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31 Les sorties parisiennes Par Pierre Genty et Jean-Pierre Glineur Jeudi 5 mai 2011, matin Visite des jardins Albert-Kahn E n ce début de printemps très ensoleillé nous attendons en vain notre conférencière. Qu’à cela ne tienne ! Nous décou- vrirons malgré tout la beauté de ces sept jardins situés le long des berges de la Seine à Boulogne-Billancourt. Nous commençons notre visite par le jardin français très 17 ème siècle dont nous traversons la roseraie. Nous franchissons ensuite un petit pont sous lequel une rivière s’écoule au travers des rocailles c’est le jardin anglais : des arbustes, des arbres non taillés, le gazon vallonné soulignent le caractère pittoresque de l’endroit. Changement de décor, nous sommes maintenant en forêt vos- gienne. C’est un paysage montagneux qui nous est présenté, une invitation au voyage… Nous poursuivons notre balade sous des cèdres de l’Atlas et des épicéas du Colorado. Au travers de leurs branches hérissées d’épines bleues on distingue de petites mares, nous sommes dans la forêt bleue et le marais. Nous quittons cette forêt pour en traverser une autre qui doit son nom aux bouleaux dont la teinte, jaune en automne, est paraît-il très lumineuse. Pour nous, en ce printemps, les jeunes pousses des épicéas ont une couleur or, des fleurs se mêlent aux herbes hautes. A cet endroit de nombreux peintres attirés par la richesse des coloris viennent planter leur chevalet, c’est la forêt dorée et la prairie. Nous voici maintenant transportés en Asie dans le jardin et le village japonais. Le village est composé d’un pavillon de thé et de deux maisons traditionnelles. Dans ce jardin les roches et les végétaux constituent un paysage nippon. Une mer de mousse, des rochers, une cascade d’azalées nous émerveillent. La diversité des couleurs si spectaculaires, les taches vives des azalées et des rhododendrons et le voile bleu feutré des conifères nous ont fait oublier l’attente du départ. Nous avons fait, en deux heures au cœur de l’Ile de France, un tour du monde des jardins paysagers et chacun était enthousiasmé par la beauté du site. Pierre Genty Jeudi 5 mai 2011, après-midi Visite du musée Renault L ’après-midi fut consacrée à la visite libre de l’expo-musée Renault qui se trouve dans un parc agréable sur les bords de Seine. A l’entrée, nous sommes accueillis par le buste de Marcel Renault. Ce musée est animé par la société d’histoire du groupe Renault ; il retrace dans sept salles l’extraordinaire évolution technique et humaine de l’entreprise depuis sa création. Ces sept salles évoquent la vie de Louis Renault, l’évolution des moyens de fabrication ou les exploits de la marque en com- pétition. Louis Renault s’installe à Billancourt pour construire des automobiles. Il a sans aucun doute entendu cette phrase : "ça ne marchera jamais". Et, un siècle après, il pourrait rire de ses détracteurs et être fier de la réussite de son entreprise. Nous montons à l’étage dans la salle Gilbert Hatry, créateur du musée, pour assister à une projection de film sur la nais- sance de l’usine Renault à la fin des années 1920. Nous poursuivons notre visite par la salle Pierre Lefaucheux (premier président directeur général de Renault, mort acci- dentellement en 1955) qui propose un parcours thématique de l’histoire de l’entreprise.

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Les sorties parisiennesPar Pierre Genty et Jean-Pierre Glineur

Jeudi 5 mai 2011, matinVisite des jardins Albert-Kahn

En ce début de printemps très ensoleillé nous attendons envain notre conférencière. Qu’à cela ne tienne ! Nous décou-vrirons malgré tout la beauté de ces sept jardins situés le

long des berges de la Seine à Boulogne-Billancourt.

Nous commençons notre visite par le jardin français très 17ème

siècle dont nous traversons la roseraie. Nous franchissonsensuite un petit pont sous lequel une rivière s’écoule au travers desrocailles c’est le jardin anglais : des arbustes, des arbres non taillés,le gazon vallonné soulignent le caractère pittoresque de l’endroit.Changement de décor, nous sommes maintenant en forêt vos-gienne. C’est un paysage montagneux qui nous est présenté, uneinvitation au voyage… Nous poursuivons notre balade sous descèdres de l’Atlas et des épicéas du Colorado. Au travers de leursbranches hérissées d’épines bleues on distingue de petites mares,nous sommes dans la forêt bleue et le marais. Nous quittons cetteforêt pour en traverser une autre qui doit son nom aux bouleauxdont la teinte, jaune en automne, est paraît-il très lumineuse. Pournous, en ce printemps, les jeunes pousses des épicéas ont unecouleur or, des fleurs se mêlent aux herbes hautes. A cet endroitde nombreux peintres attirés par la richesse des coloris viennentplanter leur chevalet, c’est la forêt dorée et la prairie.Nous voici maintenant transportés en Asie dans le jardin et levillage japonais. Le village est composé d’un pavillon de thé etde deux maisons traditionnelles. Dans ce jardin les roches etles végétaux constituent un paysage nippon. Une mer demousse, des rochers, une cascade d’azalées nous émerveillent.La diversité des couleurs si spectaculaires, les taches vives desazalées et des rhododendrons et le voile bleu feutré des conifèresnous ont fait oublier l’attente du départ. Nous avons fait, en deuxheures au cœur de l’Ile de France, un tour du monde des jardinspaysagers et chacun était enthousiasmé par la beauté du site.

Pierre Genty

Jeudi 5 mai 2011, après-midiVisite du musée Renault

L’après-midi fut consacrée à la visite libre de l’expo-muséeRenault qui se trouve dans un parc agréable sur les bordsde Seine.

A l’entrée, nous sommes accueillis par le buste de MarcelRenault. Ce musée est animé par la société d’histoire du groupeRenault ; il retrace dans sept salles l’extraordinaire évolutiontechnique et humaine de l’entreprise depuis sa création. Cessept salles évoquent la vie de Louis Renault, l’évolution desmoyens de fabrication ou les exploits de la marque en com-pétition. Louis Renault s’installe à Billancourt pour construiredes automobiles. Il a sans aucun doute entendu cette phrase: "ça ne marchera jamais". Et, un siècle après, il pourrait rirede ses détracteurs et être fier de la réussite de son entreprise.Nous montons à l’étage dans la salle Gilbert Hatry, créateurdu musée, pour assister à une projection de film sur la nais-sance de l’usine Renault à la fin des années 1920.Nous poursuivons notre visite par la salle Pierre Lefaucheux(premier président directeur général de Renault, mort acci-dentellement en 1955) qui propose un parcours thématiquede l’histoire de l’entreprise.

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La salle Pierre Bézier (ingénieur de la machine transfert) pré-sente l’évolution des moyens de fabrication. La salle François Szisz (vainqueur du premier grand prix del’ACP couru en 1906) est consacrée à la compétition et auxrandonnées africaines. Dans une vitrine nous admirons lesmédailles gagnées en course par Renault. La salle Eugène Blary (apprenti de 13 ans, tué lors de l’effon-drement d’un bâtiment en 1917) évoque les activités socialeset les associations, les mouvements sociaux et l’apprentissage.Nous terminons par la salle Louis Renault qui relate la vie etl’œuvre du fondateur et animateur de la marque, décédéen1944. Avant de quitter l’expo-musée nous n’avons pas oublié de signerle livre d’or, en signe d’encouragement pour l’équipe du muséeformée de bénévoles, comme dans toutes les associations.

Jean-Pierre Glineur

Mercredi 1er juin 2011, matinSt-Germain en Laye, la route des Ecossais

Pour clore notre cycle de sorties culturelles 2010/2011notre dernière visite avant les vacances se déroule àSaint-Germain en Laye. Il y a quelques années, dans cette

ville chargée d’histoire, nous étions venus visiter le château,admirer les jardins et marcher sur la grande terrasse qui sur-plombe la vallée de la Seine d’où on découvre tout Paris.Aujourd’hui, sous la conduite de notre conférencière nousrejoignons l’auditorium de la maison Debussy. Cette jeune

personne fort sympathique d’origine anglaise nous expose lavie des Stuarts à St-Germain. En 1689 Jacques II Stuart, roi d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande,chassé de son pays par une guerre civile débarque en Franceavec sa cour et 4000 soldats (les Jacobites). Louis XIV l’accueilleet l’installe dans le Château-Vieux de St-Germain en Laye.Bénéficiant d’un soutien financier français, il tentera à plu-sieurs reprises de reconquérir son royaume, mais échouera.Il meurt à St-Germain en 1701. Pendant 30 ans la courd’Angleterre installée en exil à St-Germain entretiendra avecVersailles des rapports amicaux, insufflera une nouvelle vie àcette ville abandonnée par Louis XIV et favorisera son déve-loppement. Voila enfin du positif entre nos deux pays qui sesont si souvent affrontés.Nous quittons l’auditorium et nous marchons par les rues dela ville que bordent de beaux hôtels particuliers des 17ème et18ème siècles, vestiges d’une époque révolue. C’est avec plai-sir que nous nous installons au restaurant pour déjeuner.

Pierre Genty

Mercredi 1er juin 2011, après-midiPromenade dansle vieux St-Germain

Nous continuons notre visite du matin (la route des écos-sais) par une petite balade dans le vieux St-Germainpour aboutir dans la rue du vieil-Abreuvoir où se trou-

vent plusieurs hôtels particuliers. Nous remarquons au n°23l’hôtel de Mme de Maintenon, acheté par la marquise en

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1680, alors gouvernante des enfants de Louis XIV et deMme de Montespan. Au n°24, la belle façade de l’hôtel de laFeuillade épouse la courbure de la rue. Nous continuons versla place Charles de Gaulle et nous nous arrêtons au n°14devant la façade imposante de l’hôtel de Conti où vécut leprince de Conti, époux de Melle de Blois, fille légitimée deLouis XIV et de Louise de La Vallière. Du beau monde ! Justeà côté, au n°16, se trouve l’hôtel de Soubise acheté en 1676par le prince du même nom.

Nous visitons ensuite l’église paroissiale St-Louis, fluide etlégère comme un tribunal de commerce. La façade présenteun porche dorique. A l’intérieur, subsiste un très beau buffetd’orgue construit de 1698 à 1727. L’une des chapelles abritele mausolée en marbre blanc de Jacques II d’Angleterre mortau château en 1701. Une boîte placée à l’intérieur, renferme"une portion de la chair et des parties nobles" du roi déchu. Nous continuons vers la rue de la République pour visiter l’ins-titut St Thomas avec ses 4 colonnes ioniques. Cet ancien hôtelde Soissons devint plus tard couvent pour les sœurs chargées

de l’éducation des jeunes filles émigrées à la suite de Jacques IId’Angleterre lors de son exil à St-Germain. Malheureusement,nous n’avons pas pu voir cet édifice, ce jour là il n’y a pasde visite pour cause d’épreuves du bac. Nous terminons cette visite de la journée consacrée à Jacques IIStuart par un passage aux archives municipales qui se trou-vent à l’hôtel de ville, ancien hôtel de la Rochefoucauld. Nousremarquons des signatures célèbres sur les registres d’état-civil et paroissiaux de St-Germain en Laye. Nous découvronsd’émouvants documents retraçant les étapes du séjour et lavie quotidienne de la cour de Jacques II pendant son exil.

Jean-Pierre Glineur

Mercredi 9 novembre 2011, matinLe collège des Bernardins

Rassemblés rue de Poissy dans le 5ème arrondissementparisien nous admirons les six tons de la splendide toi-ture médiévale du collège. Les conversations vont bon

train. Embrassades et poignées de main démontrent, s’il enétait besoin, que nous sommes heureux de nous retrouver.Mais voici notre conférencière, nous pénétrons à sa suite dansle collège par la grande nef que nous traversons. Cette sallede grandes dimensions dont les ogives du plafond reposentsur 32 gracieuses colonnes, offre avec raffinement une splen-dide perspective. Nous accédons par un escalier au sellier médiéval dans lequelnous nous installons pour un exposé chronologique de l’his-toire de ce collège, brièvement relatée ici en quelques lignes.C’est au 13ème siècle que commence, sur le modèle architec-

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tural des abbayes cisterciennes, la construction du collège.Pendant plus de 4 siècles, le collège des Bernardins, lieud’étude et de recherche, accueille des centaines d’étudiantset contribue au rayonnement intellectuel de la ville et de l’uni-versité de Paris.

On y étudie la théologie, la philosophie et la littérature. Devenuprison lors de la Révolution Française il est vendu comme biennational et utilisé comme entrepôt. Il sert à nouveau d’écolepour les frères des écoles chrétiennes avant d’être, à partirde 1845, une caserne de pompiers et enfin un internat pourl’école de police jusqu’à son abandon définitif en1995.

Ce magnifique édifice médiéval de Paris est aujourd’hui ouvertà tous. Il a été restauré entre 2004 et 2008 sous l’impulsiondu cardinal Lustiger. Cette restauration, qui a mobilisé descentaines d’ouvriers : charpentiers, couvreurs, tailleurs depierre, menuisiers… est une réussite. Force est de constater,qu’ils n’ont pas perdu leur temps.Et la visite continue, nous nous dirigeons maintenant vers legrand et le petit auditorium situés dans le grand comble médié-val. Dotés des dernières avancées technologiques ils accueil-lent conférences, concerts et colloques. Des entraits de chênedatés de 1150 sont posés sur le sol. Deux rosaces cister-ciennes, l’une du 13ème siècle, l’autre refaite à l’identique, appor-tent à ces salles un cachet exceptionnel.Nous terminons cette visite par l’ancienne sacristie gothique,majestueuse avec ses onze mètres sous plafond. Bâtie dansle pur style gothique rayonnant, elle accueille aujourd’hui uneexposition de sculptures contemporaines.

Pierre Genty

Mercredi 9 novembre 2011, après-midiL’église St Nicolas du Chardonnet

Après la pause restaurant nous nous dirigeons au 30 rueSt Victor, on y aperçoit cette église, surtout intéressante parses souvenirs et par les tombeaux de Le Brun et de sa mère.

Si l’origine de ce sanctuaire remonte au 13ème siècle, la pre-mière pierre de l’église actuelle fut posée en 1656. La partieinférieure du clocher est le seul témoignage de l’ancienneéglise, l’inscription sur le mur extérieur indique 1625. CharlesLe Brun premier peintre de Louis XIV était paroissien de St Nicolasil aurait dessiné la façade latérale de l’église sur la rue desBernardins. Depuis 1977 l’église est occupée par un mouvement dit inté-griste, dirigé jusqu’à sa mort par Mgr Ducaud-Bourget. Lesmesses sont célébrées en latin selon le rite de St Pie V.A l’intérieur nous admirons un magnifique buffet d’orgue quiprovient de l’ancienne église des Saints-Innocents acquis en1787 au moment de la fermeture de celle-ci.De nombreuses chapelles latérales sont réservées. Dans l’uned’elle se trouve le tombeau de la mère de Le Brun réalisé par

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les sculpteurs Tuby et Collignon sur les dessins de Le Brun. Ondoit au sculpteur français Antoine Coysevox le monumentfunéraire de Le Brun et de sa femme, installé au fond de lachapelle. Les deux figurines de la piété et de la pénitenceornent le pied de l’obélisque qui supporte le buste de Le Brun. Au dessus de l’hôtel et au plafond les peintures sont de LeBrun lui-même. La chapelle de la Vierge en marbre avec un enfant par Seurreest au fond de l’église.Nous terminons cette visite par cette église magnifique.

Jean-Pierre Glineur

Jeudi 6 octobre 2011, matinLe village de Louveciennes

C’est notre première sortie après les vacances, nous avonsrendez-vous devant la petite gare de Louveciennespour une escapade en banlieue parisienne. Réunis en

cette matinée plutôt maussade, les habitués sont heureux dese retrouver et accueillent avec plaisir de nouveaux venus. Sous la conduite de notre conférencière nous partons nouspromener au cœur de ce village en évoquant son passé.

Louveciennes, village d’Ile de France, a su garder son cachet ;les maisons paysannes sont telles qu’au siècle passé. Cetteville fut au 19ème siècle un lieu de séjour très prisé par beau-coup d’artistes célèbres qui en appréciaient le calme : écri-vains, musiciens, sculpteurs et peintres comme madameVigée-Lebrun célèbre portraitiste. Les impressionnistes telsRenoir, Sisley, Pissaro ont peint plus de 100 tableaux représentantce village. De nombreuses plaques rappellent leurs œuvres. Plusprès de nous, des personnalités célèbres comme le MaréchalJoffre ou le journaliste Pierre Lazareff ont vécu à Louveciennes.L’aqueduc, voulu par Louis XIV qui demandait de l’eau pourses jardins de Versailles et Marly, fut construit par Mansart entrois ans (une prouesse à l’époque). Il surplombe encore laroute de Versailles de ses arches majestueuses encadrées dedeux tours massives. Au cours de notre promenade nous aper-cevons des résidences modernes dissimulées dans de grandsparcs. Des sept châteaux de Louveciennes (construits entre les17ème et 19ème siècles), l’un abrite la mairie.Nous revenons au centre du village, le ciel menaçant de cette ma-tinée très automnale n’a pas perturbé notre promenade. Nous pé-nétrons dans l’église pour admirer les sculptures des chapiteaux etles vitraux retraçant la vie de St Martin. Il était temps, car la porteà peine refermée, des trombes de pluie s’abattent sur le parvis.Nous quittons l’église, il ne pleut plus, la place est entouréede petites maisons de village serrées les unes contre les autres,c’est dans l’une d’elles que nous entrons pour déjeuner.

Pierre Genty

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Jeudi 6 octobre 2011, après-midiLe château de Mme du Barryà Louveciennes

Après un mini repas gastronomique au restaurant "Auxchandelles" nous partons d’un bon pas à travers les ruellesLecomte de Lisle, rue du professeur Guyon, nous des-

cendons la rue Dreux qui enjambe les anciennes canalisationsde la machine de Marly, nous trouvons la plaque en souvenirdes trente cinq jeunes israélites qui résidaient ici et ne sontjamais revenus de la déportation.

Un peu plus loin sur la place Dreux, les bâtiments sont ceuxde l’ancienne fonderie de la machine de Marly. Renoir y ahabité, le compositeur Kurt Weill également, et tout à côté, àla Futaie, le grand chef d’orchestre Charles Münch. Nous des-cendons par la rue de la Princesse pour pouvoir entrer dansle grand parc du château du Barry. Ce château fut construit après 1684 à la demande de LouisXIV par l’ingénieur des travaux de la machine de Marly,Arnold de Ville. Il fut agrandi en 1769 par Mme du Barry,alors propriétaire du domaine. Au fond du parc se trouve lepavillon de musique de la du Barry, dépendance du châteauoffert par Louis XV à sa maîtresse, joli pavillon en effet,

d’architecture classique avec terrasse en promontoire. Lesfabriques, les bassins et les rocailles du parc ont été restaurésainsi que les salons de réception ornés de boiseries comman-dées par la favorite. Malheureusement nous n’avons pas puvisiter l’intérieur du château, les propriétaires étant absents.

Jean-Pierre Glineur

Jeudi 5 janvier 2012, matinLes Invalides

Ce premier jeudi de l’année est particulièrement plu-vieux. Nous sommes vingt huit personnes réunies sousle porche d’entrée de la cour d’honneur.

L’austère beauté du lieu est saisissante, ainsi que son calme.Napoléon avait pris pour habitude d’y passer en revue sesvétérans.

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La cour d’honneur comporte deux étages de galeries qui ser-vaient de promenade aux pensionnaires les jours de mauvaistemps. L’hôtel des Invalides est destiné à accueillir les vétéransdes guerres napoléoniennes. La direction des travaux est confiéeaux architectes Libéral Bruant et Jules-Hardouin Mansart. L’ins-titution eut un rapide succès et fut à la fois hospice, caserne,couvent, hôpital et manufacture. Nous découvrons ensuite l’église des soldats qui dégage unefroideur toute militaire. La seule décoration de la longue nefconsiste en une centaine de drapeaux pris à l’ennemi, issuspour la plupart des conflits coloniaux. Dédiée à St Louis etconsacrée à la Sainte Trinité, l’église est rattachée adminis-trativement au musée de l’armée dès la création de celui-cien 1905. Elle est aujourd’hui la cathédrale aux armées fran-çaises. On aperçoit le baldaquin de l’église du Dôme au tra-vers d’une grande verrière.Nous terminons cette visite de la matinée par l’église du Dômeconnue surtout par la présence du tombeau de Napoléonplacé dans la crypte. Il est composé de six cercueils succes-sifs. Dans une petite chapelle annexe repose le corps du roide Rome mort à Schönbrunn en 1832, rendu à la France parHitler en 1942. Nous quittons cette église magnifique et pourmettre un terme à cette matinée nous allons déjeuner.

Jeudi 5 janvier 2012, après-midiLes plans-reliefs

Situés au quatrième étage de l’aile occidentale, les plans-reliefs sont des maquettes de places fortes réalisées àpartir de la fin du 17ème siècle jusqu’à la fin du 19ème siècle.

La collection comportant 102 plans-reliefs, témoigne de l’his-toire de la fortification bastionnée qui remplaça le systèmedes murs et des tours du Moyen-âge. Ces plans constituent aujourd’hui une source documentairesur les sites qu’ils représentent comme le Mont St Michel, le

château d’If, Bayonne… Ces villes miniatures permettent devoyager dans l’espace et dans le temps.Nous voyons les différentes étapes de la fabrication les planssont constitués de différentes tables ajustées de telle façonque les joints soient invisibles. Les accidents de terrains sontmodelés en taillant le bois des tables, les monuments sont enbois sculpté et peints et les arbres sont en soie naturelle tein-tée, enroulée autour de tiges métalliques.Visiter les Invalides, c’est découvrir un patrimoine architecturalet muséal exceptionnel, c’est aller à la rencontre de l’histoiredans ce qu’elle a de plus vivant.

Jean-Pierre Glineur

Jeudi 9 février 2012, matinLa Fondation Dosne Thiers

Dans le quartier joliment nommé "La nouvelle Athènes",sur la place St Georges, vingt-six personnes de l’ARCEAse retrouvent au cœur du Paris romantique. C’est avec

plaisir qu’elles vont vivre ensemble, en ce mois de février gla-cial, une nouvelle journée culturelle parisienne. Nous visitons ce matin l’hôtel particulier où vécut l’hommepolitique Adolphe Thiers à partir de 1840, chez sa femmeElise Dosne.

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Confortablement installés dans le grand salon nous écoutonsl’exposé de notre conférencière, intarissable sur l’historiquedu lieu. Cet hôtel démoli en 1871 par les communards (quiavaient quelques raisons de ne pas apprécier son proprié-taire…) fut reconstruit sur de nouveaux plans en 1873. En1905 il fut légué avec sa bibliothèque à l’Institut de France.Nous traversons ensuite de vastes salons élégants, raffinés,éclairés par de grandes fenêtres qui s’ouvrent sur un jardinde pelouses et d’arbres. Puis nous prenons un escalier pouraboutir dans la bibliothèque. Installée sous les toits, cetteimmense et superbe bibliothèque est spécialisée dans l’his-toire de France du 19ème siècle. Sur le Premier Empire, laRestauration, la Commune de Paris et les mouvementssociaux, plus de 160 000 gravures, ouvrages manuscrits ouimprimés retracent notre histoire. Adolphe Thiers profitera peu de cette belle demeure, il meurtà 80 ans à St Germain en Laye. Personnage politique et litté-raire très controversé, à la fois intéressant et exaspérant, il futadulé par les uns et haï par les autres. Sa tombe au PèreLachaise fut plastiquée en 1971. Flaubert, qui ne l’aimait pasde son vivant, le trouvait très acceptable après sa mort… "onpardonne à tous ceux qui nous ont offensé, les morts sont tousdes braves types" chantait Brassens il y a déjà quelque temps.

Pierre Genty

Jeudi 9 février 2012, après-midiL’hôpital Lariboisière

Après une pause repas appréciée de tous, mais toujoursdans un froid très ensoleillé, nous entamons notre visitede l’après-midi, l’hôpital Lariboisière.

Après les grandes épidémies de choléra de 1832 on songeasérieusement à construire un nouvel hôpital pour la premièrefois depuis la Révolution. La plupart des hôpitaux parisiensétaient alors situés sur la rive gauche or le nord de la capitalene cessait de se densifier. On choisit donc cet emplacementsur les anciens terrains du clos St Lazare acquis par la ville.L’hôpital fut d’emblée imaginé comme devant être un hôpitalmodèle. Les travaux commencent en1849 sur les plans de l’ar-chitecte Pierre Gauthier (prix de Rome 1810). Le financementqui manquait jusque là fut assuré par un don providentiel dela Comtesse de Lariboisière. Décédée en 1851 sans descen-dance elle avait choisi de léguer sa fortune aux pauvres de lacapitale. Nous entrons par un porche d’entrée à 4 colonnestrès classique. Dans la cour, un péristyle délimite un enclos rec-tangulaire avec de larges pelouses. Au centre un kiosque mo-

derne apporte un peu de fantaisie à cette architecture d’alluretrès monacale. L’hôpital fut en effet l’un des premiers à adopterune structure pavillonnaire. On trouve six pavillons destinésaux malades, trois pour les hommes (galerie Pierre Gauthier)trois pour les femmes (galerie Elisa Roy). Ils comportaient cha-cun trois salles de 34 lits réparties sur trois étages.Nous continuons notre visite par la chapelle. Sur sa façadeclassique associant les ordres dorique et ionique, trois statuesfigurent les thèmes de la foi, de l’espérance et de la charité.Au plafond on observe des caissons peints. Sur notre droiteun monument a été élevé à la mémoire d’Elisa Roy, comtessede Lariboisière, pour avoir légué la nue-propriété de ses bienset permis ainsi de créer un hospice pour malades. Il a été exé-cuté par le sculpteur Charles Marochetti.Faute d’hygiène on trouvait beaucoup de cas de tuberculoseet de fièvre typhoïde. Aujourd’hui l’hôpital offre une capacitéde 900 lits. Deux services font plus particulièrement sa noto-riété : la cardiologie et la rhumatologie.Nous terminons notre visite par les sous-sols de 3 niveauxsous la cour. Là se trouve un bloc médico-technique avec dessalles d’opérations véritablement modernes. Côté rue deMaubeuge, un bâtiment datant des années 70 est surmontéd’une plate-forme qui sert d’héliport pour les urgences neuro-chirurgicales. Nous avons assisté à l’arrivée d’un hélicoptère. Cet excellent après-midi nous a fait oublier le froid "sibérien"

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