epidémiologie de la sensibilité aux antibiotiques de ... · 15esjournées nationales...
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15es JNI, Bordeauxdu 11 au 13 juin 2014
du mercredi 11 au vendredi 13 juin 2014
Bordeauxet l’interrégion Aquitaine § Limousin
15es Journées Nationalesd’Infectiologie
1
du mercredi 11 au vendredi 13 juin 2014Palais des Congrès de Bordeaux
Bordeauxet l ’ interrégion Aquitaine § Lim ousin
15es Journées Nationalesd’Infectiologie
Epidémiologie de la sensibilité aux antibiotiquesde Helicobacter/Campylobacter
Dr Philippe LehoursBordeaux
15es Journées Nationales d’Infectiologie, Bordeauxdu 11 au 13 juin 2014
Déclaration d’intérêts de 2012 à 2014
• Intérêts financiers : aucun
• Liens durables ou permanents : aucun
• Interventions ponctuelles : aucune
• Intérêts indirects : aucun
Evolution naturelle de l’infection à H. pylori Muqueuse normale
Gastrite chronique
Gastrite superficielle
Lymphomedu MALT atrophie
Ulcères
Aucunsymptomemétaplasie
dysplasie
Adenocarcinome
H. pylori
<1%
100%
15-20%
MacrolidesClarithromycine
CMI basses (0.03 mg/l)Action peu dépendante du pH Bonne concentration au niveau de la muqueuse
NitroimidazolésMétronidazole
CMI modérées (1 mg/l)Activité non dépendante du pHFortes concentrations muqueuses
ßlactaminesAmoxicilline
CMI basses (0.03 mg/l)Action pH dépendante Faibles concentrations muqueuses
H
Résistances-Définitions
• Résistance bactérienne- naturelle : concerne toutes les souches au sein d’unemême espèce
- résistance acquise : concerne quelques souches“primaire” = avant le traitementsecondaire = après échec thérapeutique
• Résistance pharmacologique- sensibilité in vitro , mais inactivité in vivo
Etude Européenne (EHSG)avril 2008-juin 2009
• 1 centre pour 10 à 20 millions d’habitants
- 32 centres (18 pays)• Inclusion de 50 à 100 souches par centre
• Exclusion des patients ayant déjà reçu un traitement d’éradication anti H. pylori
- résistance primaire uniquement
• Antibiogramme par détermination de la CMI (E-test)
- clarithromycine, lévofloxacine, amoxicilline, tétracycline,rifabutine, métronidazole
EHSG
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
moyenne : 17,5 % (5,7 – 35,5)
Taux de résistances primaires à la clarithromycine (1893 souches d’adultes)
36,633,3
31,5
26,724,7
22,0 22,0 21,3 20,0
16,014,0
9,0 8,4 7,8 6,9 6,9 6,0 5,6
0
10
20
30
40
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
% résistance
≥ 15%10-15%<10 %
pas de données
Répartition par pays de la résistanceà la clarithromycine
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
DDD pour 1000 habitants/jour
Consommation de macrolidesdans 17 pays Européens
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10OthersRokitamycinTelithromycinJosamycinMiocamycinMidecamycinSpiramycinRoxithromycinErythromycinAzithromycinClarithromycin
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
Impact de la résistance à la clarithromycine
Bilan de 20 essais cliniques (1999-2003) (IPP-clarithromycine-amoxicilline)
0
50
100 87.8
18.3
% éradication
Clari SN=1702
Clari RN=273
Mégraud F., Gut 2004;53:1374-84
AGA A
2144A2143
AUA
AAG
UCGG A
CC
UC
GAUGUUC
A U
CC
GG
.
A
C UGG
G G
C C
CG A
C U
G UC
GG
A
G U
C G.
CU GA
G / CG
domaine V de l’ARNr 23S
de H. pylori
Mécanisme de résistance aux macrolides chez H. pylori
Défaut d'affinité de la cibledu aux mutations ponctuelles
chromosomeX
ADNr 23S
ADNr 23SX
A2142C Wild-type
Wild-typeAG A2142C
A2142GA2143G
Flu o
resc
e nc e
–d(
F 2)d
t
Temperature
A2142C Wild-type
Wild-typeAG A2142C
A2142GA2143G
Flu o
resc
e nc e
–d(
F 2)d
t
Temperature
génotype sauvage
triple population
Oleastro M., J Clin Microbiol 2003.
Détection moléculaire des mutations
28,026,3 26,6
23,3
17,8 17,214,9
13,311,2
10,0 9,17,5 7,0 5,9 5,6 4,6 4,4 4,0
0
10
20
30
40
Taux de résistances primaires à la lévofloxacine (1893 souches d’adultes)
moyenne : 14,1 % (4,0 – 28,0)
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
% résistance
≥ 20%15-20%<15 %
pas de données
Répartition par pays de la résistanceà la lévofloxacine
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
OthersMoxifloxacinOfloxacinLevofloxacinNorfloxacinCiprofloxacin
1,43
2,27
1,25
2,47
0,89
2,181,89
1,371,5
1,14 1,121,051,01 0,93
0,62
3,163,35
0,48
Consommation de fluoroquinolones dans 17 pays Européens
DDD pour 1000 habitants/jour
Antibiotic No. % No. %adultes (1893) enfants (311)
Clarithromycine 332 17,5 99 31,8
Lévofloxacine 267 14,1 8 2,5
Comparaison des taux de résistanceadultes-enfants
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
Amoxicillin 14 0,7* 1 0,3*
Tétracycline 17 0,9* 0 0
Rifabutine 22 1,1 1 0,3
Métronidazole 661 34,9 80 25,7
Taux de résistance aux autres antibiotiques
Antibiotic No. % No %adultes (1893) enfants (311)
* fausses résistances
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
Distribution des souches en fonction du nombre de marqueurs de résistance
No. de marqueurs de résistance
51,3
36,8
12,0
1,8 0,20
10
20
30
40
50
60
0 1 2 3 4
%
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
Résistance à la clarithromycine et aumétronidazole
Total : 173 (7,8%), adultes : 136 (7,3%), enfants : 28 (9,0%)
- pays avec les plus forts taux :
Hongrie 13,3% Pologne 12,0%Autriche 12,5% France 11,4%
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
Résistance à la clarithromycine, lévofloxacine et métronidazole
Total : 35 (1,6%), adultes : 34 (1,8%), enfants : 1 (0,3%)
- pays avec les plus forts taux :
Slovénie 4,4% Portugal 2,9%France 3,5% Autriche 2,7%
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
Résistance de H. pylori aux antibiotiques au CNR (388 souches, de 11/2011 à 04/2014)
Antibiotique % résistance*
Métronidazole 60,3Clarithromycine 44,6Lévofloxacine 10,3Rifampicine 0,5Tétracycline 0Amoxicilline 0
* primaire et secondaire
Conclusions (1)
• Les niveaux de résistance aux macrolides sont très/trop élevés
- modification des stratégies de traitement probabiliste
- traitement guidé par la détection moléculaire desmutations associées à la résistance
• Les niveaux de résistance sont aux fluoroquinolonessont élevés
- à utiliser après réalisation d’un antibiogramme
- traitement guidé par la détection moléculaire desmutations associées à la résistance (variabilité desméthodes)
Conclusions (2)
• L’impact de la résistance au métronidazole est limité• Très rares cas de résistance à la tétracycline et à la
rifabutine
• Absence de résistance à l’amoxicilline
Découverte de l’importance des Campylobacters dans les maladies
diarrhéiques
1972 - ButzlerApplication d’une méthode de filtration
1977 - SkirrowMise au point d’un milieu d’isolement sélectif
• Les Campylobacterioses sont la cause la plus fréquentede gastroentérites aigues en Europe et dans les pays industrialisés
Epidémiologie
• 80% des infections à Campylobacter sont contractées via l’alimentation
C. jejuni 3 071 156 44 3 271C. coli 808 46 19 873C. fetus 89 289 72 450C. upsaliensis 33 4 3 40C. lari 20 7 3 30C. sputorum 3 3 2 8C. hyointestinalis 4 - - 4A. cryaerophila 1 - - 1H. cinaedi 2 3 1 6Campylobacter sp. 78 26 13 115C. jejuni ssp doylii 5 - 2 7Helicobacter pylori - - 2 2Total 4 114 534 161 4 807
Distribution des Campylobacter sp reçusau CNR (1986 à 2000)
Selles TotalSang autres
Campylobacters et bêta-lactamines (1)
• Sensibilité naturelle- ampicilline, amoxicilline, carbapénèmes- acide clavulanique seul
• Résistance naturelle
- peni G, carboxy et ureïdopénicillines- céphalosporines- faible affinité pour les PLP, défaut de pénétration
0
20
40
60
80
100
86-89 90-93 94-97 98-02 2003-5 2006-8 2009-10
% résistant C. jejuniC. coli
50,8 53,746,6
51,5 54,2
65,2
44,450,4
34,826 27
2329,9
22,7
p<0.001
Evolution de la résistance de C. jejuni et C. coli à l’amoxicilline (1986-2010)
Campylobacters et macrolides
• Sensibilité naturelle- érythromycine, clarithromycine
• Résistance acquise- <5% toutes espèces confondues- C. coli > C. jejuni > C. fetus- mutation au niveau de l’ARNr 23S
0
20
40
60
80
100
86-89 90-93 94-97 98-02 2003-5 2006-8 2009-10
C. jejuniC. coli
0,89,9
1,1
12,2
1,7
18
2,511
0,910
1
10
0,5
13,9
Evolution de la résistance de C. jejuniet C. coli aux macrolides (1986-2010)
% résistant
Campylobacters et quinolones (1)
• Sensibilité naturelle- acide nalidixique et fluoroquinolones
• Résistance naturelle- acide nalidixique : marqueur de résistance
intrinsèque spécifique de C. fetus, C. lari- C. fetus et C. lari sensibles fluoroquinolones
Campylobacters et quinolones (2)
• Résistance acquise
- mutation au niveau de la « Quinolone Resistance Determining Region » ou QRDR du gène gyrA
- résistance croisée entre molécules
0
20
40
60
80
100
86-89 90-93 94-97 98-02 2003-5 2006-8 2009-10
C. jejuniC. coli
4,9 68,98,5
17
41,5
26,3
44,6
28,9
44,538
53 47
74,3
p<0.001
Evolution de la résistance de C. jejuni et C. coli à l’acide nalidixique (1986-2010)
% résistant
Campylobacters et autres antibiotiques
• Tétracyclines
- C. coli > C. jejuni > C. fetus- gène plasmidique tetO
0
20
40
60
80
100
86-89 90-93 94-97 98-02 2003-5 2006-8 2009-10
C. jejuniC. coli
8 11,3 1117,1 18
31,9
15
3325,7
50,4
32
4435,5
69,6
p<0.001
Evolution de la résistance de C. jejuni etC. coli aux tétracyclines (1986-2010)
% résistant
Campylobacters et autres antibiotiques
• Aminosides- très rares cas de résistance à la gentamicine
(inactivation enzymatique)
• Tétracyclines
- C. coli > C. jejuni > C. fetus- gène plasmidique tetO
Résistance des Campylobacters aux antibiotiques au CNR (données 2013)
Antibiotique Proportion de souches résistantes (%)
Érythromycine Tétracycline GentamicineCiprofloxacineAmpicillineAmoxicilline+AC
3,752,20,0853,434,20,3
3,051,80,2551,929,30,22
privés(n=3103)
hôpitaux(n=1190)
Conclusions (1)
• Les macrolides gardent leur activité sur les Campylobacters
- fortes concentrations in situ
- peu de risque d’échec, mais à réserver aux infectionsdigestives
• Forts taux de résistance aux tétracyclines- classe d’antibiotique en perte d’intérêt pour les infectionsà Campylobacters
- ne pas utiliser pour les infections systémiques
Conclusions (2)
• Diminution de la résistance à l’ampicilline
• Absence de résistance à l’amoxicilline+AC
- faire vérifier toute résistance (identification, etantibiogramme)
• Augmentation importante de la résistance aux fluoroquinolones
- à utiliser pour toute infection systémique aprèsréalisation d’un antibiogramme
- pour C. fetus demander une CMI
GEFHGROUPE D’ETUDE
FRANCAIS DES HELICOBACTERS
Helicobacter pylori
A c t u a l i t é s 2 0 1 5
Vendredi 30 janvier 201523ème réunion annuelle
PARIS
Antibiotique
CIP
ERY*
TET
AM
AMC
ETP
GM
CMI critiques(mg/L)
Diamètrescritiques (mm)
S R S R
<0,5 >0,5
<4 >4
<2 >2
<4 >16
<4/2 >16/2
<1 >1
<2 >2
>26 <26
>20 <20
>30 <30
>19 <14
>19 <14
>17 <17
valable pour CJ, CC et CF
non valable pour CF
valable pour CJ et CCmais pas pour CF
valable pour CJ, CCet CF
modification proposée par le CNRCH par rapport à l’EUCAST
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Antibiotique
CIP
ERY*
TET
AM
AMC
ETP
GM
CMI critiques(mg/L)
Diamètrescritiques (mm)
S R S R
<0,5 >0,5
<4 >4
<2 >2
<4 >16
<4/2 >16/2
<1 >1
<2 >2
>26 <26
>20 <20
>30 <30
>19 <14
>19 <14
>17 <17
valable pour CJ, CC et CF
non valable pour CF
valable pour CJ et CCmais pas pour CF
valable pour CJ, CCet CF
modification proposée par le CNRCH par rapport à l’EUCAST
Facteurs de risque associés à la résistance aux antibiotiques
(analyse multivariée)
- Clarithromycineêtre résident hors Europe du nord p : 0,003
- Lévofloxacineêtre résident sud-Européen p : 0,001avoir plus de 50 ans p : 0,012
- Métronidazoleêtre né hors Europe p : <0,001être de sexe féminin p : <0,001
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
Multirésistance (données 1986-2010)
• 84% des Campylobacters étaient resistants à au moinsune classe d’antibiotique et dans 20% à 3 classesd’antibiotiques
• Le profil de résistance le plus communément retrouvéinclus la résistance à au moins 2 molécules parmi lesfluoroquinolones, tétracyclines et ampicilline
Traitement des infections à Campylobacter
Infections entériques :
Infections systémiques :
Traitement symptomatique+/- antibiotiques : macrolide (azithro 5j)
tétracyclinefluoroquinolone (si sensible)
Augmentin®
Bi-thérapie antibiotique :gentamicine + amoxicilline ou Augmentin®
fluoroquinoloneimipénèmefosfomycine
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
0-9 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79 80-89 90-99 >100
6733
26763054
18481372 1548 1382
1594
960
Age
163 6
Nombre de souches de Campylobacterrépertoriées au CNR selon l ’âge (2003-2010)
autres
C. jejuniC. coli
Distribution des CMI du métronidazole
179128
174
260208 207
161
10149 48 66 57 78
488
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
CMI
No. de souches
Mégraud F., Gut 2013;62:34-42
- ne plus tester en routine l’amoxicilline et lemétronidazole
Récommandations françaisesCA-SFM 2014
- MH10% sang de cheval, 3McF, 48-72h incubation à 37°C
antibiotiquesCMI (mg/L)
S≤ R >Clarithromycine 0,5 0,5Lévofloxacine 1 1Rifampicine 1 1Tétracycline 1 1
Antibiotiques à tester
• Antibiogramme minimal
- ampicilline et amox+acide clavulanique- érythromycine- tétracycline- ciprofloxacine
• Antibiogramme de seconde intention
- gentamicine- ertapénème
Origines de la résistance aux fluoroquinolones
Utilisation dans le traitement des infections chez l’homme? Utilisation en vétérinaire (enrofloxacine)?
arguments :- les taux de résistance chez l’enfant (<10 ans) ne sont passignificativement différents de ceux chez l’adulte
- les pays où l’enrofloxacine n’est pas utilisée, ont des tauxde résistance bas