E S P R I T DE CORPS,T R A D ITIONS ETI DENTITÉD A N SL’A R M É EDE TERRE

État-major de l’armée de TerreParis, septembre 2003

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L’armée de Terre, engagée maintenant vers l’atteinte de sa maturité d’armée profes-sionnelle, doit pouvoir enraciner son efficacité, sa modernité, son haut niveau de technologie dans ce qui a toujours fait sa force : la cohésion et la riche person-nalité de ses formations, fondées sur son passé glorieux, sur le dévouement de seshommes, sur la spécificité du métier de soldat, sur l’identité de ses régiments, surson unité propre qui englobe et surpasse toutes ses diversités.

C’est pourquoi j’ai voulu définir ce que sont pour moi l’esprit de corps et les tradi-tions de nos régiments, de nos formations et l’identité de l’armée de Terre.Je souhaite ainsi indiquer la direction dans laquelle je veux que tous s’engagent,tout en évitant les écueils connus d’une tradition mal comprise, notamment celle qui exclut ceux qui sont différents.

Cette identité se vit d’abord dans l’esprit de corps et dans les armes, car ce sont euxqui portent la plus forte signification. Elle se voit également dans les différentescommunautés et structures qui composent notre armée de Terre et qui se rassem-blent autour de valeurs partagées en commun, particulièrement dans une arméeprofessionnelle.

Notre armée de Terre est riche d’une diversité qu’il nous faut faire vivre avec intel-ligence et fierté pour renforcer les valeurs qui font adhérer, celles qui nourrissent laconfiance, celles qui tirent vers le haut, celles qui enthousiasment.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

Le généralchef d’état-major de l’armée de terre

Le général d’armée BERNARD THORETTE

chef d’état-major de l’armée de Terre

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ESPRIT DE CORPS,TRADITIONS ET IDENTITÉ DANS L’ARMÉE DE TERRELe métier des armes est exigeant ; l’efficacité de ceux qui s’y consa-crent tient non seulement aux capacités personnelles et à la performancedes matériels mais aussi à la force morale individuelle et collective. Cetteforce morale se construit sur des valeurs et des idéaux portés par l’arméede Terre et s’exprime par une fierté de servir, un élan du cœur et une fra-ternité d’armes exprimée dans un fort sentiment d’identité. Cette manifes-tation collective d’attachement et de dévouement constitue l’esprit decorps qui joue un rôle essentiel dans l’aptitude opérationnelle de toutesles unités.

L’esprit de corps illustre les spécificités de l’armée de Terre. C’est lasomme de ces spécificités qui constitue l’identité collective de l’armée deTerre.

À l’heure où la nécessaire gestion par spécialités peut paraîtredestructurante en matière de repères, ce texte, en rappelant ce qu’estl’identité de l’armée de Terre, doit permettre à chacun de se situer au seinde la communauté militaire et de contribuer ainsi à l’affirmation desvaleurs qui assurent sa cohésion et son efficacité. Le soldat, d’active et deréserve, y trouvera normalement ses références ; le civil peut aussi s’yreconnaître et, s’il le souhaite, y adhérer.

UNE ARMÉE DE TERRE UNIE AUTOUR DE VALEURS PARTAGÉES

L’armée de Terre s’est forgée en même temps que s’est construite la France, animée par sa vocation continentale enEurope, par son ambition et son rayonnement sur les cinq conti-nents. L’armée de Terre a partagé la gloire et les tragédies d’uneHistoire souvent tumultueuse. Les drapeaux et les étendards de sesrégiments portent dans leurs plis le témoignage du courage, de l’abnégation, du dévouement des soldats qui ont servi la France etson armée, unis dans la fraternité des compagnons d’armes et dansleur fidélité à la devise « Honneur et Patrie » (2).

Pour les Français, l’armée de Terre est traditionnellement considérée comme l’Armée, celle qui, dans les moments les plustragiques, défend le territoire national, celle qui, par sa présence, hiercomme aujourd’hui, marque la volonté d’engagement de la France,celle par laquelle se concrétise, in fine, la victoire ou la défaite.

L’héritage de l’Histoire a donné à l’armée de Terre le sens dela mémoire collective ; le combat pour la France a forgé sesvaleurs. Plus près de nous, engagement personnel et collectif, volontécommune d’action, risques pris ensemble pour que s’accomplisse lamission, ont contribué à son unité, à sa cohésion et fait d’elle unecommunauté solidaire.

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UNITÉ ET DIVERSITÉ

« La France fut faite à coups d’épée. » (1)

L’armée de Terre a partagé la gloire

et les tragédiesd’une Histoire

souventtumultueuse.

➔

●1 Général de GAULLEin La France et son armée.

●2 Les emblèmes de la Légion étrangère portent la devise « Honneur et Fidélité ».

●3 « homme », ici, commedans le reste du texte,

est utilisé dans son sens générique.

UNE UNITÉ RENFORCÉE PAR LA DIVERSITÉ DES ESPRITS DE CORPS

Construite au fil des siècles dans la diversité, l’armée de Terre s’estprogressivement adaptée à la complexité croissante du combat terres-tre, faisant appel à une combinaison d’unités spécialisées, avec leurs mis-sions, leurs modes d’actions, leurs compétences, leurs moyens parti-culiers. Ses hommes se sont graduellement modelés autour de leursparticularités, développant des comportements collectifs propres. EnEurope ou au cours de ses expéditions plus lointaines, l’armée de Terres’est adaptée aux réalités locales, géographiques, climatiques et surtouthumaines, exigeant d’autres comportements, d’autres habitudes collec-tives, s’enrichissant toujours de nouvelles différences. Aujourd’hui,chaque régiment, chaque formation de l’armée de Terre est le fruit decette maturation, incarnation d’un esprit de corps dans lequel chaquehomme (3) puise sa force autant qu’il participe lui-même à la fortifierpar un processus d’enrichissement collectif.

L’esprit de corps unit les soldats autour d’une cause qui lesdépasse. Il est fait d’adhésion, d’attachement à une identité collectivepuissante, de solidarité, de dévouement, de dépassement de chacundans un «être collectif ». Le soldat le crée et le fait vivre, en hérite et letransmet. Historiquement forgé dans les situations de combat, il prépare,il irrigue l’environnement opérationnel, mais également l’ensemble de lacommunauté de l’armée de Terre car il est aussi appelé à se manifesterau quotidien lors des moments difficiles. L’esprit de corps se vit dans lerégiment ; il est aussi présent au milieu du groupe, de la section, dupeloton, de l’unité élémentaire.

C’est dans une communauté à sa taille que le soldat s’identifie.Il y est connu et reconnu. Il en est membre et sait qu’il en porte l’image.C’est dans cette communauté que se vivent les missions, que se parta-gent les dangers et les épreuves. Gage non seulement de succès, maisaussi de survie, son efficacité est d’abord collective. La confiance mutuel-le en est la clef : confiance dans les compétences de chacun, confiancedans le chef désigné pour assurer « le succès des armes de la France »,confiance dans l’efficacité du groupe fortifiée par l’esprit d’équipe, par sadétermination et sa solidarité, notamment face aux difficultés lorsquel’action individuelle est sublimée par l’action collective.

Cohésion et fraternité d’armes soudent les régiments dans ladifficulté, notamment lorsqu’il s’agit d’entourer les familles esseulées,ou dans l’épreuve, lorsqu’il faut assumer les pertes en opérations ou lesaccidents. C’est dans l’épreuve que l’on mesure la force de l’esprit decorps ; c’est dans l’épreuve que tous les regards se tournent ou ne setournent pas vers le chef.

Aujourd’hui, chaquerégiment, chaqueformation del’armée de Terre est le fruit de cettematuration,incarnation d’unesprit de corps danslequel chaquehomme (3) puise saforce autant qu’ilparticipe lui-même à lafortifier par unprocessusd’enrichissementcollectif.

L’esprit de corps se vit dans le régiment ; il est aussi présentau milieu du groupe,de la section, du peloton, del’unité élémentaire.

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L’ESPRIT DE CORPS,MULTIPLE AU SERVICE PUISANT LEURS RACINES DANS L’HISTOIRE DES BESOINS

OPÉRATIONNELS DU COMBAT TERRESTRE ET DANS LES ASPIRATIONS

NATURELLES DE L’HOMME, LES ARMES, LES STRUCTURES

INTERARMES ET LES SERVICES QUI COMPOSENT L’ARMÉE DE

TERRE SONT CARACTÉRISÉS PAR LEURS FINALITÉS PROPRES,LEURS COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES ET LES COMPORTEMENTS QUI

LES PARTICULARISENT. NI LES UNS NI LES AUTRES NE SONT

EXCLUSIFS DES SPÉCIALITÉS, ELLES-MÊMES À LA FOIS FORME

NOUVELLE D’IDENTIFICATION DES FONCTIONS REMPLIES ET MODE

DE GESTION MODERNE ET RECONNU (4).

Les caractéristiquesdes armes,

des services et desgrands ensembles

interarmes se combinent dans

les structures à vocation

opérationnelle.

➔

●4 À cet égard, cette directives’inscrit en cohérence et non

en opposition avec lenouveau système de gestion

qui est indispensable à unesaine utilisation des hommes

et de leurs compétences.

LES ARMESLes armes sont apparues au rythme des évolutions tactiquesou techniques de la bataille. Ainsi, la réunion des « bandes dePicardie » au XVe siècle donna naissance à l’infanterie, tandis que lespremiers régiments de cavalerie apparurent au début du XVIIe siècle. Lacréation de l’artillerie à la même époque s’est poursuivie par une lentematuration qui la vit passer de l’état de service à celui d’arme. En 1942,les transmissions se séparent du génie avec le développement desactivités de télécommunication.

Les armes rassemblent les soldats, le plus souvent autour d’unemême technique militaire, parfois plutôt autour d’un environnementou d’une particularité. Elles se caractérisent par leurs rôles dans lamanœuvre ou dans l’action générale. Chaque arme possède son style,issu de sa façon habituelle de combattre. L’arme met en œuvre lesaptitudes, capacités et moyens qui lui sont propres pour dominer etvaincre l’adversaire, maîtriser le milieu et résister aux menaces et agres-sions.

Le style d’une arme imprègne toute la préparation opération-nelle et la manière de vivre. Il se traduit dans la vie des unités, dansl’organisation du cantonnement et jusque dans la manière de sedétendre en passant par les modes d’instruction et d’éducation deshommes.

Les armes confèrent ainsi aux régiments le fondement de leuridentité et les caractéristiques générales de leur esprit de corps. Decette étroite communion naissent les principaux facteurs de succès : lacohésion au combat, la solidarité au quotidien, la confiance partagée, lagénérosité, le don de soi…

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UNE EXPRESSION DE LA COHÉSION

LES SERVICES Les services sont les héritiers d’institutions anciennes souventnées sous l’ancien régime (commissaires des guerres, service desfoins…) qui assuraient le lien entre les armées et l’économie nationale,locale ou étrangère. Ils ont vocation à réaliser les ressources nécessairesaux forces en vertu d’une vieille tradition de soutien. En toutes circons-tances, ils participent à la préparation et à l’engagement par le ravi-taillement et l’assistance qu’ils délivrent en temps de paix comme entemps de guerre ou de crise.

Regroupant actuellement en leur sein une forte proportion depersonnel civil, ils apportent un concours éminent et indispensableà la réalisation de la mission. Leur rôle et leurs modes d’action ontdéterminé leur identité spécifique. S’appuyant sur ce fondement soli-dement ancré dans le passé, ils développent une culture tournée versle service du combattant et de ses matériels.

LES GRANDS ENSEMBLES INTERARMESLes ensembles interarmes, au nombre desquels figurent, de manière non exhaustive, les troupes de montagne, les troupes aéro-portées, la Légion étrangère ou les troupes de marine auxquelles unhéritage historique particulier donne une spécificité d’arme, s’articulentautour d’une « personnalité » commune aux armes ou régiments, quiles composent. Ils sont marqués par une forte cohésion (camaraderie,reconnaissance mutuelle) et un sens affirmé et visible de leur identité.Des manifestations de cohésion qui leur sont propres leur permettentde matérialiser une forme particulière d’esprit de corps qui renforce etcomplète celui des régiments.

Les services sont les héritiersd’institutionsanciennes souventnées sous l’ancienrégime.

Les ensemblesinterarmes sontmarqués par uneforte cohésion(camaraderie,reconnaissancemutuelle) et un sensaffirmé et visible de leur identité.

...

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L’ESPRIT DE CORPS,MULTIPLE AU SERVICE

Historiquement,pour l’armée

de Terre française,le régiment est la

première structuremilitaire organisée.

➔LES RÉGIMENTS ET LES UNITÉS FORMANT CORPSHistoriquement, pour l’armée de Terre française, le régiment est la première structure militaire organisée. Il reste aujourd’hui le cœur del’armée de Terre. C’est le niveau le plus fort d’identification et de référence symbolisé par le drapeau ou l’étendard et identifié par sonchef. Le régiment est un « corps » dont tous les membres se côtoientquotidiennement, connaissent des liens de dépendance qui les unis-sent fortement, partagent la même histoire vécue. La mission (finalitéopérationnelle), donc le métier principal autour duquel il est organisé,et son appartenance à une arme, forgent son identité. Il est ainsi le lieu d’apprentissage des savoirs indispensables au métier de soldat.C’est par excellence le lieu de « l’esprit de corps » et de la fraternitéd’arme qui dépasse les clivages hiérarchiques.

Cœurs des armes, c’est à leur niveau que s’agrègent les identi-tés d’armes, de subdivision d’armes et de spécialités : en cela ils sontles témoins vivants de l’identité de l’armée de Terre.

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UNE EXPRESSION DE LA COHÉSION

LES BRIGADESBrigades interarmes, d’appui, spécialisées ou logistiques, leuridentité est étroitement liée à leur vocation opérationnelle, à leur héritagehistorique et à l’état d’esprit qui en découle. Héritières de divisionsprestigieuses, certaines brigades possèdent un patrimoine historiqueglorieux qui renforce leur identité (2e DB et 2e BB...) et suscite fiertéd’appartenir et cohésion. Elles sont des lieux privilégiés du combatinterarmes, fondé sur la complémentarité de leurs régiments. Ceux-ci s’ycroisent, s’enrichissent mutuellement,parfois dans une saine émulation, leplus souvent autour d’une même mission. Leurs esprits de corps s’yconfortent et, simultanément, convergent vers des objectifs communs.D’autres brigades sont le creuset de savoir-faire homogènes, liés à unefonction spécifique en complément, en appui ou en soutien des autres.Leurs régiments s’y confortent dans une culture, des savoir-faire et par unbon esprit d’émulation.

Les brigades sont, en définitive, des lieux de synthèse, de complémentarité et d’approfondissement des cultures régimentaires.Chacune a son identité.

LES ÉTATS-MAJORS Quel que soit leur type ou leur vocation, les états-majors ontsous leur responsabilité des structures aux identités variées.Armés par du personnel individuellement imprégné de sa propreculture d’arme, leur efficacité dépend pour partie de la capacité ducommandement à associer ces cultures et à laisser exprimer cettediversité dans la recherche d’un but commun. Les états-majors sont unlieu d’échanges et de confrontations d’expériences. Ils jouent un rôleimportant dans le maintien d’un juste équilibre entre les différentesidentités et l’unité de l’armée de Terre, qui reste primordiale.

La modularité des forcesqui permet à l’arméede Terre d’élaborer desstructures adaptées à chaque engagementopérationnel romptsouvent cetordonnancement en brigades, régimentset états-majors.Il est doncindispensable pourchaque force engagéeen opérations de bâtir« de toutes pièces » une cohésion morale et tactique ens’appuyant, sansexclusive ni outrance,sur les identités des unités qui lacomposent.

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Il incombe au commandement

de veiller à enexpliquer le sens,

le symbole et la richesse par unepédagogie adaptée.

CÉRÉMONIAL ET TRADITIONS AU CŒUR DE NOTRE IDENTITÉOutre les manières de vivre et de fonctionner qui peuvent être pro-pres à chacun des ensembles constitutifs de l’armée de Terre, lesmodes d’expression les plus visibles et les plus solennels de sonidentité et des cultures qui la composent sont les traditions et lecérémonial militaire. Ces deux manifestations de l’esprit de l’arméede Terre se complètent et s’enrichissent mutuellement, le cérémo-nial militaire d’aujourd’hui étant le plus souvent issu des traditions.

LE CÉRÉMONIAL MILITAIRE, expression publique de l’esprit de Défense (5)

Le cérémonial militaire est l’expression d’une culture militairenationale qui n’appartient en propre ni au soldat ni à l’institutionmilitaire. Faisant partie du patrimoine national, il constitue même unmode vivant de la manifestation de l’âme de la Nation, de sonesprit de Défense, de son unité autour des valeurs nationales. C’estpourquoi une cérémonie militaire revêt naturellement un caractèrepublic lorsque les autorités officielles et la représentation nationalesont associées à leur déroulement : le retentissement de l’hymnenational en est une expression solennelle.

La vertu éducative du cérémonial militaire est essentielle.Pour le soldat, il est une école de discipline et de cohésion enmême temps qu’une occasion de fierté. Il permet au citoyen demontrer son attachement à la France, sa volonté d’en défendre lesvaleurs et d’exprimer ainsi la reconnaissance de la Nation à sonarmée en lui renouvelant à chaque occasion son estime et sa soli-darité.

Pour cela, le cérémonial militaire s’exprime selon un mode codifié,simple et rigoureux qui doit être intelligible par l’ensemble desFrançais. Il incombe au commandement de veiller à en expliquer lesens, le symbole et la richesse par une pédagogie adaptée.

●5 Exercice du métier des armes : fondements

et principes.

UNE IDENTITÉ RAY➔L’IDENTITÉ DE L’ARMÉE DE TERRE EST FORTE PARCE QU’ELLE

EST RICHE ET COMPLEXE. CETTE RICHESSE ET CETTE COMPLEXITÉ

PROCÈDENT, POUR UNE PART IMPORTANTE, DE LA DIVERSITÉ

DES STRUCTURES QUI LA COMPOSENT ET DE LA CULTURE

PROPRE À CHACUNE. ELLE S’EXPRIME À TRAVERS LE CÉRÉMONIAL

ET S’INCARNE DANS LES TRADITIONS. ELLE FAIT L’OBJET

DE RESPONSABILITÉS BIEN DÉFINIES.

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Les traditions sont unemanifestationspontanée de l’esprit de corps.

Cérémonial militaire et traditions ne doivent être ni confondus ni dissociés :ils sont les deux aspects d’un esprit militaire cohérent et harmonieux. Le cérémonial militaires’enrichit des traditions : certaines activités de tradition se formalisent au fil du temps et sortent du domaine « intime » de la communauté militaire pour passer dans le domainepublic et être intégrées au patrimoine militaire national (Triomphe de Saint-Cyr,fêtes d’armes par exemple).

L’identité de l’armée de Terre et l’esprit de corps qui en découle, correspondent à une combinaison d’identités particulières, développant des savoir-faire, des savoir-être,des cultures, complémentaires les unes des autres. Ces identités diverses, mûries par le temps et l’expérience, sont une réalité. S’exprimant dans les traditions et le cérémonial militaire,elles sont des facteurs importants de la capacité opérationnelle de l’armée de Terre.

ONNANTE

LES TRADITIONS, expression intime de l’esprit de corps

Les traditions tiennent une place éminente dans la matérialisa-tion de l’esprit de corps et la manifestation de son intensité.Expression forte de l’identité, elles ne valent que par la célébrationde valeurs vivantes, reconnues, assimilées et vécues. Elles sont unemanifestation spontanée de l’esprit de corps. Essentielles à son exis-tence et à sa consolidation, elles sont aussi nécessaires à l’établis-sement et au développement de la fraternité d’armes. Elles pren-nent des formes particulières, déterminées à la fois par l’histoire etle style de relations humaines propres à la collectivité où elles sedéveloppent. Elles ne sauraient être figées par une réglementationdéfinitive et n’ont pas toujours vocation à se manifester publique-ment.

Pour autant, les traditions ne doivent être ni occultes ni sur-tout blesser la dignité individuelle, mais se développer et semanifester sous le contrôle du commandement, responsable detous les aspects de la vie de la communauté militaire.

...

ACTEURS ET RESPONSABILITÉSPour affermir le sentiment d’appartenance à une collectivité unieet concourir à la diffusion d’une image forte participant aurayonnement de l’armée de Terre, celle-ci doit agir à tous leséchelons pour renforcer et développer son identité.

FAIRE VIVRE LES IDENTITÉSL’armée de Terre doit répondre aux aspirations profondes desmilitaires, et surtout des plus jeunes d’entre eux habités par unbesoin d’enracinement dans des communautés soudées autour d’identités fortes. Ayant le souci de développer les forces moralesindividuelles et collectives, elle doit tirer parti du riche patrimoinede ses traditions. Celles-ci, dans leurs différents modes d’expression,comme toutes les activités ressortissant à l’esprit de corps, ne sontpertinentes que si elles sont des facteurs de renforcement des ver-tus militaires : esprit de sacrifice, discipline, cohésion, fraternité d’ar-mes, respect (de soi, de ses chefs, de ses pairs, de ses subordonnéset aussi de ses adversaires), dignité, fidélité, culte de la mission... Cefaisant, les traditions concourent au rayonnement de l’armée deTerre et la fortifient en vue de l’engagement opérationnel.

Fière de son passé, hostile à tout repli sur soi et ouverte aux évo-lutions, l’armée professionnelle doit puiser dans toutes ses compo-santes, dans son histoire, ses missions et son rôle actuel, la sommede ses références. Ses formations doivent construire leur existencemoderne en l’adossant à leur passé (6), avec mesure et dans lerespect des autres. Il s’agit, à partir d’un tronc de valeurs pérennes,enrichies des adaptations nécessaires au temps présent, de pro-mouvoir des convictions et des comportements qui contribuent àconforter la culture et l’esprit de l’armée de Terre. Il convient nond’imposer mais d’encourager l’expression des traditions, dès lorsqu’elles témoignent d’une identité réelle.

AGIR DANS SA SPHÈRE DE RESPONSABILITÉCet effort d’adaptation permanent est le fruit d’une volonté collecti-ve dont le commandement, les écoles et les régiments sont lesacteurs principaux.

Le commandement, à tous les niveaux, doit faire savoir l’attentionqu’il porte au sujet et rechercher la plus grande cohérence entre les« références » (le cérémonial, les traditions) et le « vécu » (engage-ment, comportement), entre le passé, le présent et l’avenir.

Il s’agit, pour le commandement, d’affermir la force morale du sol-dat pendant sa formation, de renforcer la cohésion lors des phasesd’engagement opérationnel comme dans l’exercice quotidien dumétier militaire, en étendant ce champ d’action à l’ensemble descomposantes de l’armée de Terre.

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UNE IDENTITÉ RAY➔

●6 « Il faut faire de l’avenir lafloraison du passé ».

Maréchal LYAUTEY

●7 Pour les Troupes de Marine, cette fonction

est dévolue au généraldirecteur du CMIDOME.

L’armée de Terredoit agir à tous

les échelons pourrenforcer

et développer son identité.

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Il s’agit aussi, pour tous les niveaux de la hiérarchie, d’inté-grer la vie militaire dans la Nation, d’utiliser le cérémonial sous uneforme pédagogique en faisant des soldats les acteurs de leurs prises d’armes, de s’assurer que les modalités d’expression des tra-ditions sont compréhensibles par tous.

Il s’agit enfin, pour chaque responsable, de faire le lien entre passéet modernité, entre traditions et engagements futurs, pour présen-ter et montrer une armée de Terre qui n’est pas « passéiste », maisbien au contraire tournée vers l’avenir.

Les écoles jouent un rôle fondamental dans l’acquisition dela culture de l’armée de Terre puisqu’elles agissent pendant unepériode privilégiée au cours de laquelle l’individu acquiert et s’ap-proprie les valeurs de la collectivité qu’il a choisi de rejoindre.

Les écoles de formation initiale ont la charge de transformer lecivil en militaire, en développant les savoir-être nécessaires à sesfonctions futures et en développant la fierté d’appartenir à uncorps. Elles sont des points de ralliement vers lesquels le personnelde l’armée de Terre, selon sa catégorie, aime à se tourner, au-delàdes clivages d’armes et de spécialités. Ces « maisons mères » appor-tent leur contribution au renforcement des valeurs de l’armée deTerre et de sa cohésion.

Les écoles d’application ont une double mission de formation etde réflexion doctrinale. Elles transforment le militaire en soldat « prêtà servir ». Elles agissent sur la formation d’individus déjà avertis dela chose militaire. Elles développent, en cohérence, l’apprentissagedes savoir-faire et des savoir-être, constitutifs de la « culture d’arme ».Elles les font évoluer en parallèle avec la doctrine. Les générauxcommandant les écoles d’armes sont les garants de l’orthodoxie deleur culture d’arme (7).

Les écoles de spécialité et centres de formation (ETAP, EMHM,CMIDOME, EMSAM…), à l’instar des écoles d’application, dévelop-pent autour de savoir-faire particuliers une culture spécifique qui sesuperpose aux cultures précédemment acquises.

Les régiments dont il a été rappelé qu’ils sont le cœur de l’arméede Terre font vivre leurs cultures particulières. Ils développent l’espritde corps et rassemblent autour du drapeau ou de l’étendard –signe historique de ralliement dans les batailles et marque de cetteidentité particulière – militaires d’active comme de réserve et personnel civil de l’armée de Terre. Ils peuvent avoir des traditionspropres qui s’ajoutent à celles de leur arme comme de puissantsfacteurs d’attractivité (chasseurs, dragons, spahis, bigors…). Certainescoutumes, le chant, les refrains de régiment, certains attributs de tra-dition contribuent à fortifier l’image du régiment et l’identité danslaquelle il se reconnaît. Ces instruments de cohésion doivent avoirdes références historiques reconnues et ne jamais prêter le flanc àl’excès ou à la dérive, encore moins au non respect de la personne.

ONNANTEUne forte identité est facteur derayonnement pourl’armée de Terre.S’appuyant sur la richessede son histoire, sur sadiversité et son unité,cette identité doit vivre et évoluer. Elle est tout sauf exclusive.Elle doit permettre àchacun, militaire d’activeou de réserve et personnelcivil, de trouver la place qui lui convient dans cettegrande famille, de le rendresûr et fier de ses valeurs.Elle participe en définitiveà l’amélioration del’efficacité de l’armée deTerre et à l’accroissementde son rayonnement.C’est la raison pourlaquelle elle ne peut êtreque le résultat del’expression d’une volontécollective forte etdéterminée.

LES ARMES ET SERVICES

Les cavaliersfêtent Saint Georges.

Les fantassinsfêtent

Saint Maurice.

L’ARME BLINDÉE CAVALERIEL’arme blindée cavalerie porte en elle un passé glorieux au service de laFrance de Marignan à Iéna, des premiers engagements de chars à Berry-au-Bacjusqu’à l’épopée de la 2e DB. Inscrit dans les plis des étendards, ce passé a inspiré les cavaliers d’Indochine, d’Algérie et de tous les théâtres d’opérationsextérieures.

Cette histoire prestigieuse, partie du patrimoine national et fierté descavaliers, qu’ils soient chasseurs, cuirassiers, dragons, éclaireurs, hussards, légion-naires, parachutistes ou spahis, a forgé l’esprit particulier de l’arme blindée cava-lerie : panache, allant, audace, intrépidité, détermination et goût de l’action, maiségalement de la réflexion tactique et humaniste. Ces vertus « cavalières », parta-gées par tous dans une complicité et une fraternité d’équipage, se résument endeux mots : « l’esprit Leclerc ».

Plus que jamais au cœur du combat interarmes, en permettant l’engage-ment par l’acquisition du renseignement de contact et la sûreté, et en créant ladécision dans la manœuvre, l’arme blindée cavalerie investit naturellement l’univers des hautes technologies. Cet équilibre achevé de la tradition et de lamodernité est le ciment de sa cohésion et le vecteur de son efficacité au servicedes armes de la France.

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L’INFANTERIE : UN MÉTIER, UN ÉTAT D’ESPRIT, UNE HISTOIRE. L’infanterie c’est un cœur de métier au cœur de l’action, le combat débarqué aucontact direct de l’adversaire. Ce cœur de métier est enrichi des savoir-faire spéci-fiques des parachutistes, des alpins et des mécanisés, des marsouins et légionnai-res, les vertus professionnelles des uns venant conforter celles des autres.

L’infanterie c’est un état d’esprit fait :

d’enthousiasme, cet élan de l’esprit, du cœur et du corps qui permet de surmon-ter les appréhensions face au danger et les souffrances dans l’action, d’entraînerles hommes vers le haut et vers l’avant pour l’emporter ;

de rigueur professionnelle dans la combinaison de ces deux éléments essen-tiels de l’action que sont le mouvement et le feu d’un armement servi à la perfec-tion ;

de rusticité mais aussi de modernité car seule la maîtrise des évolutions technologiques permet, à conviction et engagement physique équivalents, des’imposer ;

de camaraderie enfin, entre compagnons d’arme partageant au quotidien, sansdémagogie ni flagornerie, les mêmes joies professionnelles mais aussi lesmoments les plus durs, la même grandeur mais aussi les mêmes misères.

L’infanterie c’est une histoire sacrée, celle de notre pays et le fantassin d’aujourd’hui, comme celui d’hier, reste un homme simple motivé par des idéessimples mais fortes, la fidélité au devoir, le culte de la mission et le service de laFrance.

L’ARTILLERIELes artilleurs, toutes spécialités confondues, se reconnaissent dans une victoire quia mis en avant leurs qualités : Wagram. Aujourd’hui comme en 1809, l’artillerie, aucœur de la mêlée, coordonne, délivre des feux et met en œuvre des moyens tou-jours à la pointe du progrès au profit d’une action d’ensemble, dans un cadreinterarmes. Wagram, c’est l’âme de l’artillerie, c’est la force de l’imagination canali-sée, c’est la puissance de la volonté affirmée, c’est l’efficacité de la compétencepartagée.

L’artilleur est un soldat : homme d’équipe, disponible aux autres, ouvert à celuiqu’il appuie, rigoureux et toujours à l’affût d’initiatives. Il est animé par une pré-disposition à comprendre, travailler, proposer et côtoyer des personnes issues decultures et de milieux différents, en respectant leur spécificité.

L’artilleur est l’homme des solutions.

DE L’ARMÉE DE TERRE

Les artilleursfêtent

Sainte Barbe.

Leslégionnairescommémorent les combats de Camerone.

LA LÉGION ÉTRANGÈRETroupe combattante interarmes encadrée par des officiers français, la Légion étran-gère est composée de sous-officiers et de militaires du rang servant à titre étranger. Tous sont liés au service par un contrat d’engagement ; ils souscrivent lepremier en qualité de simple légionnaire.

La Légion étrangère constitue le volet militaire de la tradition séculaired’accueil et d’intégration de la France. Autorisée à recruter des étrangers, la Légionétrangère doit donc faire vivre, rendre homogène et souder une mosaïque humai-ne très variée. Plus de 35 000 étrangers au service de la France, dans ses rangs, ontdéjà donné leur vie pour leur patrie d’adoption. Continuer à animer l’esprit quipermit un tel sacrifice symbolise avec force l’identité de la Légion. Ainsi, l’adhésionà des valeurs communes forge l’âme du légionnaire. La discipline, le culte de lamission, l’amour du travail bien fait, le respect et la solidarité forment la trame deson code d’honneur qui explicite l’inscription figurant sur les emblèmes des régi-ments étrangers : Honneur Fidélité.

Cette adhésion profonde à des repères clairement définis rend possible, avecune ressource humaine aussi diverse, la constitution d’une troupe moderne, compé-tente, et ayant su, depuis sa création, s’adapter aux évolutions des armées françaises.

La nature exceptionnelle des hommes que la Légion recrute impose desresponsabilités de commandement centralisées, autonomes et adaptées. LeCOMLE, dépositaire et garant du statut « titre étranger », veille à ce que les liens deconfiance réciproque qui se tissent chaque jour entre les légionnaires et leurschefs restent la source d’un esprit de corps inébranlable, gage de fidélité desétrangers au service de la France.

C’est ce qu’exprime la devise « Legio Patria Nostra ».

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LES ARMES ET SERVICES

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LE GÉNIELe génie et ses sapeurs, héritiers du maréchal de VAUBAN, se présententcomme l’arme du terrain et des villes par excellence.

Ingéniosité, technicité et courage tenace caractérisent cette arme savante,d’appui et de métier :

savante, composée de soldats, d’ingénieurs ou de techniciens, elle est par tradi-tion toujours à la pointe des techniques. Dans le passé : aéronautique, télégraphie,voies de communication. Aujourd’hui : construction, production d’énergie, traite-ment de l’eau, dépollution ;

d’appui pour tout ce qui ressort de l’aide et du soutien au déploiement de nosforces comme de l’ensemble des actions de soutien et de sauvegarde à l’égarddes populations civiles, nationales et autres ;

de mêlée pour tout ce qui ressort des actions de combat, notamment dans leszones urbaines, à moins de 50 mètres de l’ennemi.

Acteur majeur de l’armée de Terre et de la Défense civile, l’arme du génie sedistingue par ses trois composantes complémentaires : le combat (déminage, fran-chissement, interventions en milieu subaquatique, mobilité…), l’infrastructure(ingénierie militaire, construction, réseaux…) et la sécurité (séismes, inondations,incendies…).

Les marsouinscommémorentles combats de Bazeilles.

Les sapeursfêtent

Sainte Barbe.

LES TROUPES DE MARINEConstituées à l’origine pour tenir garnison Outre-Mer, les troupes de mariney ont acquis une culture d’ouverture au monde. En outre, les missions lointainesont exigé de cette arme qu’elle couvre des domaines de spécialités variés (combatde l’infanterie et des blindés, feux d’appui, communications…) dont l’exercice,aujourd’hui, se renforce d’une expérience ancienne de la professionnalisation.

Transcendant la notion de maîtrise de techniques militaires, les troupes de marinese fédèrent autour d’un symbole unique, l’ancre d’or, marque d’un style propredont les traits essentiels sont :

une fraternité d’arme, état d’esprit entretenu par des rapports humains simpleset chaleureux entre compagnons d’armes ;

une faculté d’adaptation aux situations les plus insolites, véritable style de vie,produit de l’histoire et d’expériences opérationnelles réitérées ;

un « humanisme militaire », culture de l’autre perpétuant notamment cette apti-tude à nouer des contacts avec les populations les plus diverses et à gagner leurconfiance.

Ces valeurs identitaires fortes donnent son sens à l’engagement des marsouins etdes bigors et fondent toujours la vocation naturelle des troupes de marine au ser-vice Outre-Mer et à l’étranger.

DE L’ARMÉE DE TERRE

L’ALAT fête Sainte Clotilde.

LES TRANSMISSIONS« L’arme qui unit les armes », selon sa devise, assure la mission la plus transversequi soit. Elle s’efforce de diffuser ses compétences auprès de tous, tant le besoinde maîtriser l’information est aujourd’hui essentiel dans la gestion des crises, laconduite des opérations ou, tout simplement, le fonctionnement quotidien denotre armée de Terre.

Pourtant, même si certaines des techniques qu’il met en œuvre sont largementpartagées, le transmetteur n’en assure pas moins des fonctions capitales qui luidemeurent spécifiques et qui exigent :

un engagement opérationnel permanent : toujours parmi les premiers enga-gés sur un théâtre et les derniers à le quitter, le transmetteur exerce son métier,même en exercice, en vraie grandeur et en permanence, en situation de paix, decrise ou de guerre ;

une compétence technique sans cesse actualisée : obligé de maîtriser undomaine en constante évolution, le transmetteur doit sans cesse se remettre encause et faire preuve de la plus grande agilité intellectuelle ;

un sens aigu des responsabilités : souvent isolé, il exerce celles-ci en mettanten pratique son sens de l’autonomie et de l’initiative ;

un esprit de dévouement total à ses compagnons des autres armes : letransmetteur met tout en œuvre pour offrir au chef opérationnel comme à tousceux qui ont besoin d’informations, le service qu’ils attendent de lui, en s’efforçantd’effacer les contraintes que la technique lui impose.

Les transmissions, plus que jamais, sont l’arme du commandement.

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L’AVIATION LÉGÈRE DEL’ARMÉE DE TERRE

Arme très jeune puisque créée en 1954, ayant longtemps puisé ses référencesdans l’ensemble des armes dont étaient issus ses officiers, l’ALAT constitue aujour-d’hui une fonction opérationnelle à part entière : l’aéromobilité de l’armée deTerre.

Totalement intégrée au combat des forces terrestres, tout en possédant laparticularité de pouvoir s’affranchir des contraintes du terrain, elle a pour vocationd’être l’arme de l’initiative et de l’urgence dont l’engagement permet d’emporterla décision.

C’est pourquoi elle a choisi pour patronne Sainte Clotilde qui, selon la légende,permit à Clovis d’être victorieux à Tolbiac en submergeant l’ennemi sous le feu duciel. Le béret bleu symbolise la troisième dimension et constitue le principal sym-bole fédérateur de l’ALAT.

Lestransmetteurs

fêtent Saint Gabriel.

LES ARMES ET SERVICES

Le Matériel fêteSaint Éloi.

Les tringlotscélèbrent

l’empereur.

LE MATÉRIELHéritier des anciens arsenaux royaux comme des unités réalisant le soutiendes régiments d’artillerie lors des campagnes napoléoniennes, le matériel est à lafois arme et service.

Ses compagnies, créées en 1943, ont participé, intégrées aux divisions françai-ses, à l’ensemble des opérations qui permirent la reconquête du territoire national.Depuis, elles se sont illustrées sur tous les théâtres extérieurs, en Indochine, enAlgérie... et actuellement au sein même de tous les groupements de forces, fran-çais et multinationaux, agissant dans le cadre du règlement des crises.

Arme jeune, le matériel, qui approvisionne, répare et gère matériels etmunitions, se doit d’être opérationnel tous les jours, en garnison comme sur lesthéâtres extérieurs, afin de répondre en permanence aux besoins des forces.Agissant sur les terrains d’opérations, de manœuvre ou dans les ateliers, mettanten œuvre des techniques complexes – parfois ultra-modernes – et très variées, leshommes et les femmes du matériel s’efforcent en tous temps de remplir une mis-sion discrète et parfois difficile mais exaltante et toujours vitale pour la capacitéopérationnelle de l’armée de Terre.

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LE TRAINCréé par Napoléon 1er, le 26 mars 1807 (8) pour pallier les insuffisances dela compagnie civile Breidt, autonome depuis 1945, le train est l’arme des mou-vements et des ravitaillements ou, plus généralement encore, de la maîtrise desflux de forces et de ressources. Tenant son surnom du mousqueton de cavalerie àtringle modèle 1816, enrichi par plus d’un siècle de vie commune avec les commis-saires ordonnateurs aux armées, l’artillerie et la cavalerie, le tringlot en a héritél’esprit interarmes qui fait de lui un acteur majeur du soutien opérationnel.

Présent à tous les échelons, tout au long des lignes de communications qu’iljalonne de ses fanions verts et blancs, il s’applique à la tâche, fait feu quand il fautet doit à sa remarquable capacité d’adaptation, son aptitude à faire face aux situa-tions et missions les plus variées.

Agissant dans des zones d’action étendues, participant aux transits aériens,maritimes et terrestres, le tringlot acquiert, dès son premier emploi, l’autonomie,l’esprit d’initiative et le pragmatisme qui nourrissent son dévouement à la mission,son esprit de sacrifice, son sens aigu du service rendu.

Opiniâtre, altruiste, soucieux de l’intérêt général, il trouve sa légitime fierté dans lareconnaissance du commandement et la chaleureuse estime de ses frères d’armes.

8 Par note n° 177/DEF/MA/EMAT/CAB/36

du 15 juin 1973, lafête du train est

célébrée le 26 mars,

date anniversaire de sa création.

LE COMMISSARIAT DE L’ARMÉE DE TERREL’action du commissariat de l’armée de Terre s’inscrit dans une dynamiquedestinée à offrir à l’armée de Terre le cadre général à même de favoriser le déve-loppement de la capacité opérationnelle de ses unités. Ainsi, la satisfaction perma-nente des besoins exprimés par les formations et leurs administrés demeure aucœur des préoccupations des actions engagées en matière d’administration et desoutien de l’homme.

Les femmes et les hommes du commissariat, par la richesse qu’apportent leurformation, leur expertise, leur volonté d’agir pour le bien de tous, concourent àl’atteinte de cet objectif. Ils y parviennent par la recherche permanente de la quali-té des prestations offertes dans le domaine des droits individuels, par la satisfac-tion des besoins exprimés en métropole et en opérations extérieures par les for-mations en matière financière et logistique, par la mise à disposition d’une gammed’effets, d’équipements et de matériels évolutifs et adaptés aux besoins opération-nels et à la sécurité des combattants. Ils assurent également le développementd’un soutien de proximité au travers de la généralisation des applications dérivéesdes nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Fidèle à ses traditions et à son sens du service, le commissariat de l’armée deTerre œuvre au côté et au profit des hommes et des femmes de l’armée de Terre.

DE L’ARMÉE DE TERRE

Lescommissaires

fêtent Saint Martin.

Le GSEM fête SaintAmbroise.

LE GROUPE DE SPÉCIALITÉS ÉTAT-MAJOR

Le groupe de spécialités état-major (GSEM) est apparu en 1976 avec la création du corps technique et administratif et la réorganisation du corps des sous-officiers. Fort de quelques 4500 personnes servant dans des domainestrès variés comme les ressources humaines, l’administration et la chancellerie,les activités juridiques et financières ou la communication, il est présent dans laquasi-totalité des formations de l’armée de Terre.

Garant d’une compétence administrative et technique indispensable au bonfonctionnement de ces formations, il facilite et simplifie l’exercice du commande-ment dans ces domaines et lui permet de se consacrer pleinement et sereinementà la mission opérationnelle.

Le GSEM a choisi le patronage d’Ambroise de MILAN, connu comme le modèle del’organisateur et de l’administrateur, du conseiller désintéressé à la forte person-nalité empreinte de courage tranquille, de résolution dans l’action et animé d’uneinébranlable espérance.

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LE SERVICE DE SANTÉ DE L’ARMÉE DE TERRE

Héritier d’une longue tradition remontant à l’antiquité, le service de santédes armées a pour mission première et fondamentale d’assurer la préparation et lesoutien des forces en tous lieux et en toutes circonstances, en temps de paixcomme en opérations, en s’appuyant sur un principe qui lui est propre : celui de saprésence au contact immédiat des troupes pour assurer une prise en charge descombattants qui soit la plus rapide et la meilleure possible.

Présent à tous les échelons hiérarchiques, il dispose pour cette mission depersonnel et de matériels de haut niveau, mis directement à la disposition des for-ces et eux-même soutenus par ses moyens organiques propres : les hôpitaux, leravitaillement sanitaire, la recherche médicale, les écoles de formation et différentsorganismes spécialisés.

L’ensemble forme un tout autonome, complémentaire et indissociable,dont la raison d’être et la cohérence se trouvent dans la définition de sa missionpremière et dans la vocation de dévouement et d’humanité au service des hom-mes, caractéristique commune du personnel qui le compose.

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Le service de santé fêteSaint Luc.

SIRPA Terre, cellule Éditions, 14, rue Saint-Dominique 00453 Armées — Conception : J. Brochot — Impression : EIAT - SCE - 2003070022 - 01 39 20 83 69