enquÊte publique portant sur le projet de voie …
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https://www.af3v.org/
Délégation régionale Auvergne –Délégation départementale de l'Association
Française pour le développement des Véloroutes et des Voies Vertes (AF3V)
Centre des Associations / 21, rue Jean Richepin / 63000 CLERMONT-FERRAND
mail : [email protected]
Clermont-Ferrand, le 1er
mars 2019
ENQUÊTE PUBLIQUE PORTANT SUR LE PROJET DE VOIE VERTE
ENTRE PONT-DU- CHÂTEAU ET AUTHEZAT (DOMAINE DE CHADIEU)
Observations et propositions de la Délégation régionale Auvergne –Délégation
départementale de l'Association Française pour le développement des Véloroutes et des
Voies Vertes (AF3V)
L’article R110-2 du Code de la Route précise qu’une voie verte est une « route exclusivement
réservée à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers ; »
La France est dotée d’un Schéma national véloroutes et voies vertes (SN3V), validé le 11 mai
2010 par le CIADT (Comité interministériel d’aménagement et de développement du
territoire) comprenant le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement, le
ministère de l'équipement, des transports et du logement, le ministère de la jeunesse et des
sports, le secrétariat d'Etat au tourisme.
Le but du Schéma national est de constituer un réseau de grands itinéraires cyclables
nationaux afin de développer et promouvoir la mobilité quotidienne et la pratique touristique
du vélo.
Le projet de voie verte entre Authezat et Pont-du-Château se positionne sur l'axe V70 du
schéma national des Véloroutes et Voies Vertes.
Ces itinéraires nationaux doivent répondre à un cahier des charges publié en mai 2001.
Le cahier des charges du schéma national des véloroutes et voies vertes (en pièce-jointe)
donne la définition suivante des voies vertes :
« Les voies vertes sont des aménagements en site propre réservés aux déplacements non
motorisés. Elles sont destinées aux piétons, aux cyclistes, aux rollers, aux personnes à
mobilité réduite et dans certains cas, aux cavaliers, dans le cadre du tourisme, des loisirs et
des déplacements de la population locale. Elles doivent être accessibles au plus grand
nombre, sans grande exigence physique particulière, sécurisées et jalonnées.
Elles seront conçues de façon à satisfaire, tronçon par tronçon, tous les utilisateurs visés. »
La Voie Verte doit être accessible au plus grand nombre « sans exigence physique
particulière »
Le projet de voie verte entre Authezat et Pont-du-Château peut-être amélioré sur plusieurs
points qui nous semblent importants et plus conformes avec le Schéma national véloroutes et
voies vertes.
I - Une voie verte pour relier les communes du Grand Clermont
Le cahier des charges du schéma national des véloroutes et voies vertes indique que les voies
vertes « reliant les agglomérations et les traversant doivent permettre de répondre à plusieurs
demandes de déplacements à vélo dans les villes et à leur approche :
-constituer des voies d’entrée et de sortie des agglomérations pour les habitants et pour les
touristes qui souhaitent les visiter à vélo… » doivent « s’intégrer au tissu socioéconomique
local et desservir autant que possible les équipements ouverts au public (commerces, gares,
écoles… ».
La fiche Certu n°4 (en pièce-jointe) La voie verte, maillon d’un réseau cyclable urbain et
piéton précise :
« La voie verte peut être un outil intéressant permettant d’assurer les liaisons centre-
périphérie, périphérie-périphérie, bourg-quartiers… sa mise en œuvre peut constituer une
solution de traitement de certaines discontinuités/ coupures.
La voie verte rend les trajets confortables à travers l’agglomération pour tous types de
cyclistes : elle est utile aux déplacements occasionnels et quotidiens, aux déplacements de
loisirs de par les attraits touristiques des agglomérations, bourgs et villages traversés, comme
aux déplacements plus sportifs en constituant des itinéraires de contournement. Elle accepte,
en raison de son dimensionnement, des fréquentations importantes avec une faible
accidentalité constatée (davantage de conflits d’usages). Elle permet la requalification
d’espaces ruraux/urbains/périurbains, le désenclavement de certains quartiers, la mise en
valeur de sites et favorise ainsi l’économie locale et touristique. »
A - Relier la V70 à Clermont et les villes de la périphérie de l’agglomération
clermontoise
Les voies vertes doivent offrir aux cyclistes et aux autres usagers qui entrent en ville, la
traversent et en ressortent de bonnes conditions de sécurité, de commodité et de confort.
La mise en place d’une voie verte dans une agglomération contribue à réduire la pollution liée
aux modes de déplacement motorisés et répond ainsi à une des exigences de la loi sur l’air.
Pour les touristes à vélo, il convient de leur assurer des entrées/sorties de ville sécurisées,
valorisantes dans un cadre agréable et convivial, de leur permettre d’accéder à tous les
services dont ils peuvent avoir besoin en cours de circuit : transport des vélos (en train,
autocars, tram,...), location-réparation des bicyclettes, restauration, hébergement et
information, de les inciter à pratiquer le tourisme urbain après avoir goûté au tourisme vert, de
parcourir la ville pour bénéficier de la diversité des loisirs offerts en ville.
La carte du schéma national véloroutes voies vertes prévoit pour la V70 une liaison en
triangle vers Clermont avec un axe Nord Sud-Ouest et un axe Sud Nord-Ouest.
Le projet présenté ne prévoit pas de dispositif particulier entre Cournon (2ème
ville la plus
peuplée du département) et Clermont (1ère
ville la plus peuplée du département) et les villes de
la périphérie de l’agglomération clermontoise.
Nous pensons que c’est un élément essentiel à prendre en compte pour relier les
différentes villes de l’agglomération mais aussi :
-pour amener une partie des usagers (sans avoir à prendre la voiture) à utiliser leurs
vélos, rollers, etc. pour leurs déplacements quotidiens (domicile-école ou domicile-
travail, achats,…) ou les loisirs de proximité,
-pour amener sur la voie verte des usagers au départ de Clermont ou des villes de la
périphérie de l’agglomération clermontoise
-ou pour amener des usagers de la voie verte à venir à Clermont et dans les villes de la
périphérie de l’agglomération clermontoise.
Nous recommandons également de prévoir une liaison en voie verte en triangle :
- entre Pont-du-Château et Clermont,
- entre Cournon (2ème
ville la plus peuplée du département) et Clermont (1ère
ville la plus
peuplée du département).
B – Améliorer le dispositif de liaison sécurisée entre les villes et dans les traversées
d’agglomérations
Le projet qui est présenté est insuffisamment développé notamment en ce qui concerne le
dispositif de liaison sécurisée entre les villes et dans les traversées d’agglomérations.
Il est également insuffisamment détaillé d’une part en ce qui concerne son intégration au tissu
socioéconomique local, d’autre part en ce qui concerne les conditions de desserte des
équipements ouverts au public (commerces, gares SNCF, écoles, équipement de loisirs,
sportifs, culturels,…).
Cette voie verte doit permettre une interconnexion entre les petits centres urbains des
communes traversées pour des déplacements au quotidien.
Elle est reliée au maillage structuré développé sur l’ensemble des communes de
l’agglomération défini dans le Schéma Cyclable de Clermont Auvergne Métropole approuvé
en avril 2018 avec comme objectif particulier, la pénétration des cyclistes au cœur de la ville,
de la commune.
Il importe de relier les principales villes entre elles et de pouvoir les traverser.
Nous proposons :
-que soient réalisées en voies vertes sécurisées les liaisons entre les communes du Grand
Clermont et que leurs caractéristiques soient développées et précisées,
-que soient prévues des liaisons sécurisées avec les 3 gares SNCF situées sur le tracé :
Pont-du-Château, le Cendre, Longues, ainsi qu’avec les établissements scolaires,
équipements sportifs, de loisirs, commerces, etc.
-que soit précisées les interconnexions entre les petits centres urbains des communes
traversées pour des déplacements au quotidien.
II - Une voie verte accessible à tous, par tous temps, toute l’année
Ce projet d’une longueur de 26 km et d’une largeur moyenne de 3 m sera revêtue en enrobé
bitumineux mais aussi en sable stabilisé dans les milieux les plus sensibles sur 34,5 % du
tracé.
La Fiche n°3 - Voies vertes : choix techniques (insertion paysagère, caractéristique
géométriques et techniques, structure et revêtements) Mars 2003, (en pièce-jointe) co-éditée et
diffusée par :
- le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement
du Territoire,
- le Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et de la Vie Associative,
- le Secrétariat d’Etat au Tourisme,
précise en préambule « Des choix opérés lors de la conception et de l’aménagement dépendra
le type d’utilisateurs que l’on pourra accueillir sur ces itinéraires : ensemble des usagers
non-motorisés - piétons, cyclistes, personnes à mobilité réduite, rollers, voire cavaliers ou
fondeurs. »
La fiche précise concernant les caractéristiques géométriques et techniques « Tout en tenant
compte des contraintes (financières, foncières,…), le profil en travers de la voie verte doit
permettre de concilier plusieurs objectifs :..
-adéquation entre largeur et fréquentation envisagée,
-bonne cohabitation entre les différents usagers autorisés : cyclistes, piétons, rollers,
personnes à mobilité réduite (PMR),…
-possibilité de marcher ou de rouler de front, de se croiser, de se dépasser ou de s’arrêter
sans gêne excessive,
-confort et sécurité,
-pauses et arrêts en dehors de la surface roulable. »…
« Largeurs
Compte tenu de ce qui précède, il ne convient pas de recommander une largeur de chaussée
mais plutôt une fourchette allant de 3,00 m à 5,00 m. Elle sera adaptée à la hausse sur des
sites très fréquentés, notamment en sortie d’agglomération où les piétons sont nombreux et
sur des sections en pente, ou à la baisse, ponctuellement, sur des sections contraintes. En
outre, des accotements de 0,50 m à 1,00 m seront prévus.
Des surlargeurs pourront être réalisées pour des aires d’arrêt, de détente et d’information,
des emplacements de pêche, les mâts d’éclairage, ainsi que pour l’attente des personnes se
déplaçant en groupe (sommets de côte, panoramas,…). »
« Les matériaux utilisés
Il existe deux grandes familles de revêtements : les matériaux liés (asphaltes, enrobés, bétons)
qui représentent un bon confort d’usage et une bonne pérennité, mais ont une connotation
routière et les matériaux non liés (sables compactés et stabilisés) qui s’intègrent bien dans un
environnement rural ou les espaces naturels, mais ont un niveau de confort et une pérennité
moindres. Aujourd’hui, il existe cependant des matériaux intermédiaires, notamment les
graves émulsions qui peuvent convenir à tous : ils offrent l’aspect du sablé, la “roulabilité”
de l’enrobé, y compris pour les rollers et s’intègrent bien dans les milieux protégés. Les
observations montrent que la perception d’un revêtement sombre (type enrobé) s’atténue à
300 m, alors qu’un revêtement clair (type stabilisé, béton,…) reste visible, ce qui représente
un avantage la nuit à condition d’éviter les matériaux éblouissants au soleil. »
« Les sables stabilisés ou compactés
Economiques et de mise en œuvre rapide, ils sont moins pérennes que les matériaux liés et
doivent être entretenus fréquemment. Ils ont une connotation rurale forte et s’intègrent bien
dans l’environnement. On ne peut les mettre en œuvre dans les zones inondables. Lorsque
des granulats locaux sont utilisés ils s’intègrent bien mais deviennent parfois durs et peu
confortables. Ne conviennent pas aux rollers et aux vélos à boyaux fins. »
Les portions prévues en stabilisé ne seront accessibles qu’aux piétons et aux cyclistes équipés
de roues type VTT. De fait seront exclues de la voie verte, les autres types de cyclistes, les
rollers, les skieurs à roulette, les personnes à mobilité réduite en fauteuil roulant.
Nous avons constaté dans de nombreux départements en France que les revêtements en
stabilisé par rapport aux revêtements lisses peuvent être d’un coût initial de réalisation
inférieur mais sont plus fragiles et nécessitent un entretien régulier plus important et plus
fréquent et ne sont économiques qu'en apparence. Les riverains ne sont pas incités à les
utiliser pour leurs déplacements quotidiens du fait de leur inconfort (poussière par beau
temps, salissures par temps de pluie).
Ils sont un obstacle à une fréquentation massive. Les familles s'en détournent, les
vélotouristes se transmettent l'information et choisissent d'autres itinéraires.
Le stabilisé est un matériau inerte et perméable, souvent utilisé pour des voies supportant un
trafic faible, sans exigence d’uni et de garantie de qualité de « roulabilité » par tous les temps
comme des allées de jardin, de cimetière.
Dans le cas d’une voie verte multi-usagers et dans le contexte qui est celui du projet, ce
matériau présente les inconvénients suivants :
- Sa perméabilité le rend sensible au gel, donc susceptible de désordres en période hivernale,
- Sa surface présente un uni de moindre qualité que celui de l’enrobé, peu adapté pour les
vélos, poussettes, rollers ou fauteuil PMR par tous les temps,
- Il nécessite un entretien fréquent et son utilisation sous couvert végétal favorise le
développement de l’herbe et la résurgence de racines,
- Il s’avère beaucoup plus fragile et susceptible de ravinement et de fortes dégradations en cas
de submersion, or ici certaines zones subissent des divagations de l’Allier en période de crues.
Au nord de Montargis, les portions de la voie verte du Canal du Loing (entre Cepoy et
Dordives) réalisées par le conseil départemental du Loiret en stabilisé simple sont devenues
totalement impraticables suite aux inondations de juin 2016 alors que cette voie verte venait
d’être terminée depuis quelques semaines seulement. Voir photos 1 et 2
Canal du Loing, vers Nargis, 24.06.2016 la voie verte est devenue un bourbier impraticable
Canal du Loing, vers Nargis, 24.06.2016 le film géotextile est arraché et déplacé
Il semble important de faire remarquer que tous les types de cyclistes, les cyclistes voyageurs
avec remorques, les personnes à mobilité réduite en fauteuil roulant, les parents avec des
poussettes, tous les usagers de rollers, de ski roulettes et de petits engins de déplacements
individuels électriques (overboard, trottinette, …) dont les vélos à assistance électrique
doivent pouvoir emprunter sans discrimination toutes les portions de la voie verte.
Les cyclistes en famille, les touristes à vélo, seuls ou en groupes organisés, les piétons avec
poussettes recherchent un bon confort de roulement comme d’ailleurs les personnes à mobilité
réduite, les personnes âgées et les rollers.
Entre deux types de revêtement, ces utilisateurs préféreront toujours la surface plus unie et
plus lisse (enrobés, bétons, asphaltes).
Pour atteindre un haut niveau de fréquentation, le revêtement devra permettre aux usagers de
rouler en toute sécurité, même en cas de pluie prolongée et être utilisable toute l’année.
La sécurité routière indique que « Les voies vertes sont, par définition, bidirectionnelles et ont
une largeur en milieu urbain de 3 à 5 m selon la fréquentation attendue, de 2,5 à 3 m en
section rurale. La solution de séparation des usages n'est pas obligatoire. Cependant, elle
doit être attentivement étudiée si les flux sont élevés. Dans ce cas, la partie «piétonne » doit
être suffisamment écartée de la voie principale et offrir au piéton ou au jogger un
cheminement plus attractif. Un élargissement d'une plate-forme unique à 3,5 m est une
solution préférable. »
En savoir plus : https://www.securite-routiere-az.fr/v/voie-verte/
Il semble donc utile comme le recommande la sécurité routière et comme il est précisé sur la
fiche technique n°3 - Voies vertes : choix techniques : d’augmenter la largeur prévue pour la
voie verte de 3 m à 3,5m voire plus dans une fourchette allant de 3,50 m à 5,00 m dans les
zones les plus urbanisées et/ou qui seront le plus fréquentées par les piétons, cyclistes et sur
des sites très fréquentés, notamment en sortie d’agglomération où les piétons sont nombreux.
Il semble aussi important de faire remarquer que pour obtenir la marque d’Etat tourisme et
handicap, le projet doit respecter le cahier des charges spécifique « itinéraires de promenades
et de randonnées » (en pièce-jointe) http://www.tourisme-handicaps.org/les-labels/mise-en-
accessibilite/
Nous pensons que cette voie verte doit être accessible à tous, par tous temps, toute
l’année et préconisons un revêtement lisse sur toute la longueur de la voie verte pour
atteindre un haut niveau de fréquentation.
Nous demandons :
-de ne pas utiliser de sables stabilisés dans les zones inondables et sur les autres parties
prévues de l’itinéraire mais de préférer pour ces zones un revêtement lisse voire des
matériaux intermédiaires, notamment les graves émulsions qui peuvent convenir à tous,
-de prévoir d’augmenter la largeur prévue pour la voie verte de 3 m à 3,5m voire plus
dans une fourchette allant de 3,50 m à 5,00 m dans les zones les plus urbanisées et sur
des sites très fréquentés notamment en sortie d’agglomération où les piétons, cyclistes
sont nombreux,
-aussi à ce qu’elle soit aménagée pour remplir aux conditions lui permettant d’obtenir la
marque d’Etat tourisme et handicap.
III – Une voie verte exemplaire, la création d’une nouvelle passerelle sur l’Allier, un
itinéraire en rive gauche et un itinéraire en rive droite
A - Une voie verte exemplaire
Le 26 juin 2017, Laurent Wauquiez président de la région Auvergne Rhône-Alpes
présentait le nouveau plan régional pour les voies vertes du territoire et indiquait que la
Région va investir 40 millions d’euros qui vont notamment permettre de réaliser 400 km de
voies vertes. En effet, elles constituent un symbole touristique et environnemental fort pour
les habitants et les familles de la région qui aiment à se retrouver autour de la pratique du
vélo. A travers la promotion d’un déplacement doux et d’une nature préservée, la volonté
régionale est de faire de ce projet l’un des marqueurs forts de sa politique environnementale.
Les voies vertes sont un moyen efficace de faire face aux enjeux climatiques et
environnementaux. Sans oublier la vocation touristique et économique qu’un tel projet
représente. En France, le tourisme à vélo équivaut à 2 milliards d’euros chaque année pour 16
500 emplois et une progression annuelle de 10%.
Il se positionnait pour que la région Auvergne Rhône-Alpes « devienne la région européenne
leader sur le tourisme à vélo ».
Il concluait son intervention en précisant que la Région a « une grande ambition sur la partie
auvergnate qu’elle veut booster en proposant une voie verte le long de l’Allier ».
Nous pensons que cette voie verte constituera un élément essentiel de l’objectif de
réussite du tourisme à vélo dans la mesure où seront prises en compte nos préconisations
en matière de sécurité, de qualité de revêtement, de desserte des agglomérations pour lui
garantir un succès de fréquentation.
B – la création d’une nouvelle passerelle sur l’Allier, un itinéraire en rive gauche et un
itinéraire en rive droite
Clermont métropole préconise dans son avis du 13/07/2018 (pièce E des autorités consultées,
page 6) : « il est nécessaire de prévoir dans ce projet de voie verte le financement d’une autre
passerelle sur l’Allier… »
-« j’émets des réserves sur la portion du tracé de la voie verte qui traverse le champ captant,
un itinéraire alternatif en rive gauche a été étudié par le grand Clermont porteur du projet et
devrait être privilégié car n’empruntant pas le champ captant ni la passerelle béton… ».
Nous partageons l’avis de Clermont métropole. Nous ne sommes pas favorables à l’utilisation
de la passerelle béton desservant le champ captant et à la traversée de celui-ci, mais par contre
nous sommes très favorables à la réalisation d’une autre passerelle sur l’Allier qui pourrait
être construite par exemple en prolongement du camping de Cournon et traverser l’Allier pour
rejoindre le chemin rive droite situé entre l’étang des Plançons et le lieudit la Prade.
Lors d'une réunion préparatoire, le président du grand Clermont Dominique Adenot avait
évoqué la possibilité qu'il y ait entre Authezat et Pont-du-Château une voie verte avec un
itinéraire en rive gauche et un autre en rive droite, éventuellement des portions d’itinéraire à
la fois en rive gauche et en rive droite.
En plus cela permet pour certains usagers de faire une boucle. Il existe d’autres exemples de
ce type. La voie verte de la vallée de la Thur (30km) en Alsace, aménagé par le Conseil
Départemental du Haut-Rhin en enrobé lisse, remonte la vallée de la Thur, de Vieux Thann
jusqu’au lac de Kruth avec un itinéraire en rive gauche et un autre en rive droite. Cette voie
verte de part et d’autre une route départementale, d’une voie ferrée, sur les deux rives de la
Thur permet de revenir par un itinéraire différent.
La section Authezat et Pont-du-Château traverse de nombreuses communes en expansion
démographique du fait de l’attractivité de l’agglomération clermontoise :
-plus densément peuplée et urbanisée en rive gauche : Authezat (673 habitants), Corent (727
habitants), les Martres de Veyre (3 955 habitants), le Cendre (5 330 habitants), Cournon
d’Auvergne 2ème
ville du département (20 126 habitants), Pont-du-Château (11 191 habitants),
-moins densément peuplée et urbanisée en rive droite : Mirefleurs (2 442 habitants), Pérignat-
sur-Allier (1 516 habitants), Mezel (1 959 habitants), Dallet (1 583 habitants).
Nous partageons l’avis de Clermont métropole. Nous ne sommes pas favorables à
l’utilisation de la passerelle béton desservant le champ captant et à la traversée de celui-
ci, mais par contre nous sommes très favorables à la réalisation d’une autre passerelle
sur l’Allier qui pourrait être construite par exemple en prolongement du camping de
Cournon.
Nous proposons :
-qu’en rive gauche, zone la plus urbanisée et qui sera la plus fréquentée, il y ait sur toute
la longueur du tracé une voie verte de très grande qualité avec un revêtement lisse
accessible à tous types d’usagers : piétons, tous types de cyclistes, rollers personnes à
mobilité réduite en fauteuil roulant et répondant au label tourisme et handicap.
-qu’en rive droite, zone plus nature et rurale, certaines zones comme celle de l'écopole
soient réalisées avec un revêtement en matériaux intermédiaires type graves émulsions
qui peuvent convenir à tous (ils offrent l’aspect du sablé, la roulabilité de l’enrobé, y
compris pour les rollers et s’intègrent bien dans les milieux protégés).
La réalisation d’une voie verte sur les deux rives de la rivière Allier offre plus de points
d’intérêts (touristiques, patrimoniaux, paysages, milieux naturels, zones urbanisées,
villes ,villages,…) pour les usagers, plus de portes d’entrée sur la voie verte et la
possibilité pour les usagers de faire des boucles et de revenir par un itinéraire différent
de celui de l’aller.
IV - Choix du tracé au regard de la sécurité
En matière de sécurité, tous les futurs usagers de la voie verte doivent comme le prévoit le
cahier des charges du schéma national, pouvoir « bénéficier d’un très haut niveau de sécurité,
en particulier vis-à-vis des véhicules à moteur…les traversées des routes principales seront
évitées ou aménagées… ».
Un des principaux objectifs du projet est d’offrir aux diverses catégories d’usagers un
itinéraire sécurisé et sauf impossibilité, un itinéraire hors circulation motorisée, dans un
environnement le plus naturel possible.
Nous partageons les observations de Vélocité 63 et recommandons les préconisations
formulées au commissaire enquêteur le 18 février 2019 sur plusieurs points ou sections
«à risque» sur lesquels des solutions alternatives paraissent possibles et réalistes :
Section 2 - 3 entre l’intersection route de Chadieu/ RD96 et le pont des Goules:
Le projet prévoit la construction d’une voie cyclable en remblai le long de la RD96 (côté
rivière), puis, l’emprunt de la RD96 jusqu’à son intersection avec la rue de Côte Blanche soit
sur environ 400m.
Proposition alternative: Pour éviter d’emprunter la RD96, il paraît possible à partir de l’entrée
de l’agglomération de Corent, de créer une voie qui rejoigne et suive le bord d’Allier puis
débouche sur la RD96 en face de la rue de Côte Blanche. Un chemin existe déjà en rive
gauche de la rivière sur environ 200m qui pourrait être utilisé à cet effet.
Section 4 - 5 -6 entre l’extrémité nord de la rue de Côte Blanche et le passage à niveau près
du camping des Martres-de-Veyre.
Le cahier des charges du schéma national des véloroutes et voies vertes préconise en matière
de croisement avec le réseau routier les dispositions suivantes « les traversées des routes
principales seront évitées ou aménagées, avec des îlots séparateurs permettant une traversée
protégée en deux temps pour un trafic atteignant 1000 véhicules/jour,...En cas de trafic très
important, quand la sécurité ne peut pas être assurée par un passage en plan, avec une seule
file par sens et un îlot séparateur, ces traversées pourront se faire par des feux tricolores en
milieu urbain ou par des dénivelées (passerelle, souterrain) en milieu urbain et rural. »
L’itinéraire «projet» traverse la RD225 classée dans le réseau principal des routes du
département et qui supporte un trafic journalier très important de 8 500 véhicules/jour.
Malgré les aménagements envisagés qui consistent à réaliser un îlot central sécurisé pour
permettre une traversée en deux temps, cette traversée restera un point d’insécurité eu
égard au trafic de la voie routière 8,5 fois supérieur aux 1000 véhicules/jour du SN3V.
Par ailleurs, après cette intersection, l’environnement de la rue des Cavaliers ne présente
guère d’attrait pour l’usager.
Un autre point d’insécurité se trouve au niveau du passage à niveau SNCF (point 6) qui
prévoit une traversée de la voie ferrée Clermont-Issoire qui a un trafic moyen de 57
trains/jour.
Ces deux traversées sont et seront toujours risquées pour les usagers de la voie verte. Les
recommandations du schéma national des voies vertes préconisent que les itinéraires retenus
doivent « offrir un très haut niveau de sécurité », ce qui n’est pas le cas sur cette portion
potentiellement accidentogène.
Nous recommandons très fortement la solution alternative permettant de passer sous la
RD225 et la voie ferrée et d’éviter ces deux traversées dangereuses.
Proposition alternative: A partir du point 4, emprunter en voie partagée la rue des Sources, la
rue de Longues, puis la rue des Graviers qui se prolonge par le chemin de la Croix du Lot et
rejoint l’itinéraire projet au passage à niveau SNCF.
Ce tracé offre un très haut niveau de sécurité en permettant d’éviter les traversées de la
RD225 et de la voie ferrée Clermont-Issoire. Il présente en outre l’intérêt d’être plus
économique en matière de budget, de passer au plus près de la source des Saladis et du terrain
de camping des Martres de Veyre et d’offrir une vue intéressante sur le puy Saint Romain.
(Cette option figure d’ailleurs sur certaines des pièces figurant au dossier, notamment sur
l’extrait de carte en page 14 de la notice explicative).
Section 8 -9 franchissement de la rivière Allier sur le pont routier de la RD 751 au lieudit «le
Bateau»:
Pour ce franchissement, le projet, prévoit seulement une signalisation faisant obligation aux
automobilistes de ralentir et aux cyclistes de mettre pied à terre pour passer le pont !
Si certains usagers de la voie verte pourront utiliser le trottoir amont dont la largeur est de
1,50m, les vélos avec remorque et les tandems ne le pourront pas et se trouveront dans
l’obligation de circuler sur chaussée (5,80m).
Compte tenu du trafic automobile très important sur la RD 751 6 300 véhicules/jour et pour
offrir un meilleur niveau de sécurité nous préconisons les solutions alternatives suivantes :
Proposition 1 :
Réduire de 1,00m la largeur de chacun des deux trottoirs pour porter la largeur de chaussée à
7,80m environ, délimiter sur le côté amont de cette chaussée un couloir «voie verte» séparé
par des balises ou autre dispositif.
Cette formule qui implique éventuellement une adaptation des réseaux existants sous trottoirs
ainsi que de l’éclairage public fonctionne sur plusieurs ouvrages de franchissement du Cher
dans le département du Loir-et-Cher.
Proposition 2 :
Nous demandons à ce que le tracé projet tel que présenté au dossier d’enquête publique, soit
aussi prolongé en voie verte en rive gauche de l’Allier avant le lieudit le Bateau en utilisant
les chemins existants parallèles à la D8 et à la voie ferrée pour permettre d’une part de
rejoindre la gare SNCF du Cendre et d’autre part de répondre aux besoins de déplacement
quotidien des cyclistes et autres usagers non motorisés des villes fortement urbanisées de
Cournon (20 126 habitants), le Cendre (5 330 habitants), les Martres de Veyre (3 955
habitants) et de relier ces villes entre elles.
Section 12.1 - 13
Dans cette section, le projet s’écarte des berges de l’Allier, traverse d’anciennes plateformes
de stockage de matériaux, et effectue une boucle dans la forêt alluviale pour rejoindre le pont
de Cournon.
Pour les futurs usagers de la voie verte, le choix de ce tracé apparaît peu judicieux dans la
mesure où il existe déjà un chemin qui suit la berge de la rivière (chemin «du Milan»)
actuellement ouvert et couramment utilisé par les piétons et les vététistes, et qui aboutit au
même endroit que l’itinéraire projet sous le pont de Cournon.
Proposition alternative: emprunter le chemin existant qui évolue sous un couvert végétal et
permet de rester au plus près de la rivière.
Section 13 - 14 franchissement de l’Allier par le pont de Cournon (RD212).
Actuellement, les usagers non motorisés et relativement nombreux empruntent les deux
trottoirs du pont qui sont séparés de la chaussée par une barrière métallique, mais cela dans de
mauvaises conditions : revêtement déformé, largeur insuffisante (1,70m de largeur utile entre
la barrière et le garde-corps du pont, présence de mâts de candélabres sur le trottoir aval qui
réduisent la largeur utile à 1,40m).
Compte tenu du trafic supporté par la RD212 (de l’ordre de 15000 véhicules jours) il n’est pas
acceptable que les usagers de la voie verte empruntent ce pont dans les conditions actuelles et
il importe qu’ils puissent traverser la rivière dans des conditions de sécurité optimum.
Proposition alternative 1 :
Modifier le profil en travers du pont comme indiqué ci-avant pour le pont de Mirefleurs, la
réduction de largeur des trottoirs permettant de créer sur chaussée côté aval une voie
physiquement séparée, réservée aux seuls moyens de déplacement «doux».
Remarque: D’importants travaux de rénovation de cet ouvrage étant semble-t-il nécessaires à
moyen terme, il serait judicieux au stade des études, d’envisager la mise en œuvre de cette
solution.
Proposition alternative 2 :
Construire une passerelle accolée ou non au pont existant et réservée aux seuls usagers de la
voie verte.
Il convient de mentionner l’existence de part et d’autre de la rivière, côté aval des culées d’un
pont ancien qui pourraient éventuellement être utilisées pour une future passerelle.
Remarque complémentaire: Indépendamment de la voie verte proprement dite, ce pont permet
en suivant l’avenue du pont en direction de Cournon, de rejoindre la piste cyclable parallèle
aux boulevards Pasteur et Emile Roux, piste qui constitue notamment une voie sécurisée
d’accès à la gare de Cournon-le Cendre.
L’aménagement d’une voie cyclable sur le trottoir droit de l’avenue du Pont (dans le sens
montant) qui est relativement large serait donc tout à fait judicieux.
Section 18-19: traversée de l’Allier sur la passerelle existant au droit du champ de captage.
Actuellement, cette passerelle dont la largeur utile sur le tablier est de 2,00m est fermée à ses
deux extrémités par une forte grille, seule une étroite ouverture dans ces grilles permet le
passage des piétons.
Récemment (janvier 2019) le passage sur cet ouvrage a été interdit pour raison de sécurité.
Les échanges de correspondances entre le PETR Grand Clermont maître d’ouvrage de la voie
verte, et Clermont Auvergne Métropole gestionnaire de la ressource en eau potable et des
champs de captage font état:
- De la fragilité structurelle de l’ouvrage,
- Du fait que cet ouvrage n’a pas été conçu pour le passage du public,
- D’études en cours portant sur un éventuel renforcement de l’ouvrage ou la construction
d’une deuxième passerelle.
- De la forte sensibilité de cette zone à toute pollution.
- De l’exigence de réaliser une voie en matériaux inertes (sable stabilisé) dans toute la
traversée des champs de captage.
Proposition 1:
Construire comme le suggère Clermont Métropole une deuxième passerelle pour la voie verte,
à l’aval de l’ouvrage existant.
Si cette solution était retenue, il serait judicieux que cette nouvelle passerelle soit la plus
éloignée possible de la première, ce qui permettrait de réduire le linéaire de voie verte à
l’intérieur des champs de captage.
Proposition 2:
Si un doute demeure sur le fait que le passage de la voie verte au travers des champs de
captage puisse un jour être remis en cause pour des raisons de protection de la ressource en
eau, il serait préférable que le tracé projet tel que présenté au dossier d’enquête publique, soit
dès maintenant modifié et reste en rive gauche de l’Allier.
Cette option qui permettrait de s’affranchir complètement et définitivement des contraintes
liées aux champs de captage, nonobstant le fait qu’elle impliquerait un allongement des
procédures et donc un différé de réalisation, apparaît néanmoins très réaliste dans la mesure
où il existe en rive gauche, à proximité de la rivière des chemins qui pourraient être
facilement aménagés pour la future voie verte.
Cette option qui est évoquée dans le dossier en page 15 de la notice explicative a été écartée
notamment en raison de l’insécurité d’un passage à proximité de la falaise de Malmouche,
passage qui, il faut le préciser est relativement court et peut faire l’objet d’une adaptation
ponctuelle et limitée du tracé.
En matière de sécurité, nous partageons les observations de Vélocité 63 et préconisations
formulées au commissaire enquêteur le 18 février 2019.
Nous recommandons au maître d’ouvrage :
-de veiller à ce que tous les futurs usagers de la voie verte bénéficient sur tout l’itinéraire
d’un très haut niveau de sécurité, en particulier vis-à-vis des véhicules à moteur,
-d’éviter les traversées de routes principales,
-très fortement la solution alternative permettant de passer sous la RD225 et la voie
ferrée et d’éviter ces deux traversées dangereuses.
Conclusion
Le projet de voie verte entre Authezat et Pont-du-Château situé sur l'axe V70 est un projet
d’intérêt général :
-de promotion de la mobilité quotidienne et de la pratique touristique du vélo,
-qui se doit d’être exemplaire pour répondre aux exigences du cahier des charges du schéma
national, notamment en matière de sécurité,
-pour répondre aux besoins de tous les usagers potentiels de la voie verte,
-pour lui garantir une fréquentation massive.
-pour être d’un haut niveau de qualité et contribuer à ce que la région Auvergne Rhône-Alpes
devienne la région européenne leader sur le tourisme à vélo.
Le Délégué régional Auvergne et délégué départemental pour le Puy-de-Dôme de
l’af3v
Bruno Neullas
Annexes :
1. Le cahier des charges du schéma national des véloroutes et voies vertes
2. La fiche Certu n°4 : la voie verte, maillon d’un réseau cyclable urbain et piéton
3. La Fiche n°3 - Voies vertes : choix techniques (insertion paysagère, caractéristique
géométriques et techniques, structure et revêtements)
4. Marque d’Etat tourisme et handicap : cahier des charges spécifique « itinéraires de
promenades et de randonnées »