evolution et contingence historique stéphane tirard centre françois viète dhistoire des sciences...
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Evolution et contingence historique
Stéphane TirardCentre François Viète
d’histoire des sciences et des techniques
Conséquences du caractère historique de l’évolution
Importance des archives :
Fossiles en paléontologie
Importance des conditions initiales :
L'explication d'un événement dans une séquence historique dépend des états antécédents
Conséquences de la contingence :
A partir d'un état donné de la séquence historique plusieurs voies sont possibles.
Les séquences historiques sont explicables, mais elles ne sont pas prévisibles.
(Cf :S. J. Gould, La vie est belle, 1991) -
(1707 – 1788)
Carmontelle, 1769.
L’Histoire naturelle générale et particulière,
l’œuvre d’une vie Éléments sur la bibliographie de Buffon :- Histoire naturelle, générale et particulière, 15
volumes, 1749 -1767- Histoire des oiseaux, 9 vol, 1770-1783- Histoire naturelle générale et particulière,
suppléments, 7 volumes, 1774-1767 Époques de la nature, 1778, tome V du précédent
- Histoire naturelle des minéraux, 5 volumes, 1783-1788
Vers le molécules organiquesHN, Tome 2, p.24
La nature produit de l’organiqueHN, Tome 2, 1749 p.39
• Le vivant est une propriété physique de la matière
Le « moule intérieur » assure un développement harmonieux
HN, Tome 2, p. 42
Le prototype de l’espèceTexte sur le cheval
HN, Tome IV, 1753
Le prototype de l’espèceTexte sur le cheval
HN, Tome IV, 1753.
Le prototype de l’espèceTexte sur le cheval
HN, Tome IV, 1753, pp. 215-216.
La réflexion sur l'espèceTexte sur l’âneHN, Tome IV,1753, pp. 215-216.
• Molécules organiques
• Moule intérieur
• Prototype
• Modifications au cours du temps au sein de l’espèce
• Mais, fixité de l’espèce
Les époques de la nature1778 (-79)
Résumé des 7 Époques…
• « Histoire et théorie de la terre », HN, T1, 1749 : Temps cycliques
• « Epoques de la nature », 1779 :75 000 ans
• 1 – Formation des planètes• 2 – Consolidation de la matière (durée 2 936 ans)• 3 – Les eaux couvrent les continents par condensation de
la vapeur et apparition de la vie• 4 – Les eaux s’étant retirées les volcans commencent à
agir• 5 – « les éléphans et autres animaux du midi ont habité les
terres du nord » au climat encore torride• 6 – Séparation des continents• 7 – « la puissance de l’homme a secondé celle de la
nature »
Le vivant dans Les Époques de la nature
L’histoire commence sur une terre sans vie
Mobilisation des générations spontanées
Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829)
• 1802 Recherches sur l’organisation des corps vivans…
• 1809 Philosophie zoologique
• « Première loi• Dans tout animal qui n’a point dépassé le
terme de ses développements, l’emploi plus fréquent et soutenu d’un organe quelconque, fortifie peu à peu cet organe, le développe, l’agrandit, et lui donne une puissance proportionnée à la durée de cet emploi ; tandis que le défaut constant d’usage de tel organe, l’affaiblit insensiblement le détériore, diminue progressivement ses facultés et finit par le faire disparaître.
• Deuxième loiTout ce que la nature a fait acquérir ou perdre aux
individus par l’influence des circonstances où leur race se trouve depuis longtemps exposée, et, par conséquent, par l’influence de l’emploi prédominant de tel organe, ou par celle d’un défaut constant de l’usage de telle partie ; elle le conserve par la génération aux nouveaux individus qui en proviennent, pourvus que les changements acquis soient communs aux deux sexes, ou à ceux qui ont produit ces nouveaux individus. »
J. B. Lamarck, Philosophie zoologique, 1809. p. 235
Les générations spontanées
et le commencement permanent
Matière gélatineuse
Fluides « incontenables »
Orgasme vital
Fluides « contenables »
Les fluides incontenables et contenables
• Génération spontanée :
- À la base des séries
- Recommencement des séries
- Limites de l’historicité de la théorie de Lamarck
Charles Darwin (1809-1882)
1859 : De l’origine des espèces aux moyens de la sélection naturelle…
6 éditions
1853
• "Si, au milieu des conditions changeantes de l'existence, les êtres organisés présentent des différences individuelles dans presque toutes les parties de leur structure, et ce point n'est pas contestable ; s'il se produit, entre les espèces , en raison de la progression géométrique de l'augmentation des individus, une lutte sérieuse pour l'existence à un certain âge, à une certaine saison, ou pendant une période quelconque de leur vie, et ce point n'est certainement pas contestable ; alors, en tenant compte de l'infinie complexité des rapports mutuels de tous les êtres organisés et de leurs rapports avec les conditions de leur existence, ce qui cause une diversité infinie et avantageuse des structures , des constitutions et des habitudes, il serait très extraordinaire qu'il ne se soit jamais produit des variations utiles à la prospérité de chaque individu, de la même façon qu'il s'est produit tant de variations utiles à l'homme. Mais, si des variations utiles à un être organisé quelconque se présentent quelquefois, assurément les individus qui en sont l'objet ont la meilleure chance de l'emporter dans la lutte pour l'existence ; puis, en vertu du principe si puissant de l'hérédité, ces individus tendent à laisser des descendants ayant le même caractère qu'eux. J'ai donné le nom de sélection naturelle à ce principe de préservation."
• Charles Darwin, L'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie, 1859. (p. 179 GF-Flammmarion, 1992)
Un ancêtre unique
• "On dit souvent que les conditions nécessaires à l'apparition des premiers organismes vivants sont réunies à présent et qu'elles l'ont toujours été. Mais si (et quel grand si) on peut imaginer que dans quelques mares chaudes contenant toutes sortes de sels ammoniacaux et phosphoriques, en présence de chaleur de lumière et d'électricité, etc il avait pu se former chimiquement un composé protéique capable de subir des modifications complexes, un tel composé serait de nos jours dévoré ou absorbé, ce qui n'a pu être le cas avant la formation des êtres vivants."
Charles Darwin, Lettre à Hooker, 1er février 1871
• Darwin / Historicisation :
- Contingence
- Recherche de l’archive
- Explication rétrospective
- Non « répétabilité »
- « Imprévisibilité »
Conclusion
« La biologie entre loi et histoire »
J. Gayon, Philosophie, Paris, Editions de Minuit, 38, 1993, pp. 30-57.