ensablement de la plaine de marovoay de la région boeny

123
Année universitaire : 2015 - 2016 MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER TITRE INGÉNIEUR Présenté par : RANDRIANTSIHOARANA Herilala Sandratra Rapporteur : Professeur RASOLOMANANA Eddy Harilala Date de soutenance : Lundi 16 Avril 2018 Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny - Apport du SIG dans le réaménagement et lutte contre l’insécurité alimenta ire ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO MENTION : INGÉNIERIE MINIÈRE PARCOURS : SCIENCES ET TECHNIQUES MINIERES

Upload: others

Post on 20-Jun-2022

12 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Année universitaire : 2015 - 2016

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION

DU DIPLOME DE MASTER

TITRE INGÉNIEUR

Présenté par : RANDRIANTSIHOARANA Herilala Sandratra

Rapporteur : Professeur RASOLOMANANA Eddy Harilala

Date de soutenance : Lundi 16 Avril 2018

Ensablement de la plaine de Marovoay de

la région Boeny - Apport du SIG dans le

réaménagement et lutte contre l’insécurité

alimentaire

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO

MENTION : INGÉNIERIE MINIÈRE

PARCOURS : SCIENCES ET TECHNIQUES

MINIERES

Page 2: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Année universitaire : 2015 - 2016

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION

DU DIPLOME DE MASTER

TITRE INGÉNIEUR

Présenté par RANDRIANTSIHOARANA Herilala Sandratra

Soutenu devant les membres du Jury :

President : Monsieur RANAIVOSON Léon Felix

Rapporteurs : Monsieur RASOLOMANANA Eddy Harilala

Monsieur RAONIVELO Andrianianja

Examinateurs : Monsieur RALAIMARO Joseph

Monsieur RAZAFINDRAKOTO Boni Gauthier

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO

MENTION : INGÉNIERIE MINIÈRE

PARCOURS : SCIENCES ET TECHNIQUES MINIERE

Ensablement de la plaine de Marovoay

de la région Boeny - Apport du SIG dans

le réaménagement et lutte contre

l’insécurité alimentaire

Page 3: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Dédicace à mes parents,

Page 4: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

I

FISAORANA

Ety am-piandohana dia tsy hay ny tsy hisaotra an’ilay Andriamanitra Andriananahary noho ny

fitahiany sy ny fanomezam-pahasalamana sy hery avy aminy ka nahafana nanatontosa izao

rafitr’asa izao.

Amin’ny fo feno hafaliana ihany koa no isaorana ireo rehetra izay nanampy akaiky

tamin’ny fanatontosana ny boky. Isaorana manokana arak’izany ireto olona ho tanisaina

manaraka ireto :

Andriamatoa ANDRIANAHARISON Yvon Dieudonné, Talen’ny Sekoly Ambony

Politeknikan’Antananarivo, noho ny fankasitrahany mba ho anisan’ireo mpianatra

mandrato fianarana eo anivon’ny sekoly ;

Andriamatoa RANAIVOSON Léon Félix, Mpampianatra mpikaroka no sady

mpiandraikitra voalohany ny Sampam-pampianarana momba ny Harena ankibon’ny

tany eo anivon’ny Sekoly Ambony Politeknikan’Antananarivo ;

Andriamatoa RASOLOMANANA Eddy, Mpampianatra mpikaroka ao amin’ny

Sekoly Ambony Politeknikan’Antananarivo, sy RAONIVELO Nianja, ao amin’ny

BNGRC tamin’ny nanolorany ahy ny fotoanany tamin’ny fanatontosana ny rafitr’asa.

Nanampy ahy betsaka izy ireo tamin’ny fizarany ny fahalalany sy ireo toro-hevitra

maro ka nahatanterahako an-tsakany sy an-davany ity boky ity ;

Andriamatoa RALAIMARO Joseph, Mpampianatra mpikaroka ao amin`ny Sekoly

ambony Politekinikan`Antananarivo sampam-pianarana momba ny harena ankibon`ny

tany, ary;

Andriamatoa RAZAFINDRAKOTO Boni Gauthier, Mpampianatra mpikaroka ao

amin’ny Sekoly Ambony Politeknikan’Antananarivo tamin’ny fankatoavan’izy ireo ho

anisan’ny mpitsara ny rafitr’asa ;

Isaorana ihany koa :

Ireo mpampianatra rehetra ao amin’ny Sekoly Ambony Politeknikan’Antananarivo fa

indrindra indrindra ny ao amin’ny Sampam-pampianarana momba ny Harena

ankibon’ny tany, sy ireo tompon’andraikitra rehetra eo anivon’ny sekoly ;

Ny fianakaviana sy ny namana tamin’ny fanohanana sy ny fitondrana am-bavaka

indrindra fa ny ray aman-dreny niteraka izay naha toy izaho ahy, mankasitraka anareo

fa tsy ho voavaly ny soa vitanareo koa enga anie ilay Nahary no hamaly izany

aminareo.

Page 5: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

II

SOMMAIRE

FISAORANA

SOMMAIRE

GLOSSAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

LISTE DES CARTES

LISTE DES FIGURES

LISTE DES PHOTOS

LISTE DES TABLEAUX

INTRODUCTION

PARTIE I : CONTEXTE GENERAL

Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES

Chapitre II. PROBLEMATIQUES

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

PARTIE II : METHODOLOGIE

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET PROPOSITIONS DE

SOLUTIONS

Chapitre VII. PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE ET

PROPOSITIONS DE REAMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE MAROVOAY

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIES / WEBOGRAPHIES

TABLE DES MATIERES

ANNEXES

Page 6: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

III

GLOSSAIRE

Risque majeur : confrontation entre un aléa et des enjeux, le risque naturel majeur est

caractérisé par sa « gravité » (dommages sur la population, les biens ou l’environnement) et sa

faible probabilité d'occurrence.

Enjeux : nature et importance de ceux qui est exposé au risques ; qu’ils soient hu-mains,

économiques ou environnementaux

Résilience : la capacité d'un système, une communauté ou une société exposée aux risques de

résister, d'absorber, d'accueillir et de corriger les effets d'un danger, en temps de manière

efficace, notamment par la préservation et la restauration de ses structures essentielles et de

ses fonctions de base.

Superficie économique : la superficie économique correspond à la surface physique cultivée,

comptée autant de fois qu’il y a association de cultures ou successions de cultures. C’est la

somme des surfaces de chaque culture au cours d’une année.

Petits exploitants : les petits exploitants agricoles disposent d’une superficie de moins de 1,5

ha.

Moyens exploitants : les moyens exploitants agricoles ont superficie économique allant de

1,5 ha à 4 ha.

Grands exploitants agricoles : les grands exploitants ont une superficie économique totale

supérieure à 4.

Morbidité : nombre de cas de maladie sur une population et une période donnée

Vétusté : dégradation causée par l'usage et le temps

Délabrement : état d'anéantissement physique et moral

Tanety : désigne un terrain en hauteur qui peut être utilisé pour les cultures en profitant des

saisons pluvieuses.

Page 7: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

IV

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ACT : Argent Contre Travail

AUE (FFMT) : Association des Usagers de l’Eau

BD100 : Base de Données à l’échelle 1/100000ème

BD500 Base de Données à l’échelle 1/500000ème

BVM : Bassin Versant de Marovoay

BNGRC : Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes

BVPI : Bassin Versant des Périmètres Irrigués

CARE : Cooperative for Assistance and Relief Everywhere

CHD : Centre Hospitalier du District

CNEAGR : Centre National de l’Eau, de l’Assainissement et du Génie Rural

CNGRC : Conseil National de Gestion des Risques et Catastrophes

CP : Canaux Principaux

CS : Canaux Secondaires

CSB1 : Centre de Santé de Base niveau 1

CSB2 : Centre de Santé de Base niveau 2

ENSOMD : Enquête Nationale sur le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le

Développement

EDS : Enquête Démographiqueet de Santé

EPM : Enquête Permanente auprès des Ménages

FAO/PAM : Food and Agriculture Organization of the United Nations ou Organisation des

Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FANTA : Food and Nutrition Technical Assistance

FIFABE : Fikambanan’ny Fampandrosoana ny lemak’i Betsiboka

FTM : Foiben-Taotsarintanin’i Madagasikara

GDTA : Groupement pour le Développement de la Télédétection Aérospatiale

GIEC : Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat

Page 8: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

V

GPI : Grand Périmètre Irrigué

GRC : Gestion de Risque de Catastrophe

HIMO : Haute Intensité de Main d’Oeuvre

HSV : Hue Saturation Value

IGA : Income-generating activities

INSTAT : Institut National de Statistique

NASA : National Aeronautics and Space Administration

ONE : Office Nationale de l’Environnement

ONU : Organisation des Nations Unis

PLAE : Programme de Lutte Anti Erosive

PNAN : Politique National d’Action pour la Nutrition

PNUD : Programme de Nations Unies pour le Développement

RGB : Red Green Blue

RRC : Reduction de Risque de Catastrophe

SIG : Système d’Information Géographique

SNGRC : Stratégie Nationale de Gestion de Risque et Catastrophes

UNISDR : United Nation International Strategy for Disaster Reduction

USDA : United States Department of Agriculture

USGS : United States Geological Survey ou Institut d'études géologiques des États-Unis

VCT Vivre Contre Travail

Page 9: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

VI

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation de la zone d'étude ............................................................. - 19 -

Carte 2 : Carte hydrographique de Marovoay ...................................................... - 24 -

Carte 3: Les 13 secteurs rizicoles de Marovoay ......................................................... - 34 -

Carte 4: Occupation des sols du bassin versant de Marovoay en 1997 .......................... - 48 -

Carte 5: Occupation des sols du bassin versant de Marovoay en 2017 .......................... - 49 -

Carte 6: Géologie et tectonique du Bassin Versant de Marovoay ................................. - 74 -

Carte 7: Ensablement des plaines de Marovoay en 1997 ............................................. - 72 -

Carte 8: Ensablement des plaines de Marovoay en 2017 ............................................. - 73 -

Page 10: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

VII

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Cycle de GRC ............................................................................................ - 6 -

Figure 2: Exemples de situations menant à l’insécurité alimentaire .............................. - 12 -

Figure 3: Erosion par ravinement ............................................................................. - 17 -

Figure 4: Schéma du processus de la Télédétection .................................................... - 28 -

Figure 5: Les données dans un SIG .......................................................................... - 31 -

Figure 6: Organigramme de travail ........................................................................... - 34 -

Figure 7: Exemple d'image Landsat .......................................................................... - 38 -

Figure 8: Interface du logiciel ENVI 4.7 ................................................................... - 40 -

Figure 9: Interface du logiciel Arcgis ........................................................................ - 41 -

Figure 10: Extraction du bassin versant de Marovoay ................................................. - 43 -

Figure 11: Composition coloree ............................................................................... - 43 -

Figure 12: Evolution des indices de croissance de la population et de la production des

nourritures de base (base 100 = 1987) ....................................................................... - 49 -

Figure 13: Évolution des importations de riz 2009-2016 (en 1000 tonnes) .................... - 50 -

Figure 14: Utilisation de quelques produits agricoles .................................................. - 52 -

Figure 15: Exposition aux cyclones ..................................................................... - 55 -

Figure 16: Expositions aux inondations/an entre 1999 et 2001. .................................... - 55 -

Figure 17: La pluviométrie moyenne de Madagascar .................................................. - 56 -

Figure 18: Fréquence Sécheresse/an entre 1999 et 2001 .............................................. - 56 -

Figure 19: Les zones grégarigènes du Grand Sud de Madagascar ................................ - 57 -

Figure 20: Gestion des infrastructures de la rizière de Marovoay ................................. - 63 -

Figure 21: Composition colorée 754 HSV de l'image landsat 5 .................................... - 67 -

Figure 22: Composition colorée 765 HSV de l'image Landsat 8 .................................. - 67 -

Figure 23: Classification non supervise de l'image Landsat 5 ...................................... - 68 -

Figure 24: Classification de l'image Landsat 8 ........................................................... - 68 -

Figure 26: Landsat 5 en 1997 ................................................................................... - 72 -

Figure 26: Landsat 8 en 2017 ................................................................................... - 72 -

Figure 27: Failles ................................................................................................... - 73 -

Figure 28: Profil de la plantation de Vétivers et engazonnement dans le CP de Marovoay- 83

-

Figure 29: Dimensionnement de la plantation des Vétivers ......................................... - 83 -

Page 11: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

VIII

Figure 30: Dimensionnement des canaux à curer (CP, CS, Drain) ................................ - 84 -

Figure 31: Exemple type de la mise en place d'une diguette anti-ensablement ............... - 85 -

Figure 32: Système d'enrochement ........................................................................... - 85 -

Figure 33: Exemple type d’un système d’irrigation .................................................... - 88 -

Page 12: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

IX

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Lavaka à Marovoay ................................................................................... - 16 -

Photo 2: Erosion affectant Marovoay ........................................................................ - 17 -

Photo 3: Station de pompage totalement abandonnée à Tetikala Marovoay ................... - 65 -

Photo 4: Des canaux principaux et canaux secondaires remplis de sables et/ou de sols dans la

rizière de Marovoay ................................................................................................ - 65 -

Photo 5: Images du Google Earth pour la validation de la classification ........................ - 69 -

Page 13: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

X

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Les différentes formes d'érosion de Marovoay........................................... - 18 -

Tableau 2: Les principales fenêtres atmosphériques ................................................... - 29 -

Tableau 3: Proportion des ménages touchés par les dix principaux problèmes liés au climat

ou à l’environnement, par milieu (en%) ..................................................................... - 58 -

Tableau 4: Les 13 secteurs du périmètre de Marovoay ............................................... - 61 -

Tableau 5: Système d’irrigation de la Basse Plaine de Betsiboka ................................. - 64 -

Tableau 6: Résumé du Programme de lutte contre l’ensablement ................................. - 86 -

Tableau 7: Estimation des coûts de la réhabilitation ................................................... - 90 -

Page 14: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

XI

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Schéma directeur de Marovoay

Annexe 2: Caractéristiques de chaque série d'image Landsat

Annexe 3: Données climatologiques de Marovoay 2001-2015 (station Mahajanga)

Annexe 4: Monographie de l’agriculture dans le District de Marovoay

Annexe 5: Méthode de la classification non superviser sous ENVI 4.7

Annexe 6: Travaux de réhabilitation dans la Commune d’Ambolomoty en 2016

Page 15: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

- 1 -

INTRODUCTION

La population Malagasy active est très majoritairement agricole, plus de 75%, et le

PIB agricole est estimé à près d’un tiers du PIB global et la filière riz y occupe une première

place. Marovoay et Alaotra prennent la première place dans la production du riz à

Madagascar.

Et on s’est intéressé tout particulièrement à la plaine rizicole de Marovoay où la

production connait une réduction remarquable depuis quelques décennies, sa potentialité

économique est mise en jeu par cette baisse de production. Une des principales causes de

cette baisse de production est la dégradation des sols entrainant l’ensablement des rizières et

des ouvrages hydro-agricoles que sont les canaux d’irrigation, les drains et les barrages.

L’ensablement est surtout favorisé par la vulnérabilité des bassins versants bordant la plaine

de Marovoay à une érosion linéaire sous forme d’ablation (Lavaka, ravine, déforestation la

couverture végétale).

Cette baisse de production tend vers une situation d’insécurité alimentaire qui observée dans

le pays. Actuellement, la hausse du prix du riz frappe tout le pays. Marovoay, malgré qu’il

s’agisse d’une zone productrice, atteint une hausse importante de 10% du prix du paddy.

Cette présente étude intitulé « Ensablement de la plaine de Marovoay de la région

Boeny – Apport du SIG dans le réaménagement et lutte contre l’insécurité alimentaire »

a pour objectif de mettre en évidence les causes de la diminution de la production du riz afin

de proposer des techniques plus scientifiques qui prennent en considération la situation socio-

économique de la population rurale du District de Marovoay et celle de l’Etat Malgache.

Cet ouvrage portera trois parties. La première partie sera consacrée aux généralités

dans laquelle on va parler de la gestion de risque et catastrophes, d’études bibliographiques,

de prise en compte des problématiques et des contextes généraux de la zone d’étude. Pour la

deuxième partie, on va parler de la méthodologie de travail dans laquelle sera illustrés et

développés les matériels et les données utilisées. Et enfin dans la dernière partie, on va

analyser les résultats obtenus ; discuter et essayer de donner des propositions de

réaménagement du grenier à riz de Marovoay.

Nous allons maintenant commencer par la première partie qui est le contexte général.

Page 16: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

PARTIE I : CONTEXTE GENERAL

Page 17: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES

- 3 -

Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES

Dans ce chapitre on va aborder quelques définitions et notions sur la GRC

I.1 Définitions de quelques concepts de base dans la GRC

Pour faciliter la compréhension de la GRC, il est nécessaire de définir quelques termes

clés jugés importants et qu’on utilise souvent.

I.1.1 Aléa

L’aléa est « un évènement rare ou extrême, naturel ou causé par l'homme, qui menace

d'affecter négativement la vie humaine, les biens et les activités, au point de créer une

situation potentielle ou existante qui peut affecter les populations, détériorer les biens ou

l'environnement » [PNUD]. L’aléa est donc un danger éventuel plus ou moins prévisible et il

en existe plusieurs types comme les aléas naturels, les aléas socio-naturels, les aléas

anthropiques, les aléas environnementaux ou encore les aléas complexes.

Il est aussi possible de classer les aléas selon leur durée dans le temps. Ainsi, nous avons les

aléas brusques à développement soudain et les aléas progressifs à déclenchement soudain.

I.1.2 Risques

Le risque est la probabilité de l’apparition d’un danger. Le risque est calculé à partir de

la probabilité d’un danger potentiel qui menace la population et les moyens d’existence, et à

partir du degré de vulnérabilité aux sinistres d’un groupe d’individus. En d’autres termes, il

désigne des pertes attendues causées par un phénomène particulier. Mais également, il

exprime la combinaison de la probabilité d’un événement et de ses conséquences négatives

[UNISDR].

I.1.3 Catastrophes

Le terme catastrophe désigne « un événement, soudain ou progressif, soit d’origine

naturelle, soit causé par l’homme, dont l’impact est tel, que la communauté affectée doit

réagir par des mesures exceptionnelles» [SNGRC]. Donc, elle peut être interprétée comme

une grave interruption du fonctionnement normal d’une société, qui conduit à la perte de vies

humaines des ressources matérielles et environnementales et qui dépasse les capacités de

réaction des communautés touchées.

Donc, la catastrophe est la combinaison de l’aléa et la vulnérabilité d’une communauté.

Page 18: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES

- 4 -

I.1.4 Vulnérabilité

La vulnérabilité désigne le « degré auquel une communauté, une structure, un service

ou une région géographique sont exposés à vraisemblablement subir des dommages ou de

graves perturbations sous l’impact d’une catastrophe menaçante particulière, dommages dus à

leur nature, à leur type de construction, et à leur proximité d’une zone dangereuse ou d’une

région sujette aux catastrophes » [PNUD]. En d’autres termes, la vulnérabilité est une

condition déterminée par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques ou

environnementaux qui accentuent la sensibilité d’une communauté aux conséquences des

aléas.

I.2 La Réduction des Risques de Catastrophes

I.2.1 Définition

La RRC est définie comme « mesures à long terme destinées à réduire l’amplitude ou

la durée des effets négatifs éventuels sur une société menacée par des risques de catastrophes

inévitables ou impossibles à prévenir; on y parvient en réduisant la vulnérabilité de la

population, des structures, des services, des activités économiques par rapport aux aléas

considérés» [01]. Cela veut dire que la RRC désigne les activités à entreprendre avant

l’arrivée d’une catastrophe pour réduire ou minimiser les conséquences néfastes sur la vie de

la communauté. Elle décrit les mesures qui aident à réduire l’ampleur des dégâts des

catastrophes.

De ce fait, « le terme réduction des risques de catastrophes est utilisé pour définir une

approche pour minimiser la vulnérabilité et les risques de catastrophes, afin d’éviter ou de

limiter les impacts dévastateurs des aléas» [02].

Notons que la RRC est un problème collectif qui exige une démarche collective, à laquelle

participent le gouvernement central, les collectivités territoriales décentralisées, les

communautés et les organisations humanitaires agissant de manière intégrée et coordonnée.

I.2.2 Les objectifs de la RRC

« La RRC a pour but d’éviter, d’atténuer ou de transférer les effets néfastes des risques

par le biais d’activités et de mesures de prévention, d’atténuation et de préparation» [03]. Ce

qui veut dire que l’objectif principal des activités de réduction des risques de catastrophes est

Page 19: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES

- 5 -

de minimiser les effets négatifs des catastrophes sur la population, les biens, l’économie et

l’environnement.

En outre, la RRC vise aussi à atténuer la vulnérabilité socio-économique et physique

de la population en la préparant mieux aux menaces, et en renforçant ses capacités à anticiper,

à s’adapter, à résister et à se relever après une catastrophe. La RRC permet de sauver des vies,

de préserver les moyens d’existence et de protéger les biens. Elle améliore la condition des

sécurités de la communauté.

Bref, la RRC vise à réduire la vulnérabilité de la communauté et à atténuer l’impact

des aléas sur une communauté exposée aux catastrophes, en faisant le maximum avant

l’arrivée d’une catastrophe pour protéger les vies, limiter les dommages et renforcer leur

capacité de se relever rapidement.

Donc, la réduction des risques de catastrophe peut contribuer au développement d’une

communauté et fait partie intégrante de la lutte contre la pauvreté, grâce à la réduction des

pertes et dégâts humains, économiques, environnementaux et matériels.

I.2.3 Place de la RRC dans le cycle de GRC

« Le cycle de GRC consiste en une série de phases étroitement reliées les unes aux

autres qui comprennent la prévention des catastrophes, la préparation, la réponse, le

rétablissement, la reconstruction et le développement. Bien que le schéma classique du cycle

indique un rapport linéaire et séquentiel entre les différentes phases, ceci n’est pas le cas en

réalité car le processus de la gestion des catastrophes peut déclencher plusieurs phases

simultanément» [SNGRC]. Autrement dit, le cycle de GRC comprend les phases qui

précèdent l’avènement de catastrophe dont notamment la prévention et la préparation, ainsi

que les phases après la catastrophe qui sont la réponse aux urgences, le rétablissement et la

reconstruction.

Notons que la RRC est incluse dans le cycle de GRC. Elle englobe toutes les activités

à entreprendre avant l’arrivée d’un aléa.

La figure suivante illustre le cycle de GRC

Page 20: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES

- 6 -

I.3 Le BNGRC ET SES ROLES

Le Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC) est le bras

opérationnel du Conseil National de Gestion des Risques et Catastrophes (CNGRC). Il fait

partie des composantes clés de la structure institutionnelle de Gestion des Risques et des

Catastrophes.

Il est l'autorité nationale de gestion, de coordination et de suivi de toutes activités se

rapportant à la GRC et à la RRC à Madagascar, selon le décret n°2006 - 904, fixant

l'organisation, le fonctionnement et les attributions du BNGRC.

Rôles du BNGRC

Avant la catastrophe le BNGRC a pour rôle

- d’identifier les aléas

- d’évaluer les risques associés aux aléas

- de développer des mesures pour la réduction de dégâts potentiels

- d’informer, d’éduquer, et de communiquer

- d’identifier et promouvoir des programmes de mitigation structurelle et non-structurelle

- de préparer des plans de GRC

Figure 1: Cycle de GRC

Source : Support de cours du Dr Hasimahery

Page 21: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES

- 7 -

- d’alerter la population

- de former la population

- de promouvoir l’autosuffisance des communes avant et durant les urgences

- de développer et de mettre en œuvre des systèmes d’information pour appuyer les

décisions au niveau des communes.

Pendant et juste après la catastrophe

- évaluer le niveau de préparation

- préparer et entretenir des plans d’opérations d’urgences

- tester et évaluer périodiquement les plans d’opérations d’urgences

- assurer la coordination efficace des opérations

Et enfin après la catastrophe le BNGRC

prend en charge la reconstruction et la réhabilitation :

s’assure que les leçons tirées de chaque catastrophe sont utilisées pour le développement

d’une politique nationale efficace

utilise de façon optimale les aides internationales

utilise les expériences dans les programmes de recherches et de développement futurs.

La GRC étant bien éclaircie, parlons maintenant des problématiques.

Page 22: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre II. PROBLEMATIQUES

- 8 -

Chapitre II. PROBLEMATIQUES

Malgré sa place dans le développement de l’économie de Madagascar, la région

Boeny (dans laquelle la plaine de Marovoay occupe la première place dans la production de

riz) rencontre des problèmes de production. En effet, selon le rapport effectué par la «

MISSION FAO/PAM D'ÉVALUATION DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE À

MADAGASCAR en 2012-2013 » la production du riz a baissé de 48% (irrigué et pluvial), le

manioc au moins de 30%, le maïs au moins de 62%, patates douces au moins de 25% et

l’arachide au moins de 66%. Par rapport aux 5 campagnes précédentes, la production du riz

connait une baisse notable de 51% [04].

Généralement, une diminution de rendement de la production du riz a marqué la zone

de Marovoay depuis quelques années, depuis l’abandon de la fonction par la FIFABE.

Selon la FBM, une fédération regroupant des milliers d’agriculteurs de Marovoay qui sont des

Usagers de l’eau et l’Association des Usagers de l’Eau, 10 à 20% de la rizière de la basse

Betsiboka sont incultivables. Depuis l’écartement de l’Etat pour l’entretien des ouvrages

hydro-agricoles l’année 2000, la sécurisation des ouvrages mécaniques n’est plus assurée. Le

système de pompage vieillit et est presque inutilisable. Les ouvrages stratégiques sont

quasiment abandonnés malgré son rôle important dans la culture.

De ce fait, les terres irriguées, sont réduites, en moins de 10% depuis 2013, alors que

la zone en question a une forte potentialité quant aux ressources en eau (la rivière de

Betsiboka, la ressource en eau souterraine d’Andranomandevy et les lacs comme

Amboromalandy, etc.). Plus de 30% de la rizière en secteur 3 (le plus vaste secteur de tous les

secteurs à Marovoay) ne peuvent plus assurer la production des paddy [05].

De nos jours, la rizière de la basse plaine de Betsiboka produit seulement 1.5-

2tonnes/ha pour les périmètres sans intervention de projet comme la BVPI mais pouvant

atteindre jusqu’à 3-4tonnes/ha pour les périmètres des secteurs aménagés par la BVPI.

Plusieurs hectares de rizières ne peuvent plus être utilisés. Le phénomène s’aggrave et se

présente catastrophique à l’avenir. L’année 2017, le prix du riz a atteint 800Ar le « kapoaka »

(une petite boite utilisée par les Malgaches au marché servant à mesurer la quantité du riz) qui

est équivalent à environ 2800Ar/Kg.

Page 23: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre II. PROBLEMATIQUES

- 9 -

Vis-à-vis de la baisse du potentiel économique agricole de Marovoay, notamment sur

la production du riz, nous avons donc avancé l’hypothèse que l’érosion des sols dans le bassin

versant de Marovoay conduisant à l’ensablement des rizières et des ouvrages hydro-agricoles

environnants (les canaux d’irrigations, les barrages hydrauliques, drains) est l’une des plus

grandes sources de ce fléau.

Le principal objectif de ce travail est donc de vérifier ce phénomène en faisant des

analyses spatiales sur l’évolution de la dégradation du sol afin de proposer des solutions à

court ou à long terme selon la gravité de la situation pour pouvoir lutter contre l’insécurité

alimentaire à Madagascar.

Page 24: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

- 10 -

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

Dans ce chapitre nous allons parler des notions d’insécurité alimentaire et

d’ensablement

III.1 Notion sur l’insécurité alimentaire

III.1.1 Définition

Le concept d’insécurité alimentaire renvoie à celle de la sécurité alimentaire, car en

gros elle existe quand cette deuxième est absente.

La sécurité alimentaire est un sujet très récent qui s’est développé dans les années 70. Il a

évolué de considération plutôt quantitative et économique vers une définition tenant compte

de la qualité et de la dimension humaine.

Plusieurs définitions ont été avancées, par des entités internationales

La première définition est apparue en 1975 et donnée par l’ONU, c’est « la capacité de

tout temps d’approvisionner le monde en productivité de base, pour soutenir une

croissance de la consommation alimentaire, tout en maitrisant les fluctuations et les prix ».

La Banque Mondiale en 1986 définit la sécurité alimentaire comme « l’accès de tous les

individus à tout moment, à suffisamment de nourriture pour mener une vie active et saine»

Une autre définition, plus élaborée, est celle émise par la FAO, lors du sommet de

l’alimentation en 1996 : « la sécurité alimentaire est une situation qui existe quand tous les

individus, à tout moment, ont un accès physique, social et économique à une nourriture

suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et

leurs préférences alimentaires pour mener une vie active et saine»

D’après ces définitions on entend alors par “ sécurité alimentaire ” la disponibilité, l’accès et

l’utilisation de la nourriture. En d’autres termes, la sécurité alimentaire est définie comme

l’accès de chaque individu à tout instant, à une alimentation suffisante pour mener à une vie

saine et active.

La situation économique à elle seule, ne détermine pas la disponibilité ni l’accès. Il y a aussi

les autres facteurs comme le système agricole, l’isolation géographique ou climatique… .La

sécurité alimentaire à long terme peut demander une série d’interventions telles que

l’aménagement de l’infrastructure routière, le contrôle de la maladie, la prévention de la

catastrophe, la pratique agricole, l’apprentissage de la nutrition et ou du système sanitaire.

La sécurité alimentaire tourne autour de trois composantes : la disponibilité, l’accessibilité et

l’utilisation de la nourriture.

Page 25: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

- 11 -

III.1.2 Les composantes de la sécurité alimentaire

L’étude de ces composantes s’avère utile pour caractériser les niveaux de la sécurité

alimentaire dans un pays.

III.1.2.1 La disponibilité

La disponibilité des produits alimentaires à l’intérieur d’une nation est assurée une

production agricole suffisante (on inclut ici l’élevage et la pêche), ainsi que par la capacité de

leur importation et stockage. Cette dernière est par exemple nécessaire pour les pays frappés

par des catastrophes naturelles comme la sécheresse ou les cyclones et sans oublier pour les

paysans passant dans une période de soudure. Il est toutefois noté que des personnes

pratiquant l’autoconsommation sont réputées aussi comme celles ayant des produits

alimentaires disponibles.

III.1.2.2 L’accessibilité

La seconde composante décrit l’accessibilité aux denrées alimentaires avec des

moyens de subsistance adéquats. Trois accès sont les plus importants pour permettre d’avoir

ces denrées. Il faut, pour chaque personne, posséder un pouvoir d’achat suffisant. Celui-ci

dépend des moyens financiers d’un individu ou d’un ménage. D’autre part, les infrastructures

de transport de bon état sont indispensables afin de distribuer les denrées alimentaires à

travers une localité. Viennent ensuite l’accès à des systèmes de commercialisation et de

distribution efficaces. Ces derniers sont marqués surtout par la définition des différents prix

qu’on doit attribuer aux produits alimentaires.

Il faut noter que les chocs imprévisibles comme les conflits, les cataclysmes naturels,

peuvent entraver l’accès à la nourriture.

III.1.2.3 L’utilisation

Elle est la façon dont chaque ménage stocke la nourriture, la transforme, la prépare et

la répartit. Elle fait surtout référence à la capacité de chaque individu à absorber et à

métaboliser les nutriments et à la salubrité des aliments. De bonnes pratiques de soins et

d’alimentation à l’intérieur des ménages ont pour résultat un apport adéquat d’énergie et de

nutriments.

Page 26: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

- 12 -

L’insécurité alimentaire apparait donc quand au moins un des trois composantes

précitées se trouve restreinte ou en déclin. Pour plus de précision, la figure suivante décrit

l’insécurité alimentaire en reprenant des exemples de cas où la disponibilité, l’accessibilité et

l’utilisation sont absents.

D’après cette figure, l’insécurité alimentaire renvoie à une situation marquée soit par une

insuffisance de nourriture consommée, soit par un blocage dans son obtention, soit une

mauvaise assimilation de la nourriture.

La notion de manque d’aliment ou de non satisfaction des besoins alimentaires de base est au

cœur du concept d’insécurité alimentaire. Elle touche la quantité de nourriture en termes

d’apports alimentaires insuffisants à l’échelle individuelle et d’un manque de réserves

alimentaires à l’échelle des ménages, concrétisé par une peur de ne plus avoir de quoi

préparer à manger.

Figure 2: Exemples de situations menant à l’insécurité alimentaire

Page 27: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

- 13 -

Sur une dimension plutôt psychologique, l’insécurité alimentaire induit à un sentiment

de privation ou d’absence de choix à l’échelle individuelle, faisant ressortir des phrases

comme : « tu n’as pas le choix… tu dois sauter un repas ou te contenter de peu, puisque tu

n’as rien à manger» [06] ; à un sentiment d’anxiété à l’échelle des ménages, avec des

commentaires comme : « dès que tu te lèves le matin, tu te demandes si tu auras suffisamment

d’aliments pour préparer le souper. Et si tu as suffisamment d’aliments pour la journée, tu

t’inquiètes du lendemain» [06].

Globalement, l’insécurité alimentaire est le résultat de l’instabilité dans le temps des

trois ou de l’une des composantes de la sécurité alimentaire. En effet, même si l’apport

alimentaire est suffisant aujourd’hui, rien ne garantit la continuité de cette situation en cas de

chocs ou de déclin de l’un des composantes de la sécurité alimentaire.

Ce fait ramène à la notion de vulnérabilité.

III.1.3 Vulnérabilité a l’insécurité alimentaire

Un individu ou un ménage est qualifié vulnérable à l’insécurité alimentaire quand il

est capable de maintenir un niveau acceptable de sécurité alimentaire dans le présent, mais il

pourrait être à risque de souffrir de l’insécurité alimentaire dans le futur. Pour maintenir un

accès suffisant à la nourriture et absorber les chocs, les individus ou les ménages recourent à

des stratégies adaptatives comme la diminution de repas, le troc, l’emprunt, la migration des

membres de la famille pour trouver de l’emploi, ou encore la prostitution, ou bien d’autres

encore… .Cette capacité d’absorption est plus généralement connue sous le nom de résilience.

La vulnérabilité existe lorsque les stratégies adaptatives sont fragiles.

Il y a lieu de savoir que la vulnérabilité n’est pas synonyme de pauvreté, bien que la pauvreté

soit un facteur aggravant la vulnérabilité.

Le cadre conceptuel de la sécurité alimentaire, et dans la même foulée, celle de l’insécurité

alimentaire étant bien définit, il est désormais opportun d’exposer les divers types d’insécurité

alimentaire.

Page 28: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

- 14 -

III.1.4 Types et catégorisation de l’insécurité alimentaire

Les analystes de la sécurité alimentaire retiennent souvent deux types d’insécurité

alimentaire, en retenant la durée comme critère de différenciation, on distingue alors

- l’insécurité alimentaire aigue, et

- l’insécurité alimentaire chronique.

L’insécurité alimentaire aigue

Ce type d’insécurité alimentaire s’étale sur une courte période. Elle survient quand il y

a diminution soudaine de la capacité à produire ou d’acquérir suffisamment d’aliment pour

maintenir un bon état nutritionnel.

Elle résulte de chocs et de fluctuations à court terme des disponibilités et de

l’accessibilité aux aliments, et qui comprennent les variations annuelles de productions

alimentaires internes, du prix des aliments et du revenu des ménages.

L’insécurité alimentaire chronique

Ce deuxième type d’insécurité alimentaire persiste dans le temps et cela malgré

l’inexistence de chocs. Elle se produit quand les individus sont incapables de satisfaire leurs

besoins nutritionnels sur une longue période.

Elle est le fruit de période prolongée de pauvreté, d’absence de biens et d’accès inadéquat aux

ressources productives ou financières.

Dans notre cas nous allons essayer de trouver une solution à l’ensablement dans la plaine de

Marovoay pour assurer une disponibilité suffisante, alors il est necessaire d’aborder la notion

sur l’ensablement.

III.2 Notion sur l’ensablement

III.2.1 Ensablement [07]

Selon la définition des matériaux granulaires en géologie, le sable est un matériau

granulaire constitué de petites particules provenant de la désagrégation d'autres roches dont la

dimension est comprise entre 0,063 (limon) et 2 mm (gravier). Sa composition peut révéler

jusqu'à 180 minéraux différents (quartz, micas, feldspaths) ainsi que des débris calcaires de

coquillage et de corail.

Page 29: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

- 15 -

On parle d’ensablement lorsque les grains de sable sont transportés par des mécanismes

physiques (vent et/ou eaux) et s’accumulent sur le littoral, au bord des cours d’eau et sur des

terres cultivées ou incultes. En se déplaçant, les accumulations de sable (dunes) ensevelissent

les villages, routes, oasis, cultures, canaux d’irrigation et barrages, entraînant ainsi des dégâts

matériels et socio-économiques très importants. Des programmes de lutte contre cet

ensablement doivent alors être mis en œuvre pour endiguer la gravité de cette situation.

Pour établir ces programmes, il est essentiel de connaître les facteurs et de comprendre les

processus qui favorisent la formation et le déplacement des masses sableuses, à savoir le vent

et le sol.

Les sources de sable peuvent être différentes

Le sable autochtone: les sources de sable peuvent être locales

Le sable allochtone: l’origine du sable est lointaine

Le sable auto-allochtone : l’origine du sable est mixte c’est-à-dire locale et lointaine

III.2.2 Erosion à Marovoay

D’une façon générale, en géomorphologie, on peut définir une érosion le processus de

dégradation et de transformation du relief qui est causé par tout agent externe autre que la

tectonique. L’érosion des Bassins Versants représente un risque important pour l’agriculture.

Selon le Programme de Lutte Anti Erosive (PLAE), la dégradation des sols provoque, non

seulement la réduction de la superficie exploitable sur tanety mais cause aussi, d’une manière

assez spectaculaire dans beaucoup de région de Madagascar, un ensablement important des

rizières et des réseaux hydro-agricoles [08].

Donc, si on parle de l’érosion affectant le District de Marovoay, il s’agit de savoir tous les

facteurs entrainant les modifications géomorphologiques du relief.

Plusieurs peuvent être les facteurs de l’érosion

le climat

le relief

la physique (dureté) et la chimie (solubilité par exemple) de la formation érodée

l'absence ou non de couverture végétale et la nature des végétaux

l'histoire tectonique (fracturation par exemple)

l'action de l'homme (pratiques agricoles, urbanisation).

Page 30: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

- 16 -

Généralement, les causes de l’érosion du bassin versant de Marovoay sont les suivantes :

la déforestation

les pratiques agropastorales (feux de brousses, gestions des ressources boisées,

cultures sur pente, etc.)

la condition climatique de la région qui favorise l’ensablement durant la saison de

pluie et qui n’arrive pas à maintenir la végétation durant la saison sèche.

De ce fait, les sols sont donc facilement envahis par l’érosion et subissent diverses

conséquences.

Sur tanety, il y a la raréfaction de la couverture végétale dans les périmètres rizicoles. Des

parcelles de culture situées en bordure des tanety sont ensablées ou menacées d’ensablement.

Dans les villes, dans les fonds de vallons et surtout dans le Parc d’Ankarafantsika, il y a la

perte des végétations arborées [09].

III.2.2.1 Le Lavaka

Par définition, un Lavaka est un terme venant de Madagascar qui veut dire un ravin à

flanc escarpé des pays tropicaux.

Selon PLAE, le type de Lavaka le plus commun se présente sous la forme d’un entonnoir

vide, avec la partie large se situant sur le haut de la colline et la partie effilée sur le bas se

rétrécissant jusqu’à 1/1000 de leur grosseur maximale. Comme le cas des Lavaka qu’on

rencontre sur le Sous Bassin Versant de Mantsamandevy en Rive gauche de la rivière

Betsiboka, ils atteignent jusqu’à 300 mètres de long, 75 mètres de large et 20 mètres de

profondeur.

Photo 1: Lavaka à Marovoay

Page 31: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

- 17 -

Le degré d’érosion occasionnée et les sédiments transportés depuis les Lavaka

s’avèrent considérable estimés à environ 2900 tonnes par hectare par an selon le PLAE. Mais

aucun chiffre officiel n’existe sur les dégâts affectant les plantes, les clôtures, et même les

barrages de gabions qui peuvent être littéralement emportés par le phénomène de formation de

Lavaka. Pour la stabilisation d’un Lavaka il est donc évident de se préparer à des coûts et à

des risques considérables.

III.2.2.2 Le ravinement

Un ravinement est un creusement irrégulier de la surface topographique, typiquement

par de nombreux petits talwegs à flancs raides (rigoles, ravines) entaillant des matériaux

meubles. Ce type d’érosion est donc causé par l’intensité des gouttes de pluies tombées qui

accentue la vitesse de l’eau et donc entrainant le ruissellement. Si l’érosion en griffe n’est pas

effacée, les griffes causées par une concentration du ruissellement se développent en ravine

qui peut avoir une taille assez importante, de 0.5 m à 5 m.

Figure 3: Erosion par ravinement

Photo 2: Erosion affectant Marovoay

A : Ravine dans le site de PLAE à Tsarahonenana ; B : Une ravine sur le site de Morarano

A B

Page 32: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES

- 18 -

Tout type d’érosion est présent dans le bassin versant de Marovoay. Il y a l’érosion sous

forme d’ablation aréolaire ou linéaire qui est remarqué par plusieurs symptômes sur terrain. Il

y a aussi l’érosion sous forme d’accumulation.

Tableau 1: Les différentes formes d'érosion de Marovoay

Forme Type

d’érosion

Dénomination Symptômes sur terrain Dimensions

Ablation

Aréolaire

- Micro buttes

- Micro marche

d’escalier

- lavage et décapage des surfaces

- abaissement du niveau du sol

- squelettisation du sol

- Plage de couleur claire

- Déchaussement de racine

- Ecoulement de faible

épaisseur, lent, non hiérarchisé,

variable dans le temps et dans

l’espace

Linéaire

- Griffes

- Rigoles

- petites incisions : ravineaux

- chenaux anastomosés

temporaires

- ébauche d’organisation de

l’écoulement

mm à cm

Ravines

Incisions de plus en plus en

grandes et profondes

Ravins

Lavaka

Forme ovoïde à creusement

linéaire, latéral et

Vertical

Dam à Km

Accumulation

- accumulations sableuses

- les rivières de sable

- ensablement des canaux et des parcelles

Source : [10]

Page 33: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY

- 19 -

Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY

Dans ce chapitre nous on va savoir beaucoup plus sur la zone d’étude.

IV.1 Localisation

La plaine de Marovoay (Carte 1) est située dans sa totalité dans le district de

Marovoay, dans la région Boeny, province de Mahajanga. . Elle se trouve autour du fleuve de

Betsiboka ; c’est pour cela que la plaine de Marovoay est aussi appelée « la plaine de la

basse Betsiboka ». Elle est parmi les greniers à riz de Madagascar.

Elle est encadrée par les coordonnées Laborde suivante :

X minimale = 371 566 m X maximale = 452 982 m

Y minimale = 1 055 327 m Y maximale = 1 136 478 m

La plaine appartient au district de Marovoay que se trouve à 396 km de la ville

d’Antananarivo, au Nord-Ouest de Madagascar et à environs 80 km de Mahajanga Chef-lieu

de la région Boeny.

Le district s’étend sur une superficie de 6 414km2 et est composé de 12 communes telles que:

Tsararano, Marovoay, Marosakoa, Manaratsandry, Bemaharivo, Antanimasaka, Marovoay

banlieue, Antanambao Andranolava, Anosinalainolona, Ankazomborona, Ankaraobato,

Ambolomoty.

Le district de Marovoay est limité :

Au Nord par le district de Mahajanga II

A l’Ouest par le district de Mitsinjo

A l’Est par le district de Boriziny et Mampikony

Au Sud par le district d’Ambato Boeny

Page 34: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Carte 1 : Localisation de Marovoay

Page 35: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY

- 21 -

IV.2 Situation Socio-économique

En parlant de la population de Marovoay, la région est peuplée des différentes ethnies

qui existent à Madagascar, il y a ceux qui viennent des Hautes Terres Centrales de

Madagascar (Merina et Betsileo) et aussi du Sud Est. Les Sakalava, originaires de la région

représentent seulement une petite partie de la population de la région. Selon un recensement

administratif de l’année 2007, le nombre de la population locale était 232 959, ce qui donne

une densité démographique de 40,44 habitants/Km2.

Quant aux infrastructures sociales, Marovoay compte sept CSB1, neuf CSB2 et un

CHD Publique. Dans le domaine éducatif, 91 EPP dont 20 fermées, 22 salles d’enseignement

secondaire du premier cycle fonctionnelles et 3 salles d’enseignement secondaire du second

cycle sont dénombrées dans la sous-préfecture.

Dans le domaine économique, la principale activité de la région est la riziculture (avec

trois saisons) pratiquée par la quasi-totalité de la population.

Avec 29 235 ha de superficie cultivée en riz, la production atteint un peu plus de 60 000

tonnes en bonne saison de culture et 40 000 à 50 000 tonnes en mauvaise saison, la production

de riz pour les 12 Communes de District occupe plus de 90% par rapport aux autres cultures

existants dans la région. Les autres cultures n'occupent que 2 450 ha et sont composées

surtout de manioc (1200 ha), de maïs (85 ha), d'arachide (800 ha) et d'arboriculture (365 ha)

[11].

IV.3 Climat

Le climat définit comme le résultat de tous les principaux facteurs atmosphériques qui

agissent sur un territoire géographique donné (vent, pression, température,…). Le climat de la

région est de type tropical sec, chaud pendant 7 mois, et 5 mois de saison pluvieux. Les

données qui caractérisent le climat de Marovoay se présentent comme suit :

La température

La température moyenne annuelle qui est aux alentours de 27° C, est généralement favorable

à la riziculture. Le novembre est le mois le plus chaud car la température s’élève à 28,5 ou à

29° C, tandis que juillet est le plus frais car la température descend jusqu’à 18° C.

La pluviométrie

La plaine de Marovoay bénéficie d’une pluviométrie moyenne de 1.500 mm par an et de 50 à

61 jours de pluies réparties entre début décembre et fin avril. La plus grande quantité

Page 36: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY

- 22 -

pluviométrique est concentrée de janvier à mars (1288 mm), avec des pluies fortes de

caractère orageux.

Le vent

Le vent asséchant dit « varatraza » souffle sur la plaine de Marovoay, de juillet à août avec

une vitesse moyenne au sol de 12 à 14 kilomètres par heure. Il peut influencer le rendement

rizicole car le riz en phase de floraison est très sensible à la force du vent.

IV.4 Relief

Le relief est caractérisé par de plateaux et de pénéplaines et des versants tendant vers

les bassins de la rivière Betsiboka. L’altitude moyenne se trouve au niveau géodésique de

50m. La plaine est constituée de treize secteurs d’irrigation indépendants : huit en rive droite

et cinq en rive gauche.

Les bassins versants de la plaine comprennent, d’une part, celui du fleuve de

Betsiboka qui détermine l’importance et les périodes d’épandage des crues à Marovoay,

d’autre part, les bassins versants des affluents des fleuves qui se déversent dans la plaine

aménagée (rivière Marovoay, Karambo, etc.…) et qui déterminent le remplissage des

barrages de stockage et les débits au niveau des barrages des déviations le long de cours

d’eau. Ils sont les plus importants à Madagascar par le volume d’eau enroulé annuellement.

En terme superficie, il est par contre le second bassin fluvial de Madagascar

(49.000km) après le bassin de Mangoky. La Betsiboka est formée de la réunion de deux

grands cours d’eau : la branche mère « Betsibka »et son confluent« Ikopa ». Dans la partie

inférieure, après avoir reçu le Kamoro en rive droite, la Betsiboka s’écoule entre les plateaux

d’Ankarafantsika et d’Antanimena d’orientation Est-Ouest, à travers la plaine et le verrou de

Marovoay avant de former un important delta, largement couvert de mangroves, et jeter dans

la baie de Bombetoka. La plaine de Marovoay collecte comme principaux affluents de rive

gauche, les rivières d’Antsohikely, Milahazomaty et Maroala, et en rive droite, les rives

d’Andranomando et Kamoro, Marovoay, Androtra et Ambilivily.

La plaine de Marovoay est très vaste qu’il faudrait comprendre le réseau hydrographie pour

faciliter la mise en place des infrastructures pour l’irrigation.

Page 37: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY

- 23 -

IV.5 Hydrographie

Le fleuve de la Betsiboka qui est connu remarquablement par le nombre de ses

affluents, l’importance de son débit et la longueur de son cours, subdivise la plaine de

Marovoay en deux : la rive droite et la rive gauche de la Betsiboka (Carte 2).

Les cours d’eau qui alimentent les réseaux de la plaine de Marovoay sur la rive droite sont la

rivière de Marovoay, la rivière de Karambo, la rivière de Maevajofo et celle d’Ambatomainty

avec leurs affluents respectifs. Sur la rive gauche de la Betsiboka, les réseaux sont alimentés

par la rivière de Milahazomaty et celle d’Andranomena. A ces cours d’eau, il convient

d’ajouter les différents bassins des retenues collinaires, notamment les lacs d’Amboromalandy

(au bord de la RN 4), d’Ambilivily, de Morafeno, d’Ambondromifehy, de Rico et enfin

d’Ampijoroan’ala.

Page 38: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Carte 2 : Carte hydrographique de Marovoay

Page 39: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

PARTIE II : METHODOLOGIE

Page 40: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

- 26 -

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

Apres avoir décrit la zone d’étude, parlons maintenant des notions de SIG et

Télédétection

V.1 Télédétection

V.1.1 Notion de télédétection

Historique

L’espace et le ciel séduit l’homme grâce à son intérêt considérablement accru avec la

récente création de l’astronautique. Cet intérêt s’applique aisément, car l’espace et les

véhicules spatiaux sont des remarquables outils utilisés aussi bien pour la télécommunication,

la météorologie ou l’observation de la terre. La technique mettant en œuvre ces outils pour

l’observation de l’espace et les objets et/ou phénomènes sur la terre était découverte depuis

les années cinquante. Cette découverte implique le lancement du premier satellite nommé

SPOUTNIK 1 par l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, en 1957.

Pour les Américains, la première transmission d’image de la terre était réalisée en 1959 par le

satellite EXPLORER VI. Le satellite multi-bande ERTS-1, rebaptisé ultérieurement

LANDSAT-1 a marqué l’année 1972 suivis de l’apparition des capteurs observant en une

seule fois une ligne complète de l’image sans recours à un balayage mécanique et permettant

une meilleure séparation spectrale et des bandes de plus en plus fines. Pour la compagnie

française SPOT, le satellite SPOT-1 était inventé depuis 1986 [12].

Actuellement, la télédétection intègre les développements les plus récents de la recherche

spatiale, de la physique et de l’informatique pour constituer, désormais, un outil puissant et

flexible pour la gestion du milieu, la planification et le développement économique.

Définition

Etymologiquement, la télédétection vient du mot grec « télé » qui veut dire loin et du

mot latin « détection » qui veut dire détection à distance. Comme son nom l’indique elle

suppose l’acquisition d’informations à distance, sans contact direct avec l’objet détecté [12].

La télédétection c’est l’ensemble des connaissances et des techniques utilisées pour

déterminer des caractéristiques physiques et biologiques d’objets par des mesures effectuées à

distance, sans contact matériel avec ceux-ci [13].

Page 41: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

- 27 -

V.1.2 Objectifs et Caractéristiques

Les principaux objectifs de la télédétection reposent sur :

- L’analyse des interactions rayonnement matière

- L’étude du comportement spectral

- Le suivi d’un phénomène évolutif

- L’étude de la répartition d’un objet

- L’analyse de l’hétérogénéité spatiale

- L’étude de la structuration spatiale

V.1.3 Principe de la télédétection

Deux modes sont utilisés en télédétection suivant l’énergie que le système adopte :

Le mode passif

Il utilise l’énergie solaire. Le capteur passif enregistre la lumière naturelle solaire reflétée par

l’objet cible. Les satellites Landsat et Spot utilisent ce mode.

Le mode actif

Il fournit sa propre source d’ondes électromagnétiques. Effectivement, le capteur admet une

source artificielle permettant d’éclairer la cible, en tout instant. Donc, il est à la fois capteur et

émetteur de rayonnement. Ce mode est très connu par le satellite RADAR.

Cependant, les informations qu’on peut extraire des images issues de ce mode sont souvent

limitées et difficiles à traiter. Ce qui oriente le choix des photo-interprètes à utiliser les images

produites par des capteurs passifs.

Le fonctionnement du Système de télédétection est décrit dans la figure ci-dessous

Page 42: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

- 28 -

D’après ce schéma, les rayonnements traversent l’atmosphère qui est une interface entre le

soleil et la terre et qui se présente comme un milieu stratifié où la répartition de ses

composants varie dans l’espace et dans le temps. Par conséquent, des interactions se

produisent entre l’atmosphère et les ondes électromagnétiques, induisant des déformations sur

ce dernier. Ainsi, pour réduire au minimum ou même éviter la présence de ces phénomènes,

des études spatiales ont découvert des gammes de longueurs d’ondes dans lesquelles une

grande partie de rayonnements peut résister aux effets atmosphériques : ce sont « les fenêtres

atmosphériques » [14].

Figure 4: Schéma du processus de la Télédétection

Source: [14]

Page 43: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

- 29 -

Tableau 2: Les principales fenêtres atmosphériques

Longueurs d’ondes (μm) Domaines

0.35 – 0.75 Ultraviolet – Visible (UV – VIS)

0.77 – 0.91

Proche Infra Rouge (PIR) 1.0 – 1.12

1.19 – 1.34

1.55 – 1.7 Moyen Infra Rouge (MIR)

2.05 – 2.4

3.35 – 4.16

Infra Rouge Thermique (IRT) ou Infra

Rouge Lointain (IRL)

4.5 – 5.0

8.0 – 9.2

10.2 – 12.4

17.0 – 22.0

V.1.4 Avantages et Applications

Les avantages du traitement numérique d’images se situent à plusieurs niveaux par

rapport à la photo-interprétation classique

- meilleure visualisation

- souplesse d’édition

- facilité de cartographier

- extraction automatique de thèmes simples

- estimation de surface

- compression de données

L’image satellite peut couvrir une grande zone, donc on peut photographier l’ensemble

de la région à la même date et heure. De ce fait, on peut comparer par exemple les types de

végétation sur une même formation. Elle nous permet de voir le changement de l’état d’une

région par exemple la déforestation, la dégradation et l’érosion du sol car on peut enregistrer

plusieurs images par an. Elle permet de disposer des informations concernant un endroit où

l’homme ne peut y accéder facilement.

Source: [15]

Page 44: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

- 30 -

V.2 Système d’information géographique (SIG)

V.2.1 Notion de Système d’Information Géographique

Historique

Le concept du SIG est né aux Etats-Unis d'Amérique vers la fin des années 60, et s'est

développé d'abord au sein des institutions universitaires, avant de se répandre dans les milieux

industriels et les organisations publiques.

Dans notre monde actuel, plus nous avons d’information pertinente à notre disposition,

plus il est facile de prendre une décision réfléchie et construite. Les évolutions technologiques

nous procurent une masse importante d’informations provenant du monde entier sous des

formes différentes (rapports, statistiques, multimédia, photographie numérique…).

Un Système d’Information Géographique nous permet d’exploiter toutes ces

informations qui disposent d’une localisation spatiale ou d’une adresse. Mais à la différence

d’une carte papier, un SIG vous permet de visualiser sous forme de couches structurées toutes

les informations dont nous avons besoin et d’exclure celles qui nous sont inutiles.

Définition

Le Système d’Information Géographique (SIG) est un ensemble organisé de matériels

informatiques, de logiciels, de données géographique et de personnel capable de saisir,

stocker, mettre à jour, manipuler, analyser et de présenter toutes formes d’informations

géographiquement référenciées [16].

Le logiciel SIG, quant à lui, est constitué d’un logiciel pour la représentation graphique et

d’un système de gestion de base de données, permettant la manipulation, le croisement de

celles-ci.

Le système graphique du logiciel SIG

C’est le système qui permet la visualisation, les modifications, la création, ainsi que la

représentation des données sur un support géoréférencé c’est à dire sous forme de cartes. Le

fond de carte peut provenir, soit, du logiciel même, soit, importé à partir d’un autre fichier.

Le système de gestion de base des données

Ce système sert à la gestion des données descriptives. On peut ainsi lancer des requêtes à

partir des données existantes, croiser les données, faire des analyses ou bien des mises à jours,

si nécessaires.

Page 45: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

- 31 -

V.2.2 Composants d’un SIG

Un SIG est défini par quatre composantes principales : matériel, le logiciel, les

données et les personnels [17].

Le matériel

Le SIG fonctionne actuellement sur une très large gamme d’ordinateurs connectés en réseau

ou autonome et avec ses périphériques : imprimante, table à numériser, scanner.

Le logiciel

Les logiciels SIG offrent des outils et fonctions pour stocker, analyser, visualiser et afficher

toutes les informations. C’est un outil géographique de requête.

Les données

Ce sont les composantes importantes du SIG, on distingue trois types de données : les

données géographique, topologiques et descriptives.

Les personnels

Pour l’étude de faisabilités (choix de matériels, données, logiciels, etc.)

Figure 5: Les données dans un SIG

Source: [17]

Page 46: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

- 32 -

V.2.3 Fonctionnalités du SIG

Les fonctionnalités techniques du SIG sont communément synthétisées selon le

modèle des 5A : l’abstraction, l’acquisition, l’archivage, l’analyse et l’affichage (GDTA)

Abstraction

Modélisation de la base de données en définissant les objets, leurs attributs et leurs relations.

Les informations modélisées sont représentées en couches superposables et indépendantes.

Acquisition

Alimentation du SIG en données c’est à dire il faut d’une part définir la forme des objets

géographiques et d’autre part leurs attributs et relations.

Les données peuvent être

- Des couches raster : image satellites, photographies aériennes, etc.

- Des couches vecteurs : réseaux de communication, hydrographies, etc.

- Des statistiques : fréquence d’occurrence, population démographique, etc.

Archivage

L’archivage consiste à stocker les informations de l’espace de travail vers l’espace de

stockage. Elle permet aussi de rassembler et d’ordonner les informations par thème sur des

couches afin de faciliter leur recherche.

Analyse

Il répond aux questions posées. Les couches de données sont combinées et manipulées pour

créer de nouvelles couches et pour extraire des informations interprétables.

Affichage

Il consiste à la production des cartes de façon automatique, au constat des relations spatiales

entre les objets et la visualisation des données sur l’écran de l’ordinateur.

En fait, les données doivent être mise à jour, bien ordonnées et affinées, afin de faciliter

l’archivage, l’analyse et l’affichage.

Page 47: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG

- 33 -

V.2.4 Thèmes d’application du SIG

Ils sont extrêmement variés et comprennent toutes les activités où interviennent des

données localisées et notamment

La mise en valeur et/ou la protection de l’environnement et des ressources naturelles

La gestion des ressources en eau

L’aménagement des régions agricoles, forestières, pastorales, touristiques, urbaines et

littorales

Les études de tracés des infrastructures hydrauliques, routières, ferroviaires, électriques,

énergétiques

Le suivi des phénomènes dynamiques tels que l’urbanisation, la déforestation, les

mouvements des dunes

Le suivi des changements de l’espace rural (défrichements, extension ou régression des

terres de parcours…)

Le suivi de la végétation naturelle et cultivée, pour l’agriculture, l’élevage ou

l’exploitation Forestière.

V.2.5 Avantages et Applications

D’une manière générale, le SIG présente beaucoup d’avantages qu’on ne peut pas

imaginer. C’est un outil puissant permettant de visualiser, d’explorer et d’analyser des

données géographique. Son point fort est la rapidité sur la manipulation des données. C’est

ainsi qu’on peut découvrir des structures indiscernables jusqu’à mettre en évidence les

relations géographiques qu’on ne soupçonne pas, acquérir une perspective nouvelle sur des

choses, trouver des solutions à des problématiques spatiales diverses et obtenir des résultats

utiles à l’entreprise ou à la collectivité locale.

Page 48: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 34 -

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

Ce chapitre nous montrera les détails de conduites de l’étude

VI.1 Organigramme de travail

L’organigramme suivant résume les étapes à suivre pour obtenir les cartes de

l’évolution de l’ensablement dans le bassin versant de Marovoay

COLLECTE DES DONNEES

DONNEES

BIBLIOGRAPHIQUES

IMAGES

SATELLITES

LANDSAT 5 ET

LANDSAT 8

CORRECTION GEOMETRIQUE

GEOREFERENCEMENT

TRAITEMENTS

RESULTATS

GOOGLE

EARTH

BASE DES DONNEES

100 ET 500

FTM

REFERENCES

Figure 6: Organigramme de travail

Page 49: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 35 -

VI.2 Collecte des données

Les données de bases sont constituées des études bibliographiques, des images

satellites (Google earth, Landsat), et des bases de données FTM (BD 100 et BD 500).

VI.2.1 Données bibliographiques

La recherche bibliographique est la première étape de la méthodologie de ce travail.

Il est nécessaire pour :

l’approfondissement et la compréhension de tous les sujets abordés dans ce

travail.

acquérir et compléter tous les données utiles et requises par les outils

informatiques utilisés par la présente étude.

la vérification et la référence des données utiles pour l’aboutissement du

travail et les données des résultats.

VI.2.2 Base des données

VI.2.2.1 Définition

Les données géographiques possèdent quatre composantes

les données géométriques : elles renvoient à la forme et à la localisation des objets ou

phénomènes

les données descriptives : elles font partie des données attributaires et renvoient à

l'ensemble des attributs descriptifs des objets et phénomènes à l'exception de la forme

et de la localisation

les données graphiques : elles renvoient aux paramètres d'affichage des objets comme

le type de trait ou la couleur

les métadonnées : ce sont des données sur les données comme la date d'acquisition des

données, le nom du propriétaire et les méthodes d'acquisition.

Et trois types d’entités géographiques peuvent être représentés :

le point ou les objets ponctuels

la ligne ou les objets linéaires

le polygone ou les objets surfaciques.

Page 50: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 36 -

Un des avantages des données géographique est que les relations entre les objets peuvent être

calculées et donner naissance à des points d'intersection ou la topologie. Ceci permet d'éviter

la répétition d'objets superposés. Une parcelle bordant une route aura les mêmes sommets que

ceux définis pour la route [18].

VI.2.2.2 Bases de données utilisées

Nous avons utilisé les bases de données BD100 et BD500 du FTM. Le choix de ces

données repose sur l’échelle des cartes à élaborer ainsi que sur le contenu des données

sémantiques parmi les fonds de carte. La base de données 100 renferme plusieurs cartes

scannées de la région à l’échelle de 1/100.000. La base de données 500 met à la disposition

des utilisateurs plusieurs couches telles que l’hydrographie, les aires protégés, les villages, les

limites de Fivondronana, les réseaux routiers, …à l’échelle de 1/500 000.

Les bases de données 100 et 500 vont servir de support supplémentaire pour la conception du

SIG.

VI.2.3 Images satellites

VI.2.3.1 Définition

Une image satellite est la production imagée des données numériques (forme

numérique) enregistrées à bord d’un satellite. Les bandes enregistrent, suivant les longueurs

d’ondes qui leur sont affectées, les réflectances issues des objets éclairés par le soleil. Le

traitement des données chiffrées se fait par ordinateur et aboutit à la production d’images

(forme analogique) noir et blanc ou en couleur soit en couleur naturelle ou en fausse couleur

[19].

Une image numérique est donc une matrice géométrique bidimensionnelle qui est

acquise par un capteur embarqué à bord d’un vecteur. Et à chaque surface élémentaire appelé

pixel, correspond des mesures numérisées. La résolution au sol correspond à l’enregistrement

d’un pixel.

VI.2.3.2 Images satellites utilisées

a) Image Landsat

Le programme américain de télédétection spatiale (NASA et USGS) a été le premier

programme civil d'observation de la Terre par satellite. Il a commencé avec le lancement du

premier LANDSAT en 1972 et se poursuit encore actuellement avec Landsat 8, toujours

Page 51: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 37 -

opérationnel. Ce programme a donc permis d’engranger des millions de données formant une

librairie exceptionnelle des conditions sur Terre depuis presque 40 ans. Depuis janvier 2009,

l’entièreté des images d’archive Landsat est accessible gratuitement via Internet [20].

On distingue 4 séries de LANDSAT

1ère série :

Les 3 premiers satellites furent identiques et leur charge utile était constituée de deux

instruments optiques, un capteur multispectral (Multi Spectral Scanner- MSS) et une série de

caméras vidéo (Retourn Beam Vidicom – RBV)

Altitude : 907-915 km

Inclinaison : 99,2 degrés

Orbite : polaire héliosynchrone

Période de révolution : 103minutes

Capacité de revisite : 18 jours

Satellites

LANDSAT 1 (23/07/1972-06/01/1978)

LANDSAT 2 (22/01/1975-05/02/1982)

LANDSAT 3 (05/0/1978 -31/03/1983)

Capteurs RBV

Sur les deux premiers satellites, la série de 3 caméras vidéo prenait des images dans le visible

et dans l'infrarouge. La résolution était de 80 m pour des images de 185 km sur 185 km. Sur

LANDSAT 3, la résolution a été portée à 40 m, mais les caméras ne prenaient plus des images

que dans une seule bande spectrale panchromatique (0,5 - 0,75 μm).

2ème Série :

Les 2 satellites suivants (LANDSAT 4 et 5) ont été équipés de 2 capteurs multispectraux

(Multi Spectral Scanner - MSS et Thematic Mapper - TM).

Altitude: 705 km

Inclinaison: 98,2 degrés

Orbite: polaire héliosynchrone

Période de révolution: 98,9 minutes

Capacité de revisite: 16 jours

Page 52: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 38 -

Satellites

LANDSAT 4 (16/07/1982 – 01/08/1993)

LANDSAT 5 (01/03/1985 – opérationnel)

Capteurs TM

Ces scanners à haute résolution possèdent 7 bandes spectrales et couvrent toujours une zone

de 185 km sur 185 km.

3ème série

La dernière génération des satellites LANDSAT a commencé par un échec.

LANDSAT 6 a été perdu juste après son lancement le 3 octobre 1993. LANDSAT 7 a été

lancé en 1999 et est équipé d'un capteur multispectral (Enhanced Thematic Mapper Plus -

ETM+).

Le satellite Landsat8 de la NASA a été lancé en février 2013. Il couvre la Terre tous les 16

jours avec des images de 185 km x 185 km, en 16 bits, comptant 11 bandes spectrales : 9 dans

le visible (8 multispectrales de résolution 30 m ; 1 panchromatique à 15m) et 2 thermiques

(60m).

Dans ce travail nous allons utiliser des images Landsat 5 et Landsat 8 pour connaitre

l’évolution de l’ensablement dans le bassin versant de Marovoay de 1997 à 2017

Figure 7: Exemple d'image Landsat

Page 53: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 39 -

b) Image Google Earth

Google Earth Pro est un logiciel qui nous permet de voyager dans le monde via un

globe virtuel et d'afficher des images satellites, des plans, des reliefs et des bâtiments en trois

dimensions (3D). Il s’agit d’un logiciel qui contient des images de grande résolution de

l’ordre de 30m à 60cm (SPOT, Quickbird, Ikonos,…). Ces images sont issues d’entreprises de

commercialisation d’images et sont archivées sur le serveur de Google Earth qui est

accessible par connexion à l’internet. Elles sont mises à jour au fur et à mesure. Le logiciel

Google Earth existe sous plusieurs versions, une version gratuite et une version payante

Google Earth Pro. Dans les deux cas, l’utilisation gratuite des images présentées par le

logiciel n’est autorisée que par des captures d’écran ou une utilisation en ligne. Les images

Google dans notre cas sont utilisées pour la vérification des classifications que nous allons

réaliser dans le traitement des images.

VI.3 Traitement des images Landsat

Le traitement comporte les étapes suivantes :

VI.3.1 Les logiciels utilisés

Deux logiciels sont utilisés pour les traitements des images

VI.3.1.1 Le logiciel ENVI 4.7

ENVI (Environment for Visualizing Images) est un logiciel de télédétection de la

société «EXCELIS» permettant la visualisation, le traitement, l’analyse, et la présentation de

nombreux types d’images numériques, dont les images satellites.

En particulier, Envi permet de travailler sur différents types de données (multispectrale,

hyperspectrale, radar), d’intégrer des données de type matriciel (image) et vectoriel et est

compatible avec des données de type SIG. Il permet entre autres de contraster les images, de

les corriger géométriquement, de les classifier, de réaliser des analyses à l’aide de données

d’élévations, etc.

Importation de l’image

Correction géométrique

DécoupageComposition

coloréeClassification

Segmentation et Vectorisation Cartes

Page 54: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 40 -

ENVI utilise le langage de programmation IDL (Interactive Data Language) et est

composé de deux interfaces-viewer indépendants : « ENVI » et « ENVI Zoom ».

ENVI est l’interface principale d’ENVI, vous donnant accès à toutes ses

fonctionnalités.

ENVI Zoom est une version simplifié d’ENVI spécialement conçue pour

afficher et manipuler plus facilement et plus efficacement les images satellites

(outils de zoom, contraste, transparence, brillance, …, projection et

rééchantillonnage des données au vol,…)

VI.3.1.2 Le logiciel ARCGIS 10.2.2

Le logiciel ARCGIS est un logiciel de SIG. Il s’agit donc d’un outil informatique nous

permettant d’intégrer, de localiser et de représenter des données qui ont ou non une dimension

géographique. Comme il s’agit d’un SIG, ses principales fonctions sont donc :

La saisie, le stockage et la gestion de données

Le traitement, l’analyse, la sélection et l’affichage de données.

La production de cartes, des rapports, tableaux et autres synthèses d’information.

Fonctionnement du logiciel

Ce logiciel est un système regroupant des logiciels clients c’est-à-dire ArcView, ArcEditor,

ArcInfo et ArcExplorer ainsi que des logiciels serveurs qui sont l’ArcSDE et ArcIMS.

Figure 8: Interface du logiciel ENVI 4.7

Page 55: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 41 -

ArcView : c’est un SIG permettant de visualiser, d’interroger, d’analyser et de mettre en page

les données. Il fournit des outils interactifs pour explorer, sélectionner, afficher, éditer,

analyser, symboliser et classifier les données ou pour créer automatiquement, mettre à jour ou

gérer les métadonnées.

ArcCatalog: il fournit à l’utilisateur des fonctions de :

Manipulation des données (créer, définir, déplacer, renommer, …)

Consultation des données (affichage, interrogation,…)

Documentation des données (métadonnées)

ArcMap : c’est l’application centrale d’ArcView qui permet de réaliser les tâches suivantes :

Visualiser des données spatiales et attributaires (étiquetage, symbologie, filtrage

d’entités, …)

Saisir et mettre à jour ces données (numérisation d’entités, saisie de données

attributaires, fonctions de capture, fonctions de construction, …)

Analyser et croiser les différentes couches d’information (interrogation, sélection,

croisement, création de zones tampon, calcul d’itinéraires, …)

Créer des mises en page cartographiques afin de présenter ces résultats (cartes,

rapport, diagrammes,…)

ArcToolBox : elle permet de traiter les couvertures, les grilles, les TIN, … elle

présente également un ensemble de plus de cent outils de conversion, de traitement et

d’analyse présentés sous la forme d’assistants.

Figure 9: Interface du logiciel Arcgis

Page 56: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 42 -

VI.3.2 Importation de l’image

La première étape du traitement consiste à importer les scènes à traiter dans le logiciel

de traitement. Rappelons que chacune des bandes comprend deux fichiers, le fichier d’en-tête

qui comporte toutes les informations concernant la bande (hdr, met,…) et le fichier

image(GEOTIFF).

L’importation comprend aussi le changement de format de GEOTIFF vers ENVI qui est le

format spécial du logiciel ENVI. A chaque fois que l’image est importée sur le logiciel, on

peut reconnaitre toutes les propriétés comme le référence, la taille de l’image.

VI.3.3 Correction géométrique

Les images satellites, telles qu’enregistrées par les capteurs des satellites, présentent

souvent des erreurs dites « géométriques ». Deux grands types d’erreurs sont à distinguer

Erreurs systématiques (liées au système d’enregistrement de l’image, dues à la

rotation de la terre, à l’angle de balayage…). Ces erreurs, à condition de

posséder suffisamment d’informations sur la position du capteur, angle de prise

de vue, peuvent être corrigées par « Orthorectification ».

Erreurs accidentelles (causes fortuites, mouvements incontrôlés du satellite par

rapport à sa ligne orbitale et à la verticale du lieu, variation d’altitude). Ces

erreurs ne sont pas connues à priori, et ne peuvent donc être corrigées par

orthorectification. La correction appliquée est de type « géoréférencement

simple » et utilise des points de positionnement (points de calage) connus

facilement retrouvables sur l’image à corriger.

On réalisera une correction géométrique par géoréférencement simple à l’aide du

logiciel ENVI 4.7.

VI.3.4 Découpage de la zone d’étude

Celle-ci est importante pour faciliter la classification en réduisant les objets terrestres

apparus dans l’image. Le travail est effectué en utilisant les données vecteurs de type «shape»

de la FTM pour découper les images satellitaires à l’aide du logiciel ARCGIS 10.2.2

Page 57: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 43 -

VI.3.5 Composition colorée

La composition colorée est la représentation des images en trois couleurs

fondamentales Rouge, Vert et Bleu.

Pour mieux extraire et avoir une meilleure discrimination d’informations, il est nécessaire

d’utiliser des compositions colorées.

Quelques exemples de compositions colorées avec les scènes LANDSAT :

321 : représentation en couleur naturelle (couleur vraie) de l’image

432 : représentation en fausse couleur de l’image

742 : pour l’étude du sol et des roches

453 : pour la discrimination des végétations

Figure 10: Extraction du bassin versant de Marovoay

Figure 11: Composition coloree

Page 58: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 44 -

Parmi les sept bandes utilisées, on utilise les compositions des bandes 754 RGB pour l’image

Landsat 5 et 765 RGB pour l’image Landsat 8 transformées en HSV en fausses couleurs

comme base de la classification pour mieux quantifier le sable.

VI.3.6 Classification

Deux types de classification sont possibles pour le traitement de l’image : la

classification supervisée et la classification non supervisée. La première demande la

connaissance et l’identification des objets à classer, ce qui est difficile voire impossible dans

notre cas, car la zone d’étude est plus vaste et nous n’avons pas réalisé des descentes sur le

terrain.

C’est à partir de la méthode de la classification non supervisé (K-mean ou ISODATA)

qu’on a réalisé la carte d’occupation des sols du bassin versant de Marovoay. Cette méthode

demande une notion de la photo-interprétation, en utilisant les images du Google Earth, pour

nommer et classifier les différents objets de la terre. La méthode des « K-means » est une

méthode de classification géométrique bien adaptée aux espaces vectoriels de grande

dimension.

VI.3.7 Segmentation et vectorisation

La segmentation d'image est une opération de traitement d'images qui a pour but de

rassembler des pixels entre eux suivant des critères prédéfinis. Les pixels sont ainsi regroupés

en régions, qui constituent un pavage ou une partition de l'image. Il peut s'agir par exemple de

séparer les objets du fond. Si le nombre de classes est égal à deux, elle est appelée aussi

binarisation.

La segmentation est une étape primordiale dans ce traitement d'image. Il existe de nombreuses

méthodes de segmentation, que l'on peut regrouper en quatre principales classes :

Segmentation fondée sur les régions (en anglais : region-based segmentation). On y

trouve par exemple : la croissance de région (en anglais : region-growing),

décomposition/fusion (en anglais : split and merge)

Segmentation fondée sur les contours (en anglais : edge-based segmentation)

Segmentation fondée sur classification ou le seuillage des pixels en fonction de leur

intensité (en anglais : classification ou thresholding)

Segmentation fondée sur la coopération entre les trois premières segmentations

Dans cette étude, la segmentation consiste à faire extraire le sable dans la classification.

Page 59: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE

- 45 -

Après le traitement de segmentation réalisé sur ENVI, on effectue la vectorisation des

résultats de l’opération. Le fichier image raster se transforme donc en fichier vecteur afin de

l’exporter vers ARCGIS.

VI.3.8 Production des cartes

On revient au logiciel ARCGIS pour la mise en page des cartes d’occupations des sols

dans le bassin versant de Marovoay pour les deux dates et les cartes de l’evolution de

l’ensablement des rizieres dans les plaines de Marovoay.

Page 60: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

PARTIE III : RESULTATS,

INTERPRETATIONS ET

PROPOSITIONS DE SOLUTIONS

Page 61: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 47 -

Chapitre VII. PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Apres avoirs vu les détails sur l’étude, présentons maintenant les résultats.

VII.1 L’insécurité alimentaire à Madagascar

L’insécurité alimentaire à Madagascar est associée à la faiblesse de la capacité de

réponse locale qui est souvent entravée par le mauvais état des infrastructures, et des

stratégies de survie limitées accentuant la vulnérabilité de la population face aux catastrophes

dues aux aléas naturelles. La récente intensification de la fréquence et de l’ampleur des

catastrophes dues aux aléas naturelles liées au changement climatique mondial ainsi qu’à la

dégradation de l’environnement, et plus particulièrement à la perte de la couverture forestière

accentuent davantage les niveaux de vulnérabilité et d’exposition de la population. La

mauvaise gouvernance amplifie cette situation. Ce chapitre qui traite l’insécurité alimentaire à

Madagascar sera étudié suivant deux (02) étapes : les causes sous-jacentes de

l’insécurité alimentaire à Madagascar d’un côté et les risques et la vulnérabilité d’autre côté.

VII.1.1 Les causes sous-jacentes de l’insécurité alimentaire à Madagascar

L’insécurité alimentaire à Madagascar est à la fois chronique, avec l’un des taux de

retard de croissance les plus élevés dans le monde, et aigue, dû aux cyclones, inondations,

sécheresse. Selon la localisation géographique et la saison, toutes les trois sources d’insécurité

alimentaire contribuent à la vulnérabilité des ménages à Madagascar. Dans la partie Est du

pays, la récolte est plus grande que dans le Sud, et les marchés fonctionnent assez bien.

Cependant, ces régions sont les plus vulnérables aux cyclones et inondations, ce qui réduit la

production de nourriture, coupe périodiquement les accès aux marchés, anéantit les économies

et capitaux, et aggrave les manifestations de maladies. Les régions reculées de la partie

centrale et Est du pays deviennent encore plus isolées et inaccessibles pendant la saison des

pluies, et l’accès au marché constitue un problème majeur pendant plusieurs mois de l’année,

limitant ainsi l’accès à la nourriture et au revenu. Dans le Sud, le climat sec limite la

productivité agricole et la provision de nourriture. Toutes les régions sont affectées par des

problématiques de santé et d’hygiène, et l’absence de diversité alimentaire a aussi son impact

sur l’utilisation de la nourriture. Par rapport à la norme définit ci-dessus les causes sous-

jacentes de l’insécurité alimentaire à Madagascar sont les suivantes : les aliments ne sont pas

disponibles, les aliments ne sont pas accessibles et la production n’est pas utilisée de façons

adéquate.

Page 62: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 48 -

VII.1.1.1 La non disponibilité

L’utilisation des techniques de production traditionnelles et l’insuffisance de l’étendue

moyenne cultivée par ménage en sont les principales causes. L’exploitation agricole est

généralement de petite taille, la superficie économique moyenne exploitée est de 1,7 Ha au

niveau national. En effet, plus de 6 ménages sur 10 sont des petits exploitants agricoles. Cette

situation reflète la faiblesse de la taille des activités agricoles des ménages [ENSOMD2013].

De plus la production est fréquemment perturbée par les catastrophes dues aux aléas

naturelles et par le problème d’accès à l’eau. La mauvaise gestion des produits entraîne des

impacts négatifs sur la disponibilité des aliments : défaut de stockage par défaut

d’infrastructures (grenier communautaire villageois). Cette situation peut être observée même

en cas de surplus de production. Dans certaines régions dans le Sud et le Sud-ouest, l’élevage

a un attrait contemplatif, surtout destiné à vénérer les coutumes traditionnelles [21].

Le riz constitue la principale nourriture de base à Madagascar, bien que les

agriculteurs fassent aussi pousser du manioc, maïs, patates douces et du sorgho. La production

du riz est faible : les rendements présentent une moyenne de deux tonnes à l’hectare, et dans

certaines régions moins d’une tonne à l’hectare [CARE]. Les facteurs qui contribuent à la

faible productivité agricole comprennent l’utilisation des techniques de culture traditionnelles,

l’accès limité aux services d’extension, les désastres naturels qui endommagent

l’infrastructure et les récoltes, et limitent aussi l’accès aux informations [FANTA].

L’accès aux terres irriguées est particulièrement limité, obligeant les agriculteurs à exploiter

les terres marginales au moyen de technologies insoutenables.

L’accès limité au capital et les systèmes traditionnels de jouissance des terres

empêchent les investissements en terrain. Les opportunités de micro finance sont minimales,

et dans la plupart des cas, les services ne sont pas à la mesure des besoins des agriculteurs

nécessiteux [22].

Par suite de la faible productivité agricole, le pays s’expose régulièrement aux déficits

alimentaires. Madagascar importe jusqu’ à 30% de ses demandes annuelles de riz. Le taux de

croissance annuelle de la population est de 2.7%. Cependant, le Département des Etats-Unis

pour l’Agriculture (USDA) a estimé que la croissance annuelle de l’approvisionnement de

graines, de 2007 – 2017, est de 2,1%. Si des interventions significatives ne soient entreprises,

la demande en nourriture continuera d’excéder l’approvisionnement.

Page 63: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 49 -

Figure 12: Evolution des indices de croissance de la population et de la production des

nourritures de base (base 100 = 1987)

De 1987 à 1990, la production locale arrivait à suivre le rythme d’accroissement de la

population. La Banque Mondiale indiquait une production des denrées alimentaires supérieure

à 20% aux besoins globaux. Mais l’écart se creuse à partir de 1991, et vu le déséquilibre entre

nourritures et population l’existence de l’insécurité alimentaire est donc inévitable à

Madagascar.

En 2010, la population atteint le double de son effectif de 1987, alors que la production est

encore à moins de 80 points de son niveau de l’année de référence. Le recours aux

importations est donc évident pour renflouer les disponibilités alimentaires.

0

50

100

150

200

250

Ind

ice

(bas

e 1

00

= 1

98

7)

Années

Indice de production Indice de population2

Source: FAO, Banque Mondiale, mes propres calculs

Page 64: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 50 -

VII.1.1.2 L’inaccessibilité

Le problème d’accessibilité alimentaire est dû essentiellement à l’enclavement des zones et

au faible pouvoir d’achat. Dans l'ensemble, 84% des ménages n'ont pas assez d'argent pour

acheter les produits de première nécessité et manquent de nourriture durant une certaine

période de l'année. La période s’étalant du mois de février au mois d’octobre, apparait comme

étant les mois les plus difficiles, durant lesquels environ un tiers des ménages fait face à un

manque de liquidités/nourriture [PNAN II].

Dans les régions rurales de Madagascar, les ménages de classe moyenne produisent assez de

nourriture pour durer quatre à six mois. Quand les stocks de nourriture sont épuisés, les

ménages dépendent des liquidités qu’ils perçoivent de différentes sources. L’argent liquide

provient généralement des activités agricoles; cependant, 27% des ménages gagnent de

l’argent, non à partir des activités agricoles mais commerciales à petite échelle ou des ventes

de produits artisanaux, et 30% reçoivent des envois de fonds. Malgré tout, 91 pour cent des

habitants vivent avec moins de 2 USD par jour [23]. Les ménages dirigés par des femmes sont

particulièrement vulnérables, étant donné que les femmes gagnent en moyenne 65%

seulement de ce que les hommes perçoivent [INSTAT].

Les infrastructures de transport sont sérieusement abimées: sur les 7.313km de routes

primaires et secondaires, seulement un tiers est en bon état (ou acceptable) [24]. Les activités

génératrices de revenu (IGA) se limitent à la production agricole et l’exploitation saisonnière

des ressources naturelles à cause de la mauvaise communication, l’absence d’information sur

Figure 13: Évolution des importations de riz 2009-2016 (en 1000 tonnes)

Source: Ministère du commerce.

Page 65: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 51 -

le marché et l’accès restreint au capital d’investissement. Les conditions climatiques des

régions du Sud rendent les bergers dépendant de l’élevage et des IGA non-agricoles.

Même dans les agglomérations urbaines où la nourriture est facilement disponible au

marché, leur accès représente un défi majeur surtout pour les familles dépendantes d’un

travail salarié journalier. Alors que les prix des aliments ne cessent de s’accroître, les salaires

à Madagascar restent inchangés. De ce fait, un pourcentage croissant du revenu d’un ménage

est consacré à l’achat de nourriture. Approximativement, 70% des dépenses d’un ménage

urbain sont liées à la nourriture [INSTAT].

VII.1.1.3 La mauvaise utilisation de la nourriture

L’état de santé de la population rurale à Madagascar est critique étant donné que la

faible connaissance d’utilisation de la nourriture est évidente dans tous les ménages des

communautés rurales qui n’ont pas accès à l’eau potable et aux services de santé de base.

La disponibilité et l’accessibilité alimentaire ne sont pas souvent suivies d’une bonne

utilisation de la production.

Au niveau national, environ 53% des ménages ruraux ont un profil de consommation

alimentaire inacceptable, c'est à dire qu'ils ne consomment que de très peu d’aliments nutritif

leur permettant de maintenir une vie saine et active. Quelques 12% d’entre eux ont un profil

de consommation alimentaire pauvre, composée essentiellement de tubercules (consommation

de manioc 5,5 jours par semaine) avec des protéines essentiellement absentes de leur régime.

Les Malgaches consomment peu d’aliments riches en protéines (EPM).

Un mauvais état de santé aboutit à une mauvaise utilisation de la nourriture, même si

la prise en calories et la qualité alimentaire sont adéquates.

Un nombre de facteurs contribuent au mauvais état de santé et a une faible connaissance

d’utilisation de la nourriture. Un facteur parmi tant d’autres est le manque de connaissance

nutritionnelle qui a pour conséquence les régimes déséquilibrés. Cependant, la

méconnaissance des symptômes inhérents aux maladies les plus courantes, les protocoles

recommandés pour l’auto-traitement et le moment d’avoir recours au traitement professionnel

favorisent la morbidité1. Les centres de santé, se trouvant particulièrement dans les régions

éloignées de Madagascar offrent des services inadéquats et de qualité inférieure à cause du

fait que le recrutement d’un personnel qualifié à servir dans ces régions est difficile. De plus,

1 nombre de cas de maladie sur une population et une période données

Page 66: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 52 -

les gens parcourent de longues distances avant d’accéder même aux services les plus

basiques, un problème rendu complexe à cause du mauvais état des routes dans le pays. Dans

les zones urbaines, ceux qui vivent au seuil de la pauvreté sont les premiers affectés, à cause

de l’accès limité à la nourriture et l’insuffisance de fonds pour payer les services de santé.

En outre, seuls 35% de la population rurale ont accès à l’eau potable sûre, et 26%

seulement utilisent des aménagements sanitaires appropriés (EDS). La plupart des

infrastructures existantes sont tombées en délabrement2, et alors que l’on a mis en place des

comités de gestion d’eau, ils n’ont ni ressources financières ni habilités techniques pour les

réhabiliter et les maintenir. En plus de cela, les connaissances en bonnes pratiques sanitaires

et hygiéniques sont limitées. Ces facteurs favorisent aussi l’incidence accrue des maladies

hydriques et la morbidité.

La figure ci-dessous explicite l’utilisation de quelques produis agricoles à Madagascar.

2 état d'anéantissement physique et moral

Source : INSTAT/DSM/EPM2010

Figure 14: Utilisation de quelques produits agricoles

Page 67: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 53 -

L’utilisation de la production agricole dépend des catégories de produits agricoles.

Pour les produits alimentaires de base (riz, maïs, manioc, patate, etc.), environ 55% de la

production sont destinées à l’autoconsommation. Les ventes constituent à peine le quart de la

production.

Pour les autres produits alimentaires comme les légumineuses et les cultures industrielles

(arachides, cannes à sucres, etc.), la part destinée à l’autoconsommation diminue à moins de

40% de la production, alors que la part des ventes augmente à environ 45%. Enfin, pour les

cultures de rente, l’utilisation de la récolte est quasiment tournée exclusivement vers la vente.

En effet, pour cette catégorie, la part des ventes peut atteindre en général plus de 90% de la

production.

VII.1.2 Les risques et la vulnérabilité

Rendant les sources traditionnelles de l’insécurité alimentaire encore plus

compliquées, certaines régions du pays font face à des chocs récurrents qui détruisent leurs

moyens et limitent leur accès à la nourriture. Ces chocs comprennent les cyclones, les

inondations et les sécheresses. Ces événements augmentent et peuvent être aggravés par le

changement du climat. Madagascar est victime de cyclones sévères et de sécheresse au moins

une fois tous les trois ans. Les faibles pratiques de gestion des ressources naturelles, la

déforestation et le système de culture basé sur le taillis et brulis intensifient la vulnérabilité de

la communauté et augmentent les risques d’inondation et de sécheresse.

VII.1.2.1 Les principaux risques

Madagascar se trouve au large de la côte Sud-est de l’Afrique, cette localisation le

prédispose particulièrement aux désastres naturels. Il a été rapporté qu’au moins 46 désastres

naturels, dont des cyclones, sécheresses, inondations, épidémies et des invasions de criquets

ont cumulativement affecté plus de 11 million de gens [25]. Le pays fait face à une large

gamme d’aléas hydrométéorologiques (fortes pluies, cyclones, sécheresses). De par sa

topographie très variée, il est également sujet à une géodynamique particulièrement accentuée

qui est à l’origine d’inondations, d’érosions, de glissements de terrain et d’éboulements

fréquents.

Page 68: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 54 -

Les aléas hydrométéorologiques

Madagascar est le pays le plus exposé aux chocs climatiques dans l’Océan Indien :

cyclones, inondations, sécheresse. Les cyclones à eux-seuls, représentent une menace

permanente pour les populations vivant sur les côtes, dans les vallées exposées, et dans les

villes en dehors des Hauts Plateaux. Madagascar figure parmi les 10 premiers pays exposés

aux cyclones dans le monde.

Même en l’absence de cyclones, des inondations surviennent ; inondations qui ne

détruisent pas seulement les récoltes sur pied ainsi que les biens et infrastructures, mais qui

ensablent également les aires agricoles, exposent les ménages à différentes maladies

diarrhéiques liées à la consommation et à l’utilisation d’eau insalubre ainsi qu’au manque

d’hygiène.

Les systèmes cycloniques se développent vers le milieu ou l’Est du Bassin de l’Océan

indien, en général dans une zone comprise entre 50 et Zéro degrés de longitude Est par Zéro à

15 degrés de latitude Sud. Renforcés par les conditions de température de l’Océan, ces

systèmes se développent en tempêtes tropicales de plus en plus intenses, tout en se dirigeant

vers l’ouest en fonction des fronts [BNGRC].

Une étude conduite par la Direction de la Météorologie prévoit les phénomènes

suivants pour les 50 prochaines années : (1) les températures augmenteront ; (2) les quantités

de pluies augmenteront sur une grande partie de Madagascar sauf sur le versant Est et Sud-est

; (3) le nombre de jours secs augmentera ; (4) le début des pluies connaîtra des retards ; (5) les

fortes pluies seront fréquentes ; et (6) l’intensité des cyclones touchant Madagascar

augmentera avec un léger déplacement des trajectoires vers le nord.

Les figurent suivantes montrent les situations de Madagascar concernant les expositions aux

cyclones et inondations.

Page 69: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 55 -

La figure 15 nous explicite que Boeny est la région situé au zone à risque cyclonique très

élevé en suite les régions Vatovavy Fitovinany, Atsinanana, Analanjirofo à l’Est, tandis que

les régions Atsimo Andrefana, Menabe et Melaky à l’Ouest ont une risque cyclonique au-

dessus selon la classification du BNGRC.

La sécheresse

Une sécheresse est une réduction temporaire de l’eau ou de l’humidité disponibles,

durant une période spécifique, de façon significative en dessous de la quantité normale ou

attendue (norme) pour une période donnée.

La bande sahélienne australe couvre la partie Sud de Madagascar. Les conditions climatiques

arides en temps normal sont aggravées, certaines années, par les changements de climatologie

marine au niveau du Canal de Mozambique. Des périodes d’importantes sécheresses

Source : ONE

Figure 16: Expositions aux inondations/an entre 1999

et 2001.

Source : ONE

Figure 15: Exposition aux cyclones

Page 70: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 56 -

récurrentes touchent les communautés des zones littorales et intérieures avec pour

conséquence une forte aggravation des indicateurs de santé de la population. Le très faible

développement des infrastructures, la grande vulnérabilité des populations et l’inadaptation de

certaines pratiques de protection augmentent encore plus l’impact des périodes de sécheresse.

Les figures suivantes illustrent la fréquence Sécheresse par an entre 1999 et 2001 et la

pluviométrie moyenne de Madagascar en 2008.

La figure 17 nous montre une faible précipitation de pluie représentée par la couleur verte au-

dessous de la carte avec une précipitation inférieur à 400 mm et par la couleur « Yucca

Yellow » qui représente une précipitation compris entre 400 et 600mm. Ce phénomène

explique la sécheresse dans la partie Sud du pays.

Figure 18: Fréquence Sécheresse/an entre 1999 et 2001

Source : ONE

Figure 17: La pluviométrie moyenne de Madagascar

Source : ONE

Page 71: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 57 -

L’invasion acridienne

La partie Sud de Madagascar est une zone grégarigène, et des criquets migratoires y

vivent en permanence. En période normale, ces criquets se développent avec un cycle annuel

et leur zone de développement ne dépasse pas l’aire grégarigène du Sud. Mais dès que les

conditions météorologiques sont favorables à leur développement, tout l’ensemble du pays est

menacé par une invasion acridienne à défaut d’intervention adéquate.

Entre 1996 et 2000 par exemple, une grande invasion acridienne avait touché gravement cette

zone, et il a fallu 5 ans de lutte pour maitriser la situation.

La figure ci-après montre les zones grégarigène du Grand Sud de Madagascar.

Figure 19: Les zones grégarigènes du Grand Sud de Madagascar

Source : INSTAT/DSM/EPM 2010

Page 72: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 58 -

Les attaques d’insectes, les maladies des cultures et les épidémies animales sont des risques

additionnels qui favorisent les chocs et limitent la production agricole. Les moyens

d’existence locaux sont aussi menacés par les problèmes de sécurité, comme les vols, le vol

de bétail, et les fluctuations économiques.

Le tableau ci-après illustre le pourcentage des communes affectées par les catastrophes dues

aux aléas naturelles à Madagascar.

Tableau 3: Proportion des ménages touchés par les dix principaux problèmes liés au climat

ou à l’environnement, par milieu (en%)

Problèmes liés au climat ou à l’environnement Urbain Rural Ensemble

Sécheresse

Inondation

Cyclone

Maladie de plante

Pluie tardive

Maladie ou perte de bétail

Invasion acridienne

Autres problèmes de climat ou de l'environnement

Grêle

Invasion des rats

21,0

10,1

13,9

13,6

13,4

10,3

7,9

3,0

-

1,5

23,6

16,4

14,9

12,7

10,2

9,5

5,6

1,9

1,3

1,1

23,2

15,5

14,7

12,9

10,7

9,6

5,9

2,1

1,2

1,2

En ce moment, parmi les problèmes liés au climat, l’érosion qui entraine l’ensablement est la

plus grande menace pour l'agriculture dans le grenier à riz de Marovoay. Beaucoup sont les

conséquences de cet ensablement que nous allons éclaircir ultérieurement, mais parlons

d’abord de la vulnérabilité de Madagascar face aux aléas.

Source : INSTAT/DSM/EPM 2010

Page 73: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 59 -

VII.1.2.2 La vulnérabilité de Madagascar face aux aléas

La vulnérabilité de Madagascar est caractérisée par les facteurs suivants :

Vulnérabilité naturelle

Madagascar est classé 3ème pays le plus vulnérable à la variabilité climatique par

l’Institut Maplecroft derrière le Bengladesh et l’Inde [26]. Une étude sur la variabilité

climatique à Madagascar conduite par la Direction Générale de la Météorologie et Mark

Tadross, l’un des auteurs du 4ème rapport du GIEC, détaille les changements déjà en cours.

La saison des pluies, de novembre à avril, coïncide en grande partie avec la période de

soudure chez les ménages qui vivent dans les zones à risque de cyclones et d’inondation.

Les caractéristiques topographiques du pays (pente raide, accidentée) favorisent la force des

torrents, ainsi en provoquent les érosions des collines et les inondations des plaines. D’où, un

risque de destruction des villages qui y sont affectés. De nombreux communes et districts sont

isolés des routes principales, et parfois complètement coupées du reste du pays pendant les

périodes cycloniques.

Vulnérabilité socio-économique

Après chaque crise ou catastrophe, la situation socio-économique des ménages et de la

communauté n’a pas été toujours rétablie à son niveau pré-crise pour différentes raisons (perte

de terres agricoles à cause de l’ensablement, diminution de rendement de leurs plantations,

infrastructures sociales de base non réhabilités/reconstruites dans les normes, etc.). En effet,

les impacts cumulés des catastrophes pendant plusieurs années ont beaucoup contribué à

l’augmentation de la vulnérabilité de ces communautés.

La crise politique a eu des impacts sur les secteurs socio-économiques tels que la perte

d’emploi et la rupture de certains services sociaux de base (chaîne de froid, vaccination,

approvisionnement en médicaments essentiels, fermeture de centres de santé, augmentation

du taux d’incidence de la pauvreté). Cette pauvreté affecte les zones rurales, qui sont les plus

exposées aux cyclones, que les zones urbaines.

Une croissance démographique et une urbanisation rapide, entrainent une forte

dégradation de l’environnement et des ressources forestières. A Madagascar, l’érosion des

sols qui découle de cette déforestation est de l’ordre de 200 à 400 t/ha/an contre 11 t/ha/an la

moyenne mondiale. Un accès insuffisant aux centres de santé et à l’eau potable : 38% de la

population rurale et 56% de la population urbaine seulement ont accès à l’eau potable ; 44%

Page 74: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 60 -

de la population rurale et 66% de la population urbaine ont accès à l’assainissement de base et

seuls 40% consultent un service sanitaire en cas de difficulté.

Vulnérabilité physique

Ses conditions physiques et climatiques font de Madagascar un pays fortement

vulnérable aux aléas. C’est le premier pays le plus exposé au cyclone en Afrique et 25% de sa

population totale vit dans les zones à risque, ce qui génère chaque année des situations de

crise. Cette vulnérabilité déjà forte est aggravée par un taux élevé de pauvreté, une grande

vulnérabilité sociale de la population et des problèmes d’accès à certaines zones - en raison du

manque d’infrastructures. La combinaison de ces évènements, qui a pour conséquence une

augmentation des taux de mortalité et de morbidité, ralentit le développement du pays.

Faute de moyens matériels et financiers, les infrastructures sont précaires, les pauvres vivent

dans des endroits exposés à des aléas, sans respect ni du plan d’urbanisme ni des normes

minimum de construction, et construisent des habitations qui n’offrent aucune sécurité en cas

de catastrophe.

Les réseaux de transport sont faibles et ont été construits sans tenir compte des risques

liés aux aléas naturels. La plupart des infrastructures importantes telles que les voies ferrées,

les ports et le réseau routier, les réseaux hydro-agricoles sont fragilisés par le manque

d’entretien et/ou de réhabilitation périodiques ou post-catastrophes.

Apres avoir vu les causes de l’insécurité alimentaire à Madagascar, ainsi que sa vulnérabilité

face à de nombreux risques, nous allons maintenant voir la situation du grenier a riz de

Marovoay.

VII.2 Cas du grenier à riz de Marovoay

VII.2.1 Les plaines de Marovoay

Les plaines rizicoles de Marovoay sont considérées comme la deuxième zone rizicole

de Madagascar. Ils participent donc à l’alimentation du pays. Actuellement, sa production

n’est plus la même qu’avant, et cette production ne cesse plus de diminuer au cours du temps.

Avant de décrire les facteurs influençant cette perte considérable, il est primordial de

connaitre les éléments caractéristiques des plaines.

Page 75: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 61 -

Le périmètre des plaines de Marovoay s’étend sur une surface de 19000 ha, divisé en deux

parties :

Rive gauche : 5 000 ha

Rive droite : 14 000 ha

Le périmètre est reparti en 13 secteurs dont 5 sont aménagés en partie ou à la totalité par une

station de pompage sous la surveillance de la BVPI (tableau4). L’irrigation des plaines se fait,

en utilisant les systèmes suivants :

- Barrage

- Canal

- Pompage

Le système de drainage est pratiqué pour évacuer l’excès d’eau d’irrigation

Tableau 4: Les 13 secteurs du périmètre de Marovoay

Secteur Superficie (ha) Commune Commentaire

S1 2 400 Ankazomborona

S2 700 Marosakoa

S3 2 700 Ankazomborona et

Marovoay

S4 2 500 Ambolomoty

S5 1 800 Tsararano

S6 1 900 Marovoay banlieue

Anosinalainolo

400ha : SP

S7 1 200 Marovoay SP

S8 600 Anosinalainolo

S9 700 Antanimasaka SP

S10 1 500 Antanimasaka

S11 1 200 Manaratsandry

S12 500 Manaratsandry SP

S13 1 200 Manaratsandry SP

Source : [11]

SP : station de pompage

Page 76: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Carte 3: Les 13 secteurs rizicoles de Marovoay

Page 77: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 63 -

VII.2.1.1 Gestion du Système d’irrigation

Du point de vue irrigation, le périmètre rizicole est alimenté par des canaux principaux

et des canaux secondaires qui sont estimés respectivement à 117 700 m et 261 000 m de

longueur. Les drains ont une longueur de 173 000m.

Les besoins en eau du riz sont estimés à 13 000m3/ha/an. Pour la superficie dominée 1600ha

par cette unité, et sont estimés à 22,8 millions de m3 en eau annuel. Les secteurs irrigués sont

les secteurs 4, 5, 10, 11 et 13.

Les secteurs 4 et 5 sont alimentés respectivement par les barrages de dérivation de Tsiasesy et

d’Antananabo sur la rivière Marovoay ; les secteurs 10 et 11 sont alimentés par la source

d’Andranomandevy, et le dernier, l’unité hydraulique du secteur 13 est irriguée par une

station de pompage sur le fleuve.

C’est l’association ou la fédération qui s’occupe du contrôle, de la réhabilitation et

l’entretien de ces infrastructures. En effet, ce sont les usagers de l’eau qui s’occupent du bon

fonctionnement des canaux secondaires si l’association des usagers de l’eau (FMT ou AUE)

se charge de l’entretien des canaux principaux.

L’eau qui devrait passer par ces canaux peut être d’une source gravitaire, d’un barrage de

dérivation ou d’une source souterraine (tableau 4).

Figure 20: Gestion des infrastructures de la rizière de Marovoay

Page 78: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 64 -

Tableau 5: Système d’irrigation de la Basse Plaine de Betsiboka

Source Noms de la source Commune

Gravitaire Morafeno Barrage

Ambilivily

Amboromalandy

Ambondromifehy

Ampijoroanala

Lac Rico

Morafeno

Ankazomborona

Amboromalandy

Marosakoa

Barrage de derivation Tsiasesy

Source souterraine Andranomandevy

VII.2.1.2 La vulnérabilité de l’agriculture de Marovoay

La vulnérabilité s’amplifie de plus en plus compte tenue des raisons suivantes :

- La vétusté3 des infrastructures agricoles. Les plus grandes infrastructures agricoles

malgaches date de l’époque coloniale et quelques peut de la république malgache.

- L’insécurité locale décourage les agriculteurs.

- La rizière est mal ou pas irriguée en raison de l’ensablement de canal qui ne peut plus

assurer sa fonction de distributeur d’eau. Près de 3km de canaux d’irrigation dont

dépendent plusieurs rizières sont bouchés dans la localité de Marovoay, près de la

moitié des 2.440 ha de rizières, approvisionnant 7 communes, ne reçoivent point d’eau.

- À pluviométrie égale, la déforestation a réduit les temps de réponse hydrographique

des bassins versants, la végétation ne jouant plus son rôle de « tampon ».

- L’intensité et la fréquence des événements climatiques, tels que l’inondation, la

sècheresse, le cyclone.

- Les techniques utilisées restent traditionnelles et utilisant des matériels rudimentaires.

- Problèmes d’utilisation des engrais à cause du prix élevé actuel, alors qu’ils utilisent

leur rizière deux ou trois fois chaque année

3 Dégradation causée par l'usage et le temps

Source: [11]

Page 79: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 65 -

VII.3 L’ensablement a Marovoay

Le deuxième grenier à riz de Madagascar fait aujourd'hui face à un problème majeur

qui affecte non seulement la ville mais pourrait également avoir un impact important sur la

région, voire le pays. En effet, le phénomène d'érosion a entrainé un important ensablement

de la plaine de Marovoay. Depuis 2010, on estime un ensablement moyen de 200 Ha par an.

En 5 ans, ce deuxième grenier de Madagascar, dont la surface totale est estimée à 19000 Ha,

aurait déjà perdu 1 000 Ha de ses rizières emménagées.

Presque tous les canaux d’irrigation (CP, CS) et même les systèmes de drainage de la rizière

de Marovoay sont ensablés.

Photo 3: Station de pompage totalement abandonnée à Tetikala Marovoay

Photo 4: Des canaux principaux et canaux secondaires remplis de sables et/ou de sols dans la rizière de Marovoay

Page 80: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 66 -

Les facteurs de l’ensablement du bassin versant de Marovoay sont d’origines diverses :

Géologie et Pédologie

La plaine rizicole est encaissée dans un relief de cuesta (les tanety) d’âge secondaire et

tertiaire, une formation tendre favorable à l’érosion différentielle, composé essentiellement de

grès fortement altéré, donnant des sols sableux. Ce phénomène se passe en amont du bassin

versant de Marovoay.

Phénomènes naturels

Ce phénomène dont Marovoay est victime résulte surtout du changement climatique.

En effet, la plaine est normalement équipée de barrage moderne. La ressource en eau provient

ainsi soit d’une source naturelle à grand débit, soit d’un barrage ou par pompage à partir du

fleuve Betsiboka qui traverse la plaine. Des études effectuées en 2010, sur l'adaptation aux

changements climatiques, focus sur cette ville, rapporte qu'à cause de l'accourcissement de la

saison des pluies, les barrages se vident plus vite. Et à l'époque, il a déjà été constaté que «

plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes de sable obstruaient les canaux principaux ».

Au mois de février 2010, une estimation du service du Génie rural de Marovoay faisait état de

22 876 m3 de sable obstruant les canaux primaires des quatre principaux barrages de retenue

de la plaine.

Page 81: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 67 -

VII.3.1 Analyse spatio-temporelle sur l’occupation des sols

C’est dans cette partie que la télédétection et le SIG jouent son rôle important pour la

connaissance de l’évolution de l’ensablement.

VII.3.1.1 Résultats des classifications des images Landsat

Figure 21: Composition colorée 754 HSV de l'image landsat 5

Figure 22: Composition colorée 765 HSV de l'image Landsat 8

Page 82: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 68 -

A l’aide des images du Google Earth, des couleurs naturelles des images Landsat et des

compositions colorées on a réalisé les classifications non supervisés K-means et on obtient les

résultats suivants :

Figure 23: Classification non supervise de l'image Landsat 5

Figure 24: Classification de l'image Landsat 8

Page 83: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 69 -

VII.3.1.2 Cartes d’occupation des sols

Les deux cartes suivantes représentent l’évolution de l’occupation des sols dans le

bassin versant de Marovoay au cours d’une vingtaine d’année (1997 à 2017). Les dates de

prise des images Landsat 5 et Landsat 8 par les satellites sont respectivement le 22 juillet

1997 et le 14 Aout 2017.

Selon le principe de notre méthodologie, c’est le sens de l’observation et la notion de la

photo-interprétation que nous avons choisis d’utiliser pour savoir cette évolution.

Photo 5: Images du Google Earth pour la validation de la classification

Sources: Google Earth Pro

Page 84: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Carte 4: Occupation des sols du bassin versant de Marovoay en 1997

Page 85: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Carte 5: Occupation des sols du bassin versant de Marovoay en 2017

Page 86: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 72 -

Dans les deux cartes, les classes que nous avons choisi d’afficher sont :

les plans d’eaux qui regroupent le système hydrologique du bassin et les zones

marécageuses présentant les eaux stagnantes qui ne sont que temporaires

la couverture végétale

le sable

et les autres catégories de classe comme le sol nu, mangrove etc. …

VII.3.1.2 Interprétations

D’après les deux cartes d’occupation des sols, on peut voir l’évolution de

l’ensablement dans le bassin versant de Marovoay de 1997 à 2017. Et on peut constater que le

problème d’ensablement persiste dans la zone depuis cette vingtaine d’année.

Les facteurs qui participent à la dégradation de sol et l’accélération de l’ensablement sont

généralement la déforestation, le climat, et les phénomènes tectoniques de la zone.

La déforestation

Généralement, c’est l’action de l’homme qui coupe les arbres pour avoir un peu

d’argent qui cause la dégradation de la forêt dans cette zone. Mais aussi la conséquence de la

pratique traditionnelle des paysans comme les feux de défrichement des parcelles de culture,

les feux de renouvellement de pâturages, les feux incontrôlés des meules de charbon. Cette

déforestation entraine l’ensablement des canaux et des drains se trouvant en aval du bassin.

Dans les deux images Landsat 5 et Landsat 8, on peut voir un grand changement dans la forêt

d’Ankarafantsika.

Figure 26: Landsat 5 en 1997 Figure 26: Landsat 8 en 2017

Page 87: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 73 -

Effet climatique

Dans la plaine de Marovoay, le climat a un impact grave dans la rizière.

Lors de la saison de pluie, le risque d’inondation est très important. Ce phénomène est

expliqué par la domination des zones marécageuses dans les parcelles des rizières (plus

important dans la rive droite).

Selon notre analyse, la cause de l’inondation est l’ensablement des ouvrages de transports

alors que durant la période des pluies, le niveau d’eau monte.

A part cela, l’apport sédimentaire (transports et dépôts des sédiments fluviatiles) du fleuve de

Betsiboka aussi peut entrainer l’envasement des rizières de la rive gauche et la rive droite de

la plaine.

Phénomènes tectoniques de la zone

Le phénomène tectonique est aussi l’un des facteurs qui cause l’érosion du sol,

conduisant donc à l’ensablement. La carte géologique du bassin produite par le BRGM

présente les structures tectoniques affectant notre zone.

Sur la carte, on remarque que des failles dominent la formation des grès argileux et calcaires.

Ces failles peuvent favoriser le phénomène de ruissellement. Lorsqu’il y a ruissellement, le

phénomène d’altération des roches se manifestera.

Lors de l’altération, des modifications chimique et physique affectent les sédiments et les

roches exposés à l’atmosphère, à la biosphère et à l’hydrosphère.

Failles

Les failles sont des cassures se produisant entre deux blocs d’un terrain. Ces failles peuvent

causer une distension, un coulissement horizontal et/ou ver tical (Fig 27a).

Fig 27a Fig 27b

Figure 27: Failles β : Plan du rejet ; A : Compartiment A ; B : Compartiment B

Fig 21a : mouvements des failles ; Fig 21b : faille verticale et phénomène de ruissellement

Page 88: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 74 -

Carte 6: Géologie et tectonique du Bassin Versant de Marovoay

Page 89: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 75 -

VII.3.1.3 Evolution de l’ensablement dans les plaines de Marovoay

Apres la segmentation et la vectorisation de la classe sable sur la classification, on

obtient comme résultats cartographiques les deux cartes, qui représentent l’état de lieu

respectif en 1997 et 2017 de l’ensablement dans les plaines de Marovoay.

Page 90: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Carte 7: Ensablement des plaines de Marovoay en 1997

Page 91: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Carte 8: Ensablement des plaines de Marovoay en 2017

Page 92: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VII.RESULTATS ET INTERPRETATIONS

- 78 -

VII.3.1.3 Interprétations

Comme nous pouvons le constater sur la carte 7, en 1997 les rizières dans les secteurs

7 et 8 sont les plus touchées par l’ensablement. Et cet ensablement persiste et augmente en

atteignant les secteurs 9, 12 et 13 en 2017.

L’augmentation de surfaces ensablées signifie que les zones cultivables diminuent de plus en

plus, ce qui cause la baisse de production dans la région.

De grands travaux sont nécessaires pour lutter contre ce phénomène, c’est ce que nous allons

voir dans la troisième partie

Page 93: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 79 -

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE

ET PROPOSITIONS DE REAMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE

MAROVOAY

Apres avoir u ces résultats, on va exposer dans ce dernier chapitre les

recommandations.

VIII.1 Recommandations sur l’insécurité alimentaire à Madagascar

VIII.1.1 L’Agriculture

Pour renforcer la disponibilité alimentaire et réduire la pauvreté des ménages ruraux

vulnérables, il importe de mettre à leur disposition des semences de bonne qualité et des

intrants complémentaires (engrais, pesticides) à des prix raisonnables, conformes à leur faible

pouvoir d’achat. À cet égard, la solution réside dans la mise en place d’une filière semencière

solide et capable de s’auto-porter durablement.

L’utilisation optimale des semences et autres intrants de qualité, avec possibilité de

plusieurs récoltes par an, requiert une meilleure maîtrise de l’eau, qui passe par la

réhabilitation des infrastructures hydro-agricoles. Le renforcement des capacités et une plus

grande responsabilisation des AUE sont incontournables à cette fin.

À l’instar de la vulgarisation des cultures à cycle court, il convient de promouvoir la

production des petits ruminants, des porcs, des canards et des escargots dans le cadre du

renforcement de la résilience des paysans face aux aléas climatiques.

Il est également recommandé aux vendeurs et acheteurs de produits agricoles,

notamment de semences, d’utiliser des poids et mesures homologués et pour ce faire de

recourir à des équipements appropriés. Il importe aussi d’instaurer graduellement des banques

de céréales villageoises qui permettraient aux petits producteurs d’étaler leurs ventes et leur

consommation dans le temps, et de profiter ainsi de prix avantageux. La réglementation des

maillons «fournitures d’intrants», «collecte primaire» et «redistribution» des produits, ainsi

que l’établissement de relations loyales et équilibrées entre acteurs sous le contrôle de l’État,

sont indispensables.

Page 94: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 80 -

L'invasion acridienne est terminée grâce aux efforts déployés par le Gouvernement

malgache et la FAO dans le cadre du Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion

acridienne, avec l’indispensable soutien des bailleurs de fonds. Toutefois, le maintien durable

d’une situation de rémission du péril acridien sur l’ensemble du territoire malgache passe par

l’opérationnalisation du Centre national anti-acridien qui pourra ainsi mettre en œuvre la

stratégie de lutte préventive.

Pour pallier l’indigence des données de base servant à l’évaluation de la situation

agricole et à l’élaboration des programmes, des projets, et des perspectives, il est recommandé

de mener un recensement agricole (englobant les sous-secteurs de la production végétale, de

l’élevage et de la pêche), le dernier datant de 2005. Ce recensement devrait déboucher sur la

mise en place et l’opérationnalisation d’un système intégré pérenne de statistiques agricoles et

rurales.

De même, il est impératif de relancer les activités de l’Observatoire du riz, dont les

publications ont cessé, privant ainsi les analystes et les décideurs de données essentielles pour

la compréhension de l’évolution des facteurs conditionnant la disponibilité de cette denrée de

base de l’alimentation malgache. Cela facilitera le travail de la nouvelle direction de

développement de la filière riz.

VIII.1.2 La sécurité alimentaire

Les principales actions préconisées en vue de lutter contre l’insécurité alimentaire, de

réduire la vulnérabilité chronique des ménages et de renforcer la résilience des plus

vulnérables, sont les suivantes:

À court terme

Assistance alimentaire aux ménages affectés par l’insécurité alimentaire pendant la

période de soudure jusqu’à la prochaine récolte.

Distribution ciblée de vivres pour les ménages sans force de travail.

Page 95: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 81 -

Assistance alimentaire sous-forme de VCT4/ACT5 pour restaurer les moyens de

subsistance et favoriser l’accès aux aliments: relance agricole, réhabilitation/création des

actifs productifs (canaux d’irrigation, bassins de captage d’eau, pistes, etc.).

Distribution de vivres (rations à emporter) dans les écoles sans cantine scolaire dans le

cadre de filets de sécurité.

Supplémentation nutritionnelle de couverture aux femmes enceintes, allaitantes et enfants

de 6 à 24 mois pendant la période de soudure en prévention de la malnutrition aigüe dans

les communes les plus vulnérables.

Dépistage de masse et prise en charge des cas de malnutrition aigüe modérée et sévère au

sein des centres de récupération nutritionnelle.

Renforcer la diversification du revenu des ménages en période de soudure suivant les

moyens de subsistance.

Maintenir tous les filets de sécurité existants comme les cantines scolaires.

À moyen et long termes

Améliorer le ciblage, géographique et au niveau des ménages, en identifiant les critères de

vulnérabilité des ménages les plus pertinents.

Mener des activités multisectorielles et pluriannuelles s’adaptant aux saisons et intégrant

toutes les parties prenantes.

Soutenir le marché dans les zones productives pour éviter que les petits producteurs ne

soient défavorisés.

Mettre en place un système de suivi régulier des indicateurs liés à l’insécurité alimentaire

et à la vulnérabilité des ménages.

VIII.2 Proposition de réaménagement du bassin versant de Marovoay

Si on veut remettre en valeur la plaine de Marovoay qui avait une forte potentialité

dans la production du riz, il est nécessaire de résoudre les problèmes confrontés par les

agriculteurs. Dans la partie qui suit, nous allons essayer de donner des solutions pour

l’ensablement du périmètre rizicole.

4 Vivre contre travail 5 Argent contre travail

Page 96: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 82 -

Mesure de lutte contre l’ensablement

Selon les résultats d’analyse spatio-temporelle, la gestion de risque de l’ensablement

concerne la lutte en amont du bassin versant qui vise à freiner la dégradation des sols et aussi

en aval pour le désensablement de la rizière et des ouvrages hydro-agricoles mécaniques.

VIII.2.1 Gestion de la dégradation des sols

Face à la dégradation des sols, qui entraine l’ensablement des zones cultivables de

Marovoay, diverses solutions sont praticables. Les méthodes qu’on peut appliquer sont

variées : méthode mécanique et/ou biologique.

VII.2.1.1 Méthodes Biologiques

Pour la méthode biologique, on parle ici de la végétalisation. C’est une activité visant

la reconstitution du couvert végétal d’un terrain dénudé par l’action de l’homme ou par l’effet

de catastrophes naturelles ou tout simplement par la nature du sol et par la caractéristique

morphologique du bassin versant. Les espèces végétales devront supporter l’érosion affectant

les sols. En effet, il s’agit de planter des végétations capables de stopper le phénomène de

ruissellement, en amont du bassin versant de Marovoay, durant la saison des pluies. Pour le

cas des canaux principaux, la plantation des plantes comme les Vétivers dans la berge du

canal est une solution pour faire face à l’ensablement. On choisit les Vétivers car ce sont de

graminées à fort enracinement qui s'adaptent bien dans la région et sa culture est également

commode (seulement par bouturage). Ils ont ainsi les rôles suivants pour la protection et

renforcement des berges :

- Filtration à vitesse rapide de l'eau de ruissellement

- Résistance aux effets néfastes du surpâturage et incendie

- Fixation de la biomasse

L’engazonnement est utile dans la berge de la rivière de Betsiboka [27].

Page 97: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 83 -

Dimensionnement : la plantation des Vétivers se fait dans la partie de la berge proche de la

partie amont de la plaine pour faire face à l’érosion.

Surface de plantation :

𝐒 = 𝐒𝟏 + 𝐒𝟐

Avec 𝐒𝐢 = 𝐋 ∗ 𝐋𝐢 i = [1,2]

S : surface totale de la plantation du Vétivers

S1 : surface de plantation du Vétivers dans la partie horizontale de la berge

S2 : surface de plantation du Vétivers dans la bordure inclinée de la berge

Amont de la rizière Partie de la rizière

Figure 28: Profil de la plantation de Vétivers et engazonnement dans le CP de Marovoay

Figure 29: Dimensionnement de la plantation des Vétivers

Page 98: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 84 -

VIII.2.1.2 Méthodes mécaniques

Le dragage des sables

Face aux problèmes liés aux infrastructures, le dragage des sables dans les canaux sont

obligatoires. Ce travail ne sera possible qu’en saison sèche en utilisant un système mécanique

pour gérer le temps de travail. Cette méthode peut se faire en appliquant le système HIMO,

une fois qu’ils seront conscients de l’importance de cette réhabilitation dans l’amélioration de

leur situation financière.

Dimensionnement : comme il s’agit de dragage du sable et/ou régabaritage, il faut donc

utiliser la formule du volume pour savoir la quantité des sables à évacuer des canaux. Les

paramètres B, b, c, H et L varient en fonction du canal à draguer.

B : grande base de la surface du trapèze ; b : petite base de la surface du trapèze ; L: longueur

du canal (CP, CS ou drain) ; H : Hauteur du canal (CP, CS ou drain)

c = H / tan β

Volume du trapèze :

𝐕 =(𝐁 + 𝐛)𝐇

𝟐× 𝐋

Création des diguettes anti-ensablement

Les diguettes anti-ensablement sont importantes du point de vue que ce système joue

le rôle de la protection des travaux d’aménagement de la rizière. Elles sont réalisées à la face

amont, ou plus précisément en bordure comme des diguettes empierrées et non maçonnées,

constituant de blocs de pierres ou des blocs latéritiques pour jouer le rôle d’anti-batillage.

Figure 30: Dimensionnement des canaux à curer (CP, CS, Drain)

Page 99: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 85 -

Cette méthode a pour objectif de freiner l’ensablement (figure 31). Les produits de déblai

durant le dragage des sables peuvent être déposés au-delà de ces diguettes comme

rehaussement et/ou création de digue de protection.

A : couverture forestière ; B : Canaux d’irrigation ; C : parcelle de la rizière ; D : pente faible

du BV ; E : amont d’un BV ; F : diguette anti-ensablement ; G : érosions du sol

Enrochement de la berge des canaux principaux

Ceci est important pour éviter le remplissage des canaux lors de la saison de pluie et

aussi lors de passage de l’eau dans les canaux vu que le sol dans la berge est très vulnérable

face au phénomène de ruissellement.

Figure 32: Système d'enrochement

Figure 31: Exemple type de la mise en place d'une diguette anti-ensablement

Page 100: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 86 -

𝐕 = 𝐒 × 𝐏

𝐒 = 𝐋 × 𝐥

V : volume d’enrochement

S : surface d’enrochement

P : profondeur d’enfouissement des roches

L : longueur du canal

l : largeur du canal

VIII.2.2 Programme de lutte contre l’ensablement

Il existe deux phases comme stratégie à suivre pour lutter contre l’ensablement : la

phase préparatoire ou d’orientation et la phase opératoire ou de réalisation.

Pour la phase préparatoire, premièrement, on essaye de se familiariser avec la zone affectée

par l’ensablement en faisant des observations sur terrain. Les observations peuvent être

effectuées de deux façons actuellement, soit en faisant une descente sur terrain soit en

appliquant la méthode de télédétection et le SIG. La validation des résultats d’observation

nécessite la réalisation de ces deux méthodes successivement. Dans ce cas, la descente sera

utilisée pour la validation des résultats d’analyse. Ensuite, on établit un programme et un

ordre de priorité des interventions. Enfin, informer et sensibiliser la population locale pour

éviter des éventuels conflits durant l’exécution de programme (opposition de la population à

cause du problème de communication avec l’exécutant du projet).

La phase opératoire concerne l’exécution du plan d’intervention et les travaux d’entretien de

l’aménagement.

Le tableau suivant résume les principaux travaux à faire.

Tableau 6: Résumé du Programme de lutte contre l’ensablement

Phases

Etapes

Détail des travaux

Observations du terrain

(descente sur terrain et

application de la télédétection

et SIG)

- Prospection généralisée de la zone -

Etude du périmètre d'intervention

(évaluation du phénomène de

l'ensablement, évaluation de

l'importance du projet, reconnaissance

Page 101: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 87 -

Préparatoire

des facteurs de l’ensablement)

Etablissement d'un programme

et d'un ordre de priorité des

interventions.

Réalisation du programme après avoir

recueilli l’importance, la nature et le

coût des interventions

Information et sensibilisation

des populations

Eviter l’opposition de la population en

les informant et en les sensibilisant

Opératoire

Exécution du plan

d'intervention

Application des méthodes techniques

pour lutter contre l’ensablement

Travaux d'entretien Travaux qui consistent à la protection

des travaux effectué pour éviter la

répétition des problèmes, pour assurer

la pérennisation du programme

Apres le réaménagement des infrastructures tels que les canaux d’irrigation, la bonne pratique

de système de riziculture irriguée est indispensable pour augmenter la production.

VIII.2.3 La riziculture irriguée [28]

Avec 18% des superficies cultivées, l’irrigation produit environ 40% de l’alimentation

mondiale. Madagascar est le deuxième pays d’Afrique sub-saharienne en termes de

superficies irriguées : un million d’hectares, soit 30 % des terres agricoles. Le potentiel

irrigable est d’environ 1 500 000ha, dont 800 000ha de périmètres équipés et 300 000 ha de

périmètres traditionnels ou familiaux. Les 400 000ha restants sont des plaines irrigables par

système gravitaire à partir de barrages, de retenues d’eau ou par dérivation, ou de prises

directes au fil de l’eau et dont l’aménagement n’a pas encore été réalisé. Un des objectifs

prioritaires consistera à réduire les pertes par infiltration dans les canaux, permettant à la fois

d’améliorer l’efficience du système de distribution, et de limiter la remontée de la nappe.

Pour parler de la structure d’un système d’irrigation, il faut tenir compte :

Des équipements collectifs de l’aménagement qui peuvent être classés en trois niveaux :

Ouvrages de transport qui sont l’acheminement depuis la source jusqu’aux

périmètres à desservir : ouvrages linéaires (canaux et galeries) et ouvrages ponctuels

(aqueducs, siphons, régulateurs, etc.).

Réseaux de distribution qui se répartissent à l’intérieur du périmètre. Ces réseaux

peuvent être des canaux à ciel ouvert (Canaux Secondaires, Canaux Tertiaires) et/ou

des canalisations sous-pression.

Page 102: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 88 -

Irrigation à la parcelle: mise en œuvre de l’eau d’irrigation délivrée aux réseaux

prises du réseau. Cette irrigation peut être une irrigation de surface, une irrigation

par aspersion ou une irrigation localisée.

Des réservoirs et réserves qu’on peut distinguer, d’une manière scientifique, quatre types

principaux de réservoirs correspondant à des fonctions et des capacités différentes :

Réservoirs de régulation annuelle ou interannuelle : réservoirs placés à l’amont de

l’aménagement. Il s’agit de barrages réservoirs. Leur capacité est de l’ordre de

plusieurs millions de milliers de mètres cubes.

Réservoirs de régulation saisonnière : placés généralement en tête des réseaux de

distribution, à l’aval des ouvrages de transport. Leur capacité est de l’ordre de

plusieurs centaines de milliers de mètres cubes. Ils seront souvent réalisés en utilisant

encore un site naturel, mais avec une topographie profondément modifiée par

l’exécution de déblais et de remblais, et avec une cuvette revêtue (béton, béton

bitumineux, argile).

Réservoirs de régulation journalière : les capacités mises en jeu sont de l’ordre de

plusieurs milliers de mètres cubes. Ces réservoirs sont généralement réalisés en béton

armé lorsque la capacité est faible (inférieures à 5 000m3) mais pour des capacités plus

importantes, on réalise des cuvettes limitées par des digues avec revêtement total.

Réservoirs de régulation instantanée : ces réservoirs sont associés à des stations de

pompage automatiques avec régulation sur niveaux. Ils constituent un volume tampon

de l’ordre de centaine de mètres cubes, permettant d’assurer une distribution

correspondant à une plage continue de débit disponible, alors que le pompage ne

fournit qu’une gamme discontinue de débits possibles. Ils sont réalisés en béton et

généralement surélevés.

Figure 33: Exemple type d’un système d’irrigation

Page 103: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 89 -

VIII.2.4 Vision globale de la réhabilitation du grenier a riz de Marovoay

D’une façon générale, la réhabilitation de la riziculture de Marovoay demande une

solution pour faire face à la dégradation du sol conduisant à l’ensablement. Les objectifs sont

de revaloriser les plaines de Marovoay qui participaient au développement de Madagascar

pour l’alimentation des populations des villes et villages environnantes et aussi pour

l’exportation du riz. Certaines méthodes de luttes sont proposées. L’étape de la réhabilitation

doit commencer par la protection de la rizière face à l’ensablement. Ensuite, le travail de

dragage et régabaritage des canaux et drains. Une fois que ces ouvrages sont réhabilités,

l’application du système de riziculture irriguée permettra l’augmentation de la production.

VIII.2.5 Estimation des coûts

L’estimation est importante pour une telle réhabilitation. Cette estimation est

généralisée pour tous les ouvrages hydro-agricoles existants dans la plaine de Marovoay (rive

gauche et rive droite). Les travaux à réaliser sont :

Reboisement (plantation des Vétivers) dans la berge du Canal Principal

Dragage des sables dans les canaux et drains

Création des diguettes anti-ensablement sur le bord de l’amont du bassin versant

vulnérable au phénomène de ruissellement

Enrochement de la bordure intérieure de la berge des Canaux Principaux

En ce qui concerne l’estimation du budget de la réalisation des diguettes anti-ensablement sur

les bordures de l’amont du BVM, elle a besoin d’une évaluation sur terrain pour déterminer

les zones nécessitant cette protection. L’estimation des coûts nécessite donc une étude

minutieuse. Pour l’irrigation, les ouvrages sont déjà sur place, mais seulement ont besoin de la

réhabilitation (curage, régabaritage, etc.).

Page 104: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 90 -

Tableau 7: Estimation des coûts de la réhabilitation

Les ouvrages hydro-

agricoles

Volume

(m3)

Surface

(m2)

Coûts (Ar)

Déblayage

CP 1 059 300 15 783 570 000

CS 1 512 000 22 528 800 000

Drain 1 297 500 19 332 750 000

Remblayage

CP 1 324 125 40 385 812 500

Enrochement

CP 385 585,2 21 978 356 400

Plantation Vétivers

CP 433 136 1 082 840 000

Transport d’emprunt des sables dans les CS et Drains

CS 1 512 000 7 560 000 000

Drain 1 297 500 6 487 500 000

Total 135 139 628 900

VIII.2.6 Rôle de l’Etat Malagasy

Sans l’intervention du Gouvernement Malagasy, on ne peut pas espérer une

réhabilitation efficace de la basse plaine de Betsiboka à cause de la gravité de la situation

actuelle ainsi que l’immensité de la zone à réaménager. L’année 2015, le Gouvernement a

déjà fait son effort par l’intervention du Ministère de l’Agriculture et du Développement

Rurale pour relancer l’agriculture dans des zones à fortes potentialités agricoles.

En effet, 4.5Km d’un réseau hydro-agricole a été désensablé et curé par le Ministère de

l’Agriculture à Tsararano et aussi dans la Commune Rurale d’Ambolomoty (Annexe6), qui se

trouve dans le District de Marovoay. Ces travaux de désensablement et curage ont permis le

réaménagement d’un périmètre rizicole d’une superficie totale de 4 000 ha [29].

La remise en fonction des divers équipements utilisés durant le fonctionnement de la

FIFABE peut aussi être une bonne solution. Ceci concerne la remise en état des matériels qui

sont encore utilisable au sein de la FIFABE comme la pelle mécanique, le camion benne et le

porte-char, etc.

Source :CNEAGR-2015

Page 105: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS

- 91 -

La sensibilisation des paysans doit être assurée par l’Etat pour l’entretien ainsi que la

surveillance des infrastructures réhabilitées. L’Etat doit motiver les paysans à faire face aux

phénomènes naturels qui détruisent dans une courte durée l’agriculture de la région. Que les

dégâts puissent être limités avec l’établissement d’une coopération du gouvernement

Malagasy et les paysans.

Suite à l’adoption de la Lettre de politique de développement des bassins versants et

périmètres irrigués en 2006, les périmètres sont désormais classés suivant la complexité des

infrastructures hydro-agricoles ainsi que leur mode de gestion et d’entretien plutôt que leurs

superficies. Dès lors, l’Etat doit assurer son intervention dans la gestion et l’entretien des

ouvrages non transférés aux Associations d’usagers de l’eau (AUE) c’est-à-dire dans les

périmètres partenaires qui sont les GPI comme les plaines de la basse Betsiboka. La

sécurisation de la ressource des ouvrages de régulation (barrage...) doit être assurée par l’Etat.

Des activités de sensibilisation intensives et constantes sont plus particulièrement

recommandées, cela est faisable grâce à des programmes de formation des agriculteurs en

matière de Génie Rurale et de pédologie.

VIII.2.7 Rôle de la population locale

De leur côté, les paysans (les agriculteurs) devront aussi se montrer coopératifs pour la

proposition de l’Etat parce que ce sont eux qui vont bénéficier des avantages de la

réhabilitation des infrastructures d’irrigations de la basse plaine de Betsiboka. Il faut que les

paysans et les autorités locales se mobilisent pour assurer l’entretien périodique de ces

infrastructures de base afin d’éviter une réhabilitation qui nécessite souvent un investissement

lourd. Une fois que la réhabilitation des infrastructures soit faite, les AUE devront assurer à

tout prix la gestion et l’entretien des équipements et canaux d’irrigation pour éviter la

résolution répétitive d’un même problème.

Page 106: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

- 92 -

CONCLUSION

Pour conclure, nous avons vu les causes de l’insécurité alimentaire dans le pays, et

c’est le changement climatique qui est la plus grande risque pour toute la population malgache

puisque chaque année le pays est théâtre de diverse forme de phénomène climatique. En plus

de cela, la population reste vulnérable sur tous les facteurs..

Pour contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire nous avons étudié la situation

du grenier a riz de Marovoay afin de voir les problèmes qui causent la baisse de production

de cette zone et d’en trouver la solution.

L’étude de l’occupation du sol par la méthode de la télédétection optique montre

l’extension des sables dans les secteurs rizicoles de Marovoay.

Plusieurs méthodes sont applicables pour remettre en place la valeur de la potentialité de la

zone d’étude. Le dragage des sables dans les canaux est obligatoire pour assurer une bonne

irrigation, et l’application de quelques techniques de protection de la dégradation des sols en

amont du bassin versant est primordiale pour limiter les dégâts.

Le réaménagement de la plaine de Marovoay vise à augmenter la production de riz

pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans la zone et même dans tout le pays.

La réalisation de la réhabilitation dépend de la volonté de la population de Marovoay

et aussi l’appui du gouvernement Malgache vu l’immensité du projet. Et cela nécessite aussi

la sensibilisation des villageois en les expliquant le déroulement de la réhabilitation, de

l’impact de la réalisation du projet dans leur vie économique. Cette tâche ne sera pas difficile

parce que la majorité des habitants de Marovoay est consciente de la situation et de son

impact.

Malgré qu’un tel projet demande un investissement élevé, sa réalisation semble

inévitable pour la génération future. Le projet aura également un impact positif pour la

conservation de l’environnement comme la protection de la couverture végétale.

Ainsi pour parvenir à couvrir les besoins alimentaires du pays, le réaménagement de

tous les secteurs rizicoles est une issue incontournable, notamment dans les greniers à riz.

Page 107: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

A

BIBLIOGRAPHIES/ WEBOGRAPHIES

[01] CHARLOTTE B. ET JOHN, Outils d’intégration de la Réduction des Risques de

catastrophes, p 12, 2007

[02] RAKOTOMALALA J. et al, Evaluation des Dommages, des Pertes et des Besoins en

vue du relèvement et de la reconstruction après la saison cyclonique de 2008 à Madagascar

Cyclones Fame, Ivan et Jokwe à Madagascar, 2008

[03] Médecins du Monde, Synthèse de capitalisation Madagascar, Programme de réduction

des risques de catastrophes, P17, 2010

[04] Représentation de la FAO à Madagascar, aux Comores, à Maurice et aux Seychelles, Mai

2014;Cadre de Programmation Pays 2014-2019, Organisation des nations unies pour

l’alimentation et l’agriculture

[05] Plan d’Action pour le Développement Rural, 2013 : L’Info Hebdo N°368, Primature de

la république démocratique de Madagascar

[06] RADIMER, K. L., OLSON, L. M., GREENE, J. C. (1992)

[07] https://fr.wikipedia.org/

[08] RAHARINAIVO, novembre 2008 : Les techniques de correction des ravines et de

stabilisation des Lavaka tirée des acquis du PLAE, Programme de Développement de

Madagascar, PLAE

[09] SEGALEN, 1956: Notice sur la carte pédologique de reconnaissance au 1/200.000,

feuille n° 13 Marovoay-Mahajamba ; Mémoire de l'Institut Scientifique de Madagascar

[10] RAHARINJANAHARY, 2004 : Evaluation des pertes agricoles dues à l'érosion : Cas de

Bevovoka et d'Anorombato, Fivondronana de Marovoay- (Nord-Ouest de Madagascar),

Mémoire de Diplôme d'Etudes Approfondies en Sciences Agronomiques

[11] Direction Régionale de l’Agriculture et de l’Elevage Boeny, 2016 : Monographie de

l’agriculture de la région Boeny ;

[12] https://fr.wikipedia.org/teledetection

[13] Société française de télédétection et de photogrammétrie, 1988

Page 108: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

B

[14] Lacombe & David Sheeren, 2007

[15] www.ccrs.nrcan.ge.ca

[16] E. Brice, 2004

[17] www.seig.ensg.ign.fr

[18] https://fr.wikipedia.org/définition_base_de_données

[19] https://fr.wikipedia.org/définition_d_image_satellite

[20] https://earthexplorer.usgs.gov/

[21] PNAN II, (2012), Gouvernement de Madagascar, Politique National d’Action pour la

Nutrition, ONN et PNN, Antanarivo Avril 2012

[22] http://www.imf.org/external/np/seminars/eng/2008/afrfin/pdf/Andrianasolo.pdf and

INSTAT 2006

[23] Rapport sur la Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire

à Madagascar, 2016, p12

[24]eb.worldbank.org/external/projects/main

[25] CRED – Centre de Recherche sur l’Epidémiologie des Désastres, Université de Louvain,

1999

[26] Maplecroft, Climate Change Risk Atlas, 2011, Les pays identifiés comme les plus

vulnérables: 1- Bangladesh, 2- Inde, 3- Madagascar, 4- Népal, 5-Mozambique, 6- Philippines,

7- Haïti, 8- Afghanistan, 9- Zimbabwe, 10- Myanmar

(http://www.maplecroft.com/about/news/ccvi.html)

[27] Ministère de l’Agriculture, PNBVPI, DRDA Boeny, PURSAPS, Septembre 2015 : EIES

et PGES des travaux de réhabilitation du périmètre irrigué secteur 4 de la plaine de Marovoay

dans la commune rurale d’Ambolomoty district de Marovoay région Boeny – dégâts

cyclonique ;

[28] CLÉMENT, GALAND, MEYLAN ; Systèmes d’irrigation

[29] http://www.midi-madagasikara.mg/economie/2015/05/15/marovoay-un-perimetre-

rizicole-de-4-000-ha-amenage/

?pagePK=104231&piPK=73230&theSitePK=40941&menuPK=228424&Projectid=P082

806

Page 109: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

C

TABLE DES MATIERES

FISAORANA .............................................................................................................................. I

SOMMAIRE ..............................................................................................................................II

GLOSSAIRE ............................................................................................................................ III

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ................................................................ IV

LISTE DES CARTES .............................................................................................................. VI

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................ VII

LISTE DES PHOTOS .............................................................................................................. IX

LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... X

LISTE DES ANNEXES ........................................................................................................... XI

INTRODUCTION ..................................................................................................................- 1 -

PARTIE I : CONTEXTE GENERAL ....................................................................................- 1 -

Chapitre I. GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES ................................................................. - 3 - I.1 Définitions de quelques concepts de base dans la GRC ....................................................................... - 3 - I.2 La Réduction des Risques de Catastrophes .......................................................................................... - 4 - ........................................................................................................................................................................ - 6 - I.3 Le BNGRC ET SES ROLES .................................................................................................................. - 6 -

Chapitre II. PROBLEMATIQUES ............................................................................................................ - 8 -

Chapitre III. ETUDES DOCUMENTAIRES ........................................................................................... - 10 - III.1 Notion sur l’insécurité alimentaire ................................................................................................... - 10 - III.2 Notion sur l’ensablement .................................................................................................................. - 14 -

Chapitre IV. LA PLAINE DE MAROVOAY .......................................................................................... - 19 - Dans ce chapitre nous on va savoir beaucoup plus sur la zone d’étude. ...................................................... - 19 - IV.1 Localisation......................................................................................................................................... - 19 - IV.2 Situation Socio-économique .............................................................................................................. - 21 - IV.3 Climat .................................................................................................................................................. - 21 - IV.4 Relief ................................................................................................................................................... - 22 - IV.5 Hydrographie ..................................................................................................................................... - 23 -

PARTIE II : METHODOLOGIE .........................................................................................- 25 -

Chapitre V. TELEDETECTION ET SIG ................................................................................................ - 26 - V.1 Télédétection ........................................................................................................................................ - 26 -

Page 110: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

D

V.2 Système d’information géographique (SIG) ..................................................................................... - 30 -

Chapitre VI. CONDUITE DE L’ETUDE CARTOGRAPHIQUE ........................................................... - 34 - Ce chapitre nous montrera les détails de conduites de l’étude ..................................................................... - 34 - VI.1 Organigramme de travail .................................................................................................................. - 34 - VI.2 Collecte des données .......................................................................................................................... - 35 - VI.3 Traitement des images Landsat ........................................................................................................ - 39 -

PARTIE III : RESULTATS, INTERPRETATIONS ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS . -

46 -

Chapitre VII. PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATIONS .................................. - 47 - Apres avoirs vu les détails sur l’étude, présentons maintenant les résultats. ................................................ - 47 - VII.1 L’insécurité alimentaire à Madagascar .......................................................................................... - 47 - VII.2 Cas du grenier à riz de Marovoay ................................................................................................... - 60 - VII.3 L’ensablement a Marovoay ............................................................................................................. - 65 -

Chapitre VIII. RECOMMANDATIONS SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE ET PROPOSITIONS

DE REAMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE MAROVOAY .................................................. - 79 - VIII.1 Recommandations sur l’insécurité alimentaire à Madagascar ................................................... - 79 - VIII.2 Proposition de réaménagement du bassin versant de Marovoay ................................................ - 81 -

CONCLUSION ....................................................................................................................- 92 -

BIBLIOGRAPHIES/ WEBOGRAPHIES................................................................................. A

TABLE DES MATIERES .........................................................................................................C

ANNEXES ................................................................................................................................. E

Page 111: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

E

Annexe 2: Caractéristiques de chaque série d'image Landsat

ANNEXES

Annexe 1: Schéma directeur de Marovoay

Page 112: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

F

Annexe 3: Données climatologiques de Marovoay 2001-2015 (station Mahajanga)

3.1 Température annuelle de Marovoay 2001-2015

Page 113: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

G

3.2 Pluviométrie annuelle de Marovoay 2001-2015

Page 114: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

H

Annexe 4: Monographie de l’agriculture dans le District de Marovoay

4.1 Agriculture dans la Commune rurale d'Ambolomoty

Page 115: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

I

4.2 Agriculture dans la Commune rurale de Manaratsandry

4.3 Agriculture dans la Commune rurale d'Ankaraobato

4.4 Agriculture dans la Commune rurale d'Ankazomborona

Page 116: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

J

4.5 Agriculture dans la Commune rurale d'Anosinalainolona

4.6 Agriculture dans la Commune rurale d'Antanimasaka

4.7 Agriculture dans la Commune rurale de Bemaharivo

Page 117: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

K

4.8 Agriculture dans la Commune rurale de Marosakoa

4.9 Agriculture dans la Commune rurale de Marovoay banlieue

4.10 Agriculture dans la Commune rurale de Tsararano

Page 118: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

L

1) Open file> open external file> Landsat> Geotiff: puis aller dans le fichier de l’image à

traiter

3.11 Agriculture dans la Commune rurale de Marovoay ville

3.12 Agriculture dans la Commune rurale d'Antanambao Andranolava

Annexe 5: Méthode de la classification non superviser sous ENVI 4.7

Page 119: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

M

2) Classification non supervisé de l’image

Dans la fenêtre K-mean qui s’ouvre :

Lancement de la classification

(environ 30minutes selon la

performance de l’ordinateur utilisé)

1 : nombre de classification souhaitée

2 : nombre de classification maximale

3 : choisir le fichier de sortie

(emplacement de l’enregistrement)

4 : OK pour enregistrer et lancer le

traitement

1

2

3

4

Page 120: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

N

3) Résultat de la classification :

4) Combinaison des classes : ceci est utilisé pour spécifier la classification qu’on veut avoir

(zone urbaine, couverture végétale, réseau hydrographique, sol nu, etc.)

Classification> post classification> combine class :

1) Select input class : sélectionner

la classe à combiner 1

2) Select output class : sélectionner

la classe à combiner avec select

input class

3) Add combination : valider la

combinaison

4) Ok pour appliquer

1 2

33

4

Page 121: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

O

Les images ci-dessus présentent les travaux de réhabilitation du périmètre irrigué du secteur 4

d’Ambolomoty, District de Marovoay en 2016. Réalisé par le Ministère de l’Agriculture

Malgache.

A : Curage et régabaritage

B : Enrochement de la berge

C : Drain de ceinture

D : Plantation des Vétivers

Annexe 6: Travaux de réhabilitation dans la Commune d’Ambolomoty en 2016

Source : CNEAGR Nanisana, Antananarivo

A B

C D

Page 122: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny

Auteur : RANDRIANTSIHOARANA Herilala Sandratra

Adresse : Lot II A 268 Bis Tanjombato

Contact : 034 84 348 85 – 033 32 521 51

E-Mail : [email protected]

Titre :

« Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny – Apport du SIG dans le

réaménagement et lutte contre l’insécurité alimentaire »

Information sur l’ouvrage :

Nombre des pages : 92 Nombre des figures : 33 Nombre des photos : 05

Nombre des cartes : 08 Nombre des tableaux : 07 Nombre des annexes : 06

Encadreurs : RASOLOMANANA Eddy Harilala

RAONIVELO Andrianianja

Résumé Marovoay rencontre des difficultés pour la production du riz actuellement. La cause est la

dégradation du sol dans l’amont du bassin versant qui entraine l’ensablement des ouvrages hydro-

agricole. Ce phénomène aggrave la situation de l’insécurité alimentaire dans la zone mais aussi

dans tout Madagascar. Une insécurité alimentaire qui ne cesse de prendre de l’ampleur à cause du

changement climatique observé dans le pays.

L’évolution de l’ensablement est étudiée en appliquant la notion de la Télédétection et du SIG.

Ce mémoire permet de prendre une décision pour le réaménagement du bassin versant de

Marovoay en appliquant diverses techniques pour lutter contre le phénomène d’ensablement.

Cette mesure vise à augmenter la potentialité agricole de la zone.

Cette solution de réaménagement figure parmi les recommandations avancées pour lutter contre

l’insécurité alimentaire dans tout le pays.

La réalisation du projet demande l’élaboration d’un programme mais aussi une sensibilisation de

la population.

Mots clés : bassin versant, ensablement, réaménagement, insécurité alimentaire, SIG,

télédétection, Marovoay

Abstract Marovoay is having trouble producing rice at present. The cause is the degradation of the soil

upstream of the watershed, which leads to the silting up of hydro-agricultural structures. This

phenomenon aggravates the situation of food insecurity in the zone but also throughout

Madagascar. Increasing food insecurity as a result of climate change in the country.

The evolution if silting is studied by applying the notion of remote sensing and GIS.

This brief makes it possible to take a decision for the redevelopment of the Marovoay watershed

by applying various techniques to combat the phenomenon of silting. This measure aims to

increase the agricultural potential of the area.

This redevelopment solution is one of the recommendations put forward to combat food insecurity

across the country.

The realization of the project requires the development of program but also an awareness of the

population.

Key words: watershed, silting, redevelopment, food insecurity, GIS, remote sensing,

Marovoay

Page 123: Ensablement de la plaine de Marovoay de la région Boeny