EXAMEN CLINIQUE EN SEXOLOGIE

PAR QUI? POURQUOI?

POUR QUI? COMMENT?

Dr. Nicole ARNAUD-BEAUCHAMPS

La Rochelle

Assises de Sexologie et Santé Sexuelle

Perpignan 2013

Examen clinique par qui?

• Un examen clinique est une observation du corps

• Il comprend la prise de constantes:

• Pouls, TA, Poids , Taille, Périmètre abdominal, BMI, Pouls

périphériques

• Il suppose:

• Inspection, Toucher, Palpation, de zones génitales

• Il ne peut donc être effectué que par un soignant d’une

profession médicale ou paramédicale.

• Les sexothérapeutes réfèrent à un correspondant.

• Le cadre: excepté si la consultation se fait dans un lieu

d’apprentissage, le soignant est en principe seul avec le

patient et chaque geste et chaque étape sont décrits

Examen clinique pourquoi?

• Il n’est pas systématiquement nécessaire (thérapie de couple)

• Mais certains soignants peuvent l’intégrer systématiquement dans leur première consultation lors de la présentation d’un symptôme sexuel.

• Dans ce cas là le pourquoi de l’examen est énoncé au patient.

• On le pratique si il y a:

• Plainte somatique

• Suspicion de malformation, de retard pubertaire

• En cas de violence si il faut établir un certificat: Dans ce cas précis l’examen doit être exhaustif afin que le rapport que l’on en fera soit le plus clair possible compte tenu des conséquences envisageables.

• Lorsque l’on fait le diagnostic d’une plainte douloureuse le geste peut réenclencher la douleur et le patient doit en être prévenu

Examen clinique d’un homme

• L’examen général

• TA, pouls, poids, périmètre abdominal

• Examen visuel

• Du pénis, des testicules, recherche de signes dermatologiques

vérification de l’état du prépuce et du gland

• Palpation

• Du pénis à la recherche de plaques de fibrose,

• Du testicule si plainte de douleur ou augmentation de volume

• Mesure de la longueur du pénis

• À l’état flaccide (N entre 7 et 12) pour diagnostic de micro pénis ou

plainte de « petit » pénis

• Toucher rectal pour examen de la prostate

Anatomie

physiologie normale

Pénis circoncis

Prépuce anormalement rétracté

Examen particulier

• Recherche d’une symptomatologie endocrinologique

• En première intention si on suspecte un retard pubertaire:

• Écoute du ton de la voix

• Examen des caractères sexuels secondaires

• Gynécomastie?

• Doit on faire un examen particulier chez un transgenre?

• Cet examen spécialisé n’est pas de pratique courante et risque de ne

pas apporter grand chose au diagnostic d’affirmation ou au diagnostic

différentiel

• Par contre le suivi d’un traitement hormonal suppose la possibilité

d’examen somatique.

Gynécomastie et traitement

Examen clinique chez la femme

• Paramètres généraux:• TA, Pouls, Poids et taille, périmètre abdominal

• Examen visuel • Posture générale et position du bassin

• Éventuellement examen des seins

• Examen de la zone génitale• Visuel

• Toucher

• Palpation

• Se souvenir que le toucher vaginal peut avoir une charge érotique, ou au contraire déclencher un réflexe douloureux négativement anticipé, la patiente doit être prévenue des gestes effectuées et de leur intention

Étapes de l’examen

• Examen visuel:

• Les lèvres (demande de chirurgie?)

• L’hymen et ses restes

• Examen visuel du clitoris , recherche d’un phimosis éventuel

• Recherche d’une mutilation rituelle

• Les signes de pathologie chez la femme ménopausée:

• Lichen, rougeurs

• Recherche de rougeurs et mycoses

• Inflammation, écoulement?

• Examen digital

• Avec palper utérin

• Appréciation de l’état périnéal, du positionnement vésical

• Examen diagnostic sur symptôme douloureux (précautionneux)

• D’une vulvodynie, d’une dyspareunie: Test au coton tige

• Examen génital pour anorgasmie ou dysorgasmie?

• Peu de raison, et ne jamais rechercher l’excitabilité ou la capacité orgastique d’une

patiente est un fondamental+++

Examen vulvoscopique: les lèvres

Examen du clitoris

Examen du méat urétral et des glandes

Examen du vestibule et de l’hymen

JSM

Vol 9

N° 9

2012Lori Messenger

Autre volet de l’examen clinique

• Regarder la posture corporelle générale

• Mise en valeur de la féminité, de la masculinité?

• Odeur d’alcool, de tabac ou parfum bien choisi?

• Quel ton de voix, le regard?

• Le corps a t-il une bonne énergie ou un aspect « dépressif »

• Comment le corps se déplace, sa tonicité, raideur? Bassin vivant?

• Comment le patient parle t-il? Timidité, pudeur, agressivité, évitement?

• Dans la thérapie de couple: comment se sont-ils installés?

• Se regardent-ils? Ils se parlent directement ou par soignant interposé? Quelles expressions sont employées?

• Cette inspection fait partie de ce qui doit être inscrit dans le dossier lors de la consultation d’évaluation.

Éthique appliquée en sexologie

• La pudeur naturelle du malade est confrontée aux moyens du soin:• Le médicament , la main et la parole

• Il faut trouver le discours humaniste nécessaire à vaincre la réticence ou la honte du patient qui parlant de sa sexualité parle de son « plus intime »

• D’autant que, si le soignant se dit « neutre » dans son examen, le patient ne peut faire abstraction du regard sur son corps dénudé, (parties »honteuses ») ni faire abstraction de l’éventuel geste diagnostic (TV) qui peut être douloureux. Savoir éviter ce qui est évitable.

• Importance du consentement• CSP: la personne malade a droit au respect de sa dignité