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ÉTUDE SUR LES OGIVES TORIQUES A FILET SAILLANT PAR Eugène LEFÈVRE-PONTALIS DIII ECTRU XI DE LA S0Ç!ùTi.VII AN GAIS E D ' Afl CII ÊO 10 OIE I'II0I'ISEU1{ A L ' lcOI.E I1I CHARTES M 11511111! DU rOM 'T I I 111X1 II A VA U X II ISSU III Q UNS CAEN IIENRI DELESQUES, IMPRIMEUR-ÉDITEUR 34 1111E fl,tsioi.on ISP 34 S - Document - 0Q00005384 150 - -

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ÉTUDE

SUR LES

OGIVES TORIQUESA FILET SAILLANT

PAR

Eugène LEFÈVRE-PONTALIS

DIII ECTRU XI DE LA S0Ç!ùTi.VII AN GAIS E D ' Afl CII ÊO 10 OIE

I'II0I'ISEU1{ A L ' lcOI.E I1I CHARTES

M 11511111! DU rOM 'T I I 111X1 II A VA U X II ISSU III Q UNS

CAEN

IIENRI DELESQUES, IMPRIMEUR-ÉDITEUR

34 1111E fl,tsioi.on ISP 34 S

-Document

- 0Q00005384 150 - -

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Extrait du Bulletin Monumental. - Année 1909.

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ÉTUDE SUR LES OGIVES TORIQUES

A. FILET SAILLANT

Les progrès incessants (le l'archéologie du moyen âgeont déjà réduit à sa juste valeur le critérium des voûtesappliqué à la classification des écoles d'architecture. Jevoudrais démontrer à mon tour l'inexactitude d'un autreaxiome, qui tend à faire croire que toutes les croisées d'o-gives toriques à filet saillant doivent être attribuées auXlVe, siècle. En recherchant les origines de ce type deprofil, qui remontent au XIle siècle et dont les exemplesauthentiques du XIII" siècle sont innombrables, j'auraidonné une nouvelle preuve de la nécessité de relever lesmoulures, pu sontun élérnnt essentiel de l'étude des écolesgothiques (1).

Les architectes et les appareilleurs du NIP siècle n'a-vaient pas tardé à reconnaître la lourdeur des boudinsappliqués sur les ogives et les doubleaux. Ils avaient peu àpeu donné la préférence au tore aminci, dont on voit déjàdes exemples dans l'une des voûtes centrales du narthex deSaint-Denisppareiilées avant 1140, comme les ogives cilamande de la salle capitulaire de J)urhain. en Angleterre.Le chevet des cathédrales de No von et de Senlis. bâti versle milieu du XII, siècle, renferme un très grand nombre de

(I) Je tiens A remercier notre confrère M. E. Cliautiot qui n mis ounet tous tes profils dessiiis dons cet article.

J

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w4AJ j14

4LES OGIVES TORIQUES A FILET SAILLANT

nervures en amande dans le déambulatoire et dans lestribunes.

II est intéressant de faire observer que les colonnes enamande avaient apparu plus tôt que les ogives de mêmeprofil, coin inc ou peut le cons tater ii Sain t- E tien n e deBeauvais. Les constructeurs du bassin de l'Oise adoptèrentce t ype de colonnes à Saint-i\Iaclou de Pontoisc, A Catenoyet dans les contreforts de l'église (le Chelles (Oise). P0i I'

éviter la mollesse é 'u ne courbe en demi-cercle.i-cercle. I) ans la

Abbaye de Saint-Dards.

Ogives centrales du narthex.

seconde moitié du Xli' siècle lés colonnes en amande fontleur apparition en Angleterre dans les travées occidentalesde la cathédrale do Worcester. Pour accentuer leur arêteles architectes des églises de Dore, clos cathédrales deWells et de Clastonburv eurent l'idée tic la relier or fètpar deux contre-courbes cii donnant le même profil auxboudins correspondants. Ail X111 0 siècle : les colonnesamincies sont très répandues, par exemple sur les murs liipot-clic dc la ca ftéd ale d'Ely.

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LES OGIVES TOIIIQIJESA FuEl SAILLANT 5

(in autre raffinement dans les profils av ail pris naissancevers 1150 dans le Soissonnais et IL l;ionnai5, cii ii persisteencore ail commencemenl du NIIlO siècle, ccst la gorgecreusée dans un tore pour en diminuer l'épaisseur appa-rente. J'en ai relevé de nombreux exemples tians les églisesrurales du bassin de l'Aisne (1), et dans le croisillon méri-dional de la cathédrale tic SoissonCoii la gorge est enca-drée pai' deux filets. Par exception le boudin cannelé serencontre dans le transept cl dans le cliceiir de la catltdd raIede Coutances, dans les chapelles rayonnantes des cathé-drales de Bayeux et de Lisieux, dans le croisillon nord del'abbaye (le Fuma f en Aigletcrre.-

Ogives.

Montigny-Lengrain. Croisillon sud de Soissons.S

La ligne d'ombre ainsi produite n'avait pas l'avantaged'accrocher la lumière comme l'arête entre deux tores oule filet saillant sur un boudin. C'est ce qui explique la voguede ce dernier profil. k ne puis en citer que quatre exemplesen Fronce au Xl 1° siècle, mais je suis persuadé qu'i.l enexiste d'autres. Le- premier type, d'aspect très lourd, est

(1) E. L,cfèvre- Pou in Ii s: L'o rch ilecl rire rel iq ierr S( clous lei,, rieur diocèse

de Soissons ou X f° el -n XII' siècle. PI, ii cher â LI L. II.

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6LES OGIVES TORIQUES A FILET SAILLANT

fourni par la voûte centrale du choeur de Notre-DameI,. dEtampe Sur le large boudin des ogives se détache nu

listel assez fort, flanqué de deux contre-courbes. Le secondet le troisième exemple se voient sur les ogives du carré

Notre-Dame d'Étampes.)Ogives centrales du choeur.

du transept et du croisillon nord, dans l'église d'Ambleny.,iÇprès de Soissonssui- un Iore de lai-c triomphal et sur

l'ogive centrale du Chœur au PetilrQuevilly. 1)IùS di, Bolier).

Église d'Ambleny. -f1

1

COgives du croisillon nord.

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Église du Thor.Profil des nervures du chevet

MI

LES OGIVES TOnIQUES A FILET SAILLANT 7

Le filet saillaniqiLi déborde sur les boudins forme bien deuxangles droits. Enfin la dernière variante est le profil desnervures du cul-de-four qui surmonte le chevet de l'église

E. Lefèrre-Pontalis, phot.

Cathédrale de Canterbury.Rond-point de la crypte.

2M-e m'

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n',--Cathédrale de Canterbury.Pl19

Ogives du rond-point de la crypte.Ogives du dhœur.

«lic,4

Cathédrale de Peterborough.j.i q 9Ogives du transept occidental.

H ''

(API'

Si.IS OGIVES T0I1IGUES A FIlET SAILLANT

Tiqdu Thor (Vaucliise)tnaIjlj€e d'cccic,çia nova dans IIIICcharte de 1202.

J'avais cli l'occasion do remarquer la prdcocité de cepiofil en Angleterre dans ]e dernier quart di] X.ilc siècle,.

mais l'obligeance de notre savant confrère M. l3ilson l qui nbien voulu ouvrir ses carnets h mon intention, m'a permis

n

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i.i;s OGIVES TOHIQUES A i'iI.ET SAILLAN1' S)

de compléter iiies observations. Ccst C ui]lau nie (le Sens.lui semble avoir en 1ele premier Vidée de îahc saillir 1111 filet

Prieuré de Tynemouth.Pq .toArcade du choeur.f

sur les ogives toriques du chevet de la cathédrale de Cuit-

terbuiy avant 1178, date de son accideiit.Son successeur8

Abbaye de Jervaux.Arcades de la nef.t

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f0LES Offi VES TOHIQIJES A FILET SAILLANT

Guillaume l'Anglais qui termina la crypte gothique sousla chapelle de saint lilornas vers i1So?Cdopla Je même

xi,,Église abbatiale d'Hexham.

Arcades de la nef't

profil qui se rencontre aussi sur plusieurs voùtes du déam-bulatoire et dans l'hémicycle de la crypteLéglfse des

-;

Tour Saint-Romain, à Rouan.- -IIColonne de la salle basse.

Templiers de Londres, consacrée en 1185. renferme desogives à listel saillant sur un tore, comme ,le transept occi-

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,

LES OGIVES TORIQUES A FILET SAILLANT 11

dental de ],a de Peterborough bâti vers la fin duXII' siècle. Enfin on peut signaler à la mènie époque la

ifmême particularité sur les moulures des jircades du choeurdans l'église du prieuré de Tynemouth et sur les claveaux

• des arcs de la nef dans l'église abbatiale de Jervauxttansles mêmes édifices, un filet se trouve appliqué sur lescolonnes des piliers, comme sur les colonnes et les colon-nettes des arcatures dans la salle du rez-de-chaussée de la

-tour Saint-Romaintà la cathédrale de Rouen et sur les co-f1' /3 lonnes du chœur a l'église du Petit-Quevilly (Seine-]nfe-

I'rieure).

'o'If

Cathédrale de Lincoin,Arcades de la nef.rld. ,'ht

Ait siècle. le niéplal en saillie devient duo usagecourant dans les églises gothiques de l'Angleterre

et de laNormandie. Les Cisterciens l'appliquent sur les arcs deFéglise abbatiale d'Flcxliarnsirr les ogives cl les doubleauxdans le choeur de Fountains-Abbey, commencé par l'abbéJean d'York (1203-1211) cl terminé par l'abbé Jean de Kent

(1220-1247). A la cathédrale de Lincolntt3s trois boudinsrqdes ogives du cliwu r présentent chacun un filet proé m i nent , d

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Cathédrale dede Lincoln-.Ogives du choeur des Anges.

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12LES OGIVES TOnIQuES Â FILET SAILLANT

I- corttme COlIN (les grandes arcades e +- dudu triloruum de in neftir

commencec vers 1225. la salle capitulaire, qui remonte au

Cathédrale de Lincoln.jTq ÇArcatures de ]a salle capitulaire.f

j i second quart du x.iij c sihele n offre d'autres exemples dansle portail et suï les claveaux des arèatures.

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Cathédrale de Durham.Ogives du chevet.

LES OGIVE T0RtOEUiS A FILET SA1LLÂ'1' 13

Dans le grand chevet plat de la cathédrale de Durham,dont la première pierre lut posée en 1242, les tores desogives et des doubleaux sont rehaussés d'un listel. Les deuxdoubleaux c1iti encadrent la voûte centrale présentent mème

Cathédrale d'Ely' il -I-?Arcades du choeur.

une curieuse particularité. Chacun de leurs trois boudinsprincipaux est flanqué de trois fîlcts, l'ou sur l'axe et lesautres sur les courbes latérales. De même, deux listels

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(I

1.4LES OGIVES 'IÔIIIQUES A FILET SAILLANT

se détachent en relier sur deux (ores des arcades du choeur,1dans la cathédrale d'Il y i sutUrait de feuilleter les pkunchesG du livre (le M. E. Scharpe (t) et l'important Ouvrage de

notre confrè,re M. Francis Bond (2) pour multiplier cesexemples Je nie contente d'en signaler quelques t y pes à\Vhithy, à Rievaulx, sous le porche de la cathédrale de Lin-coin, dans le portail occidental de la cathédrale de Wells,sur le choeur roman de la cathédrale de, Durham. etc.

• Le plan si compliqué des piliers normands vers le milieudu Xllle siècle, où les appareilleurs s'ingénient à multiplierles flues colonnettes reliées par des gorges profondes et àles décorer d'uit filet centra], devait conduire àUeinploi

Cathédrale du Mens.Ogives du choeur

cv-o

fréquent du listel en saillie sur les 'tores des ogives, desdoubleaux et des grandes arcades. C'est ce que nous cons-tatons dans 1e choeur de l'église de Norrev l dans le portail

(1) The ,uo:,iilh,gs of ii, e Kir perioels of Bru ish i rch iUei ire. Lo id es,1871.

(2) Goule arehieecl rire in Englonel. p. 675 et 677.

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4/&O

LES GGIVES TORIQUES A FILET SAiLLANT 15

de l'église d'Ardenne et, sous le clocher de Rouvres (Calva-dos), sur l'archivolte des tribunes du choeur, à la cathédralede Bayeux, dans les voûtes hautes de l'abside et sous leporche méridional de la cathédrale de Coutances, sur lesfq 2,() ogives du chevet à la cathédrale du Manst dans certains

Uprofils de la cathédrale de Séez, par exemple.Si l'école gothique anglo-normande lit un usage précoce

du profil en question, il est juste de reconnaître que l'école

Saint-Remi de Reims. 24Doubleau de la première travée des bas-cotés.

gothique champenoise l'adopta également dés le premierquart dit XIIV siècle. Nous avons vu que Guillaume deSens, fortement imbu des traditions champenoises, commePierre de Montereau, avait importé ce profil dans léchoeur de la cathédrale de Canterbury. L'habile archi-tecte qui éleva la façade et les deux premières travées deSaint-Remi de Reims, vers 1170, fit saillir 'in méplat sur le Rç, 24bandeau qui sépare les deux tores des doubleaux dans lesO

bas-côtés. Jean d'Orbais. qui commença le chevet de Notre-Dame de Reims en 1211 1 et son successeur Jean Le

2

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16LES OGIVES TORIQUES A FILET SAILLANT

IuOUJ). qui commença le transept, firent tailler un filet en24relief sut le boudin central des grandes arcades et des

Ç doubleau tandis qu'ils se contentaient de profiler un tore

Saint-Jacques de Reims.Doubleaux de la nef.TÇJ 2,i

aminci entre deux baguettes sur les ogives. Dans les tra-vées Voisines de la façade, oeuvre de Bernard de Soissons,M listel appar&t sur tes petits arcs du triforium, comme siti

Eglise de Villeneuve-sur-Yonne.Ogives de la nef. 7

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tz,O

Doubleaux de la nef.

'?I—Cd't-OJZO

Grandes arcades de la nef. 2 1/

Cathédrale de Reims.

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Sainte-Chapelle de Paris.Ogives de la chapelle basse. /4 z'

tbO j29S

D

LES OCIVES TOPIQUES A FILET 5A1LLÂN,: 17

les doubleaux de la nef, dansl'église Saint-Jacques de&Reims.t

L'église de Villeneiive-sur-Yonne, le chevet (le la callié-îdraie et de Saint-Qermain d'Auxerre, où les influenceschampenoises se firent beaucoup sentir, préscntent égale-ment de nombreux exemples d'ogives à filet saillant, commeSaint-Urbain de Troyes, dont le choeur, élevé p"' JeanLanglois, était terminé ci] 1265.

L'école gothique (le Ulle-de-France fut pins lente à s ' assi-miler ce type de moulure et resta fidèle au toit en amandesli p les ogives jusqu'au milieu cIa XI1J C siècle. Le maîtrede l'oeuvre de la Sainte-Chapelle de Paris voulut rendrel'arête du boudin plus visible en l'encadrant par deux contre-

courhesomrne l'avait Fait près de cent ans avant luichitecte de l'église cistercienne de Dore. en Angleterre. Ccpetit détail est bien sensible dans la chapelle basse, coin-inencée en 1245. cai- cii peut toucher les nervures du doigt.Le nième profil se retrouve à la calliédra le d'A pi iens, maisun listel se détachait déjà sur le tore central des doubleauxdans la chapelle du château de Couc y , comme l'indique unclaveau. Dans la seconde moitié duXiIV siècle, le filet saillantapparaît sur les arcs des voûtes dans la Sainte-Chapelle de

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18 LES OGIVES TORIQUES A FILET SAILLANT

Saint-Cermer.dans 1églisç de Saint-Martin . aux-Bois (Oise),dans le choeur des églises de Montataire, de Nogent-les-Vierges, près de Creil, d'Ailly-le-J-iaut-Cloclier, (le Saint-Riquier (Somme) cC dans les chapelles latérales de Notre-Dame de Paris (t).

Ainsi les ogives thriqncs à filet saillant: qui dérivent cor-ta j iiem Ci) t (les nervuresces en amande, tic peuvent s ullire àcaractériser ni le, style rayon j) an t, ni l'a roi jitectu ce du NI V'siècle qui le reçut en héritage de la glande époque de l'artgothique. Comment donc, poul-onpeul-on distinguer itti boudin iilistel taillé vers 1250 d'un autre découpé vers 1320? Par lasection des ogives qui devient de plus en plus faible et parlé style des colonnettes et des chapiteaux. En effeties ogivesà boudin de fort calibre qu'on peut voir dans une petitesalie de labbaye (lu Moncel, dans ],a méridionalede l'église de Poiitpoint (Oise) dans la tribune du narthex(le l'église abbatiale de Saint-Denis, au-dessous ditsud, et dans une cave voisine de la porte de Soissons, àCoucy-le-Chteaiu. sont de véritables exceptions. Au XIVCsiècle, les tores deviennent é5 simples baguettes et le fileten relier se réduit en proportion mais on 'e retrouve encoreau XV" et au XVI C siècle, oit il sertréuj)ir les contre-courbes des ogives clans les églises de style flamboyantsalis former une sa il lie réelle sur les nervures.

L'histoire des origines et. des transformations de ce profilsi caractéristique est un chapitre (le l'évolution des mouluresgothiques et prouve ],a consttiiite des jeux d'ombreet de lumière par les.'cliitecI.es dit moyen age.

(1) Le eI,o,ui de la enthéilinle di' CIeri,iont-Ft,i'raiiil 'eu,l'eriÇ,e des

ogives (1001 le I,oudii, eei,Ir;iI est rt:liatissO (15111 listel. Eu d111.rs iii, lii

Frime.,, ois petit sigu:u]er ce profil titi ,isilieu (lit XII I' siècle au cliîiieiiu

de Cl,iI]oii, A la e,ithédr,ile (le I.,itisitoiie, ii lit t,olhitIraIe de lougres.

caco. - ln,pr. l-I. Delesqiies. rue Demoloiobe, 34.