde partie aborde de façon plus thématique la gestion des marchés, l’octroi, et l’importance de l’Union des commerçants de Saint-Mandé dans ses rapports avec l’administration municipale. L’exposition s’achève par la chronique de quelques commerces saint-mandéens, parmi les plus anciens. Ce travail a été réalisé par les Archives municipales et les services de la Ville. Nous tenons à remercier le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC), la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), les Ets DADOUN, et tout particulièrement la Ville de Paris, le musée de Nogent-sur-Marne, le Comité d’histoire de la Ville de Paris, ainsi que la Parisienne de la Photographie pour leur contribution. 150 ans de commerce et de marchés à Saint-Mandé Vivre ( s ) en Ville Les Archives municipales présentent : d d d ©Eugène Atget/BHVP/Roget-Viollet d

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Page 1: Exposition Vivres en ville

L’année 1860 est d’importance dans l’histoire des communes proches de Paris. C’est en effet à partir de cette date que la capitale passe de 12 à 20 arrondissements, doublant ainsi sa superficie par l’absorption de 11 communes entières

et de 13 portions de communes. Partiellement intégré, le territoire de Saint-Mandé qui s’étendait jusqu’à l’actuelle place de la Nation, est divisé par deux. Pendant longtemps le souvenir de cette date est perçu par ses habitants comme une véritable « annexion », au point d’en commémorer le souvenir dans les premières armoiries municipales. Dans le même temps, c’est à la faveur de la révolution industrielle du milieu du XIXème siècle, attirant une population de plus en plus nombreuse vers Paris et ses banlieues que notre ville va se transformer. En 1850, Saint-Mandé qui n’est alors qu’un bourg de 2150 âmes voit sa population passer à 9398 habitants en 1886. Issues de l’exode rural, ces populations nouvelles viennent de toute la France, attirées par le travail et la qualité de vie.

Depuis l’Ancien Régime, l’économie demeure profondément rurale, en témoigne l’abondance de jardins arboricoles, de champs cultivés et de vignes. En 1850, il subsiste d’ailleurs nombre de jardiniers, journaliers sur la commune. C’est aussi dans ce contexte qu’il y a 150 ans, la commune de Saint-Mandé décide de déplacer son principal marché aux comestibles, situé rue du Rendez-vous, à son emplacement actuel. Par cette décision, la municipalité marque sa volonté d’indépendance, en conservant la principale source de revenu de l’époque. En effet, à l’inverse des communes voisines, Saint-Mandé ne possède pas de grande industrie. Hormis l’Illustration, il n’y a guère que quelques fabriques comme l’huilerie ou la distillerie Mouchotte. Le marché Gallieni, l’un des plus anciens et des plus importants du sud-est parisien est le cœur de l’activité économique. Créé en 1850, il ne cesse de s’agrandir et d’attirer les marchands de toute l’Ile-de-France. Etabli sur l’un des principaux axes de communication, à proximité de l’octroi parisien et disposant de moyens de transports modernes, ce marché bénéficie d’une situation géographique idéale.

Lieux de vie, d’échanges des biens mais aussi des idées, les marchés saint-mandéens sont à l’honneur dans l’exposition « Vivre(s) en Ville ». Les marchés de la Tourelle, puis plus tard de l’Eglise sont fondamentaux dans l’approvisionnement d’une partie des habitants du sud-est parisien. Toutefois, il est illusoire d’étudier l’histoire économique locale de 1860 à nos jours, en se limitant aux seuls marchés aux comestibles. C’est pourquoi, cette exposition aborde également le commerce en général, tel que le définit le Petit Robert, soit « un point de vente tenu par un commerçant ». Au-delà de l’histoire des points de vente, des boutiques, cafés, bougnats et autre échoppes, ce travail rend également hommage à ces femmes et hommes qui parfois sur plusieurs générations, ont contribué au développement et à l’épanouissement de notre ville. Il est nécessaire de le souligner, c’est par la perception des redevances provenant des activités commerciales que les commerçants ont participé à la transformation de Saint-Mandé. Ainsi en 1884, l’école Paul Bert a pu être construite grâce à la perception de l’octroi et des redevances des marchés.

L’exposition est illustrée de documents d’archives provenant du fonds municipal mais aussi de prêts de particuliers. Elle se compose de deux parties : la première propose de retracer de façon chronologique, l’histoire du commerce de détail de 1860 à nos jours. La seconde partie aborde de façon plus thématique la gestion des marchés, l’octroi, et l’importance de l’Union des commerçants de Saint-Mandé dans ses rapports avec l’administration municipale. L’exposition s’achève par la chronique de quelques commerces saint-mandéens, parmi les plus anciens.

Ce travail a été réalisé par les Archives municipales et les services de la Ville. Nous tenons à remercier le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC), la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), les Ets DADOUN, et tout particulièrement la Ville de Paris, le musée de Nogent-sur-Marne, le Comité d’histoire de la Ville de Paris, ainsi que la Parisienne de la Photographie pour leur contribution.

150 ans de commerce et de marchés à Saint-Mandé

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i1860 - 1897d ddd

En 1860, l’agrandissement de Paris par le Baron Haussmann contraint Saint-Mandé à installer définitivement son marché sur l’actuelle place Gallieni. Le commerce du vin est alors l’une des principales activités commerciales.

Le 14 août 1850, le Conseil municipal adopte à l’unanimité le principe de la création d’un marché aux comestibles à la barrière du Trône (actuelle place de la Nation). Le 24 octobre suivant, il décide qu’il se tiendrait les samedis et le 10 février 1852, un règlement provisoire est établi. Le 12 août 1852, son emplacement est fixé rue du Rendez-vous, dans l’actuel XIIème arrondissement. L’ extension de la capitale, quelques années plus tard le conduit sur la place Gallieni.

La loi du 16 juin 1859 enjoint, en effet, que les limites de Paris soient déplacées depuis le mur des Fermiers généraux « jusqu'au pied du glacis de l'enceinte fortifiée » (l'enceinte d’Adolphe Thiers). Anticipant ce projet d’agrandissement de la capitale, la municipalité de Saint-Mandé sollicite le 10 août 1859 auprès du préfet de la Seine, l’autorisation de déplacer son marché. Depuis cette date, soit 150 ans, le marché de la Tourelle demeure à cette même place.

Au milieu du XIXème siècle, les principales artères commerçantes se localisent sur les actuelles avenues du Général de Gaulle et du Bel-air, au carrefour de la Tourelle et de la rue du Rendez-vous. Le commerce du vin est, en ce temps-là, la principale activité commerciale locale. La Ville de Paris perçoit alors un droit d’octroi, c'est-à-dire une taxe sur certains biens et marchandises de consommation courante (boissons alcoolisées notamment) à leur entrée dans la capitale. Cette fiscalité fait la fortune des tenanciers de guinguettes, de cabaretiers et marchands de vin établis sur la commune. Ainsi en 1855, on ne dénombre pas moins de 45 marchands de vin à Saint-Mandé.

L’ouverture de la ligne de chemin de fer, l’aménagement du bois de Vincennes par Alphand (1859) puis de la 1ère ligne de tramway Louvres-Vincennes (1875) favorisent le développement du commerce. Saint-Mandé devient alors un lieu de villégiature et de détente et tous les dimanches, la gare de Saint-Mandé déverse ses promeneurs qui viennent profiter de l’air de la campagne et des nombreux cafés.

A la même époque, les communes de Montreuil, Charonne et Vincennes créént leurs propres marchés et Paris se dote des halles centrales. Construites par l’architecte Baltard entre 1852 et 1870, celles-ci vont inspirer le Ventre de Paris d’Emile Zola. «A droite, à gauche, de tous côtés, des glapissements de criée mettaient des notes aiguës de petite flûte, au milieu des basses sourdes de la foule. C’était la marée, c’étaient les beurres, c’était la volaille, c’était la viande. Des volées de cloche passaient, secouant derrière elles le murmure des marchés qui s’ouvraient. Autour de lui, le soleil enflammait les légumes. Il ne reconnaissait plus l’aquarelle tendre des pâleurs de l’aube. Les cœurs élargis des salades brûlaient, la gamme du vert éclatait en vigueurs superbes, les carottes saignaient, les navets devenaient incandescents, dans ce brasier triomphal. A sa gauche, des tombereaux de choux s’éboulaient encore. (Chap 1, Le Ventre de Paris) »

Adolphe Yvon, «Napoléon 3 remet au Baron Haussmann le décret d’annexion»

Gare de Saint-Mandé vers 1900, AM série Fi

Vue de la barrière du Trône

La halle aux vins de Bercy

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i1897 - 1914d ddd

En 1897, la municipalité créé un second marché autour de l’église Notre-Dame afin de développer le quartier « du plateau ». Le Saint-Mandé de la « Belle Epoque » est une ville moderne et un lieu de villégiature.

A la fin du XIXème et au début du XXème siècle, la municipalité modifie le tracé de certaines voies. La Grande rue de la République, actuelle avenue du général de Gaulle prolongée initialement par la rue Jeanne d’Arc ne formait alors qu’une seule artère. En 1876, elle est étendue jusqu’à la rue de l’Alouette et de l’Eglise N-D. Enfin par délibération du 14 mai 1909, la Grande rue de la République est de nouveau prolongée pour connaître son tracé actuel. Ce pro-longement explique pourquoi, il existe des traces d’une activité commerciale passée dans la rue Jeanne d’Arc et la raison pour laquelle celle-ci s’est déplacée vers l’avenue du Général de Gaulle.

Par une délibération du 12 mars 1897, le Conseil Municipal décide l’établissement d’un second marché autour de l’église Notre-Dame (1884). Cependant, le bruit occasionné par les chevaux et les marchands trouble les offices. Aussi est-il transporté provisoirement rue de la République sur les deux trottoirs de l’église. Les commerçants, à leur tour, se plaignent que la rue devient malpropre. Le marché reprend alors son emplacement primitif. Moins étendu que celui de la place Gallieni, il permet, néanmoins, d’approvisionner le quartier « du plateau » en plein devenir. A l’aube du XXème siècle la multiplication des moyens de

transports favorise l’accès des voyageurs à la commune. La ligne 1 du métro parisien est inaugurée à l’occasion de l’exposition universelle de 1900 et la station Porte de Vincennes est aménagée. Par ailleurs, une nouvelle ligne de tramway traverse la commune du nord au sud.

Le Saint-Mandé de la Belle Epoque connaît un essor commercial majeur grâce à la multiplication des transports et à l’accroissement démographique. On dénombre 13 boulangers, 18 bouchers, 9 marchands de charbon, 16 cordonniers, 11 coiffeurs, 10 crémeries, 11 fruitiers et 27 épiciers ainsi que 13 merceries-lingerie, L’activité commerciale liée à sa condition de lieu de villégiature reste prédominante avec 51 cabaretiers, 23 cafetiers (possédant un billard), 11 restaurateurs, 11 pensions de famille, 14 hôtels et 24 marchands de vin.

Le saviez-vous ? : Les nourrisseurs ou nourrissiers, ont été longtemps une profession indispensable dans la chaîne alimentaire. Avant la pasteurisation du lait, ils assuraient la fourniture du lait frais dans les grandes villes. À Saint-Mandé, la profession aurait persisté jusque dans les années 50.

Tramway ligne Bastille-Saint-Mandé

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Cartes postales de commerces saint-mandéens vers 1900

Cartes postales de commerces saint-mandéens vers 1900

Cartes postales de Saint-Mandé vers 1900

Page 4: Exposition Vivres en ville

i1914- 1929d ddd

La Guerre 14-18 marque un arrêt brutal dans l’essor démographique et commercial de la Ville. A partir de 1925, avec le développement de l’automobile, la popularité de Saint-Mandé comme lieu de villégiature commence à décliner.

En 1901, les commerçants s’organisent en créant une association appelée l’Union des commerçants et industriels de Saint-Mandé (UCISM). Dès 1907, l’UCISM joue un rôle de lobbying important auprès de la municipalité. Ses représentants assistent au Conseil municipal et aux commissions et son président d’honneur n’est autre que le maire, Charles Digeon. L’UCISM, bien décidée à défendre les intérêts de ses membres, pèse dans les décisions de la municipalité : transports, urbanisme, moyens de communication (tramways, téléphone), éclairage public, salubrité.

Lorsque la Grande-Guerre éclate, nombre de commerçants sont mobilisés. Une période néfaste s’amorce alors marquée par les pénuries alimentaires et le retour du troc. Un comité d’alimentation est créé en 1916 afin de réguler les prix et approvisionner les habitants. Des cartes de ravitaillement pour le sucre, la viande, le pain, la farine, le café, le charbon sont instituées. La baraque Vilgrain, sorte de magasin municipal, achète les biens de consommation courante qu’elle revend à un prix abordable, au grand dam de l’Union des commerçants qui juge cette concurrence déloyale.

En 1929, la municipalité est à nouveau contrainte de prendre des mesures pour la sauvegarde de ses commerces. Le décret du 18 avril 1929 annexe, en effet, à Paris la « zone des servitudes militaires » et une partie des bois de Vincennes. A cette époque l’octroi existait encore et pesait lourd sur l’alimentation. Aussi la municipalité a-t-elle déplacé l’ensemble du commerce d’alimentation afin de le grouper au début du marché dans la zone faisant partie de son territoire. L’habitude est demeurée jusqu’à nos jours. Dans le premier tiers du XXème siècle, le marché Gallieni devient l’un des plus importants du sud-est de la région parisienne. Entre 1902 et 1930, le nombre de places passe de 145 à 500.

En 1926, on recense sur la commune 15 garages automobiles, 17 bouchers, 12 boulangers, 18 cafés, 21 marchands de chaussures ou cordonniers, 42 épiciers, 12 librairies-papeteries-presse, 20 merceries-lingeries, 14 hôtels-restaurants, 17 marchands de charbon et 11 teinturiers.

Le saviez-vous ? : Le célèbre aviateur, Charles Nungesser, est né à Paris le 15 mars 1892. Fils de commerçant, son père possédait une boucherie au coin de l’avenue Herbillon et de la rue Jeanne d’Arc et résidait au 5bis rue de la Fraternité (actuelle rue Guynemer).

Vieux commerces à l’angle des rues de la République et de l’Amiral Courbet, 1923

Cartes postales de commerces saint-mandéens

Cartes postales de commerces saint-mandéens

Ancienne publicité extraite de l’Indicateur Bijou

Page 5: Exposition Vivres en ville

i1929-1947d ddd

La Grande dépression de 1929 touche l’économie française à partir des années trente. Si l’exposition coloniale et l’arrivée du métro ont des conséquences économiques certaines sur la commune, l’embellie ne s’amorce qu’après la seconde guerre mondiale et la fin de l’octroi.

L’Exposition coloniale internationale de 1931 qui installe ses 200 pavillons dans le bois de Vincennes et la création du Zoo drainent une foule consi-dérable. Ces deux évènements ont des retombées économiques sur le com-merce saint-mandéen. Le 10 décembre 1931, Charles Digeon, maire de Saint-Mandé remet la médaille d’or de la ville au Maréchal Lyautey, commissaire général de l’Exposition, et celle de vermeil au Gouverneur général Olivier, Commissaire général adjoint.

Trois ans plus tard, le métro arrive à Saint-Mandé. Cette station est inaugurée le 24 mars 1934 dans le cadre du prolongement à l’est de la ligne Porte Maillot - Porte de Vincennes. Initialement appelée Tourelle en raison de la présence historique d’une tour de défense avancée du Château de Vincennes, détruite en 1908. Son nom est modifié en Saint-Mandé — Tourelle dès le 26 avril 1937 afin de la distinguer de l’actuelle station Saint-Mandé, ancien nom de la station Picpus (ligne 6).

La même année, le marché situé autour de l’Eglise Notre-Dame est transféré sur une place non loin de là. Pour ce faire, la municipalité achète un terrain où s’élevait un hangar, entre les rues de l’Alouette, Eugène Ringuet et de Verdun. Bien que cette place ne reçût pas de dénomination à l’origine, les saint-mandéens la désigne sous le nom de place de l’Alouette. Ce n’est qu’en 1947 que le marché de l’Alouette devient le marché de la Libération.

A la même époque, la Guerre et le rationnement contraignent la municipalité à recourir au contrôle de prix. En effet, le marché noir est si important que les prix s’envolent. En 1947, un comité d’assainissement des prix est même créé afin de lutter contre la cherté de la vie. A la Libération, le Gouvernement provisoire de la République française entérine la suppression de l’octroi de 1943 ce qui favorise la libre circulation des biens de consommation courante.

Le saviez-vous ? : L’Union des commerçants de Saint-Mandé propose de baptiser l’avenue Daumesnil du nom du Maréchal Lyautey en remerciement des « avantages que notre commune a obtenus ».

Affiche de l’exposition coloniale internationale 1931

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Photo de la reconstruction du temple d’Angkor

Carte postale de la place de la Tourelle

Cartes postales de l’avenue de Paris

Note concernant l’assainissement des marchés, 1947

Page 6: Exposition Vivres en ville

i1947-1973d ddd

Les « trente glorieuses » marquent une évolution dans le commerce en général comme au niveau local. Cette période de forte croissance et de plein emploi s’accompagne de profondes mutations dans la société ainsi que dans les modes de consommation.

En 1958, la municipalité projette de construire un marché couvert sur la place de la Libération. Avec l’aménagement de la Porte de Vincennes, le marché de la Tourelle est menacé. Afin de le maintenir, Robert André Vivien, conseiller municipal et vice-président du Conseil Général de la Seine proteste contre ce projet. Il est même envisagé de déplacer le marché Gallieni le long de la l’avenue Joffre.

Sous l’impulsion de l’Union des commerçants et industriels de Saint-Mandé, les foires commerciales sont instituées de 1956 à 1967. Pendant une semaine, 50 à 60 exposants extérieurs auxquels viennent s’ajouter une dizaine de commerçants locaux viennent proposer leurs produits. Des stands d’appareils ménagers, frigidaires, machines à laver, TSF, meubles et éditions d’art sont présentés sur la place Charles Digeon où une estrade est dressée pour accueillir des concerts. Un concours de vitrines est même créé. Ces foires commerciales permettent d’attirer une population étrangère à la commune et de favoriser une solidarité entre les commerçants.

La population de Saint-Mandé évolue ainsi que les modes de consommation. A partir de 1962, de nouveaux arrivants s’installent sur la commune et on assiste à un recul des classes populaires habitant auparavant le quartier Nord. D’autre part, la multiplication du chauffage central au mazout, au gaz et à l’électricité, entraîne le déclin du commerce du charbon de bois. La diminution du nombre de quincailleries ou de cordonneries procède du même phénomène. Enfin, avec le développement de l’automobile, les abords du bois de Vincennes et des bords de Marne sont délaissés au profit d’autres destinations plus lointaines.

Dans la capitale, les halles centrales sont détruites en 1973. Seul un pavillon Baltard est conservé à Nogent-sur-Marne. Désormais, deux nouveaux marchés d’intérêt national sont installés à Rungis et à La Villette (1962).

Le saviez-vous ? Installé dès 1956, le premier grand magasin à Saint-Mandé est le Prisunic. Il se situait à l’angle de la rue de la République et de la place Gallieni. En 1973, il est déplacé à son emplacement actuel, au 5-7 rue de la rue du Général de Gaulle.

Vue aérienne de Saint-Mandé vers 1980

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Cartes postales de commerces saint-mandéens

Cartes postales de l’avenue de Paris

Photos des Halles centrales et du Centre Georges Pompidou 1970-1977

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i1973 à nos joursd ddd

Avec la destruction de la gare en 1975, la commune ne compte plus sur l’afflux des voyageurs, le Saint-Mandé de villégiature appartient au passé. Le commerce saint-mandéen trouve désormais son équilibre grâce à la densité de la population. Les commerces à la personne sont également plus présents.

Après l’installation de l’enseigne Prisunic (1956), devenu Monoprix en 1997, les supermarchés se sont multipliés à Saint-Mandé. En 2009, on en dénombre sept. Le petit commerce s’est maintenu grâce à la qualité du service et des produits. Ce dernier « a résisté grâce à deux raisons principales : l’échange humain qui se produit entre le détaillant et le client est plus grand ; celui-ci a l’impression que « son » commerçant connait ses goûts (...) le boutiquier fait du crédit et aide parfois ses clients à passer les moments difficiles. » (Extrait du commerce à Saint-Mandé).

En 1979, La « dizaine commerciale » de Saint-Mandé remplace la foire exposition. En 1982, la Direction de l’Equipement du Val-de-Marne mentionne l’existence de deux rues commerçantes. La première, la rue de la République comporte 36 à 85 boutiques dont la moitié concerne l’équipement à la personne (vêtements, chaussures, sport), le premier quart se rapporte aux services (cafés, coiffeurs, agences), le quart restant relève de l’alimentaire. La seconde rue est l’avenue de Paris, partagée avec la ville de Vincennes. En 1983, est créée la première foire à la brocante. Le marché « aux vieux papiers » a lieu, quant à lui, tous les mercredis depuis 1989. Ce marché rappelle la proximité des puces de Montreuil qui s’étendaient autrefois jusqu’à la bordure même de Saint-Mandé.

Enfin, depuis les années 1990, de multiples animations et services à thème sont organisés chaque année sur la commune : le marché du terroir (depuis 2004), le marché équitable (2006). Le dernier en date, le marché « bio » a été inauguré le 9 novembre 2008. Il a lieu tous les dimanches sur la place du Général Leclerc, côté avenue Joffre. En 2009, afin de dynamiser et diversifier l’offre commerciale, la ville s’est engagée dans la mise en place d’un Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC), d’une charte de qualité des devantures commerciales et du droit de préemption sur les fonds de commerce situés avenue du Général de Gaulle

Le saviez-vous ? : Le Fisac est un dispositif principalement destiné à financer les opérations de création, maintien, modernisation, adaptation ou transmission des entreprises du commerce, de l’artisanat et des services, afin de préserver ou développer un tissu d’entreprises de proximité.

Photos du 1er marché bio, 2008

Tract publicitaire annonçant le déménagement du Prisunic, 1973

Le Prisunic vers 1973

Photo du marché de la LibérationPhotos du marché de la Tourelle

Page 8: Exposition Vivres en ville

Surveillance et gestion des marchés

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La municipalité joue un rôle important de police et d’application de la réglementation concernant les marchés. Le maire exerce en effet la police des halles, foires et marchés dans le cadre des prérogatives que lui confère le Code général des collectivités territoriales.

Outre le pouvoir de police qui permet d’assurer l’ordre, la sureté et la salubrité publique, le maire concède l’occupation du domaine public. Les commerçants non sédentaires doivent donc être munis d’une autorisation délivrée par le maire. En matière d’hygiène, il est chargé de faire appliquer la réglementation relative à l’hygiène des denrées alimen-taires. Afin de faciliter les échanges la municipalité et les commerçants non sédentaires, il est possible de créer une commission extra – municipale des halles et marchés.

L’organisation des halles et marchés relève également de la compétence du maire qui établit un règlement ou un cahier des charges après consultation des organisations professionnelles intéressées (horaires, stationnement et circulation des véhicules, contrôle des transactions, régime des droits de place applicable). La jurisprudence reconnaît au maire, à cet égard, un large pouvoir d’appréciation et d’initiative.

Depuis l’origine, la gestion des marchés saint-mandéens est une délégation de service public. Elle est confiée entre 1863 à 1902 à un fermier. Depuis 1902, il s’agit d’une concession. Le concessionnaire perçoit des droits de place et de stationnement auprès des commerçants et verse une somme forfaitaire annuelle à la Ville. Les redevances de balayage et d’enlèvement des déchets sont intégralement versées à la Ville. L’attribution des places est accordée par le placier après contrôle et selon les règles de priorité édictées dans le règlement local des marchés. On distingue trois catégories de commerçants non sédentaires : les permanents (commerçants bénéficiant d’un abonnement), les volants (commerçants occupant la place d’un permanent momentanément absent), les passagers (attributaires de places restantes tirées au sort le jour même du marché).

Le saviez-vous ? : Depuis son origine, la gestion des marchés est confiée à des délégataires dont voici la liste : M. Emile MÜLLER (1863-1876), M. Pierre FAVRE (1876-1896) Ets MANDON (1896 à 1982), la SOMAREP, les Ets DADOUN (1982 à nos jours).

Le maire est chargé de réglementer les activités ambulantes sans porter atteinte à la liberté du commerce et ne peut donc édicter d’interdictions générales et absolues.

Vue de la place de la Libération

Cartes postales du marché de la Tourelle vers 1900

Ordonnance relative aux débits de boissons, 1880 Rapport de gendarmerie relatif à un incident sur les marchés, 1936

Page 9: Exposition Vivres en ville

L’octroi de Saint-Mandé

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L’octroi est une taxe que les communes perçoivent, avec l’autorisation (octroi) du roi, sur les objets de consommation, à l’entrée des villes. Apparu au XIVème siècle, aboli en 1791 puis rétabli en 1798, l’octroi est définitivement supprimé en 1943.

En 1798, la Ville de Paris est autorisée à rétablir l’octroi, c’est-à-dire à percevoir un impôt sur certains biens et marchan-dises de consommation courante (boissons alcoolisées notamment) à leur entrée dans la capitale. L’ octroi est répercuté sur le prix de vente aux particuliers. Cette fiscalité fait d’abord la fortune des entrepreneurs de guinguettes implantés au-delà des barrières car, non soumis aux droits d’octroi, ils ont la possibilité de vendre le vin moins cher.

En 1860, la limite de l’octroi est repoussée aux fortifications et la zone de perception des droits s’en trouve considérablement agrandie. En 1897, une loi votée par les députés permet aux maires de supprimer l’octroi, mais sans compensation pour les municipalités qui ne renoncent pas à cette taxe. Pendant la seconde guerre mondiale, l’octroi accroît encore davantage les difficultés d’approvisionnement des denrées pour les parisiens. Il est supprimé définitivement par la loi n° 379 du 2 juillet 1943 portant suppression de l’ octroi. Cette décision est entérinée par le Général de Gaulle en 1945.

Le saviez-vous ? : Des quatre bureaux d’octroi de Saint-Mandé, il subsiste encore l’ancien bureau de la Croix-Doucette qui se trouve à l’angle de la rue de Lagny et de l’avenue Joffre. Il s’agit d’un bâtiment en brique.

A Saint-Mandé, en dépit des fraudes des négociants et des critiques, l’octroi se perpétue jusqu’en 1943. Depuis 1903, son personnel est fourni par l’administration étatique des contributions indirectes moyennant le reversement annuel d’une redevance. Au début du XXème siècle, les quatre bureaux d’octroi emploient deux surveillants, quatre receveurs et un préposé en chef. Ils sont établis :

- 1°) sur la route nationale n°34, à l’angle de l’avenue Gambetta (bureau de Vincennes);- 2°) sur la même RN n°34 à l’angle du boulevard Carnot (bureau de Paris);- 3°) avenue de la pelouse (bureau central) ; - 4°) à l’angle de la rue de Charonne et de la rue de Lagny (bureau de la Croix-Doucette).

Les déclarations et la recette des droits s’effectuent dans les quatre bureaux municipaux et dans les deux bureaux de régie situés, celui du Centre, au n° 7 rue du lac et celui du Donjon, au n° 3 avenue Quihou. Ces différents bureaux sont ouverts tous les jours.

Photos de l’octroi de Paris et contrôle des marchandises, 1909

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Photos de l’octroi de Paris, 1941

Le Pêle-Mêle du 26 février 1905 Cartes postales du bureau central de Saint-Mandé

Gravure du XIXème siècle

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L’Union des commerçants de la ville

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L’Union des commerçants et industriels de Saint-Mandé (l’UCISM) est l’ancêtre de l’actuelle Association saint-mandéenne des artisans et commerçants (ASMAC). Depuis 1901, ces associations jouent un rôle important auprès de la municipalité pour la défense et la valorisation du commerce local.

Fondée en 1901 sur le modèle de « l’Union commerciale et industrielle de Vincennes », l’UCISM fut créée dans le but de défendre les intérêts des commerçants auprès des pouvoirs publics, d’aider en matière de droit commercial pour les contrats et engagements avec « quiconque et surtout avec certaines grandes compagnies trop habituées à abuser de leur monopole de fait ou de droit ». Sont membres d’honneur MM. DELONDE, député, DIGEON, le maire de Saint-Mandé et GIRARD, Conseiller général.

Fort de ce soutien, l’association défend ses membres contre l’Administration et les contributions directes et adresse régulièrement ses doléances à la municipalité. Elle participe également à la vie municipale notamment lors des manifestations patriotiques : départ des conscrits, concours pour l’aviation militaire, achat de bons de la défense nationale, aides aux réfugiés français ou belges, Journée nationale du poilu. La Guerre 14-18 contraint la mairie à recourir au ravitaillement en accord avec l’UCISM : aucune denrée ne sera vendue ailleurs que dans les commerces locaux sur des prix de base qui seront affichés. En échange, 2% des ventes seront reversés à des œuvres militaires ou à la Caisse des écoles. En 1920, l’UCISM demande à la municipalité de supprimer la baraque Vilgrain, du nom du secrétaire d’Etat au ravitaillement, « qui porte tord, sans bénéfice pour la population, au commerce de notre ville ».

Le saviez-vous ? : En 1922, ont lieu plusieurs grèves des boulangers afin de protester contre la différence de prix entre le prix fixé par la Préfecture et les boulangers : « Des violences ont été commises et une boulangerie dont la devanture a été en partie brisée a eu sa marchandise pillée ».

De 1919 à 1936, les revendications de l’UCISM prennent une tournure plus politique : « la liberté du commerce, liberté commerciale, égalité fiscale, transformation de la taxe sur le chiffre d’affaires, révision des baux à longue durée et de la propriété commerciale, de la modification de la taxe sur les automobiles, de la suppression de l’octroi, de l’amélioration du régime de l’eau, du gaz et des transports, l’application des mesures de sauvegarde contre les inondations, etc ». En 1924, l’UCISM obtient des améliorations dans les transports, la création d’un concours pare-boue, la surveillance de la circulation, le rattachement du téléphone de Saint-Mandé au multiple de Vincennes, des travaux de réfection des rues de la République et de Jeanne d’Arc.

Photo de la grande fête commerciale, 1977

Photos extraites de la brochure «grandes fêtes commerciales avec la Société Générale», 1977

Page 11: Exposition Vivres en ville

Les commerces de jadis...

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Le café-restaurant « de la Tourelle »C’est probablement le plus ancien commerce connu de Saint-Mandé qui subsiste encore aujourd’hui. Les archives font remonter sa fondation à 1824. Cet établissement est tout à fait représentatif des cafés-restaurants saint-mandéens du début XXème siècle. Grâce à la proximité de la gare, du bois de Vincennes et des prix moins élevés que dans la capitale, une foule de promeneurs parisiens affluaient les dimanches pour se distraire, boire, danser ou flâner. En 1893, le Grand Café restaurant « de la Tourelle » propose des salons pour les banquets, noces et les réceptions privées mais aussi le restaurant à la carte. A l’époque, d’autres cafés-restaurants existaient sur la commune comme les « trois pigeons », la « demi-lune » ou le « chalet du lac ».

Le « Chalet du lac »Bien que situé dans le bois de Vincennes (Ville de Paris), cet ancien pavillon de chasse de Napoléon III est bien connu des saint-mandéens. En 1860, le bois de Vincennes est réaménagé par Alphand en lieu de promenade où les Parisiens des faubourgs viennent s’y rafraîchir, jouer à la pétanque et se promener en barque. Le Chalet du Lac de Saint-Mandé s’ouvre au public en 1904. Guinguette au bord de l’eau, ce sont les grands orchestres de tango des années folles, les bals populaires d’après-guerre puis les ambiances disco qui font la réputation de l’établissement. Aujourd’hui, lieu de réception, soirées et thés dansants restent la principale activité du chalet du lac.

Les boulangeriesNombre de boulangeries actuelles existent depuis plus d’un siècle. C’est le cas notamment de la boulangerie située à l’angle de l’avenue du général de Gaulle et de la rue Jeanne d’Arc. En 1909, son propriétaire est J. Picard. C’est à partir du 14 mai 1909 que l’ancienne partie de la Grande rue de la République fut baptisée du nom de l’actuelle rue Jeanne d’Arc. Dès lors, la boulangerie changea d’adresse. D’autres boulangeries sont déjà mentionnées dans les annuaires économiques du début du siècle au 3 et 67 de l’actuelle avenue du général de Gaulle, au 18 avenue Joffre (ancienne rue Alsace-Lorraine) et au 20, rue Alphand.

Le garage « Concordia »La première mention du garage « Concordia » date de 1932. A l’origine, il se situait, 9, rue de l’Epinette et fut fondé par R. Raymond père. Le 23 décembre 1949, la rue de l’Epinette se transforme en rue du Commandant René Mouchotte et le garage porte le n°17. Il ferme définitivement ses portes entre 1985 et 1989.

Le « St-Mandé-Palace »Le St-Mandé Palace n’est pas le plus ancien cinéma de Saint-Mandé car, il est déjà fait mention d’un cinématographe au « chalet du lac » vers 1900. En 1926, un second cinéma, le « Tourelle-cinéma », s’ouvre au 19, rue Alsace-Lorraine (actuelle avenue Joffre), puis devient le « Rexy » de 1935 à 1975. Toutefois, le « St-Mandé Palace », créé en 1935, subsistera jusqu’au début des années 1980. Le bâtiment situé 69, avenue du général de Gaulle existe toujours et son architecture est spécifique. Il est actuellement occupé par un Franprix.