ensisheim, un voyage dans le temps

26
Ensisheim Un voyage dans le temps

Upload: carre-blanc-editions

Post on 30-Jul-2016

254 views

Category:

Documents


4 download

DESCRIPTION

 

TRANSCRIPT

Page 1: Ensisheim, un voyage dans le temps

Ensisheim

Un voyage dans le temps

Page 2: Ensisheim, un voyage dans le temps

12 13

EnSiShEim Un voyage dans le temps

13

Q ui ne s’est jamais interrogé sur l’histoire de sa ville ? Sur ses transforma-

tions urbaines ? Son évolution au cours des siècles ? Ses commerces et ses

jardins ? Derrière ces questions, c’est également notre propre histoire que nous

interrogeons, nos racines, notre patrimoine, notre identité et notre existence.

En cela, se plonger dans l’histoire de sa commune, c’est comme entreprendre un fabuleux

voyage à travers les époques et les styles de vies de nos ancêtres. Ce voyage, nous vous

propo sons de le faire en parcourant page après page l’histoire de la ville d’Ensisheim, grâce

aux archives qui ont été conservées et aux mémoires qui ont été ravivées.

Ensisheim a su évoluer au cours des années, grâce à ses habitants qui lui ont apporté

dynamisme et vitalité. Si d’importantes transformations économiques ont modifié le

paysage urbain de la commune, la vie sociale est toujours restée très forte et solidaire.

C’est un témoignage de cette histoire humaine et collective qui vous est restitué à travers

de nombreux documents iconographiques. Un travail méthodique et minutieux de collecte

de documents a été entrepris depuis plusieurs années par de fervents acteurs de la préser-

vation de notre mémoire collective. Des cartes postales, des photographies, des affiches, des

archives et des plans vous sont proposés et commentés. Des anecdotes et des témoignages

viennent également ponctuer les pages de ce recueil thématique.

Que vous soyez natifs d’Ensisheim ou de passage, puisse ce livre vous réunir autour de bons

souvenirs et vous émerveiller par le développement de cette commune au destin unique.

Merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à alimenter nos archives en nous apportant

leurs documents avec enthousiasme et confiance. À ceux qui se sont réunis pour retrans-

crire fidèlement la mémoire de notre ville en effectuant un travail de fourmis. À ceux

également qui ont su la mettre en mots pour nous raconter cette histoire, notre histoire,

l’histoire d’une ville où chaque époque marque de son empreinte la vie d’une commune

chère à ses habitants.

Michel Habig,

maire d’Ensisheim.

Le mot du maire

Page 3: Ensisheim, un voyage dans le temps

12 13

EnSiShEim Un voyage dans le temps

13

Q ui ne s’est jamais interrogé sur l’histoire de sa ville ? Sur ses transforma-

tions urbaines ? Son évolution au cours des siècles ? Ses commerces et ses

jardins ? Derrière ces questions, c’est également notre propre histoire que nous

interrogeons, nos racines, notre patrimoine, notre identité et notre existence.

En cela, se plonger dans l’histoire de sa commune, c’est comme entreprendre un fabuleux

voyage à travers les époques et les styles de vies de nos ancêtres. Ce voyage, nous vous

propo sons de le faire en parcourant page après page l’histoire de la ville d’Ensisheim, grâce

aux archives qui ont été conservées et aux mémoires qui ont été ravivées.

Ensisheim a su évoluer au cours des années, grâce à ses habitants qui lui ont apporté

dynamisme et vitalité. Si d’importantes transformations économiques ont modifié le

paysage urbain de la commune, la vie sociale est toujours restée très forte et solidaire.

C’est un témoignage de cette histoire humaine et collective qui vous est restitué à travers

de nombreux documents iconographiques. Un travail méthodique et minutieux de collecte

de documents a été entrepris depuis plusieurs années par de fervents acteurs de la préser-

vation de notre mémoire collective. Des cartes postales, des photographies, des affiches, des

archives et des plans vous sont proposés et commentés. Des anecdotes et des témoignages

viennent également ponctuer les pages de ce recueil thématique.

Que vous soyez natifs d’Ensisheim ou de passage, puisse ce livre vous réunir autour de bons

souvenirs et vous émerveiller par le développement de cette commune au destin unique.

Merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à alimenter nos archives en nous apportant

leurs documents avec enthousiasme et confiance. À ceux qui se sont réunis pour retrans-

crire fidèlement la mémoire de notre ville en effectuant un travail de fourmis. À ceux

également qui ont su la mettre en mots pour nous raconter cette histoire, notre histoire,

l’histoire d’une ville où chaque époque marque de son empreinte la vie d’une commune

chère à ses habitants.

Michel Habig,

maire d’Ensisheim.

Le mot du maire

Page 4: Ensisheim, un voyage dans le temps

ensisheim Un voyage dans le temps

14 15

Les origines L’archéologie et Ensisheim 16

Des siècles d’Histoire à Ensisheim, ancienne capitale siège de la Régence 22

La météorite, cette étoile qui choisit Ensisheim comme point de chute 25

Ensisheim à travers l’Histoire 29

Ensisheim frappe monnaie 33

Ensisheim subit les violences des conflits guerriers La Révolution 36

La période napoléonienne et le XIXe siècle 39

La guerre de 1870 : le patriotisme des Ensisheimois 42

La Première Guerre mondiale (1914-1918) 43

La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) 55

La guerre d’Indochine 74

La guerre d’Algérie 74

Destins tragiques 77

La vie agricole L’agriculture du XIXe siècle à nos jours 78

L’eau 86

Le château d’eau 92

Les forêts sur le ban d’Ensisheim 94

La vie économique Les commerces au XXe siècle 96

Les artisans au XXe siècle 104

Bistrots, cafés et restaurants 110

i

ii

iii

iV

© Fr

édér

ic G

odar

d.

15

Table des matières

La vie communale Les maires d’Ensisheim 114

Personnages célèbres nés à Ensisheim ou visiteurs d’Ensisheim 116

La santé à Ensisheim 122

Histoire et chronologie du monument aux morts 126

Les ponts d’Ensisheim en images 130

L’industrieLes Mines de Potasse d’Alsace 134

Les Établissements Émile Sautier, fleuron de l’Industrie métallurgique à Ensisheim 143

De nouveaux habitants à Ensisheim 144

THK 149

La maison centrale 151

Le tramway ligne 11 Mulhouse-Ensisheim 159

La tuilerie 163

La vie associative Le Football Club d’Ensisheim (FCE) 166

La société de gymnastique Elisatia 168

Bangalas - association Saint-Martin section de gymnastique 176

La musique municipale d’Ensisheim 180

Histoire du centre de secours des sapeurs-pompiers d’Ensisheim 181

Les conscrits en images 186

La vie scolaire Les photos de classe en images 188

Les écoles et le collège 193

La vie religieuse Saint-Martin, l’église paroissiale 196

La chapelle Saint-Jean-Baptiste 206

La chapelle du cimetière Saint-Martin 207

La chapelle Saint-Erhard 210

La chapelle Sainte-Thérèse 211

Prêtres ayant exercé à Ensisheim 212

Quatre congrégations de sœurs à Ensisheim 214

Ensisheim, d’hier à aujourd’hui 218

Ensisheim en poésie Anse Zweisproochig – Ensisheim (bilingue) 240

Im F. C. Ansa 241 Football Club Ensisheim, champion d’Alsace 1945-1946

170 Johr ufem wahl 170 ans sur les remparts 242

Ah ! que l’Alsace est belle 243

Cartes postales d’Ensisheim 244

V

Vi

Vii

Viii

iX

X

Xi

Xii

Page 5: Ensisheim, un voyage dans le temps

ensisheim Un voyage dans le temps

14 15

Les origines L’archéologie et Ensisheim 16

Des siècles d’Histoire à Ensisheim, ancienne capitale siège de la Régence 22

La météorite, cette étoile qui choisit Ensisheim comme point de chute 25

Ensisheim à travers l’Histoire 29

Ensisheim frappe monnaie 33

Ensisheim subit les violences des conflits guerriers La Révolution 36

La période napoléonienne et le XIXe siècle 39

La guerre de 1870 : le patriotisme des Ensisheimois 42

La Première Guerre mondiale (1914-1918) 43

La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) 55

La guerre d’Indochine 74

La guerre d’Algérie 74

Destins tragiques 77

La vie agricole L’agriculture du XIXe siècle à nos jours 78

L’eau 86

Le château d’eau 92

Les forêts sur le ban d’Ensisheim 94

La vie économique Les commerces au XXe siècle 96

Les artisans au XXe siècle 104

Bistrots, cafés et restaurants 110

i

ii

iii

iV

© Fr

édér

ic G

odar

d.

15

Table des matières

La vie communale Les maires d’Ensisheim 114

Personnages célèbres nés à Ensisheim ou visiteurs d’Ensisheim 116

La santé à Ensisheim 122

Histoire et chronologie du monument aux morts 126

Les ponts d’Ensisheim en images 130

L’industrieLes Mines de Potasse d’Alsace 134

Les Établissements Émile Sautier, fleuron de l’Industrie métallurgique à Ensisheim 143

De nouveaux habitants à Ensisheim 144

THK 149

La maison centrale 151

Le tramway ligne 11 Mulhouse-Ensisheim 159

La tuilerie 163

La vie associative Le Football Club d’Ensisheim (FCE) 166

La société de gymnastique Elisatia 168

Bangalas - association Saint-Martin section de gymnastique 176

La musique municipale d’Ensisheim 180

Histoire du centre de secours des sapeurs-pompiers d’Ensisheim 181

Les conscrits en images 186

La vie scolaire Les photos de classe en images 188

Les écoles et le collège 193

La vie religieuse Saint-Martin, l’église paroissiale 196

La chapelle Saint-Jean-Baptiste 206

La chapelle du cimetière Saint-Martin 207

La chapelle Saint-Erhard 210

La chapelle Sainte-Thérèse 211

Prêtres ayant exercé à Ensisheim 212

Quatre congrégations de sœurs à Ensisheim 214

Ensisheim, d’hier à aujourd’hui 218

Ensisheim en poésie Anse Zweisproochig – Ensisheim (bilingue) 240

Im F. C. Ansa 241 Football Club Ensisheim, champion d’Alsace 1945-1946

170 Johr ufem wahl 170 ans sur les remparts 242

Ah ! que l’Alsace est belle 243

Cartes postales d’Ensisheim 244

V

Vi

Vii

Viii

iX

X

Xi

Xii

Page 6: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

La topographieSituée géographiquement à une quinzaine de kilomètres

au nord de Mulhouse, la ville d’Ensisheim s’est établie

sur la rive droite de l’Ill, sur une terrasse alluviale formée

d’ouest en est par trois formations géologiques diffé-

rentes : le cône de déjection de la Thur, les terres fertiles

de l’Ill et la terrasse aride de la Hardt rouge. La prédomi-

nance des cours d’eau (Ill-Thur) et les constituants géo-

logiques des sols (Lehm-Lœss) ont

très favorablement contribué

à l’implantation humaine

en ces lieux.

L’archéologie et Ensisheim

ILe

s or

igin

es

Crâne avec double trépanation datant de 5 000 ans av. J.-C.

La civilisation rubanée 5 000 ans av. J.-C.

Les origines 17

Cette présence humaine nous est d’ailleurs

confirmée par les récentes découvertes de

deux sites préhis toriques (Néolithique

Ancien), appartenant tous deux à la Civili-

sation de la Céramique Rubanée.

La civilisation néolithique de la céramique Originaire d’Europe Centrale, cette civilisa-

tion, importatrice de leurs techniques agri-

coles, de l’élevage (domestication du bœuf, du

porc, du mouton, de la chèvre), de leur type

d’habitat et de leurs rites funéraires, a essaimé

le nord de la France (Armorique exceptée) à

partir du V e millénaire avant notre ère.

L’appellation rubanée leur a été attribuée du

fait que le ruban ou la spirale constitue le

thème principal de décor reproduit sur leurs

poteries. Précisons que cette céramique est la

première à avoir été introduite par l’homme

en Alsace. Au cours de leur longue migration,

certains groupes, il y a plus de 6 000 ans,

découvrirent ici, au sud d’Ensisheim, plus

précisément au lieu-dit les “Octrois et Ratfeld”,

les conditions favorables (présence de terres

fertiles à proximité de cours d’eau) les prédis-

posant à une sédentarisation qui, au vu des

témoins archéologiques recueillis sur ces sites,

permet de déterminer une occupation s’éten-

dant sur près d’un millénaire.

Le site rubané des “Octrois ” Ce site a été découvert fortuitement en 1977,

à l’occasion des travaux d’aménagement des

nouvelles installations horticoles de la ville

d’Ensisheim, grâce, il est bon de le préciser,

à quelques tessons recueillis sur la base

aérienne 132 de Colmar-Meyenheim où

avaient été généreusement livrés des camions

de terre provenant de ce chantier distant de

8 kilomètres.

Les fouilles de sauvetage, déclenchées in-

extremis par cette heureuse collecte allaient

être à l’origine de la découverte, à la fois

d’un village néolithique danubien et d’une

petite agglomération carolingienne. Cette

station rubanée s’étend sur une légère butte

lœssique, enserrée aujourd’hui entre le canal

dit “Quatelbach” et la RN 422, au lieu-dit

“les Octrois”, faubourg sud d’Ensisheim.

La fouille de ce site exceptionnel a livré un

matériel céramique abondant et particuliè-

rement riche dans la variété des formes et

décors, s’intégrant dans les quatre phases

chronologiques d’occupation danubienne.

Cette longue occupation s’affirme par la

présence d’une vingtaine de fosses, riches

en matériel en pierre et osseux appartenant

au rubané ancien, moyen, récent et final

(exposé et conservé au Musée historique de

la ville de Mulhouse).

À cela s’ajoutent six sépultures d’accroupis,

partiellement détruites par les profonds

travaux de décapage. Parmi ces sépultures,

un squelette d’enfant prélevé intact de son

milieu naturel est aujourd’hui exposé au

musée d’Ensisheim.

Squelette d’enfant datant de 5 000 ans av. J.-C.

Page 7: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

La topographieSituée géographiquement à une quinzaine de kilomètres

au nord de Mulhouse, la ville d’Ensisheim s’est établie

sur la rive droite de l’Ill, sur une terrasse alluviale formée

d’ouest en est par trois formations géologiques diffé-

rentes : le cône de déjection de la Thur, les terres fertiles

de l’Ill et la terrasse aride de la Hardt rouge. La prédomi-

nance des cours d’eau (Ill-Thur) et les constituants géo-

logiques des sols (Lehm-Lœss) ont

très favorablement contribué

à l’implantation humaine

en ces lieux.

L’archéologie et Ensisheim

I

Les

orig

ines

Crâne avec double trépanation datant de 5 000 ans av. J.-C.

La civilisation rubanée 5 000 ans av. J.-C.

Les origines 17

Cette présence humaine nous est d’ailleurs

confirmée par les récentes découvertes de

deux sites préhis toriques (Néolithique

Ancien), appartenant tous deux à la Civili-

sation de la Céramique Rubanée.

La civilisation néolithique de la céramique Originaire d’Europe Centrale, cette civilisa-

tion, importatrice de leurs techniques agri-

coles, de l’élevage (domestication du bœuf, du

porc, du mouton, de la chèvre), de leur type

d’habitat et de leurs rites funéraires, a essaimé

le nord de la France (Armorique exceptée) à

partir du V e millénaire avant notre ère.

L’appellation rubanée leur a été attribuée du

fait que le ruban ou la spirale constitue le

thème principal de décor reproduit sur leurs

poteries. Précisons que cette céramique est la

première à avoir été introduite par l’homme

en Alsace. Au cours de leur longue migration,

certains groupes, il y a plus de 6 000 ans,

découvrirent ici, au sud d’Ensisheim, plus

précisément au lieu-dit les “Octrois et Ratfeld”,

les conditions favorables (présence de terres

fertiles à proximité de cours d’eau) les prédis-

posant à une sédentarisation qui, au vu des

témoins archéologiques recueillis sur ces sites,

permet de déterminer une occupation s’éten-

dant sur près d’un millénaire.

Le site rubané des “Octrois ” Ce site a été découvert fortuitement en 1977,

à l’occasion des travaux d’aménagement des

nouvelles installations horticoles de la ville

d’Ensisheim, grâce, il est bon de le préciser,

à quelques tessons recueillis sur la base

aérienne 132 de Colmar-Meyenheim où

avaient été généreusement livrés des camions

de terre provenant de ce chantier distant de

8 kilomètres.

Les fouilles de sauvetage, déclenchées in-

extremis par cette heureuse collecte allaient

être à l’origine de la découverte, à la fois

d’un village néolithique danubien et d’une

petite agglomération carolingienne. Cette

station rubanée s’étend sur une légère butte

lœssique, enserrée aujourd’hui entre le canal

dit “Quatelbach” et la RN 422, au lieu-dit

“les Octrois”, faubourg sud d’Ensisheim.

La fouille de ce site exceptionnel a livré un

matériel céramique abondant et particuliè-

rement riche dans la variété des formes et

décors, s’intégrant dans les quatre phases

chronologiques d’occupation danubienne.

Cette longue occupation s’affirme par la

présence d’une vingtaine de fosses, riches

en matériel en pierre et osseux appartenant

au rubané ancien, moyen, récent et final

(exposé et conservé au Musée historique de

la ville de Mulhouse).

À cela s’ajoutent six sépultures d’accroupis,

partiellement détruites par les profonds

travaux de décapage. Parmi ces sépultures,

un squelette d’enfant prélevé intact de son

milieu naturel est aujourd’hui exposé au

musée d’Ensisheim.

Squelette d’enfant datant de 5 000 ans av. J.-C.

Page 8: Ensisheim, un voyage dans le temps

ensIsheIm Un voyage dans le temps

24

L’époque carolingienneLa fouille du site rubané “les Octrois” (1977

et 1984) a mis en évidence à l’emplacement

des huttes danubiennes, tout un ensemble

d’un village carolingien qui totalise actuelle-

ment trente-sept cabanes quadrangulaires de

type “maison-fosses”.

Entaillés dans le lœss, ces fonds de cabanes

accusent des dimensions moyennes de

3,20 mètres sur 2,40 mètres. Leur mode de

construction à quatre poteaux d’angles paraît

caractéristique du VIII e siècle et constitue une

évolution du type retrouvé à Leibersheim

(Riedisheim) par Joël Schweitzer. Certaines

de ces cabanes étaient pourvues de fours ou

de silos creusés dans le lœss, l’une d’entre

elles contenait un ample four de potier.

La fouille de l’ensemble de ces fonds de

cabanes a livré très peu de céramique. En

revanche, certains indices relevés en cours

de fouille suggèrent une destruction brutale de

ce village, imputée aux invasions hongroises.

Parallèlement au très intéressant village

méro vingien de Leibersheim localisé sur les

coteaux de Riedisheim, l’agglomération caro-

lingienne d’Ensisheim demeure sans conteste

l’une des plus importantes d’Alsace.

Les résultats positifs de récentes prospections

de surface, réalisées à l’ouest de cette agglo-

mération carolingienne (printemps 1985),

nous permettent d’entrevoir une extension

probable de celle-ci, ce qui constituerait histo-

riquement l’origine de création du “vieux

Ensisheim” d’autrefois.

Céramique carolingienne

(cruche tréflée), les Octrois, Ensisheim.

© Musée historique de Mulhouse.

Vue d’ensemble des structures

carolingiennes, les Octrois, Ensisheim.

© Georges Mathieu, 1984.

ensisheim Un voyage dans le temps

Les origines 25

Les conditions de la chute de la météorite

d’Ensisheim nous sont bien connues, retracées

par divers documents et imprimés. Le plus

précieux est un manuscrit de la Bibliothèque

Nationale et Universitaire de Strasbourg, qui

relate les faits suivants :

“En l’An de Grâce 1492, le mercredi d’avant la

Saint-Martin, le 7 e jour de novembre, se produi-

sit un étrange miracle. Ce jour-là donc, entre la

11 e et la 12 e heure survint un grand coup de

tonnerre et un long vacarme qu’on entendit loin

à la ronde, puis une pierre de 260 livres tomba

des airs sur le ban d’Ensisheim. Et le bruit

fut beaucoup plus fort ailleurs qu’ici. Un jeune

garçon vit s’abattre dans un champ de blé vers le

bois situé vers le Rhin et l’Ill près du Gissgang, et

ceci sans faire de mal à l’enfant. Quand le Conseil

l’apprit, il se rendit sur place et beaucoup de mor-

ceaux en furent détachés, ce que le bailli interdit

ensuite. Il fit amener la pierre dans l’église où on

devait la garder, car étant une chose merveilleuse,

et beaucoup de gens vinrent de partout la voir,

et on raconta aussi beaucoup de choses curieuses

au sujet de cette pierre. Les savants eux-mêmes

disaient qu’ils ne savaient pas ce dont il s’agissait

et qu’une telle pierre tombant du ciel serait

quelque chose de surnaturel. Il s’agirait plus sûre-

ment d’un signe divin dont on n’a jamais aupara-

vant vu, lu ou décrit quelque chose de ressemblant.

Quand la pierre fut trouvée, elle gisait à un mètre

de profondeur dans le sol, comme si Dieu avait

voulu qu’on la trouve. Et si le bruit s’est entendu

jusqu’à Lucerne et Villingen, il fut si fort dans

certains villages, que les gens crurent que des

maisons s’étaient écroulées.

Plus tard, le lundi d’après la Sainte-Catherine,

(26 novembre 1492), la même année, quand

le roi Maximilien vint ici, sa Majesté Royale

fit porter la pierre, récemment tombée, dans le

château, et lorsqu’on l’eut transportée là-dedans,

sa Majesté en éprouva beaucoup de plaisir et en

parla longuement avec les gens. Il dit que ceux

d’Ensisheim devaient la prendre et l’emmener

dans l’église pour l’y suspendre, et qu’il ne fallait

laisser personne en abattre des morceaux. Mais sa

majesté en prit quand même deux fragments, un

qu’il garda pour lui-même, et l’autre qu’il destina

à l’archiduc Sigismond d’Autriche. Et comme il

en avait été décidé, on suspendit la pierre dans

le chœur de l’église où elle est encore toujours

accrochée. Et beaucoup de monde vint encore la

contempler”.

Météorite tombée aux portes d’Ensisheim le 7 novembre 1492.

3

La météorite, cette étoile qui choisit Ensisheim comme point de chute

Page 9: Ensisheim, un voyage dans le temps

ensIsheIm Un voyage dans le temps

24

L’époque carolingienneLa fouille du site rubané “les Octrois” (1977

et 1984) a mis en évidence à l’emplacement

des huttes danubiennes, tout un ensemble

d’un village carolingien qui totalise actuelle-

ment trente-sept cabanes quadrangulaires de

type “maison-fosses”.

Entaillés dans le lœss, ces fonds de cabanes

accusent des dimensions moyennes de

3,20 mètres sur 2,40 mètres. Leur mode de

construction à quatre poteaux d’angles paraît

caractéristique du VIII e siècle et constitue une

évolution du type retrouvé à Leibersheim

(Riedisheim) par Joël Schweitzer. Certaines

de ces cabanes étaient pourvues de fours ou

de silos creusés dans le lœss, l’une d’entre

elles contenait un ample four de potier.

La fouille de l’ensemble de ces fonds de

cabanes a livré très peu de céramique. En

revanche, certains indices relevés en cours

de fouille suggèrent une destruction brutale de

ce village, imputée aux invasions hongroises.

Parallèlement au très intéressant village

méro vingien de Leibersheim localisé sur les

coteaux de Riedisheim, l’agglomération caro-

lingienne d’Ensisheim demeure sans conteste

l’une des plus importantes d’Alsace.

Les résultats positifs de récentes prospections

de surface, réalisées à l’ouest de cette agglo-

mération carolingienne (printemps 1985),

nous permettent d’entrevoir une extension

probable de celle-ci, ce qui constituerait histo-

riquement l’origine de création du “vieux

Ensisheim” d’autrefois.

Céramique carolingienne

(cruche tréflée), les Octrois, Ensisheim.

© Musée historique de Mulhouse.

Vue d’ensemble des structures

carolingiennes, les Octrois, Ensisheim.

© Georges Mathieu, 1984.

ensisheim Un voyage dans le temps

Les origines 25

Les conditions de la chute de la météorite

d’Ensisheim nous sont bien connues, retracées

par divers documents et imprimés. Le plus

précieux est un manuscrit de la Bibliothèque

Nationale et Universitaire de Strasbourg, qui

relate les faits suivants :

“En l’An de Grâce 1492, le mercredi d’avant la

Saint-Martin, le 7 e jour de novembre, se produi-

sit un étrange miracle. Ce jour-là donc, entre la

11 e et la 12 e heure survint un grand coup de

tonnerre et un long vacarme qu’on entendit loin

à la ronde, puis une pierre de 260 livres tomba

des airs sur le ban d’Ensisheim. Et le bruit

fut beaucoup plus fort ailleurs qu’ici. Un jeune

garçon vit s’abattre dans un champ de blé vers le

bois situé vers le Rhin et l’Ill près du Gissgang, et

ceci sans faire de mal à l’enfant. Quand le Conseil

l’apprit, il se rendit sur place et beaucoup de mor-

ceaux en furent détachés, ce que le bailli interdit

ensuite. Il fit amener la pierre dans l’église où on

devait la garder, car étant une chose merveilleuse,

et beaucoup de gens vinrent de partout la voir,

et on raconta aussi beaucoup de choses curieuses

au sujet de cette pierre. Les savants eux-mêmes

disaient qu’ils ne savaient pas ce dont il s’agissait

et qu’une telle pierre tombant du ciel serait

quelque chose de surnaturel. Il s’agirait plus sûre-

ment d’un signe divin dont on n’a jamais aupara-

vant vu, lu ou décrit quelque chose de ressemblant.

Quand la pierre fut trouvée, elle gisait à un mètre

de profondeur dans le sol, comme si Dieu avait

voulu qu’on la trouve. Et si le bruit s’est entendu

jusqu’à Lucerne et Villingen, il fut si fort dans

certains villages, que les gens crurent que des

maisons s’étaient écroulées.

Plus tard, le lundi d’après la Sainte-Catherine,

(26 novembre 1492), la même année, quand

le roi Maximilien vint ici, sa Majesté Royale

fit porter la pierre, récemment tombée, dans le

château, et lorsqu’on l’eut transportée là-dedans,

sa Majesté en éprouva beaucoup de plaisir et en

parla longuement avec les gens. Il dit que ceux

d’Ensisheim devaient la prendre et l’emmener

dans l’église pour l’y suspendre, et qu’il ne fallait

laisser personne en abattre des morceaux. Mais sa

majesté en prit quand même deux fragments, un

qu’il garda pour lui-même, et l’autre qu’il destina

à l’archiduc Sigismond d’Autriche. Et comme il

en avait été décidé, on suspendit la pierre dans

le chœur de l’église où elle est encore toujours

accrochée. Et beaucoup de monde vint encore la

contempler”.

Météorite tombée aux portes d’Ensisheim le 7 novembre 1492.

3

La météorite, cette étoile qui choisit Ensisheim comme point de chute

Page 10: Ensisheim, un voyage dans le temps

28

ensIsheIm Un voyage dans le temps

Tableau de la chute de la météorite du peintre D. Schilling dans la chronique du journal suisse de Lucerne en 1513.

Suite à une demande, je soussigné Henri Furstenberger certifie exact ce bref récit d’un petit fait vécu, curieux et peu connu qui s’est passé au palais de la Régence où se trouvait alors la mairie. C’était le mercredi 19 octobre 1949, le matin après 11 heures étant directeur de l’école, j’avais obtenu pour ce jour-là un rendez-vous avec Monsieur le Maire Albert Gross pour régler un problème de matériel scolaire. À mon arrivée, il se trouvait dans la grande salle de la Régence avec une personne observant la météorite. Quand il me vit, il m’appela pour me demander de servir d’interprète, car il ne comprenait pas la jeune dame qui ne s’exprimait qu’en anglais. Elle était une militaire américaine et elle me dit qu’elle venait de Düsseldorf pour voir notre météorite, car elle avait une mission, alors, elle donna à lire une lettre provenant du “Museum of Massachussetts” et signée par le “Director”. En voici, traduite texto, la phrase essentielle :“Vous êtes maintenant en Allemagne. Profitez de cette chance d’être en Europe pour faire des voyages et n’oubliez pas surtout d’aller en France dans la ville d’Ensisheim. Là se trouve la célèbre météorite dont nous n’avons ici qu’un petit fragment, faites le possible pour nous l’amener dans notre musée”. En entendant cette dernière phrase Monsieur le maire éclata de rire. La réponse négative attrista la militaire américaine.

Copie-témoignage pour la confrérie des gardiens de la météorite.

Anecdote sur la météorite d’Ensisheim

Si le plus beau des documents est la

Chronique de Lucerne, les plus extraor-

dinaires sont les imprimés sortis de

presse quelques semaines à peine après

la chute et rédigés par Sébastien Brandt.

Ce sont ses fameuses “lettres volantes”

(Flugschrifft) qui utilisent le phénomène

d’Ensisheim à des fins tout autres que

scientifiques.

Les origines 29

L’Alsace de Sébastien Münster, datant de 1544.

Source : Bibliothèque Universitaire de Strasbourg.

Le Moyen AgeAprès le partage de l’Empire de Charlemagne,

Ensisheim se trouva en 843 en Lotharingie,

puis en 870 en Germanie. À la tête du Comté

d’Alsace siégeaient des descendants des

Etichonides (Etichon premier Duc d’Alsace,

père de Sainte-Odile), les comtes d’Eguisheim,

la famille du futur pape Léon IX (1048).

Les Comtés devinrent des Landgraviats avec

comme chef-lieu Haguenau pour le Nordgau

et bientôt Ensisheim pour le Sundgau.

La dynastie des Carolingiens étant dans le

déclin, les Empereurs germaniques devinrent

puissants.

Othon défendit l’occident contre les Normands

et les Hongrois et créa en 962 le Saint-Empire

Romain Germanique dont Ensisheim allait

faire partie jusqu’en 1648.

4

Ensisheim à travers l’histoire

Siège d’Ensisheim

par Louis de Bavière au XIVe siècle.

Page 11: Ensisheim, un voyage dans le temps

28

ensIsheIm Un voyage dans le temps

Tableau de la chute de la météorite du peintre D. Schilling dans la chronique du journal suisse de Lucerne en 1513.

Suite à une demande, je soussigné Henri Furstenberger certifie exact ce bref récit d’un petit fait vécu, curieux et peu connu qui s’est passé au palais de la Régence où se trouvait alors la mairie. C’était le mercredi 19 octobre 1949, le matin après 11 heures étant directeur de l’école, j’avais obtenu pour ce jour-là un rendez-vous avec Monsieur le Maire Albert Gross pour régler un problème de matériel scolaire. À mon arrivée, il se trouvait dans la grande salle de la Régence avec une personne observant la météorite. Quand il me vit, il m’appela pour me demander de servir d’interprète, car il ne comprenait pas la jeune dame qui ne s’exprimait qu’en anglais. Elle était une militaire américaine et elle me dit qu’elle venait de Düsseldorf pour voir notre météorite, car elle avait une mission, alors, elle donna à lire une lettre provenant du “Museum of Massachussetts” et signée par le “Director”. En voici, traduite texto, la phrase essentielle :“Vous êtes maintenant en Allemagne. Profitez de cette chance d’être en Europe pour faire des voyages et n’oubliez pas surtout d’aller en France dans la ville d’Ensisheim. Là se trouve la célèbre météorite dont nous n’avons ici qu’un petit fragment, faites le possible pour nous l’amener dans notre musée”. En entendant cette dernière phrase Monsieur le maire éclata de rire. La réponse négative attrista la militaire américaine.

Copie-témoignage pour la confrérie des gardiens de la météorite.

Anecdote sur la météorite d’Ensisheim

Si le plus beau des documents est la

Chronique de Lucerne, les plus extraor-

dinaires sont les imprimés sortis de

presse quelques semaines à peine après

la chute et rédigés par Sébastien Brandt.

Ce sont ses fameuses “lettres volantes”

(Flugschrifft) qui utilisent le phénomène

d’Ensisheim à des fins tout autres que

scientifiques.

Les origines 29

L’Alsace de Sébastien Münster, datant de 1544.

Source : Bibliothèque Universitaire de Strasbourg.

Le Moyen AgeAprès le partage de l’Empire de Charlemagne,

Ensisheim se trouva en 843 en Lotharingie,

puis en 870 en Germanie. À la tête du Comté

d’Alsace siégeaient des descendants des

Etichonides (Etichon premier Duc d’Alsace,

père de Sainte-Odile), les comtes d’Eguisheim,

la famille du futur pape Léon IX (1048).

Les Comtés devinrent des Landgraviats avec

comme chef-lieu Haguenau pour le Nordgau

et bientôt Ensisheim pour le Sundgau.

La dynastie des Carolingiens étant dans le

déclin, les Empereurs germaniques devinrent

puissants.

Othon défendit l’occident contre les Normands

et les Hongrois et créa en 962 le Saint-Empire

Romain Germanique dont Ensisheim allait

faire partie jusqu’en 1648.

4

Ensisheim à travers l’histoire

Siège d’Ensisheim

par Louis de Bavière au XIVe siècle.

Page 12: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

E n 1789, Ensisheim participa au mouvement révolu-

tionnaire.

Le 28 juillet, les bourgeois élus, réunis à l’hôtel de ville,

proclamèrent les réformes.

La Révolution

Les

viol

ence

s de

s co

nfli

ts g

uerr

iers

II

La période révolutionnaire

(1789).

Les violences des conflits guerriers 37

Le 30 août, ils formèrent une milice natio-

nale qui devait prêter main-forte à la nouvelle

administration pour l’exécution des décisions.

Le commandement était confié à Monsieur

le Baron de Cointet pour quatre compagnies

de fusiliers et un de grenadiers, au total envi-

ron 160 hommes.

En 1790, les revenus de la ville restèrent nom-

breux, formés de perceptions sur le vin, le sel,

les Octrois, les amendes, le péage, le droit de

bourgeoisie, de manance, de réception des

étrangers, les loyers des jardins communaux,

de la tuilerie, des moulins – supérieur et hors

la ville – le produit du foulon du moulin, la

blanchisserie, la glandée, des coupe de bois,

plus les revenus des villages de Ruelisheim

et en partie d’Ungersheim, qui dépendaient

de la ville.

Le 19 novembre 1793, la municipalité décide

de faire démolir toutes les croix : celles du

cimetière et celles du chemin de croix vers

la léproserie. Trois des cinq cloches d’Ensis-

heim furent fondues ainsi que des vases d’or

et d’argent…

En 1794, les cultes religieux furent interdits.

La même année, le 9 messidor (29 juin) le

Comité du Salut Public fit arrêter le Conseil

municipal et le fit conduire à la prison de

Colmar. La dénonciation ayant été reconnue

calomnieuse, il fut libéré le 22 vendémiaire

(13 octobre) et put reprendre ses fonctions.

C’était l’époque de la Terreur. Dès mars 1795,

les cultes reprirent.

Pendant les guerres de la Révolution et de

l’Empire, les nombreux passages de troupes

vers le Rhin n’enrichirent que quelque peu

la ville mais lui amenèrent aussi des blessés,

des malades, des prisonniers tous casés dans

l’ancien collège de jésuites qui d’ailleurs

tomba lentement en ruines ; il contenait 259

lits isolés et 187 lits pour 2 personnes.

Les “assignats”, papier faisant fonction de monnaie le temps de la Révolution française.

Page 13: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

E n 1789, Ensisheim participa au mouvement révolu-

tionnaire.

Le 28 juillet, les bourgeois élus, réunis à l’hôtel de ville,

proclamèrent les réformes.

La Révolution

Les

viol

ence

s de

s co

nfli

ts g

uerr

iers

II

La période révolutionnaire

(1789).

Les violences des conflits guerriers 37

Le 30 août, ils formèrent une milice natio-

nale qui devait prêter main-forte à la nouvelle

administration pour l’exécution des décisions.

Le commandement était confié à Monsieur

le Baron de Cointet pour quatre compagnies

de fusiliers et un de grenadiers, au total envi-

ron 160 hommes.

En 1790, les revenus de la ville restèrent nom-

breux, formés de perceptions sur le vin, le sel,

les Octrois, les amendes, le péage, le droit de

bourgeoisie, de manance, de réception des

étrangers, les loyers des jardins communaux,

de la tuilerie, des moulins – supérieur et hors

la ville – le produit du foulon du moulin, la

blanchisserie, la glandée, des coupe de bois,

plus les revenus des villages de Ruelisheim

et en partie d’Ungersheim, qui dépendaient

de la ville.

Le 19 novembre 1793, la municipalité décide

de faire démolir toutes les croix : celles du

cimetière et celles du chemin de croix vers

la léproserie. Trois des cinq cloches d’Ensis-

heim furent fondues ainsi que des vases d’or

et d’argent…

En 1794, les cultes religieux furent interdits.

La même année, le 9 messidor (29 juin) le

Comité du Salut Public fit arrêter le Conseil

municipal et le fit conduire à la prison de

Colmar. La dénonciation ayant été reconnue

calomnieuse, il fut libéré le 22 vendémiaire

(13 octobre) et put reprendre ses fonctions.

C’était l’époque de la Terreur. Dès mars 1795,

les cultes reprirent.

Pendant les guerres de la Révolution et de

l’Empire, les nombreux passages de troupes

vers le Rhin n’enrichirent que quelque peu

la ville mais lui amenèrent aussi des blessés,

des malades, des prisonniers tous casés dans

l’ancien collège de jésuites qui d’ailleurs

tomba lentement en ruines ; il contenait 259

lits isolés et 187 lits pour 2 personnes.

Les “assignats”, papier faisant fonction de monnaie le temps de la Révolution française.

Page 14: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

S i aujourd’hui nous connaissons une agriculture

moderne, sur de grandes superficies, avec des grands

rendements, il n’en était pas de même au XIXe et dans la

première moitié du XXe siècle.

Deux remembrements successifs à partir des années 1950

ont eu raison d’un parcellaire pléthorique, résultant pour

l’essentiel des partages de terres entre les enfants par le

biais des héritages.

Il était devenu impossible de cultiver l’ensemble des

terres agricoles avec les méthodes anciennes devenues

désuètes. La traction animale pour les travaux des

champs (chevaux, voire bœufs) demandait beaucoup de

temps et d’énergie et cela pour des rendements faibles

n’assurant plus la pérennité des exploitations.

L’agriculture du XIXe siècle à nos jours

La v

ie a

gric

ole

III

Scène de vie rurale “des fenaisons” dans les années 1900.

La vie agricole 79

Il était devenu urgent de moderniser pour

subsister. Le résultat de cette modernisation

est flagrant : la monoculture du maïs se déve­

loppa très largement avec des rendements re­

marquables. La diminution des exploitations

en a été la conséquence à la fin du XXe siècle.

Sur environ 70 familles qui vivaient exclusi­

vement de leur terre, il en subsiste moins

d’une dizaine, soit environ 7 % en ce début

de XXIe siècle.

Jeanne Brun, dernière bergère d’Ensisheim, faisant paître ses moutons. Elle est décédée en octobre 2015.

Scène de battage à la ferme Goeb, aux Octrois.

On reconnaît Lucien Schmitt et la famille Jean-Baptiste Goeb dans les années 1950.

Entreprise de

battage Schmitt, avenue Foch.

Vie paysanne “la basse-cour”.

Scène de battage.

Page 15: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

S i aujourd’hui nous connaissons une agriculture

moderne, sur de grandes superficies, avec des grands

rendements, il n’en était pas de même au XIXe et dans la

première moitié du XXe siècle.

Deux remembrements successifs à partir des années 1950

ont eu raison d’un parcellaire pléthorique, résultant pour

l’essentiel des partages de terres entre les enfants par le

biais des héritages.

Il était devenu impossible de cultiver l’ensemble des

terres agricoles avec les méthodes anciennes devenues

désuètes. La traction animale pour les travaux des

champs (chevaux, voire bœufs) demandait beaucoup de

temps et d’énergie et cela pour des rendements faibles

n’assurant plus la pérennité des exploitations.

L’agriculture du XIXe siècle à nos jours

La v

ie a

gric

ole

III

Scène de vie rurale “des fenaisons” dans les années 1900.

La vie agricole 79

Il était devenu urgent de moderniser pour

subsister. Le résultat de cette modernisation

est flagrant : la monoculture du maïs se déve­

loppa très largement avec des rendements re­

marquables. La diminution des exploitations

en a été la conséquence à la fin du XXe siècle.

Sur environ 70 familles qui vivaient exclusi­

vement de leur terre, il en subsiste moins

d’une dizaine, soit environ 7 % en ce début

de XXIe siècle.

Jeanne Brun, dernière bergère d’Ensisheim, faisant paître ses moutons. Elle est décédée en octobre 2015.

Scène de battage à la ferme Goeb, aux Octrois.

On reconnaît Lucien Schmitt et la famille Jean-Baptiste Goeb dans les années 1950.

Entreprise de

battage Schmitt, avenue Foch.

Vie paysanne “la basse-cour”.

Scène de battage.

Page 16: Ensisheim, un voyage dans le temps

La v

ie é

cono

miq

ueIV

A u début du XXe siècle, les habitants d’Ensisheim ne

manquaient de rien, vu le nombre important de

commer ces, d’artisans, d’auberges, de bistrots et de restaurants.

On décomptait alors six boucheries-charcuteries, neuf petites

épiceries, quatre boulangeries et deux quincailleries.

Les artisans travaillaient le fer, le bois, le tissu et le cuir.

N’oublions pas les deux horticulteurs ainsi que les vingt-deux

auber ges, bistrots et restaurants. On trouvait tout à Ensisheim.

En ce début de XXIe siècle, il ne reste plus qu’une boucherie-

charcuterie, trois boulangeries, un horticulteur, et les auber-

ges, bistrots et restaurants ne sont plus que neuf.

Il n’y a plus d’épicerie ni de quincaillerie.

Les grandes surfaces, les superettes et bien d’autres raisons ont

bouleversé la raison d’être de ces nombreux petits commerces

de proximité.

Carte postale datant de 1903 avec sur la gauche l’hôtel-restaurant La Couronne. On remarque que le bâtiment était divisé en deux parties à gauche le café Meyer et à droite La Couronne plus tard réunies en une entité. En médaillon, on voit sur le haut une partie de la rue Jacques Baldé et sur le bas le jardin d’été de La Couronne, aujourd’hui disparu.

La vie économique 97

Épicier - Tabac

Albert Kieffer, né le 18/11/1904

1, Grand’Rue

actuellement Est Fleurs (SARL), rue de la 1re Armée

Boucherie-charcuterie

Louis Burck, né le 01/04/1895

2, Grand’Rue

puis charcuterie

Fritsch

puis boucherie-charcuterie

Antoine Schmidlin - 2, rue de la 1re Armée

Pâtisserie

Raymond - 6, Grand’Rue

enregistré le 15/06/1936

nouvel enregistrement 15/04/1940

puis pâtisserie

Fernand Selmersheim

début d’exploitation 01/05/1947

ouverture du salon de thé à partir du 01/01/1956

puis Boulangerie À l’ancien temps

Droguiste

Alfred Zumbiehl - rue des Remparts

Cycles - articles de pêche

Jean Ponta - 4, rue des Remparts

Eco épicerie

• Henri Fidèle Mathis, né en 1901

• puis André-Lucie Nehr

puis tabac-presse

Selin - 2, rue des Remparts

Magasin laine - mercerie

Jeanne Wermelinger - 30, rue des Remparts

début activités 25/09/1930

fin des activités fin années 1950

Pâtisserie Raymond, plus tard Selmersheim, rue de la 1re Armée.

Boucherie Jost puis Jenny, actuellement Le Bœuf Rouge, accolée à l’ancienne école des filles, qui est aujourd’hui la mairie. La photographie date du 10 novembre 1918.

1

Les commerces au XXe siècle

Page 17: Ensisheim, un voyage dans le temps

La v

ie é

cono

miq

ue

IV

A u début du XXe siècle, les habitants d’Ensisheim ne

manquaient de rien, vu le nombre important de

commer ces, d’artisans, d’auberges, de bistrots et de restaurants.

On décomptait alors six boucheries-charcuteries, neuf petites

épiceries, quatre boulangeries et deux quincailleries.

Les artisans travaillaient le fer, le bois, le tissu et le cuir.

N’oublions pas les deux horticulteurs ainsi que les vingt-deux

auber ges, bistrots et restaurants. On trouvait tout à Ensisheim.

En ce début de XXIe siècle, il ne reste plus qu’une boucherie-

charcuterie, trois boulangeries, un horticulteur, et les auber-

ges, bistrots et restaurants ne sont plus que neuf.

Il n’y a plus d’épicerie ni de quincaillerie.

Les grandes surfaces, les superettes et bien d’autres raisons ont

bouleversé la raison d’être de ces nombreux petits commerces

de proximité.

Carte postale datant de 1903 avec sur la gauche l’hôtel-restaurant La Couronne. On remarque que le bâtiment était divisé en deux parties à gauche le café Meyer et à droite La Couronne plus tard réunies en une entité. En médaillon, on voit sur le haut une partie de la rue Jacques Baldé et sur le bas le jardin d’été de La Couronne, aujourd’hui disparu.

La vie économique 97

Épicier - Tabac

Albert Kieffer, né le 18/11/1904

1, Grand’Rue

actuellement Est Fleurs (SARL), rue de la 1re Armée

Boucherie-charcuterie

Louis Burck, né le 01/04/1895

2, Grand’Rue

puis charcuterie

Fritsch

puis boucherie-charcuterie

Antoine Schmidlin - 2, rue de la 1re Armée

Pâtisserie

Raymond - 6, Grand’Rue

enregistré le 15/06/1936

nouvel enregistrement 15/04/1940

puis pâtisserie

Fernand Selmersheim

début d’exploitation 01/05/1947

ouverture du salon de thé à partir du 01/01/1956

puis Boulangerie À l’ancien temps

Droguiste

Alfred Zumbiehl - rue des Remparts

Cycles - articles de pêche

Jean Ponta - 4, rue des Remparts

Eco épicerie

• Henri Fidèle Mathis, né en 1901

• puis André-Lucie Nehr

puis tabac-presse

Selin - 2, rue des Remparts

Magasin laine - mercerie

Jeanne Wermelinger - 30, rue des Remparts

début activités 25/09/1930

fin des activités fin années 1950

Pâtisserie Raymond, plus tard Selmersheim, rue de la 1re Armée.

Boucherie Jost puis Jenny, actuellement Le Bœuf Rouge, accolée à l’ancienne école des filles, qui est aujourd’hui la mairie. La photographie date du 10 novembre 1918.

1

Les commerces au XXe siècle

Page 18: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

Les maires d’Ensisheim

Jean-Baptiste Brestch 1792-1803

François-Pierre Dernois 1803-1804

Félix Stirnemann 1805-1811

Baron de Filain de Cointet 1811-1815

Dominique Biehler 1815-1822

De Wradigant 1822-1835

Jacques-Frédéric Titot 1835-1843

Xavier Schlienger 1843-1848

Frédéric-Auguste Titot 1848-1848 conseiller général

Ignace Meyer 1848-1851 conseiller général

Dr Jean-Baptiste Dangel 1851-1880

Xavier Mossmann 1881-1908

Ignace Roth 1908-1914

Jacques Gautier 1914-1914

Dr Édouard Mossmann 1914-1914

Léon Peter 1914-1919

Dr Édouard Mossmann 1919-1921

Joseph Fricker 1921-1925

Émile Hasselmann 1925-1929

Joseph Gullung 1929-1935 député - conseiller général

Joseph Schwartz 1935-1938

Émile Hasselmann 1938-1940

Joseph Gullung 1940-1942

Édouard Mader 1942-1944

Lucien Reinhart 1945-1945

VLa

vie

com

mun

ale

La vie communale 115

Lithographie du Palais de la Régence et Conseil souverain au XV e siècle.

L’Hôtel de ville, aujourd’hui.

Auguste Graff.

Auguste Graff 1945-1947

Albert Gross 1947-1959

Fernand Selmersheim 1959-1971

Pierre Rapp 1971-1983

Eugène Spiess 1983-1983 conseiller général

Louis Egloff 1983-1988 conseiller général

Guy Paris 1988-1989

Vincent Birr 1989-1995 conseiller général

Michel Habig depuis 1995 député - conseiller général

M. Graff est le premier maire élu démocra-

tiquement après la période d’annexion par

les nazis.

Les deux maires précédents ont été, de 1942

à fin 1944, Édouard Maeder qui a occupé ce

poste arbitrairement par la grâce de l’occu-

pant.

De fin 1944 à début 1945, la place de maire

fut vacante (combats de la Libération).

Puis, après la Libération, Lucien Reinhart

fut nommé “maire de la Libération” par

les Forces françaises de l’intérieur (SFI) en

atten dant les premières élections officielles à

l’automne 1945.

Auguste Graff fut le premier maire élu libre-

ment par les habitants et fermant la paren-

thèse de la période trouble de la Seconde

Guerre mondiale.

© Fr

édér

ic G

odar

d

Page 19: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

Les maires d’Ensisheim

Jean-Baptiste Brestch 1792-1803

François-Pierre Dernois 1803-1804

Félix Stirnemann 1805-1811

Baron de Filain de Cointet 1811-1815

Dominique Biehler 1815-1822

De Wradigant 1822-1835

Jacques-Frédéric Titot 1835-1843

Xavier Schlienger 1843-1848

Frédéric-Auguste Titot 1848-1848 conseiller général

Ignace Meyer 1848-1851 conseiller général

Dr Jean-Baptiste Dangel 1851-1880

Xavier Mossmann 1881-1908

Ignace Roth 1908-1914

Jacques Gautier 1914-1914

Dr Édouard Mossmann 1914-1914

Léon Peter 1914-1919

Dr Édouard Mossmann 1919-1921

Joseph Fricker 1921-1925

Émile Hasselmann 1925-1929

Joseph Gullung 1929-1935 député - conseiller général

Joseph Schwartz 1935-1938

Émile Hasselmann 1938-1940

Joseph Gullung 1940-1942

Édouard Mader 1942-1944

Lucien Reinhart 1945-1945

V

La v

ie c

omm

unal

e

La vie communale 115

Lithographie du Palais de la Régence et Conseil souverain au XV e siècle.

L’Hôtel de ville, aujourd’hui.

Auguste Graff.

Auguste Graff 1945-1947

Albert Gross 1947-1959

Fernand Selmersheim 1959-1971

Pierre Rapp 1971-1983

Eugène Spiess 1983-1983 conseiller général

Louis Egloff 1983-1988 conseiller général

Guy Paris 1988-1989

Vincent Birr 1989-1995 conseiller général

Michel Habig depuis 1995 député - conseiller général

M. Graff est le premier maire élu démocra-

tiquement après la période d’annexion par

les nazis.

Les deux maires précédents ont été, de 1942

à fin 1944, Édouard Maeder qui a occupé ce

poste arbitrairement par la grâce de l’occu-

pant.

De fin 1944 à début 1945, la place de maire

fut vacante (combats de la Libération).

Puis, après la Libération, Lucien Reinhart

fut nommé “maire de la Libération” par

les Forces françaises de l’intérieur (SFI) en

atten dant les premières élections officielles à

l’automne 1945.

Auguste Graff fut le premier maire élu libre-

ment par les habitants et fermant la paren-

thèse de la période trouble de la Seconde

Guerre mondiale.

© Fr

édér

ic G

odar

d

Page 20: Ensisheim, un voyage dans le temps

ensisheim Un voyage dans le temps

116

Louis XI Louis XI dit le Prudent est né le 3 juillet 1423

à Bourges, mort le 30 août 1483 au château

de Plessis-Lès-Tours (Indre et Loire). Il fut roi

de France de 1461 à 1483. La ligne directrice

de sa politique fut le renforcement de l’auto-

rité royale contre les grands féodaux. Alors

qu’il était encore le dauphin du roi Charles

VII son père, ce dernier le charge de mener

hors du royaume les bandes de routiers appe-

lés aussi les écorcheurs. Il utilise ses compa-

gnies d’armes laissées sans solde, qui vivaient

de rapines à son service. Il les conduisit en

Suisse et il remporta, le 26 août 1444, la vic-

toire de Pratteln puis se dirigea contre Bâle

où se tenait un concile ou l’antipape Félix V

avait été élu. Le Dauphin (futur Louis XI)

fut nommé protecteur de l’église par le pape

Eugène IV. Il regagna la Haute-Alsace et le

5 septembre 1444 s’établit à Ensisheim.

À cette occasion, il négocia le traité dit d’Ensis-

heim, conduisant à la paix le 26 septem bre.

Le 7 octobre 1444, il est blessé d’une flèche

au siège de Dambach.

Charles le TéméraireCharles de Valois Bourgogne dit le Téméraire.

Né à Dijon le 10 ou 11 novembre 1433 mort

le 5 janvier 1477 à Nancy. Après Philippe II

le Hardi, Jean sans peur et Philippe III le Bon,

le quatrième et dernier duc de Bourgogne de

la branche des Capétiens – Valois Charles le

Téméraire a également séjourné à Ensisheim

où il a organisé une grande revue de ses

troupes après avoir fêté Noël 1473 à Brisach.

Il en profita pour confirmer les mesures de

rigueur prises contre les villes alsaciennes par

le Landvogt Peter von Hagenbach.

Personnages célèbres nés à Ensisheim ou visiteurs d’Ensisheim

2

Charles le Téméraire.

Charles le Téméraire reçoit à Ensisheim

une délégation du canton de Berne qui plaide en faveur de la ville de Mulhouse que le duc veut soumettre par

la force. Le duc se tient sous un baldaquin orné de l’emblème de la toison d’or, la délégation suisse est

à genoux et Pierre de Hagenbach se tient à côté du duc.

Louis XI.

ensisheim Un voyage dans le temps

La vie communale 117

Jean Rey - Saint Fidèle de SigmaringenJean Rey (le fils) naquit en 1577 à Sigmarin-

gen-Principauté de Hohenzollern dans le sud

de l’Allemagne.

Son père Jean Rey et sa mère Geneviève de

Rosenberg, nobles et catholiques, lui donnè-

rent une éducation digne de ces deux titres.

Il fit ses études d’avocat à Fribourg en Brisgau,

se rendit en 1609 à Colmar pour perfection-

ner ses fonctions de magistrat et fut nommé

en 1611. Avocat et conseiller à la cour de justice

d’Autriche à Ensisheim, il s’occupa spéciale-

ment des indigents, ce qui lui valut le titre

d’avocat des pauvres.

Néanmoins, sa droiture le poussa à renoncer

très vite au barreau et à s’engager chez les

capu cins sous le nom de Fidèle. Il fut :

~ nommé prêtre à Constance en 1612 ;

~ prédicateur prestigieux et très convain-

cant au point que les Calvinistes l’assassi-

nèrent le 24 avril 1622 ;

~ béatifié en 1729 par le Pape Benoît XIII et

canonisé en 1746 par le Pape Benoît XIV.

Aujourd’hui, Saint Fidèle de Sigmaringen

est le Saint patron de la Communauté de

paroisses sur Ill et Thur regroupant Ensisheim,

Meyenheim, Munwiller et Réguisheim.

Louis XIVNé à Saint-Germain en Laye en 1638, roi

de France de 1643 à 1715, fils de Louis XIII

et d’Anne d’Autriche.

L’Alsace a été réunie à la France par le traité de

paix signé le 24 octobre 1648 en Westphalie.

Elle était, jusqu’au traité, une unité géo-

graphique menée par une mosaïque de

seigneu ries laïques et ecclésiastiques relevant

de l’Empire mais presque indépendante. Les

terres des archiducs d’Autriche y occupaient

une grande place.

Louis XIV, souhaitant établir sa domination

en Alsace, décida de créer non pas un parle-

ment comme dans les autres provinces fran-

çaises mais un conseil souverain. Crée en sep-

tembre 1657, le conseil n’entrera en fonction

qu’en 1658 à Ensisheim à la suite des lettres

dépendantes du roi du 26 septembre.

Jean Rey.

Louis XIV.

Page 21: Ensisheim, un voyage dans le temps

ensisheim Un voyage dans le temps

116

Louis XI Louis XI dit le Prudent est né le 3 juillet 1423

à Bourges, mort le 30 août 1483 au château

de Plessis-Lès-Tours (Indre et Loire). Il fut roi

de France de 1461 à 1483. La ligne directrice

de sa politique fut le renforcement de l’auto-

rité royale contre les grands féodaux. Alors

qu’il était encore le dauphin du roi Charles

VII son père, ce dernier le charge de mener

hors du royaume les bandes de routiers appe-

lés aussi les écorcheurs. Il utilise ses compa-

gnies d’armes laissées sans solde, qui vivaient

de rapines à son service. Il les conduisit en

Suisse et il remporta, le 26 août 1444, la vic-

toire de Pratteln puis se dirigea contre Bâle

où se tenait un concile ou l’antipape Félix V

avait été élu. Le Dauphin (futur Louis XI)

fut nommé protecteur de l’église par le pape

Eugène IV. Il regagna la Haute-Alsace et le

5 septembre 1444 s’établit à Ensisheim.

À cette occasion, il négocia le traité dit d’Ensis-

heim, conduisant à la paix le 26 septem bre.

Le 7 octobre 1444, il est blessé d’une flèche

au siège de Dambach.

Charles le TéméraireCharles de Valois Bourgogne dit le Téméraire.

Né à Dijon le 10 ou 11 novembre 1433 mort

le 5 janvier 1477 à Nancy. Après Philippe II

le Hardi, Jean sans peur et Philippe III le Bon,

le quatrième et dernier duc de Bourgogne de

la branche des Capétiens – Valois Charles le

Téméraire a également séjourné à Ensisheim

où il a organisé une grande revue de ses

troupes après avoir fêté Noël 1473 à Brisach.

Il en profita pour confirmer les mesures de

rigueur prises contre les villes alsaciennes par

le Landvogt Peter von Hagenbach.

Personnages célèbres nés à Ensisheim ou visiteurs d’Ensisheim

2

Charles le Téméraire.

Charles le Téméraire reçoit à Ensisheim

une délégation du canton de Berne qui plaide en faveur de la ville de Mulhouse que le duc veut soumettre par

la force. Le duc se tient sous un baldaquin orné de l’emblème de la toison d’or, la délégation suisse est

à genoux et Pierre de Hagenbach se tient à côté du duc.

Louis XI.

ensisheim Un voyage dans le temps

La vie communale 117

Jean Rey - Saint Fidèle de SigmaringenJean Rey (le fils) naquit en 1577 à Sigmarin-

gen-Principauté de Hohenzollern dans le sud

de l’Allemagne.

Son père Jean Rey et sa mère Geneviève de

Rosenberg, nobles et catholiques, lui donnè-

rent une éducation digne de ces deux titres.

Il fit ses études d’avocat à Fribourg en Brisgau,

se rendit en 1609 à Colmar pour perfection-

ner ses fonctions de magistrat et fut nommé

en 1611. Avocat et conseiller à la cour de justice

d’Autriche à Ensisheim, il s’occupa spéciale-

ment des indigents, ce qui lui valut le titre

d’avocat des pauvres.

Néanmoins, sa droiture le poussa à renoncer

très vite au barreau et à s’engager chez les

capu cins sous le nom de Fidèle. Il fut :

~ nommé prêtre à Constance en 1612 ;

~ prédicateur prestigieux et très convain-

cant au point que les Calvinistes l’assassi-

nèrent le 24 avril 1622 ;

~ béatifié en 1729 par le Pape Benoît XIII et

canonisé en 1746 par le Pape Benoît XIV.

Aujourd’hui, Saint Fidèle de Sigmaringen

est le Saint patron de la Communauté de

paroisses sur Ill et Thur regroupant Ensisheim,

Meyenheim, Munwiller et Réguisheim.

Louis XIVNé à Saint-Germain en Laye en 1638, roi

de France de 1643 à 1715, fils de Louis XIII

et d’Anne d’Autriche.

L’Alsace a été réunie à la France par le traité de

paix signé le 24 octobre 1648 en Westphalie.

Elle était, jusqu’au traité, une unité géo-

graphique menée par une mosaïque de

seigneu ries laïques et ecclésiastiques relevant

de l’Empire mais presque indépendante. Les

terres des archiducs d’Autriche y occupaient

une grande place.

Louis XIV, souhaitant établir sa domination

en Alsace, décida de créer non pas un parle-

ment comme dans les autres provinces fran-

çaises mais un conseil souverain. Crée en sep-

tembre 1657, le conseil n’entrera en fonction

qu’en 1658 à Ensisheim à la suite des lettres

dépendantes du roi du 26 septembre.

Jean Rey.

Louis XIV.

Page 22: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

L e Football Club d’Ensisheim vit le jour en 1930, grâce

à une bande de copains, dont les frères Burglin ainsi

que les dirigeants Jean Bastuck, Armand Beck, Alphonse

Bœtsch, Rémy Frantz et Issenlor, avant de former une

véritable équipe de football. Par ailleurs, de nombreux

joueurs pratiquaient la gymnastique au sein de la société

Elisatia. Le FCE gravit vite les échelons du championnat

départemental mais cet élan fut freiné par l’incorpora-

tion de force et la Seconde Guerre mondiale.

Le Football Club d’Ensisheim (FCE)

La v

ie a

ssoc

iati

ve

VII

Pendant la saison 1952-1953 en finale pour le titre de Champion d’Alsace de la promotion d’Honneur, l’équipe joue face au FC Bischwiller sur le terrain neutre de Schiltigheim. Résultat : 2 à 1 en faveur des bas-rhinois. Les deux équipes sportivement associées sur la photo, chaque joueur étant côtoyé par un adversaire. On reconnaît les joueurs d’Ensisheim à leurs maillots plus clairs avec un col en V blanc.Debout de gauche à droite : Edmond Haensler, André Scholtz, Kuhn, André Schmitt, Pierre Wilhelm (et entre eux Lucien Muller, futur titulaire de l’équipe de France et des clubs du RC Strasbourg, du Real Madrid et de Barcelone) et Paul Heyer. Accroupis : Pierre Biehler (le valeureux capitaine), Henri Zabinsky (futur joueur professionnel à Sochaux), Robert Fretz, Zechu Zabinsky et Wosniack.

La vie associative 167

Les hostilités terminées, tout ce monde se

retrouva au stade de l’Ill (rue Boëllmann)

et le siège et les vestiaires se trouvèrent au

restaurant Hurst (Ville de Mulhouse) en face de

la prison. Très vite, le FCE monta en première

division régionale. Il fut sacré champion

d’Alsace au stade de Ribeauvillé contre

l’équipe bas-rhinoise de Niederbronn à

l’issue de la saison 1949-1950 et accéda en

promotion fraîchement créée. On se sou-

vient des joueurs de cette époque comme

Zimmerlé, Staub, Deybach, Rapp, Biehler,

C. Zabinski, Klekotta, Ferro, Ambiehl, Muller

et C. Goriseck. Championne du Haut-Rhin

de la promotion à la fin de la saison 1952-

1953, l’équipe d’Ensisheim rencontre sur le

terrain neutre de Schiltigheim le champion

bas-rhi nois de Bischwiller avec ses vedettes

Lucien Muller et Paco Mathéo.

La rencontre fut perdue par 2 buts à 1 mais

ponctuée par la montée en division d’honneur

régionale. L’équipe y fit bonne figure pendant

trois saisons. Elle fut présidée par Jean

Bastuck ; le comité était composé de MM.

Muller, Diebold, Syren, Hurst et par les diri-

geants Kulessa, Weber, et Ochs. Qui ne se

souvient pas des fameux derbys miniers de

cette époque contre L’ASCA Wittelsheim ?

Plus de 1 000 spectateurs au stade de l’Ill,

Staffelfelden - Wittenheim - Bollwiller. En

1958, Ensis heim rétrogradait en promotion,

et sous la présidence de Paul Hestin puis,

Raymond Rittimann connut encore pendant

de longues années de glorieuses périodes.

Notons encore qu’au moment où le restau-

rant Hurst retrouvait sa place sur les bords de

l’Ill, les vestiaires étaient installés au restau-

rant de La Couronne, avant la construction du

club-house sur le site même du stade. Le FCE

faisait évoluer durant toutes ces années des

équipes de jeunes dans toutes les catégories

d’âge. La plus notoire était l’équipe junior de

la saison 1952-1953 qui n’a été éliminée de

la coupe d’encouragement qu’en demi-finale

par l’US Wittenheim et qui donna de nom-

breux joueurs en équipe première (Gérard

Rittimann, Claude Fricker, Robert Fretz et

Roger Muller).

Ce n’est qu’en 2011 que le FCE fut doté d’un

stade moderne. Gageons que les générations

futures prendront exemple sur leurs glorieux

aînés, et feront à nouveau triompher les

couleurs du FCE.

L’équipe 1 du Football Club d’Ensisheim, saison 1970-1971. De gauche à droite :Debout : Richard Ermel, Erwin Janski, Lucien Dickele, Jean-Paul Aubert, Gilbert Gaba et Claude Tugler.Accroupis : Jean-Claude Muller, Michel De Angeli, Jean-Louis Wittig, Rodolphe Krychowski et Robert Rothenbourger.

Page 23: Ensisheim, un voyage dans le temps

1

L e Football Club d’Ensisheim vit le jour en 1930, grâce

à une bande de copains, dont les frères Burglin ainsi

que les dirigeants Jean Bastuck, Armand Beck, Alphonse

Bœtsch, Rémy Frantz et Issenlor, avant de former une

véritable équipe de football. Par ailleurs, de nombreux

joueurs pratiquaient la gymnastique au sein de la société

Elisatia. Le FCE gravit vite les échelons du championnat

départemental mais cet élan fut freiné par l’incorpora-

tion de force et la Seconde Guerre mondiale.

Le Football Club d’Ensisheim (FCE)

La v

ie a

ssoc

iati

ve

VII

Pendant la saison 1952-1953 en finale pour le titre de Champion d’Alsace de la promotion d’Honneur, l’équipe joue face au FC Bischwiller sur le terrain neutre de Schiltigheim. Résultat : 2 à 1 en faveur des bas-rhinois. Les deux équipes sportivement associées sur la photo, chaque joueur étant côtoyé par un adversaire. On reconnaît les joueurs d’Ensisheim à leurs maillots plus clairs avec un col en V blanc.Debout de gauche à droite : Edmond Haensler, André Scholtz, Kuhn, André Schmitt, Pierre Wilhelm (et entre eux Lucien Muller, futur titulaire de l’équipe de France et des clubs du RC Strasbourg, du Real Madrid et de Barcelone) et Paul Heyer. Accroupis : Pierre Biehler (le valeureux capitaine), Henri Zabinsky (futur joueur professionnel à Sochaux), Robert Fretz, Zechu Zabinsky et Wosniack.

La vie associative 167

Les hostilités terminées, tout ce monde se

retrouva au stade de l’Ill (rue Boëllmann)

et le siège et les vestiaires se trouvèrent au

restaurant Hurst (Ville de Mulhouse) en face de

la prison. Très vite, le FCE monta en première

division régionale. Il fut sacré champion

d’Alsace au stade de Ribeauvillé contre

l’équipe bas-rhinoise de Niederbronn à

l’issue de la saison 1949-1950 et accéda en

promotion fraîchement créée. On se sou-

vient des joueurs de cette époque comme

Zimmerlé, Staub, Deybach, Rapp, Biehler,

C. Zabinski, Klekotta, Ferro, Ambiehl, Muller

et C. Goriseck. Championne du Haut-Rhin

de la promotion à la fin de la saison 1952-

1953, l’équipe d’Ensisheim rencontre sur le

terrain neutre de Schiltigheim le champion

bas-rhi nois de Bischwiller avec ses vedettes

Lucien Muller et Paco Mathéo.

La rencontre fut perdue par 2 buts à 1 mais

ponctuée par la montée en division d’honneur

régionale. L’équipe y fit bonne figure pendant

trois saisons. Elle fut présidée par Jean

Bastuck ; le comité était composé de MM.

Muller, Diebold, Syren, Hurst et par les diri-

geants Kulessa, Weber, et Ochs. Qui ne se

souvient pas des fameux derbys miniers de

cette époque contre L’ASCA Wittelsheim ?

Plus de 1 000 spectateurs au stade de l’Ill,

Staffelfelden - Wittenheim - Bollwiller. En

1958, Ensis heim rétrogradait en promotion,

et sous la présidence de Paul Hestin puis,

Raymond Rittimann connut encore pendant

de longues années de glorieuses périodes.

Notons encore qu’au moment où le restau-

rant Hurst retrouvait sa place sur les bords de

l’Ill, les vestiaires étaient installés au restau-

rant de La Couronne, avant la construction du

club-house sur le site même du stade. Le FCE

faisait évoluer durant toutes ces années des

équipes de jeunes dans toutes les catégories

d’âge. La plus notoire était l’équipe junior de

la saison 1952-1953 qui n’a été éliminée de

la coupe d’encouragement qu’en demi-finale

par l’US Wittenheim et qui donna de nom-

breux joueurs en équipe première (Gérard

Rittimann, Claude Fricker, Robert Fretz et

Roger Muller).

Ce n’est qu’en 2011 que le FCE fut doté d’un

stade moderne. Gageons que les générations

futures prendront exemple sur leurs glorieux

aînés, et feront à nouveau triompher les

couleurs du FCE.

L’équipe 1 du Football Club d’Ensisheim, saison 1970-1971. De gauche à droite :Debout : Richard Ermel, Erwin Janski, Lucien Dickele, Jean-Paul Aubert, Gilbert Gaba et Claude Tugler.Accroupis : Jean-Claude Muller, Michel De Angeli, Jean-Louis Wittig, Rodolphe Krychowski et Robert Rothenbourger.

Page 24: Ensisheim, un voyage dans le temps

Car

tes

post

ales

d’E

nsis

heim

XII

Carte polychrome datée du 26 août 1897. Salutations d’Ensisheim présentant les vieilles maisons des remparts, le Palais de la Régence, la grande salle du Palais et l’Hôtel de la Couronne.

Carte polychrome rosacée datée du 30 juillet 1898. Salutations d’Ensisheim présentant la prison et le bâtiment cellulaire,

une vue de la prison au centre-ville, l’église Saint-Martin et l’Hôtel de la Couronne.

Cartes postales d’Ensisheim 245

Le 80e anniversaire de la création du corps des sapeurs-pompiers

d’Ensisheim le 17 mai 1908. Salutations de la fête de la Corporation

des sapeurs-pompiers d’Ensisheim, arrondissement de Guebwiller.

Trèfle à quatre feuilles présentant le Palais de la Régence, la prison, l’Hôtel de la Couronne et la gare.

Page 25: Ensisheim, un voyage dans le temps

Car

tes

post

ales

d’E

nsis

heim

XII

Carte polychrome datée du 26 août 1897. Salutations d’Ensisheim présentant les vieilles maisons des remparts, le Palais de la Régence, la grande salle du Palais et l’Hôtel de la Couronne.

Carte polychrome rosacée datée du 30 juillet 1898. Salutations d’Ensisheim présentant la prison et le bâtiment cellulaire,

une vue de la prison au centre-ville, l’église Saint-Martin et l’Hôtel de la Couronne.

Cartes postales d’Ensisheim 245

Le 80e anniversaire de la création du corps des sapeurs-pompiers

d’Ensisheim le 17 mai 1908. Salutations de la fête de la Corporation

des sapeurs-pompiers d’Ensisheim, arrondissement de Guebwiller.

Trèfle à quatre feuilles présentant le Palais de la Régence, la prison, l’Hôtel de la Couronne et la gare.

Page 26: Ensisheim, un voyage dans le temps

E N S I S H E I MC a n t o n d ’ E n s i s h e i m

De gueules à la fasce d’argent.

Sources : L’armorial des Communes du Haut-Rhin - Commission d’Héraldique du Haut-Rhin