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m LA HOUILLE BLANCHE ACADÉMIE DES SCIENCES ÉLECTROCHIÈVHE Etude de la loi d'absorption photochimique pour les réactions produites par les rayons ultraviolets. Note de MM. Henri et René WURMSER , séance du 2 septembre 1911. G rot finis a montré en 1818 que « ce sont les rayons de couleur complémentaire à la couleur d'un corps qui provoquent des ac- tions chimiques dans ce corps ». En énonçant, cette loi générale qu'il appuyait sur un grand nombre d'exemples, G rot th us s'oppo- sait de la façon la plus nette à ridée de Woîlaston (1802), devenue classique, que les rayons les plus refrangibles sont les rayons chi- miques ou actiniques, tandis que les rayons les moins refrangibles sont caloriques. Cette « loi d'absorption photochimique » de Grot- thus a été confirmée et précisée par un grand nombre d'auteurs (Draper, Herschcl, Bunsen, Roscoe, etc.). Au point de vue quantitatif, Lasareff a montré en 1906 que la loi d'absorption photochimique est une loi quantitative, c'est-à-dire qu'il y a proportionnalité entre la quantité d énergie de rayonne- ment absorbée par un corps cl la vitesse de l'action chimique pro- duite ; cette proportionnalité a heu pour les différents rayons du spectre visible, le coefficient de proportionnalité étant indépen- dant de la longueur d'onde. Pour les actions chimiques produites par les rayons ultraviolets, la question de savoir si la loi d absorption photochimique s'appli- que ou non est encore en suspens. Quelques auteurs admettent que l'action photochimique pour les rayons ultraviolets est d'autant plus forte que la longueur d'onde est plus courte ; au point de vue physique, on cherche à expliquer cet écart de la loi d'absor- ption photochimique par les actions photoélectriques exercées par les rayons ultraviolets, ces dernières étant d'autant plus fortes que la longueur d'onde est plus petite. Pour étudier comment varie l'action photochimique avec la longueur d'onde, il faut choisir des corps qui présentent des bandes d'absorption dans l'ultraviolet et qui laissent passer une certaine proportion de rayons ultraviolets extrêmes. Comme premier exemple, les auteurs ont choisi l'acétone. Une solution aqueuse à 5 pour ioo, sous une. épaisseur de 5 mm., absorbe des proportions d'énergie qui croissent depuis zéro, pour X =.3/100, jusqu'à 100 pour 100, pour X compris entre 2900 et 2 4<>o ; et qui décroissent ensuite pour n'être que de 70 pour 100 pour À = 2 1 Les auteurs ont suivi la vitesse de formation d'acides par les rayons ultraviolets en mesurant la conductibilité électrique cle la solution d'acétone exposée. Comme source de rayons, ils avaient choisi l'étincelle condensée de cadmium, qui est riche en rayons intenses au-dessous de a3ag. En interposant des écrans différents, dont ils avaient mesuré la perméabilité aux divers rayons ultra- violets par la photoniétrie de speclrogrammcs, ils sont arrivés à isoler des régions assez étroites du spectre ultraviolet. Ils ont ainsi trouvé que l'activité photochimique est la plus intense pour la région qui comprend les rayons de 29S1 à 2470 ; or, c'est préci- sément dans ces régions du spectre que l'absorption par l'acétone est la plus forte. Par contre, les rayons ultraviolets extrêmes, au- dessous de 2829, agissent très faiblement sur la solution d'acétone ; pour ces rayons, l'acétone est relativement transparent. Comme conclusion, il existe un parallélisme tout à fait frappant entre la courbe d'absorption de l'acétone dans l'ultraviolet et l'activité chimique des différents rayons. La loi d'absorption pho- tochimique s'applique à l'action des rayons ultraviolets sur l'acé- tone dissons dans l'eau. On a donc, dans celte réaction, un exem- ple où les rayons ultraviolets extrêmes sont moins actifs que les rayons ultraviolets de longueur d'oncle plus grande. Action des rayons ultraviolets sur les carhures d'hy- drogène gazeux. Note de MM. Daniel BERTHELOT et Henry GAUDECHON, séance du q septembre 1912. Les rayons ultraviolets jouissent d'un grand pouvoir de polymé- risation ; le degré de condensation atteint est tout de suite très élevé, comme on le voit pour l'acétylène, où l'on n'obtient pas de benzène, mais un polymère solide ; ces traits se retrouvent égale- ment dans les synthèses effectuées par les végétaux. Les facultés polymérisantes des rayons se manifestent sur les carbures organiques non saturés, contenant des liaisons doubles (éthyléniques) ou triples (acétyléniques). L'éthyiène est polymérisé sous forme d'un liquide cireux qui bout un peu au-dessus cle ioo 0 et rappelle le caprylène. C'est h première fois qu'on a réussi à polymériscr ce gaz. L'acétylène se précipite au bout de quelques secondes sous forme dam solide jaune fauve. Son homologue supérieur, l'ally» lène, se précipite sous forme d'un solide blanchâtre. Le méthane, type de carbures saturés, n'a pas de tendance à la polymérisation : il n'est pas modifié par les rayons ultraviolets, mais leur aptitude condensante se retrouve quand le méthane est en présence d'oxygène : il perd de l'hydrogène et forme des homo- logues très condensés du groupe des paraffines, inattaquables par les acides sulfurique et azotique bouillants. En même temps, il se produit de l'eau et un peu d'anhydride carbonique. Des réactions de ce genre peuvent avoir joué un rôle aux époques géologiques, dans la formation des pétroles, et con- tribué à enlever de l'atmosphère une partie du gaz méthane dégagé par les volcans et les sources, ou formé dans la décompo- sition des matières végétales. MÉTÉOROLOGIE L'évaporation du sol et des végétaux comme facteur de la persistance des temps pluvieux et froids. Note cle M. A. MCNTZ , séance du 9 septembre 1912, 11 semble que, lorsqu'une période humide et froide s'est établie, elle ait une tendance à persister. Les étés des années 3910 et; qjia nous en donnent des exemples récents. Certes, les courants atmos- phériques jouent le principal rôle dans cet état climatérique, mais d'autres facteurs interviennent, qu'il est utile de mettre en relief et dont l'influence est considérable ; ce sont l'évaporation du sol et surtout celle cle la végétation. Lorsque, à la suite de pluies d'une certaine durée, le sol reste mouillé, il évapore constamment de l'eau qui, se condensant dans les couches supérieures de l'atmosphère, produit des nébulosités, Celles-ci maintiennent le ciel couvert et retombent sous forme de pluie, pour continuer ce cycle indéfiniment. Chaque jour de pluie lègue donc au jour suivant la cause originelle de l'humidité persis- tante, et l'on comprend que cet, état ait une tendance à s'éterniser. Tout se passe comme si la même masse d'eau allait alternativement du sol à l'atmosphère, par évaporation, et retombait ensuite sur le sol sous forme de pluie. L'évaporation d'un sol mouillé est considérable ; pendant le mois de juillet, si pluvieux, de 1910, la quantité d'eau déversée par hectare de terre nue a été, à la Station de Chimie végétale, à Bellevue, de 218 m 3 . Pendant le mois d'août de 191-2, encore plus pluvieux, elle a été de 217,6 m 3 . On comprend q u e de pareilles quantités d'eau suffisent pour entretenir la nébulosité. Mais ce n'est pas seulement le sol nu qui évapore ; celui qui est couvert de végétation évapore beaucoup plus. Or c'est précisément pendant les années humides que le développement végétal est le plus abondant, et se continue le plus longtemps. De là une cause d'évaporation énorme, qui persiste également par un renouvelle- ment incessant de la cause déterminante. Dans-les essais de M. Muntz, le déversement dans l'atmosphère, de l'eau évaporée par hectare de luzerne, a été de 800 m 3 pendant le mois de juillet de tqto. Cette quantité est un peu supérieure à celle de l'eau tombée sous forme de pluie, p e n d a n t la même période, et qui a été de 697 m 3 . Tout s'est passé c o m m e si la même eau avait fait la navette entre la surface de la terre et les hautes régions de l'atmosphère, maintenant constamment la nébu- losité et la cause première de cette nébulosité. Pendant le moi? d'aoxlt de 1912, l'évaporation de l'hectare de luzerne a été de 900 m 3 la pluie tombée ayant été de 894 m 3 , ce qui confirme Ь indications recueillies en 1910. Il résulte de ces observations que l'évaporation produite à la sur* Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1912061

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m L A H O U I L L E B L A N C H E

A C A D É M I E D E S S C I E N C E S

ÉLECTROCHIÈVHE

Etude de la loi d'absorption photochimique pour les réactions produites par les rayons ultraviolets. — N o t e d e M M . H e n r i e t R e n é W U R M S E R , s é a n c e d u 2 s e p t e m b r e 1 9 1 1 .

G rot finis a m o n t r é en 1 8 1 8 q u e « ce sont les r a y o n s de cou l eu r

c o m p l é m e n t a i r e à la cou l eu r d ' u n co rps qu i p r o v o q u e n t des ac­

t ions c h i m i q u e s dans ce co rps ». En énonçant , cet te loi géné ra l e

qu ' i l a p p u y a i t su r u n g r a n d n o m b r e d ' exemples , G rot th us s 'oppo­

sait de la façon la p lus ne t t e à r i d é e de W o î l a s t o n ( 1 8 0 2 ) , d evenue

class ique, q u e les r ayons les p lus r e f r ang ib le s son t les r a y o n s ch i ­

m i q u e s ou ac t in iques , t and i s q u e les r a y o n s les m o i n s r e f r ang ib l e s

sont ca lo r iques . Cette « loi d ' a b s o r p t i o n p h o t o c h i m i q u e » de Grot-

thus a été conf i rmée et précisée p a r u n g r a n d n o m b r e d ' a u t e u r s

(Draper , Herschc l , B u n s e n , Roscœ, e t c . ) .

Au p o i n t de vue quant i t a t i f , Lasareff a m o n t r é en 1906 q u e la

loi d ' abso rp t ion p h o t o c h i m i q u e est u n e loi q u a n t i t a t i v e , c 'est-à-dire

qu ' i l y a p r o p o r t i o n n a l i t é e n t r e la q u a n t i t é d é n e r g i e de r a y o n n e ­

m e n t absorbée p a r un co rps cl la vitesse de l ' ac t ion c h i m i q u e p r o ­

du i te ; cette p r o p o r t i o n n a l i t é a h e u p o u r les différents r ayons d u

spec t re vis ible , le coefficient de p r o p o r t i o n n a l i t é é t an t i n d é p e n ­

d a n t de la l o n g u e u r d ' onde .

P o u r les ac t ions c h i m i q u e s p r o d u i t e s p a r les r ayons u l t r av io le t s ,

la ques t ion de savoir si la loi d a b s o r p t i o n p h o t o c h i m i q u e s 'appl i ­

que ou n o n est e n c o r e en su spens . Que lques au t eu r s a d m e t t e n t q u e

l 'ac t ion p h o t o c h i m i q u e p o u r les r a y o n s u l t r av io le t s est d ' au t an t

p lus forte que la l o n g u e u r d ' o n d e est p lu s cour t e ; au p o i n t de

vue p h y s i q u e , on c h e r c h e à e x p l i q u e r cet éca r t de la loi d 'absor­

p t ion p h o t o c h i m i q u e p a r les ac t ions pho toé l ec t r i ques exercées p a r

les r ayons u l t rav io le t s , ces de rn iè res é t an t d ' a u t a n t p lu s fortes q u e

la l o n g u e u r d ' onde est p lu s pe t i t e .

P o u r é tud ie r c o m m e n t var ie l ' ac t ion p h o t o c h i m i q u e avec la

l o n g u e u r d 'onde , il faut cho i s i r des co rps q u i p r é s e n t e n t des

bandes d ' abso rp t ion d a n s l 'u l t rav io le t et q u i la issent passer u n e

ce r ta ine p r o p o r t i o n de r a y o n s u l t rav io le t s ex t r êmes .

C o m m e p r e m i e r exemple , les au t eu r s o n t chois i l ' acé tone . U n e

so lu t ion aqueuse à 5 p o u r ioo, sous u n e . épa i sseur de 5 m m . ,

absorbe des p r o p o r t i o n s d ' éne rg ie qu i c ro issent depu i s zéro, p o u r

X = .3 /100 , j u s q u ' à 100 p o u r 100, p o u r X c o m p r i s en t r e 2900 et

2 4<>o ; et qu i décroissent ensu i te p o u r n ' ê t r e que de 70 p o u r 100

p o u r À = 2 1

Les au teu r s o n t suivi la vitesse de fo rma t ion d 'acides p a r les

r ayons u l t ravio le ts en m e s u r a n t la conduc t ib i l i t é é lec t r ique cle la

solut ion d 'acé tone exposée. C o m m e source de r a y o n s , ils ava ien t

choisi l 'é t incel le condensée de c a d m i u m , q u i est r i che en r a y o n s

in tenses au-dessous de a 3 a g . E n i n t e r p o s a n t des éc rans différents ,

d o n t ils ava ien t m e s u r é la p e r m é a b i l i t é aux divers r ayons u l t r a ­

violets p a r la p h o t o n i é t r i e d e s p e c l r o g r a m m c s , ils son t a r r ivés à

isoler des r ég ions assez étroi tes du spec t re u l t rav io le t . Ils o n t ainsi

t rouvé q u e l 'act ivi té p h o t o c h i m i q u e est la p lu s in t ense p o u r la

r ég ion qu i c o m p r e n d les r a y o n s de 29S1 à 2470 ; or , c'est p réc i ­

s é m e n t dans ces r ég ions du spec t re que l ' ab so rp t i on p a r l ' acé tone

est la p lus forte . P a r c o n t r e , les r a y o n s u l t rav io le t s ex t r êmes , au-

dessous de 2829, agissent t rès f a ib l emen t su r la so lu t ion d 'acé tone ;

p o u r ces r ayons , l ' acé tone est r e l a t i v e m e n t t r a n s p a r e n t .

C o m m e conc lus ion , il existe u n pa ra l l é l i sme tou t à fait f r a p p a n t

en t r e la cou rbe d ' abso rp t ion de l ' acé tone dans l 'u l t rav io le t et

l 'act ivi té c h i m i q u e des différents r a y o n s . La loi d ' abso rp t ion p h o ­

t o c h i m i q u e s ' app l ique à l 'act ion des r ayons u l t raviole ts su r l 'acé­

tone dissons dans l 'eau. On a d o n c , dans celte réac t ion , un exem­

ple où les r ayons u l t rav io le t s ex t r êmes son t m o i n s actifs q u e les

r ayons u l t rav io le t s de l o n g u e u r d'oncle p lus g r a n d e .

Action des rayons ultraviolets sur les carhures d'hy­drogène gazeux. Note de M M . Daniel BERTHELOT et Henry GAUDECHON , séance du q septembre 1 9 1 2 .

Les r a y o n s u l t rav io le t s j ou i s sen t d 'un g r a n d pouvo i r de p o l y m é ­

r isa t ion ; le d e g r é de condensa t ion a t t e in t est t ou t de sui te t rès

élevé, c o m m e o n le voi t p o u r l ' acé tylène , où l 'on n ' o b t i e n t pas de

benzène , m a i s u n p o l y m è r e sol ide ; ces t ra i t s se r e t r o u v e n t égale­

m e n t dans les syn thèses effectuées p a r les végé t aux .

Les facul tés p o l y m é r i s a n t e s des r a y o n s se m a n i f e s t e n t sur les

c a r b u r e s o r g a n i q u e s n o n sa tu rés , c o n t e n a n t des l ia isons doubles

(é thy lén iques ) ou t r ip les (acé ty lén iques ) .

L ' é thy iène est p o l y m é r i s é sous f o r m e d ' u n l i qu ide c i reux qui

bou t u n p e u au-dessus cle i o o 0 et r a p p e l l e le c a p r y l è n e . C'est h

p r e m i è r e fois q u ' o n a réussi à p o l y m é r i s c r ce gaz .

L 'acé ty lène se p r éc ip i t e au b o u t de q u e l q u e s secondes sous

f o r m e d a m solide j a u n e fauve. Son h o m o l o g u e s u p é r i e u r , l'ally»

lène, se p r éc ip i t e sous f o r m e d ' u n sol ide b l a n c h â t r e .

Le m é t h a n e , t ype de c a r b u r e s sa tu rés , n ' a pas de t endance à la

p o l y m é r i s a t i o n : il n ' e s t pas modif ié p a r les r a y o n s ultraviolets,

ma i s l eu r a p t i t u d e c o n d e n s a n t e se r e t r o u v e q u a n d le m é t h a n e est

en p r é s e n c e d ' o x y g è n e : il p e r d de l ' h y d r o g è n e et f o rme des homo­

logues très condensés d u g r o u p e des paraf f ines , i na t t aquab le s par

les acides s u l f u r i q u e et azot ique b o u i l l a n t s .

E n m ê m e t e m p s , il se p r o d u i t de l 'eau et u n p e u d 'anhydride

c a r b o n i q u e . Des réac t ions de ce g e n r e p e u v e n t avoi r j o u é un rôle

aux époques géo log iques , d a n s la f o r m a t i o n des pé t ro les , et con­

t r i bué à en lever de l ' a t m o s p h è r e u n e p a r t i e d u gaz méthane

dégagé p a r les vo lcans et les sources , ou f o r m é d a n s la décompo­

si t ion des ma t i è r e s végéta les .

MÉTÉOROLOGIE

L'évaporation du sol et des végétaux comme facteur de la persistance des temps pluvieux et froids. No te cle M . A . M C N T Z , s é a n c e d u 9 s e p t e m b r e 1 9 1 2 ,

11 semble que , l o r s q u ' u n e pé r iode h u m i d e e t f roide s'est établie,

elle ait u n e t e n d a n c e à pers i s te r . Les étés des années 3 9 1 0 et; qjia n o u s en d o n n e n t des exemples r écen t s . Cer tes , les c o u r a n t s atmos­

p h é r i q u e s j o u e n t le p r i n c i p a l rô le dans cet é ta t c l ima t é r i que , mais d 'au t res fac teurs i n t e r v i e n n e n t , qu ' i l est u t i l e de m e t t r e en relief

et d o n t l ' in f luence est cons idé rab le ; ce son t l ' évapo ra t i on du sol et

s u r t o u t celle cle la végé t a t i on .

L o r s q u e , à la sui te de p lu ies d ' u n e ce r t a ine d u r é e , le sol reste

mou i l l é , il évapore c o n s t a m m e n t de l 'eau q u i , se c o n d e n s a n t dans

les couches supé r i eu re s de l ' a t m o s p h è r e , p r o d u i t des nébulosités,

Celles-ci m a i n t i e n n e n t le ciel couve r t et r e t o m b e n t sous forme de

p lu ie , p o u r c o n t i n u e r ce cycle i n d é f i n i m e n t . C h a q u e j o u r de pluie

lègue donc au j o u r su ivan t la cause o r ig ine l l e de l ' h u m i d i t é persis­

tan te , et l 'on c o m p r e n d q u e cet, é ta t ait u n e t e n d a n c e à s'éterniser.

Tou t se passe c o m m e si la m ê m e m a s s e d 'eau al lai t alternativement

du sol à l ' a t m o s p h è r e , p a r é v a p o r a t i o n , et r e t o m b a i t ensui te sur le

sol sous f o r m e de p lu i e .

L ' évapo ra t i on d ' u n sol m o u i l l é est cons idé rab l e ; pendant le

m o i s de ju i l l e t , si p l u v i e u x , de 1 9 1 0 , la q u a n t i t é d ' eau déversée

p a r h e c t a r e de t e r r e n u e a été, à la S ta t ion de C h i m i e végétale, à

Bel levue, de 2 1 8 m 3 . P e n d a n t le mo i s d ' aoû t de 191-2, encore plus

p luv i eux , elle a été de 2 1 7 , 6 m 3 . On c o m p r e n d q u e de pareilles

q u a n t i t é s d ' eau suffisent p o u r e n t r e t e n i r la n é b u l o s i t é .

Mais ce n ' es t pas s e u l e m e n t le sol n u q u i é v a p o r e ; celui qui est

couver t de végé t a t i on évapore b e a u c o u p p l u s . Or c'est précisément

p e n d a n t les années h u m i d e s q u e le d é v e l o p p e m e n t végétal est le

p lus a b o n d a n t , et se c o n t i n u e le p l u s l o n g t e m p s . De là u n e cause

d ' é v a p o r a t i o n é n o r m e , qu i pers i s te é g a l e m e n t p a r u n renouvelle­

m e n t incessan t de la cause d é t e r m i n a n t e .

Dans - les essais de M. Muntz , le d é v e r s e m e n t d a n s l'atmosphère,

de l 'eau évaporée p a r h e c t a r e de luze rne , a été de 800 m 3 pendant

le m o i s de j u i l l e t de tq to . Cet te q u a n t i t é est u n peu supérieure

à celle d e l 'eau t o m b é e sous f o r m e de p lu i e , p e n d a n t la même

pé r iode , et qu i a été de 697 m 3 . T o u t s'est passé c o m m e si la

m ê m e eau ava i t fait la n a v e t t e e n t r e la sur face de la terre et les

hau te s r ég ions de l ' a t m o s p h è r e , m a i n t e n a n t c o n s t a m m e n t la nébu­

losité et la cause p r e m i è r e de cet te nébu los i t é . P e n d a n t le moi?

d'aoxlt de 1 9 1 2 , l ' évapora t ion de l ' hec t a re de l u z e r n e a été de

900 m 3 la p lu i e t o m b é e a y a n t été de 894 m 3 , ce qu i confirme Ь i nd ica t ions recuei l l ies en 1 9 1 0 .

Il r ésu l te de ces obse rva t ions q u e l ' évapo ra t i on p r o d u i t e à la sur*

Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1912061

OCTOBÎIË LA HOUILLE BLANCHE

face d u soi, s u r t o u t p a r le d é v e l o p p e m e n t végé ta l , est u n fac teur

i m p o r t a n t , peu t - ê t r e p r é d o m i n a n t , de la nébu los i t é pe r s i s t an t e d u

ciel et des c h u t e s d ' eau f r équen tes , et q u e ce r é g i m e , u n e fois

établi, a u n e t e n d a n c e à se c o n t i n u e r p a r u n e sor te de cycle qu i

r amène a l t e r n a t i v e m e n t l 'eau d u sol vers l ' a t m o s p h è r e p a r Féva-

pora t ion , et celle de l ' a t m o s p h è r e vers le sol p a r les p lu ies . C'est u n

cycle f e rmé , qu i p e u t se c o n t i n u e r j u s q u a ce q u e des p h é n o m è n e s

météoro log iques pu i s s an t s v i e n n e n t le r o m p r e .

Q u a n t à r a b a i s s e m e n t de la t e m p é r a t u r e p e n d a n t ces pé r iodes ,

il est occas ionné p a r les m ê m e s causes . D ' a b o r d p a r l ' absence

de soleil , d o n t les r a d i a t i o n s s o n t e m p ê c h é e s p a r les n u a g e s

d'échauffer la t e r r e ; m a i s aussi p a r l ' évapo ra t i on de l 'eau à la sur­

face d u sot et des o r g a n e s v é g é t a u x . Ainsi , les obse rva t ions de I Q I O

et 1 9 1 2 m o n t r e n t q u e le sol m o u i l l é , qu i é v a p o r e a b o n d a m m e n t , a

une t e m p é r a t u r e i n f é r i e u r e de 2° à 3° à celle d u m ê m e sol, qu i

est à u n é ta t d ' h u m e c t a t ion n o r m a l , et q u i n ' é v a p o r e q u e faible­

ment . Q u a n t a u x v é g é t a u x , ils son t é g a l e m e n t u n e cause de refroi­

dissement , p a r l ' évapo ra t i on a b o n d a n t e q u i se p r o d u i t à la su r f ace

de leurs o r g a n e s . Ains i , l ' a i r q u i c i rcu le e n t r e les feuilles d ' u n e

iuzernière a g é n é r a l e m e n t 3° de m o i n s q u e ce lui q u i c i rcu le au-

dessus. 11 est à r e m a r q u e r q u e ces aba i s semen t s c o r r e s p o n d e n t sen­

s iblement à l ' aba i s semen t m o y e n de la t e m p é r a t u r e s igna lé p a r les

observatoires m é t é o r o l o g i q u e s .

Cette c h a l e u r en levée à la sur face de la t e r r e p a r l ' évapora t ion

n'est pas res t i tuée p a r la p lu i e , ca r elle est p e r d u e d a n s les h a u t e s

régions de l ' a t m o s p h è r e , et les eaux de p lu ies r e t o m b e n t f roides ,

ayant 3° à 4° d e m o i n s q u e l ' a i r a m b i a n t . Cet te é v a p o r a t i o n à la

surface de la t e r r e et des p l a n t e s e n t r a î n e d o n c u n e sous t r ac t i on de

calorique q u i cause u n a b a i s s e m e n t n o t a b l e de la t e m p é r a t u r e .

NOTES ET INFORMATIONS

E t a t s s t a t i s t i q u e s d e s d i s t r i b u t i o n s d 'énerg ie é l e c t r i q u e

(Circulaire ministérielle du i5 avril 1912)

Le Min i s t re des T r a v a u x Pub l i c s à M , I n g é n i e u r en

chef d u Con t rô l e des D i s t r i b u t i o n s d ' éne rg i e élec­

t r i q u e d u d é p a r t e m e n t d e . . . .

Aux t e r m e s de l ' a r t ic le 58 d u décre t d u 3 avr i l 1908 :

« Tou t p e r m i s s i o n n a i r e ou c o n c e s s i o n n a i r e do i t adresser à Fin-

« gén i eu r en chef d u con t rô l e , c h a q u e a n n é e , le i 5 avr i l au p lu s

(( tard, des é ta ts s ta t i s t iques c o n f o r m e s aux modè le s q u i s e ron t

« arrêtés p a r le m i n i s t r e des t r a v a u x p u b l i c s , ap rès avis d u Comi t é

« d 'électr ici té et c o m p r e n a n t les r e n s e i g n e m e n t s t e c h n i q u e s rela­

MÍ tifs à T a n n é e en t i è re , d u 1 e 1 ' j a n v i e r au 01 d é c e m b r e . Ces r en -

« se ignemen t s p e u v e n t ê t re p u b l i é s en t o u t ou en p a r t i e ».

Par a p p l i c a t i o n de cet te d i spos i t i on , le Comi t é p e r m a n e n t d 'étec-

ricité a é tabl i les modè l e s des états o ù d e v r o n t ê t re cons ignés , cha­

que année , les r e n s e i g n e m e n t s i n t é r e s s a n t la s t a t i s t ique de l ' i ndus ­

trie é l ec t r i que d e la F r a n c e . J e vous en t r a n s m e t s c i - jo in t u n

exemplaire.

Ces états son t de d e u x sortes :

i° Les états de r e n s e i g n e m e n t s à f o u r n i r p a r les e n t r e p r e n e u r s

pour c h a c u n e des d i s t r i b u t i o n s qu ' i l s exp lo i t en t ;

2° Les états r écap i tu l a t i f s à é tab l i r , d ' ap rès les états p r écéden t s ,

par le service d u c o n t r ô l e d a n s c h a q u e d é p a r t e m e n t .

Les d i s t r i b u t i o n s o n t été r épa r t i e s , d ' a u t r e p a r t , en deux classes

pour lesquel les des r e n s e i g n e m e n t s s ta t i s t iques spéc i aux a u r o n t

h être f o u r n i s , t a n t d a n s les é ta ts de déta i l q u e d a n s les états

récapitulatifs ;

i° Les en t r ep r i s e s de t r a n s p o r t d ' é n e r g i e é lec t r ique desse rvan t

des services p u b l i c s ou les en t r ep r i s e s e x p l o i t a n t des d i s t r i bu t i ons

publiques p a r concess ion ou p a r p e r m i s s i o n de vo i r i e a ins i q u e

les en t repr i ses m i x t e s ;

a 0 Les in s t a l l a t ions pa r t i cu l i è re s de t r a n s p o r t et d e d i s t r i bu t i on

d'énergie é l ec t r ique . A cette d e r n i è r e classe d e v r o n t ê t re ra t t achées

les l ignes au m o y e n desquel les le p r o p r i é t a i r e d ' u n e us ine , sans faire de d i s t r i b u t i o n p u b l i q u e , desser t , en vsus de ses p r o p r e s be­soins , q u e l q u e s c l ients en n o m b r e l imi t é et t rès r e s t r e in t .

Vous r e m a r q u e r e z q u e des r e n s e i g n e m e n t s p lus s o m m a i r e s son t d e m a n d é s en ce q u i c o n c e r n e cet te d e u x i è m e classe d e d i s t r ibu ­t ions .

Le chiffre des recet tes n ' es t ex ig ib le q u e p o u r tou tes les en t re ­

prises concédées en v e r t u de l ' a r t ic le 29 de l e u r c a h i e r des cha r ­

ges, et p o u r les en t r ep r i se s établ ies sons le r é g i m e de la p e r m i s ­

sion de vo i r ie , dans le cas où il est fait a p p l i c a t i o n de l 'a r t ic le 3

du déc re t d u 17 oc tob re 1907 ( redevances p r o p o r t i o n n e l l e s a u x

recet tes b r u t e s ) . J ' a p p e l l e n é a n m o i n s tou te v o t r e a t t e n t i o n s u r

l ' in té rê t q u e j ' a t t a c h e à recevoir , s u r toutes les d i s t r i b u t i o n s sans

except ion de vo t r e d é p a r t e m e n t , les r e n s e i g n e m e n t s i nd i spensab l e s

à l ' é t ab l i s s emen t d ' u n e s ta t i s t ique c o m p l è t e .

En ce qu i c o n c e r n e la r édac t ion des divers é ta ts où d o i v e n t ê t re

r a s semblés ces r e n s e i g n e m e n t , j e vous p r i e de t e n i r la m a i n à

ce qu ' i l soit t e n u c o m p t e , aussi e x a c t e m e n t q u e poss ib le , des

i nd ica t ions su ivan tes :

1. — ETATS DE DÉTAIL A FOURNIR PAR LES ENTREPRENEURS

C h a q u e d i s t r i b u t i o n dev ra faire l ' ob j e t de r e n s e i g n e m e n t s à

p a r t . La c i r cu la i r e du i 5 s e p t e m b r e 1908 a i n d i q u é la règle p o u r

la d é l i m i t a t i o n des d i s t r i b u t i o n s . T o u t e n s e m b l e d e cana l i sa t ions

et d e d i s t r i b u t i o n s d ' éne rg i e é lec t r ique reliées e n t r e elles et par­

cou rues p a r u n m ê m e c o u r a n t é l ec t r i que doi t ê t re cons idéré

c o m m e c o n s t i t u a n t u n e seule et m ê m e d i s t r i b u t i o n , à cond i t i on

que ces cana l i sa t ions et o u v r a g e s a ien t été autor isés p a r des déci­

s ions c o n n e x e s . Si, au con t r a i r e , l ' occupa t ion du d o m a i n e p u b l i c

a été au to r i sée p a r des actes d i s t inc t s , sans connex i t é e n t r e eux,

les cana l i sa t ions et ouv rages son t cons idérés c o m m e f o r m a n t des

d i s t r i b u t i o n s séparées , la na tu re , de c h a q u e d i s t r i b u t i o n é t a n t dé­

t e r m i n é e p a r l 'acte qu i l ' au tor ise ,

Le c o n c e s s i o n n a i r e ou p e r m i s s i o n n a i r e r e m p l i r a l 'état ou les

états c o r r e s p o n d a n t s aux d i s t r i b u t i o n s qu ' i l explo i te .

Les e n t r e p r e n e u r s d e v r o n t , p o u r c h a q u e d i s t r i b u t i o n , j o i n d r e

à l 'é tat de r e n s e i g n e m e n t s un c roqu i s s c h é m a t i q u e de leurs cana­

l i sa t ions .

L o r s q u ' u n e m ê m e en t r ep r i s e s 'é tend d a n s p lus ieu r s dépa r t e ­

m e n t s , si u n seul i n g é n i e u r en chef est c h a r g é de son con t rô le ,

en v e r t u d ' u n e décis ion min i s t é r i e l l e pr i se p a r a p p l i c a t i o n de

l 'a r t ic le i c r ( deux i ème al inéa) du déc re t d u 17 oc tob re 1907 (Con­

t rô le) , les r e n s e i g n e m e n t s s ta t is t iques n e s e ron t envoyés q u ' à cet

i n g é n i e u r en chef.

Il en sera de m ê m e si l ' en t r ep r i s e est s o u m i s e au con t rô le de

p lus i eu r s i n g é n i e u r s en chef. D a n s ce cas, les r e n s e i g n e m e n t s

se ron t adressés à l ' i n g é n i e u r en chef d a n s le service d u q u e l se

t rouve le s iège de l ' é t ab l i s sement p r i n c i p a l de cet te exp lo i t a t ion .

En faisant cet envoi à cet i n g é n i e u r en chef, les e n t r e p r e n e u r s

en av i se ron t les i n g é n i e u r s en chef des au t res d é p a r t e m e n t s tra­

versés.

Cet te m e s u r e a p o u r ob je t d évi ter les doub les e m p l o i s .

P a r m i les d o n n é e s s ta t i s t iques à f o u r n i r p a r les e n t r e p r e n e u r s ,

cer ta ines o n t t r a i t à la p r o d u c t i o n du c o u r a n t au m o y e n d 'us ines

h y d r o - é l e c t r i q u e s . U n e co lonne des t ab leaux c i - jo in t s d e m a n d e

d ' i n d i q u e r le débi t m a x i m u m au tor i sé , le déb i t à Fét iage et le

débi t m a x i m u m a m é n a g é au p ied des condu i t e s forcées.

S u r les c o u r s d 'eau nav igab l e s ou flottables, il y a lieu d ' i nd i ­

q u e r d a n s les co lonnes 23 (état A) et 18 (état B) le déb i t m a x i m u m

au tor i sé , le déb i t à Fé t iage et le déb i t m a x i m u m a m é n a g é au p ied

des condu i t e s forcées. P o u r les cour s d 'eau n o n nav igab le s n i flot­

tables , il conv i en t de p r o d u i r e les m ê m e s r e n s e i g n e m e n t s , sauf

en ce qu i c o n c e r n e le déb i t m a x i m u m autor i sé q u e le r è g l e m e n t

d 'eau n e fixe pas .

Les indus t r i e l s d e v r o n t f o u r n i r ces r e n s e i g n e m e n t s q u e vous

aurez à vérif ier .

E n ce q u i c o n c e r n e le déb i t à Fé t iage , il do i t ê t re entmdxi

qu ' i l s 'agi t d u débi t m i n i m u m aux p lus basses eaux , ce m i n i m u m

p o u v a n t se p r o d u i r e soi t en été, soit en h ive r , s u i v a n t le r é g i m e

et la s i tua t ion de c h a q u e cour s d 'eau .

LA HOUILLE BLANCHE

I L — ETATS RÉCAPITULATIFS A ÉTABLIR PAR LE SERVICE

DU CONTROLE

Les r e n s e i g n e m e n t s fourn is p a r les e n t r e p r e n e u r s clans les états

de détai l se ron t e x a m i n é et cent ra l i sés p a r l ' i n g é n i e u r en chef

du con t rô le de c h a q u e d é p a r t e m e n t . Ils s e r o n t t r ansc r i t s p a r ses

soins su r les deux tab leaux récap i tu la t i f s q u i c o r r e s p o n d e n t aux

deux classes de d i s t r i b u t i o n et r e p r o d u i s e n t le q u e s t i o n n a i r e des

deux types d 'é tals à f o u r n i r p a r les indus t r i e l s in té ressés .

L o r s q u ' u n e m ê m e e n t r e p r i s e s 'é tend dans p l u s i e u r s dépa r t e ­

m e n t s , p a r app l i ca t i on de ce qu i a été d i t p lus h a u t , il a p p a r t i e n t

à un seul i n g é n i e u r en chef de faire f igure r cet te en t r ep r i s e s u r

1 état récapi tu la t i f de son d é p a r t e m e n t .

Les tableaux récap i tu la t i f s t r a n s m i s à l ' A d m i n i s t r a t i o n cen t ra le

se rv i ron t à l ' é t ab l i s sement de la s ta t i s t ique géné ra l e de Fin-

dus l r ie é lec t r ique en F r a n c e .

La t r ansmiss ion de ces d ivers d o c u m e n t s devra ê t re faite, p o u r

l ' année p récéden te , a v a n t le i 5 j u i n de c h a q u e année , d e r n i e r

d 6 l a i Le Minisire des Travaux publics,

J. I)C PU Y.

N i v e l l e m e n t g é n é r a l de la F r a n c e

Nous d o n n o n s ci-dessous un ex t ra i t du r a p p o r t de l ' I n spec t eu r

géné ra l des Mines, d i r ec t eu r du Nive l l emen t g é n é r a l de la F r a n c e ,

su r les t r avaux exécutés p a r ce Service p e n d a n t l ' année 1 9 1 т .

A. — NIVELLEMENTS EFFECTUÉS AVEC LA MÉTHODE DE 3 e ORDRE. —

En 1 9 1 1 , avec les i n s t r u m e n t s et les m é t h o d e s de 3 e o r d r e o n a

effeuillé 3 3o5 k i l omè t r e s de c h e m i n e m e n t s , savoi r :

Opérations du programme normal. — On a p o u r s u i v i , d a n s le

cen t r e de la "France, l ' exécut ion du réseau de 3 e o rd r e , a insi que

le n i v e l l e m e n t des rou tes na t iona les s i tuées d a n s la m ê m e r ég ion ;

on a a ins i nivelé 2 9 1 6 k i lomè t r e s , - s e d é c o m p o s a n t c o m m e su i t :

C h e m i n e m e n t s p r i n c i p a u x du réseau de 3° o r d r e . . 1 720 K m .

Nive l lements c o m p l é m e n t a i r e s de rou tes na t iona le s

à i n c o r p o r e r dans le réseau de 4 e o r d r e 1 096 >) Vérifications de s tabi l i té de repères de r a t t a c h e m e n t 101 »

TOTAL 2 916 K m .

En ou t r e , le r é t ab l i s semen t de repères d i s p a r u s , la vérif icat ion

de repères déplacés (ou s i m p l e m e n t suspects) et le r a t t a c h e m e n t

au nouveau réseau, de repères a p p a r t e n a n t à d ' anc iens nivel le­

m e n t s , o n t exigé la ré i té ra t ion de 196 k i l omè t r e s d ' i t inéra i res an té ­

r i e u r e m e n t nivelés p a r le service d u Nive l l ement géné ra l , ou par

des services locaux .

Le réseau de 3 e o r d r e s 'é tant a cc ru -de 1 720 k i lomèt res , en 1 9 1 1 ,

la po r t i on a u j o u r d ' h u i t e r m i n é e de ce réseau se t r o u v e por tée à

43 З06 k i l omè t re s , soit à 92 p o u r xoo du d é v e l o p p e m e n t to ta l

p r é v u , e n v i r o n 47 000 k i l o m è t r e s .

iSivellemoits d'éludés des grandes forces hydrauliques exécutés

pour le Ministère de Г'Agriculture. — En 1 9 1 1 , on a pour su iv i , d a m les p r inc ipa l e s vallées a lpes t res , l ' exécut ion des n ive l l emen t s

c o m m e n c é s en 1904, p o u r facil i ter la m e s u r e des h a u t e u r s des

chu tes d ' eau .

De. ce chef, T82 k i l omè t r e s de c h e m i n e m e n t s n o u v e a u x ont été

incorporés dans le réseau de 4 P o r d r e , ce. qu i p o r t e à 2 982 ki lo­

mè t r e s le d é v e l o p p e m e n t total des n i v e l l e m e n t s de cet te n a t u r e

a c t u e l l e m e n t effectués.

Au cour s de ce t ravai l , et p o u r vérifier la s tabi l i té des repères

de ra t ta с h e m eut , о n a d û ré i t é re r 1 1 к il o m è très cl 'an с i e n s n i velie-m e n t s .

B. —• NIVELLEMENTS EFFECTUÉS AVEC LA MÉTHODE DE 4 e ORDRE. —

Avec les i n s t r u m e n t s et les m é t h o d e s de 4 e o r d r e , o n a effectué

j 2 1 7 k i l omè t r e s de c h e m i n e m e n t s , savoir :

Nivellements exécutés en vue des besoins du service technique

du cadastre. — A u t o u r des c o m m u n e s à r ecadas t r e r on a effectué

(') Cette circulaire est complétée par les modèles des Etats à fournir, que n o u s ne reproduisons pas ici à cause de leur, trop grande longueur.

878 k i l o m è t r e s de n i v e l l e m e n t d a n s les d é p a r t e m e n t s de Seine-et-Marne , Aube , Y o n n e , Loire t , V ienne , Meurthe-e t -Mosel le et Vosges.

C. — NIVELLEMENT DU DÉPARTEMENT DU NORD. — Le Consei l gé­

né ra l du Nord ayan t voté les fonds nécessai res à la c o n t i n u a t i o n

d u n i v e l l e m e n t d é p a r t e m e n t a l , c o m m e n c é en 1907 p a r le Service

du n i v e l l e m e n t g é n é r a l de la F r a n c e , les o p é r a t i o n s o n t été re­

pr ises en 1 9 1 1 ; elles o n t p o r t é su r 3oo k i l o m è t r e s de rou tes et

c h e m i n s d ivers et o n t nécess i té la r é i t é ra t ion de 3g k i lomèt res

d ' anc i ens n i v e l l e m e n t s p o u r vérif ier la s tabi l i té des repères de

r a t t a c h e m e n t .

]>, — P R O F I L S DE RIVIÈRES . — Out re les n i v e l l e m e n t s de vallées,

exécutés p o u r le Minis tère de l 'Agr i cu l tu r e et m e n t i o n n é s au g A,

on a pou r su iv i , en 1 9 1 1 , le relevé c o m m e n c é en 1906 , des profils

de r ivières d a n s ta région des Alpes. Ces t r avaux o n t por té :

Dans le bassin de l ' Isère, s u r . . 223 k i l o m è t r e s

— la D u r a n c e , s u r . . . . 258 —

E n s e m b l e . , 481 k i l o m è t r e s

Avec les 1 767 k i l o m è t r e s de profils relevés de 1906 à. 1 9 1 0 , le

d é v e l o p p e m e n t to ta l des t o r r e n t s a lpes t res d o n t les profils détaillés

son t a c t u e l l e m e n t pub l iés , ou en voie d ' é t ab l i s semen t , a t t e in t au­

j o u r d ' h u i 2 208 k i l o m è t r e s . Ce chiffre, u n p e u s u p é r i e u r à la

l o n g u e u r tota le des profils re levés , c o m p r e n d cer ta ines gorges

p r o f o n d e s et p r a t i q u e m e n t i m p é n é t r a b l e s , laissées en l acunes sur

les p l a n c h e s , sauf l o r s q u ' o n a p u c o m p l é t e r ces de rn i è re s au moyen

d 'obse rva t ions s o m m a i r e s faites au b a r o m è t r e .

OBSERVATIONS DIVERSES. — Le p r i x de r ev i en t est de 19 fr. Go

le k i l o m è t r e p o u r le n i v e l l e m e n t du 3 e o r d r e et de 18 fr, pour

celui de 4 e o r d r e .

Le relevé des profils des cour s d 'eau , sans les frais généraux ,

va r i e s u i v a n t les c i r cons t ances e n t r e ï 3 et 20 f r ancs .

E n 1 9 1 1 , 5 1 9 8 repères en fonte , r é p a r t i s s u r 4 2 0 0 ki lomètres

de c h e m i n e m e n t s de 3 e et de 4 e o r d r e s , o n t été r e p e i n t s et, en

m ê m e t e m p s , p o u r v u s des p l aque t t e s en p o r c e l a i n e i n d i q u a n t

l eur m a t r i c u l e et l eu r a l t i tude .

D a n s l ' en semble , s u r u n total d ' e n v i r o n 92 000 r epè res en fonte,

6 6 0 0 0 , soit 72 % , son t a c t u e l l e m e n t m u n i s de l eu r s p laque t tes .

O n a dressé et fait i m p r i m e r le R é p e r t o i r e de 3 000 ki lomètres

de l ignes de 3 e et 4 e o r d r e s .

En t e n a n t c o m p t e d u Répe r to i r e d u n i v e l l e m e n t d u Pas-de-

Calais , p u b l i é en 1900, les l ignes de ces d e u x réseaux d o n t le

R é p e r t o i r e est p r é s e n t e m e n t i m p r i m é , a t t e i g n e n t l\i 800 kilo­

m è t r e s , soit 60 p o u r 100 d u d é v e l o p p e m e n t to ta l (69 000 Km.)

des nouvel les voies n ivelées , a insi cpie des a n c i e n s n ive l lements

rectifiés et dès m a i n t e n a n t i n c o r p o r é s d a n s les réseaux corres­

p o n d a n t s .

Le Service du n i v e l l e m e n t a en o u t r e p r ê t e son concour s au

Minis tère de l ' I n s t r u c t i o n p u b l i q u e et des Beaux-Ar t s , au Ministère

de la Guer re , à l'Office n a t i o n a l du T o u r i s m e et au Service des

P o n t s et Chaussées .

U t i l i s a t i o n d u D o u b s s u p é r i e u r

A la fin de l ' année 1 9 1 1 , s'est cons t i tuée la Société d'études pour

VutUisation des eaux des lacs de- Saint-Point et de Rémora y t dont

le b u t est la m i s e au po in t , et é v e n t u e l l e m e n t l ' exécut ion , d'un

p r o j e t dressé p a r M. B U T T I C A Z , u n des p i o n n i e r s de la houille

b l a n c h e en Suisse.

Le p r o j e t de M. But t icaz consis te à édifier, à l ' issue d u lac de

Sa in t -Po in t , d a n s le J u r a , d 'où so r t le D o u b s , u n i m p o r t a n t bar­

r age qu i a u r a i t p o u r effet d ' exhausse r de 7 m 5 b le n i v e a u de ce lac,

en r e fou lan t ses eaux j u s q u e d a n s le lac de R e m o r a y , ce qu i per­

m e t t r a i t a insi de cons t i t ue r u n i m m e n s e ré se rvo i r d o n t la capacité

u t i l i sab le serai t d ' e n v i r o n 60 m i l l i o n s de m è t r e s c u b e s .

U n second r é se rvo i r art if iciel , s i tué au conf luen t d u Doubs et

du D r û g e o n , c o n t i e n d r a i t u n m i l l i o n de m è t r e s cubes . E n outre,

les lacs de F r a s n e et de la Riv iè re , m i s en c o m m u n i c a t i o n avec le

D o u b s , p o u r r a i e n t f o u r n i r e n c o r e u n s u p p l é m e n t de 5oo 000 mè­

tres c u b e s .

OCTÖBBE LA HOUILLE BLANCHE Î88

Le p r o j e t de M. But t icaz p révoya i t l 'u t i l i sa t ion d ' u n e p r e m i è r e

r lmîe de r65 m . e n t r e le lac de S a i n t - P o i n t et O u h a n s , v i l lage

situé à la pa r t i e s u p é r i e u r e de ta vallée de la Loue ; pu i s d ' u n e

seconde c h u t e de i 5 o m . à la su i te de la p r e m i è r e , au m o y e n

d'un cana l à l iane de coteau et d ' u n e série de pet i t s t u n n e l s a m e ­

nant l 'eau à Renéda l e ; pu i s e n c o r e d ' u n e t ro i s i ème c h u t e de i 5 5 m .

ac t ionnan t u n e t ro i s i ème u s i n e é tab l ie à Yui l l a fans . Les eaux sui­

vaient ensu i t e la Loue j u s q u ' à u n b a r r a g e de dé r iva t ion ins ta l lé au

coude q u e fait la Loue , u n p e u en aval de Ghenecey-Boui l lon , . d 'où

une c o n d u i t e souterra ine , les r a m e n a i e n t d a n s le D o u b s , à To rpes ,

où u n e q u a t r i è m e u s i n e deva i t u t i l i se r u n e c h u t e d e 5a m . On

obtenai t a ins i u n e h a u t e u r de c h u t e to ta le de 522 m . p e r m e t t a n t

d 'obtenir u n e pu i s sance d ' e n v i r o n 100 ooo c h e v a u x .

La Société d'études p réc i t ée v i en t de m e t t r e au p o i n t le p r o j e t

d 'une u s ine de 8 ooo c h e v a u x à é t ab l i r s u r la Loue , à Ghouzeîa t ,

près de Q u i n g e y . G o m m e elle possède les d ro i t s de r i ve ra ine t é ou

de passage nécessai res à l ' a m é n a g e m e n t de cet te c h u t e , elle va pou­

voir e n t r e r p r o c h a i n e m e n t d a n s la voie de la réa l i sa t ion .

C h o i x d e s h u i l e s p o u r t r a n s f o r m a t e u r s

Dans la Lumière électrique du 6 j u i l l e t 1 9 1 2 , M. REISSET a étu­

dié la ques t i on 4 e s h u i l e s p o u r t r a n s f o r m a t e u r s . Cette é t ude p ré ­

sente u n e g r a n d e ana log i e avec celle q u e La Houille Blanche a

publiée en n o v e m b r e 1 9 1 0 , aussi n o u s n ' e n r e t i e n d r o n s q u e les

deux p o i n t s su ivan t s :

Cer ta ines hu i l e s chauffées l o n g t e m p s à la t e m p é r a t u r e de 60 -70 0

atteinte d a n s les t r a n s f o r m a t e u r s o n t la p r o p r i é t é de f o r m e r des

dépôts n o i r â t r e s s u r les pa r t i e s act ives d u c i r cu i t m a g n é t i q u e et

sur les e n r o u l e m e n t s . Ces dépô t s son t d ' u n p o u v o i r i so lan t aussi

élevé q u e l ' hu i l e e l l e -même , n é a n m o i n s l eu r f o r m a t i o n exagérée

empêche la c i r cu l a t i on de l ' hu i l e , et p e u t avoi r p o u r effet la m i s e

hors service r a p i d e d ' u n t r a n s f o r m a t e u r .

On p e u t s ' assurer q u ' u n e h u i l e n e d o n n e r a pas t r o p de dépô t s

de la façon s u i v a n t e . O n chauffe au b a i n d ' hu i l e , d a n s u n ba l lon

de fioo c m 3 , 200 c m 3 d ' h u i l e p e n d a n t 70 h e u r e s à i20°G. sans

in t e r rup t ion , en y fa i san t b a r b o t e r u n c o u r a n t d ' oxygène p u r (dia­

mètre i n t é r i e u r d u t u b e au m o i n s 3 m m ; n o m b r e d e bul les p a r

seconde : 2) . L ' hu i l e n e doi t s u b i r a u c u n e t r a n s f o r m a t i o n p e n d a n t

oc t r a i t emen t , et c o n s e r v e r sa l i m p i d i t é ; de p l u s , l ' i nd ice d u gou­

dron de l ' hu i l e e m p l o y é e n e doi t pas ê t re s u p é r i e u r à 0 ,10 p . 100.

P o u r d é t e r m i n e r cet i nd i ce d u g o u d r o n de l ' hu i l e , o n p r é p a r e

une so lu t ion c o m p o s é e de 8 g r . de soude caus t i que et de r o o g r .

d'eau dis t i l lée . À 100 g r . de cet te lessive, o n a j o u t e 100 g r . d 'alcool

à 9 6 o . D a n s u n e fiole d ' E r l e n m e y e r m u n i e d ' u n t u b e r é f r i gé r an t ,

on prélève 5o g r . d ' hu i l e , o n y a jou t e 4o c m 3 d u m é l a n g e ci-dessus

indiqué, o n chauffe i 5 m i n u t e s à 8o°C au b a i n - m a r i e . On ag i t e

alors f o r t e m e n t le m é l a n g e p e n d a n t 10 m i n u t e s , o n le fait passer

dans u n e n t o n n o i r à d é c a n t a t i o n , o n laisse r epose r et la p a r t i e

aqueuse recue i l l i e est ensu i t e acidifiée p a r de l ' ac ide c h l o r h y d r i q u e

ófendu d 'eau .

Les p r o d u i t s g o u d r o n n e u x son t a lors épuisés , d a n s u n e n t o n n o i r

k décanta t ion p a r 3o c m 3 de b e n z i n e p u r e , On sou t i r e la c o u c h e

aqueuse, on lave la b e n z i n e d e u x fois à l 'eau dis t i l lée , o n la re­

medie ensu i t e d a n s u n vase t a ré , on é v a p o r e et o n pèse .

Le p o u v o i r i so lan t d ' u n e b o n n e h u i l e sèche est de t 5 à 20 fois

eelui de l 'a i r sec, m a i s la p r é s e n c e d 'eau d a n s l ' hu i l e r édu i t consi­

dérablement la r i g id i t é d i é l ec t r ique . Des essais faits à ce suje t ont

donné les résu l ta t s su ivan t s :

Proportion d 'eau en m i l l i è m e s 0,0 0 ,1 0,2 o,3 o ,45 o,o

Tension de r u p t u r e en k i lovol t s 2/1 r2 8 6 4 2

On voi t la m a u v a i s e in f luence de q u e l q u e s gou t t e s d ' eau d a n s

au t r a n s f o r m a t e u r à b a i n d ' h u i l e , et l ' i m p o r t a n c e d ' u n e b o n n e

cuisson a v a n t la p r e m i è r e m i s e en service . Cette cu isson peu t

s'effectuer le p lu s c o m m o d é m e n t d a n s la cuve m ê m e d u t rans for ­

mateur à l 'a ide de rés i s tances ; elle do i t d u r e r p lu s i eu r s h e u r e s sans

dépasser la t e m p é r a t u r e de 76-80° G. Il est b o n é g a l e m e n t de p ré ­

lever de t e m p s à a u t r e u n échan t i l l on de l ' hu i le d ' u n t r a n s f o r m a ­

teur en service et d 'y p l o n g e r u n m o r c e a u de fer r o u g e : s'il se

produit des c r é p i t e m e n t s , c'est q u e l 'hu i le con t i en t u n e q u a n t i t é

d'eau app réc i ab l e .

L e s a p p l i c a t i o n s d u a C é m e n t Gun »

Ainsi q u e n o u s l ' avons s igna lé d a n s L a Houille Blanche de j a n ­

vier 1 9 1 2 , à p r o p o s d u c i m e n t a g e des condu i t e s forcées de l ' aque­

d u c de Catski l l , les Amér i ca in s e m p l o i e n t , p o u r les r e v ê t e m e n t s en

c i m e n t , u n nouve l appa re i l appe lé cernent gun ( canon à c i m e n t ) .

Avec ce t appa re i l , u n m é l a n g e sec de c i m e n t et de sab le est l ancé

p a r d e l ' a i r c o m p r i m é à t r avers u n e b u s e de d i s t r i b u t i o n . A l ' in té­

r i e u r d e cet te buse , u n pe t i t t u y a u a m è n e de l 'eau sous p ress ion ,

qu i se m é l a n g e avec le c i m e n t et le sable , i m m é d i a t e m e n t a v a n t

la sor t ie de la buse . Ce m é l a n g e est p ro j e t é avec force c o n t r e les

paro is à g a r n i r , y a d h è r e et f o r m e u n r e v ê t e m e n t d ' u n e épa i sseur

va r i ab le à vo lon té . U n disposi t i f spécial p e r m e t de r é g l e r à vo­

lonté l ' a r r ivée de l 'eau, d u sable ou du c i m e n t .

Ce p rocédé , b i e n a m é r i c a i n , a p o u r b u t de r e m p l a c e r la m a i n -

d ' œ u v r e coû teuse , s o u v e n t i n d o l e n t e et i nco r r ec t e , p a r u n e ac t ion

m é c a n i q u e , r a p i d e et pa r f a i t e .

Le p r o c é d é au cément gun a reçu dé jà de n o m b r e u s e s app l i ca ­

t ions , n o t a m m e n t p o u r le r evê temen t des ta lus de la Gulebra au

canal de P a n a m a .

De m ê m e , le New-York Cen t r a l a n d H u d s o n River Ra i l road a

e m p l o y é le cément gun p o u r e n d u i r e d ' u n e c o u c h e p ro t ec t r i ce

efficace, de 5 à 7 ,5 c m . d ' épa isseur , tou tes les par t ies des char ­

pen tes mé ta l l i ques cons t ru i t e s d a n s la 4 2 e r u e . Cad te opé ra t i on n 'a

nécessi té a u c u n coffrage d ' a u c u n e sor te .

Le p o n t de Dover s treet , à Boston , a été p ro t égé é g a l e m e n t pa r

ce p rocédé , et l 'on a observé q u e les par t i es f r a î c h e m e n t endu i t e s

depu i s q u e l q u e s heures s eu l emen t n ' é t a i en t pas e n d o m m a g é e s p a r

la m a r é e . O n a l ancé u n j e t de p o m p e s u r des par t ies endu i t e s

deux h e u r e s et d e m i e a u p a r a v a n t , sans leur faire s u b i r a u c u n

d o m m a g e .

Les m u r s de q u a i m a r i t i m e de L y n n (Massachusset ts) o n t été

res taurés d ' u n e façon t rès sa t isfa isante à l 'a ide du cément gun.

\ cet te occas ion encore , il y avai t à t en i r c o m p t e d e l 'ac t ion de

la m a r é e ; On n e d i sposa i t d o n c q u e de q u e l q u e s h e u r e s p o u r le

t ravai l , et l o r sque la m e r v in t b a i g n e r de nouveau lesdi ts m u r s

f r a î c h e m e n t e n d u i t s , elle respec ta d ' u n e façon abso lue l ' endu i t

déposé p a r l ' appa re i l .

Le cernent gun a encore été e m p l o y é à Seat t le , p o r t . d e l 'Etat

de W a s h i n g t o n , p o u r revê t i r de c i m e n t 5oo p i eux en bois d ' un

qua i de la Seattle Electric C° , et les p rése rve r de l ' a t t aque de cer­

ta ins insec tes . Le t rava i l é ta i t fait à m a r é e basse.

Le cernent gun p eu t f o u r n i r de 10 à 12 tonnes de m o r t i e r p a r

j o u r n é e de h u i t h e u r e s , soit e n v i r o n roo à 120 m è t r e s car rés

d ' e n d u i t s u r u n e épa i s seur de o m o o . Les m a t é r i a u x , sable et ci­

m e n t , son t p r é p a r é s à l ' avance à b r a s d ' h o m m e s , ou m é c a n i q u e ­

m e n t à l 'a ide de m é l a n g e u r s . Le sable do i t ê t r e s o i g n e u s e m e n t

t amisé p o u r ê t re dépou i l l é de tou t co rps suscept ib le d ' e n g o r g e r

la r o u e d i s t r i b u t r i c e ou d e la dé té r io re r .

Cet te p r é p a r a t i o n p r é l i m i n a i r e p e u t ê t r e effectuée p a r des m a ­

n œ u v r e s q u e l c o n q u e s , m a i s l ' h o m m e qu i t i en t la l ance do i t avo i r

acquis u n e ce r t a ine expér ience dans le f o n c t i o n n e m e n t de cet

a p p a r e i l .

E s s a i s s u r le p o u v o i r a b s o r b a n t e t la p e r m é a b i l i i é d e s m o r t i e r s e t b é t o n s de c i m e n t

Les TECHNOLOGICAL PAPEBS, p u b l i c a t i o n du B u r e a u des essais du

Minis tère d u C o m m e r c e et d u Trava i l aux Eta t s -Unis , d o n n e n t ,

dans l e u r t ro i s i ème fascicule de 1 9 1 2 , le c o m p t e r e n d u de d iverses

expér iences s u r le p o u v o i r a b s o r b a n t et la p e r m é a b i l i t é des m o r ­

t iers et b é t o n s de c i m e n t , faites p a r MM. W i o et BÂTES. I n d é p e n ­

d a m m e n t de l ' é tude des p r o p r i é t é s m ê m e s des composés d u ci­

m e n t , q u i conf i rme l ' inf luence dé jà c o n n u e d u dosage , de la d u r é e

de p r i se , e tc . , ces essais o n t eu p o u r o b j e t l ' e x p é r i m e n t a t i o n de

divers i n g r é d i e n t s p réconisés p o u r r e n d r e i m p e r m é a b l e s les m o r ­

tiers et b é t o n s . On a é tud ié u n e q u a r a n t a i n e de p r o d u i t s de ce

g e n r e , les u n s sous f o r m e d ' e n d u i t s , les au t re s i n c o r p o r é s d a n s la

m a t i è r e à i m p e r m é a b i l i s e r .

Les conc lus ions des e x p é r i m e n t a t e u r s s o n t e n t i è r e m e n t défavo­

rables à l ' emplo i de ces p r o d u i t s . H est t o u j o u r s poss ib le , décla­

ren t - i l s , de d o n n e r aux m o r t i e r s et a u x bé tons u n e i m p e r m é a b i l i t é

m L A H O U I L L E BLANCHE

suffisante, su r tou t p o u r les p ress ions i n fé r i eu re s à 20 m . d ' eau ,

p a r u n bon cho ix des m a t é r i a u x , u n dosage convenab l e , et d u

soin dans l ' exécu t ion . L ' add i t ion de p r o d u i t s é t r a n g e r s d a n s le

m a l a x a g e n e saura i t c o m p e n s e r les défectuosi tés des m a t é r i a u x ,

du dosage ou de la m a i n - d ' œ u v r e .

P o u r les e n d u i t s au c i m e n t a p p l i q u é s s u r les c o n s t r u c t i o n s , il

faut e m p l o y e r des sables à é l é m e n t s fins ; toutefois , l o r sque des

fissures son t à c r a i n d r e , il est dés i rab le d e les r e c o u v r i r d u n e

c h a p e b i t u m i n e u s e .

Il n e faut pas c o n f o n d r e la poros i t é avec F i m p e r m é a b i l i t é . Les mor t i e r s et bé tons p e u v e n t avo i r u n p o u v o i r a b s o r b a n t élevé, tout en r e s t an t i m p e r m é a b l e s à l ' eau. D ' a u t r e p a r t , la p e r m é a ­bili té du m o r t i e r et d u bé ton de c i m e n t P o r t l a n d d i m i n u e r ap i ­d e m e n t avec l ' âge .

B I B L I O G R A P H I E

Cours de ponts métalliques, L I E p a r J . RESAL . — V o l u m e d e l ' E n c y c l o p é d i e L é e h a l a s . BÉRANGER , éd i t eu r , , P a r i s 1 0 1 2 .

M, Resal a réd igé son cours avec conc i s ion et c lar té , ce d o n t

i! faut le l oue r ; les calculs son t p résen tés d a n s u n o r d r e é l égan t

et r ien de superf lu n ' e m b a r r a s s e le l ec t eu r en le d i s t r ayan t de l ' idée

maî t resse qu i g u i d e l ' au teur . — P e u t - ê t r e m ê m e M. Resal est-il

ailé un peu t rop loin d a n s son l a c o n i s m e ? Et s'il n ' a v a i t pas fait

p r écéde r son t rava i l d ' u n a v a n t - p r o p o s t rès subs tan t i e l on sera i t

parfois e m b a r r a s s é p o u r saisir ses exp l ica t ions ; que lques légères

redi tes , p r i n c i p a l e m e n t d a n s u n e i n t e n t i o n descr ip t ive des con­

di t ions d a n s lesquel les se p r é s e n t e n t les d o n n é e s ini t ia les des p r o ­

b lèmes é tudiés , eussent , à m o n h u m b l e avis, été avan tageuses .

Cette l égère réserve faite, il c o n v i e n t d ' a t t i r e r la b ienve i l l an te

a t t en t ion du l ec t eu r s u r le fond de l ' ouv rage . Ses 200 pages t ra i ­

ten t exc lu s ivemen t des p o n t s s u s p e n d u s , lesquels après avoi r sub i

p e n d a n t q u e l q u e t e m p s u n e dé faveur m a r q u é e , son t r evenus à la

m o d e à t rès j u s t e t i t re d u res te , g r â c e à des p e r f e c t i o n n e m e n t s

no tab les a p p o r t é s à leurs s t r u c t u r e .

Le p r i n c i p a l de ces p e r f e c t i o n n e m e n t s est l ' ad jonc t ion d ' u n e

p o u t r e de r ig id i t é . — C'est la conséc ra t ion r a t i onne l l e de la voie

d a n s laquel le les i n g é n i e u r s a m é r i c a i n s s 'é ta ient dès l o n g t e m p s

engagés , en pa r t i cu l i e r au p o n t de B r o o k l y n . — M. Résal s'est at­

taché a é tud ie r le p r o b l è m e d u p o n t s u s p e n d u associé à la p o u t r e

de r ig id i té en p o u s s a n t son ana lyse aussi lo in q u e le p e r m e t l 'é ta t

ac tuel de la science m a t h é m a t i q u e .

U n e pare i l le é tude ne va pas sans nécess i ter de la p a r t de son

a u t e u r l ' examen de théor ies accessoires d o n t il i m p o r t e d 'éva luer

l ' i m p o r t a n c e en ra i son de la m a n i è r e d o n t elles p e u v e n t peser su r

les app l i ca t ions p r a t i q u e s . M. Résal a a p p o r t é u n espr i t c r i t i que

très aver t i à cet e x a m e n . M o n t r a n t q u e la loi de Hooke re la t ive à

l ' i n d é p e n d a n c e des effets des forces s u r u n sys tème ma té r i e l n ' es t

l ég i t ime q u e si celui-ci est r i g ide , m a i s t o m b e e n défau t p o u r les

sys tèmes flexibles, il en d é d u i t q u e c'est à t o r t que n o m b r e d 'au­

teurs , sans p r e n d r e g a r d e à cet te d i s t inc t ion capi ta le , on t écha-

faudé de l abo r i eux calculs , dé joués d u res te p a r la p r a t i q u e , en

a j o u t a n t par fo is enco re des h y p o t h è s e s inu t i l e s .

R e p r e n a n t la ques t ion , ab ovo, il a été a m e n é à édifier u n e

théor ie des m o u v e m e n t s pé r iod iques osci l latoires d a n s les sys tèmes

i lexibles, r ig ides et semi - r ig ides . — Cet te t héo r i e , p o u r laquel le

M. Résal d e m a n d e l ' i n d u l g e n c e p a r c e qu 'e l l e n e d o n n e q u ' u n e

so lu t ion p a r à peu p rès d ' u n e ques t ion à laque l le les m a t h é m a t i ­

c iens les p lus qualifiés n ' o n t e n c o r e t r o u v é de r é p o n s e que le p o i n t

d ' i n t e r r o g a t i o n d ' u n e équa t ion différentielle d u deux ième o r d r e

q u ' o n ne sai t pas i n t é g r e r , n ie s emble des p lus in té ressan tes .

D ' a b o r d elle p e r m e t à M. Résal de t r ace r u n e m a r c h e r a t ionne l l e

à l ' é tude de tout p r o j e t de p o n t s u s p e n d u à p o u t r e de r ig id i té

(Il t r a i t e , avec j u s t e ra i son , u n exemple n u m é r i q u e en appl ica­

t ion de ses idées, et cet te m é t h o d e doi t avo i r toutes les s y m p a t h i e s

de ceux qu i v o n t p lus lo in q u e la science pu re ) ; ma i s aussi , a

m o n avis , elle dépasse ce c a d r e et est capab le d ' i n sp i r e r d 'ut i les

réflexions à ceux q u i p e u v e n t avoi r à t e n d r e des réseaux fun icu­

laires var iés p o u r le t r a n s p o r t des m a t é r i a u x et aussi p o u r le

t r a n s p o r t de l ' éne rg ie . Ces ré seaux é ta ien t pa r fo i s , d a n s plusieurs

de l eu r s pa r t i e s , t an tô t r ig ides , t a n t ô t s emi - r ig ides , t a n t ô t Ilexibles.

Affaire d 'espèces , sans d o u t e , m a i s en pare i l cas u n g u i d e est

p réc i eux .

Très m o d e s t e m e n t , M. Résal p r é sen t e ses i n d u c t i o n s c o m m e des

possibi l i tés p laus ib les et d e m a n d e aux c o n s t r u c t e u r s d 'observer

avec soin les p h é n o m è n e s q u e p r é s e n t e n t les p o n t s a ins i cons­

t ru i t s , d a n s l ' espoir q u ' e n accord de ses idées , ou p a r contradic­

t ion m ê m e , il sera poss ib le de d é g a g e r u n e loi e m p i r i q u e permet­

t an t de sor t i r de l ' indéc i s ion o ù son t a c t u e l l e m e n t les ingénieurs

pa r sui te de la n o n in t ég rab i l i t é cle l ' équa t ion q u i d o n n e réponse à

la ques t i on . — Bon l ivre .

Les nomogrammes de l'ingénieur, p a r R . SECO DE LA

GARZA , i n g é n i e u r m i l i t a i r e . G a u t h i e r - V i l l a r s , é d i t e u r , P a r i s .

Il faut fél ici ter les j e u n e s g e n s , o n fait m a i n t e n a n t de b ien bons

l ivres , succ inc t s et c e p e n d a n t subs t an t i e l s . Si n o u s avons été mieux

out i l lés en ce g e n r e q u e n e lé f u r e n t n o s devanc ie r s d u mi l i eu du

XIX 0 siècle, il faut c o n v e n i r q u e les g é n é r a t i o n s q u i n o u s suivent

v o n t ê t re e n c o r e m i e u x p o u r v u e s , tou tes p r o p o r t i o n s gardées .

Autrefo is , q u a n d il n o u s fallait fa i re l ' app l i ca t ion numér ique

d ' u n e théor ie q u ' o n vena i t de n o u s ense igne r , il fal lai t n o u s armer

de p lu s i eu r s tables n u m é r i q u e s , de p a p i e r , d e p l u m e s e t surtout

d ' a b n é g a t i o n , de p a t i e n c e et d ' a t t e n t i o n . S u r t o u t si la t raduct ion

n u m é r i q u e d ' u n e m ê m e é q u a t i o n p l u s ou m o i n s c o m p l i q u é e se

répé ta i t u n g r a n d n o m b r e de fois, ce q u i a r r ive souven t .

A u j o u r d ' h u i t o u t , c e t a r sena l est b i e n s impl i f ié . — U n e feuille

de pap ie r , un.kutch, u n e règ le et u n c r a y o n suff isent a u x initiés

au Calcul graphique p o u r r é s o u d r e les p lu s r edou tab l e s calculs

n u m é r i q u e s .

M. le cap i t a ine d u gén i e e s p a g n o l Seco de la Garza v ien t de

faire, p o u r ses conf rè res les i n g é n i e u r s mi l i t a i r e s , u n l ivre du

g e n r e de ceux q u e j e v iens de viser , q u e c e r t a i n e m e n t les officiers

d u gén i e du m o n d e en t i e r p o s s é d e r o n t b i e n t ô t t o u s . — Les Nomo­

grammes de l'Ingénieur, p ré facés p a r M. Maur ice d 'Ocagne , le

d i v u l g a t e u r et l ' ex tenseur des m é t h o d e s g r a p h i q u e s de ca lcul , con­

t i e n n e n t sous u n faible v o l u m e tout ce qu ' i l faut p o u r résoudre

avec g r a n d e s impl ic i t é les p r o b l è m e s de rés i s tance des matériaux,

de p o n t s , de rou tes , de c h e m i n s de fer, d e s m i n e s explosives, des

d é m o l i t i o n s , vo i re des levées t o p o g r a p h i q u e s , d e l ' a r p e n t a g e et des

c u b a t u r e s . — J e m ' a t t e n d a i s à y t r o u v e r aussi les p r i n c i p a u x élé­

m e n t s des ca lculs de la ba l i s t ique , et , v r a i m e n t , si M. le capitaine

Seco de la Garza y ava i t a jou té cet te spécia l i té , il eû t complé t é son

o u v r a g e de façon, à m o n av i s , h e u r e u s e , sans t rès sensiblement

g ross i r son v o l u m e , n i sans so r t i r de sa c o m p é t e n c e . Brialmont

n 'a- t - i l pas d i t q u e c'est au p o l y g o n e d ' a r t i l l e r ie q u e doivent se

f o r m e r les i n g é n i e u r s mi l i t a i r e s ?

Q u a n d on c o m p a r e ce l ivre , qu i n ' a pas 200 pages , au lourd ar­

senal qu ' i l n o u s fallait r e m u e r il y a q u a r a n t e ans , o n res te émer­

vei l lé .

Il m ' e û t à la r i g u e u r suffi p o u r p r é s e n t e r cet o u v r a g e à nos

conf rè res , de r e p r o d u i r e la subs tan t i e l l e p ré face d o n t M. d'Ocagne

l'a fait p r é c é d e r et d a n s laque l le il a r é s u m é ce q u ' o n pourrait

a p p e l e r la p h i l o s o p h i e de la N o m o g r a p h i e . J 'y r e n v o i e le lecteur-

Avan t de c lore , q u ' o n m e p e r m e t t e de r a p p e l e r q u e , dé jà depuis

de n o m b r e u s e s années , a insi q u ' e n t é m o i g n e n t n o m b r e de mémoi­

res insérés d a n s nos revues d ' a r t i l l e r ie et d u g é n i e , n o s camarades

o n t m i s en œ u v r e de façon f ruc tueuse ces m é t h o d e s fécondes ;

m a i s l eu r s t r avaux é ta ien t isolés, il a u r a a p p a r t e n u au capitaine

Seco de la Garza de r é u n i r les so lu t ions généra les des problèmes

les p lus usue ls en u n faisceau b i en se r ré d a n s l eque l il a le droit

de r e v e n d i q u e r , o u t r e des p r i n c i p e s q u i l u i son t p r o p r e s , le mé­

r i te de l ' a r r a n g e m e n t .

Cet o u v r a g e , qu i n ' i n t é r e s se pas s e u l e m e n t les i n g é n i e u r s mili­

ta i res , dev ra i t ê tre m i s e n t r e les m a i n s des élèves de toutes nos

écoles d ' app l i ca t i on . C o m m a n d a n t AUDEBRAND.

Llmprime.ur-Crrant : P . LGOENDRE

Imprimerie PAU. L E G E N D S K ET Cie , M , r»ft BeUçcordïère , I-TOK.